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TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

5 blocages qui empêchent la guérison E.31

5 blocages qui empêchent la guérison E.31

39min |23/02/2024
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Description

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Pour ce 31e épisode, je passe en revue 5 grands blocages que j'observe souvent dans la guérison d'un trouble alimentaire!


(*Source de l'étude citée : Livre "Tout est possible" de Marie Forléo; étude menée sur 20 ans par les Dr Paul Hewitt et Gordon Flett)



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur TCA etc. Un podcast où on cherche à explorer, comprendre et surtout vaincre les troubles du comportement alimentaire. Seul au micro ou avec mes supers invités, on va casser les idées reçues, parler alimentation, rapport au corps, thérapie, famille, rapport aux autres. Je suis Flavie Milsono, thérapeute, éducatrice et coach spécialisée dans le comportement alimentaire. Ça fait maintenant deux ans que j'ai la chance d'accompagner des personnes à retrouver leur liberté. Vous pouvez me suivre sur Instagram, lavie.mtca. Je vous souhaite une très bonne écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. Je suis super contente de vous retrouver pour aborder un sujet particulier. Je crois qu'il pourrait vraiment vous aider. En tout cas, c'est mon but, c'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui. En parlant avec vous des cinq blocages... qui aujourd'hui vous empêchent peut-être de guérir, ou en tout cas d'avancer sur le chemin d'une alimentation beaucoup plus apaisée, beaucoup plus libre. Ces cinq blocages, ils sont venus par rapport à mes réflexions du moment, par rapport à mes accompagnements du moment, ça veut pas dire qu'ils sont forcément exhaustifs, il y aurait certainement plein de choses à en dire, et puis si dans un an je refais le même épisode de podcast, peut-être que je parlerai de blocages complètement différents, ou d'une manière un peu différente. En tout cas, je crois vraiment que le fait d'aborder ces cinq blocages aujourd'hui, et bien ça peut vous aider, donc let's go, c'est parti ! On va rentrer tout de suite dans le vif du sujet, avec le premier blocage dont j'avais envie de parler, qui est le perfectionnisme, la recherche de perfection. Encore celle-ci. Il faut savoir qu'il y a des études qui ont été menées, je mettrai le lien en description de l'étude là dont je vais parler. Cette étude là en particulier... à soulever le fait que les personnes perfectionnistes avaient plutôt tendance, plus que d'autres, à développer des maladies, des pathologies psychiques, telles que la dépression, tels que les troubles alimentaires. Donc il y a tout un tas de pathologies psy qui débarquent à cause du perfectionnisme. Donc moi j'ai vraiment envie qu'on sorte de la culture où ce serait une qualité d'être perfectionniste. C'est jamais un moteur dans la vie. C'est quelque chose qui, au contraire, va même plutôt freiner la créativité, empêcher les gens d'avancer et empêcher les gens de faire de leur mieux. C'est un fléau. Et pour revenir au sujet propre des troubles alimentaires, le problème de la quête de perfection, c'est que, déjà c'est une cause, je le disais, il y a une étude qui en parle, c'est une des causes de facteurs d'apparition d'un trouble du comportement alimentaire. Mais c'est aussi une cause de maintien du trouble du comportement alimentaire. Pourquoi ? Parce qu'il y a une recherche de perfection, même sur le chemin de guérison. C'est-à-dire que même dans ta manière de guérir, il faudrait que ça se passe à la perfection. Il y a une recherche ou une quête de perfection dans la guérison, ce que sera l'après-maladie. Tu es en train de galérer avec ton TCA et tu vas rechercher quelque chose de parfait une fois que tu seras guéri. Parfait dans ta façon de manger, parfait dans le temps que ça prendra et le fait que ce soit plus linéaire qu'avec plein de courbures dans tous les sens. Parfait dans le fait que ton corps, il faut qu'il en ressorte comme tu en as envie. C'est-à-dire que moi j'entends des personnes dire ok pourquoi pas grossir mais je voudrais plus prendre du muscle ou je voudrais plus prendre sur cette partie-là plutôt que sur celle-ci. Bah en fait t'es encore au cœur de la maladie quand tu... pensent des choses de cette manière-là. Et en fait, dans cette quête de perfection, il y a quelque chose qui empêche de lâcher l'objectif du corps. Et l'objectif du corps, je vais en parler beaucoup dans cet épisode, je pense, mais l'objectif du corps, c'est clairement ce qui t'a emmené dans les troubles du comportement alimentaire. Donc, tu peux pas avoir la quête d'un corps parfait pour toi, j'entends, comme toi, tu l'aimerais comme tu l'entends. tout en voulant guérir ton comportement alimentaire. C'est complètement antinomique, puisque ça fait partie des choses, et c'est une des causes principales qui t'ont emmené dans ton trouble du comportement alimentaire. Ne pas lâcher cet objectif du corps en lien avec la quête de la perfection, ça m'emmène au deuxième point de blocage, qui est la peur de grossir, la grossophobie internalisée. Ça, c'est quelque chose qui va vraiment te bloquer dans le fait de pouvoir... te lancer sur ton chemin de guérison ou de pouvoir à un moment donné avancer sur ton chemin, c'est si tu ne prends pas de recul sur ce que tu as internalisé en termes de grossophobie. On a tous des biais grossophobes. C'est obligatoire. En fait, on grandit dans un monde ultra-grossophobe. On baigne là-dedans depuis qu'on est tout petit. J'en parle très souvent, mais dessins animés, les livres pour enfants, un peu plus tard, la littérature jeunesse, puis ensuite les séries, les films. Tout, tout, tout est hautement grossophobe. Et en fait, on baigne là-dedans tout le temps, sans cesse. Et donc, qu'on le veuille ou non, on internalise ça. Si en plus, on a une famille un peu grossophobe. On internalise ça fois 10 depuis qu'on est gamin. Et donc c'est une sorte de vérité absolue. C'est-à-dire qu'à force de voir partout que les gens gros réussissent pas dans leur vie, sont mal aimés, sont moqués, sont méchants. Là je prends des exemples qui sont issus de séries, de films, de dessins animés. À force de voir tout ça, à force d'entendre nos parents critiquer les personnes qui sont grosses. Bon ben voilà, c'est une vérité absolue, il ne faut pas grossir. Pour réussir sa vie, il ne faut pas être gros. Et en fait, on prend potentiellement le risque de perdre l'amour de nos parents si on grossit. Il y a des choses qui vont jusque là. En fait, ça ne veut pas dire que c'est réel. Ça ne veut pas dire que vos parents, ils vous auraient rejeté. Ou peut-être que d'ailleurs, vous avez grossi et que vos parents ne vous ont pas rejeté. Mais il y a quelque chose qui s'inscrit comme ça dans la tête de l'enfant. Et c'est important d'aller prendre du recul là-dessus, sur cette grossophobie qui a été internalisée. J'insiste sur ce côté internalisé parce que ça rend les choses difficiles. C'est tellement en soi, c'est tellement comme une vérité absolue que c'est très difficile à remettre en question. Donc ça nécessite de faire un pas de côté, de s'observer, d'observer les pensées. Observez les pensées que vous avez quand vous voyez des personnes grosses. Qu'est-ce que vous vous dites quand vous voyez une personne grosse qui court, une personne grosse qui mange, une personne grosse qui regarde un film sur son canapé ? Ensuite... Transposez. Qu'est-ce que vous dites quand vous voyez une personne mince courir ? Une personne mince qui mange ? Une personne mince qui est posée sur son canapé ? Posez-vous ces questions-là pour aller chercher vos biais grossophobes. Et ensuite, posez-vous des questions sur ces biais-là. Essayez de les regarder comme des biais justement, mais pas comme des vérités absolues. Demandez-vous à quel point c'est vrai. Est-ce que c'est une vérité absolue ? Ou est-ce que c'est quelque chose qu'on vous a inscrit dans la tête ? Sans cesse. Regardez aussi ce que vous lisez, ce que vous suivez sur les réseaux, c'est quoi les comptes que vous suivez sur Instagram. Ça c'est très important si vous enclenchez un chemin de mieux-être, de guérison, de votre trouble alimentaire, mais que votre compte Instagram il est rempli de fit girls, healthy, blablabla, qui dès 6h du mat sont en train de courir, font une cinquantaine d'abdos et mangent le petit déj le plus healthy de la terre. Ça risque d'être compliqué pour vous. Essayez de voir déjà ce qui vous crée de la culpabilité, du malaise dans les comptes que vous suivez sur Instagram, ça c'est déjà une bonne manière de faire du tri. Mais vous pouvez aussi prendre un recul très pragmatique en fait, de se dire ok, là je suis sur un chemin de pacification alimentaire, de paix aussi avec mon corps, quels sont les comptes qui pourraient potentiellement ne pas trop m'aider là-dessus ? Bref, prendre du recul sur... la grossophobie et s'ouvrir à la diversité corporelle et voir qu'il y a des tas de gens en pleine santé et très heureux qui n'ont pas des corps tout à fait normés, voire pas du tout normés. Toujours en lien avec la peur de grossir, un autre fait qui peut être vraiment bloquant sur le chemin, c'est le fait de continuer de s'accrocher à l'objectif de perdre de poids ou en tout cas de pas trop grossir. Ça, ça va vraiment être un gros frein. Parce que c'est simplement cet objectif qui t'a créé ton trouble alimentaire. Donc genre, t'essaies de guérir d'un truc en ne lâchant pas ce qui est venu créer ce truc, tu vois. Tu veux te débarrasser de ton trouble alimentaire, mais tu restes accroché à l'envie de mincir, alors que c'est l'envie de mincir qui t'a amené ton trouble alimentaire. Alors en même temps, je te dis ça comme ça, peut-être que toi t'en as conscience, mais peut-être que t'en as pas du tout conscience du fait que c'est ça. qui t'a amené ton trouble alimentaire. Donc là, il y a un point aussi à aller travailler sur l'origine du trouble alimentaire et encore une fois sur l'impact de la grossophobie. Je sais que des fois, quand je fais des posts comme ça où je parle de grossophobie ou alors quand je parle du patriarcat et que je mets ça en lien avec les TCA et que je dis que ce sont des causes vraiment fortes. D'ailleurs, patriarcat, grossophobie, même combat, pour moi, c'est très très lié. Je n'ai pas envie de m'étaler là maintenant sur cet épisode parce que je ne veux pas qu'il soit trop long, mais... C'est tout à fait lié. Et donc quand je parle de ces sujets-là... Il peut arriver que j'ai des commentaires de femmes, notamment dernièrement une jeune femme qui dit Non, non, mais attends, n'importe quoi, moi j'ai eu des TCA à cause d'un trauma à la base. Effectivement, en fait, on sait que par exemple les violences sexuelles sont un énorme facteur d'apparition de troubles alimentaires, notamment l'anorexie, mais ça peut être aussi la boulimie, l'hyperphagie. Donc déjà, petite parenthèse, mais les violences sexuelles, c'est clairement une des branches du patriarcat. En fait, c'est un des fruits, si je pouvais le dire ainsi, du patriarcat. Donc il y a déjà un lien très très fort. Et en fait, derrière, ce qui se passe, c'est que même si ton trouble alimentaire, à un moment donné, il débarque en lien avec un choc, avec un trauma, malheureusement, ce qui se passe, c'est que la grossophobie ambiante fait que tu as de grandes difficultés à t'en sortir. Il y a malheureusement... Pas mal de personnes qui ont pu me témoigner le fait qu'elles avaient maigri, lié à un trauma, lié à une maladie, un cancer parfois, et que suite à cet amégrissement, étaient arrivées des troubles alimentaires. Parce qu'elles avaient tellement accédé à une autre forme de statut, presque, c'est-à-dire qu'elles étaient tellement valorisées et validées dans leur nouveau corps. que c'était plus envisageable de reprendre du poids et elles ont développé des troubles alimentaires par peur de regrossir. Donc là, on parle de personnes qui, à un moment donné, souffrent d'un cancer, d'une maladie grave, subissent un trauma, un choc très important, et donc maigrissent, et derrière développent des troubles alimentaires, tant on est validé dans cette société quand on maigrit, peu importe pourquoi on maigrit, et à tel point qu'elles ont eu une peur panique de regrossir. En fait, c'est... complètement dingue, c'est complètement délirant et c'est pour ça que je veux réinsister aussi souvent que nécessaire là-dessus, la grossophobie elle a un rôle hyper important dans l'apparition mais aussi dans le maintien du trouble alimentaire et si tu veux sortir de ton trouble alimentaire, il va falloir réussir à mettre un peu ça à distance, ça veut pas dire que pour guérir, il faut ne plus du tout avoir peur de grossir c'est pas du tout ça mon propos, c'est juste pouvoir Mettre ça à distance et ne plus être uniquement dans cet objectif de je veux mincir, je ne veux pas grossir, je veux guérir des TCA mais je ne veux absolument pas grossir ou je veux muscler mon corps ou je ne sais quoi. Parce qu'en fait ça va venir se confronter et ça va venir t'empêcher d'aller vraiment vers la guérison comme tu le pourrais. Du coup de parler de ça, forcément ça me fait faire le lien avec les coachs TCA qui fleurissent sur les réseaux. et qui, pour certaines, promettent justement une perte de poids. C'est devenu un superbe argument de dire Coucou, je vais t'aider à guérir de tes troubles alimentaires, mais en plus de ça, avec moi, tu ne grossiras pas, et puis avec moi, tu pourras développer le corps de tes rêves, la shape de tes rêves, tu vas voir, ça va être génial. Bon, moi je comprends qu'il y ait des tas de personnes qui aillent vers ces coachs-là. À l'époque où j'étais en plein dans la boulimie vomitive, eh bien peut-être que je serais allée vers ces personnes-là, parce que mon obsession était autour du fait de ne surtout pas grossir. Et donc, bien sûr que j'en pouvais plus, j'avais l'impression d'être prête à tout pour guérir, parce que les crises de boulimie étaient horribles, et que vraiment, c'est quelque chose qui peut emmener vers même des pensées suicidaires, tellement c'est difficile à vivre. Donc voilà, on a envie de s'en sortir, mais pas en grossissant. C'est comme s'il y avait un truc... Voilà, de... qui faisait un gros blocage. Et donc, ces coachs-là, c'est un peu le chant des sirènes, quoi. Je veux dire, c'est un peu le truc rêvé. Sauf que, on prend un peu de recul. Quand tu sais que la majorité des troubles alimentaires débarquent en lien avec une insatisfaction corporelle, c'est-à-dire que tu n'aimes pas ton corps, tu estimes que tu devrais le changer, tu mets tout le focus dessus, et donc, du coup, en contrôlant ton alimentation, tu développes des troubles alimentaires. En fait, c'est ton insatisfaction corporelle qui est à la base. Je vais faire une petite pause pour permettre à chaque personne qui m'écoute de comprendre l'enjeu. À toi qui a des troubles alimentaires, si demain je te dis que d'un coup de baguette magique, les aliments valent tous zéro calorie, qu'il n'y a plus à s'inquiéter, qu'en fait l'alimentation n'a plus aucun impact sur ton corps, l'alimentation ne peut plus faire grossir ni maigrir ton corps, est-ce que tu crois que ce sera encore la galère avec l'alimentation ? Cette question, elle est hyper importante, elle permet à plein de gens de se rendre compte que le problème, c'est le corps. Donc une fois qu'on a resitué ça, le problème c'est le corps, comment est-ce que tu peux espérer régler ton problème d'alimentation en remettant davantage le focus sur ton corps ? Comment est-ce que tu pourrais guérir d'une maladie qui a débarqué parce que tu voulais changer ton corps, en suivant une méthode qui va t'aider à changer ton corps ? Tu vois bien qu'en fait on continue de te prescrire le problème. Bref, moi en tout cas ça me met un peu en colère, je vais pas... Vous déversez davantage de choses là, mais je trouve que c'est important de le nommer. Je vais vous donner un exemple. Imaginez, vous êtes quelqu'un qui a un problème de confiance en soi. J'ai absolument pas confiance en moi, parce que quand j'étais enfant, mes parents ont passé leur temps à me dire que j'étais nulle, que je valais rien, à me parler en fait comme à la dernière des crottes quoi, finalement. Voilà, donc forcément, j'ai pas construit de bonne base. Déjà, dans le lien d'attachement à mes parents, il y a des choses qui se sont construites de manière insécure. J'ai pas construit de bonne base de moi avec moi. Et donc, j'ai pas confiance en moi. C'est un peu comme si j'allais voir un coach qui, pour me donner confiance en moi, allait me hurler dessus à longueur de temps et me dire que j'étais la dernière des merdes. Et que de cette manière-là, ça allait me permettre de me remotiver. me remettre vraiment dans quelque chose de warrior, allez c'est bon, faut y aller, alors qu'en fait cette personne-là, elle ne fait qu'appuyer davantage sur mon point de faiblesse. Et en fait en réalité, il y a peut-être une chance infime que sur le moment ça fonctionne, mais à long terme je vais m'effondrer. En fait elle va juste venir re-remplir mon esprit de choses qui viennent me dire que je ne suis pas quelqu'un de bien. Bon bah pour moi c'est un peu la même chose qui se passe avec ces coachs en TCA qui promettent minceur, corps sculpté, etc. en guérissant du trouble alimentaire. Le trouble alimentaire il est là parce que tu as voulu modeler ton corps, parce que pour une raison ou une autre tu as mis ton corps au centre de ta vie et au centre de ton estime personnelle, ce qui n'est pas quelque chose de souhaitable et qui ne te permet pas d'avoir une vie équilibrée. Et du coup cette personne là plutôt que de... t'aider à prendre de la distance avec ça, elle vient en remettre une couche en disant Ouais, ouais, c'est bien sûr que en gros, c'est le plus important, ton corps, et d'ailleurs, tu vas voir, en fait, je vais faire en sorte que tu maigrisses ou que t'es le corps parfait que tu veux tout en guérissant de tes TCA. Pour savoir, pour certaines d'entre elles, comment ça se passe de l'intérieur, en fait, c'est full contrôle. Tu suis un plan alimentaire, tu dois dire tous les jours ce que tu manges, etc. Donc voilà, on est dans du contrôle alimentaire, voilà, on est dans la même chose que du régime alimentaire en fait. Ce qui est bien, c'est que sans le vouloir, je me fais des superbes transitions. Justement, j'ai envie d'arriver là au troisième blocage que je rencontre fréquemment quand je discute avec vous toutes, c'est l'impression d'avoir tout essayé. Vous êtes tellement nombreuses à ressentir ce truc-là et à avoir une sorte de démoralisation et de... un peu envie de laisser tomber parce que l'impression d'avoir tout essayé. Et ça, bien sûr que c'est un blocage à un moment donné sur le chemin de la guérison, parce que c'est un peu un truc, je baisse les bras ou je crois plus en rien, et c'est un peu triste. Et donc en fait, quand je creuse ça avec vous, ce dont je me rends compte, c'est que vous êtes toujours dans le même type de tentative de solution. Alors ça, pour les personnes qui sont un peu formées à la systémie, et notamment l'outil Palo Alto, si vous passez par là, c'est exactement à ça que je fais référence. C'est un outil qui est formidable, mais bon, bref, on est dans justement le côté trouver quelles sont les tentatives de solutions qu'on répète un peu à l'infini. Et en fait, sans s'en rendre compte, on est souvent comme ça. N'importe quelle personne face à un problème insoluble, qu'elle considère comme insoluble, même si on n'est pas dans les TCA, et qui va dire cette phrase de j'ai vraiment tout essayé en fait, ce sont des personnes qui sont dans une forme de répétition. de toujours la même tentative, même si elle prend des formes un peu différentes, le fil rouge est toujours le même. Et en ce qui concerne les troubles alimentaires, il y a deux principaux fils rouges. Il y en a un qui va être du côté de la psychothérapie, avec le fait de creuser autour de son histoire, de comprendre un peu plus quelle est l'enfance qu'on a eue, pourquoi on a ce besoin de se remplir par exemple. pour parler des compulsions qui est plus mon domaine de prédilection, je sais que les psychos vont vraiment aller chercher du côté de la carence affective, qu'est-ce qui fait que la personne a autant besoin de se remplir, qu'est-ce qu'elle cherche à combler, etc. Et du coup, je ne dis pas que c'est inutile, bien sûr que c'est... vraiment trop chouette et en fait à plein de moments de sa vie je dirais même d'aller creuser un peu en soi d'entamer des psychothérapies c'est quelque chose que je fais moi très régulièrement j'ai utilisé plein d'outils différents et je trouve ça toujours très très riche donc je vais pas vous dire que ça sert à rien c'est juste que ce que j'observe c'est que ça ne permet pas aux symptômes de partir ça ne permet pas d'aller seul cette approche la seule ne permet pas d'aller vers la guérison Et du coup, il y a une forme de désespoir qui peut se mettre en place chez les personnes. Ensuite, il y a toute la partie diététicien, diététicienne, naturopathe. Où en fait, là, on va être sur des approches de personnes qui vont vous dire comment manger. Comment rééquilibrer, en fait, votre façon de vivre, de manger, de dormir, de... voilà. Donc, on va vous donner des... Comment dire ? Des recettes presque en fait de il faut faire comme ci, comme ça Si vous souffrez de compulsion, vous allez voir un ou une diététicienne qui vous donne un plan alimentaire à suivre, allez consulter quelqu'un d'autre. Faites en sorte d'aller consulter des gens qui sont formés au trouble des conduites alimentaires. Pas qu'on fait une formation de deux jours en e-learning. Je n'ai pas d'exemple concret, mais je vois passer des formations de ce type-là. Non, des gens... qu'on fait des formations d'un an, des formations longues, il en existe plusieurs autour des troubles alimentaires, donc déjà veillez à ça. En tout cas, ce que j'ai envie de vous dire, que vous ayez essayé plein de choses en termes de psy, même en termes d'hypnose, il y a beaucoup de choses autour de ça, en termes de diète, en termes de naturopathes. Très souvent déjà, ce qui est recherché derrière, c'est quand on souffre de compulsion, l'arrêt du symptôme compulsion. Parce que c'est insupportable et parce que ça exacerbe la peur de grossir. Donc il y a vraiment cette idée, par exemple l'hypnose c'est ça quoi, aidez-moi à moins manger. Et donc en fait c'est un problème, c'est comme si j'avais la grippe mais que tout ce qui m'intéressait c'est d'arrêter mon nez qui coule. En fait bon, c'est un symptôme et arrêter le nez qui coule ça fait pas guérir de la grippe. Déjà, il y a quelque chose autour des tentatives de solutions qui, à mon sens, restent trop en surface. Et surtout, il y a vraiment quelque chose qui manque, notamment sur le comportement alimentaire. Alors vous allez me dire, oui, mais si je vais voir une diététicienne. Mais si la diététicienne ou le diététicien vous prescrit du plan alimentaire, il n'est pas sur le comportement alimentaire. Il n'est pas sur ce qui se passe pour vous dans l'acte de manger. Sur comment vous le faites, pourquoi vous le faites, à quoi c'est relié chez vous, avec votre histoire, avec vos émotions. Et en fait, c'est exactement là-dessus qu'il faut aller travailler pour guérir d'un trouble alimentaire. Sur le pourquoi on mange, pourquoi on fait ces choix alimentaires-là. Et du coup, tout ça, c'est relié aussi à des croyances sur lesquelles il va falloir aller travailler pour se libérer. Et le travail important, à mon sens, c'est l'autonomie. Moi, quand j'accompagne les personnes via SOS Compulsion, le but, c'est de leur permettre de retrouver leur autonomie, leur régulation interne, de renouer avec les messages de leur corps, de renouer avec toute cette régulation qui fonctionne merveilleusement bien dans l'immense majorité des cas, et qui permet de manger sereinement. Donner un plan alimentaire à quelqu'un, c'est l'infantiliser, c'est lui dire comment faire. C'est tout l'inverse à mon sens qu'il faut faire pour guérir d'un TCA, d'autant qu'on touche, allez j'ai envie de dire toujours, je veux dire quasiment toujours, à des grosses problématiques de confiance en soi, à des grosses problématiques de, bah ouais même d'autonomisation parfois en fait, de pouvoir s'affirmer en tout cas, d'affirmation de soi. Et donc c'est hyper important de redonner les clés et le pouvoir en fait aux personnes qui souffrent de TCA. Le quatrième point, le quatrième blocage que je vois très souvent, c'est le regard des autres. Il y a un peu deux écoles. Alors il y a les personnes qui en sont complètement prisonnières, qui en ont conscience, qui vont me le dire. Et puis, il y a les personnes qui vont me dire, non non, mais moi le regard des autres, peu importe vraiment, oui c'est la guerre contre mon corps, contre mon poids, mais c'est vraiment pour moi que je le fais. Eh bien en fait... Que vous soyez aujourd'hui prisonnière du regard des autres, ou que vous ayez l'impression que ce ne soit pas du tout le cas, qu'en fait vous faites les choses pour vous, j'ai envie de vous poser deux questions. Demain, vous êtes seul au monde, sur une île déserte, il n'y a juste personne. Vous savez que c'est terminé, vous ne reverrez jamais personne de votre vie parce que c'est la fin du monde en fait. Vous êtes seul, allez, au mieux vous avez un petit chat avec vous, un truc des animaux, mais il n'y a pas d'autres humains, et vous savez que vous n'en reverrez pas d'autres, ok ? A quel point vos bourrelets sont encore si importants que ça ? A quel point c'est un problème la taille de vos cuisses ? Est-ce que ce serait encore si important pour vous ? Deuxième question. Vous êtes dans une société complètement changée. On est dans quelque chose de matriarcal, où c'est plutôt les femmes qui gèrent la société. Et surtout, les queens des queens, c'est les femmes grosses. Être une femme qui réussit, c'est être une femme avec du ventre. avec des fesses, avec des cuisses, avec une grosse poitrine. Une femme belle et désirable, c'est une femme grosse. Une femme qui monte dans la société, c'est une femme grosse. Une femme motivée, une femme qui en veut, qui a du charisme, c'est une femme grosse. Est-ce que vous auriez réellement encore le même rapport à votre corps si à chaque fois que vous allumez la télé, vous ne voyez que des femmes grosses ? Et si les femmes minces sont tournées en dérision comme des faibles, comme des nanas dont personne ne veut ? Je vous invite vraiment à vous projeter dans ces exemples-là et à vous poser la question pour vous, vous avec vous-même. Le but c'est d'être honnête et lucide sur ce qu'on traverse pour pouvoir aller mieux. Et donc vous posez la question, est-ce que vraiment encore vous seriez en train de vous battre pour perdre 3 kilos, 5 kilos, 10 kilos ? Moi quand je pose cette question-là, la réponse elle est toujours la même, bien sûr que ça changerait tout en fait. Bon et bien une fois qu'on a dit ça, on sait... À quel point on agit en fonction du regard de l'autre ? Parce qu'en fait, la validation de l'autre, elle passe par le regard de l'autre. En fait, on ne veut pas être rejeté, et c'est normal. Personne ne veut être rejeté. Je veux dire, c'est une peur ultra archaïque chez l'humain. On a besoin d'être validé par ses pairs, on a besoin de vivre avec ses pairs. On ne veut pas être rejeté, donc on est sensible au regard de l'autre. Et ça, c'est normal. On se construit depuis tout petit avec le regard des autres. On se construit sous le regard de nos parents, on se construit sous le regard de nos instituteurs, institutrices, de nos copains d'école, de nos copains à l'adolescence, sous le désir des personnes qui nous attirent. Voilà, on se construit forcément toujours en lien avec les autres. Et c'est pas un problème, c'est complètement normal. Là où ça devient un problème, à mon sens, c'est quand être validé, c'est l'objectif en soi. Ça devient un problème quand l'objectif de ta vie, finalement, en tout cas l'objectif dans tout ce que tu fais, c'est d'être validé par les autres. Là, à mon sens, ça devient problématique. Une chose sur laquelle je voudrais m'arrêter, c'est qu'il y a le regard des autres, mais il y a le regard que tu imagines des autres. Et ça, c'est quand même pas tout à fait la même chose. Le regard que tu imagines des autres, il est emprunt de toute ton histoire, de toute la grossophobie, des choses qu'on a pu te dire avant. Il est emprunt de la façon dont toi tu te regardes, de la façon dont toi tu regardes les autres, de la façon dont toi tu juges les autres. Plus tu vas juger les autres, plus tu vas avoir l'impression que les autres te jugent. Il y a vraiment quelque chose qui va toujours passer par soi. Donc il y a le regard des autres, mais ne te laisse pas embobiner par ton propre esprit, tes propres pensées sur le regard supposé des autres. Et toujours un peu en lien avec ça, j'aimerais ajouter quelque chose sur le fait d'arrêter d'essayer de voir ton corps de l'extérieur, comme l'autre le voit ou le verrait. Tu ne peux pas percevoir comment les autres perçoivent ton corps, c'est impossible. On perçoit les autres avec notre filtre de vision du monde. Selon la culture de laquelle on vient, le pays duquel on vient, selon la famille de laquelle on vient, selon les expériences de vie qu'on a tous et toutes traversées, eh bien on va percevoir le corps de l'autre d'une certaine manière. Et donc, tu ne peux pas savoir comment on te voit, globalement. Chaque personne te verra toujours très différemment, avec son propre filtre de ses expériences. Mais surtout, ton but à toi, c'est pas de te voir comme ça. Plus tu cherches à voir ton corps de l'extérieur, moins tu es dans ton corps. Et donc, moins tu es connecté à tes signaux internes et moins tu es bien dans ton corps. Un des... Les aspects pour aller mieux dans son corps, c'est de revenir dedans, arrêter d'essayer de le voir tout le temps de l'extérieur. Le cinquième et dernier point, qui n'est pas des moindres selon moi, et que j'ai vraiment envie de creuser dans les semaines et mois à venir, c'est la peur du vide. A mon sens, c'est un obstacle à la guérison. Je crois que vous êtes beaucoup à avoir peur du vide. Alors qu'est-ce que je veux dire par là ? Eh bien, peur de la vie sans trouble du comportement alimentaire. Peur de la vie sans le contrôle qu'amène ton trouble alimentaire. Peur du temps libre que tu pourrais avoir sans les compulsions. Peur du vide laissé aussi par les compulsions. Et puis, comment tu vas gérer tes émotions une fois que tu ne feras plus de compulsions ? Peur de constater qu'en fait, tu n'es personne sans ça. Que tu n'as pas d'envie particulière, tu n'as pas de passion, il n'y a rien qui t'anime. Peur de te sentir vide. Peur d'être face au vide de ta vie, mais au vide de toi, de ton essence personnelle. Ça c'est quelque chose qui ressort beaucoup, avec une sensation que le trouble alimentaire il est identitaire, il fait partie de soi. Ce qu'il faut garder en tête c'est que déjà la sensation de manque, le fait d'être manquant, c'est l'essence de l'être humain. C'est vraiment quelque chose qui nous habite tous et toutes, et c'est ce qui fait qu'on a du désir, c'est ce qui fait qu'on a toujours envie d'autre chose. Il n'y a jamais de moment où on se dit ça y est, je suis complet, je suis au complet. Et du coup, je n'ai plus envie de rien, je ne veux plus rien faire. Non, on a toujours envie d'apprendre, on veut toujours plus, on veut plus de bons moments, peut-être plus d'argent, plus de, j'en sais rien, d'émotions agréables à ressentir en tout cas. On a une forme de désir intrinsèque d'aller chercher ce qui pourrait nous rendre complète et c'est ce désir qui fait qu'on se lève tous les matins, qu'on met en place des projets, etc. Donc en fait, bah voilà, de base, on se sent incomplet, incomplète. Mais ça, c'est clair que déjà, on ne le vit pas tous de la même manière. Ça, c'est déjà un fait. Quand tu vis un trouble alimentaire, le vide que tu ressens, et que tu as l'impression que tu contrôles, et que tu fais des compulsions, que tu vois, toutes ces choses-là, elles viennent pour combler ce vide, tu vois ce vide que tu ressens dans ton ventre-là, tu vois ? Et bien en fait, ce vide, il est creusé par ton trouble alimentaire. Ce vide, il est entretenu sans cesse par le fait de contrôler, par le fait de faire des compulsions puis de recontrôler derrière. En fait, ton trouble alimentaire, il prend toute la place. Il ne te laisse pas de place et de temps et d'énergie psychique pour aller développer plein de facettes de ta personnalité, pour aller découvrir plein de nouvelles choses et pour vivre pleinement. Du coup, ça crée du vide, ça. T'as une sensation de vide qui se crée dans ta vie. Et donc ce vide est hyper angoissant, donc tu vas renforcer le contrôle sur ton alimentation, sur ton poids, tu vas peut-être faire davantage de compulsions alimentaires, parce que vraiment ce vide il est insupportable. Mais en fait, à nouveau, ce vide là il est là parce que tu passes tout ton temps dans le trouble alimentaire et que tu n'as pas l'occasion de remplir ta vie différemment. Et puis parlons de la frustration cumulée, à quel point ça crée... A la fois on pourrait dire que ça crée du plein, plein de frustration, mais en fait ça crée une sorte de vide, de toujours plus manqué. Quand tu te frustres à longueur de journée, tu crées du vide en fait. Et puis je pense notamment aux personnes qui vont plus être dans l'hyperphagie et que finalement elles veulent se contrôler. Peut-être que c'est ton cas, tu veux te contrôler, mais tu n'y arrives pas et tu manges, tu manges, tu manges. En fait ça crée du vide, ça crée du vide d'estime de soi, du vide de confiance. du vide de fierté de soi. Et puis il y a un truc dans ce vide, c'est la peur des émotions et la fuite de tes émotions. Tu finis par avoir peur de tes émotions, mais en même temps c'est normal. Tes émotions, elles viennent déclencher des compulsions très souvent. Ou alors elles viennent te faire, te rendre fébrile face au contrôle. En fait les émotions, elles débarquent et bim, elles prennent le pas sur le contrôle, ce qui est normal, ce qui est physiologique. Je l'avais déjà expliqué auparavant. En fait, l'émotion, on pourrait dire qu'elle est prioritaire dans le cerveau par rapport à ce que tu es en train de gérer en termes de fonctions exécutives, donc de contrôle, etc. Donc l'émotion, elle débarque et du coup, elle peut te faire perdre le contrôle. Donc elle peut déclencher des compulsions, etc. Le truc, c'est que toi, tu déclenches une espèce de peur des émotions où tu chercherais à les contrôler. Mais finalement, ça fait que tu vas... Avoir des mécanismes d'évitement, dès que l'émotion débarque, tu vas chercher à éviter l'émotion, et très souvent par la bouffe, par l'hyper-contrôle, ou par l'hyper-manger. Et cette fuite émotionnelle et cette peur des émotions, ça vient aussi renforcer une sensation de vide dans ta vie. On arrive au terme de cet épisode. Je te fais un petit récap des 5 blocages qui, à mon sens, empêchent vraiment d'accéder à la guérison et au fait de pouvoir manger sereinement. Le premier, c'est la recherche de perfection. Garde en tête que la perfection, ça ne sera jamais une qualité. Ce n'est pas un défaut déguisé en qualité ou une qualité déguisée en défaut. C'est juste quelque chose qui vient te pourrir la vie et qui vient t'empêcher d'avancer. La peur de grossir et la grossophobie internalisée, là pour le coup je t'invite à aller travailler, prendre du recul sur tout ce que tu as internalisé et à aller questionner le bien fondé de tout ce qu'on a pu te raconter sur les personnes grosses, sur la mauvaise santé, sur le fait que ce soit pas joli, etc. De te challenger là-dessus et vraiment je t'invite notamment sur les réseaux à suivre des comptes de personnes grosses. Parce que c'est important de remettre de la diversité corporelle dans ce que tu vois au quotidien. Et puis ouvre les yeux, regarde autour de toi à chaque fois que tu es en ville, à la plage, à la piscine, au cinéma, à la gare, peu importe. Dans des lieux publics, regarde tous les corps, regarde. C'est pas Instagram là, c'est la vraie vie. Regarde à quel point les corps sont différents et à quel point il y a très peu de corps normés comme ce qu'on voudrait nous montrer. Garde en tête que ces coachs qui veulent te vendre la guérison des TCA en te promettant de mincir... ou de te sculpter le corps de tes rêves, bien sûr qu'ils te vendent quelque chose qui te fait envie, et c'est normal que ça te fasse rêver, mais en fait c'est rien de plus qu'un nouvel essai de régime, un nouvel essai de contrôle de ton alimentation, ça va juste renforcer, peut-être même t'amener des nouvelles croyances toutes pourries sur l'alimentation et sur ton corps. L'idée c'est plutôt de se détacher de ça et de comprendre pourquoi c'est devenu obsessionnel pour toi. Pourquoi est-ce que ton corps prend toute la place ? Parce qu'en vrai, quand tu observes autour de toi les gens qui sont peinards, qui sont sereins, ce ne sont pas des gens qui sont obsédés par l'apparence de leur corps. Ce n'est pas ça qui rend heureux. Donc l'idée, c'est plutôt de prendre du recul avec ça. Ensuite, on a parlé de l'impression d'avoir tout essayé. Je t'invite à regarder ce que tu as essayé jusqu'ici, à essayer de trouver un peu le fil rouge qui reliait toutes ces tentatives d'essai. Et demande-toi si réellement, tu es déjà allé travailler sur ton comportement alimentaire. Sur une pratique qui serait venue te donner de l'autonomie pour te permettre de reconnecter avec ta régulation et donc de pouvoir faire tes propres choix, répondre à tes propres besoins et arrêter de suivre tout le temps une solution miracle nouvellement débarquée, mais bien de renouer avec toi, ce qui te rend heureuse, ce qui te fait du bien et la bonne manière de manger pour toi. et qui te permet de t'éloigner de cet hyper contrôle des compulsions alimentaires, etc. Ensuite, on a parlé du regard des autres. Bon, je ne vais pas refaire tout ce que j'ai dit avant, mais si je devais résumer, je dirais que bien sûr, c'est normal, on a besoin des autres. On a besoin de vivre au milieu des autres, de se sentir accepté, validé. Mais ce n'est pas censé être le but de ta vie. Tu n'es pas censé mettre en place des actions pour être accepté, validé par les autres. Et puis, on a terminé par la peur du vide. Et moi j'ai juste envie de te rappeler que ce qui crée le principal vide, c'est ton trouble alimentaire. Ton trouble alimentaire, il te fait croire qu'il vient combler un vide, en fait, c'est juste un énorme tractopelle qui est en train de creuser, creuser, creuser, creuser davantage le vide. Et donc finalement, t'en fais pas. Après la guérison, t'as plein de belles découvertes à faire. Non, tu n'es pas quelqu'un de vide. Non, tu n'es pas quelqu'un qui sert à rien, inintéressant, qui n'aurait pas de passion, ni de valeur, ni rien. C'est juste qu'aujourd'hui, il n'y a pas la place pour tout ça. Mais tout ça, ça se reconstruit tranquillement sur le chemin. Voilà, j'espère que cet épisode a pu t'apporter des ressources, un petit peu d'espoir, un mélange de tout ça. En tout cas, comme d'habitude, moi j'adore échanger avec toi, sur Instagram ou ailleurs. N'hésite pas à me contacter et à me dire ce que tu penses de TCA, etc. N'hésite pas à me rejoindre sur Instagram. Et puis aussi, si tu penses que tu en as besoin, à me faire signe. pour voir de quelle manière je pourrais peut-être t'accompagner vers ton mieux-être pour laisser les compulsions alimentaires derrière toi. A très bientôt. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, n'oublie pas de me soutenir en laissant une note et un petit commentaire sur la plateforme de podcast sur laquelle tu m'écoutes. N'oublie pas que tu peux me retrouver aussi sur Instagram, lavie.mtca. pour rester informé de toutes mes actus, pour profiter de super aides et contenus gratuits. Et puis n'hésite pas à venir échanger avec moi, ce sera avec plaisir que je pourrai répondre à tes questions ou prendre note de tes suggestions. Je te dis à très très bientôt !

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Pour ce 31e épisode, je passe en revue 5 grands blocages que j'observe souvent dans la guérison d'un trouble alimentaire!


(*Source de l'étude citée : Livre "Tout est possible" de Marie Forléo; étude menée sur 20 ans par les Dr Paul Hewitt et Gordon Flett)



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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur TCA etc. Un podcast où on cherche à explorer, comprendre et surtout vaincre les troubles du comportement alimentaire. Seul au micro ou avec mes supers invités, on va casser les idées reçues, parler alimentation, rapport au corps, thérapie, famille, rapport aux autres. Je suis Flavie Milsono, thérapeute, éducatrice et coach spécialisée dans le comportement alimentaire. Ça fait maintenant deux ans que j'ai la chance d'accompagner des personnes à retrouver leur liberté. Vous pouvez me suivre sur Instagram, lavie.mtca. Je vous souhaite une très bonne écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. Je suis super contente de vous retrouver pour aborder un sujet particulier. Je crois qu'il pourrait vraiment vous aider. En tout cas, c'est mon but, c'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui. En parlant avec vous des cinq blocages... qui aujourd'hui vous empêchent peut-être de guérir, ou en tout cas d'avancer sur le chemin d'une alimentation beaucoup plus apaisée, beaucoup plus libre. Ces cinq blocages, ils sont venus par rapport à mes réflexions du moment, par rapport à mes accompagnements du moment, ça veut pas dire qu'ils sont forcément exhaustifs, il y aurait certainement plein de choses à en dire, et puis si dans un an je refais le même épisode de podcast, peut-être que je parlerai de blocages complètement différents, ou d'une manière un peu différente. En tout cas, je crois vraiment que le fait d'aborder ces cinq blocages aujourd'hui, et bien ça peut vous aider, donc let's go, c'est parti ! On va rentrer tout de suite dans le vif du sujet, avec le premier blocage dont j'avais envie de parler, qui est le perfectionnisme, la recherche de perfection. Encore celle-ci. Il faut savoir qu'il y a des études qui ont été menées, je mettrai le lien en description de l'étude là dont je vais parler. Cette étude là en particulier... à soulever le fait que les personnes perfectionnistes avaient plutôt tendance, plus que d'autres, à développer des maladies, des pathologies psychiques, telles que la dépression, tels que les troubles alimentaires. Donc il y a tout un tas de pathologies psy qui débarquent à cause du perfectionnisme. Donc moi j'ai vraiment envie qu'on sorte de la culture où ce serait une qualité d'être perfectionniste. C'est jamais un moteur dans la vie. C'est quelque chose qui, au contraire, va même plutôt freiner la créativité, empêcher les gens d'avancer et empêcher les gens de faire de leur mieux. C'est un fléau. Et pour revenir au sujet propre des troubles alimentaires, le problème de la quête de perfection, c'est que, déjà c'est une cause, je le disais, il y a une étude qui en parle, c'est une des causes de facteurs d'apparition d'un trouble du comportement alimentaire. Mais c'est aussi une cause de maintien du trouble du comportement alimentaire. Pourquoi ? Parce qu'il y a une recherche de perfection, même sur le chemin de guérison. C'est-à-dire que même dans ta manière de guérir, il faudrait que ça se passe à la perfection. Il y a une recherche ou une quête de perfection dans la guérison, ce que sera l'après-maladie. Tu es en train de galérer avec ton TCA et tu vas rechercher quelque chose de parfait une fois que tu seras guéri. Parfait dans ta façon de manger, parfait dans le temps que ça prendra et le fait que ce soit plus linéaire qu'avec plein de courbures dans tous les sens. Parfait dans le fait que ton corps, il faut qu'il en ressorte comme tu en as envie. C'est-à-dire que moi j'entends des personnes dire ok pourquoi pas grossir mais je voudrais plus prendre du muscle ou je voudrais plus prendre sur cette partie-là plutôt que sur celle-ci. Bah en fait t'es encore au cœur de la maladie quand tu... pensent des choses de cette manière-là. Et en fait, dans cette quête de perfection, il y a quelque chose qui empêche de lâcher l'objectif du corps. Et l'objectif du corps, je vais en parler beaucoup dans cet épisode, je pense, mais l'objectif du corps, c'est clairement ce qui t'a emmené dans les troubles du comportement alimentaire. Donc, tu peux pas avoir la quête d'un corps parfait pour toi, j'entends, comme toi, tu l'aimerais comme tu l'entends. tout en voulant guérir ton comportement alimentaire. C'est complètement antinomique, puisque ça fait partie des choses, et c'est une des causes principales qui t'ont emmené dans ton trouble du comportement alimentaire. Ne pas lâcher cet objectif du corps en lien avec la quête de la perfection, ça m'emmène au deuxième point de blocage, qui est la peur de grossir, la grossophobie internalisée. Ça, c'est quelque chose qui va vraiment te bloquer dans le fait de pouvoir... te lancer sur ton chemin de guérison ou de pouvoir à un moment donné avancer sur ton chemin, c'est si tu ne prends pas de recul sur ce que tu as internalisé en termes de grossophobie. On a tous des biais grossophobes. C'est obligatoire. En fait, on grandit dans un monde ultra-grossophobe. On baigne là-dedans depuis qu'on est tout petit. J'en parle très souvent, mais dessins animés, les livres pour enfants, un peu plus tard, la littérature jeunesse, puis ensuite les séries, les films. Tout, tout, tout est hautement grossophobe. Et en fait, on baigne là-dedans tout le temps, sans cesse. Et donc, qu'on le veuille ou non, on internalise ça. Si en plus, on a une famille un peu grossophobe. On internalise ça fois 10 depuis qu'on est gamin. Et donc c'est une sorte de vérité absolue. C'est-à-dire qu'à force de voir partout que les gens gros réussissent pas dans leur vie, sont mal aimés, sont moqués, sont méchants. Là je prends des exemples qui sont issus de séries, de films, de dessins animés. À force de voir tout ça, à force d'entendre nos parents critiquer les personnes qui sont grosses. Bon ben voilà, c'est une vérité absolue, il ne faut pas grossir. Pour réussir sa vie, il ne faut pas être gros. Et en fait, on prend potentiellement le risque de perdre l'amour de nos parents si on grossit. Il y a des choses qui vont jusque là. En fait, ça ne veut pas dire que c'est réel. Ça ne veut pas dire que vos parents, ils vous auraient rejeté. Ou peut-être que d'ailleurs, vous avez grossi et que vos parents ne vous ont pas rejeté. Mais il y a quelque chose qui s'inscrit comme ça dans la tête de l'enfant. Et c'est important d'aller prendre du recul là-dessus, sur cette grossophobie qui a été internalisée. J'insiste sur ce côté internalisé parce que ça rend les choses difficiles. C'est tellement en soi, c'est tellement comme une vérité absolue que c'est très difficile à remettre en question. Donc ça nécessite de faire un pas de côté, de s'observer, d'observer les pensées. Observez les pensées que vous avez quand vous voyez des personnes grosses. Qu'est-ce que vous vous dites quand vous voyez une personne grosse qui court, une personne grosse qui mange, une personne grosse qui regarde un film sur son canapé ? Ensuite... Transposez. Qu'est-ce que vous dites quand vous voyez une personne mince courir ? Une personne mince qui mange ? Une personne mince qui est posée sur son canapé ? Posez-vous ces questions-là pour aller chercher vos biais grossophobes. Et ensuite, posez-vous des questions sur ces biais-là. Essayez de les regarder comme des biais justement, mais pas comme des vérités absolues. Demandez-vous à quel point c'est vrai. Est-ce que c'est une vérité absolue ? Ou est-ce que c'est quelque chose qu'on vous a inscrit dans la tête ? Sans cesse. Regardez aussi ce que vous lisez, ce que vous suivez sur les réseaux, c'est quoi les comptes que vous suivez sur Instagram. Ça c'est très important si vous enclenchez un chemin de mieux-être, de guérison, de votre trouble alimentaire, mais que votre compte Instagram il est rempli de fit girls, healthy, blablabla, qui dès 6h du mat sont en train de courir, font une cinquantaine d'abdos et mangent le petit déj le plus healthy de la terre. Ça risque d'être compliqué pour vous. Essayez de voir déjà ce qui vous crée de la culpabilité, du malaise dans les comptes que vous suivez sur Instagram, ça c'est déjà une bonne manière de faire du tri. Mais vous pouvez aussi prendre un recul très pragmatique en fait, de se dire ok, là je suis sur un chemin de pacification alimentaire, de paix aussi avec mon corps, quels sont les comptes qui pourraient potentiellement ne pas trop m'aider là-dessus ? Bref, prendre du recul sur... la grossophobie et s'ouvrir à la diversité corporelle et voir qu'il y a des tas de gens en pleine santé et très heureux qui n'ont pas des corps tout à fait normés, voire pas du tout normés. Toujours en lien avec la peur de grossir, un autre fait qui peut être vraiment bloquant sur le chemin, c'est le fait de continuer de s'accrocher à l'objectif de perdre de poids ou en tout cas de pas trop grossir. Ça, ça va vraiment être un gros frein. Parce que c'est simplement cet objectif qui t'a créé ton trouble alimentaire. Donc genre, t'essaies de guérir d'un truc en ne lâchant pas ce qui est venu créer ce truc, tu vois. Tu veux te débarrasser de ton trouble alimentaire, mais tu restes accroché à l'envie de mincir, alors que c'est l'envie de mincir qui t'a amené ton trouble alimentaire. Alors en même temps, je te dis ça comme ça, peut-être que toi t'en as conscience, mais peut-être que t'en as pas du tout conscience du fait que c'est ça. qui t'a amené ton trouble alimentaire. Donc là, il y a un point aussi à aller travailler sur l'origine du trouble alimentaire et encore une fois sur l'impact de la grossophobie. Je sais que des fois, quand je fais des posts comme ça où je parle de grossophobie ou alors quand je parle du patriarcat et que je mets ça en lien avec les TCA et que je dis que ce sont des causes vraiment fortes. D'ailleurs, patriarcat, grossophobie, même combat, pour moi, c'est très très lié. Je n'ai pas envie de m'étaler là maintenant sur cet épisode parce que je ne veux pas qu'il soit trop long, mais... C'est tout à fait lié. Et donc quand je parle de ces sujets-là... Il peut arriver que j'ai des commentaires de femmes, notamment dernièrement une jeune femme qui dit Non, non, mais attends, n'importe quoi, moi j'ai eu des TCA à cause d'un trauma à la base. Effectivement, en fait, on sait que par exemple les violences sexuelles sont un énorme facteur d'apparition de troubles alimentaires, notamment l'anorexie, mais ça peut être aussi la boulimie, l'hyperphagie. Donc déjà, petite parenthèse, mais les violences sexuelles, c'est clairement une des branches du patriarcat. En fait, c'est un des fruits, si je pouvais le dire ainsi, du patriarcat. Donc il y a déjà un lien très très fort. Et en fait, derrière, ce qui se passe, c'est que même si ton trouble alimentaire, à un moment donné, il débarque en lien avec un choc, avec un trauma, malheureusement, ce qui se passe, c'est que la grossophobie ambiante fait que tu as de grandes difficultés à t'en sortir. Il y a malheureusement... Pas mal de personnes qui ont pu me témoigner le fait qu'elles avaient maigri, lié à un trauma, lié à une maladie, un cancer parfois, et que suite à cet amégrissement, étaient arrivées des troubles alimentaires. Parce qu'elles avaient tellement accédé à une autre forme de statut, presque, c'est-à-dire qu'elles étaient tellement valorisées et validées dans leur nouveau corps. que c'était plus envisageable de reprendre du poids et elles ont développé des troubles alimentaires par peur de regrossir. Donc là, on parle de personnes qui, à un moment donné, souffrent d'un cancer, d'une maladie grave, subissent un trauma, un choc très important, et donc maigrissent, et derrière développent des troubles alimentaires, tant on est validé dans cette société quand on maigrit, peu importe pourquoi on maigrit, et à tel point qu'elles ont eu une peur panique de regrossir. En fait, c'est... complètement dingue, c'est complètement délirant et c'est pour ça que je veux réinsister aussi souvent que nécessaire là-dessus, la grossophobie elle a un rôle hyper important dans l'apparition mais aussi dans le maintien du trouble alimentaire et si tu veux sortir de ton trouble alimentaire, il va falloir réussir à mettre un peu ça à distance, ça veut pas dire que pour guérir, il faut ne plus du tout avoir peur de grossir c'est pas du tout ça mon propos, c'est juste pouvoir Mettre ça à distance et ne plus être uniquement dans cet objectif de je veux mincir, je ne veux pas grossir, je veux guérir des TCA mais je ne veux absolument pas grossir ou je veux muscler mon corps ou je ne sais quoi. Parce qu'en fait ça va venir se confronter et ça va venir t'empêcher d'aller vraiment vers la guérison comme tu le pourrais. Du coup de parler de ça, forcément ça me fait faire le lien avec les coachs TCA qui fleurissent sur les réseaux. et qui, pour certaines, promettent justement une perte de poids. C'est devenu un superbe argument de dire Coucou, je vais t'aider à guérir de tes troubles alimentaires, mais en plus de ça, avec moi, tu ne grossiras pas, et puis avec moi, tu pourras développer le corps de tes rêves, la shape de tes rêves, tu vas voir, ça va être génial. Bon, moi je comprends qu'il y ait des tas de personnes qui aillent vers ces coachs-là. À l'époque où j'étais en plein dans la boulimie vomitive, eh bien peut-être que je serais allée vers ces personnes-là, parce que mon obsession était autour du fait de ne surtout pas grossir. Et donc, bien sûr que j'en pouvais plus, j'avais l'impression d'être prête à tout pour guérir, parce que les crises de boulimie étaient horribles, et que vraiment, c'est quelque chose qui peut emmener vers même des pensées suicidaires, tellement c'est difficile à vivre. Donc voilà, on a envie de s'en sortir, mais pas en grossissant. C'est comme s'il y avait un truc... Voilà, de... qui faisait un gros blocage. Et donc, ces coachs-là, c'est un peu le chant des sirènes, quoi. Je veux dire, c'est un peu le truc rêvé. Sauf que, on prend un peu de recul. Quand tu sais que la majorité des troubles alimentaires débarquent en lien avec une insatisfaction corporelle, c'est-à-dire que tu n'aimes pas ton corps, tu estimes que tu devrais le changer, tu mets tout le focus dessus, et donc, du coup, en contrôlant ton alimentation, tu développes des troubles alimentaires. En fait, c'est ton insatisfaction corporelle qui est à la base. Je vais faire une petite pause pour permettre à chaque personne qui m'écoute de comprendre l'enjeu. À toi qui a des troubles alimentaires, si demain je te dis que d'un coup de baguette magique, les aliments valent tous zéro calorie, qu'il n'y a plus à s'inquiéter, qu'en fait l'alimentation n'a plus aucun impact sur ton corps, l'alimentation ne peut plus faire grossir ni maigrir ton corps, est-ce que tu crois que ce sera encore la galère avec l'alimentation ? Cette question, elle est hyper importante, elle permet à plein de gens de se rendre compte que le problème, c'est le corps. Donc une fois qu'on a resitué ça, le problème c'est le corps, comment est-ce que tu peux espérer régler ton problème d'alimentation en remettant davantage le focus sur ton corps ? Comment est-ce que tu pourrais guérir d'une maladie qui a débarqué parce que tu voulais changer ton corps, en suivant une méthode qui va t'aider à changer ton corps ? Tu vois bien qu'en fait on continue de te prescrire le problème. Bref, moi en tout cas ça me met un peu en colère, je vais pas... Vous déversez davantage de choses là, mais je trouve que c'est important de le nommer. Je vais vous donner un exemple. Imaginez, vous êtes quelqu'un qui a un problème de confiance en soi. J'ai absolument pas confiance en moi, parce que quand j'étais enfant, mes parents ont passé leur temps à me dire que j'étais nulle, que je valais rien, à me parler en fait comme à la dernière des crottes quoi, finalement. Voilà, donc forcément, j'ai pas construit de bonne base. Déjà, dans le lien d'attachement à mes parents, il y a des choses qui se sont construites de manière insécure. J'ai pas construit de bonne base de moi avec moi. Et donc, j'ai pas confiance en moi. C'est un peu comme si j'allais voir un coach qui, pour me donner confiance en moi, allait me hurler dessus à longueur de temps et me dire que j'étais la dernière des merdes. Et que de cette manière-là, ça allait me permettre de me remotiver. me remettre vraiment dans quelque chose de warrior, allez c'est bon, faut y aller, alors qu'en fait cette personne-là, elle ne fait qu'appuyer davantage sur mon point de faiblesse. Et en fait en réalité, il y a peut-être une chance infime que sur le moment ça fonctionne, mais à long terme je vais m'effondrer. En fait elle va juste venir re-remplir mon esprit de choses qui viennent me dire que je ne suis pas quelqu'un de bien. Bon bah pour moi c'est un peu la même chose qui se passe avec ces coachs en TCA qui promettent minceur, corps sculpté, etc. en guérissant du trouble alimentaire. Le trouble alimentaire il est là parce que tu as voulu modeler ton corps, parce que pour une raison ou une autre tu as mis ton corps au centre de ta vie et au centre de ton estime personnelle, ce qui n'est pas quelque chose de souhaitable et qui ne te permet pas d'avoir une vie équilibrée. Et du coup cette personne là plutôt que de... t'aider à prendre de la distance avec ça, elle vient en remettre une couche en disant Ouais, ouais, c'est bien sûr que en gros, c'est le plus important, ton corps, et d'ailleurs, tu vas voir, en fait, je vais faire en sorte que tu maigrisses ou que t'es le corps parfait que tu veux tout en guérissant de tes TCA. Pour savoir, pour certaines d'entre elles, comment ça se passe de l'intérieur, en fait, c'est full contrôle. Tu suis un plan alimentaire, tu dois dire tous les jours ce que tu manges, etc. Donc voilà, on est dans du contrôle alimentaire, voilà, on est dans la même chose que du régime alimentaire en fait. Ce qui est bien, c'est que sans le vouloir, je me fais des superbes transitions. Justement, j'ai envie d'arriver là au troisième blocage que je rencontre fréquemment quand je discute avec vous toutes, c'est l'impression d'avoir tout essayé. Vous êtes tellement nombreuses à ressentir ce truc-là et à avoir une sorte de démoralisation et de... un peu envie de laisser tomber parce que l'impression d'avoir tout essayé. Et ça, bien sûr que c'est un blocage à un moment donné sur le chemin de la guérison, parce que c'est un peu un truc, je baisse les bras ou je crois plus en rien, et c'est un peu triste. Et donc en fait, quand je creuse ça avec vous, ce dont je me rends compte, c'est que vous êtes toujours dans le même type de tentative de solution. Alors ça, pour les personnes qui sont un peu formées à la systémie, et notamment l'outil Palo Alto, si vous passez par là, c'est exactement à ça que je fais référence. C'est un outil qui est formidable, mais bon, bref, on est dans justement le côté trouver quelles sont les tentatives de solutions qu'on répète un peu à l'infini. Et en fait, sans s'en rendre compte, on est souvent comme ça. N'importe quelle personne face à un problème insoluble, qu'elle considère comme insoluble, même si on n'est pas dans les TCA, et qui va dire cette phrase de j'ai vraiment tout essayé en fait, ce sont des personnes qui sont dans une forme de répétition. de toujours la même tentative, même si elle prend des formes un peu différentes, le fil rouge est toujours le même. Et en ce qui concerne les troubles alimentaires, il y a deux principaux fils rouges. Il y en a un qui va être du côté de la psychothérapie, avec le fait de creuser autour de son histoire, de comprendre un peu plus quelle est l'enfance qu'on a eue, pourquoi on a ce besoin de se remplir par exemple. pour parler des compulsions qui est plus mon domaine de prédilection, je sais que les psychos vont vraiment aller chercher du côté de la carence affective, qu'est-ce qui fait que la personne a autant besoin de se remplir, qu'est-ce qu'elle cherche à combler, etc. Et du coup, je ne dis pas que c'est inutile, bien sûr que c'est... vraiment trop chouette et en fait à plein de moments de sa vie je dirais même d'aller creuser un peu en soi d'entamer des psychothérapies c'est quelque chose que je fais moi très régulièrement j'ai utilisé plein d'outils différents et je trouve ça toujours très très riche donc je vais pas vous dire que ça sert à rien c'est juste que ce que j'observe c'est que ça ne permet pas aux symptômes de partir ça ne permet pas d'aller seul cette approche la seule ne permet pas d'aller vers la guérison Et du coup, il y a une forme de désespoir qui peut se mettre en place chez les personnes. Ensuite, il y a toute la partie diététicien, diététicienne, naturopathe. Où en fait, là, on va être sur des approches de personnes qui vont vous dire comment manger. Comment rééquilibrer, en fait, votre façon de vivre, de manger, de dormir, de... voilà. Donc, on va vous donner des... Comment dire ? Des recettes presque en fait de il faut faire comme ci, comme ça Si vous souffrez de compulsion, vous allez voir un ou une diététicienne qui vous donne un plan alimentaire à suivre, allez consulter quelqu'un d'autre. Faites en sorte d'aller consulter des gens qui sont formés au trouble des conduites alimentaires. Pas qu'on fait une formation de deux jours en e-learning. Je n'ai pas d'exemple concret, mais je vois passer des formations de ce type-là. Non, des gens... qu'on fait des formations d'un an, des formations longues, il en existe plusieurs autour des troubles alimentaires, donc déjà veillez à ça. En tout cas, ce que j'ai envie de vous dire, que vous ayez essayé plein de choses en termes de psy, même en termes d'hypnose, il y a beaucoup de choses autour de ça, en termes de diète, en termes de naturopathes. Très souvent déjà, ce qui est recherché derrière, c'est quand on souffre de compulsion, l'arrêt du symptôme compulsion. Parce que c'est insupportable et parce que ça exacerbe la peur de grossir. Donc il y a vraiment cette idée, par exemple l'hypnose c'est ça quoi, aidez-moi à moins manger. Et donc en fait c'est un problème, c'est comme si j'avais la grippe mais que tout ce qui m'intéressait c'est d'arrêter mon nez qui coule. En fait bon, c'est un symptôme et arrêter le nez qui coule ça fait pas guérir de la grippe. Déjà, il y a quelque chose autour des tentatives de solutions qui, à mon sens, restent trop en surface. Et surtout, il y a vraiment quelque chose qui manque, notamment sur le comportement alimentaire. Alors vous allez me dire, oui, mais si je vais voir une diététicienne. Mais si la diététicienne ou le diététicien vous prescrit du plan alimentaire, il n'est pas sur le comportement alimentaire. Il n'est pas sur ce qui se passe pour vous dans l'acte de manger. Sur comment vous le faites, pourquoi vous le faites, à quoi c'est relié chez vous, avec votre histoire, avec vos émotions. Et en fait, c'est exactement là-dessus qu'il faut aller travailler pour guérir d'un trouble alimentaire. Sur le pourquoi on mange, pourquoi on fait ces choix alimentaires-là. Et du coup, tout ça, c'est relié aussi à des croyances sur lesquelles il va falloir aller travailler pour se libérer. Et le travail important, à mon sens, c'est l'autonomie. Moi, quand j'accompagne les personnes via SOS Compulsion, le but, c'est de leur permettre de retrouver leur autonomie, leur régulation interne, de renouer avec les messages de leur corps, de renouer avec toute cette régulation qui fonctionne merveilleusement bien dans l'immense majorité des cas, et qui permet de manger sereinement. Donner un plan alimentaire à quelqu'un, c'est l'infantiliser, c'est lui dire comment faire. C'est tout l'inverse à mon sens qu'il faut faire pour guérir d'un TCA, d'autant qu'on touche, allez j'ai envie de dire toujours, je veux dire quasiment toujours, à des grosses problématiques de confiance en soi, à des grosses problématiques de, bah ouais même d'autonomisation parfois en fait, de pouvoir s'affirmer en tout cas, d'affirmation de soi. Et donc c'est hyper important de redonner les clés et le pouvoir en fait aux personnes qui souffrent de TCA. Le quatrième point, le quatrième blocage que je vois très souvent, c'est le regard des autres. Il y a un peu deux écoles. Alors il y a les personnes qui en sont complètement prisonnières, qui en ont conscience, qui vont me le dire. Et puis, il y a les personnes qui vont me dire, non non, mais moi le regard des autres, peu importe vraiment, oui c'est la guerre contre mon corps, contre mon poids, mais c'est vraiment pour moi que je le fais. Eh bien en fait... Que vous soyez aujourd'hui prisonnière du regard des autres, ou que vous ayez l'impression que ce ne soit pas du tout le cas, qu'en fait vous faites les choses pour vous, j'ai envie de vous poser deux questions. Demain, vous êtes seul au monde, sur une île déserte, il n'y a juste personne. Vous savez que c'est terminé, vous ne reverrez jamais personne de votre vie parce que c'est la fin du monde en fait. Vous êtes seul, allez, au mieux vous avez un petit chat avec vous, un truc des animaux, mais il n'y a pas d'autres humains, et vous savez que vous n'en reverrez pas d'autres, ok ? A quel point vos bourrelets sont encore si importants que ça ? A quel point c'est un problème la taille de vos cuisses ? Est-ce que ce serait encore si important pour vous ? Deuxième question. Vous êtes dans une société complètement changée. On est dans quelque chose de matriarcal, où c'est plutôt les femmes qui gèrent la société. Et surtout, les queens des queens, c'est les femmes grosses. Être une femme qui réussit, c'est être une femme avec du ventre. avec des fesses, avec des cuisses, avec une grosse poitrine. Une femme belle et désirable, c'est une femme grosse. Une femme qui monte dans la société, c'est une femme grosse. Une femme motivée, une femme qui en veut, qui a du charisme, c'est une femme grosse. Est-ce que vous auriez réellement encore le même rapport à votre corps si à chaque fois que vous allumez la télé, vous ne voyez que des femmes grosses ? Et si les femmes minces sont tournées en dérision comme des faibles, comme des nanas dont personne ne veut ? Je vous invite vraiment à vous projeter dans ces exemples-là et à vous poser la question pour vous, vous avec vous-même. Le but c'est d'être honnête et lucide sur ce qu'on traverse pour pouvoir aller mieux. Et donc vous posez la question, est-ce que vraiment encore vous seriez en train de vous battre pour perdre 3 kilos, 5 kilos, 10 kilos ? Moi quand je pose cette question-là, la réponse elle est toujours la même, bien sûr que ça changerait tout en fait. Bon et bien une fois qu'on a dit ça, on sait... À quel point on agit en fonction du regard de l'autre ? Parce qu'en fait, la validation de l'autre, elle passe par le regard de l'autre. En fait, on ne veut pas être rejeté, et c'est normal. Personne ne veut être rejeté. Je veux dire, c'est une peur ultra archaïque chez l'humain. On a besoin d'être validé par ses pairs, on a besoin de vivre avec ses pairs. On ne veut pas être rejeté, donc on est sensible au regard de l'autre. Et ça, c'est normal. On se construit depuis tout petit avec le regard des autres. On se construit sous le regard de nos parents, on se construit sous le regard de nos instituteurs, institutrices, de nos copains d'école, de nos copains à l'adolescence, sous le désir des personnes qui nous attirent. Voilà, on se construit forcément toujours en lien avec les autres. Et c'est pas un problème, c'est complètement normal. Là où ça devient un problème, à mon sens, c'est quand être validé, c'est l'objectif en soi. Ça devient un problème quand l'objectif de ta vie, finalement, en tout cas l'objectif dans tout ce que tu fais, c'est d'être validé par les autres. Là, à mon sens, ça devient problématique. Une chose sur laquelle je voudrais m'arrêter, c'est qu'il y a le regard des autres, mais il y a le regard que tu imagines des autres. Et ça, c'est quand même pas tout à fait la même chose. Le regard que tu imagines des autres, il est emprunt de toute ton histoire, de toute la grossophobie, des choses qu'on a pu te dire avant. Il est emprunt de la façon dont toi tu te regardes, de la façon dont toi tu regardes les autres, de la façon dont toi tu juges les autres. Plus tu vas juger les autres, plus tu vas avoir l'impression que les autres te jugent. Il y a vraiment quelque chose qui va toujours passer par soi. Donc il y a le regard des autres, mais ne te laisse pas embobiner par ton propre esprit, tes propres pensées sur le regard supposé des autres. Et toujours un peu en lien avec ça, j'aimerais ajouter quelque chose sur le fait d'arrêter d'essayer de voir ton corps de l'extérieur, comme l'autre le voit ou le verrait. Tu ne peux pas percevoir comment les autres perçoivent ton corps, c'est impossible. On perçoit les autres avec notre filtre de vision du monde. Selon la culture de laquelle on vient, le pays duquel on vient, selon la famille de laquelle on vient, selon les expériences de vie qu'on a tous et toutes traversées, eh bien on va percevoir le corps de l'autre d'une certaine manière. Et donc, tu ne peux pas savoir comment on te voit, globalement. Chaque personne te verra toujours très différemment, avec son propre filtre de ses expériences. Mais surtout, ton but à toi, c'est pas de te voir comme ça. Plus tu cherches à voir ton corps de l'extérieur, moins tu es dans ton corps. Et donc, moins tu es connecté à tes signaux internes et moins tu es bien dans ton corps. Un des... Les aspects pour aller mieux dans son corps, c'est de revenir dedans, arrêter d'essayer de le voir tout le temps de l'extérieur. Le cinquième et dernier point, qui n'est pas des moindres selon moi, et que j'ai vraiment envie de creuser dans les semaines et mois à venir, c'est la peur du vide. A mon sens, c'est un obstacle à la guérison. Je crois que vous êtes beaucoup à avoir peur du vide. Alors qu'est-ce que je veux dire par là ? Eh bien, peur de la vie sans trouble du comportement alimentaire. Peur de la vie sans le contrôle qu'amène ton trouble alimentaire. Peur du temps libre que tu pourrais avoir sans les compulsions. Peur du vide laissé aussi par les compulsions. Et puis, comment tu vas gérer tes émotions une fois que tu ne feras plus de compulsions ? Peur de constater qu'en fait, tu n'es personne sans ça. Que tu n'as pas d'envie particulière, tu n'as pas de passion, il n'y a rien qui t'anime. Peur de te sentir vide. Peur d'être face au vide de ta vie, mais au vide de toi, de ton essence personnelle. Ça c'est quelque chose qui ressort beaucoup, avec une sensation que le trouble alimentaire il est identitaire, il fait partie de soi. Ce qu'il faut garder en tête c'est que déjà la sensation de manque, le fait d'être manquant, c'est l'essence de l'être humain. C'est vraiment quelque chose qui nous habite tous et toutes, et c'est ce qui fait qu'on a du désir, c'est ce qui fait qu'on a toujours envie d'autre chose. Il n'y a jamais de moment où on se dit ça y est, je suis complet, je suis au complet. Et du coup, je n'ai plus envie de rien, je ne veux plus rien faire. Non, on a toujours envie d'apprendre, on veut toujours plus, on veut plus de bons moments, peut-être plus d'argent, plus de, j'en sais rien, d'émotions agréables à ressentir en tout cas. On a une forme de désir intrinsèque d'aller chercher ce qui pourrait nous rendre complète et c'est ce désir qui fait qu'on se lève tous les matins, qu'on met en place des projets, etc. Donc en fait, bah voilà, de base, on se sent incomplet, incomplète. Mais ça, c'est clair que déjà, on ne le vit pas tous de la même manière. Ça, c'est déjà un fait. Quand tu vis un trouble alimentaire, le vide que tu ressens, et que tu as l'impression que tu contrôles, et que tu fais des compulsions, que tu vois, toutes ces choses-là, elles viennent pour combler ce vide, tu vois ce vide que tu ressens dans ton ventre-là, tu vois ? Et bien en fait, ce vide, il est creusé par ton trouble alimentaire. Ce vide, il est entretenu sans cesse par le fait de contrôler, par le fait de faire des compulsions puis de recontrôler derrière. En fait, ton trouble alimentaire, il prend toute la place. Il ne te laisse pas de place et de temps et d'énergie psychique pour aller développer plein de facettes de ta personnalité, pour aller découvrir plein de nouvelles choses et pour vivre pleinement. Du coup, ça crée du vide, ça. T'as une sensation de vide qui se crée dans ta vie. Et donc ce vide est hyper angoissant, donc tu vas renforcer le contrôle sur ton alimentation, sur ton poids, tu vas peut-être faire davantage de compulsions alimentaires, parce que vraiment ce vide il est insupportable. Mais en fait, à nouveau, ce vide là il est là parce que tu passes tout ton temps dans le trouble alimentaire et que tu n'as pas l'occasion de remplir ta vie différemment. Et puis parlons de la frustration cumulée, à quel point ça crée... A la fois on pourrait dire que ça crée du plein, plein de frustration, mais en fait ça crée une sorte de vide, de toujours plus manqué. Quand tu te frustres à longueur de journée, tu crées du vide en fait. Et puis je pense notamment aux personnes qui vont plus être dans l'hyperphagie et que finalement elles veulent se contrôler. Peut-être que c'est ton cas, tu veux te contrôler, mais tu n'y arrives pas et tu manges, tu manges, tu manges. En fait ça crée du vide, ça crée du vide d'estime de soi, du vide de confiance. du vide de fierté de soi. Et puis il y a un truc dans ce vide, c'est la peur des émotions et la fuite de tes émotions. Tu finis par avoir peur de tes émotions, mais en même temps c'est normal. Tes émotions, elles viennent déclencher des compulsions très souvent. Ou alors elles viennent te faire, te rendre fébrile face au contrôle. En fait les émotions, elles débarquent et bim, elles prennent le pas sur le contrôle, ce qui est normal, ce qui est physiologique. Je l'avais déjà expliqué auparavant. En fait, l'émotion, on pourrait dire qu'elle est prioritaire dans le cerveau par rapport à ce que tu es en train de gérer en termes de fonctions exécutives, donc de contrôle, etc. Donc l'émotion, elle débarque et du coup, elle peut te faire perdre le contrôle. Donc elle peut déclencher des compulsions, etc. Le truc, c'est que toi, tu déclenches une espèce de peur des émotions où tu chercherais à les contrôler. Mais finalement, ça fait que tu vas... Avoir des mécanismes d'évitement, dès que l'émotion débarque, tu vas chercher à éviter l'émotion, et très souvent par la bouffe, par l'hyper-contrôle, ou par l'hyper-manger. Et cette fuite émotionnelle et cette peur des émotions, ça vient aussi renforcer une sensation de vide dans ta vie. On arrive au terme de cet épisode. Je te fais un petit récap des 5 blocages qui, à mon sens, empêchent vraiment d'accéder à la guérison et au fait de pouvoir manger sereinement. Le premier, c'est la recherche de perfection. Garde en tête que la perfection, ça ne sera jamais une qualité. Ce n'est pas un défaut déguisé en qualité ou une qualité déguisée en défaut. C'est juste quelque chose qui vient te pourrir la vie et qui vient t'empêcher d'avancer. La peur de grossir et la grossophobie internalisée, là pour le coup je t'invite à aller travailler, prendre du recul sur tout ce que tu as internalisé et à aller questionner le bien fondé de tout ce qu'on a pu te raconter sur les personnes grosses, sur la mauvaise santé, sur le fait que ce soit pas joli, etc. De te challenger là-dessus et vraiment je t'invite notamment sur les réseaux à suivre des comptes de personnes grosses. Parce que c'est important de remettre de la diversité corporelle dans ce que tu vois au quotidien. Et puis ouvre les yeux, regarde autour de toi à chaque fois que tu es en ville, à la plage, à la piscine, au cinéma, à la gare, peu importe. Dans des lieux publics, regarde tous les corps, regarde. C'est pas Instagram là, c'est la vraie vie. Regarde à quel point les corps sont différents et à quel point il y a très peu de corps normés comme ce qu'on voudrait nous montrer. Garde en tête que ces coachs qui veulent te vendre la guérison des TCA en te promettant de mincir... ou de te sculpter le corps de tes rêves, bien sûr qu'ils te vendent quelque chose qui te fait envie, et c'est normal que ça te fasse rêver, mais en fait c'est rien de plus qu'un nouvel essai de régime, un nouvel essai de contrôle de ton alimentation, ça va juste renforcer, peut-être même t'amener des nouvelles croyances toutes pourries sur l'alimentation et sur ton corps. L'idée c'est plutôt de se détacher de ça et de comprendre pourquoi c'est devenu obsessionnel pour toi. Pourquoi est-ce que ton corps prend toute la place ? Parce qu'en vrai, quand tu observes autour de toi les gens qui sont peinards, qui sont sereins, ce ne sont pas des gens qui sont obsédés par l'apparence de leur corps. Ce n'est pas ça qui rend heureux. Donc l'idée, c'est plutôt de prendre du recul avec ça. Ensuite, on a parlé de l'impression d'avoir tout essayé. Je t'invite à regarder ce que tu as essayé jusqu'ici, à essayer de trouver un peu le fil rouge qui reliait toutes ces tentatives d'essai. Et demande-toi si réellement, tu es déjà allé travailler sur ton comportement alimentaire. Sur une pratique qui serait venue te donner de l'autonomie pour te permettre de reconnecter avec ta régulation et donc de pouvoir faire tes propres choix, répondre à tes propres besoins et arrêter de suivre tout le temps une solution miracle nouvellement débarquée, mais bien de renouer avec toi, ce qui te rend heureuse, ce qui te fait du bien et la bonne manière de manger pour toi. et qui te permet de t'éloigner de cet hyper contrôle des compulsions alimentaires, etc. Ensuite, on a parlé du regard des autres. Bon, je ne vais pas refaire tout ce que j'ai dit avant, mais si je devais résumer, je dirais que bien sûr, c'est normal, on a besoin des autres. On a besoin de vivre au milieu des autres, de se sentir accepté, validé. Mais ce n'est pas censé être le but de ta vie. Tu n'es pas censé mettre en place des actions pour être accepté, validé par les autres. Et puis, on a terminé par la peur du vide. Et moi j'ai juste envie de te rappeler que ce qui crée le principal vide, c'est ton trouble alimentaire. Ton trouble alimentaire, il te fait croire qu'il vient combler un vide, en fait, c'est juste un énorme tractopelle qui est en train de creuser, creuser, creuser, creuser davantage le vide. Et donc finalement, t'en fais pas. Après la guérison, t'as plein de belles découvertes à faire. Non, tu n'es pas quelqu'un de vide. Non, tu n'es pas quelqu'un qui sert à rien, inintéressant, qui n'aurait pas de passion, ni de valeur, ni rien. C'est juste qu'aujourd'hui, il n'y a pas la place pour tout ça. Mais tout ça, ça se reconstruit tranquillement sur le chemin. Voilà, j'espère que cet épisode a pu t'apporter des ressources, un petit peu d'espoir, un mélange de tout ça. En tout cas, comme d'habitude, moi j'adore échanger avec toi, sur Instagram ou ailleurs. N'hésite pas à me contacter et à me dire ce que tu penses de TCA, etc. N'hésite pas à me rejoindre sur Instagram. Et puis aussi, si tu penses que tu en as besoin, à me faire signe. pour voir de quelle manière je pourrais peut-être t'accompagner vers ton mieux-être pour laisser les compulsions alimentaires derrière toi. A très bientôt. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, n'oublie pas de me soutenir en laissant une note et un petit commentaire sur la plateforme de podcast sur laquelle tu m'écoutes. N'oublie pas que tu peux me retrouver aussi sur Instagram, lavie.mtca. pour rester informé de toutes mes actus, pour profiter de super aides et contenus gratuits. Et puis n'hésite pas à venir échanger avec moi, ce sera avec plaisir que je pourrai répondre à tes questions ou prendre note de tes suggestions. Je te dis à très très bientôt !

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Pour ce 31e épisode, je passe en revue 5 grands blocages que j'observe souvent dans la guérison d'un trouble alimentaire!


(*Source de l'étude citée : Livre "Tout est possible" de Marie Forléo; étude menée sur 20 ans par les Dr Paul Hewitt et Gordon Flett)



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C'est la meilleure façon de me soutenir et de permettre à d’autres de découvrir « TCA etc »! 🙏


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur TCA etc. Un podcast où on cherche à explorer, comprendre et surtout vaincre les troubles du comportement alimentaire. Seul au micro ou avec mes supers invités, on va casser les idées reçues, parler alimentation, rapport au corps, thérapie, famille, rapport aux autres. Je suis Flavie Milsono, thérapeute, éducatrice et coach spécialisée dans le comportement alimentaire. Ça fait maintenant deux ans que j'ai la chance d'accompagner des personnes à retrouver leur liberté. Vous pouvez me suivre sur Instagram, lavie.mtca. Je vous souhaite une très bonne écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. Je suis super contente de vous retrouver pour aborder un sujet particulier. Je crois qu'il pourrait vraiment vous aider. En tout cas, c'est mon but, c'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui. En parlant avec vous des cinq blocages... qui aujourd'hui vous empêchent peut-être de guérir, ou en tout cas d'avancer sur le chemin d'une alimentation beaucoup plus apaisée, beaucoup plus libre. Ces cinq blocages, ils sont venus par rapport à mes réflexions du moment, par rapport à mes accompagnements du moment, ça veut pas dire qu'ils sont forcément exhaustifs, il y aurait certainement plein de choses à en dire, et puis si dans un an je refais le même épisode de podcast, peut-être que je parlerai de blocages complètement différents, ou d'une manière un peu différente. En tout cas, je crois vraiment que le fait d'aborder ces cinq blocages aujourd'hui, et bien ça peut vous aider, donc let's go, c'est parti ! On va rentrer tout de suite dans le vif du sujet, avec le premier blocage dont j'avais envie de parler, qui est le perfectionnisme, la recherche de perfection. Encore celle-ci. Il faut savoir qu'il y a des études qui ont été menées, je mettrai le lien en description de l'étude là dont je vais parler. Cette étude là en particulier... à soulever le fait que les personnes perfectionnistes avaient plutôt tendance, plus que d'autres, à développer des maladies, des pathologies psychiques, telles que la dépression, tels que les troubles alimentaires. Donc il y a tout un tas de pathologies psy qui débarquent à cause du perfectionnisme. Donc moi j'ai vraiment envie qu'on sorte de la culture où ce serait une qualité d'être perfectionniste. C'est jamais un moteur dans la vie. C'est quelque chose qui, au contraire, va même plutôt freiner la créativité, empêcher les gens d'avancer et empêcher les gens de faire de leur mieux. C'est un fléau. Et pour revenir au sujet propre des troubles alimentaires, le problème de la quête de perfection, c'est que, déjà c'est une cause, je le disais, il y a une étude qui en parle, c'est une des causes de facteurs d'apparition d'un trouble du comportement alimentaire. Mais c'est aussi une cause de maintien du trouble du comportement alimentaire. Pourquoi ? Parce qu'il y a une recherche de perfection, même sur le chemin de guérison. C'est-à-dire que même dans ta manière de guérir, il faudrait que ça se passe à la perfection. Il y a une recherche ou une quête de perfection dans la guérison, ce que sera l'après-maladie. Tu es en train de galérer avec ton TCA et tu vas rechercher quelque chose de parfait une fois que tu seras guéri. Parfait dans ta façon de manger, parfait dans le temps que ça prendra et le fait que ce soit plus linéaire qu'avec plein de courbures dans tous les sens. Parfait dans le fait que ton corps, il faut qu'il en ressorte comme tu en as envie. C'est-à-dire que moi j'entends des personnes dire ok pourquoi pas grossir mais je voudrais plus prendre du muscle ou je voudrais plus prendre sur cette partie-là plutôt que sur celle-ci. Bah en fait t'es encore au cœur de la maladie quand tu... pensent des choses de cette manière-là. Et en fait, dans cette quête de perfection, il y a quelque chose qui empêche de lâcher l'objectif du corps. Et l'objectif du corps, je vais en parler beaucoup dans cet épisode, je pense, mais l'objectif du corps, c'est clairement ce qui t'a emmené dans les troubles du comportement alimentaire. Donc, tu peux pas avoir la quête d'un corps parfait pour toi, j'entends, comme toi, tu l'aimerais comme tu l'entends. tout en voulant guérir ton comportement alimentaire. C'est complètement antinomique, puisque ça fait partie des choses, et c'est une des causes principales qui t'ont emmené dans ton trouble du comportement alimentaire. Ne pas lâcher cet objectif du corps en lien avec la quête de la perfection, ça m'emmène au deuxième point de blocage, qui est la peur de grossir, la grossophobie internalisée. Ça, c'est quelque chose qui va vraiment te bloquer dans le fait de pouvoir... te lancer sur ton chemin de guérison ou de pouvoir à un moment donné avancer sur ton chemin, c'est si tu ne prends pas de recul sur ce que tu as internalisé en termes de grossophobie. On a tous des biais grossophobes. C'est obligatoire. En fait, on grandit dans un monde ultra-grossophobe. On baigne là-dedans depuis qu'on est tout petit. J'en parle très souvent, mais dessins animés, les livres pour enfants, un peu plus tard, la littérature jeunesse, puis ensuite les séries, les films. Tout, tout, tout est hautement grossophobe. Et en fait, on baigne là-dedans tout le temps, sans cesse. Et donc, qu'on le veuille ou non, on internalise ça. Si en plus, on a une famille un peu grossophobe. On internalise ça fois 10 depuis qu'on est gamin. Et donc c'est une sorte de vérité absolue. C'est-à-dire qu'à force de voir partout que les gens gros réussissent pas dans leur vie, sont mal aimés, sont moqués, sont méchants. Là je prends des exemples qui sont issus de séries, de films, de dessins animés. À force de voir tout ça, à force d'entendre nos parents critiquer les personnes qui sont grosses. Bon ben voilà, c'est une vérité absolue, il ne faut pas grossir. Pour réussir sa vie, il ne faut pas être gros. Et en fait, on prend potentiellement le risque de perdre l'amour de nos parents si on grossit. Il y a des choses qui vont jusque là. En fait, ça ne veut pas dire que c'est réel. Ça ne veut pas dire que vos parents, ils vous auraient rejeté. Ou peut-être que d'ailleurs, vous avez grossi et que vos parents ne vous ont pas rejeté. Mais il y a quelque chose qui s'inscrit comme ça dans la tête de l'enfant. Et c'est important d'aller prendre du recul là-dessus, sur cette grossophobie qui a été internalisée. J'insiste sur ce côté internalisé parce que ça rend les choses difficiles. C'est tellement en soi, c'est tellement comme une vérité absolue que c'est très difficile à remettre en question. Donc ça nécessite de faire un pas de côté, de s'observer, d'observer les pensées. Observez les pensées que vous avez quand vous voyez des personnes grosses. Qu'est-ce que vous vous dites quand vous voyez une personne grosse qui court, une personne grosse qui mange, une personne grosse qui regarde un film sur son canapé ? Ensuite... Transposez. Qu'est-ce que vous dites quand vous voyez une personne mince courir ? Une personne mince qui mange ? Une personne mince qui est posée sur son canapé ? Posez-vous ces questions-là pour aller chercher vos biais grossophobes. Et ensuite, posez-vous des questions sur ces biais-là. Essayez de les regarder comme des biais justement, mais pas comme des vérités absolues. Demandez-vous à quel point c'est vrai. Est-ce que c'est une vérité absolue ? Ou est-ce que c'est quelque chose qu'on vous a inscrit dans la tête ? Sans cesse. Regardez aussi ce que vous lisez, ce que vous suivez sur les réseaux, c'est quoi les comptes que vous suivez sur Instagram. Ça c'est très important si vous enclenchez un chemin de mieux-être, de guérison, de votre trouble alimentaire, mais que votre compte Instagram il est rempli de fit girls, healthy, blablabla, qui dès 6h du mat sont en train de courir, font une cinquantaine d'abdos et mangent le petit déj le plus healthy de la terre. Ça risque d'être compliqué pour vous. Essayez de voir déjà ce qui vous crée de la culpabilité, du malaise dans les comptes que vous suivez sur Instagram, ça c'est déjà une bonne manière de faire du tri. Mais vous pouvez aussi prendre un recul très pragmatique en fait, de se dire ok, là je suis sur un chemin de pacification alimentaire, de paix aussi avec mon corps, quels sont les comptes qui pourraient potentiellement ne pas trop m'aider là-dessus ? Bref, prendre du recul sur... la grossophobie et s'ouvrir à la diversité corporelle et voir qu'il y a des tas de gens en pleine santé et très heureux qui n'ont pas des corps tout à fait normés, voire pas du tout normés. Toujours en lien avec la peur de grossir, un autre fait qui peut être vraiment bloquant sur le chemin, c'est le fait de continuer de s'accrocher à l'objectif de perdre de poids ou en tout cas de pas trop grossir. Ça, ça va vraiment être un gros frein. Parce que c'est simplement cet objectif qui t'a créé ton trouble alimentaire. Donc genre, t'essaies de guérir d'un truc en ne lâchant pas ce qui est venu créer ce truc, tu vois. Tu veux te débarrasser de ton trouble alimentaire, mais tu restes accroché à l'envie de mincir, alors que c'est l'envie de mincir qui t'a amené ton trouble alimentaire. Alors en même temps, je te dis ça comme ça, peut-être que toi t'en as conscience, mais peut-être que t'en as pas du tout conscience du fait que c'est ça. qui t'a amené ton trouble alimentaire. Donc là, il y a un point aussi à aller travailler sur l'origine du trouble alimentaire et encore une fois sur l'impact de la grossophobie. Je sais que des fois, quand je fais des posts comme ça où je parle de grossophobie ou alors quand je parle du patriarcat et que je mets ça en lien avec les TCA et que je dis que ce sont des causes vraiment fortes. D'ailleurs, patriarcat, grossophobie, même combat, pour moi, c'est très très lié. Je n'ai pas envie de m'étaler là maintenant sur cet épisode parce que je ne veux pas qu'il soit trop long, mais... C'est tout à fait lié. Et donc quand je parle de ces sujets-là... Il peut arriver que j'ai des commentaires de femmes, notamment dernièrement une jeune femme qui dit Non, non, mais attends, n'importe quoi, moi j'ai eu des TCA à cause d'un trauma à la base. Effectivement, en fait, on sait que par exemple les violences sexuelles sont un énorme facteur d'apparition de troubles alimentaires, notamment l'anorexie, mais ça peut être aussi la boulimie, l'hyperphagie. Donc déjà, petite parenthèse, mais les violences sexuelles, c'est clairement une des branches du patriarcat. En fait, c'est un des fruits, si je pouvais le dire ainsi, du patriarcat. Donc il y a déjà un lien très très fort. Et en fait, derrière, ce qui se passe, c'est que même si ton trouble alimentaire, à un moment donné, il débarque en lien avec un choc, avec un trauma, malheureusement, ce qui se passe, c'est que la grossophobie ambiante fait que tu as de grandes difficultés à t'en sortir. Il y a malheureusement... Pas mal de personnes qui ont pu me témoigner le fait qu'elles avaient maigri, lié à un trauma, lié à une maladie, un cancer parfois, et que suite à cet amégrissement, étaient arrivées des troubles alimentaires. Parce qu'elles avaient tellement accédé à une autre forme de statut, presque, c'est-à-dire qu'elles étaient tellement valorisées et validées dans leur nouveau corps. que c'était plus envisageable de reprendre du poids et elles ont développé des troubles alimentaires par peur de regrossir. Donc là, on parle de personnes qui, à un moment donné, souffrent d'un cancer, d'une maladie grave, subissent un trauma, un choc très important, et donc maigrissent, et derrière développent des troubles alimentaires, tant on est validé dans cette société quand on maigrit, peu importe pourquoi on maigrit, et à tel point qu'elles ont eu une peur panique de regrossir. En fait, c'est... complètement dingue, c'est complètement délirant et c'est pour ça que je veux réinsister aussi souvent que nécessaire là-dessus, la grossophobie elle a un rôle hyper important dans l'apparition mais aussi dans le maintien du trouble alimentaire et si tu veux sortir de ton trouble alimentaire, il va falloir réussir à mettre un peu ça à distance, ça veut pas dire que pour guérir, il faut ne plus du tout avoir peur de grossir c'est pas du tout ça mon propos, c'est juste pouvoir Mettre ça à distance et ne plus être uniquement dans cet objectif de je veux mincir, je ne veux pas grossir, je veux guérir des TCA mais je ne veux absolument pas grossir ou je veux muscler mon corps ou je ne sais quoi. Parce qu'en fait ça va venir se confronter et ça va venir t'empêcher d'aller vraiment vers la guérison comme tu le pourrais. Du coup de parler de ça, forcément ça me fait faire le lien avec les coachs TCA qui fleurissent sur les réseaux. et qui, pour certaines, promettent justement une perte de poids. C'est devenu un superbe argument de dire Coucou, je vais t'aider à guérir de tes troubles alimentaires, mais en plus de ça, avec moi, tu ne grossiras pas, et puis avec moi, tu pourras développer le corps de tes rêves, la shape de tes rêves, tu vas voir, ça va être génial. Bon, moi je comprends qu'il y ait des tas de personnes qui aillent vers ces coachs-là. À l'époque où j'étais en plein dans la boulimie vomitive, eh bien peut-être que je serais allée vers ces personnes-là, parce que mon obsession était autour du fait de ne surtout pas grossir. Et donc, bien sûr que j'en pouvais plus, j'avais l'impression d'être prête à tout pour guérir, parce que les crises de boulimie étaient horribles, et que vraiment, c'est quelque chose qui peut emmener vers même des pensées suicidaires, tellement c'est difficile à vivre. Donc voilà, on a envie de s'en sortir, mais pas en grossissant. C'est comme s'il y avait un truc... Voilà, de... qui faisait un gros blocage. Et donc, ces coachs-là, c'est un peu le chant des sirènes, quoi. Je veux dire, c'est un peu le truc rêvé. Sauf que, on prend un peu de recul. Quand tu sais que la majorité des troubles alimentaires débarquent en lien avec une insatisfaction corporelle, c'est-à-dire que tu n'aimes pas ton corps, tu estimes que tu devrais le changer, tu mets tout le focus dessus, et donc, du coup, en contrôlant ton alimentation, tu développes des troubles alimentaires. En fait, c'est ton insatisfaction corporelle qui est à la base. Je vais faire une petite pause pour permettre à chaque personne qui m'écoute de comprendre l'enjeu. À toi qui a des troubles alimentaires, si demain je te dis que d'un coup de baguette magique, les aliments valent tous zéro calorie, qu'il n'y a plus à s'inquiéter, qu'en fait l'alimentation n'a plus aucun impact sur ton corps, l'alimentation ne peut plus faire grossir ni maigrir ton corps, est-ce que tu crois que ce sera encore la galère avec l'alimentation ? Cette question, elle est hyper importante, elle permet à plein de gens de se rendre compte que le problème, c'est le corps. Donc une fois qu'on a resitué ça, le problème c'est le corps, comment est-ce que tu peux espérer régler ton problème d'alimentation en remettant davantage le focus sur ton corps ? Comment est-ce que tu pourrais guérir d'une maladie qui a débarqué parce que tu voulais changer ton corps, en suivant une méthode qui va t'aider à changer ton corps ? Tu vois bien qu'en fait on continue de te prescrire le problème. Bref, moi en tout cas ça me met un peu en colère, je vais pas... Vous déversez davantage de choses là, mais je trouve que c'est important de le nommer. Je vais vous donner un exemple. Imaginez, vous êtes quelqu'un qui a un problème de confiance en soi. J'ai absolument pas confiance en moi, parce que quand j'étais enfant, mes parents ont passé leur temps à me dire que j'étais nulle, que je valais rien, à me parler en fait comme à la dernière des crottes quoi, finalement. Voilà, donc forcément, j'ai pas construit de bonne base. Déjà, dans le lien d'attachement à mes parents, il y a des choses qui se sont construites de manière insécure. J'ai pas construit de bonne base de moi avec moi. Et donc, j'ai pas confiance en moi. C'est un peu comme si j'allais voir un coach qui, pour me donner confiance en moi, allait me hurler dessus à longueur de temps et me dire que j'étais la dernière des merdes. Et que de cette manière-là, ça allait me permettre de me remotiver. me remettre vraiment dans quelque chose de warrior, allez c'est bon, faut y aller, alors qu'en fait cette personne-là, elle ne fait qu'appuyer davantage sur mon point de faiblesse. Et en fait en réalité, il y a peut-être une chance infime que sur le moment ça fonctionne, mais à long terme je vais m'effondrer. En fait elle va juste venir re-remplir mon esprit de choses qui viennent me dire que je ne suis pas quelqu'un de bien. Bon bah pour moi c'est un peu la même chose qui se passe avec ces coachs en TCA qui promettent minceur, corps sculpté, etc. en guérissant du trouble alimentaire. Le trouble alimentaire il est là parce que tu as voulu modeler ton corps, parce que pour une raison ou une autre tu as mis ton corps au centre de ta vie et au centre de ton estime personnelle, ce qui n'est pas quelque chose de souhaitable et qui ne te permet pas d'avoir une vie équilibrée. Et du coup cette personne là plutôt que de... t'aider à prendre de la distance avec ça, elle vient en remettre une couche en disant Ouais, ouais, c'est bien sûr que en gros, c'est le plus important, ton corps, et d'ailleurs, tu vas voir, en fait, je vais faire en sorte que tu maigrisses ou que t'es le corps parfait que tu veux tout en guérissant de tes TCA. Pour savoir, pour certaines d'entre elles, comment ça se passe de l'intérieur, en fait, c'est full contrôle. Tu suis un plan alimentaire, tu dois dire tous les jours ce que tu manges, etc. Donc voilà, on est dans du contrôle alimentaire, voilà, on est dans la même chose que du régime alimentaire en fait. Ce qui est bien, c'est que sans le vouloir, je me fais des superbes transitions. Justement, j'ai envie d'arriver là au troisième blocage que je rencontre fréquemment quand je discute avec vous toutes, c'est l'impression d'avoir tout essayé. Vous êtes tellement nombreuses à ressentir ce truc-là et à avoir une sorte de démoralisation et de... un peu envie de laisser tomber parce que l'impression d'avoir tout essayé. Et ça, bien sûr que c'est un blocage à un moment donné sur le chemin de la guérison, parce que c'est un peu un truc, je baisse les bras ou je crois plus en rien, et c'est un peu triste. Et donc en fait, quand je creuse ça avec vous, ce dont je me rends compte, c'est que vous êtes toujours dans le même type de tentative de solution. Alors ça, pour les personnes qui sont un peu formées à la systémie, et notamment l'outil Palo Alto, si vous passez par là, c'est exactement à ça que je fais référence. C'est un outil qui est formidable, mais bon, bref, on est dans justement le côté trouver quelles sont les tentatives de solutions qu'on répète un peu à l'infini. Et en fait, sans s'en rendre compte, on est souvent comme ça. N'importe quelle personne face à un problème insoluble, qu'elle considère comme insoluble, même si on n'est pas dans les TCA, et qui va dire cette phrase de j'ai vraiment tout essayé en fait, ce sont des personnes qui sont dans une forme de répétition. de toujours la même tentative, même si elle prend des formes un peu différentes, le fil rouge est toujours le même. Et en ce qui concerne les troubles alimentaires, il y a deux principaux fils rouges. Il y en a un qui va être du côté de la psychothérapie, avec le fait de creuser autour de son histoire, de comprendre un peu plus quelle est l'enfance qu'on a eue, pourquoi on a ce besoin de se remplir par exemple. pour parler des compulsions qui est plus mon domaine de prédilection, je sais que les psychos vont vraiment aller chercher du côté de la carence affective, qu'est-ce qui fait que la personne a autant besoin de se remplir, qu'est-ce qu'elle cherche à combler, etc. Et du coup, je ne dis pas que c'est inutile, bien sûr que c'est... vraiment trop chouette et en fait à plein de moments de sa vie je dirais même d'aller creuser un peu en soi d'entamer des psychothérapies c'est quelque chose que je fais moi très régulièrement j'ai utilisé plein d'outils différents et je trouve ça toujours très très riche donc je vais pas vous dire que ça sert à rien c'est juste que ce que j'observe c'est que ça ne permet pas aux symptômes de partir ça ne permet pas d'aller seul cette approche la seule ne permet pas d'aller vers la guérison Et du coup, il y a une forme de désespoir qui peut se mettre en place chez les personnes. Ensuite, il y a toute la partie diététicien, diététicienne, naturopathe. Où en fait, là, on va être sur des approches de personnes qui vont vous dire comment manger. Comment rééquilibrer, en fait, votre façon de vivre, de manger, de dormir, de... voilà. Donc, on va vous donner des... Comment dire ? Des recettes presque en fait de il faut faire comme ci, comme ça Si vous souffrez de compulsion, vous allez voir un ou une diététicienne qui vous donne un plan alimentaire à suivre, allez consulter quelqu'un d'autre. Faites en sorte d'aller consulter des gens qui sont formés au trouble des conduites alimentaires. Pas qu'on fait une formation de deux jours en e-learning. Je n'ai pas d'exemple concret, mais je vois passer des formations de ce type-là. Non, des gens... qu'on fait des formations d'un an, des formations longues, il en existe plusieurs autour des troubles alimentaires, donc déjà veillez à ça. En tout cas, ce que j'ai envie de vous dire, que vous ayez essayé plein de choses en termes de psy, même en termes d'hypnose, il y a beaucoup de choses autour de ça, en termes de diète, en termes de naturopathes. Très souvent déjà, ce qui est recherché derrière, c'est quand on souffre de compulsion, l'arrêt du symptôme compulsion. Parce que c'est insupportable et parce que ça exacerbe la peur de grossir. Donc il y a vraiment cette idée, par exemple l'hypnose c'est ça quoi, aidez-moi à moins manger. Et donc en fait c'est un problème, c'est comme si j'avais la grippe mais que tout ce qui m'intéressait c'est d'arrêter mon nez qui coule. En fait bon, c'est un symptôme et arrêter le nez qui coule ça fait pas guérir de la grippe. Déjà, il y a quelque chose autour des tentatives de solutions qui, à mon sens, restent trop en surface. Et surtout, il y a vraiment quelque chose qui manque, notamment sur le comportement alimentaire. Alors vous allez me dire, oui, mais si je vais voir une diététicienne. Mais si la diététicienne ou le diététicien vous prescrit du plan alimentaire, il n'est pas sur le comportement alimentaire. Il n'est pas sur ce qui se passe pour vous dans l'acte de manger. Sur comment vous le faites, pourquoi vous le faites, à quoi c'est relié chez vous, avec votre histoire, avec vos émotions. Et en fait, c'est exactement là-dessus qu'il faut aller travailler pour guérir d'un trouble alimentaire. Sur le pourquoi on mange, pourquoi on fait ces choix alimentaires-là. Et du coup, tout ça, c'est relié aussi à des croyances sur lesquelles il va falloir aller travailler pour se libérer. Et le travail important, à mon sens, c'est l'autonomie. Moi, quand j'accompagne les personnes via SOS Compulsion, le but, c'est de leur permettre de retrouver leur autonomie, leur régulation interne, de renouer avec les messages de leur corps, de renouer avec toute cette régulation qui fonctionne merveilleusement bien dans l'immense majorité des cas, et qui permet de manger sereinement. Donner un plan alimentaire à quelqu'un, c'est l'infantiliser, c'est lui dire comment faire. C'est tout l'inverse à mon sens qu'il faut faire pour guérir d'un TCA, d'autant qu'on touche, allez j'ai envie de dire toujours, je veux dire quasiment toujours, à des grosses problématiques de confiance en soi, à des grosses problématiques de, bah ouais même d'autonomisation parfois en fait, de pouvoir s'affirmer en tout cas, d'affirmation de soi. Et donc c'est hyper important de redonner les clés et le pouvoir en fait aux personnes qui souffrent de TCA. Le quatrième point, le quatrième blocage que je vois très souvent, c'est le regard des autres. Il y a un peu deux écoles. Alors il y a les personnes qui en sont complètement prisonnières, qui en ont conscience, qui vont me le dire. Et puis, il y a les personnes qui vont me dire, non non, mais moi le regard des autres, peu importe vraiment, oui c'est la guerre contre mon corps, contre mon poids, mais c'est vraiment pour moi que je le fais. Eh bien en fait... Que vous soyez aujourd'hui prisonnière du regard des autres, ou que vous ayez l'impression que ce ne soit pas du tout le cas, qu'en fait vous faites les choses pour vous, j'ai envie de vous poser deux questions. Demain, vous êtes seul au monde, sur une île déserte, il n'y a juste personne. Vous savez que c'est terminé, vous ne reverrez jamais personne de votre vie parce que c'est la fin du monde en fait. Vous êtes seul, allez, au mieux vous avez un petit chat avec vous, un truc des animaux, mais il n'y a pas d'autres humains, et vous savez que vous n'en reverrez pas d'autres, ok ? A quel point vos bourrelets sont encore si importants que ça ? A quel point c'est un problème la taille de vos cuisses ? Est-ce que ce serait encore si important pour vous ? Deuxième question. Vous êtes dans une société complètement changée. On est dans quelque chose de matriarcal, où c'est plutôt les femmes qui gèrent la société. Et surtout, les queens des queens, c'est les femmes grosses. Être une femme qui réussit, c'est être une femme avec du ventre. avec des fesses, avec des cuisses, avec une grosse poitrine. Une femme belle et désirable, c'est une femme grosse. Une femme qui monte dans la société, c'est une femme grosse. Une femme motivée, une femme qui en veut, qui a du charisme, c'est une femme grosse. Est-ce que vous auriez réellement encore le même rapport à votre corps si à chaque fois que vous allumez la télé, vous ne voyez que des femmes grosses ? Et si les femmes minces sont tournées en dérision comme des faibles, comme des nanas dont personne ne veut ? Je vous invite vraiment à vous projeter dans ces exemples-là et à vous poser la question pour vous, vous avec vous-même. Le but c'est d'être honnête et lucide sur ce qu'on traverse pour pouvoir aller mieux. Et donc vous posez la question, est-ce que vraiment encore vous seriez en train de vous battre pour perdre 3 kilos, 5 kilos, 10 kilos ? Moi quand je pose cette question-là, la réponse elle est toujours la même, bien sûr que ça changerait tout en fait. Bon et bien une fois qu'on a dit ça, on sait... À quel point on agit en fonction du regard de l'autre ? Parce qu'en fait, la validation de l'autre, elle passe par le regard de l'autre. En fait, on ne veut pas être rejeté, et c'est normal. Personne ne veut être rejeté. Je veux dire, c'est une peur ultra archaïque chez l'humain. On a besoin d'être validé par ses pairs, on a besoin de vivre avec ses pairs. On ne veut pas être rejeté, donc on est sensible au regard de l'autre. Et ça, c'est normal. On se construit depuis tout petit avec le regard des autres. On se construit sous le regard de nos parents, on se construit sous le regard de nos instituteurs, institutrices, de nos copains d'école, de nos copains à l'adolescence, sous le désir des personnes qui nous attirent. Voilà, on se construit forcément toujours en lien avec les autres. Et c'est pas un problème, c'est complètement normal. Là où ça devient un problème, à mon sens, c'est quand être validé, c'est l'objectif en soi. Ça devient un problème quand l'objectif de ta vie, finalement, en tout cas l'objectif dans tout ce que tu fais, c'est d'être validé par les autres. Là, à mon sens, ça devient problématique. Une chose sur laquelle je voudrais m'arrêter, c'est qu'il y a le regard des autres, mais il y a le regard que tu imagines des autres. Et ça, c'est quand même pas tout à fait la même chose. Le regard que tu imagines des autres, il est emprunt de toute ton histoire, de toute la grossophobie, des choses qu'on a pu te dire avant. Il est emprunt de la façon dont toi tu te regardes, de la façon dont toi tu regardes les autres, de la façon dont toi tu juges les autres. Plus tu vas juger les autres, plus tu vas avoir l'impression que les autres te jugent. Il y a vraiment quelque chose qui va toujours passer par soi. Donc il y a le regard des autres, mais ne te laisse pas embobiner par ton propre esprit, tes propres pensées sur le regard supposé des autres. Et toujours un peu en lien avec ça, j'aimerais ajouter quelque chose sur le fait d'arrêter d'essayer de voir ton corps de l'extérieur, comme l'autre le voit ou le verrait. Tu ne peux pas percevoir comment les autres perçoivent ton corps, c'est impossible. On perçoit les autres avec notre filtre de vision du monde. Selon la culture de laquelle on vient, le pays duquel on vient, selon la famille de laquelle on vient, selon les expériences de vie qu'on a tous et toutes traversées, eh bien on va percevoir le corps de l'autre d'une certaine manière. Et donc, tu ne peux pas savoir comment on te voit, globalement. Chaque personne te verra toujours très différemment, avec son propre filtre de ses expériences. Mais surtout, ton but à toi, c'est pas de te voir comme ça. Plus tu cherches à voir ton corps de l'extérieur, moins tu es dans ton corps. Et donc, moins tu es connecté à tes signaux internes et moins tu es bien dans ton corps. Un des... Les aspects pour aller mieux dans son corps, c'est de revenir dedans, arrêter d'essayer de le voir tout le temps de l'extérieur. Le cinquième et dernier point, qui n'est pas des moindres selon moi, et que j'ai vraiment envie de creuser dans les semaines et mois à venir, c'est la peur du vide. A mon sens, c'est un obstacle à la guérison. Je crois que vous êtes beaucoup à avoir peur du vide. Alors qu'est-ce que je veux dire par là ? Eh bien, peur de la vie sans trouble du comportement alimentaire. Peur de la vie sans le contrôle qu'amène ton trouble alimentaire. Peur du temps libre que tu pourrais avoir sans les compulsions. Peur du vide laissé aussi par les compulsions. Et puis, comment tu vas gérer tes émotions une fois que tu ne feras plus de compulsions ? Peur de constater qu'en fait, tu n'es personne sans ça. Que tu n'as pas d'envie particulière, tu n'as pas de passion, il n'y a rien qui t'anime. Peur de te sentir vide. Peur d'être face au vide de ta vie, mais au vide de toi, de ton essence personnelle. Ça c'est quelque chose qui ressort beaucoup, avec une sensation que le trouble alimentaire il est identitaire, il fait partie de soi. Ce qu'il faut garder en tête c'est que déjà la sensation de manque, le fait d'être manquant, c'est l'essence de l'être humain. C'est vraiment quelque chose qui nous habite tous et toutes, et c'est ce qui fait qu'on a du désir, c'est ce qui fait qu'on a toujours envie d'autre chose. Il n'y a jamais de moment où on se dit ça y est, je suis complet, je suis au complet. Et du coup, je n'ai plus envie de rien, je ne veux plus rien faire. Non, on a toujours envie d'apprendre, on veut toujours plus, on veut plus de bons moments, peut-être plus d'argent, plus de, j'en sais rien, d'émotions agréables à ressentir en tout cas. On a une forme de désir intrinsèque d'aller chercher ce qui pourrait nous rendre complète et c'est ce désir qui fait qu'on se lève tous les matins, qu'on met en place des projets, etc. Donc en fait, bah voilà, de base, on se sent incomplet, incomplète. Mais ça, c'est clair que déjà, on ne le vit pas tous de la même manière. Ça, c'est déjà un fait. Quand tu vis un trouble alimentaire, le vide que tu ressens, et que tu as l'impression que tu contrôles, et que tu fais des compulsions, que tu vois, toutes ces choses-là, elles viennent pour combler ce vide, tu vois ce vide que tu ressens dans ton ventre-là, tu vois ? Et bien en fait, ce vide, il est creusé par ton trouble alimentaire. Ce vide, il est entretenu sans cesse par le fait de contrôler, par le fait de faire des compulsions puis de recontrôler derrière. En fait, ton trouble alimentaire, il prend toute la place. Il ne te laisse pas de place et de temps et d'énergie psychique pour aller développer plein de facettes de ta personnalité, pour aller découvrir plein de nouvelles choses et pour vivre pleinement. Du coup, ça crée du vide, ça. T'as une sensation de vide qui se crée dans ta vie. Et donc ce vide est hyper angoissant, donc tu vas renforcer le contrôle sur ton alimentation, sur ton poids, tu vas peut-être faire davantage de compulsions alimentaires, parce que vraiment ce vide il est insupportable. Mais en fait, à nouveau, ce vide là il est là parce que tu passes tout ton temps dans le trouble alimentaire et que tu n'as pas l'occasion de remplir ta vie différemment. Et puis parlons de la frustration cumulée, à quel point ça crée... A la fois on pourrait dire que ça crée du plein, plein de frustration, mais en fait ça crée une sorte de vide, de toujours plus manqué. Quand tu te frustres à longueur de journée, tu crées du vide en fait. Et puis je pense notamment aux personnes qui vont plus être dans l'hyperphagie et que finalement elles veulent se contrôler. Peut-être que c'est ton cas, tu veux te contrôler, mais tu n'y arrives pas et tu manges, tu manges, tu manges. En fait ça crée du vide, ça crée du vide d'estime de soi, du vide de confiance. du vide de fierté de soi. Et puis il y a un truc dans ce vide, c'est la peur des émotions et la fuite de tes émotions. Tu finis par avoir peur de tes émotions, mais en même temps c'est normal. Tes émotions, elles viennent déclencher des compulsions très souvent. Ou alors elles viennent te faire, te rendre fébrile face au contrôle. En fait les émotions, elles débarquent et bim, elles prennent le pas sur le contrôle, ce qui est normal, ce qui est physiologique. Je l'avais déjà expliqué auparavant. En fait, l'émotion, on pourrait dire qu'elle est prioritaire dans le cerveau par rapport à ce que tu es en train de gérer en termes de fonctions exécutives, donc de contrôle, etc. Donc l'émotion, elle débarque et du coup, elle peut te faire perdre le contrôle. Donc elle peut déclencher des compulsions, etc. Le truc, c'est que toi, tu déclenches une espèce de peur des émotions où tu chercherais à les contrôler. Mais finalement, ça fait que tu vas... Avoir des mécanismes d'évitement, dès que l'émotion débarque, tu vas chercher à éviter l'émotion, et très souvent par la bouffe, par l'hyper-contrôle, ou par l'hyper-manger. Et cette fuite émotionnelle et cette peur des émotions, ça vient aussi renforcer une sensation de vide dans ta vie. On arrive au terme de cet épisode. Je te fais un petit récap des 5 blocages qui, à mon sens, empêchent vraiment d'accéder à la guérison et au fait de pouvoir manger sereinement. Le premier, c'est la recherche de perfection. Garde en tête que la perfection, ça ne sera jamais une qualité. Ce n'est pas un défaut déguisé en qualité ou une qualité déguisée en défaut. C'est juste quelque chose qui vient te pourrir la vie et qui vient t'empêcher d'avancer. La peur de grossir et la grossophobie internalisée, là pour le coup je t'invite à aller travailler, prendre du recul sur tout ce que tu as internalisé et à aller questionner le bien fondé de tout ce qu'on a pu te raconter sur les personnes grosses, sur la mauvaise santé, sur le fait que ce soit pas joli, etc. De te challenger là-dessus et vraiment je t'invite notamment sur les réseaux à suivre des comptes de personnes grosses. Parce que c'est important de remettre de la diversité corporelle dans ce que tu vois au quotidien. Et puis ouvre les yeux, regarde autour de toi à chaque fois que tu es en ville, à la plage, à la piscine, au cinéma, à la gare, peu importe. Dans des lieux publics, regarde tous les corps, regarde. C'est pas Instagram là, c'est la vraie vie. Regarde à quel point les corps sont différents et à quel point il y a très peu de corps normés comme ce qu'on voudrait nous montrer. Garde en tête que ces coachs qui veulent te vendre la guérison des TCA en te promettant de mincir... ou de te sculpter le corps de tes rêves, bien sûr qu'ils te vendent quelque chose qui te fait envie, et c'est normal que ça te fasse rêver, mais en fait c'est rien de plus qu'un nouvel essai de régime, un nouvel essai de contrôle de ton alimentation, ça va juste renforcer, peut-être même t'amener des nouvelles croyances toutes pourries sur l'alimentation et sur ton corps. L'idée c'est plutôt de se détacher de ça et de comprendre pourquoi c'est devenu obsessionnel pour toi. Pourquoi est-ce que ton corps prend toute la place ? Parce qu'en vrai, quand tu observes autour de toi les gens qui sont peinards, qui sont sereins, ce ne sont pas des gens qui sont obsédés par l'apparence de leur corps. Ce n'est pas ça qui rend heureux. Donc l'idée, c'est plutôt de prendre du recul avec ça. Ensuite, on a parlé de l'impression d'avoir tout essayé. Je t'invite à regarder ce que tu as essayé jusqu'ici, à essayer de trouver un peu le fil rouge qui reliait toutes ces tentatives d'essai. Et demande-toi si réellement, tu es déjà allé travailler sur ton comportement alimentaire. Sur une pratique qui serait venue te donner de l'autonomie pour te permettre de reconnecter avec ta régulation et donc de pouvoir faire tes propres choix, répondre à tes propres besoins et arrêter de suivre tout le temps une solution miracle nouvellement débarquée, mais bien de renouer avec toi, ce qui te rend heureuse, ce qui te fait du bien et la bonne manière de manger pour toi. et qui te permet de t'éloigner de cet hyper contrôle des compulsions alimentaires, etc. Ensuite, on a parlé du regard des autres. Bon, je ne vais pas refaire tout ce que j'ai dit avant, mais si je devais résumer, je dirais que bien sûr, c'est normal, on a besoin des autres. On a besoin de vivre au milieu des autres, de se sentir accepté, validé. Mais ce n'est pas censé être le but de ta vie. Tu n'es pas censé mettre en place des actions pour être accepté, validé par les autres. Et puis, on a terminé par la peur du vide. Et moi j'ai juste envie de te rappeler que ce qui crée le principal vide, c'est ton trouble alimentaire. Ton trouble alimentaire, il te fait croire qu'il vient combler un vide, en fait, c'est juste un énorme tractopelle qui est en train de creuser, creuser, creuser, creuser davantage le vide. Et donc finalement, t'en fais pas. Après la guérison, t'as plein de belles découvertes à faire. Non, tu n'es pas quelqu'un de vide. Non, tu n'es pas quelqu'un qui sert à rien, inintéressant, qui n'aurait pas de passion, ni de valeur, ni rien. C'est juste qu'aujourd'hui, il n'y a pas la place pour tout ça. Mais tout ça, ça se reconstruit tranquillement sur le chemin. Voilà, j'espère que cet épisode a pu t'apporter des ressources, un petit peu d'espoir, un mélange de tout ça. En tout cas, comme d'habitude, moi j'adore échanger avec toi, sur Instagram ou ailleurs. N'hésite pas à me contacter et à me dire ce que tu penses de TCA, etc. N'hésite pas à me rejoindre sur Instagram. Et puis aussi, si tu penses que tu en as besoin, à me faire signe. pour voir de quelle manière je pourrais peut-être t'accompagner vers ton mieux-être pour laisser les compulsions alimentaires derrière toi. A très bientôt. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, n'oublie pas de me soutenir en laissant une note et un petit commentaire sur la plateforme de podcast sur laquelle tu m'écoutes. N'oublie pas que tu peux me retrouver aussi sur Instagram, lavie.mtca. pour rester informé de toutes mes actus, pour profiter de super aides et contenus gratuits. Et puis n'hésite pas à venir échanger avec moi, ce sera avec plaisir que je pourrai répondre à tes questions ou prendre note de tes suggestions. Je te dis à très très bientôt !

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Pour ce 31e épisode, je passe en revue 5 grands blocages que j'observe souvent dans la guérison d'un trouble alimentaire!


(*Source de l'étude citée : Livre "Tout est possible" de Marie Forléo; étude menée sur 20 ans par les Dr Paul Hewitt et Gordon Flett)



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    Bienvenue sur TCA etc. Un podcast où on cherche à explorer, comprendre et surtout vaincre les troubles du comportement alimentaire. Seul au micro ou avec mes supers invités, on va casser les idées reçues, parler alimentation, rapport au corps, thérapie, famille, rapport aux autres. Je suis Flavie Milsono, thérapeute, éducatrice et coach spécialisée dans le comportement alimentaire. Ça fait maintenant deux ans que j'ai la chance d'accompagner des personnes à retrouver leur liberté. Vous pouvez me suivre sur Instagram, lavie.mtca. Je vous souhaite une très bonne écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. Je suis super contente de vous retrouver pour aborder un sujet particulier. Je crois qu'il pourrait vraiment vous aider. En tout cas, c'est mon but, c'est ce que je vais essayer de faire aujourd'hui. En parlant avec vous des cinq blocages... qui aujourd'hui vous empêchent peut-être de guérir, ou en tout cas d'avancer sur le chemin d'une alimentation beaucoup plus apaisée, beaucoup plus libre. Ces cinq blocages, ils sont venus par rapport à mes réflexions du moment, par rapport à mes accompagnements du moment, ça veut pas dire qu'ils sont forcément exhaustifs, il y aurait certainement plein de choses à en dire, et puis si dans un an je refais le même épisode de podcast, peut-être que je parlerai de blocages complètement différents, ou d'une manière un peu différente. En tout cas, je crois vraiment que le fait d'aborder ces cinq blocages aujourd'hui, et bien ça peut vous aider, donc let's go, c'est parti ! On va rentrer tout de suite dans le vif du sujet, avec le premier blocage dont j'avais envie de parler, qui est le perfectionnisme, la recherche de perfection. Encore celle-ci. Il faut savoir qu'il y a des études qui ont été menées, je mettrai le lien en description de l'étude là dont je vais parler. Cette étude là en particulier... à soulever le fait que les personnes perfectionnistes avaient plutôt tendance, plus que d'autres, à développer des maladies, des pathologies psychiques, telles que la dépression, tels que les troubles alimentaires. Donc il y a tout un tas de pathologies psy qui débarquent à cause du perfectionnisme. Donc moi j'ai vraiment envie qu'on sorte de la culture où ce serait une qualité d'être perfectionniste. C'est jamais un moteur dans la vie. C'est quelque chose qui, au contraire, va même plutôt freiner la créativité, empêcher les gens d'avancer et empêcher les gens de faire de leur mieux. C'est un fléau. Et pour revenir au sujet propre des troubles alimentaires, le problème de la quête de perfection, c'est que, déjà c'est une cause, je le disais, il y a une étude qui en parle, c'est une des causes de facteurs d'apparition d'un trouble du comportement alimentaire. Mais c'est aussi une cause de maintien du trouble du comportement alimentaire. Pourquoi ? Parce qu'il y a une recherche de perfection, même sur le chemin de guérison. C'est-à-dire que même dans ta manière de guérir, il faudrait que ça se passe à la perfection. Il y a une recherche ou une quête de perfection dans la guérison, ce que sera l'après-maladie. Tu es en train de galérer avec ton TCA et tu vas rechercher quelque chose de parfait une fois que tu seras guéri. Parfait dans ta façon de manger, parfait dans le temps que ça prendra et le fait que ce soit plus linéaire qu'avec plein de courbures dans tous les sens. Parfait dans le fait que ton corps, il faut qu'il en ressorte comme tu en as envie. C'est-à-dire que moi j'entends des personnes dire ok pourquoi pas grossir mais je voudrais plus prendre du muscle ou je voudrais plus prendre sur cette partie-là plutôt que sur celle-ci. Bah en fait t'es encore au cœur de la maladie quand tu... pensent des choses de cette manière-là. Et en fait, dans cette quête de perfection, il y a quelque chose qui empêche de lâcher l'objectif du corps. Et l'objectif du corps, je vais en parler beaucoup dans cet épisode, je pense, mais l'objectif du corps, c'est clairement ce qui t'a emmené dans les troubles du comportement alimentaire. Donc, tu peux pas avoir la quête d'un corps parfait pour toi, j'entends, comme toi, tu l'aimerais comme tu l'entends. tout en voulant guérir ton comportement alimentaire. C'est complètement antinomique, puisque ça fait partie des choses, et c'est une des causes principales qui t'ont emmené dans ton trouble du comportement alimentaire. Ne pas lâcher cet objectif du corps en lien avec la quête de la perfection, ça m'emmène au deuxième point de blocage, qui est la peur de grossir, la grossophobie internalisée. Ça, c'est quelque chose qui va vraiment te bloquer dans le fait de pouvoir... te lancer sur ton chemin de guérison ou de pouvoir à un moment donné avancer sur ton chemin, c'est si tu ne prends pas de recul sur ce que tu as internalisé en termes de grossophobie. On a tous des biais grossophobes. C'est obligatoire. En fait, on grandit dans un monde ultra-grossophobe. On baigne là-dedans depuis qu'on est tout petit. J'en parle très souvent, mais dessins animés, les livres pour enfants, un peu plus tard, la littérature jeunesse, puis ensuite les séries, les films. Tout, tout, tout est hautement grossophobe. Et en fait, on baigne là-dedans tout le temps, sans cesse. Et donc, qu'on le veuille ou non, on internalise ça. Si en plus, on a une famille un peu grossophobe. On internalise ça fois 10 depuis qu'on est gamin. Et donc c'est une sorte de vérité absolue. C'est-à-dire qu'à force de voir partout que les gens gros réussissent pas dans leur vie, sont mal aimés, sont moqués, sont méchants. Là je prends des exemples qui sont issus de séries, de films, de dessins animés. À force de voir tout ça, à force d'entendre nos parents critiquer les personnes qui sont grosses. Bon ben voilà, c'est une vérité absolue, il ne faut pas grossir. Pour réussir sa vie, il ne faut pas être gros. Et en fait, on prend potentiellement le risque de perdre l'amour de nos parents si on grossit. Il y a des choses qui vont jusque là. En fait, ça ne veut pas dire que c'est réel. Ça ne veut pas dire que vos parents, ils vous auraient rejeté. Ou peut-être que d'ailleurs, vous avez grossi et que vos parents ne vous ont pas rejeté. Mais il y a quelque chose qui s'inscrit comme ça dans la tête de l'enfant. Et c'est important d'aller prendre du recul là-dessus, sur cette grossophobie qui a été internalisée. J'insiste sur ce côté internalisé parce que ça rend les choses difficiles. C'est tellement en soi, c'est tellement comme une vérité absolue que c'est très difficile à remettre en question. Donc ça nécessite de faire un pas de côté, de s'observer, d'observer les pensées. Observez les pensées que vous avez quand vous voyez des personnes grosses. Qu'est-ce que vous vous dites quand vous voyez une personne grosse qui court, une personne grosse qui mange, une personne grosse qui regarde un film sur son canapé ? Ensuite... Transposez. Qu'est-ce que vous dites quand vous voyez une personne mince courir ? Une personne mince qui mange ? Une personne mince qui est posée sur son canapé ? Posez-vous ces questions-là pour aller chercher vos biais grossophobes. Et ensuite, posez-vous des questions sur ces biais-là. Essayez de les regarder comme des biais justement, mais pas comme des vérités absolues. Demandez-vous à quel point c'est vrai. Est-ce que c'est une vérité absolue ? Ou est-ce que c'est quelque chose qu'on vous a inscrit dans la tête ? Sans cesse. Regardez aussi ce que vous lisez, ce que vous suivez sur les réseaux, c'est quoi les comptes que vous suivez sur Instagram. Ça c'est très important si vous enclenchez un chemin de mieux-être, de guérison, de votre trouble alimentaire, mais que votre compte Instagram il est rempli de fit girls, healthy, blablabla, qui dès 6h du mat sont en train de courir, font une cinquantaine d'abdos et mangent le petit déj le plus healthy de la terre. Ça risque d'être compliqué pour vous. Essayez de voir déjà ce qui vous crée de la culpabilité, du malaise dans les comptes que vous suivez sur Instagram, ça c'est déjà une bonne manière de faire du tri. Mais vous pouvez aussi prendre un recul très pragmatique en fait, de se dire ok, là je suis sur un chemin de pacification alimentaire, de paix aussi avec mon corps, quels sont les comptes qui pourraient potentiellement ne pas trop m'aider là-dessus ? Bref, prendre du recul sur... la grossophobie et s'ouvrir à la diversité corporelle et voir qu'il y a des tas de gens en pleine santé et très heureux qui n'ont pas des corps tout à fait normés, voire pas du tout normés. Toujours en lien avec la peur de grossir, un autre fait qui peut être vraiment bloquant sur le chemin, c'est le fait de continuer de s'accrocher à l'objectif de perdre de poids ou en tout cas de pas trop grossir. Ça, ça va vraiment être un gros frein. Parce que c'est simplement cet objectif qui t'a créé ton trouble alimentaire. Donc genre, t'essaies de guérir d'un truc en ne lâchant pas ce qui est venu créer ce truc, tu vois. Tu veux te débarrasser de ton trouble alimentaire, mais tu restes accroché à l'envie de mincir, alors que c'est l'envie de mincir qui t'a amené ton trouble alimentaire. Alors en même temps, je te dis ça comme ça, peut-être que toi t'en as conscience, mais peut-être que t'en as pas du tout conscience du fait que c'est ça. qui t'a amené ton trouble alimentaire. Donc là, il y a un point aussi à aller travailler sur l'origine du trouble alimentaire et encore une fois sur l'impact de la grossophobie. Je sais que des fois, quand je fais des posts comme ça où je parle de grossophobie ou alors quand je parle du patriarcat et que je mets ça en lien avec les TCA et que je dis que ce sont des causes vraiment fortes. D'ailleurs, patriarcat, grossophobie, même combat, pour moi, c'est très très lié. Je n'ai pas envie de m'étaler là maintenant sur cet épisode parce que je ne veux pas qu'il soit trop long, mais... C'est tout à fait lié. Et donc quand je parle de ces sujets-là... Il peut arriver que j'ai des commentaires de femmes, notamment dernièrement une jeune femme qui dit Non, non, mais attends, n'importe quoi, moi j'ai eu des TCA à cause d'un trauma à la base. Effectivement, en fait, on sait que par exemple les violences sexuelles sont un énorme facteur d'apparition de troubles alimentaires, notamment l'anorexie, mais ça peut être aussi la boulimie, l'hyperphagie. Donc déjà, petite parenthèse, mais les violences sexuelles, c'est clairement une des branches du patriarcat. En fait, c'est un des fruits, si je pouvais le dire ainsi, du patriarcat. Donc il y a déjà un lien très très fort. Et en fait, derrière, ce qui se passe, c'est que même si ton trouble alimentaire, à un moment donné, il débarque en lien avec un choc, avec un trauma, malheureusement, ce qui se passe, c'est que la grossophobie ambiante fait que tu as de grandes difficultés à t'en sortir. Il y a malheureusement... Pas mal de personnes qui ont pu me témoigner le fait qu'elles avaient maigri, lié à un trauma, lié à une maladie, un cancer parfois, et que suite à cet amégrissement, étaient arrivées des troubles alimentaires. Parce qu'elles avaient tellement accédé à une autre forme de statut, presque, c'est-à-dire qu'elles étaient tellement valorisées et validées dans leur nouveau corps. que c'était plus envisageable de reprendre du poids et elles ont développé des troubles alimentaires par peur de regrossir. Donc là, on parle de personnes qui, à un moment donné, souffrent d'un cancer, d'une maladie grave, subissent un trauma, un choc très important, et donc maigrissent, et derrière développent des troubles alimentaires, tant on est validé dans cette société quand on maigrit, peu importe pourquoi on maigrit, et à tel point qu'elles ont eu une peur panique de regrossir. En fait, c'est... complètement dingue, c'est complètement délirant et c'est pour ça que je veux réinsister aussi souvent que nécessaire là-dessus, la grossophobie elle a un rôle hyper important dans l'apparition mais aussi dans le maintien du trouble alimentaire et si tu veux sortir de ton trouble alimentaire, il va falloir réussir à mettre un peu ça à distance, ça veut pas dire que pour guérir, il faut ne plus du tout avoir peur de grossir c'est pas du tout ça mon propos, c'est juste pouvoir Mettre ça à distance et ne plus être uniquement dans cet objectif de je veux mincir, je ne veux pas grossir, je veux guérir des TCA mais je ne veux absolument pas grossir ou je veux muscler mon corps ou je ne sais quoi. Parce qu'en fait ça va venir se confronter et ça va venir t'empêcher d'aller vraiment vers la guérison comme tu le pourrais. Du coup de parler de ça, forcément ça me fait faire le lien avec les coachs TCA qui fleurissent sur les réseaux. et qui, pour certaines, promettent justement une perte de poids. C'est devenu un superbe argument de dire Coucou, je vais t'aider à guérir de tes troubles alimentaires, mais en plus de ça, avec moi, tu ne grossiras pas, et puis avec moi, tu pourras développer le corps de tes rêves, la shape de tes rêves, tu vas voir, ça va être génial. Bon, moi je comprends qu'il y ait des tas de personnes qui aillent vers ces coachs-là. À l'époque où j'étais en plein dans la boulimie vomitive, eh bien peut-être que je serais allée vers ces personnes-là, parce que mon obsession était autour du fait de ne surtout pas grossir. Et donc, bien sûr que j'en pouvais plus, j'avais l'impression d'être prête à tout pour guérir, parce que les crises de boulimie étaient horribles, et que vraiment, c'est quelque chose qui peut emmener vers même des pensées suicidaires, tellement c'est difficile à vivre. Donc voilà, on a envie de s'en sortir, mais pas en grossissant. C'est comme s'il y avait un truc... Voilà, de... qui faisait un gros blocage. Et donc, ces coachs-là, c'est un peu le chant des sirènes, quoi. Je veux dire, c'est un peu le truc rêvé. Sauf que, on prend un peu de recul. Quand tu sais que la majorité des troubles alimentaires débarquent en lien avec une insatisfaction corporelle, c'est-à-dire que tu n'aimes pas ton corps, tu estimes que tu devrais le changer, tu mets tout le focus dessus, et donc, du coup, en contrôlant ton alimentation, tu développes des troubles alimentaires. En fait, c'est ton insatisfaction corporelle qui est à la base. Je vais faire une petite pause pour permettre à chaque personne qui m'écoute de comprendre l'enjeu. À toi qui a des troubles alimentaires, si demain je te dis que d'un coup de baguette magique, les aliments valent tous zéro calorie, qu'il n'y a plus à s'inquiéter, qu'en fait l'alimentation n'a plus aucun impact sur ton corps, l'alimentation ne peut plus faire grossir ni maigrir ton corps, est-ce que tu crois que ce sera encore la galère avec l'alimentation ? Cette question, elle est hyper importante, elle permet à plein de gens de se rendre compte que le problème, c'est le corps. Donc une fois qu'on a resitué ça, le problème c'est le corps, comment est-ce que tu peux espérer régler ton problème d'alimentation en remettant davantage le focus sur ton corps ? Comment est-ce que tu pourrais guérir d'une maladie qui a débarqué parce que tu voulais changer ton corps, en suivant une méthode qui va t'aider à changer ton corps ? Tu vois bien qu'en fait on continue de te prescrire le problème. Bref, moi en tout cas ça me met un peu en colère, je vais pas... Vous déversez davantage de choses là, mais je trouve que c'est important de le nommer. Je vais vous donner un exemple. Imaginez, vous êtes quelqu'un qui a un problème de confiance en soi. J'ai absolument pas confiance en moi, parce que quand j'étais enfant, mes parents ont passé leur temps à me dire que j'étais nulle, que je valais rien, à me parler en fait comme à la dernière des crottes quoi, finalement. Voilà, donc forcément, j'ai pas construit de bonne base. Déjà, dans le lien d'attachement à mes parents, il y a des choses qui se sont construites de manière insécure. J'ai pas construit de bonne base de moi avec moi. Et donc, j'ai pas confiance en moi. C'est un peu comme si j'allais voir un coach qui, pour me donner confiance en moi, allait me hurler dessus à longueur de temps et me dire que j'étais la dernière des merdes. Et que de cette manière-là, ça allait me permettre de me remotiver. me remettre vraiment dans quelque chose de warrior, allez c'est bon, faut y aller, alors qu'en fait cette personne-là, elle ne fait qu'appuyer davantage sur mon point de faiblesse. Et en fait en réalité, il y a peut-être une chance infime que sur le moment ça fonctionne, mais à long terme je vais m'effondrer. En fait elle va juste venir re-remplir mon esprit de choses qui viennent me dire que je ne suis pas quelqu'un de bien. Bon bah pour moi c'est un peu la même chose qui se passe avec ces coachs en TCA qui promettent minceur, corps sculpté, etc. en guérissant du trouble alimentaire. Le trouble alimentaire il est là parce que tu as voulu modeler ton corps, parce que pour une raison ou une autre tu as mis ton corps au centre de ta vie et au centre de ton estime personnelle, ce qui n'est pas quelque chose de souhaitable et qui ne te permet pas d'avoir une vie équilibrée. Et du coup cette personne là plutôt que de... t'aider à prendre de la distance avec ça, elle vient en remettre une couche en disant Ouais, ouais, c'est bien sûr que en gros, c'est le plus important, ton corps, et d'ailleurs, tu vas voir, en fait, je vais faire en sorte que tu maigrisses ou que t'es le corps parfait que tu veux tout en guérissant de tes TCA. Pour savoir, pour certaines d'entre elles, comment ça se passe de l'intérieur, en fait, c'est full contrôle. Tu suis un plan alimentaire, tu dois dire tous les jours ce que tu manges, etc. Donc voilà, on est dans du contrôle alimentaire, voilà, on est dans la même chose que du régime alimentaire en fait. Ce qui est bien, c'est que sans le vouloir, je me fais des superbes transitions. Justement, j'ai envie d'arriver là au troisième blocage que je rencontre fréquemment quand je discute avec vous toutes, c'est l'impression d'avoir tout essayé. Vous êtes tellement nombreuses à ressentir ce truc-là et à avoir une sorte de démoralisation et de... un peu envie de laisser tomber parce que l'impression d'avoir tout essayé. Et ça, bien sûr que c'est un blocage à un moment donné sur le chemin de la guérison, parce que c'est un peu un truc, je baisse les bras ou je crois plus en rien, et c'est un peu triste. Et donc en fait, quand je creuse ça avec vous, ce dont je me rends compte, c'est que vous êtes toujours dans le même type de tentative de solution. Alors ça, pour les personnes qui sont un peu formées à la systémie, et notamment l'outil Palo Alto, si vous passez par là, c'est exactement à ça que je fais référence. C'est un outil qui est formidable, mais bon, bref, on est dans justement le côté trouver quelles sont les tentatives de solutions qu'on répète un peu à l'infini. Et en fait, sans s'en rendre compte, on est souvent comme ça. N'importe quelle personne face à un problème insoluble, qu'elle considère comme insoluble, même si on n'est pas dans les TCA, et qui va dire cette phrase de j'ai vraiment tout essayé en fait, ce sont des personnes qui sont dans une forme de répétition. de toujours la même tentative, même si elle prend des formes un peu différentes, le fil rouge est toujours le même. Et en ce qui concerne les troubles alimentaires, il y a deux principaux fils rouges. Il y en a un qui va être du côté de la psychothérapie, avec le fait de creuser autour de son histoire, de comprendre un peu plus quelle est l'enfance qu'on a eue, pourquoi on a ce besoin de se remplir par exemple. pour parler des compulsions qui est plus mon domaine de prédilection, je sais que les psychos vont vraiment aller chercher du côté de la carence affective, qu'est-ce qui fait que la personne a autant besoin de se remplir, qu'est-ce qu'elle cherche à combler, etc. Et du coup, je ne dis pas que c'est inutile, bien sûr que c'est... vraiment trop chouette et en fait à plein de moments de sa vie je dirais même d'aller creuser un peu en soi d'entamer des psychothérapies c'est quelque chose que je fais moi très régulièrement j'ai utilisé plein d'outils différents et je trouve ça toujours très très riche donc je vais pas vous dire que ça sert à rien c'est juste que ce que j'observe c'est que ça ne permet pas aux symptômes de partir ça ne permet pas d'aller seul cette approche la seule ne permet pas d'aller vers la guérison Et du coup, il y a une forme de désespoir qui peut se mettre en place chez les personnes. Ensuite, il y a toute la partie diététicien, diététicienne, naturopathe. Où en fait, là, on va être sur des approches de personnes qui vont vous dire comment manger. Comment rééquilibrer, en fait, votre façon de vivre, de manger, de dormir, de... voilà. Donc, on va vous donner des... Comment dire ? Des recettes presque en fait de il faut faire comme ci, comme ça Si vous souffrez de compulsion, vous allez voir un ou une diététicienne qui vous donne un plan alimentaire à suivre, allez consulter quelqu'un d'autre. Faites en sorte d'aller consulter des gens qui sont formés au trouble des conduites alimentaires. Pas qu'on fait une formation de deux jours en e-learning. Je n'ai pas d'exemple concret, mais je vois passer des formations de ce type-là. Non, des gens... qu'on fait des formations d'un an, des formations longues, il en existe plusieurs autour des troubles alimentaires, donc déjà veillez à ça. En tout cas, ce que j'ai envie de vous dire, que vous ayez essayé plein de choses en termes de psy, même en termes d'hypnose, il y a beaucoup de choses autour de ça, en termes de diète, en termes de naturopathes. Très souvent déjà, ce qui est recherché derrière, c'est quand on souffre de compulsion, l'arrêt du symptôme compulsion. Parce que c'est insupportable et parce que ça exacerbe la peur de grossir. Donc il y a vraiment cette idée, par exemple l'hypnose c'est ça quoi, aidez-moi à moins manger. Et donc en fait c'est un problème, c'est comme si j'avais la grippe mais que tout ce qui m'intéressait c'est d'arrêter mon nez qui coule. En fait bon, c'est un symptôme et arrêter le nez qui coule ça fait pas guérir de la grippe. Déjà, il y a quelque chose autour des tentatives de solutions qui, à mon sens, restent trop en surface. Et surtout, il y a vraiment quelque chose qui manque, notamment sur le comportement alimentaire. Alors vous allez me dire, oui, mais si je vais voir une diététicienne. Mais si la diététicienne ou le diététicien vous prescrit du plan alimentaire, il n'est pas sur le comportement alimentaire. Il n'est pas sur ce qui se passe pour vous dans l'acte de manger. Sur comment vous le faites, pourquoi vous le faites, à quoi c'est relié chez vous, avec votre histoire, avec vos émotions. Et en fait, c'est exactement là-dessus qu'il faut aller travailler pour guérir d'un trouble alimentaire. Sur le pourquoi on mange, pourquoi on fait ces choix alimentaires-là. Et du coup, tout ça, c'est relié aussi à des croyances sur lesquelles il va falloir aller travailler pour se libérer. Et le travail important, à mon sens, c'est l'autonomie. Moi, quand j'accompagne les personnes via SOS Compulsion, le but, c'est de leur permettre de retrouver leur autonomie, leur régulation interne, de renouer avec les messages de leur corps, de renouer avec toute cette régulation qui fonctionne merveilleusement bien dans l'immense majorité des cas, et qui permet de manger sereinement. Donner un plan alimentaire à quelqu'un, c'est l'infantiliser, c'est lui dire comment faire. C'est tout l'inverse à mon sens qu'il faut faire pour guérir d'un TCA, d'autant qu'on touche, allez j'ai envie de dire toujours, je veux dire quasiment toujours, à des grosses problématiques de confiance en soi, à des grosses problématiques de, bah ouais même d'autonomisation parfois en fait, de pouvoir s'affirmer en tout cas, d'affirmation de soi. Et donc c'est hyper important de redonner les clés et le pouvoir en fait aux personnes qui souffrent de TCA. Le quatrième point, le quatrième blocage que je vois très souvent, c'est le regard des autres. Il y a un peu deux écoles. Alors il y a les personnes qui en sont complètement prisonnières, qui en ont conscience, qui vont me le dire. Et puis, il y a les personnes qui vont me dire, non non, mais moi le regard des autres, peu importe vraiment, oui c'est la guerre contre mon corps, contre mon poids, mais c'est vraiment pour moi que je le fais. Eh bien en fait... Que vous soyez aujourd'hui prisonnière du regard des autres, ou que vous ayez l'impression que ce ne soit pas du tout le cas, qu'en fait vous faites les choses pour vous, j'ai envie de vous poser deux questions. Demain, vous êtes seul au monde, sur une île déserte, il n'y a juste personne. Vous savez que c'est terminé, vous ne reverrez jamais personne de votre vie parce que c'est la fin du monde en fait. Vous êtes seul, allez, au mieux vous avez un petit chat avec vous, un truc des animaux, mais il n'y a pas d'autres humains, et vous savez que vous n'en reverrez pas d'autres, ok ? A quel point vos bourrelets sont encore si importants que ça ? A quel point c'est un problème la taille de vos cuisses ? Est-ce que ce serait encore si important pour vous ? Deuxième question. Vous êtes dans une société complètement changée. On est dans quelque chose de matriarcal, où c'est plutôt les femmes qui gèrent la société. Et surtout, les queens des queens, c'est les femmes grosses. Être une femme qui réussit, c'est être une femme avec du ventre. avec des fesses, avec des cuisses, avec une grosse poitrine. Une femme belle et désirable, c'est une femme grosse. Une femme qui monte dans la société, c'est une femme grosse. Une femme motivée, une femme qui en veut, qui a du charisme, c'est une femme grosse. Est-ce que vous auriez réellement encore le même rapport à votre corps si à chaque fois que vous allumez la télé, vous ne voyez que des femmes grosses ? Et si les femmes minces sont tournées en dérision comme des faibles, comme des nanas dont personne ne veut ? Je vous invite vraiment à vous projeter dans ces exemples-là et à vous poser la question pour vous, vous avec vous-même. Le but c'est d'être honnête et lucide sur ce qu'on traverse pour pouvoir aller mieux. Et donc vous posez la question, est-ce que vraiment encore vous seriez en train de vous battre pour perdre 3 kilos, 5 kilos, 10 kilos ? Moi quand je pose cette question-là, la réponse elle est toujours la même, bien sûr que ça changerait tout en fait. Bon et bien une fois qu'on a dit ça, on sait... À quel point on agit en fonction du regard de l'autre ? Parce qu'en fait, la validation de l'autre, elle passe par le regard de l'autre. En fait, on ne veut pas être rejeté, et c'est normal. Personne ne veut être rejeté. Je veux dire, c'est une peur ultra archaïque chez l'humain. On a besoin d'être validé par ses pairs, on a besoin de vivre avec ses pairs. On ne veut pas être rejeté, donc on est sensible au regard de l'autre. Et ça, c'est normal. On se construit depuis tout petit avec le regard des autres. On se construit sous le regard de nos parents, on se construit sous le regard de nos instituteurs, institutrices, de nos copains d'école, de nos copains à l'adolescence, sous le désir des personnes qui nous attirent. Voilà, on se construit forcément toujours en lien avec les autres. Et c'est pas un problème, c'est complètement normal. Là où ça devient un problème, à mon sens, c'est quand être validé, c'est l'objectif en soi. Ça devient un problème quand l'objectif de ta vie, finalement, en tout cas l'objectif dans tout ce que tu fais, c'est d'être validé par les autres. Là, à mon sens, ça devient problématique. Une chose sur laquelle je voudrais m'arrêter, c'est qu'il y a le regard des autres, mais il y a le regard que tu imagines des autres. Et ça, c'est quand même pas tout à fait la même chose. Le regard que tu imagines des autres, il est emprunt de toute ton histoire, de toute la grossophobie, des choses qu'on a pu te dire avant. Il est emprunt de la façon dont toi tu te regardes, de la façon dont toi tu regardes les autres, de la façon dont toi tu juges les autres. Plus tu vas juger les autres, plus tu vas avoir l'impression que les autres te jugent. Il y a vraiment quelque chose qui va toujours passer par soi. Donc il y a le regard des autres, mais ne te laisse pas embobiner par ton propre esprit, tes propres pensées sur le regard supposé des autres. Et toujours un peu en lien avec ça, j'aimerais ajouter quelque chose sur le fait d'arrêter d'essayer de voir ton corps de l'extérieur, comme l'autre le voit ou le verrait. Tu ne peux pas percevoir comment les autres perçoivent ton corps, c'est impossible. On perçoit les autres avec notre filtre de vision du monde. Selon la culture de laquelle on vient, le pays duquel on vient, selon la famille de laquelle on vient, selon les expériences de vie qu'on a tous et toutes traversées, eh bien on va percevoir le corps de l'autre d'une certaine manière. Et donc, tu ne peux pas savoir comment on te voit, globalement. Chaque personne te verra toujours très différemment, avec son propre filtre de ses expériences. Mais surtout, ton but à toi, c'est pas de te voir comme ça. Plus tu cherches à voir ton corps de l'extérieur, moins tu es dans ton corps. Et donc, moins tu es connecté à tes signaux internes et moins tu es bien dans ton corps. Un des... Les aspects pour aller mieux dans son corps, c'est de revenir dedans, arrêter d'essayer de le voir tout le temps de l'extérieur. Le cinquième et dernier point, qui n'est pas des moindres selon moi, et que j'ai vraiment envie de creuser dans les semaines et mois à venir, c'est la peur du vide. A mon sens, c'est un obstacle à la guérison. Je crois que vous êtes beaucoup à avoir peur du vide. Alors qu'est-ce que je veux dire par là ? Eh bien, peur de la vie sans trouble du comportement alimentaire. Peur de la vie sans le contrôle qu'amène ton trouble alimentaire. Peur du temps libre que tu pourrais avoir sans les compulsions. Peur du vide laissé aussi par les compulsions. Et puis, comment tu vas gérer tes émotions une fois que tu ne feras plus de compulsions ? Peur de constater qu'en fait, tu n'es personne sans ça. Que tu n'as pas d'envie particulière, tu n'as pas de passion, il n'y a rien qui t'anime. Peur de te sentir vide. Peur d'être face au vide de ta vie, mais au vide de toi, de ton essence personnelle. Ça c'est quelque chose qui ressort beaucoup, avec une sensation que le trouble alimentaire il est identitaire, il fait partie de soi. Ce qu'il faut garder en tête c'est que déjà la sensation de manque, le fait d'être manquant, c'est l'essence de l'être humain. C'est vraiment quelque chose qui nous habite tous et toutes, et c'est ce qui fait qu'on a du désir, c'est ce qui fait qu'on a toujours envie d'autre chose. Il n'y a jamais de moment où on se dit ça y est, je suis complet, je suis au complet. Et du coup, je n'ai plus envie de rien, je ne veux plus rien faire. Non, on a toujours envie d'apprendre, on veut toujours plus, on veut plus de bons moments, peut-être plus d'argent, plus de, j'en sais rien, d'émotions agréables à ressentir en tout cas. On a une forme de désir intrinsèque d'aller chercher ce qui pourrait nous rendre complète et c'est ce désir qui fait qu'on se lève tous les matins, qu'on met en place des projets, etc. Donc en fait, bah voilà, de base, on se sent incomplet, incomplète. Mais ça, c'est clair que déjà, on ne le vit pas tous de la même manière. Ça, c'est déjà un fait. Quand tu vis un trouble alimentaire, le vide que tu ressens, et que tu as l'impression que tu contrôles, et que tu fais des compulsions, que tu vois, toutes ces choses-là, elles viennent pour combler ce vide, tu vois ce vide que tu ressens dans ton ventre-là, tu vois ? Et bien en fait, ce vide, il est creusé par ton trouble alimentaire. Ce vide, il est entretenu sans cesse par le fait de contrôler, par le fait de faire des compulsions puis de recontrôler derrière. En fait, ton trouble alimentaire, il prend toute la place. Il ne te laisse pas de place et de temps et d'énergie psychique pour aller développer plein de facettes de ta personnalité, pour aller découvrir plein de nouvelles choses et pour vivre pleinement. Du coup, ça crée du vide, ça. T'as une sensation de vide qui se crée dans ta vie. Et donc ce vide est hyper angoissant, donc tu vas renforcer le contrôle sur ton alimentation, sur ton poids, tu vas peut-être faire davantage de compulsions alimentaires, parce que vraiment ce vide il est insupportable. Mais en fait, à nouveau, ce vide là il est là parce que tu passes tout ton temps dans le trouble alimentaire et que tu n'as pas l'occasion de remplir ta vie différemment. Et puis parlons de la frustration cumulée, à quel point ça crée... A la fois on pourrait dire que ça crée du plein, plein de frustration, mais en fait ça crée une sorte de vide, de toujours plus manqué. Quand tu te frustres à longueur de journée, tu crées du vide en fait. Et puis je pense notamment aux personnes qui vont plus être dans l'hyperphagie et que finalement elles veulent se contrôler. Peut-être que c'est ton cas, tu veux te contrôler, mais tu n'y arrives pas et tu manges, tu manges, tu manges. En fait ça crée du vide, ça crée du vide d'estime de soi, du vide de confiance. du vide de fierté de soi. Et puis il y a un truc dans ce vide, c'est la peur des émotions et la fuite de tes émotions. Tu finis par avoir peur de tes émotions, mais en même temps c'est normal. Tes émotions, elles viennent déclencher des compulsions très souvent. Ou alors elles viennent te faire, te rendre fébrile face au contrôle. En fait les émotions, elles débarquent et bim, elles prennent le pas sur le contrôle, ce qui est normal, ce qui est physiologique. Je l'avais déjà expliqué auparavant. En fait, l'émotion, on pourrait dire qu'elle est prioritaire dans le cerveau par rapport à ce que tu es en train de gérer en termes de fonctions exécutives, donc de contrôle, etc. Donc l'émotion, elle débarque et du coup, elle peut te faire perdre le contrôle. Donc elle peut déclencher des compulsions, etc. Le truc, c'est que toi, tu déclenches une espèce de peur des émotions où tu chercherais à les contrôler. Mais finalement, ça fait que tu vas... Avoir des mécanismes d'évitement, dès que l'émotion débarque, tu vas chercher à éviter l'émotion, et très souvent par la bouffe, par l'hyper-contrôle, ou par l'hyper-manger. Et cette fuite émotionnelle et cette peur des émotions, ça vient aussi renforcer une sensation de vide dans ta vie. On arrive au terme de cet épisode. Je te fais un petit récap des 5 blocages qui, à mon sens, empêchent vraiment d'accéder à la guérison et au fait de pouvoir manger sereinement. Le premier, c'est la recherche de perfection. Garde en tête que la perfection, ça ne sera jamais une qualité. Ce n'est pas un défaut déguisé en qualité ou une qualité déguisée en défaut. C'est juste quelque chose qui vient te pourrir la vie et qui vient t'empêcher d'avancer. La peur de grossir et la grossophobie internalisée, là pour le coup je t'invite à aller travailler, prendre du recul sur tout ce que tu as internalisé et à aller questionner le bien fondé de tout ce qu'on a pu te raconter sur les personnes grosses, sur la mauvaise santé, sur le fait que ce soit pas joli, etc. De te challenger là-dessus et vraiment je t'invite notamment sur les réseaux à suivre des comptes de personnes grosses. Parce que c'est important de remettre de la diversité corporelle dans ce que tu vois au quotidien. Et puis ouvre les yeux, regarde autour de toi à chaque fois que tu es en ville, à la plage, à la piscine, au cinéma, à la gare, peu importe. Dans des lieux publics, regarde tous les corps, regarde. C'est pas Instagram là, c'est la vraie vie. Regarde à quel point les corps sont différents et à quel point il y a très peu de corps normés comme ce qu'on voudrait nous montrer. Garde en tête que ces coachs qui veulent te vendre la guérison des TCA en te promettant de mincir... ou de te sculpter le corps de tes rêves, bien sûr qu'ils te vendent quelque chose qui te fait envie, et c'est normal que ça te fasse rêver, mais en fait c'est rien de plus qu'un nouvel essai de régime, un nouvel essai de contrôle de ton alimentation, ça va juste renforcer, peut-être même t'amener des nouvelles croyances toutes pourries sur l'alimentation et sur ton corps. L'idée c'est plutôt de se détacher de ça et de comprendre pourquoi c'est devenu obsessionnel pour toi. Pourquoi est-ce que ton corps prend toute la place ? Parce qu'en vrai, quand tu observes autour de toi les gens qui sont peinards, qui sont sereins, ce ne sont pas des gens qui sont obsédés par l'apparence de leur corps. Ce n'est pas ça qui rend heureux. Donc l'idée, c'est plutôt de prendre du recul avec ça. Ensuite, on a parlé de l'impression d'avoir tout essayé. Je t'invite à regarder ce que tu as essayé jusqu'ici, à essayer de trouver un peu le fil rouge qui reliait toutes ces tentatives d'essai. Et demande-toi si réellement, tu es déjà allé travailler sur ton comportement alimentaire. Sur une pratique qui serait venue te donner de l'autonomie pour te permettre de reconnecter avec ta régulation et donc de pouvoir faire tes propres choix, répondre à tes propres besoins et arrêter de suivre tout le temps une solution miracle nouvellement débarquée, mais bien de renouer avec toi, ce qui te rend heureuse, ce qui te fait du bien et la bonne manière de manger pour toi. et qui te permet de t'éloigner de cet hyper contrôle des compulsions alimentaires, etc. Ensuite, on a parlé du regard des autres. Bon, je ne vais pas refaire tout ce que j'ai dit avant, mais si je devais résumer, je dirais que bien sûr, c'est normal, on a besoin des autres. On a besoin de vivre au milieu des autres, de se sentir accepté, validé. Mais ce n'est pas censé être le but de ta vie. Tu n'es pas censé mettre en place des actions pour être accepté, validé par les autres. Et puis, on a terminé par la peur du vide. Et moi j'ai juste envie de te rappeler que ce qui crée le principal vide, c'est ton trouble alimentaire. Ton trouble alimentaire, il te fait croire qu'il vient combler un vide, en fait, c'est juste un énorme tractopelle qui est en train de creuser, creuser, creuser, creuser davantage le vide. Et donc finalement, t'en fais pas. Après la guérison, t'as plein de belles découvertes à faire. Non, tu n'es pas quelqu'un de vide. Non, tu n'es pas quelqu'un qui sert à rien, inintéressant, qui n'aurait pas de passion, ni de valeur, ni rien. C'est juste qu'aujourd'hui, il n'y a pas la place pour tout ça. Mais tout ça, ça se reconstruit tranquillement sur le chemin. Voilà, j'espère que cet épisode a pu t'apporter des ressources, un petit peu d'espoir, un mélange de tout ça. En tout cas, comme d'habitude, moi j'adore échanger avec toi, sur Instagram ou ailleurs. N'hésite pas à me contacter et à me dire ce que tu penses de TCA, etc. N'hésite pas à me rejoindre sur Instagram. Et puis aussi, si tu penses que tu en as besoin, à me faire signe. pour voir de quelle manière je pourrais peut-être t'accompagner vers ton mieux-être pour laisser les compulsions alimentaires derrière toi. A très bientôt. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. Si ça t'a plu, n'oublie pas de me soutenir en laissant une note et un petit commentaire sur la plateforme de podcast sur laquelle tu m'écoutes. N'oublie pas que tu peux me retrouver aussi sur Instagram, lavie.mtca. pour rester informé de toutes mes actus, pour profiter de super aides et contenus gratuits. Et puis n'hésite pas à venir échanger avec moi, ce sera avec plaisir que je pourrai répondre à tes questions ou prendre note de tes suggestions. Je te dis à très très bientôt !

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