Speaker #0Un jour, tu danses sur le toit du monde. Le lendemain, tu n'arrives même plus à te lever. La bipolarité, ce n'est pas juste des hauts et des bas. C'est un séisme intérieur que peu comprennent vraiment. Bonjour ou bonsoir, vous êtes sur le podcast spiral1894 et je suis spiral1894. Nous avons pris du retard par rapport à notre planning de l'année, donc nous avons essayé de reprendre le cours des choses, pour déborder sur le début des vacances pour ce qui est de la saison 1. Donc, aujourd'hui, un épisode bonus sur la bipolarité. Oui, effectivement, la bipolarité est un trouble psychique répertorié dans le DSM-V, selon certains critères. Le DSM-V est le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. C'est à partir de ces critères construits scientifiquement que l'on diagnostique les différents troubles mentaux. Ici, nous allons utiliser avant tout le DSM-V pour expliquer ce que c'est que la bipolarité, mais nous allons compléter par un livre de cours qui s'intitule Psychopathologie, une approche intégrative, de David H. Barlow et V. Marc Durand. La partie du DSM-5 sur la bipolarité est quand même beaucoup plus complexe que pour les autres, donc on va essayer de rendre ça plus simple, mais bon, vous l'avez compris, ça va être un peu rugueux. La partie où se trouve la bipolarité dans le DSM, c'est la partie qui s'intitule les troubles bipolaires et apparentés. Et ces troubles bipolaires et apparentés se trouvent entre les chapitres spectre de la schizophrénie et autres troubles psychotiques et le chapitre troubles dépressifs dans le DSM-5. En fin de compte, on reconnaît ici le pont qu'ils font entre ces deux classes diagnostiques en termes de symptomatologie, d'antécédents familiaux et de vulnérabilité génétique. Dans la bipolarité, il y a deux types de bipolarité. Il y a le trouble bipolaire. 1 et le trouble bipolaire 2. Pour le trouble bipolaire 1, il faut qu'il y ait eu un épisode maniaque, mais la grande majorité auront aussi eu un épisode dépressif caractérisé. Pour le trouble bipolaire 2, il faut qu'il y ait eu la présence au cours de la vie d'au moins un épisode dépressif caractérisé et d'au moins un épisode hypomaniaque, mais sans aucun antécédent de manie. Donc pour reprendre un peu les choses dans une définition globale, les troubles bipolaires sont caractérisés par des perturbations cycliques de l'humeur, allant de la manie ou de l'hypomanie à la dépression majeure. Le diagnostic repose sur la présence, la durée et l'intensité des épisodes chimiques. Donc commençons par le trouble bipolaire de type 1. Les critères diagnostiques, c'est qu'il faut qu'il y ait au moins un épisode maniaque. C'est requis pour le diagnostic. L'épisode peut être précédé ou suivi d'épisodes dépressifs majeurs ou hypomaniaques, mais ils ne sont pas nécessaires pour le diagnostic. Et donc, nous allons voir maintenant les critères diagnostiques de l'épisode maniaque. Donc au niveau de la durée, il faut qu'il y ait un minimum de 7 jours, ou moins s'il y a une hospitalisation nécessaire. Pour ce qui est des symptômes, parmi les suivants, il faut qu'il y en ait au moins 3 si l'humeur a été levée, au moins 4 si elle est irritable. Et donc les différents symptômes sont, pour le premier, l'estime de soi excessive et des idées de grandeur. Le deuxième symptôme, c'est la réduction du besoin de sommeil. Le troisième symptôme, la logorée. Le quatrième symptôme, la fuite des idées. Le cinquième symptôme, la distractibilité. Le sixième symptôme, une activité orientée vers un but accru, c'est-à-dire social, professionnel ou sexuel. Le septième des symptômes, c'est les comportements à risque, c'est-à-dire achats excessifs, conduites sexuelles impulsives, etc. Il faut aussi que l'épisode entraîne une altération marquée du fonctionnement ou nécessite une hospitalisation. Les épisodes maniaques peuvent aussi inclure des idées délirantes ou des hallucinations, mais ce n'est pas nécessaire au diagnostic. Passons maintenant au trouble bipolaire de type 2. Donc lui, pour être diagnostiqué, il faut qu'il y ait au moins un épisode hypomaniaque et au moins un épisode dépressif majeur. En plus de cela, il faut qu'il n'y ait aucun épisode maniaque dans l'histoire de la personne. Et donc pour diagnostiquer un épisode hypomaniaque, il faut que la durée soit d'au moins 4 jours consécutifs. Après, les symptômes sont les mêmes que pour la manie qu'on a vu en haut pour le trouble bicolaire de type 1, mais ils vont être moins intenses. Il ne va pas y avoir d'altération fonctionnelle sévère, pas d'hospitalisation, pas de symptômes psychotiques. Et maintenant, pour diagnostiquer un épisode dépressif majeur, il faut qu'il ait une durée d'au moins deux semaines, qu'il y ait eu au moins cinq symptômes, dont l'un est soit l'humeur dépressive, soit la perte d'intérêt ou de plaisir, c'est-à-dire l'anhédonie. Les autres critères sont la fatigue, la culpabilité, les idées de mort, le ralentissement psychomoteur, etc. Quelque chose d'important à souligner tout de même. c'est que le trouble bipolaire 2 est souvent mal diagnostiqué comme une dépression unipolaire, surtout si l'hypomanie est discrète. Donc on peut dire un mot quand même sur le trouble cyclotimique, qui est un trouble sous seuil par rapport au trouble bipolaire. Pour ce qui est des critères diagnostiques du trouble cyclotimique, il faut que sa durée ait été de plus de 2 ans, ou égale à 2 ans, ou alors un an chez les enfants ou adolescents. Il faut qu'il y ait eu de multiples périodes de symptômes hypomaniaques et dépressifs, sans jamais atteindre les critères complets d'un épisode. Il faut aussi qu'il y ait la présence des symptômes pendant au moins la moitié du temps, sans rémission supérieure à deux mois. Alors le diagnostic du trouble bipolaire peut être spécifié par certaines caractéristiques. Par exemple, il peut y avoir des caractéristiques mixtes, c'est-à-dire qu'il y a des symptômes de l'autre pôle présent simultanément. Il peut y avoir des caractéristiques anxieuses, il peut y avoir des caractéristiques psychotiques congruentes ou non avec l'humeur. Il peut y avoir des cycles rapides. supérieur ou égal à 4 épisodes par an. Ça peut arriver avec un début de péripartum, ça peut arriver avec un rythme saisonnier, et il peut y avoir une variation par rapport à la gravité, c'est-à-dire qu'elle peut être légère, modérée ou sévère. Alors avant de diagnostiquer un trouble bipolaire, il faut d'abord écarter certains autres troubles. Par exemple, il faut écarter le trouble de la personnalité borderline. Il faut aussi écarter la schizophrénie ou la schizoaffectivité. Il faut aussi écarter le TDAH. le trouble dépressif récurrent et l'usage de substances. Les comorbidités fréquentes sont les troubles anxieux, l'abus ou dépendance aux substances, les troubles du sommeil, les troubles du comportement alimentaire et le risque de suicidier élevé, notamment dans le trouble bipolaire 2. Donc voilà pour le DSM-5. Maintenant, on va passer au livre de psychopathologie intégrative de Barlow et Durand. Dans ce livre, il est souligné l'importance de considérer l'interaction de divers facteurs pour comprendre ces troubles. Il y a d'abord les facteurs biologiques, c'est-à-dire des déséquilibres neurochimiques, notamment au niveau des neurotransmetteurs, comme la dopamine et la sérotonine, et des prédispositions génétiques. Il y a aussi les facteurs psychologiques, c'est-à-dire les styles cognitifs, les schémas de pensée négatif et stratégie d'adaptation face au stress. Ensuite, il y a les facteurs sociaux et culturels, c'est-à-dire les événements de vie stressants le soutien social et l'influence culturelle sur l'expression des symptômes. Cette perspective souligne que les troubles bipolaires ne peuvent être compris pleinement qu'en examinant l'interaction de ces divers facteurs. Barlow et Durand mettent en avant une approche thérapeutique combinant la pharmacothérapie, c'est-à-dire l'utilisation de stabilisateurs de l'humeur, tels que le lithium, et d'autres médicaments adaptés aux phases maniaques ou dépressives. Ensuite, il y a la psychothérapie, des thérapies cognitivo-comportementales pour aider les patients à identifier et modifier les schémas de pensée négatifs et à développer des stratégies d'adaptation efficaces. En troisième position, il y a les interventions psychosociales, c'est-à-dire l'éducation du patient et de sa famille, et le développement du soutien social et la gestion du stress. Cette approche intégrative vise à traiter non seulement les symptômes, mais aussi les facteurs sous-jacents contribuant au trouble. Donc voilà voilà pour la bipolarité. Si vous avez des questions, mettez-les dans vos commentaires. Alors évidemment, tout ce que je viens de vous dire maintenant ne remplace pas si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique. Le fait de prendre son traitement, de continuer à avoir son psychiatre et de continuer à avoir son psychothérapeute. Si vous avez une souffrance quelconque ou un trouble psychique et que vous n'avez entamé aucune démarche pour y remédier, allez consulter un psychiatre, un psychothérapeute et prenez le traitement qu'ils vous donneront. Ce que je vous dis ici, ce n'est qu'à prendre en compte en plus de tout cela. Pour l'épisode 5, on reprendra là où on s'était arrêté avant la nouvelle topique. pour reprendre le thème ou le concept de l'homme comme équation, dont on devait parler la dernière fois, mais dont on a rapporté la diffusion, pour vous parler des nouvelles topiques. N'oubliez pas de faire un tour et de partager notre site internet spiral894.fr où un ami à moi qui s'appelle Colo est en train d'ajouter du contenu à son espèce blog personnel. Vous pouvez aussi trouver mon livre, qui est un livre sur la maladie mentale, mais un livre thérapeutique qui apporte de l'optimisme là où tout semble perdu. Colo m'a aussi aidé pour la production et la réalisation de ce podcast, donc un énorme merci à lui. Vous pouvez trouver tous les liens concernant les réseaux et le podcast sur la description. Donc voilà voilà, allez, je vous souhaite bon courage et continuez de lutter!