- SUEUR D'ESPOIR
De la sueur de l'effort naît l'allure de l'espoir. Bienvenue dans Sueur d'espoir, le podcast qui raconte le parcours d'athlètes ayant décidé de mettre leurs rêves au premier plan. Bonne écoute. Il est de ces disciplines qui captent la foule, celles qui remplissent les stades et provoquent une ferveur incroyable dans les tribunes. Aujourd'hui, dans ce nouvel épisode de Sueur d'espoir, on va parler sprint. Et pour rajouter de la technicité, on ne va pas parler du sprint à plat, mais du 100 mètres haies. Alors accrochez-vous, direction les pistes en tartan pour une ligne droite enflammée. Aujourd'hui, la tête avec qui j'ai pu discuter a un point commun avec Noah Lyles, le champion olympique du 100 mètres. En effet, ils ont tous les deux été champions olympiques de la jeunesse en 2014 à Nankin. L'un sur 200 mètres et l'autre sur le 100 mètres haies. L'athlète du jour, c'est une hurdleuse. Double championne de France du 100 mètres haies et olympienne, cette athlète, c'est Laura Vallette. Pour ceux qui ne connaîtraient pas cette discipline, je vous fais un court résumé. Pour les hommes, l'épreuve consiste au franchissement de 10 haies sur 110 mètres avec une hauteur de haie d'1m067. Pour les femmes, l'épreuve consiste au franchissement de 10 haies également, mais sur 100 mètres et avec une hauteur de haie de 84 cm. Pour les femmes et les hommes, l'épreuve se court en moins de 13 secondes pour les meilleures. Une saison en athlétisme, ça se découpe bien souvent en deux. Avec la saison hivernale où les mythiques sont en indoor, et la saison estivale où on retourne sur les pistes extérieures. Pour les haies, lors des saisons indoor, le format passe à du 60 mètres haies pour les femmes et les hommes. Maintenant que les présentations avec la discipline sont faites, place au départ.
- Speaker
Nouveau record personnel pour Laura Vallette et surtout c'est le chrono à faire pour avoir une chance d'aller aux championnats du monde.
- SUEUR D'ESPOIR
Laura Vallette est une athlète de la génération 97 née près de Nantes. A 17 ans, elle monte sur le toit de l'Olympe en devenant championne olympique de la jeunesse à Nankin.
- Laura Valette
Moi je suis arrivée dans l'athlé quand j'étais vraiment toute petite parce que mes deux parents sont profs d'EPS. Je suis la dernière, j'ai un grand-frère et une grande-sœur qui voulaient absolument faire de l'athlé. Donc j'y suis allée un petit peu, alors je crois que je n'avais même pas encore l'âge, je devais avoir 5 ans. Et du coup, vu qu'on était toutes ensemble et tout, moi j'ai toujours adoré ça, parce que le côté aussi social, c'est super important. J'ai commencé par le demi-fond, comme mon frère et ma sœur. Et après, quand je suis arrivée vers Minimes, j'ai vu que j'allais plus avoir le gabarit d'aller sur du sprints. Donc j'ai vite basculé, et je ne suis jamais partie. Un jour, j'ai vu des haies, je me suis dit, ça a l'air trop cool. j'avais vu Ladji Doucouré faire des haies à la télé je me suis dit en vrai c'est trop stylé j'ai envie de faire pareil J'ai essayé et il y a un coach américain qui venait d'arriver dans le club. Il m'a pris un peu sous son aile et ça a commencé comme ça. C'était en 2012 et depuis, j'y suis encore.
- SUEUR D'ESPOIR
À 18 ans, elle affronte déjà les meilleures européennes et continue de truster les médailles internationales en junior et espoir. Des performances de haute volée qui la font signer avant même la majorité chez l'équipe Montier-Puma. Chaque étape la rapproche alors d'un rêve plus grand encore, les Jeux Olympiques. En 2019, à 22 ans seulement, elle devient championne de France du 100 mètres haies chez les élites. Une performance qui va l'emmener quelques mois plus tard au championnat du monde à Doha, puis deux ans plus tard aux Jeux Olympiques de Tokyo. Nous sommes en 2021 à Tokyo pour les Jeux Olympiques. C'est la première Olympiade de Laura, elle a alors 24 ans. Le contexte est particulier avec le virus du Covid. Stade vide, privé de ses proches, Laura est quand même là, pleine d'ambition et d'envie. Cette même année 2021, à leur année olympique, Laura réalise en mai et en juin 12 secondes 87. Son record personnel qui lui avait permis d'être sacrée championne de France en 2019. Tous les signaux sont au vert, Laura retient sa respiration, les deux mains sur le tartan de cette piste olympique, les deux pieds dans les blocs, son rêve devient réalité. Et pour le faire durer, il faut figurer parmi les trois premières de sa série. Les deux pieds toujours dans les blocs, l'aventure olympique de Laura s'apprête à commencer sur cette piste olympique de Tokyo. Le départ de sa série est alors lancé, mais c'est finalement bien loin de ses espérances et de ses chronos habituels que l'aventure va s'arrêter. Laura arrive au micro des journalistes, la gorge nouée, consciente que son rêve est déjà terminé. Sur la ligne de départ de sa série, Laura est extrapée au genou droit suite à une chute survenue trois semaines plus tôt à l'entraînement. Elle apprendra finalement quelques jours après son élimination qu'elle souffrait alors d'une rupture totale du ligament croisé du genou. Pendant que l'aventure d'une vie continue pour d'autres athlètes, que les larmes de joie coulent sur les joues de ceux ayant décroché une médaille olympique, les larmes coulent aussi sur les joues de Laura, mais ce ne sont pas des larmes de joie. Le lendemain, seul, genou strapé, on lui a déjà trouvé un billet d'avion pour rentrer en France. La fête est finie, à peine le temps de réaliser que le rêve d'une vie vient de s'envoler, que l'avion, lui, a déjà atterri. Que reste-t-il alors quand on redescend si brutalement ? Il faut alors réussir à se relancer, digérer la déception, puis entamer de longs mois de rééducation pour espérer retrouver les pistes. Laura a fait tout ce qu'il fallait pour revenir au haut niveau le plus rapidement possible, car en 2024, ce sont les Jeux Olympiques à Paris. Et ça, on le lui rappelle depuis que l'annonce a été faite.
- Laura Valette
En vrai, de Paris, il y a un moment, on savait que ça allait être beaucoup tourné là-dessus. On allait beaucoup nous en parler. C'est vrai que les deux ans avant Paris, c'est vraiment tous les jours. Et puis, on ne s'en rendait pas forcément compte, mais même des petites questions, je croisais mes voisins : "Ah, alors la préparation pour Paris", ta famille, dès qu'ils te voit : "Ah la préparation pour Paris", tes potes qui sont un peu hors athlé : "Alors, on a pris nos places et tout, on te verra". Donc, ça rajoute, ça rajoute, ça rajoute. Moi, ce n'était pas le moment où j'étais le mieux dans ma carrière. Donc, ça me rajoutait un truc. Je me disais, là, ils ont pris leur place. Là, ils m'ont parlé de ça.
- SUEUR D'ESPOIR
Dans le haut niveau, la pression est omniprésente. Et dans l'athlétisme, savoir gérer son stress pour qu'il devienne bénéfique est primordial. D'autant plus dans des stades remplis lorsque l'on entend son nom être appelé en chambre d'appel.
- Laura Valette
Ça a pas mal évolué. Avant, j'étais vraiment dans le stress plus, plus, plus. Et je pense qu'avec l'âge, on devient un petit peu plus sage. Donc maintenant, je pense que c'est plus agréable entre guillemets à la chambre d'appel. J'ai toujours vu avec ma psy que... Justement, il fallait que j'arrive à faire monter beaucoup de stress pour être performante. J'ai toujours vu la chambre d'appel comme le moment où tu passes de l'échauffement, où il faut appliquer les choses à être bien, au moment de la chambre d'appel, il faut passer un peu en mode tueuse.
- SUEUR D'ESPOIR
Pour en arriver à de tels niveaux de performance, il y a des années de travail et de détermination, avec bien souvent comme première étape à passer, celle de s'affranchir de la peur de tomber.
- Laura Valette
Ca dépend du parcours de chacun, moi je sais que je suis tombée une fois. Je me suis cassé le genou, j'ai fait ligament croisé, j'ai tout fait quand je suis tombée sur mon genou. Donc forcément après, la peur de tomber, c'est vrai qu'elle est présente, mais parce qu'il y a eu cette blessure-là aussi. C'est un travail à faire en prépa mental avec la psy. Je suis encore un peu en train de travailler là-dessus, justement, de ce lâcher prise et réussir à bien accélérer dans les barrières, parce que forcément l'esprit retient, mais aussi le corps. Donc c'est un petit peu dur de le duper et de lui dire, allez, on y retourne peine balle. Donc c'est des petites appréhensions à gommer.
- SUEUR D'ESPOIR
Les haies, c'est un sport d'une technicité folle. Il suffit d'essayer d'en franchir déjà 5 à pleine vitesse pour s'en rendre compte.
- Laura Valette
Travail de départ, c'est vrai que sur du sprint, sur du 100 mètres, encore plus sur du 60, ça joue quand même pas mal au départ. Et après, on a des séances spé haies, où on ne fait vraiment qu'entre guillemets que des haies. On a aussi des séances que sprint pour faire que du sprint. Des séances un peu endurance de vitesse, appelées lactiques, qu'on n'aime pas tant que ça. Donc on en fait quand même pas mal à Nantes. Et après tout ce qui est côté musculation, étirement, il faut quand même être pas mal souple.
- SUEUR D'ESPOIR
Outre la partie technique et physique, la part mentale est un levier immense dans un sport qui ne dure que 13 secondes à peine. Avant même le départ, la visualisation, le conditionnement mental sont déjà des aspects déterminants qui viennent influer sur la performance.
- Laura Valette
Chacun a un petit peu ses petits tips, ses trucs qui marchent. Moi je sais que je fais pas mal de visualisation, mais il y a un moment je pense que j'en faisais un peu trop. J'étais vraiment trop dans le... Je voulais tout un peu voir comment ça allait se passer et tout. Je ne me laissais pas assez porter. Donc j'ai un petit peu levé le pied là-dessus. Après, bien sûr, quand il y a des compétitions, je pense que la visualisation, je la fais aussi des fois sans trop m'en rendre compte.
- SUEUR D'ESPOIR
Début 2022, Laura arrive à revenir sur les pistes. Des performances de début de saison anecdotiques pour elle. Sa vraie victoire est de pouvoir à nouveau courir à haut niveau après de longs mois compliqués. On entend souvent parler du flow sur la distance marathon, cet état où on a l'impression que rien ne peut nous arrêter et que les jambes déroulent toutes seules. Je me demandais donc si en sprint aussi on ressentait des sensations similaires.
- Laura Valette
Ouais, ouais, ouais. Ça, c'est vraiment quand tout s'aligne et c'est les courses un petit peu qu'on recherche. Et quand on bosse en prépa mental, c'est sur ces courses-là vraiment qu'on s'appuie, peu importe le chrono. Mais nous, encore plus sur les haies, c'est vraiment des sensations. Nous, c'est vraiment une histoire de rythme et de ça. Donc le jour où vraiment il y a tout qui glisse, là, c'est le kiff. Tu te dis, ah ok, c'est bon, je suis dans le bon tempo. Donc souvent, le chrono va avec derrière.
- SUEUR D'ESPOIR
Et quand des minimas, des médailles ou des titres se jouent à des millième de seconde, du temps de réaction aux appuis entre les haies, chaque détail compte. Juin 2022, dans la ferveur du Stade Hélitas à Caen, un cri. Un cri de joie, un cri de rage, un cri qui en dit long. Ce jour-là, Laura franchit la ligne en tête.
- Speaker
Laura Valette, notre nouvelle championne de France.
- SUEUR D'ESPOIR
Championne de France Elite sur 100 mètres haies. Deuxième fois, deuxième couronne, mais celle-là a un goût particulier. C'est une victoire contre le doute, contre des mois de galère, contre tout ce que Tokyo avait abîmé. Elle ne lève pas simplement les bras, elle se relève. Et à deux ans des Jeux de Paris, ce titre donne le plein de confiance. La dernière ligne droite pour la qualification est proche. Nous y sommes, deux ans après son titre de championne de France, nous voilà fin juin 2024, à déjà presque un mois des Jeux Olympiques de Paris. L'athlétisme français est réuni pour les championnats de France, passage obligatoire pour décrocher ou valider son ticket un mois plus tard au Stade de France. Chaque année, théâtre de joie immense ou de grande déception, Laura sait ce qu'elle doit faire. Terminer dans les trois premières et surtout, réaliser les minima olympiques qu'elle n'a toujours pas réalisés. Elle qui a su faire ses meilleures performances quand cela comptait le plus, elle est alors dans les starts. Sans mettre à part courir, d'y affranchir, Paris est au bout de la ligne droite. Mais si le 100 mètres est une ligne droite, la vie de l'athlète, elle, est un chemin sinueux. 10 ans de haut niveau, des podiums, des blessures, des titres, des sacrifices, un rêve, Paris 2024, et puis le verdict tombe. Le 7 août, le Stade de France ne l'attendra pas. Quatrième des championnats de France, un chrono en dessous des minima, il n'y aura pas de billets, pas de sélection pour Laura. Un monde s'écroule, elle a tout donné, mais cette fois-ci... ça n'a pas suffi.
- Laura Valette
Je savais que oui, physiquement et mentalement, Paris, ça devait être le moment où je devais vraiment être au top de ma carrière. Et j'avais l'impression que ce n'était pas le cas. Et j'avais ce truc-là à me dire, il y avait un peu les attentes en haut. Et même moi, après Tokyo, je me suis dit que ce n'était pas grave. Tokyo, ça a été un peu, j'allais dire un gros mot, mais un peu loupé à cause de mon genou et de ma blessure. C'est pas grave, j'aurais ma revanche à Paris, ça sera la maison, tout ça. Donc même moi, c'est vrai que je m'étais mis ça en tête. Et du coup, tu tombes encore de plus haut. Tu te dis, ah ouais, purée. D'habitude, tu as tes attentes à toi. Et vu que l'athlé, c'est pas trop regardé, pas trop suivi, bon, tu loupes, t'es déçu, toi. La terre continue de tourner, il n'y a pas de problème. Là, il y avait tellement d'attente et tellement d'espoir là-dessus que c'est vrai que toi, tu dois gérer ta déception, mais tu vois aussi la déception dans les yeux des gens. Même si c'est de la déception... c'est bienveillant, il n'y a pas de personnes qui ont voulu ou qui ont fait quoi que ce soit, mais tu sens qu'ils sont quand même déçus de ne pas pouvoir vivre ce moment, de ne pas... enfin déçus aussi pour toi, et c'est vrai que gérer c'est pas simple, moi je suis un peu du genre à m'isoler, à couper un peu à tout, je suis vraiment déçue comme ça, donc j'ai coupé court et voilà, mais c'est vrai que c'était décevant. C'est le mot. Une bonne petite dépression et ça repart. Les gens savaient que j'allais être très déçue. Et de voir que les gens savaient à quel point j'étais déçue, je pense que c'est ça qui me faisait le plus mal. De me dire, c'est énormément de travail, c'est énormément de la vie de sportif, de sacrifice, de tout ça, et quand ça marche bah, c'est ouf. Quand ça ne marche pas, tu remets vraiment tout très vite en question. Il faut essayer de ne pas basculer là-dedans, justement.
- SUEUR D'ESPOIR
Loin d'un idéal rêvé, où l'après JO 2024 aurait permis d'insuffler une nouvelle dynamique au sport dans la société, des coupes budgétaires sont annoncées, avec des enveloppes pour le sport réduites et des clubs impactés en première ligne. Laura, sociétaire du Nantes Athlétisme Métropole, depuis toute petite, apprend que les subventions d'athlètes sont arrêtées, la laissant, elle et d'autres athlètes, sans autre solution que courir pour un autre club. 2024 marque aussi pour Laura la fin de ses 10 ans de contrat avec Puma.
- Laura Valette
Forcément, il y a du doute. Je pense que tout sportif qui dit qu'il ne doute pas, je pense qu'il manque. Sinon, il faut vraiment me les présenter. Non, je pense que c'est normal d'avoir des doutes, c'est normal de se remettre en question aussi. de remettre aussi en question le système qui nous entoure. Moi, je l'ai toujours su, j'ai eu de la chance d'avoir Puma très, très tôt. Je les ai eus, j'avais 17 ans, je crois. Donc, j'ai vraiment eu cette chance là. Et je me suis toujours dit que je savais que ça pouvait s'arrêter à tout moment. Donc, c'est aussi avoir cette lucidité de se dire que, même quand on est dans des moments très forts, il faut savoir que c'est possible qu'il y ait un énorme down derrière. Et moi, je savais que c'était possible. Là, j'ai été dedans. Je pense que je l'avais déjà un petit peu préparée à me dire, j'ai eu un début de carrière où tout se passait vraiment très bien. Là, c'est plus compliqué maintenant. Mais je lis pas mal de livres de grands champions. J'essaie de voir un petit peu, de me rattacher un petit peu à ce que les gens ont déjà vécu. Parce que quand c'est la première fois que ça t'arrive, c'est vrai que c'est jamais simple.
- SUEUR D'ESPOIR
Elle aurait alors pu tout arrêter, mais ce n'est pas son histoire. Pas encore. Laura est encore plus déterminée. Consciente de ses capacités, elle sait que son meilleur niveau est loin d'être déjà passé.
- Laura Valette
La clé la plus importante c'est de croire en soi et tant qu'on sent qu'on n'est pas allé au bout des choses, aller au bout des choses quoi. Pas quoi qu'il en coûte mais vraiment de ne pas avoir de regrets. Moi je ne veux pas me lever à 50 ans et me dire ah là là j'ai arrêté à 27 ans parce que j'ai perdu deux sponsors alors que je savais que je pouvais courir vite, je savais que je pouvais faire ça, ça, ça. Je me suis toujours dit que non non je ne voulais pas vivre avec ces regrets là et quitte à être déçue, je suis déçue mais je suis allée au bout des choses quoi donc je pense que c'est aussi dans le tempérament. Je me suis dit que j'allais jusqu'à Los Angeles, je vais aller jusqu'à Los Angeles. Et si ça ne marche pas, ça ne marchera pas. Mais je n'aurai pas de regrets après.
- SUEUR D'ESPOIR
Installée depuis toute petite à Nantes, où elle y a sa famille, son entourage familial a toujours été son pilier, quand bien même tout vacillait. Après deux ans pas à son niveau, Laura compte effectuer des changements. D'abord pour ne pas nourrir de regrets, puis pour prouver qu'elle a plus que ça à donner. Parce que Los Angeles 2028, elle compte bien y participer.
- Laura Valette
Là, je suis un peu dans un moment de transition dans ma carrière. Et c'est vrai que j'en parle forcément avec la psychologue, mais j'en parle surtout avec ma famille. Parce que je sais qu'il y a ce côté-là très bienveillant. On ne va pas me donner des conseils, on ne va pas me parler de manière intéressée. Et je pense que ça, on le retrouve dans certaines amitiés ou dans certaines relations. Mais je pense que la famille, pour ça, j'ai eu énormément de chance. d'être dans cette famille-là où c'est vraiment que de la bienveillance et du partage de valeurs et de bons conseils pour faire en sorte que je sois le mieux possible, que ce soit dans ma carrière et que ce soit aussi dans ma vie de tous les jours.
- SUEUR D'ESPOIR
En septembre 2025, il y aura une étape importante, les championnats du monde. Et pour cette édition, ils seront à Tokyo, dans le même stade vide où son rêve olympique s'est arrêté. Cette fois-ci, il sera plein à craquer.
- Laura Valette
Le stade, la piste, vraiment c'est fou là-bas. Après, j'ai vu les minimas qu'ils avaient mis, donc forcément ça met un petit coup derrière la nuque. Mais en vrai, forcément, je ne m'entraîne pas deux fois par jour pour ne pas y penser. Donc forcément, c'est dans un coin de ma tête. Mais je pense que pour l'instant, il y a des étapes à mettre. Je vais essayer de ne pas trop faire les choses dans l'ordre. Et si le chrono sort dès cet été, ce sera parfait. Et si ça ne sort pas cet été... Je pense que je reviens un petit peu de loin là depuis quelques mois, depuis quelques années même, depuis deux ans. Donc ouais, c'est vraiment de remettre des bases solides pour construire la suite.
- SUEUR D'ESPOIR
Dans la vie d'Olympien, chaque Olympiade est un long chapitre de quatre années à écrire. Le chapitre Paris 2024 est clôturé. Désormais, c'est de nouvelles pages que Laura souhaite commencer.
- Laura Valette
Je sais que j'avais besoin de pas mal de changements et de... un petit peu de renouveau parce que là ça fait 10 ans que je suis dans la même structure mais je pense que là j'arrive à un moment où il faut que je parte un petit peu aussi dans l'inconnu et que j'ai du nouveau, que je sorte de mes zones de confort pour aller chercher mieux. Là j'ai envie de trouver encore d'aller encore dans une étape au dessus parce que le niveau mondial augmente moi j'ai l'impression de stagner un petit peu donc il faut que je trouve d'autres solutions et c'est pas forcément facile à gérer mais ça fait partie, ça fait partie de ma carrière et je pense que c'est quelque chose de nouveau. C'est pour ça que c'est un peu compliqué pour moi à gérer. Mais bon, comme j'ai dit, vu que je suis bien entourée, je pense que... Je pense qu'il n'y aura pas de soucis, mais voilà. Un nouveau petit chapitre qui va bientôt commencer.
- SUEUR D'ESPOIR
Est-ce que Laura verra Los Angeles ? Le chemin est encore long. Une nouvelle Olympiade s'écrit, avec dans ses quatre ans de nombreux beaux accomplissements à pocher. En tout cas, une chose est sûre, Laura est loin d'avoir renoncé.
- Laura Valette
Ouais, il y a ce truc-là avec la passion du sport. Et puis il y a aussi ce truc-là de me dire, je sais que je ne suis pas allée au bout de ce que je suis capable de faire. Et même si on me demande 12.60s et que je ne sais pas, peut-être que je ferai 12.60s dans ma vie, peut-être que je ne le ferai pas. Mais de me dire au moins, je vais au bout de ce que je suis capable de faire, que ce soit physiquement et mentalement. Et mon 12.87s, je crois que je l'ai fait quatre fois dans ma carrière. Je me dis, c'est bon, je l'ai fait quatre fois, je sens sincèrement que je peux faire mieux. Donc ouais, aller chercher un moins de 12.80s et faire un petit 12.67s - 12.77s. Déjà, je pense que ça serait... Ça serait vraiment bien et après, voir ce que ça m'amène, si ça m'ouvre des portes, si ça m'ouvre pas de portes. Mais ne pas avoir de regrets plus tard, à me dire « Ah ouais, mais j'aurais pu courir plus vite » . Je pense qu'on a toujours ce truc-là une fois la carrière finie, mais là, je l'ai beaucoup trop pour me dire que je peux arrêter maintenant.
- SUEUR D'ESPOIR
Il est de ces disciplines qui captent la foule, mais certaines histoires, elles, captivent les cœurs. C'est la fin de cet épisode. Et si Laura court vite, son histoire, elle, nous apprend surtout à prendre le temps. Le temps de digérer les chutes, de reconstruire les rêves, de ne pas laisser une ligne d'arrivée décider de toute une trajectoire. Laura a douté, elle a trébuché, mais elle n'a jamais cessé d'avancer. Et dans son regard, il y a encore cette lueur qu'aucun chrono ne peut éteindre. Ses rêves, elle les porte haut, et même lorsque le ciel semble s'assombrir, elle continue toujours d'y croire. Parce qu'il y a toujours un après, un autre départ, une autre course, une autre chance. Et peut-être qu'en l'écoutant, on se souvient nous aussi que ce sont souvent les détours qui révèlent le vrai chemin. N'oubliez pas de vous abonner au podcast pour ne pas manquer les prochains épisodes et de me rejoindre sur l'Instagram Sueur d'Espoir pour retrouver d'autres parties de mon échange avec Laura. Merci pour votre écoute, c'était Sueur d'Espoir.