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Stop à la charge mentale

Le stress : une réalité mal gérée en entreprise ?

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21min |14/07/2024
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21min |14/07/2024
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Description

Pourquoi le stress est-il devenu le bouc émissaire de la productivité en entreprise ? Entre une surutilisation de termes comme "harcèlement" et une gestion inefficace des priorités, les entreprises modernes sont-elles vraiment prêtes à affronter la réalité de la charge mentale ?


Dans cet épisode de "Stop à la charge mentale", Magali Siméon, entrepreneuse et experte du futur du travail, reçoit Valérie Asselot, ancienne cadre dans le secteur bancaire et aujourd'hui coach en entreprise.


Valérie nous révèle comment la surcharge des agendas, exacerbée par la technologie et le télétravail, augmente la charge mentale.


Découvrez comment elle identifie le stress chez ses clients, notamment par leur communication, et les techniques qu'elle utilise pour y remédier.


Apprenez à repérer les signes de stress chez vos collaborateurs et découvrez comment les aider à retrouver maîtrise et sérénité.


P.S : Valérie nous parle également d'estime de soi et partage un rituel annuel précieux pour renforcer la confiance en soi. N'attendez plus, écoutez cet épisode !


Pour poursuivre votre écoute, nous vous conseillons les épisodes suivants : 

- Le point commun de toute marque employeur qui engage

- Comment créer des environnements de travail plus inclusifs et équilibrés ?

- On vous dévoile une fonction RH centrée sur l'humain : l'exemple du Grand Reims


"Stop à la charge mentale !" est un podcast de Magaly Siméon, experte QVT, charge mentale et conciliation, produit par Lily facilite la vie.

Si vous aimez le podcast, abonnez-vous et parlez-en et donnez-nous la note maximale sur votre plateforme d’écoute.


Et si vous souhaitez soutenir Lily facilite la vie, n’hésitez pas à vous abonner à notre programme d’aide aux salariés. Vous y trouverez des conseils, des programmes d’accompagnement, un pool d’experts à votre service et bien plus encore.


Pour ne rater aucune actualité, suivez-nous sur @Lilyfacilitelavie 🌸



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le podcast Stop à la charge mentale, le podcast qui décode le stress et ses sources dans l'entreprise. Chaque épisode est une opportunité de dire Stop à la charge mentale, une nécessité pour l'équilibre de chacun et la santé de tous. Je suis Magali Siméon. entrepreneur, experte du futur du travail et maman de trois enfants. Alors, le stress et la charge mentale, je connais bien. Bonjour Valérie.

  • Speaker #1

    Bonjour Magali.

  • Speaker #0

    Valérie, est-ce que tu veux bien te présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Absolument. Alors, je suis Valérie Asselot, j'ai 57 ans. J'ai travaillé 12 ans dans une banque, dans des jobs assez exposés, puisque dans mon premier job, 5 ans en salle des marchés, j'étais économiste et j'apportais mon analyse aux opérateurs de marché, traders, vendeurs. Évidemment, c'était il y a 30 ans, donc dans un contexte déjà très sous pression. Et mon deuxième job, j'avais en responsabilité les relations presse du Crédit Lyonnais pendant une partie de la crise de la banque, ce qui m'a valu de travailler de manière très rapprochée avec le COMEX et le CODIR de la banque pour tenter de la sauver et ce qu'on a réussi à faire. Là aussi, job très exposé en matière de stress, en matière de charges, en matière de relations avec des gens sous pression. Il y a 20 ans, j'ai décidé de faire une reconversion professionnelle en saisissant l'opportunité qui m'était apportée par un plan social à travers le rachat du crédit lyonnais par le crédit agricole. Et je suis partie me former au coaching à HEC avec cette idée de retranscrire l'expérience professionnelle que j'avais à travers l'observation des comportements et du stress que les gens pouvaient vivre au travail, dans le milieu bancaire. dans lequel j'avais travaillé. Et j'avais vraiment envie d'apporter ces prises de conscience et ce recul qui m'avait permis de traverser cette première partie de vie professionnelle de manière plutôt avertie par rapport au stress. J'avais envie d'en faire mon métier et j'ai choisi le métier de coach qui m'a permis de travailler sur ces sujets-là et sur d'autres, celui du développement du leadership, sur celui de l'intelligence collective d'une manière un peu globale.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu interviens en entreprise et à plusieurs niveaux, que ce soit en individuel ou collectif. Quand tu arrives dans une entreprise ou quand tu démarres un coaching, à quoi tu te dis que la personne en face de toi est soumise à un stress ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses et je te dirais que le premier signe, pour moi, ça va être la façon dont la personne communique à travers deux choses. Soit le contenu. C'est-à-dire, je peux avoir quelqu'un en face de moi qui a une pensée assez éclatée, qui passe du coq à l'âne, qui ne fait pas de liaison entre ses idées, qui part dans tous les sens, qui fait énormément de digressions. Donc là, on va être plutôt sur le contenu. Et puis, le deuxième point, c'est à travers les mots qui sont choisis, le type de langage. Je vais te donner un exemple concret. J'accompagne aujourd'hui une cadre dirigeante qui, dans le cadre d'une fusion, a eu un job qui a été largement vidé de sa substance. Et derrière, le job qu'on lui avait promis, finalement, ne s'est pas mis en place du tout de cette manière. Et tout ça dans une ambiance assez tendue. Et la DRH et le DG l'ont reçu et lui ont dit, on va vous exfiltrer. J'étais absolument scotché par la... teneur du terme, c'est-à-dire qu'aujourd'hui je trouve que dans les organisations on utilise un mot pour un autre pour moi, exfiltration ça y est j'étais projetée dans le bureau des légendes tu vois, et du coup tu vois, et je me dis mais attends, on n'exfiltre pas un cadre dirigeant d'un comex de quoi on parle c'est le reflet de quoi, tu vois et donc c'est un exemple un peu trash, mais je trouve qu'aujourd'hui on utilise le mot... de harcèlement à tort et à travers. Donc, tu vois, il y a ces deux dimensions qui sont pour moi des portes d'entrée visibles immédiatement. C'est le contenu et puis la façon dont les choses sont présentées ou alors le type de vocabulaire.

  • Speaker #0

    Et pourquoi aujourd'hui, alors on parle beaucoup de stress, de santé mentale, ça fait longtemps que tu es une observatrice des entreprises. Pourquoi aujourd'hui,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qui a changé ?

  • Speaker #0

    Pourquoi les gens, pourquoi les salariés expriment ? majoritairement, on a l'impression quand même, trop de stress, une espèce de désaffection de l'entreprise. Est-ce que toi, tu as des explications à ça ?

  • Speaker #1

    Effectivement, le fait d'avoir 20 ans de pratique de coaching, tu penses bien que j'ai vu une évolution. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je trouve que les gens parlent beaucoup plus librement, ce qui a une vertu immédiate, qui est que finalement, c'est une invitation pour tout le monde à s'exprimer. Et que souvent, dans les contextes… Alors, le prix à payer, c'est que les gens qui ne s'expriment pas, c'est double peine. C'est-à-dire que ne pas s'exprimer dans un univers où la parole est libre, tu t'exposes à intérioriser encore plus ton stress et tes angoisses. Donc ça, c'est vraiment une évolution que je vois qui est large. Et puis, avec le travers et le risque qu'on tombe dans des extrêmes, et notamment le fait que, comme je te le disais, pour moi… Aujourd'hui, le terme d'harcèlement, de pervers narcissique, tous ces termes très fortement connotés, ils sont, à mon avis, utilisés à tort et à travers. Et ce qui fait qu'aujourd'hui, on est dans un monde où on se dit, ça y est, je suis harcelée. Tu vois, il y a des choses qui font qu'on surinterprète, à mon avis, on surréagit à beaucoup de situations. Et c'est complètement compréhensible. parce qu'en fait, on vit des doses de stress beaucoup plus importantes. On est soumis à beaucoup plus de demandes qu'avant. Je pense que tu vois, une grosse explication, c'est la mise en œuvre du matriciel et du télétravail. Alors, je sais que tu es une grande fervente du télétravail et je trouve ça très intéressant aussi. Pour autant, je vois une énorme dérive depuis la crise du Covid au fait que les agendas sont beaucoup trop remplis. Et tu vois, pour moi, ça, c'est le pendant. du télétravail. Et pour moi, le drame de notre monde moderne, c'est que dans les organisations, tout le monde a accès à l'agenda de tout le monde et peut librement le remplir avec des réunions, etc. Te coller des réunions parce qu'il voit que tu es soi-disant libre et en réalité, tu n'es pas libre, tu as plein de choses à faire. Et ça, je trouve que c'est vraiment, tu vois, une prise de pouvoir sur les autres qui fait que tout le monde est à... à la disposition de tout le monde. Il y a une espèce d'open bar, tu vois, universel dans l'entreprise. Et ça, ce n'est juste pas possible. Et ça, pour moi, c'est une dérive de la technologie.

  • Speaker #0

    Donc finalement, aujourd'hui, on est non seulement soumis à une avalanche d'informations, de sollicitations.

  • Speaker #1

    Et en plus,

  • Speaker #0

    avec la nouvelle techno, on a quasiment perdu la maîtrise de son temps dans l'entreprise parce que tout le monde va aller charger les agendas.

  • Speaker #1

    Complètement. Je trouve qu'il y a une difficulté à prioriser. Tu vois, ce matin, j'avais une équipe en codev et ils m'expliquaient les cadres dirigeants dans une banque. Donc, on n'est pas dans un petit niveau de charge avec des énormes dossiers à gérer. Et ils m'expliquaient qu'ils passaient leur temps à travailler sur des plans de charge à 50. Travail de priorisation sur des plans de charge qui... la semaine d'après ou dans la quinzaine suivante devenaient obsolètes. Donc, en gros, 50 personnes autour d'une table pendant deux heures avaient réfléchi à un plan de charge qui ne servait plus à rien 15 jours après parce que les patrons s'étaient levés le matin en se rasant, en ayant des idées formidables à mettre en œuvre. Et si tu veux, aujourd'hui, les patrons n'ont pas la notion de ce que j'appelle… L'agenda, pour moi, est comme un dressing. Un dressing, quand tu as trop de vêtements… Tu t'autorises à en acheter un nouveau que si tu le vides. Et la métaphore est super intéressante, c'est que j'en ai fait l'expérience. À un moment, j'avais beaucoup trop de vêtements dans mon dressing. À chaque fois que j'en sortais un, il était froissé, alors qu'il avait été repassé nickel. La vie, c'est comme ça aussi. Ce n'est pas la peine d'avoir trop de vêtements froissés et d'en avoir jamais aucun disponible. L'agenda, les priorités, les dossiers à traiter, c'est pareil. Tu vas faire une moindre qualité. Et ça, ça ajoute... au stress des gens pour moi c'est ce sentiment permanent de faire des choses qui sont pas à niveau qui sont pas satisfaisante en termes de de la qualité de ce qu'ils peuvent produire il ya énormément de frustration et de stress qui est lié à ça pour moi et

  • Speaker #0

    avec toute la question de du sens c'est à dire quand on a été 50 autour d'une table à travailler et que c'est jeter à la poubelle qu'un jour après c'est à quoi ça fait que je suis c'est clair et la personne qui a amené ce sujet en codev était reparti avec

  • Speaker #1

    entre autres pistes, ouvrir la boîte de Pandore, c'est-à-dire oser. à plusieurs dire, mais au fond, est-ce que cette réunion est utile ? C'est-à-dire que tout le monde se congratulait en sortant et en disant, ah oui, c'était super intéressant, etc. Et puis en individuel, les langues se délient un peu en mode, je pense qu'on a perdu notre temps. Donc, tu vois, ça, c'est vraiment pour moi très représentatif de ce que les gens vivent dans les organisations, dans les entreprises. Et en fait, c'est très dommageable à... l'estime qu'on a de nous-mêmes. C'est très dommageable au fait d'apporter une contribution utile et la meilleure possible parce que pendant que j'ai passé ces deux heures à faire ça, en fait, je n'ai pas contribué de manière performante à un dossier qui en valait la peine.

  • Speaker #0

    Et alors, si on vient maintenant à ce métier de coach qui est un métier dont on a le sentiment aujourd'hui qu'il s'est quand même plus popularisé qu'il y a 20 ans quand tu as démarré. finalement, comment tu agis, comment tu aides les personnes que tu accompagnes et à quoi tu vois que ce que tu fais produit des résultats ?

  • Speaker #1

    Un coach n'est pas censé avoir une intention pour un client. Et tant pis, je vais enfoncer quelque chose qui, pour moi, est important. Je ne crois pas au fait qu'on n'a pas d'intention en tant que coach. Déjà, je pense que si on est coach, c'est qu'on a une vague illusion ou un vague idéal qu'on va pouvoir... contribuer à un monde meilleur et je trouve que c'est important de le garder parce que sinon on va prendre toute la misère du monde sur nos épaules et on ne va pas avoir le sentiment d'avancer donc une fois que j'ai dit ça l'intention que je peux avoir pour chacun de mes clients c'est de les amener à prendre du recul et ça pour moi c'est l'intention universelle et qui va être valable quels que soient les objectifs Merci qui vont être fixés par le manager en coaching individuel, qui vont être les attentes ou besoins exprimés par le leader dans un coaching d'équipe. Tu vois, peu importe l'intervention, on va dire que si l'intention, c'est de prendre du recul et surtout d'apprendre aux personnes qu'on accompagne à en prendre sans nous après le coaching, on a déjà beaucoup, beaucoup avancé. Et on répond bien à la démarche de coaching qui est… de mettre notre client en autonomie par rapport au travail qu'on va faire ensemble. Parce qu'un coach, ce n'est pas un gourou qui va rendre ses clients dépendants de lui. Ça, c'est pour moi une notion très importante. Donc après, il y a pas mal de manières d'y arriver et on va y arriver de manière différente selon les objectifs qu'on a adressés. Une des premières choses que je vais utiliser, comme beaucoup de coachs, C'est l'effet miroir, c'est-à-dire qu'en fait, je vais reformuler, pour que la personne se rende compte que sa pensée est confuse, ou je vais questionner pour dire, voilà, là, j'ai un peu de mal à vous suivre, vous me dites ça, et puis vous me dites aussi ça, et puis en même temps, vous me dites ça, et après, on part dans telle direction, et du coup, dans tout ce que vous me dites, qu'est-ce qui est important ? Tu vois, je vais amener la personne à clarifier sa pensée. Je vais utiliser le miroir aussi pour le langage qui va être utilisé. Et le langage qui va être utilisé, le fait d'amener une personne à formuler les choses avec plus de nuances, ça va amener plus de nuances aussi dans sa pensée, tu vois, parce que les deux étant extrêmement liés. Et là aussi, on va être dans la prise de recul. Si on est sur la question de la charge mentale, de la priorisation, je vais faire travailler la personne sur comment elle explique qu'elle est aussi chargée. Est-ce qu'il y a un sujet pour elle sur l'estime qu'elle a d'elle-même ? Ce que j'observe, par exemple, sur la charge mentale et le stress, c'est que très souvent, ça répond à une des trois grandes problématiques de l'estime de soi. Quelle est ma place ? Est-ce que je suis à ma place ? Et si je me sens à ma place, j'ai une meilleure estime de moi. Quelle est ma compétence ? Quelles sont mes capacités ? Sur quoi je suis capable de faire face ? Et là, c'est encore une dimension importante dans le champ professionnel. Et puis, est-ce que je suis digne d'être aimée ? Là, on va être plutôt sur une optique un peu plus psychothérapeutique, on va dire. Et donc, ces sujets d'estime de soi, si je ne me sens pas bien à ma place, si je ne me sens pas bien reconnue dans ma place, je vais avoir tendance à faire des choses en plus de mon travail pour avoir de la reconnaissance de la part d'autres personnes. que mon boss, ma sphère, mes collaborateurs, etc. Et en fait, c'est là que peut intervenir la problématique de la charge mentale, parce que si je prends trop de choses, déjà l'organisation par nature aujourd'hui met trop de choses dans la besace de tous les collaborateurs. Donc, si j'en fais plus parce que je ne me sens pas bien à ma place, je vais me rajouter un sujet sur la charge mentale. Et puis après, sur la question de la compétence, il y a le regard que je porte sur ma propre compétence qui peut être lié à est-ce que j'en fais assez ? Est-ce que je fais assez bien ? Et qui peut être lié à tout ce que je te disais de on charge trop la mule on fait des réunions qui n'ont pas de sens, etc. Rien de très performant. Et puis, il y a la question aussi de quel est le regard que les autres portent sur ma compétence. Est-ce que j'ai un manager qui est soutenant ? Est-ce que j'ai un boss qui est encourageant ? Est-ce que j'ai un boss qui est, comment dire, indifférent ? Et donc, on va travailler sur ces sujets-là et sur les besoins que les personnes ont de reconnaissance pour la qualité de leur travail, pour leur investissement dans le travail. pour leurs résultats. Et donc là, on va travailler sur comment obtenir de la part des personnes qui comptent à nos yeux cette reconnaissance, comment la demander, comment partager quand on en a besoin, que c'est un moteur pour nous. Et là, en fait, d'avoir ces actions pour reprendre le lead sur sa place, sur l'image qu'on a de sa compétence, c'est reprendre les rênes de sa vie, c'est se rendre proactif et non plus réactif. en soumission ou en mode je subis les choses. Et rien que le fait d'avoir des actions, d'être proactive sur obtenir ce dont j'ai besoin, déjà, ça fait beaucoup travailler sur l'estime de soi et ça permet de faire le ménage sur les priorités et du coup, de se faire sur la charge mentale. Et puis après, on peut aussi travailler sur l'agenda, tout simplement. Et tu vois, sur la priorisation, sur le fait de… Il y a une chose que je trouve très importante aussi. C'est de regarder dans l'agenda qu'est-ce que je fais qui sert mes objectifs, qui sert ce que je veux vraiment faire au travail, qui je veux être vraiment au travail. Dans l'agenda, qu'est-ce qui sert les intérêts de mon boss, qu'est-ce qui sert les intérêts de mes collaborateurs, qu'est-ce qui sert les intérêts de l'organisation au sens plus large. Et puis de se dire, en fait, je dois peut-être me mettre un peu plus au centre de ma propre vie professionnelle parce que sinon, si je ne fais que des trucs qui sont… qui sert les intérêts de mon boss, ce n'est pas comme ça que je vais avoir la promotion dont je rêve. Donc, tu vois, c'est toute cette prise de recul. Et les sujets sont multiples. Là, je t'en nomme quelques-uns qui me semblent majeurs, mais il y en a encore pléthore.

  • Speaker #0

    C'est comme si beaucoup de choses, finalement, dans tes interventions, tournaient autour d'eux, redonnaient à la personne le sens de sa propre valeur.

  • Speaker #1

    Complètement. Un des sujets centraux. Pour moi, c'est un des sujets centraux parce qu'aujourd'hui, dans la course en flux tendu permanente vers faire plus, faire différent, faire sans célébrer ce qu'on a déjà réussi, si on ne prend pas le temps de faire l'exercice, de se poser en disant qu'est-ce que j'ai réussi les trois derniers mois ou même le dernier mois, qu'est-ce que j'ai fait de majeur dans cette année dont je suis fière et dont je ne me croyais pas capable. Pas ces moments de bilan et de stop. On passe à côté de tout ce qu'on a fait d'incroyable dans les derniers mois ou la dernière année. Moi, tous les ans, j'ai un rituel à Noël que je t'ai déjà partagé. Donc, je vais déflorer quelque chose qu'on aime faire l'une et l'autre. Tous les ans, je fais un bilan en prenant mon agenda, semaine après semaine, de tout ce que j'ai réalisé. Et si je ne fais pas ce bilan, toute coach que je suis, j'ai oublié. tout ce que j'ai fait dans l'année. Et j'ai oublié que, waouh, j'ai réussi telle chose dont je ne me croyais pas capable, j'ai performé mieux que je pensais avec telle équipe, etc. Et si je ne prends pas le temps de faire cette analyse de mon agenda, et je le fais avec plein de questions, comme quelle est la décision la plus incroyable que j'ai prise cette année, quel est le défi que j'ai relevé, quel est le risque que j'ai pris, il y a plein de questions. Donc, à tous les auditeurs et auditrices. Prenez contact, je vous enverrai ces 10 pages de slides qui permettent de faire à la fois le bilan et se projeter sur ce qu'on veut pour l'année prochaine. Parce qu'en se projetant et en définissant ce qu'on veut, on se donne aussi les moyens de mieux réaliser ce dont on rêve. Donc, je pense que c'est vraiment important de sacraliser un temps pour soi de manière régulière ou une fois par an. Moi, ce bilan, il me prend trois heures chaque année. Donc, ce n'est pas rien. Et c'est ce qui fait que je construis pas à pas une estime de moi que je vais qualifier de lucide. Le but, ce n'est pas d'avoir le melon et d'avoir un égo surdimensionné. Ce n'est pas ça, d'alimenter ça. Le but, c'est d'avoir un égo sain et un égo sain, c'est une estime de soi lucide sur oui, ce que j'ai réussi et bien sûr, ce que j'ai envie d'améliorer et bien sûr, ce que j'ai envie de travailler, de faire mieux pour les mois et les années qui viennent.

  • Speaker #0

    Valérie, je te remercie. Ça sera le mot de la fin. Pour les auditrices et les auditeurs, vous retrouverez le mail de Valérie en descriptif de cet épisode. Elle m'a coupé l'air sous le pied puisque c'est exactement ce que j'allais lui proposer, c'est qu'elle puisse partager ce document. dont je confirme que je l'utilise tous les ans, mais depuis deux ans. J'ai bien l'intention de persévérer. C'est hyper intéressant. Merci beaucoup, Valérie.

  • Speaker #1

    Merci, Magali.

  • Speaker #0

    À bientôt. Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui. Cet épisode vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser une note. Envie d'en savoir plus ? Abonnez-vous directement depuis votre appui de podcast préféré. Et si vous souhaitez me confier votre histoire sur le stress en entreprise, contactez-moi via notre site. Lili facilite la vie. Le lien est dans la description. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Stop à la charge mentale. Merci et à bientôt.

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Pourquoi le stress est-il devenu le bouc émissaire de la productivité en entreprise ? Entre une surutilisation de termes comme "harcèlement" et une gestion inefficace des priorités, les entreprises modernes sont-elles vraiment prêtes à affronter la réalité de la charge mentale ?


Dans cet épisode de "Stop à la charge mentale", Magali Siméon, entrepreneuse et experte du futur du travail, reçoit Valérie Asselot, ancienne cadre dans le secteur bancaire et aujourd'hui coach en entreprise.


Valérie nous révèle comment la surcharge des agendas, exacerbée par la technologie et le télétravail, augmente la charge mentale.


Découvrez comment elle identifie le stress chez ses clients, notamment par leur communication, et les techniques qu'elle utilise pour y remédier.


Apprenez à repérer les signes de stress chez vos collaborateurs et découvrez comment les aider à retrouver maîtrise et sérénité.


P.S : Valérie nous parle également d'estime de soi et partage un rituel annuel précieux pour renforcer la confiance en soi. N'attendez plus, écoutez cet épisode !


Pour poursuivre votre écoute, nous vous conseillons les épisodes suivants : 

- Le point commun de toute marque employeur qui engage

- Comment créer des environnements de travail plus inclusifs et équilibrés ?

- On vous dévoile une fonction RH centrée sur l'humain : l'exemple du Grand Reims


"Stop à la charge mentale !" est un podcast de Magaly Siméon, experte QVT, charge mentale et conciliation, produit par Lily facilite la vie.

Si vous aimez le podcast, abonnez-vous et parlez-en et donnez-nous la note maximale sur votre plateforme d’écoute.


Et si vous souhaitez soutenir Lily facilite la vie, n’hésitez pas à vous abonner à notre programme d’aide aux salariés. Vous y trouverez des conseils, des programmes d’accompagnement, un pool d’experts à votre service et bien plus encore.


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  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le podcast Stop à la charge mentale, le podcast qui décode le stress et ses sources dans l'entreprise. Chaque épisode est une opportunité de dire Stop à la charge mentale, une nécessité pour l'équilibre de chacun et la santé de tous. Je suis Magali Siméon. entrepreneur, experte du futur du travail et maman de trois enfants. Alors, le stress et la charge mentale, je connais bien. Bonjour Valérie.

  • Speaker #1

    Bonjour Magali.

  • Speaker #0

    Valérie, est-ce que tu veux bien te présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Absolument. Alors, je suis Valérie Asselot, j'ai 57 ans. J'ai travaillé 12 ans dans une banque, dans des jobs assez exposés, puisque dans mon premier job, 5 ans en salle des marchés, j'étais économiste et j'apportais mon analyse aux opérateurs de marché, traders, vendeurs. Évidemment, c'était il y a 30 ans, donc dans un contexte déjà très sous pression. Et mon deuxième job, j'avais en responsabilité les relations presse du Crédit Lyonnais pendant une partie de la crise de la banque, ce qui m'a valu de travailler de manière très rapprochée avec le COMEX et le CODIR de la banque pour tenter de la sauver et ce qu'on a réussi à faire. Là aussi, job très exposé en matière de stress, en matière de charges, en matière de relations avec des gens sous pression. Il y a 20 ans, j'ai décidé de faire une reconversion professionnelle en saisissant l'opportunité qui m'était apportée par un plan social à travers le rachat du crédit lyonnais par le crédit agricole. Et je suis partie me former au coaching à HEC avec cette idée de retranscrire l'expérience professionnelle que j'avais à travers l'observation des comportements et du stress que les gens pouvaient vivre au travail, dans le milieu bancaire. dans lequel j'avais travaillé. Et j'avais vraiment envie d'apporter ces prises de conscience et ce recul qui m'avait permis de traverser cette première partie de vie professionnelle de manière plutôt avertie par rapport au stress. J'avais envie d'en faire mon métier et j'ai choisi le métier de coach qui m'a permis de travailler sur ces sujets-là et sur d'autres, celui du développement du leadership, sur celui de l'intelligence collective d'une manière un peu globale.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu interviens en entreprise et à plusieurs niveaux, que ce soit en individuel ou collectif. Quand tu arrives dans une entreprise ou quand tu démarres un coaching, à quoi tu te dis que la personne en face de toi est soumise à un stress ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses et je te dirais que le premier signe, pour moi, ça va être la façon dont la personne communique à travers deux choses. Soit le contenu. C'est-à-dire, je peux avoir quelqu'un en face de moi qui a une pensée assez éclatée, qui passe du coq à l'âne, qui ne fait pas de liaison entre ses idées, qui part dans tous les sens, qui fait énormément de digressions. Donc là, on va être plutôt sur le contenu. Et puis, le deuxième point, c'est à travers les mots qui sont choisis, le type de langage. Je vais te donner un exemple concret. J'accompagne aujourd'hui une cadre dirigeante qui, dans le cadre d'une fusion, a eu un job qui a été largement vidé de sa substance. Et derrière, le job qu'on lui avait promis, finalement, ne s'est pas mis en place du tout de cette manière. Et tout ça dans une ambiance assez tendue. Et la DRH et le DG l'ont reçu et lui ont dit, on va vous exfiltrer. J'étais absolument scotché par la... teneur du terme, c'est-à-dire qu'aujourd'hui je trouve que dans les organisations on utilise un mot pour un autre pour moi, exfiltration ça y est j'étais projetée dans le bureau des légendes tu vois, et du coup tu vois, et je me dis mais attends, on n'exfiltre pas un cadre dirigeant d'un comex de quoi on parle c'est le reflet de quoi, tu vois et donc c'est un exemple un peu trash, mais je trouve qu'aujourd'hui on utilise le mot... de harcèlement à tort et à travers. Donc, tu vois, il y a ces deux dimensions qui sont pour moi des portes d'entrée visibles immédiatement. C'est le contenu et puis la façon dont les choses sont présentées ou alors le type de vocabulaire.

  • Speaker #0

    Et pourquoi aujourd'hui, alors on parle beaucoup de stress, de santé mentale, ça fait longtemps que tu es une observatrice des entreprises. Pourquoi aujourd'hui,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qui a changé ?

  • Speaker #0

    Pourquoi les gens, pourquoi les salariés expriment ? majoritairement, on a l'impression quand même, trop de stress, une espèce de désaffection de l'entreprise. Est-ce que toi, tu as des explications à ça ?

  • Speaker #1

    Effectivement, le fait d'avoir 20 ans de pratique de coaching, tu penses bien que j'ai vu une évolution. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je trouve que les gens parlent beaucoup plus librement, ce qui a une vertu immédiate, qui est que finalement, c'est une invitation pour tout le monde à s'exprimer. Et que souvent, dans les contextes… Alors, le prix à payer, c'est que les gens qui ne s'expriment pas, c'est double peine. C'est-à-dire que ne pas s'exprimer dans un univers où la parole est libre, tu t'exposes à intérioriser encore plus ton stress et tes angoisses. Donc ça, c'est vraiment une évolution que je vois qui est large. Et puis, avec le travers et le risque qu'on tombe dans des extrêmes, et notamment le fait que, comme je te le disais, pour moi… Aujourd'hui, le terme d'harcèlement, de pervers narcissique, tous ces termes très fortement connotés, ils sont, à mon avis, utilisés à tort et à travers. Et ce qui fait qu'aujourd'hui, on est dans un monde où on se dit, ça y est, je suis harcelée. Tu vois, il y a des choses qui font qu'on surinterprète, à mon avis, on surréagit à beaucoup de situations. Et c'est complètement compréhensible. parce qu'en fait, on vit des doses de stress beaucoup plus importantes. On est soumis à beaucoup plus de demandes qu'avant. Je pense que tu vois, une grosse explication, c'est la mise en œuvre du matriciel et du télétravail. Alors, je sais que tu es une grande fervente du télétravail et je trouve ça très intéressant aussi. Pour autant, je vois une énorme dérive depuis la crise du Covid au fait que les agendas sont beaucoup trop remplis. Et tu vois, pour moi, ça, c'est le pendant. du télétravail. Et pour moi, le drame de notre monde moderne, c'est que dans les organisations, tout le monde a accès à l'agenda de tout le monde et peut librement le remplir avec des réunions, etc. Te coller des réunions parce qu'il voit que tu es soi-disant libre et en réalité, tu n'es pas libre, tu as plein de choses à faire. Et ça, je trouve que c'est vraiment, tu vois, une prise de pouvoir sur les autres qui fait que tout le monde est à... à la disposition de tout le monde. Il y a une espèce d'open bar, tu vois, universel dans l'entreprise. Et ça, ce n'est juste pas possible. Et ça, pour moi, c'est une dérive de la technologie.

  • Speaker #0

    Donc finalement, aujourd'hui, on est non seulement soumis à une avalanche d'informations, de sollicitations.

  • Speaker #1

    Et en plus,

  • Speaker #0

    avec la nouvelle techno, on a quasiment perdu la maîtrise de son temps dans l'entreprise parce que tout le monde va aller charger les agendas.

  • Speaker #1

    Complètement. Je trouve qu'il y a une difficulté à prioriser. Tu vois, ce matin, j'avais une équipe en codev et ils m'expliquaient les cadres dirigeants dans une banque. Donc, on n'est pas dans un petit niveau de charge avec des énormes dossiers à gérer. Et ils m'expliquaient qu'ils passaient leur temps à travailler sur des plans de charge à 50. Travail de priorisation sur des plans de charge qui... la semaine d'après ou dans la quinzaine suivante devenaient obsolètes. Donc, en gros, 50 personnes autour d'une table pendant deux heures avaient réfléchi à un plan de charge qui ne servait plus à rien 15 jours après parce que les patrons s'étaient levés le matin en se rasant, en ayant des idées formidables à mettre en œuvre. Et si tu veux, aujourd'hui, les patrons n'ont pas la notion de ce que j'appelle… L'agenda, pour moi, est comme un dressing. Un dressing, quand tu as trop de vêtements… Tu t'autorises à en acheter un nouveau que si tu le vides. Et la métaphore est super intéressante, c'est que j'en ai fait l'expérience. À un moment, j'avais beaucoup trop de vêtements dans mon dressing. À chaque fois que j'en sortais un, il était froissé, alors qu'il avait été repassé nickel. La vie, c'est comme ça aussi. Ce n'est pas la peine d'avoir trop de vêtements froissés et d'en avoir jamais aucun disponible. L'agenda, les priorités, les dossiers à traiter, c'est pareil. Tu vas faire une moindre qualité. Et ça, ça ajoute... au stress des gens pour moi c'est ce sentiment permanent de faire des choses qui sont pas à niveau qui sont pas satisfaisante en termes de de la qualité de ce qu'ils peuvent produire il ya énormément de frustration et de stress qui est lié à ça pour moi et

  • Speaker #0

    avec toute la question de du sens c'est à dire quand on a été 50 autour d'une table à travailler et que c'est jeter à la poubelle qu'un jour après c'est à quoi ça fait que je suis c'est clair et la personne qui a amené ce sujet en codev était reparti avec

  • Speaker #1

    entre autres pistes, ouvrir la boîte de Pandore, c'est-à-dire oser. à plusieurs dire, mais au fond, est-ce que cette réunion est utile ? C'est-à-dire que tout le monde se congratulait en sortant et en disant, ah oui, c'était super intéressant, etc. Et puis en individuel, les langues se délient un peu en mode, je pense qu'on a perdu notre temps. Donc, tu vois, ça, c'est vraiment pour moi très représentatif de ce que les gens vivent dans les organisations, dans les entreprises. Et en fait, c'est très dommageable à... l'estime qu'on a de nous-mêmes. C'est très dommageable au fait d'apporter une contribution utile et la meilleure possible parce que pendant que j'ai passé ces deux heures à faire ça, en fait, je n'ai pas contribué de manière performante à un dossier qui en valait la peine.

  • Speaker #0

    Et alors, si on vient maintenant à ce métier de coach qui est un métier dont on a le sentiment aujourd'hui qu'il s'est quand même plus popularisé qu'il y a 20 ans quand tu as démarré. finalement, comment tu agis, comment tu aides les personnes que tu accompagnes et à quoi tu vois que ce que tu fais produit des résultats ?

  • Speaker #1

    Un coach n'est pas censé avoir une intention pour un client. Et tant pis, je vais enfoncer quelque chose qui, pour moi, est important. Je ne crois pas au fait qu'on n'a pas d'intention en tant que coach. Déjà, je pense que si on est coach, c'est qu'on a une vague illusion ou un vague idéal qu'on va pouvoir... contribuer à un monde meilleur et je trouve que c'est important de le garder parce que sinon on va prendre toute la misère du monde sur nos épaules et on ne va pas avoir le sentiment d'avancer donc une fois que j'ai dit ça l'intention que je peux avoir pour chacun de mes clients c'est de les amener à prendre du recul et ça pour moi c'est l'intention universelle et qui va être valable quels que soient les objectifs Merci qui vont être fixés par le manager en coaching individuel, qui vont être les attentes ou besoins exprimés par le leader dans un coaching d'équipe. Tu vois, peu importe l'intervention, on va dire que si l'intention, c'est de prendre du recul et surtout d'apprendre aux personnes qu'on accompagne à en prendre sans nous après le coaching, on a déjà beaucoup, beaucoup avancé. Et on répond bien à la démarche de coaching qui est… de mettre notre client en autonomie par rapport au travail qu'on va faire ensemble. Parce qu'un coach, ce n'est pas un gourou qui va rendre ses clients dépendants de lui. Ça, c'est pour moi une notion très importante. Donc après, il y a pas mal de manières d'y arriver et on va y arriver de manière différente selon les objectifs qu'on a adressés. Une des premières choses que je vais utiliser, comme beaucoup de coachs, C'est l'effet miroir, c'est-à-dire qu'en fait, je vais reformuler, pour que la personne se rende compte que sa pensée est confuse, ou je vais questionner pour dire, voilà, là, j'ai un peu de mal à vous suivre, vous me dites ça, et puis vous me dites aussi ça, et puis en même temps, vous me dites ça, et après, on part dans telle direction, et du coup, dans tout ce que vous me dites, qu'est-ce qui est important ? Tu vois, je vais amener la personne à clarifier sa pensée. Je vais utiliser le miroir aussi pour le langage qui va être utilisé. Et le langage qui va être utilisé, le fait d'amener une personne à formuler les choses avec plus de nuances, ça va amener plus de nuances aussi dans sa pensée, tu vois, parce que les deux étant extrêmement liés. Et là aussi, on va être dans la prise de recul. Si on est sur la question de la charge mentale, de la priorisation, je vais faire travailler la personne sur comment elle explique qu'elle est aussi chargée. Est-ce qu'il y a un sujet pour elle sur l'estime qu'elle a d'elle-même ? Ce que j'observe, par exemple, sur la charge mentale et le stress, c'est que très souvent, ça répond à une des trois grandes problématiques de l'estime de soi. Quelle est ma place ? Est-ce que je suis à ma place ? Et si je me sens à ma place, j'ai une meilleure estime de moi. Quelle est ma compétence ? Quelles sont mes capacités ? Sur quoi je suis capable de faire face ? Et là, c'est encore une dimension importante dans le champ professionnel. Et puis, est-ce que je suis digne d'être aimée ? Là, on va être plutôt sur une optique un peu plus psychothérapeutique, on va dire. Et donc, ces sujets d'estime de soi, si je ne me sens pas bien à ma place, si je ne me sens pas bien reconnue dans ma place, je vais avoir tendance à faire des choses en plus de mon travail pour avoir de la reconnaissance de la part d'autres personnes. que mon boss, ma sphère, mes collaborateurs, etc. Et en fait, c'est là que peut intervenir la problématique de la charge mentale, parce que si je prends trop de choses, déjà l'organisation par nature aujourd'hui met trop de choses dans la besace de tous les collaborateurs. Donc, si j'en fais plus parce que je ne me sens pas bien à ma place, je vais me rajouter un sujet sur la charge mentale. Et puis après, sur la question de la compétence, il y a le regard que je porte sur ma propre compétence qui peut être lié à est-ce que j'en fais assez ? Est-ce que je fais assez bien ? Et qui peut être lié à tout ce que je te disais de on charge trop la mule on fait des réunions qui n'ont pas de sens, etc. Rien de très performant. Et puis, il y a la question aussi de quel est le regard que les autres portent sur ma compétence. Est-ce que j'ai un manager qui est soutenant ? Est-ce que j'ai un boss qui est encourageant ? Est-ce que j'ai un boss qui est, comment dire, indifférent ? Et donc, on va travailler sur ces sujets-là et sur les besoins que les personnes ont de reconnaissance pour la qualité de leur travail, pour leur investissement dans le travail. pour leurs résultats. Et donc là, on va travailler sur comment obtenir de la part des personnes qui comptent à nos yeux cette reconnaissance, comment la demander, comment partager quand on en a besoin, que c'est un moteur pour nous. Et là, en fait, d'avoir ces actions pour reprendre le lead sur sa place, sur l'image qu'on a de sa compétence, c'est reprendre les rênes de sa vie, c'est se rendre proactif et non plus réactif. en soumission ou en mode je subis les choses. Et rien que le fait d'avoir des actions, d'être proactive sur obtenir ce dont j'ai besoin, déjà, ça fait beaucoup travailler sur l'estime de soi et ça permet de faire le ménage sur les priorités et du coup, de se faire sur la charge mentale. Et puis après, on peut aussi travailler sur l'agenda, tout simplement. Et tu vois, sur la priorisation, sur le fait de… Il y a une chose que je trouve très importante aussi. C'est de regarder dans l'agenda qu'est-ce que je fais qui sert mes objectifs, qui sert ce que je veux vraiment faire au travail, qui je veux être vraiment au travail. Dans l'agenda, qu'est-ce qui sert les intérêts de mon boss, qu'est-ce qui sert les intérêts de mes collaborateurs, qu'est-ce qui sert les intérêts de l'organisation au sens plus large. Et puis de se dire, en fait, je dois peut-être me mettre un peu plus au centre de ma propre vie professionnelle parce que sinon, si je ne fais que des trucs qui sont… qui sert les intérêts de mon boss, ce n'est pas comme ça que je vais avoir la promotion dont je rêve. Donc, tu vois, c'est toute cette prise de recul. Et les sujets sont multiples. Là, je t'en nomme quelques-uns qui me semblent majeurs, mais il y en a encore pléthore.

  • Speaker #0

    C'est comme si beaucoup de choses, finalement, dans tes interventions, tournaient autour d'eux, redonnaient à la personne le sens de sa propre valeur.

  • Speaker #1

    Complètement. Un des sujets centraux. Pour moi, c'est un des sujets centraux parce qu'aujourd'hui, dans la course en flux tendu permanente vers faire plus, faire différent, faire sans célébrer ce qu'on a déjà réussi, si on ne prend pas le temps de faire l'exercice, de se poser en disant qu'est-ce que j'ai réussi les trois derniers mois ou même le dernier mois, qu'est-ce que j'ai fait de majeur dans cette année dont je suis fière et dont je ne me croyais pas capable. Pas ces moments de bilan et de stop. On passe à côté de tout ce qu'on a fait d'incroyable dans les derniers mois ou la dernière année. Moi, tous les ans, j'ai un rituel à Noël que je t'ai déjà partagé. Donc, je vais déflorer quelque chose qu'on aime faire l'une et l'autre. Tous les ans, je fais un bilan en prenant mon agenda, semaine après semaine, de tout ce que j'ai réalisé. Et si je ne fais pas ce bilan, toute coach que je suis, j'ai oublié. tout ce que j'ai fait dans l'année. Et j'ai oublié que, waouh, j'ai réussi telle chose dont je ne me croyais pas capable, j'ai performé mieux que je pensais avec telle équipe, etc. Et si je ne prends pas le temps de faire cette analyse de mon agenda, et je le fais avec plein de questions, comme quelle est la décision la plus incroyable que j'ai prise cette année, quel est le défi que j'ai relevé, quel est le risque que j'ai pris, il y a plein de questions. Donc, à tous les auditeurs et auditrices. Prenez contact, je vous enverrai ces 10 pages de slides qui permettent de faire à la fois le bilan et se projeter sur ce qu'on veut pour l'année prochaine. Parce qu'en se projetant et en définissant ce qu'on veut, on se donne aussi les moyens de mieux réaliser ce dont on rêve. Donc, je pense que c'est vraiment important de sacraliser un temps pour soi de manière régulière ou une fois par an. Moi, ce bilan, il me prend trois heures chaque année. Donc, ce n'est pas rien. Et c'est ce qui fait que je construis pas à pas une estime de moi que je vais qualifier de lucide. Le but, ce n'est pas d'avoir le melon et d'avoir un égo surdimensionné. Ce n'est pas ça, d'alimenter ça. Le but, c'est d'avoir un égo sain et un égo sain, c'est une estime de soi lucide sur oui, ce que j'ai réussi et bien sûr, ce que j'ai envie d'améliorer et bien sûr, ce que j'ai envie de travailler, de faire mieux pour les mois et les années qui viennent.

  • Speaker #0

    Valérie, je te remercie. Ça sera le mot de la fin. Pour les auditrices et les auditeurs, vous retrouverez le mail de Valérie en descriptif de cet épisode. Elle m'a coupé l'air sous le pied puisque c'est exactement ce que j'allais lui proposer, c'est qu'elle puisse partager ce document. dont je confirme que je l'utilise tous les ans, mais depuis deux ans. J'ai bien l'intention de persévérer. C'est hyper intéressant. Merci beaucoup, Valérie.

  • Speaker #1

    Merci, Magali.

  • Speaker #0

    À bientôt. Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui. Cet épisode vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser une note. Envie d'en savoir plus ? Abonnez-vous directement depuis votre appui de podcast préféré. Et si vous souhaitez me confier votre histoire sur le stress en entreprise, contactez-moi via notre site. Lili facilite la vie. Le lien est dans la description. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Stop à la charge mentale. Merci et à bientôt.

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Description

Pourquoi le stress est-il devenu le bouc émissaire de la productivité en entreprise ? Entre une surutilisation de termes comme "harcèlement" et une gestion inefficace des priorités, les entreprises modernes sont-elles vraiment prêtes à affronter la réalité de la charge mentale ?


Dans cet épisode de "Stop à la charge mentale", Magali Siméon, entrepreneuse et experte du futur du travail, reçoit Valérie Asselot, ancienne cadre dans le secteur bancaire et aujourd'hui coach en entreprise.


Valérie nous révèle comment la surcharge des agendas, exacerbée par la technologie et le télétravail, augmente la charge mentale.


Découvrez comment elle identifie le stress chez ses clients, notamment par leur communication, et les techniques qu'elle utilise pour y remédier.


Apprenez à repérer les signes de stress chez vos collaborateurs et découvrez comment les aider à retrouver maîtrise et sérénité.


P.S : Valérie nous parle également d'estime de soi et partage un rituel annuel précieux pour renforcer la confiance en soi. N'attendez plus, écoutez cet épisode !


Pour poursuivre votre écoute, nous vous conseillons les épisodes suivants : 

- Le point commun de toute marque employeur qui engage

- Comment créer des environnements de travail plus inclusifs et équilibrés ?

- On vous dévoile une fonction RH centrée sur l'humain : l'exemple du Grand Reims


"Stop à la charge mentale !" est un podcast de Magaly Siméon, experte QVT, charge mentale et conciliation, produit par Lily facilite la vie.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le podcast Stop à la charge mentale, le podcast qui décode le stress et ses sources dans l'entreprise. Chaque épisode est une opportunité de dire Stop à la charge mentale, une nécessité pour l'équilibre de chacun et la santé de tous. Je suis Magali Siméon. entrepreneur, experte du futur du travail et maman de trois enfants. Alors, le stress et la charge mentale, je connais bien. Bonjour Valérie.

  • Speaker #1

    Bonjour Magali.

  • Speaker #0

    Valérie, est-ce que tu veux bien te présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Absolument. Alors, je suis Valérie Asselot, j'ai 57 ans. J'ai travaillé 12 ans dans une banque, dans des jobs assez exposés, puisque dans mon premier job, 5 ans en salle des marchés, j'étais économiste et j'apportais mon analyse aux opérateurs de marché, traders, vendeurs. Évidemment, c'était il y a 30 ans, donc dans un contexte déjà très sous pression. Et mon deuxième job, j'avais en responsabilité les relations presse du Crédit Lyonnais pendant une partie de la crise de la banque, ce qui m'a valu de travailler de manière très rapprochée avec le COMEX et le CODIR de la banque pour tenter de la sauver et ce qu'on a réussi à faire. Là aussi, job très exposé en matière de stress, en matière de charges, en matière de relations avec des gens sous pression. Il y a 20 ans, j'ai décidé de faire une reconversion professionnelle en saisissant l'opportunité qui m'était apportée par un plan social à travers le rachat du crédit lyonnais par le crédit agricole. Et je suis partie me former au coaching à HEC avec cette idée de retranscrire l'expérience professionnelle que j'avais à travers l'observation des comportements et du stress que les gens pouvaient vivre au travail, dans le milieu bancaire. dans lequel j'avais travaillé. Et j'avais vraiment envie d'apporter ces prises de conscience et ce recul qui m'avait permis de traverser cette première partie de vie professionnelle de manière plutôt avertie par rapport au stress. J'avais envie d'en faire mon métier et j'ai choisi le métier de coach qui m'a permis de travailler sur ces sujets-là et sur d'autres, celui du développement du leadership, sur celui de l'intelligence collective d'une manière un peu globale.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu interviens en entreprise et à plusieurs niveaux, que ce soit en individuel ou collectif. Quand tu arrives dans une entreprise ou quand tu démarres un coaching, à quoi tu te dis que la personne en face de toi est soumise à un stress ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses et je te dirais que le premier signe, pour moi, ça va être la façon dont la personne communique à travers deux choses. Soit le contenu. C'est-à-dire, je peux avoir quelqu'un en face de moi qui a une pensée assez éclatée, qui passe du coq à l'âne, qui ne fait pas de liaison entre ses idées, qui part dans tous les sens, qui fait énormément de digressions. Donc là, on va être plutôt sur le contenu. Et puis, le deuxième point, c'est à travers les mots qui sont choisis, le type de langage. Je vais te donner un exemple concret. J'accompagne aujourd'hui une cadre dirigeante qui, dans le cadre d'une fusion, a eu un job qui a été largement vidé de sa substance. Et derrière, le job qu'on lui avait promis, finalement, ne s'est pas mis en place du tout de cette manière. Et tout ça dans une ambiance assez tendue. Et la DRH et le DG l'ont reçu et lui ont dit, on va vous exfiltrer. J'étais absolument scotché par la... teneur du terme, c'est-à-dire qu'aujourd'hui je trouve que dans les organisations on utilise un mot pour un autre pour moi, exfiltration ça y est j'étais projetée dans le bureau des légendes tu vois, et du coup tu vois, et je me dis mais attends, on n'exfiltre pas un cadre dirigeant d'un comex de quoi on parle c'est le reflet de quoi, tu vois et donc c'est un exemple un peu trash, mais je trouve qu'aujourd'hui on utilise le mot... de harcèlement à tort et à travers. Donc, tu vois, il y a ces deux dimensions qui sont pour moi des portes d'entrée visibles immédiatement. C'est le contenu et puis la façon dont les choses sont présentées ou alors le type de vocabulaire.

  • Speaker #0

    Et pourquoi aujourd'hui, alors on parle beaucoup de stress, de santé mentale, ça fait longtemps que tu es une observatrice des entreprises. Pourquoi aujourd'hui,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qui a changé ?

  • Speaker #0

    Pourquoi les gens, pourquoi les salariés expriment ? majoritairement, on a l'impression quand même, trop de stress, une espèce de désaffection de l'entreprise. Est-ce que toi, tu as des explications à ça ?

  • Speaker #1

    Effectivement, le fait d'avoir 20 ans de pratique de coaching, tu penses bien que j'ai vu une évolution. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je trouve que les gens parlent beaucoup plus librement, ce qui a une vertu immédiate, qui est que finalement, c'est une invitation pour tout le monde à s'exprimer. Et que souvent, dans les contextes… Alors, le prix à payer, c'est que les gens qui ne s'expriment pas, c'est double peine. C'est-à-dire que ne pas s'exprimer dans un univers où la parole est libre, tu t'exposes à intérioriser encore plus ton stress et tes angoisses. Donc ça, c'est vraiment une évolution que je vois qui est large. Et puis, avec le travers et le risque qu'on tombe dans des extrêmes, et notamment le fait que, comme je te le disais, pour moi… Aujourd'hui, le terme d'harcèlement, de pervers narcissique, tous ces termes très fortement connotés, ils sont, à mon avis, utilisés à tort et à travers. Et ce qui fait qu'aujourd'hui, on est dans un monde où on se dit, ça y est, je suis harcelée. Tu vois, il y a des choses qui font qu'on surinterprète, à mon avis, on surréagit à beaucoup de situations. Et c'est complètement compréhensible. parce qu'en fait, on vit des doses de stress beaucoup plus importantes. On est soumis à beaucoup plus de demandes qu'avant. Je pense que tu vois, une grosse explication, c'est la mise en œuvre du matriciel et du télétravail. Alors, je sais que tu es une grande fervente du télétravail et je trouve ça très intéressant aussi. Pour autant, je vois une énorme dérive depuis la crise du Covid au fait que les agendas sont beaucoup trop remplis. Et tu vois, pour moi, ça, c'est le pendant. du télétravail. Et pour moi, le drame de notre monde moderne, c'est que dans les organisations, tout le monde a accès à l'agenda de tout le monde et peut librement le remplir avec des réunions, etc. Te coller des réunions parce qu'il voit que tu es soi-disant libre et en réalité, tu n'es pas libre, tu as plein de choses à faire. Et ça, je trouve que c'est vraiment, tu vois, une prise de pouvoir sur les autres qui fait que tout le monde est à... à la disposition de tout le monde. Il y a une espèce d'open bar, tu vois, universel dans l'entreprise. Et ça, ce n'est juste pas possible. Et ça, pour moi, c'est une dérive de la technologie.

  • Speaker #0

    Donc finalement, aujourd'hui, on est non seulement soumis à une avalanche d'informations, de sollicitations.

  • Speaker #1

    Et en plus,

  • Speaker #0

    avec la nouvelle techno, on a quasiment perdu la maîtrise de son temps dans l'entreprise parce que tout le monde va aller charger les agendas.

  • Speaker #1

    Complètement. Je trouve qu'il y a une difficulté à prioriser. Tu vois, ce matin, j'avais une équipe en codev et ils m'expliquaient les cadres dirigeants dans une banque. Donc, on n'est pas dans un petit niveau de charge avec des énormes dossiers à gérer. Et ils m'expliquaient qu'ils passaient leur temps à travailler sur des plans de charge à 50. Travail de priorisation sur des plans de charge qui... la semaine d'après ou dans la quinzaine suivante devenaient obsolètes. Donc, en gros, 50 personnes autour d'une table pendant deux heures avaient réfléchi à un plan de charge qui ne servait plus à rien 15 jours après parce que les patrons s'étaient levés le matin en se rasant, en ayant des idées formidables à mettre en œuvre. Et si tu veux, aujourd'hui, les patrons n'ont pas la notion de ce que j'appelle… L'agenda, pour moi, est comme un dressing. Un dressing, quand tu as trop de vêtements… Tu t'autorises à en acheter un nouveau que si tu le vides. Et la métaphore est super intéressante, c'est que j'en ai fait l'expérience. À un moment, j'avais beaucoup trop de vêtements dans mon dressing. À chaque fois que j'en sortais un, il était froissé, alors qu'il avait été repassé nickel. La vie, c'est comme ça aussi. Ce n'est pas la peine d'avoir trop de vêtements froissés et d'en avoir jamais aucun disponible. L'agenda, les priorités, les dossiers à traiter, c'est pareil. Tu vas faire une moindre qualité. Et ça, ça ajoute... au stress des gens pour moi c'est ce sentiment permanent de faire des choses qui sont pas à niveau qui sont pas satisfaisante en termes de de la qualité de ce qu'ils peuvent produire il ya énormément de frustration et de stress qui est lié à ça pour moi et

  • Speaker #0

    avec toute la question de du sens c'est à dire quand on a été 50 autour d'une table à travailler et que c'est jeter à la poubelle qu'un jour après c'est à quoi ça fait que je suis c'est clair et la personne qui a amené ce sujet en codev était reparti avec

  • Speaker #1

    entre autres pistes, ouvrir la boîte de Pandore, c'est-à-dire oser. à plusieurs dire, mais au fond, est-ce que cette réunion est utile ? C'est-à-dire que tout le monde se congratulait en sortant et en disant, ah oui, c'était super intéressant, etc. Et puis en individuel, les langues se délient un peu en mode, je pense qu'on a perdu notre temps. Donc, tu vois, ça, c'est vraiment pour moi très représentatif de ce que les gens vivent dans les organisations, dans les entreprises. Et en fait, c'est très dommageable à... l'estime qu'on a de nous-mêmes. C'est très dommageable au fait d'apporter une contribution utile et la meilleure possible parce que pendant que j'ai passé ces deux heures à faire ça, en fait, je n'ai pas contribué de manière performante à un dossier qui en valait la peine.

  • Speaker #0

    Et alors, si on vient maintenant à ce métier de coach qui est un métier dont on a le sentiment aujourd'hui qu'il s'est quand même plus popularisé qu'il y a 20 ans quand tu as démarré. finalement, comment tu agis, comment tu aides les personnes que tu accompagnes et à quoi tu vois que ce que tu fais produit des résultats ?

  • Speaker #1

    Un coach n'est pas censé avoir une intention pour un client. Et tant pis, je vais enfoncer quelque chose qui, pour moi, est important. Je ne crois pas au fait qu'on n'a pas d'intention en tant que coach. Déjà, je pense que si on est coach, c'est qu'on a une vague illusion ou un vague idéal qu'on va pouvoir... contribuer à un monde meilleur et je trouve que c'est important de le garder parce que sinon on va prendre toute la misère du monde sur nos épaules et on ne va pas avoir le sentiment d'avancer donc une fois que j'ai dit ça l'intention que je peux avoir pour chacun de mes clients c'est de les amener à prendre du recul et ça pour moi c'est l'intention universelle et qui va être valable quels que soient les objectifs Merci qui vont être fixés par le manager en coaching individuel, qui vont être les attentes ou besoins exprimés par le leader dans un coaching d'équipe. Tu vois, peu importe l'intervention, on va dire que si l'intention, c'est de prendre du recul et surtout d'apprendre aux personnes qu'on accompagne à en prendre sans nous après le coaching, on a déjà beaucoup, beaucoup avancé. Et on répond bien à la démarche de coaching qui est… de mettre notre client en autonomie par rapport au travail qu'on va faire ensemble. Parce qu'un coach, ce n'est pas un gourou qui va rendre ses clients dépendants de lui. Ça, c'est pour moi une notion très importante. Donc après, il y a pas mal de manières d'y arriver et on va y arriver de manière différente selon les objectifs qu'on a adressés. Une des premières choses que je vais utiliser, comme beaucoup de coachs, C'est l'effet miroir, c'est-à-dire qu'en fait, je vais reformuler, pour que la personne se rende compte que sa pensée est confuse, ou je vais questionner pour dire, voilà, là, j'ai un peu de mal à vous suivre, vous me dites ça, et puis vous me dites aussi ça, et puis en même temps, vous me dites ça, et après, on part dans telle direction, et du coup, dans tout ce que vous me dites, qu'est-ce qui est important ? Tu vois, je vais amener la personne à clarifier sa pensée. Je vais utiliser le miroir aussi pour le langage qui va être utilisé. Et le langage qui va être utilisé, le fait d'amener une personne à formuler les choses avec plus de nuances, ça va amener plus de nuances aussi dans sa pensée, tu vois, parce que les deux étant extrêmement liés. Et là aussi, on va être dans la prise de recul. Si on est sur la question de la charge mentale, de la priorisation, je vais faire travailler la personne sur comment elle explique qu'elle est aussi chargée. Est-ce qu'il y a un sujet pour elle sur l'estime qu'elle a d'elle-même ? Ce que j'observe, par exemple, sur la charge mentale et le stress, c'est que très souvent, ça répond à une des trois grandes problématiques de l'estime de soi. Quelle est ma place ? Est-ce que je suis à ma place ? Et si je me sens à ma place, j'ai une meilleure estime de moi. Quelle est ma compétence ? Quelles sont mes capacités ? Sur quoi je suis capable de faire face ? Et là, c'est encore une dimension importante dans le champ professionnel. Et puis, est-ce que je suis digne d'être aimée ? Là, on va être plutôt sur une optique un peu plus psychothérapeutique, on va dire. Et donc, ces sujets d'estime de soi, si je ne me sens pas bien à ma place, si je ne me sens pas bien reconnue dans ma place, je vais avoir tendance à faire des choses en plus de mon travail pour avoir de la reconnaissance de la part d'autres personnes. que mon boss, ma sphère, mes collaborateurs, etc. Et en fait, c'est là que peut intervenir la problématique de la charge mentale, parce que si je prends trop de choses, déjà l'organisation par nature aujourd'hui met trop de choses dans la besace de tous les collaborateurs. Donc, si j'en fais plus parce que je ne me sens pas bien à ma place, je vais me rajouter un sujet sur la charge mentale. Et puis après, sur la question de la compétence, il y a le regard que je porte sur ma propre compétence qui peut être lié à est-ce que j'en fais assez ? Est-ce que je fais assez bien ? Et qui peut être lié à tout ce que je te disais de on charge trop la mule on fait des réunions qui n'ont pas de sens, etc. Rien de très performant. Et puis, il y a la question aussi de quel est le regard que les autres portent sur ma compétence. Est-ce que j'ai un manager qui est soutenant ? Est-ce que j'ai un boss qui est encourageant ? Est-ce que j'ai un boss qui est, comment dire, indifférent ? Et donc, on va travailler sur ces sujets-là et sur les besoins que les personnes ont de reconnaissance pour la qualité de leur travail, pour leur investissement dans le travail. pour leurs résultats. Et donc là, on va travailler sur comment obtenir de la part des personnes qui comptent à nos yeux cette reconnaissance, comment la demander, comment partager quand on en a besoin, que c'est un moteur pour nous. Et là, en fait, d'avoir ces actions pour reprendre le lead sur sa place, sur l'image qu'on a de sa compétence, c'est reprendre les rênes de sa vie, c'est se rendre proactif et non plus réactif. en soumission ou en mode je subis les choses. Et rien que le fait d'avoir des actions, d'être proactive sur obtenir ce dont j'ai besoin, déjà, ça fait beaucoup travailler sur l'estime de soi et ça permet de faire le ménage sur les priorités et du coup, de se faire sur la charge mentale. Et puis après, on peut aussi travailler sur l'agenda, tout simplement. Et tu vois, sur la priorisation, sur le fait de… Il y a une chose que je trouve très importante aussi. C'est de regarder dans l'agenda qu'est-ce que je fais qui sert mes objectifs, qui sert ce que je veux vraiment faire au travail, qui je veux être vraiment au travail. Dans l'agenda, qu'est-ce qui sert les intérêts de mon boss, qu'est-ce qui sert les intérêts de mes collaborateurs, qu'est-ce qui sert les intérêts de l'organisation au sens plus large. Et puis de se dire, en fait, je dois peut-être me mettre un peu plus au centre de ma propre vie professionnelle parce que sinon, si je ne fais que des trucs qui sont… qui sert les intérêts de mon boss, ce n'est pas comme ça que je vais avoir la promotion dont je rêve. Donc, tu vois, c'est toute cette prise de recul. Et les sujets sont multiples. Là, je t'en nomme quelques-uns qui me semblent majeurs, mais il y en a encore pléthore.

  • Speaker #0

    C'est comme si beaucoup de choses, finalement, dans tes interventions, tournaient autour d'eux, redonnaient à la personne le sens de sa propre valeur.

  • Speaker #1

    Complètement. Un des sujets centraux. Pour moi, c'est un des sujets centraux parce qu'aujourd'hui, dans la course en flux tendu permanente vers faire plus, faire différent, faire sans célébrer ce qu'on a déjà réussi, si on ne prend pas le temps de faire l'exercice, de se poser en disant qu'est-ce que j'ai réussi les trois derniers mois ou même le dernier mois, qu'est-ce que j'ai fait de majeur dans cette année dont je suis fière et dont je ne me croyais pas capable. Pas ces moments de bilan et de stop. On passe à côté de tout ce qu'on a fait d'incroyable dans les derniers mois ou la dernière année. Moi, tous les ans, j'ai un rituel à Noël que je t'ai déjà partagé. Donc, je vais déflorer quelque chose qu'on aime faire l'une et l'autre. Tous les ans, je fais un bilan en prenant mon agenda, semaine après semaine, de tout ce que j'ai réalisé. Et si je ne fais pas ce bilan, toute coach que je suis, j'ai oublié. tout ce que j'ai fait dans l'année. Et j'ai oublié que, waouh, j'ai réussi telle chose dont je ne me croyais pas capable, j'ai performé mieux que je pensais avec telle équipe, etc. Et si je ne prends pas le temps de faire cette analyse de mon agenda, et je le fais avec plein de questions, comme quelle est la décision la plus incroyable que j'ai prise cette année, quel est le défi que j'ai relevé, quel est le risque que j'ai pris, il y a plein de questions. Donc, à tous les auditeurs et auditrices. Prenez contact, je vous enverrai ces 10 pages de slides qui permettent de faire à la fois le bilan et se projeter sur ce qu'on veut pour l'année prochaine. Parce qu'en se projetant et en définissant ce qu'on veut, on se donne aussi les moyens de mieux réaliser ce dont on rêve. Donc, je pense que c'est vraiment important de sacraliser un temps pour soi de manière régulière ou une fois par an. Moi, ce bilan, il me prend trois heures chaque année. Donc, ce n'est pas rien. Et c'est ce qui fait que je construis pas à pas une estime de moi que je vais qualifier de lucide. Le but, ce n'est pas d'avoir le melon et d'avoir un égo surdimensionné. Ce n'est pas ça, d'alimenter ça. Le but, c'est d'avoir un égo sain et un égo sain, c'est une estime de soi lucide sur oui, ce que j'ai réussi et bien sûr, ce que j'ai envie d'améliorer et bien sûr, ce que j'ai envie de travailler, de faire mieux pour les mois et les années qui viennent.

  • Speaker #0

    Valérie, je te remercie. Ça sera le mot de la fin. Pour les auditrices et les auditeurs, vous retrouverez le mail de Valérie en descriptif de cet épisode. Elle m'a coupé l'air sous le pied puisque c'est exactement ce que j'allais lui proposer, c'est qu'elle puisse partager ce document. dont je confirme que je l'utilise tous les ans, mais depuis deux ans. J'ai bien l'intention de persévérer. C'est hyper intéressant. Merci beaucoup, Valérie.

  • Speaker #1

    Merci, Magali.

  • Speaker #0

    À bientôt. Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui. Cet épisode vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser une note. Envie d'en savoir plus ? Abonnez-vous directement depuis votre appui de podcast préféré. Et si vous souhaitez me confier votre histoire sur le stress en entreprise, contactez-moi via notre site. Lili facilite la vie. Le lien est dans la description. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Stop à la charge mentale. Merci et à bientôt.

Description

Pourquoi le stress est-il devenu le bouc émissaire de la productivité en entreprise ? Entre une surutilisation de termes comme "harcèlement" et une gestion inefficace des priorités, les entreprises modernes sont-elles vraiment prêtes à affronter la réalité de la charge mentale ?


Dans cet épisode de "Stop à la charge mentale", Magali Siméon, entrepreneuse et experte du futur du travail, reçoit Valérie Asselot, ancienne cadre dans le secteur bancaire et aujourd'hui coach en entreprise.


Valérie nous révèle comment la surcharge des agendas, exacerbée par la technologie et le télétravail, augmente la charge mentale.


Découvrez comment elle identifie le stress chez ses clients, notamment par leur communication, et les techniques qu'elle utilise pour y remédier.


Apprenez à repérer les signes de stress chez vos collaborateurs et découvrez comment les aider à retrouver maîtrise et sérénité.


P.S : Valérie nous parle également d'estime de soi et partage un rituel annuel précieux pour renforcer la confiance en soi. N'attendez plus, écoutez cet épisode !


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"Stop à la charge mentale !" est un podcast de Magaly Siméon, experte QVT, charge mentale et conciliation, produit par Lily facilite la vie.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans le podcast Stop à la charge mentale, le podcast qui décode le stress et ses sources dans l'entreprise. Chaque épisode est une opportunité de dire Stop à la charge mentale, une nécessité pour l'équilibre de chacun et la santé de tous. Je suis Magali Siméon. entrepreneur, experte du futur du travail et maman de trois enfants. Alors, le stress et la charge mentale, je connais bien. Bonjour Valérie.

  • Speaker #1

    Bonjour Magali.

  • Speaker #0

    Valérie, est-ce que tu veux bien te présenter pour nos auditrices et nos auditeurs ?

  • Speaker #1

    Absolument. Alors, je suis Valérie Asselot, j'ai 57 ans. J'ai travaillé 12 ans dans une banque, dans des jobs assez exposés, puisque dans mon premier job, 5 ans en salle des marchés, j'étais économiste et j'apportais mon analyse aux opérateurs de marché, traders, vendeurs. Évidemment, c'était il y a 30 ans, donc dans un contexte déjà très sous pression. Et mon deuxième job, j'avais en responsabilité les relations presse du Crédit Lyonnais pendant une partie de la crise de la banque, ce qui m'a valu de travailler de manière très rapprochée avec le COMEX et le CODIR de la banque pour tenter de la sauver et ce qu'on a réussi à faire. Là aussi, job très exposé en matière de stress, en matière de charges, en matière de relations avec des gens sous pression. Il y a 20 ans, j'ai décidé de faire une reconversion professionnelle en saisissant l'opportunité qui m'était apportée par un plan social à travers le rachat du crédit lyonnais par le crédit agricole. Et je suis partie me former au coaching à HEC avec cette idée de retranscrire l'expérience professionnelle que j'avais à travers l'observation des comportements et du stress que les gens pouvaient vivre au travail, dans le milieu bancaire. dans lequel j'avais travaillé. Et j'avais vraiment envie d'apporter ces prises de conscience et ce recul qui m'avait permis de traverser cette première partie de vie professionnelle de manière plutôt avertie par rapport au stress. J'avais envie d'en faire mon métier et j'ai choisi le métier de coach qui m'a permis de travailler sur ces sujets-là et sur d'autres, celui du développement du leadership, sur celui de l'intelligence collective d'une manière un peu globale.

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, tu interviens en entreprise et à plusieurs niveaux, que ce soit en individuel ou collectif. Quand tu arrives dans une entreprise ou quand tu démarres un coaching, à quoi tu te dis que la personne en face de toi est soumise à un stress ?

  • Speaker #1

    Il y a plusieurs choses et je te dirais que le premier signe, pour moi, ça va être la façon dont la personne communique à travers deux choses. Soit le contenu. C'est-à-dire, je peux avoir quelqu'un en face de moi qui a une pensée assez éclatée, qui passe du coq à l'âne, qui ne fait pas de liaison entre ses idées, qui part dans tous les sens, qui fait énormément de digressions. Donc là, on va être plutôt sur le contenu. Et puis, le deuxième point, c'est à travers les mots qui sont choisis, le type de langage. Je vais te donner un exemple concret. J'accompagne aujourd'hui une cadre dirigeante qui, dans le cadre d'une fusion, a eu un job qui a été largement vidé de sa substance. Et derrière, le job qu'on lui avait promis, finalement, ne s'est pas mis en place du tout de cette manière. Et tout ça dans une ambiance assez tendue. Et la DRH et le DG l'ont reçu et lui ont dit, on va vous exfiltrer. J'étais absolument scotché par la... teneur du terme, c'est-à-dire qu'aujourd'hui je trouve que dans les organisations on utilise un mot pour un autre pour moi, exfiltration ça y est j'étais projetée dans le bureau des légendes tu vois, et du coup tu vois, et je me dis mais attends, on n'exfiltre pas un cadre dirigeant d'un comex de quoi on parle c'est le reflet de quoi, tu vois et donc c'est un exemple un peu trash, mais je trouve qu'aujourd'hui on utilise le mot... de harcèlement à tort et à travers. Donc, tu vois, il y a ces deux dimensions qui sont pour moi des portes d'entrée visibles immédiatement. C'est le contenu et puis la façon dont les choses sont présentées ou alors le type de vocabulaire.

  • Speaker #0

    Et pourquoi aujourd'hui, alors on parle beaucoup de stress, de santé mentale, ça fait longtemps que tu es une observatrice des entreprises. Pourquoi aujourd'hui,

  • Speaker #1

    qu'est-ce qui a changé ?

  • Speaker #0

    Pourquoi les gens, pourquoi les salariés expriment ? majoritairement, on a l'impression quand même, trop de stress, une espèce de désaffection de l'entreprise. Est-ce que toi, tu as des explications à ça ?

  • Speaker #1

    Effectivement, le fait d'avoir 20 ans de pratique de coaching, tu penses bien que j'ai vu une évolution. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je trouve que les gens parlent beaucoup plus librement, ce qui a une vertu immédiate, qui est que finalement, c'est une invitation pour tout le monde à s'exprimer. Et que souvent, dans les contextes… Alors, le prix à payer, c'est que les gens qui ne s'expriment pas, c'est double peine. C'est-à-dire que ne pas s'exprimer dans un univers où la parole est libre, tu t'exposes à intérioriser encore plus ton stress et tes angoisses. Donc ça, c'est vraiment une évolution que je vois qui est large. Et puis, avec le travers et le risque qu'on tombe dans des extrêmes, et notamment le fait que, comme je te le disais, pour moi… Aujourd'hui, le terme d'harcèlement, de pervers narcissique, tous ces termes très fortement connotés, ils sont, à mon avis, utilisés à tort et à travers. Et ce qui fait qu'aujourd'hui, on est dans un monde où on se dit, ça y est, je suis harcelée. Tu vois, il y a des choses qui font qu'on surinterprète, à mon avis, on surréagit à beaucoup de situations. Et c'est complètement compréhensible. parce qu'en fait, on vit des doses de stress beaucoup plus importantes. On est soumis à beaucoup plus de demandes qu'avant. Je pense que tu vois, une grosse explication, c'est la mise en œuvre du matriciel et du télétravail. Alors, je sais que tu es une grande fervente du télétravail et je trouve ça très intéressant aussi. Pour autant, je vois une énorme dérive depuis la crise du Covid au fait que les agendas sont beaucoup trop remplis. Et tu vois, pour moi, ça, c'est le pendant. du télétravail. Et pour moi, le drame de notre monde moderne, c'est que dans les organisations, tout le monde a accès à l'agenda de tout le monde et peut librement le remplir avec des réunions, etc. Te coller des réunions parce qu'il voit que tu es soi-disant libre et en réalité, tu n'es pas libre, tu as plein de choses à faire. Et ça, je trouve que c'est vraiment, tu vois, une prise de pouvoir sur les autres qui fait que tout le monde est à... à la disposition de tout le monde. Il y a une espèce d'open bar, tu vois, universel dans l'entreprise. Et ça, ce n'est juste pas possible. Et ça, pour moi, c'est une dérive de la technologie.

  • Speaker #0

    Donc finalement, aujourd'hui, on est non seulement soumis à une avalanche d'informations, de sollicitations.

  • Speaker #1

    Et en plus,

  • Speaker #0

    avec la nouvelle techno, on a quasiment perdu la maîtrise de son temps dans l'entreprise parce que tout le monde va aller charger les agendas.

  • Speaker #1

    Complètement. Je trouve qu'il y a une difficulté à prioriser. Tu vois, ce matin, j'avais une équipe en codev et ils m'expliquaient les cadres dirigeants dans une banque. Donc, on n'est pas dans un petit niveau de charge avec des énormes dossiers à gérer. Et ils m'expliquaient qu'ils passaient leur temps à travailler sur des plans de charge à 50. Travail de priorisation sur des plans de charge qui... la semaine d'après ou dans la quinzaine suivante devenaient obsolètes. Donc, en gros, 50 personnes autour d'une table pendant deux heures avaient réfléchi à un plan de charge qui ne servait plus à rien 15 jours après parce que les patrons s'étaient levés le matin en se rasant, en ayant des idées formidables à mettre en œuvre. Et si tu veux, aujourd'hui, les patrons n'ont pas la notion de ce que j'appelle… L'agenda, pour moi, est comme un dressing. Un dressing, quand tu as trop de vêtements… Tu t'autorises à en acheter un nouveau que si tu le vides. Et la métaphore est super intéressante, c'est que j'en ai fait l'expérience. À un moment, j'avais beaucoup trop de vêtements dans mon dressing. À chaque fois que j'en sortais un, il était froissé, alors qu'il avait été repassé nickel. La vie, c'est comme ça aussi. Ce n'est pas la peine d'avoir trop de vêtements froissés et d'en avoir jamais aucun disponible. L'agenda, les priorités, les dossiers à traiter, c'est pareil. Tu vas faire une moindre qualité. Et ça, ça ajoute... au stress des gens pour moi c'est ce sentiment permanent de faire des choses qui sont pas à niveau qui sont pas satisfaisante en termes de de la qualité de ce qu'ils peuvent produire il ya énormément de frustration et de stress qui est lié à ça pour moi et

  • Speaker #0

    avec toute la question de du sens c'est à dire quand on a été 50 autour d'une table à travailler et que c'est jeter à la poubelle qu'un jour après c'est à quoi ça fait que je suis c'est clair et la personne qui a amené ce sujet en codev était reparti avec

  • Speaker #1

    entre autres pistes, ouvrir la boîte de Pandore, c'est-à-dire oser. à plusieurs dire, mais au fond, est-ce que cette réunion est utile ? C'est-à-dire que tout le monde se congratulait en sortant et en disant, ah oui, c'était super intéressant, etc. Et puis en individuel, les langues se délient un peu en mode, je pense qu'on a perdu notre temps. Donc, tu vois, ça, c'est vraiment pour moi très représentatif de ce que les gens vivent dans les organisations, dans les entreprises. Et en fait, c'est très dommageable à... l'estime qu'on a de nous-mêmes. C'est très dommageable au fait d'apporter une contribution utile et la meilleure possible parce que pendant que j'ai passé ces deux heures à faire ça, en fait, je n'ai pas contribué de manière performante à un dossier qui en valait la peine.

  • Speaker #0

    Et alors, si on vient maintenant à ce métier de coach qui est un métier dont on a le sentiment aujourd'hui qu'il s'est quand même plus popularisé qu'il y a 20 ans quand tu as démarré. finalement, comment tu agis, comment tu aides les personnes que tu accompagnes et à quoi tu vois que ce que tu fais produit des résultats ?

  • Speaker #1

    Un coach n'est pas censé avoir une intention pour un client. Et tant pis, je vais enfoncer quelque chose qui, pour moi, est important. Je ne crois pas au fait qu'on n'a pas d'intention en tant que coach. Déjà, je pense que si on est coach, c'est qu'on a une vague illusion ou un vague idéal qu'on va pouvoir... contribuer à un monde meilleur et je trouve que c'est important de le garder parce que sinon on va prendre toute la misère du monde sur nos épaules et on ne va pas avoir le sentiment d'avancer donc une fois que j'ai dit ça l'intention que je peux avoir pour chacun de mes clients c'est de les amener à prendre du recul et ça pour moi c'est l'intention universelle et qui va être valable quels que soient les objectifs Merci qui vont être fixés par le manager en coaching individuel, qui vont être les attentes ou besoins exprimés par le leader dans un coaching d'équipe. Tu vois, peu importe l'intervention, on va dire que si l'intention, c'est de prendre du recul et surtout d'apprendre aux personnes qu'on accompagne à en prendre sans nous après le coaching, on a déjà beaucoup, beaucoup avancé. Et on répond bien à la démarche de coaching qui est… de mettre notre client en autonomie par rapport au travail qu'on va faire ensemble. Parce qu'un coach, ce n'est pas un gourou qui va rendre ses clients dépendants de lui. Ça, c'est pour moi une notion très importante. Donc après, il y a pas mal de manières d'y arriver et on va y arriver de manière différente selon les objectifs qu'on a adressés. Une des premières choses que je vais utiliser, comme beaucoup de coachs, C'est l'effet miroir, c'est-à-dire qu'en fait, je vais reformuler, pour que la personne se rende compte que sa pensée est confuse, ou je vais questionner pour dire, voilà, là, j'ai un peu de mal à vous suivre, vous me dites ça, et puis vous me dites aussi ça, et puis en même temps, vous me dites ça, et après, on part dans telle direction, et du coup, dans tout ce que vous me dites, qu'est-ce qui est important ? Tu vois, je vais amener la personne à clarifier sa pensée. Je vais utiliser le miroir aussi pour le langage qui va être utilisé. Et le langage qui va être utilisé, le fait d'amener une personne à formuler les choses avec plus de nuances, ça va amener plus de nuances aussi dans sa pensée, tu vois, parce que les deux étant extrêmement liés. Et là aussi, on va être dans la prise de recul. Si on est sur la question de la charge mentale, de la priorisation, je vais faire travailler la personne sur comment elle explique qu'elle est aussi chargée. Est-ce qu'il y a un sujet pour elle sur l'estime qu'elle a d'elle-même ? Ce que j'observe, par exemple, sur la charge mentale et le stress, c'est que très souvent, ça répond à une des trois grandes problématiques de l'estime de soi. Quelle est ma place ? Est-ce que je suis à ma place ? Et si je me sens à ma place, j'ai une meilleure estime de moi. Quelle est ma compétence ? Quelles sont mes capacités ? Sur quoi je suis capable de faire face ? Et là, c'est encore une dimension importante dans le champ professionnel. Et puis, est-ce que je suis digne d'être aimée ? Là, on va être plutôt sur une optique un peu plus psychothérapeutique, on va dire. Et donc, ces sujets d'estime de soi, si je ne me sens pas bien à ma place, si je ne me sens pas bien reconnue dans ma place, je vais avoir tendance à faire des choses en plus de mon travail pour avoir de la reconnaissance de la part d'autres personnes. que mon boss, ma sphère, mes collaborateurs, etc. Et en fait, c'est là que peut intervenir la problématique de la charge mentale, parce que si je prends trop de choses, déjà l'organisation par nature aujourd'hui met trop de choses dans la besace de tous les collaborateurs. Donc, si j'en fais plus parce que je ne me sens pas bien à ma place, je vais me rajouter un sujet sur la charge mentale. Et puis après, sur la question de la compétence, il y a le regard que je porte sur ma propre compétence qui peut être lié à est-ce que j'en fais assez ? Est-ce que je fais assez bien ? Et qui peut être lié à tout ce que je te disais de on charge trop la mule on fait des réunions qui n'ont pas de sens, etc. Rien de très performant. Et puis, il y a la question aussi de quel est le regard que les autres portent sur ma compétence. Est-ce que j'ai un manager qui est soutenant ? Est-ce que j'ai un boss qui est encourageant ? Est-ce que j'ai un boss qui est, comment dire, indifférent ? Et donc, on va travailler sur ces sujets-là et sur les besoins que les personnes ont de reconnaissance pour la qualité de leur travail, pour leur investissement dans le travail. pour leurs résultats. Et donc là, on va travailler sur comment obtenir de la part des personnes qui comptent à nos yeux cette reconnaissance, comment la demander, comment partager quand on en a besoin, que c'est un moteur pour nous. Et là, en fait, d'avoir ces actions pour reprendre le lead sur sa place, sur l'image qu'on a de sa compétence, c'est reprendre les rênes de sa vie, c'est se rendre proactif et non plus réactif. en soumission ou en mode je subis les choses. Et rien que le fait d'avoir des actions, d'être proactive sur obtenir ce dont j'ai besoin, déjà, ça fait beaucoup travailler sur l'estime de soi et ça permet de faire le ménage sur les priorités et du coup, de se faire sur la charge mentale. Et puis après, on peut aussi travailler sur l'agenda, tout simplement. Et tu vois, sur la priorisation, sur le fait de… Il y a une chose que je trouve très importante aussi. C'est de regarder dans l'agenda qu'est-ce que je fais qui sert mes objectifs, qui sert ce que je veux vraiment faire au travail, qui je veux être vraiment au travail. Dans l'agenda, qu'est-ce qui sert les intérêts de mon boss, qu'est-ce qui sert les intérêts de mes collaborateurs, qu'est-ce qui sert les intérêts de l'organisation au sens plus large. Et puis de se dire, en fait, je dois peut-être me mettre un peu plus au centre de ma propre vie professionnelle parce que sinon, si je ne fais que des trucs qui sont… qui sert les intérêts de mon boss, ce n'est pas comme ça que je vais avoir la promotion dont je rêve. Donc, tu vois, c'est toute cette prise de recul. Et les sujets sont multiples. Là, je t'en nomme quelques-uns qui me semblent majeurs, mais il y en a encore pléthore.

  • Speaker #0

    C'est comme si beaucoup de choses, finalement, dans tes interventions, tournaient autour d'eux, redonnaient à la personne le sens de sa propre valeur.

  • Speaker #1

    Complètement. Un des sujets centraux. Pour moi, c'est un des sujets centraux parce qu'aujourd'hui, dans la course en flux tendu permanente vers faire plus, faire différent, faire sans célébrer ce qu'on a déjà réussi, si on ne prend pas le temps de faire l'exercice, de se poser en disant qu'est-ce que j'ai réussi les trois derniers mois ou même le dernier mois, qu'est-ce que j'ai fait de majeur dans cette année dont je suis fière et dont je ne me croyais pas capable. Pas ces moments de bilan et de stop. On passe à côté de tout ce qu'on a fait d'incroyable dans les derniers mois ou la dernière année. Moi, tous les ans, j'ai un rituel à Noël que je t'ai déjà partagé. Donc, je vais déflorer quelque chose qu'on aime faire l'une et l'autre. Tous les ans, je fais un bilan en prenant mon agenda, semaine après semaine, de tout ce que j'ai réalisé. Et si je ne fais pas ce bilan, toute coach que je suis, j'ai oublié. tout ce que j'ai fait dans l'année. Et j'ai oublié que, waouh, j'ai réussi telle chose dont je ne me croyais pas capable, j'ai performé mieux que je pensais avec telle équipe, etc. Et si je ne prends pas le temps de faire cette analyse de mon agenda, et je le fais avec plein de questions, comme quelle est la décision la plus incroyable que j'ai prise cette année, quel est le défi que j'ai relevé, quel est le risque que j'ai pris, il y a plein de questions. Donc, à tous les auditeurs et auditrices. Prenez contact, je vous enverrai ces 10 pages de slides qui permettent de faire à la fois le bilan et se projeter sur ce qu'on veut pour l'année prochaine. Parce qu'en se projetant et en définissant ce qu'on veut, on se donne aussi les moyens de mieux réaliser ce dont on rêve. Donc, je pense que c'est vraiment important de sacraliser un temps pour soi de manière régulière ou une fois par an. Moi, ce bilan, il me prend trois heures chaque année. Donc, ce n'est pas rien. Et c'est ce qui fait que je construis pas à pas une estime de moi que je vais qualifier de lucide. Le but, ce n'est pas d'avoir le melon et d'avoir un égo surdimensionné. Ce n'est pas ça, d'alimenter ça. Le but, c'est d'avoir un égo sain et un égo sain, c'est une estime de soi lucide sur oui, ce que j'ai réussi et bien sûr, ce que j'ai envie d'améliorer et bien sûr, ce que j'ai envie de travailler, de faire mieux pour les mois et les années qui viennent.

  • Speaker #0

    Valérie, je te remercie. Ça sera le mot de la fin. Pour les auditrices et les auditeurs, vous retrouverez le mail de Valérie en descriptif de cet épisode. Elle m'a coupé l'air sous le pied puisque c'est exactement ce que j'allais lui proposer, c'est qu'elle puisse partager ce document. dont je confirme que je l'utilise tous les ans, mais depuis deux ans. J'ai bien l'intention de persévérer. C'est hyper intéressant. Merci beaucoup, Valérie.

  • Speaker #1

    Merci, Magali.

  • Speaker #0

    À bientôt. Merci beaucoup d'avoir été avec nous aujourd'hui. Cet épisode vous a plu ? N'hésitez pas à me laisser une note. Envie d'en savoir plus ? Abonnez-vous directement depuis votre appui de podcast préféré. Et si vous souhaitez me confier votre histoire sur le stress en entreprise, contactez-moi via notre site. Lili facilite la vie. Le lien est dans la description. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Stop à la charge mentale. Merci et à bientôt.

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