- Speaker #0
Bienvenue sur Sololitude, le podcast qui s'adresse aux mamans solos par soi. Oui, vous avez bien entendu, c'est un réel désir de devenir maman solo qui nous pousse à choisir ce nouveau mode de vie. Depuis la loi en 2021 sur le PMA qui utilise les femmes seules et homosexuelles à devenir mère, nous sommes alors de plus en plus nombreuses à opter pour avoir un enfant sans homme. Cela ne veut pas dire que nous sommes pour les hommes, loin de là. Juste que la vie nous a menés à des histoires de vie différentes. Réfléchis. C'est à partir de là que je m'intéresse à ce que les femmes d'aujourd'hui à faire un petit soin. Je me présente, je suis Émilie Abouli, ancienne infirmière depuis plus de 15 ans, praticienne en entreprise. J'accompagne régulièrement des femmes lors de leurs parcours de paroles. Ici, j'interviewe des mamans, mais aussi des professionnels, afin d'étayer cette réflexion et d'apprendre des aléas de parenté, avec tous les questions et l'inversement de ces données. Bienvenue sur l'oulitude, bonne écoute !
- Speaker #1
Retrouvons Angélique aujourd'hui et la découverte du troisième bébé lors d'une échographie. Let's go !
- Speaker #2
Il me dit je comprends pas et je mets l'échographie un peu plus précise et il me dit c'est une tête. Et je lui dis comment ça c'est une tête ? Et il fait l'aller-retour, vous voyez, une, deux, trois. Il me fait compter, je crois, au moins dix fois. J'ai dit non, mais ce n'est pas possible. On avait fait quatre repos en DPNI qui comptent quand même le nombre de chromosomes. On a vu la 3D de la poche. Il me dit, voyez dans cette poche, la tête de votre garçon ici qu'on a identifié, une autre tête. Et je le regarde. Ce n'est pas possible. Et lui-même ne comprenait pas. Il me dit, ce n'est pas possible. Je l'aurais vu. Et c'est vrai que depuis quelques semaines, je lui disais, j'ai du mal à respirer, je me sens tout le temps très essoufflée. Et en fait, elle était totalement enroulée au niveau de mes côtes, à droite, et planquée, planquée. Donc d'habitude, le garçon était déjà très bas, et s'il ne s'était pas redressé, on ne l'aurait même pas vu encore. Et donc il me dit, écoutez, là je suis perdue, donc vous allez aller à l'hôpital, ils sont plus formés à tout ça, qui vous confirment, parce que là je suis décontenancée vraiment. et bon Moi, j'étais en panique parce qu'il m'a fait très peur avec cette histoire de masse. Du coup, j'étais encore à ça en blin pour dire mais ils vont bien. Il m'a dit écoutez, ils feront la totale lundi. Donc, je me suis dit mon Dieu, mais jusqu'à lundi, j'ai le temps d'imaginer. Celle-là, on ne l'a jamais vue parce qu'à droite, on identifiait toujours un garçon. Il a toujours été assez démonstratif, on va dire. Et donc, tout le week-end, j'étais en train de pleurer d'angoisse à me dire qu'est-ce qui se passe ? Est-ce que ce bébé va bien ? Mais d'où il sort ? Mais qu'est-ce que c'est ? Et je me sentais presque coupable, je me suis dit mais c'est pas possible qu'on l'ait pas vu. Et surtout que déjà pour des jumeaux on me disait mais tu n'as pas de ventre type jumeau. Quand je dis qu'elle est triplée on ne me croit pas. Et donc le lundi j'arrive à l'hôpital, ils commencent l'échographie. Bon déjà à ce stade là les bébés sont grands donc ils ont du mal à voir. Et ils me confirment, ah bah oui il y a une petite tête là, vous avez une autre fille. Et je me suis dit, oh mon Dieu !
- Speaker #1
Oh là là !
- Speaker #2
La grosse surprise, apprendre ça aussi tard, ils m'ont dit, c'est très, très, très, très, très rare. Puisque j'étais du coup dans mon sixième mois de grossesse déjà.
- Speaker #1
Oui, donc tu as appris ça il n'y a finalement que, quoi, il y a un mois ?
- Speaker #2
Ça fait sept semaines.
- Speaker #0
Sept semaines,
- Speaker #2
j'ai perdu sur trente semaines de grossesse actuellement.
- Speaker #1
Oh là là ! Donc oui, là c'est un revirement de situation. enfin déjà la grossesse. Après, il y en a deux. Elle en a eu trois.
- Speaker #2
Oui, déjà, j'aimais l'air, on me disait. On est quand même très surveillés. On déclenchera maximum à 38 semaines. Bon, pour l'instant, vous vous portez bien, donc c'est bien. Et puis, j'avais déjà tout. J'avais la poussette doublée, deux petits lits. Dans les lits, mon père, qui quelques jours avant m'avait dit, on est lancé, on pourrait presque en monter un troisième. J'ai dit, mais tu ne pouvais pas te taire.
- Speaker #0
C'est fou.
- Speaker #1
Ah c'est fou !
- Speaker #2
Mais voilà, une fois le choc passé, je ne peux pas dire que je l'ai mal vécu parce que ce n'est vraiment pas le cas. En fait, du moment qu'on m'a dit « écoutez, elle fait exactement la même taille que les deux autres, tout va très bien » , moi j'ai respiré de nouveau. Moi j'avais vraiment peur que du fait qu'on ne l'ait pas vue, on n'ait plus passé à côté de quelque chose. Et là on m'a dit « tout est bien, on a fait l'écomorphologie complète, tous les trois allaient magnifiquement bien, chacun avait son placenta, donc personne ne se gênait en fait » . Et de là, en fait, bah voilà, elle fait partie de la fratrie et je me suis dit, je ne vois pas qu'elle est plus que ça. Mais même ça, ma mère était sous le choc. Elle n'arrêtait pas de me dire, mais elle sort d'où ? J'ai dit, bah, elle était toujours là, mais on ne l'a pas vue. Et encore maintenant, on me dit, mais ce n'est pas possible. Mais elle était où ? J'ai dit, mais vraiment planquée, en fait, dans mes côtes, je pense. Et du fait qu'on voyait systématiquement le garçon, ne cherchait même pas plus haut parce qu'il était très bas lui. Donc, voilà, ils se sont débrouillés. Et ce jour-là, il a voulu montrer sa jumelle. Et heureusement qu'il l'a fait, parce que la prendre plus tard aurait été encore mieux.
- Speaker #1
Ah oui, c'est sûr, oui.
- Speaker #2
Mais voilà.
- Speaker #1
Incroyable. Donc, tu vas monter un troisième lit.
- Speaker #2
Oui, oui, oui. Et puis bon, les poussettes triples pour les cosy, ça n'existe pas, ou très peu, ou de qualité qui ne m'enchantait pas. Donc je me suis armée d'un porte-bébé, d'une poussette simple pour quand je suis accompagnée d'amis, de parents, etc. Et puis on a doublé les vêtements filles. Et puis surtout, l'hôpital a de suite lancé ce qu'il s'appelle la SIG, le suivi intensif de grossesse. Puisque pour des triplés, on est d'autant plus vigilant. Parce que là, la menace d'accouchement prématuré est beaucoup plus présente et les risques aussi.
- Speaker #1
Ok, donc c'est pour ça que là aujourd'hui tu es dans ton lit.
- Speaker #2
C'est ça, je suis au repos complet pour éviter l'hospitalisation anticipée, puisque j'y serai dans un maximum de semaines maintenant quand même, pour suivre au maximum avant l'accouchement qui sera dans quatre semaines du coup.
- Speaker #1
Ok,
- Speaker #2
d'accord. Ça s'approche dangereusement.
- Speaker #1
Donc oui, ça m'est arrivé vite tout ça.
- Speaker #2
Oh oui,
- Speaker #1
ça semble de plus en plus.
- Speaker #2
Oui, ça m'est arrivé très très Ça ne passe pas du tout. On n'a pas encore les petits coups dans le ventre. Ça semble peu concret. Et là, quand on a les pédiatres, les chirurgiens, les anesthésistes qui nous expliquent tout ça, on se dit, je vais cligner des yeux et ils seront là.
- Speaker #1
C'est joliment dit. Et du coup, comment toi, tu le vis là actuellement ?
- Speaker #2
J'ai très peur de ce qui est médical de base. Donc, hier, c'était un peu... peu la session émotion à l'hôpital puisqu'il m'expliquait un peu tous les tenants et aboutissants de la césarienne, je sais comment ça se déroule mais les enjeux de la prématurité donc il m'expliquait qu'au début je les entendrais peut-être même pas pleurer qu'on les emmènerait de suite pour prendre soin d'eux, qu'on serait pas au même étage qu'ils seraient en néonatalogie qu'il faudrait que j'aille les voir là-bas on sera pas ensemble quoi En fait, la simple perspective d'être séparée de mes trois bébés après huit mois presque passés ensemble, plus elle parlait, plus je pleurais. Elle me dit « Vous avez peur ? » Je dis « Non, je n'ai pas peur, ça me fait mal au cœur l'idée d'être séparée d'eux et de ne pas profiter comme le ferait pour le coup une maman qui a son bébé, qui vient d'accoucher, qui l'a à côté de son lit et qui peut le câliner quand elle l'entend. Là, ça sera en présence d'infirmières pour s'ils sont intubés, s'ils sont branchés. » Et ça, ça m'a juste totalement brisé le cœur. Et puis je sais qu'on en a pour des semaines à l'hôpital. Donc pour moi qui appréhende beaucoup, c'est compliqué à accepter. Après, on veut le mieux pour eux, ça c'est sûr. Je leur ai dit, de toute façon, je ferai tout ce qu'il faut. La question ne se pose pas. Mais imaginer être séparée d'eux, c'est vraiment quelque chose qui me fait mal au cœur actuellement. J'espère juste qu'ils seront forts. Pour l'instant, ils pèsent déjà un très bon poids pour des triplés à ce stade. Le garçon qui est le plus costaud est à 1,5 kg à 29 semaines. On a dit qu'on n'attend pas autant généralement tout triplé. Je crois qu'il était au 66e percentile, ce qui est très bien pour eux. Et les sœurs suivent juste derrière, à 1,3 kg à peu près. C'est très, très encourageant. J'ai fait les piqûres pour maturer les poumons de corticoïdes. Et on a trouvé un diabète gestationnel en plus à 26 semaines. Donc ça fait beaucoup, beaucoup à gérer au niveau médical en ce moment. Et c'est vrai que quand on envisage la maternité, on n'imagine pas tout ça. Je n'imaginais jamais être aussi surveillée. J'ai une sage-femme qui vient à la maison. En fait, c'est quotidien. Tous les jours, ça devient orienté médecin et surveillance. Donc on perd un peu le contrôle et on est un peu destitué par le moment de cette maternité. c'est différent on va dire oui et oui mais c'est pas du tout ce que tu avais imaginé oh non j'imaginais pas trois enfants déjà je disais toujours que bon dans l'idéal ce que j'imaginais c'était deux éventuellement et je me disais toujours bon c'est très dur comme parcours c'est fatigant c'est beaucoup de de choses à gérer, à penser. Et puis avec un enfant, je me disais, je serais déjà très chanceuse d'en avoir un. Je m'étais dit, je ne recommencerais pas. D'abord, je me suis dit, magnifique, j'ai les deux d'un coup. Comme ça, c'est fait. Et puis bon, au final, j'ai un petit bonus qui est venu se rajouter.
- Speaker #1
Gros bonus. Et oui, effectivement, quand on a un gros 7-10 heures, j'ai mes lèvres. Et puis là, les triplés, effectivement, t'es méga suivie. tout le côté médical et t'as l'impression de perdre un petit peu des possédés de ta grossesse de qui tu es toi aussi en tant que femme et de ta famille de trouver des moments aussi sans médical c'est un peu compliqué c'est
- Speaker #2
pour ça les quelques jours que j'ai à la maison sans surveillance, sans passage de la sage-femme j'apprécie aussi de pouvoir juste profiter j'ai mes mains sur mon ventre je sens mes bébés bouger et là c'est juste nous quatre Merci.
- Speaker #1
Oui, voilà, c'est ça. Donc,
- Speaker #2
il y a le taux de machin, le battement. Oui,
- Speaker #1
exactement.
- Speaker #2
C'est juste des bébés et moi, je suis leur maman. Oui,
- Speaker #1
oui, oui. Et là, ce temps-là, il est méga précieux. Oui, et tu as effectivement raison. Et puis ensuite, quand viendra la césarienne, c'est programmé et tout ça. Oui. Tant mieux.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Et ensuite... Après, quand tu as une césarienne, elles ont dû t'expliquer, tu pars deux heures en salle de réveil. Donc, tu as déjà cette séparation-là. Tu peux voir tes bébés avant, peut-être. Tu peux demander aussi si c'est possible. Et puis, eux, ils sont en soins pendant ce temps-là. Et après, tu peux aller les voir. Effectivement, il y a le temps, le passage en maternité, deux, trois jours. Une semaine, quand on est en césarienne. Et après, tu peux demander à avoir une chambre près de tes bébés.
- Speaker #2
Oui, on m'a dit s'il y a assez de chambres, parce qu'en unité kangourou, il y a très peu de... C'est ça,
- Speaker #1
c'est ce qu'on appelle les unités kangourou. Oui, il y a peu de chambres, oui. Après, sachant que tu es quand même dans une configuration qui n'est quand même pas bonne, après, il faut qu'il y ait de la place aussi, mais...
- Speaker #2
C'est ça, mais j'espère juste être au plus vite, plus près d'eux, quoi. Parce qu'imaginez même avoir trois étages et devoir parcourir, en fait, l'hôpital pour être près d'eux. C'est pas pareil que de me dire qu'ils sont dans la salle d'à côté ou... même si on peut pas faire plus c'est rassurant je sais que j'ai beaucoup de mal à déléguer à lâcher prise et là c'est pas rien c'est ce que j'ai de plus cher au monde et il faudrait que je fasse confiance à des gens que malgré tout je ne connais pas c'est des professionnels très bien que j'ai rencontrés ils sont vraiment tous adorables mais ça
- Speaker #1
reste des gens que je ne connais pas et ça reste mes enfants et là t'as pas le choix que d'apprendre à lâcher prise à faire confiance déjà apprendre à te séparer très tôt et à faire confiance à les mettre déjà en garde quelque part alors qu'ils sont tout juste aînés et un peu trop tôt en fait c'est pas simple c'est vraiment pas simple à vivre oui ça c'est sûr c'est vraiment ce que j'appréhende après la victoire ça te prépare à la séparation et au mode de garde t'apprends à faire confiance t'apprends aussi à faire confiance à tes petits oui pour s'adapter
- Speaker #2
Oui, on m'a dit que je peux leur donner un doudou avec mon odeur. Et sinon, à part ça, je n'ai même pas besoin d'emmener d'affaires pour eux parce qu'ils seront tellement petits qu'ils seront en couche dans une couveuse.
- Speaker #1
Alors, ce que tu peux faire, petit tips, le doudou, oui. Tu peux prendre des langes aussi que tu mets sur ton corps, sur ton ventre. Tu cales avec ton pantalon, ton t-shirt. Et comme ça, ça a ton odeur. Ou sur ta poitrine, avec l'odeur du lait aussi. Oui. porte ton odeur et après tu langes le bébé dans le lange. Comme ils sont en mailloté, ils sont dans des cocons, dans les incubateurs, dans les couveuses, au moins ils sont imprégnés, si tu veux, de ton odeur.
- Speaker #2
Oui, oui.
- Speaker #1
Le doudou, il peut être un petit peu plus loin dans l'incubateur, mais là, au moins dans le lange, il retient ton odeur. Et tu peux, voilà, le dernier, et puis quand le lange, il est à laver, toi, t'as passé ta nuit avec ton lange.
- Speaker #2
Je vais m'ouvrir de partout. une réserve de l'ange aussi. Oui, mais ça fait peur. On a peur que l'attachement ne soit pas le même aussi puisqu'on ne les a pas tout le temps, peau à peau, autant que quand on est dans la même chambre. Donc, c'est vrai que... J'ai déjà lu plein de choses sur les prématurés, sur des fois, une espèce d'angoisse qu'ils peuvent avoir par après. Le côté d'être séparé de leur maman, c'est différent. Et c'est quelque chose que j'appréhende. Je n'ai pas envie de vivre dans la vie, en fait, en se sentant seule ou... Après voilà, j'y pense beaucoup mais parce que ça me travaille et j'imaginais pas de me rester séparée de mes petits. Comme ça, quoi. Quand on me dit à l'accouchement, s'ils arrivent à respirer seuls, on vous les montre, sinon on les emmène de suite. Je me dis que je vais me réveiller, je ne les aurais même pas vus, je ne saurais pas à quoi ils ressemblent, je ne les aurais pas touchés, je me sentirais juste vide et loin d'eux.
- Speaker #1
Alors, peut-être pas. Si c'est en anesthésie locale, si ce n'est pas en anesthésie générale, tu peux, selon leur respiration, s'ils vont... à peu près bien, ils peuvent te les montrer. Tu peux les voir, peut-être même les toucher. Parce que tu ne seras pas totalement endormie.
- Speaker #2
Oui, oui,
- Speaker #1
oui. Et peut-être que tu en verras un, deux, peut-être les trois aussi. Peut-être que tu ne les verras pas du tout. Ça, c'est possible. Après, le temps qu'eux te recousent, etc. Et avant de partir en salle de réveil, tu peux demander à passer les voir.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
C'est très vrai. Oui, voilà. Au moins, pouvoir avoir une petite image.
- Speaker #2
Puis qu'on me dit juste, voilà, ils vont bien. C'est ce que ne passe à moi. Je pense que c'est le pire si on les emmène. Moi, je vais juste attendre ça. Je vais attendre qu'on revienne me voir pour me dire, ils vont bien. On les a mis au chaud, mais ils respirent, tout va bien. Parce que quand on ne les entend pas pleurer, on se dit, est-ce que quelque chose ne va pas ? Est-ce que... Là, ils m'ont dit, vous atteignez déjà un stade qui est très bien avec la maturation des poumons,
- Speaker #1
graphique,
- Speaker #2
fluide. Donc, on me dit, ne vous inquiétez pas trop. C'est très facile.
- Speaker #1
Oui, parce qu'ils ont un bon poids.
- Speaker #2
C'est ça.
- Speaker #1
Ça a eu les corticoïdes. Donc, c'est des choses qui aident vraiment dans la capacité pulmonaire des tout-petits et à ce qu'ils ne soient pas intubés. On intube de moins en moins aussi actuellement. Des fois, il peut y avoir une petite aide respiratoire, ce qu'on appelle un masque.
- Speaker #2
Un masque,
- Speaker #1
oui. Jusqu'à ce qu'ils puissent respirer tout seuls. Et ça dépend vraiment des bébés. Et c'est au jour le jour. C'est ça aussi qui peut être un peu compliqué. C'est au jour le jour qu'ils évoluent.
- Speaker #2
Oui, oui. Et puis on m'a dit après pour l'hospitalisation, ça dépend. Pour certains, ça serait jusqu'à l'équivalent de 40 semaines ou 38 semaines ou 37 semaines. C'est vraiment selon les bébés. Donc, je compte sur eux pour continuer à grossir encore un peu et être aussi vifs qu'ils le sont maintenant pour se battre et pour vite, vite rentrer à la maison avec moi.
- Speaker #1
C'est vraiment de leur faire confiance aussi.
- Speaker #2
Oui, j'en doute. pas ils sont costauds et vigoureux et ça va te faire bouger.
- Speaker #1
Ça, leur faire confiance, de te faire confiance. Et qu'est-ce que je voulais dire ? C'est parti. Vraiment d'essayer d'avoir cette sérénité, parce que tu vas traverser des choses qui vont être tellement, émotionnellement très fortes. Garder cette foi, cette confiance en toi et en tes tout-petits. Et là, comme tu le fais déjà ou ils connaissent déjà leur histoire. Tu leur racontes déjà ton part, mais ils la connaissent. Et tu ne pourras pas te trimultipigner, je ne sais pas comment on peut dire.
- Speaker #2
Non, malheureusement.
- Speaker #1
Mais tu leur parleras, ils t'entendront. Tu pourras toujours mettre tes mains dans l'accubateur, les caresser, leur parler. Qu'ils te sentent, qu'ils sachent que tu es là, il y aura ton odeur. Parce que tu ne pourras pas être tout le temps présente, comme une maman quand tu viennes dans la chambre, mais il y aura ta présence autrement, tu vois.
- Speaker #2
Oui, je ferai au maximum de toute façon pour qu'il sente bien que je suis là et pour assister aux soins. On m'a dit que si tu es aussi prête, tu peux parfaitement demander à faire les bains et les changer. Et en fait, c'est juste ça, j'ai envie de profiter aussi de ces premières fois et pas d'être passive ou spectatrice, on va dire, de ce qui se passe. C'est surtout ça parce que bon, après à la maison, je sais que j'aurai le temps pour en profiter et que j'aurai les mains bien prises avec trois petits loups. mais... l'hôpital, ça va rester quand même leur première semaine de vie. Et je n'imagine pas, en fait, je vais dire, faites-le, parce que je ne me sens pas de le faire, ou je ne peux pas le faire, ou j'ai peur de le faire. Je suis leur maman, j'ai envie de le faire, j'ai envie, dès le début, d'être là pour eux. Et donc, voilà, il faudra que je prenne confiance aussi de ce point de vue-là. Oui,
- Speaker #1
et puis les soignantes sont là aussi pour guider, pour accompagner. Et tu verras qu'au bout d'un moment, c'est toi qui feras tout. toute seule.
- Speaker #2
Oui, je vais être bien occupée.
- Speaker #1
Ah oui, elles vont te checker, elles seront à côté, puis des fois, normalement, elles te laisseront parce qu'elles vont savoir que tu gères, en fait. Oui,
- Speaker #2
c'est une pute.
- Speaker #1
Et tu vois, vraiment, ça me rassure par rapport à toi, le lien d'attachement est déjà là.
- Speaker #2
Oui,
- Speaker #1
ça. C'est vrai qu'actuellement, il y a beaucoup de choses qui sont nées. lorsque le poids-pauvres n'est pas fait tout de suite, ou lorsque l'on ne voit pas le bébé, ce lien-là ne se crée pas, ou c'est plus difficile, c'est plus compliqué de reconstruire. Ce lien est déjà là, maintenant. Vraiment. Et donc quand ils vont naître, et même que tu les vois, que tu ne les vois pas, Ce lien, il est là. Tu n'auras qu'une envie, c'est d'être attachée,
- Speaker #2
liée à eux.
- Speaker #1
Ce lien d'attachement est déjà là. Tu vois, vraiment. Ne le remets pas en doute.
- Speaker #2
Non, non, non.
- Speaker #1
Vraiment, il est déjà là. Et il ne va que se confirmer, d'autant plus quand tu vas enfin pouvoir les voir et les tenir.
- Speaker #2
Oui, j'ai dit qu'après, je ne les lâcherai plus. Dès qu'on va pouvoir être libérés tous les quatre, je ne les lâcherai plus. Je les scotche à moi et on ne se quitte plus. On ne se quitte plus jamais.
- Speaker #1
Mais ça va être une étape après, on est honnête, ça va, vraiment ça va, ce sera quelques semaines et puis ils vont grossir, ils vont grandir, ils vont manger. De toute façon,
- Speaker #2
on me dit que là, chaque semaine qui passe, qui est gagnée, parce qu'ils m'ont dit que c'est un hôpital qui accueille des petits depuis 24 semaines d'aménorée, donc c'est minuscule. Il m'a dit chaque semaine gagnée et vu leur état actuel qui est très bon. m'a dit c'est très très très rassurant et le temps qu'ils passeront ici sera d'autant plus limité. C'est ça. Donc là, à part continuer mes surveillances, ils m'ont dit bah là le repos est le meilleur allié contre l'accouchement prématuré. Comme là lundi on a eu une première petite frayeur et quand ils ont commencé à parler d'éventuellement déclencher, j'ai cru que mon coeur allait s'arrêter. J'ai dit non non non, faut qu'il reste encore au chaud, faut qu'il reste au chaud un maximum et là c'est vraiment tout ce que je vise. 34, la date qu'on a fixée pour l'arrêter. Je ne veux pas qu'il sorte avant. Quoi qu'il arrive.
- Speaker #1
C'est sûr. Donc après, tu auras un long congé maternité ?
- Speaker #2
Oui, jusqu'à... On a beaucoup plus. J'ai été arrêtée en décembre, jusqu'à décembre de l'an prochain. Donc c'est quand même très généreux par rapport aux femmes qui, malheureusement, avec un petit, après 10 semaines, sont obligées de reprendre. Je trouve que c'est nul.
- Speaker #1
Oui, oui.
- Speaker #2
Et là, avec deux, j'avais prévu des places en crèche pour après. Et dès qu'on m'a dit trois, je me suis dit « Non, mais je vais me mettre en congé parental deux ans et vraiment profiter un maximum d'eux. » Puis trois, je me suis dit « À la crèche, il suffit qu'ils tombent malades, ils vont se le refiler. » Puis c'est un coup, malgré... Seul, on a de l'aide de la CAF pour les CMG, donc le mode de garde qui est conséquent. Mais malgré tout, je me suis dit « Je préfère renier un peu sur mon budget, mais profiter des trois. » Sachant que là c'est sûr et certain, je ne recommencerai pas. Je l'ai fait par portée à chaque fois, on va rester à trois.
- Speaker #1
Oui, oui,
- Speaker #2
oui. Donc je sais que j'ai un petit temps devant moi avant de reprendre le travail et qu'on va pouvoir vraiment profiter les uns des autres, comme ma mère l'a fait pour moi à l'époque, être en congé parental aussi, pour moi, pas pour mon frère avant, et donc elle a beaucoup apprécié avoir ce temps de qualité.
- Speaker #1
Ah bah oui, c'est précieux.
- Speaker #2
Ça passe si vite, il paraît.
- Speaker #1
Je vais profiter. C'est vraiment précieux de pouvoir avoir ce temps-là. Ton micro, elle se débarque.
- Speaker #2
J'ai pas entendu, il y a une petite coupure au niveau du son.
- Speaker #1
Comment le retour à la maison ? Après l'hospitalisation, tu seras chez tes parents. Et comment tu envisages ton retour chez toi et ton congé parental ?
- Speaker #2
Ça sera retour chez moi à la sortie de la maternité. C'est ce qui me rend le plus sereine, on va dire. On s'entend bien avec mes parents. Malgré tout, vivre à quatre générations, parce que ma grand-mère vit là aussi. C'est pas quelque chose que je conçois. C'est quelque chose où j'ai besoin de mon indépendance. C'est quelque chose qui m'est très cher de base. Je suis quelqu'un de très indépendant. Et donc, il me tarde de pouvoir trouver mes marques aussi, parce que j'apprécie l'aide qu'on va m'offrir. Ils viendront chez moi, bien sûr, me seconder pour plein de choses, me soulager aussi, tout comme des amis et autres. Et l'aide que je pourrais avoir de la PMI, par exemple, qui m'a déjà contactée aussi. Mais pour autant, j'ai ce besoin de retrouver un peu mon cocon dès qu'on sera sortis, et de vraiment pouvoir faire connaissance avec eux dans les meilleures conditions.
- Speaker #1
Et vous avez marié votre nouvelle vie. ou le 4.
- Speaker #2
Oh oui, ce sera vraiment ça. C'est ça. Le nouveau livre qui s'écrit.
- Speaker #1
Complètement, complètement. Wow, quelle histoire !
- Speaker #2
Plein de rebondissements.
- Speaker #1
Ah oui, plein de rebondissements. Wow, wow, wow. Qu'est-ce qui t'a donné envie de témoigner aujourd'hui ?
- Speaker #2
Je trouve ça important de donner la voix justement à Homer qui choisit de le faire en solo parce qu'il y a encore beaucoup, beaucoup d'a priori. Beaucoup de haine aussi qu'on voit sur les réseaux sociaux avec les gens qui estiment qu'il manque quelque chose quand un père n'est pas là, qui voient systématiquement ça comme une tare ou un handicap pour l'enfant. Et en fait, c'est quelque chose qui me révole totalement parce que ce n'est pas quelque chose d'égoïste comme choix. Dans mon cas, justement, je vois plutôt ça comme une preuve d'amour déjà avant, de ne pas vouloir les faire dans de mauvaises conditions et pour de mauvaises raisons. Et donc voilà, pouvoir dire aux femmes que c'est faisable, que ça fait peur forcément, parce que là, d'autant plus avec trois, je sais que je ne vais pas m'ennuyer, que ça va être fatigant. Mais qu'on est légitime, que c'est important tout ça, qu'il n'y a rien de plus beau que sentir la vie s'éveiller dans son ventre et se dire que bientôt, on aura un rôle de maman et que si c'est ce qu'on veut vraiment, le faire seul, ça ne doit pas être un frein. Il ne faut pas attendre le prince charmant jusqu'à 40 ans, puis avoir des problèmes de fertilité possiblement après, regretter. C'est quelque chose qu'on voit beaucoup sur des groupes de PMA, ce regret d'avoir attendu, parce qu'on voulait correspondre à un schéma familial attendu, alors qu'au final, après, on s'en sort très bien et on s'épanouit seul. Donc vraiment, pousser les femmes qui le souhaitent à le faire aussi, sans avoir peur. peur du jugement des autres parce qu'au final, ça regarde que nous et ce petit bébé qui naîtra.
- Speaker #1
Wow ! C'est une très jolie conclusion. C'est une très jolie conclusion et je te remercie beaucoup parce que tu soulèves plein de choses qui sont méga importantes. Bravo à toi d'avoir fait ce choix de bonheur, d'avoir eu cette conscience aussi pour moi. C'est une situation générationnelle et bravo. Moi, je te souhaite vraiment plein de bonheur. C'est le but. Ce sera multiplié par trois.
- Speaker #2
Oui, oui.
- Speaker #1
Et après, je vais faire aussi un suivi avec les femmes. Il y a certaines femmes que je vais recontacter dans six mois, pour savoir où elles en sont. Je te recontacterai, puis on verra à quel moment tu peux être disponible.
- Speaker #2
J'allais dire, ça serait pas aussi calme.
- Speaker #1
C'est sûr. On s'adaptera.
- Speaker #0
Avec plaisir. Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Vous pouvez m'aider en vous abonnant, en appuyant sur le petit cœur, liker et aider les autres parents qui en auraient besoin en partageant ce podcast autour de vous. Vous pouvez retrouver toutes les émissions sur le site internet Sololitude, sur la page Facebook et Instagram au nom de Sololitude et d'Emily.Aveline. Donc, c'est E-M-I-L-I-E.Aveline. A-V-E-L-I. un peu. A bientôt pour un prochain épisode de ce longitude.