- Speaker #0
De la sueur de l'effort naît la lueur de l'espoir. Bienvenue dans Sueur d'espoir, le podcast qui raconte le parcours d'athlètes ayant décidé de mettre leurs rêves au premier plan. Bonne écoute. Il est des trajectoires que l'on ne peut pas prévoir, mais dans toutes les belles histoires, au carrefour entre l'ombre et la lumière, il y a bien souvent une rencontre. Une main tendue qui a fait tout basculer. La confiance en soi n'étant pas seulement une affaire entre soi et soi-même, dans la performance de très haut niveau, on retrouve chez tous les grands champions un point commun, un entourage solide. Et parfois, il suffit de peu pour faire éclore un talent brut. L'histoire d'aujourd'hui porte sur un athlète que j'adore et qui chaque année ne cesse de m'épater par sa capacité à performer quand cela compte le plus. Découvrez avec moi le parcours de Léon Chevalier, top athlète mondial sur triathlon longue distance. L'Ironman, si vous ne suivez pas le triathlon, la première image qui vous vient en tête, c'est celle de Tony Stark. Effacez-la tout de suite, ce n'est pas de lui dont je vais vous parler aujourd'hui. L'Ironman, si vous ne connaissez pas, ça part d'une histoire d'ego sur une petite île d'Hawaï. Je vous peins le portrait. En 1977, des militaires américains débattent pour savoir qui des nageurs, des cyclistes ou des coureurs de fond sont les plus résistants. Est alors suggéré de combiner trois courses existantes sur l'île en une seule pour déterminer l'athlète ultime. Celui qui sera appelé Ironman. Allez, je vous donne les chiffres. Parmi ces courses, on retrouve la Waikiki Roughwater Swim, 3,8 km de natation dans l'océan, le Tour de l'île d'Oahu à vélo, 180 km, et enfin le Marathon d'Onolulu avec 42,195 km à parcourir. Je sais pas vous, mais moi chaque épreuve indépendamment l'une de l'autre me donne déjà le tournis, alors les trois combinés, c'est encore une autre histoire.
- Léon Chevalier
Le grand départ de cette course olympique.
- Speaker #0
Ah oui, dans le triathlon, il existe plusieurs formats selon la distance dans les trois sports. Par exemple, lors des JO 2024, vous avez vu briller de mille feux le triathlon français avec la médaille d'or de Cassandre Beaugrand et la médaille de bronze de Léo Bergère. Ici, on parle du format olympique ou distance M. Ça représente 1,5 km de natation, 40 km de vélo et 10 km de course à pied. Mais il existe d'autres formats plus longs, dont le format XXL, qui est le nom générique des triathlons avec comme distance à parcourir 3,8 km de natation, 180 km de vélo et un marathon à pied, soit un peu plus de 42 km. C'est ce qu'on appelle communément Ironman, car ce sont les plus populaires, mais Ironman... en vérité, c'est une marque commerciale, pas un format. En gros, tous les Ironman sont des triathlons XXL, mais tous les triathlons XXL ne sont pas des Ironman. On est bon ? Allez, maintenant que j'ai posé les bases, on retourne à l'histoire. Pour beaucoup de triathlètes pro, quelle que soit leur distance de prédilection, leur aventure a commencé sur le circuit courte distance, à faire leur gamme lors des grands prix contre les meilleurs mondiaux. Pour Léon, en tout cas, ça a commencé là, même si son parcours est un peu différent de celui dont on a l'habitude chez les élites. Léon, depuis qu'il a commencé le triathlon, il a fait son petit bonhomme de chemin. Seul, sans encadrement de la fédération, en même temps, à l'époque, il s'entraîne sans plus. Il mise surtout sur le plaisir.
- Léon Chevalier
Du triathlon, j'en fais depuis que j'ai 13 ans, je crois, 12 ans, 13 ans. Je crois que j'ai commencé quand j'étais en fin de collège, donc à travers le lycée, j'avais pas mal d'heures de cours. Quand j'avais 18 ans, j'allais au championnat de France, mais je m'entraînais 3 heures, 4 heures par semaine. Pendant que d'autres, si je pense à par exemple Léo Bergère, qui est de la même année que moi, 96, à l'époque, il était déjà quasiment athlète à plein temps. Après, je suis allé à l'INSA. De plus en plus, chaque année, je m'entraînais un petit peu plus, un petit peu plus, mais je n'avais jamais vraiment de vraie structure.
- Speaker #0
Ça ne l'empêche pas de participer au Grand Prix Triathlon et de faire des top 10 en Division 1 de duathlon. D'ailleurs en 2017, il a même été champion d'Europe groupe d'âge de duathlon. Avec 6 heures d'entraînement par semaine, on peut le dire, le talent est là. Sans structure, les entraînements se décident au jour le jour par lui-même. Il faut dire que jusque là, Léon réalise pas vraiment tout le potentiel qu'il a. Pour vous dire, à l'époque, il ne nage quasiment pas. Léon, alors à Lyon depuis 2014 pour ses études d'ingénierie, commence en 2017 à faire des allers-retours à Bath, en Angleterre, pour rejoindre sa copine Florrie qui y a entamé ses études. Je fais une petite pause, mais Florrie a été sportive de haut niveau en triathlon et elle a participé à plusieurs Grands Prix avec le club de Poissy Triathlon. L'équipe à l'époque, Sandra Daudet, Léonie Périault et Cassandre Beaugrand notamment. De bons conseils quand on parle de triathlon donc. Je reprends. Ainsi pendant deux ans, Léon lui rend régulièrement visite et découvre là-bas un complexe d'entraînement complètement dingue où tout est fait pour la performance. Quand il est à Bath, il s'entraîne avec le groupe de triathlon universitaire dont fait partie à l'époque Vicky Holland qui fera championne du monde sur forme olympique.
- Léon Chevalier
Je suis arrivé en 2018 en Angleterre, je me suis retrouvé dans le... le groupe d'entraînement de l'université. Mais toujours, je m'entraînais. Maintenant, je m'entraînais peut-être 15 heures, 20 heures par semaine. On avait des séances communes avec le groupe, mais c'était quand même moi qui, entre guillemets, je supervisais l'ensemble de mon entraînement ou alors j'agrémentais de footing ou de sortie vélo. Il n'y avait pas vraiment de structure.
- Speaker #0
Léon arrive à tenir les quelques séances natation qu'il partage avec le groupe. Ça le convainc qu'il a le niveau et surtout, ça le motive à se mettre vraiment à nager. Malgré son niveau encore assez faible en natation, en 2018, Léon fait sa première course internationale. C'est une manche de coupe d'Afrique au Maroc et à la surprise de tout le monde, il termine 4e. Au moment de la course, il a alors déjà tout récemment quitté Lyon pour Basse. Entre sa capacité à faire les entraînements avec son nouveau groupe et sa 4e place internationale, Léon en est maintenant persuadé, il veut faire du triathlon son métier. L'idée des Jeux Olympiques lui traverse forcément l'esprit, puis il se rappelle que son niveau en natation risque d'être problématique.
- Léon Chevalier
Je voyais bien qu'en courte distance, ça allait être compliqué avec mon niveau en natation de pouvoir en faire un métier. Et du coup, avec Florrie, on en avait bien discuté. Elle m'a dit, ça te correspondrait peut-être plus le longue distance. Et puis on a vu sur les premières séances des sorties longues à vélo où je ne pouvais pas forcément voir les watts que je faisais. Ou alors, une des premières sorties longues à pied que j'ai faites, c'était 25 fois un kilomètre. Et quand je voyais à la fin les allures que j'arrivais à tenir, je me suis dit, bon, peut-être que courir 2h45 sur le marathon à la fin d'un Ironman, c'est dans ma portée. Mais bon, je faisais toujours ça à la MacGyver.
- Speaker #0
Mais à Bath, il fait la rencontre d'un couple qui va jouer un rôle clé dans sa carrière.
- Léon Chevalier
Je ne vais pas dire que je leur dois tout à Rob et Susie, mais je leur dois beaucoup. Ils ont vraiment joué un rôle pivot.
- Speaker #0
Rob et Susie Cheetham, c'est un couple de triathlètes. Rob est originaire d'Afrique du Sud et Susie est née en Angleterre. Les deux vivent à Bath. Rob a sa structure d'entraînement, Cheatham Coaching, et il entraîne sa femme Susie, plusieurs fois top 10 au championnat du monde Ironman. Susie s'entraîne alors dans le même groupe que Léon. Léon demande d'abord quelques conseils d'entraînement à Rob, puis des conseils sur ce qu'il faut acheter en termes d'équipement, et ainsi de suite. Au bout d'un moment, Rob décide de faire une proposition à Léon. Vous la sentez arriver la main tendue dont j'ai parlé au tout début ? Celle qui fait tout basculer.
- Léon Chevalier
C'était à la fin de 2020. Ils m'ont dit, « Léon, on veut te proposer quelque chose. On sent que tu as du potentiel, mais tu ne sais pas trop comment le canaliser. Tu ne sais pas trop où tu vas. Du coup, ce qu'on va te proposer, c'est qu'il me restait deux ans à l'époque à l'université. On va te donner ces deux ans à l'université pour te mettre dans les meilleures dispositions pour voir si tu arrives à être compétitif en tant que… triathlète professionnel sur le circuit longue distance.
- Speaker #0
Fini d'errer, Léon a une structure qui se monte autour de lui.
- Léon Chevalier
Et du coup, ils sont allés demander à tous les sponsors de Susie s'ils voudraient bien faire partie du projet ou en fait, ils me donneraient le soutien en coaching. Et donc Rob, pour la première fois, j'avais tous les dimanches soirs, j'avais une semaine d'entraînement qui était planifiée sur Training Peaks. quelqu'un qui supervise ce que je vais faire pendant les 3-4 mois avant une course, etc. Donc, une vision d'ensemble et ils m'ont aussi soutenu avec tout le matos, que ce soit le casque ou la trifonction, le vélo, etc. Et au final, c'est vrai que moi, à l'époque, j'étais encore en train de faire du vélo avec des fringues de seconde main de mes potes cyclistes. Et donc, c'est vrai que ça a fait un gros changement.
- Speaker #0
Des personnes qui lui font confiance le voient la lancer pour de vrai. avec un entourage et un cadre solide. Et avec un talent brut bien géré, les résultats ont mis peu de temps à arriver.
- Léon Chevalier
Du coup, je suis passé de 15-20 heures d'entraînement par semaine à magouiller, à passer autour de 25 heures, je dirais. La première année, c'était surtout histoire d'être régulier, mais 25 heures qui étaient vraiment avec un objectif et tout bien structuré. Et avec cette régularité, forcément, j'ai beaucoup progressé à l'entraînement. Rob a très bien su gérer ma progression, la charge de l'entraînement, le pic de forme, etc. Et très rapidement, j'ai eu du succès. J'ai gagné l'Embrunman qui était mon gros objectif pour la saison. Et puis quelques mois plus tard, je gagne l'Ironman de Mallorque. Et ce qui m'a vraiment révélé qu'au final, dans ma première saison en tant qu'athlète qui s'entraîne proprement, je suis capable de gagner une des plus grosses courses du calendrier. C'était la confirmation que j'avais peut-être quelque chose à faire qu'on n'espérait pas forcément, surtout pas de si tôt.
- Speaker #0
Pour aller au championnat du monde à Kona, il ne suffit pas d'être pro. Comme dans les autres sports, il faut s'y qualifier, et ça passe par l'obtention d'un slot, une place qualificative. Le circuit Ironman propose dans le monde entier de nombreuses courses avec un certain nombre de places qualificatives. Généralement, il faut figurer dans les 3 à 5 premiers pour espérer décrocher son ticket. Le fonctionnement est le même chez les amateurs. Jusqu'à 2022, les championnats du monde Ironman avaient lieu à Kona, femmes et hommes confondus. Puis du fait de l'augmentation des participants amateurs comme pro, Depuis 2023, une année sur deux, les femmes sont à Nice quand les hommes sont à Kona, puis à Kona quand les hommes sont à Nice. Le championnat du monde Ironman, c'est le Graal dans le triathlon longue distance. La course où tous les meilleurs se réunissent pour décrocher la couronne de champion du monde. Et en 2023, Sam Laidlow est devenu à Nice le premier champion du monde Ironman français. Sur une course si longue, on parle tout de même de presque 8 heures d'effort, il existe un nombre immense de facteurs pouvant faire basculer la course. Entre soleil, chaleur, alimentation constante pendant 8 heures de course, pénalité, il faut savoir rester lucide dans l'effort et concentré pour ne pas risquer l'hypoglycémie, la surchauffe ou les crampes. L'Ironman, c'est ça. Derrière les succès et les déceptions des plus grands champions, il y a des heures et des heures d'entraînement passées, et bien souvent seules face à eux-mêmes. Parce que trouver des partenaires d'entraînement pour aller faire un footing d'une heure ça va, mais trouver un partenaire d'entraînement pour aller faire 6 heures de vélo en position aéro, c'est tout de suite moins évident. Quand en plus, bien souvent les entraînements vélo se font sur le home trainer, savoir pourquoi on fait tout ça est primordial.
- Léon Chevalier
Le home trainer c'est vrai que c'est quelque chose qui m'a donné énormément de force et d'endurance. C'est un super outil mais mentalement pas simple. C'est aussi pour ça que je pense que j'ai besoin de ces longues périodes de repos après les gros objectifs ou à la fin d'une saison. C'est pour recharger mentalement les batteries et pouvoir, quand c'est important justement, tout donner sur le home trainer haha.
- Speaker #0
C'est là que l'entourage joue un rôle clé. Là pour vous rappeler toutes les heures passées à s'entraîner, là depuis le début à vous soutenir dans votre projet, l'entourage n'est pas que la clé, il est surtout un pilier.
- Léon Chevalier
Florrie ma compagne, je doute, je suis quasi sûr que je n'en serais pas là si elle n'était pas là. Au quotidien, elle m'encourage. Dans les périodes très difficiles d'entraînement, elle prend plus sur soi certaines responsabilités. Surtout, elle tolère un peu les sauts d'humeur que je peux avoir ou les baisses de confiance, des trucs comme ça. Et c'est elle, au final, qui prend beaucoup de cette pression. Si je n'avais pas son aide, je ne sais pas trop ce que je ferais.
- Speaker #0
Car quand tout semble nous échapper, il n'y a qu'à regarder autour de soi. Ils sont toujours là. Un dévouement entier à son sport, oui. Mais sans jamais oublier que l'athlète ne se définit pas que par ça.
- Léon Chevalier
Si les choses ne se passent pas bien dans le monde du triathlon, c'est vrai que si le triathlon est 100% de ta vie, c'est difficile de voir du positif. Alors que c'est vrai qu'avec Florrie, avec son travail, il faut qu'on trouve un équilibre. Donc des fois, se dire qu'on arrête avec le triathlon, on fait la vie normale, histoire de quelques jours ou quelques heures.
- Speaker #0
Léon est passé pro en 2021. Cette même année, il fait ses débuts sur Ironman. Premier Ironman, l'Ironman UK, où il termine 3e, synonyme de qualification au championnat du monde. La même année, il gagne l'Ironman de Mallorque et l'Embrunman, 188 km de vélo avec 5000 m de dénivelé. C'est l'un des triathlons les plus durs en France, et plus que seulement le gagner, il établit le nouveau record de l'épreuve. Léon n'a jamais caché que son objectif chaque année, ce sont les championnats du monde Ironman. Pour son premier championnat du monde, il prend la sixième place parmi les pros. Rien que ça. Quelques mois plus tard, le championnat du monde 2022 est déjà là et de retour à Hawaï, Léon prend la 7ème place. En 2023, c'est à Nice qu'on se retrouve et c'est la 5ème place qu'il décroche. Autant dire qu'en 2024, Léon Chevalier est au cœur de l'attention.
- Léon Chevalier
Quand tu progresses à chaque fois, c'est dur de faire mieux. Forcément, le plus tu t'approches du podium et de la victoire, eh bien... Les attentes à chaque fois deviennent plus hautes.
- Speaker #0
Le jour le plus attendu dans le monde du triathlon longue distance est là. Pour les hommes, nous sommes à Hawaï en 2024. Sam Laidlow est annoncé parmi les favoris à sa propre succession. Derrière lui, ce ne sont pas les favoris qui manquent. Le gratin mondial est réuni dans la baie de Kailua-Kona, déjà dans l'eau à attendre le coup de canon, synonyme de départ. Il est 6h25 du matin, le soleil se lève tout juste. En 2024, le début de saison pour Léon ne se passe pas comme prévu.
- Léon Chevalier
J'ai eu en 2024 avec le circuit T100, j'ai pas eu des courses exceptionnelles, j'ai fait une course à Roth qui était pour moi vraiment très décevante. Ouais, j'avais bien rebondi mais du coup je suis pas arrivé à Kona complètement plein de confiance. J'avais vraiment pas beaucoup de confiance en moi en arrivant sur la course.
- Speaker #0
Mais c'est dans ces moments-là que les grands champions révèlent leur vraie nature, quand cela compte le plus. Et ce moment, c'est maintenant. Léon sort 40ème de l'eau à presque 4 minutes de la tête. La course est déjà menée par Sam Laidlow. Léon prend le vélo et se rend compte que son compteur ne fonctionne pas. Le compteur affiche normalement les watts développés sur le vélo et c'est ce qui permet de guider l'effort. Léon ne panique pas, lui qui ne s'entraîne pas au lactate et qui a couru toute sa jeunesse sans fréquence cardiaque ou puissance affichée, connaît exactement l'effort qu'il doit fournir. 4h01, deuxième meilleur temps vélo de l'histoire, le premier ayant été réalisé 7 minutes plus tôt par Sam Laidlow, bien installé en tête. Léon passe alors de la 40ème à la 3ème place,
- Léon Chevalier
toutes les cartes sont rebattues.
- Speaker #0
Concurrent par concurrent, Léon entame sa remontée.
- Léon Chevalier
J'étais vraiment surpris quand au bout de 5-6 kilomètres, au final sur Ali Drive, on me dit que... À part Patrick, je suis le gars le plus rapide sur le parcours. Et du coup, j'ai commencé à prendre un petit peu plus confiance en moi et à me rendre compte que j'allais passer en troisième position. Et c'est vrai que quand je suis passé en troisième position, ça m'a fait un petit truc parce que ça faisait tellement d'années sur les championnats du monde où je terminais aux places d'honneur, cinquième, sixième, septième. Alors que là, pour une fois, j'étais dans une position de podium et en train de courir plus vite que les gars qui sont derrière moi. Sam Laidlaw va entrer en deuxième place. Je rattrape Sam et je me dis, je suis sur le podium. Et aussi dans ma tête, je sentais que ça se concrétisait, qu'il n'y avait pas de raison à ce que je ne puisse pas rester sur le podium. Donc dans ma tête, je me disais vraiment que c'est vraiment solide d'un podium aux championnats du monde.
- Speaker #0
Mais pendant près de huit heures d'efforts, tout peut basculer très vite.
- Léon Chevalier
Il est dans la zone de danger. Léon Chevalier sent le podium lui échapper... Oui, je ne sais pas trop ce qui s'est passé d'un coup. Peut-être qu'à ce moment-là où j'ai entendu justement que l'écart revenait, que je revenais un petit peu sur Patrick, peut-être que j'ai fourni un effort un petit peu imperceptible. Au mauvais moment de la course, c'est un endroit où d'un coup, on se retrouve, les ravitaux sont un peu plus espacés, c'est un faux plat montant, on a le vent d'eau plutôt que dans la tête qui te rafraîchit. Et je pense tout plein de trucs où je me suis un petit peu cramé sur 2 ou 3 kilomètres. Et derrière, au final, j'ai ralenti. D'un coup, je suis passé de deuxième en espérant peut-être aller chercher la première place, à essayer de défendre ma deuxième place, ma troisième place. Et je pense que j'ai perdu un petit peu de lucidité. Je ne sais pas trop ce qui s'est passé, mais c'est vrai que tout s'est défait très, très rapidement.
- Speaker #0
Léon prend la quatrième place des championnats du monde 2024. Ce jour-là, l'expérience a gagné. à la fois chez les hommes avec Patrick Lange, âgé de 38 ans, et Laura Philipp chez les femmes, âgée de 37 ans. Léon, lui, a toujours ce rêve de couronne, cette fois-ci encore plus, après avoir visualisé l'espace d'un instant la victoire.
- Léon Chevalier
Cette sensation d'aller chasser la victoire que j'avais encore jamais ressentie sur un championnat du monde, elle ne me hante pas cette sensation, mais c'est quelque chose qui a vraiment changé. Ça m'a donné confiance en moi que j'étais capable d'aller finalement. J'ai toujours pensé que, depuis mes premiers championnats du monde, j'ai toujours pensé qu'il y avait une possibilité d'aller faire un podium ou d'aller gagner la course. Mais là, c'est la première fois où ça se concrétisait. C'est la première fois où, pendant le marathon, j'étais... en avance sur le gars qui au final a gagné la course. Donc ça a vraiment changé les choses dans ma tête. Et je suis impatient de retourner au championnat du monde.
- Speaker #0
Depuis le début, je vous parle de Léon, mais je ne l'ai pas encore présenté. Léon est de la génération 96 et né à Paris. Rapidement, il part avec ses parents vivre outre-Atlantique, à Long Island dans l'état de New York aux Etats-Unis. De mon échange avec lui, je retiens que Léon a mis du temps à réaliser le talent qu'il avait et que se structurer était la clé pour performer. Mais sa rencontre avec Rob a été une véritable bascule pour lui. Un athlète qui n'a pas peur de se rentrer de grosses séances, qui est besogneux et surtout persévérant, associé à un entraîneur qui sait chaque année l'emmener à son pic de forme, c'est véritablement le combo gagnant. Après avoir terminé 5ème en 2023 puis 4ème en 2024, Inutile de vous dire qu'en 2025, son objectif aux championnats du monde sera bien de gagner. Le parcours de Léon, moi je le suis depuis des années. Et quand j'ai eu la chance de lui parler, j'avoue que la première chose que j'ai voulu lui demander, c'est « quel est ton secret ? » . Parce que c'est vrai, après tout, quand on voit son parcours, 6ème à ses premiers championnats du monde et lors de sa première année pro, ça a de quoi dérouter. Et honnêtement, pour ceux qui se demandent quel est le secret de Léon Chevalier, Après lui avoir parlé, finalement je pense pas que ce soit sa monstrueuse FTP. Mais plutôt un équilibre de vie bien balancé, combiné à un entourage solide qui le met dans les meilleures dispositions pour progresser et s'épanouir dans sa pratique. Et c'est ainsi que je finirai cet épisode. Si vous l'avez apprécié, alors n'hésitez pas à l'évaluer sur vos plateformes d'écoute préférées. Aussi, rejoignez Sueur d'Espoir sur Instagram pour retrouver d'autres parties de mes échanges avec Léon. Et surtout... Allez lui donner plein de force sur les réseaux, et pourquoi pas à Nice en septembre. Je vous dis à bientôt pour un nouvel épisode, merci pour votre écoute, c'était Sûr d'Espoir.