- Speaker #0
Je suis Elodie, psychologue, et au travers de mes accompagnements Téki Zen, j'accompagne les femmes à sortir du stress, de l'anxiété et de la peur du regard des autres. Dans ce podcast, on part à la découverte des clés qui aident à vivre une vie plus zen au quotidien. Salut tout le monde, bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir Aline, une psychologue au parcours atypique et tellement enrichissant. On va y aborder principalement son vécu de l'anxiété sociale et la manière dont petit à petit, elle a su faire force de détermination pour avancer dans la vie malgré cette anxiété, arrêter de fuir la réalité et se créer une vie plus épanouissante. Si les sujets qu'on aborde lors de ce podcast te parlent et que tu as envie d'être accompagné pour sortir de cette anxiété, n'hésite pas à nous rejoindre sur nos réseaux, les liens sont en description. Et Aline, comme moi, pourrons te proposer des accompagnements adaptés qui te permettront de vivre une vie plus zen au quotidien. Bonne écoute ! Bonjour Aline, bienvenue sur Techit Zen !
- Speaker #1
Bonjour Elodie, merci beaucoup pour ton invitation.
- Speaker #0
On a enfin trouvé un créneau qui nous correspond à toutes les deux !
- Speaker #1
C'est vrai qu'on a mis un peu de temps,
- Speaker #0
mais je suis ravie d'être là ! Mais moi aussi ! Est-ce que tu veux te présenter, s'il te plaît ?
- Speaker #1
Oui, je m'appelle Aline, j'ai 33 ans, je suis aujourd'hui psychologue clinicienne, spécialisée en thérapie brève, enfin en TCC, thérapie cognitive, comportementale et émotionnelle. Même si peut-être qu'on le verra après, je commence à m'éloigner un petit peu des TCC telles que je les ai apprises. Je suis plus dans une thérapie intégrative, disons aujourd'hui. J'ai monté mon cabinet en libéral avec mon conjoint, qui est un site de téléconsultation uniquement, ce qui est très chouette parce que ça permet d'accompagner des personnes dans toute la France et même en dehors de la France. Et à côté de ça, on anime aussi un compte Instagram principalement, le duo de psy, et voilà.
- Speaker #0
Trop chouette, et c'est effectivement via ce compte qu'on s'est connus et qu'on a commencé à échanger. avec, je pense, pas mal de points communs sur notre vision de la pratique et tout ça. Donc, c'est super chouette.
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #0
Alors, rentrons dans le vif du sujet, comme j'aime à le dire, directement. Peux-tu nous dire dans quel milieu familial tu as grandi ?
- Speaker #1
Alors, oui. Donc, je suis d'une... Mes parents étaient tous les deux éducateurs, je précise, parce que... Ce serait important pour la suite, je pense. Ils ont été famille d'accueil quand j'étais toute petite. Donc, ils ont accueilli les premiers enfants placés quand j'avais deux ans, deux ans et demi à peu près. Donc, je suis d'une fratrie de cinq enfants. Chez la dernière, mon père a eu deux filles d'une autre union. Puis, il a été avec ma mère et ils ont eu ensemble mes deux frères et moi. Et du coup, comme mes deux sœurs ont beaucoup de différences, elles ont 15 et 13 ans de plus que moi, donc je n'ai jamais vraiment vécu avec elles. Donc j'ai vécu avec mes deux frères et avec quasiment toute mon enfance et mon adolescence, des enfants placés par la DAS. Donc ça a été vraiment, je pense, après coup, aujourd'hui avec le recul important dans ma construction parce que finalement, j'ai toujours eu un... un peu un rapport à l'injustice assez... Comment dire ? J'étais très réactive face à l'injustice et j'avais souvent l'impression, quand je me comparais aux autres et puis quand je comparais les vies des enfants qui vivaient chez nous, que moi, j'avais de la chance et qu'en fait, c'était compliqué pour eux, que ça ne me semblait pas très juste. Et je pense que ça m'a assez vite sensibilisée un peu aux différences qu'il pouvait y avoir entre... dans chaque famille. Et je pense que c'est aussi ça qui, plus tard, m'a donné envie de me tourner aussi vers la psycho et puis m'a donné envie d'apporter ma contribution, en fait, parce que j'avais l'impression d'avoir une chance que les autres n'avaient pas. Et voilà, donc j'ai grandi dans un environnement familial plutôt calme, un peu douillet, un petit cocon, en fait, parce que je pense que... Mon père, surtout, il a un peu ce truc de... Il faut se protéger ensemble. On est là pour se soutenir et puis se protéger les uns les autres.
- Speaker #0
Quand tu dis... Il avait cette notion de protection, il faut se protéger. Moi, j'entends, il faut se protéger du monde extérieur qui peut être dangereux. C'est moi qui interprète ou il peut y avoir un peu de ça ?
- Speaker #1
Non, il y a un petit peu de ça. Il y a un peu de ça, je pense que... Alors, je ne saurais pas vraiment dire pourquoi. Ça fait qu'il a tout mis aussi. Ça a beaucoup, beaucoup soudé et connecté mes parents. Ils sont très famille. Il y a des valeurs familiales très importantes. Et oui, il fallait un peu se protéger de ce monde. Et du coup, avec le fait d'avoir vécu avec des enfants qui étaient placés, ça fait qu'ils ont pris beaucoup de temps pour eux, parce qu'ils avaient des difficultés pour l'école, etc. Ce qui fait qu'ils ont voulu à un moment nous proposer de faire l'école à la maison, à mes frères et moi. pour nous consacrer aussi un temps, ce temps-là à nous, pour avoir plus de temps, pour faire aussi des activités qui nous plaisaient, etc. Parce que l'école, on n'était pas tous enchantés d'y aller. Donc, on a sauté de joie quand ils nous ont proposé ça. Moi, j'ai commencé, donc je suis allée à l'école les premières années de ma vie, de mes 5-6 ans jusqu'à mes 8 ans. Et après, j'ai fait l'école à la maison. Donc ça, ça m'a... Beaucoup influencés aussi parce qu'on faisait des cours formels, on n'avait pas trop le choix le matin, les matières principales. Et puis l'après-midi, c'était un peu les cours du quotidien, c'est-à-dire on participait à la maison, on participait aux tâches, à faire à manger. Mais on faisait aussi de la photo, ce qui nous animait vraiment, ce qui nous faisait plaisir. Donc on a eu un peu ce temps. ce temps privilégié aussi.
- Speaker #0
Super intéressant. Je ne sais plus si tu me l'as dit, mais de quel âge à quel âge, du coup, tu as fait école à la maison ?
- Speaker #1
À partir de 9 ans, donc à partir du CM1 jusqu'à la fin de ma scolarité, en fait.
- Speaker #0
OK. Et alors, c'est super intéressant comment tu te positionnes, toi, dans ce débat quand même qui est souvent remis sur le tapis entre les pros et les antis, école à la maison.
- Speaker #1
Alors, moi, de manière générale, je suis très nuancée sur beaucoup de choses. Moi, si c'était à refaire, je le referais. D'ailleurs, j'ai toujours eu envie de faire la même chose si j'ai des enfants un jour.
- Speaker #0
Donc,
- Speaker #1
je trouve que c'est une expérience très chouette où, bien sûr, il faut rester vigilant à ne pas s'idoler du monde, forcément. C'est le risque, je pense, auquel on pense principalement. En fait, moi, j'ai beaucoup aimé parce que je m'entendais très bien. Je m'entends très bien avec ma famille, avec mes frères, avec tout le monde. Donc, ça nous a vraiment soudés. Ça nous a permis, moi, ça m'a permis aussi de faire des choses qui m'intéressaient vraiment, de ne pas passer mes soirs à faire les devoirs, etc. Donc, ça a amené pas mal de temps libre. Ça m'a permis de me perfectionner dans des domaines que j'aimais vraiment. J'ai beaucoup travaillé, par exemple, sur l'ordinateur. Moi, j'adorais bidouiller plein de trucs sur les logiciels, etc. J'avais un côté un peu créatif aussi que j'aimais beaucoup. Donc, ça m'a permis, je pense, de prendre ce temps-là, de m'épanouir de certains côtés que j'aurais pris le temps de faire en allant à l'école. Et comparativement, j'ai dû retourner une année en cinquième. pour différentes raisons. Et cette année-là, moi, ça a été très difficile, justement, de voir la différence, de voir tout le temps que je passais à faire des devoirs le week-end, etc. J'avais l'impression de ne plus avoir de temps. Et puis, en dehors de ça, c'est mon caractère aussi qui a rendu cette année-là un peu difficile parce que moi, j'avais une grosse anxiété sociale. Et au collège, ça a été compliqué parce que dès qu'il y avait quelque chose qui m'exposait un peu devant la classe, j'endormais pas. Pendant même les récréations, c'était pas mon moment préféré non plus parce que j'avais toujours du mal à m'insérer dans des groupes. J'avais toujours l'impression que je dérangeais, etc. Je dis bien l'impression parce que ça se passait dans ma tête. Mais voilà, ça n'a pas été une année très facile pour ça, donc forcément c'était plus confortable chez moi. Même si j'en revite pour préciser qu'à mon avis, c'est vraiment mon caractère qui était comme ça, qui était installé comme ça avant même que je fasse l'école à la maison. Et ce n'est pas l'école à la maison qui m'a isolée parce qu'il y avait du monde, il y avait des amis qui venaient régulièrement, moi j'allais jouer avec les enfants de mon village, etc. Voilà, je pense que ça a des bons côtés dans le sens où ça peut nous aider à nous rendre curieux, à nous intéresser, à ne pas nous dégoûter de pas mal d'apprentissages. Après, je pense qu'il faut rester vigilant de ce côté-là, du côté social.
- Speaker #0
C'est ça. En fait, j'ai l'impression toujours dans ces débats que, bon, c'est normal, mais qu'effectivement, très vite, c'est blanc ou noir. Et que les gens voient... Si c'est l'école à la maison, c'est forcément des personnes extrémistes qui vont le faire, qui vont isoler leurs enfants, qui ne verront personne. Et bon, peut-être qu'on peut prendre un peu de recul et se dire que peut-être que ça existe, mais que la plupart vont être effectivement vigilants à ça, qu'il y ait quand même une vie sociale et que ça puisse s'adapter à tout ça et à grandir de manière équilibrée. Et puis, il y a aussi cette impression de comme si on validait ça. Là, je trouve que les gens, quand ils défendent leur... point de vue, c'est comme si accepter le point de vue de l'autre, annuler le leur. Alors que pour certains enfants, ce sera hyper important qu'il y ait l'école, c'est l'école qui va les aider à justement sortir du foyer familial, à se développer, à s'ouvrir l'esprit sur autre chose, et heureusement qu'il y a l'école. Et puis pour d'autres, inversement, en fait, mais on ne peut pas vouloir la même chose pour tout le monde. Donc, effectivement, c'est intéressant toujours de mettre un peu de nuance dans ces débats.
- Speaker #1
Oui, complètement. Et c'est vrai que ce que tu dis, c'est hyper intéressant. Et il me semble, alors moi j'étais un peu petite et je n'étais pas dans le débat à ce moment-là, mais mes parents se sont confrontés pas mal à cette résistance. Et quand on fait un choix comme ça, ça oblige à prendre pas mal de responsabilités, etc. Et c'est vrai que les autres... peuvent avoir tendance aussi à se sentir jugées ou à avoir besoin de défendre leur point de vue ou de défendre l'école, alors qu'effectivement, on n'est pas pour l'un contre l'autre. Enfin, ça n'a rien à voir. Et comme tu dis, chaque parcours a besoin d'être adapté, en fait, de quelque chose qui lui correspond. Et il n'y a pas de vérité universelle.
- Speaker #0
Mais oui. Et puis, effectivement, parce que des parents peuvent peut-être se sentir jugés de, ben moi... Je ne consacrerai pas tout ce temps à mes enfants parce qu'ils ont besoin de développer leur carrière professionnelle, ils ont besoin de temps pour eux, peu importe les raisons. Mais là aussi, effectivement, ça ne fait pas de ces personnes des moins bons parents. Si les choses sont équilibrées et faites avec les besoins de chacun, c'est très bien. Alors, revenons à toi dans tout ça. C'était quel type de... de petite fille ? Alors justement peut-être autour de ces 8 ans, 10 ans pré-adolescence et adolescence.
- Speaker #1
Alors, j'étais une petite fille très sage je pense, très calme, qui ne fait pas de vagues enfin voilà, qui voulait toujours être là pour les autres etc. Et il faut savoir qu'il y a eu un événement qui a un peu fait exploser tout le... Le cocon familial, à mes 6 ans. Parce qu'à mes 6 ans, à l'automne, un soir, on reçoit un coup de fil. Et là, mes parents apprennent que j'ai une sœur qui vient d'avoir un accident de voiture et qui est décédée dans cet accident de voiture. Donc, comme je t'ai dit tout à l'heure, mes sœurs, elles ont 13 et 15 ans de plus que moi. Donc, à l'époque, moi, j'avais 6 ans. Ma sœur avait 19 ans. Donc, ce moment-là, évidemment, je m'en rappelle, même si j'avais six ans, je m'en rappelle comme si c'était hier. Donc, je revois mes parents dans un état dans lequel je ne les avais jamais vus auparavant et puis jamais par la suite non plus. Donc, ce soir-là, on se réunit tous dans la chambre des parents, on dort tous ensemble. C'est le souvenir que j'en ai. Et en fait... Il y a eu une période comme ça un peu où les choses se sont un petit peu éteintes. Et peut-être que ça a joué par la suite là-dedans, dans l'école à la maison aussi. Donc ça, je te dis avec mes souvenirs et avec ce qu'on m'en a dit aussi. Bien sûr. Donc il y a eu comme un peu un tabou. Aujourd'hui, je le remarque, à l'époque, je ne m'en suis pas rendue compte, autour de cet événement-là. Ça a été extrêmement difficile à traverser. pour eux, évidemment. Ils ont fait comme ils ont pu. Ma mère m'a dit récemment que moi, je n'arrêtais pas de poser des tas de questions tous les jours. C'était assez compliqué pour eux de me répondre, d'y penser, d'en parler. Donc voilà, mon père s'est un peu... s'est pas mal éteint pendant un an. Et au bout d'un an, alors moi je le lis pleinement à ça, parce que je suis persuadée que c'est une conséquence de cet événement, ma mère a développé un cancer du sein. Et puis, en fait, quand ça s'est finalement bien passé, elle s'en est bien remise. Et quand elle s'en est remise, quand elle est rentrée de l'hôpital, mes parents se sont dit, allez, en fait, on va profiter de... Voilà, on va pas se... se laisser s'éteindre comme ça et laisser la vie passer. On va quand même essayer de mettre des choses en place, de profiter de toutes les personnes qui sont là. En gros, moi, je le vois aujourd'hui comme ça, un peu célébrer la vie aussi pour eux et puis pour elles. Et donc, c'est par la suite qu'on est plus partis en vacances, qu'on a fait l'école à la maison, etc. Si je te dis tout ça là maintenant, quand tu me demandes de me présenter, c'est aussi parce que je pense que ça a beaucoup joué dans ma construction, dans le sens où à ce moment-là, j'ai développé plein de TOC. J'étais bourrée de TOC et en fait, tout le temps, tous les jours, il fallait que je fasse tout pour qu'il n'arrive pas de malheur à ma famille. Donc c'est comme si du jour au lendemain, tout le monde pouvait disparaître sans que je comprenne pourquoi. Et comme si, dans les TOC... Tu sais, tu vas faire certains gestes, compter d'une certaine manière, etc. Et ça te donne un peu une illusion de contrôle sur la situation. Donc, à ce moment-là, j'ai développé des talks, des choses dont je n'avais pas trop envie de parler, dont j'avais honte. Et à ce moment-là aussi, je pense aujourd'hui que c'est comme si j'avais voulu absolument protéger ma famille. en particulier mes parents aussi, de tout malheur possible.
- Speaker #0
Oui, effectivement, on peut faire assez facilement le lien entre l'événement qui s'est déroulé et ce besoin de remettre du contrôle là-dedans et de la protection. Et effectivement, ça peut être intéressant de préciser que dans le TOC, il y a le TOC tel qu'on le connaît, on se l'imagine, de répéter des gestes plusieurs fois, mais il peut y avoir aussi des TOC mentaux. Par exemple, effectivement, il faut que je compte jusqu'à tel chiffre, sinon il va arriver malheur. Et ça peut rejoindre aussi la superstition, ne pas passer sous une échelle, etc., mais de façon assez extrême. Et ça peut envahir mentalement et prendre énormément de temps, même s'il n'y a pas forcément de gestes. Je ne sais pas si toi, il y avait peut-être des gestes aussi, mais ça peut être présent aussi.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, complètement. Et du coup, bah... Pareil, ça j'en ai pris conscience il y a peu de temps et c'est marrant, je me faisais cette réflexion, je me disais si tu m'avais demandé de me présenter et de raconter mon histoire il y a 4-5 ans, ça se trouve ça n'aurait pas été la même parce que j'ai un regard complètement différent aujourd'hui. Je pense que ça a continué de construire la petite fille qui est devenue jeune fille, jeune femme, gentille, qui ne veut pas faire de vagues, qui ne veut pas blesser, qui a besoin d'être serviable, voilà. Ce n'est pas que je faisais toujours ce qu'on me demande, parce que j'avais un petit côté un peu rebelle où je n'aimais pas du tout qu'on me donne des ordres et j'avais tendance à faire tout le contraire de ce qu'on me demandait si c'était un ordre. Mais par contre, voilà, je cherchais à... J'avais un côté un peu médiateur aussi, où je cherchais à arrondir les angles, à porter un peu de douceur.
- Speaker #0
Ok. À ce moment-là, tes parents se rendent compte qu'il y a des tocs, tu arrives à le cacher, comment ça se passe ?
- Speaker #1
Alors non, je pense qu'ils s'en sont... pas du tout rendu compte. Je le cachais. Les tocs ont été là pendant un moment. D'ailleurs, je n'explique pas trop comment ils ont disparu. Je ne sais pas comment c'est possible, mais ils ont un peu disparu du jour au lendemain. J'ai un de mes frères, je pense qu'il s'en est un peu aperçu, mais vaguement, parce que je me souviens d'une anecdote comme ça. Une fois, j'étais partie un soir Et ça faisait dix minutes que j'étais partie, je reviens, mon frère me dit mais qu'est-ce que tu fais depuis tout ce temps ? Il était un peu tard. Et en fait, il avait passé dix minutes à me laver les mains sans me rendre compte parce qu'il fallait que je compte, etc. Il n'y avait rien, enfin voilà.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
J'avais réussi quand même à peu près à le cacher. Ok.
- Speaker #0
Et jusqu'à quel âge alors tu les as eues ?
- Speaker #1
Je pense aux alentours de 13-14 ans, à peu près.
- Speaker #0
Si je comprends bien, il y a une anxiété sociale qui est venue se greffer à ça alors ?
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Donc cette anxiété sociale, elle se manifestait finalement même dans ma famille, dans le sens où... J'avais peur de me tromper ou de dire une bêtise ou même de répondre au téléphone parce que j'ai toujours une toute petite voix. Et à tel point que quand j'étais petite, on me demandait de tout répéter. On ne m'entendait même pas. Ouais. Et du coup, j'avais cette anxiété sociale où j'avais peur, je ne sais pas, qu'on se moque de moi. J'avais peur de dire une bêtise, de ne pas dire ce qu'il fallait. Je pense aussi, dans l'école à la maison, ça pouvait se manifester par moments, parce que mes deux frères ont 4 et 6 ans de plus que moi, et il y avait des cours ou des émissions, des choses qu'on regardait ensemble. Et donc, on se posait des questions sur ces émissions, ce qu'on en pensait, etc. On est les rois du débat dans la famille, donc on débattait beaucoup. Et forcément, ton discours n'est pas élaboré de la même manière quand tu as 8-10 ans, quand tu en as 15-16. Donc, j'avais tendance à me comparer, à avoir peur de ne pas dire des choses assez intéressantes.
- Speaker #0
C'est marrant ce que tu dis, parce que je suis la petite dernière d'une fratrie aussi avec trois grands frères. Et j'avais cette même impression, maintenant que tu le dis, de ne pas être assez intéressante, de ne pas en savoir assez. Même, ça pouvait être, je crois que je parlais ici, mais les goûts musicaux, de ne pas avoir des bombes, parce que j'aimais Jennifer, la Star Academy, tout ça, et c'était trop la honte. Et tout ça, finalement, effectivement, rétrospectivement, j'étais beaucoup plus jeune qu'eux. J'ai huit ans de moins que mon plus jeune grand frère, tu vois, donc les autres ont encore plus. Et donc, c'était normal, en fait, de ne pas avoir la même culture générale, la même façon de penser, effectivement, de débattre et tout ça. Mais ça peut être, quand on est petite dernière ou dernier, difficile à vivre des fois.
- Speaker #1
Oui, complètement. Puis en plus, moi, je n'aimais pas être toute seule. J'aimais bien être avec mes frères ou avec d'autres personnes. Je n'étais pas très solitaire et je n'aimais pas jouer toute seule. Donc, j'avais aussi tendance à faire ce qu'eux préféraient faire juste pour être avec eux. Ce n'était pas une torture, comme je l'étais un peu, d'être avec eux. Mais oui, je pense qu'il y a des choses qu'on met de côté aussi dans ces moments-là.
- Speaker #0
Et donc cette anxiété sociale, c'est une timidité qui s'est aggravée petit à petit. Est-ce qu'elle est devenue handicapante ou comment ça a évolué ?
- Speaker #1
Oui, je pense que c'est une timidité qui s'est aggravée. Il y a un côté, je pense aussi, où ma mère a tendance à beaucoup se dévaloriser à haute voix. à jamais trouver ce qu'elle fait assez bien. Je pense que j'ai tendance à faire un peu la même chose, à toujours trouver le petit truc qui ne va pas. Et alors, ça me... Je les travaille encore aujourd'hui, ça me poursuit encore. Ça a été, je pense, le plus... Peut-être une des périodes les plus difficiles par rapport à ça, ça a été à la fac, quand j'ai décidé de reprendre mes études. Peut-être qu'on refera le parcours.
- Speaker #0
Comment ça s'est passé du coup ? Il y a eu cette année au collège qui a été particulièrement difficile, notamment liée à cette anxiété sociale, c'est ça ?
- Speaker #1
Surtout pour ça parce que finalement, j'ai eu des super résultats. Au niveau scolaire, ça s'est vraiment extrêmement bien passé. Je pense que ça a participé à me redonner confiance en moi aussi. Donc ça a été chouette, mais oui. au niveau social, même si j'avais quelques copines, mais j'avais plus des copines qui habitaient sur place, donc je n'étais pas avec elles le midi, voilà. Donc oui, il y a eu cette année de collège, après je suis revenue à l'école à la maison, donc jusqu'à mes 16 ans, où j'ai voulu aller au lycée, parce que je me disais, sans le bac, qu'est-ce que je vais faire ? Mes parents se disaient un petit peu la même chose, donc j'ai essayé de retourner au lycée. Mais le problème, c'est que quand... Alors, je ne sais pas si c'est encore la même chose aujourd'hui, mais à cette époque-là, j'ai passé une sorte de brevet, mais beaucoup plus compliqué parce qu'il y avait plus de matière. Enfin voilà, c'était un programme très, très, très complet. On m'a prévenu au dernier moment que j'allais passer cet examen. Et étant donné que le but de l'école à la maison, c'était de ne pas suivre le programme scolaire. Il y a plein de matières où j'avais des connaissances, mais pas celles du programme classique. Ce qui fait que je n'ai pas réussi à passer cet examen-là sur toutes les matières. Et on m'a refusé à partir du moment où l'école n'était plus obligatoire.
- Speaker #0
Ah, ok. Donc le bac, tu es obligée d'être scolarisée pour le passé ?
- Speaker #1
Ou le passé en candidat libre, mais pareil, l'épreuve à l'époque était... plus difficile que de le passer dans l'établissement. Et de la même manière, puisque je n'avais pas suivi le parcours scolaire classique, je n'ai pas cherché à le passer. Donc à cette époque-là, ça a été un peu une période d'errance. Je ne savais pas trop ce que j'allais faire. J'ai continué finalement l'école à domicile un petit peu pendant un an ou deux, je ne me rappelle plus très bien. Et puis... Pardon,
- Speaker #0
je te coupe. Est-ce qu'à ce moment-là, tu te sentais en décalage avec les autres de ton âge ? Ce n'était pas une préoccupation. En fait, j'y pense parce que moi, à cet âge-là, par exemple, j'étais vraiment centrée sur les garçons, les copines et les copains. Et il n'y avait à peu près que ça qui m'intéressait dans la vie. Et je me dis, est-ce que ça, c'est quelque chose que toi, tu as ressenti, mais que tu as pu vivre quand même, qui n'était pas une préoccupation ou tu t'es sentie en décalage par rapport à ça ?
- Speaker #1
Alors oui, je me sentais en décalage par rapport à ça, mais ça c'est un sentiment que j'avais depuis longtemps, parce que même mes premières années d'école, déjà j'étais beaucoup avec des garçons, j'ai toujours été entourée de garçons, que ce soit mes frères ou les amis, il y avait beaucoup de garçons. J'ai plus joué au foot et avec les action-manks, avec des barbies et à la poupée. Et même à l'école, j'ai toujours trouvé que les filles... Elle se prenait tout le temps la tête, ça m'agacait, tu vois. Et je pense que ce décalage, il s'est accentué avec le temps aussi, où j'avais le sentiment de ne pas avoir les mêmes préoccupations. Moi, j'avais toujours envie de me poser, discuter, des discussions philosophiques de 8 ans, hein, mais... Ouais. Et puis par la suite aussi, mais ouais, j'avais un peu ce décalage ado aussi.
- Speaker #0
Ok. Et tu le vivais comment à cet âge-là ?
- Speaker #1
Alors, je le vivais plutôt bien, mais du coup, j'étais beaucoup aussi... J'ai rencontré pas mal de personnes à l'époque sur les Ausha. C'était le début de tout ça. Et parce que j'avais vraiment envie de parler de ce qui me passionnait, etc. Donc, je me suis un peu isolée. Je ne sais pas comment dire.
- Speaker #0
Disons que tu as trouvé cet échappatoire dans les écrans, au travers des réseaux.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Donc finalement, c'est une forme d'ouverture quand même. Peut-être que si ça n'existait pas, là pour le coup, tu te serais isolée, mais que là, ça t'a ouverte à des relations, mais plus virtuelles que réelles du coup.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Même si j'ai fini par rencontrer certaines personnes qui ont été des super connaissances, des super relations par la suite. Mais oui, ça finit quand même par m'isoler, m'enfermer un peu, même si je parlais à pas mal de monde. Parce que déjà, c'est un âge où je ne rencontrais pas grand monde. Et comme tu dis, je me sentais un peu en décalage avec les personnes que je pouvais rencontrer autour de moi. Et par la suite, je suis entrée en relation amoureuse avec un ami d'enfance d'un de mes frères. Une relation qui a duré quelques années. Ça a été ma première relation. Mais à cette période-là, comme je te disais tout à l'heure, c'était un peu une période d'errance dans le sens où je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. Il y avait beaucoup de choses qui avaient du sens pour moi, mais je ne me sentais pas la force de me relancer dans des études. Je ne me sentais pas capable de passer le bac, de faire des choses qui m'intéressaient vraiment. Je ne me sentais pas à la hauteur, donc je ne me suis pas lancée là-dedans. Il y a eu ce début de relation amoureuse où je découvrais ça, où ce côté-là était très chouette. Et en même temps, ça a été une relation aussi où on a été pas mal repliés sur nous-mêmes. C'était une période où j'ai beaucoup joué. Parfois, je me dis que c'était un peu une addiction aux jeux vidéo. Et en même temps, pour moi, c'était un moyen de fuir le quotidien, de fuir toutes les questions que j'avais en permanence de qu'est-ce que je vais faire de ma vie, de quoi je vais vivre. Donc, je me suis pas mal renfermée là-dedans.
- Speaker #0
Par moments, c'était un plaisir parce que je jouais avec mon entourage aussi, avec des personnes que j'aimais, on se retrouvait à travers ça. Et en même temps, je savais au fond de moi que ce n'était pas du tout quelque chose qu'elle aimait épanouir et que je n'étais pas en train de construire quoi que ce soit. Donc ça a été une période un peu lourde qui a duré quand même plusieurs années où j'alternais un peu entre ces moments. de jeux sur Internet et puis des moments en famille où je me sentais bien. Et j'ai fui tout ça pendant quelques années jusqu'à ce que je fasse un voyage en Asie, en Asie du Sud-Est, qui a duré quatre mois. Le premier mois, j'étais avec mon copain de l'époque, un de mes frères et mes parents, et puis les trois mois suivants, juste avec mon copain. Et en fait, ce voyage, ça a été un peu un tournant dans ma vie parce que j'ai un peu appris à m'affirmer. Je me sentais un peu responsable du bon déroulé du voyage. J'avais l'impression que si tout le monde ne profitait pas, ce serait de ma faute. C'était une idée de mon frère à la base, mais sur le moment, j'ai eu l'impression que c'était moi qui avais impulsé le mouvement et qui avais dit à mes parents, allez venez, ça va être chouette. Donc je me sentais responsable de tout ça, ce qui fait qu'à ce moment-là, j'ai vraiment tout donné pour que ce soit un super moment. Je faisais de mon mieux pour parler en anglais avec les gens, pour organiser un petit peu le voyage, parce qu'on est partis comme ça, un peu à l'arrache avec le sac à dos sans billet de retour, donc on ne savait pas trop où aller. Et ça a été un gros tournant, parce qu'à ce moment-là, j'ai pris confiance en moi, j'ai vu que je pouvais faire des choses qui fonctionnaient, que j'arrivais quand même à m'exprimer, même à des gens que je ne connaissais pas, même dans une autre langue. Et donc, au bout d'un moment, quand... Quand on est rentré de ce voyage, je me suis dit, c'est bon, cette vie-là, elle ne peut plus durer. Je ne peux plus. J'en ai marre de me poser toutes ces questions et de ne pas agir finalement.
- Speaker #1
De subir un petit peu plutôt que d'agir dessus.
- Speaker #0
Exactement. Donc, en rentrant, on avait décidé avec mon copain d'acheter un camping-car puisqu'on ne savait pas trop quoi faire comme travail, mais au moins d'avoir notre indépendance sans avoir… Enfin, voilà. avoir un appart roulant donc en rentrant je suis allée j'ai pris le premier boulot qui passait un boulot d'usine j'ai bossé dans des supermarchés j'ai fait des petits boulots, j'ai acheté le camping-car et nos chemins se sont séparés à ce moment-là parce que je sentais qu'on n'était plus dans la même dynamique qu'on avait pris des virages différents un peu durant ce voyage je pense C'est à partir de ce moment-là où j'ai décidé que je n'avais plus envie non plus de faire des boulots qui n'avaient pas de sens pour moi, voire aller à l'encontre de mes valeurs aussi. Et c'est à ce moment-là que je me suis dit que je n'ai rien à perdre. Je vais passer le bac en candidat libre et je vais être psy et on y va.
- Speaker #1
Génial. Je reviens un petit peu en arrière, mais sur cette notion de responsabilité, ça me fait penser à quel point on va... personnaliser les thérapies avec nos patients et ça va dépendre de chacun parce que là on voit à quel point ça t'a aidé de prendre cette responsabilité, que ça t'a poussé à sortir de tes habitudes à te challenger et ça t'a fait prendre conscience de pas mal de choses. Je sais qu'à l'inverse avec d'autres patients on va travailler à justement baisser ce sentiment de responsabilité parce que c'est quelque chose qu'on peut retrouver beaucoup effectivement dans la... ne serait-ce que le manque de confiance en soi ou dans l'anxiété sociale, si je reçois du monde chez moi, la pression que je me mets à ce que ce soit parfait à bien recevoir, que tout le monde s'amuse, à ce que tout le monde soit bien et finalement jamais profiter de la soirée pleinement ou se mettre une pression de dingue, et après la soirée ruminer, est-ce que j'aurais pas dû faire ça, j'aurais pas dû dire ça, etc. Et donc on voit bien là qu'avec peut-être à la base une même inquiétude, on va dire, une anxiété similaire, on va travailler sur des choses différentes en fonction du contexte, en fonction des besoins. Mais... Cette notion de responsabilité, elle est intéressante aussi à soulever dans nos parcours. À quel point je me mets cette pression ? Est-ce qu'elle est adaptée ? Est-ce qu'elle m'aide ou pas ? Ou est-ce qu'elle me prend beaucoup d'énergie ?
- Speaker #0
Complètement, mais c'est super intéressant de préciser ça parce qu'effectivement, moi j'ai eu de la chance et j'ai un peu ces deux côtés-là que tu soulèves. J'ai eu de la chance dans ce voyage parce que mes parents, ils ont toujours été soutenants, très valorisants aussi. Et en fait, ils étaient tellement contents de voir que je m'épanouissais et que je pouvais agir de cette façon qu'ils ont beaucoup renforcé ça aussi. C'est ça qui m'a permis de... Ça m'a servi de tremplin. Toute seule, je pense que ça ne m'aurait pas fait le même effet. Même si ça m'a servi aussi. Mais ils m'ont beaucoup, beaucoup, beaucoup encouragée à continuer dans ce sens-là. Et ils ont parlé à tout le monde aussi. C'était presque les réponses du siècle. Et donc, je pense que c'est ça qui m'a aussi aidée. C'est grâce à eux aussi. Parce qu'en effet, ce sentiment de responsabilité, la plupart du temps, comme tu le dis, Moi aussi, ça me fait ça, je me mets la pression et je me dis, à l'inverse, si tout le monde passe une mauvaise soirée ou même que mon plat est raté, ça y est, ça va gâcher la soirée.
- Speaker #1
Mais c'est vrai que c'est important de le préciser parce que dans les personnes qui nous écoutent, ça peut être intéressant de se demander à quel point ça impacte le vécu des soirées, parfois le quotidien, cette pression qu'on se met constamment en travaillant sur soi. On peut très largement diminuer ça et ça fait partie d'insécurité. C'est pas forcément, des fois, on se dit, c'est ma personnalité, je suis comme ça et en fait, je ne peux pas le changer. Mais non, pas que c'est une insécurité et on peut être attentif aux besoins des autres, être généreuse. Là, oui, OK, mais avec une sécurité qui permette de profiter aussi de l'instant, de ne pas faire les choses parfaitement et que ce ne soit pas si grave, et de se détendre, de profiter tout simplement.
- Speaker #0
Et oui, complètement. Quelquefois, quand on veut absolument faire attention à tout, c'est pas... Enfin, si je veux être honnête avec moi-même, c'est pas qu'une question de générosité. Oui, c'est vrai. T'as peur d'être rejetée aussi, t'as peur qu'on t'aime moins. Alors que si t'es juste toi-même et ok, t'acceptes tout ça, t'acceptes juste de pas être parfaite, tu te rends compte que les gens t'aiment comme ça, qu'ils sont quand même là, qu'ils ont quand même envie de venir. Et que tout ça, c'est OK, ça t'enlève un poids fou. Et ça t'enlève aussi cette fausse idée de, il faut absolument... Je dois être généreuse tout le temps. Ça permet de remettre les choses à leur place aussi.
- Speaker #1
T'as complètement raison. Et derrière cette générosité, souvent se cache un peu finalement d'égocentrisme. Parce que l'anxiété rend égocentrique. Mais tout le monde, on est tous centrés sur quelle image je donne. Est-ce que j'ai bien fait de dire ou de faire ça ? Mais... Tant mieux, et c'est souvent ce que je répète à mes patients qui ont de l'anxiété sociale, c'est que tu n'es pas le centre du monde. Et heureusement, en fait, on a moins d'importance que ça dans la vie des gens. En tout cas, pas celle-ci. Pas celle de je scrute le moindre fait et geste et parce que le gâteau est loupé, je ne reverrai plus jamais cette personne A priori, on peut mettre là aussi de la nuance.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Alors, on arrive donc à la fac, à cette fameuse période que tu voulais nous raconter tout à l'heure.
- Speaker #0
Oui, alors du coup, j'ai passé le bac, c'est un équivalent bac, ce n'est pas le bac en candidat libre. J'avais 24 ans quand j'ai décidé de le reprendre. Donc, je suis arrivée à la fac à 25 ans. Donc, j'ai dû, j'ai déménagé pour ça. Bon, pareil, il y a eu... J'ai eu beaucoup d'avis sur mes choix à ce moment-là, parce qu'à l'époque, quand j'ai passé l'équivalent bac, je me suis séparée de mon copain et je suis allée vivre pendant un an chez ma sœur. Et mes parents étaient plus ou moins là, très régulièrement aussi. Et à cette époque-là, ils avaient vendu leur maison, ils n'avaient pas d'attache particulière. En fait, je pensais avoir raté mon bac, donc je me suis inscrite dans aucune fac jusqu'à ce que j'ai les résultats du bac et que je vois que finalement, je l'avais. Ce qui fait que je me suis inscrite au dernier moment et il n'y avait pas 50 choix et le choix qui m'intéressait le plus et j'en suis ravie aujourd'hui, ça a été la fac de Nîmes parce que c'était une fac spécialisée en TCC. À ce moment-là, j'ai fait une demande de logement crousse pour habiter à côté de la fac, bien sûr. Et j'ai dit à mes parents, j'ai deux choix, soit aller dans un logement crousse, soit qu'on aille tous ensemble dans le sud, qu'on déménage tous ensemble et qu'on se fasse une coloc. On a eu, je ne sais plus, 24 ou 48 heures pour se décider. Puis finalement, on est allé faire une colocation avec un de mes frères et mes parents, le temps des études. Donc, on a déménagé à Nîmes. Et ces années d'études, ça a été des années de grandes, grandes périodes de changement aussi pour moi. pareil parce que ça m'a en fait ça m'a obligée aussi à m'affirmer, ça m'a fait rencontrer plein de monde qui venaient d'un peu partout ça a été un bain de foule d'un coup après ces quelques années de repris ça a été un bon exercice ça a été très très chouette ça a été des années où j'ai vraiment beaucoup beaucoup beaucoup travaillé mais en même temps ça m'a tout de suite passionnée je savais que Je suis tout de suite sûre que c'est ce que je voulais faire. Et par contre, quand je suis déterminée, quand j'ai une idée en tête depuis toujours, je suis têtue et déterminée. Donc, je vais jusqu'au bout.
- Speaker #1
Petite pause là-dessus, parce que ça aussi, c'est important. On confond souvent être introvertie, timide, réservée, avec manque de détermination, de volonté, de force. Ça peut être vite confondu et je trouve ça important parce que même les personnes introverties peuvent du coup se faire croire qu'elles manquent de volonté, de force ou de courage alors que pas du tout, ça n'a absolument rien à voir. Oui,
- Speaker #0
complètement. Ah oui, oui, parce que moi, depuis toute petite, je savais à chaque fois quand j'avais décidé que je voulais quelque chose, je ne changeais pas d'avis et j'allais jusqu'au bout. Je me suis toujours donné les moyens. Une fois que je me suis engagée dans quelque chose, d'aller jusqu'au bout et je savais ce que je voulais.
- Speaker #1
Oui, et j'ai animé un atelier il n'y a pas longtemps là-dessus sur le fait d'oser sortir de sa grotte, justement, effectivement, de s'ouvrir au monde, de sortir de l'anxiété sociale. Et c'est ce que je disais, c'est-à-dire que oui, c'est important de développer ces capacités-là et d'oser se montrer, comme on le disait tout à l'heure, mais c'est aussi important de cultiver cette grotte comme un cocon. Et comme quelque chose de positif, parce qu'on a besoin de gens plus introvertis, plus calmes, moins bruyants. Et c'est aussi des belles qualités, parce que par rapport à quelqu'un qui va être très agité, qui va couper la parole, qui a évidemment l'âge fait un peu des caricatures, mais c'est pour imager, quelqu'un de plus introverti va être plus à l'écoute, va peut-être mieux comprendre, va transmettre ce calme dont on a aussi besoin. Et on a besoin de ça dans le monde aussi. Donc, c'est important de voir la qualité de ce qu'on a, ce que ça nous a permis de développer. C'est aussi plus d'introspection, de créativité parfois. Et d'aller développer ce qu'on n'a peut-être pas suffisamment appris et dans lequel on a besoin de prendre confiance.
- Speaker #0
Oui, complètement. Mais de toute façon, moi, je suis convaincue que tout ça, ça s'équilibre toujours, en fait. Et qu'on a besoin d'un peu de tout. Et que... qu'il n'y a rien qui a bleuté. Exactement.
- Speaker #1
Ok. Donc, tu vis ces années de fac où tu t'ouvres, justement, si je comprends bien. Comment ensuite ça se développe jusqu'à aujourd'hui ?
- Speaker #0
Donc, voilà, je fais plein de rencontres. L'anxiété sociale est très quand même présente, surtout, et puis qui va se transformer, je ne sais pas, mais en tout cas... auquel va s'associer un petit syndrome de l'imposteur. Donc, je suis prise en master. Je suis, pour te dire à quel point je suis déterminée, quand j'ai décidé quelque chose, j'avais décidé que j'avais ce master-là, je me suis inscrite que dans celui-là.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Voilà. Je suis allée dans le master de Nîmes et en fait, j'ai toujours, enfin, il y avait beaucoup de jeux de rôle, donc je me sentais, j'étais lépre. Preuve ultime pour moi, à tel point qu'un jour, j'ai arrêté un examen de jeu de rôle en plein milieu tellement ça m'angoissait. Et ce qui fait qu'en fait, si je te dis tout ça, c'est aussi parce que j'ai beaucoup, beaucoup évité les jeux de rôle jusqu'à la fin de mon master. J'ai réussi à en éviter pas mal quand même. J'étais douée dans cet art-là.
- Speaker #1
C'est ça, ça développe des belles compétences.
- Speaker #0
Ouais. Et le problème, c'est pas seulement que je ne m'étais pas exposée à ces jeux de rôle, c'est que le jour où j'ai eu mon diplôme, je me suis dit Ben voilà, j'ai réussi à éviter toutes ces années, les profs n'ont pas vu que je n'étais pas à la hauteur, et ils ont réussi, parce que j'ai bien feinté, ils ont réussi à me donner... Enfin, ils m'ont donné mon diplôme, mais en fait, il y a un jour où quelqu'un s'apercevra que ce n'est pas le métier fait pour moi. Que les autres sont meilleurs.
- Speaker #1
La posture, quoi.
- Speaker #0
Exactement. Donc, j'ai quand même eu... J'ai fait les cinq ans d'études. J'ai eu... Mon diplôme, pendant le master, j'ai aussi rencontré mon compagnon actuel avec qui on a fait le master ensemble, qui m'a beaucoup aidée aussi pendant ces deux dernières années. Et puis, j'ai été directement, avant d'avoir mon diplôme, j'ai été embauchée pour remplacer ma maître de stage, qui c'était l'époque, le début de la période Covid. Ma maître de stage est tombée enceinte et donc elle a dû travailler chez elle. Bref, ils m'ont proposé son poste. Et je n'étais pas encore diplômée, je n'avais pas encore terminé les études. Donc, ça a été très challengeant pour moi. Il y a des nuits, je dormais une ou deux heures, j'arrivais au travail en finissant mon mémoire. Enfin, voilà. Moi, même ça, où on m'a proposé ça, je me suis dit, mais je propose ça, je n'ai pas encore le diplôme. Et en plus, c'était la période Covid, donc chacun était chez soi. On avait quelques réunions d'équipe régulièrement, mais je n'avais pas vraiment de lien avec les collègues tous les jours. Et ça a été une période assez intense aussi.
- Speaker #1
J'imagine, parce qu'il faut savoir que déjà, être embauchée après son diplôme en psychologie, c'est un peu le Saint-Graal où tout le monde nous dit que c'est impossible parce qu'il manque de débouchés, etc. moi à mon époque c'est le discours qu'on entendait tout le temps et donc être embauchée avant c'est assez exceptionnel on va dire mais challengeant je l'entends et effectivement déjà on sort tous de la fac avec un sentiment de manque de compétence parce que on a peu pratiqué, on est tout jeune psy, on manque d'expérience donc d'autant plus challengeant si t'es pas un minimum accompagné, encadré, chacun de son côté et que ça se fasse aussi vite oui
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Après, ce qui a été chouette, c'est qu'il y avait pas mal de personnes que je connaissais déjà, puisque je les avais rencontrées lors du stage. Donc, ça a été un... Je n'ai pas trop hésité, parce que ça a été une super opportunité, de toute façon.
- Speaker #1
Opportunité de dingue, mais challengeante.
- Speaker #0
Oui. Du coup, je l'ai remplacée pendant 7-8 mois, à peu près. Ça a été une très chouette expérience. Heureusement, moi, que j'ai été dans le bain tout de suite, parce que je ne sais pas me vendre, c'est catastrophique. Donc, si j'avais dû postuler partout, je pense que ça aurait pris un peu de temps. Mais ça m'a vraiment aidée, ça m'a obligée à mettre un peu des groupes en place aussi, à m'exposer un peu, petit à petit, sur des domaines. qui m'était un peu familier, où je me sentais à peu près à l'aise. Et ensuite, mon conjoint a trouvé un travail dans une autre ville. Donc, à la fin de mon contrat, on a déménagé. Et quelques mois après, j'ai trouvé un nouveau travail dans l'hôpital de cette ville, avec lui, dans le même service. Et tout au début de ce travail, on m'a dit, Bon, ben... Je ne sais plus, ça ne faisait même pas une semaine que j'y étais. On m'a dit, dès la semaine prochaine, tu animes un groupe pour tout le monde. C'est parti. Et si je te parle de ça, c'est parce que ça a été une expérience très riche pour justement le syndrome de l'imposteur, mon anxiété sociale. Ça a été très challengeant, mais en fait, je m'en sers beaucoup aujourd'hui, même dans mes accompagnements et en exemple, parce que je n'ai pas eu le choix, en fait. Et heureusement. Heureusement parce que... À chaque fois que j'avais le choix, je repoussais, je trouvais toujours des excuses. En me disant, non, mais ce n'est pas le moment, mais ce n'est pas assez parfait. Mais ça, je pourrais encore l'améliorer. D'ailleurs, ça a été le cas pendant toutes mes études. Mon mémoire, j'ai dû réellement le faire en une semaine. Parce que les trois mois d'avant, je chipotais sur les premières phrases du mémoire. Et il fallait que chaque mot soit parfait, etc. Donc, perfectionnisme très poussé. Et voilà, ça, ça m'a suivie. Je suis encore un peu aujourd'hui, même si les réseaux m'aident beaucoup à travailler là-dessus aussi. Donc j'ai été obligée d'animer un groupe en arrivant, en connaissant à peine les patients, etc. Et ça a été très difficile sur le moment. J'avais toutes ces petites voix qui me disaient tu ne vas pas y arriver, puis ils vont s'ennuyer, puis tu vas les endormir, blablabla Et j'y suis allée quand même. Et finalement, je me suis rendu compte qu'en animant ces groupes toutes les semaines, au bout d'un moment, déjà j'adorais en soi animer les groupes, ça avait beaucoup de sens pour moi, il y a une dynamique que je trouvais géniale. Et je me suis rendue compte que cette dynamique et l'enthousiasme que j'avais pour les groupes a pris le dessus au fur et à mesure sur mes peurs, sur ces discours intérieurs qui me martelaient la tête au début. Et ça a été une très chouette expérience parce que c'est à travers ça et d'autres expériences à côté. Mais celle-ci en particulier m'a permis de voir que finalement, quand on se confronte à sa peur, au bout d'un moment, quand on l'accepte. d'y aller malgré la peur, qu'on n'attend pas que la peur ait disparu. Il y a tout ce qui a du sens qui se met en place, qui prend de plus en plus de place, et la peur disparaît petit à petit, s'atténue. On prend confiance à travers l'expérience en y allant, et pas tout seul chez soi, en essayant de se convaincre devant son miroir que ça va aller. Ça a été un gros changement pour moi, parce que c'est en partie à ce moment-là que j'ai compris que c'était à travers eux. l'action, que ça changeait et pas en essayant de se convaincre que ça allait aller mieux et que peut-être voilà, c'est en dépassant toutes nos erreurs.
- Speaker #1
Parce qu'effectivement, oui, on a tendance à attendre, c'est quand j'aurai confiance en moi, quand j'aurai plus ces peurs-là, alors je pourrai réaliser tout ça, mais non, ça marche pas tout à fait comme ça. Et effectivement, de trouver Ce qui va nous animer, c'est là aussi, chacun va être différent, soit il y a une motivation, un contexte qui permet de traverser ça, soit aussi on peut y aller, de toute façon y aller de manière très progressive et c'est là où quand on n'y arrive pas seul parce que c'est normal, le construire avec un thérapeute, ça va énormément aider aussi.
- Speaker #0
Complètement, oui. J'aime bien parler de mon expérience avec les personnes que j'accompagne parce qu'il y en a beaucoup qui se retrouvent dedans aussi. Donc ça aide et ça donne espoir. Mais oui, moi je me sers beaucoup, aujourd'hui j'utilise beaucoup la thérapie ACT, cette thérapie qui est beaucoup basée sur l'action en lien avec ses valeurs. Et c'est aussi à travers toutes ces expériences que cette thérapie fait sens pour moi parce que c'est en s'engageant vers ce qui a du sens pour nous qu'on arrive à accepter tout ce qui est difficile, tout ce qui est désagréable et auquel on ne peut pas échapper et qu'on a tenté un peu de contrôler toute notre vie. Il y a quand même une représentation, c'est une espèce de mythe sur le bonheur. Le bonheur, c'est être tout le temps bien, c'est être tout le temps heureux, c'est qu'il ne nous arrive jamais rien de grave. Alors que moi, aujourd'hui, je ne le vois plus du tout comme ça. Je ne l'ai rarement vu comme ça d'ailleurs, parce que j'ai toujours considéré que j'avais eu une enfance super heureuse et que j'avais toujours eu de la chance. Alors que peut-être que d'autres personnes n'auraient pas considéré la même chose à ma place avec ce qui est arrivé. Avoir cette relation différente à la vie, à ses pensées, au bonheur, aux événements douloureux, je trouve que ça aide beaucoup à remettre du sens et à se recentrer sur l'essentiel dans son quotidien. Moi, c'est ce que je dis souvent dans les accompagnements, et ce qui fait peur un peu au départ aussi, c'est qu'on ne va pas se concentrer sur faire diminuer absolument les symptômes, diminuer absolument l'anxiété, diminuer la peur, mais ça, ça se fera tout seul. quand on acceptera leur présence. Et ça, c'est pas tout seul quand on se concentrera sur ce qui est vraiment important pour nous. Parce que finalement, quand notre attention est centrée sur ce qui est important pour nous, tout le reste a moins de place. Et finalement, c'est changer, c'est se laisser guider par ce qui est important et pas par ses peurs. Et je trouve que ça change toute la façon dont on vit les événements au quotidien, en fait. Bonjour.
- Speaker #1
Je ne peux que te rejoindre encore ce matin, c'est sensiblement un discours que j'ai tenu auprès d'une patiente sur cette idée effectivement de plus on lutte contre les symptômes, les peurs et donc derrière culpabilité, dévalorisation, parce que plus on leur donne de la place, de la force et effectivement de l'importance. Or si on construit petit à petit ce vers quoi on veut aller. comment on peut assouplir ça, prendre du recul et se centrer sur d'autres choses qui sont là aussi. Effectivement, au début, on va faire avec et puis ensuite, ils vont pouvoir diminuer et disparaître. Oui,
- Speaker #0
complètement. C'est ce qui s'est passé dans mon parcours. C'est qu'il y a un moment, j'ai arrêté de lutter parce que je n'ai pas eu le choix, parce qu'on ne m'a pas laissé le choix. Mais heureusement, parce que j'étais tout le temps en lutte contre tout. Pareil avec l'époque, j'étais en lutte contre tout ce qui pouvait arriver. J'ai fait énormément de cauchemars aussi, toutes les semaines, voire quotidiennement, pendant de mes 6 ans jusqu'à, je dirais, mes peut-être 22 ans, jusqu'à ce que je me dise Ok, j'accepte qu'en fait, mes pires peurs, c'est autour de la perte de ma famille. Et en fait, quand il y a cette acceptation, c'est pas quelque chose d'intellectuel, c'est difficile à expliquer, mais il y a une sorte d'acceptation intérieure qui fait que, par exemple, pour mes cauchemars, presque du jour au lendemain, quand je me suis dit Ok, c'est bon, j'ai compris, j'accepte ça ça s'est arrêté. Quand j'ai accepté d'aller faire ces groupes, comme je te disais, cette lutte intérieure, pareil, elle a diminué au fur et à mesure. Je me suis dit, ok, j'arrête de lutter contre toutes ces pensées, contre toutes ces peurs. Elles sont là. Je ne vais plus chercher à savoir si c'est la vérité, si ce n'est pas la vérité. Mais je vais essayer de me concentrer sur ce qui m'aide ou ce qui ne m'aide pas. Et d'arrêter de me questionner tout le temps sur qu'est-ce qui est vrai, pas vrai. Qu'est-ce qu'on a pensé de moi ou pas. Juste accueillir ces pensées qui continuent à exister. même si j'accepte, elles continuent à exister régulièrement. Mais quand je les accueille, ça me libère d'un poids, en fait. J'arrête de leur donner autant d'importance et de les laisser me guider, encore une fois.
- Speaker #1
Oui, en fait, quand tu fais ce processus-là, tu te concentres sur la construction de tes ressources. C'est-à-dire, plutôt que de se concentrer sur ce qui est là, ce qui t'empêche, ce qui te fait peur, c'est-à-dire, OK, qu'est-ce que j'ai pour gérer ? réguler mon corps, j'ai respecté ce corps, l'écouter, j'ai les ressources externes, ce qui m'entoure, j'ai ce que j'ai construit, bon, des ressources, il y en a plein, et se centrer là-dessus, c'est là où petit à petit, on va renforcer effectivement les choses, et donc pouvoir diminuer le reste, et donc sortir de, comme tu disais, est-ce que c'est vrai ou pas, c'est-à-dire que, oui, si je ressens ça, alors pourquoi, qu'est-ce qui se passe, à quoi c'est dû et qu'est-ce que ça veut dire. En fait, c'est tout d'un coup comprendre que tout ça, c'est une question surtout corporelle, d'un système dérégulé, de l'illusion de l'anxiété qui nous fait croire qu'on met plus de contrôle et donc plus de gestion et qu'on se protège davantage. Tout ça, c'est une illusion. La réponse ne sera pas là, elle ne sera pas dans le mental. On met ces questions-là de côté. Et on se concentre sur le développement de ces ressources. Je crois qu'on a fait un très beau tour de tout ça. Est-ce que tu vois des éléments, soit qu'on n'a pas évoqués, soit peut-être un récap des clés qui sont importantes pour toi dans ce parcours ?
- Speaker #0
Plein de petites choses, mais voilà. Après, mes clés, c'est un peu tout ce qu'on vient de se dire à la fin pour moi. C'est se demander à chaque fois, est-ce que j'ai raison de penser ça et qu'est-ce qui vient valider ma pensée, etc. Parce qu'au fond de nous, on a toujours des tas de raisons de valider nos croyances et nos pensées. Mais plutôt, ok, si je continue à suivre cette pensée, où est-ce que ça m'emmène ? Où est-ce que ça m'a emmenée à chaque fois que je l'ai suivie ? Qu'est-ce qui m'a aidée finalement dans ma vie à faire face à ça ? Est-ce que j'ai traversé des épreuves comme celle-ci, pire que celle-ci ? Et toujours se dire dans quelle direction j'ai envie d'aller ? Qu'est-ce qui a le plus de sens pour moi ? Et me dire qu'il y aura forcément des obstacles, il y aura forcément... Ce ne sera pas linéaire, ce ne sera pas parfait, mais c'est à travers ça qu'on apprend aussi, qu'on apprend à développer des compétences, à développer plein de choses, et c'est OK que ce ne soit pas linéaire. Donc, vraiment aller vers cette acceptation et ce truc de qu'est-ce qui a du sens pour moi et comment je peux me diriger vers ça ? Quelles sont mes ressources pour me diriger vers ça et comment je peux accepter ? tout ce qui va venir me barrer la route, toutes les difficultés auxquelles je n'ai pas le choix de faire face.
- Speaker #1
Ça me parle beaucoup et j'espère qu'au travers de ce type d'épisode...
- Speaker #0
Les personnes qui nous écoutent voient aussi à quel point derrière chaque personne et derrière chaque image qu'on peut se faire de la personne, il y a un parcours complexe, il y a des peurs. Il y a même enregistré cet épisode et une épreuve en soi qui peut stresser ou autre. Et on peut avoir l'impression que les gens sont à l'aise de faire ce qu'ils font. Mais en fait, derrière, on ne connaît pas tout le combat ou toute l'évolution pour en arriver à être. peut-être réellement à l'aise effectivement. Donc vraiment aussi appuyer sur attention à ces comparaisons beaucoup trop rapides, se recentrer sur son processus à soi, peu importe là où on se trouve dans ce processus.
- Speaker #1
Complètement. Et moi, je trouve ça super rassurant d'écouter les parcours de chacun et je vois que quand je peux partager des petits épisodes comme ça de ma vie, je vois aussi que ça soulage parfois les personnes qu'on accompagne parce que parfois on a cette illusion de se dire il ne faut pas montrer de failles, il ne faut pas montrer ce qu'on voit comme des faiblesses parfois alors que finalement ils se disent j'ai un humain en face de moi et aujourd'hui il a l'air de faire des choses qui l'épanouissent et ça a l'air de plutôt bien se passer et pourtant cette personne a traversé tout ça et se reconnaît peut-être dans des choses que moi je vis actuellement, etc. Donc oui, moi je trouve que c'est plutôt rassurant et inspirant. pour les autres, il peut y avoir plein d'embûches et que au final ça va, c'est ok c'est ça,
- Speaker #0
c'est vraiment le but de ces partages et puis j'ai envie de dire même qu'on vit encore des embûches j'aime à partager sur Instagram mes hontes à la salle de sport mes peurs du jugement de l'autre et ça c'est des choses qu'on vit encore en fonction de nos cycles, de nos moments du mois, de notre fatigue, on va avoir les pensées qui vont être plus négatives, on va se juger plus durement. Tout l'enjeu et quel recul je prends avec ça et quelle connaissance j'ai suffisamment de moi-même pour prendre ce recul.
- Speaker #1
Oui, complètement. Et c'est vrai que tu vas bien te préciser, parce que le but, ce n'est pas qu'il n'y ait plus d'embûches, mais c'est de se défendre au milieu de tout ça, de réussir à se sentir bien et alignée au milieu.
- Speaker #0
de tout ce qui va se passer ça me fait sourire parce que justement ce matin j'étais un peu dans une bulle négative comme ça où je voyais tout en noir et justement le recul il est là c'est que je pensais à une amie où je me disais oui elle me donne pas de nouvelles en ce moment elle m'oublie etc et puis quand on a pris suffisamment de recul et que je sais que je suis dans cette période là et que donc peut-être la vérité est pas tout à fait là j'ai été voir notre conversation et il y a deux jours elle m'avait envoyé 50 minutes de notes vocales Je me suis dit, bon, quelqu'un qui n'a pas pris de temps pour moi, peut-être que je peux relativiser ça. Et donc, c'est ça, en fait, c'est rigoler avec soi-même aussi, avoir un peu de recul et savoir que ça va passer. C'est-à-dire que c'est ça qui m'a aidée ce matin. C'était épatant. Je ressentais quand même vraiment ça, même si on aurait pu me dire, mais non, ce n'est pas vrai, etc. Je le ressentais comme ça à ce moment-là. Mais je savais que ce serait une période et que... ce midi j'ai mangé avec une amie, cet après-midi j'ai cet échange avec toi, et du coup tout d'un coup tout s'illumine, tu vois. Donc c'est ça ces actions qui vont permettre de passer les nuages.
- Speaker #1
Oui, oui, oui, complètement. Et ça me fait penser à ce que je te disais tout à l'heure, il y a quelques années je n'aurais sans doute pas raconté mon histoire de la même manière, etc. Mais ça, ça aide beaucoup aussi je trouve, voir que finalement c'est la même histoire, c'est nous qui l'avons vécue. Et au fil des années, on la raconte un peu différemment, on change notre regard dessus et ça montre qu'il n'existe pas une vérité, mais qu'il y en a plein de possibles, que notre ressenti est bien réel, qu'on n'est pas en train de raconter n'importe quoi, mais ça peut changer au fur et à mesure et ça change la manière dont on vit les choses. Et voilà, ça permet aussi par moments de sortir de nos petites histoires personnelles, des histoires qu'on va se raconter. On peut se raconter quand on est contrarié ou anxieux à propos de quelque chose, se rappeler qu'il y a d'autres moments où quand on se sent mieux, quand on est à une autre période du mois, comme tu disais, ou qu'il s'est passé quelque chose d'agréable dans la journée, mais on ne va pas le prendre du tout de la même manière. Et ça, ça aide vraiment beaucoup, je trouve, à prendre du recul. Oui,
- Speaker #0
complètement. On pourrait encore parler des heures de tout ça, je le sais bien, mais on a déjà bien dépassé le temps, donc on va s'arrêter là. Ça ira avec un petit peu de montage et puis de toute façon, justement, c'est le côté chouette de ces épisodes. Ça dépasse un peu, mais on est là pour ça, pour prendre le temps d'évoquer tout ça. Merci vraiment, vraiment, vraiment beaucoup. C'était hyper riche. Tu disais où est-ce qu'on peut vous retrouver avec Valentin actuellement si certains sont intéressés par suivre vos accompagnements ?
- Speaker #1
Alors sur Instagram et Facebook, on est le duo de psy.
- Speaker #0
Très bien. Donc avec une plateforme où ils peuvent prendre rendez-vous en ligne avec vous du coup ?
- Speaker #1
Oui, alors le lien de la plateforme est sur les réseaux, mais le site c'est cybernetic.fr. Et oui, sur cette plateforme, on peut directement prendre rendez-vous avec nous. Il y a le système de réservation et le système de visio qui ont été intégrés au site. Donc voilà, tout est inclus. Eh bien,
- Speaker #0
si vous voulez découvrir... leur univers, n'hésitez pas. Et je vous mets évidemment les liens en description comme d'habitude. Merci beaucoup.
- Speaker #1
Merci à toi. C'était un plaisir d'échanger.
- Speaker #0
À une prochaine.
- Speaker #1
À bientôt.
- Speaker #0
Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si vous appréciez ce programme, n'hésitez pas à le soutenir de manière totalement gratuite. en le partageant autour de vous, en vous abonnant et en laissant un avis. Je vous dis à très vite pour une vie plus zen au quotidien.