- Speaker #0
Toutes les deux semaines, je reçois des dirigeantes, dirigeants, experts, expertes, entrepreneurs, entrepreneuses qui ont fait ce chemin entre vulnérabilité et puissance, qui ouvrent leur cœur et partagent leurs expériences professionnelles et plus personnelles. Par leur parcours et personnalité, ils, elles, sèment des graines sources d'inspiration. Et vous, quelles graines avez-vous envie de semer ? Quel leadership souhaitez-vous incarner ? À mon micro, aujourd'hui, j'ai la joie de recevoir Laurence Meignery.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Bonjour Laurence. Merci d'avoir accepté mon invitation dans Sois, Vie, Aime. Merci pour notre petite balade en forêt. Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui dans mon salon, transformé en studio pour l'occasion. Laurence, tu es présidente et cofondatrice de Citizen Capital, l'un des premiers fonds d'investissement à impact en France. Depuis 2008, Citizen Capital finance et accompagne la croissance de startups et de PME qui contribuent à relever les défis sociaux et environnementaux majeurs. Préalablement, tu as été chercheur associé à l'Institut Montaigne, co-auteur du rapport Les oubliés de l'égalité des chances Tu as été conseiller technique auprès du ministre délégué à l'égalité des chances en 2005-2006. Tu es passionné par la question du rôle de l'entreprise et de la finance dans la société. Tu confondes avec une cinquantaine de dirigeants la communauté des entreprises à mission. Cher Laurence, qu'est-ce qui fait qu'en 2008, tu te dis déjà, je vais créer un fonds d'investissement à impact ?
- Speaker #1
Merci Stéphanie, c'est une question philosophique. Je n'ai pas du tout un background financier, donc c'est un projet totalement entrepreneurial. Et c'est sans doute parce que je ne savais pas ce qui m'attendait que j'ai pris la liberté de m'engager là-dedans. C'est ce que je me dis maintenant, 15 ans plus tard. Mais ce souhait de créer un fonds... m'est venue quand j'ai vu la puissance d'action du monde de l'entreprise. Moi j'ai grandi plutôt dans une famille de gens venant du public, de politique, et j'ai toujours cru que si on voulait changer le monde, c'était plutôt depuis la sphère publique. et quand j'ai écrit le rapport Les oubliés de l'égalité des chances pour l'Institut Montaigne, et qu'une des propositions était Achat de la diversité j'ai vu comment l'entreprise, un certain nombre de grandes entreprises pour être exacte, s'est approprié les propositions de ce rapport, et en particulier l'achat de la diversité, et la rapidité et l'efficacité avec lesquelles ils se sont mis en route, enfin mis en chemin sur ce sujet sur lequel ils savaient pertinemment qu'ils étaient très mauvais. j'ai commencé à me dire, mais peut-être qu'on peut aussi agir avec des objectifs, on va dire, d'intérêt général ou d'utilité publique, je ne sais pas comment on peut les appeler, pas seulement depuis le public, et qu'on peut le faire aussi depuis l'entreprise. et il se trouve par ailleurs que ma mère est américaine donc je me suis toujours beaucoup intéressée à ce qui se fait aux Etats-Unis mais aussi en Angleterre, au Canada et j'avais vu à cette époque là qu'il existait déjà des fonds d'investissement qu'on n'appelait pas encore d'impact investing on parlait de community funds de social venture funds mais c'est des fonds qui avaient ce double objectif de rendement financier et d'impact pour la société, et beaucoup lié à des sujets de mobilité sociale et de financer des dirigeants de femmes, des dirigeants issus des minorités, etc. C'est de cette origine qu'est née l'idée de Citizen Capital, c'est cette inspiration dans d'autres pays. Ensuite, je pense que j'avais envie d'entreprendre. J'avais passé un an et demi dans un cabinet. ministériel sur la question de l'égalité des chances, qui est un sujet qui me passionnait, et avec, on va dire, une petite accumulation de frustration. de traiter ce sujet sur lequel j'avais planché pendant deux ans au sein de l'Institut Montaigne. C'était absolument passionnant, on a vu des gens passionnants. On avait des recommandations, je pense, qui étaient très applicables politiquement. Et de sentir que ce n'était pas si facile, évidemment, dans la vraie vie, de mettre en œuvre ces recommandations. Et on était à une époque très compliquée, c'était les émeutes de 2005, l'année où je suis rentrée dans ce cabinet. Et progressivement, j'ai commencé à me dire que je commençais à avoir une fibre entrepreneuriale qui montait, que j'avais envie de créer quelque chose sur lequel j'avais un petit peu plus de maîtrise. et de capacité d'action par moi-même.
- Speaker #0
Merci. Donc, j'entends une fibre aussi par rapport au sujet sur lequel tu bossais, notamment dans le public, sur l'égalité des chances. À ce moment-là, beaucoup de passion pour ton sujet et pour autant aussi un constat que ce n'est pas si simple. Et puis, j'entends une curiosité à aller voir un peu ce qui se passe outre-Atlantique, une fibre entrepreneuriale qui monte en toi, le constat qu'il se passe des choses aussi en entreprise et que l'entreprise est... aussi vecteur de transformation, c'est ça que tu te dis à ce moment-là. Et donc, c'est de là qu'émerge ton idée, ton projet, ta vision, parce que c'est une vision que tu as à ce moment-là. C'est quoi que tu te dis ?
- Speaker #1
Je me dis, en fait, l'État ne pourra pas tout faire. Et on ne peut pas se reposer uniquement sur les politiques publiques pour régler les problèmes de la société. Et en plus, mon expérience personnelle dans la sphère publique m'amène aussi à ce constat, et que l'entreprise privée a un rôle à jouer. Et en fait... progressivement, je deviens de plus en plus convaincue que non seulement l'entreprise a un rôle à jouer, mais qu'on ne relèvera pas du tout les défis sociaux et environnementaux qui sont devant nous sans la contribution de l'entreprise, c'est-à-dire sans une contribution extrêmement volontariste. Et l'idée de ce fonds, et je pense qu'il y a la vraie valeur ajoutée de ce qu'on appelle aujourd'hui l'investissement impact, c'est que le rôle de l'entreprise n'est pas... de maximiser des retours pour l'actionnaire n'est pas de gagner de l'argent en soi, elle est de répondre à des besoins fondamentaux pour lesquels il y a des gens qui sont prêts à payer, mais elle est bien de répondre à des besoins fondamentaux et ensuite le modèle économique qui va lui permettre de faire ça, c'est un moyen. Et accessoirement, gagner de l'argent est important pour pouvoir faire des choses et réinvestir, etc. Mais je pense que l'objectif qu'on a eu en créant, après ma rencontre avec Pierre-Olivier, en créant ce fonds, c'est bien de renverser la question de la logique et de la fin. Enfin, de la fin et des moyens, pardon.
- Speaker #0
Et tu as vraiment une vision, j'ai l'impression, à cette époque-là, parce qu'il faut avoir cette idée-là. Je veux dire, ce que tu nous partages avec beaucoup de simplicité, là, tout de suite, maintenant, c'est assez précurseur d'avoir cette idée-là. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai. Je ne saurais pas forcément dire pourquoi. Mais à l'époque, moi, je sentais très fortement que... il y avait d'un côté les gens qui croyaient il y avait la RSE qui commençait à être importante moi je constatais et je ressentais que les gens qui travaillaient sur la la RSE étaient quand même globalement en dehors des processus de décision, c'est-à-dire à la porte des COMEX, des conseils d'administration et que la RSE n'avait pas un impact, n'était pas core business, c'était des à-côtés, comment on forme les gens, comment on se comporte bien. Donc c'est absolument essentiel, bien sûr. Mais moi, ce qui me semblait capital, c'est de se poser la question de pourquoi on est là en tant qu'entreprise ? À quel problème on va régler ? Qu'est-ce qu'on est capable de résoudre avec une nouvelle solution technologique, avec un nouveau service ? C'est quoi le bénéfice qu'on va apporter à la société ? Et je pense qu'il me semblait déjà qu'il y avait assez de problèmes à résoudre, pour que l'entreprise puisse puiser dans ces nombreuses problématiques sociétales pour bâtir un modèle économique. Et c'est vrai qu'à l'époque, quand on a rencontré les premiers investisseurs pour leur proposer de nous confier de l'argent, il y avait une vision très dichotomique. Soit on faisait du business, soit on faisait le bien. et on faisait de la philanthropie. On ne faisait pas les deux à la fois. Donc les gens d'ailleurs avaient tendance à dire mais c'est super ce que vous faites, je vais vous présenter à notre fondation Et nous on disait non, en fait, on a une vraie démarche professionnelle de private equity, d'investissement, on ne fait pas de la philanthropie Et c'était compliqué à l'époque d'entendre ça, et on a dû pas mal se battre en fait, pour ne pas tomber dans des cases plus philanthropiques. et on était convaincus que je pense qu'aujourd'hui on le sait que la philanthropie est absolument indispensable et il en faut plus mais qu'elle ne sera pas suffisante pour relever les défis qui sont noms. Et puis, on sait aujourd'hui que le secteur privé, dans son ensemble, a un énorme passif, notamment environnemental. Donc là, aujourd'hui, il va de la responsabilité de l'entreprise de combler ce passif.
- Speaker #0
Et alors moi, je me pose la question, comment tu as fait pour... Donc là, tu dis, ça n'a pas été facile, il a fallu se battre. Mais comment tu as fait ? Au tout départ, tu as ton idée et tu dois embarquer. Tu es à la recherche d'un associé. Comment tu t'y prends ?
- Speaker #1
Alors d'abord, je mûris mon idée, je regarde beaucoup ce qui s'est fait en Angleterre et aux États-Unis. J'ai quelques exemples de premiers fonds qui ont cette démarche d'investissement avec ce double objectif. Ça m'inspire beaucoup. Je commence à mettre noir sur blanc un projet. Et je vais voir les quelques personnes, on va dire, vraiment décisionnaires auxquelles j'ai accès, notamment le directeur général de l'époque de la Caisse des dépôts. et j'ai la chance qu'il me dise alors donc je lui présente l'idée que qu'on peut aujourd'hui faire un fonds d'investissement qui investit dans des entreprises qui sont créées par des gens. qui n'ont pas forcément les backgrounds classiques des dirigeants d'entreprises qu'on voit. On était beaucoup à l'époque sur la question de la mobilité sociale de l'entrepreneur. Et le premier fonds a eu cette thématique, de financer des entrepreneurs qui développent de l'emploi dans des quartiers défavorisés, qui sont issus des minorités eux-mêmes, qui sont autodidactes. Et puis il y avait une autre branche de ce fonds qui était plutôt sur les modèles d'impact, mais qu'on n'appelait pas encore complètement comme ça à l'époque. qui sont dans le modèle même de l'entreprise. Et lui a été assez convaincu par l'intérêt d'explorer ce type de démarche. Il faut voir qu'on était juste avant la crise de 2008, beaucoup de questions se posaient déjà. Et il m'a dit, ok, on serait prêt à t'accompagner si tu trouves des investisseurs privés. et peut-être qu'il se disait que je ne trouverais jamais d'investisseur privé, mais je suis partie, moi, à la conquête d'investisseurs privés, et il se trouve que j'ai essayé de convaincre quelques groupes dont faisaient partie la banque postale et les caisses d'épargne à l'époque, et la caisse des dépôts, bien sûr, pour travailler ensemble dans le cadre de ce que j'avais appelé un comité de préfiguration sur ce que pourrait être le modèle économique d'un tel fonds. Et puis, il y avait aussi quelques entrepreneurs. Successful qui faisait partie de ce comité. Et on a dû travailler pendant une bonne année sur ça. Et moi, j'avais évidemment l'espoir et l'objectif que ces gens convaincus et ayant participé à la construction du modèle soient des futurs investisseurs. Ce qui est arrivé, avec un peu de temps quand même. Et parallèlement, je savais que je ne voulais pas et que je ne pourrais pas lever ce fonds seul. Et donc, j'étais activement à la recherche d'un partenaire, d'un associé. qui avait un background complémentaire du mien, parce que je savais que, avec mon parcours littéraire, je ne lèverais pas un fonds. Et ça aussi, ça a été un vrai petit parcours. Et j'ai eu la chance de croiser le chemin d'investisseurs et partenaires, qui est un fonds qui investit en Afrique. et dont le fondateur, Patrice Aupenaud, m'avait accueilli parce que je rencontrais un certain nombre d'acteurs pour essayer de comprendre justement comment les modèles économiques des différents fonds, un petit peu atypiques dans le paysage. Et lui avait vu une semaine avant Pierre-Olivier. Et moi, à chaque rendez-vous, je disais écoutez, je cherche un associé, un partenaire. Donc, si vous avez entendu parler de quelqu'un qui pourrait être intéressé, n'hésitez pas. Et lui m'avait dit, il y a une semaine, Pierre-Olivier Barhen est venu me voir. Il était très intéressé par investisseurs et partenaires, mais il a plutôt envie de faire des choses en France. qu'en Afrique. Donc voilà, on s'est assez rapidement contactés et on s'est retrouvés... je pense qu'au bout de 20 minutes de discussion, je pense qu'on savait qu'on allait travailler ensemble. On partageait beaucoup de convictions communes, notamment sur les questions qui étaient au fondement de la création de Citizen Capital, et notamment la conviction que la mobilité sociale ne se faisait pas toute seule, qu'il fallait des processus qui l'encouragaient, ce n'était pas des transformations qui se faisaient seules, que la question de l'égalité des chances se déroulera. tous mes travaux que j'avais fait à l'Institut Montaigne, j'étais venue avec tous mes bouquins et je lui avais dit écoute, lis tout ça, tu vas voir, c'est vraiment passionnant. Et bien en fait, il lisait déjà beaucoup et on était déjà assez convaincus. Donc on partageait beaucoup de convictions communes.
- Speaker #0
Donc des convictions, des valeurs communes, de l'intuition aussi, j'ai l'impression, tu dis au bout de 20 minutes, on savait déjà que ça allait le faire. Et la force de complémentarité aussi. Tu disais, je cherchais quelqu'un qui a un profil, qui puisse être... Moi, avec mon background littéraire, je voulais quelqu'un qui puisse être plus financier. Intuition, force de la complémentarité, valeurs communes. Tu penses que c'est quoi les ingrédients nécessaires à une bonne association ?
- Speaker #1
Je pense que c'est effectivement les valeurs communes. C'est-à-dire qu'on avait, nous, des compétences très, très différentes. Et on avait des parcours très différents et même des parcours de vie assez différents. Mais je pense qu'on se retrouvait sur l'essentiel, qui était pourquoi on faisait ça. et puis je pense une capacité une facilité à parler et à dialoguer c'est important parce qu'évidemment pendant 15 ans Il y a plein de moments où on n'est pas forcément en ligne, on ne se comprend qu'à moitié. Et donc la capacité à prendre des moments réguliers, s'asseoir, même s'il n'y a pas d'ordre du jour, et juste parler. Et l'ordre du jour vient en parlant. Mais des moments qui sont un tout petit peu en dehors de réunions de travail, mais où on se réaligne. Sans forcément qu'il y ait un désalignement, mais où on remet à jour, des deux semaines précédentes, ce qui s'est passé, les questions que ça nous pose. Je pense que... C'est important de se réaligner régulièrement.
- Speaker #0
En dehors des rendez-vous officiels.
- Speaker #1
Oui, absolument. de préserver des moments de discussion, d'échange, de dialogue sans ordre du jour.
- Speaker #0
Et c'est quoi qui va faire la qualité d'une discussion, d'un dialogue ? Parce que j'imagine qu'à un moment donné, il y a des points de vue divergents, ou pas. Qu'est-ce qui fait la qualité d'un dialogue ?
- Speaker #1
C'est complexe, ça. Je pense que le plaisir juste de parler à la personne, c'est évidemment la base. C'est-à-dire qu'il faut avoir envie, déjà, d'aller prendre un verre, de se dire, tiens... 19h30, on va aller se prendre un verre, discuter, un vendredi soir, c'est ce qu'on a fait l'autre jour, ou de l'organiser. Dans tous les cas, je pense que c'est important qu'il y ait suffisamment de fit humain, et donc je pense de respect mutuel et d'intérêt de l'un pour l'autre et pour l'avis de l'autre, pour déjà avoir envie de faire ce moment. Donc ça, je pense que c'est important. Et ensuite, c'est l'écoute, en fait. C'est la sensation que même si l'autre est assez loin, a priori, de ce que vous allez dire, qu'il va quand même faire l'effort de vous écouter et d'absorber. Et même s'il n'est pas tout de suite complètement aligné, qu'en fait, ça va le faire réfléchir et que ça va le faire bouger. Donc, c'est le sentiment que... que ce que dit l'autre, ce qu'on se dit mutuellement, nous fait bouger.
- Speaker #0
La diversité des points de vue, des endroits où vous n'êtes peut-être pas au même endroit, peuvent aussi enrichir la réflexion.
- Speaker #1
C'est plutôt la sensation que l'autre n'est pas fermé et qu'il est sur sa ligne et qu'il n'en démarre pas. C'est l'idée que l'autre est vraiment dans l'écoute.
- Speaker #0
C'est facile pour toi d'être véritablement dans l'écoute ?
- Speaker #1
Oui, je pense. Oui ? Oui, je pense que j'ai d'autres défauts, peut-être plus sur la prise de décision, où je peux être tellement... d'en peser le pour et le contre, que je n'ai pas toujours une facilité à passer à la décision. Mais oui, l'écoute, je pense que... je pense que je peux écouter.
- Speaker #0
Merci, Laurence. Et alors, on se parle d'écoute. Et donc là, tu parlais de ton association depuis 2008 avec Pierre-Olivier, avec toujours ce plaisir des rendez-vous. Comment ça se passe en termes d'organisation d'équipe dans une société comme Citizen Capital ?
- Speaker #1
L'organisation a beaucoup évolué puisqu'on était deux au départ, puis trois, puis quatre. Pendant pas mal d'années, on était quatre. Aujourd'hui, on est une vingtaine, et ça s'est organisé de manière très organique, au fur et à mesure où on a levé des fonds, on a recruté des nouvelles personnes. Je pense qu'on a toujours fait attention à, avant tout, recruter des gens avec qui on sentait qu'on avait envie de passer du temps, et donc avec qui il y avait un vrai fit humain, avec qui on aime parler, par exemple, aussi d'autres choses. que le travail des gens qu'on aime bien et qu'on apprécie et dont on partage aussi un socle de conviction commune. Et ensuite, l'organisation s'est développée avec des équipes par fond. On a toujours fait attention à ne pas fonctionner en silo. qui est toujours une des problématiques quand même quand on grandit. Et je ne pensais pas que dans les fonds d'investissement, mais on crée des verticales ou des services ou des départements suivant les entreprises. Mais en tout cas, les gens se parlent moins, ont moins d'occasion de se parler. Donc nous, on fait toujours très attention parce qu'on a trois équipes. On en a une dans l'agriculture et les contrats impact, qui est la plus récente. On a une équipe qui fait de l'investissement early stage, donc dans les entreprises très jeunes. Et puis on a une équipe qui pilote un peu le cœur du réacteur, ou en tout cas le premier fonds qui aujourd'hui a sa troisième version, sa troisième génération, qui investit dans des entreprises un peu plus mûres, qu'on appelle du growth, dans le langage très anglo-saxon du capital investissement. Et on fait attention à ce que, par exemple, tous les lundis matins, on ait une réunion de tout le monde et que tout le monde donne son actualité et qu'il y ait des occasions pour les uns et les autres de discuter dans la semaine. On commence à avoir quelques postes aussi transversaux, comme Clara qui nous a rejoints sur l'Impact et qui fait beaucoup de liens entre les différents fonds, qui travaille avec toutes les équipes. Mais voilà, c'est toujours un enjeu de se préoccuper du fait qu'on fait société, qu'on n'ait pas plusieurs équipes qui travaillent les unes à côté des autres. Une autre chose qu'on a fait, c'est que dans le métier, on a un intéressement. qui s'appelle le carré d'intérêt, qui est très classique dans le métier du capital investissement et qui permet une rémunération spécifique pour l'équipe, au-delà de la plus-value réalisée par les investisseurs, qui permet à l'équipe de toucher une partie de ses plus-values. Et nous, on l'a accroché à la performance sociale autant qu'à la performance financière, 50-50. Et comme on a des fonds qui n'ont pas de carré d'intérêt, c'est des fonds atypiques avec des modèles assez innovants, on a fait un travail de mutualiser cet intéressement pour l'ensemble de l'équipe. C'est-à-dire, quel que soit le fond dans lequel vous travaillez, la société vous permet de toucher de façon équitable cet intéressement.
- Speaker #0
Donc, faire équipe, faire en sorte que la société fasse équipe.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
avoir pour ça aussi des moments où il n'y a pas, où il y a vraiment toutes les unités qui sont ensemble. Ce sujet aussi de l'intéressement et tu parlais aussi de l'impact social. À quoi tu le mesures, l'impact social ?
- Speaker #1
Des investissements qu'on fait ?
- Speaker #0
La prime ?
- Speaker #1
L'impact social, ça fait depuis qu'on s'est créé, qu'on développe progressivement une méthodologie qui peut se définir en trois grandes étapes. La première, c'est de comprendre, quand on rencontre des entrepreneurs, de comprendre pourquoi ils sont là, à quoi ils veulent contribuer, quel est leur projet d'entreprise et en quoi ce projet va contribuer à améliorer la société. quel que soit le sujet, d'un point de vue social ou environnemental. Pour nous, c'est deux grands enjeux de nos sociétés quand même, ils sont globalement sociaux et environnementaux. Et d'ailleurs, ces deux sujets sont beaucoup imbriqués aujourd'hui. Et on a un certain nombre d'outils maintenant qui nous permettent de comprendre est-ce qu'on répond à un besoin vraiment profond avec cette entreprise ou est-ce que c'est un besoin qui... qui ne correspond pas complètement à un besoin fondamental pour l'être humain ou le vivant. Est-ce que ce projet amène vraiment quelque chose de plus que ce qu'il y a déjà ? Est-ce qu'il amène une innovation, une manière de résoudre ou d'apporter un bénéfice à la société ? Est-ce que, si on est sur un sujet social, il est accessible au plus grand nombre ? Ou est-ce qu'on serve finalement une petite partie de la population ? On se pose six grandes questions clés. Une fois qu'on est convaincu qu'il y a un vrai potentiel d'impact, on continue, on approfondit et on va construire, on va discuter autant du business plan financier que de ce qu'on appelle le business plan impact, qui est un peu le pendant du modèle financier. On va le traduire d'un point de vue impact, c'est-à-dire que vous êtes dans l'éducation et vous formez des gens qui sont très peu qualifiés, vous les aidez et vous leur permettez de réaccéder à un emploi. nous on va se poser la question est-ce que vous êtes vraiment accessible ? C'est qui ces gens ? Est-ce que c'est une accessibilité géographique, financière, sociale ? Et puis, qui est-ce que vous réinsérez sur le marché de l'emploi ? Et quels sont les indicateurs qui vont nous permettre de montrer que vous êtes vraiment en train d'accomplir votre mission ? Voilà, je pense à un exemple qui est Open Classrooms, qui est une entreprise dans laquelle on a investi. et dont la mission est de rendre l'éducation accessible partout, je crois, et pour tous. Et ils ont une vraie capacité dans leur modèle pédagogique à former des gens qui sont bac-10. On n'a aucun background éducatif à avoir pour commencer les premières briques chez Open Classrooms. Et on a passé pas mal de temps à vérifier que l'entreprise adressait vraiment des populations qui sont plutôt en bas de la pyramide, qui ne sont plutôt pas très bien formées, etc. Donc ça peut nous prendre un peu de temps, c'est due diligence. Et une fois qu'on a ce business plan impact qui est discuté avec les dirigeants et eux font l'exercice de le projeter sur 4-5 ans, en se disant là on en est là aujourd'hui, on veut en être où dans 2 ans, 3 ans, 4 ans ? Donc c'est vraiment un exercice de projection comme le business plan financier et il y a forcément des liens d'ailleurs entre les deux. Et ensuite, on va investir avec, en général, des chantiers, ce qu'on appelle des chantiers de travail. Ça peut être sur la mission. La mission, on la voit à peu près, mais elle est quand même très peu formalisée. On n'est pas sûr que le reste de l'équipe dans l'entreprise ait conscience que l'entreprise est là pour cette mission. C'est-à-dire que c'est la contribution qu'elle a envie d'avoir. Donc, on va lui proposer de travailler sur la mission, voire de devenir entreprise à mission. Et nous-mêmes, on est sous cette émission, donc on est assez convaincus que l'impact et la mission vont de pair, parce qu'un impact, c'est juste une conséquence. C'est un tenté, on a un impact, mais cet impact, il naît d'une intention, il naît d'une volonté, d'une vision en général d'ailleurs. Et donc, on trouve que le travail sur à quoi sert l'entreprise, c'est un moteur pour avoir un impact pérenne sur la durée.
- Speaker #0
Le fameux alignement entre l'impact et l'activité par le biais de la stratégie et d'une culture fondée sur la mission. C'est ça que tu nous dis ?
- Speaker #1
Idéalement, quand on sort d'un investissement, qu'on a passé trois, quatre ou cinq ans aux côtés d'une entreprise, effectivement... la mission est au cœur de la culture de l'entreprise, l'ensemble de l'équipe. Quand ils font leur recrutement, ils savent comment intégrer la mission dans les recrutements. Ils ont travaillé sur comment on fait évoluer le produit par rapport à notre mission. La mission est un peu la boussole de la réflexion stratégique sur le recrutement, sur le produit, sur la marque.
- Speaker #0
Merci. Je ressens beaucoup d'authenticité dans tout ce que tu me partages, et aussi notre échange tout à l'heure dans la forêt. C'est facile d'être soi-même ?
- Speaker #1
En général ?
- Speaker #0
Oui, en général.
- Speaker #1
Non, enfin, comment dire ? Jeune, je pense que je ne me posais pas tellement de questions sur le fait d'être moi-même, parce qu'on vit comme on est. Et quand on grandit, peut-être qu'on a plusieurs dimensions à l'intérieur de soi. Et moi, en particulier, je pense que j'ai plusieurs sois qui coexistent. Et donc, l'enjeu, c'est de les faire coexister harmonieusement. et qu'il n'y en ait pas un qui prenne trop le dessus sur l'autre. Moi, il se trouve que j'ai une partie de moi qui est très tournée vers le fait d'accomplir des choses, de déplacer des montagnes, de mener des combats, de changer la société. Il y a un côté presque un peu laborieux. C'est-à-dire, si la montagne n'est pas un peu haute, c'est trop facile. Donc, ça peut être un peu épuisant aussi.
- Speaker #0
Et en même temps, ça te fait faire des choses comme celles que tu nous partages aujourd'hui.
- Speaker #1
Oui, mais mon... en même temps, les années passent. Et puis moi, j'ai une autre partie de moi qui est un peu plus contemplative et tournée vers l'intérieur, que je pense que j'ai un peu plus délaissée ces 15-20 dernières années. Mais j'aime bien lire, écrire, j'aime beaucoup la musique, je jouais beaucoup de musique, j'en joue beaucoup moins maintenant. Donc toutes ces facettes de ma personnalité, elles me manquent un peu. Je voudrais les faire revivre maintenant en... dans cette peut-être troisième partie de vie, d'arriver à combiner tout ça ensemble.
- Speaker #0
Vos programmes ? Voilà,
- Speaker #1
pas évident, mais je me dis, en fait, parce que moi, je suis très séquentielle, donc quand je fais quelque chose, j'admire toujours les gens qui arrivent à combiner un métier d'avocat avec musicien ou trompettiste dans un groupe le week-end. Il y a des gens qui arrivent à faire ça. Moi, jusqu'ici, je n'ai pas encore réussi.
- Speaker #0
Tu as quand même une vie de famille, j'ai compris tout à l'heure.
- Speaker #1
Oui, j'ai une vie de famille et j'en suis ravie.
- Speaker #0
Ce n'est pas rien.
- Speaker #1
Non, ce n'est pas rien. Mais justement, ça occupe l'ensemble entre le travail et la vie de famille. le temps est à peu près occupé en totalité. Ce qui me manque, c'est cette dernière partie un peu plus de vie intérieure.
- Speaker #0
Est-ce que tu penses que l'entreprise peut offrir des espaces contemplatifs dans des temps de travail à ses équipes ?
- Speaker #1
C'est une très bonne question. Et je me dis que moi, je n'ai peut-être pas forcément favorisé ce temps contemplatif parce que j'ai développé moi-même la partie la plus... une partie plus d'action, une dimension plus d'action et combative, on va dire.
- Speaker #0
Et bâtisseuse aussi, j'entends.
- Speaker #1
Et peut-être bâtisseuse. Mais en réalité, je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est dans l'entreprise que les... Ce serait intéressant d'en parler avec le reste de l'équipe. Mais moi, personnellement, je n'aimerais pas que ce soit dans l'entreprise, ce moment-là. Et je ne suis pas sûre que les jeunes chez nous aient envie de faire du yoga avec nous, de méditer avec nous. Je comprendrais qu'ils préfèrent aller dans un autre contexte. Donc je ne sais pas si... En revanche, je pense que c'est important de prendre des moments hors du travail qui ne sont pas... dans un objectif de performance ou de travail, même ensemble. Et ça, ça peut prendre plein de formes, effectivement. Pourquoi pas des moments où on fait des exercices de connaissance de soi ensemble. Il peut y avoir plein de choses.
- Speaker #0
Vous l'avez fait ou pas chez Citizen Capital ?
- Speaker #1
On a commencé à le faire, mais on est peut-être encore un petit peu dans le team building. On est peut-être moins rentrés à ce stade. Et puis, on a quand même beaucoup de choses à régler, toujours. Donc je pense qu'on n'est pas encore complètement arrivés au stade où on se retrouve en séminaire sans aucun programme, en gros, que de faire des choses ensemble. pour soi et pour le... En général, on a quand même toujours un petit programme professionnel qui nous attend. Et d'ailleurs, les jeunes nous ont dit cette année, ce serait bien qu'on fasse rien au séminaire.
- Speaker #0
J'ai l'impression que tu l'entends.
- Speaker #1
Oui, oui, ça me va bien. Ça me va bien. Donc, on va essayer de faire un séminaire sans programme. Et donc,
- Speaker #0
j'entends toute ta part sensible aussi à l'écologie personnelle. qui, au-delà de ce qu'on vient d'évoquer du séminaire en tant que tel, peut être largement en dehors des temps de travail, mais donc des temps d'écologie personnelle au sein d'une équipe qui fait que tu as des moments de reliance qui ne soient pas que en lien avec la performance de ta mission.
- Speaker #1
Tu l'exprimes beaucoup mieux que moi.
- Speaker #0
Ah ben non, je ne fais que te dire ce que j'ai entendu de toi. Dans soi, Viam, tu entends quoi ?
- Speaker #1
J'entends de la disponibilité. et ça aussi je trouve que c'est quelque chose je suis en chemin on va dire notamment vie et aime vie j'entends vivre au présent c'est d'être capable de vivre pleinement le moment qu'on vit, parce que le seul moment qu'on vit c'est maintenant, et ça ça nous aide à aimer quand même, c'est à dire que le fait d'être disponible au moment présent nous permet d'être pleinement disponible à l'autre et donc de donner de l'amour et ça c'est un je trouve que c'est un chemin c'est un chemin parce que très souvent je trouve qu'on est encombré c'est dur de se désencombrer quand tu parles quand tu dis on est encombré tu dis quoi ? on n'est pas très disponible on est encombré enfin on a une charge mentale qui peut être liée au travail à ce qui nous attend après le travail une certaine fatigue de journée dans un contexte par ailleurs assez urbain où on court après le temps, où on se sent un peu comme ces petites bêtes qui tournent dans leurs hamsters, dans leurs roues. Moi, j'ai longtemps eu ce sentiment de courir après le temps et on ne peut pas être disponible quand on est comme ça. Donc, on ne peut pas vraiment vivre au sens plein et aimer au sens plein puisqu'on a toujours quelque chose qui nous attend après sur lequel il faut qu'on se presse.
- Speaker #0
Donc, retourner dans l'instant présent pour pouvoir se rendre disponible au fait de vivre et d'aimer en plein. Oui. C'est pas si simple.
- Speaker #1
Non, c'est pas si simple.
- Speaker #0
Mais du coup, j'ai l'impression que ça passe pas.
- Speaker #1
Ça veut dire, je discutais avec quelqu'un de ça récemment, ça veut dire qu'en fait, les temps vraiment pour se ressourcer, il faut peut-être pas les considérer pendant les vacances ou l'été où j'attends impatiemment de partir pour me ressourcer. C'est la capacité à se ressourcer peut-être tous les jours, toutes les semaines. et ça veut dire avoir une vision de son emploi du temps qui est peut-être un peu différente de métro, boulot, dodo et puis on verra ce week-end mais c'est cette capacité à se ressourcer dans une journée même et ça c'est quelque chose que j'essaye de faire plus qu'avant parce que je pense que plus on avance dans la vie, plus c'est au jour le jour qu'il faut trouver ce rythme et cette disponibilité et se ressourcer, ça peut être un petit rendez-vous improbable, une discussion, mais se mettre de côté de la journée qu'on est en train d'accomplir pour se ressourcer. Ça peut être aussi faire quelque chose qui semblerait a priori inutile du point de vue du travail, mais qui en fait... va nous inspirer, des projets futurs, etc.
- Speaker #0
Il y a un petit peu de régénération.
- Speaker #1
C'est ça, exactement. Des petits moments régénératifs au quotidien.
- Speaker #0
Merci de nous inspirer, Laurence, par ta simplicité à dire les choses telles qu'elles sont pour toi, ton humilité à dire, c'est peut-être pas si simple, mais j'entends une intention, et à partager avec le cœur, comme tu le fais. Les auditeurs ne le voient pas, mais moi, je vois ton sourire. de vivre et d'aimer en plein. Est-ce qu'il y a un homme, une femme qui t'ont inspirée dans leur façon d'être à la vie, justement ?
- Speaker #1
C'est plutôt perso. Mais j'ai un mentor qui s'appelle Patrick Gagnère qui m'accompagne dans mes réflexions depuis l'Institut Montaigne, donc depuis 20 ans à peu près. et qui m'a aidée à faire des choix, à prendre des tournants, à avoir le courage aussi de dire en fait, j'y vais en autonomie par moi-même Et qui me requestionne depuis, en permanence, et c'est un empêcheur de tourner en rond, et c'est son rôle, il est poil à gratter. Et ce que j'apprécie beaucoup chez lui, c'est qu'il a su garder toute sa vie une capacité d'abord à se régénérer en permanence, et c'est lui qui m'a parlé de ça, mais à se ressourcer, à prendre des moments en fait, et à parler à toutes les sphères de la société. Et lui, c'est quelqu'un qui vient du monde en plus de l'animation dans les quartiers. Et donc c'est quelqu'un qui parle, je pense, au président de la République ou au ministre, autant et avec le même intérêt. qui va parler à quelqu'un qui sort de prison ou qui est en train de chercher un job. Et moi, j'admire beaucoup cette capacité à garder ça tout au long de sa vie, cette ouverture et disponibilité pour toutes les strates de la société.
- Speaker #0
Considérer l'être en face, quel que soit son statut social. Là aussi, on est au cœur du cœur. Merci. Alors, j'ai une dernière question. Je te propose de décroiser les jambes, de pouvoir, si tu en as envie, mettre les mains sur ton cœur, fermer les yeux. Je vais te proposer un petit voyage. Et ce petit voyage t'emmène en 2035, on est au printemps 2035, tu as une baguette magique. Qu'est-ce qui fait battre ton cœur ?
- Speaker #1
On est dans 11 ans, on a construit quelque chose qui était peut-être de passer d'une approche qu'on appelle d'impact, avec des modèles de fonds relativement classiques malgré tout. a un modèle de société qui permet d'accompagner des modèles vraiment régénératifs et qui nécessite, au-delà de véhicules financiers, qui nécessite sans doute d'autres formes d'associations qui permettent de concevoir des modèles vraiment innovants. Là, on n'est plus sur des modèles inconnus. Et donc, il faut imaginer cet inconnu désirable où on ne va pas forcément avoir les mêmes modèles de rendement parce que si on veut accompagner la transition agricole, préserver la biodiversité d'une forêt, il n'y a pas forcément un client au bout, solvable, qui va payer. D'ailleurs, ce n'est pas forcément, il n'y en a pas. Et donc, c'est imaginer des modèles de financement quand même qui vont être un peu au-delà du crédit carbone ou de ce qu'on connaît déjà. et qui ne se font pas seuls et qui se font plutôt par des approches plus écosystémiques, de coopération entre différentes expertises, des gens qui amènent des ressources différentes.
- Speaker #0
Et j'entends dans tout ça l'alliance avec le vivant au global. Oui, oui. Merci beaucoup, Laurence.
- Speaker #1
Merci beaucoup, Stéphanie.
- Speaker #0
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