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TCA etc - Comprendre et lutter contre les troubles alimentaires

À quel moment on arrête de grossir? -Épisode du lundi- E.144

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19min |30/06/2025
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Description


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Je réponds à cette question : À quel moment le corps va t-il cesser de gonfler et de grossir? Je n’ose plus me montrer.


Au programme : 

Soit je me restreins soit je grossis
Dans le cadre de la guérison de l’anorexie
Dans le cadre de la boulimie ou de l’hyperphagie

Arrêter de scruter son corps


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.MTCA. Très belle écoute ! Bienvenue dans l'épisode du lundi où je prends le temps de répondre à une question sans avoir préparé l'épisode. En effet, je vous fais un mix des épisodes qui existaient avant qui sortaient le lundi, qui étaient des réponses en live à vos questions, donc pas préparées. Et un épisode un peu plus posé où finalement je déconstruis ou détricote une idée un peu plus précise. Voilà, j'ai fait un peu un mix des deux, j'ai mélangé sacré ça, l'épisode du lundi, où je réponds à une seule question, donc je cherche à aller un peu plus profondément sur le sujet. Par contre, j'ai pas préparé le truc, donc je laisse émerger ce qui me vient sur l'instant. ce qui fait que... On peut imaginer que si je répondais à la même question maintenant et un mois plus tard, peut-être qu'il y a des choses différentes qui émergeraient. Pourquoi pas ? Bon, en tout cas, j'ai sélectionné une question qui m'a été posée hier, où la personne dit Je crois que cette peur de grossir, et encore plus cette peur de grossir sans s'arrêter, elle est... partagée par beaucoup, beaucoup de personnes. En fait, j'ai envie de dire à peu près toutes les personnes qui sont aujourd'hui bloquées dans un système de restriction, qui se rendent bien compte que, en fait, c'est ce système-là qui crée leur malheur, entre guillemets, c'est-à-dire qui crée des compulsions, qui crée toutes les difficultés, mais qui ont l'impression que si elles lâchent ce système-là de restriction, alors elles vont grossir sans s'arrêter. Il y a une pensée binaire, comme ça, qui dirait que soit on est dans la restriction, soit on est dans du trop trop trop, et on fait que de grossir. Donc c'est hyper important que je prenne le temps de répondre à cette question, parce que, en l'espace d'une phrase, je trouve qu'il y a pas mal de choses qui sont abordées finalement. Alors commençons par cette idée un peu binaire de soit je me restreins, soit je grossis et je ne m'arrête plus. En fait, il existe plein de nuances au milieu de tout ça, et que... Cette pensée, elle est finalement pleinement ancrée dans le système restrictif, c'est-à-dire que cette pensée-là, elle donne raison au système restrictif. Tant que tu restes accroché dans cette pensée-là, alors tu fais bien d'être dans la restriction. Parce que si on peut se dire que grossir, ce n'est pas nécessairement un problème, grossir, ça peut même être souhaitable, vital, selon là où tu en es, selon là où tu en es par rapport à ton poids d'équilibre. bah grossir sans s'arrêter, et pour toujours, c'est forcément problématique, tu vois bien, il y a quelque chose qui viendrait te mettre en difficulté. Donc ça c'est un système de pensée qui s'oppose complètement au système de régulation du comportement alimentaire. C'est-à-dire qu'on nous fait croire ça depuis toujours, alors pourquoi ? Je ne sais pas, parce que peut-être c'est un système d'oppression vachement utile sur les femmes, de leur prendre la tête sans arrêt avec leur poids. Peut-être qu'on nous fait croire ça aussi parce qu'on nous fait croire qu'on est tous minces, on est tous en faisant une taille 36, comme si on naissait tous avec des pieds qui vont faire du 37, et qu'on naissait tous avec les cheveux bruns et le nez avec telle forme. Enfin voilà, où tout se fait pour mesurer 1m65. Mais en tout cas, quand on prend le temps d'y réfléchir, c'est vraiment bizarre et débile d'imaginer qu'on est tous nés pour être minces et avec la même morphologie. En fait, c'est ce qu'on nous fait penser et du coup, on nous fait croire qu'on a tous la possibilité de revenir à ce qui est censé être le poids universel ou la morpho universelle ou en tout cas l'IMC universelle. Donc on nous fait penser qu'on est tous censés être minces et qu'on est donc tous censés maîtriser notre poids et que le système de restrictions alimentaires permet de revenir à ce poids qu'on est tous censés faire. Sauf qu'évidemment, si ton poids d'équilibre est bien au-dessus de ça, ça va juste être une lutte de toute une vie et que, spoiler alert, Tu n'y arriveras pas, en fait. Ton corps, il va tout faire pour revenir à son poids d'équilibre, parce que c'est son poids santé, c'est son poids de survie. Ton corps, il est dans quelque chose d'un peu archaïque, en fait, en mode survie. Et puis, bon, autre raison qui pourrait expliquer le fait qu'on continue de nous vendre cette idée de contrôler son poids, son corps, c'est que c'est ultra, ultra, ultra lucratif. On parle de milliards et de milliards et de milliards générés chaque année par le business de la perte de poids. Donc, il y a plein de choses qui vont venir expliquer qu'on nous vend ce truc-là. Mais en fait, ce truc-là, vraiment, c'est du bullshit. C'est-à-dire que, comme plein d'autres choses dans notre corps, c'est-à-dire, je ne sais pas, moi, la régulation de notre température, la régulation de notre transit, la régulation de notre rythme cardiaque, la régulation, ah bah tiens, de notre glycémie, tout ça, ce sont des choses qui se font de manière... automatique, naturel, sans avoir besoin de faire d'efforts conscients. Sauf, évidemment, dans le cadre de pathologie, on est bien d'accord. Eh bien, la régulation de ton alimentation et la régulation de ton comportement alimentaire, ce sont aussi des choses qui se font normalement de manière naturelle, automatique. Ce ne sont pas des choses sur lesquelles tu as besoin de lutter sans arrêt. C'est important de prendre le temps de nommer ça parce que... tu vois bien que ça vient complètement casser cette idée déjà de restriction obligatoire, sinon je ne fais que grossir. Oui, parce qu'en fait, quand tu es dans un comportement alimentaire régulé, pourquoi est-ce que tu ne ferais que de grossir ? Si tu es à ton poids d'équilibre, pourquoi est-ce que tu ne ferais que de grossir ? Parce que si tu es dans un comportement alimentaire régulé, alors ton poids, il est censé être aussi très stable. Et il est censé se réguler autour de ton poids d'équilibre, que ce soit en te faisant prendre du poids, en te faisant... perdre du poids, que sais-je. Alors bien sûr, il y a plein de choses qui peuvent expliquer des dérégulations du poids. Il peut y avoir des choses psychologiques, des choses hormonales, enfin voilà, il y a plein de choses potentiellement à explorer. Mais votre problème principal, si c'est le bordel dans votre comportement alimentaire et dans la régulation de votre poids, à mon avis, il est plutôt du côté du culte de la minceur, de la grossophobie ambiante et du fait que... On vous a appris qu'il fallait contrôler tout ce que vous mangez et que donc, en fait, vous n'y arrivez pas et que vous vous retrouvez dans des compulsions, etc. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a plein d'autres choses à explorer, mais qu'à la limite, ce sera beaucoup plus facile de voir si ces choses-là valent le coup d'être explorées une fois que vous aurez apaisé votre comportement alimentaire. Donc cette personne me dit, ben voilà, quand est-ce que je vais m'arrêter de prendre du poids ? Il y a plein de possibilités, moi je ne connais pas cette personne. Peut-être qu'elle est en guérison d'anorexie et que du coup elle était en dessous de son poids d'équilibre et que c'est nécessaire, souhaitable, que c'est positif même qu'elle soit en train de prendre du poids. Auquel cas j'ai envie de dire à cette personne voilà il est nécessaire de remonter à ton poids d'équilibre. J'ai envie de dire à cette personne même si tu passes un moment donné au-dessus de ton poids d'équilibre, c'est toujours mieux, beaucoup plus vivable pour ton corps, pour toi, pour ta santé, pour tout que d'être en dessous. Notre corps... n'est vraiment pas fait pour maigrir. Notre corps, il est davantage fait pour prendre du poids. Et oui, c'est comme ça qu'on a survécu pendant des milliers d'années. Et donc, je prends toujours cet exemple-là, mais si moi, qui suis à mon poids d'équilibre, je prends 20 kilos, eh bien, ça va être challengeant pour mon corps à plein de niveaux. C'est-à-dire qu'il va y avoir plein d'adaptations pour mon corps, même psychologiquement, pour prendre en compte mon nouveau schéma corporel. psychologiquement aussi avec la grossophobie ambiante, clairement ce ne serait pas simple. Il y a plein de choses en fait qui seraient compliquées si là je prenais 20 kilos. Mais si je perdais 20 kilos, je serais juste hospitalisée. Il n'y a pas de sujet. Et en fait là j'ai pris une mesure extrême. Mais en réalité, je peux vous prendre le même exemple avec 5 ou 10 kilos. Parce que c'est la même chose. Mon corps va beaucoup plus supporter la prise de poids que la perte de poids à partir du moment où je suis à mon poids d'équilibre. Les conséquences ne vont pas être les mêmes. Et clairement, je peux prendre 20 kilos et n'avoir aucun problème de santé. Si j'en perds 20, je vais en avoir plein des problèmes de santé, c'est une évidence. Il va y avoir plein de dysfonctionnements et je risque d'abîmer plein de choses. Mon capital osseux, mes capacités cognitives. En fait, même mon système, par exemple, cardiovasculaire, on parle souvent de ça sur les prises de poids, mais en fait, le système cardiovasculaire va être vachement plus impacté par une perte de poids. Tout ça pour dire que le corps fait très bien son job. Et qu'une prise de poids, même si elle n'est pas facile à vivre, elle est toujours souhaitable quand on est coincé dans l'anorexie. Et que même si tu passais au-dessus de ton poids d'équilibre, la vie n'est pas figée. Tu verras, les choses se régulent et en fait il faut aussi se laisser du temps, il faut sortir de l'urgence quand on veut sortir de ces maladies et se laisser du temps et accepter qu'on peut passer du temps au-dessus du poids d'équilibre et puis que ça se régulera peut-être plus tard. Bon ça c'était dans le cas où cette personne m'écrit et elle souffre d'anorexie, mais si cette personne m'écrit alors qu'en fait elle est en train de faire un travail pour guérir plutôt de la boulimie ou de l'hyperphagie et que donc le poids est en train d'augmenter. Il y a de grandes chances que ce soit lié au fait de rouvrir la porte aux interdits. Effectivement, c'est important de remanger tout type d'aliments, de s'autoriser à être dans une relation inconditionnelle face à la nourriture, c'est-à-dire que tu as le droit de manger. Tu as le droit de manger, tu as le droit d'avoir faim, tu as le droit d'assumer, de revendiquer le fait d'avoir faim, et tu as le droit de manger, et tu as le droit de manger les aliments qui te font envie. Oui, bien sûr, sauf qu'effectivement, quand on est en guérison des compulsions et qu'on rouvre la porte aux interdits, on n'a envie que de ces interdits. Je sais, c'est très difficile à vivre, mais si la réintroduction est bien faite, entre guillemets, même si, loin de moi, l'idée de vous dire qu'il y a une manière hyper précise de le faire, c'est pas ça. Ce que je veux dire dans le bien fait, c'est vraiment vécu pleinement et qui va jusqu'au bout, finalement. Si c'est fait de cette manière-là, alors ça passe. Ce désir pour les aliments, ces envies répétées de consommer ces aliments, tout ça, ça s'apaise. Autre chose, effectivement, on réintroduit tout type d'aliments, mais on se reconnecte aussi à ces sensations. Ces sensations de faim. On explore ce que c'est que la satiété. Même si, au final, ce n'est pas un truc qui va vraiment vous servir au quotidien, mais c'est important de l'explorer. Et puis... on explore aussi du coup le rassasiement. Et donc, grâce à ces sensations-là, et tout le travail que tu peux faire autour, c'est-à-dire revenir à l'intérieur de ton corps, donc travailler sur l'interoception, revenir au goût des aliments, à toutes ces sensations hyper importantes, et bien en fait, ça permet que la prise alimentaire, elle est régulée. Donc certes, tu ouvres beaucoup plus la place à tous ces aliments-là, mais finalement, assez rapidement, tu quittes la surconsommation de ces aliments-là. Ce que je veux dire par là, c'est que si une prise de poids peut être observée au moment de la réintroduction de tous les aliments, elle n'est pas censée s'inscrire dans le temps. Si elle s'inscrit dans le temps, souvent, dans la majorité des cas, ça veut dire qu'en fait, il n'y a pas une vraie ouverture à consommer ces aliments et qu'en fait, il y a une restriction cognitive qui perdure. Qu'est-ce que c'est que ce truc-là ? La restriction cognitive, j'en parle souvent. Qu'est-ce que c'est ? C'est le fait de contrôler ce que l'on mange dans le but de maigrir ou de ne pas grossir. Et du coup, si tu te dis, ok, je réintègre par exemple le chocolat, mais que tu ne réintègres que le chocolat noir, alors que tu rêves de manger du chocolat au lait, ou que tu le réintègres en te disant que c'est vraiment n'importe quoi, et que dès que tu auras fini cette expérience, tu n'en consommeras plus, parce que vraiment, tu as trop peur de grossir, que tu te promets... finalement de ne plus en acheter, enfin tu vois que t'es encore dans ces pensées-là, alors ça va t'amener toujours à de la surconsommation. Et quand t'es en train de te promettre ces trucs-là, que tu es parasité par toutes ces pensées, je ne crois pas que tu sois dans vraiment l'écoute de tes sensations, de ce qui se passe à l'intérieur et du goût qu'ont les aliments quand t'es en train de les manger. Donc en fait toutes ces choses-là sont des freins, vraiment, au fait que la régulation se mette en place. en fait franchement moi j'ai envie de vous dire Tester les choses. Mais si vous voyez que ça traîne en longueur et que vous êtes face toujours aux mêmes difficultés, alors allez demander de l'aide. On est de plus en plus de thérapeutes formés au comportement alimentaire et j'espère en former encore bientôt plein d'autres. Et du coup, il y a plein de personnes, de plus en plus en tout cas, qui sont en mesure de vous accompagner sur ces choses-là, de manière à installer cette régulation alimentaire. Et de fait, de ne pas se retrouver dans une situation où on prend du poids, du poids, du poids, du poids, on a l'impression que ça ne va pas s'arrêter et où on prend 20 kilos sur ces phases de réintroduction. Alors, je connais un certain nombre de personnes qui ont pris 15-20 kilos en guérison et qui aujourd'hui vous diraient pas de regrets parce qu'en fait, ça m'a amené à cette libération, à cette simplicité de manger, à des choses qui finalement n'ont pas de prix. Cependant, je peux entendre que ce ne soit pas dans vos projets de prendre 10, 15, 20 kilos sur votre chemin de guérison des troubles alimentaires. Eh oui, forcément que ce n'est pas dans votre projet puisque vous êtes paralysé par la peur de grossir. Puisque la peur de grossir, c'est le sujet central de vos troubles alimentaires en fait. on en est bien d'accord. Donc dans cette histoire, c'est aussi très important de pouvoir peut-être la mettre un petit peu à distance, un peu de la questionner, un peu de la regarder avec de la hauteur, cette peur de grossir qui vous ferait faire n'importe quoi finalement, qui prend des allures parfois délirantes. Et au passage, si vous êtes en train de chercher à guérir de vos TCA et de changer votre comportement alimentaire pour ce faire, peut-être que c'est super important. sur le trajet de vous foutre la paix avec tous les outils de mesure de votre corps. La balance, les miroirs dans lesquels vous vous jaugez, ou votre façon de tâter votre corps pour le vérifier, ou je sais pas, les outils de mesure, genre les mètres pour mesurer votre corps, ou même peut-être des fois certaines personnes ont des vêtements qui servent un peu d'outils de mesure pour savoir où elles en sont. Bon. Ça, ce n'est pas quelque chose qui va vous aider. Vous avez l'impression que ça vous rassure parce que sur le moment, ça calme les pensées et l'anxiété qui débarquent. En réalité, ça ne fait que nourrir le problème et nourrir les futures pensées anxieuses qui vont arriver. Donc ça, c'est vraiment important parce que ça peut être aussi quelque chose qui va vous empêcher d'être en sécurité quand vous réintroduisez les aliments et qui fera peut-être que vous allez surconsommer. Résultat. Vous êtes là à mettre plein de trucs en place pour vérifier votre corps parce que vous avez peur de grossir et toutes ces vérifications en fait risquent au contraire de vous faire grossir davantage. Et une dernière chose sur cette phrase qui dit je n'ose plus me montrer. Waouh ! Alors déjà je trouve que dans la formulation c'est pas je n'ose plus être au contact des gens, c'est je n'ose plus me montrer. Souvent quand j'accompagne des personnes, elles me parlent aussi du fait de s'exposer. mais en fait ton corps il n'est pas en exposition et tu ne vas pas dehors pour dire Regardez, je vous montre mon corps, regardez si j'ai bien mangé, mal mangé, tout ça, parce que c'est un peu tout ça que ça veut dire. C'est genre, j'ose plus me montrer parce que je vais être jugée sur mon corps, et parce qu'en jugeant mon corps, on va juger qui je suis, ma façon de me nourrir, etc. Il faut à tout prix sortir de ce schéma de pensée. Alors ouais, vous allez me dire, ouais mais sauf que Flavie, je sais qu'il y a un certain nombre de personnes qui pensent comme ça. Oui, il y a un certain nombre de personnes qui pensent que En regardant le corps d'une personne, on est capable de dire si elle bouge, si elle mange comme ci, comme ça. Sauf que c'est complètement faux et c'est pas en restant vous aussi accrochés à ce système de pensée que les autres vont pouvoir évoluer, que le système, la société va pouvoir évoluer. Donc commencez par vous parce qu'en plus, peu importe ce que pensent les autres, à un moment donné, si vous arrivez à être un peu plus tranquille, ce sera plus facile. Et autre chose, alors après à voir si vous êtes... introverti, extraverti et ce qui vous fait le plus de bien, mais même pour une personne introvertie, on a besoin des autres, on a besoin du contact. Et du coup, là, tu risques d'aller dans un cercle vicieux. Je n'ose plus sortir parce que j'ai pris du poids, je n'ose plus me montrer, entre guillemets, et du coup, je reste enfermée et je déprime et je m'autocritique et j'ai de plus en plus d'envie de manger émotionnel. Et du coup, je lutte avec ce comportement-là et... Et voilà, ainsi de suite, vous connaissez malheureusement le cercle vicieux. Donc vraiment, ouais, je sais que c'est difficile, mais pour autant, c'est hyper important de maintenir une vie, une vie sociale, une vie avec des plaisirs, avec des plaisirs autres que la nourriture. Et ça passe par le fait de sortir de chez soi. Donc s'il vous plaît, ne vous enfermez pas, c'est vraiment, vraiment important. Voilà, j'ai fait le tour de ce que je voulais vous dire, un peu en vrac. J'espère que vous allez... piocher des idées, des aides, des ressources ici et là dans cet épisode. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. N'hésitez pas à me faire des suggestions pour de futurs épisodes. Et surtout, vous le savez, n'hésitez pas à partager mon podcast, à laisser des étoiles, à laisser aussi un commentaire sur votre plateforme d'écoute. C'est vraiment, vraiment important pour moi. N'hésitez pas à en parler à vos proches si vous vous en sentez capable. Et puis aussi à vos soignants. Le but, c'est de faire connaître ce podcast pour qu'il puisse aider encore plus de personnes. Et puis, continuez aussi à venir me dire à quel point ce contenu vous aide parce que ça fait trop chaud au cœur. Prenez soin de vous autant que possible. A très bientôt. Ciao !

Chapters

  • Soit je me restreins soit je grossis

    03:23

  • Dans le cadre de la guérison de l’anorexie

    08:37

  • Dans le cadre de la boulimie ou de l’hyperphagie

    11:07

  • Arrêter de scruter son corps

    16:09

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  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.MTCA. Très belle écoute ! Bienvenue dans l'épisode du lundi où je prends le temps de répondre à une question sans avoir préparé l'épisode. En effet, je vous fais un mix des épisodes qui existaient avant qui sortaient le lundi, qui étaient des réponses en live à vos questions, donc pas préparées. Et un épisode un peu plus posé où finalement je déconstruis ou détricote une idée un peu plus précise. Voilà, j'ai fait un peu un mix des deux, j'ai mélangé sacré ça, l'épisode du lundi, où je réponds à une seule question, donc je cherche à aller un peu plus profondément sur le sujet. Par contre, j'ai pas préparé le truc, donc je laisse émerger ce qui me vient sur l'instant. ce qui fait que... On peut imaginer que si je répondais à la même question maintenant et un mois plus tard, peut-être qu'il y a des choses différentes qui émergeraient. Pourquoi pas ? Bon, en tout cas, j'ai sélectionné une question qui m'a été posée hier, où la personne dit Je crois que cette peur de grossir, et encore plus cette peur de grossir sans s'arrêter, elle est... partagée par beaucoup, beaucoup de personnes. En fait, j'ai envie de dire à peu près toutes les personnes qui sont aujourd'hui bloquées dans un système de restriction, qui se rendent bien compte que, en fait, c'est ce système-là qui crée leur malheur, entre guillemets, c'est-à-dire qui crée des compulsions, qui crée toutes les difficultés, mais qui ont l'impression que si elles lâchent ce système-là de restriction, alors elles vont grossir sans s'arrêter. Il y a une pensée binaire, comme ça, qui dirait que soit on est dans la restriction, soit on est dans du trop trop trop, et on fait que de grossir. Donc c'est hyper important que je prenne le temps de répondre à cette question, parce que, en l'espace d'une phrase, je trouve qu'il y a pas mal de choses qui sont abordées finalement. Alors commençons par cette idée un peu binaire de soit je me restreins, soit je grossis et je ne m'arrête plus. En fait, il existe plein de nuances au milieu de tout ça, et que... Cette pensée, elle est finalement pleinement ancrée dans le système restrictif, c'est-à-dire que cette pensée-là, elle donne raison au système restrictif. Tant que tu restes accroché dans cette pensée-là, alors tu fais bien d'être dans la restriction. Parce que si on peut se dire que grossir, ce n'est pas nécessairement un problème, grossir, ça peut même être souhaitable, vital, selon là où tu en es, selon là où tu en es par rapport à ton poids d'équilibre. bah grossir sans s'arrêter, et pour toujours, c'est forcément problématique, tu vois bien, il y a quelque chose qui viendrait te mettre en difficulté. Donc ça c'est un système de pensée qui s'oppose complètement au système de régulation du comportement alimentaire. C'est-à-dire qu'on nous fait croire ça depuis toujours, alors pourquoi ? Je ne sais pas, parce que peut-être c'est un système d'oppression vachement utile sur les femmes, de leur prendre la tête sans arrêt avec leur poids. Peut-être qu'on nous fait croire ça aussi parce qu'on nous fait croire qu'on est tous minces, on est tous en faisant une taille 36, comme si on naissait tous avec des pieds qui vont faire du 37, et qu'on naissait tous avec les cheveux bruns et le nez avec telle forme. Enfin voilà, où tout se fait pour mesurer 1m65. Mais en tout cas, quand on prend le temps d'y réfléchir, c'est vraiment bizarre et débile d'imaginer qu'on est tous nés pour être minces et avec la même morphologie. En fait, c'est ce qu'on nous fait penser et du coup, on nous fait croire qu'on a tous la possibilité de revenir à ce qui est censé être le poids universel ou la morpho universelle ou en tout cas l'IMC universelle. Donc on nous fait penser qu'on est tous censés être minces et qu'on est donc tous censés maîtriser notre poids et que le système de restrictions alimentaires permet de revenir à ce poids qu'on est tous censés faire. Sauf qu'évidemment, si ton poids d'équilibre est bien au-dessus de ça, ça va juste être une lutte de toute une vie et que, spoiler alert, Tu n'y arriveras pas, en fait. Ton corps, il va tout faire pour revenir à son poids d'équilibre, parce que c'est son poids santé, c'est son poids de survie. Ton corps, il est dans quelque chose d'un peu archaïque, en fait, en mode survie. Et puis, bon, autre raison qui pourrait expliquer le fait qu'on continue de nous vendre cette idée de contrôler son poids, son corps, c'est que c'est ultra, ultra, ultra lucratif. On parle de milliards et de milliards et de milliards générés chaque année par le business de la perte de poids. Donc, il y a plein de choses qui vont venir expliquer qu'on nous vend ce truc-là. Mais en fait, ce truc-là, vraiment, c'est du bullshit. C'est-à-dire que, comme plein d'autres choses dans notre corps, c'est-à-dire, je ne sais pas, moi, la régulation de notre température, la régulation de notre transit, la régulation de notre rythme cardiaque, la régulation, ah bah tiens, de notre glycémie, tout ça, ce sont des choses qui se font de manière... automatique, naturel, sans avoir besoin de faire d'efforts conscients. Sauf, évidemment, dans le cadre de pathologie, on est bien d'accord. Eh bien, la régulation de ton alimentation et la régulation de ton comportement alimentaire, ce sont aussi des choses qui se font normalement de manière naturelle, automatique. Ce ne sont pas des choses sur lesquelles tu as besoin de lutter sans arrêt. C'est important de prendre le temps de nommer ça parce que... tu vois bien que ça vient complètement casser cette idée déjà de restriction obligatoire, sinon je ne fais que grossir. Oui, parce qu'en fait, quand tu es dans un comportement alimentaire régulé, pourquoi est-ce que tu ne ferais que de grossir ? Si tu es à ton poids d'équilibre, pourquoi est-ce que tu ne ferais que de grossir ? Parce que si tu es dans un comportement alimentaire régulé, alors ton poids, il est censé être aussi très stable. Et il est censé se réguler autour de ton poids d'équilibre, que ce soit en te faisant prendre du poids, en te faisant... perdre du poids, que sais-je. Alors bien sûr, il y a plein de choses qui peuvent expliquer des dérégulations du poids. Il peut y avoir des choses psychologiques, des choses hormonales, enfin voilà, il y a plein de choses potentiellement à explorer. Mais votre problème principal, si c'est le bordel dans votre comportement alimentaire et dans la régulation de votre poids, à mon avis, il est plutôt du côté du culte de la minceur, de la grossophobie ambiante et du fait que... On vous a appris qu'il fallait contrôler tout ce que vous mangez et que donc, en fait, vous n'y arrivez pas et que vous vous retrouvez dans des compulsions, etc. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a plein d'autres choses à explorer, mais qu'à la limite, ce sera beaucoup plus facile de voir si ces choses-là valent le coup d'être explorées une fois que vous aurez apaisé votre comportement alimentaire. Donc cette personne me dit, ben voilà, quand est-ce que je vais m'arrêter de prendre du poids ? Il y a plein de possibilités, moi je ne connais pas cette personne. Peut-être qu'elle est en guérison d'anorexie et que du coup elle était en dessous de son poids d'équilibre et que c'est nécessaire, souhaitable, que c'est positif même qu'elle soit en train de prendre du poids. Auquel cas j'ai envie de dire à cette personne voilà il est nécessaire de remonter à ton poids d'équilibre. J'ai envie de dire à cette personne même si tu passes un moment donné au-dessus de ton poids d'équilibre, c'est toujours mieux, beaucoup plus vivable pour ton corps, pour toi, pour ta santé, pour tout que d'être en dessous. Notre corps... n'est vraiment pas fait pour maigrir. Notre corps, il est davantage fait pour prendre du poids. Et oui, c'est comme ça qu'on a survécu pendant des milliers d'années. Et donc, je prends toujours cet exemple-là, mais si moi, qui suis à mon poids d'équilibre, je prends 20 kilos, eh bien, ça va être challengeant pour mon corps à plein de niveaux. C'est-à-dire qu'il va y avoir plein d'adaptations pour mon corps, même psychologiquement, pour prendre en compte mon nouveau schéma corporel. psychologiquement aussi avec la grossophobie ambiante, clairement ce ne serait pas simple. Il y a plein de choses en fait qui seraient compliquées si là je prenais 20 kilos. Mais si je perdais 20 kilos, je serais juste hospitalisée. Il n'y a pas de sujet. Et en fait là j'ai pris une mesure extrême. Mais en réalité, je peux vous prendre le même exemple avec 5 ou 10 kilos. Parce que c'est la même chose. Mon corps va beaucoup plus supporter la prise de poids que la perte de poids à partir du moment où je suis à mon poids d'équilibre. Les conséquences ne vont pas être les mêmes. Et clairement, je peux prendre 20 kilos et n'avoir aucun problème de santé. Si j'en perds 20, je vais en avoir plein des problèmes de santé, c'est une évidence. Il va y avoir plein de dysfonctionnements et je risque d'abîmer plein de choses. Mon capital osseux, mes capacités cognitives. En fait, même mon système, par exemple, cardiovasculaire, on parle souvent de ça sur les prises de poids, mais en fait, le système cardiovasculaire va être vachement plus impacté par une perte de poids. Tout ça pour dire que le corps fait très bien son job. Et qu'une prise de poids, même si elle n'est pas facile à vivre, elle est toujours souhaitable quand on est coincé dans l'anorexie. Et que même si tu passais au-dessus de ton poids d'équilibre, la vie n'est pas figée. Tu verras, les choses se régulent et en fait il faut aussi se laisser du temps, il faut sortir de l'urgence quand on veut sortir de ces maladies et se laisser du temps et accepter qu'on peut passer du temps au-dessus du poids d'équilibre et puis que ça se régulera peut-être plus tard. Bon ça c'était dans le cas où cette personne m'écrit et elle souffre d'anorexie, mais si cette personne m'écrit alors qu'en fait elle est en train de faire un travail pour guérir plutôt de la boulimie ou de l'hyperphagie et que donc le poids est en train d'augmenter. Il y a de grandes chances que ce soit lié au fait de rouvrir la porte aux interdits. Effectivement, c'est important de remanger tout type d'aliments, de s'autoriser à être dans une relation inconditionnelle face à la nourriture, c'est-à-dire que tu as le droit de manger. Tu as le droit de manger, tu as le droit d'avoir faim, tu as le droit d'assumer, de revendiquer le fait d'avoir faim, et tu as le droit de manger, et tu as le droit de manger les aliments qui te font envie. Oui, bien sûr, sauf qu'effectivement, quand on est en guérison des compulsions et qu'on rouvre la porte aux interdits, on n'a envie que de ces interdits. Je sais, c'est très difficile à vivre, mais si la réintroduction est bien faite, entre guillemets, même si, loin de moi, l'idée de vous dire qu'il y a une manière hyper précise de le faire, c'est pas ça. Ce que je veux dire dans le bien fait, c'est vraiment vécu pleinement et qui va jusqu'au bout, finalement. Si c'est fait de cette manière-là, alors ça passe. Ce désir pour les aliments, ces envies répétées de consommer ces aliments, tout ça, ça s'apaise. Autre chose, effectivement, on réintroduit tout type d'aliments, mais on se reconnecte aussi à ces sensations. Ces sensations de faim. On explore ce que c'est que la satiété. Même si, au final, ce n'est pas un truc qui va vraiment vous servir au quotidien, mais c'est important de l'explorer. Et puis... on explore aussi du coup le rassasiement. Et donc, grâce à ces sensations-là, et tout le travail que tu peux faire autour, c'est-à-dire revenir à l'intérieur de ton corps, donc travailler sur l'interoception, revenir au goût des aliments, à toutes ces sensations hyper importantes, et bien en fait, ça permet que la prise alimentaire, elle est régulée. Donc certes, tu ouvres beaucoup plus la place à tous ces aliments-là, mais finalement, assez rapidement, tu quittes la surconsommation de ces aliments-là. Ce que je veux dire par là, c'est que si une prise de poids peut être observée au moment de la réintroduction de tous les aliments, elle n'est pas censée s'inscrire dans le temps. Si elle s'inscrit dans le temps, souvent, dans la majorité des cas, ça veut dire qu'en fait, il n'y a pas une vraie ouverture à consommer ces aliments et qu'en fait, il y a une restriction cognitive qui perdure. Qu'est-ce que c'est que ce truc-là ? La restriction cognitive, j'en parle souvent. Qu'est-ce que c'est ? C'est le fait de contrôler ce que l'on mange dans le but de maigrir ou de ne pas grossir. Et du coup, si tu te dis, ok, je réintègre par exemple le chocolat, mais que tu ne réintègres que le chocolat noir, alors que tu rêves de manger du chocolat au lait, ou que tu le réintègres en te disant que c'est vraiment n'importe quoi, et que dès que tu auras fini cette expérience, tu n'en consommeras plus, parce que vraiment, tu as trop peur de grossir, que tu te promets... finalement de ne plus en acheter, enfin tu vois que t'es encore dans ces pensées-là, alors ça va t'amener toujours à de la surconsommation. Et quand t'es en train de te promettre ces trucs-là, que tu es parasité par toutes ces pensées, je ne crois pas que tu sois dans vraiment l'écoute de tes sensations, de ce qui se passe à l'intérieur et du goût qu'ont les aliments quand t'es en train de les manger. Donc en fait toutes ces choses-là sont des freins, vraiment, au fait que la régulation se mette en place. en fait franchement moi j'ai envie de vous dire Tester les choses. Mais si vous voyez que ça traîne en longueur et que vous êtes face toujours aux mêmes difficultés, alors allez demander de l'aide. On est de plus en plus de thérapeutes formés au comportement alimentaire et j'espère en former encore bientôt plein d'autres. Et du coup, il y a plein de personnes, de plus en plus en tout cas, qui sont en mesure de vous accompagner sur ces choses-là, de manière à installer cette régulation alimentaire. Et de fait, de ne pas se retrouver dans une situation où on prend du poids, du poids, du poids, du poids, on a l'impression que ça ne va pas s'arrêter et où on prend 20 kilos sur ces phases de réintroduction. Alors, je connais un certain nombre de personnes qui ont pris 15-20 kilos en guérison et qui aujourd'hui vous diraient pas de regrets parce qu'en fait, ça m'a amené à cette libération, à cette simplicité de manger, à des choses qui finalement n'ont pas de prix. Cependant, je peux entendre que ce ne soit pas dans vos projets de prendre 10, 15, 20 kilos sur votre chemin de guérison des troubles alimentaires. Eh oui, forcément que ce n'est pas dans votre projet puisque vous êtes paralysé par la peur de grossir. Puisque la peur de grossir, c'est le sujet central de vos troubles alimentaires en fait. on en est bien d'accord. Donc dans cette histoire, c'est aussi très important de pouvoir peut-être la mettre un petit peu à distance, un peu de la questionner, un peu de la regarder avec de la hauteur, cette peur de grossir qui vous ferait faire n'importe quoi finalement, qui prend des allures parfois délirantes. Et au passage, si vous êtes en train de chercher à guérir de vos TCA et de changer votre comportement alimentaire pour ce faire, peut-être que c'est super important. sur le trajet de vous foutre la paix avec tous les outils de mesure de votre corps. La balance, les miroirs dans lesquels vous vous jaugez, ou votre façon de tâter votre corps pour le vérifier, ou je sais pas, les outils de mesure, genre les mètres pour mesurer votre corps, ou même peut-être des fois certaines personnes ont des vêtements qui servent un peu d'outils de mesure pour savoir où elles en sont. Bon. Ça, ce n'est pas quelque chose qui va vous aider. Vous avez l'impression que ça vous rassure parce que sur le moment, ça calme les pensées et l'anxiété qui débarquent. En réalité, ça ne fait que nourrir le problème et nourrir les futures pensées anxieuses qui vont arriver. Donc ça, c'est vraiment important parce que ça peut être aussi quelque chose qui va vous empêcher d'être en sécurité quand vous réintroduisez les aliments et qui fera peut-être que vous allez surconsommer. Résultat. Vous êtes là à mettre plein de trucs en place pour vérifier votre corps parce que vous avez peur de grossir et toutes ces vérifications en fait risquent au contraire de vous faire grossir davantage. Et une dernière chose sur cette phrase qui dit je n'ose plus me montrer. Waouh ! Alors déjà je trouve que dans la formulation c'est pas je n'ose plus être au contact des gens, c'est je n'ose plus me montrer. Souvent quand j'accompagne des personnes, elles me parlent aussi du fait de s'exposer. mais en fait ton corps il n'est pas en exposition et tu ne vas pas dehors pour dire Regardez, je vous montre mon corps, regardez si j'ai bien mangé, mal mangé, tout ça, parce que c'est un peu tout ça que ça veut dire. C'est genre, j'ose plus me montrer parce que je vais être jugée sur mon corps, et parce qu'en jugeant mon corps, on va juger qui je suis, ma façon de me nourrir, etc. Il faut à tout prix sortir de ce schéma de pensée. Alors ouais, vous allez me dire, ouais mais sauf que Flavie, je sais qu'il y a un certain nombre de personnes qui pensent comme ça. Oui, il y a un certain nombre de personnes qui pensent que En regardant le corps d'une personne, on est capable de dire si elle bouge, si elle mange comme ci, comme ça. Sauf que c'est complètement faux et c'est pas en restant vous aussi accrochés à ce système de pensée que les autres vont pouvoir évoluer, que le système, la société va pouvoir évoluer. Donc commencez par vous parce qu'en plus, peu importe ce que pensent les autres, à un moment donné, si vous arrivez à être un peu plus tranquille, ce sera plus facile. Et autre chose, alors après à voir si vous êtes... introverti, extraverti et ce qui vous fait le plus de bien, mais même pour une personne introvertie, on a besoin des autres, on a besoin du contact. Et du coup, là, tu risques d'aller dans un cercle vicieux. Je n'ose plus sortir parce que j'ai pris du poids, je n'ose plus me montrer, entre guillemets, et du coup, je reste enfermée et je déprime et je m'autocritique et j'ai de plus en plus d'envie de manger émotionnel. Et du coup, je lutte avec ce comportement-là et... Et voilà, ainsi de suite, vous connaissez malheureusement le cercle vicieux. Donc vraiment, ouais, je sais que c'est difficile, mais pour autant, c'est hyper important de maintenir une vie, une vie sociale, une vie avec des plaisirs, avec des plaisirs autres que la nourriture. Et ça passe par le fait de sortir de chez soi. Donc s'il vous plaît, ne vous enfermez pas, c'est vraiment, vraiment important. Voilà, j'ai fait le tour de ce que je voulais vous dire, un peu en vrac. J'espère que vous allez... piocher des idées, des aides, des ressources ici et là dans cet épisode. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. N'hésitez pas à me faire des suggestions pour de futurs épisodes. Et surtout, vous le savez, n'hésitez pas à partager mon podcast, à laisser des étoiles, à laisser aussi un commentaire sur votre plateforme d'écoute. C'est vraiment, vraiment important pour moi. N'hésitez pas à en parler à vos proches si vous vous en sentez capable. Et puis aussi à vos soignants. Le but, c'est de faire connaître ce podcast pour qu'il puisse aider encore plus de personnes. Et puis, continuez aussi à venir me dire à quel point ce contenu vous aide parce que ça fait trop chaud au cœur. Prenez soin de vous autant que possible. A très bientôt. Ciao !

Chapters

  • Soit je me restreins soit je grossis

    03:23

  • Dans le cadre de la guérison de l’anorexie

    08:37

  • Dans le cadre de la boulimie ou de l’hyperphagie

    11:07

  • Arrêter de scruter son corps

    16:09

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Je réponds à cette question : À quel moment le corps va t-il cesser de gonfler et de grossir? Je n’ose plus me montrer.


Au programme : 

Soit je me restreins soit je grossis
Dans le cadre de la guérison de l’anorexie
Dans le cadre de la boulimie ou de l’hyperphagie

Arrêter de scruter son corps


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.MTCA. Très belle écoute ! Bienvenue dans l'épisode du lundi où je prends le temps de répondre à une question sans avoir préparé l'épisode. En effet, je vous fais un mix des épisodes qui existaient avant qui sortaient le lundi, qui étaient des réponses en live à vos questions, donc pas préparées. Et un épisode un peu plus posé où finalement je déconstruis ou détricote une idée un peu plus précise. Voilà, j'ai fait un peu un mix des deux, j'ai mélangé sacré ça, l'épisode du lundi, où je réponds à une seule question, donc je cherche à aller un peu plus profondément sur le sujet. Par contre, j'ai pas préparé le truc, donc je laisse émerger ce qui me vient sur l'instant. ce qui fait que... On peut imaginer que si je répondais à la même question maintenant et un mois plus tard, peut-être qu'il y a des choses différentes qui émergeraient. Pourquoi pas ? Bon, en tout cas, j'ai sélectionné une question qui m'a été posée hier, où la personne dit Je crois que cette peur de grossir, et encore plus cette peur de grossir sans s'arrêter, elle est... partagée par beaucoup, beaucoup de personnes. En fait, j'ai envie de dire à peu près toutes les personnes qui sont aujourd'hui bloquées dans un système de restriction, qui se rendent bien compte que, en fait, c'est ce système-là qui crée leur malheur, entre guillemets, c'est-à-dire qui crée des compulsions, qui crée toutes les difficultés, mais qui ont l'impression que si elles lâchent ce système-là de restriction, alors elles vont grossir sans s'arrêter. Il y a une pensée binaire, comme ça, qui dirait que soit on est dans la restriction, soit on est dans du trop trop trop, et on fait que de grossir. Donc c'est hyper important que je prenne le temps de répondre à cette question, parce que, en l'espace d'une phrase, je trouve qu'il y a pas mal de choses qui sont abordées finalement. Alors commençons par cette idée un peu binaire de soit je me restreins, soit je grossis et je ne m'arrête plus. En fait, il existe plein de nuances au milieu de tout ça, et que... Cette pensée, elle est finalement pleinement ancrée dans le système restrictif, c'est-à-dire que cette pensée-là, elle donne raison au système restrictif. Tant que tu restes accroché dans cette pensée-là, alors tu fais bien d'être dans la restriction. Parce que si on peut se dire que grossir, ce n'est pas nécessairement un problème, grossir, ça peut même être souhaitable, vital, selon là où tu en es, selon là où tu en es par rapport à ton poids d'équilibre. bah grossir sans s'arrêter, et pour toujours, c'est forcément problématique, tu vois bien, il y a quelque chose qui viendrait te mettre en difficulté. Donc ça c'est un système de pensée qui s'oppose complètement au système de régulation du comportement alimentaire. C'est-à-dire qu'on nous fait croire ça depuis toujours, alors pourquoi ? Je ne sais pas, parce que peut-être c'est un système d'oppression vachement utile sur les femmes, de leur prendre la tête sans arrêt avec leur poids. Peut-être qu'on nous fait croire ça aussi parce qu'on nous fait croire qu'on est tous minces, on est tous en faisant une taille 36, comme si on naissait tous avec des pieds qui vont faire du 37, et qu'on naissait tous avec les cheveux bruns et le nez avec telle forme. Enfin voilà, où tout se fait pour mesurer 1m65. Mais en tout cas, quand on prend le temps d'y réfléchir, c'est vraiment bizarre et débile d'imaginer qu'on est tous nés pour être minces et avec la même morphologie. En fait, c'est ce qu'on nous fait penser et du coup, on nous fait croire qu'on a tous la possibilité de revenir à ce qui est censé être le poids universel ou la morpho universelle ou en tout cas l'IMC universelle. Donc on nous fait penser qu'on est tous censés être minces et qu'on est donc tous censés maîtriser notre poids et que le système de restrictions alimentaires permet de revenir à ce poids qu'on est tous censés faire. Sauf qu'évidemment, si ton poids d'équilibre est bien au-dessus de ça, ça va juste être une lutte de toute une vie et que, spoiler alert, Tu n'y arriveras pas, en fait. Ton corps, il va tout faire pour revenir à son poids d'équilibre, parce que c'est son poids santé, c'est son poids de survie. Ton corps, il est dans quelque chose d'un peu archaïque, en fait, en mode survie. Et puis, bon, autre raison qui pourrait expliquer le fait qu'on continue de nous vendre cette idée de contrôler son poids, son corps, c'est que c'est ultra, ultra, ultra lucratif. On parle de milliards et de milliards et de milliards générés chaque année par le business de la perte de poids. Donc, il y a plein de choses qui vont venir expliquer qu'on nous vend ce truc-là. Mais en fait, ce truc-là, vraiment, c'est du bullshit. C'est-à-dire que, comme plein d'autres choses dans notre corps, c'est-à-dire, je ne sais pas, moi, la régulation de notre température, la régulation de notre transit, la régulation de notre rythme cardiaque, la régulation, ah bah tiens, de notre glycémie, tout ça, ce sont des choses qui se font de manière... automatique, naturel, sans avoir besoin de faire d'efforts conscients. Sauf, évidemment, dans le cadre de pathologie, on est bien d'accord. Eh bien, la régulation de ton alimentation et la régulation de ton comportement alimentaire, ce sont aussi des choses qui se font normalement de manière naturelle, automatique. Ce ne sont pas des choses sur lesquelles tu as besoin de lutter sans arrêt. C'est important de prendre le temps de nommer ça parce que... tu vois bien que ça vient complètement casser cette idée déjà de restriction obligatoire, sinon je ne fais que grossir. Oui, parce qu'en fait, quand tu es dans un comportement alimentaire régulé, pourquoi est-ce que tu ne ferais que de grossir ? Si tu es à ton poids d'équilibre, pourquoi est-ce que tu ne ferais que de grossir ? Parce que si tu es dans un comportement alimentaire régulé, alors ton poids, il est censé être aussi très stable. Et il est censé se réguler autour de ton poids d'équilibre, que ce soit en te faisant prendre du poids, en te faisant... perdre du poids, que sais-je. Alors bien sûr, il y a plein de choses qui peuvent expliquer des dérégulations du poids. Il peut y avoir des choses psychologiques, des choses hormonales, enfin voilà, il y a plein de choses potentiellement à explorer. Mais votre problème principal, si c'est le bordel dans votre comportement alimentaire et dans la régulation de votre poids, à mon avis, il est plutôt du côté du culte de la minceur, de la grossophobie ambiante et du fait que... On vous a appris qu'il fallait contrôler tout ce que vous mangez et que donc, en fait, vous n'y arrivez pas et que vous vous retrouvez dans des compulsions, etc. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a plein d'autres choses à explorer, mais qu'à la limite, ce sera beaucoup plus facile de voir si ces choses-là valent le coup d'être explorées une fois que vous aurez apaisé votre comportement alimentaire. Donc cette personne me dit, ben voilà, quand est-ce que je vais m'arrêter de prendre du poids ? Il y a plein de possibilités, moi je ne connais pas cette personne. Peut-être qu'elle est en guérison d'anorexie et que du coup elle était en dessous de son poids d'équilibre et que c'est nécessaire, souhaitable, que c'est positif même qu'elle soit en train de prendre du poids. Auquel cas j'ai envie de dire à cette personne voilà il est nécessaire de remonter à ton poids d'équilibre. J'ai envie de dire à cette personne même si tu passes un moment donné au-dessus de ton poids d'équilibre, c'est toujours mieux, beaucoup plus vivable pour ton corps, pour toi, pour ta santé, pour tout que d'être en dessous. Notre corps... n'est vraiment pas fait pour maigrir. Notre corps, il est davantage fait pour prendre du poids. Et oui, c'est comme ça qu'on a survécu pendant des milliers d'années. Et donc, je prends toujours cet exemple-là, mais si moi, qui suis à mon poids d'équilibre, je prends 20 kilos, eh bien, ça va être challengeant pour mon corps à plein de niveaux. C'est-à-dire qu'il va y avoir plein d'adaptations pour mon corps, même psychologiquement, pour prendre en compte mon nouveau schéma corporel. psychologiquement aussi avec la grossophobie ambiante, clairement ce ne serait pas simple. Il y a plein de choses en fait qui seraient compliquées si là je prenais 20 kilos. Mais si je perdais 20 kilos, je serais juste hospitalisée. Il n'y a pas de sujet. Et en fait là j'ai pris une mesure extrême. Mais en réalité, je peux vous prendre le même exemple avec 5 ou 10 kilos. Parce que c'est la même chose. Mon corps va beaucoup plus supporter la prise de poids que la perte de poids à partir du moment où je suis à mon poids d'équilibre. Les conséquences ne vont pas être les mêmes. Et clairement, je peux prendre 20 kilos et n'avoir aucun problème de santé. Si j'en perds 20, je vais en avoir plein des problèmes de santé, c'est une évidence. Il va y avoir plein de dysfonctionnements et je risque d'abîmer plein de choses. Mon capital osseux, mes capacités cognitives. En fait, même mon système, par exemple, cardiovasculaire, on parle souvent de ça sur les prises de poids, mais en fait, le système cardiovasculaire va être vachement plus impacté par une perte de poids. Tout ça pour dire que le corps fait très bien son job. Et qu'une prise de poids, même si elle n'est pas facile à vivre, elle est toujours souhaitable quand on est coincé dans l'anorexie. Et que même si tu passais au-dessus de ton poids d'équilibre, la vie n'est pas figée. Tu verras, les choses se régulent et en fait il faut aussi se laisser du temps, il faut sortir de l'urgence quand on veut sortir de ces maladies et se laisser du temps et accepter qu'on peut passer du temps au-dessus du poids d'équilibre et puis que ça se régulera peut-être plus tard. Bon ça c'était dans le cas où cette personne m'écrit et elle souffre d'anorexie, mais si cette personne m'écrit alors qu'en fait elle est en train de faire un travail pour guérir plutôt de la boulimie ou de l'hyperphagie et que donc le poids est en train d'augmenter. Il y a de grandes chances que ce soit lié au fait de rouvrir la porte aux interdits. Effectivement, c'est important de remanger tout type d'aliments, de s'autoriser à être dans une relation inconditionnelle face à la nourriture, c'est-à-dire que tu as le droit de manger. Tu as le droit de manger, tu as le droit d'avoir faim, tu as le droit d'assumer, de revendiquer le fait d'avoir faim, et tu as le droit de manger, et tu as le droit de manger les aliments qui te font envie. Oui, bien sûr, sauf qu'effectivement, quand on est en guérison des compulsions et qu'on rouvre la porte aux interdits, on n'a envie que de ces interdits. Je sais, c'est très difficile à vivre, mais si la réintroduction est bien faite, entre guillemets, même si, loin de moi, l'idée de vous dire qu'il y a une manière hyper précise de le faire, c'est pas ça. Ce que je veux dire dans le bien fait, c'est vraiment vécu pleinement et qui va jusqu'au bout, finalement. Si c'est fait de cette manière-là, alors ça passe. Ce désir pour les aliments, ces envies répétées de consommer ces aliments, tout ça, ça s'apaise. Autre chose, effectivement, on réintroduit tout type d'aliments, mais on se reconnecte aussi à ces sensations. Ces sensations de faim. On explore ce que c'est que la satiété. Même si, au final, ce n'est pas un truc qui va vraiment vous servir au quotidien, mais c'est important de l'explorer. Et puis... on explore aussi du coup le rassasiement. Et donc, grâce à ces sensations-là, et tout le travail que tu peux faire autour, c'est-à-dire revenir à l'intérieur de ton corps, donc travailler sur l'interoception, revenir au goût des aliments, à toutes ces sensations hyper importantes, et bien en fait, ça permet que la prise alimentaire, elle est régulée. Donc certes, tu ouvres beaucoup plus la place à tous ces aliments-là, mais finalement, assez rapidement, tu quittes la surconsommation de ces aliments-là. Ce que je veux dire par là, c'est que si une prise de poids peut être observée au moment de la réintroduction de tous les aliments, elle n'est pas censée s'inscrire dans le temps. Si elle s'inscrit dans le temps, souvent, dans la majorité des cas, ça veut dire qu'en fait, il n'y a pas une vraie ouverture à consommer ces aliments et qu'en fait, il y a une restriction cognitive qui perdure. Qu'est-ce que c'est que ce truc-là ? La restriction cognitive, j'en parle souvent. Qu'est-ce que c'est ? C'est le fait de contrôler ce que l'on mange dans le but de maigrir ou de ne pas grossir. Et du coup, si tu te dis, ok, je réintègre par exemple le chocolat, mais que tu ne réintègres que le chocolat noir, alors que tu rêves de manger du chocolat au lait, ou que tu le réintègres en te disant que c'est vraiment n'importe quoi, et que dès que tu auras fini cette expérience, tu n'en consommeras plus, parce que vraiment, tu as trop peur de grossir, que tu te promets... finalement de ne plus en acheter, enfin tu vois que t'es encore dans ces pensées-là, alors ça va t'amener toujours à de la surconsommation. Et quand t'es en train de te promettre ces trucs-là, que tu es parasité par toutes ces pensées, je ne crois pas que tu sois dans vraiment l'écoute de tes sensations, de ce qui se passe à l'intérieur et du goût qu'ont les aliments quand t'es en train de les manger. Donc en fait toutes ces choses-là sont des freins, vraiment, au fait que la régulation se mette en place. en fait franchement moi j'ai envie de vous dire Tester les choses. Mais si vous voyez que ça traîne en longueur et que vous êtes face toujours aux mêmes difficultés, alors allez demander de l'aide. On est de plus en plus de thérapeutes formés au comportement alimentaire et j'espère en former encore bientôt plein d'autres. Et du coup, il y a plein de personnes, de plus en plus en tout cas, qui sont en mesure de vous accompagner sur ces choses-là, de manière à installer cette régulation alimentaire. Et de fait, de ne pas se retrouver dans une situation où on prend du poids, du poids, du poids, du poids, on a l'impression que ça ne va pas s'arrêter et où on prend 20 kilos sur ces phases de réintroduction. Alors, je connais un certain nombre de personnes qui ont pris 15-20 kilos en guérison et qui aujourd'hui vous diraient pas de regrets parce qu'en fait, ça m'a amené à cette libération, à cette simplicité de manger, à des choses qui finalement n'ont pas de prix. Cependant, je peux entendre que ce ne soit pas dans vos projets de prendre 10, 15, 20 kilos sur votre chemin de guérison des troubles alimentaires. Eh oui, forcément que ce n'est pas dans votre projet puisque vous êtes paralysé par la peur de grossir. Puisque la peur de grossir, c'est le sujet central de vos troubles alimentaires en fait. on en est bien d'accord. Donc dans cette histoire, c'est aussi très important de pouvoir peut-être la mettre un petit peu à distance, un peu de la questionner, un peu de la regarder avec de la hauteur, cette peur de grossir qui vous ferait faire n'importe quoi finalement, qui prend des allures parfois délirantes. Et au passage, si vous êtes en train de chercher à guérir de vos TCA et de changer votre comportement alimentaire pour ce faire, peut-être que c'est super important. sur le trajet de vous foutre la paix avec tous les outils de mesure de votre corps. La balance, les miroirs dans lesquels vous vous jaugez, ou votre façon de tâter votre corps pour le vérifier, ou je sais pas, les outils de mesure, genre les mètres pour mesurer votre corps, ou même peut-être des fois certaines personnes ont des vêtements qui servent un peu d'outils de mesure pour savoir où elles en sont. Bon. Ça, ce n'est pas quelque chose qui va vous aider. Vous avez l'impression que ça vous rassure parce que sur le moment, ça calme les pensées et l'anxiété qui débarquent. En réalité, ça ne fait que nourrir le problème et nourrir les futures pensées anxieuses qui vont arriver. Donc ça, c'est vraiment important parce que ça peut être aussi quelque chose qui va vous empêcher d'être en sécurité quand vous réintroduisez les aliments et qui fera peut-être que vous allez surconsommer. Résultat. Vous êtes là à mettre plein de trucs en place pour vérifier votre corps parce que vous avez peur de grossir et toutes ces vérifications en fait risquent au contraire de vous faire grossir davantage. Et une dernière chose sur cette phrase qui dit je n'ose plus me montrer. Waouh ! Alors déjà je trouve que dans la formulation c'est pas je n'ose plus être au contact des gens, c'est je n'ose plus me montrer. Souvent quand j'accompagne des personnes, elles me parlent aussi du fait de s'exposer. mais en fait ton corps il n'est pas en exposition et tu ne vas pas dehors pour dire Regardez, je vous montre mon corps, regardez si j'ai bien mangé, mal mangé, tout ça, parce que c'est un peu tout ça que ça veut dire. C'est genre, j'ose plus me montrer parce que je vais être jugée sur mon corps, et parce qu'en jugeant mon corps, on va juger qui je suis, ma façon de me nourrir, etc. Il faut à tout prix sortir de ce schéma de pensée. Alors ouais, vous allez me dire, ouais mais sauf que Flavie, je sais qu'il y a un certain nombre de personnes qui pensent comme ça. Oui, il y a un certain nombre de personnes qui pensent que En regardant le corps d'une personne, on est capable de dire si elle bouge, si elle mange comme ci, comme ça. Sauf que c'est complètement faux et c'est pas en restant vous aussi accrochés à ce système de pensée que les autres vont pouvoir évoluer, que le système, la société va pouvoir évoluer. Donc commencez par vous parce qu'en plus, peu importe ce que pensent les autres, à un moment donné, si vous arrivez à être un peu plus tranquille, ce sera plus facile. Et autre chose, alors après à voir si vous êtes... introverti, extraverti et ce qui vous fait le plus de bien, mais même pour une personne introvertie, on a besoin des autres, on a besoin du contact. Et du coup, là, tu risques d'aller dans un cercle vicieux. Je n'ose plus sortir parce que j'ai pris du poids, je n'ose plus me montrer, entre guillemets, et du coup, je reste enfermée et je déprime et je m'autocritique et j'ai de plus en plus d'envie de manger émotionnel. Et du coup, je lutte avec ce comportement-là et... Et voilà, ainsi de suite, vous connaissez malheureusement le cercle vicieux. Donc vraiment, ouais, je sais que c'est difficile, mais pour autant, c'est hyper important de maintenir une vie, une vie sociale, une vie avec des plaisirs, avec des plaisirs autres que la nourriture. Et ça passe par le fait de sortir de chez soi. Donc s'il vous plaît, ne vous enfermez pas, c'est vraiment, vraiment important. Voilà, j'ai fait le tour de ce que je voulais vous dire, un peu en vrac. J'espère que vous allez... piocher des idées, des aides, des ressources ici et là dans cet épisode. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. N'hésitez pas à me faire des suggestions pour de futurs épisodes. Et surtout, vous le savez, n'hésitez pas à partager mon podcast, à laisser des étoiles, à laisser aussi un commentaire sur votre plateforme d'écoute. C'est vraiment, vraiment important pour moi. N'hésitez pas à en parler à vos proches si vous vous en sentez capable. Et puis aussi à vos soignants. Le but, c'est de faire connaître ce podcast pour qu'il puisse aider encore plus de personnes. Et puis, continuez aussi à venir me dire à quel point ce contenu vous aide parce que ça fait trop chaud au cœur. Prenez soin de vous autant que possible. A très bientôt. Ciao !

Chapters

  • Soit je me restreins soit je grossis

    03:23

  • Dans le cadre de la guérison de l’anorexie

    08:37

  • Dans le cadre de la boulimie ou de l’hyperphagie

    11:07

  • Arrêter de scruter son corps

    16:09

Description


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Je réponds à cette question : À quel moment le corps va t-il cesser de gonfler et de grossir? Je n’ose plus me montrer.


Au programme : 

Soit je me restreins soit je grossis
Dans le cadre de la guérison de l’anorexie
Dans le cadre de la boulimie ou de l’hyperphagie

Arrêter de scruter son corps


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Milsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.MTCA. Très belle écoute ! Bienvenue dans l'épisode du lundi où je prends le temps de répondre à une question sans avoir préparé l'épisode. En effet, je vous fais un mix des épisodes qui existaient avant qui sortaient le lundi, qui étaient des réponses en live à vos questions, donc pas préparées. Et un épisode un peu plus posé où finalement je déconstruis ou détricote une idée un peu plus précise. Voilà, j'ai fait un peu un mix des deux, j'ai mélangé sacré ça, l'épisode du lundi, où je réponds à une seule question, donc je cherche à aller un peu plus profondément sur le sujet. Par contre, j'ai pas préparé le truc, donc je laisse émerger ce qui me vient sur l'instant. ce qui fait que... On peut imaginer que si je répondais à la même question maintenant et un mois plus tard, peut-être qu'il y a des choses différentes qui émergeraient. Pourquoi pas ? Bon, en tout cas, j'ai sélectionné une question qui m'a été posée hier, où la personne dit Je crois que cette peur de grossir, et encore plus cette peur de grossir sans s'arrêter, elle est... partagée par beaucoup, beaucoup de personnes. En fait, j'ai envie de dire à peu près toutes les personnes qui sont aujourd'hui bloquées dans un système de restriction, qui se rendent bien compte que, en fait, c'est ce système-là qui crée leur malheur, entre guillemets, c'est-à-dire qui crée des compulsions, qui crée toutes les difficultés, mais qui ont l'impression que si elles lâchent ce système-là de restriction, alors elles vont grossir sans s'arrêter. Il y a une pensée binaire, comme ça, qui dirait que soit on est dans la restriction, soit on est dans du trop trop trop, et on fait que de grossir. Donc c'est hyper important que je prenne le temps de répondre à cette question, parce que, en l'espace d'une phrase, je trouve qu'il y a pas mal de choses qui sont abordées finalement. Alors commençons par cette idée un peu binaire de soit je me restreins, soit je grossis et je ne m'arrête plus. En fait, il existe plein de nuances au milieu de tout ça, et que... Cette pensée, elle est finalement pleinement ancrée dans le système restrictif, c'est-à-dire que cette pensée-là, elle donne raison au système restrictif. Tant que tu restes accroché dans cette pensée-là, alors tu fais bien d'être dans la restriction. Parce que si on peut se dire que grossir, ce n'est pas nécessairement un problème, grossir, ça peut même être souhaitable, vital, selon là où tu en es, selon là où tu en es par rapport à ton poids d'équilibre. bah grossir sans s'arrêter, et pour toujours, c'est forcément problématique, tu vois bien, il y a quelque chose qui viendrait te mettre en difficulté. Donc ça c'est un système de pensée qui s'oppose complètement au système de régulation du comportement alimentaire. C'est-à-dire qu'on nous fait croire ça depuis toujours, alors pourquoi ? Je ne sais pas, parce que peut-être c'est un système d'oppression vachement utile sur les femmes, de leur prendre la tête sans arrêt avec leur poids. Peut-être qu'on nous fait croire ça aussi parce qu'on nous fait croire qu'on est tous minces, on est tous en faisant une taille 36, comme si on naissait tous avec des pieds qui vont faire du 37, et qu'on naissait tous avec les cheveux bruns et le nez avec telle forme. Enfin voilà, où tout se fait pour mesurer 1m65. Mais en tout cas, quand on prend le temps d'y réfléchir, c'est vraiment bizarre et débile d'imaginer qu'on est tous nés pour être minces et avec la même morphologie. En fait, c'est ce qu'on nous fait penser et du coup, on nous fait croire qu'on a tous la possibilité de revenir à ce qui est censé être le poids universel ou la morpho universelle ou en tout cas l'IMC universelle. Donc on nous fait penser qu'on est tous censés être minces et qu'on est donc tous censés maîtriser notre poids et que le système de restrictions alimentaires permet de revenir à ce poids qu'on est tous censés faire. Sauf qu'évidemment, si ton poids d'équilibre est bien au-dessus de ça, ça va juste être une lutte de toute une vie et que, spoiler alert, Tu n'y arriveras pas, en fait. Ton corps, il va tout faire pour revenir à son poids d'équilibre, parce que c'est son poids santé, c'est son poids de survie. Ton corps, il est dans quelque chose d'un peu archaïque, en fait, en mode survie. Et puis, bon, autre raison qui pourrait expliquer le fait qu'on continue de nous vendre cette idée de contrôler son poids, son corps, c'est que c'est ultra, ultra, ultra lucratif. On parle de milliards et de milliards et de milliards générés chaque année par le business de la perte de poids. Donc, il y a plein de choses qui vont venir expliquer qu'on nous vend ce truc-là. Mais en fait, ce truc-là, vraiment, c'est du bullshit. C'est-à-dire que, comme plein d'autres choses dans notre corps, c'est-à-dire, je ne sais pas, moi, la régulation de notre température, la régulation de notre transit, la régulation de notre rythme cardiaque, la régulation, ah bah tiens, de notre glycémie, tout ça, ce sont des choses qui se font de manière... automatique, naturel, sans avoir besoin de faire d'efforts conscients. Sauf, évidemment, dans le cadre de pathologie, on est bien d'accord. Eh bien, la régulation de ton alimentation et la régulation de ton comportement alimentaire, ce sont aussi des choses qui se font normalement de manière naturelle, automatique. Ce ne sont pas des choses sur lesquelles tu as besoin de lutter sans arrêt. C'est important de prendre le temps de nommer ça parce que... tu vois bien que ça vient complètement casser cette idée déjà de restriction obligatoire, sinon je ne fais que grossir. Oui, parce qu'en fait, quand tu es dans un comportement alimentaire régulé, pourquoi est-ce que tu ne ferais que de grossir ? Si tu es à ton poids d'équilibre, pourquoi est-ce que tu ne ferais que de grossir ? Parce que si tu es dans un comportement alimentaire régulé, alors ton poids, il est censé être aussi très stable. Et il est censé se réguler autour de ton poids d'équilibre, que ce soit en te faisant prendre du poids, en te faisant... perdre du poids, que sais-je. Alors bien sûr, il y a plein de choses qui peuvent expliquer des dérégulations du poids. Il peut y avoir des choses psychologiques, des choses hormonales, enfin voilà, il y a plein de choses potentiellement à explorer. Mais votre problème principal, si c'est le bordel dans votre comportement alimentaire et dans la régulation de votre poids, à mon avis, il est plutôt du côté du culte de la minceur, de la grossophobie ambiante et du fait que... On vous a appris qu'il fallait contrôler tout ce que vous mangez et que donc, en fait, vous n'y arrivez pas et que vous vous retrouvez dans des compulsions, etc. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a plein d'autres choses à explorer, mais qu'à la limite, ce sera beaucoup plus facile de voir si ces choses-là valent le coup d'être explorées une fois que vous aurez apaisé votre comportement alimentaire. Donc cette personne me dit, ben voilà, quand est-ce que je vais m'arrêter de prendre du poids ? Il y a plein de possibilités, moi je ne connais pas cette personne. Peut-être qu'elle est en guérison d'anorexie et que du coup elle était en dessous de son poids d'équilibre et que c'est nécessaire, souhaitable, que c'est positif même qu'elle soit en train de prendre du poids. Auquel cas j'ai envie de dire à cette personne voilà il est nécessaire de remonter à ton poids d'équilibre. J'ai envie de dire à cette personne même si tu passes un moment donné au-dessus de ton poids d'équilibre, c'est toujours mieux, beaucoup plus vivable pour ton corps, pour toi, pour ta santé, pour tout que d'être en dessous. Notre corps... n'est vraiment pas fait pour maigrir. Notre corps, il est davantage fait pour prendre du poids. Et oui, c'est comme ça qu'on a survécu pendant des milliers d'années. Et donc, je prends toujours cet exemple-là, mais si moi, qui suis à mon poids d'équilibre, je prends 20 kilos, eh bien, ça va être challengeant pour mon corps à plein de niveaux. C'est-à-dire qu'il va y avoir plein d'adaptations pour mon corps, même psychologiquement, pour prendre en compte mon nouveau schéma corporel. psychologiquement aussi avec la grossophobie ambiante, clairement ce ne serait pas simple. Il y a plein de choses en fait qui seraient compliquées si là je prenais 20 kilos. Mais si je perdais 20 kilos, je serais juste hospitalisée. Il n'y a pas de sujet. Et en fait là j'ai pris une mesure extrême. Mais en réalité, je peux vous prendre le même exemple avec 5 ou 10 kilos. Parce que c'est la même chose. Mon corps va beaucoup plus supporter la prise de poids que la perte de poids à partir du moment où je suis à mon poids d'équilibre. Les conséquences ne vont pas être les mêmes. Et clairement, je peux prendre 20 kilos et n'avoir aucun problème de santé. Si j'en perds 20, je vais en avoir plein des problèmes de santé, c'est une évidence. Il va y avoir plein de dysfonctionnements et je risque d'abîmer plein de choses. Mon capital osseux, mes capacités cognitives. En fait, même mon système, par exemple, cardiovasculaire, on parle souvent de ça sur les prises de poids, mais en fait, le système cardiovasculaire va être vachement plus impacté par une perte de poids. Tout ça pour dire que le corps fait très bien son job. Et qu'une prise de poids, même si elle n'est pas facile à vivre, elle est toujours souhaitable quand on est coincé dans l'anorexie. Et que même si tu passais au-dessus de ton poids d'équilibre, la vie n'est pas figée. Tu verras, les choses se régulent et en fait il faut aussi se laisser du temps, il faut sortir de l'urgence quand on veut sortir de ces maladies et se laisser du temps et accepter qu'on peut passer du temps au-dessus du poids d'équilibre et puis que ça se régulera peut-être plus tard. Bon ça c'était dans le cas où cette personne m'écrit et elle souffre d'anorexie, mais si cette personne m'écrit alors qu'en fait elle est en train de faire un travail pour guérir plutôt de la boulimie ou de l'hyperphagie et que donc le poids est en train d'augmenter. Il y a de grandes chances que ce soit lié au fait de rouvrir la porte aux interdits. Effectivement, c'est important de remanger tout type d'aliments, de s'autoriser à être dans une relation inconditionnelle face à la nourriture, c'est-à-dire que tu as le droit de manger. Tu as le droit de manger, tu as le droit d'avoir faim, tu as le droit d'assumer, de revendiquer le fait d'avoir faim, et tu as le droit de manger, et tu as le droit de manger les aliments qui te font envie. Oui, bien sûr, sauf qu'effectivement, quand on est en guérison des compulsions et qu'on rouvre la porte aux interdits, on n'a envie que de ces interdits. Je sais, c'est très difficile à vivre, mais si la réintroduction est bien faite, entre guillemets, même si, loin de moi, l'idée de vous dire qu'il y a une manière hyper précise de le faire, c'est pas ça. Ce que je veux dire dans le bien fait, c'est vraiment vécu pleinement et qui va jusqu'au bout, finalement. Si c'est fait de cette manière-là, alors ça passe. Ce désir pour les aliments, ces envies répétées de consommer ces aliments, tout ça, ça s'apaise. Autre chose, effectivement, on réintroduit tout type d'aliments, mais on se reconnecte aussi à ces sensations. Ces sensations de faim. On explore ce que c'est que la satiété. Même si, au final, ce n'est pas un truc qui va vraiment vous servir au quotidien, mais c'est important de l'explorer. Et puis... on explore aussi du coup le rassasiement. Et donc, grâce à ces sensations-là, et tout le travail que tu peux faire autour, c'est-à-dire revenir à l'intérieur de ton corps, donc travailler sur l'interoception, revenir au goût des aliments, à toutes ces sensations hyper importantes, et bien en fait, ça permet que la prise alimentaire, elle est régulée. Donc certes, tu ouvres beaucoup plus la place à tous ces aliments-là, mais finalement, assez rapidement, tu quittes la surconsommation de ces aliments-là. Ce que je veux dire par là, c'est que si une prise de poids peut être observée au moment de la réintroduction de tous les aliments, elle n'est pas censée s'inscrire dans le temps. Si elle s'inscrit dans le temps, souvent, dans la majorité des cas, ça veut dire qu'en fait, il n'y a pas une vraie ouverture à consommer ces aliments et qu'en fait, il y a une restriction cognitive qui perdure. Qu'est-ce que c'est que ce truc-là ? La restriction cognitive, j'en parle souvent. Qu'est-ce que c'est ? C'est le fait de contrôler ce que l'on mange dans le but de maigrir ou de ne pas grossir. Et du coup, si tu te dis, ok, je réintègre par exemple le chocolat, mais que tu ne réintègres que le chocolat noir, alors que tu rêves de manger du chocolat au lait, ou que tu le réintègres en te disant que c'est vraiment n'importe quoi, et que dès que tu auras fini cette expérience, tu n'en consommeras plus, parce que vraiment, tu as trop peur de grossir, que tu te promets... finalement de ne plus en acheter, enfin tu vois que t'es encore dans ces pensées-là, alors ça va t'amener toujours à de la surconsommation. Et quand t'es en train de te promettre ces trucs-là, que tu es parasité par toutes ces pensées, je ne crois pas que tu sois dans vraiment l'écoute de tes sensations, de ce qui se passe à l'intérieur et du goût qu'ont les aliments quand t'es en train de les manger. Donc en fait toutes ces choses-là sont des freins, vraiment, au fait que la régulation se mette en place. en fait franchement moi j'ai envie de vous dire Tester les choses. Mais si vous voyez que ça traîne en longueur et que vous êtes face toujours aux mêmes difficultés, alors allez demander de l'aide. On est de plus en plus de thérapeutes formés au comportement alimentaire et j'espère en former encore bientôt plein d'autres. Et du coup, il y a plein de personnes, de plus en plus en tout cas, qui sont en mesure de vous accompagner sur ces choses-là, de manière à installer cette régulation alimentaire. Et de fait, de ne pas se retrouver dans une situation où on prend du poids, du poids, du poids, du poids, on a l'impression que ça ne va pas s'arrêter et où on prend 20 kilos sur ces phases de réintroduction. Alors, je connais un certain nombre de personnes qui ont pris 15-20 kilos en guérison et qui aujourd'hui vous diraient pas de regrets parce qu'en fait, ça m'a amené à cette libération, à cette simplicité de manger, à des choses qui finalement n'ont pas de prix. Cependant, je peux entendre que ce ne soit pas dans vos projets de prendre 10, 15, 20 kilos sur votre chemin de guérison des troubles alimentaires. Eh oui, forcément que ce n'est pas dans votre projet puisque vous êtes paralysé par la peur de grossir. Puisque la peur de grossir, c'est le sujet central de vos troubles alimentaires en fait. on en est bien d'accord. Donc dans cette histoire, c'est aussi très important de pouvoir peut-être la mettre un petit peu à distance, un peu de la questionner, un peu de la regarder avec de la hauteur, cette peur de grossir qui vous ferait faire n'importe quoi finalement, qui prend des allures parfois délirantes. Et au passage, si vous êtes en train de chercher à guérir de vos TCA et de changer votre comportement alimentaire pour ce faire, peut-être que c'est super important. sur le trajet de vous foutre la paix avec tous les outils de mesure de votre corps. La balance, les miroirs dans lesquels vous vous jaugez, ou votre façon de tâter votre corps pour le vérifier, ou je sais pas, les outils de mesure, genre les mètres pour mesurer votre corps, ou même peut-être des fois certaines personnes ont des vêtements qui servent un peu d'outils de mesure pour savoir où elles en sont. Bon. Ça, ce n'est pas quelque chose qui va vous aider. Vous avez l'impression que ça vous rassure parce que sur le moment, ça calme les pensées et l'anxiété qui débarquent. En réalité, ça ne fait que nourrir le problème et nourrir les futures pensées anxieuses qui vont arriver. Donc ça, c'est vraiment important parce que ça peut être aussi quelque chose qui va vous empêcher d'être en sécurité quand vous réintroduisez les aliments et qui fera peut-être que vous allez surconsommer. Résultat. Vous êtes là à mettre plein de trucs en place pour vérifier votre corps parce que vous avez peur de grossir et toutes ces vérifications en fait risquent au contraire de vous faire grossir davantage. Et une dernière chose sur cette phrase qui dit je n'ose plus me montrer. Waouh ! Alors déjà je trouve que dans la formulation c'est pas je n'ose plus être au contact des gens, c'est je n'ose plus me montrer. Souvent quand j'accompagne des personnes, elles me parlent aussi du fait de s'exposer. mais en fait ton corps il n'est pas en exposition et tu ne vas pas dehors pour dire Regardez, je vous montre mon corps, regardez si j'ai bien mangé, mal mangé, tout ça, parce que c'est un peu tout ça que ça veut dire. C'est genre, j'ose plus me montrer parce que je vais être jugée sur mon corps, et parce qu'en jugeant mon corps, on va juger qui je suis, ma façon de me nourrir, etc. Il faut à tout prix sortir de ce schéma de pensée. Alors ouais, vous allez me dire, ouais mais sauf que Flavie, je sais qu'il y a un certain nombre de personnes qui pensent comme ça. Oui, il y a un certain nombre de personnes qui pensent que En regardant le corps d'une personne, on est capable de dire si elle bouge, si elle mange comme ci, comme ça. Sauf que c'est complètement faux et c'est pas en restant vous aussi accrochés à ce système de pensée que les autres vont pouvoir évoluer, que le système, la société va pouvoir évoluer. Donc commencez par vous parce qu'en plus, peu importe ce que pensent les autres, à un moment donné, si vous arrivez à être un peu plus tranquille, ce sera plus facile. Et autre chose, alors après à voir si vous êtes... introverti, extraverti et ce qui vous fait le plus de bien, mais même pour une personne introvertie, on a besoin des autres, on a besoin du contact. Et du coup, là, tu risques d'aller dans un cercle vicieux. Je n'ose plus sortir parce que j'ai pris du poids, je n'ose plus me montrer, entre guillemets, et du coup, je reste enfermée et je déprime et je m'autocritique et j'ai de plus en plus d'envie de manger émotionnel. Et du coup, je lutte avec ce comportement-là et... Et voilà, ainsi de suite, vous connaissez malheureusement le cercle vicieux. Donc vraiment, ouais, je sais que c'est difficile, mais pour autant, c'est hyper important de maintenir une vie, une vie sociale, une vie avec des plaisirs, avec des plaisirs autres que la nourriture. Et ça passe par le fait de sortir de chez soi. Donc s'il vous plaît, ne vous enfermez pas, c'est vraiment, vraiment important. Voilà, j'ai fait le tour de ce que je voulais vous dire, un peu en vrac. J'espère que vous allez... piocher des idées, des aides, des ressources ici et là dans cet épisode. N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. N'hésitez pas à me faire des suggestions pour de futurs épisodes. Et surtout, vous le savez, n'hésitez pas à partager mon podcast, à laisser des étoiles, à laisser aussi un commentaire sur votre plateforme d'écoute. C'est vraiment, vraiment important pour moi. N'hésitez pas à en parler à vos proches si vous vous en sentez capable. Et puis aussi à vos soignants. Le but, c'est de faire connaître ce podcast pour qu'il puisse aider encore plus de personnes. Et puis, continuez aussi à venir me dire à quel point ce contenu vous aide parce que ça fait trop chaud au cœur. Prenez soin de vous autant que possible. A très bientôt. Ciao !

Chapters

  • Soit je me restreins soit je grossis

    03:23

  • Dans le cadre de la guérison de l’anorexie

    08:37

  • Dans le cadre de la boulimie ou de l’hyperphagie

    11:07

  • Arrêter de scruter son corps

    16:09

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