- Lucie
Non mais je me dis, c'est vraiment ça quand tu te sens tellement bien avec toi-même et ensuite en couple, c'est ouais, je me retrouve trop quoi. Non mais votre histoire elle est trop trop belle quoi, enfin... Salut c'est Lucie.
- Ilys
Salut c'est Alban. Au menu, discussion sincère.
- Lucie
Moment de rire et d'émotion.
- Alban
Et surtout, beaucoup de belles découvertes.
- Lucie
Bienvenue chez nous sur un nouvel épisode de...
- Alban
Sous les aurores. Aujourd'hui nous recevons, selon nous en tout cas, Star. du petit écran. Ça va être un des sujets importants qu'on va aborder dans cet épisode. On est super heureux de te recevoir aujourd'hui. Merci d'être avec nous.
- Ilys
Moi, je suis trop contente d'être là. C'est la première fois que je fais un podcast en français. J'ai fait en anglais, en anglais.
- Lucie
Première à tout. On va commencer par quelques petites questions. Est-ce que tu peux nous dire comment tu t'appelles ? Depuis combien de temps vis-tu en Norvège ? Dans quel domaine travailles-tu ? et si tu as un petit culture-choc à nous partager.
- Ilys
Je m'appelle Ilys. J'habite en Norvège depuis 5 ans. Je suis professeure de norvégien. Et j'ai un culture-choc... En fait, je n'arrive plus à me rappeler de ce qui... Mais je sais qu'il y avait des trucs. En fait, c'était plus genre quand mon copain venait en France où je voyais à quel point... Parce que quand je suis en Norvège... Je m'intègre tellement que souvent, je ne vois pas tellement ce qui est différent ou alors ce qui est différent, j'aime plus en Norvège. Donc, ça me le fait moins. Mais par contre, quand mon copain est venu en France les premières fois, je me rappelle qu'un truc qui était super drôle, c'est qu'on était à Paris un jour, on marchait dans la rue et je croise le regard de quelqu'un. Du coup, je dis bonjour et mon copain me dit c'est qui ? Je dis non, je ne sais pas. Je lui ai juste dit bonjour. Il me dit pourquoi tu lui as dit bonjour si tu ne sais pas qui c'est ? Je me rappelle, j'étais là. Je ne sais pas, j'ai croisé son regard. Mais sinon, si c'était quand même à l'école, quand j'allais à l'école, du coup, la première fois que je suis venue en Norvège, j'allais au lycée avec mon copain.
- Lucie
Ton copain qui est norvégien.
- Ilys
Mon copain qui est norvégien, exactement. Et on était encore au lycée. Et du coup, les vacances n'étaient pas en même temps. Donc, quand je venais lui rendre visite, pour moi, c'était les vacances, mais pour lui, non. Et donc, j'allais avec lui au lycée. Et je me souviens que j'étais choquée. J'étais là, mais ce n'est pas possible. c'est enfin c'est Les profs, déjà, ils les appellent par leur prénom. J'étais là, c'est fou. Et il y avait une machine à café dans son lycée. J'ai l'impression que c'était une sorte d'université. Après, il était dans un bon lycée à Oslo, donc je ne dis pas que tous les lycées sont comme ça. Mais en tout cas, l'ambiance qu'il y avait au lycée, j'ai... Elle est tendue. Il y a beaucoup de respect, en fait. Beaucoup de hiérarchie, en fait. Je voyais... Et pour moi qui étais à ce moment-là en souffrance à l'école, en plus en France, c'était vraiment incroyable. Et c'est vrai que je me suis dit, waouh, c'est fou. Je ne pensais pas que c'était possible.
- Alban
Je rebondis un peu sur ça parce que mon histoire d'échange universitaire en Finlande, c'était aussi ça. C'était avant tout le rapport dans le cadre des études, avant même de penser au travail. C'était beaucoup plus plat. Les professeurs étaient accessibles. Cette notion aussi de respect mutuel qui était présente.
- Ilys
Exactement, qui est mutuelle. En France, j'ai l'impression que c'est plus que tu dois respecter les profs. Les profs peuvent faire tout ce qu'ils veulent. Toi, dans tous les cas, il faut que tu respectes. Alors qu'ici, c'est plus genre tu gagnes le respect des élèves aussi. Bon, alors après, il ne faut pas que ça aille trop loin, mais il y a plus de respect mutuel, c'est ça.
- Alban
Et avant de revenir sur ton parcours, il y a aussi quelque chose qui a fait que j'ai mis du temps à me rendre compte que tu étais française à la base. Bien sûr, dans tes vidéos sur les réseaux, c'est pas quelque chose que tu mets forcément en avant, mais il y a eu une vidéo sur laquelle je suis tombé et j'ai fini par comprendre. Mais il y a aussi ton prénom, Ilyss. Je pensais, moi, que c'était un prénom norvégien.
- Ilys
En fait, non. En fait, c'est mes parents qui ont inventé ce prénom. Et par contre, ce qui est super drôle, c'est qu'en norvégien, mon prénom, il veut dire « dans la lumière » . Genre, I-L-Y-S. Ça veut dire, genre, « dans la lumière » . C'est incroyable que mes parents, ils aient inventé un prénom, du coup, basé un peu sur leur histoire. Et qu'au final, le pays dans lequel je vais, ça veut aussi dire quelque chose. Et quelque chose qui est en rapport un peu avec moi, puisque je ne mets que des trucs où je me mets en... En lumière, oui. Donc c'est vraiment drôle de voir qu'il a aussi du sens.
- Lucie
Alors, est-ce que tu peux nous raconter un peu d'où tu viens et quel a été ton parcours ?
- Ilys
J'ai grandi en France, je viens de Tours. J'étais en France toute mon enfance. Et en fait, à 16 ans, enfin à 15 ans, En vrai, je ne sais plus trop d'où ça m'est venu, mais j'ai eu envie de partir loin. J'avais toujours eu envie d'être bilingue anglais. J'avais toujours ce rêve où, je ne sais pas, toute ma vie en anglais. Je trouvais ça incroyable que ce ne soit pas juste des cours où on essaie de parler, mais que tu reçois des messages de tes amis en anglais, que tu vas te mettre en anglais. Je trouvais ça, je ne sais pas, ça me faisait rêver. J'avais une fille dans ma classe qui avait sa mère qui était anglaise et elle envoyait des messages en anglais à sa mère. Et à chaque fois, j'étais là, waouh, mais c'est fou. Je trouvais ça incroyable. Et ça, je pense... C'était pareil pour toi ? Parce que moi,
- Alban
j'étais complètement en je-bas avec l'anglais. Et dès, en fait, le déclic, ça a été... Heureusement.
- Ilys
Tu parlais en ligne.
- Alban
Oui, je parlais en ligne. Mais avant, vraiment, un des premiers déclencheurs, ça a été de recevoir, quand mon grand frère était en sixième, donc moi, j'étais vraiment peut-être CE1, un truc comme ça, tout petit, quelques étudiants anglais et américains sur un été. Tu vois, on avait fait un peu fait host family.
- Ilys
C'était ta famille qui avait fait ça ?
- Alban
C'était quand même via l'école ou via un organisme. Et eux étaient venus. Et donc, j'avais appris quelques mots par-ci, par-là. Et j'avais trouvé ça incroyable. Et à partir de là, j'étais complètement mordu comme toi. à vouloir apprendre, à vouloir aller là-bas. Dès qu'il y avait des étrangers, il n'y en avait pas des masses là où je vivais, mais j'étais obsédé. Ok,
- Lucie
ok. À tel point que, quand même hyper petit, tu parlais en ligne avec des Anglais, via des jeux vidéo ? Oui,
- Alban
bon là, je perds dans le diaphrome, mais en fait...
- Ilys
Non mais c'est clair, t'avais quel âge ?
- Alban
Quand j'ai vraiment commencé à améliorer mon anglais parce que je parlais en ligne, c'était encore au collège.
- Lucie
Donc c'est super tôt quand même
- Alban
J'étais mordu très rapidement Et c'est pour ça que J'aime beaucoup les langues en général Le norvégien vient Ça met plus de temps mais il vient Et tu auras l'occasion de nous en parler aussi
- Lucie
Et du coup toi t'étais Tes parents ils parlaient anglais Ou toi t'as dû vraiment tout
- Ilys
Ouais mes parents parlent anglais Mais ce qui est super drôle c'est que quand j'étais Moi en sixième Je suis rentrée dans un collège qui était un peu plus on va dire mieux que l'école primaire dans laquelle j'étais. Et du coup, le niveau était un peu plus haut. Et mes parents, surtout ma mère, avaient très peur que je sois un peu derrière. Et surtout par rapport à l'anglais, puisque en primaire, on n'a pas trop fait d'anglais. Et en fait, quand je suis arrivée en 6e, j'avais l'impression que les gens, ils avaient déjà quand même un petit niveau et tout. Et moi, j'étais nulle. Mais c'est-à-dire que vraiment, j'étais nulle. C'est-à-dire que ma mère pourra témoigner, mais on passait des après-midi où moi, je me mettais à pleurer parce que je ne comprenais pas. ma maman s'est acharnée sur moi mercredi après-midi Elle disait « mais c'est pas possible, je comprenais rien, je faisais des fautes d'orthographe tout le temps » . Et en fait, pendant un an, elle m'a vraiment… Elle était là « mais c'est super important l'anglais, il faut absolument… » Donc ils ne sont pas bilingues, mais ils parlent quand même s'ils parlent bien anglais. Et du coup, elle m'a beaucoup aidée. Je pense que ça, ça a quand même beaucoup participé. Mais ce qui est bizarre, c'est qu'on pourrait se dire « du coup, je déteste l'anglais, puisque moi j'ai un souvenir de l'anglais » . Oui, tu aurais pu faire un vrai blocage ou quoi. Après, elle n'était pas méchante, mais c'était pour mon bien. Elle ne la fait pas l'affaire Exactement, et puis il n'y a pas de secret il faut connaître des trucs par coeur, il faut apprendre il n'y a pas trop d'autres manières d'apprendre une langue en vrai et en fait après cette année-là j'ai plus jamais eu besoin de travailler mon anglais je me rappelle qu'en cinquième et tout j'étais une des meilleures de la classe mais en fait j'avais tellement travaillé la première année qu'après je ne sais pas,
- Lucie
ça s'est enchaîné tout seul et puis j'ai adoré ça Tu avais peut-être du coup des bases solides Exactement,
- Ilys
et après j'ai appris des choses de film et tout, moi j'étais comédienne aussi en France donc Merci. J'adorais, il y a toujours des sets de films où je connais à peu près par cœur, dans nos étoiles, au contraire. J'écrivais tout, je regardais les sous-titres, je repassais les scènes plein de fois. Et ça, c'était avant que j'aie vraiment conscience de ce que je faisais. En fait, c'était juste vraiment un truc que j'avais créé à 14 ans. Et voilà, c'est ça.
- Alban
J'adore parce que ça me replonge dans mon apprentissage aussi. Et comme tu dis, il y avait les films. Alors moi, les Harry Potter, la Chambre des Secrets, je le connaissais, je pense, dans toutes les langues, celui-ci. Avec son sous-titre, bref. et la musique, j'avais un classeur de de toutes les musiques que j'aimais, j'imprimais toutes les paroles, je connaissais par cœur.
- Lucie
Il y a des similitudes quand tu fais un élan.
- Alban
Il y a des tendances qui sont pratiques, mais ça vire peut-être un peu au trouble, je ne sais pas.
- Lucie
Non,
- Ilys
mais le fait que tu aies un classeur et tout, parce qu'il y a beaucoup de personnes qui apprennent des musiques et tout, mais c'est vrai que ce truc d'avoir des feuilles, genre moi aussi j'ai retrouvé des feuilles avec toutes les scènes que j'avais écrites, le fait que tu organises tout en classeur et tout ça, ça montre je trouve un niveau encore au-dessus de pas au-dessus dans le sens où on est mieux, mais supérieur de... d'organisation du tout. Ouais, ça, t'organises, tu passes vraiment du temps. Mais du coup, je suis partie au Canada. Après, j'avais cette envie. J'en parlais à mes parents et tout ça. Et puis, ils me disaient, bon, oui, bon. Et puis, en fait, je passais tout mon temps, genre au CDI, pendant les récrés et tout, à chercher des documents sur un organisme avec lequel je pourrais partir. J'avais même contacté des filles sur Facebook qui étaient parties avec différents organismes et tout. J'avais pris des cafés avec elles et tout. Et ça, c'était... J'avais 15 ans, donc mes parents, j'avais jamais encore vraiment fait quelque chose comme ça par moi-même. Quand je voulais faire quelque chose, généralement, bah mes parents ils... Ils allaient m'aider ou quoi. Et là, c'est vrai qu'ils n'avaient pas dit non, mais ils avaient dit, bon, c'est un truc un peu bizarre. Quand tu as 15 ans, tu dis, je veux partir un an aux Etats-Unis, au Canada. Bon, pourquoi pas ? Mais on ne va pas te pousser, quoi. Et en fait, au final, comme vraiment je faisais beaucoup et tout ça, au bout d'un moment, mes parents, ils se sont dit, bon, ça se trouve, c'est un vrai truc. Donc, ils ont commencé un peu à m'accompagner. Puis, on a trouvé un organisme. J'ai eu la chance qu'ils puissent me financer cette année aussi, parce que c'est quand même assez cher. mais aussi le... La chance qu'ils me laissent partir parce que je sais que j'ai beaucoup, beaucoup de copines. Mes parents disaient, mais moi, jamais. C'était même, ils auraient pu en soi financièrement, mais c'était là, moi, 16 ans, un an, tu pars. On n'avait pas le droit de rentrer. Ils n'avaient pas le droit de venir nous voir et tout. C'était vraiment genre un an.
- Alban
Je trouve que c'est énorme.
- Ilys
Pas de visite. Ouais, non, il n'y avait pas le droit parce que... T'avais vraiment trouvé le bon filon,
- Alban
toi.
- Ilys
Ouais. Non, mais en fait, c'était vraiment ce que je voulais, moi. Genre, je n'avais pas envie qu'ils viennent me rendre visite. Je voulais faire mon truc, ma vie.
- Lucie
Et du coup, c'était dans un lycée ?
- Ilys
Ouais, en fait, c'était un organisme qui nous donnait une famille d'accueil. Et ensuite, on était scolarisés dans une ville là-bas. Moi, je ne voulais pas aller aux États-Unis, je voulais aller au Canada. Donc, je suis partie à Halifax, qui est au-dessus de New York, en gros. Et mes parents, ils trouvaient ça très bien que je n'aille pas à Vancouver, parce qu'ils disaient que c'est vraiment le plus proche possible qu'on puisse faire de la France. Et voilà, j'étais pendant un an dans une famille d'accueil. Et moi, j'ai un super souvenir de cette année. C'était trop bien. j'ai vraiment pu... Voilà, faire ma vie. Tout était en anglais. J'évitais les gens français à l'école parce qu'il y avait d'autres télé-échange. Je ne voulais pas entendre parler des français. Il y avait une certaine copine à moi qui était forte en anglais. Quand je leur envoyais des messages, je leur envoyais des messages en anglais. J'étais vraiment dédiée à fond. J'appelais mes parents pas trop souvent pour ne pas trop parler français. J'étais vraiment... J'adore.
- Lucie
Et tu dirais que c'est à ce moment-là que tu es devenue complètement bilingue ou tu l'étais déjà avant de partir ?
- Ilys
Non, non, je n'étais pas bilingue en partant. D'ailleurs, mon copain, du coup, norvégien que j'ai rencontré au Canada, Lui, il a des souvenirs que quand il m'a rencontrée, je parlais mal anglais. Après, c'est sur leur échelle de eux en Norvège, tout le monde parle super bien d'anglais. Moi, j'étais une des filles fortes de ma classe, on va dire, quand j'étais en France. Mais c'est vrai que, en vrai, je me débrouillais bien, mais je n'étais pas du tout bien. J'ai beaucoup progressé.
- Lucie
Tu es restée combien de temps ?
- Ilys
Je suis restée dix mois. Du coup, c'était une année scolaire incroyable. C'était vraiment trop bien.
- Alban
Donc à l'issue de cette année, comment ça se passe pour toi de revenir en France ?
- Ilys
C'était compliqué. J'ai rencontré mon copain là-bas qui est norvégien. Et quand je suis entrée en France, on s'est séparés parce qu'on s'était dit que la relation à distance n'était pas possible. Donc on s'était mis ensemble parce qu'on était tombés amoureux et qu'on ne pouvait plus faire autrement. Mais moi, de base, quand j'étais partie au Canada, j'étais là. Pas de mec. Moi, je ne suis pas du tout intéressée. Moi, c'est l'anglais.
- Lucie
Je suis mariée à l'anglais.
- Ilys
C'est ça. Non, mais moi, je n'étais pas du tout avec les mecs. de toute façon moi j'y vais pas du tout pour ça. Je sais qu'il y a plein de gens qui parlent de ça. Moi, c'est non. Même ma maman, elle m'avait dit qu'elle avait essayé de me parler de ça, des mecs, comme j'allais partir. Mais pourquoi ? Vraiment, je n'ai pas d'intérêt pour ça.
- Lucie
Ça peut t'aider à apprendre une langue.
- Ilys
Si tu es en anglais, parle en anglais.
- Alban
Là, elle ne dit pas ça pour rien. Il y en a qui vont se dédier un an à la langue. D'autres, ils partent peut-être un an se dédier aux anglais pour qu'ils apprennent l'anglais.
- Ilys
chacun s'en décolle chacun choisit ses méthodes moi j'avais pas du temps de dire ça et puis finalement bon voilà on est tombés on est tombés amoureux du coup on s'est mis ensemble et on s'était dit on se sépare quand on part parce que les relations à distance flemment quoi enfin moi j'étais là mais vous êtes vraiment raisonnable
- Lucie
à votre âge enfin à 16 ans se dire non mais on se sépare la relation à distance moi je pense que j'aurais quand même essayé quoi bah tu sais ça va pas être très longtemps oui
- Ilys
C'est vrai. Donc, on s'est séparés. Mais du coup, je suis rentrée en France. Quand je suis rentrée en France, c'était les grandes vacances. Donc là, c'était cool. Moi, je retrouve tous mes amis. Du coup, ça dure deux semaines, ce truc. On s'était séparés, bloqués de tous les réseaux. Parce qu'on savait que ça allait être horrible et qu'on allait s'envoyer des messages. Donc, on s'était bloqués. Mais j'ai retrouvé son e-mail. Je lui ai envoyé un message. Deux semaines après, il était en France. En bref.
- Lucie
J'adore.
- Ilys
Donc, ça n'a pas duré très longtemps. mais on a essayé, on a vécu quand même le truc de... Le drama, tu sais, tu te quittes, tu pleures, tu te délarmes de ton corps, tu as l'impression que la vie n'a plus de sens. Mais voilà. Et en fait, après, moi, c'était quand j'ai recommencé l'école, du coup, en septembre, où là, c'était, bon, descente aux enfers. En vrai, quand même un peu, je pense qu'aujourd'hui, je ne me rappelle plus trop, tu dédramatises après avec le recul, mais c'était vraiment horrible quand même. J'ai recommencé l'école, moi, j'ai toujours été une bonne élève, les profs m'aimaient bien et tout ça. Il faut savoir qu'avant de partir au Canada, j'avais des profs qui m'avaient beaucoup dissuadé de partir. Ils m'avaient dit, ça sera trop dur quand tu rentreras, tu auras perdu ton niveau scolaire, pars après le lycée, c'est mieux quand tu auras passé ton bac et tout. Moi, j'étais là, mais ce n'est pas une question de CV. Là, moi, c'est que j'ai envie de partir maintenant. Je sens que j'ai envie de partir et franchement, heureusement que je suis partie. Mais du coup, quand je suis rentrée... Ce n'était pas le niveau scolaire qui était le problème, c'était l'ambiance de l'école. J'avais complètement oublié comment c'était. Et c'est là où ça m'a fait... Moi, c'est mon plus gros culture shock. C'est avec mon propre pays, c'est vraiment bizarre. Mais quand je suis arrivée au Canada et que j'ai commencé les cours, je me souviens me dire, mais c'est fou, c'est chill ici. Il y avait plein de trucs qui n'étaient pas bien. Mais là-bas, tu avais une grande place à la vie après l'école. Il y avait du respect. Les profs n'étaient pas là pour te tacler. Ils étaient là pour t'aider. je me rappelle au début j'étais là wow Ils montrent qu'ils veulent qu'on réussisse. C'est pas qu'en France, ils veulent pas qu'on réussisse, mais c'est plus en mode, on va te montrer que t'es pas assez bien pour que tu travailles plus.
- Alban
On va te pousser, quoi.
- Ilys
Ouais, te pousser, mais te pousser en te disant... Pas forcément bienveillant. Que t'es pas assez, quoi. Et c'est ça, un peu, le truc qui va te motiver à faire plus. Alors qu'au Canada, c'était pas comme ça. Et en fait, je me suis habituée, quand j'étais au Canada, et quand je suis rentrée, je me souviens, j'étais... J'étais... En fait, vraiment, le mot, c'était incompréhension. J'étais en incompréhension totale. Pourquoi vous êtes comme ça ? En fait, on veut tous la même chose. C'est-à-dire, nous, on veut réussir. Vous, vous voulez qu'on réussisse. Je le sais parce que vous êtes sympa. Mais en fait, pourquoi vous êtes aussi méchant ? Pourquoi vous nous traitez comme des gosses ? En fait, c'était ça. C'était vraiment... On nous disait, il faut que vous soyez responsable. Il faut que vous grandissiez. Mais grandissez un peu et tout. Et après, en fait, on nous traitait comme si on avait deux ans. Donc, en fait, forcément, tu as le comportement que tu...
- Alban
Qui a attendu. Qui a attendu,
- Ilys
c'est ça. Donc, en fait, moi, j'étais vraiment... Et en fait, là, ça m'a... J'avais l'impression au Canada que j'étais, j'avais vraiment genre bloom, tu vois, j'avais éclos, j'étais trop bien en plus avec mon copain et tout ça. Et quand j'ai recommencé l'école, j'ai l'impression de rétrécir quoi. J'ai l'impression qu'on m'écrasait, c'était horrible et du coup, ouais j'étais pas bien. Je sais pas si on peut mettre le mot dépression, mais je pense quand même si un peu. Quand je sortais de cours, je pleurais des fois un peu. plein milieu du cours, j'avais, je devais me retenir de sortir quoi, j'avais besoin de sortir j'avais l'impression que c'était étouffant et tout, j'ai fait ma première, donc l'année de première et ensuite j'ai été mise pour par correspondance pour la terminale et pendant ce temps, du coup pendant mon année de première, je vais pour la première fois en Norvège pendant des vacances donc j'allais pas bien du tout même avec mon copain, du coup c'était compliqué parce que tu sais quand tu vas pas bien quand t'as vécu une période avec la personne où tu t'es super et tu sens que tu peux être vraiment toi-même et en fait tu te sens plus toi-même parce qu'il y a un contexte qui fait qu'en fait tu peux plus trop être toi-même et du coup en fait le contact avec la personne est compliqué parce que ça te rappelle aussi que tu peux être bien mais en fait quand t'es au lycée bah voilà t'as pas le choix enfin je veux dire tu peux pas du coup c'était très compliqué donc j'avais hésité et en fait je suis quand même allée je me rappelle ma psy m'avait dit parce que j'allais chez le psy du coup parce que voilà j'allais à Paris et elle m'avait dit mais si vas-y je pense que ça pourrait de faire du bien et j'y étais allée et c'était... la meilleure semaine de ma vie je pense encore à l'heure d'aujourd'hui c'était incroyable j'ai oublié toute ma vie en France en fait je me rappelle j'étais assise à l'aéroport je parlais pas du tout norvégien à cette époque j'entendais le norvégien et je me rappelle je me sentais bien je savais pas comment expliquer mais j'étais j'étais bien quoi et toute cette semaine là j'ai l'impression que c'était ça ma vie en fait.
- Alban
C'est trop intéressant parce que... parce que j'ai vraiment l'impression de m'entendre en partie. Mais oui, le hébreu,
- Lucie
j'ai l'impression de t'entendre aussi.
- Alban
Quand tu dis « arrive en Norvège, la langue et tout » , d'ailleurs, je pense que le fait d'être maintenant quasiment sept ans ici, me manque en fait, même si le norvégien, je ne le maîtrise pas complètement, mais de se confronter à quelque chose de complètement nouveau. Avec Lucie, on a été habitués à faire plusieurs pays avant de se connaître et plusieurs pays depuis qu'on se connaît. Et à chaque fois, il y a cette espèce de renouveau qui est hyper enrichissant. de se refaire un quotidien, de se retrouver des habitudes, de rencontrer de nouvelles personnes. Mais je pense aussi avoir un peu vécu, en tout cas, je me rappelle la dune, la claque du retour, après mon année Erasmus, une fois de plus, en Finlande, que j'ai adoré, qui a été ma révélation. Avant ça, j'avais fait un lycée international. Pour moi, c'était vraiment ancré en moi depuis longtemps que c'était l'étranger. Je suis revenu faire mes études en France, dans un cursus malgré tout bilingue. Donc, j'étais quand même entouré de pas mal d'étrangers, mais c'était quand même très franco-français et j'avais mal vécu. Et pourtant, j'étais quand même plus âgé que toi. Oui,
- Ilys
mais je pense que ça n'a pas forcément de rapport avec l'âge. Je pense que c'est vraiment un truc si... Non,
- Alban
mais je me dis, du coup, toi, en étant encore plus jeune, ça a dû être d'autant plus difficile. Sachant que mon lycée avait été bien, mais il y avait eu aussi des périodes délicates. C'est dans ce sens-là que je veux dire...
- Ilys
Oui, mais je pense que quand tu as un problème avec la mentalité, on va dire scolaire française, je pense que peu importe que tu sois au lycée ou... C'est vrai que tu peux plus te sentir enfermé au lycée parce que l'université, ça va peut-être... Plus c'est un truc que tu vas choisir. Mais je pense quand même, moi, par exemple, je pourrais jamais étudier en France. Impossible. Même les études, c'est impossible. J'ai entendu des profs parler à ma sœur quand elle était en cours par correspondance avec le Covid. J'étais là, mais vous êtes en master ? Enfin, pourquoi ? Pourquoi vous les laissez vous parler comme ça ? Vraiment, j'étais là, c'est pas possible. Donc je pense que si t'es mal, entre guillemets, avec la façon de faire française pour l'école, je pense que lycée, collège ou université, ça reste un...
- Lucie
C'est vraiment ça. Et d'ailleurs, la plupart des enfants qui n'arrivent pas dans le système scolaire français en Norvège, il y en a certains qui vont dans le système norvégien et là, ils blooment.
- Alban
Ah ouais.
- Lucie
ils s'épanouissent. Donc c'est la preuve que ce n'est pas forcément une histoire de niveau, c'est juste une histoire de contexte. Ah oui, oui. De personnalité. Si ta personnalité est faite pour ce genre d'apprentissage, cette façon d'apprendre.
- Alban
Mais on a eu ce luxe, alors certes le retour, c'était la claque, peut-être, mais ce luxe de prendre un recul qui nous a fait nous dire mais en fait, je ne suis pas vraiment à ma place ici. Et d'où après ce choix de... Je suis en thérapie là. Le choix d'ensuite décider de s'installer à l'étranger. Il y a certainement eu cette recherche tôt de vouloir être dans un environnement qui nous correspond.
- Lucie
Et toi, du coup, après cette semaine en Norvège, est-ce que tu sais déjà que tu vas vouloir venir vivre ici ? Je ne sais plus parce que... En fait, c'est compliqué parce que j'étais enfermée quand même dans le truc du lycée. Moi,
- Ilys
j'étais en première, donc j'avais encore deux ans. J'avais 17 ans. Je ne sais pas, mais en tout cas, je crois que ça m'a vraiment fait quelque chose où je me suis dit... Oh, j'ai envie de pleurer. Non, mais où je me suis dit genre, ok, c'est possible, quoi. Je ne suis pas... Ce n'est pas pour toute la vie.
- Alban
I'm not broken. Je ne suis pas brisé,
- Ilys
quoi. Tu peux être bien quelque part. Ouais, c'est ça. Et en même temps, ce sentiment, c'est ça qui a fait que c'était horrible aussi après, parce que tu retournes dans le truc, quoi. Et en fait, tu sais qu'il y a un endroit où tu te sens bien et tout, mais qui est... impossible, tu peux pas y aller quoi, c'est vraiment quand t'as 17 ans tu... voilà. Et en fait t'as le cul entre deux chaises et en fait moi c'est ça qui m'a... Au bout d'un moment on s'est séparé avec mon copain et tout parce qu'en fait j'arrivais plus à faire les deux. J'étais là en fait il faut que j'en choisis 100 parce que là c'est de la torture limite quoi parce que en fait ça me rappelle tout le temps qu'il y a un autre truc mais en fait je peux pas y aller parce que faut que je finisse ce lycée là et et en fait c'est trop compliqué et puis j'ai l'impression que... finalement, qui je suis en France, du coup, c'est peut-être pas... Il faut que je me réadapte ici. Et pour me réadapter ici, je ne peux pas avoir deux mondes complètement différents. Du coup, voilà. Ce n'était pas une période facile.
- Lucie
Non, j'imagine. Est-ce que c'est ce qu'on appelle une phobie scolaire ?
- Ilys
Je pense, ouais. Du coup, un jour, la psy, elle a demandé à ma mère de venir et elle a dit là... Elle ne va pas tenir une année de plus. Il faut faire quelque chose, parce que ça ne va pas être possible. C'était vraiment de la souffrance. Je me rappelle, elle avait dit que ce n'était pas fait pour tout le monde, le système scolaire. Je ne sais pas, je pense, si je n'étais pas partie, ça ne m'aurait pas fait ça. Mais en fait, tu pars, tu te découvres d'une autre manière.
- Alban
Tu te découvres.
- Ilys
Oui, c'est ça. Je pense que mes profs, il y en avait qui étaient un peu là, je te l'avais dit. Et en même temps, il y en avait qui avaient envie de m'aider aussi. parce que... Ils voyaient que ce n'était pas scolaire. C'était vraiment le système. Et il y en avait quand même qui m'avaient encouragée. C'est ça que je trouve dommage. C'est qu'en fait, les profs, une des profs qui m'avait dit « Non, ne pars pas, ça va être compliqué de revenir. » Au final, quand je suis revenue et que j'étais en souffrance, elle m'a aidée. Et après, elle était venue me donner des cours chez moi pendant mon année de terminale pour m'aider et tout ça. Donc, en fait, c'est ça que je trouve trop dommage. C'est que les profs, en vrai, ils ont envie que tu y arrives. Ils ne sont pas méchants, la plupart. mais c'est juste que tu as le système qui fait que... Tu ne peux pas sortir de ce truc de rabaisser les élèves. Tu es dedans. Alors qu'en soi, tu pourrais essayer. Tu pourrais faire d'une autre manière. L'intention est bonne, mais la façon de faire, je trouve ça horrible.
- Lucie
Bien sûr. Et comment tu t'es reconstruite après ça ? Quel a été le parcours ?
- Ilys
En fait, je me rappelle que quand on a décidé que j'allais faire cours par correspondance, je me rappelle, j'étais là. Déjà, ça t'a soulagé ? J'étais légère. Et je me rappelle, j'étais énervée parce que j'ai perdu mon copain. J'avais envie de revenir avec lui direct. Je me disais, la psy m'avait dit, oui, si tu veux, tu peux aller chez le médecin et demander des médicaments parce que je n'étais pas bien. Et je me rappelle, je m'étais dit, je sais exactement ce qu'il faut que je fasse pour aller mieux. Je n'ai pas besoin de médicaments. Je sais que c'est relié à ça. Il faut que j'arrête ça. Et quand j'aurais arrêté ça, petit à petit, après les cours par correspondance, moi, je faisais des films. J'étais actrice en France et tout ça. Je faisais ça à fond. J'étais concerteur de théâtre.
- Lucie
Tu as trouvé ta voie.
- Ilys
Ouais, c'était trop bien. Et là, j'ai vécu deux années. C'était génial. On continue un peu quand même à parler avec mon copain, qui n'était pas mon copain, mais on s'aimait toujours et tout. Et voilà. Et en fait, au bout d'un moment, je me suis rendu compte que j'avais tout ce que je voulais dans ma vie. C'est-à-dire j'avais les films, j'étais trop bien. J'avais de la reconnaissance, on va dire, dans ce milieu-là. Et ma famille, je les adore. Ma vie en France, j'adore. Je faisais du cheval et tout. C'était trop bien. En fait, j'avais tout. Et il manquait un truc, quoi. Et je me suis dit, en fait, là, j'étais là en mode femme indépendante. Je n'ai pas besoin de mec. Je n'ai pas besoin de voilà. Mais en fait, à chaque fois, je me souviens, une fois, j'avais écrit. Je revenais d'une représentation de théâtre qui s'était incroyablement bien passée. J'avais des retours incroyables. Ça m'avait vachement touchée et tout. J'étais vraiment au max. J'étais trop bien. Et en fait, le soir, quand je me suis couché, je me suis dit, mais en fait, là, j'ai hâte de partager avec lui. J'ai hâte de partager, j'ai envie d'être dans un endroit où ça ne sert à rien d'être trop bien si tu es seule. Et que tu as quelqu'un avec qui tu as envie de partager. Quand je ne vais pas bien, j'arrive à me remettre toute seule, on va dire. Voilà, j'ai des gens autour de moi. Mais en fait, c'est quand je vais bien que j'ai envie d'être avec lui. Et du coup, je me suis dit, bon, ben voilà, là, je suis au max. Je ne peux pas faire mieux. J'ai fait toute ma vie, je suis trop bien. mais il y a un truc qui manque. Et je pense que c'était un mélange de forcément mon copain, mais aussi l'ambiance, la Norvège, un pays dans lequel je n'ai pas l'impression que je dois m'adapter. C'est vraiment bizarre, mais en France, j'ai l'impression que je dois un peu faire des petites adaptations. En Norvège, à chaque fois quand j'étais là, forcément, il y a des petites adaptations culturelles et tout, mais au fond, j'ai l'impression que c'est plus... Je suis mieux. Donc c'est là que j'ai commencé à... à apprendre un peu le norvégien et tout. Et je me suis dit, voilà, il faut que je parte dans tous les cas.
- Lucie
Et du coup, vous vous êtes remis ensemble à ce moment-là ?
- Ilys
L'autre histoire, elle est un peu compliquée, mais en gros, on va dire que oui, voilà, en gros. Ça pourrait faire genre deux heures de plus d'un autre épisode sur podcast. Mais c'est compliqué dans les faits, mais simple en soi. C'est simple,
- Lucie
mais j'ai aimé depuis le Canada et c'est ça qui est trop beau. Parce que tu aurais pu aussi aller regarder ailleurs en France et tout. Et tu as gardé le cap.
- Ilys
On s'est toujours aimé. Et puis, au final, ce qui est trop bien, c'est qu'on a grandi chacun de notre côté. Parce que du coup, dans les périodes de 17 à 19 ans, on n'était pas ensemble. Donc, on était en contact, mais on ne se devait rien en soi. Et en fait, ce qui est génial, c'est qu'on a grandi du coup chacun de notre côté sans se dire si je fais ce choix, peut-être qu'il ne va plus m'aimer ou quoi. Enfin, qu'il peut y avoir un peu où on peut avoir peur de perdre l'autre. Nous, on n'avait pas ça. Et en fait, quand on s'est retrouvés, on était encore plus alignés qu'avant. donc c'est génial aussi donc là c'est un autre sujet mais c'est trop bien de se dire bah en fait on peut faire confiance au fait que si on est nous-mêmes et si on fait les choix qui sont bons pour nous on va se retrouver au final et ça c'est génial donc ouais trop belle histoire ouais c'est c'est cool parce qu'en fait on est ensemble depuis super longtemps mais on a quand même eu ce truc dans notre relation d'avoir le droit d'explorer donc pas dans le sens on est allé voir ailleurs mais dans le sens on a le droit de faire les choix Merci beaucoup. et de se retrouver. Ça va ?
- Alban
Bonne fête des mères, en fait. C'est vrai que c'est la fête des mères. Oh non, ça va ?
- Ilys
Ça va.
- Alban
Je me suis dit, moi aussi, franchement, j'étais là. C'est bon quand même ce qu'elle dit, elle. Ça vous résonne pour vous ? Ouais, grave. Non, mais je me dis, c'est...
- Lucie
C'est vraiment ça, quand tu te sens... Tellement bien, au petit fil,
- Alban
oui.
- Lucie
Oui, je pense tellement bien avec toi-même. Et ensuite, en couple, je trouve que ça fait encore plus d'étincelles. Et que, justement, ce que tu disais, dans les moments positifs, tu as envie de les vivre avec cette personne. Je me retrouve trop, quoi. Et puis, votre histoire, elle est trop, trop belle. Je trouve ça génial que, surtout quand tu es jeune et tout, que vous ayez gardé... cet alignement, même si vous avez grandi séparément. Je trouve ça vraiment trop beau que vous ayez su vous retrouver. Parce qu'il y a beaucoup de gens qui se disent « Si on est fait l'un pour l'autre, on se retrouvera. » Mais je ne sais pas si dans les faits, il y en a beaucoup qui arrivent.
- Alban
Mais tu sais que j'ai eu hyper peur parce que nous, on s'écrivait aussi beaucoup de lettres au début. Parce que moi, je ne suis pas trop sur mon téléphone. Enfin, plus maintenant, mais en tout cas avant.
- Lucie
Je veux dire que tu n'avais quand même pas de smartphone avant d'arriver en Norvège. Oui.
- Alban
mais du coup on s'écrivait des lettres même quand on était ensemble on s'envoyait pas de messages, on s'écrivait des lettres et c'était incroyable parce qu'en fait on avait pas de contact du coup on était pas tout le temps à attendre un message moi j'étais là moi je veux vivre ma vie tous les deux on était là on veut pouvoir profiter de notre vie quoi et après il y a un moment où on va je pose ouais et on recevait des enveloppes moi je me rappelle des fois je rentrais de l'école du coup et j'avais reçu mon enveloppe et en fait c'était comme une sorte de petit journal intime donc on s'écrivait des lettres c'est pas genre on se répond directement ... Mais c'est plus genre, on s'écrit une lettre pour raconter notre journée et tout. Et ça fait comme si on s'envoyait notre petit journal. Et je me rappelle, j'étais dans ma salle de bain, je fermais la clé et tout. Puis je lisais toutes les lettres. Tu vois, des fois, il était sur son bateau, il y avait des tâches de café et tout. C'est super cliché, mais c'est vraiment le truc, t'as l'impression que t'es avec la personne.
- Lucie
Non, mais il faut faire un film de votre histoire. Et là, c'est trop beau.
- Alban
Des fois, on se dit, même si on le faisait en film, ça serait trop cliché. Ça n'y croirait. En tout cas, pour revenir à la Norvège, j'ai décidé de déménager, du coup, en gros, vers le Covid et tout ça, en 2019. J'ai commencé à apprendre le norvégien en 2019 et là, je savais que c'était pour vraiment déménager. Quand j'ai commencé à apprendre, je me suis dit, bah voilà, moi, de toute façon, je suis norvégienne. Enfin, de toute façon, en fait, je me sentais vraiment norvégienne. J'étais retournée, du coup, depuis. J'avais l'impression d'apprendre ma langue maternelle,
- Lucie
quoi. Oui, tu te sens chez toi, en Norvège.
- Alban
Je me dis, il faut que je parle, de toute façon, il faut que je parle norvégien, puisque c'est mon pays. donc je me suis mis à apprendre je faisais que ça, je m'appelle mon père j'avais pas encore mon permis à cette époque mais si tu passais le temps que tu passes à apprendre le norvégien, à faire ton permis tu l'aurais depuis longtemps ton permis en fait ils comprenaient pas pourquoi je passais tout ce temps à apprendre cette langue que personne parle qu'est-ce que tu vas faire de ça et aujourd'hui je suis prof de norvégien t'avais raison ça vraiment j'adore parce que je pense qu'il y a une
- Ilys
espèce de motivation qu'on peut avoir euh... à ces âges-là, voire même un peu plus jeunes, que tu ne retrouves pas forcément plus tard dans la vie. En tout cas, là, tu vas dans ma trentaine avec les enfants, le boulot, le ci, le ça. Mais en fait, maintenant, cette motivation que je pouvais avoir jeune pour apprendre le montage, apprendre l'anglais tout seul dans ma chambre, mes chansons, mes machins, mes trucs, mes paroles, c'est le podcast. C'est son projet-là.
- Alban
C'est quand même énorme.
- Ilys
C'est pour faire de la place pour ça, en fait, parce que on est quand même bien fait, j'ai l'impression, pour la plupart, quand il y a un truc qui nous plaît vraiment. On y va vraiment, quoi. Toi, t'as appris une langue qui est parlée dans un seul pays et t'es à la fond. Mais je connais plein d'autres gens qui se mettent à apprendre le chinois, le japonais ou qui font d'autres projets, peu importe.
- Lucie
Mais c'est vrai que parfois, t'as pas trop le temps de faire de la place pour ce genre de projet. Quand t'es un peu dans le quotidien, dans la machine à laver du quotidien. C'est pour ça que c'est important, je trouve,
- Ilys
de mettre tout ça en place le plus jeune possible et d'avoir la liberté d'aller à fond là-dedans. Même ton père te disait, concentre-toi sur ton permis.
- Lucie
Ça me fait croire que ton père lui dit ça alors qu'elle faisait quand même un truc bien, elle apprenait une langue parce que moi, mon père, il aurait pu me dire la même chose genre passe du temps sur ton permis mais à la place de, je sais pas aller au café avec tes copines Ah oui ! Oui ! Il me soutenait il était pas...
- Alban
C'était un peu trop le truc où je me rappelle pour le permis mais oui c'est vrai, parce que je pense qu'il comprenait pas trop, j'ai passé beaucoup d'années à faire des films et tout ça et papa il est vraiment très... il veut qu'on puisse réaliser nos rêves et tout ça. Et du coup, il était trop content que j'aie réalisé ce rêve, entre guillemets, d'être actrice. J'avais mes films qui passaient à la télé. C'est trop bien, c'est quand même assez prestigieux, on va dire. Et je pense qu'il ne comprenait pas pourquoi j'arrêtais. Enfin, il ne s'était pas que j'arrêtais, parce qu'à cette époque-là, je continuais quand même. Mais je pense qu'il se disait, mais qu'est-ce qu'elle fait ? En fait, elle ne va jamais se poser. Je pense que c'était plus pour ça, où il avait peut-être peur que je parte dans tous les sens. et ils disaient, mais en fait, pourquoi tu lâches ça alors que tu veux partir ?
- Lucie
Et toi, à ce moment-là, du coup, t'envisageais de partir en Norvège. Ouais. Et ça te faisait pas peur pour ta carrière d'actrice ?
- Alban
Non, mais en fait, déjà, je me disais, si je le fais pas maintenant, je le ferai jamais. Parce que si j'ose pas maintenant, alors que j'ai 20 ans et que j'ai rien à perdre, je le ferai jamais. Ensuite, je m'étais dit, qu'est-ce que je regretterais le plus ? J'imaginais deux scénarios. Je me disais, si je deviens une super actrice, imaginons, ce qui n'est pas très...
- Ilys
Likely ?
- Alban
Ouais, exactement. Ce qui est difficile, on va dire. C'est pas sûr que ça arrive. Ça, c'est vraiment, imaginons. En fait, je penserais toujours à qu'est-ce qui se serait passé si j'étais allée en Norvège. Alors qu'à contrario, si je vais en Norvège et que ça se passe super bien, je ne pense pas que je penserais tellement à ce qui se serait passé si j'étais devenue une super grande actrice. Donc en fait, je me suis dit, dans tous les cas, si je continue dans ce truc-là, je vais toujours avoir un truc où je me dis, mais si j'étais partie, qu'est-ce qui se serait passé ? et l'autre truc c'est que j'ai lu un livre et c'est ça que je voulais dire tout à l'heure avec quelqu'un et ils relationnent pendant beaucoup d'années, peut-être 10 ans ou 20 ans. Et en fait, ils s'aiment, ils sont amoureux et tout. Et en fait, quand ils vont se rencontrer au bout de... Ils s'étaient déjà vus, je crois, mais ils se re-rencontrent au bout de 10-20 ans, je ne sais plus.
- Ilys
Tu ne fais pas pleurer Lucie, s'il te plaît.
- Alban
Non, mais... Non, je ne sais pas si ça va te faire pleurer, mais en tout cas, quand ils se rencontrent, ils se rendent compte que leur relation, elle n'est qu'en lettres, en fait. elle est construite à distance et il y a ce truc où En plus, moi, avec mon copain, on ne s'appelait jamais en FaceTime. On ne s'est jamais appelé en FaceTime. On n'aime pas du tout ça parce que tu as l'impression que tu vois la personne. Puis en fait, elle n'est pas là. Je trouve ça tellement mieux juste d'entendre la voix. Puis tu t'imagines en même temps et tout. Et en fait, en lisant ce livre, je me suis dit, mais en fait, moi, dans ma tête, c'est ce que tu disais. Je m'imagine que je vais le retrouver. On va se retrouver. Mais en fait, à tout moment, on se revoit. et en fait notre relation elle est devenue tellement forte c'est comme un petit fantôme qui est là et qui est tout le temps un peu avec toi et tu t'imagines qu'elle est devenue cette personne la personne, tu t'imagines que voilà mais en fait quand tu vas la revoir tu vas te dire mais c'est pas trop ça quoi ça sera peut-être pas pareil ou même physiquement quand tu te revois tu te rends compte qu'en fait oui elle est plus là c'est pour ça aussi que j'étais retournée en Norvège un peu d'un coup pour me dire c'est maintenant ou jamais quoi en fait si je le fais pas maintenant ça se passera pas oui c'est bien au moins ça Voilà.
- Lucie
Ça allait confirmer ou non.
- Alban
Exactement. Il fallait transformer l'essai. Et je me rappelle, je me disais, c'est horrible, mais là, je me sens prête. Peut-être que ça ne va pas être ce que je m'attends quand j'y suis retournée. Mais je me souviens, en fait, je ne peux pas vivre toute ma vie en attendant quelqu'un qui, ça se trouve, ce que j'attends, ça n'existe pas. Et je me dis, si au moins, je suis fixée maintenant et si ça n'existe pas, bon, ben voilà, là, je me sens plus forte aujourd'hui. Je vais réussir, je pense, à faire face à ça. Mais il faut que... Voilà. et en fait bon voilà ça se dit J'ai sur-tourné, ça s'est très bien passé. Heureusement,
- Lucie
parce que tu avais quand même appris le norvégien et tout. Je me dis,
- Alban
j'allais commencer à apprendre. Mais tu sais quoi ? J'ai l'impression que j'y serais quand même allée.
- Ilys
Mais oui. En Norvège. C'est ce que j'allais dire.
- Alban
Oui,
- Lucie
parce qu'en fait, quand tu nous as dit, oui, je me sentais bien, ce n'était pas par rapport à ton copain. C'était par rapport aux gens d'entendre le norvégien. Et tu étais bien là. Oui.
- Alban
Et forcément, le fait que lui, j'ai rencontré ses amis à lui, sa famille à lui. Et donc, tu as des gens sélectionnés aussi qui te vont parfaitement à toi, puisque moi, je vais parfaitement avec lui. Donc, ses amis. Ce n'est pas obligé, mais du coup, là, ça va bien. Donc forcément, ça facilite. Mais c'est vrai que ce n'était pas lui le truc. C'était vraiment l'ambiance du pays. Il ne fait que des discrétions. Donc, j'ai déménagé en Norvège en 2020. J'ai déménagé en août 2020 et je me suis dit, il faut juste le faire.
- Ilys
J'ai une question complètement random qui me prend à l'esprit. Mais parce qu'on a déjà pas mal parlé avec toi de la notion d'identité et combien tu te sentais, même avant d'y vivre au final, déjà norvégienne et que c'était un peu un appel d'y aller. Est-ce que tu as un bunad ?
- Alban
Non, je n'ai pas de bunad.
- Lucie
Il y a le costume traditionnel norvégien.
- Alban
Ouais. Non, je n'ai pas de bunad. Alors déjà, c'est super cher. Mais j'ai eu cette conversation avec mon copain la dernière fois parce que c'était le 17 mai, là, il n'y a pas longtemps, donc qui est le jour national en Norvège, où tout le monde porte son bunad et tout. Quand je vais avoir la nationalité norvégienne, j'ai envie de faire une fête avec... Un peu comme un mariage, parce qu'on ne veut pas se marier avec mon copain. Mais... C'est toujours bien. Non, ben... Ouais. non mais voilà en tout cas ouais elle va faire une fête qui va être comme un mariage quand même elle va faire un mariage avec la Norvège je me suis dit je vais faire quand je vais avoir la nationalité je vais faire une sorte de fête parce que j'aimerais bien rassembler tous les gens qui ont été importants dans ma vie et de ça un peu comme un mariage c'est ça que j'avais besoin j'adore là j'ai l'image je ne sais pas si tu l'as attention là je vais peut-être faire un énorme flop parce que combien de personnes je vais perdre dans Avatar
- Ilys
Ah punaise, je l'ai déjà perdu. À la fin du 1, quand le mec, il décide de ne plus être humain, mais il décide de vivre directement en avatar, il y a cette énorme cérémonie avec l'arbre et tout, j'adore. Bref, on revient sur ça.
- Alban
Ce serait un peu moins dramatique, je pense. Mais ouais, je m'étais dit que j'avais envie de, peut-être, d'avoir un bunad à cette fête, un peu comme une sorte de robe de mariée, mais que t'as après, puis c'est le, comme je deviens norvégienne, c'est un beau symbole.
- Lucie
Ah mais c'est magnifique.
- Alban
Mais je ne savais pas si je voulais faire un... Du coup, j'ai feste drac tu et festract c'est pas en gros le bunad il y a vraiment des règles où il faut qu'il soit fait d'une certaine manière et tout ça avec les couleurs qui viennent de différentes parties de la Norvège et tout et festract en fait c'est plus genre c'est un peu libre donc ça ressemble à un bunad si tu connais rien tu vois directement c'est la même chose sauf qu'en fait avec le festract tu peux faire un peu comme tu veux donc en fait il y a des gens qui vont ajouter justement moi je me disais que j'allais faire un festract où je pourrais eux.
- Ilys
Peut-être mélanger les régions ?
- Alban
Voilà, exprimer d'où je viens, puisque je viens pas de la Norvège, en vrai. Et que le bunad, normalement, c'est vraiment un truc où tu vas avoir la couleur de là où t'es d'origine. Et moi, je trouvais que c'était une bonne idée. Et j'en ai parlé du coup à mon copain. Il m'a dit, bah oui, mais en même temps, je trouve que le festract, ça casse un peu le truc de bunad. Parce que du coup, le bunad, c'est un truc un peu pas sacré, tu vois. Mais il y a des cultures autour. et du coup quand t'arrives avec ton fast track bah en fait Tu fais la même chose qu'un bunad, mais c'est pas un bunad. Tu suis pas les mêmes règles et tout. Il te dit,
- Lucie
vas-y à fond, quoi.
- Alban
Ouais, lui, il m'a dit, en fait, tout le monde s'en fout que tu sois pas vraiment de la Norvège, je pense. Parce que moi, je m'étais fait tout ce truc où je me dis, pas forcément le pal légitime. Ouais, tu vois, je viens pas d'ici, en vrai, de vrai. Oui, parce que du coup,
- Lucie
tu choisis quelle région ?
- Alban
Bah, c'est ça. En fait, moi, j'ai vécu trois ans à Trondheim. J'adore Trondheim, mais en même temps, je parle pas le tronèche. Donc, voilà, j'ai vécu que trois ans. Oslo, oui, je suis d'ici, j'habite ici, voilà. Et au lieu, il m'a dit, tu prends le bunad d'Oslo, tu t'en fous. Les gens, ils s'en fichent, en fait. Et en fait, ça m'a fait reconsidérer. Donc, je ne sais pas encore.
- Ilys
Attends, mais moi, je te dis même plus. Je te dis, mais prends celui qui te plaît. Parce que moi, là, le 17 mai, j'adore. Il y en a vraiment pour les femmes, il y en a tellement de différents. Même pour les hommes, il y en a que je trouve hyper classe. je sais pas encore quelle région c'est, mais je me dis si un jour si un jour, je décide d'en avoir un Je prendrais celui où je me sens trop beau dedans.
- Alban
Et en vrai, je pense qu'on se prend la tête pour rien. C'est vrai ce que tu dis.
- Ilys
Moi, je me dis qu'en tant qu'étranger, on a cette flexibilité. Quitte à mettre 4000 euros dans des habits, autant qu'on choisisse l'habit.
- Alban
En plus, les gens sont juste trop contents. Je pense que tu honores la culture norvégienne, que tu as acheté...
- Lucie
On voudra voir les photos. Donc après, tu t'installes en Norvège. J'imagine que l'intégration se fait très bien. Quel aspect de la Norvège t'as tout de suite adopté, t'as adoré ? Tu t'es dit, ça c'est vraiment le souhait et je ne l'avais pas en France.
- Alban
Je pense un peu de tout ce qu'il y a en Norvège et qu'il n'y a pas en France. Enfin, tout. Beaucoup de choses en tout cas. Moi, j'adore l'hiver. J'habite à Trondheim. Il fait nuit à 15h l'hiver. C'est génial. J'adorais vraiment les premières années.
- Lucie
Alors attends, tu es la première à nous dire ça.
- Alban
Ouais. après je vais dans le fait qu'il fasse nuit tôt moi j'adore la nuit je trouve ça génial, je trouve que la créativité elle décuple la nuit c'est comme si t'étais toi-même mais sans que les autres puissent voir une autre version de toi-même comme quoi c'est une question de perception tu vois la nuit au fil des saisons je suis complètement d'accord je trouve que t'es pas dans les mêmes idées les mêmes émotions le même. Ouais l'été c'est vraiment le truc Tu dois tout le temps avoir des trucs de prévus Tout le monde fait des fêtes Bon moi non mais je veux dire T'as plus le
- Lucie
Il faudrait que je fasse des trucs Alors qu'en hiver c'est chill Y'a pas qui te demande qu'est-ce que t'as fait ce week-end Bah t'as rien fait puisque c'est l'hiver
- Ilys
Au mieux j'ai skié C'est bon lâche-moi la carte
- Lucie
Non mais c'est vrai que l'été t'as plus tendance à dire Oh faut qu'on soit dehors, qu'on profite d'être dehors Alors que l'hiver t'es plus recentré sur toi A l'intérieur, chez toi Exactement
- Ilys
Je l'adore parce que je suis d'accord Mais des jeunes temps
- Lucie
Oui parce qu'il faut les occuper A l'intérieur C'est le petit côté Que j'aime bien à la fin de l'année C'est de me dire le soir c'est coucouning On est au coin du feu On passe du temps comme ça A se boire des petites de tisane et à se raconter notre vie et faire des jeux de société. C'est vrai que ce côté-là, j'adore. C'est vrai que pour moi, parfois, après, ça dure un peu trop longtemps. Quand on est au mois de mars, on déjà like. Au mois de mars,
- Alban
il fait jour. En fait, c'est ça, c'est que peu importe le temps qu'il va faire. les jours,
- Lucie
ils rallongent tout le temps à la même période.
- Alban
Puis il y a des lumières dans les rues et les fenêtres restent ouvertes, il n'y a pas de volée. C'est super... C'est trop bien. Et moi, j'adore quand il fait froid. Quand je rentre en Norvège et qu'il fait genre moins 15, c'est incroyable. L'hiver, quand je rentre en France un petit peu pour Noël, et qu'après je reviens en Norvège, quand je regarde la météo, je regarde juste pour voir s'il va faire froid. S'il fait moins 5, je suis deg. Je me demande... Quand il dit « je rentre » et qu'il fait « moins 15, moins 10, moins 15 » , déjà « moins 10 » , c'est le minimum. Mais « moins 15 » , j'adore. Et alors à Trondheim, on a eu des « moins 25 » . Bon, « moins 25 » , c'était trop. Mais j'aime quand même l'ambiance. C'est-à-dire que c'est trop froid parce que tu sors la main du gant, t'es frigorifié.
- Lucie
Mais l'ambiance du froid, c'est… Ah oui, toi, t'as trouvé ton pied. Je t'adore. Après, il y a des gens qui me disent « t'es là que depuis 5 ans » . Non, mais quand même. je pense que si t'aimes ça quand même au bout de 5 ans C'est déjà bien, il y en a qui n'aiment pas dès le début.
- Ilys
Moi, c'est vrai que je pense vraiment plus... Nous, la neige, par exemple, c'est un truc hyper important.
- Lucie
Ouais. Pareil. L'hiver sans neige.
- Ilys
Si on va en France et qu'on revient et que c'est pas la neige autour de Noël ou quoi, déprime. Donc ça, la neige, on adore. Mais je pense aussi, pour la longueur de l'hiver, je pense que c'est devenu plus difficile, comme je disais, avec les enfants. Les occuper et tout ça, et pas choisir la facilité des écrans ou ce genre de trucs. C'est ça qui a rajouté une difficulté, je pense. donc pour les gens qui nous écoutent et ceux qui pensent peut-être venir Ce qui est intéressant, c'est que tu dis que tu as tes activités chez toi et ça te convient très bien. Il y a aussi des gens qui nous ont dit qu'il faut faire du ski, qu'il faut avoir des activités dehors. Et c'est vrai aussi. Je pense qu'il faut trouver ce qui nous convient. Après, les gens avec des enfants, c'est là que ça peut être un nouveau paramètre un peu plus délicat.
- Lucie
Après, je pense que comme fait Elise, c'est une question de perception. Si tu te dis que c'est sûr que c'est un petit peu compliqué parce que les enfants, il faut les habiller, c'est coucher des couches, ils ne sont pas forcément tout le temps coopérants. Mais après, quand tu les vois s'éclater en luge, dans la neige, ils marchent comme des petits astronautes dans la neige, ils tombent et ils rigolent. Je veux dire, c'est une question de...
- Ilys
Chaque année, je veux dire, nous, on est dans la petite enfance 3-1. Ça va évoluer d'année en année. Ça va aller de mieux en mieux.
- Lucie
Je trouve que c'est trop bien, moi,
- Alban
qu'il y ait une différence vraiment très nette entre l'hiver et l'été. Où je trouve, en fait, en France, l'hiver, c'est déprimant. Ça peut être déprimant. Moi, je trouve que c'est plus déprimant en France. Parce qu'en fait,
- Lucie
c'est exactement la même chose que l'été. Mais il fait froid et moche. C'est exactement ce que je disais. Je disais, en fait, le fait qu'il fasse gris tout le temps. Ce temps un peu... Mossade, oui. Voilà. Enfin, moi, à Paris, déjà... Oui, Paris, en tout cas, il fait gris. Enfin, il fait gris souvent. L'hiver, c'est vraiment plus gris. Tu vois pas le ciel, quoi. Le ciel bleu, en tout cas. Et c'est vrai qu'ici, c'est pour ça que j'aime beaucoup l'hiver avec la neige. Et dès qu'il n'y a pas la neige, ça me rappelle un peu les hivers en France. et là ça me déprime un peu plus. Il y a un truc que j'aimerais savoir, parce que comme tu aimais beaucoup de choses, que c'est plutôt les gens qui nous disent qu'ils leur font peur quand ils arrivent ici. Est-ce qu'il y a eu des choses qui ont été plus difficiles pour l'adaptation pour toi ?
- Alban
Je crois que ce qui était difficile, c'était plus que je suis arrivée pendant le Covid et que je suis arrivée en 2020, août 2020. Donc, je ne pense pas que ce soit forcément lié à la Norvège, mais c'était dur pour moi de trouver un travail. Donc moi, déjà de base, je voulais étudier. directement en arrivant en Norvège. C'est pour ça que je m'étais mise au norvégien à fond parce que je voulais étudier en norvégien dans un programme comme si j'étais norvégienne. Et en fait, je n'ai pas pu passer les tests parce que les frontières étaient fermées. Et donc, je n'ai pas pu commencer à étudier en arrivant. Donc ça, c'était un peu dur parce que je me suis dit bon là, je vais vivre dans un pays dont on n'habitait pas ensemble avec mon copain. On habitait à une minute à pied l'un de l'autre, mais on n'habitait pas ensemble. Moi, j'étais en colocation. Enfin, on était tous les deux en colocation. et en fait je me suis dit là j'ai dans un pays où il y a personne qui m'attend à part lui mais lui il a sa vie enfin moi je vais Je n'ai pas envie d'être collée. J'ai envie de faire ma vie. Et en plus, même pas d'université, même pas de rien. Et là, je me suis dit bon. Et en même temps, je me dis tout le temps si ça fait peur, mais que c'est excitant quand même, c'est que c'est le bon choix. Il ne faut pas que juste ça fasse peur et que tu dises oh non, je n'ai pas envie du tout d'y aller. Mais si ça fait peur, mais que tu es en mode waouh, j'ai hâte de voir ce qu'il y a derrière, c'est cool. Mais au début, c'est vrai qu'en plus, moi, j'avais que fait de l'acting avant. donc j'avais été comédienne mais j'ai l'impression que Ça valait rien quand je cherchais un travail, un haut travail. Je me disais, moi, je ne sais rien faire, en fait. Je n'ai jamais étudié en France, parce que moi, à l'école, je ne voulais plus en entendre parler. C'est vrai qu'au début, j'ai eu un petit truc de confiance en moi où j'étais là, bon, du coup... Tu te tiens, mais en suite, ouais. Ouais. Bon, j'avais de la chance d'avoir des colloques avec qui je me suis trop bien entendue dès le début et tout ça. Donc, eux, ils avaient beaucoup de cours à la maison aussi, parce que les universités étaient fermées et tout ça. Donc ça, je pense que ça m'a beaucoup aidé quand même. le fait que Du coup, on était beaucoup à la maison, donc on est devenus proches, tous ceux qui habitaient ensemble. Là où je sais que des fois, il y a des gens qui disent que les Norvégiens, ils peuvent être un peu pas fuyants, mais voilà, ils ont leur vie.
- Lucie
Ça fait qu'il a fait sa vie même en colloque.
- Alban
Exactement. Alors que là, nous, c'était pas huis clos, mais limite. Donc ça, je pense que ça m'a aidée. C'était des Norvégiens ? Ouais, c'était des Norvégiens. On avait fait exprès avec mon copain de choisir un truc que de Norvégiens. Moi, de toute façon, je voulais être avec des Norvégiens. Donc lui, il avait visité les appartements pour moi, parce que du coup, moi, je pouvais pas venir en Norvège pour visiter. Et il m'avait choisi, il y avait deux étages dans la maison là où j'étais. Et l'étage du bas, il y avait plus d'étrangers. Et du coup, il m'avait dit, je pense que l'étage du haut, c'est mieux. donc j'étais allée dans les tâches du haut Il y avait une fille qui n'était pas norvégienne, je crois. Bon bref, on s'en fout. Mais c'était plus pour trouver un travail. J'allais avec mes petits CV dans les bars. Moi, je voulais travailler dans les bars. J'avais ce truc de... C'est l'actrice qui retourne aux sources. Depuis le début de ma vie, j'avais gagné beaucoup d'argent. Ce n'est pas beaucoup d'argent, mais quand tu as 17 ans, 18 ans, 19 ans, que tu vis chez tes parents, que tu as zéro frais et que tu es payée pour faire des films, C'est beaucoup d'argent. Pour moi, c'était beaucoup d'argent. Si tu en fais ton métier, c'est pas du tout beaucoup d'argent si tu divises par le nombre de mois qu'il y a à un loyer et tout ça. Mais pour moi, c'était beaucoup d'argent. Et en fait, je me suis dit moi, je connais pas la vie. Enfin, genre, je fais un truc que j'adore, je comprends pas pourquoi je suis payée pour faire ça. C'est trop bien, je passe à la télé et en plus, je gagne beaucoup d'argent pour moi. Donc, je me suis dit, il faut que j'apprenne la vie, quoi. Il faut que... Donc, je me suis dit, je vais travailler, je vais travailler dans un bar, je vais avoir comme la Lalande. J'étais...
- Lucie
Et quel a été ton premier emploi alors ?
- Alban
Il n'y avait personne qui avait besoin de moi, en fait, parce que j'avais le Covid. Donc, moi, j'allais avec mes petits CV. En plus, je parle norvégien. Et il y a même un bar, je ne sais plus comment ça s'appelle. Ils m'ont utilisé, je pense que c'était fait exprès. En gros, ils m'ont dit, on te prend deux soirs en essai. Moi, j'étais trop contente et tout, donc je suis allée deux soirs. En plus, j'ai reçu plein de pourboires et tout. Mais les pourboires, ce n'était pas en liquide en Norvège, c'est sur les cartes. Donc, au final, c'est eux qui touchent les pourboires. Et au final, j'ai fait deux soirs et je n'ai plus jamais entendu parler d'eux. Donc, je n'ai jamais été payée. Je ne sais pas, mais je pense qu'ils avaient besoin de renforts. Alors que moi, j'étais à fond. Mais vraiment, je vous jure, j'étais à fond. Dans ma tête, je me disais qu'ils vont me tester. Donc, il faut que je me rappelle de tout. Il faut que je sois super. Je parlais bien norvégien, mais il y avait plein de trucs. Quand les gens commandaient, je ne comprenais rien.
- Lucie
Ça me choque pour la Norvège qui n'était pas recontactée. et qu'ils n'aient pas fait les choses.
- Alban
J'ai jamais été payée de ce truc.
- Ilys
Non, mais comme quoi, tu vois,
- Alban
il y a parfois des histoires. Ah bah oui. Après, je me suis dit, je vais m'inscrire sur un site pour garder des enfants. J'adore les enfants, mais je ne voulais pas faire ça parce que je me suis dit, avec des enfants, je ne vais pas trop apprendre à parler. Moi, je voulais parler. C'était vraiment mon but. Et puis rencontrer des gens de mon âge aussi pour me faire des amis. C'est vrai que quand tu déménages, que tu ne connais personne et que tu n'es pas à l'école, que tu es vraiment seule, c'est compliqué. Mais voilà, j'ai commencé à garder des enfants. Et en fait, j'ai rencontré une famille. Les deux familles chez qui j'ai gardé des enfants, je les ai beaucoup aimées. Mais il y en a une, c'est devenue ma famille en Norvège. Là, je vais plusieurs fois par an chez eux. Je reste dix jours. Je faisais chèque avec les petites et tout. Ils sont incroyables. C'est les gens les plus... généreux que j'ai jamais rencontrés. C'est-à-dire, moi, quand les gens disent les Norvégiens sont froids, les Norvégiens... Moi, je dis, moi, je n'ai jamais rencontré des gens comme ça. Tous les gens que j'ai rencontrés, c'est des gens incroyablement ouverts. Genre, eux, ils sont vraiment... Alors, eux, c'est un autre niveau, quoi. C'est vraiment... Avec Oule, des fois, mon copain, du coup, on allait se balader par chez eux. Et puis, on allait dire bonjour, des fois, genre, juste on talkait, quoi. À l'improviste. Ils étaient là, ah bah, il y a le... Il y a tout le temps un endroit où dormir. Tu peux ramener n'importe qui. Ils sont incroyables. Et du coup, au final, ce truc que je ne voulais pas faire de base, ça m'a donné une famille à Trondheim. Trop bien. C'était incroyable. Et je me suis inscrite sur des sites pour enseigner les langues. Je me suis dit, j'ai déjà fait, j'ai déjà enseigné l'anglais et tout. C'est pareil, le norvégien, je parle bien. J'avais passé mon test B2 et tout. Je n'étais pas du tout bilingue ni rien. Mais je me suis dit, quelqu'un qui commence, vu que j'ai appris toute seule, je vais pouvoir les aider si t'as vraiment un niveau 0 donc je me suis dit il y a sûrement personne qui va vouloir de moi mais je vais m'inscrire et en fait j'ai eu mes premiers élèves j'ai adoré préparer mes cours et tout et au final c'est mon petit maintenant donc j'ai fait des cours de norvégien j'ai aussi enseigné le français j'ai eu quelques cours d'anglais mais en fait l'anglais je suis nulle à enseigner, je parle très bien mais je sais pas comment enseigner et je suis pas très intéressée je crois par apprendre comment ça fonctionne et tout ... Le français, pareil.
- Lucie
C'était le norvégien que t'aimais. Le norvégien, c'est direct. Même quand t'étais pas encore bilingue. C'est incroyable.
- Alban
Mais je préparais mes cours, il fallait pas qu'il y ait une question qui sorte. J'étais là, vraiment, s'ils me posent une question qui sort de mon cours, je suis un peu dans la merde quand même. Parce que je sais pas si ça va arriver.
- Ilys
C'est super dur d'enseigner une langue qui est pas la tienne. Parce que toi, après, on va continuer d'en discuter, mais peut-être, est-ce que t'avais l'approche académique de l'enseignement avec la grammaire et tout, à ce moment-là ?
- Alban
Pas trop, mais comme j'avais appris toute seule, je savais comment enseigner parce que j'avais été ma propre prof, on va dire. Et puis,
- Lucie
tu as appris d'une certaine manière, on va en parler. Mais du coup, j'imagine que tu as enseigné aussi de la même manière que tu as appris. Oui,
- Alban
et j'ai dû beaucoup apprendre parce qu'en fait, ça ne marche pas avec tout le monde. Maintenant, j'ai adapté mes méthodes pour que ça fonctionne. mais quand j'ai commencé C'est vrai qu'en fait, je donnais des devoirs à faire, les gens, ils étaient là, mais c'est impossible. Parce qu'en fait, moi, je faisais ce que j'avais fait avec moi-même, c'est-à-dire que moi, j'apprenais des passages de livres par cœur. C'était trop bien, moi, j'adorais faire ça. Je me disais, mais si tu fais ça, tu vas devenir trop fort. Pour ça, tu n'étais pas du tout adaptée. Oui, ils me disaient, mais moi, je ne suis pas.
- Lucie
Tu n'aimes pas prendre de la pâte à vin, tu vois.
- Alban
Oui, ils se demandaient ce que c'était que ce truc. donc en fait c'est vrai que je me suis rendu compte que c'est pas parce que ça marche avec moi que ça marche avec tout le monde et qu'après, il faut apprendre à s'adapter. Et ça, c'est un des trucs les plus importants que j'ai appris en enseignant de norvégien. C'est que certes, j'ai appris à expliquer la grammaire et tout ça, mais j'ai surtout appris que tout le monde fonctionne différemment. Et c'est ça qui est trop intéressant et qui m'a trop intéressée dans le métier. C'est qu'en fait, à chaque fois que tu as un nouvel élève, c'est une nouvelle façon de faire. Alors après, maintenant, j'ai des méthodes qui fonctionnent à peu près avec tout le monde. Et après, tu peux utiliser différents supports de différentes manières pour que ça fonctionne. c'était ça, je crois aussi que j'ai adoré c'était le fait d'adapter Et puis moi, ça me faisait progresser en Norvégien aussi d'enseigner. Et ça, ça m'intéressait énormément aussi parce que je me disais, en fait, moi, ça me donne une motivation. C'est-à-dire que j'avais un élève. Oui, c'est un win-win. Et j'avais un élève qui est devenu super fort assez vite. Donc, il avait des facilités aussi et tout. Et en fait, il y a un moment où je me suis dit, mais là, soit moi, je me mets un gros coup de pieux au cul et je deviens vraiment beaucoup meilleur. Soit je me dis, il faut qu'il trouve un autre prof. Parce qu'en fait, il est moins fort que moi. L'élève, il ne peut pas se le mettre. il est moins fort que moi mais de là à ce que j'arrive à lui apprendre assez pour qu'il continue à progresser. Après, je me suis dit c'est pas grave. En fait,
- Ilys
tu racontes notre histoire, là, non, il est ici.
- Alban
Exactement.
- Ilys
Mais juste, je sais qu'on va aborder cette partie-là maintenant, mais tu me replonges une fois de plus dans certains souvenirs. J'avais des films qui m'ont hyper marqué, je pense aussi autour de l'adolescence tardive, on va dire, fin de lycée. Par exemple, American Beauty. C'est un film, je ne sais pas si tu l'as déjà vu, mais je l'adore et aujourd'hui, je pense qu'il résonne encore avec moi et c'est pour ça qu'il me... Je me pose certaines questions encore aujourd'hui.
- Lucie
Je connais par cœur un speech qu'il y a du père à la fin du film. Et donc, c'est trop drôle parce que ça fait partie des trucs comme ça, où il y a ce double aspect, la langue plus le contenu qui résonne complètement avec toi. Et je fais déjà une transition vers la suite, mais dans le contenu de tes vidéos qui revient, je trouve, notamment sur Instagram, tu dis, voilà les livres que j'ai lus en ce moment et pourquoi j'ai bien aimé, et pourquoi c'est aussi bien pour apprendre la langue, ou pareil avec les films. et les musiques d'ailleurs aussi donc c'est rigolo là aussi ça résonne Ouais
- Alban
Est-ce que tu peux nous expliquer comment tu en es venue à créer un compte Instagram et une chaîne YouTube qui traite d'apprendre le norvégien en fait ?
- Ilys
Ouais Quand je repense je ne sais plus exactement ce qui m'est passé par la tête mais bon j'étais comédienne donc j'ai toujours bien aimé la vidéo et tout ça je suis créative voilà j'aime bien et puis entreprenante J'entreprends des choses J'aime entreprendre des choses Et ce qui m'a beaucoup frustrée Quand j'étais comédienne et pourquoi j'ai décidé d'arrêter C'est qu'en fait tu décides de rien Je veux dire t'arrives, il y a un casting Et c'est quelqu'un d'autre qui va dire Si oui ou non tu viens dans le projet Et moi c'est vrai que ce qui me manquait C'était ce côté où je fais mon projet De A à Z C'est moi qui décide si je le fais ou si je le fais pas Et en fait je pense qu'avec les vidéos J'avais vachement ça Mais en fait Merci. Quand j'ai déménagé en Norvège et que je n'avais pas de travail, j'ai commencé la couture. Je sais que ça part de loin, mais vous allez voir. Non, ça ne met pas trop de temps à arriver au but. J'ai commencé la couture et quand j'ai commencé la couture, j'ai commencé à regarder des vidéos sur YouTube pour apprendre la couture. Et en fait, je me suis rendu compte qu'il y avait des gens qui enseignaient la couture, mais qui faisaient aussi des vidéos qui étaient belles. C'est-à-dire, ce n'est pas juste genre là, tu couds ça, là, tu couds ça. C'était aussi genre, il y avait la musique, il montrait... Un vlog où elle couit une robe, elle va montrer sa pose déjeuner, ce qu'elle mange au déjeuner. C'était un petit mélange du lifestyle et aussi apprendre quelque chose. J'ai adoré, je trouvais que c'était incroyable. Petit à petit, j'ai trouvé de plus en plus de chaînes sur la couture et j'ai commencé à bien aimer regarder comment le contenu était fait. Je pense que c'était un peu... sans vraiment que je sois consciente de ça.
- Alban
Sans une idée derrière la tête ?
- Ilys
Non, pas forcément à ce moment-là. Et après, j'ai continué d'enseigner le norvégien et j'avais de plus en plus d'élèves. Et je me suis dit, ce serait super cool d'avoir plein d'élèves. J'aimais trop. Et en plus, je pense que j'avais besoin d'un projet créatif. J'avais besoin de créer. Et il n'y avait rien trop qui existait pour apprendre le norvégien en ligne. Toujours aujourd'hui, il y a des trucs. Je sais qu'avec le français, par exemple, il y a des chaînes YouTube pour apprendre le français qui sont incroyables. C'est vraiment super créatif. Il y a des vlogs, des trucs, plein de choses. Et pour le norvégien, bon, il n'y a rien. Il y a très peu. Et ce qu'il y a généralement, c'est pour vendre des cours derrière. C'est-à-dire, il y a très peu de créateurs de contenu qui sont là vraiment pour créer le contenu et pas juste pour vendre quelque chose. après forcément tu te mets à vendre des trucs au bout d'un moment mais je veux dire si au début t'as l'amour de la vidéo c'est vrai que tu crées du contenu qui est différent c'est pas le même rendu c'est différent que si juste tu fais un truc pour faire de la publicité qui est très bien aussi mais c'est juste que c'est des choses différentes et donc je me suis mise je sais plus trop comment mais en tout cas je me rappelle que quand j'ai commencé je me suis dit c'est incroyable c'est à dire que ces vidéos là je peux mettre, mélanger tous mes intérêts en fait depuis le début de ma vie dès que je commence un nouveau truc tout le monde me dit mais qu'est-ce que tu fous Tu parles dans tous les sens. Tu parles dans tous les sens. Il faut que tu suives un truc. Je me rappelle, mes profs étaient là. Mais tu papillonnes. Tu te mets à faire des trucs différents. Mais moi, dans ma tête, il y a toujours un fil rouge. Je ne peux pas mettre de mots dessus, mais je sais que ça suit qui je suis. Je sais que ça fait sens pour moi. Et en fait, avec les vidéos, j'ai l'impression que j'ai trouvé quelque chose où je peux utiliser tout ce que je suis.
- Alban
Oui, il y a un peu d'acting. Il y a l'apprentissage de la langue, il y a la créativité.
- Ilys
Exactement, les chansons. Moi, je fais de la musique aussi. Des fois, je fais des petites reprises de chansons où je traduis des chansons. Je ne le fais pas trop parce que ça demande beaucoup de temps de préparer ça, mais j'aimerais bien le faire plus. Tu peux faire des vlogs de voyage. Tu peux tout faire. Tu peux rencontrer des gens. Ça te permet de rencontrer des gens, comme vous avec le podcast. Tu peux contacter des gens sous prétexte. Prétexte, c'est vraiment ça. Tu as un projet et tu vas pouvoir rencontrer des gens. Je me suis dit que c'est incroyable. C'est trop bien. D'ailleurs,
- Lucie
je rebondis parce qu'à la base, tu t'es présentée juste en prof de norvégien sur ta profession. Mais je me rappelle que dans ton formulaire, tu as mis créatrice de contenu.
- Ilys
Oui, c'est vrai.
- Lucie
Et il y a quelques années, j'aurais peut-être fait partie de ce groupe qui se dit, ah ouais, tu sais, parce que la confusion déjà, créatrice de contenu versus influenceur. Je pense que maintenant, il faut bien faire la différence entre l'un et l'autre. Mais maintenant, via le podcast, on est aussi amené, nous, à faire une certaine création de contenu. Et maintenant, je me rends compte combien c'est du travail, quoi. Combien c'est du boulot. Donc vraiment, c'est pour ça que je veux remettre en avant. Tu fais aussi ton profession, c'est aussi de la création de contenu et en plus du sacrément bon contenu. Parce que c'est ça qui m'a direct interpellé. C'est que je pense que rapidement, j'ai perçu, contrairement à d'autres où ça va être du contenu parfois très spontané. Toi, je trouvais qu'il y avait direct, toi, ta personnalité, un certain setting. certaines choses que tu voulais véhiculer, notamment dans l'apprentissage de la langue, mais aussi un peu de la culture. Moi, ça a été d'abord Instagram, d'ailleurs, là où je t'ai découvert. Mais ça me semblait très...
- Ilys
Travaillé ?
- Lucie
Très bien, très travaillé, oui. Et en même temps, il fait l'air hyper toi, quoi. Très naturel. Voilà, très inné.
- Ilys
Ça me fait trop plaisir, puisque moi, des fois, justement, je vois ça chez les autres. Je me dis, l'effet du contenu, c'est incroyable. On voit trop sa personnalité et tout. T'as toujours l'impression, moi, je me dis, moi, je sais que c'est bien ce que je fais. je suis fière de ce que je fais mais J'ai toujours l'impression qu'il me manque des trucs. J'imagine.
- Lucie
C'est la difficulté de ce métier-là aussi. De voir ce que font les autres toujours.
- Ilys
Oui, après, tant que tu t'inspires de ce que font les autres et que tu l'utilises comme une motivation, et pas genre, moi, je me dis, c'est nul ce que je fais. Mais c'est vrai que de me dire que vous, peut-être, vous voyez dans mon contenu ce que moi, je vois dans le contenu des autres. Et du coup, c'est vrai que c'est plus difficile,
- Alban
je trouve, de se juger soi-même. Et du coup, comment s'appelle ton compte Instagram et ta chaîne YouTube ?
- Ilys
Mon Instagram et YouTube, c'est Norwegian with Elis. J'ai essayé de trouver d'autres choses, honnêtement. J'avais envie de trouver un truc bien, mais en fait, pour que ce soit clair, que tu fais du norvégien, que c'est avec moi et tout, en fait, c'est le mieux. Donc voilà. Et puis au final, maintenant, c'est ma brand.
- Alban
Qu'est-ce qui rend ta méthode unique, tu dirais ? Parce que j'ai l'impression que tu as quand même une... Une façon d'enseigner qui est différente, un peu plus ludique. Qu'est-ce qui fait que, selon toi, les gens accrochent ? D'ailleurs,
- Lucie
j'en profite, pendant que tu prépares ta réponse, pour montrer un petit peu. J'espère que ça se voit un peu à la caméra.
- Ilys
Je peux le montrer si tu veux.
- Lucie
Parce que ça fait partie de ta méthode de travail. Oui, toi, tu les as même reliées. Au moins, on a ça. Ça, c'est peut-être plus récent, mais du coup, ta méthode, tu dirais que c'est arrivé comment ?
- Ilys
Je pense que, déjà, le mix de... Le fait que je viens d'une phobie scolaire, c'est sûr que ça m'affecte dans le sens où je n'ai pas envie de faire ce qui m'a fait souffrir. Mais je pense aussi que le fait que j'ai appris toute seule, en vrai, je pense que c'est ça. Parce que j'ai appris toute seule de manière instinctive. Et c'est vrai que tout au début, quand on me demandait comment j'avais appris le norvégien, je me rappelle que j'étais là, je ne sais pas. Parce que je n'ai pas calculé. Je faisais des choses qui me semblaient bien pour moi à ce moment-là. J'avais besoin de travailler sur ça, je travaillais sur ça. Je ne pensais pas à « je vais utiliser cette méthode de ce professeur » . Je n'ai jamais rien lu sur les méthodes d'apprendre une langue. Je pense qu'en fait, quand j'ai commencé à enseigner, j'ai voulu faire un mix de moi, comment j'avais appris, et ce que je voyais que les gens avaient besoin, et ce que je voyais qui motivait les gens. Dans un autre podcast, on avait dit ça. Moi, j'ai fait la méthode, imaginons qu'on compare à un sportif. Moi, je me suis mis Merci. à fond dedans, c'est-à-dire que j'avais tout mon temps, je n'avais pas besoin d'argent, je vivais chez mes parents. Donc, j'avais un champ clair de possibilités, on va dire, et je passais tout mon temps à vers ça. Si tu compares un sportif, je me levais le matin, je mangeais tout bien, je dormais tout bien, je faisais du sport, et j'avais une sorte d'instinct qui faisait que je savais à peu près ce qu'il fallait que je fasse, j'étais à l'écoute de mon corps et tout. Mais c'était extrême comme apprentissage, on va dire. Et après, moi, je me retrouve avec des gens qui ont des enfants, qui ont un travail. qui n'ont pas forcément les facilités que moi j'ai pour apprendre les langues. Et il faut que j'arrive à trouver quelque chose qui fonctionne aussi pour eux, mais sans tomber dans le truc tout scolaire, c'est-à-dire en adaptant moi à comment j'ai fait, pour que eux, ça se trouve, leur but, moi mon but c'était de gagner les Jeux Olympiques, on va dire, genre de parler comme un Norvégien, c'est ça que j'ai toujours eu comme but. Et eux, leur but c'est de pouvoir aller courir le dimanche deux heures. Et en fait, c'est... Il n'y a pas un but qui est mieux que l'autre, c'est juste des buts différents. Et il faut arriver à donner à la personne ce qu'il a besoin pour atteindre son but et pas plus. C'est-à-dire que moi, j'ai eu beaucoup ce truc de penser que les gens avaient envie de parler parfaitement et tout ça. Et de mettre l'accent un peu sur des trucs qui n'étaient pas si importants que ça, qui pour moi étaient super importants, mais pour les gens, ce n'était pas très important. Et en fait, il faut apprendre à rebalancer tout. Et ça, pour moi, c'est que je suis très perfectionniste, on va dire, et très à fond quand j'aime quelque chose. En fait, il faut s'adapter aux gens.
- Alban
C'est trop drôle parce que c'est vraiment l'approche des langues qu'on avait qui était assez différente, toi et moi. Quand on apprenait l'espagnol, qu'on habitait en Amérique latine. Oui, tu en avais parlé. Alban faisait très attention à la prononciation, à avoir l'accent fort français et tout. Moi, je parlais. L'important, c'était qu'on me comprenne, que je les comprenne. Et j'y allais, je faisais des fautes. J'étais avec mon accent super fort français et mes collègues. panaméens, ils m'imitaient avec mon accent parce que parfois je lâchais des petits mots français en plus entre certaines expressions, le fameux punaise il y avait mon collègue Ivan qui me disait punaise Ivan,
- Ilys
j'imitais quand je disais ça tu leur as appris des mots mais Alban lui il avait le poil qui se hirissait quand on entendait dire des trucs comme ça il me disait non mais lui si j'ai donné le docteur
- Lucie
magique parce que du coup on était vachement exposés en tout cas à l'anglais l'un de l'autre pendant le Covid
- Ilys
On était exposés à l'anglais l'un de l'autre, ça veut vraiment dire que j'étais obligée de travailler vraiment l'un à côté de l'autre Ce grand bureau là dont on a déjà parlé
- Lucie
Et moi, un jour, elle est en réunion. Lucie crie de base quand elle est en réunion. Et j'étais à côté. Et là, elle dit, Fred, you need to dial in the numbers. You need to dial in the numbers. Et là, je fais, dial in, il ne va jamais comprendre.
- Ilys
Quoi ? Mais moi, je ne comprends pas.
- Lucie
Eh bien, voilà. Dial in. Ah, maman. Et là... J'étais mort parce que je me suis dit, je trouve que parfois, tu vois, je faisais le test, je fais, là, s'ils comprennent, ils sont forts.
- Ilys
Oui, mais tu vois, je pense qu'ils se sont habitués à mon accent. Non, mais là,
- Lucie
ça n'était pas passé quand même. Je tiens à terminer avec ça, ça n'était pas du tout passé.
- Ilys
C'est que moi, je sais toujours qu'il y a une différence quand même entre l'accent et la prononciation. Oui, c'est vrai. C'est-à-dire que tu peux avoir un mauvais accent, ce n'est pas grave, mais si tu prononces mal, c'est très fatigant d'entendre quelqu'un parler. Je ne sais pas si vous avez déjà entendu quelqu'un parler français Parce que ça le fait beaucoup quand on voit ça à la propre langue Tu t'entends quelqu'un parler français qui fait les un, les en, les on, pas les bon. En fait, au bout de dix minutes, t'es là en mode... Si t'as de la langue maternelle, ça va pas dur. Ouais, mais c'est là que tu te rends compte. Parce qu'en fait, si c'est une langue que t'as apprise,
- Alban
tu vas une énorme région si t'es pas dans la langue maternelle. Donc peut-être qu'ils me comprenaient un peu.
- Ilys
Non, mais c'est presque... Non, mais c'est trop drôle.
- Alban
Mais je suis d'accord avec toi. Et pour le coup, je pense que j'avais ni la prononciation, ni l'accent correct.
- Ilys
La prononciation, c'est quand même un peu important parce que... Tu as vraiment des mots qui veulent vouloir dire des choses différentes quand tu ne prononces pas bien. Et aussi, ça peut être un peu fatigant. Ce n'est pas méchant, mais c'est vrai.
- Lucie
Ça demande un effort pour la personne en face. Exactement.
- Ilys
Tu as trop raison.
- Alban
Et tu parles souvent d'apprendre sans se sentir nulle. Comment fais-tu pour accompagner tes élèves dans ce sens ?
- Ilys
Chacun progresse à sa vitesse. Et puis, le plus important, c'est de ne pas arrêter. En fait, apprendre une langue, c'est comme le sport. Moi, je me suis mise au vélo, là. Et en fait, tu sais que la seule manière de devenir plus fort, c'est de jamais arrêter. Enfin, jamais. Et en fait, si tu démotives quelqu'un, il va arrêter. Et du coup, il ne va pas progresser. Je pense que c'est ça, c'est de célébrer les victoires aussi. Puis après, c'est aussi à moi de me remettre en question quand il y a quelqu'un qui ne progresse pas ou qui n'avance pas assez et tout ça. Alors oui, c'est... de sa faute entre guillemets parce qu'il travaille pas assez en dehors mais s'il travaille pas assez en dehors il y a peut-être aussi des raisons, peut-être que ce que je lui donne à faire c'est pas forcément bien pour lui qu'il est pas motivé par ça, peut-être que c'est pas exactement ce qui l'aiderait le plus et tout ça donc aussi je pense c'est important de pas se dire que c'est forcément la faute de l'apprenant et ça j'ai beaucoup appris avec la France, c'est que en France même quand j'étais au concerteur de théâtre je sais que mon prof de théâtre il nous mettait vachement, il remettait vachement la faute sur nous en mode mais vous travaillez pas assez et tout ça ... Et en fait, un jour, je me suis dit, mais en fait, on ne comprend pas ce qu'il faut qu'on fasse. On ne comprend pas, en fait, ce qu'il faut qu'on travaille. C'est-à-dire que tu nous dis qu'on ne travaille pas assez, mais nous, on ne sait pas trop où est-ce qu'il faut qu'on aille. Et ça, je pense que c'est super important de se dire que ce n'est pas forcément, et d'ailleurs, souvent, ce n'est pas la faute de la personne qui apprend, surtout dans mon contexte à moi, où je donne des cours particuliers. C'est-à-dire que c'est les gens qui viennent vers moi pour apprendre. Je veux dire, je n'ai pas une classe de 30 avec des gens qui sont obligés d'être là. c'est des gens qui me contactent parce qu'ils ont envie qu'ils dépensent leur argent pour apprendre Donc, s'ils ne progressent pas, c'est vraiment qu'il faut que moi, je pense à une autre manière de les aider.
- Alban
Je trouve ça génial que tu aies cette approche de se remettre en question et de ne pas mettre la faute sur l'apprenant. Parce que moi, j'ai eu pas mal de profs particuliers dans ma vie et je pense que tous n'avaient pas cette approche. Je trouve ça hyper bien que tu te dises qu'est-ce que je peux faire pour le... remotiver, l'aider dans son apprentissage.
- Ilys
Après, je pense que c'est quand même la moindre des choses. Tu vois, si tu prends pareil, un athlète, imaginons, tu es coach d'un athlète, tu peux l'entraîner pour lui jouer un pic, s'il ne progresse pas, tu ne vas pas juste lui dire « t'es nul, tu ne t'entraînes pas » . En fait, si je vois que tu t'entraînes, il faut qu'on change la méthode. C'est un peu le B.A.B. je trouve.
- Lucie
Ce qui est intéressant, c'est que c'est aussi quelque part, toi, en tant que professeur, c'est d'être sur consciente de voir s'il y a des cues qui veulent dire « Oh ben là, ça marche, ça marche pas, qu'est-ce que je peux changer ? » Mais c'est aussi essayer de donner à l'élève cette liberté de dire « Voilà ce qui marche, voilà ce qui marche pas. » Et en fait, moi j'ai recommencé des cours de norvégien un peu avant qu'on se rencontre la dernière fois, et on avait eu un peu cette conversation. Et je me suis dit « Mais en fait, il faut aussi que j'insiste sur ce qui marche. » « Pour moi, est-ce qu'il marche pas ? » Et en fait, c'était ne serait-ce que de mettre des mots là-dessus. C'était notamment un peu grâce à notre conversation. Elle aussi, bien sûr, est réceptive, donc tant mieux. Mais une fois de plus, on a tous hérité d'un enseignement français. On ne se demande pas. comment tu vas apprendre. C'est comme ça et c'est à toi de t'adapter. Donc c'est hyper important de déjà changer cet état d'esprit ou aussi en tant qu'élève, il faut dire ça je pense que... Moi par exemple, j'aime trop écrire des phrases sur ce que j'ai fait le week-end dernier, les petits week-ends de petites vacances, les machins et tout. J'apprends davantage les journaux que tu fais. Plus que... J'ai aussi besoin de l'approche académique mais... Enfin voilà. Je voulais juste dire... Et pareil dans l'entreprise quand tu dis en fait là, le prof de théâtre on ne comprenait pas ce qu'il attendait. Et je trouve que dans les grosses boîtes... C'est tellement ça, quoi. Parfois, tu te retrouves avec une mission par-ci, par-là et tout. Et en fait, personne ne se dit, mais soit je n'ai pas compris, qu'est-ce que tu attends vraiment ? C'est hyper important de poser ces questions.
- Ilys
Et j'ai l'impression des fois que ça fait peur en tant que prof, on va dire, tu as envie que les gens, ils y arrivent sans que tu leur donnes les clés pour qu'ils y arrivent, des fois. C'est-à-dire, moi, je me rappelle quand j'avais des contrôles de maths, par exemple. Des fois, on leur demandait, mais vous ne pouvez pas nous donner des exemples de trucs qu'on va pouvoir faire ? Ben non, parce que ce serait trop facile. Ce n'est pas que ce serait trop facile, c'est que comme ça, je sais ce que je dois faire. C'est vraiment débile de ne pas me donner un exemple alors que ça m'aiderait. Du coup, là, je suis dans le flou. Et je pense qu'il y a ce truc aussi où quand on est prof et que du coup, pour nous, c'est facile, entre guillemets, on se dit que pour les autres aussi, c'est facile. On ne s'imagine en tout cas pas à quel point la percée peut être perdue. Et ça, c'est important que les élèves le disent et c'est important que l'élève fasse partie du... Il est aussi son propre professeur en vrai de vrai. Moi, quand je donne mes cours, le mieux, c'est qu'on travaille sur ce que toi, tu as travaillé, sur tes questions, sur tes trucs. Et après, moi, je suis là pour guider quand il y a besoin de guider. Mais je dis tout le temps, moi, si toi, tu es ton propre guide, c'est trop bien. Et moi, je suis là pour t'aider, tu vois. Je suis là pour répondre à tes questions, pour te motiver aussi, parce que tu sais que tu as un cours par semaine. Donc, du coup, tu vas plus travailler. Il y a beaucoup de gens pour qui c'est ça, en fait, la raison pour laquelle ils prennent des cours aussi. C'est pour la rigueur, tu vois. mais c'est sûr que c'est pas juste moi je te dis quoi faire et toi tu fais quoi
- Alban
Est-ce que tu as eu des retours d'élèves ou de followers qui t'ont touché ?
- Ilys
C'est toujours super dur de se rendre compte, en fait, quand on fait des trucs sur les réseaux sociaux. Tu vois, tu te dis, bon, ben voilà, les gens regardent mes vidéos, donc je sais. Mais il y avait quelqu'un un jour qui m'avait dit... Je me suis remis au Norvégien, donc il avait appris il y a quelques années. Et en fait, après avoir regardé mes vidéos, il s'était remis et il avait pris un billet d'avion pour Oslo. Il avait dit, là, ça y est, je vais à Oslo dans deux semaines. J'y retourne pendant un week-end. Ça m'a trop redonné envie. Et je m'étais dit, waouh, là, c'est même pas que la langue. C'est vraiment ça. Ils reconnectent avec la culture. Et je me suis rendue compte, en étant sur les réseaux, qu'il y a beaucoup de gens qui ont ce truc que j'ai eu en me sentant chez moi en Norvège. Moi, au début, tu te penses un peu seule. Pas dans le sens forcément négatif, mais aussi genre, moi, j'ai cette connexion avec la Norvège. Mais en fait, il y a plein de gens. et ça peut être avec plein d'autres pays aussi et on entend beaucoup, en tout cas moi j'entends beaucoup de gens qui disent justement que c'est dur d'être en Norvège en tant qu'expatriée mais en fait j'ai l'impression que il y a beaucoup de gens, en tout cas des gens qui me suivent aussi, qui ont le truc inverse où ils sont là en mode j'ai une connexion avec la Norvège que je ne leur ai pas expliqué et ça m'aide en fait de te voir aussi parce que ça les inspire et moi quand j'ai commencé les réseaux je me suis dit mais Merci. Est-ce que je suis vraiment légitime ? Je ne suis pas norvégienne. Et en fait, c'est tout l'inverse. C'est-à-dire que les gens, quand ils voient que je parle super bien, ils se disent, moi aussi, je peux le faire. C'est super inspirant. Et donc, j'ai des retours comme ça avec des gens qui me disent qu'ils ont reconnecté, entre guillemets, avec cette attirance qu'ils ont avec la Norvège. Et aussi, j'ai une vidéo sur YouTube où j'explique tout comment j'ai appris le norvégien. qui a explosé, qui a un million de vues et tout. Et là, j'ai eu énormément de retours de gens qui m'ont dit... Donc, qui apprennent le norvégien ou une autre langue, parce que cette vidéo était en anglais, donc il y a des gens aussi qui apprennent d'autres langues, qui l'ont regardée, et qui m'ont dit « Mais ça m'a ouvert sur une autre manière d'apprendre. » Et ça, pour moi, c'est le plus beau compliment que quand j'ai fait cette vidéo, moi, je me suis dit « C'est un peu boring, franchement. » Et en fait, je ne me rendais pas compte de l'impact. que les gens ne pensent pas ne prennent pas le recul, la liberté que tu leur offrais avec cette vidéo c'est négatif tu vois en fait c'est vrai quand tu veux apprendre une langue quand tu veux apprendre une langue t'as niveau A1, niveau A2, niveau B1, niveau B2 et en fait c'est tout ce qui existe c'est pas leur faute mais je me rendais pas compte à quel point il manquait de créativité dans ce milieu là genre pas les gens manquaient de créativité mais le milieu d'apprentissage de langue en tout cas du norvégien mais apparemment d'apprentissage de langue en général, puisqu'il y avait des gens qui apprenaient plein de langues différentes quand on regardait cette vidéo. Et ça, ça me fait trop plaisir. Genre les gens qui disent... Je vois l'apprentissage différemment maintenant. Ça m'ouvre sur une autre vision de l'apprentissage et tout. Ça, pour moi, c'est trop bien.
- Lucie
Est-ce que tu peux nous parler de ce cheminement entre « je suis professeur particulier norvégien » et ensuite, ce qui t'a amené au journaux, au Sprog Café et peut-être ensuite à tes projets futurs ?
- Ilys
Donc, je fais des vidéos sur Internet. J'enseigne le norvégien. Il y a beaucoup de gens qui me suivent et il y a énormément de gens qui ont envie d'apprendre l'orvégien avec moi, on va dire. Qui ont envie d'apprendre l'orvégien tout court et avec moi aussi. Donc c'est trop bien. Moi, je suis trop contente. C'est le Graal. Mais c'est très frustrant parce que j'ai envie d'aider tout le monde, entre guillemets. Mais en même temps, pendant plusieurs années, j'ai eu envie de faire quelque chose qui pourrait se vendre, on va dire, à l'infini. C'est-à-dire que tout le monde pourrait bénéficier de cette aide-là. Et que ce serait, dans ma tête, quelque chose... basé sur mes méthodes, qui serait un peu une extension d'un cours particulier. Ce serait comme un cours particulier, mais je ne suis pas là pour de vrai. Et en fait, j'ai passé un an et demi juste à penser. J'ai plein d'idées, plein de trucs et tout ça. Mais en fait, à chaque fois que je pars dans des trucs, après je pitch mon idée, les gens sont là. Mais je ne comprends pas trop où ça va ton truc. Parce qu'en fait, pour moi, c'est une idée qui est incroyable, une méthode, machin. Mais en fait, je me rappelle, il y a une copine un jour qui m'a dit mais du coup, quand tu vends le truc... Ils apprennent quoi, les gens ? Il faut que tu leur dises au début, tu vas ressortir de ça et tu auras appris quoi ? Tu auras appris plein de choses. Donc en fait, c'est super dur de cadrer et de trouver quelque chose qui fait sens, mais qui est libre, que les gens vont pouvoir utiliser comme ils veulent, mais qui est super structuré pour que ça ne fasse pas peur et que les gens sachent dans quoi ils s'embarquent quand ils commencent. Quelque chose qui me ressemble à moi, mais en même temps quelque chose qui est universel. C'était vraiment... Je n'aurais pas imaginé quand j'ai commencé que ça allait prendre autant de temps.
- Lucie
C'était de lancer un produit. Donc, c'est très difficile de lancer un produit.
- Ilys
Et complet, en fait. Moi, je voulais quelque chose de complet. Je m'imaginais un truc, une formation où j'en retournais tout en une formation et tout. Enfin, voilà. Je suis en train de travailler dessus, mais ça demande des années de travail. Franchement, moi, je suis toute seule. C'est énorme le travail que c'est. En tout cas, de tout reconstruire, c'est-à-dire de ne pas suivre les niveaux à un, à deux, machin. mais d'avoir quand même une suite logique, d'avoir quelque chose qui commence à un commencement et qui devient de plus en plus difficile, mais en même temps que tu pourrais prendre en cours de route, mais ça prend du temps. Et en fait, ce journal, l'été dernier, j'ai pas filmé. Donc j'ai fait des vacances où j'étais un peu off des réseaux sociaux et tout. Mais j'avais beaucoup de photos et j'ai passé mes vacances en Norvège. Et après l'été, je me suis dit c'est trop dommage parce que j'ai passé mon été, vraiment, j'ai fait un été norvégien, genre pire, tu peux pas faire pire, quoi. Et je n'ai pas partagé sur les réseaux, donc ce n'est pas grave que je n'ai pas partagé, mais c'est juste que c'est un côté de la culture qui est intéressant. Et je me suis dit, pourquoi je ne ferais pas un petit carnet où je raconte mes vacances ? En plus, moi, je faisais des vlogs depuis longtemps et j'avais envie de faire quelque chose où les gens pourraient lire le texte du vlog et où il pourrait y avoir des déclinaisons, des explications de grammaire et tout ça, pour ne pas juste regarder le vlog sur Instagram, mais aussi pouvoir étudier dessus. J'ai dit, j'ai qu'à faire un petit carnet vlog, mais juste à l'écrit, vu que j'ai des photos, je n'ai pas de vidéo, mais je peux écrire des textes. J'ai fait un carnet de cinq jours où je décrivais ce que j'avais fait les journées et où je faisais des exercices par rapport à chaque jour. J'ai posté ce carnet gratuitement sur mon compte Instagram, donc les gens pouvaient le télécharger. Et en fait, en une soirée, il y avait 1000 personnes qui l'avaient téléchargé et en une semaine, j'avais 2000 téléchargements. alors que il fallait donner son adresse mail quand même. Donc moi, je m'étais dit, les gens, bon, voilà, ils suivent, ils font des likes sur mes vidéos, mais de là à donner ton adresse mail et tout, c'est un peu chiant. Oui, c'est ça qu'extra step,
- Lucie
tu perds des gens en route. Exactement.
- Ilys
Et en fait, il y avait 2000 personnes qui avaient été chercher le truc. J'étais là, bon, c'est incroyable. Franchement, c'est incroyable, t'es trop contente. Et les gens l'avaient imprimé, les gens, genre, ils aimaient trop, quoi. C'était trop bien. Et en fait, je me suis dit... Ça se trouve, c'est aussi simple que ça, entre guillemets. Ça se trouve, il faut que je commence avec un projet qui n'est pas non plus le bout du monde. Et en fait, ce projet-là, j'avais quand même beaucoup travaillé dessus. Et je me suis dit, pourquoi pas faire un truc récurrent ? Faire un journal où j'utilise un peu ma vie et où j'essaie de trouver des thèmes un peu généraux pour apprendre du vocabulaire de tous les jours. Et en fait, je me suis dit, les gens, ils ont envie de ça. Il n'y a pas assez de... parler de toi, parler de ta vie, du quotidien et tout ça, et pouvoir développer vraiment ta personnalité dans la langue. Moi, c'est ça que j'aime faire, c'est aider les gens à vraiment être eux-mêmes, parce qu'il y a beaucoup de retours sur ça, sur... Ouais, je parle norvégien, mais au final, je ne suis pas trop moi-même quand je parle norvégien. Et moi, je sais que je cherchais beaucoup, quand j'apprenais le norvégien, des livres de lettres. Par exemple, le journal d'Anne Frank et tout ça. C'est vraiment un truc où tu vas avoir un mélange d'écrire le quotidien et de sentiments. Et je trouve que c'est vachement riche parce que tu peux apprendre comment parler de toi. C'est vraiment ça, le journal. Donc, j'ai beaucoup travaillé sur... Quoi mettre dans ses journaux ? Climber,
- Lucie
tes journaux sont un peu plus gais que ceux d'Anne-Franck.
- Ilys
Alors oui, j'essaie de...
- Alban
Tu peux nous dire les thèmes, les premiers thèmes que tu as faits ?
- Ilys
Ouais, j'ai commencé du coup en novembre 2024. Donc je fais un journal par mois maintenant. Je raconte quatre jours de chaque mois du coup. J'ai commencé en novembre 2024. En novembre 2024, j'ai déménagé. Enfin, on a acheté un appartement avec mon copain à Oslo. Donc je me suis dit, j'ai qu'à commencer maintenant parce que je ne vais pas racheter un appartement demain. c'est du bon vocabulaire et en plus j'allais lancer mon projet du coup au début 2025 mais je me suis dit il faut bien que j'en ai fait quelques-uns pour moi savoir combien de temps ça me prend avoir tout rodé enfin être sûre que il faut avoir un petit peu d'expérience comme pour les épisodes de podcast le journal de novembre c'est plus sur acheter un appartement j'ai essayé de simplifier un peu les termes et tout ça mais pour pouvoir décrire comment ça se passe d'acheter un appartement en Norvège et tout ça On a peint notre appartement, donc il y a ça. On a déménagé, donc voilà. Décembre, cette année, c'était plus Noël. L'année prochaine, je vais faire un truc plus sobre dans les fêtes, on va dire, parce qu'il y a beaucoup de gens qui ne fêtent pas Noël. Donc Noël, je l'ai fait une fois, il y a le vocabulaire. Maintenant, je vais faire plus un truc sur l'hiver en général. Janvier, c'était bon. L'hiver, j'ai une copine qui est venue me rendre visite. Je me suis mise aux échecs, donc j'ai fait un petit truc sur ça. Février, je suis allée à Trondheim pendant une semaine. donc j'ai fait 4 jours sur... Mon séjour à Trondheim. Mars, c'était un peu cabine. Puis avril, c'était marché aux puces. Il y a une saison de marché. Pâques. Il va y avoir le 17 mai.
- Alban
C'est trop intéressant parce que ça suit la saison. Ça suit la vie. C'est coutu.
- Ilys
Moi, ça me motive aussi parce que dans chaque journal, je donne les livres que j'ai lus, les films que j'ai regardés le mois dernier. Forcément, Norvégien. Ça me motive aussi pour découvrir Merci. plus la culture, aussi je pense que cet été ça va me motiver à faire plus de choses en vrai, parce que je me dis, ça faut absolument que je le fasse pour le raconter dans mon journal, c'est pas dans le sens je le fais pour les caméras, mais c'est plus dans le sens, ça me motive aussi à sortir de ma zone de confort des fois pour, je me dis ça serait trop bien de le raconter.
- Lucie
C'est la première à apprendre aussi sur certaines choses, si tu fais de nouvelles expériences, et nous c'est un peu ce qu'on fait aussi via le podcast, on a appris tellement de choses sur la vie des gens, sur la Norvège, des côtés qu'on ne connaissait pas, redécouvrir des côtés qu'on connaissait, pouvoir s'intéresser à plus de choses, aller dans plus de lieux. C'est vraiment simple. C'est ça, ça te rend curieux en fait.
- Ilys
Ce n'est pas que tu le fais pour pouvoir le raconter, c'est que ça te donne envie. Ça te met dans ce cercle vertueux. Reviens à ce truc, c'est un win-win. Et quels sont tes projets ? Je continue mes journaux. de les améliorer et tout ça. Tu as parlé du Sprog Café tout à l'heure, qui est une rencontre où les gens vont venir pour parler norvégien, en gros. J'ai une très mauvaise conscience par rapport à ça parce que j'ai dit que j'en ferais un par mois et j'en ai fait qu'un. Mais donc, j'aimerais bien faire plus de ça, de Café des Langues. Je sais que les gens, ils ont vraiment très envie de se rencontrer, de faire des choses physiquement. Oui, c'est ça. Oui, en vrai, exactement. Mais moi, je ne suis pas très forte pour ça. C'est ça le problème. Pour moi, c'est beaucoup d'énergie, en fait. Je suis plutôt introvertie. J'adore les gens, mais j'ai l'énergie plutôt introvertie. Et je sais que je ne vais pas réussir à le tenir sur le long terme, si c'est trop. Il y a quelqu'un qui m'avait dit, mais pourquoi tu n'embauches pas quelqu'un ? Parce que tu dis que tu as beaucoup plus de demandes que ce que tu peux faire pour les cours et tout. J'étais en mode, ah non, mais moi, je n'embauche personne. Je travaille toute seule. Ce n'est pas que je n'aime pas les gens. C'est que, dans ma tête, la charge de travail s'arrête à... S'il n'y a plus de place dans ma tête, je ne fais pas. J'ai trois projets. J'ai mon journal, les réseaux sociaux, mes cours particuliers.
- Lucie
That's it. J'aime d'avoir une vie à côté. Même si j'y pense tout le temps, à ça et tout ça, mais j'ai envie que ça reste sain. Et je n'ai pas du tout envie que ça devienne énorme. Je ne vais pas monter une école. En tout cas, pour le moment, tu vois, et pour moi, c'est un des trucs les plus importants, c'est que si ma to-do list, elle ne rentre pas dans ma tête, limite, c'est qu'il y a trop de trucs. Parce que sinon, tu te noies. Franchement, quand tu te maries tout seul, il n'y a pas de limite Et il faut te mettre tes propres limites. Sinon,
- Alban
tu fais que ça.
- Lucie
En fait, ce n'est pas grave de faire que ça. Mais moi, je n'ai pas envie que ça devienne malsain. Parce que je sais qu'après, j'ai des phases où je vais me mettre à fond dans un truc. Puis après, je ne vais plus du tout avoir envie de le faire. Et quand je n'ai plus envie de le faire, il n'y a plus de way back. Quand je n'ai plus envie de faire quelque chose, je ne peux pas créer l'envie. Et en fait, pour réussir à tenir dans le temps, il faut qu'il y ait un équilibre. Sinon,
- Alban
je n'y arriverai pas. Jusqu'à présent, ça a l'air de réussir. le step by step ouais voilà moi je trouve que les gens sont conquis par ta méthode. Continue sur ce que tu penses être juste. Moi, j'ai envie de te poser une question. T'as quel âge ? J'ai 25 ans. Incroyable,
- Lucie
non ?
- Alban
Je trouve, à 25 ans, toute cette maturité de ce recul et puis tout ce que t'as fait déjà. C'est ton film d'amour plus ta carrière. Moi, j'ai hâte de voir la suite. Qu'est-ce que te réserve les 10 prochaines années ? Bye.
- Lucie
qu'est-ce qu'elle nous aura fait dans ce laps de temps j'ai peur de plus oser comme j'ai pris beaucoup de risques enfin de risques j'ai fait des choses un peu qui je pense que tu t'es affranchie de pas mal de trucs j'ai tenté ouais mais du coup j'ai peur de
- Alban
plus oser après tu sais c'est peut-être aussi parce que t'auras trouvé l'homme qui tient c'est aussi une autre chose non c'est vrai
- Lucie
Je me dis que les vidéos que je fais, c'est tout le temps ouvert à tout ce que tu veux.
- Alban
Tu peux faire tous les projets que tu veux avec ça. C'est comme nous, le podcast, c'est ça qu'on aime, c'est ça qu'on adore. Mais je vois bien qu'il y a d'autres choses qui peuvent venir de ce projet.
- Lucie
C'est ça.
- Alban
Et pour l'instant, nous, c'est ça qu'on aime. Et je pense que pour l'instant, toi, tu es bien dans ce que tu fais. Mais dans le futur, on ne sait pas ce que ça peut te rétablir. Et puis si c'est juste que tu continues ce que tu fais et que tu adores et que c'est juste que tu as des nouveaux élèves qui arrivent tout le temps, ça sera super ouais c'est vrai mais c'est vrai que je trouve ça cool que je commence tôt entre guillemets parce que rien qu'avec ta vie tu vas apporter tes sujets c'est pour ça que moi j'ai hâte de voir la suite parce que je suis sûre que quoi qu'il arrive il y aura des sujets intéressants qui vont émerger
- Ilys
Ylis, on est super heureux de notre échange avec toi on te connaissait déjà un petit peu avant on te connait aussi grâce à ton contenu Et comme d'habitude, via ces épisodes, c'est ce qu'on adore. On a appris à te connaître davantage et tu nous as fait rire et aussi un petit peu pleurer.
- Lucie
C'était inattendu.
- Ilys
Mais tu vois, tu ne laisses pas indifférent. Et ça, je pense que c'est ce qui en dit long sur ta personnalité.
- Alban
Avant de nous quitter, est-ce que tu as un dernier, peut-être un conseil que tu donnerais à ceux qui ont envie d'apprendre le norvégien, mais qui n'osent pas se lancer ? Je pense que c'est important de savoir où on veut aller quand on se lance pour pouvoir...
- Lucie
garder la motivation quand on est dans des périodes où c'est plus compliqué, puisque ça va être plus compliqué à des moments, et de savoir je peux faire la métaphore avec le vélo, moi je me suis mise au vélo et là, bah j'ai pas beaucoup de muscles dans mes jambes malheureusement donc des fois il y a des petites côtes et puis moi je suis au bout de ma vie, mais je me dis j'ai pour but d'aller en vélo à Trondheim en septembre, et en fait c'est le truc que je me dis la côte là aujourd'hui c'était dur, mais il y a plus derrière. C'est-à-dire si j'ai réussi à faire cette côte aujourd'hui, demain, c'est pas grave, je fais une pause parce que j'en peux plus. Le jour d'après, je vais m'y remettre et de voir ce qu'il y a derrière, de voir le but sur le long terme. Je pense, en tout cas pour moi, c'est quelque chose qui m'aide beaucoup parce que comme ça, tu te dis pas, bon bah, aujourd'hui, j'ai pas réussi, j'arrête. Non, aujourd'hui, j'ai pas réussi, mais c'est pas grave parce que c'est une étape vers la réussite. Ce qui est important, c'est de s'écouter. et de se dire que s'il y a une méthode qui fonctionne peut-être que c'est pas la bonne méthode et c'est dur de trouver une bonne méthode ça prend du temps, mais c'est ça aussi qui est intéressant avec l'apprentissage des langues, c'est que c'est certes apprendre des nouveaux mots et tout ça mais c'est apprendre toute une nouvelle façon de penser et si t'arrives à mieux te connaître à travers cette expérience là si t'arrives à apprendre à connaître comment t'aimes apprendre ce qui t'aide vraiment et tout ça, bah en fait après c'est des compétences que tu vas pouvoir utiliser dans d'autres domaines aussi Merci. Et je pense que si tu vois l'apprentissage de la langue comme vraiment un tout, et pas juste genre j'apprends des nouveaux mots et j'apprends de la grammaire, mais comme une sorte d'expérience de vie un peu où tu vas... t'émerger dans une nouvelle culture, mais aussi toi apprendre à te connaître mieux peut-être, je pense que ça peut aider et rendre le projet plus excitant et moins je fais un exercice à trous où je dois mettre les verbes conjugués. Je pense peut-être ça.
- Alban
Je pense que c'est des super conseils d'ailleurs pour l'apprentissage de la langue en général. Et même l'apprentissage en général, je pense.
- Ilys
Et la toute dernière avant de partir, on a parlé de ton expérience de... qui a été délicate en revenant de l'étranger. Je pense que ça fait écho aussi beaucoup au thème de la santé mentale qui prend de plus en plus de place, j'ai l'impression, dans notre société. Si tu parles à la hélice ado qui a eu du mal, notamment en retour du Canada, quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui peut-être traverse ce genre de période ? Prends ton temps, pas de soucis parce que je me dis que c'est un vrai sujet en plus sur les expatriations qui se passent bien, pas bien et surtout la jeunesse, je trouve que c'est important de parler de comment on va au-delà de ça et moi aussi il y a eu tellement de trucs l'internat qui s'est mal passé, il y a eu des périodes vraiment dark on va dire, donc c'est bien de prendre le temps d'une fois qu'on est passé à autre chose de...
- Lucie
Je pense de se faire confiance. Je pense. Parce que des fois, c'est dur pour les autres de voir où tu vas. En tout cas, pour moi, c'était ça. Que les gens ne comprennent pas trop. Mais ce n'est pas en mode, les gens, c'est normal. Il n'y a que toi qui es dans ton corps et qui sais. En fait, je me souviens, quand j'étais partie au Canada, ma maman m'avait dit, mais sur ton CV, ça ne va peut-être pas être... Et je m'en rappelle, j'étais là, mais vraiment, je ne vais pas vivre ma vie. pour un CV, quoi. Enfin, c'est... Je refuse, je m'en fous de mon CV, je veux... C'est ma vie, quoi. Et je pense ça, de se faire confiance et de se dire que des fois, même s'il y a des parades qui sont compliquées, si on s'écoute et aussi si on a la chance d'être bien entourée, en vrai, parce que moi, j'ai eu de la chance d'avoir mes parents qui m'ont sorti du système colère, qui ont bien voulu, mais je veux dire, il y avait beaucoup de profs qui... qui disait qu'il y a 40% de réussite au bac, en cours par correspondance, ça ne va pas du tout aller. Et moi, j'ai eu mon bac en vrai de justesse, je l'ai eu, mais j'y suis allée en touriste en vrai. Mais je trouve que ce qui est beau dans l'histoire, c'est que mon bac, je l'ai eu grâce à l'anglais, parce qu'en fait, j'avais pris SP anglais. Du coup, c'était qu'au F8, j'ai eu 18 ou 19. Et après, j'ai eu de très mauvaises notes dans les autres matières, parce que j'avais... pas beaucoup travaillé, je faisais des films et puis j'étais plus du tout dans ça. Mais au final, j'ai eu mon bac à cause de cette année au Canada entre guillemets, puisque je parlais anglais.
- Alban
Grâce.
- Lucie
Grâce, c'est ça, oui, grâce. Donc je suis partie, c'était dur en rentrant, mais j'ai continué à ma manière puisque j'ai fait les cours par correspondance, j'ai quand même passé mon bac. Ma maman m'avait dit quand même, essaye, vas-y, de toute façon t'es inscrite, tu verras. Bon, j'ai eu... un zéro, j'ai des mauvaises notes mais j'ai réussi à l'avoir grâce à l'anglais au final moi je me disais mon bac de toute façon j'en ai pas besoin, j'étudierai jamais je déteste l'école, au final je suis arrivée en Norvège j'ai fait des études ici j'ai trop aimé c'est important d'écouter les autres mais d'essayer d'expliquer comment on sent pour que les autres puissent nous comprendre et aussi de ne pas rester dans ce truc où on se dit je suis incompris, personne ne me comprend parce qu'il y a beaucoup de gens qui vivent la même chose et à chaque fois qu'on se sent seul tout le monde comprend, tout le monde a une expérience de vie qui fait qu'ils arrivent à comprendre ce que tu vis et je pense que essayer d'arriver à mettre des mots sur ce qu'on vit même si c'est compliqué j'écris depuis que je suis petite et je pense que ça aide beaucoup à ne pas rester seule et à peut-être pas forcément attendre que les autres nous comprennent à 100% parce que chacun a sa vie mais pas non plus s'isoler, essayer de partager j'ai... et de trouver des gens qui vont nous soutenir. Je pense que ça,
- Alban
c'est génial. On va terminer sur ces super mots, cette émotion. Merci. J'ai trouvé ça génial, encore une fois, de vivre que tu nous racontes ton expérience. Ça résonne en nous sur plein de points. Et même ce qu'on n'a pas forcément vécu, ça nous touche. C'est beau de voir tout ce que tu as traversé, où tu en es, de voir ce petit fil rouge qui, en fait, tu n'en avais certainement pas conscience, mais qui est là depuis le début. Parce que c'est les langues, le bac, c'est les langues ici. On le voit en fait maintenant avec le recul. Et je me dis, punaise, à la fin de ta vie, on le verra encore. Mais déjà là, c'est vraiment incroyable. Et j'espère que ça va inspirer d'autres personnes, motiver s'ils ont vécu des choses similaires ou s'ils ont des enfants qui vivent des choses similaires. Oui,
- Ilys
complètement.
- Alban
Merci beaucoup, Iglis. Merci, moi j'ai trop aimé parler avec vous,
- Lucie
c'était trop bien.
- Alban
Moi aussi, je pense qu'on pourrait continuer encore des heures. On peut se passer un peu de chaud avec un petit verre de vin.
- Lucie
Moi j'ai trop hâte d'écouter vos nouveaux podcasts, les prochains aussi. On parlait de mes projets, mais votre projet c'est trop bien. J'ai trop trop hâte et en plus, comme c'est en français, je peux donner à ma famille et tout ça, d'écouter un peu, commencer la vie en Norvège. C'est trop cool aussi. Que les gens comprennent comment c'est pour nous ici. C'est vrai.
- Alban
Il y a pas mal d'amis qui nous ont dit qu'ils envoyaient ça à leur famille. Parce que leur famille, ils veulent comprendre. Et même si parfois tu racontes, ça leur permet de savoir un peu plus en détail comment ça se passe. Ouais. Le point de vue de plein de gens. Ouais. Trop bien. Merci à vous d'avoir fait le podcast. C'est trop cool. Merci à tous. Et on vous dit à très bientôt chez nous.
- Ilys
Sous les ors.
- Alban
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- Ilys
Un commentaire sur YouTube, ça nous aide énormément à faire grandir le podcast.
- Alban
Merci et à très vite pour le prochain épisode.