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2/2 IA: vers la superintelligence médicale cover
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Super Docteur - médecine générale

2/2 IA: vers la superintelligence médicale

2/2 IA: vers la superintelligence médicale

09min |17/07/2025
Play
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Super Docteur - médecine générale

2/2 IA: vers la superintelligence médicale

2/2 IA: vers la superintelligence médicale

09min |17/07/2025
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Description

🎙️ IA vs Médecin : un pas de plus vers la superintelligence médicale


Dans cet épisode, je vous parle d’une étude qui pourrait bien devenir un tournant dans l’histoire de l’intelligence artificielle en médecine.


👉 Après HealthBench qui évaluait la culture médicale des IA, voici SDBench, un benchmark publié par Microsoft en juin 2025, qui pousse l’évaluation un cran plus loin : peut-on confier à une IA un raisonnement clinique séquentiel, comme le fait un médecin généraliste en consultation ?


Et les résultats sont... vertigineux.


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


🧪 L’étude : une simulation clinique hyper-réaliste

  • 304 cas cliniques extraits du New England Journal of Medicine.

  • Chaque cas commence par une brève présentation : c’est à l’IA ou au médecin de poser les bonnes questions, de prescrire les bons examens et de formuler un diagnostic final.


🧠 L’innovation : MAI-DxO, une équipe médicale virtuelle IA

  • 5 agents IA spécialisés qui coopèrent, Dr Hypothesis (hypothèses diagnostiques), Dr Test-Chooser (choix d’examens), Dr Challenger (remise en question), Dr Stewardship (contrôle des coûts), Dr Checklist (vérification finale).


💥 Une vraie équipe pluridisciplinaire… sans humains.


📊 Les résultats clés

  • Médecins humains : 19,9 % de bons diagnostics – coût moyen 2963 $.

  • GPT-4o seul : 49,3 % – coût 2745 $.

  • o3 seul : 78,6 % – mais 7850 $ !

  • MAI-DxO : 79,9 % de réussite pour 2396 $, et jusqu’à 85,5 % avec un modèle spécifique.


💡 L’IA peut donc raisonner, optimiser, et parfois... surpasser les médecins.


🧭 Mais que reste-t-il au médecin ?

Ce benchmark ne teste pas l’écoute, l’incertitude, le soin relationnel, la complexité humaine.
Il ne gère pas l’anxiété du patient, ni le non-verbal, ni l’historique de vie.


Et pourtant, c’est bien là que réside notre vraie valeur.


✨ Dans cet épisode, je vous propose :

  • une explication pédagogique de l’étude,

  • une analyse critique des résultats,

  • une discussion sur notre avenir en tant que médecins humains,

  • des pistes concrètes pour agir, se former et rester au centre du soin.


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soins néant inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Cette semaine, je replonge dans le fascinant univers de l'intelligence artificielle. Je souhaite absolument vous faire découvrir une nouvelle étude révolutionnaire de Microsoft intitulée « Sequential Diagnosis with Language Model » . Il y a quelques semaines, j'ai déjà abordé le HealthBench et ses principaux résultats. Et aujourd'hui, avec cette nouvelle étude publiée le 30 juin dernier, on va voir comment l'IA ne se contente plus de répondre aux questions, mais s'est désormais raisonné comme un véritable clinicien. Dans la première partie, je vous ai présenté l'étude et ses principaux résultats. Et dans ce deuxième épisode, je vais explorer les biais et surtout, on va voir à quoi ça correspond pour nous, en pratique, médecins généralistes. Je vous remercie infiniment d'être toujours plus nombreux à écouter ce podcast. Et si mon travail vous plaît et que vous voulez m'aider très simplement et gratuitement, il vous suffit, s'il vous plaît, de me mettre un petit commentaire sympa sur YouTube ou sur votre appli de podcast préférée. Je vous souhaite une excellente écoute.

  • Speaker #2

    Partie 3 Le médecin reste-t-il indispensable dans cette histoire ? Moi, je pense que oui. Je vais commencer à vous parler des biais de cette étude qui a fait couler énormément d'encre. Tout le monde en a parlé. C'est vrai que c'était quand même extraordinaire. La précision diagnostique, la réduction des coûts, la finesse du raisonnement, le fait que l'IA sait maintenant raisonner, réfléchir, ajuster en conséquence selon les nouvelles données qu'on lui donne. Bon, il y a des biais énormes. Évidemment, c'est une étude de Microsoft qui pense que le GPT d'OpenAI de Microsoft est le meilleur parmi tout ce qu'ils ont testé, parce que je ne vous ai pas dit, mais dans cette étude, ils ont calibré non seulement Gemini de Google, mais aussi ChatGPT et Cloud d'Anthropique. Ils ont mis en compétition différents programmes d'IA, différents LLM. Les agents IA ont été paramétrés apparemment de la même façon sur des boîtes différentes, mais on peut se poser des questions, étant donné que GPT sort comme être le meilleur, alors que c'est une étude commandée par Microsoft. Deuxième biais quand même impressionnant dans cette étude, c'est le le pool de médecins. Je vous ai dit qu'on a mis en compétition 21 médecins humains. Ils sont tous médecins généralistes et il se trouve que les cas du New England, ils sont extrêmement difficiles. Le cas qu'ils donnent dans cette étude, dans ce papier de Microsoft, du nouveau benchmark, le Secondary Diagnostic Benchmark, c'est un diagnostic, tenez-vous bien, de rhabdomyosarcomme embryonnaire. Donc vous imaginez bien qu'un médecin généraliste, qui n'a peut-être croisé aucun rhabdomyosarcomme embryonnaire dans sa carrière, il n'a pas été très bon face à ça. Donc, le bien incroyable, c'est que non seulement les médecins sont des médecins généralistes, aussi bons soient-ils, ils sont challengés sur des dossiers ultra complexes, ultra spécialisés. Donc on peut se poser la question de l'activité en vraie vie de ces LLM. D'ailleurs, je vous fais la remarque, aucun LLM n'est aujourd'hui validé en pratique en médecine. Le LLM, c'est Large Language Model, c'est le modèle de langage d'intelligence artificielle qu'on connaît. C'est chat GPT, Gemini, etc. Donc pourquoi c'est pas validé ? Parce qu'en fait, ça n'a pas été calibré dans la vraie vie. Dans la vraie vie, les gens ont quand même très peu de rhabdomyosarcomes embryonnaires. Ils ont des angines, ils ont des bronchites, ils ont des maladies infectieuses, des traumatismes, etc. Et ces raretés, c'est quand même des histoires de chasse. Donc, aussi époustouflante qu'elle soit, on peut quand même se poser la question de... leur activité dans la vraie vie, parce que ces résultats sont impressionnants, mais ils posent une question quand même essentielle. Si une IA résonne mieux, plus vite et pour moins cher, qu'est-ce qui nous reste ? Eh bien, il y a quand même quelques pistes de réflexion que je voudrais vous partager. Déjà, l'indécision. On en a déjà parlé dans le précédent podcast. La prudence, le doute, ce sont des qualités humaines que l'IA n'a pas. L'IA, elle, elle conclut. Les cas ici, je vous le disais, ils sont extrêmement... complexes, codifiés. Dans la vraie vie, c'est différent. Ce qui est important, c'est pas forcément l'angine, mais c'est tout le terrain qui va avec. C'est de soigner un humain, pas une maladie. Ces logiciels sont entraînés pour diagnostiquer des maladies aussi rares soient-elles, mais ils ne soignent pas la personne qui a cette maladie. Ce qui nous intéresse, c'est la personne, c'est le patient, c'est pas sa maladie. Et donc, on peut vraiment se poser ces questions. L'indécision, la prudence, le doute, ce sont des qualités humaines. exceptionnelle que l'IA, pour l'instant, ne peut pas remplacer. La relation humaine, l'empathie, le contexte, l'IA connaît pas le poids d'un silence, connaît pas le poids d'une larme, d'un regard fuyant. Je ne sais pas si l'IA peut comprendre qu'un patient qui vient de divorcer, qui vient de subir un décès, va rapporter ça par des signaux faibles dans sa consultation. Des choses que nous, on va pouvoir capter et éventuellement aller fouiller. L'IA ne peut pas ressentir ce genre de choses. Regardez toutes les pathologies qui impliquent poids psychique. Je pense comme ça spontanément à la fibromyalgie. Si on demande à ChatGPT... comment se soigne la fibromyalgie, il va vous présenter un protocole. Mais est-ce que c'est intéressant ? Absolument pas. Une patiente fibromyalgique, elle va vouloir être écoutée, elle va vouloir être comprise, et n'importe qui a le besoin de se sentir compris dans sa globalité. Et l'IA, qui ne peut interagir que sur ce qu'elle a été entraînée, que sur les mots, ne gère pas du tout cet aspect non-verbal, cet aspect psychique, cet aspect... de la petite histoire qui n'est pas racontée, mais qui nous est présentée par signaux faibles. Donc, vraiment, je le répète, on a toute notre place dans ce futur médical. Des champs nouveaux s'ouvrent. Mon invité Laurent-Alexandre en parlait, on peut monter des start-up, parfois même hors du soin, ça peut être de l'IA pour gérer le triage, pour gérer des secondes avis, du dépistage, l'optimisation des examens, ou même dans le médical. C'est peut-être une excellente nouvelle. que l'IA soit meilleure que nous pour diagnostiquer des maladies rares, parce qu'on va pouvoir se concentrer sur autre chose. Et qu'est-ce qui est important ? C'est tout ce qu'on nous reproche actuellement, c'est de ne pas s'intéresser aux patients, à son histoire, à son vécu, à son psychisme, à sa famille. On a une grande place à prendre dans cette histoire, et c'est peut-être une excellente nouvelle que ces outils nous permettent de nous délester de quelque chose dont on est moins bon maintenant, c'est le diagnostic complexe. Je pense évidemment que... que les soins intégratifs ont toute leur place, les fameuses interventions non médicamenteuses, c'est pas l'IA qui va pouvoir conseiller, prescrire du yoga, du tai chi, de la méditation, de la cohérence cardiaque. Imaginons une IA qui... C'est quelque chose qui est impensable, que l'IA gère ses activités pratiques, ses interventions non médicamenteuses, et je pense vraiment que c'est un domaine qu'on doit prendre à bras le corps. La prévention, l'alliance thérapeutique avec son patient, ce sont des territoires où notre rôle est irremplaçable. Et c'est donc maintenant qu'il faut inventer le métier de soignant de demain. En conclusion, cette étude de Microsoft montre que l'IA peut raisonner maintenant, cliniquement, et parfois mieux que nous. Mais elle ne soigne toujours pas. Soigner, c'est un acte humain. C'est accompagner, incarner, c'est faire alliance. Ce que je retiens de cette étude, moi, c'est que l'IA va bouleverser notre quotidien. Que notre meilleure arme, ce n'est pas la résistance, mais l'incarnation du soi. C'est aussi la compréhension des outils, la formation. Il faut se former à l'IA, c'est indispensable. La responsabilité et l'éthique. L'IA, pour l'instant, n'est responsable de rien. Elle n'est pas non plus éthique. Elle ne peut pas prendre une décision collégiale. Alors restons curieux, exigeants, restons confiants. Le futur médical ne se fera pas sans nous. La formation à l'IA est essentielle pour ne pas subir, mais comprendre. adapter notre pratique, choisir nos outils et juger sa fiabilité. L'IA, c'est une opportunité de changer nos pratiques. Peut-être vers le meilleur, la qualité d'une relation humaine, sincère, fidèle, empathique et solide. Je vais vous citer pour terminer Moustapha Souleymane, le PDG de Microsoft AI. Le rôle clinique des médecins va bien au-delà du simple diagnostic. Ils doivent gérer l'ambiguïté et instaurer la confiance avec les patients et leurs familles, chose pour laquelle l'IA n'est pas conçue. Nous croyons fermement que l'avenir de la santé passera par l'alliance de l'expertise humaine et de la puissance de l'intelligence de la machine. C'est le PDG de Microsoft AI qui dit ça, c'est-à-dire que leur projet n'est certainement pas de remplacer les médecins, mais de faire une alliance avec eux. Alors prenons ce problème à bras-le-corps. Je vous remercie beaucoup d'avoir écouté ce nouvel épisode de Superdocteur. S'il vous a plu, si vous l'avez trouvé utile, partagez-le. Et laissez-moi s'il vous plaît un petit commentaire sympa sur YouTube. ou sur votre appli de podcast préférée, ça m'aide énormément à faire découvrir mon travail. Surtout, continuez à chercher, à apprendre, pour devenir vous aussi des super docteurs. Salut !

Description

🎙️ IA vs Médecin : un pas de plus vers la superintelligence médicale


Dans cet épisode, je vous parle d’une étude qui pourrait bien devenir un tournant dans l’histoire de l’intelligence artificielle en médecine.


👉 Après HealthBench qui évaluait la culture médicale des IA, voici SDBench, un benchmark publié par Microsoft en juin 2025, qui pousse l’évaluation un cran plus loin : peut-on confier à une IA un raisonnement clinique séquentiel, comme le fait un médecin généraliste en consultation ?


Et les résultats sont... vertigineux.


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


🧪 L’étude : une simulation clinique hyper-réaliste

  • 304 cas cliniques extraits du New England Journal of Medicine.

  • Chaque cas commence par une brève présentation : c’est à l’IA ou au médecin de poser les bonnes questions, de prescrire les bons examens et de formuler un diagnostic final.


🧠 L’innovation : MAI-DxO, une équipe médicale virtuelle IA

  • 5 agents IA spécialisés qui coopèrent, Dr Hypothesis (hypothèses diagnostiques), Dr Test-Chooser (choix d’examens), Dr Challenger (remise en question), Dr Stewardship (contrôle des coûts), Dr Checklist (vérification finale).


💥 Une vraie équipe pluridisciplinaire… sans humains.


📊 Les résultats clés

  • Médecins humains : 19,9 % de bons diagnostics – coût moyen 2963 $.

  • GPT-4o seul : 49,3 % – coût 2745 $.

  • o3 seul : 78,6 % – mais 7850 $ !

  • MAI-DxO : 79,9 % de réussite pour 2396 $, et jusqu’à 85,5 % avec un modèle spécifique.


💡 L’IA peut donc raisonner, optimiser, et parfois... surpasser les médecins.


🧭 Mais que reste-t-il au médecin ?

Ce benchmark ne teste pas l’écoute, l’incertitude, le soin relationnel, la complexité humaine.
Il ne gère pas l’anxiété du patient, ni le non-verbal, ni l’historique de vie.


Et pourtant, c’est bien là que réside notre vraie valeur.


✨ Dans cet épisode, je vous propose :

  • une explication pédagogique de l’étude,

  • une analyse critique des résultats,

  • une discussion sur notre avenir en tant que médecins humains,

  • des pistes concrètes pour agir, se former et rester au centre du soin.


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soins néant inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Cette semaine, je replonge dans le fascinant univers de l'intelligence artificielle. Je souhaite absolument vous faire découvrir une nouvelle étude révolutionnaire de Microsoft intitulée « Sequential Diagnosis with Language Model » . Il y a quelques semaines, j'ai déjà abordé le HealthBench et ses principaux résultats. Et aujourd'hui, avec cette nouvelle étude publiée le 30 juin dernier, on va voir comment l'IA ne se contente plus de répondre aux questions, mais s'est désormais raisonné comme un véritable clinicien. Dans la première partie, je vous ai présenté l'étude et ses principaux résultats. Et dans ce deuxième épisode, je vais explorer les biais et surtout, on va voir à quoi ça correspond pour nous, en pratique, médecins généralistes. Je vous remercie infiniment d'être toujours plus nombreux à écouter ce podcast. Et si mon travail vous plaît et que vous voulez m'aider très simplement et gratuitement, il vous suffit, s'il vous plaît, de me mettre un petit commentaire sympa sur YouTube ou sur votre appli de podcast préférée. Je vous souhaite une excellente écoute.

  • Speaker #2

    Partie 3 Le médecin reste-t-il indispensable dans cette histoire ? Moi, je pense que oui. Je vais commencer à vous parler des biais de cette étude qui a fait couler énormément d'encre. Tout le monde en a parlé. C'est vrai que c'était quand même extraordinaire. La précision diagnostique, la réduction des coûts, la finesse du raisonnement, le fait que l'IA sait maintenant raisonner, réfléchir, ajuster en conséquence selon les nouvelles données qu'on lui donne. Bon, il y a des biais énormes. Évidemment, c'est une étude de Microsoft qui pense que le GPT d'OpenAI de Microsoft est le meilleur parmi tout ce qu'ils ont testé, parce que je ne vous ai pas dit, mais dans cette étude, ils ont calibré non seulement Gemini de Google, mais aussi ChatGPT et Cloud d'Anthropique. Ils ont mis en compétition différents programmes d'IA, différents LLM. Les agents IA ont été paramétrés apparemment de la même façon sur des boîtes différentes, mais on peut se poser des questions, étant donné que GPT sort comme être le meilleur, alors que c'est une étude commandée par Microsoft. Deuxième biais quand même impressionnant dans cette étude, c'est le le pool de médecins. Je vous ai dit qu'on a mis en compétition 21 médecins humains. Ils sont tous médecins généralistes et il se trouve que les cas du New England, ils sont extrêmement difficiles. Le cas qu'ils donnent dans cette étude, dans ce papier de Microsoft, du nouveau benchmark, le Secondary Diagnostic Benchmark, c'est un diagnostic, tenez-vous bien, de rhabdomyosarcomme embryonnaire. Donc vous imaginez bien qu'un médecin généraliste, qui n'a peut-être croisé aucun rhabdomyosarcomme embryonnaire dans sa carrière, il n'a pas été très bon face à ça. Donc, le bien incroyable, c'est que non seulement les médecins sont des médecins généralistes, aussi bons soient-ils, ils sont challengés sur des dossiers ultra complexes, ultra spécialisés. Donc on peut se poser la question de l'activité en vraie vie de ces LLM. D'ailleurs, je vous fais la remarque, aucun LLM n'est aujourd'hui validé en pratique en médecine. Le LLM, c'est Large Language Model, c'est le modèle de langage d'intelligence artificielle qu'on connaît. C'est chat GPT, Gemini, etc. Donc pourquoi c'est pas validé ? Parce qu'en fait, ça n'a pas été calibré dans la vraie vie. Dans la vraie vie, les gens ont quand même très peu de rhabdomyosarcomes embryonnaires. Ils ont des angines, ils ont des bronchites, ils ont des maladies infectieuses, des traumatismes, etc. Et ces raretés, c'est quand même des histoires de chasse. Donc, aussi époustouflante qu'elle soit, on peut quand même se poser la question de... leur activité dans la vraie vie, parce que ces résultats sont impressionnants, mais ils posent une question quand même essentielle. Si une IA résonne mieux, plus vite et pour moins cher, qu'est-ce qui nous reste ? Eh bien, il y a quand même quelques pistes de réflexion que je voudrais vous partager. Déjà, l'indécision. On en a déjà parlé dans le précédent podcast. La prudence, le doute, ce sont des qualités humaines que l'IA n'a pas. L'IA, elle, elle conclut. Les cas ici, je vous le disais, ils sont extrêmement... complexes, codifiés. Dans la vraie vie, c'est différent. Ce qui est important, c'est pas forcément l'angine, mais c'est tout le terrain qui va avec. C'est de soigner un humain, pas une maladie. Ces logiciels sont entraînés pour diagnostiquer des maladies aussi rares soient-elles, mais ils ne soignent pas la personne qui a cette maladie. Ce qui nous intéresse, c'est la personne, c'est le patient, c'est pas sa maladie. Et donc, on peut vraiment se poser ces questions. L'indécision, la prudence, le doute, ce sont des qualités humaines. exceptionnelle que l'IA, pour l'instant, ne peut pas remplacer. La relation humaine, l'empathie, le contexte, l'IA connaît pas le poids d'un silence, connaît pas le poids d'une larme, d'un regard fuyant. Je ne sais pas si l'IA peut comprendre qu'un patient qui vient de divorcer, qui vient de subir un décès, va rapporter ça par des signaux faibles dans sa consultation. Des choses que nous, on va pouvoir capter et éventuellement aller fouiller. L'IA ne peut pas ressentir ce genre de choses. Regardez toutes les pathologies qui impliquent poids psychique. Je pense comme ça spontanément à la fibromyalgie. Si on demande à ChatGPT... comment se soigne la fibromyalgie, il va vous présenter un protocole. Mais est-ce que c'est intéressant ? Absolument pas. Une patiente fibromyalgique, elle va vouloir être écoutée, elle va vouloir être comprise, et n'importe qui a le besoin de se sentir compris dans sa globalité. Et l'IA, qui ne peut interagir que sur ce qu'elle a été entraînée, que sur les mots, ne gère pas du tout cet aspect non-verbal, cet aspect psychique, cet aspect... de la petite histoire qui n'est pas racontée, mais qui nous est présentée par signaux faibles. Donc, vraiment, je le répète, on a toute notre place dans ce futur médical. Des champs nouveaux s'ouvrent. Mon invité Laurent-Alexandre en parlait, on peut monter des start-up, parfois même hors du soin, ça peut être de l'IA pour gérer le triage, pour gérer des secondes avis, du dépistage, l'optimisation des examens, ou même dans le médical. C'est peut-être une excellente nouvelle. que l'IA soit meilleure que nous pour diagnostiquer des maladies rares, parce qu'on va pouvoir se concentrer sur autre chose. Et qu'est-ce qui est important ? C'est tout ce qu'on nous reproche actuellement, c'est de ne pas s'intéresser aux patients, à son histoire, à son vécu, à son psychisme, à sa famille. On a une grande place à prendre dans cette histoire, et c'est peut-être une excellente nouvelle que ces outils nous permettent de nous délester de quelque chose dont on est moins bon maintenant, c'est le diagnostic complexe. Je pense évidemment que... que les soins intégratifs ont toute leur place, les fameuses interventions non médicamenteuses, c'est pas l'IA qui va pouvoir conseiller, prescrire du yoga, du tai chi, de la méditation, de la cohérence cardiaque. Imaginons une IA qui... C'est quelque chose qui est impensable, que l'IA gère ses activités pratiques, ses interventions non médicamenteuses, et je pense vraiment que c'est un domaine qu'on doit prendre à bras le corps. La prévention, l'alliance thérapeutique avec son patient, ce sont des territoires où notre rôle est irremplaçable. Et c'est donc maintenant qu'il faut inventer le métier de soignant de demain. En conclusion, cette étude de Microsoft montre que l'IA peut raisonner maintenant, cliniquement, et parfois mieux que nous. Mais elle ne soigne toujours pas. Soigner, c'est un acte humain. C'est accompagner, incarner, c'est faire alliance. Ce que je retiens de cette étude, moi, c'est que l'IA va bouleverser notre quotidien. Que notre meilleure arme, ce n'est pas la résistance, mais l'incarnation du soi. C'est aussi la compréhension des outils, la formation. Il faut se former à l'IA, c'est indispensable. La responsabilité et l'éthique. L'IA, pour l'instant, n'est responsable de rien. Elle n'est pas non plus éthique. Elle ne peut pas prendre une décision collégiale. Alors restons curieux, exigeants, restons confiants. Le futur médical ne se fera pas sans nous. La formation à l'IA est essentielle pour ne pas subir, mais comprendre. adapter notre pratique, choisir nos outils et juger sa fiabilité. L'IA, c'est une opportunité de changer nos pratiques. Peut-être vers le meilleur, la qualité d'une relation humaine, sincère, fidèle, empathique et solide. Je vais vous citer pour terminer Moustapha Souleymane, le PDG de Microsoft AI. Le rôle clinique des médecins va bien au-delà du simple diagnostic. Ils doivent gérer l'ambiguïté et instaurer la confiance avec les patients et leurs familles, chose pour laquelle l'IA n'est pas conçue. Nous croyons fermement que l'avenir de la santé passera par l'alliance de l'expertise humaine et de la puissance de l'intelligence de la machine. C'est le PDG de Microsoft AI qui dit ça, c'est-à-dire que leur projet n'est certainement pas de remplacer les médecins, mais de faire une alliance avec eux. Alors prenons ce problème à bras-le-corps. Je vous remercie beaucoup d'avoir écouté ce nouvel épisode de Superdocteur. S'il vous a plu, si vous l'avez trouvé utile, partagez-le. Et laissez-moi s'il vous plaît un petit commentaire sympa sur YouTube. ou sur votre appli de podcast préférée, ça m'aide énormément à faire découvrir mon travail. Surtout, continuez à chercher, à apprendre, pour devenir vous aussi des super docteurs. Salut !

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Dans cet épisode, je vous parle d’une étude qui pourrait bien devenir un tournant dans l’histoire de l’intelligence artificielle en médecine.


👉 Après HealthBench qui évaluait la culture médicale des IA, voici SDBench, un benchmark publié par Microsoft en juin 2025, qui pousse l’évaluation un cran plus loin : peut-on confier à une IA un raisonnement clinique séquentiel, comme le fait un médecin généraliste en consultation ?


Et les résultats sont... vertigineux.


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


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  • 304 cas cliniques extraits du New England Journal of Medicine.

  • Chaque cas commence par une brève présentation : c’est à l’IA ou au médecin de poser les bonnes questions, de prescrire les bons examens et de formuler un diagnostic final.


🧠 L’innovation : MAI-DxO, une équipe médicale virtuelle IA

  • 5 agents IA spécialisés qui coopèrent, Dr Hypothesis (hypothèses diagnostiques), Dr Test-Chooser (choix d’examens), Dr Challenger (remise en question), Dr Stewardship (contrôle des coûts), Dr Checklist (vérification finale).


💥 Une vraie équipe pluridisciplinaire… sans humains.


📊 Les résultats clés

  • Médecins humains : 19,9 % de bons diagnostics – coût moyen 2963 $.

  • GPT-4o seul : 49,3 % – coût 2745 $.

  • o3 seul : 78,6 % – mais 7850 $ !

  • MAI-DxO : 79,9 % de réussite pour 2396 $, et jusqu’à 85,5 % avec un modèle spécifique.


💡 L’IA peut donc raisonner, optimiser, et parfois... surpasser les médecins.


🧭 Mais que reste-t-il au médecin ?

Ce benchmark ne teste pas l’écoute, l’incertitude, le soin relationnel, la complexité humaine.
Il ne gère pas l’anxiété du patient, ni le non-verbal, ni l’historique de vie.


Et pourtant, c’est bien là que réside notre vraie valeur.


✨ Dans cet épisode, je vous propose :

  • une explication pédagogique de l’étude,

  • une analyse critique des résultats,

  • une discussion sur notre avenir en tant que médecins humains,

  • des pistes concrètes pour agir, se former et rester au centre du soin.


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


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Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soins néant inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Cette semaine, je replonge dans le fascinant univers de l'intelligence artificielle. Je souhaite absolument vous faire découvrir une nouvelle étude révolutionnaire de Microsoft intitulée « Sequential Diagnosis with Language Model » . Il y a quelques semaines, j'ai déjà abordé le HealthBench et ses principaux résultats. Et aujourd'hui, avec cette nouvelle étude publiée le 30 juin dernier, on va voir comment l'IA ne se contente plus de répondre aux questions, mais s'est désormais raisonné comme un véritable clinicien. Dans la première partie, je vous ai présenté l'étude et ses principaux résultats. Et dans ce deuxième épisode, je vais explorer les biais et surtout, on va voir à quoi ça correspond pour nous, en pratique, médecins généralistes. Je vous remercie infiniment d'être toujours plus nombreux à écouter ce podcast. Et si mon travail vous plaît et que vous voulez m'aider très simplement et gratuitement, il vous suffit, s'il vous plaît, de me mettre un petit commentaire sympa sur YouTube ou sur votre appli de podcast préférée. Je vous souhaite une excellente écoute.

  • Speaker #2

    Partie 3 Le médecin reste-t-il indispensable dans cette histoire ? Moi, je pense que oui. Je vais commencer à vous parler des biais de cette étude qui a fait couler énormément d'encre. Tout le monde en a parlé. C'est vrai que c'était quand même extraordinaire. La précision diagnostique, la réduction des coûts, la finesse du raisonnement, le fait que l'IA sait maintenant raisonner, réfléchir, ajuster en conséquence selon les nouvelles données qu'on lui donne. Bon, il y a des biais énormes. Évidemment, c'est une étude de Microsoft qui pense que le GPT d'OpenAI de Microsoft est le meilleur parmi tout ce qu'ils ont testé, parce que je ne vous ai pas dit, mais dans cette étude, ils ont calibré non seulement Gemini de Google, mais aussi ChatGPT et Cloud d'Anthropique. Ils ont mis en compétition différents programmes d'IA, différents LLM. Les agents IA ont été paramétrés apparemment de la même façon sur des boîtes différentes, mais on peut se poser des questions, étant donné que GPT sort comme être le meilleur, alors que c'est une étude commandée par Microsoft. Deuxième biais quand même impressionnant dans cette étude, c'est le le pool de médecins. Je vous ai dit qu'on a mis en compétition 21 médecins humains. Ils sont tous médecins généralistes et il se trouve que les cas du New England, ils sont extrêmement difficiles. Le cas qu'ils donnent dans cette étude, dans ce papier de Microsoft, du nouveau benchmark, le Secondary Diagnostic Benchmark, c'est un diagnostic, tenez-vous bien, de rhabdomyosarcomme embryonnaire. Donc vous imaginez bien qu'un médecin généraliste, qui n'a peut-être croisé aucun rhabdomyosarcomme embryonnaire dans sa carrière, il n'a pas été très bon face à ça. Donc, le bien incroyable, c'est que non seulement les médecins sont des médecins généralistes, aussi bons soient-ils, ils sont challengés sur des dossiers ultra complexes, ultra spécialisés. Donc on peut se poser la question de l'activité en vraie vie de ces LLM. D'ailleurs, je vous fais la remarque, aucun LLM n'est aujourd'hui validé en pratique en médecine. Le LLM, c'est Large Language Model, c'est le modèle de langage d'intelligence artificielle qu'on connaît. C'est chat GPT, Gemini, etc. Donc pourquoi c'est pas validé ? Parce qu'en fait, ça n'a pas été calibré dans la vraie vie. Dans la vraie vie, les gens ont quand même très peu de rhabdomyosarcomes embryonnaires. Ils ont des angines, ils ont des bronchites, ils ont des maladies infectieuses, des traumatismes, etc. Et ces raretés, c'est quand même des histoires de chasse. Donc, aussi époustouflante qu'elle soit, on peut quand même se poser la question de... leur activité dans la vraie vie, parce que ces résultats sont impressionnants, mais ils posent une question quand même essentielle. Si une IA résonne mieux, plus vite et pour moins cher, qu'est-ce qui nous reste ? Eh bien, il y a quand même quelques pistes de réflexion que je voudrais vous partager. Déjà, l'indécision. On en a déjà parlé dans le précédent podcast. La prudence, le doute, ce sont des qualités humaines que l'IA n'a pas. L'IA, elle, elle conclut. Les cas ici, je vous le disais, ils sont extrêmement... complexes, codifiés. Dans la vraie vie, c'est différent. Ce qui est important, c'est pas forcément l'angine, mais c'est tout le terrain qui va avec. C'est de soigner un humain, pas une maladie. Ces logiciels sont entraînés pour diagnostiquer des maladies aussi rares soient-elles, mais ils ne soignent pas la personne qui a cette maladie. Ce qui nous intéresse, c'est la personne, c'est le patient, c'est pas sa maladie. Et donc, on peut vraiment se poser ces questions. L'indécision, la prudence, le doute, ce sont des qualités humaines. exceptionnelle que l'IA, pour l'instant, ne peut pas remplacer. La relation humaine, l'empathie, le contexte, l'IA connaît pas le poids d'un silence, connaît pas le poids d'une larme, d'un regard fuyant. Je ne sais pas si l'IA peut comprendre qu'un patient qui vient de divorcer, qui vient de subir un décès, va rapporter ça par des signaux faibles dans sa consultation. Des choses que nous, on va pouvoir capter et éventuellement aller fouiller. L'IA ne peut pas ressentir ce genre de choses. Regardez toutes les pathologies qui impliquent poids psychique. Je pense comme ça spontanément à la fibromyalgie. Si on demande à ChatGPT... comment se soigne la fibromyalgie, il va vous présenter un protocole. Mais est-ce que c'est intéressant ? Absolument pas. Une patiente fibromyalgique, elle va vouloir être écoutée, elle va vouloir être comprise, et n'importe qui a le besoin de se sentir compris dans sa globalité. Et l'IA, qui ne peut interagir que sur ce qu'elle a été entraînée, que sur les mots, ne gère pas du tout cet aspect non-verbal, cet aspect psychique, cet aspect... de la petite histoire qui n'est pas racontée, mais qui nous est présentée par signaux faibles. Donc, vraiment, je le répète, on a toute notre place dans ce futur médical. Des champs nouveaux s'ouvrent. Mon invité Laurent-Alexandre en parlait, on peut monter des start-up, parfois même hors du soin, ça peut être de l'IA pour gérer le triage, pour gérer des secondes avis, du dépistage, l'optimisation des examens, ou même dans le médical. C'est peut-être une excellente nouvelle. que l'IA soit meilleure que nous pour diagnostiquer des maladies rares, parce qu'on va pouvoir se concentrer sur autre chose. Et qu'est-ce qui est important ? C'est tout ce qu'on nous reproche actuellement, c'est de ne pas s'intéresser aux patients, à son histoire, à son vécu, à son psychisme, à sa famille. On a une grande place à prendre dans cette histoire, et c'est peut-être une excellente nouvelle que ces outils nous permettent de nous délester de quelque chose dont on est moins bon maintenant, c'est le diagnostic complexe. Je pense évidemment que... que les soins intégratifs ont toute leur place, les fameuses interventions non médicamenteuses, c'est pas l'IA qui va pouvoir conseiller, prescrire du yoga, du tai chi, de la méditation, de la cohérence cardiaque. Imaginons une IA qui... C'est quelque chose qui est impensable, que l'IA gère ses activités pratiques, ses interventions non médicamenteuses, et je pense vraiment que c'est un domaine qu'on doit prendre à bras le corps. La prévention, l'alliance thérapeutique avec son patient, ce sont des territoires où notre rôle est irremplaçable. Et c'est donc maintenant qu'il faut inventer le métier de soignant de demain. En conclusion, cette étude de Microsoft montre que l'IA peut raisonner maintenant, cliniquement, et parfois mieux que nous. Mais elle ne soigne toujours pas. Soigner, c'est un acte humain. C'est accompagner, incarner, c'est faire alliance. Ce que je retiens de cette étude, moi, c'est que l'IA va bouleverser notre quotidien. Que notre meilleure arme, ce n'est pas la résistance, mais l'incarnation du soi. C'est aussi la compréhension des outils, la formation. Il faut se former à l'IA, c'est indispensable. La responsabilité et l'éthique. L'IA, pour l'instant, n'est responsable de rien. Elle n'est pas non plus éthique. Elle ne peut pas prendre une décision collégiale. Alors restons curieux, exigeants, restons confiants. Le futur médical ne se fera pas sans nous. La formation à l'IA est essentielle pour ne pas subir, mais comprendre. adapter notre pratique, choisir nos outils et juger sa fiabilité. L'IA, c'est une opportunité de changer nos pratiques. Peut-être vers le meilleur, la qualité d'une relation humaine, sincère, fidèle, empathique et solide. Je vais vous citer pour terminer Moustapha Souleymane, le PDG de Microsoft AI. Le rôle clinique des médecins va bien au-delà du simple diagnostic. Ils doivent gérer l'ambiguïté et instaurer la confiance avec les patients et leurs familles, chose pour laquelle l'IA n'est pas conçue. Nous croyons fermement que l'avenir de la santé passera par l'alliance de l'expertise humaine et de la puissance de l'intelligence de la machine. C'est le PDG de Microsoft AI qui dit ça, c'est-à-dire que leur projet n'est certainement pas de remplacer les médecins, mais de faire une alliance avec eux. Alors prenons ce problème à bras-le-corps. Je vous remercie beaucoup d'avoir écouté ce nouvel épisode de Superdocteur. S'il vous a plu, si vous l'avez trouvé utile, partagez-le. Et laissez-moi s'il vous plaît un petit commentaire sympa sur YouTube. ou sur votre appli de podcast préférée, ça m'aide énormément à faire découvrir mon travail. Surtout, continuez à chercher, à apprendre, pour devenir vous aussi des super docteurs. Salut !

Description

🎙️ IA vs Médecin : un pas de plus vers la superintelligence médicale


Dans cet épisode, je vous parle d’une étude qui pourrait bien devenir un tournant dans l’histoire de l’intelligence artificielle en médecine.


👉 Après HealthBench qui évaluait la culture médicale des IA, voici SDBench, un benchmark publié par Microsoft en juin 2025, qui pousse l’évaluation un cran plus loin : peut-on confier à une IA un raisonnement clinique séquentiel, comme le fait un médecin généraliste en consultation ?


Et les résultats sont... vertigineux.


👉 Abonnez-vous à la newsletter Super Récap’ pour recevoir un mail à lire en 1mn récapitulant les grands points des épisodes de la semaine (c'est gratuit et sans spam!): https://superdocteur.substack.com/


🧪 L’étude : une simulation clinique hyper-réaliste

  • 304 cas cliniques extraits du New England Journal of Medicine.

  • Chaque cas commence par une brève présentation : c’est à l’IA ou au médecin de poser les bonnes questions, de prescrire les bons examens et de formuler un diagnostic final.


🧠 L’innovation : MAI-DxO, une équipe médicale virtuelle IA

  • 5 agents IA spécialisés qui coopèrent, Dr Hypothesis (hypothèses diagnostiques), Dr Test-Chooser (choix d’examens), Dr Challenger (remise en question), Dr Stewardship (contrôle des coûts), Dr Checklist (vérification finale).


💥 Une vraie équipe pluridisciplinaire… sans humains.


📊 Les résultats clés

  • Médecins humains : 19,9 % de bons diagnostics – coût moyen 2963 $.

  • GPT-4o seul : 49,3 % – coût 2745 $.

  • o3 seul : 78,6 % – mais 7850 $ !

  • MAI-DxO : 79,9 % de réussite pour 2396 $, et jusqu’à 85,5 % avec un modèle spécifique.


💡 L’IA peut donc raisonner, optimiser, et parfois... surpasser les médecins.


🧭 Mais que reste-t-il au médecin ?

Ce benchmark ne teste pas l’écoute, l’incertitude, le soin relationnel, la complexité humaine.
Il ne gère pas l’anxiété du patient, ni le non-verbal, ni l’historique de vie.


Et pourtant, c’est bien là que réside notre vraie valeur.


✨ Dans cet épisode, je vous propose :

  • une explication pédagogique de l’étude,

  • une analyse critique des résultats,

  • une discussion sur notre avenir en tant que médecins humains,

  • des pistes concrètes pour agir, se former et rester au centre du soin.


Mon livre est disponible ici: https://www.chroniquesociale.com/comprendre-les-personnes/1315-medecine-integrative.html


Insta:

https://www.instagram.com/dr.matthieu.cantet


Youtube:

https://www.youtube.com/channel/UCbZG3thgg8pWjhv-1Ksh1AA


Linkedin:

https://www.linkedin.com/in/matthieu-cantet-4a5591294/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Super Docteur, c'est le podcast des médecins généralistes. Le podcast qui vous transmet les recommandations de bonne pratique et les résultats des grandes études qui vont changer vos habitudes. Super Docteur, c'est la découverte de méthodes de soins innovantes et des interviews de soins néant inspirants qui boosteront votre motivation. Un contenu court et pratique, chaque semaine, pour tous les médecins.

  • Speaker #1

    Bonjour à tous et bienvenue dans Super Docteur. Cette semaine, je replonge dans le fascinant univers de l'intelligence artificielle. Je souhaite absolument vous faire découvrir une nouvelle étude révolutionnaire de Microsoft intitulée « Sequential Diagnosis with Language Model » . Il y a quelques semaines, j'ai déjà abordé le HealthBench et ses principaux résultats. Et aujourd'hui, avec cette nouvelle étude publiée le 30 juin dernier, on va voir comment l'IA ne se contente plus de répondre aux questions, mais s'est désormais raisonné comme un véritable clinicien. Dans la première partie, je vous ai présenté l'étude et ses principaux résultats. Et dans ce deuxième épisode, je vais explorer les biais et surtout, on va voir à quoi ça correspond pour nous, en pratique, médecins généralistes. Je vous remercie infiniment d'être toujours plus nombreux à écouter ce podcast. Et si mon travail vous plaît et que vous voulez m'aider très simplement et gratuitement, il vous suffit, s'il vous plaît, de me mettre un petit commentaire sympa sur YouTube ou sur votre appli de podcast préférée. Je vous souhaite une excellente écoute.

  • Speaker #2

    Partie 3 Le médecin reste-t-il indispensable dans cette histoire ? Moi, je pense que oui. Je vais commencer à vous parler des biais de cette étude qui a fait couler énormément d'encre. Tout le monde en a parlé. C'est vrai que c'était quand même extraordinaire. La précision diagnostique, la réduction des coûts, la finesse du raisonnement, le fait que l'IA sait maintenant raisonner, réfléchir, ajuster en conséquence selon les nouvelles données qu'on lui donne. Bon, il y a des biais énormes. Évidemment, c'est une étude de Microsoft qui pense que le GPT d'OpenAI de Microsoft est le meilleur parmi tout ce qu'ils ont testé, parce que je ne vous ai pas dit, mais dans cette étude, ils ont calibré non seulement Gemini de Google, mais aussi ChatGPT et Cloud d'Anthropique. Ils ont mis en compétition différents programmes d'IA, différents LLM. Les agents IA ont été paramétrés apparemment de la même façon sur des boîtes différentes, mais on peut se poser des questions, étant donné que GPT sort comme être le meilleur, alors que c'est une étude commandée par Microsoft. Deuxième biais quand même impressionnant dans cette étude, c'est le le pool de médecins. Je vous ai dit qu'on a mis en compétition 21 médecins humains. Ils sont tous médecins généralistes et il se trouve que les cas du New England, ils sont extrêmement difficiles. Le cas qu'ils donnent dans cette étude, dans ce papier de Microsoft, du nouveau benchmark, le Secondary Diagnostic Benchmark, c'est un diagnostic, tenez-vous bien, de rhabdomyosarcomme embryonnaire. Donc vous imaginez bien qu'un médecin généraliste, qui n'a peut-être croisé aucun rhabdomyosarcomme embryonnaire dans sa carrière, il n'a pas été très bon face à ça. Donc, le bien incroyable, c'est que non seulement les médecins sont des médecins généralistes, aussi bons soient-ils, ils sont challengés sur des dossiers ultra complexes, ultra spécialisés. Donc on peut se poser la question de l'activité en vraie vie de ces LLM. D'ailleurs, je vous fais la remarque, aucun LLM n'est aujourd'hui validé en pratique en médecine. Le LLM, c'est Large Language Model, c'est le modèle de langage d'intelligence artificielle qu'on connaît. C'est chat GPT, Gemini, etc. Donc pourquoi c'est pas validé ? Parce qu'en fait, ça n'a pas été calibré dans la vraie vie. Dans la vraie vie, les gens ont quand même très peu de rhabdomyosarcomes embryonnaires. Ils ont des angines, ils ont des bronchites, ils ont des maladies infectieuses, des traumatismes, etc. Et ces raretés, c'est quand même des histoires de chasse. Donc, aussi époustouflante qu'elle soit, on peut quand même se poser la question de... leur activité dans la vraie vie, parce que ces résultats sont impressionnants, mais ils posent une question quand même essentielle. Si une IA résonne mieux, plus vite et pour moins cher, qu'est-ce qui nous reste ? Eh bien, il y a quand même quelques pistes de réflexion que je voudrais vous partager. Déjà, l'indécision. On en a déjà parlé dans le précédent podcast. La prudence, le doute, ce sont des qualités humaines que l'IA n'a pas. L'IA, elle, elle conclut. Les cas ici, je vous le disais, ils sont extrêmement... complexes, codifiés. Dans la vraie vie, c'est différent. Ce qui est important, c'est pas forcément l'angine, mais c'est tout le terrain qui va avec. C'est de soigner un humain, pas une maladie. Ces logiciels sont entraînés pour diagnostiquer des maladies aussi rares soient-elles, mais ils ne soignent pas la personne qui a cette maladie. Ce qui nous intéresse, c'est la personne, c'est le patient, c'est pas sa maladie. Et donc, on peut vraiment se poser ces questions. L'indécision, la prudence, le doute, ce sont des qualités humaines. exceptionnelle que l'IA, pour l'instant, ne peut pas remplacer. La relation humaine, l'empathie, le contexte, l'IA connaît pas le poids d'un silence, connaît pas le poids d'une larme, d'un regard fuyant. Je ne sais pas si l'IA peut comprendre qu'un patient qui vient de divorcer, qui vient de subir un décès, va rapporter ça par des signaux faibles dans sa consultation. Des choses que nous, on va pouvoir capter et éventuellement aller fouiller. L'IA ne peut pas ressentir ce genre de choses. Regardez toutes les pathologies qui impliquent poids psychique. Je pense comme ça spontanément à la fibromyalgie. Si on demande à ChatGPT... comment se soigne la fibromyalgie, il va vous présenter un protocole. Mais est-ce que c'est intéressant ? Absolument pas. Une patiente fibromyalgique, elle va vouloir être écoutée, elle va vouloir être comprise, et n'importe qui a le besoin de se sentir compris dans sa globalité. Et l'IA, qui ne peut interagir que sur ce qu'elle a été entraînée, que sur les mots, ne gère pas du tout cet aspect non-verbal, cet aspect psychique, cet aspect... de la petite histoire qui n'est pas racontée, mais qui nous est présentée par signaux faibles. Donc, vraiment, je le répète, on a toute notre place dans ce futur médical. Des champs nouveaux s'ouvrent. Mon invité Laurent-Alexandre en parlait, on peut monter des start-up, parfois même hors du soin, ça peut être de l'IA pour gérer le triage, pour gérer des secondes avis, du dépistage, l'optimisation des examens, ou même dans le médical. C'est peut-être une excellente nouvelle. que l'IA soit meilleure que nous pour diagnostiquer des maladies rares, parce qu'on va pouvoir se concentrer sur autre chose. Et qu'est-ce qui est important ? C'est tout ce qu'on nous reproche actuellement, c'est de ne pas s'intéresser aux patients, à son histoire, à son vécu, à son psychisme, à sa famille. On a une grande place à prendre dans cette histoire, et c'est peut-être une excellente nouvelle que ces outils nous permettent de nous délester de quelque chose dont on est moins bon maintenant, c'est le diagnostic complexe. Je pense évidemment que... que les soins intégratifs ont toute leur place, les fameuses interventions non médicamenteuses, c'est pas l'IA qui va pouvoir conseiller, prescrire du yoga, du tai chi, de la méditation, de la cohérence cardiaque. Imaginons une IA qui... C'est quelque chose qui est impensable, que l'IA gère ses activités pratiques, ses interventions non médicamenteuses, et je pense vraiment que c'est un domaine qu'on doit prendre à bras le corps. La prévention, l'alliance thérapeutique avec son patient, ce sont des territoires où notre rôle est irremplaçable. Et c'est donc maintenant qu'il faut inventer le métier de soignant de demain. En conclusion, cette étude de Microsoft montre que l'IA peut raisonner maintenant, cliniquement, et parfois mieux que nous. Mais elle ne soigne toujours pas. Soigner, c'est un acte humain. C'est accompagner, incarner, c'est faire alliance. Ce que je retiens de cette étude, moi, c'est que l'IA va bouleverser notre quotidien. Que notre meilleure arme, ce n'est pas la résistance, mais l'incarnation du soi. C'est aussi la compréhension des outils, la formation. Il faut se former à l'IA, c'est indispensable. La responsabilité et l'éthique. L'IA, pour l'instant, n'est responsable de rien. Elle n'est pas non plus éthique. Elle ne peut pas prendre une décision collégiale. Alors restons curieux, exigeants, restons confiants. Le futur médical ne se fera pas sans nous. La formation à l'IA est essentielle pour ne pas subir, mais comprendre. adapter notre pratique, choisir nos outils et juger sa fiabilité. L'IA, c'est une opportunité de changer nos pratiques. Peut-être vers le meilleur, la qualité d'une relation humaine, sincère, fidèle, empathique et solide. Je vais vous citer pour terminer Moustapha Souleymane, le PDG de Microsoft AI. Le rôle clinique des médecins va bien au-delà du simple diagnostic. Ils doivent gérer l'ambiguïté et instaurer la confiance avec les patients et leurs familles, chose pour laquelle l'IA n'est pas conçue. Nous croyons fermement que l'avenir de la santé passera par l'alliance de l'expertise humaine et de la puissance de l'intelligence de la machine. C'est le PDG de Microsoft AI qui dit ça, c'est-à-dire que leur projet n'est certainement pas de remplacer les médecins, mais de faire une alliance avec eux. Alors prenons ce problème à bras-le-corps. Je vous remercie beaucoup d'avoir écouté ce nouvel épisode de Superdocteur. S'il vous a plu, si vous l'avez trouvé utile, partagez-le. Et laissez-moi s'il vous plaît un petit commentaire sympa sur YouTube. ou sur votre appli de podcast préférée, ça m'aide énormément à faire découvrir mon travail. Surtout, continuez à chercher, à apprendre, pour devenir vous aussi des super docteurs. Salut !

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