- Speaker #0
Bienvenue sur Sololitude, le podcast qui s'adresse aux mamans solos par choix. Oui, vous avez bien entendu, c'est un réel désir de devenir maman solo qui nous pousse à choisir ce nouveau mode de vie. Depuis la loi en 2021 sur le PMA qui autorise les femmes seules et homosexuelles à devenir mère, nous sommes alors de plus en plus nombreuses à opter pour avoir un enfant sans homme. Cela ne veut pas dire que nous sommes contre les hommes, loin de là. Juste que la vie nous a menés à des histoires de vie différentes et réfléchies. C'est à partir de là que je m'intéresse à ce que j'établisse moi, ce qui incite les femmes d'aujourd'hui à faire un bébé toute seule. Pour me présenter, je suis Émilie Pavoulin, ancienne infirmière depuis plus de 15 ans, praticienne en éclosé. 10 ans, j'accompagne régulièrement des femmes lors de leur parcours de parentèle. Ici, j'établie des mamans, mais aussi des professionnels, afin d'étayer cette réflexion et d'apprendre des aléas de la parentèle, avec tous les questionnements et l'inversement de celle-là. Bienvenue sur l'outube, bonne écoute ! Aujourd'hui je reçois Jeanne qui a 39 ans, qui est originaire de Angers. Elle est maman d'une petite fille qui est née par insémination en France. Elle évoque son désir de devenir mère qui se concrétise lorsqu'elle quitte Paris où elle travaillait au moment du Covid. Elle achète alors, comme elle dira, une voiture trop grande, gagne une super poussette qu'elle rêvait. et emménage dans une maison avec un jardin. Elle décide de faire un parcours PMA, sélectionne un donneur de sperme provenant d'une banque de sperme danoise, qui s'appelle Krios, et cette première insémination sera une réussite. La grossesse se lance directement après. Au moment de l'accouchement, auquel elle ne sera pas spécifiquement préparée, elle a des symptômes qui demandent à ce qu'elle soit hospitalisée en urgence, et elle subira une césarienne aussi en urgence. Elle le vivra très bien, Et elle surmonte les complications avec grâce et humour pour finalement donner naissance à une petite fille en bonne santé. Elle souligne l'importance de préserver son identité en tant que personne et pas seulement en tant que mère, en expliquant comment elle concilie son temps pour prendre soin d'elle et pour s'occuper de sa fille. Elle rencontrera aussi des professionnels qui la déculpabiliseront par rapport à son rôle et son nouveau statut de mère. Tout au long de l'épisode, sa positivité et sa détermination transparaissent lorsqu'elle parle de son approche de la parentalité, de son désir de créer un environnement joyeux pour son enfant et de ses réflexions sur le fait d'être une mère célibataire. Elle évoque aussi ses espoirs pour l'avenir, notamment la possibilité de trouver un partenaire, tout en restant concentrée sur son bonheur actuel et la joie que lui apporte sa fille. Cet épisode est une exploration sincère de la maternité, de la découverte de soi et des défis de récompense. unique de la monoparentalité. Aujourd'hui, vous écoutez la seconde partie de l'histoire de Jeanne. Bonne écoute, let's go !
- Speaker #1
Et on m'a dit, votre col de l'utérus c'est un oedème en fait, il va pas s'ouvrir, parce qu'il est tout couplé. Donc ils m'ont dit, on va vous passer en s'étaler d'urgence, parce que ça commence un peu à fatiguer le bébé, tout ça. Et je dis, vous savez quoi, j'allais vous le proposer, s'il vous plaît. J'en ai un peu mal. Mais moi, ça me va très bien. Donc, par contre, ça a été très vite. Là, on m'a dit, vous voulez appeler quelqu'un ? J'ai dit, est-ce que j'ai le temps d'appeler ma mère ? Parce que je ne voudrais pas que le bébé soit tout seul, du coup. Parce que je savais qu'après césarienne, il y a deux heures, on est en salle de réveil. Et donc, ils m'ont dit, elle peut être là dans dix minutes. J'ai dit, oui, oui, oui. Heureusement, mes parents habitent pas très loin de l'hôpital. Donc j'ai appelé ma mère et je suis allée directement en salle d'opération. Et puis voilà, ça a été très vite, ils l'ont sortie. Et elle a crié tout de suite. J'ai dit bon, c'est bon, il n'y a plus d'inquiétude à avoir. Et ils l'ont emmenée. Et en fait, ma mère est arrivée pile à ce moment-là. Elle l'a vue sortir de la salle d'accouchement. Ouais. Et elle n'était pas du tout à l'aise. Elle m'a dit, j'ai peur qu'ils me demandent de m'en occuper. Et en fait, non, elle a juste suivi les premiers examens. Alors du coup, c'était un tout petit bébé. Elle faisait 2,40 kg. Mais elle allait très bien. Donc, un miracle, quoi. Ouf ! Ouais. Et pareil, moi, ça s'est bien passé aussi. Mon recul, j'ai eu... J'avais l'impression que j'avais cinq personnes au-dessus de moi, mais qui étaient là pour moi. Une équipe qui me faisait des blagues, moi je leur faisais des blagues. On était ensemble, on était bien.
- Speaker #0
Wow, super. Bonne évent.
- Speaker #1
pour moi c'est un accouchement que j'ai adoré je pense qu'il y a plein de filles pour qui ça aurait été catastrophique en tout cas moi je l'ai très bien vécu et tout de suite on m'a emmené la voir elle était sous un film plastique elle était en couche il l'avait recouvert un petit sandwich c'est pour la chaleur qui puisse se réchauffer et puis on m'a emmenée en salle de réveil et ils m'ont ramenée en salle de réveil et j'ai dit allez vous m'occupez d'elle moi je vais dormir pendant deux heures et puis je verrai après parce qu'en fait j'étais vraiment fatiguée et j'avais envie de prendre ces deux heures pour moi avant d'être avec elle je pense que j'ai pas encore, j'ai mis du temps à réaliser que c'était mon enfant Merci. Mais je ne voulais pas prendre cette responsabilité à ce moment-là. Je disais non, je prends ces deux heures-là pour moi.
- Speaker #0
Tu prends des forces et après, je peux m'en occuper. Exactement.
- Speaker #1
Et réaliser. Et je ne captais pas du tout dans la salle de réveil. Donc, en fait, je ne pouvais pas avoir non plus des nouvelles. Je me suis dit tant pis, en fait. Je n'ai pas de nouvelles. Je vais arrêter dans deux heures. Moi, je suis assez comme ça. Je suis assez plantéliste. Et ils n'arrêtaient pas de s'excuser en disant on n'a pas la tablette. qu'il y ait une tablette, on peut la voir en vidéo et tout. J'étais pas du tout inquiète. J'ai dit, c'est pas grave, on verra après, quoi. Et là, il y a une sage-femme qui est venue me voir et qui m'a dit... Enfin, c'était la sage-femme, du coup, qui était là, je crois, pendant l'accouchement, mais je ne me rappelle pas. Elle m'a dit, mais j'ai jamais vu ça, vous avez été d'une patience. Vous avez été conciliante. Enfin, c'était super, quoi. Genre, vraiment. J'ai trop bien.
- Speaker #0
Ah oui ? Magnifique. Elle me dit,
- Speaker #1
moi aussi. Alors, c'est nous, ça pleurait toutes les deux. Et c'était vraiment un bon moment, quoi. J'ai dit, bah... Enfin, les sèches-femmes, de toute façon, c'est des anges, quoi. Ah,
- Speaker #0
les petites filles. Ah oui. Exactement. Ah oui. Tu m'aimes aussi, là. Pourtant,
- Speaker #1
je suis petite et tout. J'ai pas le bon accouchement, mais alors, dès que je parle des sèches-femmes, ça me... Ça me... Et puis, voilà. et du coup on va remonter sur le préalable
- Speaker #0
Elles sont précieuses, ces femmes-là.
- Speaker #1
Elles sont toutes sympas. J'en ai vu pas mal une tournée. Je suis restée longtemps et en fait, j'ai vu pas mal et elles étaient toutes parfaites. C'était incroyable. Et voilà, on m'a remontée dans ma chambre. J'ai eu de la chance parce qu'en fait, comme c'était un petit bébé, j'étais en unité kangourou. Donc, j'avais ma chambre toute seule avec elle. Et comme elle n'était pas...
- Speaker #0
Donc l'unité kangourou, c'est vraiment une unité spécifique pour maman et bébé, oui.
- Speaker #1
C'est ça. Et comme elle n'avait pas besoin d'être sondée ou quoi que ce soit, en fait, moi, je pouvais rester aussi. Parce qu'elle aurait été en néonate, je serais rentrée chez moi, puis elle serait restée à l'hôpital. Mais là, on était vraiment toutes les deux dans la chambre et avec une équipe qui s'occupait de nous à plein temps. Enfin, c'était trop bien. Enfin, donc... Merci. Vraiment, c'était parfait parce qu'il y avait des puéricultrices qui venaient, les sages-femmes, les médecins. On s'est vraiment occupées de nous deux. Je ne sais pas combien de temps je suis restée. Je pense que je suis restée cinq ou six jours. Mais le temps qu'elles reprennent du poids et que moi, j'avais quand même des petits problèmes.
- Speaker #0
De la césarienne aussi, oui.
- Speaker #1
Alors la césarienne, moi, ça ne m'a rien fait. J'étais assise trois heures après. et de boule fort même. Je n'ai pas du tout senti de douleur. Tant mieux d'ailleurs, parce que je n'ai pas dû m'occuper d'elle tout de suite. Mais en tout cas, je pense que la chirurgienne était très bonne, j'ai été recousue parfaitement, aucune séquelle.
- Speaker #0
Et puis le fait que toi aussi tu sois complètement sereine. où ça s'est bien passé, tu t'es sentie sécurisée, à l'écoute. Donc pour toi, quand tu étais vraiment hyper sereine, dans ton corps, ça se ressent aussi. Et donc c'est pour ça que tu as pu récupérer aussi beaucoup plus vite. Il y a une réincidence entre le psyclé et le corps.
- Speaker #1
Oui, c'est possible. Et puis, moi, vraiment, c'était mon mot d'ordre, c'était de faire confiance à 100% au personnel qui était autour de moi. Je n'avais pas du tout envie de remettre en doute quoi que ce soit. C'est le côté que je donne à mes copines maintenant parce que je leur dis si tu as envie que ça se passe bien, fais leur confiance. Tu ne peux pas prévoir ce qui va se passer, donc c'est eux qui savent. Même s'ils font des erreurs, tu t'en rendras compte après, mais ce n'est pas grave sur le moment, il faut leur faire confiance. Bon après je savais que la maternité où j'accouchais, elle était bien et que j'avais déjà une confiance en eux avant. Ah oui, ce qui était marrant, c'est qu'au moment où j'ai été déclenchée, j'ai vu l'interne qui m'a fait l'insimulation, qui est venue me voir dans ma chambre, elle m'a dit « j'ai vu votre nom sur le tableau, du coup j'ai compris que c'était vous » . Et là, Louvre Sablou, elle me dit « mais moi aussi je suis ancienne » . j'ai dit mais vraiment il y a eu un truc une connexion j'ai dit bah c'est dingue trop sympa qu'elle ait vu c'était à l'aîné exactement je ne sais pas si elle a je pense qu'elle a accouché depuis parce que ça fait un an mais que c'était trop rigolo de l'avoir donc voilà et j'ai peut-être un peu abrégé parce que si tu veux parler d'autre chose après
- Speaker #0
vas-y je te suis on arrive sur la naissance des petites filles qui pesait pas qui était pas très très lourd mais finalement comment s'est déroulé en fait les premiers mois avec elle et le fait de retrouver à la maison avec avec ce bébé non
- Speaker #1
je pense que c'est parce que j'étais j'étais prête quoi mais ça s'est très bien passé tout de suite j'ai trouvé ma marque je Il faisait hyper beau le week-end où je suis sortie. Donc, j'ai été faire un vide-grenier avec elle. J'ai été faire une balade avec... J'ai été en terrasse. Vraiment, j'ai fait... Je crois que j'ai marché trois heures le premier samedi. Je suis rentrée le vendredi chez moi. Le samedi, je reprenais ma vie comme avant. J'étais trop contente d'être sortie. Et j'avais trop envie de recommencer ma vie comme avant. Mais avec le bébé... Euh... Et puis après, le fait... Enfin, moi, je sais que je voulais pas être toute seule. Enfin, je savais que j'avais un bébé toute seule, mais j'avais envie de voir du monde, quoi. Donc, après, je crois que j'ai pas passé un jour toute seule sur les trois mois d'après, quoi. Il y avait toujours quelqu'un qui venait me voir ou j'allais me promener, j'allais... Enfin, j'allais voir quelqu'un. Enfin, j'ai toujours prévu au moins une personne à voir par jour, quoi. Et ça, moi, ça m'a vraiment aidée à... avoir le moral. En fait, je savais qu'il fallait que je m'adapte à ses besoins à elle, mais j'avais envie qu'elle comprenne qu'on pouvait faire plein de trucs et que c'était important en fait pour nous de voir du monde. Et en fait ça s'est hyper bien passé parce que c'est un bébé qui s'adapte, elle s'adaptait hyper bien. Moi j'avais, alors j'ai décidé de pas l'aider aussi parce que j'avais, enfin pour moi c'était mettre une... Un truc en plus que je ne maîtrisais pas. Et du coup, c'était bien parce qu'il y a d'autres gens qui pouvaient lui donner le vivron. Je suis allée passer des nuits chez mes parents. Donc, eux, j'avais le vivron la nuit pour que moi, je puisse me reposer. À la maternité aussi, j'ai pu la laisser à la nurserie quelques heures pour me reposer. Donc, j'avais choisi ça pour... pouvoir aussi moi prendre du temps pour moi.
- Speaker #0
C'est ça que j'entends, c'est que tu sais aussi reconnaître tes propres besoins quand tu as besoin toi de t'extraire un peu, de t'isoler pour récupérer, avoir ce moment de solitude qui te ressource et après tu es disponible et tu le joues entre les deux, tu as cet équilibre.
- Speaker #1
En tout cas j'ai toujours voulu avoir des moments pour moi. Alors, j'ai eu un peu de mal à... Il y avait des gens autour de moi qui s'inquiétaient un peu parce que j'oubliais souvent qu'elle était là. C'était un bébé très discret qui ne pleurait pas beaucoup. Du coup, il suffisait qu'elle soit dans son couloir et j'oubliais qu'elle était dans la pièce. J'avais peur des fois, en sortant dans le jardin, de partir et d'oublier qu'elle était là. J'en ai beaucoup parlé. J'ai eu des rendez-vous après avec des sages-femmes. à la maternité. J'ai eu deux rendez-vous après mon accouchement. J'en ai beaucoup parlé. Elles m'ont dit mais en fait, c'est une sorte de protection pour vous de ne pas trop vous attacher à ce bébé parce que vous n'êtes pas encore consciente que c'est votre bébé. Et elles n'avaient aucun doute sur le fait que je lui apportais tout ce dont elle avait besoin. Mais moi, j'avais besoin de rester moi-même et de ne pas vriller de manière que la mère de cet enfant. Et en fait, je pense que c'est un moment où on me protégeait, moi, de me sentir mal, parce que du coup, je n'ai pas du tout eu besoin de... Je ne sais pas, je ne me suis jamais sentie triste ou dépassée ou quoi que ce soit. Et elle, ça lui a aussi aidé, je pense, à... être un bébé qui s'adapte, qui comprend la situation aussi beaucoup.
- Speaker #0
Ce sont des mécanismes protecteurs et émissions, c'est vraiment inconscient. Et notre cerveau est aussi très bien fait. Comment notre cerveau s'adapte aussi à ce moment-là ? Parce qu'il y a plein d'hormones, il y a plein de choses qui viennent se chambouler, pour lesquelles on n'a pas forcément les mots. Et ce qui est très bien, c'est que tu as pu en parler aussi à tous les professionnels qui te suivent, et d'être rassuré. ok c'est un système ok c'est normal tout va bien en fait je vais pas oublier ma fille je veux pas je veux ne plus venir à ses besoins enfin ça va ouais et puis je trouvais ça sain aussi de me dire que bah je en fait moi c'était une de mes angoisses c'était en devenant mère de ne plus me reconnaître quoi j'en
- Speaker #1
avais vu autour de moi des filles qui qui étaient là non mais moi je vais être une mère hyper cool et tout et puis en fait c'est devenu des monstres quoi de je veux pas qu'on me touche je veux pas le laisser je veux pas je vais me saigner pour ce bébé quitte à y laisser ma santé à moi et tout et moi j'avais pas du tout envie de ça et en tout cas j'ai l'impression d'avoir réussi à prendre ce recul là et à me protéger moi de ce que je n'aurais plus de venir quoi et
- Speaker #0
bon pour l'instant c'est vrai qu'on entend, et oui mais c'est complètement juste que tu dis, on entend beaucoup la femme a tellement changé, elle est devenue maman c'est plus la même ça perturbe tellement, je me dis mon dieu je veux pas devenir cette femme là, je veux pas devenir une maman comme ça comment je vais devenir ? Qu'est ce qui m'attend après ?
- Speaker #1
Mais en tout cas j'ai l'impression d'avoir, pour moi en tout cas j'ai fait les bons choix parce que parce que je me suis pas sentie mal, je me suis sentie toujours bien, toujours positive et pour moi c'est la première chose à amener un bébé c'est des sourires quoi, c'est de lui dire que tout va bien et que la vie c'est joyeux, enfin vraiment c'est mon truc et c'est un bébé qui est très joyeux.
- Speaker #0
Merci. Voilà. Je te rejoins complètement, c'est tellement important ouais, ce sourire tous les jours, de s'amuser avec son enfant tous les jours, de mettre du soleil même si c'est compliqué des fois, même si on est épuisé, même si on a eu une journée compliquée.
- Speaker #1
ce sourire là et ce petit être humain il est pour rien dans tout ça et même en arrivée moi du coup comme je vis seule j'ai pas de conflit je me suis dit c'est fou parce qu'en fait elle n'assiste pas à des disputes je la préserve un peu de tout ça par exemple quand je vais chez mes parents j'essaie de leur dire mais évitez de vous engueuler devant elle, elle sait pas ce que c'est alors après je peux pas la voir Après, c'est peut-être un peu la préserver beaucoup.
- Speaker #0
Alors oui, elle ne sait pas les protéger de tout non plus.
- Speaker #1
Elle ne sait pas ce que c'est que les cris.
- Speaker #0
Et tant mieux, parce que ton environnement, elle le saura à un moment donné, en tout cas, le cadre que toi, tu lui offres l'environnement dans lequel elle grandit est sécurisant et sain. Et où il n'y a pas de cris. Au moins, elle sait que ce lieu est refuge et c'est important pour elle. C'est sa base, en fait.
- Speaker #1
Et puis, il n'y a pas de stress. Il n'y a pas de... Enfin... Après, moi, voilà, je suis quelqu'un de pas du tout stressée, très positive, etc. Donc, je pense que forcément, ça influe sur son caractère.
- Speaker #0
Ça influe, c'est sûr.
- Speaker #1
Mais en tout cas, j'essaie de me faire un environnement joyeux. Je n'ai pas envie de la protéger des trucs graves, des machins comme ça. Je sais qu'elle va y être confrontée à un moment donné. Par contre, j'ai envie qu'elle voit de la joie autour d'elle, quoi. C'est... Puis il y a de la sociabilité, des gens différents,
- Speaker #0
des choses,
- Speaker #1
voilà. C'est mieux avec, c'est pas des trucs que j'avais prévus mais en fait ça me paraît normal maintenant. Et c'est drôle parce que j'ai des copines, elles me disent « mais tu pensais à ça quoi, c'est trop bizarre que toi tu penses à ça » .
- Speaker #0
Et la réflexion n'est pas la même aussi.
- Speaker #1
Non, c'est ça.
- Speaker #0
Par rapport à l'âge, par rapport au fait d'être solo, c'est pas du tout les mêmes réflexions et les mêmes enjeux. Maintenant que ta petite puce, elle a un an, c'est ça ? Ou elle va avoir un an ? Maintenant, avec le recul, comme elle a un an, qu'est-ce que tu penses de ton histoire, de ce que tu lui apportes, de ta vie actuelle ?
- Speaker #1
Pour moi, c'est juste qu'elle est venue compléter. Elle n'a pas du tout changé ma vie. Parce que je continue à prendre beaucoup de temps pour moi. Je travaille que trois jours par semaine. Elle va 5 jours à la crèche. Donc j'ai 2 jours pour moi vraiment pour me remettre à jour la maison, les rendez-vous, les trucs comme ça. Moi, je trouve ça bien comme rythme parce que j'ai mon temps pour moi, pour préparer les trucs. J'anticipe tout, du coup. Et quand je suis avec elle, je suis vraiment avec elle. Je ne fais pas à manger. Bien sûr qu'il y a des moments où je sors de la pièce. Mais en tout cas, je prends du temps pour jouer avec elle. Je fais tout avec elle. Je n'ai pas de relais partout. Et en fait, c'est vrai que je n'ai pas besoin. Mes parents me disent toujours, tu ne demandes jamais, il faut que tu la gardes et tout. C'est eux qui proposent. Parce qu'en fait, je n'ai pas besoin qu'on me la garde. J'arrive à aménager le temps pour elle. Et en tout cas, je continue d'avoir ma vie normale. Et il y a elle en plus qui est une source de joie.
- Speaker #0
Immense. Oui, tu as cet équilibre.
- Speaker #1
Exactement. Par contre, c'est vrai qu'avec du recul, je commence à me dire que... Comment exprimer ça ? En fait, elle m'a enlevé plein de problématiques, je pense, de... Comment on dit ? Quand on se pose des questions sur soi-même, des introspections, des machins, des complexes, voilà. Par rapport à Poso, tout juste comme ça. Ça m'a donné une place, en fait, je trouve. Voilà, maintenant, je suis la maman de cette petite fille. J'ai une place un peu... plus intégrée en société avec tous les couples, les parents, les machins que je n'avais pas avant parce que j'étais qu'une fille célibataire qui aimait bien les enfants des autres mais qui n'en avait pas donc je pouvais pas forcément donner mon avis, on m'invitait pas à des anniversaires, des machins comme ça maintenant voilà, j'ai cette place dans la société et en même temps il y a plein de questions que je me pose plus maintenant je m'en fous en fait j'ai cette relation, j'ai ma fille j'ai une... En plus, j'ai l'impression de bien faire les choses. Donc, je n'ai pas besoin qu'on me... On ne s'est jamais permis de me faire des remarques. C'est un truc qu'on m'avait beaucoup dit. Tu vas voir, tu vas avoir des commentaires de tout le monde. En plus, en tant que maman solo, on va te donner des conseils que tu n'as pas demandé, etc.
- Speaker #0
On va te donner un peu de la situation.
- Speaker #1
Peut-être qu'on me l'a fait, mais je ne l'ai pas entendu. Mais personne ne s'est jamais permis de me dire quelque chose. C'était juste... Je pense que me connaissant, c'était normal pour moi. on me l'a dit ah bah ça ne m'étonne pas de toi ok d'avoir fait un bébé tout seul. Voilà. Je sais pas trop comment je dois le prendre, mais...
- Speaker #0
Et aujourd'hui, comment tu envisages ? Est-ce que tu as envie d'un deuxième ? Comment tu envisages une future relation amoureuse ? Comment tu imagines ça ?
- Speaker #1
Si je rencontre quelqu'un, oui, je pourrais faire un enfant avec une personne. J'ai envie, j'ai pas envie de faire un deuxième toute seule. Enfin, pas maintenant, en tout cas. Après, je pense que... Je vais me laisser jusqu'à mes 42 ans pour peut-être y penser. J'ai toujours mes visos aussi qui sont congelés, qui ont 35 ans. Donc, au moins, j'ai une chance aussi de faire que ça se passe normalement. Après, en fait, c'est un bébé avec qui ça se passe tellement bien que j'aurais un peu peur d'avoir un deuxième et que je sais que ça ne se passe pas pareil.
- Speaker #0
Ça ne se passe pas pareil,
- Speaker #1
je sais. Là, c'est un bébé qui dort bien, qui est sympa, qui ne pleure pas.
- Speaker #0
Un petit bébé parfait. c'est tellement important de le dire qu'il y a des bébés pour qui ça va nous on va bien,
- Speaker #1
bébé va bien bah oui cool on m'avait tellement préparée au pire mais moi je suis impressionnée tous les soirs, c'est à dire qu'à 19h c'est elle qui me montre son lit pour aller se coucher et elle se réveille pas jusqu'à 7h le lendemain tous les soirs je me dis c'est pas possible cette nuit elle va se réveiller, je vais l'entendre ah non non, elle s'est calée toute seule, j'ai rien fait et c'est ouais elle est pas parfaite parce que c'est normal et c'est rassurant mais voilà mais par contre j'aurais peur d'avoir un deuxième parce que je sais que par expérience autour de moi c'est jamais exactement la copie parfaite du premier donc non et puis voilà je me dis mais j'ai déjà hyper chanceuse d'en avoir une je voilà ça sera très bien pour la suite C'est... Après, je sais que moi, j'ai un frère et une sœur, donc je sais que c'est super chouette d'avoir des frères et ça. Et je me dis, si moi, je deviens un grabataire, elle va devoir s'occuper toute seule de moi. C'est ça qui me fait un peu... C'est d'avoir personne d'autre avec qui partager ça, les épreuves de la vie. Mais bon, après...
- Speaker #0
Il y aura seulement des amis, ses cousins, ses cousines.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
D'autres personnes autour d'elle. C'est ça.
- Speaker #1
Mais c'est vrai que c'est important de le créer, d'y penser. Moi, j'ai un truc que j'ai un peu mis de côté. Mais parce que je m'estime encore en pleine forme et jeune. Mais oui, c'est un peu plus ça qui me fait peur. Et puis toujours la question de pourquoi je n'ai pas de papa. Pour l'instant, je me dis que ça paraît tellement logique dans notre relation qu'il n'y a pas un problème, mais ça peut l'être normal.
- Speaker #0
Et de réfléchir à cette question, et qu'est-ce que tu lui raconteras ? Juste l'histoire normale. C'est ça, depuis ton histoire.
- Speaker #1
Le fait d'avoir choisi un donneur, j'ai plein d'infos à lui donner sur lui. Il est anonyme, mais j'ai plein d'infos. Donc si elle veut savoir, elle peut. Mais elle ne pourra pas le retrouver. Je ne sais pas comment ça viendra. Après, je fais partie d'un groupe de mamans solo où on se retrouve 3-4 fois par an. plein dans le même cas, on arrive à en discuter etc, donc je suis pas inquiète c'est bien d'être entourée par ça mais voilà et puis pour la question de la fille amoureuse je n'espère pas de trouver quelqu'un qui, je pense que pour moi maintenant, maman c'est une valeur ajoutée parce que j'ai plus cette question ce poids qui me pèse en disant j'ai envie d'être maman là c'est juste je suis moi avec mon enfant et j'attends de voir ce que donne ma suite. Mais j'ai beaucoup moins d'exigence dans une relation amoureuse.
- Speaker #0
Et oui, ça change tout. Ça change vraiment la dynamique sur l'attente de la relation amoureuse et de la personne.
- Speaker #1
Maintenant, je sais que si je trouve quelqu'un, il aura aussi des enfants peut-être. Il faudra composer. Je ne me vois pas imposer ça à ma fille pour le moment, en tout cas. Et peut-être d'avoir quelqu'un de plus avec d'autres enfants et tout. Pour l'instant, on est bien toutes les deux. Et même si j'avais quelqu'un, je n'aurais pas envie d'emménager avec lui. Et je pense que ça, c'est aussi...
- Speaker #0
C'est des clips que tu fais de préservé. Ok. Si tu avais un conseil à donner aux mamans qui nous écoutent.
- Speaker #1
À celles qui ont déjà des enfants ?
- Speaker #0
À celles qui se questionnent ?
- Speaker #1
Moi, je pense que déjà, il faut vraiment... Je pense que j'avais préparé le terrain depuis longtemps de me dire que je n'aurais plus une vie de célibataire parce que je ne pourrais plus sortir comme ça après 19 heures sur un coup de tête. J'avais déjà une vie un peu pépère avant d'avoir ma fille. Et je pense que ça, ça a aidé parce que du coup, je ne suis pas frustrée de ne pas pouvoir faire la même chose que je faisais quand j'avais 25 ans, on va dire. Mais par contre, il ne faut pas s'oublier. Un enfant, c'est vraiment une pièce ajoutée. Mais il ne faut pas que ça nous change nous-mêmes. Il faut se préserver. Et puis, ce n'est pas ça qui va faire du mal à l'enfant pour moi. Justement, on dit souvent, une maman heureuse, c'est un bébé heureux. Et c'est vrai. Et il y en a plein qui l'oublient. Et en fait, le fait de prendre du temps pour soi, même juste des fois, moi, j'allais dehors dix minutes, la laisser dans son transat, devant son immobile. En fait, c'est rien. Elle s'en fiche. Elle a compris que la maman a besoin de ce temps-là pour elle. Et elle est contente parce qu'elle revient avec le sourire. Donc pour moi, c'est vraiment... Faut prendre, faut être bien avec soi-même. Et avoir un enfant, c'est pas... C'est pas se couper un bras pour... Voilà. Tant que l'enfant, il a des câlins à manger, une couche propre, il n'y a pas de... Oui, en sécurité.
- Speaker #0
Oui, oui, complètement. Super. Écoute, moi, je te remercie beaucoup, Jeanne, pour ton témoignage. Joyeux de vivre.
- Speaker #1
Je suis assez bavarde, donc j'ai peut-être dépassé le temps.
- Speaker #0
Ce n'est pas grave, je ne t'en voudrais pas. Je pense que les auditeurs ne vont pas te mettre loin non plus.
- Speaker #1
Merci à toi, en tout cas.
- Speaker #0
Je te remercie beaucoup. Merci d'avoir écouté cet épisode. J'espère qu'il vous a plu. Vous pouvez m'aider en vous abonnant, en appuyant sur le petit cœur. Likez. Aidez les autres parents qui en ont besoin en partageant ce podcast autour de vous. Vous pouvez retrouver toutes les émissions sur le site internet de Sololitude, sur la page Facebook et Instagram, au nom de Sololitude et de emily.aveline. Emily, c'est E-M-I-L-I-E.aveline, A-V-E-L-I-N-E. A bientôt pour un prochain épisode de Sololitude.