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Ep 31 : Orlane 1/2 : 38ans, 3 ponctions puis 1 FIV plus tard, là voilà enceinte de 21SA cover
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Sololitude

Ep 31 : Orlane 1/2 : 38ans, 3 ponctions puis 1 FIV plus tard, là voilà enceinte de 21SA

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37min |09/06/2025
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Description

Dans cet épisode je reçois Orlane, une médiatrice en santé de 38 ans, enceinte de 21 SA au moment de l'enregistrement après 3 ponctions et une FIV.


Orlane n'est pas seulement une future maman ; elle est également une femme engagée qui a consacré une partie de sa vie à aider les femmes en situation de précarité à accéder à des soins de santé.


Nous explorons comment son parcours professionnel varié a façonné sa vision de la maternité et des relations familiales.


Diagnostiquée avec une endométriose, Orlane fait alors face à la réalité et poursuit les examens qui la mènent vers la PMA.


Nous abordons également les relations affectives qui évoluent au fil du temps et comment le soutien psychologique peut faire toute la différence dans le parcours des parents solos.


Orlane partage ses pensées sur l'éducation des enfants et l'importance de s'entourer des personnes soutenantes.


Que vous soyez une maman solo, un futur parent ou simplement curieux de découvrir des témoignages authentiques sur la parentalité, cet épisode est fait pour vous.


Vous pouvez me retrouver ici :

👉https://www.instagram.com/emilie.aveline/

👉https://www.facebook.com/EmilieAvelinefb

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👉https://www.youtube.com/@emilieavelinesololitude


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Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Orlan ! Bonjour ! Merci d'être avec moi aujourd'hui, on va parler de parentalité solo et de choix d'être maman solo. Par choix, peux-tu nous dire quel est ton âge, ton métier, d'où tu viens ?

  • Speaker #1

    Merci encore de me laisser l'espace pour parler un peu de mon expérience. Comme tu l'as dit, moi je m'appelle Orlan, j'ai 38 ans, je suis actuellement médiatrice en santé. Un métier qui n'est pas très connu qui est en devenir. Et avant ça, j'ai eu différentes expériences professionnelles. Donc c'est relativement récent pour moi d'être médiatrice en santé, ça fait à peu près un an et demi, deux ans on va dire. Je suis au chômage depuis le mois d'octobre dernier, mais je suis parallèlement aussi en création de projets pour monter justement une association qui ferait de la médiation en santé pour accompagner des femmes en situation de précarité. Donc là, je fais ça avec une collègue et c'est à ça que je consacre du temps en ce moment, en espérant que ça puisse aboutir.

  • Speaker #0

    D'accord, ok, donc c'est ça, médiatrice en santé.

  • Speaker #1

    Oui, pour aider les personnes qui sont éloignées du système de santé à pouvoir y accéder, des personnes qui ont différents freins d'accès. Comme la précarité, le fait de ne pas parler la langue,

  • Speaker #0

    l'amministratif, l'isolement.

  • Speaker #1

    Oui, l'analphabétisme, toutes sortes de barrières.

  • Speaker #0

    Ok, donc le but c'est d'aller chercher là où elles sont et de pouvoir les accompagner vers les différentes démarches.

  • Speaker #1

    Complètement, les démarches administratives, d'accès à la santé, tout ce qui concerne l'assurance maladie. Mais aussi, ça peut être aider à prendre des rendez-vous, parce que c'est assez labyrinthique, puis il y a des gens qui ne sont pas à l'aise avec tous les nouveaux outils, genre Doctolib et compagnie. Ça peut être de l'accompagnement dans les consultations aussi. Et après, on fait du lien avec les travailleurs sociaux qui peuvent aussi... On fait le lien entre les soignants. Et en fait, en parallèle de ça, normalement, la médiation en santé prévoit aussi un autre volet, c'est-à-dire que Comme il y a cette notion d'interface, de la médiation, tu vois, cette idée de « tu fais tiers » en fait, entre deux parties. On travaille principalement à l'accompagnement des personnes, des patients. Mais l'idée, c'est de ne pas être que dans la demande qu'ils s'adaptent et qu'ils acquièrent les codes et l'autonomie au sein du système de santé, mais aussi que le système de santé s'adapte aux besoins de ces personnes qui, comme on l'a dit, ont différents freins, différents défis. Et que l'offre soit peut-être un peu plus compréhensive et qui puisse être plus accueillie. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Wow, sacré projet.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'est passionnant.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors, juste avant de parler du sujet principal qui nous intéresse, qu'est-ce qui fait que tu es arrivée à choisir cette formation, à choisir ce tournant ?

  • Speaker #1

    Ah, wow.

  • Speaker #0

    C'est quoi auparavant ?

  • Speaker #1

    Ok, bon. Alors, c'est là, généralement, que je commence à m'étendre un peu. Alors,

  • Speaker #0

    brièvement, c'est juste pour comprendre un peu de ton parcours.

  • Speaker #1

    Mon parcours, en fait, il n'est pas du tout linéaire. Mon parcours ni d'études ni professionnel. Je te fais un gros résumé. J'ai commencé par faire des études dans le paramédical. J'ai fait des études d'infirmière à la sortie du bac. J'étais très jeune.

  • Speaker #0

    Bienvenue au club.

  • Speaker #1

    Je pense que ce n'était pas pour moi ou c'était trop tôt peut-être. Donc, j'ai arrêté en début de troisième année, un an avant le diplôme. Ah oui. J'allais un peu en hôpital et ça m'a vraiment permis d'acquérir beaucoup de connaissances dans la santé. Et j'avais déjà un attrait pour le domaine de la santé. Après ça, je me suis redirigée vers des études universitaires. J'ai étudié les sciences du langage, mais surtout l'ethnologie, ce qui m'a amenée à faire de l'anthropologie socio-culturelle. Je suis partie à Montréal, où j'ai étudié pendant trois ans jusqu'au niveau de la maîtrise. Après, je suis revenue en France, où j'ai fait un master de pro ingénierie de projet avec l'Amérique latine, parce qu'entre-temps, je m'étais passionnée. Pour l'Amérique centrale, où j'ai passé beaucoup de temps, en tout j'y ai passé six ans, en Amérique centrale, dans différents pays. Et donc en fait, après ce court passage en France, je suis retournée en Amérique centrale, où là j'ai passé à peu près, après un autre crochet par Montréal, mais ça fait un peu comme ça quoi. On va dire que j'ai principalement travaillé en Amérique centrale. Donc Honduras, Nicaragua, Guatemala, dans le domaine de la coopération internationale, solidarité internationale et droits humains, pour aider les personnes qui étaient menacées. Je suis venue en France il y a environ cinq ans. Et là, j'ai décidé de bifurquer dans le social et j'ai bossé dans une asso qui accompagne des personnes prostituées et des victimes d'exploitation sexuelle. Et en fait, c'est dans cette association-là que j'ai commencé à faire un peu des maraudes et que je me suis dit, mais ce truc du aller vers les personnes, ça me parle. J'y voyais beaucoup de parallèles avec l'anthropologie. et tu veux naturellement dans le cadre de mon poste je suis allée vers la santé et je me suis dit ok en fait la santé m'intéresse vraiment Tiens, la médiation en santé, c'est exactement, en fait, ça combine toutes mes expériences et mes intérêts. Donc, j'ai fait un diplôme universitaire et puis voilà.

  • Speaker #0

    OK. OK. Et tout s'est lié, en fait, tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, en quelque sorte, oui.

  • Speaker #0

    Tout s'est lié. Tu avais les ingrédients et là, tu es en train de te fouiller. OK,

  • Speaker #1

    d'accord. On verra si le gâteau est bon à la fin.

  • Speaker #0

    Oh, je pense qu'il va être délicieux, ton gâteau. Donc, il est en train de cuire, ton gâteau. C'est ça ? Merci.

  • Speaker #1

    Il y a nos shows, oui. Il y a nos shows,

  • Speaker #0

    oui. Parce que tu es donc actuellement enceinte.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc,

  • Speaker #0

    tu es à la fin de ton cinquième mois et tu démarres le sixième prochainement.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, on va revenir à cette grossesse un petit peu plus tard. Peux-tu nous expliquer, tu as eu ce parcours de maman solo, en tout cas de vous être enceinte seule, par choix. Je ne peux pas faire l'impasse, comme je te disais, sur... et l'histoire familiale et les histoires affectives qui t'ont amené à ce choix-là. Peux-tu nous dire d'où tu viens ? Quelle était ta famille au tout départ ?

  • Speaker #1

    Oui, je me rends compte que je n'ai pas répondu à ta question. Actuellement, je vis à Toulouse, mais moi, je suis originaire de l'Isère, donc proche des Alpes, près de Grenoble. L'histoire de ma famille, c'est une histoire, on va dire, somme toute assez banale. J'ai des parents divorcés que je n'ai jamais connus ensemble. Ils se sont séparés avant même que j'ai des souvenirs conscients d'eux. Je devais avoir à peu près un an, ce qui fait qu'à l'époque, la garde alternée n'étant pas du tout le modèle prédominant, j'étais dans le système de garde du moment, à savoir que ma mère avait l'essentiel de la garde et que je passais un week-end sur deux et la moitié des vacances chez mon père. Donc en gros, j'ai passé... Ma mère n'a pas eu d'autres enfants que moi. Elle s'est remariée à un moment donné, elle a divorcé. Donc j'ai eu un beau-père épisodiquement et des faux demi-frères et fausses demi-sœurs pendant quelques années. Mais ensuite, elle s'est reséparée. Donc on a beaucoup été dans une relation assez duelle. C'est quelque chose qui m'a beaucoup interrogée aussi au moment où j'ai décidé de me lancer dans le cours. et en parallèle par contre j'avais une vie familiale on va dire beaucoup plus étoffée du côté de mon père ce que mon père s'est remis en couple quand j'avais deux ans il s'est remarié Et j'ai quatre frères, enfin quatre demi-frères, petits frères du côté de mon papa. Donc, j'ai aussi connu, enfin j'ai connu à la fois la vie d'enfant unique et la vie d'aîné en fait.

  • Speaker #0

    D'aîné, de fratrie, de grosse vie de famille et aussi solo avec ta maman.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu as eu les deux en fait, quelque part.

  • Speaker #1

    J'ai eu les deux, oui. C'est ça. Et mes parents sont encore en vie actuellement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu as toujours des liens avec eux ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours des liens avec eux qui sont en réajustement, on va dire, enfin qui sont pas toujours... Comment dire... Pas toujours pacifiés et notamment avec la grossesse, je pense que c'est venu remuer pas mal de choses chez moi et notamment le besoin d'aller mettre des choses à plat, des choses qui grondent depuis un moment. Donc avec ma maman, on a mis de la distance un peu et on est en train de faire une médiation familiale. à mon initiative. Mais on est quand même un petit peu en lien et avec mon père aussi. Je pense que j'habite à Toulouse et c'est bien qu'on ne soit pas trop proche géographiquement.

  • Speaker #0

    C'est ça que j'allais te dire, oui.

  • Speaker #1

    Mais j'ai la chance d'avoir deux parents aimants qui sont là inconditionnellement pour moi. Donc voilà, j'ai quand même un contexte familial. qui a ses travers et qui a eu son lot de trauma, on va dire. Mais qui est présent. Oui, je l'imprime quand même bien l'OTI.

  • Speaker #0

    D'accord, ça marche. Et au niveau de tes relations affectives et amoureuses, comment ça s'est déroulé ?

  • Speaker #1

    C'est assez difficile d'élaborer un discours soi-même dessus et puis d'avoir un discours un peu synthétique. Mais je dirais que... Moi, je n'ai jamais eu de relation très très longue, malgré mon âge qui commence à être un peu avancé. Ma relation la plus longue, elle a duré deux ans, je pense. Je pense que c'était ma toute première relation, d'ailleurs, quand j'avais 17 ans et quelques. J'ai eu pas mal de copains dans ma vie, mais bon, comme j'ai eu beaucoup de mobilité géographique, il y avait souvent des pouvoirs de... On se rencontre, on vit un truc foufou, hyper passionné, hyper intense, mais on sait qu'après il y aura une séparation. Et après, j'avais le cœur en mille morceaux pendant le temps que je me remette et que je rencontre quelqu'un d'autre. Donc j'ai connu des relations à distance. La vie affective, elle a occupé un rôle assez central pendant très longtemps dans ma vie. C'était un peu ce qui me tenait. Je pense que j'avais un peu une politique de la tête brûlée. On s'en fout, on sait qu'on va droit dans le monde, mais on y va. On y va parce qu'il faut le vivre, il faut vivre intensément. C'était très latin, on va dire, chez moi, à ce niveau-là. Et puis, à force de perdre des plumes et tout ça, sur les dernières années, je pense que j'ai... J'ai continué à faire des erreurs, y compris dans ma dernière relation. J'ai choisi des configurations toujours assez complexes sur les dernières années. C'est quelque chose que j'essaie de travailler un peu en thérapie. Et en fait, ce qui s'est passé aussi, c'est qu'à un moment donné, j'ai rencontré la pensée féministe et toute la théorie féministe. Et à ce moment-là, j'ai entrepris un gros travail de déconstruction, de représentation, etc. Et je ne vais pas te mentir, ça a eu un impact énorme sur ma vie mentale, affective et la façon dont je l'envisage. Je suis désormais... Alors je sais que c'est des propos qui peuvent choquer et je précise que c'est une posture, moi, que je trouve aussi un peu drôle à revendiquer, mais je pense que je suis assez misandre par certains aspects. On va dire dans le sens que j'ai une posture très critique vis-à-vis du groupe homme qui agit en tant que groupe privilégié et dominant au sein de la société. Ça ne m'empêche pas de continuer à avoir des relations avec des hommes et d'avoir plein d'amis hommes aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est important de faire cette nuance-là.

  • Speaker #1

    Après, moi, je ne critique pas celles qui ne la font pas parce que j'ai d'autres amis qui ont fait des choix plus radicaux, mais dans mon cas, c'est comme ça. C'est vrai que maintenant, je pense que j'ai beaucoup plus de méfiance vis-à-vis de relations et de rapports hétérosexuels. J'ai aussi été amenée à fréquenter pas mal de milieux queers. J'ai un entourage assez queer. J'ai fréquenté pas mal de lesbiennes politiques, donc là aussi mon regard...

  • Speaker #0

    Que dire pour les personnes qui ne connaîtraient pas, tu peux préciser ?

  • Speaker #1

    Queer, en fait, originellement, ça veut dire bizarre. Et en gros, queer, c'est tout ce qui n'est pas dans la norme. Et en l'occurrence, c'est un terme qu'on utilise pour désigner toutes les personnes qui ne rentrent pas dans les normes de genre et de l'hétérosexualité. Donc, ça peut parler de l'orientation sexuelle, mais ça peut aussi parler de l'identité de genre de certaines personnes. Ce qui fait que ça a vraiment déplacé mon curseur aussi sur mes attentes vis-à-vis d'une relation. Ça a pas mal évolué. Donc aujourd'hui, je ne sais même pas si je peux me dire encore hétérosexuelle, parce que j'ai eu d'autres types d'expériences aussi depuis. Mais je continue aussi à avoir des relations hétérosexuelles. Et en tout cas, je pense que maintenant, je suis un peu refroidie par le modèle couple tel qu'il nous est proposé. on va dire dans le...

  • Speaker #0

    Proposé, idéalisé, fantastique.

  • Speaker #1

    La culture mainstream, tu vois, tel concert abro-romantique dans les comédies, dans les films, dans les livres.

  • Speaker #0

    Dans les livres d'enfants, dans tout ce qui est représenté finalement depuis qu'on est tout petit. Depuis qu'on est tout petit. Et en grandissant, on peut justement avoir ce cheminement, dire, machin, qu'est-ce qui se passe ailleurs ? Tiens, si je remets en cause un petit peu mes croyances, si je remets un petit peu en cause ce que j'ai appris depuis tout petite, Et finalement, moi, je ne me sens pas forcément bien dans ce modèle-là. Qu'est-ce qui existe ? Dans quoi, moi, je me retrouve finalement ? Et donc, je crois que c'est à partir de là aussi qu'on va chercher différentes directions.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, je dirais, en gros, là où j'en suis aujourd'hui, ma vie, on va dire, romantique, sentimentale. Elle n'est plus vraiment au centre de ma vie. Je pense que j'ai vraiment appris à répartir mes billes de la vie affective de façon un peu plus équilibrée. Les amitiés ont toujours été très importantes pour moi. Je pense que j'ai hérité ça quand même en grande partie de ma mère qui, je pense, elle aussi, s'est beaucoup entourée d'amis parce qu'il y avait beaucoup de moments où elle était une maman célibataire. Et du coup, elle m'a quand même pas mal transmis ce truc-là, à la fois d'un modèle de femme indépendante, où elle m'a toujours bien dit que pour elle, c'était important de ne pas dépendre d'un homme économiquement. Elle n'a pas eu peur d'être seule quand il a fallu mettre fin à des relations et tout. Donc, je pense que c'est un peu un fond chez moi. Et aujourd'hui, je me sens bien entourée. J'attends de voir parce que j'ai des besoins affectifs comme beaucoup de personnes. Je ne me considère pas aromantique et asexuelle.

  • Speaker #0

    C'est encore des choses différentes.

  • Speaker #1

    C'est encore autre chose. Je ne m'identifie pas comme ça. Mais on va dire que là, je suis dans une phase de transition. J'attends de voir ce que ça va pouvoir donner en étant jeune mère célibataire. Dans quelle mesure on peut rencontrer des personnes.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça va changer aussi ? Oui, parce que ça change dans la relation avec l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Le regard de la société change. On n'est plus juste la femme solo, célibataire, tu vois, et unique, sans enfant, tu vois. Le regard change complètement. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'avoue que je suis à la fois curieuse et à la fois, j'ai un peu d'appréhension aussi parce que je ne sais pas comment tu l'as vécu toi et comment l'ont vécu les autres personnes que tu as pu interviewer. Mais moi, des fois, j'ai un peu l'impression de signer l'arrêt de mort de ma vie sentimentale, en fait. Et bon, je me dis, en fait, c'est idiot parce que là aussi, tu vois, c'est juste les représentations qu'on nous a fait rentrer dans la tête à coups de burin et tout. Et en fait, non, ce n'est pas vrai. Il y a plein de modèles qui existent et il y a plein de gens qui sont hyper ouverts aussi.

  • Speaker #0

    à relationner avec des personnes dans les standards exactement et tu poses la question ce regard là de la société a changé sur moi bien entendu moi je m'en suis amusée et je m'en amuse encore je trouve ça drôle en fait par rapport à avant c'est tout nouveau et je m'en amuse et non je me suis jamais dit c'est mon arrêt de mort que je cite c'est terminé les relations affectives jamais je ne rencontrerai quelqu'un, je suis célibataire à vie J'ai un homme au secours. Ah non, non, non, non, non, non, non, non, non. Je me dis que tout est possible, même à 90 ans, de rencontrer un homme. Alors, non, ça reste tout. Ok. Et ce désir d'enfant, comment il est né chez toi ? Est-ce que tu te souviens ? Comment il a évolué ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, j'ai pas eu une révélation mystique, tu vois, foudroyée à un moment donné par cette certitude qu'il fallait avoir un enfant. Et c'est pas non plus un désir qui remonte à très, très loin, en tout cas pas de façon consciente. Déjà, depuis toute jeune, moi, j'ai eu une grosse difficulté à me projeter en général. Donc en fait, je n'ai jamais trop projeté. Je ne m'imaginais pas marier avec des enfants, mais ce n'était pas impossible non plus. Mais voilà, ce n'était pas forcément ce que je souhaitais. Donc je me suis un peu laissée porter par la vie comme ça. Je pense que du fait que j'étais beaucoup en mouvement, que je n'avais pas de relation longue, en fait, je n'ai jamais fait le projet, par exemple, avec quelqu'un d'avoir un enfant non plus. Donc, c'était une question qui n'existait pas vraiment pour moi non plus. Et puis, j'avais un mode de vie toujours très en mouvement, très dynamique. Je pense que j'ai eu du mal à me voir vieillir. Et en fait, j'ai eu plus des prises de conscience à certains moments de... Ah oui, non, mais attends, en fait, là, j'ai 35 ans. Et voilà, et moi, dans ma tête, j'en avais encore 28, tu vois. Et c'était plus... Quand je voyais que le regard sur moi changeait, je me disais, mais oui, mais c'est vrai que j'ai vieilli, en fait. Ah oui, d'accord, OK. Oui, en fait, du coup... On va dire que ce qui a été, enfin moi je pourrais identifier deux moments déclencheurs, enfin en tout cas où je me suis dit qu'il y avait quelque chose qui était en train de bouger chez moi. La première chose ça a été le Covid. En fait je suis revenue habiter en France après presque dix ans en tout, passer à l'étranger. Donc c'était quelques mois avant le premier confinement. Je me suis installée à Toulouse à ce moment-là. J'avais eu le temps de rencontrer quelques personnes parce que je militais dans une assaut de droits au logement. Et du coup, je m'étais fait un peu des potes et tout. Mais au moment où le confinement est tombé, heureusement, il y a des personnes que j'ai pu continuer à voir un peu comme ça de temps en temps. Mais j'ai aussi vécu une grande période de solitude. Mais ça, je pense que ce n'est pas exceptionnel. Et ça m'a vachement fait réfléchir. Moi, je passais ma vie à sortir le plus possible pendant le Covid, dans la limite de ce qui est théorique. Et bien un peu au-delà, on ne va pas se mentir. Parce que j'ai tout fait. Moi, ce truc d'être à la maison, c'était compliqué. Et en fait, j'ai senti que mon regard sur les familles, quand je sortais, parce que du coup, c'était principalement des familles, les enfants étaient quand même hyper pratiques, tu sais. sortait gamin, c'était super quoi, ou aller faire ton joggie. Et je voyais toutes ces familles et en fait, malgré tout ce qu'on disait sur la réalité compliquée que vivaient les familles en confinement, et je n'en doute absolument pas, moi je pense que j'avais un regard assez idéalisé et je les voyais, je me disais, eux au moins ils ne se sentent pas seuls. Et en fait, je réfléchissais à ce moment-là beaucoup à la notion de collectif, de communauté, qu'est-ce que c'est que faire communauté ? Et je me disais, en fait, on pourra dire ce qu'on veut, la première communauté c'est quand même la famille. Et quand tu as une famille, quand tu as tes propres enfants, en fait, tu n'es plus jamais seule. C'est quelque part, tu fondes ta propre communauté, en fait. Et je me suis dit, ah, waouh, OK, peut-être qu'en fait, moi, j'ai toujours pensé que ce n'était pas pour moi d'avoir des enfants, mais en fait, peut-être que créer une famille, ça peut aller dans ce sens de créer un collectif, et je ne l'avais jamais fait. Et en fait, j'ai commencé à l'envisager presque comme un acte politique, on va dire, d'une certaine façon. Et du coup, ça s'est un peu transformé pour moi à ce moment-là. Et après, le deuxième moment clé, je dirais que c'est quelques années auparavant. J'ai eu un diagnostic d'endométriose qui est tombé très tardivement. C'est au Guatemala qu'on m'a diagnostiqué mon endométriose. En tout cas, c'est un peu plus simple. Ça a été confirmé quand j'ai pu faire des examens plus poussés en France. Et en fait, j'ai eu une consultation à un moment donné en chirurgie pour voir si on faisait opération ou pas opération. Et en fait, elle m'a posé cette question. Je me souviens très bien. Est-ce que vous avez un désir de maternité ? Et en fait, il a fallu que je me positionne et je me suis dit, bon, je ne peux pas l'exclure complètement. Comme j'avais commencé à me poser ces questions, parce que c'était après le Covid, je lui ai dit oui. Et en fait, là, orientation parcours PMA. Moi, j'ai été orientée vers la PMA, si tu veux, par une chirurgienne. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, tout de suite. Alors que tu ne venais pas pour ça au départ.

  • Speaker #1

    Non, je ne venais pas pour ça, mais du coup, elle me dit, du coup, on ne touche pas à vos ovaires. Je vous oriente vers aller en consultation PMA et vous allez voir pour une préservation de la fertilité, puisque c'est le terme pour la préservation d'ovocytes. Donc, voilà, j'étais orientée en plus dans une clinique que je n'ai même pas choisie, puisque j'avais consulté cette chirurgienne spécialiste assez renommée dans le privé. Du coup, elle m'oriente vers la structure privée à Toulouse où il y a... en banlieue toulousaine où il y a un centre de fertilité, puisqu'il y en a deux en fait à Toulouse, tu as le CHU dans le public, et la clinique Croix-du-Sud où j'ai été orientée. Donc en fait, si tu veux, il y a beaucoup de choses qui se sont faites un peu par défaut au début. Et en fait, je me suis complètement laissée porter par ce truc-là. Je pense que j'étais un peu en mode, je flotte. Donc je me disais, bon bah oui, je vais bien voir ce qu'on va me dire à la consultation. Et en fait, petit à petit, Mon truc, c'était, je ne prends tant que j'ai rien qui me rebute, je ne mets pas fin au processus.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En gros, c'était, bon, ok, toujours pas de feu rouge, alors je continue, ça m'intéresse de réfléchir. J'ai commencé à me documenter, j'ai commencé à réfléchir à plein de trucs, à la coparentalité, au donneur. Moi, j'ai fait le tour de pas mal de personnes dans mon entourage pour avoir recours aux dons artisanaux, puisque c'était ça, en fait, mon premier choix. D'avoir la garantie d'avoir... À la fois, je voulais quelque chose qui soit le moins médicalisé possible pour la partie physiologique, on va dire, d'implanter de l'embryon, en tout cas des gamètes. Et aussi parce que je voulais être sûre que l'enfant puisse avoir accès à l'identité du donneur. Ça soulevait des écueils.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donneur d'entonnement. Dans ce cas, petit défi. Et voilà. En gros, c'est comme ça que ça s'est joué. Et plus je me suis documentée, plus je m'approchais de l'échéance, et plus, en fait, c'est devenu une certitude.

  • Speaker #0

    De l'échéance, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    De l'échéance de, OK, là, ils vont m'attribuer un donneur. OK, bon, là, en fait, je vais faire la positive.

  • Speaker #0

    OK, donc avant que ce soit médicalisé, avant que tout se précise vraiment, toi, tu continuais à voir quelles étaient les autres possibilités ?

  • Speaker #1

    En parallèle de la PMA, j'ai compris assez rapidement qu'il fallait surtout... en parler avec mon médecin référent de PME parce qu'ils n'aiment pas trop.

  • Speaker #0

    Non, parce que ça vient se foutir dessus.

  • Speaker #1

    Oui, mais voilà. En gros, c'est ça. Je dirais qu'aujourd'hui, même depuis la grossesse et tout, je n'ai pas trop de doutes. Ça me semble assez évident, finalement.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui fait que tu as choisi le parcours PMA proposé médicalement ?

  • Speaker #1

    En fait, il y avait... C'est une question de temporalité. Je pense que si j'avais trouvé un donneur...

  • Speaker #0

    Dans ton entourage. Dans mon entourage.

  • Speaker #1

    Et j'étais sur le point, en fait, j'en avais trouvé un. Mais si tu veux, comme consciente qu'avec l'endométriose, il y avait quand même plus de difficultés, j'aurais plus de difficultés à procréer. Je savais que la FIV, ça augmentait quand même mes chances. Donc, en gros... Moi, dans ma tête, c'était OK. Bon, j'ai trouvé un ami qui est prêt, mais je sais que là, j'ai la possibilité de faire le premier transfert, enfin, une ponction avec transfert. Je vais faire la FIV. Et si ça ne marche pas, j'essaierai. Moi, je m'étais dit, tu sais, c'est certainement entraîné, mais je m'étais dit, on fera en alternance. Donc, je ferai une FIV,

  • Speaker #0

    en tentative avec mon ami.

  • Speaker #1

    Je ferai une FIV.

  • Speaker #0

    J'augmenterai mes chances.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, c'est... Et quelque part, alors peut-être que c'est irresponsable de ma part, mais bon je pense que de toute façon dans toutes les naissances, toutes les grossesses, il y a toujours une part de hasard et d'ésotérisme quelque part, en me disant que quelque part c'est mon corps qui va décider. Et en fait ce qui s'est passé, je ne m'y attendais pas du tout, mais c'est que j'ai fait la première five et la five a fonctionné. Alors que je n'avais pas eu de très gros succès sur mes ponctions et tout ça. et là cette fonction-là, mais j'avais tout mis en place dans ma vie pour que ça marche. En tout cas, on va dire que j'avais priorisé ça dans ma vie. J'avais arrêté mon contrat de travail qui était un travail qui m'épuisait énormément, qui était très sous tension aussi. Donc voilà, ça faisait un mois que j'étais au repos. Je me suis beaucoup reposée comme je m'étais rarement reposée dans ma vie parce que ce n'est pas trop mon point fort, le repos en général. J'avais un peu adapté mon alimentation, j'avais commencé à arrêter le café, j'avais arrêté de fumer, j'ai vachement diminué l'alcool, j'ai fait de l'acupuncture et tout. Et là, j'ai fait une ponction littéralement trois fois plus importante que la fois précédente et premier transfert et ça a fonctionné. Un truc assez incroyable.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et je me dis que c'était parfait comme ça.

  • Speaker #0

    C'est que ça devait arriver maintenant. c'est ça ok donc tu as eu combien de ponctions ? 3 en tout et tu as eu combien de follicules à chaque fois ?

  • Speaker #1

    alors première ponction douche froide un seul follicule ? non j'avais un peu plus de follicules mais un seul qui a été euh... Enfin, un seul ovocyte a été congelé.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Eux-mêmes n'ont pas compris, en fait, il y avait le liquide, ils ont ponctionné en tout, je crois, 7 ou 8 follicules, mais la plupart avaient un liquide... qu'ils ont qualifié de acellulaire. En fait, il n'y avait rien à l'intérieur. Ils n'ont pas compris. Donc, ajustement du deuxième protocole avec des bonnes doses de cheval, mais mon médecin a fait des erreurs de prescription, ce qui fait qu'il m'a manqué un produit au début du protocole, ce qui m'a un peu fâchée. J'ai quand même décidé d'aller jusqu'au bout. Et là, elle m'en a ponctionné quatre. sachant qu'elle a été un peu empêchée parce qu'en fait, moi, je n'ai jamais fait d'anesthésie générale pour mes ponctions. Parce que, je ne sais pas, ça me fait peur, en fait, les anesthésies générales. Mais du coup, la deuxième ponction était très douloureuse, malgré et notamment du fait que j'ai de l'endométriose dans l'utérus, mais aussi sur les ovaires. Elle n'arrivait plus. Au bout d'un moment, elle m'a dit, bon, je préfère arrêter. Et donc, du coup, troisième stimulation. Là, j'ai eu la bonne dose de cheval, mais au complet. J'ai fait l'acupuncture dont je reste persuadée que ça a dû beaucoup m'aider, je pense. Comme je te dis, j'étais dans une phase un peu plus reposée. Et en fait, j'ai eu une sédation légère. Donc, c'était encore le cran au-dessus. Ce n'était pas la sédation générale. Un peu plus que juste le masque avec le gaz. Et du coup, elle a pu aller se servir tranquillement. Et d'ailleurs, j'ai eu beaucoup moins de douleurs, même en post-ponction. Et là, elle m'en a prélevé 12.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Et ils ont réussi à faire, à J1, on était à 11 embryons. Et à la fin, il y a l'embryon qui m'a été transféré, le petit bébé qui est là. Et il y en a quatre qui sont préservés. Donc, c'est super.

  • Speaker #0

    Bon, super.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vraiment eu beaucoup de chance. Par rapport à d'autres parcours. Enfin, tous les témoignages que je peux lire, je m'estime extrêmement chanceuse. Oui,

  • Speaker #0

    et puis ça n'a pas été si long, finalement, dans les rendez-vous et tout ça. Parce qu'en fait, tu as commencé à avoir ces premiers rendez-vous après le Covid,

  • Speaker #1

    c'est ça ?

  • Speaker #0

    Lorsque la loi est passée.

  • Speaker #1

    En fait, tout premier rendez-vous, c'était en janvier 2023.

  • Speaker #0

    Ok, tout premier rendez-vous. Oui. Et tu avais pris ton rendez-vous à quel moment ? Combien de temps avant ?

  • Speaker #1

    Je l'avais pris, je pense, en novembre.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été relativement rapide. Ben oui, là aussi, c'est vrai que tu ne te rends pas compte, toi, quand tu es dans ton propre parcours. Puis, je n'avais pas encore accès à ce fameux groupe d'échange.

  • Speaker #1

    De Maman Solo sur Facebook.

  • Speaker #0

    Maman Solo sur Facebook. Pour moi, a vraiment changé le cours de mon parcours. Je suis hyper reconnaissante de l'existence de ce groupe. Et en fait, moi, c'est vrai que j'avais que mon propre référentiel, si tu veux. et puis après j'ai... Je me suis rendue compte que dans mon entourage, j'avais des personnes qui avaient fait des PMA en couple. Quelques-unes à Toulouse, mais toutes avaient été au CHU. Donc, je ne connaissais vraiment personne qui avait été dans la clinique où moi, j'ai été orientée. Aucune notion des délais applicables ou pas.

  • Speaker #1

    Eh bien oui.

  • Speaker #0

    En gros, si je résume, j'ai eu ma première five un peu moins de deux ans après mon tout premier rendez-vous. Et ça aurait pu être encore plus rapide. c'est qu'en fait, il y a eu pas mal de malentendus. et parfois même de la mésentente avec le médecin qui était mon médecin référent de PMA sur la clinique. J'ai demandé à changer, on me l'a refusé. On m'a dit, il faudra recommencer depuis le début, il faudra commencer à chute.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    J'ai moyennement apprécié et donc du coup, j'ai ravalé ma salive et je suis restée.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé avec ce médecin ?

  • Speaker #0

    Mais en gros, une des choses... Comme je te dis, moi, j'y suis allée avec beaucoup de naïveté parce que contrairement, je pense, à beaucoup d'autres femmes dont je peux lire les témoignages, je vois que beaucoup, en fait, se renseignent énormément avant même d'entreprendre. Moi, pas du tout. J'y suis allée en mode freestyle. Je découvre tout au fur et à mesure. Et pourtant, j'étais... Enfin, à un moment donné, je suis devenue médiatrice en santé pendant mon parcours de PMA. Je me suis retrouvée exactement dans la même position que toutes les patients que j'accompagne, tu sais.

  • Speaker #1

    Effet miroir.

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, oui. Ça a été assez intéressant. Et en fait, je m'estime quand même, dans notre jargon, on dit le niveau de littératie en santé. En gros, c'est ta capacité à accéder à l'information médicale. Mon niveau de littératie en santé, il n'est pas mauvais du tout. J'ai fait des études d'infirmière, j'ai boussé le posto et tout. Mais j'avais l'impression à chaque fois que j'allais la voir d'être infantilisée, de poser des questions qui n'étaient pas pertinentes. J'avais l'impression de déranger quand je posais des questions. La toute première consulte, j'ai senti qu'elle avait un peu décidé pour moi que je n'étais pas complètement prête, que je faisais un peu ce choix par défaut. Ce n'était pas complètement faux dans le sens où mon projet n'était pas encore affirmé. Mais moi, je lui ai dit que j'étais intéressée par un don anonyme. En fait, elle n'en a pas tenu compte. Et elle m'a dit non, non, mais vous, ce qu'il vous faut pour vous laisser le temps de rencontrer quelqu'un, parce qu'en fait, elle avait déjà décidé qu'il valait mieux que je fasse un couple et que je rencontre quelqu'un. Là, vous paniquez un peu à cause de l'endométriose, vous voyez votre âge et tout. Elle avait décidé pour moi quel genre de patiente j'étais et quelles étaient mes motivations. Ce qui fait que j'ai mis six mois avant de comprendre que je n'avais pas été adressée pour une demande de donneur. C'est lors d'une consultation que je lui ai dit, du coup, pardon, mais je ne comprends pas très bien où c'en est pour le donneur. Et là, elle reprend le dossier et me dit, non, non, ce n'était pas votre demande. Je lui dis, si, quand même, je sais quelle est ma demande. C'est des messages lunaires comme ça.

  • Speaker #1

    Elle ne t'a pas entendue du tout.

  • Speaker #0

    Non, et puis, c'est symboliquement très violent aussi. Enfin, je veux dire, la meuf qui regarde son écran d'ordinateur pour te dire ce à quoi t'aspires profondément dans la vie, enfin, j'ai envie de lui dire, c'est un peu lumière, là, quand même. Ouais, ouais, ouais. Voilà. Donc, du coup, il y a eu une perte de temps, en fait. Donc, ça aurait pu aller encore plus vite. Mais peut-être que ça n'aurait pas été le bon moment pour moi, tu vois. À posteriori, je me disais ça.

  • Speaker #1

    Oui, l'impression d'être infantilisé de ne pas être vraiment écouté d'être jugé et ça s'est reproduit à différentes occasions avec la même personne ?

  • Speaker #0

    jusqu'à la fin, oui heureusement pour moi c'est un centre de fertilité où il y a différentes praticiennes elles sont 6 en tout et en fait quand on fait les stimulations quand on fait les ponctions et tout ça, ça peut tourner c'est pas toujours les mêmes qui font les échographies Donc en fait, elle ne m'a fait aucune de mes ponctions, elle ne m'a fait aucune de mes échographies non plus. D'accord. Et j'en étais soulagée. Mais par contre, c'est elle qui m'a fait le transfert. Et du coup, je me sens quand même très reconnaissante parce que je pense qu'elle a bien fait son travail. Je vais dire ce qui est, quand même. Donc on ne va pas cracher dans la soupe.

  • Speaker #1

    Elle sait faire un transfert. Pardon, monsieur. Oui, certes. Ok, dac et donc tu l'a annoncé à tes proches tu avais fait la danse à tes proches à quel moment quand tu es quand tu as commencé là ce parcours où le rendez vous s'enchaînait et tu dis on va voir on va naviguer puis on va voir où ça me mène ou à un moment donné du rd on l'a vraiment je vous explique que je suis dans un parcours j'ai envie d'avoir un enfant ou moment où tu étais enceinte Comment ça s'est déroulé pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je ferais une distinction dans les proches entre mon entourage amical et mon entourage familial. Mon entourage amical, les amis les plus proches, ont toujours été plus ou moins informés. En fait, à chaque fois que j'ai fait une ponction, c'est même eux des fois qui sont venus me chercher à la clinique. Il y en avait pas mal qui étaient mobilisés, qui prenaient des nouvelles, même pendant la stimulation et tout. Et beaucoup d'entre eux étaient au courant quand j'ai fait la première FIV aussi. Donc voilà, je leur avais juste dit, en gros, n'hésitez pas, si vous avez envie de prendre des nouvelles et de me demander si ça va ou même si ça a marché, vous pouvez le faire. Mais je ne vous promets pas que je vous répondrai, parce que potentiellement, peut-être que je trouverais ça un peu bizarre. Et puis surtout, si c'est un échec, peut-être que je n'aurais pas forcément envie non plus d'informer par WhatsApp. Mais donc voilà, en fait, ils étaient vraiment informés à chacune des étapes. Et pour ma famille, ça s'est joué un peu différemment, puisque j'ai juste dit, je crois, principalement pour la première ponction, j'ai dit que j'avais fait une ponction. Mais parce qu'avant ça, ils ne savaient pas que j'étais dans un parcours de PMA. Moi, j'ai toujours été assez secrète via vie de ma famille. Ils ne connaissent pas beaucoup de choses de ma vie en général, et de ma vie intime encore moins. Et après, je pense que ma mère a dû savoir que j'avais fait trois ponctions, mais à aucun moment je leur ai dit que j'allais faire une five. Parce qu'en gros, je voulais, j'avais pas envie en fait de devoir expliquer, me juger. J'avais peur que ça suscite des inquiétudes, notamment sur le fait de mettre à penser à... Et cet enfant, mais comment tu vas ? Enfin voilà, peut-être que ça aurait pas été le cas. En tout cas,

  • Speaker #1

    tu n'avais pas envie de te confronter à...

  • Speaker #0

    Non, je n'avais pas envie de prendre le risque parce que comme on a des rapports qui ne sont pas toujours pacifiés, je connais aussi mes propres mécanismes de défense et je sais que je peux être très abrupte. J'ai peur de ne pas être très sympa et de ne pas répondre très aimablement. Et finalement, j'ai fait une complication quand j'ai eu le transfert, quand je suis tombée enceinte quelques jours après le transfert. Du coup, il y a eu une réactivation de la stimulation, ce qui fait que j'ai fait une hyperstimulation pour le tard. Je me suis retrouvée allée aux urgences de l'hôpital de la ville de ma mère. Je leur ai demandé, s'il vous plaît, ne me faites pas le dosage bêta-HCG. En parallèle, j'avais mon médecin de PMA au téléphone qui me dit, normalement, c'est certainement que ça va marcher si vous avez une hyperstimulation. Et bon, bref, au final, j'ai réussi. Je ne voulais pas que ma mère vienne parce que je ne voulais pas qu'elle soit là pendant que j'étais aux urgences et tout. Donc, je lui ai juste demandé de m'appeler quand je suis sortie, de venir me chercher quand il y a des urgences. Et ma mère, en fait, est infirmière de formation également.

  • Speaker #1

    Et elle me dit,

  • Speaker #0

    mais je ne comprends pas pourquoi tu as cette hyperstimulation maintenant. C'est bizarre, non ? Et là, je me suis dit, je vais mentir. Du coup, en fait, elle l'a su tout de suite. Et mon père, il l'a su quelques jours plus tard, mais je n'ai pas... On va dire qu'en fait, la compréhension était assez implicite. Ça a été très compliqué pour moi de faire des annonces, et même à d'autres amis plus éloignés. L'annonce de « je suis enceinte » , vraiment, c'est pas mon point fort. Je ne sais pas du tout en capacité de ménager un effet de surprise un peu « waouh » , de faire un truc un peu créatif et tout. En fait, je me sentais gênée à chaque fois d'annoncer que j'étais enceinte. Je ne sais pas pourquoi. Parce que je pense qu'il y a un truc où du coup, et Ouais, il y a un truc où tu sais que le regard, il va changer sur toi. Et puis, en fait, c'est être au centre aussi de l'attention. Et ça, c'est quelque chose d'assez compliqué pour moi. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est là que ça se situe, en fait. C'est que l'attention soit portée sur toi et qu'on te pose des questions auxquelles tu n'as peut-être pas envie de répondre. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Parce que j'avoue, moi, je suis enceinte, mais laissez-moi tranquille. Oui, c'est bon. On va se faire comme avant.

  • Speaker #1

    D'accord, OK.

  • Speaker #0

    Voilà, ça s'est fait au compte-gouttes. c'est... Ouais, et bon... on va dire un peu sur le tas et maintenant comment tu vis ta grossesse ? et bien écoute ça va ça se passe bien j'ai eu un premier trimestre assez fatigant mais bon je pense que c'est rien d'exceptionnel a priori ça arrive à beaucoup de femmes,

  • Speaker #1

    pas toutes oui pas toutes

  • Speaker #0

    J'ai eu pas mal de nausées. Et puis, en plus, c'est vrai qu'avec le parcours PMA, beaucoup d'entre nous, on est amenés à s'administrer des doses de cheval de progestérone. Ce qui a été mon cas. J'étais à 600 mg par jour. Donc, en fait, ça m'a assommée complètement.

  • Speaker #1

    Les effets secondaires ne sont pas anodins.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment, cette sensation de lourdeur, de fatigue. J'étais fatiguée tout le temps. et hyper ralentie et en même temps je dormais pas la nuit j'avais pas mal de nausées j'ai très peu vomi mais j'avais pas mal de nausées donc là aussi je savais pas trop donc j'avais tendance à manger tout le temps pour pas avoir de nausées mais du coup je me sentais tout le temps lourde et que je n'arrivais pas à digérer. Quand j'ai arrêté la progestérone et que je suis rentrée dans le deuxième trimestre, là, tout est devenu, on va dire, plus facile. Déjà, beaucoup plus d'énergie, l'impression de retrouver mes capacités cognitives, parce que j'avais même l'impression que je n'avais plus à réfléchir avec la progestérone, tellement que je t'ai ralentie. Et globalement, ça va. J'ai pas mal de douleurs. Je pense que c'est en lien avec l'endométriose. Et j'ai des petits soucis d'utérus contractiles aussi. Donc, voilà, j'ai beaucoup de contractions et tout. mais Apparemment, je suis un peu trop exigeante avec mon corps. Enfin voilà, on va dire que là, je suis un peu dans cette phase où je me dis « Allez, on en profite pendant qu'on peut encore faire tout ce qu'on veut quand on veut ! » Et je pense que j'ai un peu trop forcé. Donc voilà, Laure m'a conseillé de ralentir. Ça, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu m'élevais aussi un peu.

  • Speaker #0

    Mais non, mais là, je suis dans la phase qui est super agréable. Et puis après, la partie que j'ai préférée jusqu'à présent, c'est le moment où j'ai commencé à sentir bouger le bébé à l'intérieur. Ça, c'est magique. Vraiment, je sens le lien qui se construit.

  • Speaker #1

    À quel moment tu l'as ressenti ?

  • Speaker #0

    Je l'ai ressenti assez tôt. C'était il y a un mois ou un peu plus d'un mois. Non, il y a un mois à peu près, oui. La première fois que je l'ai senti.

  • Speaker #1

    Ça, c'est des drôles de sensations de sentir ces mouvements où c'est pas soi et ça bouge dans le corps. C'est assez incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors moi, je n'ai pas trouvé ça bizarre. J'en parlais avec des amis. Ils disaient, ouais, t'as pas l'impression d'avoir un alien dans le ventre. Des amis qui ont été enceintes, encore enceintes. Moi, je ne sais pas. Non, moi, ça m'a semblé très naturel de le sentir bouger. Je ne sais pas. Je trouve ça drôle, en fait. Même, ça m'amuse un peu. Pour l'instant. Pour l'instant, parce que... Voilà. et si vous...

  • Speaker #1

    tu veux connaître le sexe ?

  • Speaker #0

    non non non non j'aime beaucoup les surprises dans la vie comme je te disais il y a une grosse part d'incertitude dans ma vie et c'est quelque chose avec lequel je peux quand même bien dealer en général Ça, c'est une première raison, on va dire, de pouvoir découvrir à l'instant T. Et puis moi, tous mes petits frères, on ne savait pas à chaque fois si elle allait être un petit garçon ou une petite fille. Je trouve ça assez chouette de revenir un peu à ces méthodes d'anciens. Je ne suis pas obligée de tout savoir parce que je n'ai pas besoin de tout contrôler. Et l'autre raison, là aussi, ça rejoint ce que je disais sur mon éducation féministe, c'est qu'on a tout le temps pour les projections de genre. Donc, laissant ce bébé juste être un bébé pour l'instant.

  • Speaker #1

    Être ce qu'il est.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, je pense comme un bébé. Après, j'ai des rêves qui, possiblement, m'ont indiqué le sexe, mais on verra.

  • Speaker #1

    Il y a des rêves qui sont là. Il y a des prénoms qui arrivent aussi.

  • Speaker #0

    J'ai eu un prénom. En tout cas, j'ai eu confirmation du prénom auquel je pensais.

  • Speaker #1

    Aussi. Des fois, on fait des projections même inconscientes. Et je me souviens, pour ma part... pour l'apartheid, ne pas avoir voulu connaître le sexe non plus. Mais tous les professionnels de santé étaient un peu choqués et surpris. Ah bon ? Vous ne voulez pas savoir ?

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    je ne veux pas savoir en fait. Je veux la surprise. Ça les perturbait mais grandement puisque aucune femme ne demandait à ne pas savoir.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, ça c'est quand même plus rare.

  • Speaker #1

    Et jusqu'à un jour où mon gynéco a laissé une mention sur une échographie. On s'est dit, si c'est féminin, masculin, on disait, oh non ! Et c'est là que j'ai essayé, je ne voulais pas savoir. Et finalement, j'étais contente de le savoir, puisqu'en fait, j'avais plus projeté une fille qu'un garçon. Ça m'a permis de faire le deuil de la fille, et puis de projeter une petite garçon. Quelque part, finalement, je me disais, je veux la surprise, mais mon cerveau avait projeté inconsciemment une petite fille. Mais c'était assez drôle. Ah bon, vous ne voulez pas savoir ? Ben non !

  • Speaker #0

    on a le droit de défaire les codes j'imagine aussi que ça dépend des professionnels qu'on consulte on en rencontre tellement n'hésite pas à bien le répéter en chaque échographie c'est ce que je fais à chaque fois mais c'est vrai que j'ai les professionnels que j'ai choisis je fais mon suivi chez mon médecin traitant qui a un cabinet qui est assez connu pour être assez engagées et elles ont une approche assez féministe. Donc, elle était une médecin qui a travaillé pendant des années et des années au planning. Donc, si tu veux, ça ne choque pas du tout. Et les échos, je les fais chez l'amie d'une amie sage-femme et elle est super au niveau de la posture par la traite de suite. Donc, elle, c'est plus banal que de ne pas vouloir savoir le sexe.

  • Speaker #1

    Ok, ça marche. Et comment tu envisages maintenant ? maintenant, c'est quelques mois qui restent de grossesse, et puis l'arrivée de bébés, les années qui vont arriver. Parce que finalement, tu n'avais jamais vraiment projeté tout ça.

  • Speaker #0

    Jamais. Là, quand même, j'ai commencé à m'y projeter. Mais même encore aujourd'hui, je n'ai pas besoin de me projeter sur les 3-4 ans de l'enfant. Mais parce que je ne fonctionne pas comme ça, même pour moi. Puis la vie, elle m'a bien montré que je ne sais jamais quel métier je vais faire, dans quel pays je vais être. Évidemment que je me sédentarise avec le temps et surtout avec l'arrivée du bébé. Pour l'instant, moi, je ne vois pas plus loin que les premiers mois de vie du bébé, si tu veux. Je n'ai pas besoin de me projeter au-delà. Parce que je sais que je vais m'adapter, comme j'ai toujours fait.

  • Speaker #1

    Tu as cette foi et cette confiance qui est bien ancrée.

  • Speaker #0

    Moi, je suis très, très adaptable. Et puis, j'ai eu une vie où je serais capable de m'adapter à d'autres pays, d'autres langues, d'autres façons de vivre. Comme je te dis, des nouveaux métiers, des nouveaux secteurs d'activité. ça le fait quoi. Je me débrouille, c'est souvent au prix d'une grosse dose de stress, mais ça passe toujours.

  • Speaker #1

    Tu l'apprends avec, ça fait partie du lot.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et donc comment je me projette sur la fin de la grossesse ? Là, oui, je sais que je dois commencer à ralentir un peu mon rythme, de faire de la place de plus en plus au bébé. y compris dans mon petit intérieur, tu vois, commencer à récupérer toutes les choses qu'on a proposé de me donner, de me préparer. Mais sinon, essayer de continuer à profiter aussi de mes derniers moments, on va dire, un peu de solitude, et où c'est encore possible de me reposer un peu à volonté, on va dire, en tout cas de façon plus libre, moins contrainte. J'ai prévu de faire encore un petit voyage. Je vais faire des week-ends pour aller voir des copines et tout ça. Et après, les premiers mois de vie du bébé, c'est vrai que ça va être pendant l'été. Donc, ça, c'est un truc sur lequel...

  • Speaker #1

    Le terme est prévu quand, oui ?

  • Speaker #0

    Le terme est prévu le 7 août. OK. Donc, on va voir. C'est vrai que je me dis, j'ai des petites craintes par rapport au fait que c'est un peu la période morte, tu sais, où tout le monde part en vacances à Toulouse. C'est quand même une ville qui est préoccupée pour être caniculaire. Il fait bien 40 degrés en été. Donc, ouais, je me dis, on va être obligé de s'enfermer avec le bébé, avec le ventilo. Il va être tout desséché comme un petit pruneau. J'ai un peu des craintes par rapport à ça, tu vois, quand je suis dans les plantes. c'est surtout à ça que je pense et à ce que je pourrais mettre en place pour éviter qu'on se sente trop isolée et qu'on ait quand même du soutien malgré le fait que c'est pas la période où tout le monde est là j'essaie de me préparer à ça aussi et de défaire mes craintes de me dire que ça va aller quand même de faire confiance préparer des petits outils et de préparer un entourage aussi tu vois j'ai prévu de oui avec plein d'amis pour voir un peu qui est là est ce que vous êtes d'accord pour prendre des semaines de garde où je peux vous contacter où vous savez que vous restez à toulouse enfin voilà ça

  • Speaker #1

    va être manière à pas être complètement seul et isolé ça c'est quelque chose de très important pour moi en fait c'est ça de pouvoir répondre à tes doutes ne pas laisser les peurs et les doutes envahir mais de venir y répondre et trouver des solutions

  • Speaker #0

    Oui, par anticipation. Oui, du coup, souvent, ça passe par l'organisation. Ça, c'est un truc... Du coup, pour le coup, tu as l'expérience, toi. Mais j'ai entendu de la part de pas mal de parents de mon entourage, et je l'ai lu aussi, qu'il y a beaucoup de choses qu'on peut désamorcer avec une bonne capacité d'organisation, en fait, quand on est parent, quoi. Après, trop d'organisation, je pense qu'on peut tomber dans un... Pas trop de fun,

  • Speaker #1

    parce qu'il y a plein de choses qu'on ne peut pas... envisager, il y a des surprises aussi il y a des bonnes surprises et puis il y a des choses qui se passent et puis on s'adapte et puis on fait avec donc voilà,

  • Speaker #0

    voilà comment je me projette et pour la fin, du coup je vais aller un peu à l'encontre de ce que j'ai dit avant j'imagine quand même rester à Toulouse pour les premières années de vie de l'enfant et du bébé à la fois moi pour pouvoir compter sur mon entourage amical parce que du coup ma famille n'est pas là donc ce sera mon entourage principalement aussi parce que là ça fait Depuis 5 ans que je suis à Toulouse, je connais un peu... Je sais où trouver quoi, on va dire. Et après, s'il devait y avoir une mobilité, ce serait plus tard. Je ne sais même pas pourquoi. Parce que moi, j'imagine toujours que je vais aller vivre encore dans une nouvelle ville. Pour l'instant, on va rester par ici. Et voilà, on va découvrir le quotidien à deux.

  • Speaker #1

    Ok. Si tu avais... Deux dernières questions. Qu'est-ce qui fait que tu as accepté de témoigner aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai trouvé ton post sur le fameux groupe Maman Solo. Merci pour son existence. Et je me suis dit... Je ne sais pas, en fait, pour moi, ça faisait sens de participer pendant ma grossesse. En fait, je pense peut-être pour venir sceller quelque chose. Je ne sais pas, ce n'est pas facile à... à expliquer parce que je pense que j'ai encore pas tout élucidé à l'intérieur de moi. Mais il y avait... Bon, à la fois, je pense que je me suis dit, c'est intéressant de venir témoigner. Il y a un truc de l'ordre de la transmission, en fait. Voilà, c'est ça. On va dire... Mais il y a deux types de transmission. La transmission pour le bébé, je me dis, bon, voilà, ce témoignage-là, c'est aussi quelque chose qui sera en quelque sorte une archive aussi pour mon enfant quand il sera en capacité de... de le regarder, de l'écouter, de le comprendre, peut-être que ça pourra lui apporter certaines réponses. En plus du petit carnet que j'ai prévu de lui faire et tout ça. Et l'autre chose, c'est aussi voyant moi-même à quel point ça a été aidant d'avoir des témoignages de personnes qui avaient fait le parcours. Et moi, la façon dont je fonctionne, j'ai beaucoup besoin de modèles identificatoires, on va dire en général. C'est comme ça que je fonctionne dans la vie. Moi, je n'ai pas des projets, mais par contre, il y a des personnes auxquelles je peux m'identifier. Et ça, je me dis, ah ouais, j'aimerais bien pouvoir faire ça ou j'aimerais bien... Et du coup, je pense que j'en ai un peu manqué parfois sur la question de la PMA. Dans Maman Solo, j'ai pu trouver ça dans une certaine mesure, même si c'est à travers un écran et tout ça. Mais il y a aussi plein de témoignages qui étaient hyper éclairants pour moi. mais dans lesquelles je ne me retrouvais pas non plus complètement. Parce que tu vois, par exemple, toutes les femmes qui te disent qu'elles ont toujours eu un désir de maternité dévorant, que ça a toujours été hyper clair et tout, ce n'était pas tout à fait mon cas non plus. Je n'ai pas forcément lu énormément des témoignages de femmes qui se revendiquaient du féminisme et tout ça. Donc, je me dis, même si je suis dans une niche, s'il y a des personnes qui peuvent se retrouver un peu dans mon parcours, et ça peut répondre à certaines de leurs questions, ou en tout cas, montrer aussi qu'en fait, oui, comment dire, tout n'est pas toujours hyper écrit, structuré, parfait.

  • Speaker #1

    Et comment nous l'avons dû... On fait la boucle avec ce qu'on disait au tout départ.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Exactement. En disant que j'étais un peu arrivée là en me laissant porter, c'est tout aussi légitime en fait, je veux dire.

  • Speaker #1

    Complètement. Et en fait, c'est l'étanchement. Et l'étanchement, il est tracé. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, je me dis, je pense que peut-être que ça m'aurait fait du bien ou peut-être que certaines personnes me l'ont dit à certains moments et que ça m'a encouragée aussi à continuer et à aller un peu plus loin. Et c'est aussi ça que j'ai envie de transmettre, en fait.

  • Speaker #1

    Merci. Oui, c'est tout à fait ça. Ellen, tu avais un conseil à donner à ces futures mamans ou mamans qui écoutent ?

  • Speaker #0

    Euh... Et bien moi c'est faites-vous accompagner, accompagner par des amis, par votre famille. Moi j'ai des regrets par rapport à des consultations que j'ai pu avoir, tu vois, où je ressortais, où j'étais presque en larmes, parce que la sensation de ne pas m'être faite très bien traiter, du coup des doutes même, tu sais, sur est-ce que j'ai bien compris, est-ce que c'est moi qui suis bête et j'ai pas, enfin voilà. et en fait c'est Je pense que c'est important de ne pas vivre toutes ces étapes toutes seules, bien sûr. Il y a des personnes qui ont fait plus sens de faire ça, il n'y a aucun souci. Et c'est bien d'être en accord avec ses propres aspirations. Mais s'il y a un doute, vraiment, moi, je vous encourage à essayer de dépasser le truc. Des fois, on n'ose pas mobiliser des personnes, mais c'est tellement important. Et moi, ce que j'ai pu voir, c'est qu'à chaque fois que j'ai... Ce n'est pas évident pour moi non plus de demander de l'aide et tout ça, mais à chaque fois que je suis allée chercher des amis pour les mobiliser sur des questions et tout, en fait ils sont hyper content de partager et puis c'est aussi ça moi je pense que on est un peu le fer de lance les femmes qui faisons des PMA seules, on est un peu le fer de lance de nouveaux modèles de parentalité au niveau sociétal et voilà et pour moi, être maman seule c'est pas quelque chose que j'envisage de façon triste, austère ou... Pour moi, c'est un truc qui est hyper joyeux. Et en fait, on est des pionnières sur le modèle éducatif aussi. Et du coup, s'entourer et faire en sorte qu'il y ait d'autres référents adultes aussi. qui d'abord commencent par nous accompagner pendant le processus et qui ensuite peuvent être là dans l'entourage de l'enfant, c'est super cool. Et on revient à ce truc de communauté aussi. On parle de l'érosion du lien social et tout. En fait, oui, on a aussi, nous, la capacité d'en recréer et justement d'éviter ce repli sur la cellule familiale nucléaire qu'on observe chez beaucoup de couples. Donc voilà, nous, on a vraiment... on a euh On a un univers de possible qui s'offre à nous. Donc, voilà, faites-le pour vous, faites-le pour votre enfant, si ce modèle-là vous parle, bien sûr. Chacune est libre de ses choix, il n'y a aucun souci. Et voilà, mais en tout cas, à plusieurs, on est toujours plus fortes, quoi. C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est exactement l'idée aussi. Oui. Et qu'on n'est pas toute seule, finalement, dans ces choix-là. Et on est de plus en plus nombreuses. oui oui tout à fait de ce podcast oui c'est super que ça existe est-ce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas soulevé quelque chose que tu aurais aimé partager en plus non je pense que j'ai beaucoup parlé déjà j'ai vu pas mal de choses donc c'est

  • Speaker #0

    pas pour aujourd'hui j'espère n'avoir assommé personne parce que j'ai un débit de parole qui est assez rapide pas de soucis moi je t'ai suivi et je pense que les autres vont te suivre aussi d'accord

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup pour ton témoignage.

  • Speaker #0

    C'est moi qui te remercie.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt, oui. Et bonne chance à toutes. Merci.

Description

Dans cet épisode je reçois Orlane, une médiatrice en santé de 38 ans, enceinte de 21 SA au moment de l'enregistrement après 3 ponctions et une FIV.


Orlane n'est pas seulement une future maman ; elle est également une femme engagée qui a consacré une partie de sa vie à aider les femmes en situation de précarité à accéder à des soins de santé.


Nous explorons comment son parcours professionnel varié a façonné sa vision de la maternité et des relations familiales.


Diagnostiquée avec une endométriose, Orlane fait alors face à la réalité et poursuit les examens qui la mènent vers la PMA.


Nous abordons également les relations affectives qui évoluent au fil du temps et comment le soutien psychologique peut faire toute la différence dans le parcours des parents solos.


Orlane partage ses pensées sur l'éducation des enfants et l'importance de s'entourer des personnes soutenantes.


Que vous soyez une maman solo, un futur parent ou simplement curieux de découvrir des témoignages authentiques sur la parentalité, cet épisode est fait pour vous.


Vous pouvez me retrouver ici :

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Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Orlan ! Bonjour ! Merci d'être avec moi aujourd'hui, on va parler de parentalité solo et de choix d'être maman solo. Par choix, peux-tu nous dire quel est ton âge, ton métier, d'où tu viens ?

  • Speaker #1

    Merci encore de me laisser l'espace pour parler un peu de mon expérience. Comme tu l'as dit, moi je m'appelle Orlan, j'ai 38 ans, je suis actuellement médiatrice en santé. Un métier qui n'est pas très connu qui est en devenir. Et avant ça, j'ai eu différentes expériences professionnelles. Donc c'est relativement récent pour moi d'être médiatrice en santé, ça fait à peu près un an et demi, deux ans on va dire. Je suis au chômage depuis le mois d'octobre dernier, mais je suis parallèlement aussi en création de projets pour monter justement une association qui ferait de la médiation en santé pour accompagner des femmes en situation de précarité. Donc là, je fais ça avec une collègue et c'est à ça que je consacre du temps en ce moment, en espérant que ça puisse aboutir.

  • Speaker #0

    D'accord, ok, donc c'est ça, médiatrice en santé.

  • Speaker #1

    Oui, pour aider les personnes qui sont éloignées du système de santé à pouvoir y accéder, des personnes qui ont différents freins d'accès. Comme la précarité, le fait de ne pas parler la langue,

  • Speaker #0

    l'amministratif, l'isolement.

  • Speaker #1

    Oui, l'analphabétisme, toutes sortes de barrières.

  • Speaker #0

    Ok, donc le but c'est d'aller chercher là où elles sont et de pouvoir les accompagner vers les différentes démarches.

  • Speaker #1

    Complètement, les démarches administratives, d'accès à la santé, tout ce qui concerne l'assurance maladie. Mais aussi, ça peut être aider à prendre des rendez-vous, parce que c'est assez labyrinthique, puis il y a des gens qui ne sont pas à l'aise avec tous les nouveaux outils, genre Doctolib et compagnie. Ça peut être de l'accompagnement dans les consultations aussi. Et après, on fait du lien avec les travailleurs sociaux qui peuvent aussi... On fait le lien entre les soignants. Et en fait, en parallèle de ça, normalement, la médiation en santé prévoit aussi un autre volet, c'est-à-dire que Comme il y a cette notion d'interface, de la médiation, tu vois, cette idée de « tu fais tiers » en fait, entre deux parties. On travaille principalement à l'accompagnement des personnes, des patients. Mais l'idée, c'est de ne pas être que dans la demande qu'ils s'adaptent et qu'ils acquièrent les codes et l'autonomie au sein du système de santé, mais aussi que le système de santé s'adapte aux besoins de ces personnes qui, comme on l'a dit, ont différents freins, différents défis. Et que l'offre soit peut-être un peu plus compréhensive et qui puisse être plus accueillie. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Wow, sacré projet.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'est passionnant.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors, juste avant de parler du sujet principal qui nous intéresse, qu'est-ce qui fait que tu es arrivée à choisir cette formation, à choisir ce tournant ?

  • Speaker #1

    Ah, wow.

  • Speaker #0

    C'est quoi auparavant ?

  • Speaker #1

    Ok, bon. Alors, c'est là, généralement, que je commence à m'étendre un peu. Alors,

  • Speaker #0

    brièvement, c'est juste pour comprendre un peu de ton parcours.

  • Speaker #1

    Mon parcours, en fait, il n'est pas du tout linéaire. Mon parcours ni d'études ni professionnel. Je te fais un gros résumé. J'ai commencé par faire des études dans le paramédical. J'ai fait des études d'infirmière à la sortie du bac. J'étais très jeune.

  • Speaker #0

    Bienvenue au club.

  • Speaker #1

    Je pense que ce n'était pas pour moi ou c'était trop tôt peut-être. Donc, j'ai arrêté en début de troisième année, un an avant le diplôme. Ah oui. J'allais un peu en hôpital et ça m'a vraiment permis d'acquérir beaucoup de connaissances dans la santé. Et j'avais déjà un attrait pour le domaine de la santé. Après ça, je me suis redirigée vers des études universitaires. J'ai étudié les sciences du langage, mais surtout l'ethnologie, ce qui m'a amenée à faire de l'anthropologie socio-culturelle. Je suis partie à Montréal, où j'ai étudié pendant trois ans jusqu'au niveau de la maîtrise. Après, je suis revenue en France, où j'ai fait un master de pro ingénierie de projet avec l'Amérique latine, parce qu'entre-temps, je m'étais passionnée. Pour l'Amérique centrale, où j'ai passé beaucoup de temps, en tout j'y ai passé six ans, en Amérique centrale, dans différents pays. Et donc en fait, après ce court passage en France, je suis retournée en Amérique centrale, où là j'ai passé à peu près, après un autre crochet par Montréal, mais ça fait un peu comme ça quoi. On va dire que j'ai principalement travaillé en Amérique centrale. Donc Honduras, Nicaragua, Guatemala, dans le domaine de la coopération internationale, solidarité internationale et droits humains, pour aider les personnes qui étaient menacées. Je suis venue en France il y a environ cinq ans. Et là, j'ai décidé de bifurquer dans le social et j'ai bossé dans une asso qui accompagne des personnes prostituées et des victimes d'exploitation sexuelle. Et en fait, c'est dans cette association-là que j'ai commencé à faire un peu des maraudes et que je me suis dit, mais ce truc du aller vers les personnes, ça me parle. J'y voyais beaucoup de parallèles avec l'anthropologie. et tu veux naturellement dans le cadre de mon poste je suis allée vers la santé et je me suis dit ok en fait la santé m'intéresse vraiment Tiens, la médiation en santé, c'est exactement, en fait, ça combine toutes mes expériences et mes intérêts. Donc, j'ai fait un diplôme universitaire et puis voilà.

  • Speaker #0

    OK. OK. Et tout s'est lié, en fait, tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, en quelque sorte, oui.

  • Speaker #0

    Tout s'est lié. Tu avais les ingrédients et là, tu es en train de te fouiller. OK,

  • Speaker #1

    d'accord. On verra si le gâteau est bon à la fin.

  • Speaker #0

    Oh, je pense qu'il va être délicieux, ton gâteau. Donc, il est en train de cuire, ton gâteau. C'est ça ? Merci.

  • Speaker #1

    Il y a nos shows, oui. Il y a nos shows,

  • Speaker #0

    oui. Parce que tu es donc actuellement enceinte.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc,

  • Speaker #0

    tu es à la fin de ton cinquième mois et tu démarres le sixième prochainement.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, on va revenir à cette grossesse un petit peu plus tard. Peux-tu nous expliquer, tu as eu ce parcours de maman solo, en tout cas de vous être enceinte seule, par choix. Je ne peux pas faire l'impasse, comme je te disais, sur... et l'histoire familiale et les histoires affectives qui t'ont amené à ce choix-là. Peux-tu nous dire d'où tu viens ? Quelle était ta famille au tout départ ?

  • Speaker #1

    Oui, je me rends compte que je n'ai pas répondu à ta question. Actuellement, je vis à Toulouse, mais moi, je suis originaire de l'Isère, donc proche des Alpes, près de Grenoble. L'histoire de ma famille, c'est une histoire, on va dire, somme toute assez banale. J'ai des parents divorcés que je n'ai jamais connus ensemble. Ils se sont séparés avant même que j'ai des souvenirs conscients d'eux. Je devais avoir à peu près un an, ce qui fait qu'à l'époque, la garde alternée n'étant pas du tout le modèle prédominant, j'étais dans le système de garde du moment, à savoir que ma mère avait l'essentiel de la garde et que je passais un week-end sur deux et la moitié des vacances chez mon père. Donc en gros, j'ai passé... Ma mère n'a pas eu d'autres enfants que moi. Elle s'est remariée à un moment donné, elle a divorcé. Donc j'ai eu un beau-père épisodiquement et des faux demi-frères et fausses demi-sœurs pendant quelques années. Mais ensuite, elle s'est reséparée. Donc on a beaucoup été dans une relation assez duelle. C'est quelque chose qui m'a beaucoup interrogée aussi au moment où j'ai décidé de me lancer dans le cours. et en parallèle par contre j'avais une vie familiale on va dire beaucoup plus étoffée du côté de mon père ce que mon père s'est remis en couple quand j'avais deux ans il s'est remarié Et j'ai quatre frères, enfin quatre demi-frères, petits frères du côté de mon papa. Donc, j'ai aussi connu, enfin j'ai connu à la fois la vie d'enfant unique et la vie d'aîné en fait.

  • Speaker #0

    D'aîné, de fratrie, de grosse vie de famille et aussi solo avec ta maman.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu as eu les deux en fait, quelque part.

  • Speaker #1

    J'ai eu les deux, oui. C'est ça. Et mes parents sont encore en vie actuellement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu as toujours des liens avec eux ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours des liens avec eux qui sont en réajustement, on va dire, enfin qui sont pas toujours... Comment dire... Pas toujours pacifiés et notamment avec la grossesse, je pense que c'est venu remuer pas mal de choses chez moi et notamment le besoin d'aller mettre des choses à plat, des choses qui grondent depuis un moment. Donc avec ma maman, on a mis de la distance un peu et on est en train de faire une médiation familiale. à mon initiative. Mais on est quand même un petit peu en lien et avec mon père aussi. Je pense que j'habite à Toulouse et c'est bien qu'on ne soit pas trop proche géographiquement.

  • Speaker #0

    C'est ça que j'allais te dire, oui.

  • Speaker #1

    Mais j'ai la chance d'avoir deux parents aimants qui sont là inconditionnellement pour moi. Donc voilà, j'ai quand même un contexte familial. qui a ses travers et qui a eu son lot de trauma, on va dire. Mais qui est présent. Oui, je l'imprime quand même bien l'OTI.

  • Speaker #0

    D'accord, ça marche. Et au niveau de tes relations affectives et amoureuses, comment ça s'est déroulé ?

  • Speaker #1

    C'est assez difficile d'élaborer un discours soi-même dessus et puis d'avoir un discours un peu synthétique. Mais je dirais que... Moi, je n'ai jamais eu de relation très très longue, malgré mon âge qui commence à être un peu avancé. Ma relation la plus longue, elle a duré deux ans, je pense. Je pense que c'était ma toute première relation, d'ailleurs, quand j'avais 17 ans et quelques. J'ai eu pas mal de copains dans ma vie, mais bon, comme j'ai eu beaucoup de mobilité géographique, il y avait souvent des pouvoirs de... On se rencontre, on vit un truc foufou, hyper passionné, hyper intense, mais on sait qu'après il y aura une séparation. Et après, j'avais le cœur en mille morceaux pendant le temps que je me remette et que je rencontre quelqu'un d'autre. Donc j'ai connu des relations à distance. La vie affective, elle a occupé un rôle assez central pendant très longtemps dans ma vie. C'était un peu ce qui me tenait. Je pense que j'avais un peu une politique de la tête brûlée. On s'en fout, on sait qu'on va droit dans le monde, mais on y va. On y va parce qu'il faut le vivre, il faut vivre intensément. C'était très latin, on va dire, chez moi, à ce niveau-là. Et puis, à force de perdre des plumes et tout ça, sur les dernières années, je pense que j'ai... J'ai continué à faire des erreurs, y compris dans ma dernière relation. J'ai choisi des configurations toujours assez complexes sur les dernières années. C'est quelque chose que j'essaie de travailler un peu en thérapie. Et en fait, ce qui s'est passé aussi, c'est qu'à un moment donné, j'ai rencontré la pensée féministe et toute la théorie féministe. Et à ce moment-là, j'ai entrepris un gros travail de déconstruction, de représentation, etc. Et je ne vais pas te mentir, ça a eu un impact énorme sur ma vie mentale, affective et la façon dont je l'envisage. Je suis désormais... Alors je sais que c'est des propos qui peuvent choquer et je précise que c'est une posture, moi, que je trouve aussi un peu drôle à revendiquer, mais je pense que je suis assez misandre par certains aspects. On va dire dans le sens que j'ai une posture très critique vis-à-vis du groupe homme qui agit en tant que groupe privilégié et dominant au sein de la société. Ça ne m'empêche pas de continuer à avoir des relations avec des hommes et d'avoir plein d'amis hommes aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est important de faire cette nuance-là.

  • Speaker #1

    Après, moi, je ne critique pas celles qui ne la font pas parce que j'ai d'autres amis qui ont fait des choix plus radicaux, mais dans mon cas, c'est comme ça. C'est vrai que maintenant, je pense que j'ai beaucoup plus de méfiance vis-à-vis de relations et de rapports hétérosexuels. J'ai aussi été amenée à fréquenter pas mal de milieux queers. J'ai un entourage assez queer. J'ai fréquenté pas mal de lesbiennes politiques, donc là aussi mon regard...

  • Speaker #0

    Que dire pour les personnes qui ne connaîtraient pas, tu peux préciser ?

  • Speaker #1

    Queer, en fait, originellement, ça veut dire bizarre. Et en gros, queer, c'est tout ce qui n'est pas dans la norme. Et en l'occurrence, c'est un terme qu'on utilise pour désigner toutes les personnes qui ne rentrent pas dans les normes de genre et de l'hétérosexualité. Donc, ça peut parler de l'orientation sexuelle, mais ça peut aussi parler de l'identité de genre de certaines personnes. Ce qui fait que ça a vraiment déplacé mon curseur aussi sur mes attentes vis-à-vis d'une relation. Ça a pas mal évolué. Donc aujourd'hui, je ne sais même pas si je peux me dire encore hétérosexuelle, parce que j'ai eu d'autres types d'expériences aussi depuis. Mais je continue aussi à avoir des relations hétérosexuelles. Et en tout cas, je pense que maintenant, je suis un peu refroidie par le modèle couple tel qu'il nous est proposé. on va dire dans le...

  • Speaker #0

    Proposé, idéalisé, fantastique.

  • Speaker #1

    La culture mainstream, tu vois, tel concert abro-romantique dans les comédies, dans les films, dans les livres.

  • Speaker #0

    Dans les livres d'enfants, dans tout ce qui est représenté finalement depuis qu'on est tout petit. Depuis qu'on est tout petit. Et en grandissant, on peut justement avoir ce cheminement, dire, machin, qu'est-ce qui se passe ailleurs ? Tiens, si je remets en cause un petit peu mes croyances, si je remets un petit peu en cause ce que j'ai appris depuis tout petite, Et finalement, moi, je ne me sens pas forcément bien dans ce modèle-là. Qu'est-ce qui existe ? Dans quoi, moi, je me retrouve finalement ? Et donc, je crois que c'est à partir de là aussi qu'on va chercher différentes directions.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, je dirais, en gros, là où j'en suis aujourd'hui, ma vie, on va dire, romantique, sentimentale. Elle n'est plus vraiment au centre de ma vie. Je pense que j'ai vraiment appris à répartir mes billes de la vie affective de façon un peu plus équilibrée. Les amitiés ont toujours été très importantes pour moi. Je pense que j'ai hérité ça quand même en grande partie de ma mère qui, je pense, elle aussi, s'est beaucoup entourée d'amis parce qu'il y avait beaucoup de moments où elle était une maman célibataire. Et du coup, elle m'a quand même pas mal transmis ce truc-là, à la fois d'un modèle de femme indépendante, où elle m'a toujours bien dit que pour elle, c'était important de ne pas dépendre d'un homme économiquement. Elle n'a pas eu peur d'être seule quand il a fallu mettre fin à des relations et tout. Donc, je pense que c'est un peu un fond chez moi. Et aujourd'hui, je me sens bien entourée. J'attends de voir parce que j'ai des besoins affectifs comme beaucoup de personnes. Je ne me considère pas aromantique et asexuelle.

  • Speaker #0

    C'est encore des choses différentes.

  • Speaker #1

    C'est encore autre chose. Je ne m'identifie pas comme ça. Mais on va dire que là, je suis dans une phase de transition. J'attends de voir ce que ça va pouvoir donner en étant jeune mère célibataire. Dans quelle mesure on peut rencontrer des personnes.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça va changer aussi ? Oui, parce que ça change dans la relation avec l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Le regard de la société change. On n'est plus juste la femme solo, célibataire, tu vois, et unique, sans enfant, tu vois. Le regard change complètement. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'avoue que je suis à la fois curieuse et à la fois, j'ai un peu d'appréhension aussi parce que je ne sais pas comment tu l'as vécu toi et comment l'ont vécu les autres personnes que tu as pu interviewer. Mais moi, des fois, j'ai un peu l'impression de signer l'arrêt de mort de ma vie sentimentale, en fait. Et bon, je me dis, en fait, c'est idiot parce que là aussi, tu vois, c'est juste les représentations qu'on nous a fait rentrer dans la tête à coups de burin et tout. Et en fait, non, ce n'est pas vrai. Il y a plein de modèles qui existent et il y a plein de gens qui sont hyper ouverts aussi.

  • Speaker #0

    à relationner avec des personnes dans les standards exactement et tu poses la question ce regard là de la société a changé sur moi bien entendu moi je m'en suis amusée et je m'en amuse encore je trouve ça drôle en fait par rapport à avant c'est tout nouveau et je m'en amuse et non je me suis jamais dit c'est mon arrêt de mort que je cite c'est terminé les relations affectives jamais je ne rencontrerai quelqu'un, je suis célibataire à vie J'ai un homme au secours. Ah non, non, non, non, non, non, non, non, non. Je me dis que tout est possible, même à 90 ans, de rencontrer un homme. Alors, non, ça reste tout. Ok. Et ce désir d'enfant, comment il est né chez toi ? Est-ce que tu te souviens ? Comment il a évolué ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, j'ai pas eu une révélation mystique, tu vois, foudroyée à un moment donné par cette certitude qu'il fallait avoir un enfant. Et c'est pas non plus un désir qui remonte à très, très loin, en tout cas pas de façon consciente. Déjà, depuis toute jeune, moi, j'ai eu une grosse difficulté à me projeter en général. Donc en fait, je n'ai jamais trop projeté. Je ne m'imaginais pas marier avec des enfants, mais ce n'était pas impossible non plus. Mais voilà, ce n'était pas forcément ce que je souhaitais. Donc je me suis un peu laissée porter par la vie comme ça. Je pense que du fait que j'étais beaucoup en mouvement, que je n'avais pas de relation longue, en fait, je n'ai jamais fait le projet, par exemple, avec quelqu'un d'avoir un enfant non plus. Donc, c'était une question qui n'existait pas vraiment pour moi non plus. Et puis, j'avais un mode de vie toujours très en mouvement, très dynamique. Je pense que j'ai eu du mal à me voir vieillir. Et en fait, j'ai eu plus des prises de conscience à certains moments de... Ah oui, non, mais attends, en fait, là, j'ai 35 ans. Et voilà, et moi, dans ma tête, j'en avais encore 28, tu vois. Et c'était plus... Quand je voyais que le regard sur moi changeait, je me disais, mais oui, mais c'est vrai que j'ai vieilli, en fait. Ah oui, d'accord, OK. Oui, en fait, du coup... On va dire que ce qui a été, enfin moi je pourrais identifier deux moments déclencheurs, enfin en tout cas où je me suis dit qu'il y avait quelque chose qui était en train de bouger chez moi. La première chose ça a été le Covid. En fait je suis revenue habiter en France après presque dix ans en tout, passer à l'étranger. Donc c'était quelques mois avant le premier confinement. Je me suis installée à Toulouse à ce moment-là. J'avais eu le temps de rencontrer quelques personnes parce que je militais dans une assaut de droits au logement. Et du coup, je m'étais fait un peu des potes et tout. Mais au moment où le confinement est tombé, heureusement, il y a des personnes que j'ai pu continuer à voir un peu comme ça de temps en temps. Mais j'ai aussi vécu une grande période de solitude. Mais ça, je pense que ce n'est pas exceptionnel. Et ça m'a vachement fait réfléchir. Moi, je passais ma vie à sortir le plus possible pendant le Covid, dans la limite de ce qui est théorique. Et bien un peu au-delà, on ne va pas se mentir. Parce que j'ai tout fait. Moi, ce truc d'être à la maison, c'était compliqué. Et en fait, j'ai senti que mon regard sur les familles, quand je sortais, parce que du coup, c'était principalement des familles, les enfants étaient quand même hyper pratiques, tu sais. sortait gamin, c'était super quoi, ou aller faire ton joggie. Et je voyais toutes ces familles et en fait, malgré tout ce qu'on disait sur la réalité compliquée que vivaient les familles en confinement, et je n'en doute absolument pas, moi je pense que j'avais un regard assez idéalisé et je les voyais, je me disais, eux au moins ils ne se sentent pas seuls. Et en fait, je réfléchissais à ce moment-là beaucoup à la notion de collectif, de communauté, qu'est-ce que c'est que faire communauté ? Et je me disais, en fait, on pourra dire ce qu'on veut, la première communauté c'est quand même la famille. Et quand tu as une famille, quand tu as tes propres enfants, en fait, tu n'es plus jamais seule. C'est quelque part, tu fondes ta propre communauté, en fait. Et je me suis dit, ah, waouh, OK, peut-être qu'en fait, moi, j'ai toujours pensé que ce n'était pas pour moi d'avoir des enfants, mais en fait, peut-être que créer une famille, ça peut aller dans ce sens de créer un collectif, et je ne l'avais jamais fait. Et en fait, j'ai commencé à l'envisager presque comme un acte politique, on va dire, d'une certaine façon. Et du coup, ça s'est un peu transformé pour moi à ce moment-là. Et après, le deuxième moment clé, je dirais que c'est quelques années auparavant. J'ai eu un diagnostic d'endométriose qui est tombé très tardivement. C'est au Guatemala qu'on m'a diagnostiqué mon endométriose. En tout cas, c'est un peu plus simple. Ça a été confirmé quand j'ai pu faire des examens plus poussés en France. Et en fait, j'ai eu une consultation à un moment donné en chirurgie pour voir si on faisait opération ou pas opération. Et en fait, elle m'a posé cette question. Je me souviens très bien. Est-ce que vous avez un désir de maternité ? Et en fait, il a fallu que je me positionne et je me suis dit, bon, je ne peux pas l'exclure complètement. Comme j'avais commencé à me poser ces questions, parce que c'était après le Covid, je lui ai dit oui. Et en fait, là, orientation parcours PMA. Moi, j'ai été orientée vers la PMA, si tu veux, par une chirurgienne. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, tout de suite. Alors que tu ne venais pas pour ça au départ.

  • Speaker #1

    Non, je ne venais pas pour ça, mais du coup, elle me dit, du coup, on ne touche pas à vos ovaires. Je vous oriente vers aller en consultation PMA et vous allez voir pour une préservation de la fertilité, puisque c'est le terme pour la préservation d'ovocytes. Donc, voilà, j'étais orientée en plus dans une clinique que je n'ai même pas choisie, puisque j'avais consulté cette chirurgienne spécialiste assez renommée dans le privé. Du coup, elle m'oriente vers la structure privée à Toulouse où il y a... en banlieue toulousaine où il y a un centre de fertilité, puisqu'il y en a deux en fait à Toulouse, tu as le CHU dans le public, et la clinique Croix-du-Sud où j'ai été orientée. Donc en fait, si tu veux, il y a beaucoup de choses qui se sont faites un peu par défaut au début. Et en fait, je me suis complètement laissée porter par ce truc-là. Je pense que j'étais un peu en mode, je flotte. Donc je me disais, bon bah oui, je vais bien voir ce qu'on va me dire à la consultation. Et en fait, petit à petit, Mon truc, c'était, je ne prends tant que j'ai rien qui me rebute, je ne mets pas fin au processus.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En gros, c'était, bon, ok, toujours pas de feu rouge, alors je continue, ça m'intéresse de réfléchir. J'ai commencé à me documenter, j'ai commencé à réfléchir à plein de trucs, à la coparentalité, au donneur. Moi, j'ai fait le tour de pas mal de personnes dans mon entourage pour avoir recours aux dons artisanaux, puisque c'était ça, en fait, mon premier choix. D'avoir la garantie d'avoir... À la fois, je voulais quelque chose qui soit le moins médicalisé possible pour la partie physiologique, on va dire, d'implanter de l'embryon, en tout cas des gamètes. Et aussi parce que je voulais être sûre que l'enfant puisse avoir accès à l'identité du donneur. Ça soulevait des écueils.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donneur d'entonnement. Dans ce cas, petit défi. Et voilà. En gros, c'est comme ça que ça s'est joué. Et plus je me suis documentée, plus je m'approchais de l'échéance, et plus, en fait, c'est devenu une certitude.

  • Speaker #0

    De l'échéance, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    De l'échéance de, OK, là, ils vont m'attribuer un donneur. OK, bon, là, en fait, je vais faire la positive.

  • Speaker #0

    OK, donc avant que ce soit médicalisé, avant que tout se précise vraiment, toi, tu continuais à voir quelles étaient les autres possibilités ?

  • Speaker #1

    En parallèle de la PMA, j'ai compris assez rapidement qu'il fallait surtout... en parler avec mon médecin référent de PME parce qu'ils n'aiment pas trop.

  • Speaker #0

    Non, parce que ça vient se foutir dessus.

  • Speaker #1

    Oui, mais voilà. En gros, c'est ça. Je dirais qu'aujourd'hui, même depuis la grossesse et tout, je n'ai pas trop de doutes. Ça me semble assez évident, finalement.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui fait que tu as choisi le parcours PMA proposé médicalement ?

  • Speaker #1

    En fait, il y avait... C'est une question de temporalité. Je pense que si j'avais trouvé un donneur...

  • Speaker #0

    Dans ton entourage. Dans mon entourage.

  • Speaker #1

    Et j'étais sur le point, en fait, j'en avais trouvé un. Mais si tu veux, comme consciente qu'avec l'endométriose, il y avait quand même plus de difficultés, j'aurais plus de difficultés à procréer. Je savais que la FIV, ça augmentait quand même mes chances. Donc, en gros... Moi, dans ma tête, c'était OK. Bon, j'ai trouvé un ami qui est prêt, mais je sais que là, j'ai la possibilité de faire le premier transfert, enfin, une ponction avec transfert. Je vais faire la FIV. Et si ça ne marche pas, j'essaierai. Moi, je m'étais dit, tu sais, c'est certainement entraîné, mais je m'étais dit, on fera en alternance. Donc, je ferai une FIV,

  • Speaker #0

    en tentative avec mon ami.

  • Speaker #1

    Je ferai une FIV.

  • Speaker #0

    J'augmenterai mes chances.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, c'est... Et quelque part, alors peut-être que c'est irresponsable de ma part, mais bon je pense que de toute façon dans toutes les naissances, toutes les grossesses, il y a toujours une part de hasard et d'ésotérisme quelque part, en me disant que quelque part c'est mon corps qui va décider. Et en fait ce qui s'est passé, je ne m'y attendais pas du tout, mais c'est que j'ai fait la première five et la five a fonctionné. Alors que je n'avais pas eu de très gros succès sur mes ponctions et tout ça. et là cette fonction-là, mais j'avais tout mis en place dans ma vie pour que ça marche. En tout cas, on va dire que j'avais priorisé ça dans ma vie. J'avais arrêté mon contrat de travail qui était un travail qui m'épuisait énormément, qui était très sous tension aussi. Donc voilà, ça faisait un mois que j'étais au repos. Je me suis beaucoup reposée comme je m'étais rarement reposée dans ma vie parce que ce n'est pas trop mon point fort, le repos en général. J'avais un peu adapté mon alimentation, j'avais commencé à arrêter le café, j'avais arrêté de fumer, j'ai vachement diminué l'alcool, j'ai fait de l'acupuncture et tout. Et là, j'ai fait une ponction littéralement trois fois plus importante que la fois précédente et premier transfert et ça a fonctionné. Un truc assez incroyable.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et je me dis que c'était parfait comme ça.

  • Speaker #0

    C'est que ça devait arriver maintenant. c'est ça ok donc tu as eu combien de ponctions ? 3 en tout et tu as eu combien de follicules à chaque fois ?

  • Speaker #1

    alors première ponction douche froide un seul follicule ? non j'avais un peu plus de follicules mais un seul qui a été euh... Enfin, un seul ovocyte a été congelé.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Eux-mêmes n'ont pas compris, en fait, il y avait le liquide, ils ont ponctionné en tout, je crois, 7 ou 8 follicules, mais la plupart avaient un liquide... qu'ils ont qualifié de acellulaire. En fait, il n'y avait rien à l'intérieur. Ils n'ont pas compris. Donc, ajustement du deuxième protocole avec des bonnes doses de cheval, mais mon médecin a fait des erreurs de prescription, ce qui fait qu'il m'a manqué un produit au début du protocole, ce qui m'a un peu fâchée. J'ai quand même décidé d'aller jusqu'au bout. Et là, elle m'en a ponctionné quatre. sachant qu'elle a été un peu empêchée parce qu'en fait, moi, je n'ai jamais fait d'anesthésie générale pour mes ponctions. Parce que, je ne sais pas, ça me fait peur, en fait, les anesthésies générales. Mais du coup, la deuxième ponction était très douloureuse, malgré et notamment du fait que j'ai de l'endométriose dans l'utérus, mais aussi sur les ovaires. Elle n'arrivait plus. Au bout d'un moment, elle m'a dit, bon, je préfère arrêter. Et donc, du coup, troisième stimulation. Là, j'ai eu la bonne dose de cheval, mais au complet. J'ai fait l'acupuncture dont je reste persuadée que ça a dû beaucoup m'aider, je pense. Comme je te dis, j'étais dans une phase un peu plus reposée. Et en fait, j'ai eu une sédation légère. Donc, c'était encore le cran au-dessus. Ce n'était pas la sédation générale. Un peu plus que juste le masque avec le gaz. Et du coup, elle a pu aller se servir tranquillement. Et d'ailleurs, j'ai eu beaucoup moins de douleurs, même en post-ponction. Et là, elle m'en a prélevé 12.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Et ils ont réussi à faire, à J1, on était à 11 embryons. Et à la fin, il y a l'embryon qui m'a été transféré, le petit bébé qui est là. Et il y en a quatre qui sont préservés. Donc, c'est super.

  • Speaker #0

    Bon, super.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vraiment eu beaucoup de chance. Par rapport à d'autres parcours. Enfin, tous les témoignages que je peux lire, je m'estime extrêmement chanceuse. Oui,

  • Speaker #0

    et puis ça n'a pas été si long, finalement, dans les rendez-vous et tout ça. Parce qu'en fait, tu as commencé à avoir ces premiers rendez-vous après le Covid,

  • Speaker #1

    c'est ça ?

  • Speaker #0

    Lorsque la loi est passée.

  • Speaker #1

    En fait, tout premier rendez-vous, c'était en janvier 2023.

  • Speaker #0

    Ok, tout premier rendez-vous. Oui. Et tu avais pris ton rendez-vous à quel moment ? Combien de temps avant ?

  • Speaker #1

    Je l'avais pris, je pense, en novembre.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été relativement rapide. Ben oui, là aussi, c'est vrai que tu ne te rends pas compte, toi, quand tu es dans ton propre parcours. Puis, je n'avais pas encore accès à ce fameux groupe d'échange.

  • Speaker #1

    De Maman Solo sur Facebook.

  • Speaker #0

    Maman Solo sur Facebook. Pour moi, a vraiment changé le cours de mon parcours. Je suis hyper reconnaissante de l'existence de ce groupe. Et en fait, moi, c'est vrai que j'avais que mon propre référentiel, si tu veux. et puis après j'ai... Je me suis rendue compte que dans mon entourage, j'avais des personnes qui avaient fait des PMA en couple. Quelques-unes à Toulouse, mais toutes avaient été au CHU. Donc, je ne connaissais vraiment personne qui avait été dans la clinique où moi, j'ai été orientée. Aucune notion des délais applicables ou pas.

  • Speaker #1

    Eh bien oui.

  • Speaker #0

    En gros, si je résume, j'ai eu ma première five un peu moins de deux ans après mon tout premier rendez-vous. Et ça aurait pu être encore plus rapide. c'est qu'en fait, il y a eu pas mal de malentendus. et parfois même de la mésentente avec le médecin qui était mon médecin référent de PMA sur la clinique. J'ai demandé à changer, on me l'a refusé. On m'a dit, il faudra recommencer depuis le début, il faudra commencer à chute.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    J'ai moyennement apprécié et donc du coup, j'ai ravalé ma salive et je suis restée.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé avec ce médecin ?

  • Speaker #0

    Mais en gros, une des choses... Comme je te dis, moi, j'y suis allée avec beaucoup de naïveté parce que contrairement, je pense, à beaucoup d'autres femmes dont je peux lire les témoignages, je vois que beaucoup, en fait, se renseignent énormément avant même d'entreprendre. Moi, pas du tout. J'y suis allée en mode freestyle. Je découvre tout au fur et à mesure. Et pourtant, j'étais... Enfin, à un moment donné, je suis devenue médiatrice en santé pendant mon parcours de PMA. Je me suis retrouvée exactement dans la même position que toutes les patients que j'accompagne, tu sais.

  • Speaker #1

    Effet miroir.

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, oui. Ça a été assez intéressant. Et en fait, je m'estime quand même, dans notre jargon, on dit le niveau de littératie en santé. En gros, c'est ta capacité à accéder à l'information médicale. Mon niveau de littératie en santé, il n'est pas mauvais du tout. J'ai fait des études d'infirmière, j'ai boussé le posto et tout. Mais j'avais l'impression à chaque fois que j'allais la voir d'être infantilisée, de poser des questions qui n'étaient pas pertinentes. J'avais l'impression de déranger quand je posais des questions. La toute première consulte, j'ai senti qu'elle avait un peu décidé pour moi que je n'étais pas complètement prête, que je faisais un peu ce choix par défaut. Ce n'était pas complètement faux dans le sens où mon projet n'était pas encore affirmé. Mais moi, je lui ai dit que j'étais intéressée par un don anonyme. En fait, elle n'en a pas tenu compte. Et elle m'a dit non, non, mais vous, ce qu'il vous faut pour vous laisser le temps de rencontrer quelqu'un, parce qu'en fait, elle avait déjà décidé qu'il valait mieux que je fasse un couple et que je rencontre quelqu'un. Là, vous paniquez un peu à cause de l'endométriose, vous voyez votre âge et tout. Elle avait décidé pour moi quel genre de patiente j'étais et quelles étaient mes motivations. Ce qui fait que j'ai mis six mois avant de comprendre que je n'avais pas été adressée pour une demande de donneur. C'est lors d'une consultation que je lui ai dit, du coup, pardon, mais je ne comprends pas très bien où c'en est pour le donneur. Et là, elle reprend le dossier et me dit, non, non, ce n'était pas votre demande. Je lui dis, si, quand même, je sais quelle est ma demande. C'est des messages lunaires comme ça.

  • Speaker #1

    Elle ne t'a pas entendue du tout.

  • Speaker #0

    Non, et puis, c'est symboliquement très violent aussi. Enfin, je veux dire, la meuf qui regarde son écran d'ordinateur pour te dire ce à quoi t'aspires profondément dans la vie, enfin, j'ai envie de lui dire, c'est un peu lumière, là, quand même. Ouais, ouais, ouais. Voilà. Donc, du coup, il y a eu une perte de temps, en fait. Donc, ça aurait pu aller encore plus vite. Mais peut-être que ça n'aurait pas été le bon moment pour moi, tu vois. À posteriori, je me disais ça.

  • Speaker #1

    Oui, l'impression d'être infantilisé de ne pas être vraiment écouté d'être jugé et ça s'est reproduit à différentes occasions avec la même personne ?

  • Speaker #0

    jusqu'à la fin, oui heureusement pour moi c'est un centre de fertilité où il y a différentes praticiennes elles sont 6 en tout et en fait quand on fait les stimulations quand on fait les ponctions et tout ça, ça peut tourner c'est pas toujours les mêmes qui font les échographies Donc en fait, elle ne m'a fait aucune de mes ponctions, elle ne m'a fait aucune de mes échographies non plus. D'accord. Et j'en étais soulagée. Mais par contre, c'est elle qui m'a fait le transfert. Et du coup, je me sens quand même très reconnaissante parce que je pense qu'elle a bien fait son travail. Je vais dire ce qui est, quand même. Donc on ne va pas cracher dans la soupe.

  • Speaker #1

    Elle sait faire un transfert. Pardon, monsieur. Oui, certes. Ok, dac et donc tu l'a annoncé à tes proches tu avais fait la danse à tes proches à quel moment quand tu es quand tu as commencé là ce parcours où le rendez vous s'enchaînait et tu dis on va voir on va naviguer puis on va voir où ça me mène ou à un moment donné du rd on l'a vraiment je vous explique que je suis dans un parcours j'ai envie d'avoir un enfant ou moment où tu étais enceinte Comment ça s'est déroulé pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je ferais une distinction dans les proches entre mon entourage amical et mon entourage familial. Mon entourage amical, les amis les plus proches, ont toujours été plus ou moins informés. En fait, à chaque fois que j'ai fait une ponction, c'est même eux des fois qui sont venus me chercher à la clinique. Il y en avait pas mal qui étaient mobilisés, qui prenaient des nouvelles, même pendant la stimulation et tout. Et beaucoup d'entre eux étaient au courant quand j'ai fait la première FIV aussi. Donc voilà, je leur avais juste dit, en gros, n'hésitez pas, si vous avez envie de prendre des nouvelles et de me demander si ça va ou même si ça a marché, vous pouvez le faire. Mais je ne vous promets pas que je vous répondrai, parce que potentiellement, peut-être que je trouverais ça un peu bizarre. Et puis surtout, si c'est un échec, peut-être que je n'aurais pas forcément envie non plus d'informer par WhatsApp. Mais donc voilà, en fait, ils étaient vraiment informés à chacune des étapes. Et pour ma famille, ça s'est joué un peu différemment, puisque j'ai juste dit, je crois, principalement pour la première ponction, j'ai dit que j'avais fait une ponction. Mais parce qu'avant ça, ils ne savaient pas que j'étais dans un parcours de PMA. Moi, j'ai toujours été assez secrète via vie de ma famille. Ils ne connaissent pas beaucoup de choses de ma vie en général, et de ma vie intime encore moins. Et après, je pense que ma mère a dû savoir que j'avais fait trois ponctions, mais à aucun moment je leur ai dit que j'allais faire une five. Parce qu'en gros, je voulais, j'avais pas envie en fait de devoir expliquer, me juger. J'avais peur que ça suscite des inquiétudes, notamment sur le fait de mettre à penser à... Et cet enfant, mais comment tu vas ? Enfin voilà, peut-être que ça aurait pas été le cas. En tout cas,

  • Speaker #1

    tu n'avais pas envie de te confronter à...

  • Speaker #0

    Non, je n'avais pas envie de prendre le risque parce que comme on a des rapports qui ne sont pas toujours pacifiés, je connais aussi mes propres mécanismes de défense et je sais que je peux être très abrupte. J'ai peur de ne pas être très sympa et de ne pas répondre très aimablement. Et finalement, j'ai fait une complication quand j'ai eu le transfert, quand je suis tombée enceinte quelques jours après le transfert. Du coup, il y a eu une réactivation de la stimulation, ce qui fait que j'ai fait une hyperstimulation pour le tard. Je me suis retrouvée allée aux urgences de l'hôpital de la ville de ma mère. Je leur ai demandé, s'il vous plaît, ne me faites pas le dosage bêta-HCG. En parallèle, j'avais mon médecin de PMA au téléphone qui me dit, normalement, c'est certainement que ça va marcher si vous avez une hyperstimulation. Et bon, bref, au final, j'ai réussi. Je ne voulais pas que ma mère vienne parce que je ne voulais pas qu'elle soit là pendant que j'étais aux urgences et tout. Donc, je lui ai juste demandé de m'appeler quand je suis sortie, de venir me chercher quand il y a des urgences. Et ma mère, en fait, est infirmière de formation également.

  • Speaker #1

    Et elle me dit,

  • Speaker #0

    mais je ne comprends pas pourquoi tu as cette hyperstimulation maintenant. C'est bizarre, non ? Et là, je me suis dit, je vais mentir. Du coup, en fait, elle l'a su tout de suite. Et mon père, il l'a su quelques jours plus tard, mais je n'ai pas... On va dire qu'en fait, la compréhension était assez implicite. Ça a été très compliqué pour moi de faire des annonces, et même à d'autres amis plus éloignés. L'annonce de « je suis enceinte » , vraiment, c'est pas mon point fort. Je ne sais pas du tout en capacité de ménager un effet de surprise un peu « waouh » , de faire un truc un peu créatif et tout. En fait, je me sentais gênée à chaque fois d'annoncer que j'étais enceinte. Je ne sais pas pourquoi. Parce que je pense qu'il y a un truc où du coup, et Ouais, il y a un truc où tu sais que le regard, il va changer sur toi. Et puis, en fait, c'est être au centre aussi de l'attention. Et ça, c'est quelque chose d'assez compliqué pour moi. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est là que ça se situe, en fait. C'est que l'attention soit portée sur toi et qu'on te pose des questions auxquelles tu n'as peut-être pas envie de répondre. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Parce que j'avoue, moi, je suis enceinte, mais laissez-moi tranquille. Oui, c'est bon. On va se faire comme avant.

  • Speaker #1

    D'accord, OK.

  • Speaker #0

    Voilà, ça s'est fait au compte-gouttes. c'est... Ouais, et bon... on va dire un peu sur le tas et maintenant comment tu vis ta grossesse ? et bien écoute ça va ça se passe bien j'ai eu un premier trimestre assez fatigant mais bon je pense que c'est rien d'exceptionnel a priori ça arrive à beaucoup de femmes,

  • Speaker #1

    pas toutes oui pas toutes

  • Speaker #0

    J'ai eu pas mal de nausées. Et puis, en plus, c'est vrai qu'avec le parcours PMA, beaucoup d'entre nous, on est amenés à s'administrer des doses de cheval de progestérone. Ce qui a été mon cas. J'étais à 600 mg par jour. Donc, en fait, ça m'a assommée complètement.

  • Speaker #1

    Les effets secondaires ne sont pas anodins.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment, cette sensation de lourdeur, de fatigue. J'étais fatiguée tout le temps. et hyper ralentie et en même temps je dormais pas la nuit j'avais pas mal de nausées j'ai très peu vomi mais j'avais pas mal de nausées donc là aussi je savais pas trop donc j'avais tendance à manger tout le temps pour pas avoir de nausées mais du coup je me sentais tout le temps lourde et que je n'arrivais pas à digérer. Quand j'ai arrêté la progestérone et que je suis rentrée dans le deuxième trimestre, là, tout est devenu, on va dire, plus facile. Déjà, beaucoup plus d'énergie, l'impression de retrouver mes capacités cognitives, parce que j'avais même l'impression que je n'avais plus à réfléchir avec la progestérone, tellement que je t'ai ralentie. Et globalement, ça va. J'ai pas mal de douleurs. Je pense que c'est en lien avec l'endométriose. Et j'ai des petits soucis d'utérus contractiles aussi. Donc, voilà, j'ai beaucoup de contractions et tout. mais Apparemment, je suis un peu trop exigeante avec mon corps. Enfin voilà, on va dire que là, je suis un peu dans cette phase où je me dis « Allez, on en profite pendant qu'on peut encore faire tout ce qu'on veut quand on veut ! » Et je pense que j'ai un peu trop forcé. Donc voilà, Laure m'a conseillé de ralentir. Ça, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu m'élevais aussi un peu.

  • Speaker #0

    Mais non, mais là, je suis dans la phase qui est super agréable. Et puis après, la partie que j'ai préférée jusqu'à présent, c'est le moment où j'ai commencé à sentir bouger le bébé à l'intérieur. Ça, c'est magique. Vraiment, je sens le lien qui se construit.

  • Speaker #1

    À quel moment tu l'as ressenti ?

  • Speaker #0

    Je l'ai ressenti assez tôt. C'était il y a un mois ou un peu plus d'un mois. Non, il y a un mois à peu près, oui. La première fois que je l'ai senti.

  • Speaker #1

    Ça, c'est des drôles de sensations de sentir ces mouvements où c'est pas soi et ça bouge dans le corps. C'est assez incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors moi, je n'ai pas trouvé ça bizarre. J'en parlais avec des amis. Ils disaient, ouais, t'as pas l'impression d'avoir un alien dans le ventre. Des amis qui ont été enceintes, encore enceintes. Moi, je ne sais pas. Non, moi, ça m'a semblé très naturel de le sentir bouger. Je ne sais pas. Je trouve ça drôle, en fait. Même, ça m'amuse un peu. Pour l'instant. Pour l'instant, parce que... Voilà. et si vous...

  • Speaker #1

    tu veux connaître le sexe ?

  • Speaker #0

    non non non non j'aime beaucoup les surprises dans la vie comme je te disais il y a une grosse part d'incertitude dans ma vie et c'est quelque chose avec lequel je peux quand même bien dealer en général Ça, c'est une première raison, on va dire, de pouvoir découvrir à l'instant T. Et puis moi, tous mes petits frères, on ne savait pas à chaque fois si elle allait être un petit garçon ou une petite fille. Je trouve ça assez chouette de revenir un peu à ces méthodes d'anciens. Je ne suis pas obligée de tout savoir parce que je n'ai pas besoin de tout contrôler. Et l'autre raison, là aussi, ça rejoint ce que je disais sur mon éducation féministe, c'est qu'on a tout le temps pour les projections de genre. Donc, laissant ce bébé juste être un bébé pour l'instant.

  • Speaker #1

    Être ce qu'il est.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, je pense comme un bébé. Après, j'ai des rêves qui, possiblement, m'ont indiqué le sexe, mais on verra.

  • Speaker #1

    Il y a des rêves qui sont là. Il y a des prénoms qui arrivent aussi.

  • Speaker #0

    J'ai eu un prénom. En tout cas, j'ai eu confirmation du prénom auquel je pensais.

  • Speaker #1

    Aussi. Des fois, on fait des projections même inconscientes. Et je me souviens, pour ma part... pour l'apartheid, ne pas avoir voulu connaître le sexe non plus. Mais tous les professionnels de santé étaient un peu choqués et surpris. Ah bon ? Vous ne voulez pas savoir ?

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    je ne veux pas savoir en fait. Je veux la surprise. Ça les perturbait mais grandement puisque aucune femme ne demandait à ne pas savoir.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, ça c'est quand même plus rare.

  • Speaker #1

    Et jusqu'à un jour où mon gynéco a laissé une mention sur une échographie. On s'est dit, si c'est féminin, masculin, on disait, oh non ! Et c'est là que j'ai essayé, je ne voulais pas savoir. Et finalement, j'étais contente de le savoir, puisqu'en fait, j'avais plus projeté une fille qu'un garçon. Ça m'a permis de faire le deuil de la fille, et puis de projeter une petite garçon. Quelque part, finalement, je me disais, je veux la surprise, mais mon cerveau avait projeté inconsciemment une petite fille. Mais c'était assez drôle. Ah bon, vous ne voulez pas savoir ? Ben non !

  • Speaker #0

    on a le droit de défaire les codes j'imagine aussi que ça dépend des professionnels qu'on consulte on en rencontre tellement n'hésite pas à bien le répéter en chaque échographie c'est ce que je fais à chaque fois mais c'est vrai que j'ai les professionnels que j'ai choisis je fais mon suivi chez mon médecin traitant qui a un cabinet qui est assez connu pour être assez engagées et elles ont une approche assez féministe. Donc, elle était une médecin qui a travaillé pendant des années et des années au planning. Donc, si tu veux, ça ne choque pas du tout. Et les échos, je les fais chez l'amie d'une amie sage-femme et elle est super au niveau de la posture par la traite de suite. Donc, elle, c'est plus banal que de ne pas vouloir savoir le sexe.

  • Speaker #1

    Ok, ça marche. Et comment tu envisages maintenant ? maintenant, c'est quelques mois qui restent de grossesse, et puis l'arrivée de bébés, les années qui vont arriver. Parce que finalement, tu n'avais jamais vraiment projeté tout ça.

  • Speaker #0

    Jamais. Là, quand même, j'ai commencé à m'y projeter. Mais même encore aujourd'hui, je n'ai pas besoin de me projeter sur les 3-4 ans de l'enfant. Mais parce que je ne fonctionne pas comme ça, même pour moi. Puis la vie, elle m'a bien montré que je ne sais jamais quel métier je vais faire, dans quel pays je vais être. Évidemment que je me sédentarise avec le temps et surtout avec l'arrivée du bébé. Pour l'instant, moi, je ne vois pas plus loin que les premiers mois de vie du bébé, si tu veux. Je n'ai pas besoin de me projeter au-delà. Parce que je sais que je vais m'adapter, comme j'ai toujours fait.

  • Speaker #1

    Tu as cette foi et cette confiance qui est bien ancrée.

  • Speaker #0

    Moi, je suis très, très adaptable. Et puis, j'ai eu une vie où je serais capable de m'adapter à d'autres pays, d'autres langues, d'autres façons de vivre. Comme je te dis, des nouveaux métiers, des nouveaux secteurs d'activité. ça le fait quoi. Je me débrouille, c'est souvent au prix d'une grosse dose de stress, mais ça passe toujours.

  • Speaker #1

    Tu l'apprends avec, ça fait partie du lot.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et donc comment je me projette sur la fin de la grossesse ? Là, oui, je sais que je dois commencer à ralentir un peu mon rythme, de faire de la place de plus en plus au bébé. y compris dans mon petit intérieur, tu vois, commencer à récupérer toutes les choses qu'on a proposé de me donner, de me préparer. Mais sinon, essayer de continuer à profiter aussi de mes derniers moments, on va dire, un peu de solitude, et où c'est encore possible de me reposer un peu à volonté, on va dire, en tout cas de façon plus libre, moins contrainte. J'ai prévu de faire encore un petit voyage. Je vais faire des week-ends pour aller voir des copines et tout ça. Et après, les premiers mois de vie du bébé, c'est vrai que ça va être pendant l'été. Donc, ça, c'est un truc sur lequel...

  • Speaker #1

    Le terme est prévu quand, oui ?

  • Speaker #0

    Le terme est prévu le 7 août. OK. Donc, on va voir. C'est vrai que je me dis, j'ai des petites craintes par rapport au fait que c'est un peu la période morte, tu sais, où tout le monde part en vacances à Toulouse. C'est quand même une ville qui est préoccupée pour être caniculaire. Il fait bien 40 degrés en été. Donc, ouais, je me dis, on va être obligé de s'enfermer avec le bébé, avec le ventilo. Il va être tout desséché comme un petit pruneau. J'ai un peu des craintes par rapport à ça, tu vois, quand je suis dans les plantes. c'est surtout à ça que je pense et à ce que je pourrais mettre en place pour éviter qu'on se sente trop isolée et qu'on ait quand même du soutien malgré le fait que c'est pas la période où tout le monde est là j'essaie de me préparer à ça aussi et de défaire mes craintes de me dire que ça va aller quand même de faire confiance préparer des petits outils et de préparer un entourage aussi tu vois j'ai prévu de oui avec plein d'amis pour voir un peu qui est là est ce que vous êtes d'accord pour prendre des semaines de garde où je peux vous contacter où vous savez que vous restez à toulouse enfin voilà ça

  • Speaker #1

    va être manière à pas être complètement seul et isolé ça c'est quelque chose de très important pour moi en fait c'est ça de pouvoir répondre à tes doutes ne pas laisser les peurs et les doutes envahir mais de venir y répondre et trouver des solutions

  • Speaker #0

    Oui, par anticipation. Oui, du coup, souvent, ça passe par l'organisation. Ça, c'est un truc... Du coup, pour le coup, tu as l'expérience, toi. Mais j'ai entendu de la part de pas mal de parents de mon entourage, et je l'ai lu aussi, qu'il y a beaucoup de choses qu'on peut désamorcer avec une bonne capacité d'organisation, en fait, quand on est parent, quoi. Après, trop d'organisation, je pense qu'on peut tomber dans un... Pas trop de fun,

  • Speaker #1

    parce qu'il y a plein de choses qu'on ne peut pas... envisager, il y a des surprises aussi il y a des bonnes surprises et puis il y a des choses qui se passent et puis on s'adapte et puis on fait avec donc voilà,

  • Speaker #0

    voilà comment je me projette et pour la fin, du coup je vais aller un peu à l'encontre de ce que j'ai dit avant j'imagine quand même rester à Toulouse pour les premières années de vie de l'enfant et du bébé à la fois moi pour pouvoir compter sur mon entourage amical parce que du coup ma famille n'est pas là donc ce sera mon entourage principalement aussi parce que là ça fait Depuis 5 ans que je suis à Toulouse, je connais un peu... Je sais où trouver quoi, on va dire. Et après, s'il devait y avoir une mobilité, ce serait plus tard. Je ne sais même pas pourquoi. Parce que moi, j'imagine toujours que je vais aller vivre encore dans une nouvelle ville. Pour l'instant, on va rester par ici. Et voilà, on va découvrir le quotidien à deux.

  • Speaker #1

    Ok. Si tu avais... Deux dernières questions. Qu'est-ce qui fait que tu as accepté de témoigner aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai trouvé ton post sur le fameux groupe Maman Solo. Merci pour son existence. Et je me suis dit... Je ne sais pas, en fait, pour moi, ça faisait sens de participer pendant ma grossesse. En fait, je pense peut-être pour venir sceller quelque chose. Je ne sais pas, ce n'est pas facile à... à expliquer parce que je pense que j'ai encore pas tout élucidé à l'intérieur de moi. Mais il y avait... Bon, à la fois, je pense que je me suis dit, c'est intéressant de venir témoigner. Il y a un truc de l'ordre de la transmission, en fait. Voilà, c'est ça. On va dire... Mais il y a deux types de transmission. La transmission pour le bébé, je me dis, bon, voilà, ce témoignage-là, c'est aussi quelque chose qui sera en quelque sorte une archive aussi pour mon enfant quand il sera en capacité de... de le regarder, de l'écouter, de le comprendre, peut-être que ça pourra lui apporter certaines réponses. En plus du petit carnet que j'ai prévu de lui faire et tout ça. Et l'autre chose, c'est aussi voyant moi-même à quel point ça a été aidant d'avoir des témoignages de personnes qui avaient fait le parcours. Et moi, la façon dont je fonctionne, j'ai beaucoup besoin de modèles identificatoires, on va dire en général. C'est comme ça que je fonctionne dans la vie. Moi, je n'ai pas des projets, mais par contre, il y a des personnes auxquelles je peux m'identifier. Et ça, je me dis, ah ouais, j'aimerais bien pouvoir faire ça ou j'aimerais bien... Et du coup, je pense que j'en ai un peu manqué parfois sur la question de la PMA. Dans Maman Solo, j'ai pu trouver ça dans une certaine mesure, même si c'est à travers un écran et tout ça. Mais il y a aussi plein de témoignages qui étaient hyper éclairants pour moi. mais dans lesquelles je ne me retrouvais pas non plus complètement. Parce que tu vois, par exemple, toutes les femmes qui te disent qu'elles ont toujours eu un désir de maternité dévorant, que ça a toujours été hyper clair et tout, ce n'était pas tout à fait mon cas non plus. Je n'ai pas forcément lu énormément des témoignages de femmes qui se revendiquaient du féminisme et tout ça. Donc, je me dis, même si je suis dans une niche, s'il y a des personnes qui peuvent se retrouver un peu dans mon parcours, et ça peut répondre à certaines de leurs questions, ou en tout cas, montrer aussi qu'en fait, oui, comment dire, tout n'est pas toujours hyper écrit, structuré, parfait.

  • Speaker #1

    Et comment nous l'avons dû... On fait la boucle avec ce qu'on disait au tout départ.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Exactement. En disant que j'étais un peu arrivée là en me laissant porter, c'est tout aussi légitime en fait, je veux dire.

  • Speaker #1

    Complètement. Et en fait, c'est l'étanchement. Et l'étanchement, il est tracé. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, je me dis, je pense que peut-être que ça m'aurait fait du bien ou peut-être que certaines personnes me l'ont dit à certains moments et que ça m'a encouragée aussi à continuer et à aller un peu plus loin. Et c'est aussi ça que j'ai envie de transmettre, en fait.

  • Speaker #1

    Merci. Oui, c'est tout à fait ça. Ellen, tu avais un conseil à donner à ces futures mamans ou mamans qui écoutent ?

  • Speaker #0

    Euh... Et bien moi c'est faites-vous accompagner, accompagner par des amis, par votre famille. Moi j'ai des regrets par rapport à des consultations que j'ai pu avoir, tu vois, où je ressortais, où j'étais presque en larmes, parce que la sensation de ne pas m'être faite très bien traiter, du coup des doutes même, tu sais, sur est-ce que j'ai bien compris, est-ce que c'est moi qui suis bête et j'ai pas, enfin voilà. et en fait c'est Je pense que c'est important de ne pas vivre toutes ces étapes toutes seules, bien sûr. Il y a des personnes qui ont fait plus sens de faire ça, il n'y a aucun souci. Et c'est bien d'être en accord avec ses propres aspirations. Mais s'il y a un doute, vraiment, moi, je vous encourage à essayer de dépasser le truc. Des fois, on n'ose pas mobiliser des personnes, mais c'est tellement important. Et moi, ce que j'ai pu voir, c'est qu'à chaque fois que j'ai... Ce n'est pas évident pour moi non plus de demander de l'aide et tout ça, mais à chaque fois que je suis allée chercher des amis pour les mobiliser sur des questions et tout, en fait ils sont hyper content de partager et puis c'est aussi ça moi je pense que on est un peu le fer de lance les femmes qui faisons des PMA seules, on est un peu le fer de lance de nouveaux modèles de parentalité au niveau sociétal et voilà et pour moi, être maman seule c'est pas quelque chose que j'envisage de façon triste, austère ou... Pour moi, c'est un truc qui est hyper joyeux. Et en fait, on est des pionnières sur le modèle éducatif aussi. Et du coup, s'entourer et faire en sorte qu'il y ait d'autres référents adultes aussi. qui d'abord commencent par nous accompagner pendant le processus et qui ensuite peuvent être là dans l'entourage de l'enfant, c'est super cool. Et on revient à ce truc de communauté aussi. On parle de l'érosion du lien social et tout. En fait, oui, on a aussi, nous, la capacité d'en recréer et justement d'éviter ce repli sur la cellule familiale nucléaire qu'on observe chez beaucoup de couples. Donc voilà, nous, on a vraiment... on a euh On a un univers de possible qui s'offre à nous. Donc, voilà, faites-le pour vous, faites-le pour votre enfant, si ce modèle-là vous parle, bien sûr. Chacune est libre de ses choix, il n'y a aucun souci. Et voilà, mais en tout cas, à plusieurs, on est toujours plus fortes, quoi. C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est exactement l'idée aussi. Oui. Et qu'on n'est pas toute seule, finalement, dans ces choix-là. Et on est de plus en plus nombreuses. oui oui tout à fait de ce podcast oui c'est super que ça existe est-ce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas soulevé quelque chose que tu aurais aimé partager en plus non je pense que j'ai beaucoup parlé déjà j'ai vu pas mal de choses donc c'est

  • Speaker #0

    pas pour aujourd'hui j'espère n'avoir assommé personne parce que j'ai un débit de parole qui est assez rapide pas de soucis moi je t'ai suivi et je pense que les autres vont te suivre aussi d'accord

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup pour ton témoignage.

  • Speaker #0

    C'est moi qui te remercie.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt, oui. Et bonne chance à toutes. Merci.

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Description

Dans cet épisode je reçois Orlane, une médiatrice en santé de 38 ans, enceinte de 21 SA au moment de l'enregistrement après 3 ponctions et une FIV.


Orlane n'est pas seulement une future maman ; elle est également une femme engagée qui a consacré une partie de sa vie à aider les femmes en situation de précarité à accéder à des soins de santé.


Nous explorons comment son parcours professionnel varié a façonné sa vision de la maternité et des relations familiales.


Diagnostiquée avec une endométriose, Orlane fait alors face à la réalité et poursuit les examens qui la mènent vers la PMA.


Nous abordons également les relations affectives qui évoluent au fil du temps et comment le soutien psychologique peut faire toute la différence dans le parcours des parents solos.


Orlane partage ses pensées sur l'éducation des enfants et l'importance de s'entourer des personnes soutenantes.


Que vous soyez une maman solo, un futur parent ou simplement curieux de découvrir des témoignages authentiques sur la parentalité, cet épisode est fait pour vous.


Vous pouvez me retrouver ici :

👉https://www.instagram.com/emilie.aveline/

👉https://www.facebook.com/EmilieAvelinefb

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👉https://www.youtube.com/@emilieavelinesololitude


Merci de liker et de partager :)


Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Orlan ! Bonjour ! Merci d'être avec moi aujourd'hui, on va parler de parentalité solo et de choix d'être maman solo. Par choix, peux-tu nous dire quel est ton âge, ton métier, d'où tu viens ?

  • Speaker #1

    Merci encore de me laisser l'espace pour parler un peu de mon expérience. Comme tu l'as dit, moi je m'appelle Orlan, j'ai 38 ans, je suis actuellement médiatrice en santé. Un métier qui n'est pas très connu qui est en devenir. Et avant ça, j'ai eu différentes expériences professionnelles. Donc c'est relativement récent pour moi d'être médiatrice en santé, ça fait à peu près un an et demi, deux ans on va dire. Je suis au chômage depuis le mois d'octobre dernier, mais je suis parallèlement aussi en création de projets pour monter justement une association qui ferait de la médiation en santé pour accompagner des femmes en situation de précarité. Donc là, je fais ça avec une collègue et c'est à ça que je consacre du temps en ce moment, en espérant que ça puisse aboutir.

  • Speaker #0

    D'accord, ok, donc c'est ça, médiatrice en santé.

  • Speaker #1

    Oui, pour aider les personnes qui sont éloignées du système de santé à pouvoir y accéder, des personnes qui ont différents freins d'accès. Comme la précarité, le fait de ne pas parler la langue,

  • Speaker #0

    l'amministratif, l'isolement.

  • Speaker #1

    Oui, l'analphabétisme, toutes sortes de barrières.

  • Speaker #0

    Ok, donc le but c'est d'aller chercher là où elles sont et de pouvoir les accompagner vers les différentes démarches.

  • Speaker #1

    Complètement, les démarches administratives, d'accès à la santé, tout ce qui concerne l'assurance maladie. Mais aussi, ça peut être aider à prendre des rendez-vous, parce que c'est assez labyrinthique, puis il y a des gens qui ne sont pas à l'aise avec tous les nouveaux outils, genre Doctolib et compagnie. Ça peut être de l'accompagnement dans les consultations aussi. Et après, on fait du lien avec les travailleurs sociaux qui peuvent aussi... On fait le lien entre les soignants. Et en fait, en parallèle de ça, normalement, la médiation en santé prévoit aussi un autre volet, c'est-à-dire que Comme il y a cette notion d'interface, de la médiation, tu vois, cette idée de « tu fais tiers » en fait, entre deux parties. On travaille principalement à l'accompagnement des personnes, des patients. Mais l'idée, c'est de ne pas être que dans la demande qu'ils s'adaptent et qu'ils acquièrent les codes et l'autonomie au sein du système de santé, mais aussi que le système de santé s'adapte aux besoins de ces personnes qui, comme on l'a dit, ont différents freins, différents défis. Et que l'offre soit peut-être un peu plus compréhensive et qui puisse être plus accueillie. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Wow, sacré projet.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'est passionnant.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors, juste avant de parler du sujet principal qui nous intéresse, qu'est-ce qui fait que tu es arrivée à choisir cette formation, à choisir ce tournant ?

  • Speaker #1

    Ah, wow.

  • Speaker #0

    C'est quoi auparavant ?

  • Speaker #1

    Ok, bon. Alors, c'est là, généralement, que je commence à m'étendre un peu. Alors,

  • Speaker #0

    brièvement, c'est juste pour comprendre un peu de ton parcours.

  • Speaker #1

    Mon parcours, en fait, il n'est pas du tout linéaire. Mon parcours ni d'études ni professionnel. Je te fais un gros résumé. J'ai commencé par faire des études dans le paramédical. J'ai fait des études d'infirmière à la sortie du bac. J'étais très jeune.

  • Speaker #0

    Bienvenue au club.

  • Speaker #1

    Je pense que ce n'était pas pour moi ou c'était trop tôt peut-être. Donc, j'ai arrêté en début de troisième année, un an avant le diplôme. Ah oui. J'allais un peu en hôpital et ça m'a vraiment permis d'acquérir beaucoup de connaissances dans la santé. Et j'avais déjà un attrait pour le domaine de la santé. Après ça, je me suis redirigée vers des études universitaires. J'ai étudié les sciences du langage, mais surtout l'ethnologie, ce qui m'a amenée à faire de l'anthropologie socio-culturelle. Je suis partie à Montréal, où j'ai étudié pendant trois ans jusqu'au niveau de la maîtrise. Après, je suis revenue en France, où j'ai fait un master de pro ingénierie de projet avec l'Amérique latine, parce qu'entre-temps, je m'étais passionnée. Pour l'Amérique centrale, où j'ai passé beaucoup de temps, en tout j'y ai passé six ans, en Amérique centrale, dans différents pays. Et donc en fait, après ce court passage en France, je suis retournée en Amérique centrale, où là j'ai passé à peu près, après un autre crochet par Montréal, mais ça fait un peu comme ça quoi. On va dire que j'ai principalement travaillé en Amérique centrale. Donc Honduras, Nicaragua, Guatemala, dans le domaine de la coopération internationale, solidarité internationale et droits humains, pour aider les personnes qui étaient menacées. Je suis venue en France il y a environ cinq ans. Et là, j'ai décidé de bifurquer dans le social et j'ai bossé dans une asso qui accompagne des personnes prostituées et des victimes d'exploitation sexuelle. Et en fait, c'est dans cette association-là que j'ai commencé à faire un peu des maraudes et que je me suis dit, mais ce truc du aller vers les personnes, ça me parle. J'y voyais beaucoup de parallèles avec l'anthropologie. et tu veux naturellement dans le cadre de mon poste je suis allée vers la santé et je me suis dit ok en fait la santé m'intéresse vraiment Tiens, la médiation en santé, c'est exactement, en fait, ça combine toutes mes expériences et mes intérêts. Donc, j'ai fait un diplôme universitaire et puis voilà.

  • Speaker #0

    OK. OK. Et tout s'est lié, en fait, tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, en quelque sorte, oui.

  • Speaker #0

    Tout s'est lié. Tu avais les ingrédients et là, tu es en train de te fouiller. OK,

  • Speaker #1

    d'accord. On verra si le gâteau est bon à la fin.

  • Speaker #0

    Oh, je pense qu'il va être délicieux, ton gâteau. Donc, il est en train de cuire, ton gâteau. C'est ça ? Merci.

  • Speaker #1

    Il y a nos shows, oui. Il y a nos shows,

  • Speaker #0

    oui. Parce que tu es donc actuellement enceinte.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc,

  • Speaker #0

    tu es à la fin de ton cinquième mois et tu démarres le sixième prochainement.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, on va revenir à cette grossesse un petit peu plus tard. Peux-tu nous expliquer, tu as eu ce parcours de maman solo, en tout cas de vous être enceinte seule, par choix. Je ne peux pas faire l'impasse, comme je te disais, sur... et l'histoire familiale et les histoires affectives qui t'ont amené à ce choix-là. Peux-tu nous dire d'où tu viens ? Quelle était ta famille au tout départ ?

  • Speaker #1

    Oui, je me rends compte que je n'ai pas répondu à ta question. Actuellement, je vis à Toulouse, mais moi, je suis originaire de l'Isère, donc proche des Alpes, près de Grenoble. L'histoire de ma famille, c'est une histoire, on va dire, somme toute assez banale. J'ai des parents divorcés que je n'ai jamais connus ensemble. Ils se sont séparés avant même que j'ai des souvenirs conscients d'eux. Je devais avoir à peu près un an, ce qui fait qu'à l'époque, la garde alternée n'étant pas du tout le modèle prédominant, j'étais dans le système de garde du moment, à savoir que ma mère avait l'essentiel de la garde et que je passais un week-end sur deux et la moitié des vacances chez mon père. Donc en gros, j'ai passé... Ma mère n'a pas eu d'autres enfants que moi. Elle s'est remariée à un moment donné, elle a divorcé. Donc j'ai eu un beau-père épisodiquement et des faux demi-frères et fausses demi-sœurs pendant quelques années. Mais ensuite, elle s'est reséparée. Donc on a beaucoup été dans une relation assez duelle. C'est quelque chose qui m'a beaucoup interrogée aussi au moment où j'ai décidé de me lancer dans le cours. et en parallèle par contre j'avais une vie familiale on va dire beaucoup plus étoffée du côté de mon père ce que mon père s'est remis en couple quand j'avais deux ans il s'est remarié Et j'ai quatre frères, enfin quatre demi-frères, petits frères du côté de mon papa. Donc, j'ai aussi connu, enfin j'ai connu à la fois la vie d'enfant unique et la vie d'aîné en fait.

  • Speaker #0

    D'aîné, de fratrie, de grosse vie de famille et aussi solo avec ta maman.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu as eu les deux en fait, quelque part.

  • Speaker #1

    J'ai eu les deux, oui. C'est ça. Et mes parents sont encore en vie actuellement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu as toujours des liens avec eux ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours des liens avec eux qui sont en réajustement, on va dire, enfin qui sont pas toujours... Comment dire... Pas toujours pacifiés et notamment avec la grossesse, je pense que c'est venu remuer pas mal de choses chez moi et notamment le besoin d'aller mettre des choses à plat, des choses qui grondent depuis un moment. Donc avec ma maman, on a mis de la distance un peu et on est en train de faire une médiation familiale. à mon initiative. Mais on est quand même un petit peu en lien et avec mon père aussi. Je pense que j'habite à Toulouse et c'est bien qu'on ne soit pas trop proche géographiquement.

  • Speaker #0

    C'est ça que j'allais te dire, oui.

  • Speaker #1

    Mais j'ai la chance d'avoir deux parents aimants qui sont là inconditionnellement pour moi. Donc voilà, j'ai quand même un contexte familial. qui a ses travers et qui a eu son lot de trauma, on va dire. Mais qui est présent. Oui, je l'imprime quand même bien l'OTI.

  • Speaker #0

    D'accord, ça marche. Et au niveau de tes relations affectives et amoureuses, comment ça s'est déroulé ?

  • Speaker #1

    C'est assez difficile d'élaborer un discours soi-même dessus et puis d'avoir un discours un peu synthétique. Mais je dirais que... Moi, je n'ai jamais eu de relation très très longue, malgré mon âge qui commence à être un peu avancé. Ma relation la plus longue, elle a duré deux ans, je pense. Je pense que c'était ma toute première relation, d'ailleurs, quand j'avais 17 ans et quelques. J'ai eu pas mal de copains dans ma vie, mais bon, comme j'ai eu beaucoup de mobilité géographique, il y avait souvent des pouvoirs de... On se rencontre, on vit un truc foufou, hyper passionné, hyper intense, mais on sait qu'après il y aura une séparation. Et après, j'avais le cœur en mille morceaux pendant le temps que je me remette et que je rencontre quelqu'un d'autre. Donc j'ai connu des relations à distance. La vie affective, elle a occupé un rôle assez central pendant très longtemps dans ma vie. C'était un peu ce qui me tenait. Je pense que j'avais un peu une politique de la tête brûlée. On s'en fout, on sait qu'on va droit dans le monde, mais on y va. On y va parce qu'il faut le vivre, il faut vivre intensément. C'était très latin, on va dire, chez moi, à ce niveau-là. Et puis, à force de perdre des plumes et tout ça, sur les dernières années, je pense que j'ai... J'ai continué à faire des erreurs, y compris dans ma dernière relation. J'ai choisi des configurations toujours assez complexes sur les dernières années. C'est quelque chose que j'essaie de travailler un peu en thérapie. Et en fait, ce qui s'est passé aussi, c'est qu'à un moment donné, j'ai rencontré la pensée féministe et toute la théorie féministe. Et à ce moment-là, j'ai entrepris un gros travail de déconstruction, de représentation, etc. Et je ne vais pas te mentir, ça a eu un impact énorme sur ma vie mentale, affective et la façon dont je l'envisage. Je suis désormais... Alors je sais que c'est des propos qui peuvent choquer et je précise que c'est une posture, moi, que je trouve aussi un peu drôle à revendiquer, mais je pense que je suis assez misandre par certains aspects. On va dire dans le sens que j'ai une posture très critique vis-à-vis du groupe homme qui agit en tant que groupe privilégié et dominant au sein de la société. Ça ne m'empêche pas de continuer à avoir des relations avec des hommes et d'avoir plein d'amis hommes aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est important de faire cette nuance-là.

  • Speaker #1

    Après, moi, je ne critique pas celles qui ne la font pas parce que j'ai d'autres amis qui ont fait des choix plus radicaux, mais dans mon cas, c'est comme ça. C'est vrai que maintenant, je pense que j'ai beaucoup plus de méfiance vis-à-vis de relations et de rapports hétérosexuels. J'ai aussi été amenée à fréquenter pas mal de milieux queers. J'ai un entourage assez queer. J'ai fréquenté pas mal de lesbiennes politiques, donc là aussi mon regard...

  • Speaker #0

    Que dire pour les personnes qui ne connaîtraient pas, tu peux préciser ?

  • Speaker #1

    Queer, en fait, originellement, ça veut dire bizarre. Et en gros, queer, c'est tout ce qui n'est pas dans la norme. Et en l'occurrence, c'est un terme qu'on utilise pour désigner toutes les personnes qui ne rentrent pas dans les normes de genre et de l'hétérosexualité. Donc, ça peut parler de l'orientation sexuelle, mais ça peut aussi parler de l'identité de genre de certaines personnes. Ce qui fait que ça a vraiment déplacé mon curseur aussi sur mes attentes vis-à-vis d'une relation. Ça a pas mal évolué. Donc aujourd'hui, je ne sais même pas si je peux me dire encore hétérosexuelle, parce que j'ai eu d'autres types d'expériences aussi depuis. Mais je continue aussi à avoir des relations hétérosexuelles. Et en tout cas, je pense que maintenant, je suis un peu refroidie par le modèle couple tel qu'il nous est proposé. on va dire dans le...

  • Speaker #0

    Proposé, idéalisé, fantastique.

  • Speaker #1

    La culture mainstream, tu vois, tel concert abro-romantique dans les comédies, dans les films, dans les livres.

  • Speaker #0

    Dans les livres d'enfants, dans tout ce qui est représenté finalement depuis qu'on est tout petit. Depuis qu'on est tout petit. Et en grandissant, on peut justement avoir ce cheminement, dire, machin, qu'est-ce qui se passe ailleurs ? Tiens, si je remets en cause un petit peu mes croyances, si je remets un petit peu en cause ce que j'ai appris depuis tout petite, Et finalement, moi, je ne me sens pas forcément bien dans ce modèle-là. Qu'est-ce qui existe ? Dans quoi, moi, je me retrouve finalement ? Et donc, je crois que c'est à partir de là aussi qu'on va chercher différentes directions.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, je dirais, en gros, là où j'en suis aujourd'hui, ma vie, on va dire, romantique, sentimentale. Elle n'est plus vraiment au centre de ma vie. Je pense que j'ai vraiment appris à répartir mes billes de la vie affective de façon un peu plus équilibrée. Les amitiés ont toujours été très importantes pour moi. Je pense que j'ai hérité ça quand même en grande partie de ma mère qui, je pense, elle aussi, s'est beaucoup entourée d'amis parce qu'il y avait beaucoup de moments où elle était une maman célibataire. Et du coup, elle m'a quand même pas mal transmis ce truc-là, à la fois d'un modèle de femme indépendante, où elle m'a toujours bien dit que pour elle, c'était important de ne pas dépendre d'un homme économiquement. Elle n'a pas eu peur d'être seule quand il a fallu mettre fin à des relations et tout. Donc, je pense que c'est un peu un fond chez moi. Et aujourd'hui, je me sens bien entourée. J'attends de voir parce que j'ai des besoins affectifs comme beaucoup de personnes. Je ne me considère pas aromantique et asexuelle.

  • Speaker #0

    C'est encore des choses différentes.

  • Speaker #1

    C'est encore autre chose. Je ne m'identifie pas comme ça. Mais on va dire que là, je suis dans une phase de transition. J'attends de voir ce que ça va pouvoir donner en étant jeune mère célibataire. Dans quelle mesure on peut rencontrer des personnes.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça va changer aussi ? Oui, parce que ça change dans la relation avec l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Le regard de la société change. On n'est plus juste la femme solo, célibataire, tu vois, et unique, sans enfant, tu vois. Le regard change complètement. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'avoue que je suis à la fois curieuse et à la fois, j'ai un peu d'appréhension aussi parce que je ne sais pas comment tu l'as vécu toi et comment l'ont vécu les autres personnes que tu as pu interviewer. Mais moi, des fois, j'ai un peu l'impression de signer l'arrêt de mort de ma vie sentimentale, en fait. Et bon, je me dis, en fait, c'est idiot parce que là aussi, tu vois, c'est juste les représentations qu'on nous a fait rentrer dans la tête à coups de burin et tout. Et en fait, non, ce n'est pas vrai. Il y a plein de modèles qui existent et il y a plein de gens qui sont hyper ouverts aussi.

  • Speaker #0

    à relationner avec des personnes dans les standards exactement et tu poses la question ce regard là de la société a changé sur moi bien entendu moi je m'en suis amusée et je m'en amuse encore je trouve ça drôle en fait par rapport à avant c'est tout nouveau et je m'en amuse et non je me suis jamais dit c'est mon arrêt de mort que je cite c'est terminé les relations affectives jamais je ne rencontrerai quelqu'un, je suis célibataire à vie J'ai un homme au secours. Ah non, non, non, non, non, non, non, non, non. Je me dis que tout est possible, même à 90 ans, de rencontrer un homme. Alors, non, ça reste tout. Ok. Et ce désir d'enfant, comment il est né chez toi ? Est-ce que tu te souviens ? Comment il a évolué ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, j'ai pas eu une révélation mystique, tu vois, foudroyée à un moment donné par cette certitude qu'il fallait avoir un enfant. Et c'est pas non plus un désir qui remonte à très, très loin, en tout cas pas de façon consciente. Déjà, depuis toute jeune, moi, j'ai eu une grosse difficulté à me projeter en général. Donc en fait, je n'ai jamais trop projeté. Je ne m'imaginais pas marier avec des enfants, mais ce n'était pas impossible non plus. Mais voilà, ce n'était pas forcément ce que je souhaitais. Donc je me suis un peu laissée porter par la vie comme ça. Je pense que du fait que j'étais beaucoup en mouvement, que je n'avais pas de relation longue, en fait, je n'ai jamais fait le projet, par exemple, avec quelqu'un d'avoir un enfant non plus. Donc, c'était une question qui n'existait pas vraiment pour moi non plus. Et puis, j'avais un mode de vie toujours très en mouvement, très dynamique. Je pense que j'ai eu du mal à me voir vieillir. Et en fait, j'ai eu plus des prises de conscience à certains moments de... Ah oui, non, mais attends, en fait, là, j'ai 35 ans. Et voilà, et moi, dans ma tête, j'en avais encore 28, tu vois. Et c'était plus... Quand je voyais que le regard sur moi changeait, je me disais, mais oui, mais c'est vrai que j'ai vieilli, en fait. Ah oui, d'accord, OK. Oui, en fait, du coup... On va dire que ce qui a été, enfin moi je pourrais identifier deux moments déclencheurs, enfin en tout cas où je me suis dit qu'il y avait quelque chose qui était en train de bouger chez moi. La première chose ça a été le Covid. En fait je suis revenue habiter en France après presque dix ans en tout, passer à l'étranger. Donc c'était quelques mois avant le premier confinement. Je me suis installée à Toulouse à ce moment-là. J'avais eu le temps de rencontrer quelques personnes parce que je militais dans une assaut de droits au logement. Et du coup, je m'étais fait un peu des potes et tout. Mais au moment où le confinement est tombé, heureusement, il y a des personnes que j'ai pu continuer à voir un peu comme ça de temps en temps. Mais j'ai aussi vécu une grande période de solitude. Mais ça, je pense que ce n'est pas exceptionnel. Et ça m'a vachement fait réfléchir. Moi, je passais ma vie à sortir le plus possible pendant le Covid, dans la limite de ce qui est théorique. Et bien un peu au-delà, on ne va pas se mentir. Parce que j'ai tout fait. Moi, ce truc d'être à la maison, c'était compliqué. Et en fait, j'ai senti que mon regard sur les familles, quand je sortais, parce que du coup, c'était principalement des familles, les enfants étaient quand même hyper pratiques, tu sais. sortait gamin, c'était super quoi, ou aller faire ton joggie. Et je voyais toutes ces familles et en fait, malgré tout ce qu'on disait sur la réalité compliquée que vivaient les familles en confinement, et je n'en doute absolument pas, moi je pense que j'avais un regard assez idéalisé et je les voyais, je me disais, eux au moins ils ne se sentent pas seuls. Et en fait, je réfléchissais à ce moment-là beaucoup à la notion de collectif, de communauté, qu'est-ce que c'est que faire communauté ? Et je me disais, en fait, on pourra dire ce qu'on veut, la première communauté c'est quand même la famille. Et quand tu as une famille, quand tu as tes propres enfants, en fait, tu n'es plus jamais seule. C'est quelque part, tu fondes ta propre communauté, en fait. Et je me suis dit, ah, waouh, OK, peut-être qu'en fait, moi, j'ai toujours pensé que ce n'était pas pour moi d'avoir des enfants, mais en fait, peut-être que créer une famille, ça peut aller dans ce sens de créer un collectif, et je ne l'avais jamais fait. Et en fait, j'ai commencé à l'envisager presque comme un acte politique, on va dire, d'une certaine façon. Et du coup, ça s'est un peu transformé pour moi à ce moment-là. Et après, le deuxième moment clé, je dirais que c'est quelques années auparavant. J'ai eu un diagnostic d'endométriose qui est tombé très tardivement. C'est au Guatemala qu'on m'a diagnostiqué mon endométriose. En tout cas, c'est un peu plus simple. Ça a été confirmé quand j'ai pu faire des examens plus poussés en France. Et en fait, j'ai eu une consultation à un moment donné en chirurgie pour voir si on faisait opération ou pas opération. Et en fait, elle m'a posé cette question. Je me souviens très bien. Est-ce que vous avez un désir de maternité ? Et en fait, il a fallu que je me positionne et je me suis dit, bon, je ne peux pas l'exclure complètement. Comme j'avais commencé à me poser ces questions, parce que c'était après le Covid, je lui ai dit oui. Et en fait, là, orientation parcours PMA. Moi, j'ai été orientée vers la PMA, si tu veux, par une chirurgienne. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, tout de suite. Alors que tu ne venais pas pour ça au départ.

  • Speaker #1

    Non, je ne venais pas pour ça, mais du coup, elle me dit, du coup, on ne touche pas à vos ovaires. Je vous oriente vers aller en consultation PMA et vous allez voir pour une préservation de la fertilité, puisque c'est le terme pour la préservation d'ovocytes. Donc, voilà, j'étais orientée en plus dans une clinique que je n'ai même pas choisie, puisque j'avais consulté cette chirurgienne spécialiste assez renommée dans le privé. Du coup, elle m'oriente vers la structure privée à Toulouse où il y a... en banlieue toulousaine où il y a un centre de fertilité, puisqu'il y en a deux en fait à Toulouse, tu as le CHU dans le public, et la clinique Croix-du-Sud où j'ai été orientée. Donc en fait, si tu veux, il y a beaucoup de choses qui se sont faites un peu par défaut au début. Et en fait, je me suis complètement laissée porter par ce truc-là. Je pense que j'étais un peu en mode, je flotte. Donc je me disais, bon bah oui, je vais bien voir ce qu'on va me dire à la consultation. Et en fait, petit à petit, Mon truc, c'était, je ne prends tant que j'ai rien qui me rebute, je ne mets pas fin au processus.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En gros, c'était, bon, ok, toujours pas de feu rouge, alors je continue, ça m'intéresse de réfléchir. J'ai commencé à me documenter, j'ai commencé à réfléchir à plein de trucs, à la coparentalité, au donneur. Moi, j'ai fait le tour de pas mal de personnes dans mon entourage pour avoir recours aux dons artisanaux, puisque c'était ça, en fait, mon premier choix. D'avoir la garantie d'avoir... À la fois, je voulais quelque chose qui soit le moins médicalisé possible pour la partie physiologique, on va dire, d'implanter de l'embryon, en tout cas des gamètes. Et aussi parce que je voulais être sûre que l'enfant puisse avoir accès à l'identité du donneur. Ça soulevait des écueils.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donneur d'entonnement. Dans ce cas, petit défi. Et voilà. En gros, c'est comme ça que ça s'est joué. Et plus je me suis documentée, plus je m'approchais de l'échéance, et plus, en fait, c'est devenu une certitude.

  • Speaker #0

    De l'échéance, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    De l'échéance de, OK, là, ils vont m'attribuer un donneur. OK, bon, là, en fait, je vais faire la positive.

  • Speaker #0

    OK, donc avant que ce soit médicalisé, avant que tout se précise vraiment, toi, tu continuais à voir quelles étaient les autres possibilités ?

  • Speaker #1

    En parallèle de la PMA, j'ai compris assez rapidement qu'il fallait surtout... en parler avec mon médecin référent de PME parce qu'ils n'aiment pas trop.

  • Speaker #0

    Non, parce que ça vient se foutir dessus.

  • Speaker #1

    Oui, mais voilà. En gros, c'est ça. Je dirais qu'aujourd'hui, même depuis la grossesse et tout, je n'ai pas trop de doutes. Ça me semble assez évident, finalement.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui fait que tu as choisi le parcours PMA proposé médicalement ?

  • Speaker #1

    En fait, il y avait... C'est une question de temporalité. Je pense que si j'avais trouvé un donneur...

  • Speaker #0

    Dans ton entourage. Dans mon entourage.

  • Speaker #1

    Et j'étais sur le point, en fait, j'en avais trouvé un. Mais si tu veux, comme consciente qu'avec l'endométriose, il y avait quand même plus de difficultés, j'aurais plus de difficultés à procréer. Je savais que la FIV, ça augmentait quand même mes chances. Donc, en gros... Moi, dans ma tête, c'était OK. Bon, j'ai trouvé un ami qui est prêt, mais je sais que là, j'ai la possibilité de faire le premier transfert, enfin, une ponction avec transfert. Je vais faire la FIV. Et si ça ne marche pas, j'essaierai. Moi, je m'étais dit, tu sais, c'est certainement entraîné, mais je m'étais dit, on fera en alternance. Donc, je ferai une FIV,

  • Speaker #0

    en tentative avec mon ami.

  • Speaker #1

    Je ferai une FIV.

  • Speaker #0

    J'augmenterai mes chances.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, c'est... Et quelque part, alors peut-être que c'est irresponsable de ma part, mais bon je pense que de toute façon dans toutes les naissances, toutes les grossesses, il y a toujours une part de hasard et d'ésotérisme quelque part, en me disant que quelque part c'est mon corps qui va décider. Et en fait ce qui s'est passé, je ne m'y attendais pas du tout, mais c'est que j'ai fait la première five et la five a fonctionné. Alors que je n'avais pas eu de très gros succès sur mes ponctions et tout ça. et là cette fonction-là, mais j'avais tout mis en place dans ma vie pour que ça marche. En tout cas, on va dire que j'avais priorisé ça dans ma vie. J'avais arrêté mon contrat de travail qui était un travail qui m'épuisait énormément, qui était très sous tension aussi. Donc voilà, ça faisait un mois que j'étais au repos. Je me suis beaucoup reposée comme je m'étais rarement reposée dans ma vie parce que ce n'est pas trop mon point fort, le repos en général. J'avais un peu adapté mon alimentation, j'avais commencé à arrêter le café, j'avais arrêté de fumer, j'ai vachement diminué l'alcool, j'ai fait de l'acupuncture et tout. Et là, j'ai fait une ponction littéralement trois fois plus importante que la fois précédente et premier transfert et ça a fonctionné. Un truc assez incroyable.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et je me dis que c'était parfait comme ça.

  • Speaker #0

    C'est que ça devait arriver maintenant. c'est ça ok donc tu as eu combien de ponctions ? 3 en tout et tu as eu combien de follicules à chaque fois ?

  • Speaker #1

    alors première ponction douche froide un seul follicule ? non j'avais un peu plus de follicules mais un seul qui a été euh... Enfin, un seul ovocyte a été congelé.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Eux-mêmes n'ont pas compris, en fait, il y avait le liquide, ils ont ponctionné en tout, je crois, 7 ou 8 follicules, mais la plupart avaient un liquide... qu'ils ont qualifié de acellulaire. En fait, il n'y avait rien à l'intérieur. Ils n'ont pas compris. Donc, ajustement du deuxième protocole avec des bonnes doses de cheval, mais mon médecin a fait des erreurs de prescription, ce qui fait qu'il m'a manqué un produit au début du protocole, ce qui m'a un peu fâchée. J'ai quand même décidé d'aller jusqu'au bout. Et là, elle m'en a ponctionné quatre. sachant qu'elle a été un peu empêchée parce qu'en fait, moi, je n'ai jamais fait d'anesthésie générale pour mes ponctions. Parce que, je ne sais pas, ça me fait peur, en fait, les anesthésies générales. Mais du coup, la deuxième ponction était très douloureuse, malgré et notamment du fait que j'ai de l'endométriose dans l'utérus, mais aussi sur les ovaires. Elle n'arrivait plus. Au bout d'un moment, elle m'a dit, bon, je préfère arrêter. Et donc, du coup, troisième stimulation. Là, j'ai eu la bonne dose de cheval, mais au complet. J'ai fait l'acupuncture dont je reste persuadée que ça a dû beaucoup m'aider, je pense. Comme je te dis, j'étais dans une phase un peu plus reposée. Et en fait, j'ai eu une sédation légère. Donc, c'était encore le cran au-dessus. Ce n'était pas la sédation générale. Un peu plus que juste le masque avec le gaz. Et du coup, elle a pu aller se servir tranquillement. Et d'ailleurs, j'ai eu beaucoup moins de douleurs, même en post-ponction. Et là, elle m'en a prélevé 12.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Et ils ont réussi à faire, à J1, on était à 11 embryons. Et à la fin, il y a l'embryon qui m'a été transféré, le petit bébé qui est là. Et il y en a quatre qui sont préservés. Donc, c'est super.

  • Speaker #0

    Bon, super.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vraiment eu beaucoup de chance. Par rapport à d'autres parcours. Enfin, tous les témoignages que je peux lire, je m'estime extrêmement chanceuse. Oui,

  • Speaker #0

    et puis ça n'a pas été si long, finalement, dans les rendez-vous et tout ça. Parce qu'en fait, tu as commencé à avoir ces premiers rendez-vous après le Covid,

  • Speaker #1

    c'est ça ?

  • Speaker #0

    Lorsque la loi est passée.

  • Speaker #1

    En fait, tout premier rendez-vous, c'était en janvier 2023.

  • Speaker #0

    Ok, tout premier rendez-vous. Oui. Et tu avais pris ton rendez-vous à quel moment ? Combien de temps avant ?

  • Speaker #1

    Je l'avais pris, je pense, en novembre.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été relativement rapide. Ben oui, là aussi, c'est vrai que tu ne te rends pas compte, toi, quand tu es dans ton propre parcours. Puis, je n'avais pas encore accès à ce fameux groupe d'échange.

  • Speaker #1

    De Maman Solo sur Facebook.

  • Speaker #0

    Maman Solo sur Facebook. Pour moi, a vraiment changé le cours de mon parcours. Je suis hyper reconnaissante de l'existence de ce groupe. Et en fait, moi, c'est vrai que j'avais que mon propre référentiel, si tu veux. et puis après j'ai... Je me suis rendue compte que dans mon entourage, j'avais des personnes qui avaient fait des PMA en couple. Quelques-unes à Toulouse, mais toutes avaient été au CHU. Donc, je ne connaissais vraiment personne qui avait été dans la clinique où moi, j'ai été orientée. Aucune notion des délais applicables ou pas.

  • Speaker #1

    Eh bien oui.

  • Speaker #0

    En gros, si je résume, j'ai eu ma première five un peu moins de deux ans après mon tout premier rendez-vous. Et ça aurait pu être encore plus rapide. c'est qu'en fait, il y a eu pas mal de malentendus. et parfois même de la mésentente avec le médecin qui était mon médecin référent de PMA sur la clinique. J'ai demandé à changer, on me l'a refusé. On m'a dit, il faudra recommencer depuis le début, il faudra commencer à chute.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    J'ai moyennement apprécié et donc du coup, j'ai ravalé ma salive et je suis restée.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé avec ce médecin ?

  • Speaker #0

    Mais en gros, une des choses... Comme je te dis, moi, j'y suis allée avec beaucoup de naïveté parce que contrairement, je pense, à beaucoup d'autres femmes dont je peux lire les témoignages, je vois que beaucoup, en fait, se renseignent énormément avant même d'entreprendre. Moi, pas du tout. J'y suis allée en mode freestyle. Je découvre tout au fur et à mesure. Et pourtant, j'étais... Enfin, à un moment donné, je suis devenue médiatrice en santé pendant mon parcours de PMA. Je me suis retrouvée exactement dans la même position que toutes les patients que j'accompagne, tu sais.

  • Speaker #1

    Effet miroir.

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, oui. Ça a été assez intéressant. Et en fait, je m'estime quand même, dans notre jargon, on dit le niveau de littératie en santé. En gros, c'est ta capacité à accéder à l'information médicale. Mon niveau de littératie en santé, il n'est pas mauvais du tout. J'ai fait des études d'infirmière, j'ai boussé le posto et tout. Mais j'avais l'impression à chaque fois que j'allais la voir d'être infantilisée, de poser des questions qui n'étaient pas pertinentes. J'avais l'impression de déranger quand je posais des questions. La toute première consulte, j'ai senti qu'elle avait un peu décidé pour moi que je n'étais pas complètement prête, que je faisais un peu ce choix par défaut. Ce n'était pas complètement faux dans le sens où mon projet n'était pas encore affirmé. Mais moi, je lui ai dit que j'étais intéressée par un don anonyme. En fait, elle n'en a pas tenu compte. Et elle m'a dit non, non, mais vous, ce qu'il vous faut pour vous laisser le temps de rencontrer quelqu'un, parce qu'en fait, elle avait déjà décidé qu'il valait mieux que je fasse un couple et que je rencontre quelqu'un. Là, vous paniquez un peu à cause de l'endométriose, vous voyez votre âge et tout. Elle avait décidé pour moi quel genre de patiente j'étais et quelles étaient mes motivations. Ce qui fait que j'ai mis six mois avant de comprendre que je n'avais pas été adressée pour une demande de donneur. C'est lors d'une consultation que je lui ai dit, du coup, pardon, mais je ne comprends pas très bien où c'en est pour le donneur. Et là, elle reprend le dossier et me dit, non, non, ce n'était pas votre demande. Je lui dis, si, quand même, je sais quelle est ma demande. C'est des messages lunaires comme ça.

  • Speaker #1

    Elle ne t'a pas entendue du tout.

  • Speaker #0

    Non, et puis, c'est symboliquement très violent aussi. Enfin, je veux dire, la meuf qui regarde son écran d'ordinateur pour te dire ce à quoi t'aspires profondément dans la vie, enfin, j'ai envie de lui dire, c'est un peu lumière, là, quand même. Ouais, ouais, ouais. Voilà. Donc, du coup, il y a eu une perte de temps, en fait. Donc, ça aurait pu aller encore plus vite. Mais peut-être que ça n'aurait pas été le bon moment pour moi, tu vois. À posteriori, je me disais ça.

  • Speaker #1

    Oui, l'impression d'être infantilisé de ne pas être vraiment écouté d'être jugé et ça s'est reproduit à différentes occasions avec la même personne ?

  • Speaker #0

    jusqu'à la fin, oui heureusement pour moi c'est un centre de fertilité où il y a différentes praticiennes elles sont 6 en tout et en fait quand on fait les stimulations quand on fait les ponctions et tout ça, ça peut tourner c'est pas toujours les mêmes qui font les échographies Donc en fait, elle ne m'a fait aucune de mes ponctions, elle ne m'a fait aucune de mes échographies non plus. D'accord. Et j'en étais soulagée. Mais par contre, c'est elle qui m'a fait le transfert. Et du coup, je me sens quand même très reconnaissante parce que je pense qu'elle a bien fait son travail. Je vais dire ce qui est, quand même. Donc on ne va pas cracher dans la soupe.

  • Speaker #1

    Elle sait faire un transfert. Pardon, monsieur. Oui, certes. Ok, dac et donc tu l'a annoncé à tes proches tu avais fait la danse à tes proches à quel moment quand tu es quand tu as commencé là ce parcours où le rendez vous s'enchaînait et tu dis on va voir on va naviguer puis on va voir où ça me mène ou à un moment donné du rd on l'a vraiment je vous explique que je suis dans un parcours j'ai envie d'avoir un enfant ou moment où tu étais enceinte Comment ça s'est déroulé pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je ferais une distinction dans les proches entre mon entourage amical et mon entourage familial. Mon entourage amical, les amis les plus proches, ont toujours été plus ou moins informés. En fait, à chaque fois que j'ai fait une ponction, c'est même eux des fois qui sont venus me chercher à la clinique. Il y en avait pas mal qui étaient mobilisés, qui prenaient des nouvelles, même pendant la stimulation et tout. Et beaucoup d'entre eux étaient au courant quand j'ai fait la première FIV aussi. Donc voilà, je leur avais juste dit, en gros, n'hésitez pas, si vous avez envie de prendre des nouvelles et de me demander si ça va ou même si ça a marché, vous pouvez le faire. Mais je ne vous promets pas que je vous répondrai, parce que potentiellement, peut-être que je trouverais ça un peu bizarre. Et puis surtout, si c'est un échec, peut-être que je n'aurais pas forcément envie non plus d'informer par WhatsApp. Mais donc voilà, en fait, ils étaient vraiment informés à chacune des étapes. Et pour ma famille, ça s'est joué un peu différemment, puisque j'ai juste dit, je crois, principalement pour la première ponction, j'ai dit que j'avais fait une ponction. Mais parce qu'avant ça, ils ne savaient pas que j'étais dans un parcours de PMA. Moi, j'ai toujours été assez secrète via vie de ma famille. Ils ne connaissent pas beaucoup de choses de ma vie en général, et de ma vie intime encore moins. Et après, je pense que ma mère a dû savoir que j'avais fait trois ponctions, mais à aucun moment je leur ai dit que j'allais faire une five. Parce qu'en gros, je voulais, j'avais pas envie en fait de devoir expliquer, me juger. J'avais peur que ça suscite des inquiétudes, notamment sur le fait de mettre à penser à... Et cet enfant, mais comment tu vas ? Enfin voilà, peut-être que ça aurait pas été le cas. En tout cas,

  • Speaker #1

    tu n'avais pas envie de te confronter à...

  • Speaker #0

    Non, je n'avais pas envie de prendre le risque parce que comme on a des rapports qui ne sont pas toujours pacifiés, je connais aussi mes propres mécanismes de défense et je sais que je peux être très abrupte. J'ai peur de ne pas être très sympa et de ne pas répondre très aimablement. Et finalement, j'ai fait une complication quand j'ai eu le transfert, quand je suis tombée enceinte quelques jours après le transfert. Du coup, il y a eu une réactivation de la stimulation, ce qui fait que j'ai fait une hyperstimulation pour le tard. Je me suis retrouvée allée aux urgences de l'hôpital de la ville de ma mère. Je leur ai demandé, s'il vous plaît, ne me faites pas le dosage bêta-HCG. En parallèle, j'avais mon médecin de PMA au téléphone qui me dit, normalement, c'est certainement que ça va marcher si vous avez une hyperstimulation. Et bon, bref, au final, j'ai réussi. Je ne voulais pas que ma mère vienne parce que je ne voulais pas qu'elle soit là pendant que j'étais aux urgences et tout. Donc, je lui ai juste demandé de m'appeler quand je suis sortie, de venir me chercher quand il y a des urgences. Et ma mère, en fait, est infirmière de formation également.

  • Speaker #1

    Et elle me dit,

  • Speaker #0

    mais je ne comprends pas pourquoi tu as cette hyperstimulation maintenant. C'est bizarre, non ? Et là, je me suis dit, je vais mentir. Du coup, en fait, elle l'a su tout de suite. Et mon père, il l'a su quelques jours plus tard, mais je n'ai pas... On va dire qu'en fait, la compréhension était assez implicite. Ça a été très compliqué pour moi de faire des annonces, et même à d'autres amis plus éloignés. L'annonce de « je suis enceinte » , vraiment, c'est pas mon point fort. Je ne sais pas du tout en capacité de ménager un effet de surprise un peu « waouh » , de faire un truc un peu créatif et tout. En fait, je me sentais gênée à chaque fois d'annoncer que j'étais enceinte. Je ne sais pas pourquoi. Parce que je pense qu'il y a un truc où du coup, et Ouais, il y a un truc où tu sais que le regard, il va changer sur toi. Et puis, en fait, c'est être au centre aussi de l'attention. Et ça, c'est quelque chose d'assez compliqué pour moi. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est là que ça se situe, en fait. C'est que l'attention soit portée sur toi et qu'on te pose des questions auxquelles tu n'as peut-être pas envie de répondre. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Parce que j'avoue, moi, je suis enceinte, mais laissez-moi tranquille. Oui, c'est bon. On va se faire comme avant.

  • Speaker #1

    D'accord, OK.

  • Speaker #0

    Voilà, ça s'est fait au compte-gouttes. c'est... Ouais, et bon... on va dire un peu sur le tas et maintenant comment tu vis ta grossesse ? et bien écoute ça va ça se passe bien j'ai eu un premier trimestre assez fatigant mais bon je pense que c'est rien d'exceptionnel a priori ça arrive à beaucoup de femmes,

  • Speaker #1

    pas toutes oui pas toutes

  • Speaker #0

    J'ai eu pas mal de nausées. Et puis, en plus, c'est vrai qu'avec le parcours PMA, beaucoup d'entre nous, on est amenés à s'administrer des doses de cheval de progestérone. Ce qui a été mon cas. J'étais à 600 mg par jour. Donc, en fait, ça m'a assommée complètement.

  • Speaker #1

    Les effets secondaires ne sont pas anodins.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment, cette sensation de lourdeur, de fatigue. J'étais fatiguée tout le temps. et hyper ralentie et en même temps je dormais pas la nuit j'avais pas mal de nausées j'ai très peu vomi mais j'avais pas mal de nausées donc là aussi je savais pas trop donc j'avais tendance à manger tout le temps pour pas avoir de nausées mais du coup je me sentais tout le temps lourde et que je n'arrivais pas à digérer. Quand j'ai arrêté la progestérone et que je suis rentrée dans le deuxième trimestre, là, tout est devenu, on va dire, plus facile. Déjà, beaucoup plus d'énergie, l'impression de retrouver mes capacités cognitives, parce que j'avais même l'impression que je n'avais plus à réfléchir avec la progestérone, tellement que je t'ai ralentie. Et globalement, ça va. J'ai pas mal de douleurs. Je pense que c'est en lien avec l'endométriose. Et j'ai des petits soucis d'utérus contractiles aussi. Donc, voilà, j'ai beaucoup de contractions et tout. mais Apparemment, je suis un peu trop exigeante avec mon corps. Enfin voilà, on va dire que là, je suis un peu dans cette phase où je me dis « Allez, on en profite pendant qu'on peut encore faire tout ce qu'on veut quand on veut ! » Et je pense que j'ai un peu trop forcé. Donc voilà, Laure m'a conseillé de ralentir. Ça, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu m'élevais aussi un peu.

  • Speaker #0

    Mais non, mais là, je suis dans la phase qui est super agréable. Et puis après, la partie que j'ai préférée jusqu'à présent, c'est le moment où j'ai commencé à sentir bouger le bébé à l'intérieur. Ça, c'est magique. Vraiment, je sens le lien qui se construit.

  • Speaker #1

    À quel moment tu l'as ressenti ?

  • Speaker #0

    Je l'ai ressenti assez tôt. C'était il y a un mois ou un peu plus d'un mois. Non, il y a un mois à peu près, oui. La première fois que je l'ai senti.

  • Speaker #1

    Ça, c'est des drôles de sensations de sentir ces mouvements où c'est pas soi et ça bouge dans le corps. C'est assez incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors moi, je n'ai pas trouvé ça bizarre. J'en parlais avec des amis. Ils disaient, ouais, t'as pas l'impression d'avoir un alien dans le ventre. Des amis qui ont été enceintes, encore enceintes. Moi, je ne sais pas. Non, moi, ça m'a semblé très naturel de le sentir bouger. Je ne sais pas. Je trouve ça drôle, en fait. Même, ça m'amuse un peu. Pour l'instant. Pour l'instant, parce que... Voilà. et si vous...

  • Speaker #1

    tu veux connaître le sexe ?

  • Speaker #0

    non non non non j'aime beaucoup les surprises dans la vie comme je te disais il y a une grosse part d'incertitude dans ma vie et c'est quelque chose avec lequel je peux quand même bien dealer en général Ça, c'est une première raison, on va dire, de pouvoir découvrir à l'instant T. Et puis moi, tous mes petits frères, on ne savait pas à chaque fois si elle allait être un petit garçon ou une petite fille. Je trouve ça assez chouette de revenir un peu à ces méthodes d'anciens. Je ne suis pas obligée de tout savoir parce que je n'ai pas besoin de tout contrôler. Et l'autre raison, là aussi, ça rejoint ce que je disais sur mon éducation féministe, c'est qu'on a tout le temps pour les projections de genre. Donc, laissant ce bébé juste être un bébé pour l'instant.

  • Speaker #1

    Être ce qu'il est.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, je pense comme un bébé. Après, j'ai des rêves qui, possiblement, m'ont indiqué le sexe, mais on verra.

  • Speaker #1

    Il y a des rêves qui sont là. Il y a des prénoms qui arrivent aussi.

  • Speaker #0

    J'ai eu un prénom. En tout cas, j'ai eu confirmation du prénom auquel je pensais.

  • Speaker #1

    Aussi. Des fois, on fait des projections même inconscientes. Et je me souviens, pour ma part... pour l'apartheid, ne pas avoir voulu connaître le sexe non plus. Mais tous les professionnels de santé étaient un peu choqués et surpris. Ah bon ? Vous ne voulez pas savoir ?

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    je ne veux pas savoir en fait. Je veux la surprise. Ça les perturbait mais grandement puisque aucune femme ne demandait à ne pas savoir.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, ça c'est quand même plus rare.

  • Speaker #1

    Et jusqu'à un jour où mon gynéco a laissé une mention sur une échographie. On s'est dit, si c'est féminin, masculin, on disait, oh non ! Et c'est là que j'ai essayé, je ne voulais pas savoir. Et finalement, j'étais contente de le savoir, puisqu'en fait, j'avais plus projeté une fille qu'un garçon. Ça m'a permis de faire le deuil de la fille, et puis de projeter une petite garçon. Quelque part, finalement, je me disais, je veux la surprise, mais mon cerveau avait projeté inconsciemment une petite fille. Mais c'était assez drôle. Ah bon, vous ne voulez pas savoir ? Ben non !

  • Speaker #0

    on a le droit de défaire les codes j'imagine aussi que ça dépend des professionnels qu'on consulte on en rencontre tellement n'hésite pas à bien le répéter en chaque échographie c'est ce que je fais à chaque fois mais c'est vrai que j'ai les professionnels que j'ai choisis je fais mon suivi chez mon médecin traitant qui a un cabinet qui est assez connu pour être assez engagées et elles ont une approche assez féministe. Donc, elle était une médecin qui a travaillé pendant des années et des années au planning. Donc, si tu veux, ça ne choque pas du tout. Et les échos, je les fais chez l'amie d'une amie sage-femme et elle est super au niveau de la posture par la traite de suite. Donc, elle, c'est plus banal que de ne pas vouloir savoir le sexe.

  • Speaker #1

    Ok, ça marche. Et comment tu envisages maintenant ? maintenant, c'est quelques mois qui restent de grossesse, et puis l'arrivée de bébés, les années qui vont arriver. Parce que finalement, tu n'avais jamais vraiment projeté tout ça.

  • Speaker #0

    Jamais. Là, quand même, j'ai commencé à m'y projeter. Mais même encore aujourd'hui, je n'ai pas besoin de me projeter sur les 3-4 ans de l'enfant. Mais parce que je ne fonctionne pas comme ça, même pour moi. Puis la vie, elle m'a bien montré que je ne sais jamais quel métier je vais faire, dans quel pays je vais être. Évidemment que je me sédentarise avec le temps et surtout avec l'arrivée du bébé. Pour l'instant, moi, je ne vois pas plus loin que les premiers mois de vie du bébé, si tu veux. Je n'ai pas besoin de me projeter au-delà. Parce que je sais que je vais m'adapter, comme j'ai toujours fait.

  • Speaker #1

    Tu as cette foi et cette confiance qui est bien ancrée.

  • Speaker #0

    Moi, je suis très, très adaptable. Et puis, j'ai eu une vie où je serais capable de m'adapter à d'autres pays, d'autres langues, d'autres façons de vivre. Comme je te dis, des nouveaux métiers, des nouveaux secteurs d'activité. ça le fait quoi. Je me débrouille, c'est souvent au prix d'une grosse dose de stress, mais ça passe toujours.

  • Speaker #1

    Tu l'apprends avec, ça fait partie du lot.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et donc comment je me projette sur la fin de la grossesse ? Là, oui, je sais que je dois commencer à ralentir un peu mon rythme, de faire de la place de plus en plus au bébé. y compris dans mon petit intérieur, tu vois, commencer à récupérer toutes les choses qu'on a proposé de me donner, de me préparer. Mais sinon, essayer de continuer à profiter aussi de mes derniers moments, on va dire, un peu de solitude, et où c'est encore possible de me reposer un peu à volonté, on va dire, en tout cas de façon plus libre, moins contrainte. J'ai prévu de faire encore un petit voyage. Je vais faire des week-ends pour aller voir des copines et tout ça. Et après, les premiers mois de vie du bébé, c'est vrai que ça va être pendant l'été. Donc, ça, c'est un truc sur lequel...

  • Speaker #1

    Le terme est prévu quand, oui ?

  • Speaker #0

    Le terme est prévu le 7 août. OK. Donc, on va voir. C'est vrai que je me dis, j'ai des petites craintes par rapport au fait que c'est un peu la période morte, tu sais, où tout le monde part en vacances à Toulouse. C'est quand même une ville qui est préoccupée pour être caniculaire. Il fait bien 40 degrés en été. Donc, ouais, je me dis, on va être obligé de s'enfermer avec le bébé, avec le ventilo. Il va être tout desséché comme un petit pruneau. J'ai un peu des craintes par rapport à ça, tu vois, quand je suis dans les plantes. c'est surtout à ça que je pense et à ce que je pourrais mettre en place pour éviter qu'on se sente trop isolée et qu'on ait quand même du soutien malgré le fait que c'est pas la période où tout le monde est là j'essaie de me préparer à ça aussi et de défaire mes craintes de me dire que ça va aller quand même de faire confiance préparer des petits outils et de préparer un entourage aussi tu vois j'ai prévu de oui avec plein d'amis pour voir un peu qui est là est ce que vous êtes d'accord pour prendre des semaines de garde où je peux vous contacter où vous savez que vous restez à toulouse enfin voilà ça

  • Speaker #1

    va être manière à pas être complètement seul et isolé ça c'est quelque chose de très important pour moi en fait c'est ça de pouvoir répondre à tes doutes ne pas laisser les peurs et les doutes envahir mais de venir y répondre et trouver des solutions

  • Speaker #0

    Oui, par anticipation. Oui, du coup, souvent, ça passe par l'organisation. Ça, c'est un truc... Du coup, pour le coup, tu as l'expérience, toi. Mais j'ai entendu de la part de pas mal de parents de mon entourage, et je l'ai lu aussi, qu'il y a beaucoup de choses qu'on peut désamorcer avec une bonne capacité d'organisation, en fait, quand on est parent, quoi. Après, trop d'organisation, je pense qu'on peut tomber dans un... Pas trop de fun,

  • Speaker #1

    parce qu'il y a plein de choses qu'on ne peut pas... envisager, il y a des surprises aussi il y a des bonnes surprises et puis il y a des choses qui se passent et puis on s'adapte et puis on fait avec donc voilà,

  • Speaker #0

    voilà comment je me projette et pour la fin, du coup je vais aller un peu à l'encontre de ce que j'ai dit avant j'imagine quand même rester à Toulouse pour les premières années de vie de l'enfant et du bébé à la fois moi pour pouvoir compter sur mon entourage amical parce que du coup ma famille n'est pas là donc ce sera mon entourage principalement aussi parce que là ça fait Depuis 5 ans que je suis à Toulouse, je connais un peu... Je sais où trouver quoi, on va dire. Et après, s'il devait y avoir une mobilité, ce serait plus tard. Je ne sais même pas pourquoi. Parce que moi, j'imagine toujours que je vais aller vivre encore dans une nouvelle ville. Pour l'instant, on va rester par ici. Et voilà, on va découvrir le quotidien à deux.

  • Speaker #1

    Ok. Si tu avais... Deux dernières questions. Qu'est-ce qui fait que tu as accepté de témoigner aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai trouvé ton post sur le fameux groupe Maman Solo. Merci pour son existence. Et je me suis dit... Je ne sais pas, en fait, pour moi, ça faisait sens de participer pendant ma grossesse. En fait, je pense peut-être pour venir sceller quelque chose. Je ne sais pas, ce n'est pas facile à... à expliquer parce que je pense que j'ai encore pas tout élucidé à l'intérieur de moi. Mais il y avait... Bon, à la fois, je pense que je me suis dit, c'est intéressant de venir témoigner. Il y a un truc de l'ordre de la transmission, en fait. Voilà, c'est ça. On va dire... Mais il y a deux types de transmission. La transmission pour le bébé, je me dis, bon, voilà, ce témoignage-là, c'est aussi quelque chose qui sera en quelque sorte une archive aussi pour mon enfant quand il sera en capacité de... de le regarder, de l'écouter, de le comprendre, peut-être que ça pourra lui apporter certaines réponses. En plus du petit carnet que j'ai prévu de lui faire et tout ça. Et l'autre chose, c'est aussi voyant moi-même à quel point ça a été aidant d'avoir des témoignages de personnes qui avaient fait le parcours. Et moi, la façon dont je fonctionne, j'ai beaucoup besoin de modèles identificatoires, on va dire en général. C'est comme ça que je fonctionne dans la vie. Moi, je n'ai pas des projets, mais par contre, il y a des personnes auxquelles je peux m'identifier. Et ça, je me dis, ah ouais, j'aimerais bien pouvoir faire ça ou j'aimerais bien... Et du coup, je pense que j'en ai un peu manqué parfois sur la question de la PMA. Dans Maman Solo, j'ai pu trouver ça dans une certaine mesure, même si c'est à travers un écran et tout ça. Mais il y a aussi plein de témoignages qui étaient hyper éclairants pour moi. mais dans lesquelles je ne me retrouvais pas non plus complètement. Parce que tu vois, par exemple, toutes les femmes qui te disent qu'elles ont toujours eu un désir de maternité dévorant, que ça a toujours été hyper clair et tout, ce n'était pas tout à fait mon cas non plus. Je n'ai pas forcément lu énormément des témoignages de femmes qui se revendiquaient du féminisme et tout ça. Donc, je me dis, même si je suis dans une niche, s'il y a des personnes qui peuvent se retrouver un peu dans mon parcours, et ça peut répondre à certaines de leurs questions, ou en tout cas, montrer aussi qu'en fait, oui, comment dire, tout n'est pas toujours hyper écrit, structuré, parfait.

  • Speaker #1

    Et comment nous l'avons dû... On fait la boucle avec ce qu'on disait au tout départ.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Exactement. En disant que j'étais un peu arrivée là en me laissant porter, c'est tout aussi légitime en fait, je veux dire.

  • Speaker #1

    Complètement. Et en fait, c'est l'étanchement. Et l'étanchement, il est tracé. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, je me dis, je pense que peut-être que ça m'aurait fait du bien ou peut-être que certaines personnes me l'ont dit à certains moments et que ça m'a encouragée aussi à continuer et à aller un peu plus loin. Et c'est aussi ça que j'ai envie de transmettre, en fait.

  • Speaker #1

    Merci. Oui, c'est tout à fait ça. Ellen, tu avais un conseil à donner à ces futures mamans ou mamans qui écoutent ?

  • Speaker #0

    Euh... Et bien moi c'est faites-vous accompagner, accompagner par des amis, par votre famille. Moi j'ai des regrets par rapport à des consultations que j'ai pu avoir, tu vois, où je ressortais, où j'étais presque en larmes, parce que la sensation de ne pas m'être faite très bien traiter, du coup des doutes même, tu sais, sur est-ce que j'ai bien compris, est-ce que c'est moi qui suis bête et j'ai pas, enfin voilà. et en fait c'est Je pense que c'est important de ne pas vivre toutes ces étapes toutes seules, bien sûr. Il y a des personnes qui ont fait plus sens de faire ça, il n'y a aucun souci. Et c'est bien d'être en accord avec ses propres aspirations. Mais s'il y a un doute, vraiment, moi, je vous encourage à essayer de dépasser le truc. Des fois, on n'ose pas mobiliser des personnes, mais c'est tellement important. Et moi, ce que j'ai pu voir, c'est qu'à chaque fois que j'ai... Ce n'est pas évident pour moi non plus de demander de l'aide et tout ça, mais à chaque fois que je suis allée chercher des amis pour les mobiliser sur des questions et tout, en fait ils sont hyper content de partager et puis c'est aussi ça moi je pense que on est un peu le fer de lance les femmes qui faisons des PMA seules, on est un peu le fer de lance de nouveaux modèles de parentalité au niveau sociétal et voilà et pour moi, être maman seule c'est pas quelque chose que j'envisage de façon triste, austère ou... Pour moi, c'est un truc qui est hyper joyeux. Et en fait, on est des pionnières sur le modèle éducatif aussi. Et du coup, s'entourer et faire en sorte qu'il y ait d'autres référents adultes aussi. qui d'abord commencent par nous accompagner pendant le processus et qui ensuite peuvent être là dans l'entourage de l'enfant, c'est super cool. Et on revient à ce truc de communauté aussi. On parle de l'érosion du lien social et tout. En fait, oui, on a aussi, nous, la capacité d'en recréer et justement d'éviter ce repli sur la cellule familiale nucléaire qu'on observe chez beaucoup de couples. Donc voilà, nous, on a vraiment... on a euh On a un univers de possible qui s'offre à nous. Donc, voilà, faites-le pour vous, faites-le pour votre enfant, si ce modèle-là vous parle, bien sûr. Chacune est libre de ses choix, il n'y a aucun souci. Et voilà, mais en tout cas, à plusieurs, on est toujours plus fortes, quoi. C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est exactement l'idée aussi. Oui. Et qu'on n'est pas toute seule, finalement, dans ces choix-là. Et on est de plus en plus nombreuses. oui oui tout à fait de ce podcast oui c'est super que ça existe est-ce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas soulevé quelque chose que tu aurais aimé partager en plus non je pense que j'ai beaucoup parlé déjà j'ai vu pas mal de choses donc c'est

  • Speaker #0

    pas pour aujourd'hui j'espère n'avoir assommé personne parce que j'ai un débit de parole qui est assez rapide pas de soucis moi je t'ai suivi et je pense que les autres vont te suivre aussi d'accord

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup pour ton témoignage.

  • Speaker #0

    C'est moi qui te remercie.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt, oui. Et bonne chance à toutes. Merci.

Description

Dans cet épisode je reçois Orlane, une médiatrice en santé de 38 ans, enceinte de 21 SA au moment de l'enregistrement après 3 ponctions et une FIV.


Orlane n'est pas seulement une future maman ; elle est également une femme engagée qui a consacré une partie de sa vie à aider les femmes en situation de précarité à accéder à des soins de santé.


Nous explorons comment son parcours professionnel varié a façonné sa vision de la maternité et des relations familiales.


Diagnostiquée avec une endométriose, Orlane fait alors face à la réalité et poursuit les examens qui la mènent vers la PMA.


Nous abordons également les relations affectives qui évoluent au fil du temps et comment le soutien psychologique peut faire toute la différence dans le parcours des parents solos.


Orlane partage ses pensées sur l'éducation des enfants et l'importance de s'entourer des personnes soutenantes.


Que vous soyez une maman solo, un futur parent ou simplement curieux de découvrir des témoignages authentiques sur la parentalité, cet épisode est fait pour vous.


Vous pouvez me retrouver ici :

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Emilie


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour Orlan ! Bonjour ! Merci d'être avec moi aujourd'hui, on va parler de parentalité solo et de choix d'être maman solo. Par choix, peux-tu nous dire quel est ton âge, ton métier, d'où tu viens ?

  • Speaker #1

    Merci encore de me laisser l'espace pour parler un peu de mon expérience. Comme tu l'as dit, moi je m'appelle Orlan, j'ai 38 ans, je suis actuellement médiatrice en santé. Un métier qui n'est pas très connu qui est en devenir. Et avant ça, j'ai eu différentes expériences professionnelles. Donc c'est relativement récent pour moi d'être médiatrice en santé, ça fait à peu près un an et demi, deux ans on va dire. Je suis au chômage depuis le mois d'octobre dernier, mais je suis parallèlement aussi en création de projets pour monter justement une association qui ferait de la médiation en santé pour accompagner des femmes en situation de précarité. Donc là, je fais ça avec une collègue et c'est à ça que je consacre du temps en ce moment, en espérant que ça puisse aboutir.

  • Speaker #0

    D'accord, ok, donc c'est ça, médiatrice en santé.

  • Speaker #1

    Oui, pour aider les personnes qui sont éloignées du système de santé à pouvoir y accéder, des personnes qui ont différents freins d'accès. Comme la précarité, le fait de ne pas parler la langue,

  • Speaker #0

    l'amministratif, l'isolement.

  • Speaker #1

    Oui, l'analphabétisme, toutes sortes de barrières.

  • Speaker #0

    Ok, donc le but c'est d'aller chercher là où elles sont et de pouvoir les accompagner vers les différentes démarches.

  • Speaker #1

    Complètement, les démarches administratives, d'accès à la santé, tout ce qui concerne l'assurance maladie. Mais aussi, ça peut être aider à prendre des rendez-vous, parce que c'est assez labyrinthique, puis il y a des gens qui ne sont pas à l'aise avec tous les nouveaux outils, genre Doctolib et compagnie. Ça peut être de l'accompagnement dans les consultations aussi. Et après, on fait du lien avec les travailleurs sociaux qui peuvent aussi... On fait le lien entre les soignants. Et en fait, en parallèle de ça, normalement, la médiation en santé prévoit aussi un autre volet, c'est-à-dire que Comme il y a cette notion d'interface, de la médiation, tu vois, cette idée de « tu fais tiers » en fait, entre deux parties. On travaille principalement à l'accompagnement des personnes, des patients. Mais l'idée, c'est de ne pas être que dans la demande qu'ils s'adaptent et qu'ils acquièrent les codes et l'autonomie au sein du système de santé, mais aussi que le système de santé s'adapte aux besoins de ces personnes qui, comme on l'a dit, ont différents freins, différents défis. Et que l'offre soit peut-être un peu plus compréhensive et qui puisse être plus accueillie. Oui, exactement.

  • Speaker #0

    Wow, sacré projet.

  • Speaker #1

    Oui, oui, oui. C'est passionnant.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Alors, juste avant de parler du sujet principal qui nous intéresse, qu'est-ce qui fait que tu es arrivée à choisir cette formation, à choisir ce tournant ?

  • Speaker #1

    Ah, wow.

  • Speaker #0

    C'est quoi auparavant ?

  • Speaker #1

    Ok, bon. Alors, c'est là, généralement, que je commence à m'étendre un peu. Alors,

  • Speaker #0

    brièvement, c'est juste pour comprendre un peu de ton parcours.

  • Speaker #1

    Mon parcours, en fait, il n'est pas du tout linéaire. Mon parcours ni d'études ni professionnel. Je te fais un gros résumé. J'ai commencé par faire des études dans le paramédical. J'ai fait des études d'infirmière à la sortie du bac. J'étais très jeune.

  • Speaker #0

    Bienvenue au club.

  • Speaker #1

    Je pense que ce n'était pas pour moi ou c'était trop tôt peut-être. Donc, j'ai arrêté en début de troisième année, un an avant le diplôme. Ah oui. J'allais un peu en hôpital et ça m'a vraiment permis d'acquérir beaucoup de connaissances dans la santé. Et j'avais déjà un attrait pour le domaine de la santé. Après ça, je me suis redirigée vers des études universitaires. J'ai étudié les sciences du langage, mais surtout l'ethnologie, ce qui m'a amenée à faire de l'anthropologie socio-culturelle. Je suis partie à Montréal, où j'ai étudié pendant trois ans jusqu'au niveau de la maîtrise. Après, je suis revenue en France, où j'ai fait un master de pro ingénierie de projet avec l'Amérique latine, parce qu'entre-temps, je m'étais passionnée. Pour l'Amérique centrale, où j'ai passé beaucoup de temps, en tout j'y ai passé six ans, en Amérique centrale, dans différents pays. Et donc en fait, après ce court passage en France, je suis retournée en Amérique centrale, où là j'ai passé à peu près, après un autre crochet par Montréal, mais ça fait un peu comme ça quoi. On va dire que j'ai principalement travaillé en Amérique centrale. Donc Honduras, Nicaragua, Guatemala, dans le domaine de la coopération internationale, solidarité internationale et droits humains, pour aider les personnes qui étaient menacées. Je suis venue en France il y a environ cinq ans. Et là, j'ai décidé de bifurquer dans le social et j'ai bossé dans une asso qui accompagne des personnes prostituées et des victimes d'exploitation sexuelle. Et en fait, c'est dans cette association-là que j'ai commencé à faire un peu des maraudes et que je me suis dit, mais ce truc du aller vers les personnes, ça me parle. J'y voyais beaucoup de parallèles avec l'anthropologie. et tu veux naturellement dans le cadre de mon poste je suis allée vers la santé et je me suis dit ok en fait la santé m'intéresse vraiment Tiens, la médiation en santé, c'est exactement, en fait, ça combine toutes mes expériences et mes intérêts. Donc, j'ai fait un diplôme universitaire et puis voilà.

  • Speaker #0

    OK. OK. Et tout s'est lié, en fait, tu vois ?

  • Speaker #1

    Oui, en quelque sorte, oui.

  • Speaker #0

    Tout s'est lié. Tu avais les ingrédients et là, tu es en train de te fouiller. OK,

  • Speaker #1

    d'accord. On verra si le gâteau est bon à la fin.

  • Speaker #0

    Oh, je pense qu'il va être délicieux, ton gâteau. Donc, il est en train de cuire, ton gâteau. C'est ça ? Merci.

  • Speaker #1

    Il y a nos shows, oui. Il y a nos shows,

  • Speaker #0

    oui. Parce que tu es donc actuellement enceinte.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc,

  • Speaker #0

    tu es à la fin de ton cinquième mois et tu démarres le sixième prochainement.

  • Speaker #1

    C'est ça, exactement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, on va revenir à cette grossesse un petit peu plus tard. Peux-tu nous expliquer, tu as eu ce parcours de maman solo, en tout cas de vous être enceinte seule, par choix. Je ne peux pas faire l'impasse, comme je te disais, sur... et l'histoire familiale et les histoires affectives qui t'ont amené à ce choix-là. Peux-tu nous dire d'où tu viens ? Quelle était ta famille au tout départ ?

  • Speaker #1

    Oui, je me rends compte que je n'ai pas répondu à ta question. Actuellement, je vis à Toulouse, mais moi, je suis originaire de l'Isère, donc proche des Alpes, près de Grenoble. L'histoire de ma famille, c'est une histoire, on va dire, somme toute assez banale. J'ai des parents divorcés que je n'ai jamais connus ensemble. Ils se sont séparés avant même que j'ai des souvenirs conscients d'eux. Je devais avoir à peu près un an, ce qui fait qu'à l'époque, la garde alternée n'étant pas du tout le modèle prédominant, j'étais dans le système de garde du moment, à savoir que ma mère avait l'essentiel de la garde et que je passais un week-end sur deux et la moitié des vacances chez mon père. Donc en gros, j'ai passé... Ma mère n'a pas eu d'autres enfants que moi. Elle s'est remariée à un moment donné, elle a divorcé. Donc j'ai eu un beau-père épisodiquement et des faux demi-frères et fausses demi-sœurs pendant quelques années. Mais ensuite, elle s'est reséparée. Donc on a beaucoup été dans une relation assez duelle. C'est quelque chose qui m'a beaucoup interrogée aussi au moment où j'ai décidé de me lancer dans le cours. et en parallèle par contre j'avais une vie familiale on va dire beaucoup plus étoffée du côté de mon père ce que mon père s'est remis en couple quand j'avais deux ans il s'est remarié Et j'ai quatre frères, enfin quatre demi-frères, petits frères du côté de mon papa. Donc, j'ai aussi connu, enfin j'ai connu à la fois la vie d'enfant unique et la vie d'aîné en fait.

  • Speaker #0

    D'aîné, de fratrie, de grosse vie de famille et aussi solo avec ta maman.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok. Donc, tu as eu les deux en fait, quelque part.

  • Speaker #1

    J'ai eu les deux, oui. C'est ça. Et mes parents sont encore en vie actuellement.

  • Speaker #0

    D'accord. Et tu as toujours des liens avec eux ?

  • Speaker #1

    J'ai toujours des liens avec eux qui sont en réajustement, on va dire, enfin qui sont pas toujours... Comment dire... Pas toujours pacifiés et notamment avec la grossesse, je pense que c'est venu remuer pas mal de choses chez moi et notamment le besoin d'aller mettre des choses à plat, des choses qui grondent depuis un moment. Donc avec ma maman, on a mis de la distance un peu et on est en train de faire une médiation familiale. à mon initiative. Mais on est quand même un petit peu en lien et avec mon père aussi. Je pense que j'habite à Toulouse et c'est bien qu'on ne soit pas trop proche géographiquement.

  • Speaker #0

    C'est ça que j'allais te dire, oui.

  • Speaker #1

    Mais j'ai la chance d'avoir deux parents aimants qui sont là inconditionnellement pour moi. Donc voilà, j'ai quand même un contexte familial. qui a ses travers et qui a eu son lot de trauma, on va dire. Mais qui est présent. Oui, je l'imprime quand même bien l'OTI.

  • Speaker #0

    D'accord, ça marche. Et au niveau de tes relations affectives et amoureuses, comment ça s'est déroulé ?

  • Speaker #1

    C'est assez difficile d'élaborer un discours soi-même dessus et puis d'avoir un discours un peu synthétique. Mais je dirais que... Moi, je n'ai jamais eu de relation très très longue, malgré mon âge qui commence à être un peu avancé. Ma relation la plus longue, elle a duré deux ans, je pense. Je pense que c'était ma toute première relation, d'ailleurs, quand j'avais 17 ans et quelques. J'ai eu pas mal de copains dans ma vie, mais bon, comme j'ai eu beaucoup de mobilité géographique, il y avait souvent des pouvoirs de... On se rencontre, on vit un truc foufou, hyper passionné, hyper intense, mais on sait qu'après il y aura une séparation. Et après, j'avais le cœur en mille morceaux pendant le temps que je me remette et que je rencontre quelqu'un d'autre. Donc j'ai connu des relations à distance. La vie affective, elle a occupé un rôle assez central pendant très longtemps dans ma vie. C'était un peu ce qui me tenait. Je pense que j'avais un peu une politique de la tête brûlée. On s'en fout, on sait qu'on va droit dans le monde, mais on y va. On y va parce qu'il faut le vivre, il faut vivre intensément. C'était très latin, on va dire, chez moi, à ce niveau-là. Et puis, à force de perdre des plumes et tout ça, sur les dernières années, je pense que j'ai... J'ai continué à faire des erreurs, y compris dans ma dernière relation. J'ai choisi des configurations toujours assez complexes sur les dernières années. C'est quelque chose que j'essaie de travailler un peu en thérapie. Et en fait, ce qui s'est passé aussi, c'est qu'à un moment donné, j'ai rencontré la pensée féministe et toute la théorie féministe. Et à ce moment-là, j'ai entrepris un gros travail de déconstruction, de représentation, etc. Et je ne vais pas te mentir, ça a eu un impact énorme sur ma vie mentale, affective et la façon dont je l'envisage. Je suis désormais... Alors je sais que c'est des propos qui peuvent choquer et je précise que c'est une posture, moi, que je trouve aussi un peu drôle à revendiquer, mais je pense que je suis assez misandre par certains aspects. On va dire dans le sens que j'ai une posture très critique vis-à-vis du groupe homme qui agit en tant que groupe privilégié et dominant au sein de la société. Ça ne m'empêche pas de continuer à avoir des relations avec des hommes et d'avoir plein d'amis hommes aussi.

  • Speaker #0

    Bien sûr, c'est important de faire cette nuance-là.

  • Speaker #1

    Après, moi, je ne critique pas celles qui ne la font pas parce que j'ai d'autres amis qui ont fait des choix plus radicaux, mais dans mon cas, c'est comme ça. C'est vrai que maintenant, je pense que j'ai beaucoup plus de méfiance vis-à-vis de relations et de rapports hétérosexuels. J'ai aussi été amenée à fréquenter pas mal de milieux queers. J'ai un entourage assez queer. J'ai fréquenté pas mal de lesbiennes politiques, donc là aussi mon regard...

  • Speaker #0

    Que dire pour les personnes qui ne connaîtraient pas, tu peux préciser ?

  • Speaker #1

    Queer, en fait, originellement, ça veut dire bizarre. Et en gros, queer, c'est tout ce qui n'est pas dans la norme. Et en l'occurrence, c'est un terme qu'on utilise pour désigner toutes les personnes qui ne rentrent pas dans les normes de genre et de l'hétérosexualité. Donc, ça peut parler de l'orientation sexuelle, mais ça peut aussi parler de l'identité de genre de certaines personnes. Ce qui fait que ça a vraiment déplacé mon curseur aussi sur mes attentes vis-à-vis d'une relation. Ça a pas mal évolué. Donc aujourd'hui, je ne sais même pas si je peux me dire encore hétérosexuelle, parce que j'ai eu d'autres types d'expériences aussi depuis. Mais je continue aussi à avoir des relations hétérosexuelles. Et en tout cas, je pense que maintenant, je suis un peu refroidie par le modèle couple tel qu'il nous est proposé. on va dire dans le...

  • Speaker #0

    Proposé, idéalisé, fantastique.

  • Speaker #1

    La culture mainstream, tu vois, tel concert abro-romantique dans les comédies, dans les films, dans les livres.

  • Speaker #0

    Dans les livres d'enfants, dans tout ce qui est représenté finalement depuis qu'on est tout petit. Depuis qu'on est tout petit. Et en grandissant, on peut justement avoir ce cheminement, dire, machin, qu'est-ce qui se passe ailleurs ? Tiens, si je remets en cause un petit peu mes croyances, si je remets un petit peu en cause ce que j'ai appris depuis tout petite, Et finalement, moi, je ne me sens pas forcément bien dans ce modèle-là. Qu'est-ce qui existe ? Dans quoi, moi, je me retrouve finalement ? Et donc, je crois que c'est à partir de là aussi qu'on va chercher différentes directions.

  • Speaker #1

    Oui. Donc, je dirais, en gros, là où j'en suis aujourd'hui, ma vie, on va dire, romantique, sentimentale. Elle n'est plus vraiment au centre de ma vie. Je pense que j'ai vraiment appris à répartir mes billes de la vie affective de façon un peu plus équilibrée. Les amitiés ont toujours été très importantes pour moi. Je pense que j'ai hérité ça quand même en grande partie de ma mère qui, je pense, elle aussi, s'est beaucoup entourée d'amis parce qu'il y avait beaucoup de moments où elle était une maman célibataire. Et du coup, elle m'a quand même pas mal transmis ce truc-là, à la fois d'un modèle de femme indépendante, où elle m'a toujours bien dit que pour elle, c'était important de ne pas dépendre d'un homme économiquement. Elle n'a pas eu peur d'être seule quand il a fallu mettre fin à des relations et tout. Donc, je pense que c'est un peu un fond chez moi. Et aujourd'hui, je me sens bien entourée. J'attends de voir parce que j'ai des besoins affectifs comme beaucoup de personnes. Je ne me considère pas aromantique et asexuelle.

  • Speaker #0

    C'est encore des choses différentes.

  • Speaker #1

    C'est encore autre chose. Je ne m'identifie pas comme ça. Mais on va dire que là, je suis dans une phase de transition. J'attends de voir ce que ça va pouvoir donner en étant jeune mère célibataire. Dans quelle mesure on peut rencontrer des personnes.

  • Speaker #0

    Est-ce que ça va changer aussi ? Oui, parce que ça change dans la relation avec l'autre.

  • Speaker #1

    Oui, aussi.

  • Speaker #0

    Le regard de la société change. On n'est plus juste la femme solo, célibataire, tu vois, et unique, sans enfant, tu vois. Le regard change complètement. Oui.

  • Speaker #1

    Oui, mais j'avoue que je suis à la fois curieuse et à la fois, j'ai un peu d'appréhension aussi parce que je ne sais pas comment tu l'as vécu toi et comment l'ont vécu les autres personnes que tu as pu interviewer. Mais moi, des fois, j'ai un peu l'impression de signer l'arrêt de mort de ma vie sentimentale, en fait. Et bon, je me dis, en fait, c'est idiot parce que là aussi, tu vois, c'est juste les représentations qu'on nous a fait rentrer dans la tête à coups de burin et tout. Et en fait, non, ce n'est pas vrai. Il y a plein de modèles qui existent et il y a plein de gens qui sont hyper ouverts aussi.

  • Speaker #0

    à relationner avec des personnes dans les standards exactement et tu poses la question ce regard là de la société a changé sur moi bien entendu moi je m'en suis amusée et je m'en amuse encore je trouve ça drôle en fait par rapport à avant c'est tout nouveau et je m'en amuse et non je me suis jamais dit c'est mon arrêt de mort que je cite c'est terminé les relations affectives jamais je ne rencontrerai quelqu'un, je suis célibataire à vie J'ai un homme au secours. Ah non, non, non, non, non, non, non, non, non. Je me dis que tout est possible, même à 90 ans, de rencontrer un homme. Alors, non, ça reste tout. Ok. Et ce désir d'enfant, comment il est né chez toi ? Est-ce que tu te souviens ? Comment il a évolué ?

  • Speaker #1

    Oui, alors moi, j'ai pas eu une révélation mystique, tu vois, foudroyée à un moment donné par cette certitude qu'il fallait avoir un enfant. Et c'est pas non plus un désir qui remonte à très, très loin, en tout cas pas de façon consciente. Déjà, depuis toute jeune, moi, j'ai eu une grosse difficulté à me projeter en général. Donc en fait, je n'ai jamais trop projeté. Je ne m'imaginais pas marier avec des enfants, mais ce n'était pas impossible non plus. Mais voilà, ce n'était pas forcément ce que je souhaitais. Donc je me suis un peu laissée porter par la vie comme ça. Je pense que du fait que j'étais beaucoup en mouvement, que je n'avais pas de relation longue, en fait, je n'ai jamais fait le projet, par exemple, avec quelqu'un d'avoir un enfant non plus. Donc, c'était une question qui n'existait pas vraiment pour moi non plus. Et puis, j'avais un mode de vie toujours très en mouvement, très dynamique. Je pense que j'ai eu du mal à me voir vieillir. Et en fait, j'ai eu plus des prises de conscience à certains moments de... Ah oui, non, mais attends, en fait, là, j'ai 35 ans. Et voilà, et moi, dans ma tête, j'en avais encore 28, tu vois. Et c'était plus... Quand je voyais que le regard sur moi changeait, je me disais, mais oui, mais c'est vrai que j'ai vieilli, en fait. Ah oui, d'accord, OK. Oui, en fait, du coup... On va dire que ce qui a été, enfin moi je pourrais identifier deux moments déclencheurs, enfin en tout cas où je me suis dit qu'il y avait quelque chose qui était en train de bouger chez moi. La première chose ça a été le Covid. En fait je suis revenue habiter en France après presque dix ans en tout, passer à l'étranger. Donc c'était quelques mois avant le premier confinement. Je me suis installée à Toulouse à ce moment-là. J'avais eu le temps de rencontrer quelques personnes parce que je militais dans une assaut de droits au logement. Et du coup, je m'étais fait un peu des potes et tout. Mais au moment où le confinement est tombé, heureusement, il y a des personnes que j'ai pu continuer à voir un peu comme ça de temps en temps. Mais j'ai aussi vécu une grande période de solitude. Mais ça, je pense que ce n'est pas exceptionnel. Et ça m'a vachement fait réfléchir. Moi, je passais ma vie à sortir le plus possible pendant le Covid, dans la limite de ce qui est théorique. Et bien un peu au-delà, on ne va pas se mentir. Parce que j'ai tout fait. Moi, ce truc d'être à la maison, c'était compliqué. Et en fait, j'ai senti que mon regard sur les familles, quand je sortais, parce que du coup, c'était principalement des familles, les enfants étaient quand même hyper pratiques, tu sais. sortait gamin, c'était super quoi, ou aller faire ton joggie. Et je voyais toutes ces familles et en fait, malgré tout ce qu'on disait sur la réalité compliquée que vivaient les familles en confinement, et je n'en doute absolument pas, moi je pense que j'avais un regard assez idéalisé et je les voyais, je me disais, eux au moins ils ne se sentent pas seuls. Et en fait, je réfléchissais à ce moment-là beaucoup à la notion de collectif, de communauté, qu'est-ce que c'est que faire communauté ? Et je me disais, en fait, on pourra dire ce qu'on veut, la première communauté c'est quand même la famille. Et quand tu as une famille, quand tu as tes propres enfants, en fait, tu n'es plus jamais seule. C'est quelque part, tu fondes ta propre communauté, en fait. Et je me suis dit, ah, waouh, OK, peut-être qu'en fait, moi, j'ai toujours pensé que ce n'était pas pour moi d'avoir des enfants, mais en fait, peut-être que créer une famille, ça peut aller dans ce sens de créer un collectif, et je ne l'avais jamais fait. Et en fait, j'ai commencé à l'envisager presque comme un acte politique, on va dire, d'une certaine façon. Et du coup, ça s'est un peu transformé pour moi à ce moment-là. Et après, le deuxième moment clé, je dirais que c'est quelques années auparavant. J'ai eu un diagnostic d'endométriose qui est tombé très tardivement. C'est au Guatemala qu'on m'a diagnostiqué mon endométriose. En tout cas, c'est un peu plus simple. Ça a été confirmé quand j'ai pu faire des examens plus poussés en France. Et en fait, j'ai eu une consultation à un moment donné en chirurgie pour voir si on faisait opération ou pas opération. Et en fait, elle m'a posé cette question. Je me souviens très bien. Est-ce que vous avez un désir de maternité ? Et en fait, il a fallu que je me positionne et je me suis dit, bon, je ne peux pas l'exclure complètement. Comme j'avais commencé à me poser ces questions, parce que c'était après le Covid, je lui ai dit oui. Et en fait, là, orientation parcours PMA. Moi, j'ai été orientée vers la PMA, si tu veux, par une chirurgienne. Tu vois ?

  • Speaker #0

    Ok. Ah oui, tout de suite. Alors que tu ne venais pas pour ça au départ.

  • Speaker #1

    Non, je ne venais pas pour ça, mais du coup, elle me dit, du coup, on ne touche pas à vos ovaires. Je vous oriente vers aller en consultation PMA et vous allez voir pour une préservation de la fertilité, puisque c'est le terme pour la préservation d'ovocytes. Donc, voilà, j'étais orientée en plus dans une clinique que je n'ai même pas choisie, puisque j'avais consulté cette chirurgienne spécialiste assez renommée dans le privé. Du coup, elle m'oriente vers la structure privée à Toulouse où il y a... en banlieue toulousaine où il y a un centre de fertilité, puisqu'il y en a deux en fait à Toulouse, tu as le CHU dans le public, et la clinique Croix-du-Sud où j'ai été orientée. Donc en fait, si tu veux, il y a beaucoup de choses qui se sont faites un peu par défaut au début. Et en fait, je me suis complètement laissée porter par ce truc-là. Je pense que j'étais un peu en mode, je flotte. Donc je me disais, bon bah oui, je vais bien voir ce qu'on va me dire à la consultation. Et en fait, petit à petit, Mon truc, c'était, je ne prends tant que j'ai rien qui me rebute, je ne mets pas fin au processus.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    En gros, c'était, bon, ok, toujours pas de feu rouge, alors je continue, ça m'intéresse de réfléchir. J'ai commencé à me documenter, j'ai commencé à réfléchir à plein de trucs, à la coparentalité, au donneur. Moi, j'ai fait le tour de pas mal de personnes dans mon entourage pour avoir recours aux dons artisanaux, puisque c'était ça, en fait, mon premier choix. D'avoir la garantie d'avoir... À la fois, je voulais quelque chose qui soit le moins médicalisé possible pour la partie physiologique, on va dire, d'implanter de l'embryon, en tout cas des gamètes. Et aussi parce que je voulais être sûre que l'enfant puisse avoir accès à l'identité du donneur. Ça soulevait des écueils.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Donneur d'entonnement. Dans ce cas, petit défi. Et voilà. En gros, c'est comme ça que ça s'est joué. Et plus je me suis documentée, plus je m'approchais de l'échéance, et plus, en fait, c'est devenu une certitude.

  • Speaker #0

    De l'échéance, c'est-à-dire ?

  • Speaker #1

    De l'échéance de, OK, là, ils vont m'attribuer un donneur. OK, bon, là, en fait, je vais faire la positive.

  • Speaker #0

    OK, donc avant que ce soit médicalisé, avant que tout se précise vraiment, toi, tu continuais à voir quelles étaient les autres possibilités ?

  • Speaker #1

    En parallèle de la PMA, j'ai compris assez rapidement qu'il fallait surtout... en parler avec mon médecin référent de PME parce qu'ils n'aiment pas trop.

  • Speaker #0

    Non, parce que ça vient se foutir dessus.

  • Speaker #1

    Oui, mais voilà. En gros, c'est ça. Je dirais qu'aujourd'hui, même depuis la grossesse et tout, je n'ai pas trop de doutes. Ça me semble assez évident, finalement.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qui fait que tu as choisi le parcours PMA proposé médicalement ?

  • Speaker #1

    En fait, il y avait... C'est une question de temporalité. Je pense que si j'avais trouvé un donneur...

  • Speaker #0

    Dans ton entourage. Dans mon entourage.

  • Speaker #1

    Et j'étais sur le point, en fait, j'en avais trouvé un. Mais si tu veux, comme consciente qu'avec l'endométriose, il y avait quand même plus de difficultés, j'aurais plus de difficultés à procréer. Je savais que la FIV, ça augmentait quand même mes chances. Donc, en gros... Moi, dans ma tête, c'était OK. Bon, j'ai trouvé un ami qui est prêt, mais je sais que là, j'ai la possibilité de faire le premier transfert, enfin, une ponction avec transfert. Je vais faire la FIV. Et si ça ne marche pas, j'essaierai. Moi, je m'étais dit, tu sais, c'est certainement entraîné, mais je m'étais dit, on fera en alternance. Donc, je ferai une FIV,

  • Speaker #0

    en tentative avec mon ami.

  • Speaker #1

    Je ferai une FIV.

  • Speaker #0

    J'augmenterai mes chances.

  • Speaker #1

    C'est ça. En fait, c'est... Et quelque part, alors peut-être que c'est irresponsable de ma part, mais bon je pense que de toute façon dans toutes les naissances, toutes les grossesses, il y a toujours une part de hasard et d'ésotérisme quelque part, en me disant que quelque part c'est mon corps qui va décider. Et en fait ce qui s'est passé, je ne m'y attendais pas du tout, mais c'est que j'ai fait la première five et la five a fonctionné. Alors que je n'avais pas eu de très gros succès sur mes ponctions et tout ça. et là cette fonction-là, mais j'avais tout mis en place dans ma vie pour que ça marche. En tout cas, on va dire que j'avais priorisé ça dans ma vie. J'avais arrêté mon contrat de travail qui était un travail qui m'épuisait énormément, qui était très sous tension aussi. Donc voilà, ça faisait un mois que j'étais au repos. Je me suis beaucoup reposée comme je m'étais rarement reposée dans ma vie parce que ce n'est pas trop mon point fort, le repos en général. J'avais un peu adapté mon alimentation, j'avais commencé à arrêter le café, j'avais arrêté de fumer, j'ai vachement diminué l'alcool, j'ai fait de l'acupuncture et tout. Et là, j'ai fait une ponction littéralement trois fois plus importante que la fois précédente et premier transfert et ça a fonctionné. Un truc assez incroyable.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Voilà, et je me dis que c'était parfait comme ça.

  • Speaker #0

    C'est que ça devait arriver maintenant. c'est ça ok donc tu as eu combien de ponctions ? 3 en tout et tu as eu combien de follicules à chaque fois ?

  • Speaker #1

    alors première ponction douche froide un seul follicule ? non j'avais un peu plus de follicules mais un seul qui a été euh... Enfin, un seul ovocyte a été congelé.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Eux-mêmes n'ont pas compris, en fait, il y avait le liquide, ils ont ponctionné en tout, je crois, 7 ou 8 follicules, mais la plupart avaient un liquide... qu'ils ont qualifié de acellulaire. En fait, il n'y avait rien à l'intérieur. Ils n'ont pas compris. Donc, ajustement du deuxième protocole avec des bonnes doses de cheval, mais mon médecin a fait des erreurs de prescription, ce qui fait qu'il m'a manqué un produit au début du protocole, ce qui m'a un peu fâchée. J'ai quand même décidé d'aller jusqu'au bout. Et là, elle m'en a ponctionné quatre. sachant qu'elle a été un peu empêchée parce qu'en fait, moi, je n'ai jamais fait d'anesthésie générale pour mes ponctions. Parce que, je ne sais pas, ça me fait peur, en fait, les anesthésies générales. Mais du coup, la deuxième ponction était très douloureuse, malgré et notamment du fait que j'ai de l'endométriose dans l'utérus, mais aussi sur les ovaires. Elle n'arrivait plus. Au bout d'un moment, elle m'a dit, bon, je préfère arrêter. Et donc, du coup, troisième stimulation. Là, j'ai eu la bonne dose de cheval, mais au complet. J'ai fait l'acupuncture dont je reste persuadée que ça a dû beaucoup m'aider, je pense. Comme je te dis, j'étais dans une phase un peu plus reposée. Et en fait, j'ai eu une sédation légère. Donc, c'était encore le cran au-dessus. Ce n'était pas la sédation générale. Un peu plus que juste le masque avec le gaz. Et du coup, elle a pu aller se servir tranquillement. Et d'ailleurs, j'ai eu beaucoup moins de douleurs, même en post-ponction. Et là, elle m'en a prélevé 12.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord.

  • Speaker #1

    Et ils ont réussi à faire, à J1, on était à 11 embryons. Et à la fin, il y a l'embryon qui m'a été transféré, le petit bébé qui est là. Et il y en a quatre qui sont préservés. Donc, c'est super.

  • Speaker #0

    Bon, super.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai vraiment eu beaucoup de chance. Par rapport à d'autres parcours. Enfin, tous les témoignages que je peux lire, je m'estime extrêmement chanceuse. Oui,

  • Speaker #0

    et puis ça n'a pas été si long, finalement, dans les rendez-vous et tout ça. Parce qu'en fait, tu as commencé à avoir ces premiers rendez-vous après le Covid,

  • Speaker #1

    c'est ça ?

  • Speaker #0

    Lorsque la loi est passée.

  • Speaker #1

    En fait, tout premier rendez-vous, c'était en janvier 2023.

  • Speaker #0

    Ok, tout premier rendez-vous. Oui. Et tu avais pris ton rendez-vous à quel moment ? Combien de temps avant ?

  • Speaker #1

    Je l'avais pris, je pense, en novembre.

  • Speaker #0

    Oui, ça a été relativement rapide. Ben oui, là aussi, c'est vrai que tu ne te rends pas compte, toi, quand tu es dans ton propre parcours. Puis, je n'avais pas encore accès à ce fameux groupe d'échange.

  • Speaker #1

    De Maman Solo sur Facebook.

  • Speaker #0

    Maman Solo sur Facebook. Pour moi, a vraiment changé le cours de mon parcours. Je suis hyper reconnaissante de l'existence de ce groupe. Et en fait, moi, c'est vrai que j'avais que mon propre référentiel, si tu veux. et puis après j'ai... Je me suis rendue compte que dans mon entourage, j'avais des personnes qui avaient fait des PMA en couple. Quelques-unes à Toulouse, mais toutes avaient été au CHU. Donc, je ne connaissais vraiment personne qui avait été dans la clinique où moi, j'ai été orientée. Aucune notion des délais applicables ou pas.

  • Speaker #1

    Eh bien oui.

  • Speaker #0

    En gros, si je résume, j'ai eu ma première five un peu moins de deux ans après mon tout premier rendez-vous. Et ça aurait pu être encore plus rapide. c'est qu'en fait, il y a eu pas mal de malentendus. et parfois même de la mésentente avec le médecin qui était mon médecin référent de PMA sur la clinique. J'ai demandé à changer, on me l'a refusé. On m'a dit, il faudra recommencer depuis le début, il faudra commencer à chute.

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #0

    J'ai moyennement apprécié et donc du coup, j'ai ravalé ma salive et je suis restée.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui s'est passé avec ce médecin ?

  • Speaker #0

    Mais en gros, une des choses... Comme je te dis, moi, j'y suis allée avec beaucoup de naïveté parce que contrairement, je pense, à beaucoup d'autres femmes dont je peux lire les témoignages, je vois que beaucoup, en fait, se renseignent énormément avant même d'entreprendre. Moi, pas du tout. J'y suis allée en mode freestyle. Je découvre tout au fur et à mesure. Et pourtant, j'étais... Enfin, à un moment donné, je suis devenue médiatrice en santé pendant mon parcours de PMA. Je me suis retrouvée exactement dans la même position que toutes les patients que j'accompagne, tu sais.

  • Speaker #1

    Effet miroir.

  • Speaker #0

    Ah oui, oui, oui. Ça a été assez intéressant. Et en fait, je m'estime quand même, dans notre jargon, on dit le niveau de littératie en santé. En gros, c'est ta capacité à accéder à l'information médicale. Mon niveau de littératie en santé, il n'est pas mauvais du tout. J'ai fait des études d'infirmière, j'ai boussé le posto et tout. Mais j'avais l'impression à chaque fois que j'allais la voir d'être infantilisée, de poser des questions qui n'étaient pas pertinentes. J'avais l'impression de déranger quand je posais des questions. La toute première consulte, j'ai senti qu'elle avait un peu décidé pour moi que je n'étais pas complètement prête, que je faisais un peu ce choix par défaut. Ce n'était pas complètement faux dans le sens où mon projet n'était pas encore affirmé. Mais moi, je lui ai dit que j'étais intéressée par un don anonyme. En fait, elle n'en a pas tenu compte. Et elle m'a dit non, non, mais vous, ce qu'il vous faut pour vous laisser le temps de rencontrer quelqu'un, parce qu'en fait, elle avait déjà décidé qu'il valait mieux que je fasse un couple et que je rencontre quelqu'un. Là, vous paniquez un peu à cause de l'endométriose, vous voyez votre âge et tout. Elle avait décidé pour moi quel genre de patiente j'étais et quelles étaient mes motivations. Ce qui fait que j'ai mis six mois avant de comprendre que je n'avais pas été adressée pour une demande de donneur. C'est lors d'une consultation que je lui ai dit, du coup, pardon, mais je ne comprends pas très bien où c'en est pour le donneur. Et là, elle reprend le dossier et me dit, non, non, ce n'était pas votre demande. Je lui dis, si, quand même, je sais quelle est ma demande. C'est des messages lunaires comme ça.

  • Speaker #1

    Elle ne t'a pas entendue du tout.

  • Speaker #0

    Non, et puis, c'est symboliquement très violent aussi. Enfin, je veux dire, la meuf qui regarde son écran d'ordinateur pour te dire ce à quoi t'aspires profondément dans la vie, enfin, j'ai envie de lui dire, c'est un peu lumière, là, quand même. Ouais, ouais, ouais. Voilà. Donc, du coup, il y a eu une perte de temps, en fait. Donc, ça aurait pu aller encore plus vite. Mais peut-être que ça n'aurait pas été le bon moment pour moi, tu vois. À posteriori, je me disais ça.

  • Speaker #1

    Oui, l'impression d'être infantilisé de ne pas être vraiment écouté d'être jugé et ça s'est reproduit à différentes occasions avec la même personne ?

  • Speaker #0

    jusqu'à la fin, oui heureusement pour moi c'est un centre de fertilité où il y a différentes praticiennes elles sont 6 en tout et en fait quand on fait les stimulations quand on fait les ponctions et tout ça, ça peut tourner c'est pas toujours les mêmes qui font les échographies Donc en fait, elle ne m'a fait aucune de mes ponctions, elle ne m'a fait aucune de mes échographies non plus. D'accord. Et j'en étais soulagée. Mais par contre, c'est elle qui m'a fait le transfert. Et du coup, je me sens quand même très reconnaissante parce que je pense qu'elle a bien fait son travail. Je vais dire ce qui est, quand même. Donc on ne va pas cracher dans la soupe.

  • Speaker #1

    Elle sait faire un transfert. Pardon, monsieur. Oui, certes. Ok, dac et donc tu l'a annoncé à tes proches tu avais fait la danse à tes proches à quel moment quand tu es quand tu as commencé là ce parcours où le rendez vous s'enchaînait et tu dis on va voir on va naviguer puis on va voir où ça me mène ou à un moment donné du rd on l'a vraiment je vous explique que je suis dans un parcours j'ai envie d'avoir un enfant ou moment où tu étais enceinte Comment ça s'est déroulé pour toi ?

  • Speaker #0

    Alors en fait, je ferais une distinction dans les proches entre mon entourage amical et mon entourage familial. Mon entourage amical, les amis les plus proches, ont toujours été plus ou moins informés. En fait, à chaque fois que j'ai fait une ponction, c'est même eux des fois qui sont venus me chercher à la clinique. Il y en avait pas mal qui étaient mobilisés, qui prenaient des nouvelles, même pendant la stimulation et tout. Et beaucoup d'entre eux étaient au courant quand j'ai fait la première FIV aussi. Donc voilà, je leur avais juste dit, en gros, n'hésitez pas, si vous avez envie de prendre des nouvelles et de me demander si ça va ou même si ça a marché, vous pouvez le faire. Mais je ne vous promets pas que je vous répondrai, parce que potentiellement, peut-être que je trouverais ça un peu bizarre. Et puis surtout, si c'est un échec, peut-être que je n'aurais pas forcément envie non plus d'informer par WhatsApp. Mais donc voilà, en fait, ils étaient vraiment informés à chacune des étapes. Et pour ma famille, ça s'est joué un peu différemment, puisque j'ai juste dit, je crois, principalement pour la première ponction, j'ai dit que j'avais fait une ponction. Mais parce qu'avant ça, ils ne savaient pas que j'étais dans un parcours de PMA. Moi, j'ai toujours été assez secrète via vie de ma famille. Ils ne connaissent pas beaucoup de choses de ma vie en général, et de ma vie intime encore moins. Et après, je pense que ma mère a dû savoir que j'avais fait trois ponctions, mais à aucun moment je leur ai dit que j'allais faire une five. Parce qu'en gros, je voulais, j'avais pas envie en fait de devoir expliquer, me juger. J'avais peur que ça suscite des inquiétudes, notamment sur le fait de mettre à penser à... Et cet enfant, mais comment tu vas ? Enfin voilà, peut-être que ça aurait pas été le cas. En tout cas,

  • Speaker #1

    tu n'avais pas envie de te confronter à...

  • Speaker #0

    Non, je n'avais pas envie de prendre le risque parce que comme on a des rapports qui ne sont pas toujours pacifiés, je connais aussi mes propres mécanismes de défense et je sais que je peux être très abrupte. J'ai peur de ne pas être très sympa et de ne pas répondre très aimablement. Et finalement, j'ai fait une complication quand j'ai eu le transfert, quand je suis tombée enceinte quelques jours après le transfert. Du coup, il y a eu une réactivation de la stimulation, ce qui fait que j'ai fait une hyperstimulation pour le tard. Je me suis retrouvée allée aux urgences de l'hôpital de la ville de ma mère. Je leur ai demandé, s'il vous plaît, ne me faites pas le dosage bêta-HCG. En parallèle, j'avais mon médecin de PMA au téléphone qui me dit, normalement, c'est certainement que ça va marcher si vous avez une hyperstimulation. Et bon, bref, au final, j'ai réussi. Je ne voulais pas que ma mère vienne parce que je ne voulais pas qu'elle soit là pendant que j'étais aux urgences et tout. Donc, je lui ai juste demandé de m'appeler quand je suis sortie, de venir me chercher quand il y a des urgences. Et ma mère, en fait, est infirmière de formation également.

  • Speaker #1

    Et elle me dit,

  • Speaker #0

    mais je ne comprends pas pourquoi tu as cette hyperstimulation maintenant. C'est bizarre, non ? Et là, je me suis dit, je vais mentir. Du coup, en fait, elle l'a su tout de suite. Et mon père, il l'a su quelques jours plus tard, mais je n'ai pas... On va dire qu'en fait, la compréhension était assez implicite. Ça a été très compliqué pour moi de faire des annonces, et même à d'autres amis plus éloignés. L'annonce de « je suis enceinte » , vraiment, c'est pas mon point fort. Je ne sais pas du tout en capacité de ménager un effet de surprise un peu « waouh » , de faire un truc un peu créatif et tout. En fait, je me sentais gênée à chaque fois d'annoncer que j'étais enceinte. Je ne sais pas pourquoi. Parce que je pense qu'il y a un truc où du coup, et Ouais, il y a un truc où tu sais que le regard, il va changer sur toi. Et puis, en fait, c'est être au centre aussi de l'attention. Et ça, c'est quelque chose d'assez compliqué pour moi. Donc, voilà.

  • Speaker #1

    C'est là que ça se situe, en fait. C'est que l'attention soit portée sur toi et qu'on te pose des questions auxquelles tu n'as peut-être pas envie de répondre. Oui,

  • Speaker #0

    oui. Parce que j'avoue, moi, je suis enceinte, mais laissez-moi tranquille. Oui, c'est bon. On va se faire comme avant.

  • Speaker #1

    D'accord, OK.

  • Speaker #0

    Voilà, ça s'est fait au compte-gouttes. c'est... Ouais, et bon... on va dire un peu sur le tas et maintenant comment tu vis ta grossesse ? et bien écoute ça va ça se passe bien j'ai eu un premier trimestre assez fatigant mais bon je pense que c'est rien d'exceptionnel a priori ça arrive à beaucoup de femmes,

  • Speaker #1

    pas toutes oui pas toutes

  • Speaker #0

    J'ai eu pas mal de nausées. Et puis, en plus, c'est vrai qu'avec le parcours PMA, beaucoup d'entre nous, on est amenés à s'administrer des doses de cheval de progestérone. Ce qui a été mon cas. J'étais à 600 mg par jour. Donc, en fait, ça m'a assommée complètement.

  • Speaker #1

    Les effets secondaires ne sont pas anodins.

  • Speaker #0

    Oui, vraiment, cette sensation de lourdeur, de fatigue. J'étais fatiguée tout le temps. et hyper ralentie et en même temps je dormais pas la nuit j'avais pas mal de nausées j'ai très peu vomi mais j'avais pas mal de nausées donc là aussi je savais pas trop donc j'avais tendance à manger tout le temps pour pas avoir de nausées mais du coup je me sentais tout le temps lourde et que je n'arrivais pas à digérer. Quand j'ai arrêté la progestérone et que je suis rentrée dans le deuxième trimestre, là, tout est devenu, on va dire, plus facile. Déjà, beaucoup plus d'énergie, l'impression de retrouver mes capacités cognitives, parce que j'avais même l'impression que je n'avais plus à réfléchir avec la progestérone, tellement que je t'ai ralentie. Et globalement, ça va. J'ai pas mal de douleurs. Je pense que c'est en lien avec l'endométriose. Et j'ai des petits soucis d'utérus contractiles aussi. Donc, voilà, j'ai beaucoup de contractions et tout. mais Apparemment, je suis un peu trop exigeante avec mon corps. Enfin voilà, on va dire que là, je suis un peu dans cette phase où je me dis « Allez, on en profite pendant qu'on peut encore faire tout ce qu'on veut quand on veut ! » Et je pense que j'ai un peu trop forcé. Donc voilà, Laure m'a conseillé de ralentir. Ça, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu m'élevais aussi un peu.

  • Speaker #0

    Mais non, mais là, je suis dans la phase qui est super agréable. Et puis après, la partie que j'ai préférée jusqu'à présent, c'est le moment où j'ai commencé à sentir bouger le bébé à l'intérieur. Ça, c'est magique. Vraiment, je sens le lien qui se construit.

  • Speaker #1

    À quel moment tu l'as ressenti ?

  • Speaker #0

    Je l'ai ressenti assez tôt. C'était il y a un mois ou un peu plus d'un mois. Non, il y a un mois à peu près, oui. La première fois que je l'ai senti.

  • Speaker #1

    Ça, c'est des drôles de sensations de sentir ces mouvements où c'est pas soi et ça bouge dans le corps. C'est assez incroyable.

  • Speaker #0

    Oui, mais alors moi, je n'ai pas trouvé ça bizarre. J'en parlais avec des amis. Ils disaient, ouais, t'as pas l'impression d'avoir un alien dans le ventre. Des amis qui ont été enceintes, encore enceintes. Moi, je ne sais pas. Non, moi, ça m'a semblé très naturel de le sentir bouger. Je ne sais pas. Je trouve ça drôle, en fait. Même, ça m'amuse un peu. Pour l'instant. Pour l'instant, parce que... Voilà. et si vous...

  • Speaker #1

    tu veux connaître le sexe ?

  • Speaker #0

    non non non non j'aime beaucoup les surprises dans la vie comme je te disais il y a une grosse part d'incertitude dans ma vie et c'est quelque chose avec lequel je peux quand même bien dealer en général Ça, c'est une première raison, on va dire, de pouvoir découvrir à l'instant T. Et puis moi, tous mes petits frères, on ne savait pas à chaque fois si elle allait être un petit garçon ou une petite fille. Je trouve ça assez chouette de revenir un peu à ces méthodes d'anciens. Je ne suis pas obligée de tout savoir parce que je n'ai pas besoin de tout contrôler. Et l'autre raison, là aussi, ça rejoint ce que je disais sur mon éducation féministe, c'est qu'on a tout le temps pour les projections de genre. Donc, laissant ce bébé juste être un bébé pour l'instant.

  • Speaker #1

    Être ce qu'il est.

  • Speaker #0

    Voilà. Donc, je pense comme un bébé. Après, j'ai des rêves qui, possiblement, m'ont indiqué le sexe, mais on verra.

  • Speaker #1

    Il y a des rêves qui sont là. Il y a des prénoms qui arrivent aussi.

  • Speaker #0

    J'ai eu un prénom. En tout cas, j'ai eu confirmation du prénom auquel je pensais.

  • Speaker #1

    Aussi. Des fois, on fait des projections même inconscientes. Et je me souviens, pour ma part... pour l'apartheid, ne pas avoir voulu connaître le sexe non plus. Mais tous les professionnels de santé étaient un peu choqués et surpris. Ah bon ? Vous ne voulez pas savoir ?

  • Speaker #0

    Non,

  • Speaker #1

    je ne veux pas savoir en fait. Je veux la surprise. Ça les perturbait mais grandement puisque aucune femme ne demandait à ne pas savoir.

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui, ça c'est quand même plus rare.

  • Speaker #1

    Et jusqu'à un jour où mon gynéco a laissé une mention sur une échographie. On s'est dit, si c'est féminin, masculin, on disait, oh non ! Et c'est là que j'ai essayé, je ne voulais pas savoir. Et finalement, j'étais contente de le savoir, puisqu'en fait, j'avais plus projeté une fille qu'un garçon. Ça m'a permis de faire le deuil de la fille, et puis de projeter une petite garçon. Quelque part, finalement, je me disais, je veux la surprise, mais mon cerveau avait projeté inconsciemment une petite fille. Mais c'était assez drôle. Ah bon, vous ne voulez pas savoir ? Ben non !

  • Speaker #0

    on a le droit de défaire les codes j'imagine aussi que ça dépend des professionnels qu'on consulte on en rencontre tellement n'hésite pas à bien le répéter en chaque échographie c'est ce que je fais à chaque fois mais c'est vrai que j'ai les professionnels que j'ai choisis je fais mon suivi chez mon médecin traitant qui a un cabinet qui est assez connu pour être assez engagées et elles ont une approche assez féministe. Donc, elle était une médecin qui a travaillé pendant des années et des années au planning. Donc, si tu veux, ça ne choque pas du tout. Et les échos, je les fais chez l'amie d'une amie sage-femme et elle est super au niveau de la posture par la traite de suite. Donc, elle, c'est plus banal que de ne pas vouloir savoir le sexe.

  • Speaker #1

    Ok, ça marche. Et comment tu envisages maintenant ? maintenant, c'est quelques mois qui restent de grossesse, et puis l'arrivée de bébés, les années qui vont arriver. Parce que finalement, tu n'avais jamais vraiment projeté tout ça.

  • Speaker #0

    Jamais. Là, quand même, j'ai commencé à m'y projeter. Mais même encore aujourd'hui, je n'ai pas besoin de me projeter sur les 3-4 ans de l'enfant. Mais parce que je ne fonctionne pas comme ça, même pour moi. Puis la vie, elle m'a bien montré que je ne sais jamais quel métier je vais faire, dans quel pays je vais être. Évidemment que je me sédentarise avec le temps et surtout avec l'arrivée du bébé. Pour l'instant, moi, je ne vois pas plus loin que les premiers mois de vie du bébé, si tu veux. Je n'ai pas besoin de me projeter au-delà. Parce que je sais que je vais m'adapter, comme j'ai toujours fait.

  • Speaker #1

    Tu as cette foi et cette confiance qui est bien ancrée.

  • Speaker #0

    Moi, je suis très, très adaptable. Et puis, j'ai eu une vie où je serais capable de m'adapter à d'autres pays, d'autres langues, d'autres façons de vivre. Comme je te dis, des nouveaux métiers, des nouveaux secteurs d'activité. ça le fait quoi. Je me débrouille, c'est souvent au prix d'une grosse dose de stress, mais ça passe toujours.

  • Speaker #1

    Tu l'apprends avec, ça fait partie du lot.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et donc comment je me projette sur la fin de la grossesse ? Là, oui, je sais que je dois commencer à ralentir un peu mon rythme, de faire de la place de plus en plus au bébé. y compris dans mon petit intérieur, tu vois, commencer à récupérer toutes les choses qu'on a proposé de me donner, de me préparer. Mais sinon, essayer de continuer à profiter aussi de mes derniers moments, on va dire, un peu de solitude, et où c'est encore possible de me reposer un peu à volonté, on va dire, en tout cas de façon plus libre, moins contrainte. J'ai prévu de faire encore un petit voyage. Je vais faire des week-ends pour aller voir des copines et tout ça. Et après, les premiers mois de vie du bébé, c'est vrai que ça va être pendant l'été. Donc, ça, c'est un truc sur lequel...

  • Speaker #1

    Le terme est prévu quand, oui ?

  • Speaker #0

    Le terme est prévu le 7 août. OK. Donc, on va voir. C'est vrai que je me dis, j'ai des petites craintes par rapport au fait que c'est un peu la période morte, tu sais, où tout le monde part en vacances à Toulouse. C'est quand même une ville qui est préoccupée pour être caniculaire. Il fait bien 40 degrés en été. Donc, ouais, je me dis, on va être obligé de s'enfermer avec le bébé, avec le ventilo. Il va être tout desséché comme un petit pruneau. J'ai un peu des craintes par rapport à ça, tu vois, quand je suis dans les plantes. c'est surtout à ça que je pense et à ce que je pourrais mettre en place pour éviter qu'on se sente trop isolée et qu'on ait quand même du soutien malgré le fait que c'est pas la période où tout le monde est là j'essaie de me préparer à ça aussi et de défaire mes craintes de me dire que ça va aller quand même de faire confiance préparer des petits outils et de préparer un entourage aussi tu vois j'ai prévu de oui avec plein d'amis pour voir un peu qui est là est ce que vous êtes d'accord pour prendre des semaines de garde où je peux vous contacter où vous savez que vous restez à toulouse enfin voilà ça

  • Speaker #1

    va être manière à pas être complètement seul et isolé ça c'est quelque chose de très important pour moi en fait c'est ça de pouvoir répondre à tes doutes ne pas laisser les peurs et les doutes envahir mais de venir y répondre et trouver des solutions

  • Speaker #0

    Oui, par anticipation. Oui, du coup, souvent, ça passe par l'organisation. Ça, c'est un truc... Du coup, pour le coup, tu as l'expérience, toi. Mais j'ai entendu de la part de pas mal de parents de mon entourage, et je l'ai lu aussi, qu'il y a beaucoup de choses qu'on peut désamorcer avec une bonne capacité d'organisation, en fait, quand on est parent, quoi. Après, trop d'organisation, je pense qu'on peut tomber dans un... Pas trop de fun,

  • Speaker #1

    parce qu'il y a plein de choses qu'on ne peut pas... envisager, il y a des surprises aussi il y a des bonnes surprises et puis il y a des choses qui se passent et puis on s'adapte et puis on fait avec donc voilà,

  • Speaker #0

    voilà comment je me projette et pour la fin, du coup je vais aller un peu à l'encontre de ce que j'ai dit avant j'imagine quand même rester à Toulouse pour les premières années de vie de l'enfant et du bébé à la fois moi pour pouvoir compter sur mon entourage amical parce que du coup ma famille n'est pas là donc ce sera mon entourage principalement aussi parce que là ça fait Depuis 5 ans que je suis à Toulouse, je connais un peu... Je sais où trouver quoi, on va dire. Et après, s'il devait y avoir une mobilité, ce serait plus tard. Je ne sais même pas pourquoi. Parce que moi, j'imagine toujours que je vais aller vivre encore dans une nouvelle ville. Pour l'instant, on va rester par ici. Et voilà, on va découvrir le quotidien à deux.

  • Speaker #1

    Ok. Si tu avais... Deux dernières questions. Qu'est-ce qui fait que tu as accepté de témoigner aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai trouvé ton post sur le fameux groupe Maman Solo. Merci pour son existence. Et je me suis dit... Je ne sais pas, en fait, pour moi, ça faisait sens de participer pendant ma grossesse. En fait, je pense peut-être pour venir sceller quelque chose. Je ne sais pas, ce n'est pas facile à... à expliquer parce que je pense que j'ai encore pas tout élucidé à l'intérieur de moi. Mais il y avait... Bon, à la fois, je pense que je me suis dit, c'est intéressant de venir témoigner. Il y a un truc de l'ordre de la transmission, en fait. Voilà, c'est ça. On va dire... Mais il y a deux types de transmission. La transmission pour le bébé, je me dis, bon, voilà, ce témoignage-là, c'est aussi quelque chose qui sera en quelque sorte une archive aussi pour mon enfant quand il sera en capacité de... de le regarder, de l'écouter, de le comprendre, peut-être que ça pourra lui apporter certaines réponses. En plus du petit carnet que j'ai prévu de lui faire et tout ça. Et l'autre chose, c'est aussi voyant moi-même à quel point ça a été aidant d'avoir des témoignages de personnes qui avaient fait le parcours. Et moi, la façon dont je fonctionne, j'ai beaucoup besoin de modèles identificatoires, on va dire en général. C'est comme ça que je fonctionne dans la vie. Moi, je n'ai pas des projets, mais par contre, il y a des personnes auxquelles je peux m'identifier. Et ça, je me dis, ah ouais, j'aimerais bien pouvoir faire ça ou j'aimerais bien... Et du coup, je pense que j'en ai un peu manqué parfois sur la question de la PMA. Dans Maman Solo, j'ai pu trouver ça dans une certaine mesure, même si c'est à travers un écran et tout ça. Mais il y a aussi plein de témoignages qui étaient hyper éclairants pour moi. mais dans lesquelles je ne me retrouvais pas non plus complètement. Parce que tu vois, par exemple, toutes les femmes qui te disent qu'elles ont toujours eu un désir de maternité dévorant, que ça a toujours été hyper clair et tout, ce n'était pas tout à fait mon cas non plus. Je n'ai pas forcément lu énormément des témoignages de femmes qui se revendiquaient du féminisme et tout ça. Donc, je me dis, même si je suis dans une niche, s'il y a des personnes qui peuvent se retrouver un peu dans mon parcours, et ça peut répondre à certaines de leurs questions, ou en tout cas, montrer aussi qu'en fait, oui, comment dire, tout n'est pas toujours hyper écrit, structuré, parfait.

  • Speaker #1

    Et comment nous l'avons dû... On fait la boucle avec ce qu'on disait au tout départ.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Exactement. En disant que j'étais un peu arrivée là en me laissant porter, c'est tout aussi légitime en fait, je veux dire.

  • Speaker #1

    Complètement. Et en fait, c'est l'étanchement. Et l'étanchement, il est tracé. Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Et du coup, je me dis, je pense que peut-être que ça m'aurait fait du bien ou peut-être que certaines personnes me l'ont dit à certains moments et que ça m'a encouragée aussi à continuer et à aller un peu plus loin. Et c'est aussi ça que j'ai envie de transmettre, en fait.

  • Speaker #1

    Merci. Oui, c'est tout à fait ça. Ellen, tu avais un conseil à donner à ces futures mamans ou mamans qui écoutent ?

  • Speaker #0

    Euh... Et bien moi c'est faites-vous accompagner, accompagner par des amis, par votre famille. Moi j'ai des regrets par rapport à des consultations que j'ai pu avoir, tu vois, où je ressortais, où j'étais presque en larmes, parce que la sensation de ne pas m'être faite très bien traiter, du coup des doutes même, tu sais, sur est-ce que j'ai bien compris, est-ce que c'est moi qui suis bête et j'ai pas, enfin voilà. et en fait c'est Je pense que c'est important de ne pas vivre toutes ces étapes toutes seules, bien sûr. Il y a des personnes qui ont fait plus sens de faire ça, il n'y a aucun souci. Et c'est bien d'être en accord avec ses propres aspirations. Mais s'il y a un doute, vraiment, moi, je vous encourage à essayer de dépasser le truc. Des fois, on n'ose pas mobiliser des personnes, mais c'est tellement important. Et moi, ce que j'ai pu voir, c'est qu'à chaque fois que j'ai... Ce n'est pas évident pour moi non plus de demander de l'aide et tout ça, mais à chaque fois que je suis allée chercher des amis pour les mobiliser sur des questions et tout, en fait ils sont hyper content de partager et puis c'est aussi ça moi je pense que on est un peu le fer de lance les femmes qui faisons des PMA seules, on est un peu le fer de lance de nouveaux modèles de parentalité au niveau sociétal et voilà et pour moi, être maman seule c'est pas quelque chose que j'envisage de façon triste, austère ou... Pour moi, c'est un truc qui est hyper joyeux. Et en fait, on est des pionnières sur le modèle éducatif aussi. Et du coup, s'entourer et faire en sorte qu'il y ait d'autres référents adultes aussi. qui d'abord commencent par nous accompagner pendant le processus et qui ensuite peuvent être là dans l'entourage de l'enfant, c'est super cool. Et on revient à ce truc de communauté aussi. On parle de l'érosion du lien social et tout. En fait, oui, on a aussi, nous, la capacité d'en recréer et justement d'éviter ce repli sur la cellule familiale nucléaire qu'on observe chez beaucoup de couples. Donc voilà, nous, on a vraiment... on a euh On a un univers de possible qui s'offre à nous. Donc, voilà, faites-le pour vous, faites-le pour votre enfant, si ce modèle-là vous parle, bien sûr. Chacune est libre de ses choix, il n'y a aucun souci. Et voilà, mais en tout cas, à plusieurs, on est toujours plus fortes, quoi. C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est exactement l'idée aussi. Oui. Et qu'on n'est pas toute seule, finalement, dans ces choix-là. Et on est de plus en plus nombreuses. oui oui tout à fait de ce podcast oui c'est super que ça existe est-ce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas soulevé quelque chose que tu aurais aimé partager en plus non je pense que j'ai beaucoup parlé déjà j'ai vu pas mal de choses donc c'est

  • Speaker #0

    pas pour aujourd'hui j'espère n'avoir assommé personne parce que j'ai un débit de parole qui est assez rapide pas de soucis moi je t'ai suivi et je pense que les autres vont te suivre aussi d'accord

  • Speaker #1

    Je te remercie beaucoup pour ton témoignage.

  • Speaker #0

    C'est moi qui te remercie.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt, oui. Et bonne chance à toutes. Merci.

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