- Speaker #0
Bienvenue dans le podcast Soignant Entrepreneur. Je suis Solène, orthophoniste entrepreneur, et tous les vendredis à 8h, je te partage, seule ou en compagnie de mes invités, les clés essentielles de la réussite entrepreneuriale et de l'épanouissement en tant que soignant libéral. Si le podcast te plaît, n'oublie pas de le noter avec 5 étoiles et de le partager à un ami soignant entrepreneur qui en a besoin. Salut et bienvenue dans un nouvel épisode de Soignant Entrepreneur. Aujourd'hui, je suis avec... Alison et Emmanuel. Salut les filles.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #0
Donc Alison et Emmanuel sont orthophonistes. Les filles, je vous laisse vous présenter chacune de votre tour pour nous présenter un petit peu qui vous êtes, ce que vous faites.
- Speaker #1
Alors moi, je suis Alison. Je suis orthophoniste depuis 2015. J'ai fait mes études en Belgique. J'ai fait un peu d'exercice mixte au début et là, je suis 100% en libérale depuis 2020 et voilà.
- Speaker #2
Moi c'est Emmanuelle donc, je suis orthophoniste depuis donc 2011, j'ai commencé aussi en salariat, ensuite j'ai fait du mit en salariat et mit en libérale et maintenant je suis totalement en libérale. Je suis aussi maman de deux enfants, Nino 5 ans et Raphaël 2 ans et avec ma collègue Alison nous avons donc monté un projet de pôle paramédical.
- Speaker #0
Ok. Donc c'est un projet qui s'appelle La Source, c'est ça ?
- Speaker #2
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Est-ce que vous pouvez nous expliquer un petit peu ce que c'est ? C'est un espace qui est dédié à la grossesse, à la périnatalité, à la petite enfance. Est-ce que vous pouvez nous raconter un petit peu l'histoire de La Source ? Pourquoi ?
- Speaker #2
Comment ? Oui, alors l'histoire de La Source, ça a commencé il y a quand même assez longtemps finalement. L'idée du projet est venue en 2022. Oui,
- Speaker #1
ça a eu des niveaux.
- Speaker #2
Voilà, en fait, moi je… Je commençais à proposer des ateliers de communication bienveillante. Et puis, Alison, on se connaissait professionnellement, on va dire. Et Alison avait participé à l'atelier. Et en fait, on avait échangé. Elle avait des idées. Elle avait vu des choses de son côté en lien avec la périnatalité. Et en fait, elle m'a parlé d'un projet. Donc, je te laisse peut-être expliquer.
- Speaker #1
En fait, moi, j'avais vu qu'il existait des endroits, mais plutôt dans des grandes villes, qui mêlaient à la fois des cabinets paramédicaux et médicaux, dans lesquels étaient proposés des ateliers à destination des familles, des bébés, des enfants, etc. Et je trouvais ça vraiment super. Et en fait, j'attendais un peu que cet endroit merveilleux arrive jusqu'à moi, jusqu'au jour où je me suis dit... en fait, ça n'arrivera jamais. Personne ne viendra te dire, tu sais, Alison, il y a un pôle qui va ouvrir juste à côté de chez toi, viens chez nous. Donc, au bout d'un moment, je me suis dit, bon, ça ne va pas arriver sur un plateau, fais-le. Et donc, j'ai parlé de ça à Emmanuel effectivement à la sortie d'un de ses ateliers en lui disant, mais c'est super, c'est exactement ce type d'atelier que j'aimerais bien avoir un jour si le pôle ouvrait. Et je crois que le soir même, Emmanuelle, elle m'a écrit pour me dire Mais en fait, je veux trop faire le truc avec toi. Si tu cherches quelqu'un, on le fait ensemble. Et en fait, très rapidement, du coup, on s'est mis ensemble et on n'a jamais regretté cette décision, cette Nia 2, parce que c'était finalement un énorme projet. Et donc voilà, en fait, ça, c'était vraiment en janvier 2022. Et en fait, à partir d'avril 2022, on commençait déjà à visiter des locaux.
- Speaker #0
Et au moment où vous avez pris la décision d'ouvrir la source,
- Speaker #1
du coup,
- Speaker #0
qu'est-ce qui s'est passé dans votre tête ? Est-ce que vous vous êtes dit, ok, on va le faire, sans vous poser de questions, et on verra bien ce qui se passe ? Ou alors, est-ce que vous vous êtes dit, waouh, c'est quand même un gros projet ? Est-ce que vous aviez peur ? Est-ce que vous vous doutiez que ça allait être peut-être plus ou moins compliqué, ou pas du tout ? Comment vous vous sentiez à ce moment-là ?
- Speaker #2
Alors, étrangement, pas du tout. C'est-à-dire qu'on est parti lit en tête, on n'a pas du tout réfléchi à la complexité du montage. On ne s'est pas dit que ça allait être difficile. Je ne sais pas, on a foncé. On était vraiment hyper contentes de se lancer dans le projet. On a tout de suite appelé les banques, fait nos recherches. Vraiment, on était hyper, hyper motivées sans vraiment penser au risque, à la charge de travail que ça allait être. Et en fait, c'est petit à petit qu'on s'est rendu compte qu'effectivement, c'était vraiment colossal en fait. Heureusement qu'on était debout. Mais c'est vrai qu'on ne l'a pas du tout perçu au départ.
- Speaker #0
Si vous l'aviez perçu, est-ce que vous y seriez allée quand même ?
- Speaker #2
Honnêtement, peut-être pas.
- Speaker #1
En tout cas, peut-être pas de cette façon-là. Je pense qu'on aurait construit quelque chose, mais peut-être pas de si gros. Il faut savoir qu'au final, on a un pôle qui fait 240 m². On a 7 bureaux, une salle d'atelier. Dans les 7 bureaux, au final, on est 14 professionnels de santé. Donc en fait, ça fait quand même beaucoup de monde à gérer. Et puis, il faut aussi savoir que comme c'était tellement pas compliqué dans notre tête, on a décidé de tomber enceinte à ce moment-là, toutes les deux. Donc Emmanuelle, elle est tombée enceinte en janvier 2022. Et moi, je suis tombée enceinte en mars 2022. Oui, parce que du coup, je ne l'ai pas dit tout à l'heure, mais j'ai deux enfants aussi de 5 ans et 2 ans. Nos enfants ont le même âge. Donc, en fait, vraiment, quand on visitait, quand on allait voir les banques, on était avec nos gros bidons, respectivement. Mais voilà, effectivement, petit à petit, on s'est rendu compte de la taille du projet. Au final, on n'a aucun regret à l'heure d'aujourd'hui. Mais c'est vrai que, heureusement, nous étions deux et que nous étions sur la même longueur d'onde et soudés. Et voilà.
- Speaker #0
ok ça a été un gros chantier ça a pris combien de temps à peu près entre le moment où vous avez eu l'idée et le moment où vous vous êtes dit ok le projet est abouti ?
- Speaker #2
alors l'idée on l'a eu donc en 2022 plutôt vers janvier et au final on a signé l'achat du terrain parce qu'en fait on a acheté un terrain avec un bâtiment ancien et on a fait un agrandissement pour tout ce qui était bureau du coup on a signé l'achat en août 2022 et on a
- Speaker #1
ouvert en janvier 2024. Donc vraiment, pile deux ans après, entre l'idée et l'ouverture, il s'est passé deux ans. Après, voilà, ça a été long pour nous parce qu'en fait, on a dû construire une partie du bâtiment. Donc forcément, la construction a pris du temps parce qu'il a fallu déjà élaborer les plans, envoyer les permis à la mairie et le temps de la construction.
- Speaker #2
Trouver les entreprises, garder de vie, ça, ça n'a pas été évident non plus parce que comme on allait... accrocher une nouvelle partie à un bâtiment ancien, en fait les constructeurs n'étaient pas très très opérationnels, ils n'avaient jamais fait ça donc on a trouvé une entreprise quand même qui nous a suivi. Ça n'a pas été évident quand même de trouver.
- Speaker #0
Et justement du moment où vous avez inauguré le bâtiment, est-ce que vous vous êtes dit ça y est c'est fini, on est arrivé au bout du projet ou est-ce qu'il y a eu encore du travail derrière ?
- Speaker #2
En fait, on pensait qu'on allait pouvoir se reposer. C'est-à-dire, voilà, c'est vert. Et en fait, pas du tout, parce que la salle d'atelier, on ne l'avait pas imaginée comme ça. Mais ça nous demande beaucoup de travail. Déjà, il fallait trouver les intervenants. Il fallait en faire quand même la publicité. Il fallait faire visiter. Trouver un mode de fonctionnement aussi, un roulement, pour que les gens puissent arriver en autonomie, repartir en autonomie. Expliquer notre fonctionnement. Faire des factures. payer des factures, recevoir des factures. Donc, sincèrement, c'était un gros boulot qu'on n'avait pas spécialement pensé avant.
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'en fait, nous, on s'est dit, on ouvre un pôle, on loue des bureaux, on fait des ateliers et c'est tout. Sauf qu'en fait, ça ne se passe pas comme ça. C'est-à-dire que réfléchir avant à créer une offre, comment articuler cette offre, comment la proposer, comment l'amener, on n'a pas fait ce travail-là en amont. En fait, on l'a affiné. dans le feu de l'action. Heureusement, en fait, que notre business plan n'était pas du tout dépendant de la salle et ne dépendait que de l'allocation des bureaux. Finalement, c'est d'ailleurs, c'est pour ça qu'on est encore ouvert aujourd'hui et que d'ailleurs, là, tout se passe très bien. Mais c'est-à-dire que la salle, c'était plus quelque chose d'assimilé commercial qu'on n'avait pas anticipé. Et en fait, c'est-à-dire qu'on s'est rendu compte qu'on était chef d'entreprise. Je ne sais pas, ça faisait peut-être 3-4 mois qu'on avait ouvert. En fait, on s'était plutôt dans le regard des gens quand on leur racontait le projet. Ils nous regardaient avec des grands yeux. On s'est dit, quand même, on a fait un truc de dingue. C'est assez grand. Et c'est comme ça qu'on s'est dit, mais finalement, en fait, on a une entreprise à gérer.
- Speaker #0
Comment vous expliquez le fait que vous vous êtes retrouvée du coup entrepreneur, chef d'entreprise, toutes les deux, un peu pas malgré vous, parce que vous l'avez voulu ce projet, mais limite sans vous en rendre compte. Il y a plein de gens qui sont... pas capables de faire ça ou qui n'ont pas le courage de le faire. Qu'est-ce qui explique, selon vous, que ça n'a pas été même une question, en fait, pour vous, d'y aller ou non ?
- Speaker #2
Comment ce n'était pas formalisé que c'était vraiment une entreprise ? Nous, on voyait ça plutôt comme se regrouper entre professionnels, être une équipe, être autour d'un projet commun. Et pas tant ce côté entrepreneurial, on ne l'avait pas. On ne se l'était pas formalisé, en fait.
- Speaker #1
Et puis, c'est vrai que la salle, nous, on avait déjà eu une première grossesse. Alors, il faut savoir qu'on est dans un lieu très rural. En fait, on voulait assister nous-mêmes à tous ces ateliers qu'on propose maintenant, et il n'y en avait pas. Et donc, nous, on était absolument convaincus dans notre tête que de toute façon, il y avait un marché, que les gens, limite, allaient venir tout seuls, parce que nous, on avait tellement manqué de ça, qu'en fait, on s'est dit, vas-y, de toute façon, dès qu'on va ouvrir, les gens vont se ruer dessus. Enfin, limite, dans notre tête, c'était comme ça que ça allait se passer. Oui,
- Speaker #0
alors que ce n'est pas parce qu'il y a un marché que... que le marché va débarquer du jour au lendemain.
- Speaker #1
Et puis, la complexité aussi, c'est que finalement, nous, notre business plan, ce qui nous fait vivre au niveau de la salle, c'est le fait que la salle soit louée par les intervenants. Ça ne dépend pas du remplissage des ateliers. Donc, en fait, on s'est retrouvés avec une double casquette à devoir chercher des intervenants pour que la salle soit louée et s'assurer que leurs ateliers soient remplis. Sinon, ils n'allaient pas revenir. En fait, au début, on est parti dans cette optique-là et petit à petit, on s'est rendu compte que ce n'était pas à nous d'assumer le fait que leurs ateliers ne se remplissent pas et que c'était à chaque, finalement, entrepreneur qui venait faire leurs ateliers chez nous de faire leur propre job. Mais ça, on a mis du temps à le réaliser et donc, finalement, au début, on se retrouvait à gérer les bureaux de la source, à gérer les intervenants de la salle et à gérer les ateliers des intervenants de la salle.
- Speaker #0
En plus de vos pratiques en ton flux,
- Speaker #1
de nos pratiques orthophoniques à temps plein et de nos deux grands bébés.
- Speaker #0
Ça devait être des journées bien remplies.
- Speaker #2
Oui, complètement.
- Speaker #0
Et juste pour que les personnes qui nous écoutent se rendent compte un petit peu de ce que vous proposez, quels ateliers vous proposez ? Quel type d'atelier existe à la source ? Tout simplement, j'ai vu qu'il y en avait plein, des choses hyper variées. En regardant un petit peu sur votre site, est-ce que vous pouvez les décrire un petit peu ?
- Speaker #2
Oui, alors l'offre, elle est quand même assez large. On a des activités sensorielles pour les petits, des thérapeutiques d'un bébé. des formations de secourisme petite enfance, des cours de préparation à l'accouchement ou sur l'allaitement, des initiations de massage bébé, des choses comme baby flex et kiddy flex vraiment sur le mouvement en fait, assimilé un petit peu à tout ce qui est psychomoteur, du portage. On a eu un temps, on a eu du gap prénatal, donc là on est encore à nouveau en recherche de professeurs. des choses au niveau diététique sur la diversification alimentaire, l'équilibre du goûter ou du petit-déjeuner, de la sophrologie pour les mamans avant l'accouchement, après l'accouchement. Et ensuite, on a des activités plus ciblées sur les parents. Donc, on a du yoga, on a de la méditation, on a du pilates et du qigong. Des choses plus bien-être, en fait, pour la famille, plus largement, en fait. Et ensuite, on propose aussi la salle pour des formations, des petits séminaires, des journées d'études. Donc là, on ne va peut-être pas le mettre sur le site Internet pour le mettre en avant, mais c'est quand même des choses qui ont lieu dans la salle. Donc, qu'est-ce qu'on a eu ? Oui, des gens qui venaient pour faire des…
- Speaker #1
Oui, des petites formations, des choses comme ça. C'est vrai que ça, on ne le formalise pas sur le site internet, mais nous, ça nous fait rentrer de l'allocation nue.
- Speaker #0
C'est hyper intéressant. C'est énorme, en fait. C'est hyper complet, tout ce que vous proposez. Et à côté de ça, du coup, il y a d'autres pros de santé. Donc, il y a vous, il y a deux orthos. Et qu'est-ce qu'il y a d'autres comme professionnels de santé ?
- Speaker #1
Alors, nous, on a des ostéopathes. Elles sont deux. On a une neuropsychologue. On a une diététicienne, une psychologue, une sophrologue, une naturopathe. On a quelqu'un qui fait du neurofeedback, une sexologue, une hypnothérapeute, une psychopédagogue, une graphothérapeute, une dame qui fait de la gestaltérapie et une naturopathe. Voilà, je pense que je n'ai oublié personne.
- Speaker #0
Ok, c'est hyper complet aussi. En fait, c'est vraiment un vrai centre dédié à l'enfance et à la périnatalité de manière générale.
- Speaker #2
Oui, alors les professionnels ne reçoivent pas que des enfants. Elles peuvent aussi recevoir des familles, des personnes âgées. On ne se limite pas dans la pratique. C'est vrai qu'on s'était étiquetés comme ça au départ, mais on avait dit aussi aux professionnels qu'ils pouvaient recevoir la patientelle qu'ils désiraient. Il n'y a pas d'obligation.
- Speaker #0
Et vous, de votre côté, par contre, vous vous êtes spécialisée vraiment dans tout ce qui est petit-enfance, périnatalité ?
- Speaker #2
Alors, de mon côté, c'est vrai que je reçois quasiment que des enfants. Et elles y sont.
- Speaker #1
Pareil. Avant, je recevais des adultes, mais c'était il y a quelques années, parce que là, ça fait 3-4 ans où vraiment, moi, j'orientais ma pratique quasiment exclusivement sur les troubles alimentaires pédiatriques et les troubles romiaux, même chez les bébés. Donc je reçois beaucoup de... Enfin franchement, la majorité de ma patientèle ont moins de 3 ans.
- Speaker #2
Alors moi, je ne suis pas vraiment sur les bébés. Pardon, excuse-moi,
- Speaker #0
je t'ai coupé. Non, vas-y, vas-y.
- Speaker #2
De mon côté, je me suis plus spécialisée dans tout ce qui était troubles des apprentissages. Donc moi, je suis plus après sur la tranche 3-10 ans.
- Speaker #1
Ok,
- Speaker #0
d'accord. Et du coup, vous mélangez votre activité d'ortho, classique, entre guillemets, réglementée, avec une activité... commercial dans le même lieu. Il y a beaucoup de gens à qui ça fait peur. Comment est-ce que vous, vous dissociez ça pour rester dans la légalité ? Comment est-ce que vous compartimentez l'aspect profession de santé réglementée, l'aspect entreprise commerciale d'un point de vue à la fois gestion de la publicité, de la communication ? Comment est-ce que vous dissociez les deux activités en une en fait ?
- Speaker #1
En fait, officiellement, on n'a pas d'activité commerciale. C'est-à-dire que la salle, elle est uniquement gérée par la SCM. Donc, beaucoup de professions libérales ont eu SCM quand ils sont regroupés. Tout simplement parce qu'en fait, quand on a fait le dossier, l'expert comptable nous a dit qu'on n'allait pas générer suffisamment de revenus pour qu'on soit assimilé à du commerce, parce que finalement, on a presque autant de charges que de bénéfices sur la salle actuellement. Donc, finalement, il y a... Il n'y avait pas forcément besoin d'ouvrir une autre entité. Pourtant, on s'est beaucoup questionnés sur ce sujet. Et en fait, la publicité, on l'a fait pour la salle et pour les ateliers. On ne fait absolument pas de publicité pour nos cabinets. Et d'ailleurs, on se cite rarement. C'est vrai qu'on dit de temps en temps, tel jour, il y a tel professionnel qui est présent. Donc là, on va être cité. Mais c'est tout. C'est-à-dire que sur le compte Insta de la source, il n'y a pas... pas nos spécialités, il n'y a pas comment on prend rendez-vous avec nous, on se cache un petit peu. On va plutôt, par contre, mettre en avant nos collègues qui ont, du coup, des professions moins demandées que nous et qui ont plus besoin de visibilité et qui ne sont pas réglementées comme la nôtre. Voilà. On a un peu contourné le problème, en fait.
- Speaker #2
Comme la salle, on ne fait que la louer, finalement. Donc, oui, finalement, l'expert comptable nous a dit que c'était comme de la location du bureau. Simplement, là, c'est à l'heure. Et pour nous, il n'y a pas vraiment de notion de commerce. On ne prend pas de pourcentage sur les ateliers, sur ce que les intervenantes gagnent. On leur reverse la totalité de leurs prestations. Ok. Du coup, il n'y a pas de commerce.
- Speaker #0
Oui, vous avez vraiment contourné le problème. Il y a beaucoup de soignants qui veulent lancer une entreprise, une activité en plus du cabinet, qui se disent mince, mais comment je vais faire ? Parce que... Parce que je n'ai pas le droit de faire de la publicité pour un lieu qui pourrait rediriger. Au final, je pense que mathématiquement, il y a des gens qui vont voir par exemple la source et qui vont tomber sur vous, c'est assez inévitable. Mais tant que vous ne donnez pas vos noms en disant Coucou, je suis orthophoniste, venez chez moi il n'y a pas de mal en fait. Ça reste dans la légalité et ça contourne un petit peu le problème.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Nous, vraiment, quand on parle de publicité, on ne fait de la publicité que pour... nos ateliers qui sont proposés et comme l'a dit Emmanuel notre argent en fait le bénéfice de la salle c'est de l'allocation nous on loue des bureaux et bien on loue une salle à l'heure et puis point barre ok et donc ça fait déjà une
- Speaker #0
bonne activité et comme apparemment c'est peut-être pas assez Emmanuel j'ai vu que tu avais lancé récemment en plus des ateliers en ligne pourquoi, comment ça se passe c'est quoi l'idée pour toi avec ça ?
- Speaker #2
L'idée, en fait, c'est de proposer les mêmes ateliers que je propose dans la salle, mais à un plus grand nombre de personnes, que ce soit plus accessible. Je me rends compte que c'est le soir, c'est en semaine, il faut faire garder les enfants, il y a le trajet, il y a le temps sur place, et il y a pas mal de parents qui demandent est-ce que ça peut se faire en ligne. Donc, j'ai décidé de me lancer. Pour le moment, je ne l'ai encore jamais fait. Mais voilà, c'est en construction. modifier la trame, essayer de le faire en ligne. Donc, je pense que les prochains que je vais proposer, ce sera en mars. Il y a deux dates en mars, deux dates en avril. Et voilà, je me lance et on verra si ça... Si, en tout cas, il y a des gens qui sont intéressés, si ça prend.
- Speaker #0
Est-ce que tu vois des différences entre le fait de proposer ça en présentiel et en ligne, hormis ce que tu viens d'expliquer, évidemment ? toi, d'un point de vue entrepreneur, du coup, dans la manière de l'amener, est-ce que c'est différent ?
- Speaker #2
à nouveau c'était pas tellement calculé donc je me lance en fait je suis pas trop aux réseaux sociaux donc là j'ai demandé à quelqu'un de m'aider pour faire mon Instagram pour essayer justement de vendre ces ateliers et les présenter mais j'ai pas de stratégie particulière je me lance et puis un peu comme la source je verrai en allant mais bon je pense que un accompagnement serait vraiment intéressant que ça parce que c'est un métier.
- Speaker #0
Oui, c'est un métier à part entière, c'est clair. Mais je trouve ça hyper intéressant de ne pas attendre d'avoir toutes les clés et toutes les connaissances pour y aller parce que même quand tu es formé, même quand tu es accompagné, certes, ça facilite les choses, mais tu n'as jamais toutes les clés en main dans tous les cas pour tout maîtriser. Et il y a beaucoup de gens qui attendent de vouloir tout maîtriser à la perfection, tout faire à la perfection pour faire quelque chose. Et en fait, je pense que ce qui est intéressant dans votre parcours à toutes les deux, c'est que vous n'attendez pas que ce soit parfait, vous n'attendez pas que ce soit nickel pour faire les choses. Et c'est comme ça qu'au final, il y a des choses qui finissent par se concrétiser.
- Speaker #2
Oui, après, on est prête à faire des formations, à essayer un petit peu de creuser sur différents domaines. Mais c'est vrai qu'au départ, on n'a pas réfléchi à tout ça.
- Speaker #1
Après, quand même, on donne peut-être l'impression d'être partie vraiment la fleur au fusil, mais on a quand même fait un gros emprunt à la banque. La banque, elle nous a prêté aussi parce qu'on avait un plan quand même de financement qu'on avait réfléchi et qui a été approuvé. Sinon, on n'aurait jamais eu un financement, surtout qu'on n'avait pas non plus un apport exceptionnel. Donc, ce que je veux dire, c'est que c'est possible, effectivement, de se lancer avec, on va dire, quand même des risques limités. Sinon, on n'aurait pas pu de toute façon aboutir au projet.
- Speaker #0
Oui, c'est sûr qu'il faut quand même un petit peu de... Il faut prendre des risques, mais des risques mesurés.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #2
Et puis de mon côté, j'avais déjà quand même un cabinet. Moi, j'avais déjà fait un achat et j'avais juste un bureau pour le coup à louer. Mais je pense que les banques quand même se disent que voilà, on est professionnel. On a déjà, Alissane a l'investissement qui est donné. Moi, j'avais déjà acheté le mien. Bon, ils ont été aussi rassurés par nos profils. On ne manque pas de travail. Voilà, je pense que ça a beaucoup... beaucoup aidé en fait, le fait d'être orthophoniste, oui ça nous a ouvert des portes.
- Speaker #1
Et on a aussi eu la chance de tomber sur un conseiller qui finalement a eu sa propre femme confrontée au même problème que nous, c'est-à-dire qu'il avait eu un enfant qui eux-mêmes cherchaient aussi un accompagnement plus poussé en périnatalité et ils se sont dit ah mais c'est exactement ce qui nous manque sur le secteur et en fait je sais que lui il a été beaucoup impliqué dans le projet, il a vraiment à cœur qu'on ouvre et en fait je pense que ça nous a aussi aidé.
- Speaker #0
Oui, il y a eu une part d'ambition, une part d'audace, on va dire, une part d'organisation et une petite part de chance. Et c'est le cocktail de tout ça, de toute façon, qui fait qu'un projet finit par aboutir. Et aujourd'hui, vous travaillez toujours à temps plein en tant qu'ortho. Mais c'est quelle proportion de votre semaine ? Parce que je ne sais pas ce que vous appelez temps plein, si c'est quatre, cinq jours pour des orthos. Quatre jours, souvent, c'est du temps plein. C'est quoi la proportion d'ortho par rapport au reste ? Parce que j'imagine que ça doit bien vous occuper les week-ends, les soirs. Comment vous organisez tout ça ?
- Speaker #1
Pour ma part, pour moi, Alison, je travaille trois jours et demi face patient. Et après, parce qu'on s'est réparti les tâches pour la source, évidemment, parce que ça ne servait à rien de se mettre à deux sur les mêmes tâches, sinon on ne s'en sortait pas. Moi, je dirais que la source, franchement, cumulée, ça doit me prendre minimum une demi-journée par semaine.
- Speaker #2
Oui, pareil. Je travaille lundi, mardi, jeudi et vendredi après-midi, gros après-midi. Mais le vendredi matin, je le garde pour la source. Donc, effectivement, ça revient à ça. Et les mercredis, je ne travaille pas. au cabinet, mais bien souvent, je suis soit sur mes projets personnels, mes ateliers, des choses que je n'ai pas pu faire pendant la semaine, des bilans, des choses comme ça. Et voilà, donc vraiment, on patientait le trois jours et demi. Oui,
- Speaker #0
ce qui est déjà pas mal si on cumule tous les à côté, de toute façon qu'on a tous en libéral, les comptes rendus, etc. Plus la source qui est une entreprise à part entière, donc ça fait quand même... Ça fait quand même des semaines bien remplies. Et est-ce que ça a un impact sur votre vie perso, sur votre vie de maman, qu'il soit positif ou négatif ?
- Speaker #1
Alors... Pour ma part, je dirais que là, ça commence à se tasser un petit peu. Au départ, ça a beaucoup impacté parce que finalement, nos maris, on a essayé de les épargner le plus possible, mais malgré tout, ils ont quand même été un petit peu sur le chantier, surtout juste avant l'ouverture, on va dire la phase d'aménagement. Nos vacances de Noël 2024, on était tous les jours à la source, en train de tout aménager. Après, pour nos enfants... Moi, c'est vrai que je suis un peu la community manager de la source. Donc, je suis beaucoup sur mon téléphone. Et je sais que ça, c'est quelque chose sur lequel j'essaie de travailler pour que ça impacte le moins possible ma famille. Parce que c'est un petit peu ce qui agace le plus mon mari. Donc, c'est vrai que là, on est en train de mettre des choses en place aussi pour déléguer. Parce qu'on se rend compte que c'est beaucoup. Donc là, par exemple, on est en train de... D'ailleurs, grâce à un de tes podcasts, j'ai en train de... On a... On a contacté une secrétaire qu'on paye à l'heure. Ça nous a un petit peu mis sur la piste de dire, mais en fait, peut-être qu'on pourrait déléguer sans embaucher quelqu'un à temps plein. Donc là, on va déléguer certaines tâches à une secrétaire. Et on a contacté une intervenante qui est très impliquée dans la source, qui va aussi nous aider sur la gestion d'Instagram et des événements qu'on voulait mettre en place au départ, qu'on n'a pas le temps de faire, justement pour récupérer un petit peu de temps pour nos familles. Mais après, c'est du positif, parce que du coup, nos enfants... Ils ont tous les ateliers. On est nos meilleures clientes, en fait.
- Speaker #0
OK. Oui, c'est clair. OK. Et de ton côté, Emmanuelle, est-ce que ça a eu un impact positif ou négatif sur ta vie ?
- Speaker #2
Positif plutôt. Mais c'est vrai qu'il y a eu quand même des contraintes, de timing, des choses à boucler. Forcément, oui, les maris, ils pâtissent un petit peu. Après, les enfants, je pense que ça va parce que, bon, malgré tout, une fois qu'on est rentré à la maison, on assume notre rôle de parent. Enfin, on est quand même là à 100%. C'est vrai que, bah oui, le téléphone, ça nous pape. Mais finalement, comme beaucoup de parents, on n'est pas les seuls. Et puis, nous, c'est pour le travail. Donc, quelque part, voilà. Mais oui, comme disait Alison, les enfants, on les emmène souvent aux ateliers. Ils adorent. Enfin, on va à la salle, on fait une activité. Non, mais... Pour eux, je pense que c'est assez transparent. Ils ont des parents qui travaillent beaucoup, ça, c'est sûr, ils le savent. Au centre, le soir, après l'école, c'est la vie de beaucoup d'enfants. Donc, on ne culpabilise quand même pas trop là-dessus. Mais voilà, on voudrait faire mieux, comme tous les parents. On essaye.
- Speaker #0
Et à vous, en tant que personne, parce que là, vous m'avez parlé un petit peu de vos enfants, de vos maris. En tant que personne, ça vous a apporté quoi ?
- Speaker #1
Quand même de la fierté parce que finalement, on est arrivé au bout d'un projet qu'on a vraiment monté toute seule de A à Z. Donc, je pense qu'on est assez fiers de notre parcours. Et finalement, tu vois, quand on fait le bilan un an après, tous nos bureaux sont loués. La salle, on a atteint nos objectifs qu'on s'était fixés au départ avec la banque. On commence à avoir… Ça commence à… à faire son bouche à oreille dans le secteur. Donc, on commence à être reconnus. Ça, c'est hyper gratifiant. Moi, pour ma part, en tout cas, c'est quand même de la fierté.
- Speaker #2
Oui, puis on a appris beaucoup de choses. En fin de compte, de mener un chantier, de faire face à des imprévus, trouver des personnes pour nous aider. On a découvert plein d'aspects qu'on n'imaginait même pas.
- Speaker #0
Est-ce que ça vous a donné confiance dans le fait que si vous avez un projet, en fait, tout est possible et tout est réalisable du moment où on s'en donne les moyens, où on a la motivation et la structuration aussi un petit peu pour y arriver ?
- Speaker #2
Oui, complètement. Du coup, ça nous donne un état d'esprit, une ouverture d'esprit. C'est des pensées plus ouvertes, en fait. Tout est possible, effectivement, quand on est accompagné. À ses côtés, on peut aller très loin et faire des choses totalement différentes.
- Speaker #0
Et justement, c'est quoi votre vision entrepreneuriale au long terme, soit ensemble et ou individuellement ? Comment vous voyez votre avenir ? Qu'est-ce que vous avez envie de mettre en place comme projet ?
- Speaker #1
Là, on va dire qu'on essaye au maximum de rendre un petit peu plus autonome la source parce que là, ça roule. on essaie de mettre en place des choses. Nous, on veut continuer à travailler ensemble, on va dire sur le plan orthophonique, parce qu'en plus, on a des spécialités hyper complémentaires, donc on travaille beaucoup ensemble.
- Speaker #0
sur la source. Je pense qu'on est vraiment bien rodés toutes les deux. Et là, je pense qu'on a toutes les deux envie aussi de voler de nos propres ailes sur nos projets respectifs. Et finalement, ça peut paraître beaucoup, mais je crois qu'on a tellement fait un énorme projet que, comme dit Emmanuel, rien ne nous semble vraiment impossible à partir du moment où on est organisé avec un plan d'action plutôt clair. Et puis finalement, on se dit, si ça ne marche pas, tant pis. Après tout, c'est pas très grave. On a eu la chance que la source, ça fonctionne. C'est vrai que, comme tu le dis souvent, les soignants, on a la chance d'avoir des métiers où il y a du travail. Donc, construire quelque chose à côté... En tout cas, c'est ensemble et chacune de notre côté.
- Speaker #1
OK, un peu les deux, quoi. Et c'est vrai ce que tu dis dans le sens où... au pire ça fonctionne pas je sais pas vous mais personnellement je préfère toujours me dire au moins j'ai essayé plutôt que continuer avec le regret de dire mais si j'avais testé ça peut-être que bon bah essaye et tu verras bien au pire ça marche pas t'auras perdu peut-être un peu de temps, un peu d'énergie un peu d'argent peut-être mais t'auras tellement appris que ça servira forcément un jour et que ça restera une expérience quoi et là pour presque conclure le podcast pardon Quel est le conseil que vous donneriez chacune à un soignant qui a envie de créer quelque chose à côté du cabinet et qui hésite un peu, qui se dit je ne sais pas trop si c'est fait pour moi, j'ai un peu peur, qu'est-ce que vous lui diriez ?
- Speaker #0
Moi pour ma part je lui dirais de ne pas attendre parce que finalement nous c'est ce qu'on a fait, on s'est dit ça n'arrivera pas tout seul, j'ai envie de le faire, faisons-le, donc ce serait de se lancer. mais quand même avec le retour, en ayant une sécurité, et si possible, en travaillant peut-être un peu son projet, un peu plus que nous. Donc, je pense qu'effectivement, se faire accompagner quand on a conscience de ses limites, c'est une bonne chose. Parce qu'en fait, je pense que c'est ça aussi. On n'avait pas conscience de nos limites.
- Speaker #2
Oui, c'est ça. Et puis, si la personne a son cabinet, sa roule, une sécurité financière, je pense que ça peut... C'est faisable si on ne se dégage pas tout de suite un mi-temps pour ça. Je pense qu'il faut y aller petit à petit, voir un petit peu comment ça prend et se dégager du temps en allant petit à petit. Je pense que la clé, c'est ça, c'est de ne pas tout lâcher du jour au lendemain pour se lancer dans quelque chose qu'on ne connaît pas.
- Speaker #1
Exactement, garder la sécurité. Exactement, parce que de toute façon, au début, la phase d'élaboration du projet, trouver l'idée, faire le business plan, mettre en place tout ce qu'il y a à mettre en place, peu importe combien de temps ça prend, il n'y a pas d'urgence derrière. Donc même si tu réfléchis une journée, une demi-journée dans la semaine, c'est déjà mieux que de rien faire. Et le plus important, c'est de garder une forme de sécurité et de sérénité pour ne pas y aller sous la panique. Avant de terminer, est-ce que vous voudriez conclure chacune par un message ? Une phrase, quelque chose que vous auriez envie de partager pour conclure, qui résume un petit peu soit votre parcours, soit votre état d'esprit.
- Speaker #0
Je ne sais pas, je dirais peut-être... Moi, je dirais n'attendez pas, n'ayez pas de regrets.
- Speaker #2
Oui, on peut lancer, poursuivre ses rêves, avoir des ambitions, et ne pas se limiter.
- Speaker #0
C'est possible même pour nous, même pour les soignants, c'est possible.
- Speaker #1
Merci pour cette belle conclusion. Merci beaucoup, Lécie, d'être venue dans le podcast. Et moi, je vous dis à la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Soignants Entrepreneurs.