Speaker #0Bienvenue dans cette deuxième partie de mon épisode de Superdocteur consacré à Brian Johnson. Brian, c'est cet entrepreneur millionnaire de la tech qui s'est donné pour mission de défier le vieillissement. A 45 ans, il a lancé un protocole expérimental qui s'appelle Project Blueprint avec un objectif radical, conserver la santé d'un jeune de 18 ans le plus longtemps possible, en appliquant à l'extrême toutes les connaissances scientifiques sur la longévité. Chaque année, Il dépense des millions de dollars, mobilise une équipe de médecins et réalise des centaines d'analyses pour ajuster en permanence son mode de vie. Lui-même se présente comme l'homme le plus mesuré de l'histoire. Dans le premier épisode, on a exploré les cinq premiers piliers de sa méthode, le rôle central du sommeil, une alimentation végétale optimisée, le jeûne quotidien, une pratique sportive intense et régulière et l'évitement total des substances nocives. Aujourd'hui, dans cet épisode, je vous propose de poursuivre avec les 5 autres leviers qu'il applique pour tenter de rester biologiquement jeune. Vous allez voir, entre suivi médical ultra détaillé, supplémentation anti-âge et soins technologiques parfois surprenants, sa démarche fascine autant qu'elle interroge. On est parti sur le 6ème point, un suivi médical et métabolique ultra poussé. Ce qui distingue particulièrement Brian du commun des mortels, c'est son approche ultra quantifiée de sa santé. ne se contente pas d'appliquer des règles générales, il mesure tout et adapte son protocole en fonction des données. Avec l'aide d'une équipe de médecins et de scientifiques qui le suit au quotidien, vous le voyez dans le documentaire Netflix dont je vous ai parlé, qui s'appelle Dome Die, qui est super intéressant, il a fait établir un bilan complet de son corps. Analyse de l'âge biologique, analyse de tous ses organes, autant par imagerie, par biologie, parfois même par biopsie, c'est incroyable. Et après chaque intervention, par exemple un changement d'alimentation, un nouveau supplément, etc., il refait des tests pour voir l'effet sur son âge biologique et ses marqueurs. Donc c'est de la pure médecine fonctionnelle, la médecine préventive, c'est-à-dire qu'il mesure, il fait un changement d'intervention, et après il mesure à nouveau pour savoir si ça a bougé. Donc il répète ce processus encore et encore jusqu'à être devenu la personne la plus mesurée de l'histoire. Il réalise des centaines d'analyses régulièrement. Prise de sang couvrant des dizaines de biomarqueurs, donc évidemment cholestérol, glycémie, hormones, mais aussi des vitamines, des marqueurs de l'inflammation, etc. Il fait des analyses d'urine, il fait des analyses de sel, notamment pour le microbiote. Il mesure sa composition corporelle, il fait des imageries très régulièrement, des IRM, des échographies, des scanners artériels, des dopplers. Il fait des tests d'efforts, il mesure, il traque toute sa nuit. Ce que j'ai trouvé intéressant, vous avez sur son site, ce que je vous mets dans les notes de l'épisode, parce que tout est open source, il mesure même son degré d'érection matinale pour indiquer sa santé vasculaire. Il a des appareils qui mesurent l'épaisseur, la consistance de sa peau. Bref, tout ce qui est quantifiable, Brian Johnson le quantifie. L'intérêt de sa démarche est de personnaliser au maximum son protocole de longévité. Par exemple, si un de ses bilans révèle une carence naissante ou un marqueur un peu... hors des valeurs optimales, il va ajuster sa nutrition ou ajouter un supplément spécifique. C'est quand même assez intéressant parce que c'est comme s'il avait des centaines et des centaines de voyants de son propre corps et de sa propre physiologie. Et dès qu'il y a un de ces voyants qui sort un tout petit peu de la norme, dès qu'il devient orange, il va essayer d'intervenir sur ce voyant. Par exemple, sur son taux de cholestérol ou sur sa variabilisation de la fréquence cardiaque pour essayer de l'améliorer. Il pense comme ça quand... vérifiant continuellement ces niveaux et en les optimisant au maximum, il pense véritablement qu'il va vivre 140 ans et qu'il aura une forme d'un jeune adulte de 18 ans pendant encore très longtemps. C'est quand même assez étonnant. Qu'en dit la science ? Là où la plupart de nous, on va chez les médecins une fois par an, Brian, il applique le principe de médecine préventive dans toute sa splendeur. La science montre que de nombreux marqueurs peuvent alerter un problème bien avant les symptômes. Ça, on le sait. Par exemple, une discrète hausse de la glycémie ou de l'insuline peut prédire un diabète futur. Une discrète augmentation de la protéine CRP ultrasensible peut signaler des inflammations chroniques, etc. En théorie, surveiller régulièrement ces biomarqueurs permet de rectifier le tir tôt. Cependant, beaucoup de gens en bonne santé n'ont pas besoin d'aussi énormément de tests. C'est-à-dire qu'on connaît les valeurs pour beaucoup beaucoup de choses, mais Brian y va tellement loin, il va même jusqu'à faire une analyse organe par organe et... la science n'a tout simplement pas encore défini de protocole standard pour mesurer l'âge de tous les organes. Si la médecine prédictive personnalisée a bien établi certaines valeurs, je pense à la CRP par exemple, ben quid des autres ? On n'a même pas les valeurs souhaitables, normales, on n'a même pas... une valeur de référence. Donc on ne peut pas faire des cohortes, on ne peut pas savoir si véritablement c'est important ou pas. Donc, il n'y a pas de mal à faire ça. Lui, il a l'argent, il est dans ce projet scientifique, qui est également commercial. Il publie tout. Lui, il a un objectif de longévité personnelle, donc c'est respectable. Mais scientifiquement, on peut douter de l'impact direct de la longévité de certains marqueurs ou de certaines pratiques que Brian met en œuvre. Lui, il a les moyens financiers. Pour le pousser à l'extrême, il faut souligner aussi qu'à force de chercher, on risque de trouver parfois des choses qu'on n'a pas envie de chercher. C'est le principe de iatrogénie. Si vous faites une IRM du dos et qu'on vous trouve quelque chose, j'en sais rien, à la horte, qui n'est pas très importante, ça va inquiéter, ça va faire des soins, ça va faire des examens supplémentaires. On peut peut-être se demander que cette angoisse et cette iatrogénie, ça ne provoque pas d'autres soucis que si on ne l'avait pas trouvé. Donc c'est une discussion intéressante. Vous pouvez me donner votre avis dans les commentaires YouTube. ou sur la plateforme audio sur laquelle vous écoutez ce podcast. C'est très américain. C'est un type qui a été dans la tech. Il est multimillionnaire. Il s'est lancé dans ce projet. Et il le sait, il est pionnier. Donc, tout n'est pas à prendre. Mais bon, l'obsession des chiffres, ça peut aussi générer un stress, généré par le besoin de contrôle. Peut-être qu'à notre échelle, on peut retrouver un juste milieu entre ne rien suivre du tout et... tout suivre au point d'en être anxieux. Peut-être que le juste milieu, c'est de se faire suivre régulièrement, faire les recommandations de santé globale, dépistage de cancer, buccodentaire, etc. Je pense qu'on peut pousser jusqu'à faire de la médecine fonctionnelle, c'est-à-dire doser des paramètres un peu plus poussés qu'on ne demande pas classiquement. Bilan hormonal poussé, CRP ultrasensible, sensibilité à l'insuline avec l'indice OMA, etc. Je pense qu'on peut pousser comme ça à une quinzaine d'indicateurs. Mais régulièrement, mais certainement pas une centaine comme le fait Brian Johnson. Point numéro 7. Une supplémentation et des traitements médicamenteux anti-âge. Pour compléter son régime alimentaire déjà riche, Brian Johnson ingère un grand nombre de suppléments et même quelques médicaments dans le seul but d'optimiser sa longévité. Chaque jour, il avale des dizaines de pilules réparties le matin et en fin de matinée, donc dans les moments où il mange. On y trouve parmi ces substances des compléments nutritionnels de base, comme des vitamines, des mitéros, des oméga-3 qu'on connaît tous, mais aussi des composés plus spécifiques. Alors je vais vous donner quelques exemples notables. Il prend quotidiennement des multivitamines antioxydants, donc là c'est un mélange qu'il a aussi déposé, qui s'appelle le Blueprint Essential en multivitamine. C'est un cocktail multivitaminique, en gros, qu'on connaît, qu'on a dans le commerce, etc. Il prend également des acides gras oméga-3, EPA. des Ausha issus d'algues pour la santé cardiovasculaire et cérébrale. Ça, c'est connu. Ce qu'il est beaucoup moins, c'est des plantes et extraits anti-inflammatoires. Par exemple, il prend du curcuma et d'une NAC, c'est du N-acétylcystéine, et du gingembre en gélules chaque matin pour leur propriété antioxydante et soutenant le foie. Il prend des compléments métaboliques innovants, des choses que je ne connaissais même pas. Il appelle ça du NR, donc c'est du nicotinamide riboside ou du NMN. du nicotinamide mononucléotide afin d'augmenter son NAD+. Et donc, qu'est-ce que c'est ? Ce sont en fait des coenzymes liés au vieillissement cellulaire. Et ce sont des suppléments qui ont été ultra popularisés par un type qui s'appelle David Sinclair, un professeur, qui a popularisé ça, mais plutôt aux Etats-Unis. Outre tout ça, il prend aussi des médicaments, ou outre les compléments alimentaires. C'est ça qui est un petit peu étonnant. Il prend notamment de la metformine, et il prend 500 mg par jour. On connaît tous la metformine, un antidiabétique oral. qui a montré des associations dans certaines études avec une longévité accrue. Et il consomme aussi de l'acarbose en 200 mg, un autre anti-abiotique qui ralentit l'absorption des glucides. Il consomme des probiotiques et des prébiotiques, du butyrate et des extraits particuliers, un truc qui m'a étonné, qu'on voit sur son site Blueprint Project. Il consomme des plasmalogènes, ce sont des lipides spécialisés liés aux membranes neuronales, qu'il consomme quotidiennement. Bon, il en prend plein. Il en prend parfois des nouveaux et parfois il arrête et il teste des choses. Comme je vous disais, il se teste très régulièrement avec plein de marqueurs. Et en fait, il fait aussi de la recherche, Brian. Donc parfois, il teste de consommer quelque chose de plus ou d'arrêter quelque chose, de voir si ça change quelque chose et de modifier comme ça après la suite de son protocole. Bon, quoi en penser ? déjà, moi je me pose la question des interactions. C'est super intéressant de savoir qu'il y a un type qui prend tout ça, il pense que c'est bon avec en plus des médicaments, des probiotiques, etc. Il faut quand même se poser la question des associations médicamenteuses. On sait qu'en médecine, si vous prescrivez plus de 4-5 médicaments, on va avoir des interactions possiblement nocives. Donc quand même, on peut se dire, Brian, est-ce que tu es dans le vrai ? Est-ce que ne fais-tu pas une grosse bêtise en fait ? En voulant faire le bien, est-ce qu'en prenant tout ça, tu ne crées pas des interactions et des choses nocives ? Donc la prise de suppléments alimentaires, elle est quand même très répandue chez les personnes soucieuses de la santé en général. Peut-être que vous-même, vous en consommez. Mais tous ne sont pas prouvés pour vivre plus longtemps. Les multivitamines, par exemple, n'ont pas montré d'effet clair jamais sur la longévité dans la population générale. C'est beaucoup plus mitigé pour les vitamines D et les oméga-3. On sait qu'il y a des grosses carences. Alors concernant les molécules, la metformine, je vous renvoie à l'étude TAM, le grand essai. Je crois qu'on attend les résultats, mais c'est une énorme étude qui semble montrer que... ça favorise la longévité. Et c'est pour ça que ça a été extrêmement étonnant. Certains diabétiques sous metformine vivent parfois plus longtemps que les non-diabétiques qui ne sont pas traités. C'est ça qui a intrigué vraiment les gérontologues. Bon, pour résumer, disons que Brelian applique un principe de précaution inversée. Il prend tout ce qui a une change d'édé et un profil d'inocuité acceptable en se fiant aux données disponibles et il le teste. Il peut faire des erreurs. Et donc, comme je vous le disais, on peut se poser la question des interactions quand même. Pour l'instant, aucune de ces pilules n'est une pilule magique. Et en plus, elle coûte cher. Son cocktail est quand même impressionnant. Je vous renvoie à sa liste qui est publiée en open source. On peut quand même noter que prendre autant de suppléments sans suivi médical, pour le commun des mortels, ça peut être risqué. Chez lui, il est suivi de près, mais pour quelqu'un d'autre, avaler une vingtaine de pilules par jour, ça peut provoquer des problèmes, notamment hépatiques, notamment rénaux. Donc, méfiance, méfiance quand même. Il y a quand même un gros risque de créer, à mon sens, un faux sentiment de sécurité. Ce qui n'est pas le cas de Brian, mais pour nos patients au quotidien, ou même nous-mêmes, il y a un effet qui est connu, c'est quand vous consommez des compléments alimentaires, par exemple, vous pensez que ça vous fait du bien, ne serait-ce que par effet placebo, et donc ça vous crée un faux sentiment de sécurité. Vous pouvez vous dire, ok, c'est presque un médicament, alors que ça n'en est pas, et ça peut m'empêcher de faire mon sport, m'empêcher de mieux manger, parce que je prends mon complément alimentaire. Typiquement, vous consommez des oméga-3, vous vous dites, ok, j'ai pas besoin de consommer du poisson, ce qui est faux, parce qu'en fait les oméga 3 naturelles sont beaucoup mieux absorbées que les oméga-3 en gélules ou en fioles. On sait qu'il y a des problèmes d'oxydation, etc. Donc ça crée un faux complément, un faux sentiment de sécurité. Après, j'imagine que certains compléments ciblés peuvent aider à optimiser la santé. C'est le principe de la médecine prédictive. Vous êtes préventif et fonctionnel, vous dosez les choses, vous donnez le produit, vous redosez à la fin, et si vraiment la norme est venue dans le vert, si votre voyant est revenu dans le vert après l'intervention, on peut se douter que c'est bon. Encore faut-il le... tester. C'est le principe de la médecine fonctionnelle. En attendant, je vous conseille de ne pas se lancer ou lancer vos patients dans une polypharmacie sans avis éclairé, sans dosage, tout de même. Point numéro 8, point que je trouve passionnant, le maintien d'un lien social fort et d'une vie mentale équilibrée. Sur une note plus humaine, Brian Johnson souligne l'importance des relations familiales et amicales pour une vie longue et heureuse. C'est un aspect parfois éclipsé. par des listes de pilules et des exploits sportifs, mais lui-même le considère comme l'une de ses cinq habitudes maîtresses. Il dit entretenir activement des relations riches de sens afin de créer une communauté. Autrement dit, il veille à avoir une vie sociale épanouissante, notamment avec son fils, on le voit dans le reportage Netflix, malgré son emploi du temps millimétré. Et pour lui, c'est vraiment une intervention à part entière, le maintien d'un lien social fort. et d'une vie mentale équilibrée. Pour lui, c'est un médicament à part entière, c'est une INM. Il organise ses journées de manière à pouvoir échanger le plus possible maintenant. Et ça, c'est assez récent dans son protocole, ça l'était moins au début. Et notamment, il collabore avec son fils et même son père. C'est assez marrant. Je ne sais pas si c'est marrant, mais c'est intéressant. Vous voyez dans le doc Netflix qui s'appelle Don't Die, auquel je vous renvoie, qui est intéressant pour comprendre Brian Johnson. Par exemple, avec son fils et son père... ils font une transfusion de plasma intergénérationnelle. Alors ça paraît complètement dingue, mais en gros, il prend du plasma à son fils et lui-même en donne à son père. C'est discutable. Évidemment, je ne sais même pas autoriser en France, mais lui considère qu'outre le bénéfice somatique, physiologique d'apporter du plasma, des cellules jeunes à quelqu'un de plus âgé, en l'occurrence soi-même, c'est un lien social qui se crée. C'est vrai que dans le doc, on a l'impression que son fils est content. Je sais pas trop quoi en dire. Par communauté, Brian Johnson pense aussi à la communauté de tous ceux qui s'intéressent à la longévité. Il partage énormément, il donne beaucoup son avis, il a une communauté je crois assez fidèle, bien qu'il fasse gaffe à pas être trop sur les réseaux sociaux comme je vous disais pour sa santé mentale. Il est actif en ligne, il partage ouvertement ses données et ses résultats, et il interagit régulièrement avec des biohackers, des chercheurs. Et ce soutien mutuel forme une sorte de tribu de la longévité dont il est le fer de lance. Et ça, je trouve ça intéressant. Dans n'importe quel projet qui a créé une communauté de gens intéressés, je trouve que c'est intéressant. Par ailleurs, Brian a traversé dans le passé une période de dépression. Il était obèse, il a eu des gros soucis de santé quand il était à la tête de son entreprise, avant celle-ci. Et il en parle publiquement et s'il s'en est sorti, c'est en partie grâce à ses changements de mode de vie, mais aussi grâce à un travail sur lui et un meilleur équilibre mental. Donc, on peut imaginer qu'il fait plein plein de choses et que surtout, ce lien social, ça lui fait également beaucoup de bien. Quand dit la science, on le sait, l'impact des liens sociaux sur la longévité est largement documenté. Il y a une célèbre méta-analyse en 2010. qui montrait que les personnes ayant des relations sociales fortes, famille, amis, communauté, etc., avaient en moyenne 50% de survie en plus sur la période étudiée par celles socialement isolées. Ça, on le sait, c'est un des principes de la médecine intégrative qui est ultra connu maintenant. En clair, la solitude tue presque autant que les facteurs de risque cliniques reconnus. Il y a des mécanismes physiologiques qui expliquent cela, qu'on commence à connaître, notamment par l'effet du stress, c'est-à-dire la sécrétion de cholestérol, de... cortisol, excusez-moi. A l'inverse, l'isolement et la dépression, on sait que ça augmente l'inflammation et abaisse le système immunitaire sur le long terme. En bref, le mental et le social sont indissociables du physique dans la quête de longévité. Petit regard critique, moi je trouve ça rassurant de voir que malgré son approche ultra technologique, Brian reconnaît la part d'humanité et le bien-être émotionnel nécessaire. Et je trouve ça ultra novateur en fait. Parce qu'il y a un courant américain, le courant de Peter Thiel, qui est technophile, qui pense que la technologie va tout rattraper. Mais en fait, la technologie, paradoxalement, ça peut être retrouver des choses ancestrales comme le lien social et la santé émotionnelle. Et il n'y a pas de marqueur de ça. En tout cas, pas directement. Je trouve ça ultra novateur qu'un technophile comme Marianne Johnson s'approprie cet enjeu pour son défi de vivre 140 ans. Donc c'est un point crucial, selon lui. Une vie plus longue n'a de sens que si elle est remplie de connexions humaines et de sens. Quel intérêt avons-nous à vivre 140 ans pour s'emmerder 120 ans et pas avoir d'amis, pas avoir de sens, se lever le matin, et pas avoir quelque chose qui vous habite, un projet, des actions à mener, qui fédèrent une communauté de gens qui vous suivent, qui partagent ce que vous pensez. Et je trouve ça extrêmement intéressant. Donc, chapeau à lui. c'est assez novateur d'ailleurs. On va passer au point numéro 9 du protocole de longévité de Brian Johnson, que j'ai trouvé extrêmement étonnant, que je vous partage, des soins de la peau high-tech pour lutter contre le vieillissement cutané. Ça c'est une surprise. Parmi les pratiques moins communes de Brian Johnson, on trouve une attention très poussée à la santé de la peau. Et oui, la peau est l'organe le plus visible du vieillissement, rides, tâches, relâchements, etc. Et Brian a décidé de la traiter comme les autres organes. c'est-à-dire de mesurer son âge biologique et d'appliquer des traitements pour le rajeunir. Quand il a débuté Blueprint, il a fait réaliser un scan de sa peau qui a révélé déjà des dégâts importants dus au soleil et au passé. Sa peau, à l'époque, présentait un vieillissement équivalent à 64 alors qu'il était quadragénaire. Il habite en Californie, une région ultra-ensoleillée, et les gens, plus qu'ailleurs dans le globe, souffrent de lésions d'une photo-exposition trop importante, ce qui est extrêmement commun. Donc il partait mal. Donc il avoue qu'avant, il se protégeait peu du soleil, mangeait mal, ce qui a accéléré ses rides, et depuis, il a carrément renversé la vapeur. Et il affirme avoir réduit l'âge de sa peau à 37-42 ans grâce à diverses interventions. Sa routine de soins quotidiennes, ça inclut des bases, nettoyage doux de la peau, hydratation, application de crème solaire tous les jours pour prévenir les UV, mais il va plus loin en prenant carrément des traitements cutanés. Il prend par exemple un médicament détourné, l'isotréthinoïde en micro-dose chaque semaine. En haute dose, vous savez que c'est pour l'acné, je crois que c'est l'orocutane. Mais en faible dose régulière, ça peut aider a priori à maintenir une peau plus jeune et sans imperfection. Ok, je viens de l'apprendre. Il utilise également un sérum capillaire anti-chute contenant du minoxydile, bien connu, et du finastéride pour maintenir une chevelure jeune. Il a ainsi aussi investi dans une luminothérapie à l'aide rouge qui fait très régulièrement, je crois que c'est 6 minutes chaque jour, Il a recours à des traitements esthétiques avancés, etc. Ce que j'ai trouvé très intéressant là-dessus, c'est que pour lui, l'apparence physique, c'est aussi un biomarqueur. Et je trouve ça intéressant. Il veut que ses organes internes et externes soient tous rajeunis. C'est une approche holistique de la jeunesse. Il est sensible au regard que l'on porte sur lui. Et c'est quelque chose que l'on peut comprendre, c'est quelque chose de respectable. De paraître convenable, de paraître jeune, ça se fait sentir jeune. En tout cas pour ceux qui le souhaitent et qui le recherchent. On peut trouver ça superficiel, mais pour lui c'est cohérent. Sa peau étant l'organe le plus grand du corps, il la traite comme les autres. Bon, on peut se poser la question quand même de ses médicaments, notamment le rétinoïde topique. Bon. Mais en tout cas, il... pousse la philosophie à fond et j'aime bien le côté psychologique de vouloir paraître jeune pour quelqu'un qui cherche la longévité. Encore une fois, Brian peut se le permettre financièrement. Pour nous, l'équilibre mental compte aussi. Accepter quelques rides fait partie du cours natural de la vie. Viser une peau de trentenaire absolue, en revanche, c'est peut-être pas indispensable pour être en bonne santé. En tout cas, à notre niveau, qui n'avons pas des millions de dollars à investir dans notre santé, peut se dire que c'est... peut-être gadget, mais lui, il quand même s'applique une grande discipline à ce niveau-là. Bon, quand dit la science, on sait que le vieillissement de la peau, c'est un problème de santé publique. Tous les dermatologues confirment que la protection solaire est le geste numéro 1 pour prévenir le vieillissement cutané et le cancer de la peau. Donc là, on ne va pas le contredire. Après, pour les médicaments, bon, surveillons quand même les effets secondaires. Vous savez que le rocutane, ça provoque quand même une grande sécheresse cutanée. Mais Brian étant suivi comme tout bon multimillionnaire, on s'en fait pas trop pour lui. On va arriver à la fin, au point numéro 10 du protocole de longévité de Brian Johnson. C'est quelque chose qui m'a étonné mais qui revient très à la mode, c'est une hygiène buccodentaire irréprochable. C'est un dernier aspect souvent méconnu du programme de Brian, qui est son insistance sur la santé buccodentaire. Il considère que les dents et les gencives saines sont un élément important de la santé globale et potentiellement de sa propre longévité. En effet, on sait que les maladies parodontales ont été liées dans beaucoup d'études à un risque accru de maladies cardiovasculaires et d'inflammations systémiques. Il a donc mis au point un protocole d'hygiène orale en 9 étapes, que je vais vous décrire très brièvement. En 1, dès le réveil, il a un hydropulseur dentaire. C'est en gros un jet d'eau à haute pression qu'il utilise pour nettoyer les espaces interdentaires. Ensuite, il utilise du fil dentaire. Ensuite, il se brosse les dents de façon très minutieuse, avec une brosse à dents électrique de haute technologie. Monsieur se gratte la langue. Ça, c'est très connu en Ayurveda. Je venais parler avec mon ami, ma consoeur Claire Merlet. Je vous renvoie à l'épisode qu'on a fait ensemble, que je salue Claire qui fait ça tous les matins, elle m'a avoué. Un bain de bouche qui fait suite au grattage de langue. Il rince avec un bain de bouche antiseptique. Puis, il prend un soin pour s'hydrater la bouche. Et point numéro 7, il met une gouttière. alors ça c'est pour la nuit Une gouttière de nuit parce que Brian, pauvre garçon, a souffert de bruxisme, c'est-à-dire le grincement des dents la nuit. Donc maintenant, il utilise une gouttière de nuit spécifique pour empêcher de s'user les dents. Il le recommande évidemment à tous ceux qui bruxent. Il a une surveillance orthodontique très régulière et il fait des détartrages réguliers et des soins professionnels très régulièrement. Et donc, tout ce protocole exigeant lui permet de garder une santé buccale exemplaire, des gencives roses, sans saignement. aucune carie, un émail renforcé, etc. Que dit la science ? Eh bien, on le sait, une bonne hygiène dentaire est parfois appelée le secret caché de la santé. Et ça, ça revient vachement à la mode. C'est quelque chose qu'on a tendance à banaliser tellement ça devient automatique de se brosser les dents. Mais en fait, on sait que la maladie parodontale, ça fait le lit de l'inflammation systémique. Un peu comme l'alimentation qui fait le lit de l'inflammation digestive qui, in fine, fait une inflammation systémique, C'est pareil. avec toutes les muqueuses en fait, et donc avec les dents. Si vous avez une maladie parodontale chronique ou des caries mal soignées, vous avez une inflammation chronique et une morbidité plus élevée. Parce que les bactéries pathogènes des gencives peuvent rentrer dans la circulation sanguine et contribuer à la formation de plaques, notamment dans les artères avec l'artérosclérose. Ça, on le sait. Les personnes avec une maladie parodontale ont un risque plus élevé de problèmes cardiaques. Regards critiques, bon, il est certain qu'une bouche saine s'inscrit dans un corps sain, mais peu de gens ont tout de même la diligence de faire 9 étapes à chaque brossage. La plupart d'entre nous bâclons parfois le fil dentaire. Brian nous rappelle quand même qu'il n'y a pas de petits détails quand on vise l'optimisation totale. C'est quand même un domaine que beaucoup négligent, la santé buccodentaire, surtout en vieillissant. On voit bien des pertes de dents, ce qui nous fait limiter d'ailleurs à l'alimentation, ce qui est dommage. On peut quand même s'inspirer de lui pour au moins être réglé dans les soins de base, brossage bicotidien méticuleux, fil dentaire. consultation chez le dentiste une fois par an. Voilà. Donc Brian nous montre que même la longévité passe par la bouche. On arrive à la fin de cet épisode. En conclusion. À travers ces 10 points, on a découvert l'étendue inimaginable du style de vie de Brian Johnson, cet homme qui pousse chaque curseur de la longévité au maximum. Sommeil, nutrition, exercice, compléments, mesures technologiques médicales, rien n'est laissé au hasard dans son quotidien hyper optimisé. Il vise un objectif ambitieux, certains diraient utopique, ralentir son vieillissement au point qu'une année de vie ne lui fasse biologiquement presque rien. Et il affirme déjà avoir réussi à réduire son rythme de vieillissement de 9%. Qu'est-ce qu'on peut en retirer, nous, auditeurs, vivant dans le monde réel avec des contraintes familiales, professionnelles, parfois financières ? Simplement, je vous propose une source d'inspiration. Les fondamentaux qui l'appliquent sont à la portée de chacun. Bien dormir, bien manger, bouger, éviter les poisons, etc. Et c'est déjà une énorme différence s'ils sont pris au sérieux. Brian Johnson, j'allais dire mon invité, c'est pas mon invité, pas encore, mais il le souligne dans son site, la majorité des bénéfices de santé peuvent être obtenus avec peu ou pas d'argent, simplement en priorisant le sommeil, en faisant de l'exercice de base et en évitant les mauvaises choses. Donc avant de dépenser des fortunes en pilules, en gadgets, assurons-nous de ces bases. Et puis ensuite, on peut pousser, si on a envie, à réfléchir à notre propre stratégie de longévité, sans copier tout ce qu'il fait. C'est tout de même intéressant, c'est inspirant, c'est une philosophie, c'est la philosophie d'un multimillionnaire de la tech. Prenons-la pour ce qu'elle est. Moi, je reconnais sa philosophie, je reconnais son engagement, ça m'a intéressé, et je vais m'en servir au quotidien. Il faut aussi garder à l'image, en tête, pardon, que c'est une démarche qui est personnelle pour Brian, une démarche qui est scientifique, et c'est également une démarche commerciale. Le type vend beaucoup de choses sur son site. Il vend des pilules, il a breveté des cocktails de vitamines, etc. Il faut le savoir. Donc, gardons un oeil critique comme on l'a fait. Sa démarche n'est pas approuvée entièrement par la science. Il l'explore en éclaireur. C'est un pionnier. Peut-être qu'il va découvrir des protocoles, peut-être qu'il va découvrir des choses, et il va très probablement en abandonner beaucoup. Certains de ces hacks pourraient peut-être se révéler superflus, et même erronés avec le temps. Il le sait lui-même, et il ajuste continuellement son protocole. La longévité humaine est un puzzle complexe où l'équilibre et la mesure ont leur mot à dire. Notre philosophie du sien, du soin, pourrait ainsi être s'inspirer de ce qui fonctionne, mais aussi écouter son corps et écouter le plaisir qu'on a à vivre, à passer des moments de qualité avec des gens, même si ce n'est pas le truc le plus sain du monde. Il nous offre quand même un extrême. D'où on peut tirer certains enseignements, j'en suis certain, à nous de trouver la juste mesure pour ne pas mourir tout en vivant pleinement. Voilà, mes chers amis, nous arrivons au terme de ce voyage dans la vie hors norme de Brian Johnson, un homme qui pousse chaque curseur de la longévité à l'extrême avec une rigueur qui fascine autant qu'elle interroge. J'aimerais beaucoup avoir votre avis. Est-ce que vous pensez que son approche radicale et inspirante, est-ce qu'elle est transposable même en partie ? dans nos vies de soignants ou de patients ? Ou au contraire, trop excessives pour avoir un vrai sens dans le réel ? Dites-le-moi en commentaire, sur YouTube, sur les plateformes audio. Je suis vraiment très curieux d'avoir votre avis, notamment en tant que soignant. Je lirai vos retours avec attention. C'est aussi l'occasion d'ouvrir le débat. Qu'est-ce qu'on peut faire pour être utile pour nos patients avec le maximum d'impact et le minimum de dégâts de diatrogénie et le minimum de coûts possibles ? Si cet épisode vous a plu, pensez à le... partager autour de vous, à vous abonner à ce podcast pour ne rater aucun épisode, pour continuer à explorer avec moi chaque semaine de nouvelles façons de mieux soigner et de soigner différemment. A très bientôt, salut !