Transcription

• Speaker #0

  Bonjour à toutes et à tous, moi c'est Aglaé, et je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel épisode de Table Verte, le podcast où l'on parle d'alimentation végétale. Comme nous sommes en décembre, j'avais envie qu'on parle d'un sujet très présent dans beaucoup de familles à cette période de l'année, comment concilier une alimentation végétale avec les repas de fête, quand tout le monde autour de la table n'a pas le même régime alimentaire. Entre les traditions familiales, les plats qui reviennent chaque année, et les nouvelles habitudes, ce n'est pas toujours simple de trouver le bon équilibre. Pour en discuter, j'ai le plaisir d'accueillir Clémence et sa fille, Violet. Clémence suit une alimentation végétale, sa fille mange majoritairement comme elle et elles ont appris à cohabiter en famille avec douceur et créativité. Alors installez-vous confortablement, on va parler cuisine, tradition et Noël.

• Speaker #1

  Comme on met plein de choses sur la table, qu'on goûte, qu'on se fait goûter. Petit à petit, ce sont nos vraiment mis à apprécier cette cuisine végétale. Tous les repas sont une fête, c'est un vrai moment de joie, de créativité.

• Speaker #0

  Cet épisode vous est proposé grâce à Sojade et Soun qui accompagnent toutes les familles dans la découverte du végétal avec simplicité et gourmandise. En cette période de fête où on aime se retrouver autour de bons plats, leurs produits, au soja bio et français pour Sojade et aux bons végétaux comme le chanvre, l'avoine, l'amande, le riz et la noisette pour Soun, permettent à chacun de trouver sa place à table, quelle que soit son assiette. Et maintenant, place à la discussion ! Bienvenue à toutes les deux autour de cette table verte, comment vous allez ?

• Speaker #2

  Moi bien !

• Speaker #0

  Ok, super !

• Speaker #1

  On est contentes d'être là !

• Speaker #0

  Pour commencer en douceur, est-ce que vous pouvez me parler un peu de votre rapport à l'alimentation ? Qu'est-ce que vous mangez ? Qu'est-ce que vous cuisinez ? Violette, toi par exemple, est-ce que tu aimes préparer certains plats avec ta maman ?

• Speaker #2

  Oui, j'aime bien cuisiner, mais surtout la regarder, voir ce qu'elle fait.

• Speaker #0

  Et déguster ensuite ?

• Speaker #2

  Oui, faire des cookies par exemple.

• Speaker #0

  Et du coup, toi Clémence, qui a l'air d'être un peu plus en cuisine, est-ce que tu peux nous raconter un peu ta cuisine ?

• Speaker #1

  Alors moi, je ne suis pas végane et je ne suis pas forcément strictement végétarienne. Mais ma cuisine du quotidien, elle est vraiment végétale. J'y suis venue à la trentaine pour des raisons de santé, parce que je n'ai pas du tout grandi dans ce milieu-là. J'ai dû changer complètement d'alimentation d'un coup et éviter notamment les graisses animales. Et donc, c'était il y a une vingtaine d'années. Donc, à l'époque, il n'y avait pas beaucoup d'options. Il n'y avait pas beaucoup de magasins bio, il n'y avait pas beaucoup de choix en végétal. Et c'est comme ça que je me suis mise à découvrir des nouveaux aliments, les purées de l'éagineux, le tofu, tous ces aliments-là. et que j'ai commencé à m'intéresser à la cuisine végétale. Et j'en ai fait mon activité, j'ai écrit différents livres. Et mon approche de la cuisine, c'est vraiment une cuisine plaisir. Mon objectif, c'est vraiment de concilier le plaisir avec une approche santé en restant dans autant le plaisir de faire que le plaisir de manger. Donc c'est une cuisine qui reste très gourmande et créative.

• Speaker #0

  Et toi, du coup, Violette, est-ce que tu manges aussi végétal ?

• Speaker #2

  À la maison, oui. À la cantine, beaucoup surtout, parce que la viande et les poissons n'est pas très bon.

• Speaker #0

  Est-ce que tu te rappelles... d'un plat végétal que ta maman t'a fait goûter et que tu as vraiment aimé ?

• Speaker #2

  J'adore les nouilles de riz avec du tofu surtout.

• Speaker #0

  Et est-ce qu'il y a un plat que vous aimez bien faire toutes les deux ?

• Speaker #2

  Quand on fait du granola quelquefois.

• Speaker #1

  C'est toi qui mets les mains dedans.

• Speaker #2

  J'aime beaucoup mélanger aussi les cookies.

• Speaker #1

  On en fait beaucoup je veux dire à la maison.

• Speaker #0

  Et du coup justement à la maison comment ça se passe un peu les repas ? Comment ça se passe dans l'assiette ? Est-ce que tout le monde mange la même chose ? Est-ce que ton mari mange également la même chose que toi ?

• Speaker #1

  Alors tout le monde mange plus ou moins la même chose. Mon mari, à la base, n'est pas du tout orienté cuisine végétale. Et petit à petit, en fait, à force de cuisiner végétal à la maison, il s'est mis à apprécier ça de plus en plus. Donc maintenant, ça lui arrive souvent d'aller au resto et même de choisir l'option végétarienne. Mais c'est vrai que ça a pris beaucoup, beaucoup de temps. Maintenant, on est tous, en fait, à table, en famille. J'essaye d'avoir un tronc commun, qui est en général une base légumes-céréales. on va dire, ou un très bon pain au levain, ce genre de choses, des choses simples. Je vais cuisiner un ou deux légumes, souvent un cuit, un cru, pour tout le monde. Et ensuite, il y aura aussi un beau plateau de fromage sur la table pour ceux qui veulent manger du fromage. Mais peut-être que je vais faire aussi du tofu. Donc ça permet d'avoir quelque chose qui est un tronc commun pour tout le monde et que chacun ait vraiment ce qu'il veut. Que ce soit festif, quoi.

• Speaker #0

  C'est intéressant parce que du coup, dans la majorité des familles aujourd'hui, c'est plutôt la viande qui est le tronc commun. Et ensuite, le repas s'organise autour de ça, alors que du coup, toi, tu as décidé de faire des légumes, le tronc commun, et ensuite, chacun agrémente comme il veut. Ça permet que chacun s'y retrouve en effet.

• Speaker #1

  C'est exactement ça. En fait, le problème, c'est que moi, je vois beaucoup de gens qui viennent me voir, y compris mes élèves, je donne aussi des cours, et qui ne savent pas comment enlever la viande ou le poisson de leur assiette, parce qu'ils se trouvent avec un gros trou dans l'assiette. Et ça, c'est un vrai problème. Et en fait, en construisant mon assiette sur le légume, c'est aussi, ça commence au moment où je fais les courses, parce que quand je fais les courses... Qu'est-ce qui est frais ? Qu'est-ce qu'on va choisir d'une façon un petit peu impulsive ? Ça va être les fruits et les légumes. Qu'est-ce qui a une bonne tête ? Qu'est-ce qui a l'air frais ? Qu'est-ce qui a l'air bien vert, bien vitaminé, bien croquant ? Qu'est-ce qui va me donner envie ? Je vais choisir à ce moment-là et ensuite je construirai le repas sur le légume.

• Speaker #0

  Et du coup, tu disais que ton mari, que toi, tu avais changé d'alimentation suite à des problèmes de santé. Donc du coup, ton mari a un peu suivi par rapport à cette réorganisation. Est-ce qu'il est arrivé un moment où vous avez eu un peu un débat sur cette alimentation végétale ou ça s'est fait assez naturellement ?

• Speaker #1

  Ça s'est fait assez naturellement, ce qui aurait pu ne pas être le cas parce que mon premier livre, c'était tofu soyeux. Et tout d'un coup, j'ai calculé qu'on a mangé à peu près 12 kilos de tofu. ensemble à table. Je pense qu'il en avait un peu marre, mais c'était mon premier livre. Donc, je pense aussi qu'il a fait cet effort-là à l'époque. Voilà, parce que c'était quand même chouette d'avoir cette chance. Et puis, le midi, il ne mange pas à la maison. Il y a aussi quelque chose qui passe mieux parce que c'est un repas par jour aussi. Et que du coup, il y a un équilibre qui se fait. Il est parfois un peu méfiant sur certains plats. Il dira que ce n'est pas vrai quand il écoutera ce podcast. Mais il... Il regarde un peu du bout de la fourchette, mais en fait, il goûte tout. Et effectivement, ça prend du temps. Il y a des choses que maintenant, il mange avec plaisir, qu'au départ, quand je lui ai présenté les premières fois, peut-être aussi parce que je les cuisinais moins bien. Il avait un peu du mal, mais tout ça, ça évolue vraiment.

• Speaker #0

  Dernier mot peut-être pour bien cerner votre quotidien. Si toutes et deux, vous aviez un mot pour décrire vos repas de famille, vous choisiriez lequel ?

• Speaker #1

  Tu n'as pas d'idée ? Un mot qui te vient comme ça ? Partage.

• Speaker #0

  partage, c'est bien.

• Speaker #1

  Très bien, surtout qu'en plus, ça va bien avec ce qu'on vient de dire, parce que comme on met plein de choses sur la table, qu'on goûte, qu'on se fait goûter, qu'on mange tous un peu une base commune, je trouve que ça correspond bien. Et puis, moi, du coup, on sera sur le thème du jour, parce que moi, je pense que je dirais fête, parce que pour moi, vraiment, tous les repas sont une fête. C'est un vrai moment de joie et de créativité. Moi, j'adore, vraiment.

• Speaker #0

  Maintenant qu'on connaît un peu mieux votre quotidien et vos habitudes à la maison, parlons d'un moment qui rassemble tout le monde. Tu as un peu de idées Clémence, mais on va parler des fêtes de fin d'année. Clémence, est-ce que lors de ces moments de fin d'année, tu prépares des plats spécifiques pour ces occasions ou c'est pas toi qui te retrouves en cuisine ?

• Speaker #1

  Alors, en général, on ne fête pas Noël chez nous, on le fête soit chez mon père, soit chez mes beaux-parents. Donc c'est rarement moi qui fais complètement le repas. Donc comme je ne veux pas envahir la cuisine non plus... Parce que moi, je ne mange pas de viande, par exemple, et que c'est quand même un produit qui est très présent sur les tables de fête. J'essaye d'acheter des bons produits qui ne sont pas forcément des produits qu'il va falloir trop cuisiner. Ce qui va me permettre de faire aussi des trucs sympas. En général, je vais faire au moins un ou deux plats de légumes pour tout le monde. En réalité, même ceux qui ne sont pas forcément très branchés végétal, tous ceux qui vont manger toute la panoplie de produits animaux pendant les fêtes, ils vont être contents d'avoir un plat de légumes. parce que sinon, c'est quand même extrêmement lourd à digérer. Donc ça, ça suscite toujours l'enthousiasme. Et après, je vais acheter des bons produits qu'on pourrait mettre sur la table. Le pain, par exemple, je vais choisir un bon pain au levain. On ne va pas manger de la baguette. Et donc, je vais faire mes apports de cette façon-là, enfin ma contribution de cette façon-là.

• Speaker #0

  Parce que du coup, le reste de la famille ne consomme pas végétal. ou peu, en tout cas, ça ne fait pas partie. Voilà,

• Speaker #1

  ils ont une alimentation beaucoup plus classique, avec un peu de légumes, mais ce n'est pas du tout au centre de l'assiette. Dans ma famille, de mon côté, à la base, Noël, c'était vraiment tout. Alors, c'était la totale, foie gras, saumon fumé, huîtres. Et en fait, il y a deux ans, il y a un an, l'an dernier, on a fêté Noël là-bas. Et mon père et ma tante, parce que ma mère n'est plus là, mon père et ma tante n'avaient mis sur la table que... Des produits de la mer, qui m'arrivent occasionnellement de manger dans certaines situations. Ils avaient complètement enlevé la viande du repas de Noël, sans m'en parler, mais ce que j'avais trouvé assez touchant, parce que pour eux, c'était déjà ça, un grand pas, en fait. Et donc, du coup, petit à petit, ils se sont vraiment mis, surtout mon père, à apprécier cette cuisine végétale. Et il adore quand je lui fais goûter des choses. Lui, il n'ira pas le faire tout seul, mais si j'arrive et que je cuisine un repas végétarien, en fait, il va être super content de goûter. Et c'est en train, maintenant, petit à petit aussi, d'arriver sur nos tables de fêtes.

• Speaker #0

  Et du coup, ça n'a jamais été un débat. Par exemple, je sais qu'il y a pas mal de personnes qui appréhendent les fêtes de fin d'année quand ils ont une alimentation plus spécifique, puisqu'il y a forcément des remarques qui sont des fois un peu déplacées, où on dit oui, c'est bon, tu mangeras comme tout le monde, ce genre de choses. Ce n'est pas quelque chose qui t'est arrivé et tout le monde a été assez compréhensif.

• Speaker #1

  Moi, j'ai eu beaucoup de chance. Après, je pense que ça se joue dans les deux directions. Je pense que si j'avais été vegan, par exemple, ça aurait été plus compliqué. Moi, ça permet quand même un petit peu plus de changer possible. Je disais, voilà, il m'arrive occasionnellement de manger un peu de poisson pour les fêtes. Donc, ça me permet quand même d'avoir quelque chose de plus ouvert. Alors, c'est un mot qui ne me plaît pas parce que je ne veux pas laisser sous-entendre que d'autres schémas alimentaires sont rigides. Comme moi, je peux aller un petit peu de côté,

• Speaker #0

  eux,

• Speaker #1

  ils vont aussi un petit peu de côté, en fait. Et du coup, ça se fait plus dans le calme. Et du coup, il y a eu des échanges, mais comme avec mon mari, en fait, jamais de discussion de choses un petit peu plus désagréables. Au moment des fêtes, je n'ai pas souvenir que ce soit arrivé.

• Speaker #0

  Est-ce que toi, de ton côté, Violette, il y a un plat ou un dessert ou autre que tu attends chaque année ?

• Speaker #2

  J'aime beaucoup la truite.

• Speaker #0

  Ok.

• Speaker #2

  On mange à Noël, surtout.

• Speaker #0

  Est-ce qu'il y a un dessert que tu aimes plus qu'un autre ou non ? Pas forcément, tu aimes bien découvrir des nouvelles choses à chaque fois ?

• Speaker #1

  J'aime bien découvrir parce qu'en général, on ne fait pas tout le temps le même.

• Speaker #0

  Et donc, c'est tout le temps toi qui fais le dessert ?

• Speaker #1

  Alors déjà, ça dépend. Si on est chez mon père, en général, je fais le dessert parce qu'il y a une grande cuisine que j'ai emmené quelques ustensiles là-bas que j'aime utiliser, que j'ai un placard dans lequel je laisse quand même mes produits qui sont difficiles à trouver là-bas, donc des purées de lait agineux, certaines farines complètes. Donc je peux improviser un dessert assez facilement. Quand on est chez mes beaux-parents, c'est plus compliqué parce que c'est une grande famille, on est très nombreux. Et donc du coup, je ne veux pas envahir, d'autant plus qu'ils ont quand même moins l'habitude. Mon père, j'ai quand même travaillé un petit peu pour l'amener à manger ces choses-là. Il s'est habitué, donc maintenant il aime bien, il est curieux. Mais dans ma belle famille, ils ont quand même moins l'habitude. Par contre, j'aime bien acheter des bonnes choses et les apporter. Des bons chocolats, bien cacao-thé, des choses comme ça et les partager. Pendant les vacances de Noël, par contre, on fête souvent le Nouvel An, tous les quatre à la maison. Là, c'est moi qui cuisine, pour le coup. Et pour le dessert, en général, on a deux desserts. On a le dessert que je fais et un dessert acheté par mon mari avec les enfants, un peu plus décadent, on va dire. Enfin, les miens aussi peuvent être décadents, mais un peu moins sains, on va dire. Et puis comme ça, chacun prend ce qu'il veut. Et en fait, souvent, on prend des deux. Moi, en général, les autres desserts, je les trouvais un peu trop sucrés, mais sinon, on prend des deux. J'ai un dessert que j'aime beaucoup faire pour les fêtes qui s'appelle le crousti crémeux, qui est un dessert très chocolaté avec une croûte de noisette vraiment très jolie, un peu en forme, un peu comme une bûche. Donc vraiment, c'est un dessert de fête qui est super efficace et qui plaît à tout le monde.

• Speaker #0

  Et du coup, Violette, est-ce que vous vous dirigez tout le temps vers le même dessert, vous aussi, quand vous l'achetez ?

• Speaker #1

  Oui.

• Speaker #0

  Oui ? Et c'est quoi ?

• Speaker #1

  Le merveilleux. On est très gourmand, oui.

• Speaker #0

  Après, en effet, de toute façon, vu le thème, si on n'était pas sur un épisode gourmand, il y aurait eu un petit problème, je pense.

• Speaker #1

  Ce serait un peu triste.

• Speaker #0

  Et Violette, du coup, quand tu vois ta maman cuisiner pendant les fêtes ou même tout au long de l'année, du coup, est-ce que ça te donne envie, toi aussi, de cuisiner ou toi, déguster les plats, ça te suffit ?

• Speaker #1

  Bah,

• Speaker #2

  déguster, ça me fait envie, surtout.

• Speaker #0

  Ouais.

• Speaker #2

  Mais je l'aide autant pendant les fêtes qu'en général.

• Speaker #0

  Et donc, par exemple, Clémence, tout à l'heure, quand tu parlais de ton dessert que tu réalises, même si, Violette, toi, tu fais plutôt partie de la team On va chercher le merveilleux, est-ce que tu aides un peu quand même ta maman à faire le dessert ou pas du tout ?

• Speaker #2

  Si je suis là, oui, j'aime bien.

• Speaker #0

  Vous vous attribuez un peu des tâches ? Est-ce que tu es par exemple la commis ? Toi, tu coupes les choses et ensuite Clémence, tu fais ? Ou est-ce que c'est un peu au feeling, comme vous avez envie ?

• Speaker #1

  Plus au feeling, je dirais.

• Speaker #0

  Est-ce qu'il y a une tâche que tu préfères faire, toi ? Mélanger. Mélanger ?

• Speaker #1

  J'adore mélanger. Je l'appelle pour mélanger les pâtes à gâteau, pour pétrir la brioche. Tu as pétri la brioche à l'entière. Ouais, j'adore mélanger. Et nettoyer le mixeur, le...

• Speaker #0

  T'es parfaite toi en fait, même que les trucs qui sont...

• Speaker #1

  Les nettoyer pour manger ce qui reste. Ah, c'est ça ?

• Speaker #0

  J'avais pas saisi la petite nuance. Si vous deviez inventer un plat de fête, est-ce que vous avez une idée de ce qui pourrait vous faire plaisir ?

• Speaker #1

  Alors s'il s'agissait de le cuisiner, je pense que j'irais sur un dessert parce que j'adore cuisiner les desserts. La pâtisserie végétale, c'est vraiment un truc qui m'éclate en cuisine. Vraiment, j'adore ça. C'est super créatif, c'est marrant d'essayer de remplacer les œufs, les produits laitiers. Vraiment, j'adore. Sinon, un plat de fête, je pense que je reviens sur le grand plat de légumes rôtis au four. Mais pour leur donner un côté festif, un peu de jus d'orange fraîchement pressé, des épices, un peu de cannelle, des choses comme ça. Peut-être un petit peu de grenade par-dessus. Et puis après, on rajoute... plein d'aromates à la fin de la cuisson.

• Speaker #0

  Est-ce qu'il y a une anecdote de Noël que vous avez en famille liée à un plat végétal que t'aurais fait ou que t'aurais goûté ? Vous pouvez pas voir mais il y a Violette qui dit oui avec des grands yeux.

• Speaker #1

  Dis-moi c'est quoi ?

• Speaker #2

  Je me souviens pas bien parce que j'étais plus petite mais je crois que ma grand-mère avait fait une remarque.

• Speaker #1

  Ah oui, c'est vrai !

• Speaker #2

  Elle n'avait pas honte.

• Speaker #1

  Je crois que c'était pendant les vacances de Noël. Ce n'était pas le repas de Noël, parce qu'on était chez mes beaux-parents et que je cuisine peu là-bas. Mais je m'étais dit, je vais leur faire quand même goûter ma cuisine. Parce que c'est un peu compliqué quand on arrive et qu'on dit, moi, je ne mange pas de viande, donc je vais faire mon assiette et qu'on va s'acheter des beaux légumes bio, et qu'on va s'acheter des super produits, et qu'on se fait son assiette. Et que les autres, alors eux, ça leur convient, mais moi ça me mettait mal à l'aise de les voir manger des choses que... J'estimais être moins bonne, pas seulement pour la santé, mais moins bonne au goût. Et donc, je leur avais fait une belle tarte avec de la courge, il devait y avoir du petit marron, une belle pâte à tarte aux petits teppots. J'avais mis pas mal de fromage pour que ça soit quand même bien gourmand, pas trop loin de ce qu'ils ont l'habitude de manger. Et puis, ma belle-mère, qui écoutera peut-être ce podcast, a répété plusieurs fois pendant le repas qu'il lui fallait un citrate de bétaine quand même. Aïe !

• Speaker #0

  Est-ce qu'elle a fait cette réflexion parce qu'elle savait que c'était plus ou moins végétal ?

• Speaker #1

  Je pense que c'était vraiment pas du tout ce qu'elle a l'habitude de manger. Et que du coup, c'était compliqué pour elle, en fait. Et du coup, après, moi, j'ai compris. Et ça m'arrive encore de faire des choses, de cuisiner des choses là-bas. Mais je fais soit vraiment très accessible, soit des petites choses qui ne seront pas tout le repas, en fait. Et en fait, ça se passe beaucoup mieux.

• Speaker #0

  Oui, c'est ça. c'est souvent ce que je dis aussi les gens quand on leur dit oui il va y avoir plus de végétal à la table, ou alors moi j'ai une alimentation végétale, je vais ramener ça. Tout de suite, ils ont l'impression qu'on est obligés de tout révolutionner. Mais en effet, déjà, on peut y aller que par petites touches, et on peut faire plusieurs petites choses. Nous, je sais qu'on fait souvent, du coup, en entrée maintenant, des veloutés. Donc, veloutés de châtaignes, veloutés de potiron, potimarron, et c'est trop bon. Et en fait, aussi, je trouve que ce que ça enlève, c'est que quand on le met sur la table, on n'est pas... plus obligé de dire « Ah, tenez, ça, c'est la partie végétale. » En fait, juste, on le met sur la table, on ne dit rien et ça s'intègre très bien à tout ce qu'il y a sur la table. C'est un velouté de châtaigne, c'est très bien pour les fêtes et c'est excellent.

• Speaker #1

  Oui, c'est délicieux. Et en plus, personne n'est surpris de trouver un velouté sur sa table. Enfin, c'est tellement réconfortant en hiver. Et le petit plus, c'est qu'on peut ajouter, par exemple, une purée de noisettes ou une purée d'amandes dedans et tout de suite le rendre super gourmand. Personne ne le voit et c'est délicieux. Le gros problème, c'est justement la défiance par rapport à la cuisine végétale, en règle générale. Beaucoup de gens aujourd'hui continuent de penser que c'est une cuisine qui est austère, qui est une cuisine qu'on fait juste, qui ne sont pas pour des raisons liées au plaisir, qui n'est pas gourmande, qui n'est pas créative, qui est triste, qui est ennuyeuse. Et c'est tout le contraire, en fait. Mais il y a vraiment un a priori à dépasser. Ça prendra du temps et je pense que le meilleur moyen... D'aller au-delà de ça, c'est effectivement de faire des choses, de les faire goûter, sans passer par la parole, sans dire c'est végétarien, c'est végétal, il faut manger plus de légumes, sans passer par là. D'ailleurs avec les enfants c'est pareil, c'est pas du tout productif, mais en mettant des choses qui sont bonnes sur la table et puis en les faisant goûter en fait.

• Speaker #0

  Et d'ailleurs je fais une autopromotion, si vous avez besoin d'idées, dans l'épisode de l'année dernière avec Marion de La Petite Ocara, on a donné énormément d'idées, de recettes, enfin on... Marion a donné énormément d'idées de recettes. Et donc du coup, je vous invite à aller l'écouter. Ça vous donnera peut-être quelques idées. Tu as parlé un peu sur la fin des enfants, justement, sur le côté transmettre aux enfants et que si c'était quelque part quelque chose de trop imposé, ce n'était pas forcément productif. Clémence, est-ce que transmettre certaines valeurs à ta fille, ça faisait vraiment partie de ta démarche dès le départ ?

• Speaker #1

  Je ne sais pas si je peux dire que j'ai essayé de transmettre à mes enfants des valeurs, mais il y avait vraiment quelque chose... d'importants dans la transmission, effectivement. Alors, je n'ai pas décidé pour eux qu'ils seraient végétariens ou qu'ils mangeraient, je ne sais pas, sans gluten. Ça aurait pu être plein de choses. Parce que je préfère qu'ils fassent, eux, le choix plus tard de ce qu'ils auront envie de manger. Parce qu'il y a autant de façons de manger et de régimes, entre guillemets, que de personnes, en fait. Mais j'ai voulu leur donner le plus de clés possibles et surtout, j'ai voulu ouvrir leur champ des possibles. Et il faut quand même savoir qu'avec les enfants, on a souvent peur de donner des... C'est une petite aparté, mais... qui est vraiment précieuse, je trouve, si on a peur de leur donner des saveurs trop fortes. On se dit non, ils ne vont pas aimer l'ail, le fromage, tout ça. En fait, pas du tout, il faut leur donner de tout. Ils font leur goût et on peut être vraiment, vraiment surpris. Mais je pense qu'en leur faisant goûter par mon activité professionnelle, en fait aussi parce que je recevais des produits, que je testais des choses, des recettes, ils ont goûté énormément de choses différentes. Et je pense que ça leur a donné une ouverture et une curiosité, puis beaucoup de gourmandise et de plaisir de manger, mais qu'ils ont pris cette habitude, voilà, de... Cette curiosité-là. Après, l'autre chose, c'est qu'ils ont l'habitude à la maison, le soir on mange toujours végétarien, et ils ont l'habitude de savoir construire, même si ce n'est pas eux qui la cuisinent, ils l'ont. tous les jours dans leur assiette, une assiette végétale. Et le jour où ils seront tout seuls pour cuisiner leur repas et qu'ils auront envie de manger végétal, ils sauront faire en fait. Et ça sera naturel pour eux. Et ça, c'était aussi quelque chose que je voulais leur transmettre d'une façon un peu naturelle et simple. Et j'espère avoir réussi. On verra.

• Speaker #0

  Est-ce que tu acquiesces, Violette ?

• Speaker #1

  Oui.

• Speaker #0

  Ça va. Est-ce que d'ailleurs, Violette, tu as l'impression d'apprendre quelque chose d'important à travers votre façon de manger ?

• Speaker #2

  J'apprends beaucoup de choses sur les aliments.

• Speaker #0

  Est-ce que par exemple, par rapport à tes amis, tu as l'impression de savoir un petit peu plus qu'eux des choses ou pas ?

• Speaker #2

  Oui, je pense que je sais plus des choses qu'eux.

• Speaker #0

  Est-ce que des fois, on t'a déjà fait la réflexion de « Ah, c'est bizarre ce qu'on mange chez toi » ou « c'est pas bon » ou ce genre de choses ?

• Speaker #2

  Non, on m'a jamais dit ça, mais...

• Speaker #0

  Après, j'ai envie de dire tant mieux, parce que sinon, ça voudrait peut-être dire qu'il faudrait changer d'amis. Ça serait pas très polide, mais c'est ça.

• Speaker #2

  Dans tous les cas, en général, quand des amis qui viennent, on fait un peu plus simple quand même. Mais je pense que dans tous les cas, ça ne dirait jamais ça.

• Speaker #0

  Ce qui revient à ce que tu disais tout à l'heure, le côté, c'est plus simple aussi de transmettre à partir du moment où tout le monde s'adapte un peu à tout le monde.

• Speaker #1

  Exactement. Là, Violette, elle avait une copine qui est venue dormir avant-hier et j'avais fait des pâtes, mais simplement, j'ai acheté des pâtes avec des variétés de blé ancien semi-complet. J'ai mis plein de légumes dedans, j'ai fait des bonnes tomates, un tout petit peu confit à la poêle, avec un petit peu de courgettes sautées. Et puis, on a mis de la feta dedans parce que moi, je préfère utiliser de la feta qu'un autre fromage de type gruyère râpée, par exemple. Et puis, il y avait des petites graines de tournesol. Et puis, c'était les pâtes à ma façon, mais ça reste des pâtes, en fait.

• Speaker #0

  Et justement, peut-être pour essayer de clôturer cet épisode, on va essayer de retourner sur Noël tout en parlant de transmission. Est-ce que tu as l'impression que c'est justement la bonne période pour transmettre ces valeurs ?

• Speaker #1

  Alors, je dirais oui, à partir du moment où on peut justement avoir cette flexibilité. Parce que Noël, ça cristallise beaucoup de choses et pas qu'à table. On réunit toute la famille, il y a pas mal de choses qui se rejouent. Et si jamais il y a une forme de... Si on ne peut pas avoir d'échange là-dessus, ça peut être compliqué. Donc je pense que ça fonctionne à partir du moment où, comme on l'a dit, on peut ajouter des petites choses par-ci, par-là, faire aussi pour celui qui a notamment, par exemple, un régime plus végétal. essayer de se débrouiller un peu avec ce qu'il y a, en ayant des choses pour lui, qu'il a préparées, en les partageant aussi avec les autres, mais sans imposer non plus un 100% végétal, parce que ça, je pense que ça peut fonctionner, mais je pense qu'il n'y a pas beaucoup de familles qui passent d'un coup comme ça, d'un repas de fête plus classique à quelque chose de très végétal. Mais par contre, par petites touches, je pense qu'on peut y arriver, que ça peut être super, au contraire, parce que ça peut être un moment de découverte, d'autant plus que souvent, le repas de Noël ou de fête en général, c'est le moment où on est prêt à passer un peu plus de temps en cuisine, à mettre un peu plus d'argent dans le budget des courses. Et donc, du coup, on peut découvrir des choses un peu chouettes comme ça à faire partager avec les autres.

• Speaker #0

  Eh bien, merci beaucoup pour cette discussion. Merci à toi, Violette, aussi. Avant de vous laisser tranquille, j'ai cinq dernières petites questions. Alors, je pense qu'elles vont plutôt être destinées, Clémence, mais Violette, si tu vois qu'elle dit une bêtise ou qu'elle nous ne... N'hésite pas à intervenir. Est-ce que tu es prête, Clémence ?

• Speaker #1

  Oui.

• Speaker #0

  Quelle est la recette que l'on peut voir le plus souvent à ta table ?

• Speaker #1

  J'hésite. C'est probablement Violette qui pourrait répondre.

• Speaker #2

  Alors, Violette ? J'ai peut-être une idée sur une recette, mais souvent plus en été, donc pas non plus tout le temps. Ok. Le cédra avec des oignons et des oranges, une salade un peu.

• Speaker #1

  Un gros débat familial sur cette recette, parce qu'ils affirment tous que je leur en fais tout le temps. Bah oui. J'en fais deux fois par an.

• Speaker #2

  Non,

• Speaker #0

  peut-être que c'est parce que ça les marque.

• Speaker #1

  Sinon, alors si c'était moi qui répondais, je dirais, je fais beaucoup de soka. J'adore la soka, qui est une galette de pois chiches. Ma violette n'est pas d'accord. Les nouilles de riz sauté avec du tofu, des choses comme ça, ça c'est une fois par semaine minimum.

• Speaker #0

  Plutôt les nouilles.

• Speaker #2

  Si on n'avait pas plus d'un repas ou d'un aliment, l'aliment ce serait le tofu.

• Speaker #0

  Si tu reçois une dizaine d'invités à ta table avec des régimes complètement différents, quel plat tu cuisines pour mettre tout le monde d'accord ?

• Speaker #1

  En fait, si on a une dizaine d'invités avec des régimes différents, il faudrait faire du sans gluten, végétal. J'irais peut-être sur quelque chose de l'ordre du gratin, avec un très bon pain, quelque chose de simple.

• Speaker #0

  Si je t'invite pour le goûter, qu'est-ce que je dois mettre sur la table pour être sûre que tu viennes ?

• Speaker #1

  Violette,

• Speaker #0

  toi je sais, c'est des cookies, du coup.

• Speaker #1

  Moi j'adore les cookies aussi.

• Speaker #0

  Les cookies, c'est souvent une valeur sûre.

• Speaker #2

  Les pâtisseries japonaises aussi, beaucoup.

• Speaker #1

  Ah oui, c'est vrai. Les mochis, tout ça, nous, on adore. Ah oui. Oui, la pâtisserie japonaise, on adore.

• Speaker #0

  Lorsque tu organises un apéritif dînatoire, qu'est-ce qu'on peut grignoter à ta table ?

• Speaker #1

  J'aime bien proposer aussi des boissons fermentées, notamment pour les enfants, pour qu'il y ait le côté festif pour eux aussi. Donc, je fais du kéfir, du kombucha tout le temps chez moi. sinon j'ai mes crackers au levain que j'adore qui sont Tout le temps, à tous les apéros, les piqueniques où je vais, ou ceux que je fais à la maison, il y a toujours mes crackers au levain, qui sont faciles à faire. C'est des recettes qui se gardent bien. Je fais souvent du houmous aussi.

• Speaker #0

  Le houmous, je crois que sur 14 épisodes, il est sorti 14 fois.

• Speaker #1

  En plus, ça se customise, c'est génial. Là, il y en avait à la betterave, il était tout rose. On peut faire plein de trucs avec. Oui,

• Speaker #0

  plein de recettes, oui. Et j'ai une dernière question. Si tu n'avais aucune contrainte, à quelle table rêverais-tu de manger ?

• Speaker #1

  Difficile.

• Speaker #0

  Toi, tu sais violette ?

• Speaker #1

  Tu peux répondre pour moi.

• Speaker #2

  Et peut-être ma mère en Grèce, une table...

• Speaker #1

  Ah ouais, on adore la grève. Au bord de l'eau,

• Speaker #2

  peut-être.

• Speaker #1

  Ah, c'est vrai. Ouais. C'est pas forcément la table de quelqu'un. C'est plus... En fait, moi, quand je vais manger ailleurs que chez moi, il n'y a pas beaucoup d'endroits. Ça va sonner un peu prétentieux. C'est pas du tout ça, l'idée. Mais en fait, j'y vais pour le lieu aussi. Pour ne pas être chez moi, pour pas avoir la... C'est pas de la contrainte, la cuisine. mais on se relève quand même La personne avec qui je vais manger, on va avoir un moment vraiment où on pourra être vraiment ensemble. Quand c'est à la maison, on se relève, etc. Et puis ça peut être un lieu aussi que j'aime bien. Et là, à la raison violette, c'est vrai qu'on a fait des repas extraordinaires sur des plages en Grèce, au bord de l'eau, et la cuisine grecque est vraiment super riche en légumes. C'est vraiment ce qu'on aime avec des fromages locaux. Donc je suis assez d'accord.

• Speaker #0

  Eh bien, merci beaucoup à toutes les deux pour cet épisode. J'espère qu'il va inspirer plein de personnes et que tout le monde va faire des super repas pour les fêtes de fin d'année. Est-ce que vous avez un dernier mot à dire avant que je conclue cet épisode ?

• Speaker #1

  Joyeuses fêtes, surtout !

• Speaker #0

  Violette ?

• Speaker #1

  Joyeuses fêtes aussi.

• Speaker #0

  Eh bien, merci beaucoup. Je tiens une nouvelle fois à vous remercier. Vous avez montré qu'une alimentation végétale en famille peut être une belle aventure faite d'ajustements, de traditions revisitées et surtout de plaisirs partagés. même quand tout le monde ne mange pas pareil. J'espère que beaucoup de familles se reconnaîtront dans votre expérience et pourront trouver leur propre équilibre. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode de Table Verte. En attendant, passez de très belles fêtes et n'oubliez pas de vous amuser en cuisine !