- Speaker #0
Bienvenue sur Sololitude, le podcast qui s'adresse aux mamans solos par choix. Oui, vous avez bien entendu, c'est un réel désir de devenir maman solo qui nous pousse à choisir ce nouveau mode de vie. Depuis la loi en 2021 sur le PMA qui autorise les femmes seules et homosexuelles à devenir mères, nous sommes alors de plus en plus nombreuses à opter pour avoir un enfant sans homme. Cela ne veut pas dire que nous sommes contre les hommes, loin de là. Juste que la vie nous a menés à des histoires de vie différentes et réfléchies. C'est à partir de là que je m'intéresse à ce VW Soir, ce qui incite les femmes d'aujourd'hui à faire un bébé toute seule. Pour me présenter, je suis Émilie Pavoulin, ancienne infirmière depuis plus de 15 ans, praticienne en opérative. 10 ans, j'accompagne régulièrement des femmes lors de leur parcours de parenté. Ici, j'interviewe des mamans, mais aussi des professionnels, afin d'étayer cette réflexion et d'apprendre des aléas de la parenté maternelle, avec tous les questionnements et l'inversement de ces lois. Bienvenue sur l'outube, bonne écoute ! Dans cet épisode, je reçois Gaëlle, une enseignante de 51 ans, originaire de la région Rhône-Alpes. Gaëlle parle de sa relation toxique avec sa mère. Cette prise de conscience est intervenue après des années de thérapie et d'introspection, qui ont finalement façonné sa compréhension d'elle-même et son désir de fonder une famille. À l'approche de la quarantaine, Gaëlle a commencé à se confronter à la réalité de ses rêves de maternité. Envisageant d'abord l'adoption, elle s'est heurtée à de nombreuses difficultés et de frustrations. Cependant, après avoir discuté avec des amis et des membres de sa famille, elle découvre l'option de la PMA et décide de la poursuivre. Gaëlle décrit son expérience en Espagne. Malgré ses craintes et ses doutes initiaux, elle est tombée enceinte et accueillit sa petite-fille, Azuline. Tout au long de l'épisode, Gaëlle souligne l'importance du soutien des amis et des collègues, ainsi que la nature transformatrice de la maternité. Elle évoque avec franchise les difficultés de la grossesse, les défis de l'allaitement et la joie de tenir enfin son enfant dans ses bras. En conclusion, Gaëlle encourage les auditeurs à suivre leurs désirs et à ne pas se laisser décourager par les attentes de la société ou les contraintes matérielles. Son histoire témoigne de la résilience, du pouvoir de l'amour et de la beauté de la maternité. même au milieu des complexités de la vie. Et dans cet épisode, c'est le premier et vous aurez la suite vendredi prochain. Bonne écoute ! Bonjour Gaëlle, merci d'être avec moi aujourd'hui.
- Speaker #1
Bonjour Émilie.
- Speaker #0
On va faire connaissance. Peux-tu déjà nous raconter d'où tu viens en France ? Tu as quel âge ? Quel métier tu fais ?
- Speaker #1
Alors j'habite en région Rhône-Alpes, dans la région lyonnaise, enfin même actuellement à Lyon. J'ai toujours vécu dans cette région. Je suis enseignante, je suis même professeure des écoles, institutrice depuis peut-être 22 ans, quelque chose comme ça. Voilà, je suis célibataire et j'ai eu 51 ans il y a quelques jours, le 21 mars, c'est-à-dire...
- Speaker #0
voilà il y a 8 jours je crois je me suis donné la chance avec quelques jours de retard donc tu es célibataire depuis combien de temps ?
- Speaker #1
j'ai passé la plupart du temps de ma vie en célibataire alors je suis célibataire je ne saurais même pas répondre parce que les derniers couples que j'ai formés n'ont pas duré non plus si longtemps et je compte, enfin je veux dire Je me considérais encore célibataire avant que ça se termine. Je ne sais pas comment expliquer ça, mais c'est-à-dire que... C'est un petit caca, c'est compliqué. Ouais, voilà. Et puis finalement, j'étais peut-être prudente, en tout cas, au bout de quelques mois, ça ne pouvait pas... Ou disons que j'étais des histoires où j'aurais aimé ne plus être célibataire, mais finalement... pense que je continue de rester célibataire je vois comment il était à me voilà en fait à l'intérieur de toi tu t'es célibataire oui et donc à partir de là une histoire commence on espère qu'elle fonctionnera on a déjà vécu des choses où on sait que c'est plus c'est compliqué et ça peut être foireux et puis finalement bas voilà la dernière c'était il ya trois ans quatre ans Et voilà, il se trouve qu'à... Ce garçon avait des grandes qualités, mais j'ai découvert qu'il était alcoolique. Mais du coup, il y avait de la méfiance en moi depuis le départ. Oui. Voilà. Et du coup, il y a eu une autre histoire depuis. Voilà, même là, je ne la comptabiliserai pas.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Ouais. Donc, vraiment, des coupes, j'en ai fait un surtout important à l'âge de 20 ans. Et puis après, malheureusement, après, moi aussi, je n'étais pas toujours bien dans ma peau. J'ai dû régler des tas de problèmes et évoluer beaucoup. Ce qui peut-être ne rendait pas aussi la construction d'un couple facile. Voilà. C'est vrai que je me considère plutôt comme célibataire.
- Speaker #0
Et c'est vrai que quand on a des choses déjà à régler avec soi-même, et quand on a des choses à traverser, à revoir et à travailler, on n'est pas forcément disponible pour…
- Speaker #1
On n'est pas disponible, et aussi quand on est en évolution, vraiment en grande évolution, en changement, ce n'est pas évident. Et puis c'est vrai que je… Je prenais soin de moi en faisant une thérapie, puis après une psychanalyse, j'ai mis des années là-dessus. J'ai passé un grand soin, mais je ne choisissais pas forcément les bonnes personnes non plus. Donc très rapidement, je me rendais compte, d'autant plus qu'il y avait un thérapeute ou une thérapeute à mes côtés, que ça ne pouvait pas construire un couple et être fiable et être solide pour moi. Et une aide, voilà. et une source de joie et de construction dans la vie. C'est vrai, c'est un parcours un peu compliqué. J'ai eu un parcours très compliqué à partir de l'âge de 20 ans parce que je suis tombée malade psychologiquement et j'ai eu besoin de prendre soin de moi. Ça ne m'a pas empêchée de travailler, mais c'est aussi grâce au fait que j'avais pris soin de moi et de continuer là-dedans. Ok,
- Speaker #0
donc tu as passé toutes ces années aussi à te reconstruire, à être en thérapie, à évoluer.
- Speaker #1
J'ai aussi été très investie dans mon métier parce que j'étais dans les quartiers difficiles, sans me rendre compte à quel point j'y laissais beaucoup d'énergie, de temps. Donc après, je ne regrette pas, mais c'est vrai que j'y ai passé beaucoup de mois aussi.
- Speaker #0
Et ton histoire familiale au départ ? Alors,
- Speaker #1
mon histoire familiale, c'est un peu curieuse. Alors, mon papa m'a eue à 51 ans. Je tiens à dire à cause de la... Voilà, on a le même âge. Donc, il m'a eue... Enfin, moi aussi, je suis mère à 50 ans et... Enfin, à un mois de mes 51 ans. Et mes parents n'habitaient pas ensemble. Donc, j'ai vécu avec ma mère. On rejoignait mon père les week-ends. et des vacances. S'ajoute à ça que j'avais des rapports très compliqués avec ma mère et que j'ai compris avec le temps qu'elle était très toxique pour moi. Et très, très récemment, si tu veux, on peut y revenir dessus, mais grâce à ma démarche de choix d'enfant, de PMA, qu'il fallait quand même que c'était encore plus profond que ce que je pensais et qu'elle était... Voilà, j'y mets des étiquettes maintenant dans les médias et tout, mais pervers narcissique au sens, voilà. Même si je ne voulais pas le croire, et même je ne voulais même pas croire à ce genre de catégorie de gens, je vais dire. Mais voilà, et qu'il fallait vraiment faire très attention. Voilà, je l'ai compris en retournant après des années, retournant voir la psychanalyste qui m'avait suivie, qui m'a dit oui, c'est ça, mais vous ne vouliez pas le comprendre. Grâce à votre part d'enfant, vous avez fait le pas.
- Speaker #0
Oui, mais ce n'était peut-être pas le moment de le comprendre.
- Speaker #1
Mon père était très âgé.
- Speaker #0
Il était sous intégralement.
- Speaker #1
Oui, il fallait accompagner mon père, elle était auprès de lui aussi. C'était sans doute trop douloureux aussi. Après, les éléments, je les avais, mais j'avais énormément de culpabilité à penser ça et même à penser que des gens comme ça puissent exister. Du coup, il a fallu tout un chemin, une anecdote extérieure qui était plus extérieure à nous, que j'ai gardée pendant dix ans pour la dire à quelqu'un qui m'a confirmé. Je dis mais alors là, elle est consciente de tout. Donc il y a vraiment un truc beaucoup plus grave encore que ce que je pensais. Puis ça m'a en fait libérée, même si c'est triste. Ça m'a libérée d'essayer d'améliorer notre relation. De dire la pauvre c'est des traumatismes, bon peut-être effectivement parce que ça reste une maladie mais voilà ça m'a dit Gaël. Pense à toi, protège-toi, pense à ton enfant futur. Et c'est vrai que l'analyste, ma psychanalyste de l'époque, que je suis retournée voir après sept ans, a été assez claire. Elle m'a dit ne pas la voir plus d'une heure, ne dire rien d'intime, la voir toujours avec quelqu'un d'autre. Donc j'ai suspendu toute empathie, psychologie, essayer de comprendre, d'améliorer. ce que je faisais depuis toujours, en me disant, je m'en tiens à ça. Plus ou moins, je t'avouerai que ce n'est pas forcément facile, plus d'une heure, mais une personne tierce, je le garde absolument, par exemple. Et puis, c'est vrai que ça a participé et c'est bizarre. Là où c'est important, c'est aussi que c'est sûr que c'est pour ça que j'ai mis très longtemps à avoir un enfant. Et autre chose, c'est sûr aussi que c'est... mon enfant, même avant d'être là, déjà dans la démarche de l'avoir et d'être sûre que je l'aurais dans le sens de tout faire pour, qui me l'a appris, qui m'a fait grandir, qui m'a fait évoluer, tu vois, qui m'a dit vas-y. À un endroit où finalement toute mon histoire, il y a aussi énormément de culpabilité de penser du mal de sa mère en fait. énormément de douleur aussi de se dire ça même si finalement ben voilà c'était l'âge adulte je fais ma vie c'était bien plus simple de mais vraiment moi je suis étant née là dedans et avait en ayant vécu seul avec ma mère et puis ça a fini terminé ce choix d'être éventuellement dévait seul un enfant parce que c'était vraiment pas ce que je souhaitais et notamment à cause de de mon histoire. Je ne vous laisse pas...
- Speaker #0
Oui, d'autant plus.
- Speaker #1
d'enfant sans père, absolument pas d'enfant sans père parce que pour moi mon père a été un rayon de soleil, un appui, une force énorme et il m'a donné l'envie de vivre, d'être et c'est lui qui, c'est son amour que j'ai envie de transmettre donc c'était vraiment ça qui me rendait mère entre guillemets et donc je voulais vraiment pas d'enfant sans père au départ et vraiment pas être seule avec un enfant je trouvais ça pas très sain voilà
- Speaker #0
Oui, de fait, de ton histoire. Et en fait, ce qu'il faut faire comprendre à ceux et celles qui vont écouter, c'est que notre histoire familiale de départ va influencer sur notre histoire de femme, de couple, de mère. Ça va influencer nos choix aussi de partenaire. Et donc, quand on a vécu souvent avec une maman toxique ou un papa toxique, inconsciemment, on va rechercher ce type de personne parce que c'est quelque chose qu'on va connaître. Mais on se rend compte que ce n'est pas bon pour nous. Donc, on est dans une espèce de boucle. On ne sait pas comment s'en sortir. Bravo à toi d'avoir fait cette longue thérapie qui t'a permis de comprendre des choses. Et après, au fur et à mesure, les pièces du puzzle s'assemblent et arrivent à un certain âge aussi. Eh bien, on voit des choses qu'on avait… Tu l'as dit, on avait tout en face de nous. Mais il y a des fois où ça s'assemble à un autre moment. Et on voit aussi…
- Speaker #1
Voilà, ça se passe différemment. On accepte. La culpabilité,
- Speaker #0
elle peut être grande, oui, parce qu'on peut être culpabilisé. de ne pas être une bonne mère, mais de ne pas être un assez bon enfant non plus. On ne s'autorise pas aussi à regarder nos proches comme ils sont. On n'a pas envie de les voir mal et dans des pathologies aussi difficiles.
- Speaker #1
Oui, je pense que c'est tout à fait vrai. Ensuite, c'est des pathologies où les gens sont plutôt bien vus. Ça veut dire que si c'est l'enfant qui est la victime, l'extérieur n'en sait rien. Donc, c'est un petit peu fou parce que l'enfant, en même temps... et extrêmement attachée à son parent, sachant qu'en plus je vivais seule avec ma mère, donc elle faisait quand même le nécessaire, je veux dire, elle était là. C'est aussi un rapport. Donc voilà, et en plus, il trouve qu'elle était elle-même enseignante, donc j'étais dans son école, qui était une école privée qui allait être de la maternelle à la terminale. C'est très compliqué. Oui,
- Speaker #0
et non. C'est un truc religieux,
- Speaker #1
c'est quelqu'un de très croyant. Et de bien voir. C'est plutôt victime dans la vie en plus, donc j'avais plutôt envie de défendre moi en tant qu'enfant. Parce qu'il y a aussi sans doute une complaisance à être victime. Enfin, c'est des gens qui aiment le drame, qui aiment... Enfin, voilà. Et puis, voilà, une histoire de vie. Moi, je n'ai pas de frères et sœurs. Mon père était très présent, mais se posait quelques questions, et l'entourage aussi, mais la trouvant un peu dure, parfois peut-être un peu jalouse de moi, mais pas… pas dans cette ampleur-là. Et puis, mon père étant beaucoup plus âgé, donc né en 1923, il incitait beaucoup pour quand même que j'ai des démarches de respect, de prise en soin de ma mère, entre guillemets. C'est normal. C'était lui-même, parce que lui-même, en plus, habitait avec sa mère, et donc était au plus pris dans un lit, qui était le cible. C'est un homme qui a... très bon, très chaleureux et très présent à distance dès qu'on pouvait même après à l'âge adulte tant qu'il a été capable de le faire parce qu'après il était devenu très très âgé sur la fin était très aidant et prêt à faire des choses au départ il habitait le Vercors il était un paysan dans le Vercors il est monté à Lyon donc il donnait beaucoup de sa personne il était extrêmement présent mais quand même j'ai vécu seule au quotidien avec ma mère.
- Speaker #0
Et oui, et ça, les petites ne peuvent pas se rendre compte non plus de l'impact que ça avait sur toi, cette emprise avec ta maman. Oui,
- Speaker #1
on peut s'en rendre compte quand on pense aux otages et au syndrome de Stockholm, à des choses comme ça. On se dit, ah ouais, et là, la personne, elle est née bébé, elle est restée, enfin, voilà. Et après, voilà. Et puis, c'est vrai qu'on a besoin de figures d'attachement et il y avait quand même des éléments positive d'ailleurs ma mère était enseignante elle tenait à ce qu'on ait une bonne image de nous et et dans tous les cas je pense qu'on a aussi en tant qu'enfant besoin de 2 d'avoir du positif sinon je me serais pas construite enfin j'ai j'ai réussi voilà à me construire malgré tout oui exactement ok d'accord et pour venir ce désir d'enfant il est arrivé il était là à quel moment
- Speaker #0
depuis longtemps.
- Speaker #1
Alors c'est un désir je pense profond mais que je m'autorisais pas à avoir du fait d'une situation pas stable, du fait aussi de cette image qu'il me fallait absolument un homme fort et solide et généreux pour faire ce coup pour que mon enfant ait un père et que moi-même je sois plus posée dans la vie. Et puis évoluant, évoluant j'ai eu 40 ans voilà ça s'était pas présenté non plus après c'était pas je le ressentais pas c'était pas une douleur parce que j'avais à faire avant voilà j'avais à faire avant donc je faisais ce que j'avais à faire mais voilà l'âme qui était pas à mon tour et avec la question commence à se poser et où je me dis mince des choses comme ça comme abin la pilule elle a été inventée mais finalement moi j'aurais... à une autre époque, je serais tombée enceinte et ça aurait été bien. Parce que si j'attends les conditions, des petites remarques dans ma tête, me disant que j'avais un bon couple à une vingtaine d'années, il y avait des choses qui n'allaient pas dans ce couple, et moi-même, je n'allais pas super bien. Mais finalement, peut-être que j'aurais été capable d'être une bonne mère quand même. Et voilà, des choses comme ça.
- Speaker #0
Ça ne s'est pas passé comme ça.
- Speaker #1
Ça, c'est pas... Ils sont d'époque aussi. Et du coup, commençant à faire un peu le deuil de ça, plus la ménopause qui arrive, enfin, la pré-ménopause, des choses comme ça. Et je commençais des démarches d'adoption, moi, en fait. J'ai commencé vraiment des démarches sérieuses d'adoption, sachant que je voulais pas me louper parce que... Quand ils refusent l'agrément,
- Speaker #0
il faut attendre 5 ans pour redemander,
- Speaker #1
sachant que l'adoption déjà c'est long, même la démarche à l'intérieur. Donc en tout cas à ce moment-là, c'est pas vieux, mais les lois peuvent changer, donc je ne voudrais pas que les auditeurs y voient les vérifier, mais voilà, moi c'était ça. Et du coup, je me suis dit... Donc, j'ai pris beaucoup de renseignements. J'ai peaufiné une lettre en faisant appel aux amis et tout ça. Et mon appart n'était pas bien... Je pensais que mon appart n'était pas assez aménagé pour valider quand l'assistante sociale allait venir pour valider un agrément. Donc, j'essaie d'arranger de ce côté-là. Et tout en continuant de prendre beaucoup de renseignements, parce que je me rendais compte que femmes célibataires, on n'arrivait pas trop à adopter en fait, malgré ce qui était affiché. Et je tombais de... de mauvaise nouvelle en mauvaise nouvelle, en comprenant le terrain, le système, comment ça se passait, je me disais, mais je ne vais pas y arriver, à part un enfant très grand, handicapé, âgé et handicapé. Et voilà, je continuais. Et puis, qu'est-ce qui s'est passé exactement ? Il y a très longtemps avant, on m'avait, au tout début de ces démarches, quelqu'un m'avait parlé de la PMA, mais j'avais chassé l'idée, en pensant que c'était extrêmement compliqué, extrêmement médicalisé. en ayant un refus encore de me passer d'un père. C'est-à-dire de me dire, bah oui, mais alors là…
- Speaker #0
Donc ça venait encore invalide,
- Speaker #1
cette idée. Là, je suis toute puissante, je fabrique mon enfant comme j'irais au supermarché. Je ne veux pas de ça. C'est vraiment… c'est un peu Frankenstein. Il y en a plein des enfants, les pauvres ont eu des vies difficiles. Moi, j'ai aussi eu ma vie difficile. Je veux… enfin voilà. Je ne veux pas de cette société qui nous pousse à la consommation, qui nous pousse à… Voilà, c'était vraiment ça. Et puis, j'ai déchanté aussi beaucoup avec l'adoption. J'ai vu que certains enfants étaient adoptables. On les retirait là où ils étaient heureux parce qu'ils devenaient adoptables. Enfin, j'ai dit, oh là là, je ne veux pas participer à ça. J'ai vu des tas de… Enfin, voilà, j'ai compris que c'était très, très, très mal barré. Le temps en passant. Je me suis dit, du coup, si jamais il me donnait l'agrément, je serais âgée, très âgée. Et puis, j'ai un chien. J'ai un chien que j'ai depuis 5 ans et qui m'a aidée dans la demande d'enfants aussi, bien sûr. Parce que de prendre soin d'un autre être, en fait. de sentir ce plaisir qu'il y a de faire des sacrifices, de prendre soin de l'autre, de l'éduquer, d'être au quotidien, de dire finalement je ne vais pas au ciné, il y a mon chien, des choses comme ça. Et puis d'avoir cette compagnie, ça donne confiance en soi aussi je pense. Et donc en prenant mon chien, je croisais des voisines qui m'ont dit Merci. qui sont un couple de femmes et qui avaient déjà trois enfants. Donc, une d'un précédent mariage, enfin, union hétérosexuelle pour l'une, et deux autres qui venaient de… qu'ils avaient faites par PMA, en fait, voilà, qu'elles avaient eues par PMA, et elles étaient ensuite dans une démarche d'un troisième, enfin, d'un quatrième, mais d'un troisième ensemble. Et qui me disent, tes histoires d'adoption, tu ne t'en sors pas, ça coûte très cher, c'est compliqué, c'est horrible ce que tu racontes. Pourquoi tu ne fais pas comme nous ? C'est très simple. Il y a eu ça, et puis c'est resté dans un coin de ma tête. Et pas longtemps après, quelques jours après, j'ai une demi-sœur que je connais très peu, de par mon père, parce qu'il y avait eu des séparations, mais auquel je souhaite son anniversaire à distance. Je ne l'ai vu qu'une seule fois dans ma vie. C'est une demi-sœur de l'âge de ma mère, du coup, qui a mal.
- Speaker #0
Mais qui était un peu dans le médical.
- Speaker #1
Et qui, du coup, je l'appelle genre une fois par an, donc pour son anniversaire, peut-être deux fois. Et je lui dis, depuis quelques années, depuis le décès de mon père, je l'appelle. Et puis, je lui dis que j'ai fait des démarches d'adoption. et qui me dit mais enfin pourquoi tu fais pas une PMA et je lui explique mon point de vue et il me dit mais c'est très simple c'est juste des cellules qui se multiplient il y en a partout, regarde autour de toi il y en a partout c'est joli et puis je sais pas pourquoi mais ça prend une force un peu comme si mon papa me parlait un peu comme si j'avais une autorisation comme si on me disait tu t'en sors pas, il faut que t'ailles par là c'est la solution. Je dors là-dessus, c'était le soir, je dors là-dessus, je me réveille et je me dis bon, je vais faire une PMA. Puisque mes voisines allaient en Espagne, étaient allées en Espagne, je pensais faire pareil.
- Speaker #0
La loi en France n'était pas encore passée là ?
- Speaker #1
De toute façon, moi j'étais trop âgée. Je ne sais pas si la loi était passée, ce n'est pas si vieux.
- Speaker #0
C'est pas en 2021 la loi ?
- Speaker #1
Oui, si, elle était passée. Ok,
- Speaker #0
mais tu avais dépassé l'âge.
- Speaker #1
Oui, j'avais dépassé l'âge. Et du coup, je prends mon téléphone, j'appelle des amis quand même, plusieurs amis. Et notamment un couple avec... Elle, elle est psychologue et son compagnon est docteur à la retraite. Et tous les deux à fond. « Ah oui, oui, je dis oui, mais je ne parle pas espagnol. » « Ah, mais ce n'est pas grave, on t'aidera, on t'accompagnera, etc. » Et d'autres amis, tout le monde est soulagé. Parce que je racontais mon périple et tout le monde voyait que j'allais dans le mur, en fait, que c'était vraiment… Donc, voilà parti dans les démarches qui ne sont finalement pas du tout compliquées. Donc j'étais à la banque faire un emprunt, enfin voilà, ça m'a demandé. Mais au moins quelque part par rapport à l'adoption, en plus c'est une somme, on sait à quoi on s'engage quasiment. On ne sait pas si ça va marcher, mais globalement il y a quand même des hauts pourcentages de réussite. Et voilà, donc je prends les mesures. Je vous fais peut-être ce réveil. Attends, je suis venue. Et je mets tout en place. Et c'est, à ma grande surprise, beaucoup plus simple que ce que j'avais imaginé, dans la mesure où toutes ces cliniques, enfin celles auxquelles je me suis adressée, mais toutes celles-là ont des gens qui parlent français, donc pas de barrière de langue. Et puis au niveau médical, c'est presque l'équivalent d'un frottis en fait, ça ne dure pas longtemps. Moi je m'étais hospitalisée plusieurs jours.
- Speaker #0
Ça dépend aussi de ce que l'on choisit comme technique aussi en Espagne. Il faut savoir que ça peut vraiment être très simple, ça peut être rapide. Et toujours dans leur équipe, quelqu'un qui parle français, de toute manière. C'est vraiment simplifié.
- Speaker #1
Il n'y a vraiment aucune difficulté, ni médicale, ni de langue, ni de rien. L'Espagne, ce n'est pas loin non plus. Donc après, voilà, j'ai trouvé des... J'ai fait une première tentative, puis il a fallu un peu de temps et une deuxième. La première tentative, j'étais avec des amis qui m'ont emmenée en voiture. La deuxième, c'était quelqu'un d'autre. Entre-temps, j'ai fait des petits tests avec eux. Mais il me fallait ce temps, moi. J'avais besoin de ce temps dans le sens où c'est notamment là, dans cet entre-deux, que j'ai dû prendre conscience de mon histoire familiale de manière plus… Voilà, c'était nécessaire. Et par chance, j'avais juste deux embryons, c'est le deuxième qui a fonctionné.
- Speaker #0
D'accord, donc par film ?
- Speaker #1
C'est un double don, évidemment, parce qu'après une quarantaine d'années…
- Speaker #0
La réserve ovocitaire est quand même…
- Speaker #1
Oui, et puis les ovocytes, ça marche mal en fait. tant à que réussissez, ce serait vraiment médiocre, plus après des soucis d'avoir des enfants avec des malformations ou des handicaps.
- Speaker #0
Et de toute façon,
- Speaker #1
excuse-moi pour dire de vous donc,
- Speaker #0
c'est un don d'ovocytes et un don de sphématozoïdes. C'est ce qu'on appelle un double don. Il y a une donneuse et un donneur.
- Speaker #1
Tout à fait. Et du coup, voilà. En plus, moi, j'étais ménopausée en fait. Donc, la question se posait même pas, mais voilà.
- Speaker #0
Ok. Et donc il y a eu combien de transferts tu dis ? Deux ? C'est le deuxième qui a fonctionné ?
- Speaker #1
Tout à fait. Sur Géronne, une petite ville d'Espagne qui est vraiment à côté de la frontière. Très sympa. Du coup, la première fois ça avait une énorme pression. Donc c'est aussi une des raisons pour lesquelles ça n'a pas fonctionné je pense. Et puis après je suis retournée faire des tests et tout. C'est devenu une sorte de ville, je ne sais pas, pour moi touristique, amicale. qui me ressort. Mais j'ai dû aller en tout quatre fois, parce que j'ai choisi entre-temps de prendre le temps, sachant que j'étais dans une situation familiale stressante à ce moment-là. Et puis je pense qu'il y avait aussi inconsciemment l'idée de prendre le temps d'avoir cette prise de conscience qui m'était nécessaire. Il y a des paramètres psychologiques qui devaient se mettre en place.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Quand j'ai fait le test, j'ai choisi de faire des petits tests. Et d'ailleurs, ça a révélé une petite infection, des choses qui étaient quand même mieux de régler avant. Ce n'était pas forcément un obstacle, mais c'était mieux de les régler avant.
- Speaker #0
Oui, souvent avec les examens, on découvre qu'il y a des choses qu'on ne savait pas. Et bon, autant les traiter et le savoir. C'est moi. D'accord. Donc le deuxième double don, Clément.
- Speaker #1
Tout à fait.
- Speaker #0
Ok. Donc là, tous tes proches étaient au courant de ta démarche ? Oui,
- Speaker #1
mes collègues, tout le monde me soutenait. Je pense qu'il y a quelques personnes qui ne sont pas hyper proches, qui, comme moi, j'avais moi-même un avis négatif sur la PMA, peuvent avoir un jugement un peu en pensant que c'est peut-être une démarche un peu égoïste ou des choses comme ça. Mais franchement, j'ai été soutenue énormément par mon entourage, tous mes amis et mes collègues. tous mes collègues proches. Il y avait vraiment même... Parce qu'après, quand j'ai commencé à parler, il y a d'autres gens qui m'ont dit, mais oui, je connais notamment une collègue qui m'a dit, mais oui, il y avait une autre collègue dans une autre école. Enfin, voilà. J'ai eu des amis qui m'ont mis en relation avec... Un ami qui m'a dit, oui, mais j'ai une amie parisienne qui l'a fait. Aussi à Saint-Léon. Voilà. Et une autre collègue qui m'a remis en contact avec... Enfin, voilà. Du coup, je me suis remise... Je me suis trouvée... Après, même un réseau en relation de gens qui avaient fait ça pour me reconforter. Je ne sais pas comment dire, je suis enseignante. « Vas-y, re-téléphone à la clinique, on te garde tes élèves, c'est trop important. » C'était vraiment un soutien.
- Speaker #0
Il y a eu une sacrée émulation.
- Speaker #1
Parce que je ne suis pas quelqu'un qui aime faire les démarches. Je les ai très bien faites. Mais en plus, c'est vrai que... Des fois, il y a des coups de fil à repasser ou il y a des choses à régler avant d'y aller, de se mettre d'accord. Et par rapport aux ovules qu'on prend, on peut avoir des questions. Eh bien, j'avais tout le temps, vraiment, j'étais soutenue, quoi, des supporters. Vous avez vraiment le cœur.
- Speaker #0
Une vraie équipe.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
ouais. OK, excellent. Retrouvez la suite de l'histoire de Gail vendredi prochain. À bientôt sur ce Nolitude. Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Vous pouvez m'aider en vous abonnant, en appuyant sur le petit cœur, liker et aider les autres parents qui en auraient besoin en partageant ce podcast autour de vous. Vous pouvez retrouver toutes les émissions sur le site internet de Sololist sur la page Facebook et Instagram au nom de Sololitude et de emily.aveline. Donc emily c'est E-M-I-L-I-E.A-V-E-L-I-N-E. A bientôt pour un prochain épisode de ce longitude.