- Lucie
Salut, c'est Lucie.
- Alban
Salut, c'est Alban.
- Lucie
Trentenaire et parent de deux petites filles.
- Alban
Bienvenue dans Sous les Aurores.
- Lucie
Le premier podcast réalisé par un couple de Français en Norvège.
- Alban
Sous les Aurores, c'est le podcast haut en couleurs qui vous emmène vivre toutes les nuances de l'expatriation et de l'immigration en Norvège et bien au-delà.
- Lucie
Que vous soyez déjà expatrié, immigré, que vous rêviez de le devenir ou que vous soyez simplement curieux de découvrir d'autres façons de vivre, ce podcast est fait pour vous.
- Alban
Alors, mettez-vous à l'aise, servez-vous une bonne tasse de thé ou un verre de vin. et rejoignez-nous sous les aurores. Au menu, discussion sincère,
- Lucie
moments de rire et d'émotion,
- Alban
et surtout, beaucoup de belles découvertes.
- Lucie
Alors, bienvenue chez nous sur un nouvel épisode de Sous les aurores.
- Alban
Ce n'est pas la première fois qu'on tente de faire ce premier épisode, mais ça y est, on y est. Je pense que c'est la bonne. On a eu le temps de se faire la main avec nos courageux invités. Ils ont accepté de nous faire confiance pour toutes les conversations que nous avons eues jusque-là. Et il nous tarde une seule chose, c'est de pouvoir partager tout ça avec vous. Et d'ailleurs, dans cet épisode, vous allez apprendre à nous connaître et aussi comment est né ce projet que nous avons en commun depuis maintenant presque six mois.
- Lucie
Et d'abord, on va commencer par une petite présentation de chacun. Je vais te demander du coup comment tu t'appelles, depuis combien de temps vis-tu en Norvège, dans quel domaine travailles-tu ? et si tu peux nous partager un petit culture-choc qui t'a marqué à ton arrivée.
- Alban
Je m'appelle Alban Marchadier. Je vis en Norvège avec toi, spoiler, depuis six ans et demi maintenant. D'ailleurs, il y a aussi nos deux filles, Gisèle et Gabriella, et depuis notre Samoyed, Alba. Je travaille dans le digital, en IT, avant dans le CRM et maintenant pour les solutions qui se tournent vers la finance interne d'entreprise. Et un culture-choc, il y en a énormément, mais un qui était... plus récent, c'était les règles pour les anniversaires des enfants en Norvège. La règle, c'est d'inviter toute la classe, ou que les filles, ou que les garçons, ou personne. Et récemment, notre aîné Gisèle a commencé dans un jardin d'enfants proche de chez nous. Et un soir, après l'école, je me rends compte que plein d'enfants ont eu une invitation, mais pas elle. Et là, j'avais le cœur brisé. Je me suis dit elle n'est pas intégrée, c'est une petite française, elle n'a que 3 ans, elle n'ose pas encore parler norvégien, même si elle le comprend. Et j'avais vraiment eu cette peur du... du rejet, on va dire. Mais depuis, on a appris qu'en demandant notamment à la maîtresse qui est autour de nous,
- Lucie
ils n'invitent que l'année de naissance.
- Alban
Voilà.
- Lucie
Non, mais c'est vrai que ça, ça nous a retourné.
- Alban
Oui, oui, non, j'en menais vraiment pas là.
- Lucie
Parce que surtout, on sait qu'en Norvège, l'égalité, c'est un principe. Même si les gens n'avaient pas voulu inviter Gisèle, je pense qu'ils l'auraient fait de toute manière par souci de respect des règles.
- Alban
Complètement. Ça, c'est vraiment un des traits de la culture norvégienne. Mais non, disons pas plus pour l'instant. Ça va arriver. Maintenant, je me tourne vers toi. Comment tu t'appelles ? Depuis combien de temps vis-tu en Norvège ? Dans quel domaine travailles-tu ? Et est-ce que toi aussi, tu as un culture-choc à nous partager ?
- Lucie
Je m'appelle Lucie Martelet, ça fait donc six ans et demi aussi que je vis en Norvège. Je travaille en supply chain dans une entreprise norvégienne. Et un culture-choc, alors toi, t'en as pris un récent. Moi, je vais prendre le premier, du premier jour quand on est arrivé, parce qu'on est arrivé au mois d'août 2018. Et en fait, il faisait 30 degrés. Et c'est vrai que souvent, quand on parle de la Norvège, les gens nous parlent directement du froid. Mais on oublie cette partie-là de l'année qui n'est pas négligeable, surtout pour notre stabilité mentale. Et voilà.
- Alban
Pour ceux qui nous suivent aussi en vidéo sur YouTube, il y a notre mascotte qui nous a rejoint, Alba, notre toutoune, qui est un peu notre premier enfant. On l'a eu maintenant fin 2020 et elle a eu un peu plus de 4 ans fin d'année dernière.
- Lucie
C'est la seule Norvégienne de la famille.
- Alban
C'est la seule vraie Norvégienne pour l'instant.
- Lucie
C'est un passeport norvégien. Mais du coup, il faudrait qu'on explique un peu plus pourquoi ce projet ?
- Alban
Tout a commencé il y a longtemps, maintenant, pendant le Covid. En fait, on s'est retrouvés un peu du jour au lendemain à devoir travailler de la maison, chose qu'on ne faisait pas vraiment avant. Et donc, on s'est acheté un grand bureau IKEA avec une grande planche de 2 mètres.
- Lucie
On était quand même ensemble toute la journée et on se disait, punaise, mais c'est trop bien. Mais comment on pourrait arriver à passer autant de temps ensemble ? mais en travaillant sur le même projet. Il y a eu quand même d'abord un petit projet. Ça a été notre petite entreprise de dog-sitting.
- Alban
Oui, c'est vrai.
- Lucie
On a commencé par ça parce que pendant le Covid, il y avait beaucoup de gens qui avaient besoin de gardes. Nous, on voulait un chien. Ça faisait longtemps que ça nous trottait dans l'esprit. Et du coup, on s'est lancé au départ une, deux gardes de chiens. Et au final, on a eu tellement de demandes que ça a été une petite entreprise à gérer.
- Alban
C'était l'occasion de connaître plein de races, rencontrer beaucoup de monde. Ça a été vraiment... vraiment génial. C'est que des bons souvenirs.
- Lucie
C'était quand même un Covid sympa en Norvège parce qu'on pouvait aller quand même dans la nature, rien ne nous en empêchait. Donc, on se partait avec le ou les chiens et on adorait cette période. Et on se disait, comme ça, on va découvrir la race qu'on veut. Même si moi, ça faisait très longtemps que j'avais des vues sur le Samoyed. Et voilà, ça a été notre première petite expérience de travail à deux.
- Alban
Oui, et à partir de ça, on a réfléchi. Je me rappelle un été notamment, j'en ai parlé un peu quand on a rendu visite à ma famille. Moi, j'avais... Avant ça, beaucoup aimait faire des montages vidéo avec de la musique. Donc, je connais un peu les logiciels de montage. Mais quand on a réfléchi un peu, on va dire, à juste des vidéos YouTube sur des expatriations, sur la Norvège, ça ne nous parlait pas d'être face écran et de raconter notre vie comme ça. Bon, au final, ça vous paraît un peu peut-être hypocrite de dire ça alors qu'on est en train de le faire aujourd'hui. Mais ce qui est différent, c'est que c'est vraiment l'intimité du podcast qui nous a plu, que ce soit entre nous et avec les invités. C'est un vrai plus de pouvoir vous partager notre histoire et tous les points de vue et toutes les péripéties aussi qu'ont vécu nos invités.
- Lucie
Mais du coup, comment on s'est dit on se lance sur un podcast ? Tu m'avais quand même proposé de faire des vidéos de moi, parce qu'apparemment, parfois, on se retrouve dans des situations assez comiques.
- Alban
Alors oui.
- Lucie
Et donc, tu voulais te faire des vues en te moquant de moi.
- Alban
Et oui, parfois, tu me sors des perles et je me dis mais là... Si j'arrivais à enregistrer ça et mettre ça sur les réseaux, on serait certainement richissime. Désolée,
- Lucie
on a pris une autre voie. Pour moi, ça a été vraiment l'été dernier, été 2024. On a vu pas mal d'amis, on a été à des mariages. Et à chaque fois qu'on dit qu'on vient de Norvège, qu'on vient en Norvège, ça suscite beaucoup d'intérêt. Pas forcément de venir s'installer, mais...
- Alban
Curiosité.
- Lucie
Curiosité, oui, de ce modèle dont on... parle ? Est-ce que c'est vrai ? Est-ce que c'est pas vrai ?
- Alban
Et puis en plus avec nos jeunes enfants.
- Lucie
Donc c'est vraiment dommage qu'on fasse pas quelque chose parce que les gens ont l'air d'être intéressés. Et moi, ça fait longtemps que j'écoute des podcasts. Ouais,
- Alban
c'est ça aussi qui a été le déclic. On a partagé, on va dire, un peu cette culture du podcast, mais c'était toi aussi qui l'a initié. Moi, j'étais toujours en deuxième paire de Airpods dans l'avion.
- Lucie
Ah ouais, le pire, c'est quand il oublie ses Airpods et qu'il me demande de partager une paire d'Airpods. Je suis là, non mais, il est fou.
- Alban
Je pense qu'elle préfère qu'elle me donne un rein plutôt que me donner un AirPod.
- Lucie
Dans l'avion, il y a trop de bruit. Donc, si j'enlève un AirPod, le son, ça ne va pas. Bref.
- Alban
Voilà. Ça, je pourrais peut-être le filmer un jour.
- Lucie
Donc, moi,
- Alban
je consomme beaucoup de podcasts.
- Lucie
Tout le temps, sur mes trajets, mes balades avec le chien.
- Alban
Les nuits, malheureusement, quand tu ne dors pas.
- Lucie
Quand je ne dors pas.
- Alban
Et c'est vrai que dans ceux qui m'ont plu, alors il y a beaucoup ceux de crime. mais ce n'est pas le sujet du podcast aujourd'hui, en tout cas pas encore, qui sait, mais on n'est pas ici pour parler de crime, mais d'histoire de vie. Et un qui m'avait beaucoup marqué, et ça remonte maintenant même à notre vie en Argentine, à Buenos Aires, c'était Transfert, où les gens vont livrer une anecdote de leur vie, mais vont vraiment aller dans le détail en général. L'intérêt de ce podcast, c'est de livrer notre histoire aussi, dans différentes facettes, en tant que parents, en tant que couple, en tant que professionnels, dans la vie en Norvège. et aussi celle de nos invités qui souvent, on va aborder avec eux leur parcours, peut-être leur couple biculturel, leur recherche de travail, l'école, les choix d'éducation pour les enfants. On essaie de couvrir l'histoire de l'arrivée, le quotidien et faire des zooms sur des sujets particuliers.
- Lucie
Ce n'était pas prévu qu'on ait autant d'invités. Non. On voulait parler vraiment de notre expérience, mais on s'est très vite rendu compte que c'est une expérience en Norvège et que c'est notre réalité, mais il y a plein d'autres réalités.
- Alban
Et puis ce qui est incroyable, c'est que... forcément, on a commencé avec notre cercle direct, donc des gens que l'on connaît, qui sont au moins des collègues, voire des amis. Et à chaque fois, on sortait de ces conversations en se disant mais c'est incroyable ce qu'on a appris ! Et ça nous rendait euphoriques. Après un enregistrement, en général, on a notre dopamine qui est super haute. Ça fait six ans et demi qu'on est là, donc on n'est plus dans la honeymoon phase, dans la phase de lune de miel de la Norvège. Il y a des choses qu'on adore, des choses qui nous frustrent, des choses qui sont plus difficiles à vivre. Et notre mission, si il y en a une, c'est de vous partager tout ça.
- Lucie
Puis on a eu toute une phase où on était sans enfants. Et ensuite, une phase avec enfants, c'est quand même pas la même vie. Et donc, on se confond à d'autres réalités.
- Alban
Complètement. On l'a vite abordé avec certains invités, mais on est peut-être passé du couple d'expatriés au maintenant couple d'immigrés.
- Lucie
Oui.
- Alban
Donc, le fait que vraiment on s'installe ici dans la durée change aussi la dynamique. Et je pense que c'est très important de partager ça. Et d'ailleurs, je reviens juste sur la météo. On est arrivé, il faisait 30 degrés, super beau, on allait sur les îles, on s'éclatait. Au moment où on enregistre à nouveau ce premier épisode, il y a 60 centimètres de neige qui sont tombés en deux jours. Et là, ça continue. Ce matin, j'ai galéré. comme jamais pour accompagner Gisèle, notre fille aînée, au jardin d'enfants. Elle ne voulait pas forcément la luge. J'ai dû porter un peu, la convaincre de marcher. Voilà,
- Lucie
j'étais dans le mur de la réalité. Il y avait une grotte de neige. Mais oui,
- Alban
elle tombait la pauvre. Alors, ce n'est pas tout le temps comme ça. À Oslo ou même en Norvège. Là,
- Lucie
c'est une petite tempête de neige.
- Alban
C'est une petite tempête de neige. Tout n'a pas encore été dégagé. Et puis, on vit dans une partie en hauteur d'Oslo. Donc, la neige tombe pour de vrai. Ce n'est pas comme dans le centre. Mais d'ailleurs... On parle de sous les aurores, on est chez nous dans notre salon. Pourquoi avoir choisi ce nom-là ?
- Lucie
On enregistre ce podcast depuis notre maison. On a vu pas mal de fois des aurores boréales.
- Alban
Je suis un énorme fan d'aurores boréales. C'est quelque chose qui m'a toujours attiré. J'avais eu la chance d'en voir avant. Et depuis qu'on est sur Oslo, parfois je recevais des alertes, des applications. Mais c'était toujours, il fallait s'excentrer, j'avais pas le temps, il n'y avait pas la bonne météo. Et au bout de quelques semaines après avoir emménagé ici... On a vu notre première aurore se dessiner. Alors moi, c'était merveilleux. C'était un rêve de gamin qui se réalise. Et depuis, on a dû en voir, je pense, une bonne dizaine de fois. Pas tout le temps super forte, mais ça reste incroyable.
- Lucie
Et pour la petite anecdote, quand on a enregistré le trailer, on était en train de commencer et là, on a entendu la petite alarme de l'application. Et on s'est dit, c'est vraiment man to be.
- Alban
Donc, Oslo, certes, n'est pas... L'endroit privilégié pour les aurores boréales, mais c'est complètement possible, surtout quand on a tendance à sortir un petit peu du centre et à venir plus sur les hauteurs. Je pense que là, on a déjà bien couvert comment on est arrivé sur le podcast. Et l'idée, c'est qu'on va se poser des questions, un peu comme on le ferait avec nos invités. Et on va commencer par...
- Lucie
D'où tu viens et quel a été ton parcours jusqu'à rencontrer l'amour de ta vie ?
- Alban
Aujourd'hui j'ai 32 ans, bientôt 33. Je suis originaire du sud-est de la France, d'une petite ville qui s'appelle Miramas. En général j'ai tendance à situer, pour ceux qui ne connaissent pas forcément, entre Aix-en-Provence et Marseille. Rien ne me prédestinait à la base à vivre à l'étranger parce que j'ai toujours vécu dans ma ville jusqu'au lycée. J'ai fait un lycée international parce que j'adorais l'anglais à Luynes, à côté d'Aix-en-Provence. Et c'est là que s'est confirmée ma volonté, mon intérêt pour les langues et l'ouverture à l'international, et côtoyer aussi des étrangers. À l'issue de ce lycée, j'ai fait un DUT en alternance. Je voulais pouvoir bosser, gagner ma vie et connaître vraiment la réalité du travail, dans mon cas en tout cas en grande entreprise déjà. Donc j'ai fait ces deux années, puis j'ai fait un échange Erasmus en Finlande. Et j'avais en fait déjà aussi depuis quelques années un intérêt pour les pays nordiques. Et c'est devenu la Finlande parce qu'il y avait un partenariat entre mon université et celle où je suis allé, à Juvascula, en Finlande centrale. J'ai adoré. Je voulais voir les aurores, je voulais voir les journées courtes, le froid. Ça a été vraiment une révélation pour moi. Au bout d'un an d'échange scolaire, je me suis quand même dit, ce n'est qu'un au revoir ma sœur. J'avais tellement été convaincu, je me suis dit, bon... Je reviendrai. Oui, et puis j'avais noué aussi des liens forts. Je me suis dit, forcément, je reviendrai. J'ai ensuite terminé mes études dans le sud de la France à nouveau, à l'IAE d'Aix-en-Provence, toujours avec de l'alternance, et cette fois-ci dans un cursus aussi complètement international et en anglais. Dans le cadre de ce Master 1 et Master 2, j'ai vécu aussi sur Montpellier, sur Brest, en deuxième année, assez inattendu, mais j'ai vraiment adoré. Je vous embrasse les Bretons. Et à l'issue de ça, je voulais le Graal, le fameux VIE, Volontariat International en Entreprise. que j'ai fini par avoir pour une grosse boîte française.
- Lucie
Ne nous dis pas où. Ah,
- Alban
ça sera la suite.
- Lucie
Ça sera la suite.
- Alban
T'as bien raison. Mais du coup, je pense que là, j'ai à peu près couvert ma présentation.
- Lucie
Ton parcours et comment l'étranger est venu à toi.
- Alban
T'as été né dans mon ADN. Est-ce que tu peux nous faire aussi ta petite présentation ?
- Lucie
Ouais, donc moi, j'ai grandi à Paris.
- Alban
T'as quel âge ? Dis-le à tout le monde.
- Lucie
Ok, je suis une cougar. J'ai 34 ans. J'ai grandi à Paris dans le 17e. Voilà, une enfance tranquille, avec quelques voyages par-ci, par-là. Mais c'est surtout au lycée, mes parents se sont expatriés en Chine. Du coup, j'ai fait tout mon lycée seul à Paris. Je ne pouvais pas les suivre parce qu'ils allaient dans un petit endroit en Chine et que du coup, le lycée français, c'était Hong Kong. Mais du coup, je n'aurais pas été avec eux. Je suis restée en France, mais je voyais déjà que la vie d'expatrié, c'était pas... pas mal. Du coup, ils ont fait plein de voyages en Asie. J'ai vu déjà ce que ça pouvait donner, une vie d'expatrié. Ensuite, j'ai fait une prépa et je suis rentrée en école de commerce à Marseille. Voilà. De là, j'ai fait un stage de césure en Angleterre. Petit trou paumé pour améliorer mon anglais. Donc, ça a été ma première vraie expérience.
- Alban
Améliorer son anglais et surtout...
- Lucie
L'accent.
- Alban
L'accent, mais surtout aussi connaître les locaux.
- Lucie
Connaître les locaux, oui.
- Alban
C'est-à-dire qu'il y aurait peut-être un ex dans l'histoire. Je ne vous dis rien.
- Lucie
C'est vrai, c'est vrai. Mais bon, j'ai testé le british.
- Alban
Elle a tout donné pour la langue.
- Lucie
Je voulais être bilingue. Bon, ça a aidé quand même. on peut lui dire merci pour ça quand je vois le résultat aujourd'hui il aurait peut-être pu assister et puis merci aussi pour le fait que ça n'ait pas marché parce que du coup sinon je ne t'aurais pas rencontré j'avais comme toi ce désir de l'étranger maintenant que j'avais amélioré mon anglais je voulais améliorer mon espagnol pour une heure elle ne s'est pas fait un colombien au vénézuélien je vous le dis non j'ai postulé pour ma dernière année pour un double diplôme au Chili et voilà mon espagnol s'est amélioré aussi sans aide particulière et de cette année-là, j'ai quand même aussi beaucoup voyagé en Amérique latine. J'ai adoré. J'ai adoré et je me suis dit je reviendrai aussi.
- Alban
L'Amérique latine, eso tra cosa.
- Lucie
Eso tra cosa.
- Alban
On va vous en parler, mais ça nous manque.
- Lucie
Ouais, ouais. Au final, je suis partie pour mon stage de fin d'études à Dubaï, donc pendant six mois. Et ensuite, j'ai eu mon premier job à Londres, où là, je couvrais un congé mat. Donc, c'était un an. Au bout de ces un an, je me suis demandé ce que j'allais faire. Et en fait, en étant à Londres pendant un an, j'ai trouvé que j'étais trop près de la France. Il y avait trop de...
- Alban
Tu disais que c'était une extension de Paris.
- Lucie
Ouais, il y a beaucoup de Français et tout. Donc, j'ai eu des envies de repartir loin. Et du coup, j'ai postulé à des VIE.
- Alban
Nous nous sommes donc rencontrés dans la QV 2016 des VIE. Et en fait, il y avait peu d'arrivées chaque mois. Et donc, on s'est noués via un petit groupe d'amis. On était cinq. Mais ne soyez pas impatients.
- Lucie
Ah d'accord, pardon. Je croyais que tu oubliais juste de préciser le pays.
- Alban
C'était dans la Creuse. Non, je plaisante. C'était au Panama. Donc là, c'est clair qu'on avait trouvé carrément exotique. Je pense que chacun en avait pour objectif que le VIE se fasse hors d'Europe pour avoir notamment les démarches administratives facilitées. Et on peut dire qu'on n'a pas été déçus. Ouais. Donc, on s'est rencontrés dans ce petit groupe.
- Lucie
On ne travaillait pas pour les mêmes entreprises, mais comme on est arrivés au même moment, ça fait qu'on s'est très vite liés d'amitié et on a voulu découvrir un peu le Panama. On est partis en week-end avec tout ce petit groupe assez rapidement. Puis, on ne connaissait personne sur place. Donc, on se faisait des dîners. On a commencé à connaître un peu la communauté française. Mais c'est vrai que ceux qui sont là depuis un petit moment, ils n'ont pas les mêmes aspirations. Ils ont déjà fait 50 000 week-ends sur les îles San Blas.
- Alban
On avait cette soif de découvrir. Chaque week-end était incroyable. D'ailleurs, je me rappelle revenir le lundi au boulot et ne pas comprendre ce qui m'arrivait. Alors, tu as vu les baleines ce week-end ? Alors, tu es allé sur les îles paradisiaques et là, tu te retrouvais dans des réunions où j'avais peut-être encore un espagnol pas vraiment impeccable. Il n'est toujours pas impeccable aujourd'hui, mais on le parle couramment. Et au début, ce n'était pas le cas. Et des réunions où tu avais tous les accents de la zone. Amérique centrale et sud, il fallait se débrouiller. Donc ça a été une sacrée entrée en matière. C'était un cadre irréaliste, et les week-ends l'étaient encore plus.
- Lucie
Non, ça a été vraiment une super expérience. Moi, du point de vue travail, c'était très enrichissant. Après, du point de vue personnel, on était un peu dans une autre dimension. Parce qu'on vivait dans des... Building super moderne, le piscine sur le toit.
- Alban
Moi, ce que j'aime bien dire, c'est que l'année d'avant, je terminais mes études et donc je vous ai dit, c'était un peu entre Aix, Brest, tout ça. Et quand j'étais sur Aix, notamment, j'avais une chambre étudiante de 9 mètres carrés. J'arrive au Panama en colocation avec Camille. On a partagé à deux plus de 200 mètres carrés. Dans un building, on avait deux gyms. de piscine, c'était n'importe quoi, c'était la démesure, mais parce que là-bas aussi, on va dire que c'est un peu plus, la norme, c'est un peu plus à l'américaine, mais voilà, c'était déconnecté et déconnectant. Du coup, combien de temps on est resté à Panama City ?
- Lucie
Alors, on est resté un an, même si le VIE, c'est deux ans. En fait, au bout de quelques mois, toi, on t'a proposé de te délocaliser en Argentine pour plein de raisons, mais nous, ça faisait que quelques mois qu'on était ensemble. Et là, Alban me dit, me supplie, il me dit, mais s'il te plaît, viens avec moi.
- Alban
C'est plus évident, je suis fou amoureux depuis le premier jour.
- Lucie
D'abord, je lui dis, non, attends, je réfléchis.
- Alban
Bon, autant vous dire que ça n'a pas vraiment été cette combinaison-là, cette séquence-là, parce que j'ai annoncé ça en me disant... Bon, il y aura peut-être de la relation à distance, mais c'est quand même pas gagné.
- Lucie
C'est pas gagné parce que Panama-Argentine, pour nous petits Français, c'est l'Amérique latine, ça va. Mais en fait, c'était six ou sept heures d'avion, des billets ultra chers. Enfin non, ça n'aurait pas marché. Et moi, j'étais claire là-dessus depuis le début. Et donc, je t'ai rapidement dit, ok, je vais trouver un job en Argentine. Je te lâche pas, déso. Et là, tu ne me l'as pas dit sur le moment, mais dans ta tête. Tu t'es dit, elle est complètement marteau.
- Alban
Alors attends, parce qu'il n'y avait pas que ça. Déjà, comme tu le dis, avec nos têtes d'Européens, bouger de pays, pour nous, ça se fait parfois en moins d'une heure limite de vol. L'échelle de l'Amérique latine est extrêmement plus grande que celle de l'Europe. Donc parfois, pour changer de pays, il faut trois, quatre heures de vol au moins. Les compagnies low cost ne sont pas développées comme elles le sont en Europe. Donc ça coûte très cher et ça prend beaucoup de temps. Deuxième aspect, quand on était encore de simples amis, On avait fait une soirée un peu confidence avec notre groupe. Et je me rappelle que tu avais dit, quand tu faisais ton stage à Dubaï, tu avais encore ton copain en Angleterre, et que vous vous étiez rencontrés à mi-chemin en Ukraine, je crois.
- Lucie
Oui, c'est vrai.
- Alban
Et là, je me suis dit, alors elle, complètement tarée, complètement tarée, parce qu'en tout cas, à ce moment-là, même si j'adorais l'international, et j'avais déjà vécu dans plusieurs pays, je voyageais quand même pas mal, même pour aller voir des amis, notamment aux Pays-Bas, par exemple, autre part. traverser une partie du globe pour peut-être un week-end ou plus, je m'étais dit, oula, là quand même, c'est chaud bouillant. En tout cas, ça ne m'a pas arrêté, mais c'est pour ça que ça m'avait un peu impressionné de cette détermination à me suivre. Mais ouais, vraiment à toute épreuve.
- Lucie
Au final, j'ai quand même demandé si on pouvait déplacer mon VIE en Argentine, parce qu'ils avaient aussi des bureaux là-bas. On m'a dit que ce n'était pas possible. Et toi, tu t'es dit, Alban est un peu plus scolaire que moi.
- Alban
Oui.
- Lucie
Un peu plus raisonnable dans la vie en général. Oui. Et du coup, un VIE qui, à l'époque, c'est assez dur de l'avoir, surtout dans des pays comme ça et tout.
- Alban
Et qui assurait une stabilité professionnelle, financière.
- Lucie
Quand je t'ai dit, je vais devoir lâcher mon VIE et trouver un autre job, tu t'es dit, mais non.
- Alban
C'était clair pour moi que tu n'allais pas le faire. De toute façon, je ne te le demandais même pas parce que je n'y avais pas pensé, comme bien souvent, ça c'est toujours. vrai aujourd'hui,
- Lucie
il y a tellement de choses auxquelles je ne pense pas et que toi tu te fais qu'un scénario dans la tête parce que toi tu l'aurais pas lâché heureusement ça n'a pas été l'inverse dans notre situation parce que tu te serais dit non c'est trop important c'est trop intrant trop fait peur et moi je suis un peu plus romantique, je me dis des boulots il y en a partout et par contre l'amour de ma vie il y en a qu'un non mais je pense aussi le fait que j'avais eu déjà des expériences passées, j'avais déjà commencé à travailler ouais Je me disais, j'arriverai à trouver un boulot. Bon, au final, en Argentine, ça a été un peu délicat à trouver. Quand je postulais, j'avais des entretiens. Mais bon, par grande chance, c'est mon entreprise où j'étais au Panama qui m'a trouvé un job en Argentine. Ça a été vraiment une chance et merci à eux. Parce que c'était Philippe, je me rappelle. Au-delà de me soutenir professionnellement, il ne le sait pas. Il faudra peut-être que je lui envoie un message. Mais c'est grâce à lui qu'aujourd'hui, je suis en Norvège avec des enfants et un chien avec toi.
- Alban
Mais d'ailleurs, tu l'avais quand même un peu dit, je crois, que pourquoi l'Argentine ? C'était clairement pour qu'on puisse rester ensemble quelque part. Et il avait dit un truc du genre, ça a intérêt à marcher ton coup, parce que franchement, t'y vas là, quoi. Pour me demander de délocaliser un veilleux en Argentine, c'est pas rien.
- Lucie
Ouais, je crois qu'il m'avait dit, j'espère qu'il vaut le coup,
- Alban
quoi. Ouais, là, c'est ça. Bah, Philippe, dis-nous.
- Lucie
Et du coup, on se retrouve en Argentine. Et on y reste un an. Et pourquoi vouloir quitter l'Argentine après ?
- Alban
On a adoré l'Argentine, on se voyait y rester même plus longtemps. Alors c'est encore plus loin et encore plus cher entre la France et Buenos Aires malheureusement, mais la vie était facile dans le sens où Buenos Aires fait penser à un mélange de capital européenne, mais avec vraiment la chaleur humaine des Argentins, voire la folie. On pourra aussi vous en parler un peu dans... dans un autre épisode, mais on s'est notamment retrouvés en Argentine pendant la Coupe du Monde 2018 et cette fameuse anecdote, on regarde un match au bureau, une RH qui avait à peu près mon âge, à la fin du match où l'Argentine se qualifie pour aller contre la France, elle se tourne vers moi, elle me regarde, elle me fait La France, vous êtes les prochains ! pour ceux qui ne voient pas la vidéo, mais elle fait le signe du pouce qui va me couper la tête sur la gorge. Donc voilà. les Argentin et le foot c'est toute une histoire ouais ils rigolent pas avec ça mis à part ça on était carrément partant pour rester Toi, tu étais déjà en contrat local. J'aurais dû certainement basculer sur un contrat local.
- Lucie
Et là, financièrement, avec l'inflation qu'il y avait, qui était énorme, je gagnais une misère. Mais du coup, avec toi, ton contrat en euros, ça faisait le change. Quand tu étais encore en veilleux, oui. Quand tu étais encore en veilleux, on pouvait quand même voyager et tout. Et on s'est dit, en fait, si on reste tous les deux en contrat local, on pourra moins voyager, ce qui était quand même notre...
- Alban
Le but.
- Lucie
Oui, le but principal. rentrer en France, ça sera vraiment difficile. Déjà, planning, financier et tout. On commençait à rentrer dans un âge où il y avait quand même pas mal de mariages, d'événements de nos amis, de nos familles et tout. Et on s'est dit, bon, c'est peut-être le moment de se rapprocher de la France. Mais je pense qu'on a été assez vite d'accord pour se dire, ça ne sera pas la France.
- Alban
Non.
- Lucie
Parce qu'on ne pouvait pas être à Paris, ni à Marseille.
- Alban
On n'avait toujours pas souvi la soif de l'étranger.
- Lucie
On pouvait en découvrir plein de trucs.
- Alban
Donc, ce n'était pas la France, mais du coup, comment s'est tournée vers la Norvège ? Quelle est la petite histoire ?
- Lucie
Tu disais tout à l'heure que tu avais découvert la Finlande et que tu t'es dit je veux y retourner. Et donc, tu as commencé à planter une petite graine en disant tu sais, la Finlande, c'est vraiment pas mal. Et voilà, tu m'en avais déjà parlé plein de fois. Je savais que c'était un désir pour toi d'y retourner. Alors moi, les aurores boréales, la neige, tout ça, avec plaisir. Mais c'est vrai que je me disais donc nous, on devait pour nos... Je travaille dans une capitale. Je suis allée dans beaucoup d'endroits sans savoir un peu à quoi ça ressemblait. Panama City. Je n'ai même pas regardé sur Google Images à quoi ça ressemblait. Je me suis dit, on verra bien. Mais Helsinki, ça ne m'attirait pas. Et je ne saurais pas dire pourquoi. Et du coup, je t'ai dit, viens, on ouvre un peu au pays nordique.
- Alban
Mais ce qui est trop drôle, c'est que cette ouverture s'est faite juste en regardant une pauvre vidéo YouTube pour chaque capitale, grosso modo. Et encore, je ne sais même pas si on avait fait toutes les capitales. Donc, c'était trop drôle.
- Lucie
Je veux dire, je pense que le fait que je ne voulais pas aller à Helsinki, c'était... Pas à cause de cette vidéo où j'avais déjà ça en tête avant. Et là, je pense qu'on s'est dit, franchement, que ce soit Stockholm, Copenhague ou Oslo, on verra bien. En fait, il faut juste trouver un boulot.
- Alban
Exactement.
- Lucie
Et on a commencé à chercher. Et c'est moi qui ai trouvé en première chez Mondelez à Oslo. Et du coup, on s'est dit, bon, ben, banco. On va aller là-bas. C'est une opportunité de signer un contrat depuis l'Argentine.
- Alban
Oui, c'était fou de postuler avec des CV de Français. qui avait vécu dans beaucoup de pays et qui, depuis l'Argentine, postulait sur Oslo ou sur Copenhague. Et je remercie respectivement nos recruteurs et nos managers d'avoir été assez fous pour nous considérer dans les processus.
- Lucie
Et du coup, on s'est dit, go, on y va. On a déménagé.
- Alban
Tu as commencé ton job fin août 2018. Et moi, je terminais mes derniers interviews pour... Deux postes. J'ai commencé le mois d'après. Donc tout s'est très, très bien goupillé.
- Lucie
Avant un peu de raconter quand même nos premières impressions quand on est arrivé à Oslo, est-ce que tu pourrais nous dire, toi, comment tu imaginais la vie en Norvège ?
- Alban
L'avantage, on va dire, par rapport à toi, c'est que pour le coup, j'avais fait, lors de mon Erasmus en Finlande, j'avais fait un week-end de quatre jours à Oslo avec mon groupe d'amis Noémie, Anne, Antoine. Je vous embrasse. Et c'était en avril et il avait fait très chaud, très beau. Et à ce moment-là, où on était en Finlande, ce n'était pas encore le cas. Et donc, ça a été un espèce de printemps en avance. On avait adoré la ville, être au bord de l'eau, bronzer, faire les petits barbecues jetables dans le parc des Keuberg. Et donc, on avait passé quatre jours super agréables et j'avais adoré. Et donc, quand s'est présentée l'opportunité de s'y installer, pour moi, c'était un non-sujet, bien sûr, quand on y allait. Et je n'avais pas d'a priori parce que peut-être ce stéréotype, on va dire, qu'ont certaines personnes, que c'est tout le temps la neige et le froid. Je ne l'avais pas parce que j'avais déjà connu Oslo pendant les beaux jours et les longues journées aussi. Donc, j'y allais franco. Et de ton côté, toi, à quoi ça faisait appel Oslo ou la Norvège avant de t'y installer ? Moi,
- Lucie
je pense que j'avais les mêmes a priori que la plupart des gens. J'imaginais ça très froid, avec beaucoup de neige. Je me disais vraiment, en fait, on verra bien.
- Alban
les 5 dernières années j'ai déménagé tous les ans je me suis dit soit on se plaît soit dans un an on déménage on teste et on voit je pense qu'on avait eu tellement de sécurité sur notre transition entre le Panama et l'Argentine pour nous c'était une nouvelle transition on n'avait rien à perdre à le faire grâce notamment à au moins un job qui était sécurisé et ensuite le mien qui est rapidement arrivé donc nous quittons l'Argentine nous rentrons 3 semaines En France, le temps de voir la famille, d'annoncer les nouveaux projets, de larguer quelques affaires, d'en prendre d'autres. Et on arrive août 2018 en Norvège. Quelles ont été pour toi les bonnes surprises à l'arrivée ?
- Lucie
Comme j'en parlais au début, ça a été vraiment le climat. J'arrive. Et là, je vois qu'il fait super chaud, que les gens sont tous dehors, les terrasses sont bandées. On va à la plage, on va sur les îles. Et en fait, ce côté balnéaire, j'en avais aucune idée. Et ça a été vraiment une bonne surprise.
- Alban
Je pense qu'on a adoré les transports. On vivait dans le quartier de Frogner, qui est un quartier normalement assez cher. Mais étrangement, notre Airbnb était relativement abordable et bien placé. Bon, ceci dit, on vivait dans une chambre, dans un appartement partagé.
- Lucie
Aller avec ta carte de métro sur les îles, avec un bateau, puis tout fonctionne bien. Ouais, là, c'était une honeymoon face. Parce que, super surprise, positivement, de ce climat. Je me suis dit, non mais les étés en Norvège, ça va être le feu.
- Alban
Ouais, c'est clair.
- Lucie
En plus, je commence mon nouveau boulot, je vois qu'à 16h, tout le monde est parti. Qu'après, du coup, mais t'as une... surtout à cette époque-là de l'année, il fait nuit hyper tard. Donc après, tu as une deuxième journée. On allait faire plein de trucs après mon boulot.
- Alban
À la base, c'est pareillement. Mais après, ensemble, on faisait beaucoup de cours en club de sport. Je vais sortir plein de pubs là pour tous ces clubs. J'espère qu'ils m'en remercieront un jour. Panama, on a été au Power Club. En Argentine, on a été à Big Canitas. C'était une box de crossfit. Et ensuite, la Norvège, une institution. On était chez Sats.
- Lucie
Mais ce qui était trop bien, c'est qu'on sortait du boulot, on allait à notre petit cours de sport et ensuite, on allait faire des petites courses, on allait se promener et on rentrait chez nous pour dîner. Il était quoi ? 19h ? Enfin, il était super tôt.
- Alban
Rien qu'en parlant de ça, j'ai le cœur lourd quand même.
- Lucie
De ne plus avoir cette vie. Bah ouais,
- Alban
parce qu'avec deux enfants en bas âge et on a aussi eu notre chien avant.
- Lucie
Franchement, j'aimerais trop qu'on recommence. Bien sûr, on peut faire du sport séparément pendant la journée et tout, mais comme tout, moi, j'aime bien faire mon petit sport. sport avec mon petit chat. Donc, pour revenir, ce qui m'a vraiment plu, ça a été la nature. Donc, découvrir les plages, mais aussi la montagne, les lacs, on prenait le métro et on se retrouvait dans la nature, perdue. Et moi, c'est vraiment depuis que je suis en Norvège que j'ai eu une reconnection avec la nature. Et que je me suis rendue compte qu'en fait, j'adorais ça. Moi, je pensais que j'étais une Parisienne qui adore être dans des bars bondés à refaire le monde. J'aime aussi. Mais c'est vrai que j'aime aussi être toute seule dans la forêt avec ma chienne à écouter le monde dans mes oreilles. Mais voilà, à vraiment m'échapper, me retrouver dans le calme. Donc ça, ça a vraiment été...
- Alban
Et d'ailleurs, je me rappelle qu'on utilisait une application avant pour repérer toutes les randonnées agréables et même voir quelques photos des points de vue avant de s'y rendre. Il y a vraiment... énormément de lacs à aller voir, de points de vue à faire aussi. Parfois tout à pied, parfois un mélange transport et à pied. Enfin voilà, il y en a pour tous les goûts. Allez-y, quoi.
- Lucie
Est-ce que tu te rappelles ce qui a été le plus difficile ?
- Alban
On n'était pas venus vraiment avec des économies parce qu'on n'en avait pas, en tout cas pas beaucoup. Et puis, il y avait ton job qui avait été sécurisé. On voyait que ça allait se faire aussi. Et puis, on avait tendance au début, aujourd'hui encore, mais beaucoup moins, tout convertir en euros. Donc, je pense que voilà, quand tu voyais que manger dehors, c'était minimum sans prendre de boisson, et je parle encore moins d'alcool. L'alcool, en général, ça a tendance à doubler le prix d'une sortie avec repas. Il y en avait pour minimum 20-25 euros. Donc, c'est vrai qu'on s'est fait pas mal de McDo au début. C'était notre survie en dehors de ce qu'on mangeait en faisant des courses.
- Lucie
C'est vrai que moi, j'aimais trop mon petit verre de vin en terrasse au soleil. Au début, le petit verre de vin à 12 ou 15 euros, ça faisait mal.
- Alban
Oui, puis on venait de l'Argentine.
- Lucie
Oui, où ce n'était pas du tout cher. Non, mais en même temps, on se l'est infligé tout seul. On est passé d'un extrême à l'autre.
- Alban
Oui, on s'est pris une bonne gifle. Et l'Argentine, pour le coup, pour vous donner un ordre d'idée, c'est beaucoup moins cher que la France. Ça ne coûte... ça nous coûtait en tout cas très peu à ce moment-là en tant que... qu'européens de manger dehors, y compris de commander une bouteille de vin. En France, c'est vrai que la bouteille de vin, tout de suite, tu vas la payer peut-être au moins 25 euros, 30 ou plus, selon ce que tu choisis. En Argentine, c'était quasiment, la bouteille de vin était au prix de ce que tu trouves dans le commerce. Donc c'était rigolo de passer de ça à le petit verre de vin. Limite, il y a une ligne qu'il ne faut pas dépasser tellement c'est servi au millilitre près, mais qui te coûte très cher.
- Lucie
La plus grosse difficulté, ça a été l'adaptation financière. Même parfois encore on se dit ça ça coûte cher et tout alors que bon maintenant on est plus habitué. On est arrivé, on avait pas encore nos salaires norvégiens, une fois qu'on a eu nos salaires norvégiens et tout qui sont quand même je pense plus élevés qu'en France.
Ce que j'ai tendance à dire c'est que en tout cas pour des jeunes travailleurs on va dire certainement
- Alban
Les salaires sont meilleurs en Norvège, mais de ce que j'ai compris avec le temps, notamment dans les grosses entreprises, ce qui est pour l'instant notre cas, quand on gagne en séniorité et peut-être aussi en rôle et responsabilité, la Norvège va finir par atteindre un peu un seuil. Alors qu'en France, sans le savoir, je n'ai pas d'exemple concret, mais je comprends qu'on peut aller sur des montants qui ne sont plus du tout réalistes. Et peut-être le dernier point qui était un peu délicat, c'était les démarches administratives. Parce qu'ici, il n'y a pas de cash. C'est très dur de retirer, personne ne l'utilise, donc il faut toujours payer par carte. D'ailleurs, on vous conseille, pour ceux qui sont là peut-être en voyage ou qui ont pour projet de s'installer, au minimum, il faut se créer un compte Revolut ou peut-être Wise. Alors, on n'a aucun partenariat, mais une fois de plus, cher Marc... n'hésitez pas vraiment à soutenir ce projet parce que nous on fait de la pub, là on y va mais voilà pour pas payer les frais pour chaque transaction notamment parce que les banques traditionnelles en général ont tendance à nous faire payer ça
- Lucie
Et du coup pour avoir un compte en banque en Norvège ça a été un peu difficile mais bon il a fallu quand même faire pas mal de démarches mais bon ça se fait très bien
- Alban
Oui surtout une fois qu'on a le job il y a aussi maintenant des banques je pense qui ont allégé le processus pour avoir des comptes en banque que Norvégiens. Je crois, je pense à S-Banken, il me semble. Au moins, eux. Et puis, en ce qui concerne avoir un numéro d'identité, parce qu'ici, c'est le D-number qui, au bout d'un certain temps, aussi devient P-number, donc un P-number qui est vraiment le numéro définitif. C'est un peu comme l'équivalent du numéro de sécurité sociale qui sert aussi pour les taxes.
- Lucie
Pour tout, en fait.
- Alban
Et pour tout. Une fois qu'on a ce numéro... Et le graal d'avoir ce numéro, en tout cas le P number, c'était d'avoir VIPPS, qui est l'équivalent local de Lydia. Et tout se fait par VIPPS, c'est-à-dire qu'on peut tout payer via cette application. Et quand je dis tout, c'est que quand même, il y a des gens qui peuvent faire la manche et demander un virement VIPPS. Autre exemple, alors ça ne nous est pas arrivé très souvent, on s'était fait une messe de Noël où la quête s'était faite par VIPS. Voilà. Donc pour vous dire quand même, le digital est important en Norvège. Donc on vous a déjà donné quelques conseils, peut-être indirectement, sur comment bien gérer son arrivée en Norvège et notamment à Oslo. Et ça va être l'intérêt aussi de tous les autres épisodes, c'est de vivre toutes les nuances de cette arrivée et de ce projet que vous avez peut-être. Ou alors si vous êtes juste curieux, est-ce que tu as d'autres conseils ? peut-être à donner dans ce premier épisode ?
- Lucie
Ce qu'on n'avait pas fait, mais venir avec des économies au départ, parce que ça coûte cher la Norvège, surtout en famille.
- Alban
Combien d'invités nous disent qu'il faut prévoir ?
- Lucie
Et surtout si on n'a pas de travail.
- Alban
Exactement.
- Lucie
Voilà, si on sait qu'on vient avec un travail, déjà, c'est pas la même, c'est différent. Bon, après, même si on est en couple et qu'il n'y en a qu'un qui a un travail,
- Alban
c'est quand même extrêmement délicat.
- Lucie
On ne sait pas ce qui peut se passer, vous le verrez dans les prochains épisodes. Et... Donc voilà, venir avec des économies, s'être enseigné pour avoir déjà des pistes pour le travail ou savoir un peu dans quoi on se lance. Parce que vous le verrez aussi, mais parfois, il y a des stéréotypes sur la Norvège. C'est facile de trouver un travail.
- Alban
L'anglais est suffisant.
- Lucie
Demande de main d'oeuvre. L'anglais, ça suffit, etc. Mais ça dépend beaucoup du secteur d'activité.
- Alban
Oui, et je pense en grande partie... Ce n'est pas le cas. L'anglais ne suffit pas.
- Lucie
Oui, ça peut être le cas d'avoir besoin du norvégien.
- Alban
Oui, en général, l'anglais, c'est plutôt l'exception d'arriver à rentrer dans des jobs ou des entreprises qui peuvent accepter que l'anglais. Je pense que la restauration, ça marche bien. Les grands groupes internationaux, ça peut le faire selon la culture. Mais au-delà de ça, le norvégien permet d'ouvrir des portes et de certainement se faire... un réseau et convaincre les recruteurs beaucoup plus rapidement. Donc, si vous avez un vrai projet, peut-être long terme même, de vous installer dans les pays nordiques, mettez-vous aux Norvégiens dès que possible, même avec des baby steps.
- Lucie
Donc, vous savez, même pour juste, pour ton arrivée, c'est bien de connaître quelques mots et tout. Oui, carrément. Voilà, je pense que c'est les conseils principaux. Et puis, bien sûr, écoutez notre podcast.
- Alban
Pour le reste, ça va être d'écouter un peu plus... les épisodes qu'on va vous préparer à deux et ceux de nos invités.
- Lucie
Et puis pour ceux qui ne souhaitent pas s'installer mais qui sont curieux de l'art de vivre en Norvège, ça sera aussi très intéressant. Pour terminer, est-ce que tu aurais une petite phrase qui résume notre vie ici ?
- Alban
Ce n'est pas vraiment une expression. Être expatrié et immigré, c'est savoir toujours se réinventer et s'adapter et sortir quotidiennement, même dans des tout petits détails, sortir de sa zone de confort. Donc, c'est tout ça qu'on va aborder à deux et parfois à trois et à quatre avec nos invités.
- Lucie
Oui, ce n'est pas mal ça. Du coup, pour résumer, ça serait adaptation et remise en question peut-être.
- Alban
Constamment.
- Lucie
Constamment. On est ravis de ce premier épisode et on a hâte de vous partager nos prochaines aventures. Et en attendant, on vous dit à très bientôt chez nous,
- Alban
sous les aurores.