Speaker #0Bienvenue sur TCA etc. Un podcast où on cherche à explorer, comprendre et surtout vaincre les troubles du comportement alimentaire. Seul au micro ou avec mes supers invités, on va casser les idées reçues, parler alimentation, rapport au corps, thérapie, famille, rapport aux autres. Je suis Flavie Milsono, thérapeute, éducatrice et coach spécialisée dans le comportement alimentaire. Ça fait maintenant deux ans que j'ai la chance d'accompagner des personnes à retrouver leur liberté. Vous pouvez me suivre sur Instagram, lavie.mtca. Je vous souhaite une très bonne écoute. Bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast. Je suis super contente de vous retrouver pour parler d'un sujet qui vous concerne toute la culpabilité. Comment dealer avec cette culpabilité ? Comment la remettre ? un petit peu à sa juste place, comment moins la ressentir, comment ne plus être envahie, c'est le sujet de ce podcast. On va passer par différents points. On va commencer par se demander ce que c'est que cette histoire de culpabilité, de quoi on parle, à quoi c'est censé servir, d'où ça vient. On va faire le distinguo entre des règles établies versus un code de conduite personnel. On va passer par l'exemple de la culpabilité alimentaire parce que c'est quand même principalement ça. qui nous intéresse. Et puis on terminera avec un sixième point qui sera une sorte de conclusion sur fond de ouais bon bah ok mais comment on fait avec tout ça. Allez c'est parti let's go ! Pour commencer de quoi on parle quand on parle de culpabilité ? Et bien la définition dans le dictionnaire c'est le sentiment de faute que l'on ressent. Que celle-ci, cette faute, soit réelle ou imaginaire. Ça c'est déjà une info importante. Et donc la culpabilité c'est quelque chose qui nous traverse toutes et tous normalement, quand on est normalement constitué. On sait que certaines personnalités, certaines constructions pathologiques de personnalités ne permettent pas l'accès à la culpabilité. Mais dans un contexte normal, j'ai envie de dire, on ressent toutes et tous de la culpabilité à un moment donné. Donc ça nous amène très vite au deuxième point qui est à quoi c'est censé servir finalement la culpabilité. Puisqu'on le ressent tous, c'est un mécanisme qui semble normal pour l'être humain, donc ça doit bien avoir un intérêt. Bah oui, en fait c'est censé nous permettre de réajuster nos comportements. Ça nous permet normalement de modifier nos actions de façon à ce qu'elles soient plus raccordes avec nos valeurs, avec ce qui est important pour nous. Un exemple relationnel, ah je lui ai mal parlé quand même, vraiment je m'en veux d'avoir parlé comme ça à mon collègue, mon pote, mon enfant, peu importe. C'est pas raccord avec ce que j'ai envie d'être, avec ce que j'ai envie de partager comme relation. Donc je ressens de la culpabilité d'avoir parlé de cette manière-là. Ce qui veut dire que potentiellement, demain je vais revoir cette personne, je vais lui en parler, je vais revenir là-dessus. Je vais pouvoir peut-être m'excuser. Et puis surtout, ça va devenir un garde-fou dans ma tête d'avoir ressenti cette culpabilité. Ça va me donner... envie de changer mon comportement et donc à l'avenir d'être peut-être moins agressive, moins virulente, que sais-je. Autre exemple sur l'alimentation, j'ai pas suivi le plan alimentaire qui était prévu, je m'en veux, j'ai craqué, bon bah ok du coup demain je ferai mieux. Donc cette culpabilité elle est censée nous permettre de revenir vers le droit chemin et de se dire ok demain... je ferais mieux, je respecterais le plan. Mais d'où ça nous vient alors justement cette culpabilité ? On y répond déjà à demi-mot avec ces exemples-là. Ça me semble important de revenir sur le terme culpabilité. Dedans il y a coupable et d'ailleurs l'autre définition de la culpabilité c'est quelqu'un qui est coupable d'une infraction ou d'une faute. Et donc en fait ça nous ramène au fait que nos comportements ils sont régis par des règles implicites. et explicite, et que c'est la culture dans laquelle on évolue qui vient poser les bases de ce qui est admis, de ce qui est interdit ou de ce qui est valorisé. Donc voilà, si on est violent avec quelqu'un, si on fait du mal à quelqu'un, quelqu'une, et bien logiquement on va ressentir de la culpabilité. En fait on ressent de la culpabilité quand on a la sensation d'avoir enfreint une règle. et que ce soit une règle explicite ou implicite. Pour donner un exemple un peu concret sur ce côté explicite-implicite, sur le côté explicite, il y a toutes les règles qui sont définies, qui vont apparaître par exemple dans les lois. Donc tu vas ressentir une forme de culpabilité liée à une règle explicite si tu voles dans un magasin. Peut-être que tu vas ressentir beaucoup d'excitation, mais peut-être que ce sera aussi associé à de la culpabilité parce que tu enfreins une règle. explicitement nommé. Un exemple de règles implicites ça va être potentiellement des règles familiales liées à la culture familiale. Si tu refuses de te marier alors que toutes les femmes de la famille sont toujours mariées autour de 20 ans et que c'est vraiment un peu la mission de leur vie de trouver un mari et de se caser rapidement. C'est pas écrit quelque part, c'est pas une règle absolue qu'on t'a dit que tu devais suivre, mais en ne fonctionnant pas comme tout le reste de la famille, il y a des chances que tu ressentes une forme de culpabilité. Autre exemple familial, si tu gagnes beaucoup d'argent, beaucoup plus que toutes les générations avant toi. Ça peut être quelque chose de plutôt valorisé, de plutôt positif, en fait il est possible que tu ressentes de la culpabilité à ne pas suivre. une sorte de chemin familial implicite. Les fonctionnements familiaux, mais d'une manière générale, les fonctionnements relationnels, quels qu'ils soient, fonctionnent avec tout un tas de règles implicites. Et donc là, déjà, avec ces exemples, on commence à mettre le doigt sur le fait qu'il peut y avoir une forme de confrontation, à un moment donné, entre les règles établies et notre bien-être. Et que la culpabilité, eh bien... Elle peut donc arriver même si on fait ce qui est bien pour nous. Parce que quand on remonte un peu dans la définition que je donnais au début, on se disait que la culpabilité pouvait servir à ça, un peu à nous remettre dans le droit chemin. Se dire, bon bah voilà, je m'éloigne de ce qui me semble être bien, donc je ressens de la culpabilité, donc j'adapte mon comportement. Par exemple, tu cries sur ta pote alors que... T'as pas du tout envie d'avoir ce type de relation et que t'as pas envie en fait de hurler tout simplement, enfin voilà, donc tu ressens de la culpabilité et donc tu vas faire un pas de côté les prochaines fois, peut-être que tu vas travailler même aussi sur tes émotions, sur plein de choses pour ne pas que ça se reproduise. Donc ça a un sens quelque part, tu pourrais dire que ça te sert à quelque chose. Mais là ce qu'on voit c'est que finalement même en faisant des choses qui sont bien pour nous, si je reprends l'exemple de j'ai pas envie de me marier, j'ai envie de suivre mes envies et de vivre d'autres choses. je développe ma carrière professionnelle, je gagne plein d'argent, et bien en fait, je peux ressentir de la culpabilité, parce que je ne suis pas raccord avec des règles, qu'elles soient implicites ou explicites. Donc là, on touche du doigt le fait que ce n'est pas si simple finalement, on se rend compte que déjà, on peut ressentir de la culpabilité, alors même qu'on fait ce qui est le mieux pour nous, vraiment. Et c'est ce qui nous amène au quatrième point. où j'ai envie de parler des règles établies versus le code de conduite personnel. C'est normal que notre société établie tout un tas de règles qui vont passer par des lois pour édicter des codes de conduite pour pouvoir bien vivre ensemble. Et on est éduqué depuis petit, petit, autour de ces règles-là. Et ce qui est important à mon sens, c'est de se fabriquer une forme d'éthique finalement personnelle. Se fabriquer une éthique qui nous est propre, ça va passer par le fait de prendre effectivement toutes ces règles explicites, il y a les règles qui sont obligatoires, et puis ensuite d'ajuster avec ce qui est juste pour nous, avec ce qui est important pour nous. C'est quelque chose qui est très présent dans l'accompagnement thérapeutique. À titre d'exemple, une personne thérapeute, psychothérapeute, va être soumise à... à un certain nombre de règles, par exemple le secret professionnel ou la discrétion professionnelle, selon les professions. Et en fait, au-delà de règles un peu basiques, chaque personne va construire son éthique professionnelle, qui va être forcément en lien avec son éthique personnelle. Donc ça va être tout le cadre qu'elle va poser. Est-ce que je vous vois ou est-ce que je tutoie les gens ? Est-ce que je leur serre la main, leur fais des câlins ? aucun contact physique. Il y a énormément d'exemples qu'on pourrait donner sur le fait qu'on va se fabriquer toute une éthique. Et en fait, on fait ça quelque part très naturellement sans le conscientiser chacun, chacune dans notre vie. Et donc pour revenir à cette question de culpabilité, eh bien on est censé ressentir de la culpabilité quand on enfreint nos propres règles, les règles qui sont importantes pour nous. Mais c'est pas si simple. Et donc, moi une personne qui ressent beaucoup, beaucoup de culpabilité au quotidien, j'aurais plutôt tendance à lui conseiller de se questionner sur les règles qu'elle suit. C'est quoi les règles que tu suis ? Est-ce que c'est vraiment important pour toi ? Est-ce que c'est des choses... avec lesquels tu es en accord. Et donc finalement quelqu'un qui ressent beaucoup beaucoup de culpabilité au quotidien, plutôt que d'aller voir avec elle comment changer son comportement, comment lui permettre de suivre ses règles et ne plus ressentir la culpabilité, et bien je l'inviterai à questionner les règles qu'elle suit. C'est quoi ces règles que tu suis et est-ce que tu es vraiment en accord avec elle ? Le problème c'est que c'est pas si simple d'aller débusquer les règles, surtout quand elles sont implicites. Et c'est là où il peut y avoir un vrai travail à faire. Exemple concret de l'émotion chez les femmes et notamment de la colère chez les femmes. Il y a beaucoup de personnes qui ne se rendent pas compte qu'elles ont intériorisé la règle implicite qu'une femme ne doit pas se mettre en colère. Et ne doit pas, en tout cas si elle ressent de la colère, ne doit pas en faire du bruit quoi. Tu vois, ça ne doit pas trop sortir, ça ne doit pas être... explosif. Et donc, autour de ça, il va y avoir beaucoup de culpabilité. Beaucoup de culpabilité déjà, parfois juste à la ressentir la colère. Il peut y avoir de la culpabilité dans la manière de sortir la colère, parce que c'est comme beaucoup de choses, on pourrait comparer avec le comportement alimentaire. Si tu retiens, retiens, retiens, retiens la colère, à un moment donné, ça explose. Parfois pas au bon moment, face à la bonne personne, pas de la manière dont tu aurais voulu que ça explose, mais en tout cas, ça explose. Et ça peut créer beaucoup, beaucoup de culpabilité. Et en fait, c'est compliqué de mettre le doigt sur cette règle implicite de j'ai pas le droit d'être en colère Souvent, ça nécessite de remonter à des choses qui ont été inculquées dès l'enfance, dans un espèce de bain très informel, finalement, dans lequel se passe plein, plein, plein de règles implicites. Et puis, ce qui est intéressant de regarder avec la colère, c'est pas pour rien que je prends cet exemple-là. C'est que ça crée aussi des comportements alimentaires d'évitement. C'est question d'émotions qu'on ne s'autorise pas à ressentir. Si on a l'impression de ne pas avoir le droit d'être en colère, quand on va ressentir de la colère, on va chercher à l'étouffer, à ne pas la ressentir parce qu'on n'est pas censé la ressentir. Ça ferait de nous une mauvaise personne. Donc du coup, potentiellement, on va se tourner vers la nourriture pour apaiser ça. Et donc il y a des comportements comme ça d'évitement par le biais de la nourriture qui peuvent se mettre en place. Et donc c'est bien parce que ça me permet de faire une belle transition vers l'exemple de la culpabilité alimentaire. Pour reprendre encore le terme de culpabilité, on est d'accord que ça vient en lien avec l'impression de ne pas bien faire, d'enfreindre des règles, d'être en échec aussi. Est-ce que vous avez déjà seulement questionné les règles finalement sur ce principe même de la culpabilité alimentaire ? Ça vous arrive très souvent voir. tous les jours de ressentir de la culpabilité quand vous mangez. Ok ? Ce que vous vous dites, c'est que du coup, vous ne faites pas ce qu'il faut. Vous ne mangez pas comme il faut. Mais est-ce que vous vous êtes déjà demandé si ce n'était pas les règles que vous cherchez à suivre qui étaient complètement déconnantes ? Tu dois manger certaines choses, en éviter d'autres, contrôler tes quantités pour être mince ou ne pas grossir. Mais pourquoi ? Parce qu'on a décidé de te faire croire que l'on essaie tous, toutes... mince. Comme si nous faisions tous une pointure 37. Comme si on avait tous la même taille. Tu vois, c'est complètement déconnant. On n'a pas les yeux de la même couleur, on n'a pas le nez, les oreilles, la bouche de la même taille. Tout est tellement différent chez nous. Comment on pourrait imaginer qu'on ait tous nez pour être mince ? Il y a quelque chose d'hyper tordu, en fait, dans le fondement même des règles alimentaires. Parce qu'en fait, elles sont rattachées à ça, finalement, les règles alimentaires. Mais au-delà de ça, ça pose un autre problème. C'est qu'en fait, en faisant ça, on oppose un idéal culturel, parce que c'est vraiment culturel, l'idéal de Monsœur, à des besoins physiologiques. Je m'explique. Je ne sais pas si tu connais la pyramide de Maslow, mais je t'invite à aller faire une recherche, à regarder ça, c'est très facile à trouver sur le net. La pyramide de Maslow, elle propose une sorte de classification des besoins. Mais ce qui est intéressant au-delà de la classification, c'est que les besoins qui sont tout en bas... sont les besoins vraiment primaires et qu'on ne peut pas monter dans la pyramide. Sans contenter les premiers besoins. Et ce qui se trouve, c'est que les besoins physiologiques, c'est les tout tout tout tout premiers. Boire, manger, dormir, éliminer, respirer, enfin voilà. Alors que le désir de minceur, en fait, il est relié à un désir d'appartenance. Parce que c'est de ça dont il est question, une question de validation, d'appartenance à une norme. Et donc ça, l'appartenance, c'est bien au-dessus. On n'est pas censé pouvoir accéder à ça. Si on ne répond pas d'abord à nos besoins physiologiques. Et pourquoi je te dis ça ? Parce que du coup, il y a quelque chose de complètement logique à ce que tu sois tout le temps ramené à tes besoins physiologiques. Là, on parle de la nourriture. Mais imagine, tu ne bois pas. Imagine demain, tu t'en vas faire ta journée et tu ne bois pas. OK ? Donc, c'est la règle. Tu t'en vas et le matin, déjà, juste de savoir que tu n'as pas le droit de boire, peut-être que tu vas sentir une soif plus forte. Mais bon, tu vas faire ta vie, tu vas travailler. Peut-être que ça va aller. Mais régulièrement, tu vas être rappelé à cette espèce de soif. Et au fil des heures, ça va prendre de plus en plus de place. À un moment donné, ce ne sera pas le plus important de tenir les conversations. Tu n'y arriveras plus. En fait, tout ton corps, tout ton esprit, tout va être ramené vers le fait que tu as un besoin non comblé qui est la soif. Et qu'il faut manger. Et ça va venir interférer avec tout le reste, avec ton fonctionnement cognitif, avec le relationnel, tout, tout, tout, tout, tout. Et bien, c'est exactement la même chose pour la nourriture. Comment tu peux espérer fonctionner correctement et être bien si tu ne réponds pas aux besoins essentiels qui est celui de manger ? Et c'est pas simplement manger pour aller chercher de l'énergie, le fait de te nourrir ça répond à d'autres besoins. Il y a le besoin énergétique mais il y a aussi le besoin nutritionnel et le besoin émotionnel. Le fait de manger te permet de stabiliser tes émotions, de rester dans un état émotionnel équilibré. Voilà, c'est le bon mot. Donc ce que je veux dire par là, c'est que quand tu es en train d'essayer de suivre une règle alimentaire, quelle qu'elle soit, il n'y a pas que les régimes ultra restrictifs qui sont concernés dans mon exemple, mais quand tu dois suivre une règle alimentaire qui à un moment donné va aller contre tes envies, et là je t'invite à faire le parallèle avec ce que je disais tout à l'heure, c'est comme suivre une règle implicite ou explicite mais qui en fait est en totale contradiction avec ce dont on a réellement besoin et envie soit, et bien en fait ça ne fonctionne pas. Et dans le cadre de l'alimentation... C'est normal que ça revienne sur le devant de la scène, c'est normal que ça prenne toute la place, c'est normal que tu craques et que tu ailles manger ce dont tu as besoin et envie. Sauf que toi, tu te dis, j'ai pas suivi la règle. J'ai pas suivi la règle, donc je ressens de la culpabilité, donc je me sens en échec. Tu te rends compte que tu ressens de la culpabilité à manger alors que tu réponds à un besoin aussi essentiel que respirer. Quelque part, c'est flou quand on y pense. Précision. oui c'est un besoin essentiel même s'il s'agit d'un gâteau au chocolat. Mais ce que tout ça nous dit, c'est qu'il y a une valeur morale qui est attribuée à la nourriture. Et que finalement, de manger ou non, suivre ou non les règles, ça fait de nous une bonne personne. Il y a une valeur morale qui est attribuée à la façon de se nourrir. Et ça c'est quelque chose qui me semble hyper toxique. Parce que tes besoins ne peuvent pas être mis... en opposition comme ça avec des valeurs morales, culturelles. Bon et sinon comment on fait ? C'est bien beau tout ça, mais comment on fait pour prendre de la distance avec cette culpabilité ? Que ce soit la culpabilité de manger, parce qu'effectivement c'est peut-être ce qui est le plus visible pour toi aujourd'hui, mais si tu regardes un peu, je suis certaine que tu ressens beaucoup de culpabilité dans plein d'autres domaines de ta vie. J'aurais pas dû dire ça, je devrais pas me comporter comme ça. Et je suis sûre qu'il y a tout un tas de règles qui viennent régir ton existence. Dans un premier temps, puisqu'on parlait de nourriture, remettre la nourriture à sa juste place. Manger, c'est un besoin vital. Donc il n'y a pas de bien ou de mal. Il n'y a pas de valeur morale à donner au fait de se nourrir. Plus tu feras ça, de remettre le fait de te nourrir à sa juste place, de besoins vitals et essentiels, et de quelque chose de très naturel et de physiologique avant tout, et bien plus tu pourras manger librement, puisque du coup il n'y aura plus toute cette question de règles morales à suivre, et moins tu vivras de moments compulsifs avec la nourriture. Et là c'est le cercle vertueux qui se met en route finalement. Parce que là, tu essaies de suivre des règles qui te mettent en échec, qui te font ressentir beaucoup de culpabilité, et donc tu essaies de... resserrer encore la vis avec les règles, t'as l'impression que cette culpabilité, elle vient t'aider, c'est ce que je disais au début, on se dit, bah ouais, on ressent de la culpabilité, comme ça on s'améliore. Tu sais l'exemple du régime ? Ah bah oui, j'ai craqué aujourd'hui, demain... Je vais me reprendre parce que c'est pas cool de ressentir cette culpabilité, donc on a l'impression que c'est un moteur et qu'on fera mieux le lendemain. Mais en fait non, c'est un moteur qui t'envoie droit vers le fond, la culpabilité. C'est pas quelque chose de moteur dans le sens positif. Ça ne t'emmènera toujours que vers le fond. Et finalement, ça a même une place centrale dans les mécanismes des compulsions alimentaires. Parce que tu mets une règle qui ne te convient pas, qui n'est pas adaptée à toi, tu la mets en place, T'arrives pas à la suivre, tu t'en veux, donc tu renforces cette règle complètement pourrie qui n'est pas adaptée à toi. Qu'est-ce qui va se passer ? Tu vas encore plus craquer, etc. En fait, ça permet pas de prendre de recul. Encore une fois, on est sur le fait que je devrais suivre la règle, et donc si j'y arrive pas, c'est que le problème vient de moi. Ça me permet d'arriver tranquillement au deuxième point de cette conclusion, où je te propose de te demander ce qui est important pour toi. Plutôt que de... constater tes échecs et te dire que juste tu n'y arrives pas, remettre en question les règles finalement. C'est valable dans n'importe quel domaine. Si tu ressens beaucoup de culpabilité, essaie de la relier à la règle qui est associée à la culpabilité. Je vais prendre deux exemples. Un exemple sur le comportement et un autre sur le comportement alimentaire. Peut-être que tu rentres d'une soirée avec des amis ou un dîner en famille ou peu importe, j'en sais rien. Et puis, tu rentres chez toi, tu cogites pas mal à ce que t'as dit, à ce que t'as fait, tu t'en veux, ah mince, j'ai parlé fort quand même, ah je devrais peut-être prendre moins de place, moins parler, je devrais être plus discrète. Ma cousine, machin, elle, ma mère, elle en parle tout le temps, elle l'adore parce qu'elle est super discrète, elle est plus dans l'écoute, dans la douceur, etc. À quelles règles ? Et relier ce sentiment de culpabilité. Tu t'en veux finalement d'agir comme tu agis. Et à quelle règle ça s'est relié ? Eh bien sûrement à quelque chose... Alors il y a à la fois quelque chose d'implicite familialement, mais il y a aussi quelque chose qui vient de la société, j'allais dire qui est implicite aussi, mais même pas toujours en réalité, sur la femme plus discrète, qui prend moins de place que l'homme, qui parle moins fort, faut pas rire trop fort. Il faut être plus dans l'écoute, dans le prendre soin, dans la douceur, etc. Du coup, de voir cette règle, de l'observer, de la nommer, déjà ça te permet de la mettre en relief et puis de te dire Ok, est-ce que je suis en accord avec ça ? Est-ce que je pense que les femmes, absolument toutes les femmes, devraient être comme ça ? Est-ce que je pense qu'il n'y a pas de place pour d'autres types de personnalités ? Est-ce qu'il n'y a pas d'autres personnes qui pourraient se retrouver dans quelque chose comme moi, de plus bruyant, de plus direct ? Bref, l'idée, c'est vraiment de remettre en question la règle qu'il y a derrière. Autre exemple, tu culpabilises parce que tu as mangé un brownie à 15h, à 16h, peu importe, en tout cas en dehors des repas. Tu t'en veux, peut-être même que tu ne suis pas de régime actuellement. Mais c'est une règle, après avoir suivi pas mal de régimes, ou même juste en vivant dans notre société, il n'y a pas besoin de suivre un régime pour avoir des règles en tête et pour culpabiliser. Bon, tu t'en veux d'avoir mangé ça. C'est quoi la règle associée ? Il peut y en avoir plein. Je vais en choisir un exemple parce qu'il y en aurait plein qui pourraient parler de cette culpabilité, mais on pourrait imaginer que là, la règle absolue, c'est on ne doit pas manger entre les repas. Ok ! Et bien, est-ce qu'on peut pas aller questionner cette règle-là ? Si tu suis mon compte sur Instagram ou le compte de plein d'autres nanas qui font un peu la même chose que moi, enfin qui traitent du même sujet que moi, et bien peut-être que ça va t'aider à relativiser ce type de règles. Pourquoi ne pas manger entre les repas ? Est-ce que c'est pas juste une construction culturelle ce truc ? Qui a prouvé à un moment donné que c'était mauvais ? Et mauvais dans quel sens ? Alors très souvent ce qui se cache derrière c'est des histoires de... Prise de poids. Donc déjà, ça, on peut le questionner en soi. Pourquoi est-ce que c'est toujours mauvais de prendre le risque de prendre du poids ? Et puis, est-ce que c'est fondé ? En fait, la majorité du temps, c'est juste n'importe quoi. En fait, notre corps, il s'en fout qu'on mange en une fois, en huit fois, en dix fois, en trois fois. Pour notre corps, ça va à rien changer. On est sur un total calorique. En fait, ça reste des prises alimentaires. Si tu commences à parler de prises alimentaires et plus de repas versus de grignotage, tu verras qu'en fait, il y a différentes prises alimentaires. Et que c'est une valeur morale encore de dire, ok, les repas, c'est cool, c'est valide, et les grignotages, c'est invalide. Sauf que ne pas manger à 15h ou 16h alors que tu en as envie, alors que tu en as besoin, eh ben, ça risque de faire que tu vas peut-être surconsommer le soir. ou que tu vas carrément faire une crise de boulimie ou d'hyperphagie. Donc, remettre en question les règles qui se cachent derrière ta culpabilité. En fait, ces règles-là, elles sont internalisées depuis souvent très longtemps. Donc, ce sont des règles de conduite, généralement, et qu'on nous inculque depuis qu'on est enfant. L'idée, c'est qu'on n'a plus à les subir aujourd'hui. En fait, aujourd'hui, tu es une personne. adulte, tu es en mesure de choisir ce qui te convient, ce qui ne te convient pas et de remettre en question ces règles-là. Je trouve ça intéressant de se faire des mises à jour finalement régulières, parce que l'identité, elle est aussi en perpétuel mouvement, on ne fait que d'évoluer, on ne cesse d'évoluer, donc c'est super intéressant de voir ce qui nous correspond, ce qui nous correspond un peu moins, et de pouvoir, voilà, faire évoluer un peu nos règles implicites et explicites. Et puis j'ai envie d'ajouter autre chose, c'est que même quand on enfreint nos règles à nous, c'est hyper intéressant d'aller observer pourquoi. Parce qu'il n'y a pas de situation type, tu vois, tu ne peux pas édicter des règles qui vont tout le temps marcher dans toute situation dans ta vie. C'est-à-dire que tout à l'heure je prenais l'exemple de hurler sur quelqu'un, et bien même si toi tu décides que tu ne veux crier sur personne, peut-être que des fois, ça va être utile de hurler sur quelqu'un dans la situation. Donc c'est intéressant d'aller écouter la culpabilité, écouter ce qu'elle a à dire, à quelles règles elle est reliée. La plupart du temps, si tu ressens beaucoup de culpabilité, tu verras que la plupart du temps, les règles n'auraient même pas de raison d'être ici, parce que finalement, tu les suis sans trop savoir pourquoi, tu les subis quelque part. mais même quand c'est quelque chose que tu as choisi, il y a des situations dans lesquelles il n'y aurait pas forcément à culpabiliser puisque ça pouvait être complètement adapté dans cette situation. Et puis, il y a plein d'autres fois où c'est chouette, accueille la culpabilité, parce qu'effectivement, c'est quelque chose qui va te permettre de réadapter, réajuster ton comportement, tes choix de vie, tout un tas de choses dans ta vie. Donc de toute façon, c'est une émotion qui me semble intéressante. à écouter. Et justement, c'est un peu là-dessus que j'ai envie de terminer, c'est que c'est aussi la quantité, la place de cette émotion qui va être éclairante sur ce que tu vis. Parce que si tu ressens de la culpabilité au quotidien, le problème ça n'est sûrement pas toi, mais les règles que tu essaies de suivre. Si tu dois te souvenir d'une phrase, j'ai vraiment envie que ce soit celle-ci. Si tu vis de la culpabilité au quotidien, le problème c'est pas toi et ton comportement, mais les règles que tu essaies de suivre. Merci beaucoup d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout. 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