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Sois Toi | Développement Personnel, Confiance en soi, Trouver sa voie.

Interview : Allier confiance en soi et performance au travail avec Pascale Desbenoit

Interview : Allier confiance en soi et performance au travail avec Pascale Desbenoit

45min |04/09/2025
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Description

Dans cet épisode, Pascale Desbenoit partage avec authenticité sa vision du management, où bien-être personnel et bien-être professionnel sont indissociables. Pour elle, un bon manager doit d’abord être aligné et en paix avec lui-même afin d’accompagner efficacement ses collaborateurs.


Elle insiste sur :

  • La communication : se former continuellement pour mieux transmettre et comprendre.

  • L’écoute intergénérationnelle : prendre en compte les opinions et les attentes des nouvelles générations.

  • Le développement personnel : travailler sur soi est indispensable pour être bien et permettre aux autres de l’être également.

À travers son témoignage, Pascale démontre qu’il est possible d’être dirigeant tout en restant profondément à l’écoute de ses salariés et de leurs besoins. Elle prouve qu’allier performance et humanité est non seulement possible, mais constitue une véritable richesse pour l’entreprise.


La société Desbenoit devient ainsi un lieu d’épanouissement et de croissance pour ses collaborateurs, une véritable école de vie et de prospérité partagée.


Un épisode inspirant pour les dirigeants en quête d’un management plus inclusif et bienveillant, comme pour les salariés désireux de travailler dans une entreprise qui fait sens.


Le site web de la société Desbenoit ici.


Musique libre de droit : Musique libre de droits Fredji - Happy Life


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'ai eu la chance d'interviewer Pascale, dirigeante de la société Tébenois. Elle nous partage sa vision du management, où bien-être au travail et bien-être personnel sont intimement liés. Avec beaucoup d'authenticité, elle rappelle qu'un bon manager, c'est avant tout quelqu'un qui est bien avec soi-même. Pascale met en lumière l'importance de la formation pour mieux communiquer, l'écoute des nouvelles générations et le travail sur soi. comme clé d'un management à la fois inclusif et bienveillant. Elle nous montre qu'il est tout à fait possible d'être chef d'entreprise tout en étant profondément attentif aux besoins de ses collaborateurs. À travers son parcours, Pascal prouve qu'allier développement personnel et performance professionnelle est non seulement possible, mais aussi enrichissant pour toute l'entreprise. Sa vision fait de Desbenois une véritable école de croissance et d'épanouissement. pour chacun de ces salariés. Je dois bien le dire, cet épisode m'a profondément inspiré et je suis certaine qu'il parlera autant aux dirigeants en quête d'un management plus humain qu'aux salariés qui aspirent à travailler dans une entreprise qui leur correspond vraiment. Je vous laisse maintenant découvrir cet échange passionnant et transformateur. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Donc si on veut que nos entreprises soient pérennes et perdues, il faut investir dans la jeunesse. Pas manager du jour au lendemain et sans boîte à outils, c'est très difficile. Donc déjà, moi, il faut que j'ai la boîte à outils pour que les autres aussi se forment. C'est une question existentielle, de se sentir bien, que ce soit au travail ou ailleurs. C'est difficile le bien-être parce que moi, j'incite les gens à voir leur rythme de travail. Donc ici, on embauche de 7h à 9h. Est-ce que se consacrer tout le temps au travail et faire des heures, des journées de 12 heures, est-ce qu'on est bon après ? Donc ça nous buscule parce que c'est fatigant. Donc c'est pour ça qu'il faut toujours travailler notre énergie pour être en forme et pour que les mouvements dans les entreprises ne soient pas une pénalité mais une force. Et moi je pense qu'on peut être dirigeant et être dans l'empathie et être dans la gentillesse. Ça n'empêche pas l'autre, ça n'empêche pas d'être respecté, je pense qu'on l'est tout autant. Je dirais... aux jeunes d'aujourd'hui, ayez confiance. Osez avoir de l'enthousiasme, continuez à être dynamique.

  • Speaker #0

    Bonjour Pascal. Déjà pour commencer cet épisode, est-ce que vous pourriez vous présenter un petit peu en quelques mots, de la manière dont vous le souhaitez ?

  • Speaker #1

    Moi c'est Pascal, je suis avant tout une femme déterminée qui est mère de trois garçons. Je suis très fière qu'il y ait des échanges et cette expérience d'être maman m'a permis de grandir, de m'épanouir et certainement d'être aussi celle que je suis aujourd'hui. Je suis dirigeante d'une entreprise familiale. J'ai beaucoup aimé ce cheminement dans ma vie, de faire les choses par étapes. J'ai toujours été attirée par la gestion des petites et moyennes entreprises. J'ai choisi ma formation par rapport à ça, certainement entraînée par un père tellement passionné qu'il a été passionnant et qui nous a embarqués dans cette aventure, en tous les cas, entrepreneuriale, vraiment basée sur l'humain. Mais je crois que le fil conducteur de ma vie, c'est l'humain, c'est... grandir avec les autres et apprendre avec les autres.

  • Speaker #0

    Très chouette, très beau, très belle présentation. Peut-être qu'on pourrait repartir aussi de votre papa, parce que du coup, il a un rôle essentiel, et notamment dans l'entreprise aussi que vous dirigez aujourd'hui. Papa, du coup, c'est le fondateur de Desbenois ?

  • Speaker #1

    Non, c'est son père, Claudius Desbenois, qui a fondé l'entreprise. Et mon père est rentré très très jeune dans l'entreprise. Il a eu un père très autoritaire. Et lui, il s'est construit grâce à tous les réseaux, en fait, entrepreneurial. Il a commencé par la JOC, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, et puis après, il a été dans tous les réseaux qu'on connaît aujourd'hui, et ça l'a fait grandir. Alors, c'est vrai que je parle beaucoup de mon père, mais je pourrais parler de mes parents, puisque j'avais une mère qui était beaucoup dans la connaissance. Donc, ils ont fait beaucoup de développement personnel, tous les deux. Et j'avais une mère qui avait un... une belle personnalité puisqu'ils ont eu sept enfants et au départ ma mère a beaucoup aidé mon Mon père dans l'entreprise, il faisait ensemble. Quand les salariés ne savaient ni lire ni écrire, c'est ma mère qui donnait des cours de français pour les aider au moins à passer le code, pour passer le permis de conduire, etc. Et quand ma mère a décidé de moins travailler pour s'occuper de ses enfants, ils ont décidé que mon père lui verserait un salaire pour qu'elle ait son indépendance financière. Donc des parents nés en 1920-1922 et avec un tel état d'esprit, on est nés dans cette ambiance-là. Pas de différence entre filles et garçons, que ce soit aussi bien pour boire le Dijon, fumer le cigare ou pour faire les travaux quotidiens, c'était dès le départ en fonction de nos appétences. Et moi j'ai été élevée dans cette ambiance-là, fais ce qui te fera le plus grandir, t'épanouir pour que là où tu auras de l'appétence, c'est là où tu seras la meilleure en fait, et tu pourras exceller. Donc voilà, et c'est ce qui m'anime aujourd'hui et ce que j'ai envie. que les gens vivent en fait.

  • Speaker #0

    C'est magnifique parce que du coup, à cette époque-là, beaucoup de personnes n'étaient pas ouvertes à ces sujets et pourtant, eux ont peut-être un peu bravé les montagnes.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Et Mme Berne disait toujours, l'entreprise, c'est la jeunesse. Donc, si on veut que nos entreprises soient pérennes et perdures, il faut investir dans la jeunesse. Donc, c'est pour ça qu'il a... Je pense aussi qu'il voulait être dans l'enseignement. Mais il a beaucoup œuvré pour la formation. Donc l'annexe du CFA du bâtiment s'appelle Jean Desbenois, en son hommage par rapport à son investissement. Et lui, quand un jeune rentrait, vraiment, il accompagnait pour qu'il ait de la formation. Il fallait, et aujourd'hui, on consacre un grand budget dans la formation. Il faut que les gens se forment, mais à n'importe quel âge. Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on se forme. À 50 ans, on se forme encore. À 60 ans, on se forme encore. Et mon père nous disait toujours, on apprend jusqu'à son lit de main. On est là pour apprendre et nous on fait des bilans professionnels où les gens demandent des formations et il n'y a jamais de refus sur les formations. Après quand ils veulent une formation, il faut qu'ils la cherchent, il faut qu'ils la trouvent et nous on la connaît. Et ce n'est pas forcément des formations techniques parce que formation sécurité c'est obligatoire donc tout le monde le fait. Formation technique c'est leur passion mais après formation de développement personnel, on a mis ça en place il y a 8 ans dans l'entreprise, c'est important de mieux se connaître. de mieux connaître l'autre pour être mieux en fait et pour mieux communiquer.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'est vraiment au cœur pour le coup de la société des Benoît, c'est aussi ce côté…

  • Speaker #1

    Et puis on est quand même une entreprise de prestation de service, donc si on n'est pas dans l'écoute de nos clients, il faut vraiment qu'on analyse le besoin de nos clients pour mieux y répondre. Donc si on n'écoute pas…

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en quelques mots, vous pouvez nous dire justement le cœur d'activité de l'entreprise des Benoît ? Qu'est-ce qu'elle fait au quotidien ? C'est quoi sa mission ?

  • Speaker #1

    Son travail.

  • Speaker #0

    Son travail, son sens.

  • Speaker #1

    Donc c'est le chaud et le froid, c'est donc du chauffage et du rafraîchissement, aussi bien pour tous les clients qui veulent travailler avec nous. En fait, nous, on travaille pour le territoire, donc à 40 kilomètres de l'entreprise, aussi bien à Charlieu qu'au Coteau. Et on fait aussi bien de l'installation, de la maintenance et du dépannage. Donc pour nous, c'est important que celui qui installe pense à celui qui va maintenir l'installation pour que ça se fasse le plus possible. Nos clients, c'est aussi bien des particuliers, du tertiaire, de l'industrie, aussi bien pour le public que pour le privé.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et aujourd'hui, du coup, vous avez combien de salariés chez Desbenins ?

  • Speaker #1

    Donc, sur le coteau, on en a 49 et on en a 16 sur Charlieu. Et puis, on a des intérimaires et des sous-traitants qui font partie aussi de l'entreprise.

  • Speaker #0

    D'accord. Et du coup, j'ai mis à visualiser.

  • Speaker #1

    Excusez-moi. Et on a aussi 14 apprentis aujourd'hui.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Donc, ça fait une belle équipe à manager.

  • Speaker #1

    Une belle équipe à manager.

  • Speaker #0

    On en a parlé, vous nous l'avez dit aussi. Vous êtes quand même... passionnée par tout ce qui touche au développement personnel, aux nouvelles méthodes de management, etc. Vous pouvez nous dire quelques méthodes que vous avez mises en place dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, ma première méthode, c'est de me former moi, déjà. Parce qu'on ne devient pas manager du jour au lendemain et sans boîte à outils, c'est très difficile. Donc déjà, moi, il faut que j'ai la boîte à outils pour que les autres aussi se forment. Donc, qu'est-ce qui a été mis en place ? C'est la communication, l'expression. Avant tout, que chaque personne puisse contribuer à l'organisation de l'entreprise et de dire ce qui leur paraît bien, ce qui leur paraît amélioré. Donc, toutes les semaines, il y a des réunions sur les chantiers pour améliorer. En fait, on fait un point bilan sur ce qui va et ce qui ne va pas. Toutes les méthodes de travail sur lesquelles on... enfin, sur toutes les méthodes de travail qu'on a mis en place. et le but c'est de chercher les pistes d'amélioration. Qu'est-ce qui va, qu'est-ce qui ne va pas ? Mais après on ne s'arrête pas là, et après on travaille sur ces pistes d'amélioration. Il ne faut pas que ce soit que de l'expression, il faut qu'il y ait de l'action derrière. Donc c'est pour aller toujours vers le mieux, en fait, pour mieux travailler ensemble. C'est très difficile de travailler ensemble, donc il faut qu'à l'intérieur de l'entreprise, on puisse bien travailler pour qu'après, quand on est sur les chantiers avec les autres corps de métier, ça se passe bien et qu'on ait l'habitude. de tenir nos engagements, d'exprimer quand ça ne va pas, mais sans en faire une affaire personnelle, parce qu'il faut absolument écouter sans être blessé et trouver des solutions ensemble. Et on s'aperçoit, et ça je l'entends de plus en plus dans l'entreprise, que le fait de réfléchir ensemble, de trouver des solutions ensemble, tout le monde y trouve son compte et contribue à ce que ça se passe bien. Donc du coup, les gens sont... plus satisfaits parce qu'ils ont contribué. Donc, ce n'est pas une tête pensante qui a réfléchi pour eux, c'est chacun réfléchit ensemble. Le but, c'est de réfléchir ensemble.

  • Speaker #0

    Très beau. Franchement, ça fait plaisir d'entendre ce que vous dites et d'entendre ces sujets-là qui sont super bien traités en entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, ce qui m'a amenée à ça, c'est de dire que quand on prend une décision et qu'on l'impose, ça ne marche pas. Quand on co-construit ensemble, mais après, on n'a plus besoin de... de se mettre pour la mise en place. Ça coule de source, on le décide ensemble, donc on le fait ensemble. Et c'est ça, toute la différence de ce collectif. Alors, on parle de collaboration, de management participatif, mais moi, c'est même pas du participatif, c'est de faire ensemble, quoi. C'est pas participer, c'est contribuer à son travail au quotidien. Et on est tous différents, et quand on a un projet commun, eh bien, on l'organise ensemble.

  • Speaker #0

    Et on va au bout des choses. ensemble.

  • Speaker #1

    Et on gagne ensemble ou on perd ensemble. Mais au moins, on a tous contribué. Et le but, c'est de ne pas attendre que les choses arrivent. Il faut le construire. C'est le chemin qui compte. Quel que soit le chemin, on a mis tout ce qu'il fallait pour réussir. Et je pense que on perd moins en faisant comme ça.

  • Speaker #0

    Tellement, tellement. Et c'est vrai que on a eu la chance tout à l'heure avec Sylvie, mon associée, de... de visiter l'entreprise et je peux le dire, c'est vrai que c'est assez bluffant. Il y a des tableaux où chacun est inclus, il y a des citations magnifiques de partout. On sent qu'il y a vraiment cette cohésion tous ensemble. Tout le monde a l'air d'être serein et d'ailleurs ça fait partie des valeurs, bienveillants, etc. Et je pense que le travail est bien réussi. En tout cas, de ce qu'on voit, nous, là, le job est bien fait, donc bravo.

  • Speaker #1

    Merci. Alors, il y a deux jeunes qui sont venus récemment et on leur proposait le même taux horaire d'une autre entreprise. Donc, j'ai été les voir, je fais « mais pourquoi vous venez chez Desbenois en fait ? » Ils nous ont dit « on a été bien accueillis, on a été intégrés. Chaque personne qui vient dans l'entreprise n'embauche pas le premier jour. On leur demande de venir la semaine avant. » pour leur faire visiter l'entreprise, pour leur faire connaître les personnes, pour qu'il y ait une première rencontre, pour pas que le premier jour où on embauche, on a le corps qui tremble ou on n'est pas à l'aise parce qu'on ne sait pas où on va. On va peut-être attendre une heure avant qu'il y ait quelqu'un qui nous prend en charge. Comme ça, ils savent, ils sont intégrés le plus possible. Ils ont un par un, un référent pour les aider. Ils nous ont dit cet accueil, on a l'impression d'être important. Et d'être reconnus dès le départ et cet accueil, ils nous ont dit, on n'a pas connu ça dans les autres entreprises pour lesquelles on a postulé et c'est ce qui a fait la différence. Et puis après, l'outillage, tout de suite, on leur a demandé ce qu'ils avaient besoin et c'est cette considération qui fait la différence. Et trois semaines ou un mois après leur intégration, on leur fait faire un rapport d'étonnement parce qu'on veut savoir ce qu'ils ressentent, qu'est-ce qui est bien chez des Benoît et qu'est-ce qui n'est pas bien. Parce que quand on arrive, on a les yeux tout neufs et on peut avoir suffisamment de recul pour nous dire, ça on a trouvé ça bien, mais ça franchement, on trouve ça pas trop bien. Et du coup, pour nous, ça nous apporte et puis on apprend avec eux.

  • Speaker #0

    C'est beau et justement parce que c'est vrai que quand des nouvelles personnes arrivent, ils apportent un regard neuf et donc leur expérience aussi passée. Et en même temps, leur vision du futur. Et donc, c'est chouette de pouvoir accueillir ça et de prendre ça en considération. Et j'imagine qu'ils soient jeunes ou moins jeunes. Pour le coup,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de différence.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de différence. C'est chouette. Et justement, on parlait de bien-être au travail, etc. On en parle beaucoup. Comment vous mesurez la satisfaction de vos salariés ? Et vous le remontez, ça, qu'ils sont bien dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors maintenant, c'est un mot que je mets entre guillemets, le bien-être au travail. Parce que ce n'est pas le bien-être au travail ou le bien-être à la maison, c'est une question existentielle, de se sentir bien, que ce soit au travail ou ailleurs, c'est difficile le bien-être. C'est un mot qu'on utilise. Et moi, je souhaite que ceux qui travaillent ici se sentent bien. puissent s'exprimer, puissent communiquer. Donc moi ce qui est important pour moi c'est l'ambiance, c'est la solidarité, c'est être bien avec ses collègues, pouvoir prendre un temps dans la journée. Alors quand j'ai mis en place le Café Working, donc il y avait café, il y avait Working, quel était le message en fait de la direction ? Au début il n'y avait même pas de lumière donc on allait au Café Working mais on n'osait pas trop. Et on le faisait un petit peu en cachette alors qu'avant ça se faisait bien mais au bar ou ailleurs. Et je me suis dit c'est gagné le jour où les gens étaient au café working et m'appelaient Pascal viens prendre le café avec nous. Et je me suis dit non seulement il se cache pas mais en plus il m'invite. Et pour moi c'était un cadeau de dire on peut parler, on peut parler avec toi. Donc moi c'est ça, c'est pas du... alors le bien-être je trouve que c'est très difficile. Mais c'est se sentir à l'aise pour être et être soi et être dans l'écoute de l'autre.

  • Speaker #0

    Et on sent que, notamment, être à l'écoute de l'équilibre de chacun. Et c'est vrai que nous qui travaillons dans les générations, sur le côté multigénérationnel, on ressent que la génération qui arrive, qui est là en entreprise, a un besoin d'équilibre pro-perso qui est essentiel. Pour elle, aujourd'hui, il n'y a pas forcément de distinction entre... le travail et la vie à côté, tout est mélangé et ça permet du coup de s'épanouir de chacun des deux côtés. Et là, on le sent que c'est pris en considération, que les personnes viennent au travail, mais viennent s'épanouir aussi au travail, apprendre, transmettre. Vous nous avez dit aussi tout à l'heure qu'ils pouvaient prendre un apprenti s'ils le voulaient, mais du coup qu'il y avait toute cette partie transmission derrière. Donc ils ont aussi tout un... tout un parcours derrière de travail, de développement personnel aussi eux-mêmes par leur formation, par la transmission qu'ils font. Et du coup, ça leur permet de s'épanouir pleinement dans leur travail. Donc c'est chouette.

  • Speaker #1

    Ce que je remarque, c'est qu'on a été quand même formaté. Il faut embaucher à l'heure, il ne faut pas mettre les mains dans les poches, il ne faut pas la casquette à l'envers, il faut avoir 8h-midi, 2h-6h, des journées régulières. Donc il y a beaucoup de discussions par rapport à ça. Parce que moi, j'incite les gens à voir leur rythme de travail. Donc ici, on embauche de 7h à 9h, en fonction de sa vie personnelle. Il y en a qui sont plus du matin, plus du soir. Du moment que... Alors c'est sûr, quand on va chez les clients, on doit respecter l'horaire des clients. Mais le reste, les congés et autres... Mais c'est très difficile parce que certains nous disent, enfin des anciens nous disent, on n'a pas été habitués. Mais je dis, est-ce que ça vous dérange ? Est-ce que ça me dérange que les gens arrivent à l'heure qui leur convient le mieux ? Puis quand on réfléchit, finalement ça ne dérange pas.

  • Speaker #0

    Et le travail est fait en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Après il y a un jeune qui vient me voir et qui me dit « oui, moi je vais vous dire, je garde ma casquette, je suis en train de perdre mes cheveux » . Il n'y a pas de souci par rapport à ça. On ne va pas juger les gens par rapport à… Mais c'est un accompagnement parce que les anciens, pour eux, c'était un manque de respect. Et je dis mais il faut évoluer, il faut apprendre avec eux et je crois qu'aujourd'hui cet équilibre, cette recherche de sens entre la vie personnelle, la vie pro, est-ce qu'ils n'ont pas raison ?

  • Speaker #0

    Est-ce que se consacrer tout le temps au travail et faire des heures, des journées de 12 heures, est-ce qu'on est bon après ? Est-ce que si on n'a pas, on ne fait pas un peu de sport, de musique, de ce qu'on aime, est-ce qu'on n'est pas meilleur au travail ? Est-ce qu'il ne faut pas travailler moins longtemps et mieux ? Donc on a des grosses discussions des fois au bureau d'études, on ne demande pas aux gens d'être présents pendant 8 heures, mais d'être bons dans ce qu'ils font, de donner le meilleur d'eux-mêmes, alors peut-être que 6 heures ça convient. Et aujourd'hui, on donne la possibilité de ne pas travailler les vendredis ou vendredi après-midi ou de prendre au moins des après-midi. Mais c'est une révolution. Quand on donne même la possibilité aux gens de le faire, on sent qu'on les déstabilise parce qu'ils n'ont pas eu l'habitude. On leur a demandé jusqu'à maintenant de faire des heures. Mais moi, je veux que les heures soient efficaces, elles soient performantes. Donc, ce qu'on veut, c'est qu'ils soient bien au travail pour... Pour performer, en fait. Donc, je pense qu'il faut vraiment écouter les jeunes par rapport à ça. Parce qu'il ne faut pas tomber dans des excès, mais il y a des choses à apprendre. Vraiment, il y a des choses à apprendre. Parce qu'on n'est pas toujours... On a tellement été formaté que là, on se sent un peu chamboulé quand on entend tout ça. Mais je pense que l'avenir de nos entreprises, c'est vraiment les nouvelles générations qui arrivent. Alors, eux aussi, ils ont à se remettre en question. Il n'y a pas d'âge pour se remettre en question. Mais il faut aussi comprendre qu'il ne faut pas attendre demain pour agir. Il faut vraiment agir aujourd'hui et rentrer dans un équilibre qui convient à chacun, mais ce n'est pas demain.

  • Speaker #1

    Tellement, tellement d'accord. Et si on a des chefs d'entreprise qui sont en train de se poser la question aujourd'hui de passer à ces nouvelles méthodes, c'est quoi la confiance que vous leur partagerez ? Ou j'aime pas forcément dire le conseil parce que chacun prend ce qu'il a à prendre, mais... C'est quoi le retour ou la phrase que vous auriez envie de leur dire aujourd'hui ? Parce que nous on voit, on en accompagne beaucoup et ça leur fait peur en fait cette révolution. Oui, ça fait peur. Ils ont peur de la productivité, ils ont peur de perdre en efficacité.

  • Speaker #0

    Après c'est normal parce que d'avoir peur, on a une pression, on veut réussir. On veut conduire l'entreprise vers la performance et des fois on se focalise sur cette performance, sur la rentabilité des heures. On parle des coûts cachés, on parle des heures perdues. Et moi je pense que si on veut vraiment réussir, il faut cesser d'avoir peur et avoir confiance et être vraiment dans l'écoute pour se rassurer les uns les autres. C'est en marchant ensemble qu'on y arrivera. Je pense que l'avenir des entreprises, je me pose beaucoup de questions par rapport à ça, parce que nous aujourd'hui on a embauché des gens qui sont restés 45 ans dans l'entreprise. Demain ce ne sera pas le cas. Et je pense que vraiment s'il y a un socle dans nos entreprises, vraiment de managers, de gens qui vont faire la stabilité de l'entreprise, on n'a pas besoin d'être nombreux, mais qui au moins... 5-6 personnes de vraiment solides, si on incarne vraiment l'ambiance, si on incarne cette volonté de construire ensemble, ce management, si les personnes qui sont autour tournent, s'il y a des va-et-vient, il y a des personnes qui partent, il y en a d'autres qui arrivent, si le socle est solide, on en ferait une richesse et rien ne changera. C'est-à-dire que ça ne va pas déstabiliser l'ambiance et l'organisation de l'entreprise qui doit être ancrée. Elle va certainement évoluer. parce qu'elle ne peut pas rester figée, mais si ce socle est là, même si les jeunes viennent pour 3-4 ans, on va en profiter pendant 3-4 ans. Et il y en a d'autres qui vont arriver. Et il faut qu'on s'habitue à ce changement qui va nous faire grandir. C'est sûr, il ne faut pas qu'on en ait peur, il faut qu'on se dise à chaque arrivée, ça va être une opportunité. Et à chaque départ, ça va être une opportunité. Et moi aujourd'hui, quand des personnes me disent qu'elles veulent partir, voyager et tout, et bien... Je les accompagne à partir de l'entreprise, mais que ça ne soit pas une défaite, ce n'est pas un échec. Donc, il y a toujours un débrief, pourquoi la personne part, et puis on communique et on fait le départ comme on fait l'arrivée. Pour que ça soit, se dire qu'il faut en faire une opportunité. Alors, c'est vrai, c'est à chaque fois une remise en question, il faut reformer, c'est pas facile de former. Mais quand on forme quelqu'un, c'est un investissement. Mais ça nous apprend, parce que la personne, elle va poser une question qu'on n'aurait pas pensée, et se dire, ben oui, c'est vrai, pourquoi on fait ça ? Et alors, interdit de dire on fait ça parce qu'on le fait depuis des années. et c'est là où on se dit, on fait ça parce qu'on y croit parce qu'on a cette conviction, mais c'est vrai qu'on pourrait peut-être faire autrement. Donc ça nous bouscule parce que c'est fatigant. Donc c'est pour ça qu'il faut toujours travailler notre énergie pour être en forme et pour que les mouvements dans les entreprises ne soient pas une pénalité, mais une force. Et je pense que si on change notre regard et qu'on se dit, ce n'est pas un échec, c'est pas... Avant, on comparait une entreprise à son turnover. Demain, non, ce n'est plus un indicateur. Ce n'est plus un indicateur.

  • Speaker #1

    Ça fait partie du job en fait. On va transmettre, on va les sortir pour faire revenir.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Il y a un jeune qui m'a dit, moi je suis passionné de ski et je veux faire les stations de ski à 6 mois. J'ai dit, on en profitera les 6 autres mois. Et les gens me disent, mais tu acceptes ça Pascal ? Il me dit, oui, ils vont perdre en performance.

  • Speaker #1

    Non, ils sont super efficaces sur les 6 mois où ils sont en fait.

  • Speaker #0

    Si c'est leur chemin de vie. Peut-être qu'ils vont le faire un an, deux ans, peut-être qu'ils ne vont pas y trouver leur compte, mais nous profitons-en. S'ils nous accordent six mois, ils nous accordent six mois. Et ça, vraiment, je pense que ça bouscule, c'est vrai, ça bouscule. Mais moi, ça ne me choque pas. Ça ne me choque pas parce que je me dis qu'il faut qu'on soit agile, il faut qu'on s'adapte et il faut qu'on profite des gens qui veulent travailler avec nous.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et j'ai envie de revenir sur le socle dont vous avez parlé. parce que je pense que c'est effectivement essentiel, le socle de l'entreprise, les personnes qui sont là et qui permettent aussi tout le reste dans le découlé et de bien fonctionner. Combien de temps vous avez mis pour créer ce socle ?

  • Speaker #0

    Alors, il est encore en construction.

  • Speaker #1

    Il n'est pas une question piège, c'est juste pour montrer...

  • Speaker #0

    Il est encore en construction, et bien il faut... Alors, ça fait cinq ans que je lui parle de ce socle. Donc c'est quelque chose, c'est comme dans une famille, c'est des gens où on se nourrit ensemble, qui partagent les valeurs. Et je dirais que c'est les gens que je sens, j'allais dire solides, mais les plus ancrés déjà dans leur expérience de vie. Et moi je suis porteuse de ce socle. Et c'est pour moi, c'est des gens que je pense qu'ils vont rester dans l'entreprise beaucoup plus longtemps parce que pour eux, c'est un lieu d'apprentissage. C'est un lieu où ils sont plus dans la réalisation de soi. Et alors, moi, je constate qu'on a des cycles. Moi, j'en ai aussi. Tous les sept ans, on a besoin de se challenger à nouveau. Donc, c'est des gens qui ont cette connaissance-là, qui ont cette formation-là. et qui se connaissent. Là, il y a un manager qui est venu me voir et me dit « Là, je suis en fin de cycle. Donc, il va falloir que je me nourrisse à nouveau pour repartir. » Donc là, ça fait trois mois qu'on travaille avec lui. Pour moi, c'est un socle de l'entreprise, mais on travaille avec lui sur cette fin de cycle et le début d'un nouveau. Et rien n'est jamais acquis. Rien n'est jamais acquis, mais moi, j'ai besoin de... de sentir autour de moi 7-8 personnes sur lesquelles il y a un ancrage. Et l'ancrage est porteur des valeurs de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et ils sont OK avec le fait de vous en parler justement quand il y a ces fins de cycle, pour pouvoir s'améliorer ou changer ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on a un coach dans l'entreprise. Donc on travaille avec ce coach. Les formations se font depuis 7 ans avec cette personne. Ça s'appelle des POP. Pop chef d'entreprise, pop manager, ce n'est pas forcément dans l'entreprise, ça peut être aussi avec d'autres entreprises. Donc on a fait beaucoup sur la Loire, beaucoup sur le Rouen et sur la Loire. Et c'est des lieux d'apprentissage et c'est des lieux où on apprend justement les cycles, où on apprend à se connaître. Et du coup, ça favorise l'échange et on fait des séminaires du socle en fait. D'accord. Et dans ce socle, il y a des anciens de l'entreprise et puis il y a Thibault et Martin, mes fils qui viennent de rentrer. Donc évidemment, ça nous chamboule parce qu'ils ont un autre regard sur l'entreprise. Mais qu'est-ce que c'est ? Moi, ça m'enthousiasme parce que c'est un dynamisme, c'est un autre regard qu'ils portent sur l'entreprise que je trouve très dynamique. Et du coup, cette coach, elle est présente quand on a un souci professionnel ou même personnel. On peut échanger avec elle. Et là, on vient de lancer en septembre les pop communications. Donc, il y a 30 personnes qui se sont inscrites, mais de façon volontaire.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a des groupes qui se sont faits. Donc, il va y avoir cinq rencontres, cinq matinées. Et là, je pense que ça va... aussi nous permettre de monter d'un cran. En fait, ce que je m'aperçois, c'est que moi j'entendais quand je suis arrivée, c'est les gars du bâtiment, on est comme ça, un peu comme les Auvergnats, on ne changera pas, et je me suis dit, non, les gars du bâtiment sont des gens intelligents, qui réfléchissent, ils sont ingénieux dans l'organisation de leur travail, et il n'y a aucune raison qu'ils ne soient pas ingénieux dans leur communication. Mais il n'y a pas eu de formation par rapport à ça. Donc, si on forme les gens, ils ont été formés techniquement, ils excellent. Donc, formés en communication, ils vont exceller aussi. Mais il faut qu'on incarne tous cette volonté de vouloir communiquer ensemble. Et ça, eh bien, on passe beaucoup de temps à faire des débriefs, à échanger. Alors, j'entendais au début, oui, si on ne fait que des réunions, on ne va pas pouvoir travailler et tout ça. Puis, on s'aperçoit que ce n'est pas des réunions, c'est simplement, on échange. Ce matin, il y avait un problème de planning. On est venu m'en parler. Je dis « Attends, on va aller en parler, on va trouver des solutions. » En deux minutes, c'était réglé. Simplement parce que les choses se disent. Et oser dire, oser… et que le socle ose par leur façon d'être, d'incarner. C'est un sacré job parce que ça… Quand les personnes, des fois, viennent me parler… de quelque chose qui leur dérange, je leur dis « Et t'en as parlé ? T'as osé dire ? » Et la première réponse, il me dit « Ben non, c'est la première chose de faire. Ose dire, va lui parler, va lui dire comment tu vois les choses. » Et après, il me dit « Ben oui, c'est vrai, c'est simple en fait. » Et plus on prend l'habitude de se dire les choses, et plus on est moins dans ces sentiments où on se sent diminué, où on se sent blessé. Et après, moi, le but, c'est de pouvoir le dire à nos clients, de le dire à nos architectes, de pouvoir leur dire comment on voit les choses. Et dans le but de travailler ensemble et d'une belle organisation, sans parler de diplôme, de niveau, de hausse, mais voilà, on est là pour œuvrer ensemble.

  • Speaker #1

    Un vrai collectif soudé. Un vrai collectif. je trouve ça chouette et je trouve que vous mettez bien en avant le fait que derrière Bah c'est des formations, c'est du temps, c'est du travail et c'est pour ça que je vous ai posé cette question, c'est que des fois beaucoup pensent que ça va se faire un peu du jour au lendemain ou que ça va être vite etc. Mais non, l'humain est au centre, il a besoin de se former, de se challenger, il y a des révolutions en fait derrière qui sont quand même là. Et c'est intéressant parce qu'on le voit bien ici, c'est que bien sûr que quand on arrive comme ça on a l'impression, c'est vrai que c'est beau, tout le monde s'entend bien etc. Mais derrière il y a un énorme travail qui a été fait. qui est encore fait et qui sera fait encore dans les mois et années à venir. Oui,

  • Speaker #0

    c'est un travail de fourmi, c'est tous les jours. Et quand je vois, quand on célèbre des événements, l'engagement des personnes, leur investissement, quand ils lâchent prise, c'est là où on voit qu'il y a eu un pas de fait. Je m'aperçois que quand il y a cette cohésion d'équipe, dans ces événements qui sont hors professionnels, on s'aperçoit qu'on a avancé ensemble.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a justement un événement ou un retour d'un collaborateur qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    J'en ai beaucoup, des retours. Quand notre collaboratrice a été arrêtée, elle m'a dit « mais j'avais hâte de revenir à l'entreprise » parce que je m'aperçois vraiment que c'est ma deuxième famille. On prend soin de moi, moi je prends soin des autres. Là, on a fait un départ à la retraite, l'hommage du salarié qui part et qui rend hommage à tous ses collègues. Moi, je suis touchée quand les gens ont les larmes aux yeux. Je trouve que des témoignages, on en a beaucoup. On a beaucoup de témoignages de clients aussi qui nous disent, quand Quand les techniciens arrivent avec la banane, le sourire, la pêche, et bien tout de suite on est rassuré, on se dit, il va bien travailler parce qu'il est bien. Une entreprise de prestation, si les gens ne sont pas bien, ils ne peuvent pas donner le meilleur d'eux-mêmes. Donc c'est vrai qu'on passe du temps, c'est vrai qu'il y a des fois où je me dis, mais où on va en prenant ce temps-là, ce temps du café working ? Et je me dis non, ce n'est pas du temps perdu, parce que c'est pour être... pour être mieux, pour travailler mieux. Et on voit dans le regard des personnes que le bonjour du matin, il est important. Et quand on pose la question « comment ça va ? » , il faut savoir écouter la réponse. Parce que si c'est une habitude, eh bien, pose pas la question, quoi. Et moi, maintenant, on me dit, et toi, Pascal, comment tu vas ? Je dis, ah bon, vous faites attention comment je vais, moi aussi. Et là, c'est cadeau, quand même. Parce que ça les intéresse aussi. Moi, ça me fait plaisir, parce que j'attends pas ça, en fait, mais je me dis, ah, quand même.

  • Speaker #1

    Mais ça fait plaisir, parce que souvent, quand on est manager ou dirigeant d'entreprise, on... On se donne beaucoup pour les salariés, pour l'entreprise, etc. Mais finalement, nous-mêmes, des fois, on se sent un peu seul dans son rôle.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et justement, comment vous le gérez, ça ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je ne me sens pas seule, en fait. Je me sens bien entourée. Je me sens... Je sens des gens engagés qui ont envie que les choses avancent. Et je ne sens pas cette solitude. Bon, c'est sûr, quand il faut prendre une décision... Moi j'essaye de l'apprendre d'être le plus juste et je suis au service de l'entreprise. Donc j'essaye d'être au service quand même de nos clients en premier, parce que je veux qu'ils soient contents, satisfaits. Et on ne fait pas une installation pour le jour J, on fait une installation pour qu'elle dure dans le temps et qu'on la maintienne. Mais moi j'ai besoin aussi d'y trouver mon compte, c'est aussi ça. Donc moi si je suis bien... Je donne la permission aux autres d'être bien. Et quand il y a une décision à prendre, j'aime bien avoir plusieurs avis. Et c'est après que je puis... Mais c'est vrai qu'il y a des décisions que j'ai prises que j'aurais préféré en prendre d'autres. Mais je les fais pour l'entreprise.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous rend le plus heureuse dans votre rôle de dirigeante d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Cette chance que j'ai de pouvoir accompagner, coacher. de pouvoir faire les choses en fonction de qui je suis, et c'est un cadeau. Et on ne s'en rend pas compte parce qu'on dit, oui, dirigeant, c'est sûr, on a une pression, on peut tout perdre demain, on peut rater, on peut faire les mauvais choix, mais en tous les cas, moi, sans pression, je me donne la mission de donner le meilleur de moi. Et que je sois ici ou que je sois en famille ou avec mes amis, je suis aussi bien. C'est vrai que quand c'est des journées à problème, je me dis que c'est une opportunité pour grandir et essayer de t'en sortir le mieux possible avec le plus de grâce et le moins de stress possible. Donc je pense que si j'ai un conseil à donner aux dirigeants, je ne sais pas si on peut donner des conseils, c'est de prendre soin d'eux en fait. De prendre soin de soi, de faire plein de choses pour être bien tout le temps. J'en discutais avec un... Un collaborateur ce matin, je me disais, mais on ne peut pas être un jour bien, un jour pas bien. Il faut essayer de trouver pour être serein tout le temps. Mais quand on arrive à dire quand ça ne va pas, on a la bonne réaction au bon moment. Et on évite de s'énerver, de crier. Même avec un client, moi quand j'ai un client non satisfait au téléphone, je l'écoute. Et je suis vite dans l'empathie parce que je comprends et puis après on cherche des solutions. Et c'est pareil avec tout le monde. Alors, c'est vrai que je suis bousculée. Je suis souvent bousculée, mais je leur dis, bon, on va se poser. Et puis, il y a des fois, j'essaye de ne pas avoir des réactions à chaud. Je dis, écoute, laisse-moi du temps et puis on en reparle demain. Comme ça, je suis sûre que je prépare, en fait, pour ne pas confondre ce que je vais ressentir et ce qui est bien pour l'entreprise. Parce que c'est difficile d'avoir la bonne réaction. Mais c'est un travail permanent. Tous les matins, je fais mon petit rituel pour être en forme, pour que ce soit une belle journée. Et que le soir, je ne rentre ni fatiguée, ni mécontente, pour que ce soit une journée de plus où on a travaillé ensemble.

  • Speaker #1

    On a appris ensemble, on s'est épanouis ensemble.

  • Speaker #0

    Et moi, je pense qu'on peut être dirigeant et être dans l'empathie et être dans la gentillesse. L'un n'empêche pas l'autre, ça n'empêche pas d'être... respecter, je pense qu'on l'est tout autant quand on incarne quelque chose de bienveillant.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai beaucoup de pères qui ne le sont pas, qui pensent qu'il faut mettre le poing sur la table, se faire respecter. Pourquoi avoir peur de ne pas être respecté ? Je pense que quand on respecte, on est plus respecté.

  • Speaker #1

    Totalement d'accord.

  • Speaker #0

    C'est un point de vue.

  • Speaker #1

    En tout cas, je pense que c'est un point de vue qui est important de prendre en compte aujourd'hui parce que, on reparle des générations, c'est vrai que c'est notre sujet, mais les nouvelles générations qui arrivent n'ont pas besoin, enfin c'est même pas un perte de besoin, c'est en fait, n'aiment pas du tout être justement managées par des gens qui sont très contrôlants, qui ne donnent pas forcément... qui ont une certaine façon de manager qui est peut-être très dure, etc. Parce qu'aujourd'hui, eux, c'est tout l'inverse qu'ils ont envie d'avoir. Et donc forcément, ça crée des conflits, des incompréhensions, etc. Donc je partage complètement.

  • Speaker #0

    Alors là, j'ai initié, puisqu'on a beaucoup d'apprentis, je fais des réunions que les apprentis, tout seul. Moi, avec Gaël qui est RH et puis le responsable des apprentis, il n'y a pas d'autre tuteur. Et là, ils se laissent aller et nous disent des choses incroyables que je note et je dis, ben oui, ce point de vue-là, il est très bien. Mais ça nous fait un bien de les entendre parce qu'ils sont Pepsi, parce qu'ils ont un enthousiasme, un regard tellement différent sur l'entreprise. Même si c'est des apprentis qu'on va accompagner, on ne va pas pouvoir tous les embaucher. Mais du coup, ils auront apporté à l'entreprise autant qu'on leur a apporté. Et c'est vraiment quelque chose que je veux que tout le monde ait conscience. Que nous, on passe du temps pour les former, mais qu'eux, ils passent aussi de l'énergie pour nous apporter quelque chose.

  • Speaker #1

    Et on parle aussi des dirigeants. Est-ce que vous auriez aussi une phrase, quelque chose à dire à ces jeunes générations-là qui arrivent ? Parce qu'on dit souvent qu'elles, elles viennent bousculer, mais... Je pense fondamentalement, et moi qui suis dans cette génération-là, je pense fondamentalement que nous aussi, on doit se remettre en question sur certaines choses et qu'on apporte des nouvelles choses, certes, mais il y a certaines remises en question qui sont importantes. Seulement, ce serait laquelle ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je me dirais, on doit tous se remettre en question. Ce n'est pas une question d'âge ni de génération. On parle beaucoup de génération. Moi, je dirais aux jeunes d'aujourd'hui, ayez confiance. Osez avoir de l'enthousiasme, continuez à être dynamique. Dans notre société, je peux comprendre qu'on soit dans la peur, mais osez dire votre point de vue pour nous bousculer et puis qu'on soit dans l'écoute. C'est en échangeant ensemble, sans parler de génération, mais simplement d'être vivant. Je trouve que c'est très bien de comprendre les générations parce qu'on n'est pas... Selon l'époque à laquelle on est, c'est évident que les choses sont différentes et qu'on ne peut pas avoir la même approche. Mais chaque génération, on peut comprendre pourquoi on réagit. Moi, j'étais d'une génération où il faut avoir une carrière et l'essentiel, c'est que tu aies un travail, construire une maison pour la sécurité, parce qu'on était déjà dans la peur de demain. Mais comme aujourd'hui, on ne sait pas ce que sera demain et que demain peut être terminé du jour au lendemain. On ne peut pas avoir cette même vision. Mais alors il faut profiter d'aujourd'hui. Mais qu'est-ce que c'est profiter ? Est-ce que c'est profiter, quand on dit ça, est-ce que c'est du loisir ? Ou est-ce que c'est simplement être au plus près de qui on est, mieux se connaître ? Et moi je dirais aux jeunes d'aujourd'hui, continuez à chercher à être ce que vous êtes, et à vous connaître. Et je dirais aux autres générations, écoutez les jeunes. Écoutez les jeunes, parce que comme tu disais tout à l'heure Sylvie, on a besoin d'être bousculé pour se remettre en question et la jeunesse c'est quand même un sacré dynamisme et on a besoin de votre dynamisme, de votre vision des choses et pour moi c'est ensemble qu'on arrivera à faire des choses exceptionnelles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fort. Merci pour eux, merci pour moi, je l'ai pris pleinement. Donc chouette, merci. On va bientôt finir. Est-ce qu'il y aurait un livre, une rencontre ou une formation qui vous a vraiment marqué dans, alors soit dans votre vie, soit dans votre méthode de management, soit dans vous qui vous êtes, bref, à partager aujourd'hui aux personnes qui nous écoutent ?

  • Speaker #0

    Alors moi, j'ai beaucoup été chamboulée par l'histoire de... de vie de Simone Veil, de sa détermination et de Nelson Mandela. Ces deux personnes qui m'ont inspirée de par leur résilience et leur considération de l'humain. Alors des livres, j'en lis beaucoup sur le développement personnel. Et moi, ce qui me porte aujourd'hui, c'est la formation. Formation sur le management parce que c'est me dépasser. Je pense que le dépassement me permet d'être dans la résilience. Alors des phrases, je pourrais vous en sortir plein puisque c'est... J'adore ça, les petites devises, et j'essaye d'en faire mon quotidien. Mais voilà, je pense que la connaissance, la lecture, la culture nous permet vraiment d'avancer encore plus vite et mieux.

  • Speaker #1

    Et peut-être pour finir du coup cet épisode, c'est quoi vos futurs projets au sein de l'entreprise Desbenois, peut-être dans la manière de manager, etc. Ce seraient quoi vos prochains objectifs ?

  • Speaker #0

    Mon projet, c'est de monter toujours le niveau. pour que les gens réfléchissent, se réalisent. Et puis mon projet, c'est de conduire l'entreprise déjà aux 100 ans, parce que je pense que ce sera une belle réalisation et un remerciement pour toutes les personnes qui ont travaillé ici, pour ma famille qui a conduit l'entreprise à ce qu'elle est là aujourd'hui. Donc ça, c'est mon projet. Mon projet, c'est aussi de continuer à m'épanouir pour... pour passer le relais et passer le relais dans la plus belle sérénité possible et puis de souhaiter qu'il y ait une belle continuation de cette entreprise. Est-ce qu'elle restera familiale ou pas, je ne sais pas, mais le projet, il se construit. Peu importe, l'essentiel c'est qu'on arrive à ce que ce soit un lieu comme une école, où on peut grandir.

  • Speaker #1

    Magnifique. Merci. Les 100 ans sont quand ?

  • Speaker #0

    Dans 3 ans. Ça arrive vite.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas pour ce conférencement.

  • Speaker #0

    Merci pour cet échange et pour la confiance que vous me faites.

  • Speaker #1

    Merci, c'est très inspirant en tout cas.

Chapters

  • Introduction à l'épisode et présentation de Pascale

    00:05

  • Introduction avec Pascale, dirigeante de Tébenois

    00:05

  • Vision du management : bien-être au travail et personnel

    00:11

  • Vision du management et bien-être au travail

    00:11

  • L'importance de la formation et de l'écoute

    00:18

  • Importance de la formation et de la communication

    00:26

  • Allier performance professionnelle et développement personnel

    00:39

  • Allier performance et développement personnel

    00:39

  • Inspiration pour dirigeants et salariés

    01:06

  • Un management humain et inclusif

    01:06

  • Investir dans la jeunesse et le management bienveillant

    01:30

  • Investir dans la jeunesse pour l'avenir

    01:30

  • Réflexions sur les nouvelles générations et le changement

    02:04

  • Empathie et gentillesse en tant que dirigeant

    02:17

  • Conclusion et conseils aux dirigeants et jeunes générations

    38:05

  • Projets futurs et conclusion de Pascale

    44:31

Description

Dans cet épisode, Pascale Desbenoit partage avec authenticité sa vision du management, où bien-être personnel et bien-être professionnel sont indissociables. Pour elle, un bon manager doit d’abord être aligné et en paix avec lui-même afin d’accompagner efficacement ses collaborateurs.


Elle insiste sur :

  • La communication : se former continuellement pour mieux transmettre et comprendre.

  • L’écoute intergénérationnelle : prendre en compte les opinions et les attentes des nouvelles générations.

  • Le développement personnel : travailler sur soi est indispensable pour être bien et permettre aux autres de l’être également.

À travers son témoignage, Pascale démontre qu’il est possible d’être dirigeant tout en restant profondément à l’écoute de ses salariés et de leurs besoins. Elle prouve qu’allier performance et humanité est non seulement possible, mais constitue une véritable richesse pour l’entreprise.


La société Desbenoit devient ainsi un lieu d’épanouissement et de croissance pour ses collaborateurs, une véritable école de vie et de prospérité partagée.


Un épisode inspirant pour les dirigeants en quête d’un management plus inclusif et bienveillant, comme pour les salariés désireux de travailler dans une entreprise qui fait sens.


Le site web de la société Desbenoit ici.


Musique libre de droit : Musique libre de droits Fredji - Happy Life


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'ai eu la chance d'interviewer Pascale, dirigeante de la société Tébenois. Elle nous partage sa vision du management, où bien-être au travail et bien-être personnel sont intimement liés. Avec beaucoup d'authenticité, elle rappelle qu'un bon manager, c'est avant tout quelqu'un qui est bien avec soi-même. Pascale met en lumière l'importance de la formation pour mieux communiquer, l'écoute des nouvelles générations et le travail sur soi. comme clé d'un management à la fois inclusif et bienveillant. Elle nous montre qu'il est tout à fait possible d'être chef d'entreprise tout en étant profondément attentif aux besoins de ses collaborateurs. À travers son parcours, Pascal prouve qu'allier développement personnel et performance professionnelle est non seulement possible, mais aussi enrichissant pour toute l'entreprise. Sa vision fait de Desbenois une véritable école de croissance et d'épanouissement. pour chacun de ces salariés. Je dois bien le dire, cet épisode m'a profondément inspiré et je suis certaine qu'il parlera autant aux dirigeants en quête d'un management plus humain qu'aux salariés qui aspirent à travailler dans une entreprise qui leur correspond vraiment. Je vous laisse maintenant découvrir cet échange passionnant et transformateur. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Donc si on veut que nos entreprises soient pérennes et perdues, il faut investir dans la jeunesse. Pas manager du jour au lendemain et sans boîte à outils, c'est très difficile. Donc déjà, moi, il faut que j'ai la boîte à outils pour que les autres aussi se forment. C'est une question existentielle, de se sentir bien, que ce soit au travail ou ailleurs. C'est difficile le bien-être parce que moi, j'incite les gens à voir leur rythme de travail. Donc ici, on embauche de 7h à 9h. Est-ce que se consacrer tout le temps au travail et faire des heures, des journées de 12 heures, est-ce qu'on est bon après ? Donc ça nous buscule parce que c'est fatigant. Donc c'est pour ça qu'il faut toujours travailler notre énergie pour être en forme et pour que les mouvements dans les entreprises ne soient pas une pénalité mais une force. Et moi je pense qu'on peut être dirigeant et être dans l'empathie et être dans la gentillesse. Ça n'empêche pas l'autre, ça n'empêche pas d'être respecté, je pense qu'on l'est tout autant. Je dirais... aux jeunes d'aujourd'hui, ayez confiance. Osez avoir de l'enthousiasme, continuez à être dynamique.

  • Speaker #0

    Bonjour Pascal. Déjà pour commencer cet épisode, est-ce que vous pourriez vous présenter un petit peu en quelques mots, de la manière dont vous le souhaitez ?

  • Speaker #1

    Moi c'est Pascal, je suis avant tout une femme déterminée qui est mère de trois garçons. Je suis très fière qu'il y ait des échanges et cette expérience d'être maman m'a permis de grandir, de m'épanouir et certainement d'être aussi celle que je suis aujourd'hui. Je suis dirigeante d'une entreprise familiale. J'ai beaucoup aimé ce cheminement dans ma vie, de faire les choses par étapes. J'ai toujours été attirée par la gestion des petites et moyennes entreprises. J'ai choisi ma formation par rapport à ça, certainement entraînée par un père tellement passionné qu'il a été passionnant et qui nous a embarqués dans cette aventure, en tous les cas, entrepreneuriale, vraiment basée sur l'humain. Mais je crois que le fil conducteur de ma vie, c'est l'humain, c'est... grandir avec les autres et apprendre avec les autres.

  • Speaker #0

    Très chouette, très beau, très belle présentation. Peut-être qu'on pourrait repartir aussi de votre papa, parce que du coup, il a un rôle essentiel, et notamment dans l'entreprise aussi que vous dirigez aujourd'hui. Papa, du coup, c'est le fondateur de Desbenois ?

  • Speaker #1

    Non, c'est son père, Claudius Desbenois, qui a fondé l'entreprise. Et mon père est rentré très très jeune dans l'entreprise. Il a eu un père très autoritaire. Et lui, il s'est construit grâce à tous les réseaux, en fait, entrepreneurial. Il a commencé par la JOC, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, et puis après, il a été dans tous les réseaux qu'on connaît aujourd'hui, et ça l'a fait grandir. Alors, c'est vrai que je parle beaucoup de mon père, mais je pourrais parler de mes parents, puisque j'avais une mère qui était beaucoup dans la connaissance. Donc, ils ont fait beaucoup de développement personnel, tous les deux. Et j'avais une mère qui avait un... une belle personnalité puisqu'ils ont eu sept enfants et au départ ma mère a beaucoup aidé mon Mon père dans l'entreprise, il faisait ensemble. Quand les salariés ne savaient ni lire ni écrire, c'est ma mère qui donnait des cours de français pour les aider au moins à passer le code, pour passer le permis de conduire, etc. Et quand ma mère a décidé de moins travailler pour s'occuper de ses enfants, ils ont décidé que mon père lui verserait un salaire pour qu'elle ait son indépendance financière. Donc des parents nés en 1920-1922 et avec un tel état d'esprit, on est nés dans cette ambiance-là. Pas de différence entre filles et garçons, que ce soit aussi bien pour boire le Dijon, fumer le cigare ou pour faire les travaux quotidiens, c'était dès le départ en fonction de nos appétences. Et moi j'ai été élevée dans cette ambiance-là, fais ce qui te fera le plus grandir, t'épanouir pour que là où tu auras de l'appétence, c'est là où tu seras la meilleure en fait, et tu pourras exceller. Donc voilà, et c'est ce qui m'anime aujourd'hui et ce que j'ai envie. que les gens vivent en fait.

  • Speaker #0

    C'est magnifique parce que du coup, à cette époque-là, beaucoup de personnes n'étaient pas ouvertes à ces sujets et pourtant, eux ont peut-être un peu bravé les montagnes.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Et Mme Berne disait toujours, l'entreprise, c'est la jeunesse. Donc, si on veut que nos entreprises soient pérennes et perdures, il faut investir dans la jeunesse. Donc, c'est pour ça qu'il a... Je pense aussi qu'il voulait être dans l'enseignement. Mais il a beaucoup œuvré pour la formation. Donc l'annexe du CFA du bâtiment s'appelle Jean Desbenois, en son hommage par rapport à son investissement. Et lui, quand un jeune rentrait, vraiment, il accompagnait pour qu'il ait de la formation. Il fallait, et aujourd'hui, on consacre un grand budget dans la formation. Il faut que les gens se forment, mais à n'importe quel âge. Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on se forme. À 50 ans, on se forme encore. À 60 ans, on se forme encore. Et mon père nous disait toujours, on apprend jusqu'à son lit de main. On est là pour apprendre et nous on fait des bilans professionnels où les gens demandent des formations et il n'y a jamais de refus sur les formations. Après quand ils veulent une formation, il faut qu'ils la cherchent, il faut qu'ils la trouvent et nous on la connaît. Et ce n'est pas forcément des formations techniques parce que formation sécurité c'est obligatoire donc tout le monde le fait. Formation technique c'est leur passion mais après formation de développement personnel, on a mis ça en place il y a 8 ans dans l'entreprise, c'est important de mieux se connaître. de mieux connaître l'autre pour être mieux en fait et pour mieux communiquer.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'est vraiment au cœur pour le coup de la société des Benoît, c'est aussi ce côté…

  • Speaker #1

    Et puis on est quand même une entreprise de prestation de service, donc si on n'est pas dans l'écoute de nos clients, il faut vraiment qu'on analyse le besoin de nos clients pour mieux y répondre. Donc si on n'écoute pas…

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en quelques mots, vous pouvez nous dire justement le cœur d'activité de l'entreprise des Benoît ? Qu'est-ce qu'elle fait au quotidien ? C'est quoi sa mission ?

  • Speaker #1

    Son travail.

  • Speaker #0

    Son travail, son sens.

  • Speaker #1

    Donc c'est le chaud et le froid, c'est donc du chauffage et du rafraîchissement, aussi bien pour tous les clients qui veulent travailler avec nous. En fait, nous, on travaille pour le territoire, donc à 40 kilomètres de l'entreprise, aussi bien à Charlieu qu'au Coteau. Et on fait aussi bien de l'installation, de la maintenance et du dépannage. Donc pour nous, c'est important que celui qui installe pense à celui qui va maintenir l'installation pour que ça se fasse le plus possible. Nos clients, c'est aussi bien des particuliers, du tertiaire, de l'industrie, aussi bien pour le public que pour le privé.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et aujourd'hui, du coup, vous avez combien de salariés chez Desbenins ?

  • Speaker #1

    Donc, sur le coteau, on en a 49 et on en a 16 sur Charlieu. Et puis, on a des intérimaires et des sous-traitants qui font partie aussi de l'entreprise.

  • Speaker #0

    D'accord. Et du coup, j'ai mis à visualiser.

  • Speaker #1

    Excusez-moi. Et on a aussi 14 apprentis aujourd'hui.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Donc, ça fait une belle équipe à manager.

  • Speaker #1

    Une belle équipe à manager.

  • Speaker #0

    On en a parlé, vous nous l'avez dit aussi. Vous êtes quand même... passionnée par tout ce qui touche au développement personnel, aux nouvelles méthodes de management, etc. Vous pouvez nous dire quelques méthodes que vous avez mises en place dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, ma première méthode, c'est de me former moi, déjà. Parce qu'on ne devient pas manager du jour au lendemain et sans boîte à outils, c'est très difficile. Donc déjà, moi, il faut que j'ai la boîte à outils pour que les autres aussi se forment. Donc, qu'est-ce qui a été mis en place ? C'est la communication, l'expression. Avant tout, que chaque personne puisse contribuer à l'organisation de l'entreprise et de dire ce qui leur paraît bien, ce qui leur paraît amélioré. Donc, toutes les semaines, il y a des réunions sur les chantiers pour améliorer. En fait, on fait un point bilan sur ce qui va et ce qui ne va pas. Toutes les méthodes de travail sur lesquelles on... enfin, sur toutes les méthodes de travail qu'on a mis en place. et le but c'est de chercher les pistes d'amélioration. Qu'est-ce qui va, qu'est-ce qui ne va pas ? Mais après on ne s'arrête pas là, et après on travaille sur ces pistes d'amélioration. Il ne faut pas que ce soit que de l'expression, il faut qu'il y ait de l'action derrière. Donc c'est pour aller toujours vers le mieux, en fait, pour mieux travailler ensemble. C'est très difficile de travailler ensemble, donc il faut qu'à l'intérieur de l'entreprise, on puisse bien travailler pour qu'après, quand on est sur les chantiers avec les autres corps de métier, ça se passe bien et qu'on ait l'habitude. de tenir nos engagements, d'exprimer quand ça ne va pas, mais sans en faire une affaire personnelle, parce qu'il faut absolument écouter sans être blessé et trouver des solutions ensemble. Et on s'aperçoit, et ça je l'entends de plus en plus dans l'entreprise, que le fait de réfléchir ensemble, de trouver des solutions ensemble, tout le monde y trouve son compte et contribue à ce que ça se passe bien. Donc du coup, les gens sont... plus satisfaits parce qu'ils ont contribué. Donc, ce n'est pas une tête pensante qui a réfléchi pour eux, c'est chacun réfléchit ensemble. Le but, c'est de réfléchir ensemble.

  • Speaker #0

    Très beau. Franchement, ça fait plaisir d'entendre ce que vous dites et d'entendre ces sujets-là qui sont super bien traités en entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, ce qui m'a amenée à ça, c'est de dire que quand on prend une décision et qu'on l'impose, ça ne marche pas. Quand on co-construit ensemble, mais après, on n'a plus besoin de... de se mettre pour la mise en place. Ça coule de source, on le décide ensemble, donc on le fait ensemble. Et c'est ça, toute la différence de ce collectif. Alors, on parle de collaboration, de management participatif, mais moi, c'est même pas du participatif, c'est de faire ensemble, quoi. C'est pas participer, c'est contribuer à son travail au quotidien. Et on est tous différents, et quand on a un projet commun, eh bien, on l'organise ensemble.

  • Speaker #0

    Et on va au bout des choses. ensemble.

  • Speaker #1

    Et on gagne ensemble ou on perd ensemble. Mais au moins, on a tous contribué. Et le but, c'est de ne pas attendre que les choses arrivent. Il faut le construire. C'est le chemin qui compte. Quel que soit le chemin, on a mis tout ce qu'il fallait pour réussir. Et je pense que on perd moins en faisant comme ça.

  • Speaker #0

    Tellement, tellement. Et c'est vrai que on a eu la chance tout à l'heure avec Sylvie, mon associée, de... de visiter l'entreprise et je peux le dire, c'est vrai que c'est assez bluffant. Il y a des tableaux où chacun est inclus, il y a des citations magnifiques de partout. On sent qu'il y a vraiment cette cohésion tous ensemble. Tout le monde a l'air d'être serein et d'ailleurs ça fait partie des valeurs, bienveillants, etc. Et je pense que le travail est bien réussi. En tout cas, de ce qu'on voit, nous, là, le job est bien fait, donc bravo.

  • Speaker #1

    Merci. Alors, il y a deux jeunes qui sont venus récemment et on leur proposait le même taux horaire d'une autre entreprise. Donc, j'ai été les voir, je fais « mais pourquoi vous venez chez Desbenois en fait ? » Ils nous ont dit « on a été bien accueillis, on a été intégrés. Chaque personne qui vient dans l'entreprise n'embauche pas le premier jour. On leur demande de venir la semaine avant. » pour leur faire visiter l'entreprise, pour leur faire connaître les personnes, pour qu'il y ait une première rencontre, pour pas que le premier jour où on embauche, on a le corps qui tremble ou on n'est pas à l'aise parce qu'on ne sait pas où on va. On va peut-être attendre une heure avant qu'il y ait quelqu'un qui nous prend en charge. Comme ça, ils savent, ils sont intégrés le plus possible. Ils ont un par un, un référent pour les aider. Ils nous ont dit cet accueil, on a l'impression d'être important. Et d'être reconnus dès le départ et cet accueil, ils nous ont dit, on n'a pas connu ça dans les autres entreprises pour lesquelles on a postulé et c'est ce qui a fait la différence. Et puis après, l'outillage, tout de suite, on leur a demandé ce qu'ils avaient besoin et c'est cette considération qui fait la différence. Et trois semaines ou un mois après leur intégration, on leur fait faire un rapport d'étonnement parce qu'on veut savoir ce qu'ils ressentent, qu'est-ce qui est bien chez des Benoît et qu'est-ce qui n'est pas bien. Parce que quand on arrive, on a les yeux tout neufs et on peut avoir suffisamment de recul pour nous dire, ça on a trouvé ça bien, mais ça franchement, on trouve ça pas trop bien. Et du coup, pour nous, ça nous apporte et puis on apprend avec eux.

  • Speaker #0

    C'est beau et justement parce que c'est vrai que quand des nouvelles personnes arrivent, ils apportent un regard neuf et donc leur expérience aussi passée. Et en même temps, leur vision du futur. Et donc, c'est chouette de pouvoir accueillir ça et de prendre ça en considération. Et j'imagine qu'ils soient jeunes ou moins jeunes. Pour le coup,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de différence.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de différence. C'est chouette. Et justement, on parlait de bien-être au travail, etc. On en parle beaucoup. Comment vous mesurez la satisfaction de vos salariés ? Et vous le remontez, ça, qu'ils sont bien dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors maintenant, c'est un mot que je mets entre guillemets, le bien-être au travail. Parce que ce n'est pas le bien-être au travail ou le bien-être à la maison, c'est une question existentielle, de se sentir bien, que ce soit au travail ou ailleurs, c'est difficile le bien-être. C'est un mot qu'on utilise. Et moi, je souhaite que ceux qui travaillent ici se sentent bien. puissent s'exprimer, puissent communiquer. Donc moi ce qui est important pour moi c'est l'ambiance, c'est la solidarité, c'est être bien avec ses collègues, pouvoir prendre un temps dans la journée. Alors quand j'ai mis en place le Café Working, donc il y avait café, il y avait Working, quel était le message en fait de la direction ? Au début il n'y avait même pas de lumière donc on allait au Café Working mais on n'osait pas trop. Et on le faisait un petit peu en cachette alors qu'avant ça se faisait bien mais au bar ou ailleurs. Et je me suis dit c'est gagné le jour où les gens étaient au café working et m'appelaient Pascal viens prendre le café avec nous. Et je me suis dit non seulement il se cache pas mais en plus il m'invite. Et pour moi c'était un cadeau de dire on peut parler, on peut parler avec toi. Donc moi c'est ça, c'est pas du... alors le bien-être je trouve que c'est très difficile. Mais c'est se sentir à l'aise pour être et être soi et être dans l'écoute de l'autre.

  • Speaker #0

    Et on sent que, notamment, être à l'écoute de l'équilibre de chacun. Et c'est vrai que nous qui travaillons dans les générations, sur le côté multigénérationnel, on ressent que la génération qui arrive, qui est là en entreprise, a un besoin d'équilibre pro-perso qui est essentiel. Pour elle, aujourd'hui, il n'y a pas forcément de distinction entre... le travail et la vie à côté, tout est mélangé et ça permet du coup de s'épanouir de chacun des deux côtés. Et là, on le sent que c'est pris en considération, que les personnes viennent au travail, mais viennent s'épanouir aussi au travail, apprendre, transmettre. Vous nous avez dit aussi tout à l'heure qu'ils pouvaient prendre un apprenti s'ils le voulaient, mais du coup qu'il y avait toute cette partie transmission derrière. Donc ils ont aussi tout un... tout un parcours derrière de travail, de développement personnel aussi eux-mêmes par leur formation, par la transmission qu'ils font. Et du coup, ça leur permet de s'épanouir pleinement dans leur travail. Donc c'est chouette.

  • Speaker #1

    Ce que je remarque, c'est qu'on a été quand même formaté. Il faut embaucher à l'heure, il ne faut pas mettre les mains dans les poches, il ne faut pas la casquette à l'envers, il faut avoir 8h-midi, 2h-6h, des journées régulières. Donc il y a beaucoup de discussions par rapport à ça. Parce que moi, j'incite les gens à voir leur rythme de travail. Donc ici, on embauche de 7h à 9h, en fonction de sa vie personnelle. Il y en a qui sont plus du matin, plus du soir. Du moment que... Alors c'est sûr, quand on va chez les clients, on doit respecter l'horaire des clients. Mais le reste, les congés et autres... Mais c'est très difficile parce que certains nous disent, enfin des anciens nous disent, on n'a pas été habitués. Mais je dis, est-ce que ça vous dérange ? Est-ce que ça me dérange que les gens arrivent à l'heure qui leur convient le mieux ? Puis quand on réfléchit, finalement ça ne dérange pas.

  • Speaker #0

    Et le travail est fait en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Après il y a un jeune qui vient me voir et qui me dit « oui, moi je vais vous dire, je garde ma casquette, je suis en train de perdre mes cheveux » . Il n'y a pas de souci par rapport à ça. On ne va pas juger les gens par rapport à… Mais c'est un accompagnement parce que les anciens, pour eux, c'était un manque de respect. Et je dis mais il faut évoluer, il faut apprendre avec eux et je crois qu'aujourd'hui cet équilibre, cette recherche de sens entre la vie personnelle, la vie pro, est-ce qu'ils n'ont pas raison ?

  • Speaker #0

    Est-ce que se consacrer tout le temps au travail et faire des heures, des journées de 12 heures, est-ce qu'on est bon après ? Est-ce que si on n'a pas, on ne fait pas un peu de sport, de musique, de ce qu'on aime, est-ce qu'on n'est pas meilleur au travail ? Est-ce qu'il ne faut pas travailler moins longtemps et mieux ? Donc on a des grosses discussions des fois au bureau d'études, on ne demande pas aux gens d'être présents pendant 8 heures, mais d'être bons dans ce qu'ils font, de donner le meilleur d'eux-mêmes, alors peut-être que 6 heures ça convient. Et aujourd'hui, on donne la possibilité de ne pas travailler les vendredis ou vendredi après-midi ou de prendre au moins des après-midi. Mais c'est une révolution. Quand on donne même la possibilité aux gens de le faire, on sent qu'on les déstabilise parce qu'ils n'ont pas eu l'habitude. On leur a demandé jusqu'à maintenant de faire des heures. Mais moi, je veux que les heures soient efficaces, elles soient performantes. Donc, ce qu'on veut, c'est qu'ils soient bien au travail pour... Pour performer, en fait. Donc, je pense qu'il faut vraiment écouter les jeunes par rapport à ça. Parce qu'il ne faut pas tomber dans des excès, mais il y a des choses à apprendre. Vraiment, il y a des choses à apprendre. Parce qu'on n'est pas toujours... On a tellement été formaté que là, on se sent un peu chamboulé quand on entend tout ça. Mais je pense que l'avenir de nos entreprises, c'est vraiment les nouvelles générations qui arrivent. Alors, eux aussi, ils ont à se remettre en question. Il n'y a pas d'âge pour se remettre en question. Mais il faut aussi comprendre qu'il ne faut pas attendre demain pour agir. Il faut vraiment agir aujourd'hui et rentrer dans un équilibre qui convient à chacun, mais ce n'est pas demain.

  • Speaker #1

    Tellement, tellement d'accord. Et si on a des chefs d'entreprise qui sont en train de se poser la question aujourd'hui de passer à ces nouvelles méthodes, c'est quoi la confiance que vous leur partagerez ? Ou j'aime pas forcément dire le conseil parce que chacun prend ce qu'il a à prendre, mais... C'est quoi le retour ou la phrase que vous auriez envie de leur dire aujourd'hui ? Parce que nous on voit, on en accompagne beaucoup et ça leur fait peur en fait cette révolution. Oui, ça fait peur. Ils ont peur de la productivité, ils ont peur de perdre en efficacité.

  • Speaker #0

    Après c'est normal parce que d'avoir peur, on a une pression, on veut réussir. On veut conduire l'entreprise vers la performance et des fois on se focalise sur cette performance, sur la rentabilité des heures. On parle des coûts cachés, on parle des heures perdues. Et moi je pense que si on veut vraiment réussir, il faut cesser d'avoir peur et avoir confiance et être vraiment dans l'écoute pour se rassurer les uns les autres. C'est en marchant ensemble qu'on y arrivera. Je pense que l'avenir des entreprises, je me pose beaucoup de questions par rapport à ça, parce que nous aujourd'hui on a embauché des gens qui sont restés 45 ans dans l'entreprise. Demain ce ne sera pas le cas. Et je pense que vraiment s'il y a un socle dans nos entreprises, vraiment de managers, de gens qui vont faire la stabilité de l'entreprise, on n'a pas besoin d'être nombreux, mais qui au moins... 5-6 personnes de vraiment solides, si on incarne vraiment l'ambiance, si on incarne cette volonté de construire ensemble, ce management, si les personnes qui sont autour tournent, s'il y a des va-et-vient, il y a des personnes qui partent, il y en a d'autres qui arrivent, si le socle est solide, on en ferait une richesse et rien ne changera. C'est-à-dire que ça ne va pas déstabiliser l'ambiance et l'organisation de l'entreprise qui doit être ancrée. Elle va certainement évoluer. parce qu'elle ne peut pas rester figée, mais si ce socle est là, même si les jeunes viennent pour 3-4 ans, on va en profiter pendant 3-4 ans. Et il y en a d'autres qui vont arriver. Et il faut qu'on s'habitue à ce changement qui va nous faire grandir. C'est sûr, il ne faut pas qu'on en ait peur, il faut qu'on se dise à chaque arrivée, ça va être une opportunité. Et à chaque départ, ça va être une opportunité. Et moi aujourd'hui, quand des personnes me disent qu'elles veulent partir, voyager et tout, et bien... Je les accompagne à partir de l'entreprise, mais que ça ne soit pas une défaite, ce n'est pas un échec. Donc, il y a toujours un débrief, pourquoi la personne part, et puis on communique et on fait le départ comme on fait l'arrivée. Pour que ça soit, se dire qu'il faut en faire une opportunité. Alors, c'est vrai, c'est à chaque fois une remise en question, il faut reformer, c'est pas facile de former. Mais quand on forme quelqu'un, c'est un investissement. Mais ça nous apprend, parce que la personne, elle va poser une question qu'on n'aurait pas pensée, et se dire, ben oui, c'est vrai, pourquoi on fait ça ? Et alors, interdit de dire on fait ça parce qu'on le fait depuis des années. et c'est là où on se dit, on fait ça parce qu'on y croit parce qu'on a cette conviction, mais c'est vrai qu'on pourrait peut-être faire autrement. Donc ça nous bouscule parce que c'est fatigant. Donc c'est pour ça qu'il faut toujours travailler notre énergie pour être en forme et pour que les mouvements dans les entreprises ne soient pas une pénalité, mais une force. Et je pense que si on change notre regard et qu'on se dit, ce n'est pas un échec, c'est pas... Avant, on comparait une entreprise à son turnover. Demain, non, ce n'est plus un indicateur. Ce n'est plus un indicateur.

  • Speaker #1

    Ça fait partie du job en fait. On va transmettre, on va les sortir pour faire revenir.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Il y a un jeune qui m'a dit, moi je suis passionné de ski et je veux faire les stations de ski à 6 mois. J'ai dit, on en profitera les 6 autres mois. Et les gens me disent, mais tu acceptes ça Pascal ? Il me dit, oui, ils vont perdre en performance.

  • Speaker #1

    Non, ils sont super efficaces sur les 6 mois où ils sont en fait.

  • Speaker #0

    Si c'est leur chemin de vie. Peut-être qu'ils vont le faire un an, deux ans, peut-être qu'ils ne vont pas y trouver leur compte, mais nous profitons-en. S'ils nous accordent six mois, ils nous accordent six mois. Et ça, vraiment, je pense que ça bouscule, c'est vrai, ça bouscule. Mais moi, ça ne me choque pas. Ça ne me choque pas parce que je me dis qu'il faut qu'on soit agile, il faut qu'on s'adapte et il faut qu'on profite des gens qui veulent travailler avec nous.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et j'ai envie de revenir sur le socle dont vous avez parlé. parce que je pense que c'est effectivement essentiel, le socle de l'entreprise, les personnes qui sont là et qui permettent aussi tout le reste dans le découlé et de bien fonctionner. Combien de temps vous avez mis pour créer ce socle ?

  • Speaker #0

    Alors, il est encore en construction.

  • Speaker #1

    Il n'est pas une question piège, c'est juste pour montrer...

  • Speaker #0

    Il est encore en construction, et bien il faut... Alors, ça fait cinq ans que je lui parle de ce socle. Donc c'est quelque chose, c'est comme dans une famille, c'est des gens où on se nourrit ensemble, qui partagent les valeurs. Et je dirais que c'est les gens que je sens, j'allais dire solides, mais les plus ancrés déjà dans leur expérience de vie. Et moi je suis porteuse de ce socle. Et c'est pour moi, c'est des gens que je pense qu'ils vont rester dans l'entreprise beaucoup plus longtemps parce que pour eux, c'est un lieu d'apprentissage. C'est un lieu où ils sont plus dans la réalisation de soi. Et alors, moi, je constate qu'on a des cycles. Moi, j'en ai aussi. Tous les sept ans, on a besoin de se challenger à nouveau. Donc, c'est des gens qui ont cette connaissance-là, qui ont cette formation-là. et qui se connaissent. Là, il y a un manager qui est venu me voir et me dit « Là, je suis en fin de cycle. Donc, il va falloir que je me nourrisse à nouveau pour repartir. » Donc là, ça fait trois mois qu'on travaille avec lui. Pour moi, c'est un socle de l'entreprise, mais on travaille avec lui sur cette fin de cycle et le début d'un nouveau. Et rien n'est jamais acquis. Rien n'est jamais acquis, mais moi, j'ai besoin de... de sentir autour de moi 7-8 personnes sur lesquelles il y a un ancrage. Et l'ancrage est porteur des valeurs de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et ils sont OK avec le fait de vous en parler justement quand il y a ces fins de cycle, pour pouvoir s'améliorer ou changer ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on a un coach dans l'entreprise. Donc on travaille avec ce coach. Les formations se font depuis 7 ans avec cette personne. Ça s'appelle des POP. Pop chef d'entreprise, pop manager, ce n'est pas forcément dans l'entreprise, ça peut être aussi avec d'autres entreprises. Donc on a fait beaucoup sur la Loire, beaucoup sur le Rouen et sur la Loire. Et c'est des lieux d'apprentissage et c'est des lieux où on apprend justement les cycles, où on apprend à se connaître. Et du coup, ça favorise l'échange et on fait des séminaires du socle en fait. D'accord. Et dans ce socle, il y a des anciens de l'entreprise et puis il y a Thibault et Martin, mes fils qui viennent de rentrer. Donc évidemment, ça nous chamboule parce qu'ils ont un autre regard sur l'entreprise. Mais qu'est-ce que c'est ? Moi, ça m'enthousiasme parce que c'est un dynamisme, c'est un autre regard qu'ils portent sur l'entreprise que je trouve très dynamique. Et du coup, cette coach, elle est présente quand on a un souci professionnel ou même personnel. On peut échanger avec elle. Et là, on vient de lancer en septembre les pop communications. Donc, il y a 30 personnes qui se sont inscrites, mais de façon volontaire.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a des groupes qui se sont faits. Donc, il va y avoir cinq rencontres, cinq matinées. Et là, je pense que ça va... aussi nous permettre de monter d'un cran. En fait, ce que je m'aperçois, c'est que moi j'entendais quand je suis arrivée, c'est les gars du bâtiment, on est comme ça, un peu comme les Auvergnats, on ne changera pas, et je me suis dit, non, les gars du bâtiment sont des gens intelligents, qui réfléchissent, ils sont ingénieux dans l'organisation de leur travail, et il n'y a aucune raison qu'ils ne soient pas ingénieux dans leur communication. Mais il n'y a pas eu de formation par rapport à ça. Donc, si on forme les gens, ils ont été formés techniquement, ils excellent. Donc, formés en communication, ils vont exceller aussi. Mais il faut qu'on incarne tous cette volonté de vouloir communiquer ensemble. Et ça, eh bien, on passe beaucoup de temps à faire des débriefs, à échanger. Alors, j'entendais au début, oui, si on ne fait que des réunions, on ne va pas pouvoir travailler et tout ça. Puis, on s'aperçoit que ce n'est pas des réunions, c'est simplement, on échange. Ce matin, il y avait un problème de planning. On est venu m'en parler. Je dis « Attends, on va aller en parler, on va trouver des solutions. » En deux minutes, c'était réglé. Simplement parce que les choses se disent. Et oser dire, oser… et que le socle ose par leur façon d'être, d'incarner. C'est un sacré job parce que ça… Quand les personnes, des fois, viennent me parler… de quelque chose qui leur dérange, je leur dis « Et t'en as parlé ? T'as osé dire ? » Et la première réponse, il me dit « Ben non, c'est la première chose de faire. Ose dire, va lui parler, va lui dire comment tu vois les choses. » Et après, il me dit « Ben oui, c'est vrai, c'est simple en fait. » Et plus on prend l'habitude de se dire les choses, et plus on est moins dans ces sentiments où on se sent diminué, où on se sent blessé. Et après, moi, le but, c'est de pouvoir le dire à nos clients, de le dire à nos architectes, de pouvoir leur dire comment on voit les choses. Et dans le but de travailler ensemble et d'une belle organisation, sans parler de diplôme, de niveau, de hausse, mais voilà, on est là pour œuvrer ensemble.

  • Speaker #1

    Un vrai collectif soudé. Un vrai collectif. je trouve ça chouette et je trouve que vous mettez bien en avant le fait que derrière Bah c'est des formations, c'est du temps, c'est du travail et c'est pour ça que je vous ai posé cette question, c'est que des fois beaucoup pensent que ça va se faire un peu du jour au lendemain ou que ça va être vite etc. Mais non, l'humain est au centre, il a besoin de se former, de se challenger, il y a des révolutions en fait derrière qui sont quand même là. Et c'est intéressant parce qu'on le voit bien ici, c'est que bien sûr que quand on arrive comme ça on a l'impression, c'est vrai que c'est beau, tout le monde s'entend bien etc. Mais derrière il y a un énorme travail qui a été fait. qui est encore fait et qui sera fait encore dans les mois et années à venir. Oui,

  • Speaker #0

    c'est un travail de fourmi, c'est tous les jours. Et quand je vois, quand on célèbre des événements, l'engagement des personnes, leur investissement, quand ils lâchent prise, c'est là où on voit qu'il y a eu un pas de fait. Je m'aperçois que quand il y a cette cohésion d'équipe, dans ces événements qui sont hors professionnels, on s'aperçoit qu'on a avancé ensemble.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a justement un événement ou un retour d'un collaborateur qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    J'en ai beaucoup, des retours. Quand notre collaboratrice a été arrêtée, elle m'a dit « mais j'avais hâte de revenir à l'entreprise » parce que je m'aperçois vraiment que c'est ma deuxième famille. On prend soin de moi, moi je prends soin des autres. Là, on a fait un départ à la retraite, l'hommage du salarié qui part et qui rend hommage à tous ses collègues. Moi, je suis touchée quand les gens ont les larmes aux yeux. Je trouve que des témoignages, on en a beaucoup. On a beaucoup de témoignages de clients aussi qui nous disent, quand Quand les techniciens arrivent avec la banane, le sourire, la pêche, et bien tout de suite on est rassuré, on se dit, il va bien travailler parce qu'il est bien. Une entreprise de prestation, si les gens ne sont pas bien, ils ne peuvent pas donner le meilleur d'eux-mêmes. Donc c'est vrai qu'on passe du temps, c'est vrai qu'il y a des fois où je me dis, mais où on va en prenant ce temps-là, ce temps du café working ? Et je me dis non, ce n'est pas du temps perdu, parce que c'est pour être... pour être mieux, pour travailler mieux. Et on voit dans le regard des personnes que le bonjour du matin, il est important. Et quand on pose la question « comment ça va ? » , il faut savoir écouter la réponse. Parce que si c'est une habitude, eh bien, pose pas la question, quoi. Et moi, maintenant, on me dit, et toi, Pascal, comment tu vas ? Je dis, ah bon, vous faites attention comment je vais, moi aussi. Et là, c'est cadeau, quand même. Parce que ça les intéresse aussi. Moi, ça me fait plaisir, parce que j'attends pas ça, en fait, mais je me dis, ah, quand même.

  • Speaker #1

    Mais ça fait plaisir, parce que souvent, quand on est manager ou dirigeant d'entreprise, on... On se donne beaucoup pour les salariés, pour l'entreprise, etc. Mais finalement, nous-mêmes, des fois, on se sent un peu seul dans son rôle.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et justement, comment vous le gérez, ça ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je ne me sens pas seule, en fait. Je me sens bien entourée. Je me sens... Je sens des gens engagés qui ont envie que les choses avancent. Et je ne sens pas cette solitude. Bon, c'est sûr, quand il faut prendre une décision... Moi j'essaye de l'apprendre d'être le plus juste et je suis au service de l'entreprise. Donc j'essaye d'être au service quand même de nos clients en premier, parce que je veux qu'ils soient contents, satisfaits. Et on ne fait pas une installation pour le jour J, on fait une installation pour qu'elle dure dans le temps et qu'on la maintienne. Mais moi j'ai besoin aussi d'y trouver mon compte, c'est aussi ça. Donc moi si je suis bien... Je donne la permission aux autres d'être bien. Et quand il y a une décision à prendre, j'aime bien avoir plusieurs avis. Et c'est après que je puis... Mais c'est vrai qu'il y a des décisions que j'ai prises que j'aurais préféré en prendre d'autres. Mais je les fais pour l'entreprise.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous rend le plus heureuse dans votre rôle de dirigeante d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Cette chance que j'ai de pouvoir accompagner, coacher. de pouvoir faire les choses en fonction de qui je suis, et c'est un cadeau. Et on ne s'en rend pas compte parce qu'on dit, oui, dirigeant, c'est sûr, on a une pression, on peut tout perdre demain, on peut rater, on peut faire les mauvais choix, mais en tous les cas, moi, sans pression, je me donne la mission de donner le meilleur de moi. Et que je sois ici ou que je sois en famille ou avec mes amis, je suis aussi bien. C'est vrai que quand c'est des journées à problème, je me dis que c'est une opportunité pour grandir et essayer de t'en sortir le mieux possible avec le plus de grâce et le moins de stress possible. Donc je pense que si j'ai un conseil à donner aux dirigeants, je ne sais pas si on peut donner des conseils, c'est de prendre soin d'eux en fait. De prendre soin de soi, de faire plein de choses pour être bien tout le temps. J'en discutais avec un... Un collaborateur ce matin, je me disais, mais on ne peut pas être un jour bien, un jour pas bien. Il faut essayer de trouver pour être serein tout le temps. Mais quand on arrive à dire quand ça ne va pas, on a la bonne réaction au bon moment. Et on évite de s'énerver, de crier. Même avec un client, moi quand j'ai un client non satisfait au téléphone, je l'écoute. Et je suis vite dans l'empathie parce que je comprends et puis après on cherche des solutions. Et c'est pareil avec tout le monde. Alors, c'est vrai que je suis bousculée. Je suis souvent bousculée, mais je leur dis, bon, on va se poser. Et puis, il y a des fois, j'essaye de ne pas avoir des réactions à chaud. Je dis, écoute, laisse-moi du temps et puis on en reparle demain. Comme ça, je suis sûre que je prépare, en fait, pour ne pas confondre ce que je vais ressentir et ce qui est bien pour l'entreprise. Parce que c'est difficile d'avoir la bonne réaction. Mais c'est un travail permanent. Tous les matins, je fais mon petit rituel pour être en forme, pour que ce soit une belle journée. Et que le soir, je ne rentre ni fatiguée, ni mécontente, pour que ce soit une journée de plus où on a travaillé ensemble.

  • Speaker #1

    On a appris ensemble, on s'est épanouis ensemble.

  • Speaker #0

    Et moi, je pense qu'on peut être dirigeant et être dans l'empathie et être dans la gentillesse. L'un n'empêche pas l'autre, ça n'empêche pas d'être... respecter, je pense qu'on l'est tout autant quand on incarne quelque chose de bienveillant.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai beaucoup de pères qui ne le sont pas, qui pensent qu'il faut mettre le poing sur la table, se faire respecter. Pourquoi avoir peur de ne pas être respecté ? Je pense que quand on respecte, on est plus respecté.

  • Speaker #1

    Totalement d'accord.

  • Speaker #0

    C'est un point de vue.

  • Speaker #1

    En tout cas, je pense que c'est un point de vue qui est important de prendre en compte aujourd'hui parce que, on reparle des générations, c'est vrai que c'est notre sujet, mais les nouvelles générations qui arrivent n'ont pas besoin, enfin c'est même pas un perte de besoin, c'est en fait, n'aiment pas du tout être justement managées par des gens qui sont très contrôlants, qui ne donnent pas forcément... qui ont une certaine façon de manager qui est peut-être très dure, etc. Parce qu'aujourd'hui, eux, c'est tout l'inverse qu'ils ont envie d'avoir. Et donc forcément, ça crée des conflits, des incompréhensions, etc. Donc je partage complètement.

  • Speaker #0

    Alors là, j'ai initié, puisqu'on a beaucoup d'apprentis, je fais des réunions que les apprentis, tout seul. Moi, avec Gaël qui est RH et puis le responsable des apprentis, il n'y a pas d'autre tuteur. Et là, ils se laissent aller et nous disent des choses incroyables que je note et je dis, ben oui, ce point de vue-là, il est très bien. Mais ça nous fait un bien de les entendre parce qu'ils sont Pepsi, parce qu'ils ont un enthousiasme, un regard tellement différent sur l'entreprise. Même si c'est des apprentis qu'on va accompagner, on ne va pas pouvoir tous les embaucher. Mais du coup, ils auront apporté à l'entreprise autant qu'on leur a apporté. Et c'est vraiment quelque chose que je veux que tout le monde ait conscience. Que nous, on passe du temps pour les former, mais qu'eux, ils passent aussi de l'énergie pour nous apporter quelque chose.

  • Speaker #1

    Et on parle aussi des dirigeants. Est-ce que vous auriez aussi une phrase, quelque chose à dire à ces jeunes générations-là qui arrivent ? Parce qu'on dit souvent qu'elles, elles viennent bousculer, mais... Je pense fondamentalement, et moi qui suis dans cette génération-là, je pense fondamentalement que nous aussi, on doit se remettre en question sur certaines choses et qu'on apporte des nouvelles choses, certes, mais il y a certaines remises en question qui sont importantes. Seulement, ce serait laquelle ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je me dirais, on doit tous se remettre en question. Ce n'est pas une question d'âge ni de génération. On parle beaucoup de génération. Moi, je dirais aux jeunes d'aujourd'hui, ayez confiance. Osez avoir de l'enthousiasme, continuez à être dynamique. Dans notre société, je peux comprendre qu'on soit dans la peur, mais osez dire votre point de vue pour nous bousculer et puis qu'on soit dans l'écoute. C'est en échangeant ensemble, sans parler de génération, mais simplement d'être vivant. Je trouve que c'est très bien de comprendre les générations parce qu'on n'est pas... Selon l'époque à laquelle on est, c'est évident que les choses sont différentes et qu'on ne peut pas avoir la même approche. Mais chaque génération, on peut comprendre pourquoi on réagit. Moi, j'étais d'une génération où il faut avoir une carrière et l'essentiel, c'est que tu aies un travail, construire une maison pour la sécurité, parce qu'on était déjà dans la peur de demain. Mais comme aujourd'hui, on ne sait pas ce que sera demain et que demain peut être terminé du jour au lendemain. On ne peut pas avoir cette même vision. Mais alors il faut profiter d'aujourd'hui. Mais qu'est-ce que c'est profiter ? Est-ce que c'est profiter, quand on dit ça, est-ce que c'est du loisir ? Ou est-ce que c'est simplement être au plus près de qui on est, mieux se connaître ? Et moi je dirais aux jeunes d'aujourd'hui, continuez à chercher à être ce que vous êtes, et à vous connaître. Et je dirais aux autres générations, écoutez les jeunes. Écoutez les jeunes, parce que comme tu disais tout à l'heure Sylvie, on a besoin d'être bousculé pour se remettre en question et la jeunesse c'est quand même un sacré dynamisme et on a besoin de votre dynamisme, de votre vision des choses et pour moi c'est ensemble qu'on arrivera à faire des choses exceptionnelles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fort. Merci pour eux, merci pour moi, je l'ai pris pleinement. Donc chouette, merci. On va bientôt finir. Est-ce qu'il y aurait un livre, une rencontre ou une formation qui vous a vraiment marqué dans, alors soit dans votre vie, soit dans votre méthode de management, soit dans vous qui vous êtes, bref, à partager aujourd'hui aux personnes qui nous écoutent ?

  • Speaker #0

    Alors moi, j'ai beaucoup été chamboulée par l'histoire de... de vie de Simone Veil, de sa détermination et de Nelson Mandela. Ces deux personnes qui m'ont inspirée de par leur résilience et leur considération de l'humain. Alors des livres, j'en lis beaucoup sur le développement personnel. Et moi, ce qui me porte aujourd'hui, c'est la formation. Formation sur le management parce que c'est me dépasser. Je pense que le dépassement me permet d'être dans la résilience. Alors des phrases, je pourrais vous en sortir plein puisque c'est... J'adore ça, les petites devises, et j'essaye d'en faire mon quotidien. Mais voilà, je pense que la connaissance, la lecture, la culture nous permet vraiment d'avancer encore plus vite et mieux.

  • Speaker #1

    Et peut-être pour finir du coup cet épisode, c'est quoi vos futurs projets au sein de l'entreprise Desbenois, peut-être dans la manière de manager, etc. Ce seraient quoi vos prochains objectifs ?

  • Speaker #0

    Mon projet, c'est de monter toujours le niveau. pour que les gens réfléchissent, se réalisent. Et puis mon projet, c'est de conduire l'entreprise déjà aux 100 ans, parce que je pense que ce sera une belle réalisation et un remerciement pour toutes les personnes qui ont travaillé ici, pour ma famille qui a conduit l'entreprise à ce qu'elle est là aujourd'hui. Donc ça, c'est mon projet. Mon projet, c'est aussi de continuer à m'épanouir pour... pour passer le relais et passer le relais dans la plus belle sérénité possible et puis de souhaiter qu'il y ait une belle continuation de cette entreprise. Est-ce qu'elle restera familiale ou pas, je ne sais pas, mais le projet, il se construit. Peu importe, l'essentiel c'est qu'on arrive à ce que ce soit un lieu comme une école, où on peut grandir.

  • Speaker #1

    Magnifique. Merci. Les 100 ans sont quand ?

  • Speaker #0

    Dans 3 ans. Ça arrive vite.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas pour ce conférencement.

  • Speaker #0

    Merci pour cet échange et pour la confiance que vous me faites.

  • Speaker #1

    Merci, c'est très inspirant en tout cas.

Chapters

  • Introduction à l'épisode et présentation de Pascale

    00:05

  • Introduction avec Pascale, dirigeante de Tébenois

    00:05

  • Vision du management : bien-être au travail et personnel

    00:11

  • Vision du management et bien-être au travail

    00:11

  • L'importance de la formation et de l'écoute

    00:18

  • Importance de la formation et de la communication

    00:26

  • Allier performance professionnelle et développement personnel

    00:39

  • Allier performance et développement personnel

    00:39

  • Inspiration pour dirigeants et salariés

    01:06

  • Un management humain et inclusif

    01:06

  • Investir dans la jeunesse et le management bienveillant

    01:30

  • Investir dans la jeunesse pour l'avenir

    01:30

  • Réflexions sur les nouvelles générations et le changement

    02:04

  • Empathie et gentillesse en tant que dirigeant

    02:17

  • Conclusion et conseils aux dirigeants et jeunes générations

    38:05

  • Projets futurs et conclusion de Pascale

    44:31

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Description

Dans cet épisode, Pascale Desbenoit partage avec authenticité sa vision du management, où bien-être personnel et bien-être professionnel sont indissociables. Pour elle, un bon manager doit d’abord être aligné et en paix avec lui-même afin d’accompagner efficacement ses collaborateurs.


Elle insiste sur :

  • La communication : se former continuellement pour mieux transmettre et comprendre.

  • L’écoute intergénérationnelle : prendre en compte les opinions et les attentes des nouvelles générations.

  • Le développement personnel : travailler sur soi est indispensable pour être bien et permettre aux autres de l’être également.

À travers son témoignage, Pascale démontre qu’il est possible d’être dirigeant tout en restant profondément à l’écoute de ses salariés et de leurs besoins. Elle prouve qu’allier performance et humanité est non seulement possible, mais constitue une véritable richesse pour l’entreprise.


La société Desbenoit devient ainsi un lieu d’épanouissement et de croissance pour ses collaborateurs, une véritable école de vie et de prospérité partagée.


Un épisode inspirant pour les dirigeants en quête d’un management plus inclusif et bienveillant, comme pour les salariés désireux de travailler dans une entreprise qui fait sens.


Le site web de la société Desbenoit ici.


Musique libre de droit : Musique libre de droits Fredji - Happy Life


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'ai eu la chance d'interviewer Pascale, dirigeante de la société Tébenois. Elle nous partage sa vision du management, où bien-être au travail et bien-être personnel sont intimement liés. Avec beaucoup d'authenticité, elle rappelle qu'un bon manager, c'est avant tout quelqu'un qui est bien avec soi-même. Pascale met en lumière l'importance de la formation pour mieux communiquer, l'écoute des nouvelles générations et le travail sur soi. comme clé d'un management à la fois inclusif et bienveillant. Elle nous montre qu'il est tout à fait possible d'être chef d'entreprise tout en étant profondément attentif aux besoins de ses collaborateurs. À travers son parcours, Pascal prouve qu'allier développement personnel et performance professionnelle est non seulement possible, mais aussi enrichissant pour toute l'entreprise. Sa vision fait de Desbenois une véritable école de croissance et d'épanouissement. pour chacun de ces salariés. Je dois bien le dire, cet épisode m'a profondément inspiré et je suis certaine qu'il parlera autant aux dirigeants en quête d'un management plus humain qu'aux salariés qui aspirent à travailler dans une entreprise qui leur correspond vraiment. Je vous laisse maintenant découvrir cet échange passionnant et transformateur. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Donc si on veut que nos entreprises soient pérennes et perdues, il faut investir dans la jeunesse. Pas manager du jour au lendemain et sans boîte à outils, c'est très difficile. Donc déjà, moi, il faut que j'ai la boîte à outils pour que les autres aussi se forment. C'est une question existentielle, de se sentir bien, que ce soit au travail ou ailleurs. C'est difficile le bien-être parce que moi, j'incite les gens à voir leur rythme de travail. Donc ici, on embauche de 7h à 9h. Est-ce que se consacrer tout le temps au travail et faire des heures, des journées de 12 heures, est-ce qu'on est bon après ? Donc ça nous buscule parce que c'est fatigant. Donc c'est pour ça qu'il faut toujours travailler notre énergie pour être en forme et pour que les mouvements dans les entreprises ne soient pas une pénalité mais une force. Et moi je pense qu'on peut être dirigeant et être dans l'empathie et être dans la gentillesse. Ça n'empêche pas l'autre, ça n'empêche pas d'être respecté, je pense qu'on l'est tout autant. Je dirais... aux jeunes d'aujourd'hui, ayez confiance. Osez avoir de l'enthousiasme, continuez à être dynamique.

  • Speaker #0

    Bonjour Pascal. Déjà pour commencer cet épisode, est-ce que vous pourriez vous présenter un petit peu en quelques mots, de la manière dont vous le souhaitez ?

  • Speaker #1

    Moi c'est Pascal, je suis avant tout une femme déterminée qui est mère de trois garçons. Je suis très fière qu'il y ait des échanges et cette expérience d'être maman m'a permis de grandir, de m'épanouir et certainement d'être aussi celle que je suis aujourd'hui. Je suis dirigeante d'une entreprise familiale. J'ai beaucoup aimé ce cheminement dans ma vie, de faire les choses par étapes. J'ai toujours été attirée par la gestion des petites et moyennes entreprises. J'ai choisi ma formation par rapport à ça, certainement entraînée par un père tellement passionné qu'il a été passionnant et qui nous a embarqués dans cette aventure, en tous les cas, entrepreneuriale, vraiment basée sur l'humain. Mais je crois que le fil conducteur de ma vie, c'est l'humain, c'est... grandir avec les autres et apprendre avec les autres.

  • Speaker #0

    Très chouette, très beau, très belle présentation. Peut-être qu'on pourrait repartir aussi de votre papa, parce que du coup, il a un rôle essentiel, et notamment dans l'entreprise aussi que vous dirigez aujourd'hui. Papa, du coup, c'est le fondateur de Desbenois ?

  • Speaker #1

    Non, c'est son père, Claudius Desbenois, qui a fondé l'entreprise. Et mon père est rentré très très jeune dans l'entreprise. Il a eu un père très autoritaire. Et lui, il s'est construit grâce à tous les réseaux, en fait, entrepreneurial. Il a commencé par la JOC, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, et puis après, il a été dans tous les réseaux qu'on connaît aujourd'hui, et ça l'a fait grandir. Alors, c'est vrai que je parle beaucoup de mon père, mais je pourrais parler de mes parents, puisque j'avais une mère qui était beaucoup dans la connaissance. Donc, ils ont fait beaucoup de développement personnel, tous les deux. Et j'avais une mère qui avait un... une belle personnalité puisqu'ils ont eu sept enfants et au départ ma mère a beaucoup aidé mon Mon père dans l'entreprise, il faisait ensemble. Quand les salariés ne savaient ni lire ni écrire, c'est ma mère qui donnait des cours de français pour les aider au moins à passer le code, pour passer le permis de conduire, etc. Et quand ma mère a décidé de moins travailler pour s'occuper de ses enfants, ils ont décidé que mon père lui verserait un salaire pour qu'elle ait son indépendance financière. Donc des parents nés en 1920-1922 et avec un tel état d'esprit, on est nés dans cette ambiance-là. Pas de différence entre filles et garçons, que ce soit aussi bien pour boire le Dijon, fumer le cigare ou pour faire les travaux quotidiens, c'était dès le départ en fonction de nos appétences. Et moi j'ai été élevée dans cette ambiance-là, fais ce qui te fera le plus grandir, t'épanouir pour que là où tu auras de l'appétence, c'est là où tu seras la meilleure en fait, et tu pourras exceller. Donc voilà, et c'est ce qui m'anime aujourd'hui et ce que j'ai envie. que les gens vivent en fait.

  • Speaker #0

    C'est magnifique parce que du coup, à cette époque-là, beaucoup de personnes n'étaient pas ouvertes à ces sujets et pourtant, eux ont peut-être un peu bravé les montagnes.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Et Mme Berne disait toujours, l'entreprise, c'est la jeunesse. Donc, si on veut que nos entreprises soient pérennes et perdures, il faut investir dans la jeunesse. Donc, c'est pour ça qu'il a... Je pense aussi qu'il voulait être dans l'enseignement. Mais il a beaucoup œuvré pour la formation. Donc l'annexe du CFA du bâtiment s'appelle Jean Desbenois, en son hommage par rapport à son investissement. Et lui, quand un jeune rentrait, vraiment, il accompagnait pour qu'il ait de la formation. Il fallait, et aujourd'hui, on consacre un grand budget dans la formation. Il faut que les gens se forment, mais à n'importe quel âge. Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on se forme. À 50 ans, on se forme encore. À 60 ans, on se forme encore. Et mon père nous disait toujours, on apprend jusqu'à son lit de main. On est là pour apprendre et nous on fait des bilans professionnels où les gens demandent des formations et il n'y a jamais de refus sur les formations. Après quand ils veulent une formation, il faut qu'ils la cherchent, il faut qu'ils la trouvent et nous on la connaît. Et ce n'est pas forcément des formations techniques parce que formation sécurité c'est obligatoire donc tout le monde le fait. Formation technique c'est leur passion mais après formation de développement personnel, on a mis ça en place il y a 8 ans dans l'entreprise, c'est important de mieux se connaître. de mieux connaître l'autre pour être mieux en fait et pour mieux communiquer.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'est vraiment au cœur pour le coup de la société des Benoît, c'est aussi ce côté…

  • Speaker #1

    Et puis on est quand même une entreprise de prestation de service, donc si on n'est pas dans l'écoute de nos clients, il faut vraiment qu'on analyse le besoin de nos clients pour mieux y répondre. Donc si on n'écoute pas…

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en quelques mots, vous pouvez nous dire justement le cœur d'activité de l'entreprise des Benoît ? Qu'est-ce qu'elle fait au quotidien ? C'est quoi sa mission ?

  • Speaker #1

    Son travail.

  • Speaker #0

    Son travail, son sens.

  • Speaker #1

    Donc c'est le chaud et le froid, c'est donc du chauffage et du rafraîchissement, aussi bien pour tous les clients qui veulent travailler avec nous. En fait, nous, on travaille pour le territoire, donc à 40 kilomètres de l'entreprise, aussi bien à Charlieu qu'au Coteau. Et on fait aussi bien de l'installation, de la maintenance et du dépannage. Donc pour nous, c'est important que celui qui installe pense à celui qui va maintenir l'installation pour que ça se fasse le plus possible. Nos clients, c'est aussi bien des particuliers, du tertiaire, de l'industrie, aussi bien pour le public que pour le privé.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et aujourd'hui, du coup, vous avez combien de salariés chez Desbenins ?

  • Speaker #1

    Donc, sur le coteau, on en a 49 et on en a 16 sur Charlieu. Et puis, on a des intérimaires et des sous-traitants qui font partie aussi de l'entreprise.

  • Speaker #0

    D'accord. Et du coup, j'ai mis à visualiser.

  • Speaker #1

    Excusez-moi. Et on a aussi 14 apprentis aujourd'hui.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Donc, ça fait une belle équipe à manager.

  • Speaker #1

    Une belle équipe à manager.

  • Speaker #0

    On en a parlé, vous nous l'avez dit aussi. Vous êtes quand même... passionnée par tout ce qui touche au développement personnel, aux nouvelles méthodes de management, etc. Vous pouvez nous dire quelques méthodes que vous avez mises en place dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, ma première méthode, c'est de me former moi, déjà. Parce qu'on ne devient pas manager du jour au lendemain et sans boîte à outils, c'est très difficile. Donc déjà, moi, il faut que j'ai la boîte à outils pour que les autres aussi se forment. Donc, qu'est-ce qui a été mis en place ? C'est la communication, l'expression. Avant tout, que chaque personne puisse contribuer à l'organisation de l'entreprise et de dire ce qui leur paraît bien, ce qui leur paraît amélioré. Donc, toutes les semaines, il y a des réunions sur les chantiers pour améliorer. En fait, on fait un point bilan sur ce qui va et ce qui ne va pas. Toutes les méthodes de travail sur lesquelles on... enfin, sur toutes les méthodes de travail qu'on a mis en place. et le but c'est de chercher les pistes d'amélioration. Qu'est-ce qui va, qu'est-ce qui ne va pas ? Mais après on ne s'arrête pas là, et après on travaille sur ces pistes d'amélioration. Il ne faut pas que ce soit que de l'expression, il faut qu'il y ait de l'action derrière. Donc c'est pour aller toujours vers le mieux, en fait, pour mieux travailler ensemble. C'est très difficile de travailler ensemble, donc il faut qu'à l'intérieur de l'entreprise, on puisse bien travailler pour qu'après, quand on est sur les chantiers avec les autres corps de métier, ça se passe bien et qu'on ait l'habitude. de tenir nos engagements, d'exprimer quand ça ne va pas, mais sans en faire une affaire personnelle, parce qu'il faut absolument écouter sans être blessé et trouver des solutions ensemble. Et on s'aperçoit, et ça je l'entends de plus en plus dans l'entreprise, que le fait de réfléchir ensemble, de trouver des solutions ensemble, tout le monde y trouve son compte et contribue à ce que ça se passe bien. Donc du coup, les gens sont... plus satisfaits parce qu'ils ont contribué. Donc, ce n'est pas une tête pensante qui a réfléchi pour eux, c'est chacun réfléchit ensemble. Le but, c'est de réfléchir ensemble.

  • Speaker #0

    Très beau. Franchement, ça fait plaisir d'entendre ce que vous dites et d'entendre ces sujets-là qui sont super bien traités en entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, ce qui m'a amenée à ça, c'est de dire que quand on prend une décision et qu'on l'impose, ça ne marche pas. Quand on co-construit ensemble, mais après, on n'a plus besoin de... de se mettre pour la mise en place. Ça coule de source, on le décide ensemble, donc on le fait ensemble. Et c'est ça, toute la différence de ce collectif. Alors, on parle de collaboration, de management participatif, mais moi, c'est même pas du participatif, c'est de faire ensemble, quoi. C'est pas participer, c'est contribuer à son travail au quotidien. Et on est tous différents, et quand on a un projet commun, eh bien, on l'organise ensemble.

  • Speaker #0

    Et on va au bout des choses. ensemble.

  • Speaker #1

    Et on gagne ensemble ou on perd ensemble. Mais au moins, on a tous contribué. Et le but, c'est de ne pas attendre que les choses arrivent. Il faut le construire. C'est le chemin qui compte. Quel que soit le chemin, on a mis tout ce qu'il fallait pour réussir. Et je pense que on perd moins en faisant comme ça.

  • Speaker #0

    Tellement, tellement. Et c'est vrai que on a eu la chance tout à l'heure avec Sylvie, mon associée, de... de visiter l'entreprise et je peux le dire, c'est vrai que c'est assez bluffant. Il y a des tableaux où chacun est inclus, il y a des citations magnifiques de partout. On sent qu'il y a vraiment cette cohésion tous ensemble. Tout le monde a l'air d'être serein et d'ailleurs ça fait partie des valeurs, bienveillants, etc. Et je pense que le travail est bien réussi. En tout cas, de ce qu'on voit, nous, là, le job est bien fait, donc bravo.

  • Speaker #1

    Merci. Alors, il y a deux jeunes qui sont venus récemment et on leur proposait le même taux horaire d'une autre entreprise. Donc, j'ai été les voir, je fais « mais pourquoi vous venez chez Desbenois en fait ? » Ils nous ont dit « on a été bien accueillis, on a été intégrés. Chaque personne qui vient dans l'entreprise n'embauche pas le premier jour. On leur demande de venir la semaine avant. » pour leur faire visiter l'entreprise, pour leur faire connaître les personnes, pour qu'il y ait une première rencontre, pour pas que le premier jour où on embauche, on a le corps qui tremble ou on n'est pas à l'aise parce qu'on ne sait pas où on va. On va peut-être attendre une heure avant qu'il y ait quelqu'un qui nous prend en charge. Comme ça, ils savent, ils sont intégrés le plus possible. Ils ont un par un, un référent pour les aider. Ils nous ont dit cet accueil, on a l'impression d'être important. Et d'être reconnus dès le départ et cet accueil, ils nous ont dit, on n'a pas connu ça dans les autres entreprises pour lesquelles on a postulé et c'est ce qui a fait la différence. Et puis après, l'outillage, tout de suite, on leur a demandé ce qu'ils avaient besoin et c'est cette considération qui fait la différence. Et trois semaines ou un mois après leur intégration, on leur fait faire un rapport d'étonnement parce qu'on veut savoir ce qu'ils ressentent, qu'est-ce qui est bien chez des Benoît et qu'est-ce qui n'est pas bien. Parce que quand on arrive, on a les yeux tout neufs et on peut avoir suffisamment de recul pour nous dire, ça on a trouvé ça bien, mais ça franchement, on trouve ça pas trop bien. Et du coup, pour nous, ça nous apporte et puis on apprend avec eux.

  • Speaker #0

    C'est beau et justement parce que c'est vrai que quand des nouvelles personnes arrivent, ils apportent un regard neuf et donc leur expérience aussi passée. Et en même temps, leur vision du futur. Et donc, c'est chouette de pouvoir accueillir ça et de prendre ça en considération. Et j'imagine qu'ils soient jeunes ou moins jeunes. Pour le coup,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de différence.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de différence. C'est chouette. Et justement, on parlait de bien-être au travail, etc. On en parle beaucoup. Comment vous mesurez la satisfaction de vos salariés ? Et vous le remontez, ça, qu'ils sont bien dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors maintenant, c'est un mot que je mets entre guillemets, le bien-être au travail. Parce que ce n'est pas le bien-être au travail ou le bien-être à la maison, c'est une question existentielle, de se sentir bien, que ce soit au travail ou ailleurs, c'est difficile le bien-être. C'est un mot qu'on utilise. Et moi, je souhaite que ceux qui travaillent ici se sentent bien. puissent s'exprimer, puissent communiquer. Donc moi ce qui est important pour moi c'est l'ambiance, c'est la solidarité, c'est être bien avec ses collègues, pouvoir prendre un temps dans la journée. Alors quand j'ai mis en place le Café Working, donc il y avait café, il y avait Working, quel était le message en fait de la direction ? Au début il n'y avait même pas de lumière donc on allait au Café Working mais on n'osait pas trop. Et on le faisait un petit peu en cachette alors qu'avant ça se faisait bien mais au bar ou ailleurs. Et je me suis dit c'est gagné le jour où les gens étaient au café working et m'appelaient Pascal viens prendre le café avec nous. Et je me suis dit non seulement il se cache pas mais en plus il m'invite. Et pour moi c'était un cadeau de dire on peut parler, on peut parler avec toi. Donc moi c'est ça, c'est pas du... alors le bien-être je trouve que c'est très difficile. Mais c'est se sentir à l'aise pour être et être soi et être dans l'écoute de l'autre.

  • Speaker #0

    Et on sent que, notamment, être à l'écoute de l'équilibre de chacun. Et c'est vrai que nous qui travaillons dans les générations, sur le côté multigénérationnel, on ressent que la génération qui arrive, qui est là en entreprise, a un besoin d'équilibre pro-perso qui est essentiel. Pour elle, aujourd'hui, il n'y a pas forcément de distinction entre... le travail et la vie à côté, tout est mélangé et ça permet du coup de s'épanouir de chacun des deux côtés. Et là, on le sent que c'est pris en considération, que les personnes viennent au travail, mais viennent s'épanouir aussi au travail, apprendre, transmettre. Vous nous avez dit aussi tout à l'heure qu'ils pouvaient prendre un apprenti s'ils le voulaient, mais du coup qu'il y avait toute cette partie transmission derrière. Donc ils ont aussi tout un... tout un parcours derrière de travail, de développement personnel aussi eux-mêmes par leur formation, par la transmission qu'ils font. Et du coup, ça leur permet de s'épanouir pleinement dans leur travail. Donc c'est chouette.

  • Speaker #1

    Ce que je remarque, c'est qu'on a été quand même formaté. Il faut embaucher à l'heure, il ne faut pas mettre les mains dans les poches, il ne faut pas la casquette à l'envers, il faut avoir 8h-midi, 2h-6h, des journées régulières. Donc il y a beaucoup de discussions par rapport à ça. Parce que moi, j'incite les gens à voir leur rythme de travail. Donc ici, on embauche de 7h à 9h, en fonction de sa vie personnelle. Il y en a qui sont plus du matin, plus du soir. Du moment que... Alors c'est sûr, quand on va chez les clients, on doit respecter l'horaire des clients. Mais le reste, les congés et autres... Mais c'est très difficile parce que certains nous disent, enfin des anciens nous disent, on n'a pas été habitués. Mais je dis, est-ce que ça vous dérange ? Est-ce que ça me dérange que les gens arrivent à l'heure qui leur convient le mieux ? Puis quand on réfléchit, finalement ça ne dérange pas.

  • Speaker #0

    Et le travail est fait en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Après il y a un jeune qui vient me voir et qui me dit « oui, moi je vais vous dire, je garde ma casquette, je suis en train de perdre mes cheveux » . Il n'y a pas de souci par rapport à ça. On ne va pas juger les gens par rapport à… Mais c'est un accompagnement parce que les anciens, pour eux, c'était un manque de respect. Et je dis mais il faut évoluer, il faut apprendre avec eux et je crois qu'aujourd'hui cet équilibre, cette recherche de sens entre la vie personnelle, la vie pro, est-ce qu'ils n'ont pas raison ?

  • Speaker #0

    Est-ce que se consacrer tout le temps au travail et faire des heures, des journées de 12 heures, est-ce qu'on est bon après ? Est-ce que si on n'a pas, on ne fait pas un peu de sport, de musique, de ce qu'on aime, est-ce qu'on n'est pas meilleur au travail ? Est-ce qu'il ne faut pas travailler moins longtemps et mieux ? Donc on a des grosses discussions des fois au bureau d'études, on ne demande pas aux gens d'être présents pendant 8 heures, mais d'être bons dans ce qu'ils font, de donner le meilleur d'eux-mêmes, alors peut-être que 6 heures ça convient. Et aujourd'hui, on donne la possibilité de ne pas travailler les vendredis ou vendredi après-midi ou de prendre au moins des après-midi. Mais c'est une révolution. Quand on donne même la possibilité aux gens de le faire, on sent qu'on les déstabilise parce qu'ils n'ont pas eu l'habitude. On leur a demandé jusqu'à maintenant de faire des heures. Mais moi, je veux que les heures soient efficaces, elles soient performantes. Donc, ce qu'on veut, c'est qu'ils soient bien au travail pour... Pour performer, en fait. Donc, je pense qu'il faut vraiment écouter les jeunes par rapport à ça. Parce qu'il ne faut pas tomber dans des excès, mais il y a des choses à apprendre. Vraiment, il y a des choses à apprendre. Parce qu'on n'est pas toujours... On a tellement été formaté que là, on se sent un peu chamboulé quand on entend tout ça. Mais je pense que l'avenir de nos entreprises, c'est vraiment les nouvelles générations qui arrivent. Alors, eux aussi, ils ont à se remettre en question. Il n'y a pas d'âge pour se remettre en question. Mais il faut aussi comprendre qu'il ne faut pas attendre demain pour agir. Il faut vraiment agir aujourd'hui et rentrer dans un équilibre qui convient à chacun, mais ce n'est pas demain.

  • Speaker #1

    Tellement, tellement d'accord. Et si on a des chefs d'entreprise qui sont en train de se poser la question aujourd'hui de passer à ces nouvelles méthodes, c'est quoi la confiance que vous leur partagerez ? Ou j'aime pas forcément dire le conseil parce que chacun prend ce qu'il a à prendre, mais... C'est quoi le retour ou la phrase que vous auriez envie de leur dire aujourd'hui ? Parce que nous on voit, on en accompagne beaucoup et ça leur fait peur en fait cette révolution. Oui, ça fait peur. Ils ont peur de la productivité, ils ont peur de perdre en efficacité.

  • Speaker #0

    Après c'est normal parce que d'avoir peur, on a une pression, on veut réussir. On veut conduire l'entreprise vers la performance et des fois on se focalise sur cette performance, sur la rentabilité des heures. On parle des coûts cachés, on parle des heures perdues. Et moi je pense que si on veut vraiment réussir, il faut cesser d'avoir peur et avoir confiance et être vraiment dans l'écoute pour se rassurer les uns les autres. C'est en marchant ensemble qu'on y arrivera. Je pense que l'avenir des entreprises, je me pose beaucoup de questions par rapport à ça, parce que nous aujourd'hui on a embauché des gens qui sont restés 45 ans dans l'entreprise. Demain ce ne sera pas le cas. Et je pense que vraiment s'il y a un socle dans nos entreprises, vraiment de managers, de gens qui vont faire la stabilité de l'entreprise, on n'a pas besoin d'être nombreux, mais qui au moins... 5-6 personnes de vraiment solides, si on incarne vraiment l'ambiance, si on incarne cette volonté de construire ensemble, ce management, si les personnes qui sont autour tournent, s'il y a des va-et-vient, il y a des personnes qui partent, il y en a d'autres qui arrivent, si le socle est solide, on en ferait une richesse et rien ne changera. C'est-à-dire que ça ne va pas déstabiliser l'ambiance et l'organisation de l'entreprise qui doit être ancrée. Elle va certainement évoluer. parce qu'elle ne peut pas rester figée, mais si ce socle est là, même si les jeunes viennent pour 3-4 ans, on va en profiter pendant 3-4 ans. Et il y en a d'autres qui vont arriver. Et il faut qu'on s'habitue à ce changement qui va nous faire grandir. C'est sûr, il ne faut pas qu'on en ait peur, il faut qu'on se dise à chaque arrivée, ça va être une opportunité. Et à chaque départ, ça va être une opportunité. Et moi aujourd'hui, quand des personnes me disent qu'elles veulent partir, voyager et tout, et bien... Je les accompagne à partir de l'entreprise, mais que ça ne soit pas une défaite, ce n'est pas un échec. Donc, il y a toujours un débrief, pourquoi la personne part, et puis on communique et on fait le départ comme on fait l'arrivée. Pour que ça soit, se dire qu'il faut en faire une opportunité. Alors, c'est vrai, c'est à chaque fois une remise en question, il faut reformer, c'est pas facile de former. Mais quand on forme quelqu'un, c'est un investissement. Mais ça nous apprend, parce que la personne, elle va poser une question qu'on n'aurait pas pensée, et se dire, ben oui, c'est vrai, pourquoi on fait ça ? Et alors, interdit de dire on fait ça parce qu'on le fait depuis des années. et c'est là où on se dit, on fait ça parce qu'on y croit parce qu'on a cette conviction, mais c'est vrai qu'on pourrait peut-être faire autrement. Donc ça nous bouscule parce que c'est fatigant. Donc c'est pour ça qu'il faut toujours travailler notre énergie pour être en forme et pour que les mouvements dans les entreprises ne soient pas une pénalité, mais une force. Et je pense que si on change notre regard et qu'on se dit, ce n'est pas un échec, c'est pas... Avant, on comparait une entreprise à son turnover. Demain, non, ce n'est plus un indicateur. Ce n'est plus un indicateur.

  • Speaker #1

    Ça fait partie du job en fait. On va transmettre, on va les sortir pour faire revenir.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Il y a un jeune qui m'a dit, moi je suis passionné de ski et je veux faire les stations de ski à 6 mois. J'ai dit, on en profitera les 6 autres mois. Et les gens me disent, mais tu acceptes ça Pascal ? Il me dit, oui, ils vont perdre en performance.

  • Speaker #1

    Non, ils sont super efficaces sur les 6 mois où ils sont en fait.

  • Speaker #0

    Si c'est leur chemin de vie. Peut-être qu'ils vont le faire un an, deux ans, peut-être qu'ils ne vont pas y trouver leur compte, mais nous profitons-en. S'ils nous accordent six mois, ils nous accordent six mois. Et ça, vraiment, je pense que ça bouscule, c'est vrai, ça bouscule. Mais moi, ça ne me choque pas. Ça ne me choque pas parce que je me dis qu'il faut qu'on soit agile, il faut qu'on s'adapte et il faut qu'on profite des gens qui veulent travailler avec nous.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et j'ai envie de revenir sur le socle dont vous avez parlé. parce que je pense que c'est effectivement essentiel, le socle de l'entreprise, les personnes qui sont là et qui permettent aussi tout le reste dans le découlé et de bien fonctionner. Combien de temps vous avez mis pour créer ce socle ?

  • Speaker #0

    Alors, il est encore en construction.

  • Speaker #1

    Il n'est pas une question piège, c'est juste pour montrer...

  • Speaker #0

    Il est encore en construction, et bien il faut... Alors, ça fait cinq ans que je lui parle de ce socle. Donc c'est quelque chose, c'est comme dans une famille, c'est des gens où on se nourrit ensemble, qui partagent les valeurs. Et je dirais que c'est les gens que je sens, j'allais dire solides, mais les plus ancrés déjà dans leur expérience de vie. Et moi je suis porteuse de ce socle. Et c'est pour moi, c'est des gens que je pense qu'ils vont rester dans l'entreprise beaucoup plus longtemps parce que pour eux, c'est un lieu d'apprentissage. C'est un lieu où ils sont plus dans la réalisation de soi. Et alors, moi, je constate qu'on a des cycles. Moi, j'en ai aussi. Tous les sept ans, on a besoin de se challenger à nouveau. Donc, c'est des gens qui ont cette connaissance-là, qui ont cette formation-là. et qui se connaissent. Là, il y a un manager qui est venu me voir et me dit « Là, je suis en fin de cycle. Donc, il va falloir que je me nourrisse à nouveau pour repartir. » Donc là, ça fait trois mois qu'on travaille avec lui. Pour moi, c'est un socle de l'entreprise, mais on travaille avec lui sur cette fin de cycle et le début d'un nouveau. Et rien n'est jamais acquis. Rien n'est jamais acquis, mais moi, j'ai besoin de... de sentir autour de moi 7-8 personnes sur lesquelles il y a un ancrage. Et l'ancrage est porteur des valeurs de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et ils sont OK avec le fait de vous en parler justement quand il y a ces fins de cycle, pour pouvoir s'améliorer ou changer ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on a un coach dans l'entreprise. Donc on travaille avec ce coach. Les formations se font depuis 7 ans avec cette personne. Ça s'appelle des POP. Pop chef d'entreprise, pop manager, ce n'est pas forcément dans l'entreprise, ça peut être aussi avec d'autres entreprises. Donc on a fait beaucoup sur la Loire, beaucoup sur le Rouen et sur la Loire. Et c'est des lieux d'apprentissage et c'est des lieux où on apprend justement les cycles, où on apprend à se connaître. Et du coup, ça favorise l'échange et on fait des séminaires du socle en fait. D'accord. Et dans ce socle, il y a des anciens de l'entreprise et puis il y a Thibault et Martin, mes fils qui viennent de rentrer. Donc évidemment, ça nous chamboule parce qu'ils ont un autre regard sur l'entreprise. Mais qu'est-ce que c'est ? Moi, ça m'enthousiasme parce que c'est un dynamisme, c'est un autre regard qu'ils portent sur l'entreprise que je trouve très dynamique. Et du coup, cette coach, elle est présente quand on a un souci professionnel ou même personnel. On peut échanger avec elle. Et là, on vient de lancer en septembre les pop communications. Donc, il y a 30 personnes qui se sont inscrites, mais de façon volontaire.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a des groupes qui se sont faits. Donc, il va y avoir cinq rencontres, cinq matinées. Et là, je pense que ça va... aussi nous permettre de monter d'un cran. En fait, ce que je m'aperçois, c'est que moi j'entendais quand je suis arrivée, c'est les gars du bâtiment, on est comme ça, un peu comme les Auvergnats, on ne changera pas, et je me suis dit, non, les gars du bâtiment sont des gens intelligents, qui réfléchissent, ils sont ingénieux dans l'organisation de leur travail, et il n'y a aucune raison qu'ils ne soient pas ingénieux dans leur communication. Mais il n'y a pas eu de formation par rapport à ça. Donc, si on forme les gens, ils ont été formés techniquement, ils excellent. Donc, formés en communication, ils vont exceller aussi. Mais il faut qu'on incarne tous cette volonté de vouloir communiquer ensemble. Et ça, eh bien, on passe beaucoup de temps à faire des débriefs, à échanger. Alors, j'entendais au début, oui, si on ne fait que des réunions, on ne va pas pouvoir travailler et tout ça. Puis, on s'aperçoit que ce n'est pas des réunions, c'est simplement, on échange. Ce matin, il y avait un problème de planning. On est venu m'en parler. Je dis « Attends, on va aller en parler, on va trouver des solutions. » En deux minutes, c'était réglé. Simplement parce que les choses se disent. Et oser dire, oser… et que le socle ose par leur façon d'être, d'incarner. C'est un sacré job parce que ça… Quand les personnes, des fois, viennent me parler… de quelque chose qui leur dérange, je leur dis « Et t'en as parlé ? T'as osé dire ? » Et la première réponse, il me dit « Ben non, c'est la première chose de faire. Ose dire, va lui parler, va lui dire comment tu vois les choses. » Et après, il me dit « Ben oui, c'est vrai, c'est simple en fait. » Et plus on prend l'habitude de se dire les choses, et plus on est moins dans ces sentiments où on se sent diminué, où on se sent blessé. Et après, moi, le but, c'est de pouvoir le dire à nos clients, de le dire à nos architectes, de pouvoir leur dire comment on voit les choses. Et dans le but de travailler ensemble et d'une belle organisation, sans parler de diplôme, de niveau, de hausse, mais voilà, on est là pour œuvrer ensemble.

  • Speaker #1

    Un vrai collectif soudé. Un vrai collectif. je trouve ça chouette et je trouve que vous mettez bien en avant le fait que derrière Bah c'est des formations, c'est du temps, c'est du travail et c'est pour ça que je vous ai posé cette question, c'est que des fois beaucoup pensent que ça va se faire un peu du jour au lendemain ou que ça va être vite etc. Mais non, l'humain est au centre, il a besoin de se former, de se challenger, il y a des révolutions en fait derrière qui sont quand même là. Et c'est intéressant parce qu'on le voit bien ici, c'est que bien sûr que quand on arrive comme ça on a l'impression, c'est vrai que c'est beau, tout le monde s'entend bien etc. Mais derrière il y a un énorme travail qui a été fait. qui est encore fait et qui sera fait encore dans les mois et années à venir. Oui,

  • Speaker #0

    c'est un travail de fourmi, c'est tous les jours. Et quand je vois, quand on célèbre des événements, l'engagement des personnes, leur investissement, quand ils lâchent prise, c'est là où on voit qu'il y a eu un pas de fait. Je m'aperçois que quand il y a cette cohésion d'équipe, dans ces événements qui sont hors professionnels, on s'aperçoit qu'on a avancé ensemble.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a justement un événement ou un retour d'un collaborateur qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    J'en ai beaucoup, des retours. Quand notre collaboratrice a été arrêtée, elle m'a dit « mais j'avais hâte de revenir à l'entreprise » parce que je m'aperçois vraiment que c'est ma deuxième famille. On prend soin de moi, moi je prends soin des autres. Là, on a fait un départ à la retraite, l'hommage du salarié qui part et qui rend hommage à tous ses collègues. Moi, je suis touchée quand les gens ont les larmes aux yeux. Je trouve que des témoignages, on en a beaucoup. On a beaucoup de témoignages de clients aussi qui nous disent, quand Quand les techniciens arrivent avec la banane, le sourire, la pêche, et bien tout de suite on est rassuré, on se dit, il va bien travailler parce qu'il est bien. Une entreprise de prestation, si les gens ne sont pas bien, ils ne peuvent pas donner le meilleur d'eux-mêmes. Donc c'est vrai qu'on passe du temps, c'est vrai qu'il y a des fois où je me dis, mais où on va en prenant ce temps-là, ce temps du café working ? Et je me dis non, ce n'est pas du temps perdu, parce que c'est pour être... pour être mieux, pour travailler mieux. Et on voit dans le regard des personnes que le bonjour du matin, il est important. Et quand on pose la question « comment ça va ? » , il faut savoir écouter la réponse. Parce que si c'est une habitude, eh bien, pose pas la question, quoi. Et moi, maintenant, on me dit, et toi, Pascal, comment tu vas ? Je dis, ah bon, vous faites attention comment je vais, moi aussi. Et là, c'est cadeau, quand même. Parce que ça les intéresse aussi. Moi, ça me fait plaisir, parce que j'attends pas ça, en fait, mais je me dis, ah, quand même.

  • Speaker #1

    Mais ça fait plaisir, parce que souvent, quand on est manager ou dirigeant d'entreprise, on... On se donne beaucoup pour les salariés, pour l'entreprise, etc. Mais finalement, nous-mêmes, des fois, on se sent un peu seul dans son rôle.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et justement, comment vous le gérez, ça ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je ne me sens pas seule, en fait. Je me sens bien entourée. Je me sens... Je sens des gens engagés qui ont envie que les choses avancent. Et je ne sens pas cette solitude. Bon, c'est sûr, quand il faut prendre une décision... Moi j'essaye de l'apprendre d'être le plus juste et je suis au service de l'entreprise. Donc j'essaye d'être au service quand même de nos clients en premier, parce que je veux qu'ils soient contents, satisfaits. Et on ne fait pas une installation pour le jour J, on fait une installation pour qu'elle dure dans le temps et qu'on la maintienne. Mais moi j'ai besoin aussi d'y trouver mon compte, c'est aussi ça. Donc moi si je suis bien... Je donne la permission aux autres d'être bien. Et quand il y a une décision à prendre, j'aime bien avoir plusieurs avis. Et c'est après que je puis... Mais c'est vrai qu'il y a des décisions que j'ai prises que j'aurais préféré en prendre d'autres. Mais je les fais pour l'entreprise.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous rend le plus heureuse dans votre rôle de dirigeante d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Cette chance que j'ai de pouvoir accompagner, coacher. de pouvoir faire les choses en fonction de qui je suis, et c'est un cadeau. Et on ne s'en rend pas compte parce qu'on dit, oui, dirigeant, c'est sûr, on a une pression, on peut tout perdre demain, on peut rater, on peut faire les mauvais choix, mais en tous les cas, moi, sans pression, je me donne la mission de donner le meilleur de moi. Et que je sois ici ou que je sois en famille ou avec mes amis, je suis aussi bien. C'est vrai que quand c'est des journées à problème, je me dis que c'est une opportunité pour grandir et essayer de t'en sortir le mieux possible avec le plus de grâce et le moins de stress possible. Donc je pense que si j'ai un conseil à donner aux dirigeants, je ne sais pas si on peut donner des conseils, c'est de prendre soin d'eux en fait. De prendre soin de soi, de faire plein de choses pour être bien tout le temps. J'en discutais avec un... Un collaborateur ce matin, je me disais, mais on ne peut pas être un jour bien, un jour pas bien. Il faut essayer de trouver pour être serein tout le temps. Mais quand on arrive à dire quand ça ne va pas, on a la bonne réaction au bon moment. Et on évite de s'énerver, de crier. Même avec un client, moi quand j'ai un client non satisfait au téléphone, je l'écoute. Et je suis vite dans l'empathie parce que je comprends et puis après on cherche des solutions. Et c'est pareil avec tout le monde. Alors, c'est vrai que je suis bousculée. Je suis souvent bousculée, mais je leur dis, bon, on va se poser. Et puis, il y a des fois, j'essaye de ne pas avoir des réactions à chaud. Je dis, écoute, laisse-moi du temps et puis on en reparle demain. Comme ça, je suis sûre que je prépare, en fait, pour ne pas confondre ce que je vais ressentir et ce qui est bien pour l'entreprise. Parce que c'est difficile d'avoir la bonne réaction. Mais c'est un travail permanent. Tous les matins, je fais mon petit rituel pour être en forme, pour que ce soit une belle journée. Et que le soir, je ne rentre ni fatiguée, ni mécontente, pour que ce soit une journée de plus où on a travaillé ensemble.

  • Speaker #1

    On a appris ensemble, on s'est épanouis ensemble.

  • Speaker #0

    Et moi, je pense qu'on peut être dirigeant et être dans l'empathie et être dans la gentillesse. L'un n'empêche pas l'autre, ça n'empêche pas d'être... respecter, je pense qu'on l'est tout autant quand on incarne quelque chose de bienveillant.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai beaucoup de pères qui ne le sont pas, qui pensent qu'il faut mettre le poing sur la table, se faire respecter. Pourquoi avoir peur de ne pas être respecté ? Je pense que quand on respecte, on est plus respecté.

  • Speaker #1

    Totalement d'accord.

  • Speaker #0

    C'est un point de vue.

  • Speaker #1

    En tout cas, je pense que c'est un point de vue qui est important de prendre en compte aujourd'hui parce que, on reparle des générations, c'est vrai que c'est notre sujet, mais les nouvelles générations qui arrivent n'ont pas besoin, enfin c'est même pas un perte de besoin, c'est en fait, n'aiment pas du tout être justement managées par des gens qui sont très contrôlants, qui ne donnent pas forcément... qui ont une certaine façon de manager qui est peut-être très dure, etc. Parce qu'aujourd'hui, eux, c'est tout l'inverse qu'ils ont envie d'avoir. Et donc forcément, ça crée des conflits, des incompréhensions, etc. Donc je partage complètement.

  • Speaker #0

    Alors là, j'ai initié, puisqu'on a beaucoup d'apprentis, je fais des réunions que les apprentis, tout seul. Moi, avec Gaël qui est RH et puis le responsable des apprentis, il n'y a pas d'autre tuteur. Et là, ils se laissent aller et nous disent des choses incroyables que je note et je dis, ben oui, ce point de vue-là, il est très bien. Mais ça nous fait un bien de les entendre parce qu'ils sont Pepsi, parce qu'ils ont un enthousiasme, un regard tellement différent sur l'entreprise. Même si c'est des apprentis qu'on va accompagner, on ne va pas pouvoir tous les embaucher. Mais du coup, ils auront apporté à l'entreprise autant qu'on leur a apporté. Et c'est vraiment quelque chose que je veux que tout le monde ait conscience. Que nous, on passe du temps pour les former, mais qu'eux, ils passent aussi de l'énergie pour nous apporter quelque chose.

  • Speaker #1

    Et on parle aussi des dirigeants. Est-ce que vous auriez aussi une phrase, quelque chose à dire à ces jeunes générations-là qui arrivent ? Parce qu'on dit souvent qu'elles, elles viennent bousculer, mais... Je pense fondamentalement, et moi qui suis dans cette génération-là, je pense fondamentalement que nous aussi, on doit se remettre en question sur certaines choses et qu'on apporte des nouvelles choses, certes, mais il y a certaines remises en question qui sont importantes. Seulement, ce serait laquelle ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je me dirais, on doit tous se remettre en question. Ce n'est pas une question d'âge ni de génération. On parle beaucoup de génération. Moi, je dirais aux jeunes d'aujourd'hui, ayez confiance. Osez avoir de l'enthousiasme, continuez à être dynamique. Dans notre société, je peux comprendre qu'on soit dans la peur, mais osez dire votre point de vue pour nous bousculer et puis qu'on soit dans l'écoute. C'est en échangeant ensemble, sans parler de génération, mais simplement d'être vivant. Je trouve que c'est très bien de comprendre les générations parce qu'on n'est pas... Selon l'époque à laquelle on est, c'est évident que les choses sont différentes et qu'on ne peut pas avoir la même approche. Mais chaque génération, on peut comprendre pourquoi on réagit. Moi, j'étais d'une génération où il faut avoir une carrière et l'essentiel, c'est que tu aies un travail, construire une maison pour la sécurité, parce qu'on était déjà dans la peur de demain. Mais comme aujourd'hui, on ne sait pas ce que sera demain et que demain peut être terminé du jour au lendemain. On ne peut pas avoir cette même vision. Mais alors il faut profiter d'aujourd'hui. Mais qu'est-ce que c'est profiter ? Est-ce que c'est profiter, quand on dit ça, est-ce que c'est du loisir ? Ou est-ce que c'est simplement être au plus près de qui on est, mieux se connaître ? Et moi je dirais aux jeunes d'aujourd'hui, continuez à chercher à être ce que vous êtes, et à vous connaître. Et je dirais aux autres générations, écoutez les jeunes. Écoutez les jeunes, parce que comme tu disais tout à l'heure Sylvie, on a besoin d'être bousculé pour se remettre en question et la jeunesse c'est quand même un sacré dynamisme et on a besoin de votre dynamisme, de votre vision des choses et pour moi c'est ensemble qu'on arrivera à faire des choses exceptionnelles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fort. Merci pour eux, merci pour moi, je l'ai pris pleinement. Donc chouette, merci. On va bientôt finir. Est-ce qu'il y aurait un livre, une rencontre ou une formation qui vous a vraiment marqué dans, alors soit dans votre vie, soit dans votre méthode de management, soit dans vous qui vous êtes, bref, à partager aujourd'hui aux personnes qui nous écoutent ?

  • Speaker #0

    Alors moi, j'ai beaucoup été chamboulée par l'histoire de... de vie de Simone Veil, de sa détermination et de Nelson Mandela. Ces deux personnes qui m'ont inspirée de par leur résilience et leur considération de l'humain. Alors des livres, j'en lis beaucoup sur le développement personnel. Et moi, ce qui me porte aujourd'hui, c'est la formation. Formation sur le management parce que c'est me dépasser. Je pense que le dépassement me permet d'être dans la résilience. Alors des phrases, je pourrais vous en sortir plein puisque c'est... J'adore ça, les petites devises, et j'essaye d'en faire mon quotidien. Mais voilà, je pense que la connaissance, la lecture, la culture nous permet vraiment d'avancer encore plus vite et mieux.

  • Speaker #1

    Et peut-être pour finir du coup cet épisode, c'est quoi vos futurs projets au sein de l'entreprise Desbenois, peut-être dans la manière de manager, etc. Ce seraient quoi vos prochains objectifs ?

  • Speaker #0

    Mon projet, c'est de monter toujours le niveau. pour que les gens réfléchissent, se réalisent. Et puis mon projet, c'est de conduire l'entreprise déjà aux 100 ans, parce que je pense que ce sera une belle réalisation et un remerciement pour toutes les personnes qui ont travaillé ici, pour ma famille qui a conduit l'entreprise à ce qu'elle est là aujourd'hui. Donc ça, c'est mon projet. Mon projet, c'est aussi de continuer à m'épanouir pour... pour passer le relais et passer le relais dans la plus belle sérénité possible et puis de souhaiter qu'il y ait une belle continuation de cette entreprise. Est-ce qu'elle restera familiale ou pas, je ne sais pas, mais le projet, il se construit. Peu importe, l'essentiel c'est qu'on arrive à ce que ce soit un lieu comme une école, où on peut grandir.

  • Speaker #1

    Magnifique. Merci. Les 100 ans sont quand ?

  • Speaker #0

    Dans 3 ans. Ça arrive vite.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas pour ce conférencement.

  • Speaker #0

    Merci pour cet échange et pour la confiance que vous me faites.

  • Speaker #1

    Merci, c'est très inspirant en tout cas.

Chapters

  • Introduction à l'épisode et présentation de Pascale

    00:05

  • Introduction avec Pascale, dirigeante de Tébenois

    00:05

  • Vision du management : bien-être au travail et personnel

    00:11

  • Vision du management et bien-être au travail

    00:11

  • L'importance de la formation et de l'écoute

    00:18

  • Importance de la formation et de la communication

    00:26

  • Allier performance professionnelle et développement personnel

    00:39

  • Allier performance et développement personnel

    00:39

  • Inspiration pour dirigeants et salariés

    01:06

  • Un management humain et inclusif

    01:06

  • Investir dans la jeunesse et le management bienveillant

    01:30

  • Investir dans la jeunesse pour l'avenir

    01:30

  • Réflexions sur les nouvelles générations et le changement

    02:04

  • Empathie et gentillesse en tant que dirigeant

    02:17

  • Conclusion et conseils aux dirigeants et jeunes générations

    38:05

  • Projets futurs et conclusion de Pascale

    44:31

Description

Dans cet épisode, Pascale Desbenoit partage avec authenticité sa vision du management, où bien-être personnel et bien-être professionnel sont indissociables. Pour elle, un bon manager doit d’abord être aligné et en paix avec lui-même afin d’accompagner efficacement ses collaborateurs.


Elle insiste sur :

  • La communication : se former continuellement pour mieux transmettre et comprendre.

  • L’écoute intergénérationnelle : prendre en compte les opinions et les attentes des nouvelles générations.

  • Le développement personnel : travailler sur soi est indispensable pour être bien et permettre aux autres de l’être également.

À travers son témoignage, Pascale démontre qu’il est possible d’être dirigeant tout en restant profondément à l’écoute de ses salariés et de leurs besoins. Elle prouve qu’allier performance et humanité est non seulement possible, mais constitue une véritable richesse pour l’entreprise.


La société Desbenoit devient ainsi un lieu d’épanouissement et de croissance pour ses collaborateurs, une véritable école de vie et de prospérité partagée.


Un épisode inspirant pour les dirigeants en quête d’un management plus inclusif et bienveillant, comme pour les salariés désireux de travailler dans une entreprise qui fait sens.


Le site web de la société Desbenoit ici.


Musique libre de droit : Musique libre de droits Fredji - Happy Life


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, j'ai eu la chance d'interviewer Pascale, dirigeante de la société Tébenois. Elle nous partage sa vision du management, où bien-être au travail et bien-être personnel sont intimement liés. Avec beaucoup d'authenticité, elle rappelle qu'un bon manager, c'est avant tout quelqu'un qui est bien avec soi-même. Pascale met en lumière l'importance de la formation pour mieux communiquer, l'écoute des nouvelles générations et le travail sur soi. comme clé d'un management à la fois inclusif et bienveillant. Elle nous montre qu'il est tout à fait possible d'être chef d'entreprise tout en étant profondément attentif aux besoins de ses collaborateurs. À travers son parcours, Pascal prouve qu'allier développement personnel et performance professionnelle est non seulement possible, mais aussi enrichissant pour toute l'entreprise. Sa vision fait de Desbenois une véritable école de croissance et d'épanouissement. pour chacun de ces salariés. Je dois bien le dire, cet épisode m'a profondément inspiré et je suis certaine qu'il parlera autant aux dirigeants en quête d'un management plus humain qu'aux salariés qui aspirent à travailler dans une entreprise qui leur correspond vraiment. Je vous laisse maintenant découvrir cet échange passionnant et transformateur. Bonne écoute !

  • Speaker #1

    Donc si on veut que nos entreprises soient pérennes et perdues, il faut investir dans la jeunesse. Pas manager du jour au lendemain et sans boîte à outils, c'est très difficile. Donc déjà, moi, il faut que j'ai la boîte à outils pour que les autres aussi se forment. C'est une question existentielle, de se sentir bien, que ce soit au travail ou ailleurs. C'est difficile le bien-être parce que moi, j'incite les gens à voir leur rythme de travail. Donc ici, on embauche de 7h à 9h. Est-ce que se consacrer tout le temps au travail et faire des heures, des journées de 12 heures, est-ce qu'on est bon après ? Donc ça nous buscule parce que c'est fatigant. Donc c'est pour ça qu'il faut toujours travailler notre énergie pour être en forme et pour que les mouvements dans les entreprises ne soient pas une pénalité mais une force. Et moi je pense qu'on peut être dirigeant et être dans l'empathie et être dans la gentillesse. Ça n'empêche pas l'autre, ça n'empêche pas d'être respecté, je pense qu'on l'est tout autant. Je dirais... aux jeunes d'aujourd'hui, ayez confiance. Osez avoir de l'enthousiasme, continuez à être dynamique.

  • Speaker #0

    Bonjour Pascal. Déjà pour commencer cet épisode, est-ce que vous pourriez vous présenter un petit peu en quelques mots, de la manière dont vous le souhaitez ?

  • Speaker #1

    Moi c'est Pascal, je suis avant tout une femme déterminée qui est mère de trois garçons. Je suis très fière qu'il y ait des échanges et cette expérience d'être maman m'a permis de grandir, de m'épanouir et certainement d'être aussi celle que je suis aujourd'hui. Je suis dirigeante d'une entreprise familiale. J'ai beaucoup aimé ce cheminement dans ma vie, de faire les choses par étapes. J'ai toujours été attirée par la gestion des petites et moyennes entreprises. J'ai choisi ma formation par rapport à ça, certainement entraînée par un père tellement passionné qu'il a été passionnant et qui nous a embarqués dans cette aventure, en tous les cas, entrepreneuriale, vraiment basée sur l'humain. Mais je crois que le fil conducteur de ma vie, c'est l'humain, c'est... grandir avec les autres et apprendre avec les autres.

  • Speaker #0

    Très chouette, très beau, très belle présentation. Peut-être qu'on pourrait repartir aussi de votre papa, parce que du coup, il a un rôle essentiel, et notamment dans l'entreprise aussi que vous dirigez aujourd'hui. Papa, du coup, c'est le fondateur de Desbenois ?

  • Speaker #1

    Non, c'est son père, Claudius Desbenois, qui a fondé l'entreprise. Et mon père est rentré très très jeune dans l'entreprise. Il a eu un père très autoritaire. Et lui, il s'est construit grâce à tous les réseaux, en fait, entrepreneurial. Il a commencé par la JOC, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, et puis après, il a été dans tous les réseaux qu'on connaît aujourd'hui, et ça l'a fait grandir. Alors, c'est vrai que je parle beaucoup de mon père, mais je pourrais parler de mes parents, puisque j'avais une mère qui était beaucoup dans la connaissance. Donc, ils ont fait beaucoup de développement personnel, tous les deux. Et j'avais une mère qui avait un... une belle personnalité puisqu'ils ont eu sept enfants et au départ ma mère a beaucoup aidé mon Mon père dans l'entreprise, il faisait ensemble. Quand les salariés ne savaient ni lire ni écrire, c'est ma mère qui donnait des cours de français pour les aider au moins à passer le code, pour passer le permis de conduire, etc. Et quand ma mère a décidé de moins travailler pour s'occuper de ses enfants, ils ont décidé que mon père lui verserait un salaire pour qu'elle ait son indépendance financière. Donc des parents nés en 1920-1922 et avec un tel état d'esprit, on est nés dans cette ambiance-là. Pas de différence entre filles et garçons, que ce soit aussi bien pour boire le Dijon, fumer le cigare ou pour faire les travaux quotidiens, c'était dès le départ en fonction de nos appétences. Et moi j'ai été élevée dans cette ambiance-là, fais ce qui te fera le plus grandir, t'épanouir pour que là où tu auras de l'appétence, c'est là où tu seras la meilleure en fait, et tu pourras exceller. Donc voilà, et c'est ce qui m'anime aujourd'hui et ce que j'ai envie. que les gens vivent en fait.

  • Speaker #0

    C'est magnifique parce que du coup, à cette époque-là, beaucoup de personnes n'étaient pas ouvertes à ces sujets et pourtant, eux ont peut-être un peu bravé les montagnes.

  • Speaker #1

    Oui, je pense. Et Mme Berne disait toujours, l'entreprise, c'est la jeunesse. Donc, si on veut que nos entreprises soient pérennes et perdures, il faut investir dans la jeunesse. Donc, c'est pour ça qu'il a... Je pense aussi qu'il voulait être dans l'enseignement. Mais il a beaucoup œuvré pour la formation. Donc l'annexe du CFA du bâtiment s'appelle Jean Desbenois, en son hommage par rapport à son investissement. Et lui, quand un jeune rentrait, vraiment, il accompagnait pour qu'il ait de la formation. Il fallait, et aujourd'hui, on consacre un grand budget dans la formation. Il faut que les gens se forment, mais à n'importe quel âge. Ce n'est pas parce qu'on est jeune qu'on se forme. À 50 ans, on se forme encore. À 60 ans, on se forme encore. Et mon père nous disait toujours, on apprend jusqu'à son lit de main. On est là pour apprendre et nous on fait des bilans professionnels où les gens demandent des formations et il n'y a jamais de refus sur les formations. Après quand ils veulent une formation, il faut qu'ils la cherchent, il faut qu'ils la trouvent et nous on la connaît. Et ce n'est pas forcément des formations techniques parce que formation sécurité c'est obligatoire donc tout le monde le fait. Formation technique c'est leur passion mais après formation de développement personnel, on a mis ça en place il y a 8 ans dans l'entreprise, c'est important de mieux se connaître. de mieux connaître l'autre pour être mieux en fait et pour mieux communiquer.

  • Speaker #0

    Ok, donc c'est vraiment au cœur pour le coup de la société des Benoît, c'est aussi ce côté…

  • Speaker #1

    Et puis on est quand même une entreprise de prestation de service, donc si on n'est pas dans l'écoute de nos clients, il faut vraiment qu'on analyse le besoin de nos clients pour mieux y répondre. Donc si on n'écoute pas…

  • Speaker #0

    Est-ce qu'en quelques mots, vous pouvez nous dire justement le cœur d'activité de l'entreprise des Benoît ? Qu'est-ce qu'elle fait au quotidien ? C'est quoi sa mission ?

  • Speaker #1

    Son travail.

  • Speaker #0

    Son travail, son sens.

  • Speaker #1

    Donc c'est le chaud et le froid, c'est donc du chauffage et du rafraîchissement, aussi bien pour tous les clients qui veulent travailler avec nous. En fait, nous, on travaille pour le territoire, donc à 40 kilomètres de l'entreprise, aussi bien à Charlieu qu'au Coteau. Et on fait aussi bien de l'installation, de la maintenance et du dépannage. Donc pour nous, c'est important que celui qui installe pense à celui qui va maintenir l'installation pour que ça se fasse le plus possible. Nos clients, c'est aussi bien des particuliers, du tertiaire, de l'industrie, aussi bien pour le public que pour le privé.

  • Speaker #0

    D'accord, ok. Et aujourd'hui, du coup, vous avez combien de salariés chez Desbenins ?

  • Speaker #1

    Donc, sur le coteau, on en a 49 et on en a 16 sur Charlieu. Et puis, on a des intérimaires et des sous-traitants qui font partie aussi de l'entreprise.

  • Speaker #0

    D'accord. Et du coup, j'ai mis à visualiser.

  • Speaker #1

    Excusez-moi. Et on a aussi 14 apprentis aujourd'hui.

  • Speaker #0

    D'accord. OK. Donc, ça fait une belle équipe à manager.

  • Speaker #1

    Une belle équipe à manager.

  • Speaker #0

    On en a parlé, vous nous l'avez dit aussi. Vous êtes quand même... passionnée par tout ce qui touche au développement personnel, aux nouvelles méthodes de management, etc. Vous pouvez nous dire quelques méthodes que vous avez mises en place dans l'entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, ma première méthode, c'est de me former moi, déjà. Parce qu'on ne devient pas manager du jour au lendemain et sans boîte à outils, c'est très difficile. Donc déjà, moi, il faut que j'ai la boîte à outils pour que les autres aussi se forment. Donc, qu'est-ce qui a été mis en place ? C'est la communication, l'expression. Avant tout, que chaque personne puisse contribuer à l'organisation de l'entreprise et de dire ce qui leur paraît bien, ce qui leur paraît amélioré. Donc, toutes les semaines, il y a des réunions sur les chantiers pour améliorer. En fait, on fait un point bilan sur ce qui va et ce qui ne va pas. Toutes les méthodes de travail sur lesquelles on... enfin, sur toutes les méthodes de travail qu'on a mis en place. et le but c'est de chercher les pistes d'amélioration. Qu'est-ce qui va, qu'est-ce qui ne va pas ? Mais après on ne s'arrête pas là, et après on travaille sur ces pistes d'amélioration. Il ne faut pas que ce soit que de l'expression, il faut qu'il y ait de l'action derrière. Donc c'est pour aller toujours vers le mieux, en fait, pour mieux travailler ensemble. C'est très difficile de travailler ensemble, donc il faut qu'à l'intérieur de l'entreprise, on puisse bien travailler pour qu'après, quand on est sur les chantiers avec les autres corps de métier, ça se passe bien et qu'on ait l'habitude. de tenir nos engagements, d'exprimer quand ça ne va pas, mais sans en faire une affaire personnelle, parce qu'il faut absolument écouter sans être blessé et trouver des solutions ensemble. Et on s'aperçoit, et ça je l'entends de plus en plus dans l'entreprise, que le fait de réfléchir ensemble, de trouver des solutions ensemble, tout le monde y trouve son compte et contribue à ce que ça se passe bien. Donc du coup, les gens sont... plus satisfaits parce qu'ils ont contribué. Donc, ce n'est pas une tête pensante qui a réfléchi pour eux, c'est chacun réfléchit ensemble. Le but, c'est de réfléchir ensemble.

  • Speaker #0

    Très beau. Franchement, ça fait plaisir d'entendre ce que vous dites et d'entendre ces sujets-là qui sont super bien traités en entreprise.

  • Speaker #1

    Alors, ce qui m'a amenée à ça, c'est de dire que quand on prend une décision et qu'on l'impose, ça ne marche pas. Quand on co-construit ensemble, mais après, on n'a plus besoin de... de se mettre pour la mise en place. Ça coule de source, on le décide ensemble, donc on le fait ensemble. Et c'est ça, toute la différence de ce collectif. Alors, on parle de collaboration, de management participatif, mais moi, c'est même pas du participatif, c'est de faire ensemble, quoi. C'est pas participer, c'est contribuer à son travail au quotidien. Et on est tous différents, et quand on a un projet commun, eh bien, on l'organise ensemble.

  • Speaker #0

    Et on va au bout des choses. ensemble.

  • Speaker #1

    Et on gagne ensemble ou on perd ensemble. Mais au moins, on a tous contribué. Et le but, c'est de ne pas attendre que les choses arrivent. Il faut le construire. C'est le chemin qui compte. Quel que soit le chemin, on a mis tout ce qu'il fallait pour réussir. Et je pense que on perd moins en faisant comme ça.

  • Speaker #0

    Tellement, tellement. Et c'est vrai que on a eu la chance tout à l'heure avec Sylvie, mon associée, de... de visiter l'entreprise et je peux le dire, c'est vrai que c'est assez bluffant. Il y a des tableaux où chacun est inclus, il y a des citations magnifiques de partout. On sent qu'il y a vraiment cette cohésion tous ensemble. Tout le monde a l'air d'être serein et d'ailleurs ça fait partie des valeurs, bienveillants, etc. Et je pense que le travail est bien réussi. En tout cas, de ce qu'on voit, nous, là, le job est bien fait, donc bravo.

  • Speaker #1

    Merci. Alors, il y a deux jeunes qui sont venus récemment et on leur proposait le même taux horaire d'une autre entreprise. Donc, j'ai été les voir, je fais « mais pourquoi vous venez chez Desbenois en fait ? » Ils nous ont dit « on a été bien accueillis, on a été intégrés. Chaque personne qui vient dans l'entreprise n'embauche pas le premier jour. On leur demande de venir la semaine avant. » pour leur faire visiter l'entreprise, pour leur faire connaître les personnes, pour qu'il y ait une première rencontre, pour pas que le premier jour où on embauche, on a le corps qui tremble ou on n'est pas à l'aise parce qu'on ne sait pas où on va. On va peut-être attendre une heure avant qu'il y ait quelqu'un qui nous prend en charge. Comme ça, ils savent, ils sont intégrés le plus possible. Ils ont un par un, un référent pour les aider. Ils nous ont dit cet accueil, on a l'impression d'être important. Et d'être reconnus dès le départ et cet accueil, ils nous ont dit, on n'a pas connu ça dans les autres entreprises pour lesquelles on a postulé et c'est ce qui a fait la différence. Et puis après, l'outillage, tout de suite, on leur a demandé ce qu'ils avaient besoin et c'est cette considération qui fait la différence. Et trois semaines ou un mois après leur intégration, on leur fait faire un rapport d'étonnement parce qu'on veut savoir ce qu'ils ressentent, qu'est-ce qui est bien chez des Benoît et qu'est-ce qui n'est pas bien. Parce que quand on arrive, on a les yeux tout neufs et on peut avoir suffisamment de recul pour nous dire, ça on a trouvé ça bien, mais ça franchement, on trouve ça pas trop bien. Et du coup, pour nous, ça nous apporte et puis on apprend avec eux.

  • Speaker #0

    C'est beau et justement parce que c'est vrai que quand des nouvelles personnes arrivent, ils apportent un regard neuf et donc leur expérience aussi passée. Et en même temps, leur vision du futur. Et donc, c'est chouette de pouvoir accueillir ça et de prendre ça en considération. Et j'imagine qu'ils soient jeunes ou moins jeunes. Pour le coup,

  • Speaker #1

    il n'y a pas de différence.

  • Speaker #0

    Il n'y a pas de différence. C'est chouette. Et justement, on parlait de bien-être au travail, etc. On en parle beaucoup. Comment vous mesurez la satisfaction de vos salariés ? Et vous le remontez, ça, qu'ils sont bien dans l'entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors maintenant, c'est un mot que je mets entre guillemets, le bien-être au travail. Parce que ce n'est pas le bien-être au travail ou le bien-être à la maison, c'est une question existentielle, de se sentir bien, que ce soit au travail ou ailleurs, c'est difficile le bien-être. C'est un mot qu'on utilise. Et moi, je souhaite que ceux qui travaillent ici se sentent bien. puissent s'exprimer, puissent communiquer. Donc moi ce qui est important pour moi c'est l'ambiance, c'est la solidarité, c'est être bien avec ses collègues, pouvoir prendre un temps dans la journée. Alors quand j'ai mis en place le Café Working, donc il y avait café, il y avait Working, quel était le message en fait de la direction ? Au début il n'y avait même pas de lumière donc on allait au Café Working mais on n'osait pas trop. Et on le faisait un petit peu en cachette alors qu'avant ça se faisait bien mais au bar ou ailleurs. Et je me suis dit c'est gagné le jour où les gens étaient au café working et m'appelaient Pascal viens prendre le café avec nous. Et je me suis dit non seulement il se cache pas mais en plus il m'invite. Et pour moi c'était un cadeau de dire on peut parler, on peut parler avec toi. Donc moi c'est ça, c'est pas du... alors le bien-être je trouve que c'est très difficile. Mais c'est se sentir à l'aise pour être et être soi et être dans l'écoute de l'autre.

  • Speaker #0

    Et on sent que, notamment, être à l'écoute de l'équilibre de chacun. Et c'est vrai que nous qui travaillons dans les générations, sur le côté multigénérationnel, on ressent que la génération qui arrive, qui est là en entreprise, a un besoin d'équilibre pro-perso qui est essentiel. Pour elle, aujourd'hui, il n'y a pas forcément de distinction entre... le travail et la vie à côté, tout est mélangé et ça permet du coup de s'épanouir de chacun des deux côtés. Et là, on le sent que c'est pris en considération, que les personnes viennent au travail, mais viennent s'épanouir aussi au travail, apprendre, transmettre. Vous nous avez dit aussi tout à l'heure qu'ils pouvaient prendre un apprenti s'ils le voulaient, mais du coup qu'il y avait toute cette partie transmission derrière. Donc ils ont aussi tout un... tout un parcours derrière de travail, de développement personnel aussi eux-mêmes par leur formation, par la transmission qu'ils font. Et du coup, ça leur permet de s'épanouir pleinement dans leur travail. Donc c'est chouette.

  • Speaker #1

    Ce que je remarque, c'est qu'on a été quand même formaté. Il faut embaucher à l'heure, il ne faut pas mettre les mains dans les poches, il ne faut pas la casquette à l'envers, il faut avoir 8h-midi, 2h-6h, des journées régulières. Donc il y a beaucoup de discussions par rapport à ça. Parce que moi, j'incite les gens à voir leur rythme de travail. Donc ici, on embauche de 7h à 9h, en fonction de sa vie personnelle. Il y en a qui sont plus du matin, plus du soir. Du moment que... Alors c'est sûr, quand on va chez les clients, on doit respecter l'horaire des clients. Mais le reste, les congés et autres... Mais c'est très difficile parce que certains nous disent, enfin des anciens nous disent, on n'a pas été habitués. Mais je dis, est-ce que ça vous dérange ? Est-ce que ça me dérange que les gens arrivent à l'heure qui leur convient le mieux ? Puis quand on réfléchit, finalement ça ne dérange pas.

  • Speaker #0

    Et le travail est fait en fait.

  • Speaker #1

    Exactement. Après il y a un jeune qui vient me voir et qui me dit « oui, moi je vais vous dire, je garde ma casquette, je suis en train de perdre mes cheveux » . Il n'y a pas de souci par rapport à ça. On ne va pas juger les gens par rapport à… Mais c'est un accompagnement parce que les anciens, pour eux, c'était un manque de respect. Et je dis mais il faut évoluer, il faut apprendre avec eux et je crois qu'aujourd'hui cet équilibre, cette recherche de sens entre la vie personnelle, la vie pro, est-ce qu'ils n'ont pas raison ?

  • Speaker #0

    Est-ce que se consacrer tout le temps au travail et faire des heures, des journées de 12 heures, est-ce qu'on est bon après ? Est-ce que si on n'a pas, on ne fait pas un peu de sport, de musique, de ce qu'on aime, est-ce qu'on n'est pas meilleur au travail ? Est-ce qu'il ne faut pas travailler moins longtemps et mieux ? Donc on a des grosses discussions des fois au bureau d'études, on ne demande pas aux gens d'être présents pendant 8 heures, mais d'être bons dans ce qu'ils font, de donner le meilleur d'eux-mêmes, alors peut-être que 6 heures ça convient. Et aujourd'hui, on donne la possibilité de ne pas travailler les vendredis ou vendredi après-midi ou de prendre au moins des après-midi. Mais c'est une révolution. Quand on donne même la possibilité aux gens de le faire, on sent qu'on les déstabilise parce qu'ils n'ont pas eu l'habitude. On leur a demandé jusqu'à maintenant de faire des heures. Mais moi, je veux que les heures soient efficaces, elles soient performantes. Donc, ce qu'on veut, c'est qu'ils soient bien au travail pour... Pour performer, en fait. Donc, je pense qu'il faut vraiment écouter les jeunes par rapport à ça. Parce qu'il ne faut pas tomber dans des excès, mais il y a des choses à apprendre. Vraiment, il y a des choses à apprendre. Parce qu'on n'est pas toujours... On a tellement été formaté que là, on se sent un peu chamboulé quand on entend tout ça. Mais je pense que l'avenir de nos entreprises, c'est vraiment les nouvelles générations qui arrivent. Alors, eux aussi, ils ont à se remettre en question. Il n'y a pas d'âge pour se remettre en question. Mais il faut aussi comprendre qu'il ne faut pas attendre demain pour agir. Il faut vraiment agir aujourd'hui et rentrer dans un équilibre qui convient à chacun, mais ce n'est pas demain.

  • Speaker #1

    Tellement, tellement d'accord. Et si on a des chefs d'entreprise qui sont en train de se poser la question aujourd'hui de passer à ces nouvelles méthodes, c'est quoi la confiance que vous leur partagerez ? Ou j'aime pas forcément dire le conseil parce que chacun prend ce qu'il a à prendre, mais... C'est quoi le retour ou la phrase que vous auriez envie de leur dire aujourd'hui ? Parce que nous on voit, on en accompagne beaucoup et ça leur fait peur en fait cette révolution. Oui, ça fait peur. Ils ont peur de la productivité, ils ont peur de perdre en efficacité.

  • Speaker #0

    Après c'est normal parce que d'avoir peur, on a une pression, on veut réussir. On veut conduire l'entreprise vers la performance et des fois on se focalise sur cette performance, sur la rentabilité des heures. On parle des coûts cachés, on parle des heures perdues. Et moi je pense que si on veut vraiment réussir, il faut cesser d'avoir peur et avoir confiance et être vraiment dans l'écoute pour se rassurer les uns les autres. C'est en marchant ensemble qu'on y arrivera. Je pense que l'avenir des entreprises, je me pose beaucoup de questions par rapport à ça, parce que nous aujourd'hui on a embauché des gens qui sont restés 45 ans dans l'entreprise. Demain ce ne sera pas le cas. Et je pense que vraiment s'il y a un socle dans nos entreprises, vraiment de managers, de gens qui vont faire la stabilité de l'entreprise, on n'a pas besoin d'être nombreux, mais qui au moins... 5-6 personnes de vraiment solides, si on incarne vraiment l'ambiance, si on incarne cette volonté de construire ensemble, ce management, si les personnes qui sont autour tournent, s'il y a des va-et-vient, il y a des personnes qui partent, il y en a d'autres qui arrivent, si le socle est solide, on en ferait une richesse et rien ne changera. C'est-à-dire que ça ne va pas déstabiliser l'ambiance et l'organisation de l'entreprise qui doit être ancrée. Elle va certainement évoluer. parce qu'elle ne peut pas rester figée, mais si ce socle est là, même si les jeunes viennent pour 3-4 ans, on va en profiter pendant 3-4 ans. Et il y en a d'autres qui vont arriver. Et il faut qu'on s'habitue à ce changement qui va nous faire grandir. C'est sûr, il ne faut pas qu'on en ait peur, il faut qu'on se dise à chaque arrivée, ça va être une opportunité. Et à chaque départ, ça va être une opportunité. Et moi aujourd'hui, quand des personnes me disent qu'elles veulent partir, voyager et tout, et bien... Je les accompagne à partir de l'entreprise, mais que ça ne soit pas une défaite, ce n'est pas un échec. Donc, il y a toujours un débrief, pourquoi la personne part, et puis on communique et on fait le départ comme on fait l'arrivée. Pour que ça soit, se dire qu'il faut en faire une opportunité. Alors, c'est vrai, c'est à chaque fois une remise en question, il faut reformer, c'est pas facile de former. Mais quand on forme quelqu'un, c'est un investissement. Mais ça nous apprend, parce que la personne, elle va poser une question qu'on n'aurait pas pensée, et se dire, ben oui, c'est vrai, pourquoi on fait ça ? Et alors, interdit de dire on fait ça parce qu'on le fait depuis des années. et c'est là où on se dit, on fait ça parce qu'on y croit parce qu'on a cette conviction, mais c'est vrai qu'on pourrait peut-être faire autrement. Donc ça nous bouscule parce que c'est fatigant. Donc c'est pour ça qu'il faut toujours travailler notre énergie pour être en forme et pour que les mouvements dans les entreprises ne soient pas une pénalité, mais une force. Et je pense que si on change notre regard et qu'on se dit, ce n'est pas un échec, c'est pas... Avant, on comparait une entreprise à son turnover. Demain, non, ce n'est plus un indicateur. Ce n'est plus un indicateur.

  • Speaker #1

    Ça fait partie du job en fait. On va transmettre, on va les sortir pour faire revenir.

  • Speaker #0

    Tout à fait. Il y a un jeune qui m'a dit, moi je suis passionné de ski et je veux faire les stations de ski à 6 mois. J'ai dit, on en profitera les 6 autres mois. Et les gens me disent, mais tu acceptes ça Pascal ? Il me dit, oui, ils vont perdre en performance.

  • Speaker #1

    Non, ils sont super efficaces sur les 6 mois où ils sont en fait.

  • Speaker #0

    Si c'est leur chemin de vie. Peut-être qu'ils vont le faire un an, deux ans, peut-être qu'ils ne vont pas y trouver leur compte, mais nous profitons-en. S'ils nous accordent six mois, ils nous accordent six mois. Et ça, vraiment, je pense que ça bouscule, c'est vrai, ça bouscule. Mais moi, ça ne me choque pas. Ça ne me choque pas parce que je me dis qu'il faut qu'on soit agile, il faut qu'on s'adapte et il faut qu'on profite des gens qui veulent travailler avec nous.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et j'ai envie de revenir sur le socle dont vous avez parlé. parce que je pense que c'est effectivement essentiel, le socle de l'entreprise, les personnes qui sont là et qui permettent aussi tout le reste dans le découlé et de bien fonctionner. Combien de temps vous avez mis pour créer ce socle ?

  • Speaker #0

    Alors, il est encore en construction.

  • Speaker #1

    Il n'est pas une question piège, c'est juste pour montrer...

  • Speaker #0

    Il est encore en construction, et bien il faut... Alors, ça fait cinq ans que je lui parle de ce socle. Donc c'est quelque chose, c'est comme dans une famille, c'est des gens où on se nourrit ensemble, qui partagent les valeurs. Et je dirais que c'est les gens que je sens, j'allais dire solides, mais les plus ancrés déjà dans leur expérience de vie. Et moi je suis porteuse de ce socle. Et c'est pour moi, c'est des gens que je pense qu'ils vont rester dans l'entreprise beaucoup plus longtemps parce que pour eux, c'est un lieu d'apprentissage. C'est un lieu où ils sont plus dans la réalisation de soi. Et alors, moi, je constate qu'on a des cycles. Moi, j'en ai aussi. Tous les sept ans, on a besoin de se challenger à nouveau. Donc, c'est des gens qui ont cette connaissance-là, qui ont cette formation-là. et qui se connaissent. Là, il y a un manager qui est venu me voir et me dit « Là, je suis en fin de cycle. Donc, il va falloir que je me nourrisse à nouveau pour repartir. » Donc là, ça fait trois mois qu'on travaille avec lui. Pour moi, c'est un socle de l'entreprise, mais on travaille avec lui sur cette fin de cycle et le début d'un nouveau. Et rien n'est jamais acquis. Rien n'est jamais acquis, mais moi, j'ai besoin de... de sentir autour de moi 7-8 personnes sur lesquelles il y a un ancrage. Et l'ancrage est porteur des valeurs de l'entreprise.

  • Speaker #1

    Et ils sont OK avec le fait de vous en parler justement quand il y a ces fins de cycle, pour pouvoir s'améliorer ou changer ?

  • Speaker #0

    Parce qu'on a un coach dans l'entreprise. Donc on travaille avec ce coach. Les formations se font depuis 7 ans avec cette personne. Ça s'appelle des POP. Pop chef d'entreprise, pop manager, ce n'est pas forcément dans l'entreprise, ça peut être aussi avec d'autres entreprises. Donc on a fait beaucoup sur la Loire, beaucoup sur le Rouen et sur la Loire. Et c'est des lieux d'apprentissage et c'est des lieux où on apprend justement les cycles, où on apprend à se connaître. Et du coup, ça favorise l'échange et on fait des séminaires du socle en fait. D'accord. Et dans ce socle, il y a des anciens de l'entreprise et puis il y a Thibault et Martin, mes fils qui viennent de rentrer. Donc évidemment, ça nous chamboule parce qu'ils ont un autre regard sur l'entreprise. Mais qu'est-ce que c'est ? Moi, ça m'enthousiasme parce que c'est un dynamisme, c'est un autre regard qu'ils portent sur l'entreprise que je trouve très dynamique. Et du coup, cette coach, elle est présente quand on a un souci professionnel ou même personnel. On peut échanger avec elle. Et là, on vient de lancer en septembre les pop communications. Donc, il y a 30 personnes qui se sont inscrites, mais de façon volontaire.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a des groupes qui se sont faits. Donc, il va y avoir cinq rencontres, cinq matinées. Et là, je pense que ça va... aussi nous permettre de monter d'un cran. En fait, ce que je m'aperçois, c'est que moi j'entendais quand je suis arrivée, c'est les gars du bâtiment, on est comme ça, un peu comme les Auvergnats, on ne changera pas, et je me suis dit, non, les gars du bâtiment sont des gens intelligents, qui réfléchissent, ils sont ingénieux dans l'organisation de leur travail, et il n'y a aucune raison qu'ils ne soient pas ingénieux dans leur communication. Mais il n'y a pas eu de formation par rapport à ça. Donc, si on forme les gens, ils ont été formés techniquement, ils excellent. Donc, formés en communication, ils vont exceller aussi. Mais il faut qu'on incarne tous cette volonté de vouloir communiquer ensemble. Et ça, eh bien, on passe beaucoup de temps à faire des débriefs, à échanger. Alors, j'entendais au début, oui, si on ne fait que des réunions, on ne va pas pouvoir travailler et tout ça. Puis, on s'aperçoit que ce n'est pas des réunions, c'est simplement, on échange. Ce matin, il y avait un problème de planning. On est venu m'en parler. Je dis « Attends, on va aller en parler, on va trouver des solutions. » En deux minutes, c'était réglé. Simplement parce que les choses se disent. Et oser dire, oser… et que le socle ose par leur façon d'être, d'incarner. C'est un sacré job parce que ça… Quand les personnes, des fois, viennent me parler… de quelque chose qui leur dérange, je leur dis « Et t'en as parlé ? T'as osé dire ? » Et la première réponse, il me dit « Ben non, c'est la première chose de faire. Ose dire, va lui parler, va lui dire comment tu vois les choses. » Et après, il me dit « Ben oui, c'est vrai, c'est simple en fait. » Et plus on prend l'habitude de se dire les choses, et plus on est moins dans ces sentiments où on se sent diminué, où on se sent blessé. Et après, moi, le but, c'est de pouvoir le dire à nos clients, de le dire à nos architectes, de pouvoir leur dire comment on voit les choses. Et dans le but de travailler ensemble et d'une belle organisation, sans parler de diplôme, de niveau, de hausse, mais voilà, on est là pour œuvrer ensemble.

  • Speaker #1

    Un vrai collectif soudé. Un vrai collectif. je trouve ça chouette et je trouve que vous mettez bien en avant le fait que derrière Bah c'est des formations, c'est du temps, c'est du travail et c'est pour ça que je vous ai posé cette question, c'est que des fois beaucoup pensent que ça va se faire un peu du jour au lendemain ou que ça va être vite etc. Mais non, l'humain est au centre, il a besoin de se former, de se challenger, il y a des révolutions en fait derrière qui sont quand même là. Et c'est intéressant parce qu'on le voit bien ici, c'est que bien sûr que quand on arrive comme ça on a l'impression, c'est vrai que c'est beau, tout le monde s'entend bien etc. Mais derrière il y a un énorme travail qui a été fait. qui est encore fait et qui sera fait encore dans les mois et années à venir. Oui,

  • Speaker #0

    c'est un travail de fourmi, c'est tous les jours. Et quand je vois, quand on célèbre des événements, l'engagement des personnes, leur investissement, quand ils lâchent prise, c'est là où on voit qu'il y a eu un pas de fait. Je m'aperçois que quand il y a cette cohésion d'équipe, dans ces événements qui sont hors professionnels, on s'aperçoit qu'on a avancé ensemble.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a justement un événement ou un retour d'un collaborateur qui vous a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    J'en ai beaucoup, des retours. Quand notre collaboratrice a été arrêtée, elle m'a dit « mais j'avais hâte de revenir à l'entreprise » parce que je m'aperçois vraiment que c'est ma deuxième famille. On prend soin de moi, moi je prends soin des autres. Là, on a fait un départ à la retraite, l'hommage du salarié qui part et qui rend hommage à tous ses collègues. Moi, je suis touchée quand les gens ont les larmes aux yeux. Je trouve que des témoignages, on en a beaucoup. On a beaucoup de témoignages de clients aussi qui nous disent, quand Quand les techniciens arrivent avec la banane, le sourire, la pêche, et bien tout de suite on est rassuré, on se dit, il va bien travailler parce qu'il est bien. Une entreprise de prestation, si les gens ne sont pas bien, ils ne peuvent pas donner le meilleur d'eux-mêmes. Donc c'est vrai qu'on passe du temps, c'est vrai qu'il y a des fois où je me dis, mais où on va en prenant ce temps-là, ce temps du café working ? Et je me dis non, ce n'est pas du temps perdu, parce que c'est pour être... pour être mieux, pour travailler mieux. Et on voit dans le regard des personnes que le bonjour du matin, il est important. Et quand on pose la question « comment ça va ? » , il faut savoir écouter la réponse. Parce que si c'est une habitude, eh bien, pose pas la question, quoi. Et moi, maintenant, on me dit, et toi, Pascal, comment tu vas ? Je dis, ah bon, vous faites attention comment je vais, moi aussi. Et là, c'est cadeau, quand même. Parce que ça les intéresse aussi. Moi, ça me fait plaisir, parce que j'attends pas ça, en fait, mais je me dis, ah, quand même.

  • Speaker #1

    Mais ça fait plaisir, parce que souvent, quand on est manager ou dirigeant d'entreprise, on... On se donne beaucoup pour les salariés, pour l'entreprise, etc. Mais finalement, nous-mêmes, des fois, on se sent un peu seul dans son rôle.

  • Speaker #0

    Tout à fait.

  • Speaker #1

    Et justement, comment vous le gérez, ça ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je ne me sens pas seule, en fait. Je me sens bien entourée. Je me sens... Je sens des gens engagés qui ont envie que les choses avancent. Et je ne sens pas cette solitude. Bon, c'est sûr, quand il faut prendre une décision... Moi j'essaye de l'apprendre d'être le plus juste et je suis au service de l'entreprise. Donc j'essaye d'être au service quand même de nos clients en premier, parce que je veux qu'ils soient contents, satisfaits. Et on ne fait pas une installation pour le jour J, on fait une installation pour qu'elle dure dans le temps et qu'on la maintienne. Mais moi j'ai besoin aussi d'y trouver mon compte, c'est aussi ça. Donc moi si je suis bien... Je donne la permission aux autres d'être bien. Et quand il y a une décision à prendre, j'aime bien avoir plusieurs avis. Et c'est après que je puis... Mais c'est vrai qu'il y a des décisions que j'ai prises que j'aurais préféré en prendre d'autres. Mais je les fais pour l'entreprise.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui vous rend le plus heureuse dans votre rôle de dirigeante d'entreprise ?

  • Speaker #0

    Cette chance que j'ai de pouvoir accompagner, coacher. de pouvoir faire les choses en fonction de qui je suis, et c'est un cadeau. Et on ne s'en rend pas compte parce qu'on dit, oui, dirigeant, c'est sûr, on a une pression, on peut tout perdre demain, on peut rater, on peut faire les mauvais choix, mais en tous les cas, moi, sans pression, je me donne la mission de donner le meilleur de moi. Et que je sois ici ou que je sois en famille ou avec mes amis, je suis aussi bien. C'est vrai que quand c'est des journées à problème, je me dis que c'est une opportunité pour grandir et essayer de t'en sortir le mieux possible avec le plus de grâce et le moins de stress possible. Donc je pense que si j'ai un conseil à donner aux dirigeants, je ne sais pas si on peut donner des conseils, c'est de prendre soin d'eux en fait. De prendre soin de soi, de faire plein de choses pour être bien tout le temps. J'en discutais avec un... Un collaborateur ce matin, je me disais, mais on ne peut pas être un jour bien, un jour pas bien. Il faut essayer de trouver pour être serein tout le temps. Mais quand on arrive à dire quand ça ne va pas, on a la bonne réaction au bon moment. Et on évite de s'énerver, de crier. Même avec un client, moi quand j'ai un client non satisfait au téléphone, je l'écoute. Et je suis vite dans l'empathie parce que je comprends et puis après on cherche des solutions. Et c'est pareil avec tout le monde. Alors, c'est vrai que je suis bousculée. Je suis souvent bousculée, mais je leur dis, bon, on va se poser. Et puis, il y a des fois, j'essaye de ne pas avoir des réactions à chaud. Je dis, écoute, laisse-moi du temps et puis on en reparle demain. Comme ça, je suis sûre que je prépare, en fait, pour ne pas confondre ce que je vais ressentir et ce qui est bien pour l'entreprise. Parce que c'est difficile d'avoir la bonne réaction. Mais c'est un travail permanent. Tous les matins, je fais mon petit rituel pour être en forme, pour que ce soit une belle journée. Et que le soir, je ne rentre ni fatiguée, ni mécontente, pour que ce soit une journée de plus où on a travaillé ensemble.

  • Speaker #1

    On a appris ensemble, on s'est épanouis ensemble.

  • Speaker #0

    Et moi, je pense qu'on peut être dirigeant et être dans l'empathie et être dans la gentillesse. L'un n'empêche pas l'autre, ça n'empêche pas d'être... respecter, je pense qu'on l'est tout autant quand on incarne quelque chose de bienveillant.

  • Speaker #1

    Je suis complètement d'accord.

  • Speaker #0

    Alors, j'ai beaucoup de pères qui ne le sont pas, qui pensent qu'il faut mettre le poing sur la table, se faire respecter. Pourquoi avoir peur de ne pas être respecté ? Je pense que quand on respecte, on est plus respecté.

  • Speaker #1

    Totalement d'accord.

  • Speaker #0

    C'est un point de vue.

  • Speaker #1

    En tout cas, je pense que c'est un point de vue qui est important de prendre en compte aujourd'hui parce que, on reparle des générations, c'est vrai que c'est notre sujet, mais les nouvelles générations qui arrivent n'ont pas besoin, enfin c'est même pas un perte de besoin, c'est en fait, n'aiment pas du tout être justement managées par des gens qui sont très contrôlants, qui ne donnent pas forcément... qui ont une certaine façon de manager qui est peut-être très dure, etc. Parce qu'aujourd'hui, eux, c'est tout l'inverse qu'ils ont envie d'avoir. Et donc forcément, ça crée des conflits, des incompréhensions, etc. Donc je partage complètement.

  • Speaker #0

    Alors là, j'ai initié, puisqu'on a beaucoup d'apprentis, je fais des réunions que les apprentis, tout seul. Moi, avec Gaël qui est RH et puis le responsable des apprentis, il n'y a pas d'autre tuteur. Et là, ils se laissent aller et nous disent des choses incroyables que je note et je dis, ben oui, ce point de vue-là, il est très bien. Mais ça nous fait un bien de les entendre parce qu'ils sont Pepsi, parce qu'ils ont un enthousiasme, un regard tellement différent sur l'entreprise. Même si c'est des apprentis qu'on va accompagner, on ne va pas pouvoir tous les embaucher. Mais du coup, ils auront apporté à l'entreprise autant qu'on leur a apporté. Et c'est vraiment quelque chose que je veux que tout le monde ait conscience. Que nous, on passe du temps pour les former, mais qu'eux, ils passent aussi de l'énergie pour nous apporter quelque chose.

  • Speaker #1

    Et on parle aussi des dirigeants. Est-ce que vous auriez aussi une phrase, quelque chose à dire à ces jeunes générations-là qui arrivent ? Parce qu'on dit souvent qu'elles, elles viennent bousculer, mais... Je pense fondamentalement, et moi qui suis dans cette génération-là, je pense fondamentalement que nous aussi, on doit se remettre en question sur certaines choses et qu'on apporte des nouvelles choses, certes, mais il y a certaines remises en question qui sont importantes. Seulement, ce serait laquelle ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, je me dirais, on doit tous se remettre en question. Ce n'est pas une question d'âge ni de génération. On parle beaucoup de génération. Moi, je dirais aux jeunes d'aujourd'hui, ayez confiance. Osez avoir de l'enthousiasme, continuez à être dynamique. Dans notre société, je peux comprendre qu'on soit dans la peur, mais osez dire votre point de vue pour nous bousculer et puis qu'on soit dans l'écoute. C'est en échangeant ensemble, sans parler de génération, mais simplement d'être vivant. Je trouve que c'est très bien de comprendre les générations parce qu'on n'est pas... Selon l'époque à laquelle on est, c'est évident que les choses sont différentes et qu'on ne peut pas avoir la même approche. Mais chaque génération, on peut comprendre pourquoi on réagit. Moi, j'étais d'une génération où il faut avoir une carrière et l'essentiel, c'est que tu aies un travail, construire une maison pour la sécurité, parce qu'on était déjà dans la peur de demain. Mais comme aujourd'hui, on ne sait pas ce que sera demain et que demain peut être terminé du jour au lendemain. On ne peut pas avoir cette même vision. Mais alors il faut profiter d'aujourd'hui. Mais qu'est-ce que c'est profiter ? Est-ce que c'est profiter, quand on dit ça, est-ce que c'est du loisir ? Ou est-ce que c'est simplement être au plus près de qui on est, mieux se connaître ? Et moi je dirais aux jeunes d'aujourd'hui, continuez à chercher à être ce que vous êtes, et à vous connaître. Et je dirais aux autres générations, écoutez les jeunes. Écoutez les jeunes, parce que comme tu disais tout à l'heure Sylvie, on a besoin d'être bousculé pour se remettre en question et la jeunesse c'est quand même un sacré dynamisme et on a besoin de votre dynamisme, de votre vision des choses et pour moi c'est ensemble qu'on arrivera à faire des choses exceptionnelles.

  • Speaker #1

    Oui, c'est fort. Merci pour eux, merci pour moi, je l'ai pris pleinement. Donc chouette, merci. On va bientôt finir. Est-ce qu'il y aurait un livre, une rencontre ou une formation qui vous a vraiment marqué dans, alors soit dans votre vie, soit dans votre méthode de management, soit dans vous qui vous êtes, bref, à partager aujourd'hui aux personnes qui nous écoutent ?

  • Speaker #0

    Alors moi, j'ai beaucoup été chamboulée par l'histoire de... de vie de Simone Veil, de sa détermination et de Nelson Mandela. Ces deux personnes qui m'ont inspirée de par leur résilience et leur considération de l'humain. Alors des livres, j'en lis beaucoup sur le développement personnel. Et moi, ce qui me porte aujourd'hui, c'est la formation. Formation sur le management parce que c'est me dépasser. Je pense que le dépassement me permet d'être dans la résilience. Alors des phrases, je pourrais vous en sortir plein puisque c'est... J'adore ça, les petites devises, et j'essaye d'en faire mon quotidien. Mais voilà, je pense que la connaissance, la lecture, la culture nous permet vraiment d'avancer encore plus vite et mieux.

  • Speaker #1

    Et peut-être pour finir du coup cet épisode, c'est quoi vos futurs projets au sein de l'entreprise Desbenois, peut-être dans la manière de manager, etc. Ce seraient quoi vos prochains objectifs ?

  • Speaker #0

    Mon projet, c'est de monter toujours le niveau. pour que les gens réfléchissent, se réalisent. Et puis mon projet, c'est de conduire l'entreprise déjà aux 100 ans, parce que je pense que ce sera une belle réalisation et un remerciement pour toutes les personnes qui ont travaillé ici, pour ma famille qui a conduit l'entreprise à ce qu'elle est là aujourd'hui. Donc ça, c'est mon projet. Mon projet, c'est aussi de continuer à m'épanouir pour... pour passer le relais et passer le relais dans la plus belle sérénité possible et puis de souhaiter qu'il y ait une belle continuation de cette entreprise. Est-ce qu'elle restera familiale ou pas, je ne sais pas, mais le projet, il se construit. Peu importe, l'essentiel c'est qu'on arrive à ce que ce soit un lieu comme une école, où on peut grandir.

  • Speaker #1

    Magnifique. Merci. Les 100 ans sont quand ?

  • Speaker #0

    Dans 3 ans. Ça arrive vite.

  • Speaker #1

    Merci en tout cas pour ce conférencement.

  • Speaker #0

    Merci pour cet échange et pour la confiance que vous me faites.

  • Speaker #1

    Merci, c'est très inspirant en tout cas.

Chapters

  • Introduction à l'épisode et présentation de Pascale

    00:05

  • Introduction avec Pascale, dirigeante de Tébenois

    00:05

  • Vision du management : bien-être au travail et personnel

    00:11

  • Vision du management et bien-être au travail

    00:11

  • L'importance de la formation et de l'écoute

    00:18

  • Importance de la formation et de la communication

    00:26

  • Allier performance professionnelle et développement personnel

    00:39

  • Allier performance et développement personnel

    00:39

  • Inspiration pour dirigeants et salariés

    01:06

  • Un management humain et inclusif

    01:06

  • Investir dans la jeunesse et le management bienveillant

    01:30

  • Investir dans la jeunesse pour l'avenir

    01:30

  • Réflexions sur les nouvelles générations et le changement

    02:04

  • Empathie et gentillesse en tant que dirigeant

    02:17

  • Conclusion et conseils aux dirigeants et jeunes générations

    38:05

  • Projets futurs et conclusion de Pascale

    44:31

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