- Speaker #0
Bienvenue dans le podcast Steel Point. Je suis Alexane Bancal, ostéopathe, passionnée par l'humain dans toutes ses dimensions, la philosophie du soin, la spiritualité, les animaux, la nature et l'exploration de mon monde intérieur. Dans cet espace, je porte ma voix en solo où je vais à la rencontre de personnes qui m'inspirent pour vous partager des réflexions autour de la présence. son influence dans les différentes sphères de notre vie, et comment cultiver cette qualité d'être au quotidien. Cette thématique est centrale dans ma quête de sens depuis mes premiers pas en ostéopathie. Aujourd'hui, je suis convaincue qu'en déployant notre état de présence à soi, on apprend à être davantage présent en vivant en nous et autour de nous. Et si cet état d'être était la clé non seulement de notre équilibre intérieur, mais d'un monde plus harmonieux ? Ce podcast s'adresse à toutes et à tous. Je me réjouis de te retrouver un mercredi sur deux, pour un moment ensemble, dans l'ici et maintenant. Bonjour Lily.
- Speaker #1
Hello Alexandre.
- Speaker #0
Je suis vraiment ravie de te recevoir aujourd'hui. Merci d'avoir accepté mon invitation. Ça fait plus d'un an que je te suis sur Instagram et dernièrement mon attention a été complètement captée par une pratique que tu nous dévoiles, le Kalari. un art martial ancestral indien que je ne connaissais pas du tout. Ce que tu dégages à travers tes vidéos, c'est une vraie présence, une fluidité dans le mouvement, une force qui n'est jamais rigide. Il y a quelque chose de très vivant, de très beau qui m'a tout de suite touchée. J'avais donc très envie d'en apprendre davantage sur cette discipline, mais aussi sur le chemin qui t'y a mené. Le mouvement, c'est un thème qui est très présent dans ma vie en ce moment. D'ailleurs, dans l'épisode précédent, je recevais une danseuse Je sens qu'il y a un fil qui se tisse autour de l'exploration du corps en mouvement dans ma quête de présence. Donc merci encore d'être là aujourd'hui et j'ai hâte de plonger dans cet échange avec toi.
- Speaker #1
Ouais, merci Alexane pour cette introduction et je suis ravie que tu m'aies contactée et invitée sur ton podcast. Ça me fait vraiment plaisir. Merci à toi du coup.
- Speaker #0
Alors pour commencer, avant d'entrer dans le vif du sujet, est-ce que tu peux nous dire qui tu es et quel est ton parcours ?
- Speaker #1
Ouais, la question toujours un peu... Breaking the ice. Du coup, moi je suis donc Lily, Lily Nanda, et je dirais aujourd'hui qu'est-ce que je suis ? Je suis avant tout, je pense, une voyageuse. Je suis partie très tôt, donc une voyageuse du monde, de la planète Terre, mais finalement aussi une voyageuse du corps, du mouvement et de l'esprit. Donc voilà, voyageuse dans l'âme. Et bien sûr, ensuite, au fur et à mesure, je suis devenue enseignante et praticienne de différentes disciplines qui m'animent encore. et toujours aujourd'hui. Ok,
- Speaker #0
donc ouais, t'as voyagé très jeune, mais finalement le mouvement, c'est parti d'un mouvement physique en te déplaçant un peu partout dans le monde. Est-ce que depuis que t'es petite, tu pratiques du sport ? Comment ça s'est mis en place pour toi ? Parce que t'étais praticienne yoga et enseignante yoga. Comment s'est mis en place ce mouvement en toi ?
- Speaker #1
Ouais alors moi, c'est très intéressant de te la question parce que c'est vrai que je viens de base d'une famille de voyageurs et d'artistes. Donc ma mère, elle est danseuse, mon oncle et ma tante sont danseurs. Mon père est photographe, ma grand-mère était couturière, donc j'ai évolué dans une famille où l'art et la créativité étaient vraiment présents. Je suis née aux Etats-Unis, on faisait des allers-retours tous les six mois entre Paris et Miami à l'époque, jusqu'à mes quatre ans. Même si j'étais toute petite, je pense que le mouvement était déjà vraiment présent à ce moment-là. Et moi, j'ai toujours fait du sport. J'ai toujours été dans une mini-forme de mouvement qui est le sport. Et dans le sport, il y a plein de catégories différentes, bien sûr, mais c'est vrai que mon père surtout. nous a toujours emmené courir quand j'étais petite ou emmené faire du volley, du basket, du tennis, la natation. Il a été, lui en tout cas, un exemple pour moi. Il est un exemple assez important parce qu'il a fait tellement de sports différents, tellement de disciplines différentes. Et à côté de ça, il y avait aussi ma mère qui était danseuse, qui est toujours danseuse et qui incarnait plus pour moi le côté, la beauté dans le mouvement, du geste que je retrouve aussi bien sûr dans l'art martial que je pratique dans le calari. Donc c'est un peu... Au final, là, je le réalise maintenant, je le disais, mais c'est vrai que j'ai pris un peu des deux, de mes deux parents, avec le côté sportif un peu compétitif de mon père et la beauté du geste, plus par rapport à ma maman. Et du coup, le calari, pour moi, ça représente un petit peu... Bien sûr, c'est totalement différent et ça serait résumer la chose très basiquement, mais en fait, c'est ça. Et mon frère et ma sœur sont des sportifs aussi, ils sont dans le mouvement, dans l'art aussi. Donc, on a baigné dedans depuis qu'on est tout petit.
- Speaker #0
Et j'ai cru comprendre sur tes réunions sociaux, t'es partie voyager à peu près à l'âge de 20 ans. Seule.
- Speaker #1
C'est ça. Moi, même à 16 ans, tu vois, je suis partie, j'ai quitté la Charente-Maritime où j'avais grandi. Donc j'ai fait des études. Pendant deux ans, j'étais à La Rochelle. Mais avant ça même, j'avais déjà l'envie de bouger parce qu'à 16 ans, pendant un an, je suis partie à l'étranger. Je suis retournée aux États-Unis. Vu que j'ai un passeport aussi américain, je suis retournée là-bas pour faire ma première, tu sais, le bac. Je suis allée dans une école internationale et déjà, j'ai passé un an dans une famille d'accueil, loin de ma propre famille. Et ça m'a fait... rêver en fait, j'ai tellement aimé partir comme ça. Et en rentrant donc je suis retournée voilà à La Rochelle etc et après je me suis dit en fait non, j'ai écouté mon coeur, je me suis dit c'est pas pour moi en fait cette vie là, j'ai besoin de reprendre mon sac à dos, de partir à l'autre bout du monde et j'ai commencé avec la Nouvelle-Zélande donc vraiment loin du coup de la France.
- Speaker #0
Et c'est pendant ce voyage que tu as rencontré le yoga ?
- Speaker #1
En fait le voyage m'a ramenée en effet à la spiritualité dont à des pratiques comme le yoga. En Nouvelle-Zélande, à 20 ans, j'avais déjà fait quelques cours de yoga auparavant, mais c'était plus une idée en l'air comme ça, et c'est au fur et à mesure, après plusieurs mois de voyage, que ce soit en Nouvelle-Zélande, en Australie, au Fidji, je suis allée vivre aussi au Japon, et c'est vraiment quand je me suis posée au Japon pendant deux mois que j'ai commencé à pratiquer tous les jours. Parce qu'en fait, avant, pendant les voyages, tu sais, quand tu voyages tout le temps, chaque jour tu bouges, c'est difficile, je trouve, en tout cas à cet âge-là, d'avoir un tel ancrage et de se dire « Ok, chaque jour je vais pratiquer » . J'étais pas là-dedans, tu vois. J'étais vraiment à la découverte déjà de mon être. Même si étant en voyage physique, visuellement, j'étais à droite, à gauche, mais je me découvrais aussi parce que pendant des années, j'avais pas atteint des réflexions comme j'ai pu atteindre là pendant les premiers mois de voyage. Et après plusieurs mois, j'étais fatiguée de voyager physiquement et j'avais envie de me poser au Japon. Je suis restée deux mois au Japon, à 20 ans et demi, ouais. J'ai fêté mes 21 ans au Japon, justement, et je me suis posée. Tous les jours, j'ai pratiqué avec des vidéos sur Internet. Et je me suis dit, waouh, en fait, il y a quelque chose qui se passe. Pendant ces moments-là, ce rituel-là que je prends avec moi, même si c'est 30 minutes par jour, je sens qu'il y a quelque chose en moi, que ça crée un ancrage. Et à partir de là, je me suis questionnée sur le fait de, OK, quand je vais rentrer en France, est-ce que je vais vraiment rentrer en France et faire ce que j'ai dit que j'allais faire à tous mes amis, mes proches ? Oui, je vais reprendre les études et tout. Et en fait, je savais au fond de moi que c'était la réponse non. Et puis en fait, j'allais repartir ensuite pour me former au yoga, qui à ce moment-là a commencé vraiment à naître cette envie. Il y avait la graine qui était plantée, et je sentais que ça allait mûrir et que ça allait enfin s'épanouir en moi. Et du coup, je suis partie l'année d'après en Inde, à 21 ans.
- Speaker #0
Ok, donc tu t'es formée en Inde, et tu dirais quels ont été les enseignements de ce yoga ? Et puis après cette transition, comme tu l'as justement dit sur les réseaux sociaux, où tu as mué ? pour passer au canarie ?
- Speaker #1
En fait, déjà, je voudrais mettre un point de lumière sur le fait que le yoga, pourquoi en fait ça m'a apporté plus que la danse ou que d'autres choses que je faisais avant au final parce que c'est du mouvement, les asanas en tout cas les postures. Mais je pense que c'est venu vraiment toucher quelque chose de plus profond et c'est venu éveiller quelque chose en moi que j'avais jamais réellement regardé et c'est, je pense... cette notion du plus grand que soi, de comprendre qu'en fait, il y a quelque chose d'autre. Et l'Inde, bon déjà l'Inde, ça a été pour moi un choc, en tout cas pour moi dans le positif, mais ça a été une telle découverte, parce qu'en plus, au même moment, j'ai aussi rencontré l'Ayurveda, et l'Ayurveda, c'est la médecine ancienne, ancestrale de l'Inde, et il y a un lien avec le yoga, il y a un lien avec le kalari aussi, énorme. Donc en fait, ça s'est fait au fur et à mesure. Comme si, tu vois, en ouvrant la porte du yoga ou la porte de l'Ayurveda, j'ai ouvert une porte sur un monde entier où je ne m'étais pas du tout posé de questions là-dessus avant pendant 20 ans, tu vois. Et c'est que à ce moment-là où j'ai dit « Ah, waouh, ok, il existe autre chose. Il existe quelque chose d'immense, de grand et j'ai tellement de choses à apprendre. » Et c'est infini. Même quand j'aurais terminé cette incarnation, ce corps-là, je n'aurais pas tout appris, bien sûr. Et c'est ça aussi qui est beau. Il y a vraiment ce truc de transformation aussi. Je pense que c'est normal qu'il y ait des fois des choses qui viennent nous appeler. Après, ça peut changer. Comme tu disais, il y a une espèce de transformation. On mue d'une certaine manière. Et pour moi, du coup, c'est passé par le yoga. Et à un moment donné, très naturellement, sans que je cherche quoi que ce soit, je sentais, j'ai découvert le Kalari à un moment donné sur place en Inde. Et je me suis dit, ah ouais, en fait, c'est ça. Ça, c'est le next level. C'est vraiment ce que mon corps me demande de faire. Pour moi, je l'ai ressenti dès mon premier cours de kalari, alors que je te jure, Alexandre, je n'ai rien compris au début parce que j'étais la seule blanche. C'était en Malayalam, la langue du Kerala. Ça va vite. Il n'y a aucune explication. Tu es jeté dans l'endroit, c'est une espèce d'arène. Et moi, j'étais juste en mode, OK, une petite leçon d'humilité. Mais en même temps, au-delà de ça, au-delà de la claque que je me suis prise physiquement parce que je ne suivais pas vraiment bien, j'étais genre, ah ouais, wow, OK. Là, j'accède à quelque chose que j'ai l'impression de déjà connaître. Et c'est immense, quoi. C'est hyper puissant. Et je me souviens, je me suis effondrée à la fin, alors que je ne vais plus pleurer. pas forcément très facilement, mais là, à ce moment-là, à la fin de la pratique, je suis énormément et j'avais des larmes qui coulaient toutes seules. Et ça ne l'avait pas fait avec le yoga, par exemple, alors que le yoga, j'ai adoré, ça a vraiment été important pour moi. Mais là, le kalari, j'étais comme si on venait vraiment toucher un point très parlant pour moi dans ma vie. Voilà.
- Speaker #0
Ok, donc finalement, ça s'est fait de manière hyper fluide ?
- Speaker #1
Complètement. En fait, c'est venu sur mon chemin. Tu vois, je l'avais vu, alors que c'est pas très connu, mais là, ça commence à s'ouvrir un peu plus, le kalari. Mais j'étais invitée à un spectacle un soir, j'ai dû voir une petite représentation. Et ce n'était pas longtemps après que je reparte de l'Inde, la première fois où j'y suis allée. Je trouvais ça très beau, il y avait quelque chose qui m'appelait. Mais je repartais en France, tu vois, donc j'étais là, ah ben ok. Mais la fois d'après où je suis retournée en Inde, je savais que c'était pour ça. Et ensuite, à chaque fois, c'était pour le Kalari que je retournais en Inde, parce que j'ai compris que c'était ce que je voulais vraiment faire. Et c'était déjà il y a quelques années. Et au fur et à mesure, je sentais qu'il fallait que j'aille plus loin. qu'il y a quelque chose qui m'a plaît, puis l'endroit, le lieu. L'arène, en fait, ça s'appelle un pit, P-I-T, et c'est vraiment creusé dans la terre, et il y a quelque chose de vraiment mystique dedans, il y a quelque chose qui se passe. Donc voilà, c'est une deuxième maison pour moi, et chaque année, j'y retourne.
- Speaker #0
C'est vrai qu'esthétiquement, ça a l'air sublime, et on sent rien que sur les photos, on voit qu'il y a, voilà, il se passe quelque chose. L'impression d'être dans un décor de film, C'est vraiment magnifique. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur cet art martial indien ?
- Speaker #1
Alors, le Kalari Payat. Kalari, c'est l'endroit où on pratique. C'est le nom de l'endroit où on pratique. Donc, cette espèce d'arène creusée. Et Payatu, c'est les jambes, c'est l'exercice physique. Donc, on appelle ça le Kalari Payat. Mais si tu veux dire juste Kalari, tu peux dire, c'est plus rapide, plus simple. Donc, c'est né il y a des milliers d'années. Un petit peu comme le yoga au final. Et c'était vraiment des familles de guerriers. Donc de père en fils, ils étaient Kalari people, des warriors. Et c'est vrai que pendant des centaines d'années, et des centaines et des centaines d'années, ils étaient considérés comme une lignée très importante en Inde. Et ça a été il n'y a pas si longtemps, quand les Anglais ont occupé l'Inde, ils se sont dit, ok, les Kalari people, là, ils nous foutent trop les boules, c'est trop dur de se battre contre eux. Ils ont eu des batailles, tu vois. contre les Indiens et les armées indiennes qui étaient du coup des warriors en Kalari. Ils ont dit on va bannir le Kalari Payat. Donc le Kalari, il a une histoire intéressante, c'est qu'il a été banni pendant longtemps et c'est seulement à la libération de l'Inde, tu vois, en 1947 il me semble, que ça a commencé à revenir. Mais quand ça a été banni, ce qu'il faut savoir c'est qu'en secret, il y avait bien sûr encore dans des endroits, parce que ça vient du Kerala, donc il faut imaginer bien sûr des forêts, une jungle avec... parfois au fin fond de la forêt un calaripite caché dans les arbres, tu vois, avec un maître qui enseigne. Et du coup, il faut imaginer qu'à cette époque-là, même si c'était banni, donc si les Anglais te trouvaient, t'allais en prison si vraiment tu enseignais cet art martial. Mais il y a eu bien sûr des gens qui ont réussi à continuer à enseigner cet art martial. C'est pour ça qu'aujourd'hui, on a encore le calaripite qui est rené vraiment depuis quelques années, depuis quelques décennies. Après, il y a plein de choses à dire sur le kalari. C'est lié avec l'Ayurveda dans le sens où il se soigne avec les principes de l'Ayurveda, qui est la médecine indienne ancestrale, où les plantes sont vraiment au cœur de la médecine. Et par exemple, il y a une technique de massage kalari, où c'est vraiment avec les huiles ayurvédiques, et une technique vraiment spécifique pour les gens qui pratiquent le kalari.
- Speaker #0
Vous disiez que c'est des guerriers-guérisseurs en fait ?
- Speaker #1
Oui. C'est ça et c'est même plus vaste parce qu'il y a tellement de choses. Il y a des pujas qui font, donc c'est des cérémonies sacrées. Ils vont, comment on dit, appeler des déités. Il y a vraiment tellement de choses que même moi, je ne connais pas encore, tu vois, des choses qui sont réservées à certaines personnes dans cette méthode-là qui est le Kalari, dans ce monde-là qui est le Kalari.
- Speaker #0
Et les femmes peuvent le pratiquer du coup aujourd'hui ?
- Speaker #1
Oui, et maintenant, il y a beaucoup plus de femmes. Alors en fait, moi, quand j'ai commencé, c'était il n'y a pas si longtemps au final, c'était peut-être il y a six ou cinq ans, j'étais une des seules femmes. Mais déjà aujourd'hui, on a plus de 50% femmes, tu vois, dans les calaripites, des indiennes. Et au début, c'était réservé aux hommes, il y a des milliers d'années. Et maintenant, aujourd'hui, voilà, tout le monde peut y aller.
- Speaker #0
Et quelle est ta vision du mouvement aujourd'hui, maintenant que tu pratiques cet art ?
- Speaker #1
Alors, c'est intéressant, ma vision du mouvement. Moi, le mouvement, c'est vraiment la vie, en fait. Donc, le mouvement, si tu parles du mouvement corporel, je pense que ce qui est bien, dit très simplement, je pense que c'est important pour chacun, chacune, d'avoir un corps un peu, pas de généraliste, mais de pouvoir être capable de plus ou moins tout faire avec le corps. Et je pense que ça, ça s'obtient quelque part. en faisant des choses très simples au final. Je ne sais pas si c'est clair ce que je dis, mais je pense que la liberté aussi, bon là je passe à ce thème-là, mais la liberté, c'est d'abord la liberté à travers le corps, si on peut bien sûr se le permettre, mais si on a un corps et qu'on peut l'utiliser, allons d'abord exploiter ça et essayons de trouver la liberté à travers le corps avant tout. Et ça, je pense que ça sera ensuite un miroir avec tout le reste, tous les autres domaines de la vie. Mais voilà, le mouvement, pour moi, c'est la vie au final, c'est le vivant, si je réponds un peu plus précisément à ce que tu me demandes.
- Speaker #0
Oui, mais c'est marrant parce qu'au final, on a tous la même réponse. Qu'on soit danseuse, ostéopathe, finalement, on en vient tous directement à une réponse extrêmement simple. Et c'est marrant parce que tu parles de liberté, la danseuse avec qui je parlais à l'épisode d'avant, ma mouvement, ma liberté, ça va ensemble, et de se dire... Moi aujourd'hui je suis dans cette exploration, c'est l'ostéopathie qui m'a amenée là, mais de manière plus globale aussi dans mon corps, parce que je me rends compte qu'au final je n'ai pas sa liberté de mouvement dans mon corps, alors que je connais le corps d'un point de vue anatomique, d'un point de vue mécanique. Du coup j'ai eu cette frustration de me dire, mais en fait je sais comment tout marche dans les moindres détails, parce que je peux le scanner, mais je n'arrive pas à exploiter tout son potentiel. J'aime pas trop le terme exploiter. mais à m'ouvrir à tout ce qu'il a à m'offrir. Et c'est vraiment un travail d'une vie. Et du coup, j'en viens à ce dont tu parles énormément, la discipline. Donc, qu'est-ce que tu peux nous dire de la discipline, justement pour cette pratique du mouvement et pour accéder à cette liberté physique et après qui t'amène à cette liberté intérieure ?
- Speaker #1
Je pense même que si on parle de la liberté et de ce qu'on croit que c'est, souvent, on pense que la liberté, c'est vraiment pouvoir faire ce qu'on veut à tous les niveaux. Alors qu'en fait, la liberté profonde, elle ne peut jamais venir du chaos, elle ne peut jamais venir de quelque chose de décousu, en fait. Alors que, justement, elle va naître dans une forme de structure, avec une base, et pour moi, cette base-là, elle vient, justement, de cette discipline, de ce rendez-vous avec soi, de ce rythme, de vraiment se dire, ok, ça, ça va être mon socle, mon contenant, pour venir ensuite me permettre d'être libre, de faire des choses. Mais sans ça, en tout cas, moi je sais aujourd'hui, parce que j'ai vécu les deux, la non-discipline et la discipline, je sais que grâce à la discipline, j'ai pu m'épanouir en fait. L'un n'empêche pas l'autre du tout. Et là, je me dis, ok, si j'ai ce socle, même si c'est 10 minutes, 15 minutes par jour, mais même si ce n'est pas forcément du calorie, ou si ce n'est pas forcément, je ne sais pas, quelque chose d'intense, ça ne veut pas dire forcément que ça doit être intense, mais c'est plus la discipline de se retrouver avec soi en fait. de venir respirer, de venir s'observer. Et je pense que c'est de ça que peut naître la liberté au final.
- Speaker #0
Du coup, toi, dans ta pratique, parce qu'on parle aussi de cyclicité, il y a des moments où on a plus d'énergie, des moments où on en a moins, est-ce que tu pratiques toujours avec la même intensité ? Ou du coup, tu adaptes ta pratique du kalari ? Ou au niveau des postures, peut-être que tu as des enchaînements qui sont plus doux, des enchaînements qui sont plus rapides ? Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Oui, c'est vraiment une question hyper importante, parce que déjà, Nous, en tant que femmes, on est cycliques. Et je pense que malheureusement, et ça m'est arrivé aussi à moi, j'ai trop mis de côté, à un moment donné dans ma vie, cette cyclicité qui est finalement, en fait, c'est nous, c'est notre nature. On doit être à l'écoute de ce cycle-là. Et il y avait vraiment eu cette conjonction un peu de la badass, la fille hyper powerful qui arrive à faire plein de trucs. Et du coup, le problème de ça... dans cette société dite féministe, c'est que du coup, on en oublie notre cycle. Et en fait, c'est tellement important, c'est tellement une richesse de réapprendre qu'est-ce que c'est le cycle et qu'est-ce que ça nous permet de faire. Ça nous permet d'être à l'écoute, ça nous permet d'adapter, ça nous permet d'être à l'écoute de notre intuition aussi, d'avoir des moments de repli où il se passe d'autres choses que quand on est dans notre pic, dans la moitié de notre cycle, où on va pouvoir avoir plein de créativité, plein de force, plein d'intensité. Et c'est là où on peut pratiquer, envoyer des kicks, etc. Mais je pense sincèrement que c'est important d'adapter. Moi, je suis quelqu'un qui va souvent pousser mes limites. Personnellement, c'est pour ça que je te parle de ça aujourd'hui. c'est que j'ai vu à quel point parfois ça pouvait me faire défaut même sur mon cycle au final. Parfois, mon cycle n'était pas du tout réglé pendant des années. Et pour moi, ce n'était pas quelque chose de bizarre. C'était juste en mode, moi, je suis une warrior. Moi, je voyage tout le temps. Moi, je fais sillage. Et c'est comme ça ma vie. Mais en fait, non, parce que tu t'aperçois au bout d'un moment que ton corps n'y suit pas forcément, que tu te coupes de cette intuition et d'autres choses que le féminin a de base par nature et qui est une vraie richesse. Donc, pour te répondre, je dirais que c'est très important de savoir observer son cycle, d'être à l'écoute. et d'adapter du coup sa pratique, son rituel, sa discipline à ça. Et parfois même de se dire, ah ok, là moi j'ai mes lunes en ce moment, mais je sens que j'ai quand même envie de pratiquer, je n'ai pas cette perte d'énergie, je sens que ça va justement venir me nettoyer. Et moi ça m'arrive aujourd'hui de me dire, en fait je suis assez en forme là pour pratiquer, et même la pratique me permet parfois d'aller mieux après. Mais ça il faut vraiment être à l'écoute, tenter, essayer des choses.
- Speaker #0
Et j'imagine qu'il y a eu beaucoup de répétitions de gestes. dans cet apprentissage, dans tes postures, dans ce mouvement, qu'apporte selon toi la répétition dans le geste ?
- Speaker #1
La maîtrise, la compréhension et finalement l'incarnation d'une pratique. En fait, la répétition, c'est la base. Alors après, ça dépend comment elle est faite, si elle est faite inconsciemment et que c'est juste machinalement, c'est moins intéressant. Et ça, dès que ça arrive, parce que c'est normal que ça arrive, mais il faut s'en rendre compte. Parler de la présence dans « Ah ok, là j'ai fait une heure de pratique, mais je n'étais pas du tout là, je pensais à mon lunch d'après, ou je pensais à mon rempère. » En fait, non, essayer à chaque fois de voir qu'on n'est pas présent dans sa pratique et de se dire « Ok, là je vais revenir sur mon souffle, je vais revenir sur le geste, je vais revenir sur mes appuis, sur mes sensations dans mes pieds. » Et en fait, la répétition, c'est la base. Surtout dans ce monde, dans notre société actuelle, où tout va extrêmement vite, où tout est à portée de main, où il y a énormément de distractions, énormément de choses. possible à faire à droite à gauche, si on arrive à avoir une pratique où il y a de la répétition, ça peut vraiment nous aider en tant que socle, en tant que rituel avec nous, comme je t'en parlais juste avant. Je pense que c'est vraiment la clé. Et même pour atteindre des objectifs qui sont plus concrets dans une pratique, si t'as pas de répétition, c'est pas la peine. Il faut oublier surtout le kalari, par exemple, parce que c'est beaucoup de détails.
- Speaker #0
Ouais. Donc c'est des archétypes, c'est des postures que tu parlais sur ta page Instagram, la posture du changlier, tout ça, donc c'est... Quand tu pratiques cette posture au début, il y en a, elles sont extrêmement rapides. Donc, tu fais tout dans la lenteur. Comment s'est passé ton apprentissage ?
- Speaker #1
Je dirais qu'en fait, il y a plusieurs façons d'apprendre. Moi, j'ai appris dans la rapidité. Parce que j'étais mis dans le pit, je t'ai dit, je n'ai pas eu le choix. Moi, comment je l'enseigne, c'est différent. Il y a une initiation que tu peux suivre sur mon studio en ligne. Il y a une initiation où tu peux faire pause. C'est vraiment un cours où j'explique. découpé en cinq séances où j'explique les bases. Donc, si tu as besoin de revenir sur certaines postures, tu reviens sur la posture, tu peux zoomer, tu peux faire à ton rythme. Et ça, je pense que c'est important pour certaines personnes d'avoir accès à son rythme, à son propre rythme. Et après, au fur et à mesure, tu vas voir que quand tu incarnes un peu plus les postures, tu vas pouvoir ramener un peu plus de rapidité, tu vas pouvoir enchaîner des postures à la suite. Mais ça revient au fur et à mesure.
- Speaker #0
Ouais, donc comme tu viens de dire, tu incarnes les postures, donc tu es vraiment présente dans ta posture. Est-ce que tu incarnes ? Enfin, je ne sais pas comment l'exprimer.
- Speaker #1
Oui, oui, je vois ce que tu dis. En fait, je pense qu'il n'y a pas vraiment le choix, parce qu'il y a tellement de choses qui se passent. Il faut que tu penses à ton sternum étiré, il faut que tu penses à l'engagement de ton centre du corps, il faut que tu penses à tes appuis, il faut que tu penses à respirer dans la posture. en fait ça ramène à de la présence ces pratiques là et surtout le calari je trouve, tu n'as pas le choix que d'être dans ton corps à ce moment là, il y a tellement de choses qui se jouent
- Speaker #0
Donc le kalari, au-delà d'être une pratique, c'est un art et c'est une façon d'être avec toi, mais c'est aussi une façon d'être avec les autres, avec le monde. Qu'est-ce que ça a laissé infuser dans ta vie en fait ? Est-ce que tu te sens plus présente dans ton quotidien en la pratiquant ?
- Speaker #1
Oui, le kalari, je pense que déjà, il y a une posture. C'est vraiment une posture pour moi. Déjà, à partir du moment où tu pratiques le kalari, même après les premiers cours, C'est assez même flagrant parce que c'est le début, du coup on s'aperçoit encore plus au début d'une pratique de nos avancées. C'est normal, c'est logique. Et bien tu t'aperçois que même un cours d'une demi-heure ou de 30 minutes dans ta matinée, quand tu te réveilles, ça va changer le reste de ta journée. La façon dont tu te tiens, la posture vraiment physique, la posture de ton ancrage dans le sol, la posture droite, les épaules, comment tu te tiens, comment tu marches, comment tu vas aborder quelqu'un. Comment tu vas répondre ? En fait, ça t'apporte, je trouve, et les réponses que j'ai, les retours que j'ai, ce qui revient le plus, c'est la confiance en soi, l'ouverture, l'ancrage, la clarté mentale, la concentration. Et bien sûr que moi, ça a généré ça chez moi, c'est sûr. Ça génère ça chez tout le monde, toutes les personnes avec qui je pratique chaque semaine, qui sont dans mon studio, toutes mes élèves. Il y a eu ce shift-là. Donc bien sûr, ça a un impact sur le reste de ta vie, forcément. Toute discipline, je pense, mais je trouve que le kalari, pour moi en tout cas, et je pense pour beaucoup de mes élèves, ça a été encore plus que le yoga, ou que la danse, ou que d'autres formes de mouvements. Oui.
- Speaker #0
Quand on te voit pratiquer sur ta page Instagram, on se dit non mais c'est pas pour moi, c'est pas accessible, j'ai pas fait de gym, j'arrive pas à mettre ma jambe au niveau de ma tête. Je peux pas. Qu'est-ce que tu dirais à une personne qui aimerait essayer mais qui se sent justement pas du tout à ce niveau, dans le mouvement ? Qu'est-ce que tu pourrais dire à ces personnes-là ?
- Speaker #1
Déjà, je comprends, parce que c'est sûr que s'il y a... pas du tout de pratique derrière cette personne. Si la personne vraiment sort d'avoir pratiqué aucun sport ou aucun mouvement dans sa vie, c'est sûr que le chemin va être plus long. Après, on s'aperçoit aussi que ce qui est le plus dur pour ces personnes-là, c'est plus le mental, parce qu'on se décourage vite. On se dit que c'est impossible, c'est inatteignable. Du coup, la personne va lâcher au bout de quelques pratiques. Mais pour moi, en tout cas, ce qui est important de ramener dans le calari, c'est plus... faire appel à des personnes. Je ne dis pas que je ne veux pas coacher les gens qui n'ont jamais rien fait avec leur corps. Ce n'est pas ça que je dis, mais je me sens plus comme un messager pour les personnes qui ont déjà une certaine notion du corps et qui veulent aller peut-être encore plus loin dans la compréhension de certains mouvements, qui veulent ramener à la fois la notion de discipline, la souplesse, la proprioception, l'alignement, toutes ces choses qui font partie du mouvement ensemble pour créer cette espèce de cocktail. incroyable et qui va s'incarner dans la pratique du Kalari Payat. Mais pour les personnes, en effet, qui n'ont jamais rien fait dans leur vie, moi, ma question c'est plus, ben, pourquoi ? Tu vois ? Parce qu'on a un corps. Et pour moi, c'est même pas pensable de... Mais c'est pas une critique ni un jugement, c'est plus genre « Ok, il va falloir commencer par quelque chose, mais peut-être que ça sera pas avec le Kalari Payat parce qu'en effet, ça prend du temps. Et qu'il faut déjà, je pense, commencer peut-être par de la mobilité, quelque chose de très simple. » Et une fois que tu ramènes un peu ça dans ton sac à dos, tu vas pouvoir aller vers des formes de mouvements peut-être un peu plus complexes comme le kalari, parce qu'en effet, c'est complexe. Même pour moi aujourd'hui, j'en suis qu'au début. Non et oui, mais il y a encore plein de choses à apprendre. Et c'est quelque chose de difficile. Donc c'est plus pour les yogis, je dirais. Enfin, c'est pas plus pour eux, mais je sais qu'en tout cas, ça peut vraiment apporter quelque chose aux personnes qui font déjà du yoga, qui font déjà de la danse, qui ont déjà une notion de leur corps et de la façon de bouger dans l'espace. Pour moi, le kalari, ça serait un peu une forme de yoga, mais dans l'espace. Tu prends maintenant conscience, pas seulement de ton tapis, tu es plus dans l'espace autour de toi. Du coup, c'est une autre forme de conscience.
- Speaker #0
Tu parles beaucoup d'enracinement, d'ancrage, que le kalari t'a apporté ça. J'aime bien cette comparaison, parce que c'est deux pratiques différentes, de se dire que c'est quelque chose que tu as plus retrouvé avec cette pratique qu'avec le yoga.
- Speaker #1
Oui, parce que c'est vrai que... Le yoga, j'avoue que moi, parfois, dans les asanas, dans les postures de yoga, il y avait des fois où, comme j'ai toujours été dans le mouvement, je sentais que je pouvais être rapidement dans ma tête, même dans le yoga, à un moment donné. Mon mental me rattrapait. Et donc, c'est intéressant ça aussi, parce que du coup, je l'ai travaillé, je me suis dit « Ok, pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que… » Et c'était comme une espèce de recherche d'intensité. Et j'ai ce pattern-là parfois qui revient où je recherche. plus ou autre chose ou de l'intensité encore plus forte pour pouvoir me permettre d'être dans la présence totale. Et donc j'ai travaillé ça avec du coup le yoga et ensuite le kalari, je sais que depuis que je le pratique et jusqu'à aujourd'hui, je suis toujours dans la pratique dans le sens où... Alors parfois bien sûr, de toute façon ça reviendra toujours, c'est toujours un thème où parfois on repense à quelque chose qui nous l'enlève de... Et c'est normal en fait, on est humain donc bien sûr qu'on n'est pas censé... Toujours être juste seulement au moment présent. Pour moi, il y a un petit souci avec tout ce discours-là sur le moment présent, etc. Mais en tout cas, les pratiques nous permettent, à un certain point, de ramener de la présence, de se reconcentrer et surtout d'observer que parfois on part dans le présent, dans le futur, et c'est normal. Pas diaboliser ce côté où on va à droite à gauche. Et le Kalari, l'ancrage en tout cas, c'est dont tu me parlais, parce que...
- Speaker #0
il y a énormément de présence. Tu es obligé, comme je te disais tout à l'heure, d'être présent, d'être là et d'observer, d'aller dans les détails, de ressentir les genoux qui s'ouvrent bien sur les côtés pour ressentir l'ancrage au niveau du bassin. Parce qu'au final, quand je parle d'ancrage, c'est surtout au niveau du bassin. Il y a un côté où tu vas ressentir dès les premières classes, les premières courbatures, les premières sensations profondes que tu vas avoir les jours d'après. Ça va être au niveau du bassin, parce que le bassin, il faut le rappeler, que c'est un réceptacle vraiment important de... et toi-même tu sais très bien de nos émotions et il y a cette phrase que j'aime beaucoup qui est tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime et souvent ça vient s'imprimer à ce niveau-là il y a le système nerveux et il y a pas mal de nerfs ici qui jouent avec ce côté où on va réprimer pas mal de choses stocker pas mal de choses ici et du coup le Calary pour moi ça a été un changement énorme parce que c'est venu ouvrir plein de choses c'est venu se débarrasser de plein j'allais dire plein de merde mais Merci. plein de choses qui sont coincées, qui étaient vraiment profondes. Et grâce à la pratique, c'est un nettoyage profond. Donc, ça ramène cette espèce de nettoyage et d'ancrage.
- Speaker #1
Et aujourd'hui, tu dirais que tu en es où dans ta vision de la vie ? Maintenant que tu pratiques cet art et avec tout ce que tu as vécu jusque-là. C'est un peu vaste comme question, mais voilà. Il y a des mots qui viennent.
- Speaker #0
Oui, c'est... j'ai l'impression que j'en suis qu'au début tu sais et en même temps j'ai l'impression qu'il y a tellement de choses qui se sont passées ces dernières années comme s'il y avait eu plein de vies différentes plein de versions de mon être différente là j'en suis simplement j'ai pris ce tournant à 100% depuis quelques jours donc c'est intéressant aussi qu'on s'appelle maintenant parce que je pense que il y a eu un vrai shift, un vrai avant-après ces derniers jours, où j'ai osé dire à voix haute, et à mes élèves qui me suivaient depuis 7 ans en yoga, et à la communauté Instagram, j'ai prononcé le fait que le yoga, pour moi, c'est en tout cas l'enseignement des asanas et des postures, c'est derrière moi, et qu'aujourd'hui je mets toute mon énergie, mon amour, ma passion sur le kalari, et bien sûr d'autres projets artistiques que j'ai, et ça va toujours changer, il y aura toujours des choses, mais c'est vrai que En termes d'enseignement, pour moi, ce qui m'intéresse et qui, je pense, est vraiment crucial, je pense, pour notre société actuelle, ça va être cette forme de mouvement-là. Je pense que c'est vraiment le next level même du yoga. Et je n'ai pas envie que ça devienne quelque chose comme le yoga est devenu ou c'est un peu trop commercialisé. Bon, ça, c'est un autre sujet, on ne va pas rentrer dedans. Mais aujourd'hui, il y a tellement de choses qui se passent, tellement de distractions, comme on le disait tout à l'heure, ça va tellement vite. que c'est comme si on a besoin de quelque chose qui va nous concentrer encore plus. Et je pense sincèrement que le Calary, c'est une forme de mouvement qui permet ça. Et tout ce que ça m'a apporté à moi, j'ai envie que ça puisse apporter la même chose à des gens. Et je sais déjà, ça fait déjà un an que je l'enseigne. J'ai une belle communauté déjà d'élèves et ça a été un vrai shift pour elles dans leur vie. Et je sais que ça, c'est possible de continuer avec plein d'autres personnes qui en ont besoin. Donc Focus Calary en ce moment, plus les autres projets artistiques. mais voilà, j'en suis là
- Speaker #1
On va arriver du coup à la fin de cet épisode
- Speaker #0
Je voulais dire un autre truc, excuse-moi Je voulais juste dire aussi que le Calary Payet que j'enseigne aujourd'hui c'est vraiment, c'est le tout début c'est les premiers pourcentages de ce qu'est le Calary, puisqu'il y a le corps simplement donc l'apprentissage du mouvement corporel les postures animales les postures de défense de base Il y a plusieurs séquences, plusieurs enchaînements à apprendre, bien sûr. Il y a des kicks, il y a plein de choses. Mais après ça, donc ça c'est le level 1, mais après ça, il y a l'apprentissage des armes. Et les armes, il y a le bâton, ensuite il y a les épées, etc. Jusqu'à, il me semble que c'est un fouet en acier, le dernier, l'ultime. Et donc ça, en fait, ça prend des années. C'est ça aussi que j'aime dans le Calary, c'est que, par exemple, être prof de yoga, tu peux devenir en un mois prof. et le Kalari en fait je pense que jamais je vais atteindre la fin de mon apprentissage c'est possible mais ce que je veux dire c'est que ça va prendre des années et encore une fois dans ce monde où tout peut être accessible très rapidement et bien je trouve qu'il y a une richesse il y a tellement une beauté dans cet art parce que ça va prendre énormément de temps je suis en gratitude vraiment pour cet apprentissage qui m'en apprend à chaque fois de nouveau quand j'y retourne en Inde donc là la prochaine fois pour moi Merci. j'ai commencé déjà les bâtons, mais après, il y aura encore les armes, tu vois, et ça va prendre du temps. Et voilà, c'est ça que je voulais rajouter, c'est que ce n'est pas simplement les séquences corporelles.
- Speaker #1
Mais c'est intéressant parce que ça, du coup, c'est prendre le temps. On verra comment ça évolue.
- Speaker #0
Exactement. Et en plus, moi, je sais que je suis quelqu'un qui aime bien faire les choses vite. J'ai un côté en moi un peu impatient. Et je pense qu'on est nombreux, nombreuses dans ce cas-là. Et du coup, ça m'a mis vraiment face à une certaine réalité. Dans la lenteur, tu vas trouver quelque chose d'autre en toi qui est enrichissant, énormément enrichissant, hyper intéressant. Et c'est grâce au Calary notamment. que j'ai recontacté avec la discipline et aussi avec cette force tranquille et cette lenteur dans l'apprentissage.
- Speaker #1
Et est-ce que ça s'apprend dans le silence ? Est-ce que quand tu es avec ton maître en Inde, tu dois juste observer les mouvements ou il y a des consignes de données ? Ça se passe comment ?
- Speaker #0
Tout est en Malayalam, donc la langue du Kerala. Et donc, c'est toujours la même chose. C'est comme un mantra, un petit peu, que lui va réciter. C'est quelque chose de... C'est différent du yoga parce que, enfin déjà... Moi, je ne le comprends pas, mais j'ai tout enregistré, vu que ça fait des années maintenant. C'est comme si j'écoutais une musique, et en plus, c'est assez musical comme langue, et tu réponds avec le corps. C'est vraiment un dialogue entre le son et la parole du maître, qui d'ailleurs ne fait aucun geste. Il ne montre rien, c'est juste de la parole. Et ensuite, tu as tous les élèves, nous, on répond avec le corps.
- Speaker #1
Donc, tu as ta plateforme en ligne, où on peut suivre tes cours. Tu l'as lancée il y a dix jours à peu près. Il y a deux semaines.
- Speaker #0
C'est ça, il y a deux semaines, là, j'ai fait le shift. Et c'est vrai que c'est quelque chose qui n'existe pas encore, enfin nulle part, pratiquement. Alors aussi, il faut savoir que le Calary, il y en a plein de différents. Il y a des styles différents. Donc moi, j'ai un style particulier en fonction de mon école. Mais c'est vrai que c'est très rare, c'est un art vinciel, encore aujourd'hui, qui est peu trouvable. Et voilà, c'est beau. Je conseille d'aller jeter un coup d'œil au moins, voir les mouvements. Même sur YouTube, il y a des vidéos.
- Speaker #1
Juste la beauté aussi du mouvement. Vraiment, c'est ça. C'est un voyage.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
C'est magnifique. Merci pour tout ce qu'on a à voir, pour toute cette présentation de cet art et cette discussion autour du mouvement. J'ai une dernière question. Si tu avais un message à transmettre au monde, lequel serait-il ?
- Speaker #0
Wow ! Ah, wow. Un seul message, alors.
- Speaker #1
Ou un grand message. Oui,
- Speaker #0
je pense que c'est... Aujourd'hui, mon message, c'est quel est ton rêve intérieur, le vrai, sans pensée limitante ? Donc, retourne à tes rêves et surtout, va vers ça. Parce que je pense que tout est possible, sincèrement. Et je pense qu'on a tellement été limités après notre enfance. plein d'injonctions, par plein de pensées qui nous ont limitées au fur et à mesure, étriquées, réprimées. Et même moi, qui viens d'une famille assez ouverte d'esprit, assez libre et dans la créativité, au final, j'ai aussi, encore aujourd'hui, plein de barrières invisibles. Le premier message, je pense, c'est va voir ta vision, ton rêve, et vois que c'est possible. Vois que tout est possible et que c'est un choix. Donc c'est vraiment ce message juste de revenir à l'essentiel. Arrête-toi dans ta vie qui va sans à l'heure où tu as plein de choses à faire et pose-toi les vraies questions. Qu'est-ce que j'ai envie aujourd'hui de vivre et me reste peut-être 40 ans, 50 ans ou peut-être 30 ans, j'en sais rien. Mais qu'est-ce que j'ai envie de faire avec ces années-là, dans cette incarnation ? C'est quoi mon rêve ? Et au fur et à mesure, s'y rapprocher, faire des visualisations et essayer d'aller vers ces rêves-là qui peuvent changer bien sûr, mais d'abord s'écouter. qu'est-ce que j'ai envie de créer en moi en moi avec ma force, avec l'unique aussi, le côté unique qui est moi, cet être-là aujourd'hui, qu'est-ce que je peux apporter au monde et surtout qu'est-ce que je peux faire qui va me faire kiffer pour le reste de ma life.
- Speaker #1
Oui, je suis d'accord avec toi. Et si je peux ajouter quelque chose, c'est oser. Oser, oser, sauter le pas, même si ça fait peur et y aller. Y aller vraiment, suivre son intuition. Je suis un peu passée par là ces derniers temps. Et aussi de se dire, tu vois, pour revenir à ta pratique, qu'en se mettant en mouvement, rien que physiquement, il y a tellement de choses qui vont bouger à l'intérieur de soi. Et tout ce qu'on a pu figer, figer en nous, toutes ces peurs, en fait, par le corps, en bougeant, plein de barrières peuvent sauter.
- Speaker #0
C'est un miroir, en fait. Le corps, il est vraiment miroir de nos actions ensuite dans la vie, comme tu dis. Et si tu commences avec une pratique qui va perdre... te permettre cet ancrage-là, comme le yoga, le kalari ou plein d'autres. Même, ça peut être juste de la respiration. Si tu as ça et plus cette clarté dans ta vision, je pense que tu peux aller vraiment loin. Et être heureux au final, parce que ce qu'on recherche, c'est de se sentir bien, être bien avec la personne qu'on est. Donc voilà, tu l'as bien dit. Merci, Alexane.
- Speaker #1
Merci à toi. Merci pour cet échange.
- Speaker #0
Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci pour ta présence. J'espère que ce moment t'a inspiré, a vite davantage dans l'instant présent, que ce soit à travers l'expérience de ton corps, tes relations, ou avec le monde qui t'entoure. Si ce n'est pas déjà fait, Pense à t'abonner sur ta plateforme d'écoute préférée pour ne rien manquer des épisodes prochains. Et n'hésite pas à laisser un commentaire, une jolie note et partager ce podcast autour de toi. Cela m'aide énormément à rendre SteelPoint plus visible et ça me fait tellement plaisir de lire vos retours. Un grand merci à tous. Nous se retrouvons dans deux semaines pour un nouvel épisode. En attendant, tu peux me retrouver sur Instagram ou mon site internet. Les liens... sont dans les notes de l'épisode. Je te dis à très vite.