Transcription

• Lucie

  Si on vous disait qu'en Norvège, on achète son bien immobilier par enchère, par SMS.

• Alban

  En Norvège, quasiment la totalité des emprunts immobiliers sont à taux variable. Et dans cet épisode, nous allons vous raconter comment nous avons acheté notre maison en moins de 12 heures entre la découverte de l'annonce et le SMS qui a conclu l'achat de la maison.

• Lucie

  Salut, c'est Lucie.

• Alban

  Salut, c'est Alban.

• Lucie

  Rentonnaire et parent de deux petites filles.

• Alban

  Bienvenue dans Sous les Aurores.

• Lucie

  Le premier podcast réalisé par un couple de français en Norvège.

• Alban

  Sous les aurores, c'est le podcast haut en couleur qui vous emmène vivre toutes les nuances de l'expatriation et de l'immigration en Norvège et bien au-delà.

• Lucie

  Que vous soyez déjà expatrié, immigré, que vous rêviez de le devenir ou que vous soyez simplement curieux de découvrir d'autres façons de vivre, ce podcast est fait pour vous.

• Alban

  Alors, mettez-vous à l'aise, servez-vous une bonne tasse de thé ou un verre de vin et rejoignez-nous sous les aurores. Au menu, discussion sincère,

• Lucie

  moment de rire et d'émotion et surtout...

• Alban

  Beaucoup de belles découvertes.

• Lucie

  Alors, bienvenue chez nous sur un nouvel épisode de Sous les Aurores.

• Alban

  Bonjour à tous et bienvenue sur un nouvel épisode de Sous les Aurores en compagnie de cette charmante femme en face de moi avec ce coucher de soleil incroyable. On est en train de se remettre d'une semaine un petit peu difficile. Je pense que cette histoire de passer à l'heure d'été, ce n'est pas un si bon deal. On est complètement jetlagués avec juste une heure en tant que parents et enfants.

• Lucie

  Ça nous amie à plat, nous et les enfants.

• Alban

  Avant d'aller dans le vif du sujet qui concerne l'achat d'une maison, comment ça va pour toi ?

• Lucie

  Comme on vient de dire, c'est vrai que je suis un peu fatiguée après ce jetlag du passage à l'heure d'été. Mais malgré tout... tous les soirs, je suis très assidue depuis l'épisode de Laure et Lou à faire mon Duolingo pour améliorer mon norvégien.

• Alban

  On entend beaucoup de retours positifs. J'ai repris les cours de norvégien. T'es à fond dans Duolingo. Tu vas normalement reprendre aussi les cours. Laure et Lou, s'il te plaît, donne-nous notre ceinture noire. Et promis, en plus, on va participer au Dugnad, ainsi que tous les gens qui nous écoutent. Je pense que là, les pendules ont été remises à l'heure. On va être de bons norvégiens, c'est promis.

• Lucie

  Et toi, t'as pas une petite anecdote à nous partager ?

• Alban

  Ça se pourrait. Alors cette fois-ci, je ne suis pas parti en ski chercher Gisèle, mais on s'en rapproche plus ou moins. J'avais rendez-vous à la L.C. Stachoun, qui est le centre de santé dans lequel est suivi Gabriela. Elle a ses rendez-vous en gros pédiatre. Son suivi se fait là-bas. Je suis dans mon bus. Gabriela est dans sa poussette. Tout se passe bien. On fait les dix premiers arrêts. Je descends, prêt à prendre mon métro pour un arrêt, pour ensuite marcher quelques minutes vers le centre de santé. Très rapidement, je me rends compte que j'ai oublié mon sac à dos dans le bus. Et on en a parlé avant, la Norvège, c'est très safe, très sûr. En général, on retrouve toujours ses affaires. Mais là, je vous avoue que quand même, dans le sac à dos, il y avait portefeuille, badge d'accès au travail, ordi professionnel et ordi perso.

• Lucie

  Un petit butin.

• Alban

  Voilà, y compris des épisodes de Sous les Aurores déjà montés. Et ça, ça a vraiment une valeur inestimable, comme vous pouvez l'imaginer. Donc là, panique totale quand même. J'appelle Lucie, je remets un coup de panique et avant ça j'appelle même la compagnie de bus qui s'appelle Ruter. Je tombe sur quelqu'un, je leur explique directement, voilà je pense que c'est l'heure à laquelle je suis descendu du bus, voici l'itinéraire du bus, est-ce que j'ai oublié ? Ils me disent très bien, on a pris votre réclamation, on vous recontacte. Quand vous avez terminé votre rendez-vous, présentez-vous à telle heure, le bus sera dans le sens retour et demandez directement au chauffeur de récupérer votre sac. J'avais encore au final... Un peu de temps avant de me rendre à mon rendez-vous, j'attends qu'un bus vienne dans le sens retour. Et là, pas de sac.

• Lucie

  Du coup, tu m'appelles parce que tu n'as pas vu de sac dans le bus retour. Tu me demandes, tu savais que c'était un bus un peu spécial parce qu'il était très long celui-ci. Et d'habitude, c'est des bus qui sont plus petits. Donc, tu me dis, parce que moi, j'étais à la maison en train de travailler. Tu me dis, est-ce que tu ne vois pas un bus par la fenêtre qui est assez long ? Je dis, si, j'en vois un. Donc, je descends. hyper rapidement vers ce bus. Je demande au chauffeur, est-ce qu'il a vu un sac ? Il me dit, je ne sais pas, regardez. Donc, je rentre dans le bus. Toi, tu m'as dit que tu l'avais laissé sur un siège. Je fais tous les sièges et toujours pas de sac. Et là, je me dis, non, ce n'est pas possible. Ça ne peut pas être la première fois en Norvège où on va nous voler quelque chose.

• Alban

  Non, mais c'est ça, c'était un peu la panique parce que je me dis, bon, ressaisis-toi. Tu as vite vu qu'il te manquait quelque chose. C'est le matin, les gens vont juste au travail. C'est que des gens de confiance, on va dire. Donc, après ton appel. et tu me dis qu'il n'y a toujours pas de sac dans le bus qui est proche de chez nous, je commence à désespérer un petit peu. Mais entre-temps, je parle à un autre chauffeur qui me dit, bon, c'est peut-être celui qui va arriver chez vous. Moi, je te dis, s'il te plaît, reste, parce que je pense qu'au final, ce n'était pas celui-ci, mais le prochain. Et là, attention, dénouement de l'histoire, enfin.

• Lucie

  Je rentre dans ce fameux bus, je ne vois rien. Et quand je descends, là, il y a un chauffeur qui arrive avec ton sac dans les mains et qui me dit, c'est ça que vous cherchez. Je lui dis oui. Et je vérifie, il y avait tout à l'intérieur.

• Alban

  Donc là, vraiment, merci la Norvège et les Norvégiens. Quand parfois on a des périodes peut-être difficiles sur notre projet de vie ici, quand il y a ce genre d'anecdotes, ça nous apaise directement. Oui,

• Lucie

  parce qu'un sac à dos sur une place dans un bus parisien à l'heure de pointe qui fait toute une ligne, je ne suis pas sûre que tu l'aurais revu. Du coup, aujourd'hui, on veut vous parler un peu de notre parcours immobilier. Est-ce que tu pourrais nous faire un petit débrief de notre histoire immobilière ?

• Alban

  En arrivant sur Oslo, pendant 15 jours, on avait pris un Airbnb. À partir de là, on a loué un appartement dans lequel on est resté un an. Et au bout de ces un an, on a acheté un appartement dans la rue perpendiculaire à cette rue, tellement on aimait notre quartier. Donc on était dans un quartier très central qui s'appelle Töjen, entre grosso modo Grönland et Grönlöka, qui sont deux quartiers très dynamiques avec beaucoup d'immigrés.

• Lucie

  À côté du jardin botanique. Et c'était vraiment notre... Petit diamant, c'était génial. Notre location donnait vraiment sur le jardin. Donc, on avait du vert quand c'était l'été. C'était magnifique. Et c'est pour ça qu'on a choisi d'acheter un appartement juste à côté.

• Alban

  Le jardin botanique, c'est vraiment un bijou, comme tu dis. Et c'est un poumon en plein cœur de la ville. La ville d'Oslo est très verte. Il y a beaucoup de parcs. Dès qu'on s'exentre un peu, on atterrit direct dans la forêt. Le métro mène à la forêt, les bus mènent à la forêt. Il y a des bateaux qui mènent sur les îles, mais ce quartier étant très central, c'est vraiment une chance que d'avoir ce grand parc et toutes ces espèces de fleurs, ces musées.

• Lucie

  Il y a Toyon Park aussi qui est juste au-dessus, avec un dog park.

• Alban

  Donc comme vous l'aurez compris, on est très nostalgique et gros coup de cœur pour le jardin botanique. Donc on a fait Airbnb, location, achat d'appartement. Combien de temps on a passé dans cet appartement ?

• Lucie

  Tu mets mon cerveau de mama à rude épreuve, je ne sais pas.

• Alban

  Quatre ans.

• Lucie

  Quatre ans.

• Alban

  Quand même. Oui, quand même. Mais ensuite, moi, j'aurais peut-être pu vivre certainement toute ma vie dans cet appartement. Mais j'avais d'autres projets.

• Lucie

  Comme bien souvent.

• Alban

  Comme bien souvent.

• Lucie

  C'est vrai, j'ai eu des envies de déménagement. Alors, j'adorais notre appartement. Il faut savoir que c'était un rez-de-chaussée, mais qui était traversant, donc qui était quand même très lumineux, surtout pendant les périodes estivales. Et j'adorais parce qu'il avait une grande terrasse qui donnait sur un jardin intérieur. Et donc, il n'y a pas souvent ça. Donc, c'était quand même, c'était vraiment hyper agréable. J'adorais notre appart, mais il n'y avait que deux chambres. On recevait beaucoup. Du coup, maintenant, il y avait Gisèle qui occupait une chambre vers la fin. Et du coup, j'avais des envies d'agrandir. Et la famille, je savais que ça arriverait dans un futur plus ou moins proche. J'avais envie qu'on soit confortable, qu'on puisse recevoir en ayant chacun sa chambre sans problème. Surtout avec mes parents qui viennent souvent nous aider. On a commencé à regarder. J'ai commencé à regarder à côté de...

• Alban

  La précision, voilà. On a commencé à regarder. J'ai commencé à regarder. Vous l'aurez compris, moi, j'étais limite pas au courant. Et bien sûr, je me suis... On va vous raconter, mais je me suis retrouvé dans des enchères par SMS de maison que je n'avais pas du tout envie d'acheter.

• Lucie

  Oui, d'abord, il faut qu'on explique le process. Oui. Parce que c'est un process assez particulier en Norvège, qui est complètement différent de la France. C'est un marché qui est très dynamique. Donc, il faut être réactif si tu as un coup de cœur. Et moi, une fois que j'ai en tête que je veux avoir un bien plus grand, je ne veux pas louper la perle.

• Alban

  Oula !

• Lucie

  Mais avant ça, il faut qu'on vous explique pourquoi ce marché est très dynamique. Quel est le process quand tu veux acheter un bien immobilier en Norvège ?

• Alban

  Là où tout le monde se rend, en général, c'est sur le site fin.no, qui est l'équivalent un peu du Boncoin norvégien. Et c'est là que sont référencés, je pense, 99,9% des annonces immobilières.

• Lucie

  Voilà, et dans ces annonces, tu as tout le descriptif de la maison, avec des photos qui souvent ont été très bien prises. L'appartement a été un peu mis en scène. Et tu as le prix, tu as toutes les infos nécessaires. Là, tu as même un... Un rapport qui a été fait par un taxman, je ne sais pas comment le traduire, mais c'est une personne qui vient évaluer ton logement et qui va dire s'il y a des choses qui sont à refaire, des choses qui ont besoin d'une attention particulière. Et donc, c'est un peu un gage. Une fois que tu as lu ce rapport, tu sais très bien à quoi t'attendre. Et il y a une chose extrêmement importante, il y a souvent deux dates dans l'annonce qui sont les visites, qui durent une heure généralement. Et c'est là... à ce moment-là que tout le monde, toutes les personnes intéressées se rendent.

• Alban

  Donc c'est ça qui est assez drôle, c'est que contrairement à ce qu'on connaît de la France, où tu peux contacter un agent immobilier, organiser ta visite seule avec la personne, voir le bien une première fois, une deuxième fois, faire tes mesures avec ton papa qui vient prendre le maître et regarder tout ça. En Norvège, tu sais dès le début que la visite en général va avoir lieu le dimanche pour la première visite. le lundi pour la deuxième visite et que les enchères par SMS, on vous le rappelle, ont lieu le mardi.

• Lucie

  On ne l'a pas expliqué ça, il faut l'expliquer.

• Alban

  Mais avant de vous expliquer les enchères par SMS, parlons un peu des visites, parce que c'est quand même aussi un délire de se rendre à une visite d'un bien qu'on va potentiellement acheter, dans lequel tu peux avoir facilement 10-15 personnes qui s'y trouvent. Et même, il y a un stress de ouf, il faut vous imaginer la scène. C'est que quand tu aimes bien l'appart, quand tu as un coup de cœur, tu vas aller à l'une des visites, généralement celle du dimanche. Tu t'y rends et là, tu sais si l'appartement va partir vite pendant la vente en comptant le nombre de chaussures devant l'appart.

• Lucie

  Et oui, parce qu'on enlève les chaussures avant de rentrer dans l'appartement et de visiter.

• Alban

  Et oui, très norvégien.

• Lucie

  Et là, on se retrouve tous à se regarder et à se dire, ce sont mes potentiels adversaires, à évaluer, à faire un peu des calculs. Oh là là, il y a combien de personnes ? Ça va monter très haut ces enchères. Tu vois les personnes qui parlent beaucoup à l'agent immobilier, donc qui font un peu les lèches-bottes.

• Alban

  Les premiers de la classe, ouais.

• Lucie

  Ouais, ouais. Il y a ceux qui sont avec leurs lampes torches, en train de regarder dans tous les recoins. Et moi, je me rappelle me dire, putain, mais moi, je ne regarde pas tous ces petits trucs. Ça se trouve, je suis en train de louper des trucs énormes. Il y a vraiment de tout. Il y en a qui viennent avec leurs enfants, il y en a qui viennent avec leurs parents, il y en a qui viennent avec, je ne sais pas avec qui, mais en tout cas, quand il y a du monde, ça te met la pression. Mais quand il n'y a personne, ça te met la pression aussi. Tu te dis mais qu'est-ce que j'ai loupé pour que personne ne se pointe à cette maison ?

• Alban

  Mais c'est clair, ça te met direct la puce à l'oreille. Tu te dis mais pourquoi moi ça me plaît ? Est-ce que je suis en train d'acheter une daube ?

• Lucie

  Voilà. Une fois qu'on a fait une visite, puis deux, le stress monte. Il faut se dire aussi que c'est fait dans un temps très limité. Parce que souvent, l'annonce a été mise en ligne une certaine semaine. Les visites sont la semaine d'après.

• Alban

  Pour les cas typiques dans Oslo, je pense qu'en gros... Entre la mise en ligne de l'annonce et la vente du bien, si ça part vite, tout ça se fait sous moins de dix jours.

• Lucie

  Et du coup, si on est intéressé, qu'est-ce qu'on fait ? On donne notre numéro à l'agent immobilier lors de la visite.

• Alban

  Oui, c'est ça. Parce que quand tu veux être pas forcément premier de la classe, mais quand même être dans la course, de toute façon, en général, dès que tu rentres, ils vont te dire est-ce que vous êtes enregistré. Parce qu'à partir de ton numéro, ils retrouvent toutes tes informations. Et je pense aussi que directement avec ton numéro, tu... as accès à ton identifiant, le Bank ID dont on a parlé dans le premier épisode, l'identifiant un peu universel en Norvège, parce que si jamais tu es prêt à placer ensuite une enchère, tu es déjà dans le système, il n'y a plus qu'à.

• Lucie

  Donc dans ce process, souvent quand tu vas visiter une maison, quoi qu'il arrive, tu vas savoir quand les enchères commencent. Tu vas être informé, libre à toi après de vouloir surenchérir ou pas.

• Alban

  D'ailleurs, c'est en général un exercice intéressant. Quand tu commences un peu ta recherche, sauf si tu as directement le coup de cœur, Mais de prendre un peu la température, de bien sûr visiter des biens qui t'intéressent, voir combien de personnes s'y rendent, et ensuite de dire que oui, tu es intéressé, de donner ton numéro pour être dans les enchères et juste être là en tant qu'observateur et préparer les pop-corns. Comme tu le dis, est-ce qu'il va partir vite ? À quel prix ? Est-ce que ça va partir largement au-dessus ou pas ? Mais plutôt que de vous donner ce cours un peu théorique sur l'achat en Norvège, est-ce qu'on ne leur raconterait pas directement notre processus d'achat de la maison ? Comme on l'a dit en tout début d'épisode, il s'est écoulé moins de 12 heures entre nous qui regardons l'annonce et trouvons qu'il y a un intérêt et le SMS qui a conclu l'achat. Donc, est-ce que tu peux nous raconter un peu tout ça ?

• Lucie

  J'ai commencé à chercher un appartement à la base, à côté de là où on habitait, parce que je ne voulais pas quitter notre petit cocon, mais je cherchais avec quatre chambres. Et c'était un peu mission impossible dans ces quartiers-là d'avoir des six grands appartements. avaient quatre chambres ou alors c'était vraiment des chambres très petites. On trouvait celle-là qu'on s'est dit que peut-être qu'il était temps de passer à l'étape supérieure qui était la maison.

• Alban

  Oui, parce qu'on se disait, sinon, ça aurait été un peu un achat intermédiaire. On aurait peut-être vécu 3-4 ans, on va dire, dans ce logement. Mais de toute manière, on avait quand même en tête ensuite une maison pour des années et des années. C'était notre projet, c'était ce qu'on voulait. Enfin, surtout le tien et un peu le mien.

• Lucie

  Bah, c'était plus ton projet, la maison. Moi, j'étais bien de rester dans le centre, dans un appartement, parce que j'avais très peur qu'on quitte le centre. Mais j'ai commencé à regarder les maisons, celles exclusivement qui étaient près d'un arrêt de métro.

• Alban

  Oui, c'est ça.

• Lucie

  Pour me dire qu'on est quand même facilement reliés au centre.

• Alban

  Depuis qu'on est en Norvège, on n'a jamais acheté de voiture. On n'arrête pas de dire qu'on veut repousser ça au maximum. Là, quand même, avec les filles, la chienne, ça devient de plus en plus compliqué. On va certainement sauter le pas, mais notre maison est située dans la forêt. Et malgré tout, on a le métro qui nous y mène, ainsi que deux lignes de bus. Et là, ça fait presque deux ans qu'on y vit et on s'en sort sans problème. C'est juste que ça nous apporterait plus de confort que d'avoir une voiture.

• Lucie

  Dans cette démarche, on a visité pas mal de maisons qui étaient plutôt de l'autre côté d'Oslo.

• Alban

  Oui, plutôt Oslo-Est.

• Lucie

  Plutôt Oslo-Est. Mais à chaque fois, on était déçus. Enfin, non, on n'était pas déçus, mais il n'y avait pas de coup de cœur.

• Alban

  Oui, c'est ça. Parce que, attendez, je remets quand même les choses dans le contexte. On parle de maisons qui avoisinent les 1 million d'euros. Donc, ce sont des budgets énormissimes. Et je me suis quand même retrouvé, comme Lucie vient de le dire, à faire des enchères sur des maisons pour lesquelles on n'avait pas de coup de cœur. Donc autant vous dire que j'étais mais translucide, quand j'étais là avec ma main tremblante à envoyer mon petit SMS, en me disant, mais pourvu que quelqu'un renchérisse par-dessus, et qu'au final ça dépasse notre budget et qu'on ne puisse pas avoir cette maison. Et il y en a eu une, on a fait ça je crois deux fois, sur deux maisons sur lesquelles au final on ne les voulait pas vraiment.

• Lucie

  On les aimait bien quand même, mais ce n'était pas le total coup de cœur, on n'y allait pas.

• Alban

  Tu as raison, mais c'était vraiment le choix de la raison, ce n'était pas, comme tu dis, le choix du cœur.

• Lucie

  Une fois qu'on en avait visité pas mal, je m'étais dit, tant pis, on ne va pas acheter une maison coup de cœur. On va faire un achat raisonnable parce qu'il Ausha toutes les cases.

• Alban

  Attendez, là, je double enregistre ce qu'elle vient de dire. Donc, Lucie Martelet, c'est être raisonnable. Vraiment, là, ça me... Au final, non, puisque vous voyez, on a acheté une autre maison, mais c'est enregistré maintenant.

• Lucie

  Donc moi, je pars sur l'idée qu'on va acheter une de ces maisons qui coche toutes les cases, mais qui pour autant n'est pas... pas un coup de cœur comme on avait eu pour notre appartement. Pour notre appartement, on avait eu un coup de cœur, mais là, je m'étais résolue à acheter une maison qui serait pas forcément notre coup de cœur. Donc, comme tu le dis, on a participé à des enchères pour une ou deux maisons, et à chaque fois, quand on l'a pas eue, c'était un soulagement, donc on s'était dit à chaque fois que c'était pas la bonne.

• Alban

  Mais ça, c'est même limite avec le recul qu'on se l'est dit. Je pense que on était à ce moment-là pas forcément très soulagés qu'on les ait pas eues, ces maisons, mais c'est... une fois qu'on a eu celle dans laquelle on vit maintenant et vous nous voyez en vidéo dans le salon. Ça a tellement été une évidence et c'est aussi une des raisons pour lesquelles ça s'est fait si vite, c'est que cette maison s'était écrite. Mais est-ce que tu peux nous dire pourquoi c'était écrit ? Remets-nous un peu dans le contexte. Quelle journée ? Quelle heure il est ? Qu'est-ce qui se passe ? Quelle saison ? Il faut qu'on comprenne un peu l'ambiance.

• Lucie

  Je me rappelle que c'est le début du printemps. C'est un lundi en avril. Donc, nous sommes un vendredi d'avril. Donc, ça veut dire que c'était il y a deux ans, pratiquement jour pour jour.

• Alban

  Oui, c'est vrai.

• Lucie

  Il faisait extrêmement beau et on avait un peu mis...

• Alban

  Je ne sais pas si vous l'avez entendu, mais là, on a quand même Alba qui est en train de râler pour gratter des caresses à Lucie. C'est grandiose. On ne peut jamais être tranquille. On enregistre quand les filles sont au lit. Quand ce n'est plus les filles, c'est Alba qui nous grotte dessus pour avoir des caresses.

• Lucie

  Donc il fait super beau ce lundi et moi je pense comme un peu tous les matins, je check les nouvelles annonces. Mais on avait mis un peu le projet en stand-by parce qu'on avait marre de courir après les visites et d'être déçue à chaque fois. Et je vois cette annonce de notre maison qui montre des photos avec une vue incroyable. Et la maison sur les photos paraît très propre, ancienne mais très propre. Après je regarde la localisation et je vois que c'est à l'ouest d'Oslo. Dans un quartier qu'on adore, on adorait venir se promener dans les environs, dans la forêt.

• Alban

  Et d'ailleurs, je me rappelle que quand on prenait cette fameuse ligne de métro pour aller vraiment au sommet le plus haut d'Oslo, il y a un restaurant sympa, il y a les pistes de luge, il y a des pistes de ski. Donc c'est quand même assez touristique, on va dire, et c'est vraiment quelque chose qu'on recommande et qu'on vous conseille de faire. Mais donc, le chemin de métro nous emmène sur les hauteurs, traverse la forêt. Et je me rappelle voir en fait... ce que j'ai découvert il y a deux ans, voir une partie de la résidence. On voit ces maisons rouges. en tout cas certains murs de bois rouges. Et je m'étais toujours dit, non mais les gens qui vivent là, ils ont une chance de fou d'avoir cette vue sur le lac de Buxta. C'est vraiment incroyable.

• Lucie

  Et on pensait que ce quartier-là d'Oslo était inaccessible, hors budget pour nous. Donc quand je vois cette annonce qui matche notre budget, je me dis, oulala, trop bien. Mais en même temps, est-ce qu'il n'y a pas Anguille-sur-Roche ? Oui,

• Alban

  complètement. Direct, tu me la partages. On était assis à côté, c'était encore... On faisait beaucoup de home office sur ce fameux grand bureau qu'on avait installé l'un à côté de l'autre. Et tu me dis, regarde, qu'est-ce que t'en penses ? Et en fait, je regarde les photos et je me dis, mais c'est incroyable. Déjà, je trouve qu'on sentait vraiment l'âme de la maison avec pas mal de bois, certes un peu vintage, mais quand même très propre, très belle. Tu as direct émis l'idée d'aller voir la maison parce qu'on voulait vérifier que les photos, en gros, n'étaient pas mensongères, voire au contraire.

• Lucie

  Oui, je me suis dit, non mais celle-ci, il faut qu'on aille voir direct. parce que c'est la première fois que je te voyais aussi en jouer pour une annonce.

• Alban

  Oui, je pense que c'est là, c'est le début des planètes qui se sont alignées. Et vous allez entendre jusqu'à quel point ça s'est aligné dans cette anecdote.

• Lucie

  On travaille, on fait notre petite journée de travail et on décide de terminer très tôt notre journée pour pouvoir aller checker un peu les environs, voir si c'est vraiment bien connecté au métro et vérifier l'environnement, si c'est bien ce qu'on pense. être. Je me rappelle qu'il fait hyper beau, on prend Alba avec nous, dans le centre d'Oslo, il n'y a plus de neige. Déjà depuis le métro, on revoit cette vue qui est vraiment splendide. On commence à descendre de la station de métro et là, je vois qu'il y a un autre couple qui descend au même endroit que nous avec une poussette. Et moi, direct, je te dis, tu vas voir à tous les coups, ils vont aussi checker la maison.

• Alban

  Et là, moi, je me dis non, mais elle abuse complètement. La meuf est parano. Il est encore tôt dans l'après-midi. Il n'y a aucune chance que ce couple aille checker cette maison, sachant qu'une fois de plus, comme on vous l'a expliqué, les visites avaient lieu le week-end suivant. Et là, on était un lundi et les visites privées en Norvège sont rarissimes. Donc vraiment, l'opportunité, c'est trop belle pour ne pas rappeler à Lucie qu'elle était complètement parano sur ce coup-là.

• Lucie

  Et l'avenir nous dira que, comme d'habitude, tu es complètement... aveugles.

• Alban

  Voilà.

• Lucie

  Donc, on descend en même temps qu'eux. On arrive, on ne sait pas exactement où est cette maison, donc on la cherche. Eux ont l'air de chercher quelque chose aussi. Et finalement, on voit qu'ils rentrent dans la maison.

• Alban

  Attends, mais quand même, rappelons que la compète était déjà lancée. Parce que eux, donc c'est une résidence qui est très en pente et eux ont la poussette, donc ils sont... obligés de serpenter toute la résidence avant d'arriver au niveau le plus bas. Et nous, on avait Alba, donc on a pu couper avec les escaliers et arriver plus tôt. Ce qui fait que, on repère la maison directe, on attend dehors et c'est là qu'on les voit rentrer dans la maison. Et là, on se dit, on voit rouge direct et on se dit, ils ont une visite privée.

• Lucie

  Moi je te dis, on appelle l'agent immobilier, on lui dit qu'on veut une visite privée aussi.

• Alban

  Bon, alors là, c'est la version soft. Parce que moi, je dis, non, mais je ne vais pas appeler l'agent. Je ne vais pas les déranger. Je me sens trop mal. Mon chat, cette maison, elle me plaît trop. Vas-y, tu l'appelles, on s'en fout. Voilà. Donc, il y a la version officielle et la version officieuse. Je prends mon courage à deux mains. J'appelle l'agent. Non, à ce moment-là, en fait, j'étais assez confiant d'appeler l'agent. J'appelle l'agent. Il me dit, vous y êtes. Il y a le propriétaire. Il y a ce couple en train de faire une visite privée, allez sonner et vous y allez. Et c'est là, par contre, où je me sentais trop mal. Parce qu'entre Lucie et moi, c'est moi qui suis un peu le Norvégien, qui n'ose pas forcément déranger les gens, relativement très conformiste. Je me suis dit, non mais eux, ce petit couple norvégien parfait, ils ont bien fait les choses, ils ont organisé leur visite privée, ils sont en train de le faire. Et nous, les gros Français malpolis, qui arrivons dernière minute, qui avons vu l'annonce quelques heures avant, on arrive et on va les déranger. Et c'est là que

• Lucie

  Lucie... Je t'ai un peu motivée.

• Alban

  Peut-être quelques mots d'oiseau se sont échappés dans la nature.

• Lucie

  J'étais un peu secouée en te disant ça ne peut pas nous passer sous le nez. Il faut qu'on ait tout fait et être sûre que si elle nous passe sous le nez, il n'y ait pas de regrets. On aura tout tenté.

• Alban

  Elle me fait encore peur quand même. Je vous le dis. Mais je prends mon courage à deux mains. Lucie ne pouvait pas venir avec moi parce qu'il y avait Alba.

• Lucie

  Oui, on n'allait quand même pas... J'étais sympa. Je ne débarquais pas avec le chien.

• Alban

  Du coup, on se met d'accord avec Lucie. Toi, tu pars découvrir les environs, la forêt, le lac. Et moi, je prends mon courage à deux mains et je m'en vais sonner à la fameuse maison. Et là, il y a un point important aussi à vous préciser. C'est que les visites dont on vous a parlé, qui interviennent le dimanche et le lundi, elles ne sont jamais faites par les propriétaires. Les futurs acheteurs n'ont en général aucune communication. C'est assez rare d'avoir une communication avec les propriétaires actuels, voire on pourrait déjà dire les anciens propriétaires. On m'a expliqué qu'en gros, les Norvégiens ne sont pas intéressés vraiment de savoir ce qui s'est passé dans l'appartement ou la maison. L'histoire ne les intéresse pas. Eux, ils voient bien qu'il leur plaise. Et en gros, ils vont y aller du moment que ça rentre dans leur budget, ou pas d'ailleurs, il y a parfois des dérives.

• Lucie

  Contrairement à nous, qui aimions savoir... Qui avait vécu là ? Qu'est-ce qui s'était passé ? Pourquoi ils vendaient ?

• Alban

  Oui, pour nous, il y a vraiment chaque endroit qu'on visite, on voulait savoir l'âme. Est-ce qu'il y avait un couple qui s'était aimé ? Est-ce qu'il y avait eu des enfants ? Est-ce qu'il y a un couple qui s'était séparé ? Donc tout ça, c'était hyper important. Et je sonne à cette fameuse porte, j'entends que quelqu'un désangle les escaliers, je vois la porte qui s'ouvre et là, je tombe sur l'ancien propriétaire du coup de notre maison. Grand sourire. Un homme de 70 ans, un Norvégien, mais voilà, grand sourire direct accueillant. Et je me suis dit, oh là là, j'adore la maison sur les photos. J'adore le chemin pour y aller en métro. J'adore ce qu'on a vu de la résidence. Et toi, monsieur, le propriétaire, je t'aime déjà. Donc, c'est sûr que je vais aimer ta maison. Et comme on vous l'a dit, pas à l'aise un Norvégien. Donc, rapidement, je parle anglais. Et lui... Il est là de l'autre couple et me dit, « Pas de souci, rentre, je termine en Norvégien. Et si tu as besoin, je te refais le tour en anglais. »

• Lucie

  Et du coup, tu croises ce couple pendant la visite ?

• Alban

  Oui, je me sens un peu mal. Eux, je vois qu'il y a quand même un espèce de sourire, mais assez pincé, gêné. Mais on fait la visite ensemble. Et je commence d'ailleurs, je crois, directement par le haut de la maison. Parce qu'ils avaient déjà vu le reste, il me semble. Et là, j'arrive en haut et je vois cette vue incroyable. On était en avril. La neige avait plus ou moins fondu, du coup, en tout cas dans cette partie-là d'Oslo, il en restait, donc il faisait quand même encore un peu frais. Mais là, il y avait cette porte ouverte qui donnait sur le balcon, qui donnait sur le lac de Buksta, et c'était incroyable. Parce que même si on adorait notre rez-de-chaussée qui avait la vue sur le vert et qui était si proche du jardin botanique, là, c'était un rêve qui se réalisait que d'avoir une maison. connecté au centre, mais qui donnait comme ça dans un écran de nature.

• Lucie

  Donc toi, coup de cœur immédiat, et moi je suis en train de t'attendre en bas avec Alba, je vois le couple sortir de la maison avec leur bébé et leur poussette, je me rappelle leur parler de leur petit bébé, je leur demande si la maison est bien, et je crois qu'ils me disent « Ouais, ouais, il y a du potentiel ! » Donc voilà, alors que dans ma tête, on est déjà concurrent.

• Alban

  Oui, et en plus... Moi, pendant que tu fais ton petit small talk avec ce couple, je suis en train de parler avec le propriétaire qui me tend une perche que je ne comprends pas. Il me dit...

• Lucie

  Aveugle, encore une fois.

• Alban

  Une fois de plus.

• Lucie

  Et sourd.

• Alban

  D'ailleurs, on va se calmer. Mais cette anecdote me fait penser à une autre anecdote qu'il faudra raconter. Au Panama, quand un policier m'a fait arrêter sur le bas-côté avec la voiture et qui m'a donné un cours. pour savoir comment lui payer un pot de vin. Donc là, c'était une perche que je n'avais pas compris à ce moment-là. Contexte complètement différent. Et là, cette fois-ci, complètement légal. Mais donc, le propriétaire m'explique qu'il n'a pas envie d'attendre les enchères officielles et qu'il est prêt à vendre sa maison. Et là, je me dis, je ne comprends rien, mais merci pour l'information. Parce qu'on connaissait vraiment...

• Lucie

  Le process normal.

• Alban

  Oui, voilà. On ne savait pas trop les tenants, les aboutissants d'un achat hors process. Je te rejoins.

• Lucie

  Le propriétaire trop sympa, on échange avec Alba, tu refais un tour avec lui. Et là, je pense qu'on sort tous les deux de cette visite enchantée.

• Alban

  Des étoiles plein les yeux. Et on se dit, demain à la première heure, on vérifie avec le banquier qu'on peut vraiment se payer cette maison, jusqu'où on peut aller. Enfin, le bidding, on y va. On y va, c'est sûr.

• Lucie

  Et d'ailleurs, en fait, en Norvège, il faut toujours demander normalement une pièce qui s'appelle la Financing Bevis, qui est une... preuve de financement. Ce document, c'est juste le conseiller bancaire qui fait en gros une évaluation du budget pour l'achat du bien. Et dans notre cas, on l'avait fait il y a très longtemps, quand on avait commencé les recherches avec ces fameuses maisons sur lesquelles on avait fait des enchères un peu à contre-cœur. Et depuis, on n'avait pas actualisé.

• Alban

  Au final, ce process, il a duré des mois.

• Lucie

  Ah oui, je pense qu'on a été en recherche grosso modo un an. Avec des périodes plus ou moins intenses. Comme tu le précises, on se dit, première chose demain, j'appelle le banquier. Je reconfirme notre financement parce que cette maison était au-dessus du budget à la base qu'on avait en tête, qui avait été fait il y a un an. Donc, on voulait être certain que ça allait rentrer dans l'enveloppe.

• Alban

  On prend le bus, on envoie l'annonce à nos familles en disant « Regardez, on a un énorme coup de cœur » .

• Lucie

  Les vidéos aussi, on avait pris plein de vidéos.

• Alban

  On envoie les vidéos, on n'arrête pas d'en parler sur tout le chemin en se disant « Ok, il faut qu'on se tienne prêt » . On arrive à la maison, on s'occupe de Gisèle. Et pour le dîner, on devait aller dîner chez nos amis qui étaient nos voisins. Du coup, on prépare tout pour coucher Gisèle.

• Lucie

  D'ailleurs, j'en profite pour rebondir rapidement sur l'épisode de Laurie Lou. David et Christine, nos chers petits voisins d'amour, anciens voisins d'amour, elles norvégiennes, lui suédois, très rapidement s'invitaient les uns à s'installer les autres. Un très bon contre-exemple peut-être de parfois la réserve norvégienne.

• Alban

  Pendant qu'on s'occupe de Gisèle... Tu reçois un appel du propriétaire.

• Lucie

  C'est ça, on arrive, on part en mode bain et tout ça. Je reçois cet appel et il me dit, voilà, je vous ai expliqué que j'étais prêt à vendre la maison avant le processus officiel d'enchaire. L'autre couple a fait une offre. Voilà le montant et ils vous ont laissé une heure et demie pour faire une contre-offre. Parce que dans le processus officiel, ce qu'il faut comprendre, c'est qu'on nous donne une heure à laquelle les enchères débutent. L'agent va toujours pousser pour qu'il y ait une première offre qui sorte, pour envoyer un signal positif que les gens ont envie de se battre pour avoir ce bien. En général, ça commence, je crois, à 11h30 avec une première offre. D'ailleurs, si pas de première offre à 11h30, en général, ça pue.

• Alban

  Surtout, ça met du temps. Même si tu as envie de... Je me rappelle, pour une maison, ça ne s'était pas assez comme ça.

• Lucie

  Il faut être, en général, c'est quelqu'un qui est extrêmement déter, qui va mettre une première offre, même si elle a tendance à être en dessous du prix demandé. Et donc là, cette première offre que me communique le propriétaire est déjà au-dessus. du prix demandé. Donc là, je me décompose parce que dans ma tête, je me dis, mais est-ce qu'on est même dans un processus légal de pouvoir nous mettre un temps d'une heure et demie pour répondre ? Parce que quand c'est dans un processus officiel, on a 30 minutes avant de pouvoir en chérir par SMS et ça, c'est valable pour chaque offre. Donc ces 30 minutes se reportent à chaque nouvelle offre. Là, il nous laisse plus de temps, mais ce n'est pas un processus officiel. Il y a une offre au-dessus du prix demandé. Qu'est-ce que je fais ? Donc, je lui dis, on est aussi très intéressé par la maison, mais j'ai besoin d'avoir l'amont de la banque pour être sûr de pouvoir placer une nouvelle offre. Et dans ma thèse, je me disais, de toute façon, je n'aurai pas cette confirmation avant le lendemain matin. Oui,

• Alban

  parce qu'à ce moment-là, il est 18h. Si vous avez écouté notre épisode 3 sur notre quotidien et le temps de travail, à 18h. ça fait bien longtemps que notre banquier, il est parti, il est rentré chez lui, il est en train de s'occuper de ses enfants ou de faire son sport.

• Lucie

  Donc, je raccroche avec le propriétaire, je me revois dans le salon, peuneau, et te dire, mon chat, c'est chaud là, ils ont placé une offre au-dessus et nous, on ne pourra jamais avoir l'amont de la banque pour faire une contre-offre.

• Alban

  Ouais, je crois même que t'es encore plus défaitiste, tu me dis, c'est mort.

• Lucie

  Ah oui.

• Alban

  ça m'étonnerait pas de moi ça m'étonne pas de toi non plus et ce qui va suivre ne m'étonne pas de moi non plus exactement,

• Lucie

  là nous sommes dans un cas typique donc moi tête de 3 mètres de long, c'est mort et Lucie, mais ça va pas non ? mais c'est banquier, on peut le contacter t'avais envoyé des emails avec lui donc une fois de plus pour vous dire que tout ce qui est finance, elle n'a aucune idée je suis déjà content qu'elle rapporte un salaire à la maison nous sommes très heureux, ça s'arrête à peu près là sur ses connaissances

• Alban

  vous avez de la banque j'ai dit on essaye de l'appeler il faut qu'on ait pas de regrets il faut qu'on ait tout essayé je te dis appelle-le et là je me rappelle que dans les emails dans sa signature d'email il y a un numéro mobile

• Lucie

  Et là, une fois de plus, c'est Bibi qui va faire le sale boulot. Je prends mon téléphone, je compose son plus 47 en me disant jamais de la vie va répondre, surtout si c'est un téléphone professionnel. Non mais en fait, je viens de me rappeler, avant de te faire une tronche de 3 mètres de long, j'ai appelé l'agent parce que j'avais même peur d'être dans un process illégal en fait.

• Alban

  Comme si ça pouvait arriver en Norvège.

• Lucie

  C'est vrai. Et donc, j'appelle l'agent, je lui dis, mais je pensais que ce n'était pas possible de faire des offres avant les offres officielles. Et là, il me dit, si tant qu'il n'y a pas eu une première visite officielle, c'est un peu le Far West. Tout le monde fait les offres quand il veut. Du moment que tu fais une offre, tu laisses le temps que tu souhaites pour le ou les autres personnes de placer une nouvelle offre. Et au final, de toute manière, le propriétaire choisira l'offre qu'il préfère. Là où dans le système officiel des enchères, il n'y a pas de je préfère ou pas. Celui qui aligne le plus sera la personne. qui aura le bien au final. Et donc, c'est là que je te dis, c'est mort. Bref, j'appelle le banquier, il me répond après 18h, je lui explique la situation, qu'il y a des genoffes placées, et qu'on est en compétition et qu'on a très envie de cette maison. Et là, j'entends les assiettes derrière lui. Je me dis, non mais les mecs sont en train de terminer leur repas.

• Alban

  Il va te raccrocher au nez,

• Lucie

  là. Et d'ailleurs, ça ne manque pas. Il me dit, ah oui, je comprends, mais là, je peux rien faire pour vous. Là aussi... Norvégien que je suis quelque part. Oui, oui, il n'y a pas de souci, je comprends, je comprends, c'est normal. Là où la lionne aurait réagi différemment. Mais au final, heureusement que lui, il n'était pas complètement norvégien sur ce coup-là. Il me dit, ah bon, mais rappelez-moi à combien est estimé votre appartement ? D'accord. Et combien avez-vous de côté ? D'accord. Et cette maison, elle est à combien ? Donc, il commence à faire le calcul, en fait. Il y a les questions qu'il me pose. Donc, il fait ça très rapidement. C'est pour ça que d'ailleurs, je vous précise que le document, la Finance Earnings Bevis, ça peut aller très vite. C'est vraiment poser que quelques chiffres. Il me donne facilement, en trois minutes, la fourchette qu'on peut se permettre, avec le chiffre le plus haut, qu'on peut atteindre via les enchères. Et donc là, en gros, on a en quelques minutes l'information qui nous était nécessaire pour pouvoir renchérir sur cette fameuse maison.

• Alban

  Je me rappelle que là, on est déjà super heureux d'avoir passé cette étape. qui franchement, en Norvège à 18h, c'était inespéré.

• Lucie

  Oui, complètement. Et d'ailleurs, je me remets dans l'état d'esprit. Là où sur les autres maisons, j'avais peur, même en sachant jusqu'à combien on pouvait aller. Là, au final, on arrivait à accéder à un budget un peu plus conséquent. Donc c'était génial. Mais ça faisait aussi plus peur de s'engager pour encore plus. Mais j'étais tellement confiant que, comme tu dis, on était trop soulagés. Parce qu'on savait qu'on allait pouvoir, on était excités. de pouvoir placer une offre. Là où les autres fois, j'avais une peur bleue de placer une offre. Pendant que tu couches Gisèle, je crois que je place une nouvelle offre. Et je dois leur laisser peut-être une heure pour réfléchir, en gros, à l'autre couple.

• Alban

  Entre-temps, on monte chez nos voisins.

• Lucie

  Fêtez l'anniversaire de David.

• Alban

  On dîne, on leur raconte toute notre journée rock'n'roll. Ton téléphone sonne à nouveau.

• Lucie

  Oui, je reçois un nouvel appel du propriétaire qui me dit, votre offre était très intéressante, je l'ai considérée... Mais l'autre couple a fait une nouvelle offre à temps. Donc là, on se décompose un peu. Je crois qu'ils étaient allés quand même pas mal au-dessus. J'essaie de me rappeler pour vous donner une ordre d'idée. Je pense que leur deuxième offre était 30 000 euros au-dessus de la nôtre. Donc c'était quand même déjà très conséquent. Mais on était toujours dans la fourchette que nous avait donnée le banquier. Donc la grosse conversation avec les voisins, ça aussi, c'est vraiment un thème très culturel. Comment ? continuer les enchères. Moi, j'étais plutôt la team on tape très fort pour leur faire peur. Et ça, d'ailleurs, c'est une technique qui est communément admise, dont les gens parlent quand on discute des enchères, c'est taper fort avec une offre beaucoup plus agressive pour faire peur. Et toi ? Oui,

• Alban

  et puis en éliminer certains, certainement, qui vont atteindre leur plafond. Moi, j'étais plus en mode... On met un petit peu au-dessus. Si ça se trouve, ils ont tapé fort, mais ils sont arrivés à leur max.

• Lucie

  Oui, et Christine et David confirment ce que tu dis. Ils sont de ton côté et ils nous expliquent, tu sais, si ça se trouve, là, comme eux, leur offre était un peu agressive, ils sont arrivés au max du max. Vous rajoutez un peu et peut-être qu'ils vont sortir de l'encherre. Et donc là, eux avaient enchéri de 30 000. On enchérit à notre tour. de 5000. Donc 5000 sur un budget d'une maison aussi conséquent, c'est vraiment rien. Donc j'y croyais pas trop. On attend encore, j'imagine, une vingtaine de minutes. On discute, on fait des plans sur la comète et tous les scénarios possibles et inimaginables en essayant de profiter quand même de l'anniversaire du pauvre David qui n'avait rien demandé. Et là, je reçois un appel et le propriétaire me dit l'autre couple s'arrête, il n'y aura pas de surenchère. Je vais vous confirmer par SMS. mais la maison est à vous.

• Alban

  J'en ai des fraissons.

• Lucie

  Franchement, c'était incroyable parce que d'un côté... J'ai quand même eu à nouveau mon petit passage, je suis livide parce que ça y est, rien que par un SMS, on ne peut pas se rétracter. La maison est à nous, l'emprunt est déclenché quasiment dans la foulée.

• Alban

  Une fois que vous avez envoyé votre SMS, vous ne pouvez plus faire machine arrière. Une fois que vous avez envoyé votre SMS et que c'est l'offre la plus haute, la maison est à vous, plus de retour en arrière possible.

• Lucie

  Oui, c'est clair.

• Alban

  Il faut être sûr de son budget parce que vous ne pouvez pas revenir en disant finalement, je n'ai pas le budget.

• Lucie

  Il n'y a pas les histoires des trois mois de rétractation. Donc ça peut être carrément dangereux.

• Alban

  Puis en plus des enchères, on pourrait parfois se laisser un peu pousser des ailes et dans l'adrénaline du process s'enflammer.

• Lucie

  Mais d'ailleurs, c'est pour ça, des collègues m'avaient expliqué qu'avant c'était encore moins encadré et qu'il y avait beaucoup plus d'abus. Parce que comme tu dis, ce n'est pas un marché de l'immobilier basé sur la raison, c'est un marché de l'immobilier. où tout est basé sur le coup de cœur. Et avec les coups de cœur, on ne réfléchit pas forcément. Donc je me décompose un petit peu quand même de me dire qu'on s'engage sur une somme aussi conséquente, mais on était trop heureux. Parce qu'une fois de plus, c'était tellement une évidence. Et là, on avait vu l'annonce à quelle heure le matin ?

• Alban

  Peut-être vers 10h ?

• Lucie

  Oui, et je me rappelle que le SMS final qui nous reconfirme qu'on est bien à la maison, il était 22h30. Donc en 12h... On a découvert l'annonce, on s'est pointé à une visite qui n'était pas pour nous la base, mais on l'a faite. Et dans la foulée, on a acheté la maison le soir même. Toi, tu t'es sentie comment à ce moment-là ?

• Alban

  Moi, je sentais que c'était la bonne. Je sentais qu'on avait pris une bonne décision. D'un autre côté, on était chez nos amis qui étaient nos voisins. Donc c'était aussi un peu plein d'émotions parce que ça voulait dire qu'on allait quitter cet appartement qui a vu nos... notre Alba, notre chienne arrivée, qui a vu Gisèle arriver. C'est un appartement qu'on adorait pour ses souvenirs, pour son confort et pour son environnement avec plein de voisins qu'on adorait dont certains qui étaient carrément des amis. C'était pas très norvégien mais on pouvait débarquer chez eux un peu last minute pour aller dîner comme eux pouvaient venir à la maison last minute pour venir dîner chez nous. En plus, ils avaient eu un enfant qui avait à peine... trois mois de différence avec Gisèle. Donc, c'était un mélange d'émotions. Mais quoi qu'il en soit, j'étais sûre qu'on faisait le bon choix parce que cette maison, elle Ausha toutes les cases et bien plus. Mais au final, on a à peine le temps de célébrer que dès le lendemain, il faut qu'on se mette à la vente de notre appartement. Parce que si le processus d'achat peut se faire en un éclair, c'est mieux que le processus de vente de notre bien actuel se fasse aussi très rapidement.

• Lucie

  Et d'ailleurs... Là, je vous donne un sneak peek à quelque chose qu'on racontera certainement dans un autre épisode. Mais étant donné qu'on avait acheté avant de vendre, ce qui est très dangereux, nous le déconseillons d'ailleurs, on allait faire ce qui s'appelle un crédit relais. En norvégien, c'est un crédit pont, ils appellent ça. Et on n'avait pas du tout idée du coût d'un crédit relais en Norvège.

• Alban

  Dans notre imaginaire, un crédit relais en France, c'était pas très cher et c'était assez commun de le faire.

• Lucie

  Oui, et surtout sur la durée. Alors après, le montant, bien sûr, dépend de... plusieurs facteurs, mais en général, c'est assez admis d'avoir un crédit relais pour trois mois, je dirais. Il me semblait que c'était la normale. Et six, vraiment, quand les choses vont pas si bien, quand la vente passe pas forcément comme on aimerait, mais on a le temps de voir venir les choses entre trois et six mois. Nous, avec le recul, on avait juste une semaine entre la date à laquelle On allait emménager dans la maison. Et la date à laquelle les nouveaux propriétaires de notre appartement allaient récupérer les clés. Au final, cette semaine s'est transformée en 15 jours à cause du délai des banques. Là, je suis en train de perdre Lucie complètement, les gars. Je lui parle de finances. Elle n'est déjà plus là. La meuf, elle était dans l'émotion. Je parle de trucs un petit peu techniques. J'essaie de la ramener. Elle a raison. Ce n'est pas facile. Donc seulement deux semaines s'écoulent entre notre nouvel emprunt et le remboursement de l'ancien. Et est-ce que tu peux dire combien nous coûtait chaque semaine d'emprunt relais ?

• Alban

  Deux mille euros.

• Lucie

  Punaise, bonne réponse, elle s'en rappelle. C'est parce que ça fait mal. Mais voilà, alors oui, l'emprunt était beaucoup plus conséquent, mais on était à un crédit relais de 2000 euros la semaine. Et là, mais heureusement que les planètes s'étaient alignées entre l'emménagement dans la nouvelle maison et l'emménagement... des futurs propriétaires de l'appart, on n'avait pas du tout pensé à ça. Et heureusement que seulement 15 jours se sont écoulés, parce que sinon, ça nous aurait mis dans une galère financière conséquente.

• Alban

  Il faut faire bien attention à ça et on a eu de la chance parce qu'on n'était pas trop au courant de tous ces détails. Arrive le mois d'août, le mois du déménagement, mais entre-temps, il s'est passé quelque chose.

• Lucie

  Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule.

• Alban

  Les planètes se sont vraiment alignées.

• Lucie

  Un peu trop peut-être. Un deuxième cœur apparaît dans le corps de Lucie. Pour ceux qui n'auront pas compris l'image, elle est enceinte. Et pourquoi je vous dis qu'un deuxième cœur était dans le corps de Lucie, c'est parce qu'un jour, je faisais bien sûr en tant que couple de base des petits reproches à Lucie, et là elle me regarde et elle me dit « Moi, mon corps, il crée la vie. J'ai deux cœurs en moi. Et toi, il sait faire quoi ton corps ? » Aujourd'hui, elle a la réponse. Il sait gérer les comptes.

• Alban

  Mais du coup arrive le déménagement début août et moi ça tombe pile poil quand mes nausées de l'espace commencent.

• Lucie

  Et donc là moi je me frappe à moins doute aux petits oignons parce que je me tape l'adaptation de Gisèle en jardin d'enfant étant donné qu'elle est du mois de décembre, elle avait 20 mois quand elle a commencé le jardin d'enfant pour la première fois, donc quasiment deux ans. Donc l'adaptation a été d'autant plus délicate, elle était très très habituée à nous. Et donc, il y a eu une période de, je pense, deux, trois semaines. Ça allait mieux graduellement, mais où quand même, à chaque fois la déposer, j'en menais pas l'argent.

• Alban

  Ouais, ça te brisait le cœur de la laisser. Elle était vraiment très triste.

• Lucie

  L'histoire raconte que je sortais parfois avec des petites poussières dans l'œil pour rester digne.

• Alban

  Et en même temps, tu fais le déménagement. Tu fais le déménagement. Heureusement, on a un peu de famille qui est là et qui peut t'aider sur certains trucs.

• Lucie

  Et on avait réussi à dégrossir en amont parce que... On avait eu aussi la visite de la famille avant ça. Et le propriétaire avait été super sympa et souple pour accepter qu'on puisse déjà déposer un certain nombre d'affaires dans le rez-de-chaussée.

• Alban

  Et elle avait la famille qui était là et qui t'a bien aidé parce que moi, je n'emmenais pas l'argent. Je me rappelle être sur le canapé, te regarder ranger mes robes dans le placard. Et je me dis mais il est trop mignon, j'aimerais trop l'aider. Mais vraiment, si je bouge de ce canapé, je vais vomir.

• Lucie

  Oui, j'étais sur tous les fronts. C'était difficile, mais surtout, je pense que ce qui a été le plus difficile, c'était le coût émotionnel de l'adaptation de Gisèle. Le déménagement, c'était physique, fatigant, mais on était tellement heureux d'être ici. Il faisait bon, ça sentait bon.

• Alban

  Je me rappelle, il faisait beau. Dès les premiers jours, on allait dans la forêt à côté. Il y a un lac qui est à 500 mètres et on se disait, mais on avait du mal à réaliser. On se disait, mais on habite là, on va pouvoir aller promener à le bas dans cet environnement. tous les jours, ça va être notre quotidien. Est-ce que tu ramassais pas déjà des myrtilles à ce moment-là ?

• Lucie

  Je crois que cette saison-là, ça a été un peu juste. Je les avais repérées, donc j'étais trop heureux qu'il y ait des myrtilles. J'étais trop heureux parce qu'au bout de deux mois dans la maison maximum, c'est là qu'on a vu notre première aurore. Alors là, autant vous dire que c'était vraiment le...

• Alban

  Le rêve d'une vie.

• Lucie

  Ouais, voilà, c'était vraiment le rêve d'une vie qui se réalisait. Une des raisons aussi pour lesquelles... L'emménagement a été si intense, c'est que le jour où on a eu les clés, le soir même, il nous fallait au moins sept couchages, il me semble, parce qu'il y avait toi, moi, Gisèle, ma mère,

• Alban

  mon frère et mes parents et tes parents.

• Lucie

  Donc la maison était complète. On avait mis des gens dans toutes les chambres, y compris dans une pièce qui sert un peu de bureau. Donc ça avait été entre le moment où le matin même on récupère les clés, Lucie qui est en PLS sur le canapé, ça a été vraiment la course contre la montre pour être sûr qu'on allait avoir tous les couchages et tous les draps. Donc il avait fallu être sacrément efficace. Et je remercie encore tous les bras forts qui nous ont aidés à porcer des meubles, mettre des draps et tout préparer pour qu'on puisse réussir notre mission.

• Alban

  Et merci à nos copains qui étaient venus nous aider, JB, Adam.

• Lucie

  Mais oui, c'est vrai. J'ai fait les derniers allers-retours avec eux, ils nous ont aidés. Ici, c'était en mode tout le monde branle bas de combat pour faire des pizzas surgelées. C'était vraiment des souvenirs de fous. Eux, ils ont monté la table dans la foulée parce que... Du coup, on était encore plus, on était dix dans la maison et il nous fallait forcément la table pour qu'on puisse manger. Ça a été un process incroyable, mais tellement de bons souvenirs. Même si, en tant que parent de jeunes enfants, comme vous le comprenez, on a oublié les trois quarts. On s'approche de la fin de cet épisode, mais est-ce que tu peux nous dire, selon toi, qu'est-ce qui était le plus éprouvant dans ce process ? À part, bien sûr, de créer la vie et d'avoir un deuxième cœur dans ton corps.

• Alban

  Moi, je dirais que c'est la rapidité du process parce que tu n'as pas le temps de douter. On n'a pas pu voir la maison plusieurs fois. Donc, une fois qu'on part dans le process, on se dit, est-ce qu'on a bien regardé quand même ? Et surtout, la montagne russe des émotions pendant les enchères. Et pour terminer, du coup, est-ce qu'on pourrait résumer un peu les grandes différences entre le processus d'achat entre la France et la Norvège ?

• Lucie

  En France, les processus de vente en général sont beaucoup plus longs, sauf si c'est des marchés très dynamiques. C'est normal qu'un bien reste sur le marché plusieurs mois. Tu as le temps en général de le visiter plusieurs fois, tu es seul à le visiter. Tu vas faire des offres qui sont sous le prix demandé, normalement, sauf si c'est vraiment un bien impeccable. Et aussi, quelque chose qui est très différent de la Norvège, en France, tu as normalement, sauf si c'est un bien neuf, 8% de frais de notaire. Donc c'est énorme. Ça fait vraiment, ça vient gonfler ton budget. Quand on te donne l'enveloppe en France de combien tu peux acheter, on précise toujours en France, frais de notaire inclus ou pas. Je ne sais même pas d'ailleurs officiellement combien c'est, mais il n'y a pas vraiment la notion de notaire, puisque tout passe par des agents qui... ont un peu ce titre de pouvoir émettre tous les documents nécessaires. Et ça y est, je suis encore en train de la perdre. Dès que je parle d'un sujet un peu important, je m'échappe. Mais je crois que les frais sont au maximum à 2%. Donc ça fait une sacrée différence.

• Alban

  Quel conseil tu donnerais à quelqu'un qui souhaite acheter à Oslo ?

• Lucie

  Alors si je me rappelle déjà, il faut avoir 15% d'apport. Je ne suis pas sûr si c'est toujours 15%. Ça peut être à nouveau baissé. Mais nous, dans le cas de notre appartement, c'était 15%. Donc 15%. Sur tes biens immobiliers à Oslo, ce sont déjà des grosses sommes. Dans le cas de jeunes qui n'ont pas encore forcément eu le temps d'économiser, ou qui sont nés comme nous, dans les mauvaises familles, non je plaisante, ça peut être parfois long déjà de se former cet apport. Dans ceux qui arrivent peut-être dans un parcours d'expatriés, qui ont eu un bien avant et qui le vendent, ce sera plus simple, mais voilà, déjà ces 15%, c'est quelque chose d'important.

• Alban

  Ne pas aller au max de son budget parce que... souvent c'est à taux variable qu'on prend un crédit.

• Lucie

  Oui, et d'ailleurs ça a augmenté énormément. Pour vous donner un ordre d'idée, quand on a acheté l'appart, on était à 2,27%. Et pourquoi 27 ? Parce que le banquier, le fameux qui nous a répondu à 18h, à ce moment-là, je l'avais rencontré et il m'avait dit « Vous avez quel âge ? » 27 ans. Bah vous, le taux, ce sera 2,27. Bon bah d'accord.

• Alban

  Heureusement que tu ne lui avais pas donné mon âge.

• Lucie

  Donc depuis, je mens sur mon âge. 22 ans, donc je plaisante. Donc pour le premier appart, le taux était à 2,27. Et avec l'histoire de Covid et tout ça, on s'est pris 3%, presque 4 dans la tête. Là, Lucie n'en a aucune idée, mais le taux actuel est aux alentours de 5,5%, et même plus.

• Alban

  Ah, tu vois, j'allais dire pas loin de 6.

• Lucie

  Pas si mal, mais c'est énormissime. Donc ça veut dire que si on achète au max de son budget quand le taux variable est bas, dans notre cas par exemple à 2%, et qu'ensuite on se prend derrière une inflation qui lève le taux jusqu'à 5%, peut-être qu'on n'est plus en capacité de rembourser son emprunt, tout simplement. Et donc là on est bien dans la galère. Donc faites attention au taux actuel et à votre capacité d'emprunt.

• Alban

  Oui, et après, plus sur la maison, je pense qu'il faut, vu que ce marché est tellement dynamique, il faut bien savoir ses critères et ne pas déroger. La bonne maison viendra, il faut être patient et se dire que c'est possible de trouver avec tous les critères. En tout cas, ça a été notre expérience. Il y a beaucoup de maisons qui arrivent sur le marché. Ça peut prendre un peu de temps, mais ça peut finir par arriver avec tous les critères.

• Lucie

  Et on vous conseille d'ailleurs, tant que... possible de se tourner vers un achat coup de cœur parce que nous, on a vraiment cette expérience de l'achat raisonnable et on est tellement heureux avec le recul de ne pas avoir acheté ses biens raisonnables et bel et bien la maison coup de cœur, du moment une fois de plus, que vous vous fixez un maximum, que vous n'allez pas dépasser pendant les enchères parce que les enchères, c'est quelque chose de très émotionnel, donc l'action peut dépasser la pensée. Il ne faut pas faire ça parce que c'est très engageant.

• Alban

  Oui, voilà. Est-ce que tu as d'autres conseils ? Être peut-être au taquet sur les annonces fines ? Parce que nous, si on n'avait pas été au taquet sur les annonces, cette pépite, on ne l'aurait peut-être pas vue.

• Lucie

  Oui, être au taquet sur les annonces fines et peut-être aussi y aller un peu au culot.

• Alban

  Oui, ne pas hésiter à demander à une visite privée. Maintenant, si je devais racheter un bien, si je voyais un truc qui me plaît beaucoup et que je n'ai pas envie d'attendre la visite officielle, cette fois, je n'hésiterais pas à demander.

• Lucie

  Ou en tout cas, appeler l'agent. Parce que peut-être que cette personne est au courant si le propriétaire... à éventuellement la volonté de vendre avant les enchères officielles.

• Alban

  Il y en a certains qui ne veulent pas, ils préfèrent attendre les enchères officielles parce qu'ils se disent que ça peut faire monter beaucoup plus haut les enchères.

• Lucie

  Oui, bien sûr, parce qu'en général, d'ailleurs, tout le monde attend, c'est communément admis d'attendre ces enchères parce que ça va être la guerre idéalement. Il suffit que deux personnes veuillent le bien et c'est bon, ça va faire monter le prix directement. Donc, comme on vous le dit, ne pas hésiter à y aller au culot, même si c'est en dehors du process officiel. S'il y a une chance que ça puisse vous faire avoir ce bien, Allez-y, renseignez-vous, appelez l'agent. Lucie sera là pour vous motiver. Petite teaser pour un prochain épisode qu'on pourrait faire autour du processus de vente. C'est aussi ce qui nous est arrivé sur notre appartement lors de la vente. On l'a vendu avant le processus officiel et il a fallu que deux couples se mettent en guerre pour faire monter beaucoup le prix.

• Alban

  Cet épisode touche à sa fin.

• Lucie

  On espère qu'on vous a éclairé sur ce processus d'achat qui n'est pas forcément évident.

• Alban

  Et on vous dit à très bientôt chez nous.

• Lucie

  sous les ors.

• Alban

  Si cet épisode vous a plu, pensez à nous laisser une note et un avis sur votre application d'écoute préférée.

• Lucie

  Ou un commentaire sur YouTube, ça nous aide énormément à faire grandir le podcast.

• Alban

  Merci et à très vite pour le prochain épisode.