- Speaker #0
Toutes les deux semaines, je reçois des dirigeantes, dirigeants, experts, expertes, entrepreneurs, entrepreneuses qui ont fait ce chemin entre vulnérabilité et puissance, qui ouvrent leur cœur et partagent leurs expériences professionnelles et plus personnelles. Par leur parcours et personnalité,
- Speaker #1
ils, elles,
- Speaker #0
sèment des graines sources d'inspiration. Et vous, quelles graines avez-vous envie de semer ? Quel leadership souhaitez-vous incarner À mon micro, aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Armel Dupelou. Bonjour Armel.
- Speaker #1
Bonjour Stéphanie.
- Speaker #0
Merci d'être là dans Sois VM. Merci pour notre petite balade en forêt. Nous enregistrons aujourd'hui dans mon salon, transformé en studio pour l'occasion. Armel, tu es entrepreneuse, tu as notamment monté un business autour de la mode pour femmes enceintes et qui allaitent après une première partie de carrière dans le consulting et l'accompagnement. Tu as cofondé la Convention des entreprises pour le climat, tu co-crées aujourd'hui Mycelium for Good, une agence d'innovation pour une alimentation durable, saine et inclusive. Faire du bon qui fait du bien. Tu es engagé dans beaucoup de projets bénévoles auprès des plus précaires. Tu aimes répondre aux fragilités par la création des liens qui apportent robustesse, sérénité et joie. Alors, chère Armelle, la première fois que je t'ai entendue en conférence, je me suis dit, cette nana-là, elle en voit. J'ai particulièrement apprécié ton authenticité et ta simplicité que tu offrais en partageant des expériences comme une invitation à dire, vous voyez ce que j'ai fait, en fait, c'est possible. Je ressens une générosité très contagieuse. Les liens du cœur me semblent faciles chez toi. Ça vient d'où, d'après toi ?
- Speaker #1
Je pense qu'il y a une composante assez familiale, en fait. J'ai été élevée dans une famille qui est très aimante et avec un lien assez facile et une vraie attention accordée aux autres. et notamment j'avais une mère qui était hyper chaleureuse et qui parlait à tout le monde en fait, c'était assez bluffant on pouvait la mettre n'importe où, dans un parc ou dans un train et en fait elle liait discussion et elle échangeait avec les gens soit de manière très superficielle mais très sympathique en passant soit parfois en ayant des échanges très profonds sur un banc dans un parc ou dans un TGV, c'était assez dingue et moi je la regardais et je me disais waouh C'est fabuleux. Alors, enfant, parfois, ça me faisait un peu honte parce qu'elle avait une vraie capacité à parler à tout le monde et je me disais, mais elle dérange les gens. Et en fait, en grandissant, je me suis aperçue que c'était une force et qu'elle ne s'imposait jamais et que les gens, au contraire, appréciaient, voire même c'était les gens qui venaient la voir pour parler avec elle assez spontanément. Et du coup, j'ai beaucoup appris d'elle. Je pense qu'il y a un effet de contagion positive, tout simplement.
- Speaker #0
Et associé à cette inspiration du coup familiale, enfant, que tu reçois, ta maman qui aime les gens, l'authenticité chez toi, tu crois qu'elle passe par quoi ?
- Speaker #1
Elle n'est pas facile ta question, parce que ça dépend comment on prend le mot. Je dirais en fait, c'est juste le fait de ne pas se raconter d'histoire ou de vouloir la ramener en disant que je suis la plus forte du monde, parce que déjà, ce n'est pas du tout le cas. Et après, tu parlais des liens. Moi, je me suis aperçue dans la vie que le fait de parler de ce qui ne va pas ou de ses faiblesses ou de ses défauts ou de ses manques, c'est quelque chose qui crée beaucoup de liens avec les gens. Et qu'en fait, dans les personnes que j'ai autour de moi, celles qui sont beaucoup dans la démonstration, avec quelque chose de très lisse, où tout est toujours parfait, c'est des gens qui laissent assez peu d'aspérité ou de possibilité de créer du lien avec elles. Et je me suis aperçue que mes meilleures amies sont souvent celles avec lesquelles j'ai le plus pleuré ou à qui j'ai le plus tendu de mouchoir parce qu'on s'est raconté nos vies en se disant vraiment ce qu'elle n'est pas. Et c'est souvent ça, c'est ces petites béances, ces trous, ces ratages, c'est tout ce qui a foiré dans nos vies qui a créé des liens entre nous parce qu'on a pu se remonter le moral ou s'entraider.
- Speaker #0
Du coup, j'entends aussi un accès à une certaine forme de vulnérabilité qui a le droit d'être partagée. Rien n'est complètement lisse. Ça, ça crée de l'authenticité de pouvoir être telle que tu es et partager, notamment avec tes amis, les moments où c'est plus complexe.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Et ça, je le dis d'un point de vue amical, mais même dans le travail, j'apprécie beaucoup à la fois d'avoir cette possibilité de dire des choses que je ne sais pas ou que je ne peux pas faire, ou que je ne suis pas capable de faire. et d'avoir des gens qui sont capables de l'entendre sans être dans le jugement en disant que je ne suis pas compétente ou pas capable. Et inversement aussi, que ce soit dans des gens qui sont des pairs ou des salariés que j'ai pu avoir avant. Quand j'étais dirigeante, j'appréciais beaucoup que les gens me disent ça je ne sais pas faire, est-ce que tu peux me donner un coup de main ? Déjà parce que pareil, ça crée un lien et aussi parce que ça permet d'éviter les mauvaises surprises. Et en fait, les gens qui te disent c'est bon, j'ai tout compris, je vais faire et qui en fait derrière ne sont pas capables, c'est pire que tout. En fait, il vaudrait mieux que d'emblée, ils partagent le fait qu'ils ne sont pas forcément très à l'aise sur quelque chose et on trouve les solutions ensemble.
- Speaker #0
Cet accès au vrai. Et alors, dans Mycelium for Good, tu as pour objectif de faciliter l'émergence d'un système alimentaire régénératif pour les humains comme la nature, à grande échelle, en t'appuyant sur l'ancrage territorial. C'est quoi tes qualités de leader pour faire parler entre les différentes parties prenantes ?
- Speaker #1
Alors, de leader, je ne sais pas, mais de création de lien, oui, je pense que j'ai ça, en fait. L'idée, c'est que... Quelque chose qui m'a toujours beaucoup chagrinée et que je vois beaucoup autour de moi, c'est les clivages. Souvent, les gens ont l'impression, que ce soit en tant que personnes individuelles ou dans des institutions ou dans des instances diverses et variées, ont plus tendance à accentuer les différences et à séparer qu'à avoir les points communs. Et en fait, moi, je vois beaucoup plus les points communs que les séparations. Et je pense que du coup, dans la manière de faire coopérer les gens, ce que j'aime bien amener, c'est amener les gens à voir qu'ils ont des enjeux ou des sujets communs. qui peuvent se mettre en marche vers un objectif de bien commun, par exemple, et qui ont chacun des convergences dans leurs intérêts aussi. L'idée, ce n'est pas juste de faire pour les autres en mode héroïque, mais aussi parfois que, d'un point de vue business, il y a aussi des éléments et des intérêts qui peuvent être convergents. Et le fait de pouvoir les mettre à jour et de les révéler fait qu'après, de manière assez naturelle, les gens se mettent en marche pour faire ensemble. Donc c'est pas forcément du leadership, je le vois pas comme ça, mais c'est plus cette capacité à révéler ces points communs et ces enjeux communs pour que les gens après se mettent à travailler ensemble.
- Speaker #0
Moi, j'y vois un sacré leadership quand même. Faire révéler, faire en sorte que les gens puissent travailler ensemble, justement sans aucun lien de hiérarchie, vraiment en mode inspirationnel, tu fédères. C'est un sacré leadership. Dans ces qualités-là, de casser les silos, de fédérer, de faire rejoindre à des endroits de sensibilité, d'intérêt commun.
- Speaker #1
Pour compléter là-dessus, en fait, dans les expériences que j'ai eues passées en pro, ou en perso d'ailleurs, je me suis aperçue que très souvent on a tendance à surestimer les différences entre les gens, ou à se dire ah mais en fait ils arrivent d'horizons très différents, ils ne vont pas se comprendre, et on colle un peu des étiquettes Donc j'ai deux exemples, j'en ai un très perso et un pro. Dans le perso par exemple, dans ma famille, on est famille d'accueil pour Singa, qui est une association qui permet de loger et d'accompagner des réfugiés qui arrivent en France. et c'était assez amusant parce qu'en fait on a plusieurs fois eu des gens autour de nous qui disaient oh là là mais c'est dingue alors on a eu une personne qui venait d'Érythrée une autre d'Iran et une autre de Syrie et on disait oh là là mais c'est dingue elles viennent de pays très lointains avec des cultures très différentes alors c'est comment genre un peu avec des yeux, vous êtes un peu héroïque et je leur disais mais très honnêtement les avoir chez nous c'est un peu comme d'accueillir une cousine, vraiment Parce qu'une fois qu'elles arrivent à la maison, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup plus de points communs que de points de différence. à part la langue. Et qu'en fait, en vrai, c'est des gens qui ont très souvent le même humour que nous, typiquement. Ça, c'est un vrai sujet qui nous rapproche. On aime faire la cuisine ensemble, par exemple. Et on jouait, beaucoup. Ça fait quelques temps qu'on n'a eu personne à la maison. C'est pour ça que je parle au passé. Mais faire des jeux, jouer aux échecs, jouer aux cartes, c'est quelque chose qui rassemble. Et en fait, là, c'est quelque chose qui est profondément humain et qui est commun, quel que soit le pays. Et l'humour aussi, beaucoup, énormément. Et donc ça c'est vraiment quelque chose que j'ai découvert et que j'ai pu dire aux autres personnes qui étaient autour de moi, c'est que je me suis aperçue que ces personnes qui venaient chez nous, en fait elles étaient beaucoup plus proches de nous que ce que je pensais, et on avait beaucoup plus de points communs que de points de différenciation. Et dans le boulot, même chose, un exemple récent, à la CEC, où j'ai participé ou copiloté deux parcours de suite, un d'abord en national et après dans l'Ouest, c'est la même chose, on avait des gens qui venaient d'environnements extrêmement différents, c'est-à-dire d'entités qui peuvent être privées, publiques, parapubliques, associatives, des très grosses boîtes, des très petites boîtes, et on peut se dire, oh là là, mais c'est des gens qui n'ont pas grand-chose en commun. Et en fait, non. Quand on commençait à parler des enjeux, parce que c'est des enjeux liés à l'écologie dans la CEC, quand on commence à parler des enjeux d'écologie et des enjeux perso qui ressortent à ce moment-là, on s'aperçoit que très vite, les personnes s'alignent et qu'on commence à parler avec le cœur. Et quand on parle des enjeux business, pareil, en fait, en vrai, entre une toute petite TPE et une très grosse boîte cotée, en fait, tout n'est pas pareil. Bien sûr que non, mais il y a énormément de points communs qui ressortent. Et finalement, les gens se mettaient à se parler de manière très naturelle, même s'ils venaient d'horizons très différents. les barrières ou les différences qu'on aurait pu imaginer tombaient très vite.
- Speaker #0
Dans ce que tu nous partages là, j'ai le sentiment que tu arrives à faire parler les cœurs, à aller dans l'humanité, que ce soit côté perso, en accueillant des personnes que tu héberges via l'association Synga, que ce soit côté boulot, tu fais parler l'humanité de chacun, chacune.
- Speaker #1
Exactement, et c'est ça qui relie les gens. Et ce qui m'a surprise et que j'ai beau le savoir, ça me resurprend à chaque fois, c'est qu'en fait l'entraide ou les liens de coopération vont vraiment dans les deux sens et que ce n'est pas forcément le plus petit qui reçoit le plus du plus gros. mais on apprend énormément. Pour reprendre l'exemple de Singa, les trois personnes qu'on a accueillies à la maison, au total à peu près un an et demi, nous ont apporté tellement, et c'était tellement riche, humainement et pas que. C'est-à-dire qu'on a appris à faire des plats étrangers, et c'était super. C'est-à-dire qu'on n'était pas dans une relation déséquilibrée où on était les gentils parisiens qui ont un peu d'argent, qui accueillent une femme pauvre qui vient de loin, ce qui est un peu la vision qu'on peut avoir de l'extérieur. En fait, elles nous ont apporté énormément par des choses qu'elles nous ont appris à faire, très concrètement. Donc ça, c'était super. Et pareil, dans le travail, si je reparle de la CEC aussi, on a des dirigeants de toutes petites boîtes. Et je repense notamment à un réfugié, en l'occurrence, qui venait de Chessinga et qui avait monté une boîte et qui est devenu, à la fin du parcours national, qui était devenu la mascotte de toute la CEC parce qu'il a apporté énormément de choses en termes de... de regard hyper neuf, de capacité à faire très peu, enfin beaucoup avec très peu, donc cette espèce de résilience et de sobriété incroyable, forcée au démarrage. Et donc ce regard et cette acuité qui était extraordinaire. Et du coup, j'ai vu des gros boss de grosses boîtes qui allaient le voir en disant, Raes, qu'est-ce que tu penses de ça, ça, ça ? Et en fait, ils donnaient des conseils et c'était génial. Donc ça, j'ai trouvé ça vraiment fabuleux. Donc en fait, la richesse des interactions est immense. la taille ou l'expérience ou les galons entre guillemets de la personne qu'on a face à soi ne présagent en rien de ce qui va être apporté en fait ça marche vraiment dans les deux sens
- Speaker #0
C'est quelles qualités humaines qui permettent de laisser émerger les forces, les talents, les apports de chacun, chacune ?
- Speaker #1
Je pense que quand je repense à ces patrons dont je te parle, c'est une vraie capacité à se décentrer de soi et avoir une vraie humilité en se disant je ne sais pas tout, je ne suis pas ni omnipotent ni omniscient et la personne que j'ai à côté de moi, quelle qu'elle soit, a un trésor d'expérience de vie, de regard sur la vie. peut-être de philosophie ou de réflexion qui sont toujours extrêmement intéressantes parce que déjà, elle n'est pas moi, donc c'est l'altérité. C'est la première chose. Et puis, c'est aussi parce que chaque personne recèle tous ces trésors-là. Et donc, ces personnes qui sont capables de se mettre à l'écoute de l'autre, je pense que c'est une capacité à se décentrer, à faire dégonfler aussi un peu la baudruche de la représentation de je suis un big boss avec plein de plumes sur la tête et je suis un grand chef Mais je vois que la personne qui est en face de moi existe et qu'elle existe vraiment et qu'elle existe avec toutes ses qualités et ses richesses.
- Speaker #0
décentrer, humilité, altérité. Ça vaut quand tu accueilles des réfugiés, ça vaut quand tu es collide à la CEC et que certainement tu incarnes cette importance de l'altérité, cette humilité, ce décentrage. C'est pas rien. C'est des sacrées qualités de leader, ça.
- Speaker #1
Alors là, je parlais des autres, pas que de moi. Oui,
- Speaker #0
mais je pense que tu l'incarnes. J'ai bien compris que tu parlais des autres.
- Speaker #1
J'espère que je l'incarne du mieux que je peux, même si ce n'est pas parfait. Mais en tout cas, c'est une posture que j'essaye de cultiver et d'entretenir parce que non seulement, et pas seulement dans une optique d'efficacité ou d'utilité, mais c'est aussi parce que c'est extrêmement enrichissant et que c'est source de joie.
- Speaker #0
source de joie, c'est la joie qui va nourrir et tu parles de posture mais j'ai l'impression que c'est une posture incarnée, enfin c'est de l'être chez toi, j'essaye et c'est la joie qui va aller nourrir ça exactement, et qui va le renforcer et du coup la joie comment tu décrirais la joie à nos auditeurs, auditrices à ce moment là ?
- Speaker #1
j'ai envie de dire que c'est un ressenti physique C'est ce moment où on a le bout des doigts qui bouge, le cœur qui palpite, les yeux qui s'ouvrent et le sourire qui vient tout seul. Ça se ressent.
- Speaker #0
Donc là, on se parle de la joie qui se ressent et qui vient nourrir aussi cette appétence à incarner ce goût de l'altérité, cette humilité à inviter les leaders, quand tu es à la CEC à ce moment-là, à savoir être en posture basse en quelque sorte, à l'écoute, à la découverte de l'autre par le biais des émotions. J'imagine qu'il y a des moments, que ce soit dans ta famille quand tu accueilles des réfugiés, que ce soit dans tes différents projets, c'est peut-être pas si simple. Quelles ressources tu vas aller chercher dans les moments où c'est moins simple ?
- Speaker #1
En fait, la première chose, c'est déjà, en tout cas pour moi, de faire ce pas de côté en disant qu'en fait, la joie, je ne l'ai plus. Et chez moi, la joie est un excellent indicateur du fait que je suis au bon endroit, au bon moment et que je fais la bonne chose. Parce que je ressens de la joie quand j'ai à la fois cette relation aux autres qui est juste, qui est bonne et qui est saine. Et aussi quand je ressens que ce que je fais porte du fruit, en fait. Je ne parle pas forcément en termes d'impact, qui a un côté un peu sérieux, mais tu vois, que ça porte du fruit, que c'est quelque chose qui... qui est productif au sens positif. Et en fait, parfois, je mets un peu de temps à m'apercevoir que je ne ressens plus de joie. Parce que je suis dans il faut, il faut, il faut et j'ai une bonne capacité à faire un peu ça. Ce qui n'est pas toujours évident, c'est de faire ce pas de côté, de me dire ah mais attends, tout de suite, finalement, je ne ressens pas tellement de joie. Et je suis dans le dur. Et là, ce n'est pas cool en fait, et ce n'est pas OK. Et donc, c'est ce moment-là où cette capacité à me dire attends, il y a un truc qui ne va pas, je m'arrête, je ralentis. et où est-ce que ça ne va pas en fait ? Et du coup, le fait que la joie disparaisse et que je sente que je ne suis plus là-dedans, je me dis, d'où est-ce que ça peut venir ? Et donc ça peut venir d'une difficulté dans une relation, dans une relation de coopération, de travail ou de la relation humaine. Ça peut venir de vrais problèmes objectifs qui sont perso ou pro. Et puis ça peut venir aussi d'un projet qui ne va pas comme je voudrais qu'il aille. Et donc là, dans ces moments-là... la difficulté. Et ce que j'essaye de faire, c'est de faire ce pas de côté, de ralentir, et de me dire est-ce que c'est grave ou pas ? Est-ce qu'il n'y a pas des choses sur lesquelles je me dis qu'il faut aussi que j'apprenne à lâcher prise, et que peut-être parfois ça va prendre plus de temps que ce que j'aurais voulu ? Est-ce que je suis au bon endroit ? Est-ce que là je ne suis pas en train d'essayer de tirer sur l'herbe pour qu'elle pousse plus vite, et à ma vitesse à moi ? J'ai un petit problème avec la patience, clairement, je me connais. Donc peut-être parfois me dire que je me remets au rythme à la fois du projet ou de la personne que j'ai à côté de moi, et me dire si ça ne va pas à la vitesse à laquelle moi j'aimerais que ça aille, est-ce que c'est grave ? Et la plupart du temps ça ne l'est pas. Mais voilà, le simple fait de faire ce... moi de ralentir et de me poser la question, et d'analyser un peu ça en me demandant d'où vient ce manque de joie, me permet souvent de trouver la solution et de me dire peut-être qu'en fait il faut que je parle avec la personne avec laquelle c'est un peu difficile en ce moment. soit parce que c'est la relation, soit parce que c'est la coopération qui ne marche pas pour x raisons, ou alors juste que je me dise, je vais arrêter d'être opiniâtre et de vouloir absolument que ça sorte et que ça se fasse, et me dire, si ça ne s'est pas aujourd'hui, ça sera demain, ou après-demain, ou plus tard. peut-être aussi me dire que c'est pas si grave ou que ce que je voulais absolument faire, si ça ne marche pas, c'est peut-être parce que c'était pas la bonne chose. Et là-dessus, j'ai une bonne amie qui m'a dit un jour une phrase qui m'a beaucoup marquée. Elle s'appelle Emmanuelle Costalage. Si elle m'écoute, je la salue au passage parce que ça m'a beaucoup marquée, cette phrase. Elle m'avait dit ce qui est juste est fluide. Et on peut le prendre dans les deux sens. C'est-à-dire que souvent, on s'aperçoit, en l'observant, que... Quelque chose est hyper fluide et parce qu'en fait, justement, comme c'est juste, les choses se font un peu naturellement. parce qu'elles sont bien fichues, en fait, elles sont bien ficelées, et aussi parce que les personnes dont on a besoin pour que le projet se fasse le ressentent assez profondément et naturellement, et donc elles vont être amenées à coopérer de manière assez spontanée. Donc il y a de la fluidité qui est amenée par le fait que le projet était bien fichu, ou la demande, et aussi par le fait qu'il y a des gens qui vont être un peu... nous arriver, que l'univers nous envoie, et qui vont arriver toutes seules pour aider. Et à contrario, parfois, quand c'est vraiment pas fluide, quand ça marche pas... Ça m'amène à réfléchir et à me dire peut-être qu'en fait c'est parce que c'est pas juste et qu'il y a un truc qui a été mal cadré, mal fichu, mal démarré et qu'en fait il faut peut-être juste le refaire autrement.
- Speaker #0
Merci, j'entends une forme de connexion en fait à tes émotions c'est-à-dire pouvoir à un moment donné ressentir que finalement tiens mais il y a peut-être plus de joie et merci de nous le partager parce que c'est vrai que c'est pas si simple, c'est pas si évident et du coup à ce moment-là de prendre de la hauteur et de pouvoir porter un regard un peu plus méta sur qu'est-ce qui fait que la joie n'est pas là, est-ce que c'est un problème de forme, est-ce que c'est un problème de contenu et tu tu nous partages ce qui est juste et fluide. Pour être un bon mantra, ça. Ce qui est juste et fluide.
- Speaker #1
Exactement. Et toi, j'ai un bon exemple là-dessus. Quand j'avais monté ma marque de maternité, on s'est éclaté avec la puissance de mon associé pendant des années parce qu'on avait une vraie mission très sociale. et que les produits qu'on faisait étaient chouettes et qu'on les vendait bien et qu'on avait une super relation avec nos clients et nos fournisseurs donc c'était vraiment une joie quotidienne et c'était super et il y a un moment à la fin où on a senti que la joie on l'avait moins alors que pourtant la marque allait bien, que tout allait bien qu'il y avait plein de paramètres qui étaient super et que vu de l'extérieur par plein de gens ça aurait dû être super en fait et que nous deux moins et en fait à un moment on s'est vraiment dit mais on sent que la joie on l'a plus et qu'on a moins cette espèce de vibe et on a pas mal hum réfléchis autour de ça. Et en fait, on s'est aperçus que justement, le truc qui n'allait plus, c'est qu'on était dans cette espèce de... On s'était laissé embarquer dans ce côté très... Faire toujours plus, être dans l'ultra-conso. La mode, c'est quand même pas un milieu qui est neutre. C'est un milieu dans lequel on est beaucoup dans l'image, en fait, porté, projeté. avec de la perfection, avec, tu vois, un truc un peu... qui peut avoir quelque chose d'un peu fake, quand même. Ouais, c'est canon, c'est super, tout le monde est beau, et puis on est hyper successful, et puis on a une super page Instagram, un côté un peu star, quoi. Et qui, moi, ne me correspond pas, en fait. J'aime pas ça. Donc le côté marque, en fait, ne me plaisait pas. Moi, j'aimais bien le produit. J'aimais bien faire un produit qui soit beau, qui plaise aux gens, qui soit chouette, et avoir une super relation avec mes clients, mes fournisseurs et mes salariés. Mais tout cet aspect très commun, pas dans le bon sens du terme, me pesait. Pour moi, il était super lourd et je le faisais malgré moi. Et en fait, j'ai pu en parler avec Capucine et elle m'a dit, je te comprends tellement. Donc il y avait ce volet-là, et puis aussi le volet pro de faire toujours plus, être dans cette espèce de course à l'échalote, et être dans le dur sur pas mal de trucs, et on s'est vraiment aperçu que ça, ça nous plombait, et que la joie était en train de disparaître. et après en plus avec ce volet à Ecolo on s'est dit mais ça va pas on marche sur la tête c'est ce qu'on fait est pas ok et c'est comme ça qu'on a décidé qu'on voulait arrêter et qu'on a décidé de plier notre marque et d'arrêter ce qu'on faisait et donc on a vendu la marque à un concurrent mais voilà c'est parce que la joie était partie parce que nos fondamentaux à nous on les avait plus donc
- Speaker #0
rester connecté au sens de qu'est ce qui est important pour moi et tiens là je m'en suis pas rendu compte ça a un peu dévié et ce qui a dévié ne sert plus ma raison d'être en tant que personne ouais exactement Sur Mycélium, vous avez travaillé une raison d'être ?
- Speaker #1
Oui, alors tout à fait. Notre idée, c'est vraiment, il y a plusieurs choses, elle est assez polymorphe. L'idée pour nous, c'est vraiment de se dire, on part d'une rage qu'on a vraiment dans le cœur, tous les trois, puisqu'on est trois à monter le projet, et qui est sur plusieurs volets. La première, c'est de se dire, aujourd'hui, on n'arrive pas à nourrir tout le monde, y compris en France. Il y a une grosse précarité alimentaire. Ça, c'est la première chose. À la fois nourrir et puis nourrir bien. Alors, quand je dis nourrir bien, c'est à la fois avoir des choses, une alimentation qui est bonne, qui fait plaisir, et puis qui est porteuse de santé. Donc, en France, il y a des gens qui n'arrivent pas à se nourrir à leur faim. Ça, c'est la première chose. Mais même hors de ça, il y a aussi des gens qui ne mangent que des pâtes, tous les jours. Donc, ils n'ont pas faim. Ils ne sont pas dans la stade des gens qui ont faim. Mais pour autant, ils mangent des choses qui ne sont pas équilibrées et qui ne leur font pas plaisir. Et ça, on se dit, ce n'est pas possible. Il faut qu'on arrive à trouver, à résoudre ce truc-là, ce sujet-là, ce point dur. De comment on fait pour qu'une alimentation qui est bonne, qui fait plaisir, qui crée du lien social, il y a aussi ça, et qui est porteuse de santé, soit vraiment accessible à tous, partout là où ils sont, sur l'ensemble du territoire, y compris dans des zones un peu plus reculées, même dans des villages, et puis accessible aussi d'un point de vue financier. On sait qu'il y a eu une grosse inflation aussi sur ce secteur-là. Donc ça, c'est un vrai sujet et c'est une vraie rage. Donc la santé et l'accessibilité. Et on a une deuxième rage quand on se met du côté de la production. C'est qu'en fait, les producteurs, les agriculteurs et aussi les intermédiaires dans l'agroalimentaire, les petits, ont vraiment du mal à être payés correctement et dignement pour leur travail, alors que c'est des gens qui nous nourrissent. Et du coup, nous, ce qu'on aimerait vraiment, c'est pouvoir rééquilibrer le secteur en redonnant le pouvoir à la fois aux consommateurs de se nourrir sainement, avec des choses qui leur font plaisir et qui sont bonnes et qui sont porteuses de santé partout où ils sont. Donc ça, c'est ce premier pouvoir. Et après, le deuxième pouvoir qu'on a envie de redonner, c'est redonner le pouvoir aux producteurs et aux intermédiaires, aux transformateurs, de vivre dignement leur travail en n'étant pas dépendants de négociations. qui aujourd'hui passent beaucoup par des centrales d'achat et beaucoup par la grande distribution, qui sont aléatoires. La grande distribution n'est pas à jeter intégralement, il y a des gens bien, mais globalement et structurellement, malheureusement, elle est beaucoup tenue, il y a un rapport de force qui est hyper fort et qui n'est pas sain. Et donc nous, ce qu'on voudrait, c'est rééquilibrer les rapports de force de manière à ce que les gens qui nous nourrissent puissent travailler sereinement, sans stress, et en étant payés correctement.
- Speaker #0
Santé, accessibilité, rééquilibrer les rapports de force, producteurs, distributeurs, des bonnes bases pour avoir l'énergie de faire advenir, de faire rencontrer, de faire fédérer. C'est quoi les prochains steps ? Tu as envie de nous en parler un petit peu ?
- Speaker #1
Alors en fait, on est en train de parler avec beaucoup de gens. C'est un projet qui est très inhabituel, c'est-à-dire qu'il est assez disruptif dans la manière de faire les choses. Nous, on a vraiment compris pendant la période où on était dans la CEC, moi j'ai passé beaucoup de temps, j'ai passé trois ans et demi à travailler à temps plus que plein à la CEC, et j'ai beaucoup appris pendant que j'y étais. Et ce que j'ai compris petit à petit, et que je n'avais pas compris au départ, c'est l'importance absolument essentielle de l'ancrage territorial. En fait, on a besoin les uns des autres pour bouger, pour faire cette bascule à la fois écologique et sociale. Moi, je tiens vraiment aux deux. En fait, il faut qu'on bosse avec ses voisins, mais ses voisins au sens géographique du terme. Sinon, on ne peut pas, ce n'est pas possible. Et d'ailleurs c'est génial parce que c'est super sympa. Avec ses voisins et retrouver du lien et créer des coopérations locales, c'est vachement chouette en fait quand on le fait bien. Et quand on travaille au nom du bien commun ensemble, c'est vraiment sympa. Du coup, nous l'approche qu'on a, c'est une approche qui est à la fois nationale parce qu'on a une grosse ambition. Notre idée c'est vraiment de faire bouger. ce système alimentaire dans l'ensemble de la France. Donc on a cette ambition qui est immense, et on l'assume, et en même temps on sait que ça va passer par le territoire, et on sait qu'on n'a pas la réponse à tout, parce que s'il y avait une réponse évidente, et un peu univoque, avec une recette magique, ça se saurait. Et là, ce n'est pas le cas. Donc nous, notre idée, c'est vraiment de se dire, commençons par le territoire, et mettons autour de la table des gens qui viennent d'horizons très différents. et qui peuvent être des entreprises, des associations, des collectivités territoriales, des citoyens. L'idée, c'est de créer des écosystèmes, de créer et fédérer des écosystèmes de gens qui ont envie de bouger, qui ont envie d'aller dans ce sens-là du bien commun, et de les faire travailler ensemble en créant des écosystèmes coopératifs qui permettent d'avoir une offre qui soit vraiment à la fois saine, durable, inclusive et réjouissante, au sens à la fois réjouissante parce que c'est bon, et parce qu'elles sont porteuses de liens et de convivialité dans la manière de consommer. Et donc pour créer cette offre, s'appuyer sur ces écosystèmes territoriaux dans lesquels on va mettre ensemble à la fois des producteurs de produits bruts, des transformateurs, des gens qui font la logistique, des gens qui vont assurer tous les éléments qui sont à côté autour du réemploi de contenants, par exemple autour de la consigne, autour de la valorisation des déchets, de la méthanisation, du compost, des choses comme ça, il y a plein de choses. Et puis de la logistique locale, avec des boucles locales. Et puis aussi, évidemment, des distributeurs, parce que c'est là que l'offre va être proposée. Et les distributeurs eux-mêmes, l'idée, c'est de les faire coopérer, alors que ce sont des gens qui ne sont pas forcément de la même enseigne, voire qui sont d'enseigne. potentiellement concurrentes. Donc moi, dans mes rêves, ce que j'aimerais, et ce qu'on est en train de travailler, et des gens avec lesquels on est en train de travailler, et de discuter, c'est des gens qui peuvent être très bien un intermarché et un hyper-U, qui pourtant sont concurrents, et qui sont sur des territoires assez proches, parce qu'on est sur des circuits courts. Et puis aussi, pourquoi pas, des bureaux de poste locaux. Et puis aussi, pourquoi pas, un stade de foot, un stade de rugby. Et puis pourquoi pas aussi une résidence-service pour des seniors. Et en fait l'idée c'est de créer ces boucles locales qui permettront d'apporter l'offre au plus près du consommateur avec ce qui lui correspond le mieux en termes de besoins, de ce qu'on mange et puis aussi de comment on peut l'acheter avec peut-être des horaires étendus à certains endroits, quelque chose qui est apporté très près de chez soi ou juste en bas de son immeuble quand on est étudiant ou quand on est justement senior et qu'on est dans une résidence-service et qu'on a la capacité à récupérer un produit qui est prêt à manger et prêt à réchauffer. parce que c'est facile et que c'est bon. Ou alors un produit très brut ou en vrac, ça va dépendre complètement des gens à qui on parle. Et l'idée, c'est justement d'essayer d'être dans une offre qui soit la plus proche et qui colle le plus possible aux besoins des gens. Donc, on n'aura pas forcément les mêmes offres et les mêmes propositions en fonction de ces différents points de distribution dont j'ai parlé. Donc, il y aura peut-être parfois du vrac, peut-être parfois du produit brut, peut-être parfois des paniers type AMAP. Peut-être parfois des produits prêts à manger dans des bocaux qui sont consignés et utilisés. Peut-être un peu de tout, en fonction des lieux dont je parle et qui sont tous situés à quelques kilomètres les uns des autres.
- Speaker #0
Et donc la signature j'entends de tout ça, ça part vraiment de l'ancrage territorial Oui,
- Speaker #1
tout à fait c'est qu'en fait on peut pas c'est très difficile d'arriver à être vraiment régénératif et avoir une offre qui soit extrêmement vertueuse si on est seul et qu'on n'a pas de gens qui sont vraiment autour de nous, donc là par exemple dans l'exemple de l'alimentation si on veut vraiment essayer de travailler au mieux et on n'aura pas forcément toutes les briques tout de suite l'idée c'est de commencer avant d'être parfait sinon on commence jamais mais si on peut avoir à la fois la logistique qui fait cette boucle locale et puis cette production, évidemment. Et puis aussi, et c'est là où il y a un sujet qu'on n'aura pas forcément tout de suite, mais tu vois, la valorisation des déchets sous forme de compost ou de médiatisation, on l'aura pas forcément tout de suite, mais ça, c'est un truc qui se fait forcément en local, par définition. Et ta boucle logistique avec ton réemploi, c'est aussi du local. C'est forcément des choses qui se font en proximité, et c'est hyper important. Et juste pour compléter pour ce que je disais sur mon rêve, le rêve que j'ai aussi avec ça, c'est évidemment... de régénérer le territoire d'un point de vue d'avoir à terme un air qui est plus propre, une eau qui est plus propre, voir la biodiversité qui revient. Et puis c'est aussi d'un point de vue social d'avoir des gens qui vont recommencer à se parler, qui vont créer de la coopération grâce à ça. Et puis aussi recréer de l'emploi de manière très locale, parce qu'on aura des besoins en termes d'emploi. Et cet emploi-là, il peut revêtir tout un tas d'aspects très différents, qui peut aller de la livraison du dernier kilomètre, à de la production agricole de proximité, à de la production en termes de transformation locale. Quand on part de son poireau qui sort du champ et qu'on veut que les gens puissent l'avoir dans un bocal prêt à manger, il faut quelqu'un qui puisse faire cette transformation. Donc là, l'idée, c'est d'aller peut-être solliciter des CAT ou des gens qui, en local, sont capables de faire, ou alors leur proposer de le faire, et peut-être du coup, justement, pouvoir créer des emplois en local qui sont autour de toute cette boucle-là. Donc ça, voilà, dans mes rêves, l'idée, c'est d'avoir des gens qui ont... grâce au prétexte de ce que nous on aura créé, recommencer à se parler, eu des points de retrouvailles locales, on va se mettre à consommer ensemble, pourquoi pas, avoir des manches debout ou des petites tables ou des choses comme ça, on peut consommer ensemble en se mettant côte-à-côte les produits que nous on propose, et puis aussi papoter quand on vient chercher son panier. Et c'est remettre de la vie aussi en local. Il y a aussi ça.
- Speaker #0
Et du lien.
- Speaker #1
et du lien. Exactement.
- Speaker #0
Dans ta grande capacité à essmer et créer le lien. On arrive là vers la fin de cette interview et Arthur nous a parlé de ton rêve. Je vais te proposer un petit voyage. Je te propose de fermer les yeux pour pouvoir prendre une grande inspiration et d'inspirer. On est en 2035. Tu as une baguette magique. Qu'est-ce qui fait battre ton cœur ?
- Speaker #1
En 2035, ce qui fait battre mon cœur, c'est que je sors dans la rue de chez moi. Je vois, il y a beaucoup moins de bruit en fait, beaucoup moins de voitures, beaucoup moins d'agitation. Tout est à la fois plus calme et plus vivant. Les gens que je vois autour de moi sont actifs, ils font des choses. Ils se déplacent dans la rue, ils se parlent, ils se disent bonjour, ils se connaissent. Il y a de la vie, il y a de l'activité. Et en même temps, c'est beaucoup plus calme que ce qu'on connaît aujourd'hui. Les gens courent moins. Et les sons qu'on entend sont beaucoup plus des sons qui sont ceux de la vie et non pas des sons de moteur de voiture, par exemple, tu vois, ou de marteau-piqueur, ou de choses qui sont bruyantes. On entend beaucoup plus d'oiseaux, parce que les oiseaux sont revenus dans la ville. On entend les rires des enfants qui jouent dans la rue. Ils sont descendus, ils ont lâché leurs écrans, leurs iPads et leurs téléphones et ils jouent dehors, ils jouent au ballon, ils rient, ils s'amusent. Et on entend les gens qui papotent et qui rient. Et de la musique, beaucoup de musique.
- Speaker #0
C'est vrai que je ne l'ai pas dit, mais tu es chanteuse en plus. Merci beaucoup, Armelle.
- Speaker #1
Merci, Stéphanie.
- Speaker #2
Si vous avez aimé ce podcast, vous pouvez favoriser sa diffusion en lui donnant 5 étoiles sur Apple Podcasts. Et puis, vous pouvez bien sûr vous abonner sur toutes les plateformes, Spotify, Apple Podcasts ou toute autre plateforme que vous souhaitez. À bientôt sur Sois, Vie, Aime.