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spiral1894 - le podcast. Écrits venus d'un monde mourant

Épisode bonus 2: la psychose, c'est quoi?

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16min |01/12/2024|

31

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16min |01/12/2024|

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Description

C'est quoi une psychose? Pour les professionnels de santé la nosographie, le classement des troubles psychiques, est connu, voire c'est le béaba de la profession de psy mais peut-être que certaines personnes non-initiées vont apprendre quelque chose. Ici, nous allons au-delà de la fiction et des médias pour aller voir vraiment ce que c'est une psychose.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pour ceux qui croient qu'une psychose c'est un film d'Alfred Hitchcock, cet épisode va remettre les points sur les i. Bien évidemment, le film psychose existe, mais il ne représente pas du tout ce qu'est une vraie psychose. C'est ce que nous allons vous expliquer dans ce deuxième épisode bonus qui s'intitule La psychose c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Et que se passe t-il avec les mouches allemandes ? Je ne sais pas. Les mouches ne peuvent pas créer les monstres. Et vous ? Vous êtes mouché, mon chien.

  • Speaker #0

    Vous êtes sur le podcast Spirale 1894 et je suis Spirale 1894. Alors la psychose c'est quoi ? Il y aurait énormément de choses à dire, mais le format qu'on a choisi pour ce podcast est relativement court, donc ce sera assez succinct et on va aller à l'essentiel. Les nosographies, c'est-à-dire la description et la classification méthodique des troubles psychiques, changent en fonction de l'obédience du psychologue, c'est-à-dire s'il est de l'école de thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle, ou alors a plutôt un référentiel psychanalytique. Parfois les psychiatres eux-mêmes ont des classifications différentes et toutes ces différentes catégorisations sont sans cesse en train de bouger, même celles issues du DSM et de la CIM. Je rappelle ici que le DSM est le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et que la CIM... et la classification internationale des maladies. Ce sont tous les deux des classifications des troubles mentaux qui permettent le diagnostic et le dialogue entre professionnels. Le DSM est écrit par l'Association américaine de psychiatrie, l'APA, et la CIM est une classification des maladies au sens général et elle est publiée par l'Organisation mondiale de la santé. Ici, nous allons nous baser sur trois documents de référence. Tout d'abord, un cours de Lydia Fernandez, donné à l'Université de Toulouse II, Jean Jaurès. dans le cadre d'une introduction à la psychanalyse, qui s'intitule Névrose et psychose Deuxièmement, le DSM-5-TR. Et troisièmement, un livre de psychopathologie intégrative basé sur le DSM-5, écrit par David H. Barlow et V. Marc Durand. Jean Bergeret, en 1986, nous dit donc qu'on emploie le terme psychose à la fois pour parler d'une structure de personnalité, mais aussi pour parler d'une décompensation. La décompensation est une phase de rupture de l'équilibre psychologique d'une personne. C'est quand une structure est devenue inadaptée à des circonstances nouvelles qui sont plus puissantes que les moyens de défense dont la personne dispose. Une structure de la personnalité, selon Sigmund Freud, dans Nouvelle conférence sur la psychanalyse, c'est comment la personnalité d'une personne est construite. C'est la charpente, le squelette de la personnalité. Elle se construit peu à peu, à partir de la naissance, et même avant au niveau de l'hérédité. Mais c'est surtout à partir de la relation aux parents qu'elle se construit, par rapport aux frustrations, aux traumatismes, les conflits rencontrés, et ça dépend aussi des mécanismes de défense. Le psychisme de l'individu s'organise, se construit, se cristallise, comme le cristal minéral, selon des lignes de clivage ne pouvant plus varier par la suite. La décompensation dans ce cas-là est le cristal qui se brise. Mais il se brise tout le temps selon les mêmes lignes, selon lesquels il s'est construit. Bon, ici j'ouvre une parenthèse, cette conception figée de la personnalité a beaucoup évolué. On est plus aujourd'hui dans une approche processuelle, où la personnalité est beaucoup plus complexe, et que nous pouvons avoir tantôt un certain type de personnalité, et tantôt un autre, avec parfois un mélange de dosages différents. Moi, personnellement, je crois que nous sommes faits de l'agrégation de différents concepts et adjectifs, qui sont dans la vie, tout en changeant. Le flou entre les frontières des différentes personnalités est beaucoup plus grand qu'on ne le pense. Je crois que pour le psychisme, il faut raisonner en termes de continuum, que ce soit pour les structures de personnalités ou pour les troubles. La catégorisation est seulement là pour aider à savoir de quoi on parle ou savoir quelle thérapeutique appliquer. Mais je crois encore ici que plus cette conception du flou des frontières prendra de la place, plus le vocabulaire deviendra plus adéquat et plus le traitement ou la thérapie sera plus efficace. Ici, ce qui nous intéresse, c'est la structure de personnalité et la décompensation psychotique. Selon Guy Besançon en 1993, la psychose est un état psychique caractérisé par une attération profonde de la conscience du sujet, c'est-à-dire qu'il a des troubles graves de l'identité et de son rapport à la réalité. La classification des psychoses, que ce soit selon le DSM, le CIM ou la psychanalyse, sont différentes. Nous allons vous présenter tout d'abord, rapidement, quelques éléments qui constituent la psychose selon la psychanalyse, qui nous semblent pertinents. Puis, nous allons vous énumérer la classification psychanalytique, mais il faut tout de même garder à l'esprit que les théories psychanalytiques ont beaucoup été décriées et mises de côté. Je pense à la théorie de Jacques Lacan sur la psychose, par exemple. Ici, nous vous les présentons par souci de complétude, mais après vous avoir énuméré cette classification, on s'attachera à détailler la classification du DSM-5, qui elle, il me semble, se base sur plus de scientificité. Le type d'angoisse que l'on a dans la psychose est une angoisse de morcellement et... ou de mort, c'est-à-dire que c'est un éclatement. La relation d'objet, elle, est fusionnelle, c'est-à-dire qu'elle est symbiotique à la mère. Le père, lui, est souvent effacé, absent. Il y a quatre mécanismes principaux de défense dans la psychose. Le déni, l'identification projective, le dédoublement du moi, le clivage du moi et d'objet. Donc on va reprendre ces quatre mécanismes de défense. Tout d'abord, il y a le déni, c'est le fait de refuser la réalité. d'une perception vécue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi. En deuxième, il y a l'identification projective. Il désigne le fait de projeter sur un objet les caractéristiques du soi pour s'y reconnaître. En troisième, il y a le dédoublement du moi qui agit contre l'angoisse de morcellement et de mort. Il correspond au reliquat d'une étape où les relations primitives à la mère s'avéraient insuffisantes pour faire échapper le moi de l'enfant à son organisation primitive fragile. organisation dans laquelle le moi se montrait difficile à se constituer de façon autonome. Finalement, il y a le clivage, qui est une action de séparation, de division du moi ou de l'objet. Les théologies maintenant, c'est-à-dire les causes des psychoses, peuvent être génétiques, traumatiques, toxiques et environnementales. On parle d'une vulnérabilité de base qui va s'exprimer en fonction de ce qui va arriver au sujet, et qui va le déstabiliser, ou... peut-être de sa prise de toxique. Je vais maintenant vous énumérer les différentes psychoses, avec parfois des éléments d'explication associés. Accrochez-vous, c'est un peu long, même si j'essaye d'en rester à l'essentiel. Voilà, donc on commence par les psychoses aigües, c'est-à-dire qu'il y a les bouffées délirantes, ou les psychoses puerpérales. Les psychoses puerpérales sont des psychoses entre le 5e et le 25e jour, après un accouchement. Puis, vous avez les psychoses chroniques, comme la schizophrénie. Dans la schizophrénie, il y a du délire paranoïde, de la dissociation et de l'autisme. Mais on va en parler plus en détail plus tard. La schizophrénie peut être simple, c'est-à-dire qu'elle apparaît progressivement à partir de traits de caractère schizoïde. Elle peut être hébéphrénique, ça c'est pour les plus jeunes. Il y a de la dissociation et absence de délire paranoïde apparent. Après, il va y avoir l'hébéphrénique catatonique. où là il va y avoir une discordance psychomotrice, qui va être au premier plan. Il va y avoir la schizophrénie paranoïde, qui est la forme la plus complète, avec délire et dissociation, mais qui arrive plus tard que la schizophrénie hébéphrénique. Il y a aussi l'hébédéphrénique, on la trouve chez les jeunes avec des troubles d'allure psychopathiques et perverses, qui prennent un aspect de plus en plus discordant. Après, il y a aussi les formes frontières de la schizophrénie, avec la schizophrénie pseudonévrotique, c'est-à-dire que le rapport à la réalité est mieux conservé dans les formes de schizophrénie franche. Il y a la schizoaffectivité ou schizophrénie dysthymique, dont je suis atteint, qui est à la frontière de la schizophrénie et de la psychose maniaco-dépressive. Après, il y a les psychoses délirantes chroniques, avec la paranoïa, qui peut être composée de délires d'interprétation, de délires de relation ou de référence. C'est-à-dire que le sujet a une impression de brimade, de mépris, et il pense que tout ce qui se passe autour de lui le concerne. Il est sûr qu'on fait des allusions désobligeantes à son propos, qu'on se moque de lui, qu'on rit de ses maladresses, qu'on parle de lui dans son dos. Il y a les délires passionnels, l'érotomanie qui est une illusion d'être aimé par un personnage prestigieux, ou la jalousie. Ensuite, il va y avoir les psychoses hallucinatoires chroniques, les paraphrénies, où les délires sont fantastiques et imaginatifs. Il y a également la psychose maniaco-dépressive, ce qu'on appelle la bipolarité, parce que oui, il y a aussi des délires en phase haute comme en phase basse dans la bipolarité. et enfin on retrouve le psychotique secondaire à des affections organiques. Donc voilà voilà, un peu long quand même, oui je sais, mais bon il fallait en passer par là, je crois que là on a été complet quand même. Pour ce qui est de la classification du DSM-5-TR, le DSM commence par une partie sur le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques. Puis, il enchaîne avec une section sur les troubles bipolaires et apparentés, et enfin, on y trouve aussi une partie sur les troubles dissociatifs. Donc, dans le DSM-5, le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques comprend la schizophrénie, les autres troubles psychotiques et la personnalité schizotypique. Ces troubles sont définis par des anomalies dans au moins un des cinq domaines suivants. Les idées délirantes, les hallucinations, la pensée ou le discours désorganisé, le comportement moteur grossièrement désorganisé ou anormal, ça inclut la catatonie qui est une attenance de passivité et d'excitation motrice, et les symptômes négatifs. Il y en a deux qui sont particulièrement préminents dans la schizophrénie, c'est la diminution de l'expression émotionnelle et la boulie. La boulie qui est une diminution de la motivation. Mais on peut aussi trouver la logie qui est une diminution de la production d'un discours l'indonnie, qui est la diminution à éprouver du plaisir, et l'associabilité. On parle de symptômes négatifs quand ils enlèvent quelque chose à la personne, de positifs quand ils ajoutent quelque chose comme des délires ou des hallucinations. Mais il y a aussi les symptômes dissociatifs, qui sont des symptômes de désorganisation. Pour ce qui est des troubles bipolaires et apparentés, on a une alternance de phase maniaque ou hypomaniaque, où la personne est très excitée, elle a l'humeur très élevée, elle a une trop forte estime de soi. Elle augmente son activité au détriment de son sommeil. Elle parle vite et beaucoup. A une accélération des pensées. Elle augmente ses activités sociales. Elle présente une agitation motrice, des conduites à risque et bon j'en passe. En gros, elle est en phase haute. Et donc elle alterne ces phases-là avec des phases de dépression caractérisées. Et je vous en parle dans les psychoses parce que ces phases d'humeur anormales s'accompagnent de délires de puissance, de grandeur dans les phases de manie. Ou de délires à thème mélancolique. c'est-à-dire des thèmes de damnation, de ruines, d'incurabilité, dans les phases de dépression caractérisées. Comme je le disais, il y a un continuum entre la bipolarité, la schizophrénie et la dépression. Alors ici, dans le DSM, il y a la bipolarité de type 1 et la bipolarité de type 2, mais j'ai aussi vu des psychiatres présenter des bipolarités de type 3. Donc, vous voyez, les classifications bougent. Je ne rentrerai pas dans les détails des différentes courbes de ce chapitre, parce que ce serait trop fastidieux. J'en reste à l'essentiel sur la bipolarité. Il y a donc aussi un chapitre dans le DSM sur les troubles dissociatifs. Ceux-ci comprennent le trouble dissociatif de l'identité, le TDI, très connu, l'amnésie dissociative, la dépersonnalisation slash déréalisation. Donc là, la dépersonnalisation, c'est une expérience d'être observateur extérieur de ses propres pensées, de ses sentiments, de ses sensations, de son corps ou de ses actes. Et la déréalisation, c'est une expérience d'irréalité par rapport au monde extérieur. Après donc il y a ce qu'ils appellent l'autre trouble dissociatif spécifié et le trouble dissociatif non spécifié. Pour ce qui est du TDI, on peut aussi parler de personnalités multiples. D'ailleurs ça a longtemps été confondu avec la schizophrénie. D'où l'association de la schizophrénie avec le film Psychose de Hitchcock où le tueur a une TDI. Mais là encore, ce n'est qu'un film et ça ne veut pas dire que les personnes atteintes de TDI ressemblent de près ou de loin au tueur du film. Ou sont dangereux d'ailleurs. Pour les plus jeunes, on peut aussi parler de la polémique sur le retrait du film Spit, dû au fait qu'il stigmatisait les personnes atteintes de stéli, et qu'il ne reflétait pas la réalité de ce trouble. D'ailleurs, à ce propos, j'en profite pour rappeler aux amateurs de fiction que les personnes ne présentant pas de troubles psychiques ont beaucoup plus de chances en pourcentage de commettre un délit ou un crime. Bon, alors je suis conscient que tout ça, ça fait un peu comme un inventaire à la prévère. Mais il faut se rappeler l'essentiel, c'est que dans la psychose, au contraire de la névrose, le sujet n'est pas conscient de ses troubles. Il n'a pas d'insight sur ses troubles, comme on dit en anglais. Le névrosé, lui, reste terre à terre. C'est pour ça que je dirais que ce qui fait le cœur d'une psychose, c'est le décollement par rapport à la réalité, que ce soit à travers des délires ou des hallucinations, c'est-à-dire les symptômes positifs. Bien évidemment, il y a aussi les symptômes négatifs et les symptômes de désorganisation. Alors, pour ce qui est du substrat biologique ou neurologique des psychoses, j'en ai déjà parlé dans l'épisode sur la psychanalyse inversée. Mais là, je parlais plus de la schizophrénie. Pour ce qui est de la bipolarité, je vais aller très vite, c'est qu'il y a une imponction entre le système limbique, c'est-à-dire le cerveau émotionnel, et le cortex prépontal, qui est, entre autres, le centre du raisonnement. Donc voilà voilà, j'espère que vous en savez plus sur la psychose que ce que les films américains vous proposent. Laissez-moi dans vos commentaires si ceci vous a aidé à mieux comprendre. Avez-vous moins peur maintenant par rapport à ce qu'on vous raconte dans les médias ? Alors évidemment... Tout ce que je viens de vous dire maintenant ne remplace pas, si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique, le fait de prendre son traitement, de continuer à avoir son psychiatre et de continuer à avoir son psychothérapeute. Si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique et que vous n'avez entamé aucune démarche pour y remédier, allez consulter un psychiatre, un psychothérapeute et prenez le traitement qu'ils vous donneront. Ce que je vous dis ici, ce n'est qu'à prendre en compte en plus de tout cela. L'épisode 3 du podcast sera sur l'orthokinésie psychique que j'ai conçu pour tirer la chasse de votre inconscient à chaque étape de la psychénie d'un versé, et même en dehors. N'oubliez pas d'aller faire un tour sur et partager notre site internet spirale894.fr, où je viens d'accueillir un nouveau collègue qui s'appelle Colo et qui va ajouter du contenu à son espace blog personnel. Vous pouvez aussi trouver mon livre pour un euro symbolique. Colo m'a aussi aidé pour la production et la réalisation de ce podcast, donc un énorme merci à lui. Enfin, vous pouvez trouver tous les liens concernant les réseaux et le podcast sur la description. Allez, je vous souhaite bon courage et continuité. Ciao, ciao !

Description

C'est quoi une psychose? Pour les professionnels de santé la nosographie, le classement des troubles psychiques, est connu, voire c'est le béaba de la profession de psy mais peut-être que certaines personnes non-initiées vont apprendre quelque chose. Ici, nous allons au-delà de la fiction et des médias pour aller voir vraiment ce que c'est une psychose.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pour ceux qui croient qu'une psychose c'est un film d'Alfred Hitchcock, cet épisode va remettre les points sur les i. Bien évidemment, le film psychose existe, mais il ne représente pas du tout ce qu'est une vraie psychose. C'est ce que nous allons vous expliquer dans ce deuxième épisode bonus qui s'intitule La psychose c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Et que se passe t-il avec les mouches allemandes ? Je ne sais pas. Les mouches ne peuvent pas créer les monstres. Et vous ? Vous êtes mouché, mon chien.

  • Speaker #0

    Vous êtes sur le podcast Spirale 1894 et je suis Spirale 1894. Alors la psychose c'est quoi ? Il y aurait énormément de choses à dire, mais le format qu'on a choisi pour ce podcast est relativement court, donc ce sera assez succinct et on va aller à l'essentiel. Les nosographies, c'est-à-dire la description et la classification méthodique des troubles psychiques, changent en fonction de l'obédience du psychologue, c'est-à-dire s'il est de l'école de thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle, ou alors a plutôt un référentiel psychanalytique. Parfois les psychiatres eux-mêmes ont des classifications différentes et toutes ces différentes catégorisations sont sans cesse en train de bouger, même celles issues du DSM et de la CIM. Je rappelle ici que le DSM est le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et que la CIM... et la classification internationale des maladies. Ce sont tous les deux des classifications des troubles mentaux qui permettent le diagnostic et le dialogue entre professionnels. Le DSM est écrit par l'Association américaine de psychiatrie, l'APA, et la CIM est une classification des maladies au sens général et elle est publiée par l'Organisation mondiale de la santé. Ici, nous allons nous baser sur trois documents de référence. Tout d'abord, un cours de Lydia Fernandez, donné à l'Université de Toulouse II, Jean Jaurès. dans le cadre d'une introduction à la psychanalyse, qui s'intitule Névrose et psychose Deuxièmement, le DSM-5-TR. Et troisièmement, un livre de psychopathologie intégrative basé sur le DSM-5, écrit par David H. Barlow et V. Marc Durand. Jean Bergeret, en 1986, nous dit donc qu'on emploie le terme psychose à la fois pour parler d'une structure de personnalité, mais aussi pour parler d'une décompensation. La décompensation est une phase de rupture de l'équilibre psychologique d'une personne. C'est quand une structure est devenue inadaptée à des circonstances nouvelles qui sont plus puissantes que les moyens de défense dont la personne dispose. Une structure de la personnalité, selon Sigmund Freud, dans Nouvelle conférence sur la psychanalyse, c'est comment la personnalité d'une personne est construite. C'est la charpente, le squelette de la personnalité. Elle se construit peu à peu, à partir de la naissance, et même avant au niveau de l'hérédité. Mais c'est surtout à partir de la relation aux parents qu'elle se construit, par rapport aux frustrations, aux traumatismes, les conflits rencontrés, et ça dépend aussi des mécanismes de défense. Le psychisme de l'individu s'organise, se construit, se cristallise, comme le cristal minéral, selon des lignes de clivage ne pouvant plus varier par la suite. La décompensation dans ce cas-là est le cristal qui se brise. Mais il se brise tout le temps selon les mêmes lignes, selon lesquels il s'est construit. Bon, ici j'ouvre une parenthèse, cette conception figée de la personnalité a beaucoup évolué. On est plus aujourd'hui dans une approche processuelle, où la personnalité est beaucoup plus complexe, et que nous pouvons avoir tantôt un certain type de personnalité, et tantôt un autre, avec parfois un mélange de dosages différents. Moi, personnellement, je crois que nous sommes faits de l'agrégation de différents concepts et adjectifs, qui sont dans la vie, tout en changeant. Le flou entre les frontières des différentes personnalités est beaucoup plus grand qu'on ne le pense. Je crois que pour le psychisme, il faut raisonner en termes de continuum, que ce soit pour les structures de personnalités ou pour les troubles. La catégorisation est seulement là pour aider à savoir de quoi on parle ou savoir quelle thérapeutique appliquer. Mais je crois encore ici que plus cette conception du flou des frontières prendra de la place, plus le vocabulaire deviendra plus adéquat et plus le traitement ou la thérapie sera plus efficace. Ici, ce qui nous intéresse, c'est la structure de personnalité et la décompensation psychotique. Selon Guy Besançon en 1993, la psychose est un état psychique caractérisé par une attération profonde de la conscience du sujet, c'est-à-dire qu'il a des troubles graves de l'identité et de son rapport à la réalité. La classification des psychoses, que ce soit selon le DSM, le CIM ou la psychanalyse, sont différentes. Nous allons vous présenter tout d'abord, rapidement, quelques éléments qui constituent la psychose selon la psychanalyse, qui nous semblent pertinents. Puis, nous allons vous énumérer la classification psychanalytique, mais il faut tout de même garder à l'esprit que les théories psychanalytiques ont beaucoup été décriées et mises de côté. Je pense à la théorie de Jacques Lacan sur la psychose, par exemple. Ici, nous vous les présentons par souci de complétude, mais après vous avoir énuméré cette classification, on s'attachera à détailler la classification du DSM-5, qui elle, il me semble, se base sur plus de scientificité. Le type d'angoisse que l'on a dans la psychose est une angoisse de morcellement et... ou de mort, c'est-à-dire que c'est un éclatement. La relation d'objet, elle, est fusionnelle, c'est-à-dire qu'elle est symbiotique à la mère. Le père, lui, est souvent effacé, absent. Il y a quatre mécanismes principaux de défense dans la psychose. Le déni, l'identification projective, le dédoublement du moi, le clivage du moi et d'objet. Donc on va reprendre ces quatre mécanismes de défense. Tout d'abord, il y a le déni, c'est le fait de refuser la réalité. d'une perception vécue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi. En deuxième, il y a l'identification projective. Il désigne le fait de projeter sur un objet les caractéristiques du soi pour s'y reconnaître. En troisième, il y a le dédoublement du moi qui agit contre l'angoisse de morcellement et de mort. Il correspond au reliquat d'une étape où les relations primitives à la mère s'avéraient insuffisantes pour faire échapper le moi de l'enfant à son organisation primitive fragile. organisation dans laquelle le moi se montrait difficile à se constituer de façon autonome. Finalement, il y a le clivage, qui est une action de séparation, de division du moi ou de l'objet. Les théologies maintenant, c'est-à-dire les causes des psychoses, peuvent être génétiques, traumatiques, toxiques et environnementales. On parle d'une vulnérabilité de base qui va s'exprimer en fonction de ce qui va arriver au sujet, et qui va le déstabiliser, ou... peut-être de sa prise de toxique. Je vais maintenant vous énumérer les différentes psychoses, avec parfois des éléments d'explication associés. Accrochez-vous, c'est un peu long, même si j'essaye d'en rester à l'essentiel. Voilà, donc on commence par les psychoses aigües, c'est-à-dire qu'il y a les bouffées délirantes, ou les psychoses puerpérales. Les psychoses puerpérales sont des psychoses entre le 5e et le 25e jour, après un accouchement. Puis, vous avez les psychoses chroniques, comme la schizophrénie. Dans la schizophrénie, il y a du délire paranoïde, de la dissociation et de l'autisme. Mais on va en parler plus en détail plus tard. La schizophrénie peut être simple, c'est-à-dire qu'elle apparaît progressivement à partir de traits de caractère schizoïde. Elle peut être hébéphrénique, ça c'est pour les plus jeunes. Il y a de la dissociation et absence de délire paranoïde apparent. Après, il va y avoir l'hébéphrénique catatonique. où là il va y avoir une discordance psychomotrice, qui va être au premier plan. Il va y avoir la schizophrénie paranoïde, qui est la forme la plus complète, avec délire et dissociation, mais qui arrive plus tard que la schizophrénie hébéphrénique. Il y a aussi l'hébédéphrénique, on la trouve chez les jeunes avec des troubles d'allure psychopathiques et perverses, qui prennent un aspect de plus en plus discordant. Après, il y a aussi les formes frontières de la schizophrénie, avec la schizophrénie pseudonévrotique, c'est-à-dire que le rapport à la réalité est mieux conservé dans les formes de schizophrénie franche. Il y a la schizoaffectivité ou schizophrénie dysthymique, dont je suis atteint, qui est à la frontière de la schizophrénie et de la psychose maniaco-dépressive. Après, il y a les psychoses délirantes chroniques, avec la paranoïa, qui peut être composée de délires d'interprétation, de délires de relation ou de référence. C'est-à-dire que le sujet a une impression de brimade, de mépris, et il pense que tout ce qui se passe autour de lui le concerne. Il est sûr qu'on fait des allusions désobligeantes à son propos, qu'on se moque de lui, qu'on rit de ses maladresses, qu'on parle de lui dans son dos. Il y a les délires passionnels, l'érotomanie qui est une illusion d'être aimé par un personnage prestigieux, ou la jalousie. Ensuite, il va y avoir les psychoses hallucinatoires chroniques, les paraphrénies, où les délires sont fantastiques et imaginatifs. Il y a également la psychose maniaco-dépressive, ce qu'on appelle la bipolarité, parce que oui, il y a aussi des délires en phase haute comme en phase basse dans la bipolarité. et enfin on retrouve le psychotique secondaire à des affections organiques. Donc voilà voilà, un peu long quand même, oui je sais, mais bon il fallait en passer par là, je crois que là on a été complet quand même. Pour ce qui est de la classification du DSM-5-TR, le DSM commence par une partie sur le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques. Puis, il enchaîne avec une section sur les troubles bipolaires et apparentés, et enfin, on y trouve aussi une partie sur les troubles dissociatifs. Donc, dans le DSM-5, le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques comprend la schizophrénie, les autres troubles psychotiques et la personnalité schizotypique. Ces troubles sont définis par des anomalies dans au moins un des cinq domaines suivants. Les idées délirantes, les hallucinations, la pensée ou le discours désorganisé, le comportement moteur grossièrement désorganisé ou anormal, ça inclut la catatonie qui est une attenance de passivité et d'excitation motrice, et les symptômes négatifs. Il y en a deux qui sont particulièrement préminents dans la schizophrénie, c'est la diminution de l'expression émotionnelle et la boulie. La boulie qui est une diminution de la motivation. Mais on peut aussi trouver la logie qui est une diminution de la production d'un discours l'indonnie, qui est la diminution à éprouver du plaisir, et l'associabilité. On parle de symptômes négatifs quand ils enlèvent quelque chose à la personne, de positifs quand ils ajoutent quelque chose comme des délires ou des hallucinations. Mais il y a aussi les symptômes dissociatifs, qui sont des symptômes de désorganisation. Pour ce qui est des troubles bipolaires et apparentés, on a une alternance de phase maniaque ou hypomaniaque, où la personne est très excitée, elle a l'humeur très élevée, elle a une trop forte estime de soi. Elle augmente son activité au détriment de son sommeil. Elle parle vite et beaucoup. A une accélération des pensées. Elle augmente ses activités sociales. Elle présente une agitation motrice, des conduites à risque et bon j'en passe. En gros, elle est en phase haute. Et donc elle alterne ces phases-là avec des phases de dépression caractérisées. Et je vous en parle dans les psychoses parce que ces phases d'humeur anormales s'accompagnent de délires de puissance, de grandeur dans les phases de manie. Ou de délires à thème mélancolique. c'est-à-dire des thèmes de damnation, de ruines, d'incurabilité, dans les phases de dépression caractérisées. Comme je le disais, il y a un continuum entre la bipolarité, la schizophrénie et la dépression. Alors ici, dans le DSM, il y a la bipolarité de type 1 et la bipolarité de type 2, mais j'ai aussi vu des psychiatres présenter des bipolarités de type 3. Donc, vous voyez, les classifications bougent. Je ne rentrerai pas dans les détails des différentes courbes de ce chapitre, parce que ce serait trop fastidieux. J'en reste à l'essentiel sur la bipolarité. Il y a donc aussi un chapitre dans le DSM sur les troubles dissociatifs. Ceux-ci comprennent le trouble dissociatif de l'identité, le TDI, très connu, l'amnésie dissociative, la dépersonnalisation slash déréalisation. Donc là, la dépersonnalisation, c'est une expérience d'être observateur extérieur de ses propres pensées, de ses sentiments, de ses sensations, de son corps ou de ses actes. Et la déréalisation, c'est une expérience d'irréalité par rapport au monde extérieur. Après donc il y a ce qu'ils appellent l'autre trouble dissociatif spécifié et le trouble dissociatif non spécifié. Pour ce qui est du TDI, on peut aussi parler de personnalités multiples. D'ailleurs ça a longtemps été confondu avec la schizophrénie. D'où l'association de la schizophrénie avec le film Psychose de Hitchcock où le tueur a une TDI. Mais là encore, ce n'est qu'un film et ça ne veut pas dire que les personnes atteintes de TDI ressemblent de près ou de loin au tueur du film. Ou sont dangereux d'ailleurs. Pour les plus jeunes, on peut aussi parler de la polémique sur le retrait du film Spit, dû au fait qu'il stigmatisait les personnes atteintes de stéli, et qu'il ne reflétait pas la réalité de ce trouble. D'ailleurs, à ce propos, j'en profite pour rappeler aux amateurs de fiction que les personnes ne présentant pas de troubles psychiques ont beaucoup plus de chances en pourcentage de commettre un délit ou un crime. Bon, alors je suis conscient que tout ça, ça fait un peu comme un inventaire à la prévère. Mais il faut se rappeler l'essentiel, c'est que dans la psychose, au contraire de la névrose, le sujet n'est pas conscient de ses troubles. Il n'a pas d'insight sur ses troubles, comme on dit en anglais. Le névrosé, lui, reste terre à terre. C'est pour ça que je dirais que ce qui fait le cœur d'une psychose, c'est le décollement par rapport à la réalité, que ce soit à travers des délires ou des hallucinations, c'est-à-dire les symptômes positifs. Bien évidemment, il y a aussi les symptômes négatifs et les symptômes de désorganisation. Alors, pour ce qui est du substrat biologique ou neurologique des psychoses, j'en ai déjà parlé dans l'épisode sur la psychanalyse inversée. Mais là, je parlais plus de la schizophrénie. Pour ce qui est de la bipolarité, je vais aller très vite, c'est qu'il y a une imponction entre le système limbique, c'est-à-dire le cerveau émotionnel, et le cortex prépontal, qui est, entre autres, le centre du raisonnement. Donc voilà voilà, j'espère que vous en savez plus sur la psychose que ce que les films américains vous proposent. Laissez-moi dans vos commentaires si ceci vous a aidé à mieux comprendre. Avez-vous moins peur maintenant par rapport à ce qu'on vous raconte dans les médias ? Alors évidemment... Tout ce que je viens de vous dire maintenant ne remplace pas, si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique, le fait de prendre son traitement, de continuer à avoir son psychiatre et de continuer à avoir son psychothérapeute. Si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique et que vous n'avez entamé aucune démarche pour y remédier, allez consulter un psychiatre, un psychothérapeute et prenez le traitement qu'ils vous donneront. Ce que je vous dis ici, ce n'est qu'à prendre en compte en plus de tout cela. L'épisode 3 du podcast sera sur l'orthokinésie psychique que j'ai conçu pour tirer la chasse de votre inconscient à chaque étape de la psychénie d'un versé, et même en dehors. N'oubliez pas d'aller faire un tour sur et partager notre site internet spirale894.fr, où je viens d'accueillir un nouveau collègue qui s'appelle Colo et qui va ajouter du contenu à son espace blog personnel. Vous pouvez aussi trouver mon livre pour un euro symbolique. Colo m'a aussi aidé pour la production et la réalisation de ce podcast, donc un énorme merci à lui. Enfin, vous pouvez trouver tous les liens concernant les réseaux et le podcast sur la description. Allez, je vous souhaite bon courage et continuité. Ciao, ciao !

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Description

C'est quoi une psychose? Pour les professionnels de santé la nosographie, le classement des troubles psychiques, est connu, voire c'est le béaba de la profession de psy mais peut-être que certaines personnes non-initiées vont apprendre quelque chose. Ici, nous allons au-delà de la fiction et des médias pour aller voir vraiment ce que c'est une psychose.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pour ceux qui croient qu'une psychose c'est un film d'Alfred Hitchcock, cet épisode va remettre les points sur les i. Bien évidemment, le film psychose existe, mais il ne représente pas du tout ce qu'est une vraie psychose. C'est ce que nous allons vous expliquer dans ce deuxième épisode bonus qui s'intitule La psychose c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Et que se passe t-il avec les mouches allemandes ? Je ne sais pas. Les mouches ne peuvent pas créer les monstres. Et vous ? Vous êtes mouché, mon chien.

  • Speaker #0

    Vous êtes sur le podcast Spirale 1894 et je suis Spirale 1894. Alors la psychose c'est quoi ? Il y aurait énormément de choses à dire, mais le format qu'on a choisi pour ce podcast est relativement court, donc ce sera assez succinct et on va aller à l'essentiel. Les nosographies, c'est-à-dire la description et la classification méthodique des troubles psychiques, changent en fonction de l'obédience du psychologue, c'est-à-dire s'il est de l'école de thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle, ou alors a plutôt un référentiel psychanalytique. Parfois les psychiatres eux-mêmes ont des classifications différentes et toutes ces différentes catégorisations sont sans cesse en train de bouger, même celles issues du DSM et de la CIM. Je rappelle ici que le DSM est le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et que la CIM... et la classification internationale des maladies. Ce sont tous les deux des classifications des troubles mentaux qui permettent le diagnostic et le dialogue entre professionnels. Le DSM est écrit par l'Association américaine de psychiatrie, l'APA, et la CIM est une classification des maladies au sens général et elle est publiée par l'Organisation mondiale de la santé. Ici, nous allons nous baser sur trois documents de référence. Tout d'abord, un cours de Lydia Fernandez, donné à l'Université de Toulouse II, Jean Jaurès. dans le cadre d'une introduction à la psychanalyse, qui s'intitule Névrose et psychose Deuxièmement, le DSM-5-TR. Et troisièmement, un livre de psychopathologie intégrative basé sur le DSM-5, écrit par David H. Barlow et V. Marc Durand. Jean Bergeret, en 1986, nous dit donc qu'on emploie le terme psychose à la fois pour parler d'une structure de personnalité, mais aussi pour parler d'une décompensation. La décompensation est une phase de rupture de l'équilibre psychologique d'une personne. C'est quand une structure est devenue inadaptée à des circonstances nouvelles qui sont plus puissantes que les moyens de défense dont la personne dispose. Une structure de la personnalité, selon Sigmund Freud, dans Nouvelle conférence sur la psychanalyse, c'est comment la personnalité d'une personne est construite. C'est la charpente, le squelette de la personnalité. Elle se construit peu à peu, à partir de la naissance, et même avant au niveau de l'hérédité. Mais c'est surtout à partir de la relation aux parents qu'elle se construit, par rapport aux frustrations, aux traumatismes, les conflits rencontrés, et ça dépend aussi des mécanismes de défense. Le psychisme de l'individu s'organise, se construit, se cristallise, comme le cristal minéral, selon des lignes de clivage ne pouvant plus varier par la suite. La décompensation dans ce cas-là est le cristal qui se brise. Mais il se brise tout le temps selon les mêmes lignes, selon lesquels il s'est construit. Bon, ici j'ouvre une parenthèse, cette conception figée de la personnalité a beaucoup évolué. On est plus aujourd'hui dans une approche processuelle, où la personnalité est beaucoup plus complexe, et que nous pouvons avoir tantôt un certain type de personnalité, et tantôt un autre, avec parfois un mélange de dosages différents. Moi, personnellement, je crois que nous sommes faits de l'agrégation de différents concepts et adjectifs, qui sont dans la vie, tout en changeant. Le flou entre les frontières des différentes personnalités est beaucoup plus grand qu'on ne le pense. Je crois que pour le psychisme, il faut raisonner en termes de continuum, que ce soit pour les structures de personnalités ou pour les troubles. La catégorisation est seulement là pour aider à savoir de quoi on parle ou savoir quelle thérapeutique appliquer. Mais je crois encore ici que plus cette conception du flou des frontières prendra de la place, plus le vocabulaire deviendra plus adéquat et plus le traitement ou la thérapie sera plus efficace. Ici, ce qui nous intéresse, c'est la structure de personnalité et la décompensation psychotique. Selon Guy Besançon en 1993, la psychose est un état psychique caractérisé par une attération profonde de la conscience du sujet, c'est-à-dire qu'il a des troubles graves de l'identité et de son rapport à la réalité. La classification des psychoses, que ce soit selon le DSM, le CIM ou la psychanalyse, sont différentes. Nous allons vous présenter tout d'abord, rapidement, quelques éléments qui constituent la psychose selon la psychanalyse, qui nous semblent pertinents. Puis, nous allons vous énumérer la classification psychanalytique, mais il faut tout de même garder à l'esprit que les théories psychanalytiques ont beaucoup été décriées et mises de côté. Je pense à la théorie de Jacques Lacan sur la psychose, par exemple. Ici, nous vous les présentons par souci de complétude, mais après vous avoir énuméré cette classification, on s'attachera à détailler la classification du DSM-5, qui elle, il me semble, se base sur plus de scientificité. Le type d'angoisse que l'on a dans la psychose est une angoisse de morcellement et... ou de mort, c'est-à-dire que c'est un éclatement. La relation d'objet, elle, est fusionnelle, c'est-à-dire qu'elle est symbiotique à la mère. Le père, lui, est souvent effacé, absent. Il y a quatre mécanismes principaux de défense dans la psychose. Le déni, l'identification projective, le dédoublement du moi, le clivage du moi et d'objet. Donc on va reprendre ces quatre mécanismes de défense. Tout d'abord, il y a le déni, c'est le fait de refuser la réalité. d'une perception vécue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi. En deuxième, il y a l'identification projective. Il désigne le fait de projeter sur un objet les caractéristiques du soi pour s'y reconnaître. En troisième, il y a le dédoublement du moi qui agit contre l'angoisse de morcellement et de mort. Il correspond au reliquat d'une étape où les relations primitives à la mère s'avéraient insuffisantes pour faire échapper le moi de l'enfant à son organisation primitive fragile. organisation dans laquelle le moi se montrait difficile à se constituer de façon autonome. Finalement, il y a le clivage, qui est une action de séparation, de division du moi ou de l'objet. Les théologies maintenant, c'est-à-dire les causes des psychoses, peuvent être génétiques, traumatiques, toxiques et environnementales. On parle d'une vulnérabilité de base qui va s'exprimer en fonction de ce qui va arriver au sujet, et qui va le déstabiliser, ou... peut-être de sa prise de toxique. Je vais maintenant vous énumérer les différentes psychoses, avec parfois des éléments d'explication associés. Accrochez-vous, c'est un peu long, même si j'essaye d'en rester à l'essentiel. Voilà, donc on commence par les psychoses aigües, c'est-à-dire qu'il y a les bouffées délirantes, ou les psychoses puerpérales. Les psychoses puerpérales sont des psychoses entre le 5e et le 25e jour, après un accouchement. Puis, vous avez les psychoses chroniques, comme la schizophrénie. Dans la schizophrénie, il y a du délire paranoïde, de la dissociation et de l'autisme. Mais on va en parler plus en détail plus tard. La schizophrénie peut être simple, c'est-à-dire qu'elle apparaît progressivement à partir de traits de caractère schizoïde. Elle peut être hébéphrénique, ça c'est pour les plus jeunes. Il y a de la dissociation et absence de délire paranoïde apparent. Après, il va y avoir l'hébéphrénique catatonique. où là il va y avoir une discordance psychomotrice, qui va être au premier plan. Il va y avoir la schizophrénie paranoïde, qui est la forme la plus complète, avec délire et dissociation, mais qui arrive plus tard que la schizophrénie hébéphrénique. Il y a aussi l'hébédéphrénique, on la trouve chez les jeunes avec des troubles d'allure psychopathiques et perverses, qui prennent un aspect de plus en plus discordant. Après, il y a aussi les formes frontières de la schizophrénie, avec la schizophrénie pseudonévrotique, c'est-à-dire que le rapport à la réalité est mieux conservé dans les formes de schizophrénie franche. Il y a la schizoaffectivité ou schizophrénie dysthymique, dont je suis atteint, qui est à la frontière de la schizophrénie et de la psychose maniaco-dépressive. Après, il y a les psychoses délirantes chroniques, avec la paranoïa, qui peut être composée de délires d'interprétation, de délires de relation ou de référence. C'est-à-dire que le sujet a une impression de brimade, de mépris, et il pense que tout ce qui se passe autour de lui le concerne. Il est sûr qu'on fait des allusions désobligeantes à son propos, qu'on se moque de lui, qu'on rit de ses maladresses, qu'on parle de lui dans son dos. Il y a les délires passionnels, l'érotomanie qui est une illusion d'être aimé par un personnage prestigieux, ou la jalousie. Ensuite, il va y avoir les psychoses hallucinatoires chroniques, les paraphrénies, où les délires sont fantastiques et imaginatifs. Il y a également la psychose maniaco-dépressive, ce qu'on appelle la bipolarité, parce que oui, il y a aussi des délires en phase haute comme en phase basse dans la bipolarité. et enfin on retrouve le psychotique secondaire à des affections organiques. Donc voilà voilà, un peu long quand même, oui je sais, mais bon il fallait en passer par là, je crois que là on a été complet quand même. Pour ce qui est de la classification du DSM-5-TR, le DSM commence par une partie sur le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques. Puis, il enchaîne avec une section sur les troubles bipolaires et apparentés, et enfin, on y trouve aussi une partie sur les troubles dissociatifs. Donc, dans le DSM-5, le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques comprend la schizophrénie, les autres troubles psychotiques et la personnalité schizotypique. Ces troubles sont définis par des anomalies dans au moins un des cinq domaines suivants. Les idées délirantes, les hallucinations, la pensée ou le discours désorganisé, le comportement moteur grossièrement désorganisé ou anormal, ça inclut la catatonie qui est une attenance de passivité et d'excitation motrice, et les symptômes négatifs. Il y en a deux qui sont particulièrement préminents dans la schizophrénie, c'est la diminution de l'expression émotionnelle et la boulie. La boulie qui est une diminution de la motivation. Mais on peut aussi trouver la logie qui est une diminution de la production d'un discours l'indonnie, qui est la diminution à éprouver du plaisir, et l'associabilité. On parle de symptômes négatifs quand ils enlèvent quelque chose à la personne, de positifs quand ils ajoutent quelque chose comme des délires ou des hallucinations. Mais il y a aussi les symptômes dissociatifs, qui sont des symptômes de désorganisation. Pour ce qui est des troubles bipolaires et apparentés, on a une alternance de phase maniaque ou hypomaniaque, où la personne est très excitée, elle a l'humeur très élevée, elle a une trop forte estime de soi. Elle augmente son activité au détriment de son sommeil. Elle parle vite et beaucoup. A une accélération des pensées. Elle augmente ses activités sociales. Elle présente une agitation motrice, des conduites à risque et bon j'en passe. En gros, elle est en phase haute. Et donc elle alterne ces phases-là avec des phases de dépression caractérisées. Et je vous en parle dans les psychoses parce que ces phases d'humeur anormales s'accompagnent de délires de puissance, de grandeur dans les phases de manie. Ou de délires à thème mélancolique. c'est-à-dire des thèmes de damnation, de ruines, d'incurabilité, dans les phases de dépression caractérisées. Comme je le disais, il y a un continuum entre la bipolarité, la schizophrénie et la dépression. Alors ici, dans le DSM, il y a la bipolarité de type 1 et la bipolarité de type 2, mais j'ai aussi vu des psychiatres présenter des bipolarités de type 3. Donc, vous voyez, les classifications bougent. Je ne rentrerai pas dans les détails des différentes courbes de ce chapitre, parce que ce serait trop fastidieux. J'en reste à l'essentiel sur la bipolarité. Il y a donc aussi un chapitre dans le DSM sur les troubles dissociatifs. Ceux-ci comprennent le trouble dissociatif de l'identité, le TDI, très connu, l'amnésie dissociative, la dépersonnalisation slash déréalisation. Donc là, la dépersonnalisation, c'est une expérience d'être observateur extérieur de ses propres pensées, de ses sentiments, de ses sensations, de son corps ou de ses actes. Et la déréalisation, c'est une expérience d'irréalité par rapport au monde extérieur. Après donc il y a ce qu'ils appellent l'autre trouble dissociatif spécifié et le trouble dissociatif non spécifié. Pour ce qui est du TDI, on peut aussi parler de personnalités multiples. D'ailleurs ça a longtemps été confondu avec la schizophrénie. D'où l'association de la schizophrénie avec le film Psychose de Hitchcock où le tueur a une TDI. Mais là encore, ce n'est qu'un film et ça ne veut pas dire que les personnes atteintes de TDI ressemblent de près ou de loin au tueur du film. Ou sont dangereux d'ailleurs. Pour les plus jeunes, on peut aussi parler de la polémique sur le retrait du film Spit, dû au fait qu'il stigmatisait les personnes atteintes de stéli, et qu'il ne reflétait pas la réalité de ce trouble. D'ailleurs, à ce propos, j'en profite pour rappeler aux amateurs de fiction que les personnes ne présentant pas de troubles psychiques ont beaucoup plus de chances en pourcentage de commettre un délit ou un crime. Bon, alors je suis conscient que tout ça, ça fait un peu comme un inventaire à la prévère. Mais il faut se rappeler l'essentiel, c'est que dans la psychose, au contraire de la névrose, le sujet n'est pas conscient de ses troubles. Il n'a pas d'insight sur ses troubles, comme on dit en anglais. Le névrosé, lui, reste terre à terre. C'est pour ça que je dirais que ce qui fait le cœur d'une psychose, c'est le décollement par rapport à la réalité, que ce soit à travers des délires ou des hallucinations, c'est-à-dire les symptômes positifs. Bien évidemment, il y a aussi les symptômes négatifs et les symptômes de désorganisation. Alors, pour ce qui est du substrat biologique ou neurologique des psychoses, j'en ai déjà parlé dans l'épisode sur la psychanalyse inversée. Mais là, je parlais plus de la schizophrénie. Pour ce qui est de la bipolarité, je vais aller très vite, c'est qu'il y a une imponction entre le système limbique, c'est-à-dire le cerveau émotionnel, et le cortex prépontal, qui est, entre autres, le centre du raisonnement. Donc voilà voilà, j'espère que vous en savez plus sur la psychose que ce que les films américains vous proposent. Laissez-moi dans vos commentaires si ceci vous a aidé à mieux comprendre. Avez-vous moins peur maintenant par rapport à ce qu'on vous raconte dans les médias ? Alors évidemment... Tout ce que je viens de vous dire maintenant ne remplace pas, si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique, le fait de prendre son traitement, de continuer à avoir son psychiatre et de continuer à avoir son psychothérapeute. Si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique et que vous n'avez entamé aucune démarche pour y remédier, allez consulter un psychiatre, un psychothérapeute et prenez le traitement qu'ils vous donneront. Ce que je vous dis ici, ce n'est qu'à prendre en compte en plus de tout cela. L'épisode 3 du podcast sera sur l'orthokinésie psychique que j'ai conçu pour tirer la chasse de votre inconscient à chaque étape de la psychénie d'un versé, et même en dehors. N'oubliez pas d'aller faire un tour sur et partager notre site internet spirale894.fr, où je viens d'accueillir un nouveau collègue qui s'appelle Colo et qui va ajouter du contenu à son espace blog personnel. Vous pouvez aussi trouver mon livre pour un euro symbolique. Colo m'a aussi aidé pour la production et la réalisation de ce podcast, donc un énorme merci à lui. Enfin, vous pouvez trouver tous les liens concernant les réseaux et le podcast sur la description. Allez, je vous souhaite bon courage et continuité. Ciao, ciao !

Description

C'est quoi une psychose? Pour les professionnels de santé la nosographie, le classement des troubles psychiques, est connu, voire c'est le béaba de la profession de psy mais peut-être que certaines personnes non-initiées vont apprendre quelque chose. Ici, nous allons au-delà de la fiction et des médias pour aller voir vraiment ce que c'est une psychose.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pour ceux qui croient qu'une psychose c'est un film d'Alfred Hitchcock, cet épisode va remettre les points sur les i. Bien évidemment, le film psychose existe, mais il ne représente pas du tout ce qu'est une vraie psychose. C'est ce que nous allons vous expliquer dans ce deuxième épisode bonus qui s'intitule La psychose c'est quoi ?

  • Speaker #1

    Et que se passe t-il avec les mouches allemandes ? Je ne sais pas. Les mouches ne peuvent pas créer les monstres. Et vous ? Vous êtes mouché, mon chien.

  • Speaker #0

    Vous êtes sur le podcast Spirale 1894 et je suis Spirale 1894. Alors la psychose c'est quoi ? Il y aurait énormément de choses à dire, mais le format qu'on a choisi pour ce podcast est relativement court, donc ce sera assez succinct et on va aller à l'essentiel. Les nosographies, c'est-à-dire la description et la classification méthodique des troubles psychiques, changent en fonction de l'obédience du psychologue, c'est-à-dire s'il est de l'école de thérapie comportementale, cognitive et émotionnelle, ou alors a plutôt un référentiel psychanalytique. Parfois les psychiatres eux-mêmes ont des classifications différentes et toutes ces différentes catégorisations sont sans cesse en train de bouger, même celles issues du DSM et de la CIM. Je rappelle ici que le DSM est le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et que la CIM... et la classification internationale des maladies. Ce sont tous les deux des classifications des troubles mentaux qui permettent le diagnostic et le dialogue entre professionnels. Le DSM est écrit par l'Association américaine de psychiatrie, l'APA, et la CIM est une classification des maladies au sens général et elle est publiée par l'Organisation mondiale de la santé. Ici, nous allons nous baser sur trois documents de référence. Tout d'abord, un cours de Lydia Fernandez, donné à l'Université de Toulouse II, Jean Jaurès. dans le cadre d'une introduction à la psychanalyse, qui s'intitule Névrose et psychose Deuxièmement, le DSM-5-TR. Et troisièmement, un livre de psychopathologie intégrative basé sur le DSM-5, écrit par David H. Barlow et V. Marc Durand. Jean Bergeret, en 1986, nous dit donc qu'on emploie le terme psychose à la fois pour parler d'une structure de personnalité, mais aussi pour parler d'une décompensation. La décompensation est une phase de rupture de l'équilibre psychologique d'une personne. C'est quand une structure est devenue inadaptée à des circonstances nouvelles qui sont plus puissantes que les moyens de défense dont la personne dispose. Une structure de la personnalité, selon Sigmund Freud, dans Nouvelle conférence sur la psychanalyse, c'est comment la personnalité d'une personne est construite. C'est la charpente, le squelette de la personnalité. Elle se construit peu à peu, à partir de la naissance, et même avant au niveau de l'hérédité. Mais c'est surtout à partir de la relation aux parents qu'elle se construit, par rapport aux frustrations, aux traumatismes, les conflits rencontrés, et ça dépend aussi des mécanismes de défense. Le psychisme de l'individu s'organise, se construit, se cristallise, comme le cristal minéral, selon des lignes de clivage ne pouvant plus varier par la suite. La décompensation dans ce cas-là est le cristal qui se brise. Mais il se brise tout le temps selon les mêmes lignes, selon lesquels il s'est construit. Bon, ici j'ouvre une parenthèse, cette conception figée de la personnalité a beaucoup évolué. On est plus aujourd'hui dans une approche processuelle, où la personnalité est beaucoup plus complexe, et que nous pouvons avoir tantôt un certain type de personnalité, et tantôt un autre, avec parfois un mélange de dosages différents. Moi, personnellement, je crois que nous sommes faits de l'agrégation de différents concepts et adjectifs, qui sont dans la vie, tout en changeant. Le flou entre les frontières des différentes personnalités est beaucoup plus grand qu'on ne le pense. Je crois que pour le psychisme, il faut raisonner en termes de continuum, que ce soit pour les structures de personnalités ou pour les troubles. La catégorisation est seulement là pour aider à savoir de quoi on parle ou savoir quelle thérapeutique appliquer. Mais je crois encore ici que plus cette conception du flou des frontières prendra de la place, plus le vocabulaire deviendra plus adéquat et plus le traitement ou la thérapie sera plus efficace. Ici, ce qui nous intéresse, c'est la structure de personnalité et la décompensation psychotique. Selon Guy Besançon en 1993, la psychose est un état psychique caractérisé par une attération profonde de la conscience du sujet, c'est-à-dire qu'il a des troubles graves de l'identité et de son rapport à la réalité. La classification des psychoses, que ce soit selon le DSM, le CIM ou la psychanalyse, sont différentes. Nous allons vous présenter tout d'abord, rapidement, quelques éléments qui constituent la psychose selon la psychanalyse, qui nous semblent pertinents. Puis, nous allons vous énumérer la classification psychanalytique, mais il faut tout de même garder à l'esprit que les théories psychanalytiques ont beaucoup été décriées et mises de côté. Je pense à la théorie de Jacques Lacan sur la psychose, par exemple. Ici, nous vous les présentons par souci de complétude, mais après vous avoir énuméré cette classification, on s'attachera à détailler la classification du DSM-5, qui elle, il me semble, se base sur plus de scientificité. Le type d'angoisse que l'on a dans la psychose est une angoisse de morcellement et... ou de mort, c'est-à-dire que c'est un éclatement. La relation d'objet, elle, est fusionnelle, c'est-à-dire qu'elle est symbiotique à la mère. Le père, lui, est souvent effacé, absent. Il y a quatre mécanismes principaux de défense dans la psychose. Le déni, l'identification projective, le dédoublement du moi, le clivage du moi et d'objet. Donc on va reprendre ces quatre mécanismes de défense. Tout d'abord, il y a le déni, c'est le fait de refuser la réalité. d'une perception vécue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi. En deuxième, il y a l'identification projective. Il désigne le fait de projeter sur un objet les caractéristiques du soi pour s'y reconnaître. En troisième, il y a le dédoublement du moi qui agit contre l'angoisse de morcellement et de mort. Il correspond au reliquat d'une étape où les relations primitives à la mère s'avéraient insuffisantes pour faire échapper le moi de l'enfant à son organisation primitive fragile. organisation dans laquelle le moi se montrait difficile à se constituer de façon autonome. Finalement, il y a le clivage, qui est une action de séparation, de division du moi ou de l'objet. Les théologies maintenant, c'est-à-dire les causes des psychoses, peuvent être génétiques, traumatiques, toxiques et environnementales. On parle d'une vulnérabilité de base qui va s'exprimer en fonction de ce qui va arriver au sujet, et qui va le déstabiliser, ou... peut-être de sa prise de toxique. Je vais maintenant vous énumérer les différentes psychoses, avec parfois des éléments d'explication associés. Accrochez-vous, c'est un peu long, même si j'essaye d'en rester à l'essentiel. Voilà, donc on commence par les psychoses aigües, c'est-à-dire qu'il y a les bouffées délirantes, ou les psychoses puerpérales. Les psychoses puerpérales sont des psychoses entre le 5e et le 25e jour, après un accouchement. Puis, vous avez les psychoses chroniques, comme la schizophrénie. Dans la schizophrénie, il y a du délire paranoïde, de la dissociation et de l'autisme. Mais on va en parler plus en détail plus tard. La schizophrénie peut être simple, c'est-à-dire qu'elle apparaît progressivement à partir de traits de caractère schizoïde. Elle peut être hébéphrénique, ça c'est pour les plus jeunes. Il y a de la dissociation et absence de délire paranoïde apparent. Après, il va y avoir l'hébéphrénique catatonique. où là il va y avoir une discordance psychomotrice, qui va être au premier plan. Il va y avoir la schizophrénie paranoïde, qui est la forme la plus complète, avec délire et dissociation, mais qui arrive plus tard que la schizophrénie hébéphrénique. Il y a aussi l'hébédéphrénique, on la trouve chez les jeunes avec des troubles d'allure psychopathiques et perverses, qui prennent un aspect de plus en plus discordant. Après, il y a aussi les formes frontières de la schizophrénie, avec la schizophrénie pseudonévrotique, c'est-à-dire que le rapport à la réalité est mieux conservé dans les formes de schizophrénie franche. Il y a la schizoaffectivité ou schizophrénie dysthymique, dont je suis atteint, qui est à la frontière de la schizophrénie et de la psychose maniaco-dépressive. Après, il y a les psychoses délirantes chroniques, avec la paranoïa, qui peut être composée de délires d'interprétation, de délires de relation ou de référence. C'est-à-dire que le sujet a une impression de brimade, de mépris, et il pense que tout ce qui se passe autour de lui le concerne. Il est sûr qu'on fait des allusions désobligeantes à son propos, qu'on se moque de lui, qu'on rit de ses maladresses, qu'on parle de lui dans son dos. Il y a les délires passionnels, l'érotomanie qui est une illusion d'être aimé par un personnage prestigieux, ou la jalousie. Ensuite, il va y avoir les psychoses hallucinatoires chroniques, les paraphrénies, où les délires sont fantastiques et imaginatifs. Il y a également la psychose maniaco-dépressive, ce qu'on appelle la bipolarité, parce que oui, il y a aussi des délires en phase haute comme en phase basse dans la bipolarité. et enfin on retrouve le psychotique secondaire à des affections organiques. Donc voilà voilà, un peu long quand même, oui je sais, mais bon il fallait en passer par là, je crois que là on a été complet quand même. Pour ce qui est de la classification du DSM-5-TR, le DSM commence par une partie sur le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques. Puis, il enchaîne avec une section sur les troubles bipolaires et apparentés, et enfin, on y trouve aussi une partie sur les troubles dissociatifs. Donc, dans le DSM-5, le spectre de la schizophrénie et les autres troubles psychotiques comprend la schizophrénie, les autres troubles psychotiques et la personnalité schizotypique. Ces troubles sont définis par des anomalies dans au moins un des cinq domaines suivants. Les idées délirantes, les hallucinations, la pensée ou le discours désorganisé, le comportement moteur grossièrement désorganisé ou anormal, ça inclut la catatonie qui est une attenance de passivité et d'excitation motrice, et les symptômes négatifs. Il y en a deux qui sont particulièrement préminents dans la schizophrénie, c'est la diminution de l'expression émotionnelle et la boulie. La boulie qui est une diminution de la motivation. Mais on peut aussi trouver la logie qui est une diminution de la production d'un discours l'indonnie, qui est la diminution à éprouver du plaisir, et l'associabilité. On parle de symptômes négatifs quand ils enlèvent quelque chose à la personne, de positifs quand ils ajoutent quelque chose comme des délires ou des hallucinations. Mais il y a aussi les symptômes dissociatifs, qui sont des symptômes de désorganisation. Pour ce qui est des troubles bipolaires et apparentés, on a une alternance de phase maniaque ou hypomaniaque, où la personne est très excitée, elle a l'humeur très élevée, elle a une trop forte estime de soi. Elle augmente son activité au détriment de son sommeil. Elle parle vite et beaucoup. A une accélération des pensées. Elle augmente ses activités sociales. Elle présente une agitation motrice, des conduites à risque et bon j'en passe. En gros, elle est en phase haute. Et donc elle alterne ces phases-là avec des phases de dépression caractérisées. Et je vous en parle dans les psychoses parce que ces phases d'humeur anormales s'accompagnent de délires de puissance, de grandeur dans les phases de manie. Ou de délires à thème mélancolique. c'est-à-dire des thèmes de damnation, de ruines, d'incurabilité, dans les phases de dépression caractérisées. Comme je le disais, il y a un continuum entre la bipolarité, la schizophrénie et la dépression. Alors ici, dans le DSM, il y a la bipolarité de type 1 et la bipolarité de type 2, mais j'ai aussi vu des psychiatres présenter des bipolarités de type 3. Donc, vous voyez, les classifications bougent. Je ne rentrerai pas dans les détails des différentes courbes de ce chapitre, parce que ce serait trop fastidieux. J'en reste à l'essentiel sur la bipolarité. Il y a donc aussi un chapitre dans le DSM sur les troubles dissociatifs. Ceux-ci comprennent le trouble dissociatif de l'identité, le TDI, très connu, l'amnésie dissociative, la dépersonnalisation slash déréalisation. Donc là, la dépersonnalisation, c'est une expérience d'être observateur extérieur de ses propres pensées, de ses sentiments, de ses sensations, de son corps ou de ses actes. Et la déréalisation, c'est une expérience d'irréalité par rapport au monde extérieur. Après donc il y a ce qu'ils appellent l'autre trouble dissociatif spécifié et le trouble dissociatif non spécifié. Pour ce qui est du TDI, on peut aussi parler de personnalités multiples. D'ailleurs ça a longtemps été confondu avec la schizophrénie. D'où l'association de la schizophrénie avec le film Psychose de Hitchcock où le tueur a une TDI. Mais là encore, ce n'est qu'un film et ça ne veut pas dire que les personnes atteintes de TDI ressemblent de près ou de loin au tueur du film. Ou sont dangereux d'ailleurs. Pour les plus jeunes, on peut aussi parler de la polémique sur le retrait du film Spit, dû au fait qu'il stigmatisait les personnes atteintes de stéli, et qu'il ne reflétait pas la réalité de ce trouble. D'ailleurs, à ce propos, j'en profite pour rappeler aux amateurs de fiction que les personnes ne présentant pas de troubles psychiques ont beaucoup plus de chances en pourcentage de commettre un délit ou un crime. Bon, alors je suis conscient que tout ça, ça fait un peu comme un inventaire à la prévère. Mais il faut se rappeler l'essentiel, c'est que dans la psychose, au contraire de la névrose, le sujet n'est pas conscient de ses troubles. Il n'a pas d'insight sur ses troubles, comme on dit en anglais. Le névrosé, lui, reste terre à terre. C'est pour ça que je dirais que ce qui fait le cœur d'une psychose, c'est le décollement par rapport à la réalité, que ce soit à travers des délires ou des hallucinations, c'est-à-dire les symptômes positifs. Bien évidemment, il y a aussi les symptômes négatifs et les symptômes de désorganisation. Alors, pour ce qui est du substrat biologique ou neurologique des psychoses, j'en ai déjà parlé dans l'épisode sur la psychanalyse inversée. Mais là, je parlais plus de la schizophrénie. Pour ce qui est de la bipolarité, je vais aller très vite, c'est qu'il y a une imponction entre le système limbique, c'est-à-dire le cerveau émotionnel, et le cortex prépontal, qui est, entre autres, le centre du raisonnement. Donc voilà voilà, j'espère que vous en savez plus sur la psychose que ce que les films américains vous proposent. Laissez-moi dans vos commentaires si ceci vous a aidé à mieux comprendre. Avez-vous moins peur maintenant par rapport à ce qu'on vous raconte dans les médias ? Alors évidemment... Tout ce que je viens de vous dire maintenant ne remplace pas, si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique, le fait de prendre son traitement, de continuer à avoir son psychiatre et de continuer à avoir son psychothérapeute. Si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique et que vous n'avez entamé aucune démarche pour y remédier, allez consulter un psychiatre, un psychothérapeute et prenez le traitement qu'ils vous donneront. Ce que je vous dis ici, ce n'est qu'à prendre en compte en plus de tout cela. L'épisode 3 du podcast sera sur l'orthokinésie psychique que j'ai conçu pour tirer la chasse de votre inconscient à chaque étape de la psychénie d'un versé, et même en dehors. N'oubliez pas d'aller faire un tour sur et partager notre site internet spirale894.fr, où je viens d'accueillir un nouveau collègue qui s'appelle Colo et qui va ajouter du contenu à son espace blog personnel. Vous pouvez aussi trouver mon livre pour un euro symbolique. Colo m'a aussi aidé pour la production et la réalisation de ce podcast, donc un énorme merci à lui. Enfin, vous pouvez trouver tous les liens concernant les réseaux et le podcast sur la description. Allez, je vous souhaite bon courage et continuité. Ciao, ciao !

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