Speaker #0Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mizzono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue dans cet épisode de podcast de TCA etc dans lequel nous allons parler de déficit calorique. C'est le truc dont tu entends forcément parler en ce moment puisque on voit bien que les modes fluctuent. autour de la question de la perte de poids et de comment manger sainement, et qu'on peut passer d'une mode où il faut à tout prix fuir le gras, à une mode dans laquelle on est plutôt aujourd'hui où il faudra à tout prix fuir les glucides et notamment les sucres. Mais il y a un truc qui a émergé depuis quelques temps, je ne sais pas depuis combien de temps, mais qui a beaucoup de succès et qui, effectivement, en plus s'appuie sur une logique, qui est le déficit calorique. Moi je suis la première à dire qu'un aliment est un nombre de calories, quand j'accompagne les personnes à déconstruire leurs idées préconçues, et que je vois par exemple des personnes qui vont chercher à se gaver de haricots verts, fromage blanc 0%, plein d'aliments qu'elles vont considérer comme sains, et malheureusement qui vont finir par quand même manger ce qu'elles essayaient de... se refuser, sauf qu'elles vont le manger en grande quantité, de manière compulsive, etc. Et que je les accompagne en disant, tiens, et si on faisait un test, et si tu mangeais cet aliment qui te fait rêver, qui te fait saliver, dès le début de ton repas, ou si tu en faisais un repas, ah non, c'est pas possible, bah oui, mais regarde, en fait, taire et couvert, ce sont des calories, ton fromage blanc, ce sont des calories, ta viande blanche maigre, malgré tout, tout ça... représentent des calories auxquelles tu vas ajouter les calories finalement de toute façon des aliments qui te font rêver, et que tu vas surconsommer parce que justement tu te dis Oh non, mon Dieu, je fais une bêtise, c'est trop calorique, etc. Et donc finalement, tout ça, ça fait un total calorique bien supérieur que si tu avais juste mangé l'aliment qui te fait rêver. Bon, derrière tout ça, il y a plein d'autres croyances à déconstruire, on est bien d'accord sur le fait qu'il y aurait une manière saine de manger, sur la question des carences, au bout de combien de temps... elles se mettent en place, etc. Toujours est-il que ce discours sur le déficit calorique, il prend un parti intéressant qui est insuffisant à attention, parce que je ne vais pas non plus aller vous raconter que tous les aliments se valent, c'est juste qu'au moment où on veut pacifier son rapport à l'alimentation, c'est important de les remettre à zéro et de ne plus se prendre la tête avec tout ça pour retrouver quelque chose de beaucoup plus intuitif. Mais effectivement, tous les aliments ne se valent pas. Par contre, tous les aliments peuvent être utiles. Ça, moi je suis vraiment partisane de ce point de vue-là et il n'y a rien qui devrait être viré complètement ou rien qui serait complètement sacré et qu'il faudrait manger à tout prix tous les jours, plusieurs fois par jour, etc. Donc les aliments sont des calories, c'est-à-dire que c'est notre source d'énergie, il y a de l'énergie qui rentre, il y a de l'énergie qui sort. Le déficit calorique, il se base là-dessus en disant, bah ok, si tu veux perdre du poids, il va falloir que tu fasses un déficit calorique, que tu sois en dessous de tes apports, de ce dont tu as besoin en tout cas, pour permettre une perte de poids. Bah ouais, c'est une logique implacable. Si j'ai besoin de 1800 calories par jour et que je mange 1500 calories par jour, mon corps forcément va devoir aller puiser dans ses réserves. Oui mais, c'est pas sans danger. En fait... Si on prend le temps de se poser face à ce truc-là, on est forcément face au fait qu'à un moment donné, ça va déclencher plein de choses problématiques sur lesquelles je vais prendre le temps de m'arrêter dans cet épisode, et qu'à un moment donné, on tourne en rond et qu'on est bloqué. C'est hyper drôle parce que j'ai eu une conversation avec ChatGPT sur le sujet, où je lui posais des questions sur le déficit calorique. Et je lui posais des questions aussi sur les risques. Et puis, à la fin de la conversation, il parle de tous les risques. Et puis, il dit, bah oui, c'est pour ça qu'il faut y aller doucement, veiller à ce que ce soit un déficit calorique équilibré et tout ça. Et je trouvais qu'il y avait quelque chose d'antinomique, du coup, dans son discours. Et je lui ai juste dit, mais... Est-ce que ce ne serait pas voué à l'échec, du coup ? Je lui pose simplement la question. Et là, genre, le mec me déballe tout un truc en mode, mais si, clairement. En fait, quand on réfléchit, qu'on prend les choses... Et donc, ChatGPT, c'est quand même l'intelligence artificielle qui va chercher tout ce qui existe sur Internet. Et lui, en fait, tu lui poses la question, il te dit, ben si, clairement, c'est pas la solution. Et même ChatGPT dit, non, c'est clairement dangereux, et en fait, ça sert à rien, parce qu'à un moment donné, on tourne en rond. Mais bon, bref. Je vais prendre le temps de me poser sur différentes choses et vous allez voir que je base aussi cet épisode sur une pub qui circule. Je ne vais pas donner le nom parce que je n'ai pas envie de leur faire de la pub en fait. Mais finalement c'est un concurrent, on pourrait dire, au truc pourri de style Comme J'aime que tout le monde connaît. C'est un concurrent qui est beaucoup présent sur Instagram et qui base sa com sur le fait qu'on est sur des produits... naturel, c'est fabriqué comme à la maison, il n'y a pas d'additifs et tout, donc très bien. Et puis qui base sa com'aussi sur l'intervention d'une diététicienne, etc. On va commencer tout de suite avec le début de leur vidéo. Les diététiciennes et les véros ont choisi un apport de 1200 calories par jour pour que le régime réussisse sans créer de fortes carences. Alors, déjà... Là, on pose un truc. Elles ont choisi un apport de 1200 calories par jour. 1200 calories par jour, j'ai fait un peu des recherches. Alors, c'est les besoins caloriques d'un enfant autour de 2-3 ans. Un tout petit bout de chou avec un minuscule corps, alors certes, qui est en pleine croissance, mais voyez bien, ceux qui ont des enfants de 2-3 ans, vous voyez ce qu'ils mangent. En fait, malgré le fait qu'ils bougent énormément, un enfant qui bouge beaucoup à 3 ans, par exemple, il peut même monter à 1400 calories. Donc ça donne un ordre d'idée. Mais on peut retrouver ces besoins-là chez des adultes. Alors ce que j'ai trouvé, c'est qu'on pourrait imaginer une femme vraiment de petite taille qui serait particulièrement sédentaire et qui aurait minimum 70 ans. On sait que le métabolisme basal, de base, on va y revenir sur cette notion-là, il baisse avec le temps et que donc en vieillissant, on va avoir moins de besoins. Donc 70 ans ou plus, une femme qui ferait moins d'un mètre soixante et qui pèserait... 45-55 kilos. Activité physique très faible, voire 0-0. Genre, elle ne bouge pas de son fauteuil. On est là-dessus. Ou une femme adulte ou jeune qui aurait entre 18 et 50 ans et qui ferait moins de 1m50, ce qui est quand même très rare. Moi, les femmes les plus petites que je côtoie autour de moi, il y en a. Et si vous m'écoutez, welcome, trop bien. Vous faites partie, vous êtes rares. Donc, c'est trop chouette d'être dans une frange de la population assez rare. à faire moins de 1m50, avec un poids autour de 40-45 kg qui est très faible, c'est un petit poids plume, avec une activité physique très faible, voire carrément nulle. Donc là c'est pareil. Ce qui est entre 18 et 50 ans, c'est extrêmement rare d'avoir une activité physique nulle. Je veux dire, à moins que tu sois hospitalisé, je sais pas, t'es dans ton lit et tu bouges pas. Dans ces cas-là, qui sont des cas hyper précis, où on est sur des... tout tout petit gabarit et tout, on pourrait imaginer que du coup, il y a un métabolisme basal qui soit plus bas. C'est de retourner aussi à la clé alimentaire et derrière, de se reprendre un peu en main. Là, en 15 jours, j'ai déjà perdu aux alentours de 1,5 kg à peu près. On a beaucoup de clients qui commencent pour un régime et qui après continuent très longtemps, des années, par rapport à la facilité et pour le temps qu'ils gagnent. Comme le monsieur derrière vous, par exemple. Un client de très longue date, je pense. Trois ans, cinq ans, ouais. Alors là, on touche aussi à autre chose. Je reviendrai sur le métabolisme de base, etc. On va vraiment prendre le temps d'aller regarder ce que ça crée comme risque. Le fait d'être dans le déficit calorique, de baisser vraiment les apports caloriques. Et là, on touche à autre chose. En fait, il y a quelque chose d'hyper dangereux à mon sens qui est une privation d'autonomie. On est à l'inverse extrême de l'alimentation intuitive. Alors certes, on peut des fois un peu sécher sur les recettes, on peut être un peu à court. Après, aujourd'hui franchement, je vous parlais de l'intelligence artificielle tout à l'heure, franchement n'hésitez pas à l'utiliser pour avoir des idées de recettes. Vous allez sur une intelligence artificielle, vous lui dites Moi j'aime bien manger ça, j'aime bien ça, mes enfants ils aiment bien ça, nanana Donne-moi des idées de menus simples qui me prendront moins de temps, moins de temps de temps à faire, etc. Voilà, il y a d'autres possibilités que ça. Il faut aussi se dire que tout ça, ça a un coût. On parle d'un monsieur qui suit ce truc-là depuis des années. En fait, il donne un prix approximatif de 17 euros pour les trois repas par jour. Donc ça, ça veut dire qu'il n'y a aucune collation en plus. Parce qu'à un moment donné, ils en parlent et disent que 1 200 calories, c'est vraiment le truc de base. Et puis selon le poids, la taille des femmes, ça s'adresse plutôt aux femmes généralement, ils adaptent, mais du coup, ils ne rajoutent pas dans les plats. Ils rajoutent en termes de collation, etc. Donc, c'est forcément en plus. Donc, 17 euros, c'est moins cher. 17 euros, si on multiplie ça par le nombre de jours dans la semaine et le nombre de semaines dans le mois, on va être autour de 500, 530 euros par mois. Et donc, on a un monsieur où on dit que ça fait 5 ans qu'il fait ce truc-là. On va faire le calcul. Par an, ça fait 6426 euros. Et sur 5 ans, le mec a claqué 32 000 euros, en fait, dans ce truc-là. Alors, on pourrait dire pourquoi pas ? De toute façon, manger, ça coûte de l'argent. Manger, ça ne coûte pas ça, clairement. Et puis, il y a quelque chose qui viendrait dire que sans ça, on ne peut pas être en bonne santé. Sans ça, quoi ? Si on a perdu du poids, on va le reprendre. Donc, en fait, il y a quelque chose de pas normal, à mon sens, qui prive les personnes de toute autonomie, comme s'il y avait une seule bonne manière... de manger équilibré, de prendre soin de sa santé. Et puis, sur quelque chose, encore une fois, c'est toujours le même problème avec ces histoires de perte de poids, c'est comment je fais pour ne pas reprendre le poids, en fait. Et je pense que les gens qui restent bloqués dedans, c'est ça. Et j'aimerais qu'ils nous montrent des exemples de personnes qui ont suivi leur truc, qui ont perdu du poids, qui ont arrêté et qu'est-ce qui s'est passé. En fait, on le sait ce qui s'est passé, puisque les études sont unanimes aujourd'hui. Ces personnes-là ont repris le poids. On en a certainement repris en plus. Donc ça pose quand même... Tout un tas de problèmes, comme n'importe quel régime, voyez bien, mais j'avais envie de m'appuyer encore plus sur ce truc-là parce qu'il y a aussi un enjeu financier qui est énorme, en fait, là-dedans. Je sais que se faire accompagner pour retrouver une alimentation intuitive, sortir des troubles alimentaires et tout ça, ça coûte de l'argent, mais dites-vous bien que ces trucs-là créent les TCA pour lesquels vous allez devoir dépenser de l'argent derrière pour vous en sortir, enfin, voyez. Moi, il y a vraiment quelque chose qui me fout en l'air quand je vois ça derrière des arguments santé, etc. C'est terrible. Donc, je pense qu'il est temps qu'on prenne le temps de faire le point sur les dangers. Je pense qu'il y en a un certain nombre que vous connaissez, mais on va prendre le temps de repasser aussi par les dangers à faire un déficit calorique. Donc on va revenir déjà sur le besoin métabolique, et c'est important qu'on parle du métabolisme de base. Alors le métabolisme de base, il se calcule avec une formule, la formule de Harris et Benedict. Bon c'est un peu, c'est des chiffres à multiplier par le poids en kilos, etc. Mais si on prend l'exemple d'une femme de 35 ans, qui ferait 1m65 pour 65 kilos, on va avoir un métabolisme de base de 1411,5 kcal par jour. En fait, on sait que le métabolisme basal moyen pour une femme de 35 ans, il se situe entre 1200 et 1600 calories par jour. Voilà, ça c'est des moyennes. C'est quoi le métabolisme de base ? Eh bien, c'est tout ce dont votre corps a besoin pour fonctionner. Donc les battements de votre cœur, votre respiration, la digestion, le cerveau qui fonctionne, etc. Donc ça veut dire que sans rien faire, d'autres à côté, juste en existant, vous dépensez cette énergie-là. Et là, on voit que, par exemple, une femme qui ferait 1m65, 65 kilos à 35 ans aurait un métabolisme de base de 1400 calories. Moi, c'est quand je cherche sur des moyennes, etc. Je veux dire, c'est pas moi qui invente ce truc-là. OK, 1400 calories. Et on va lui donner un régime à 1200 calories qui va même pas couvrir son métabolisme basal. qui ne va même pas couvrir le fait que son corps fonctionne correctement. Mais comment est-ce qu'elle est censée vivre sa vie, cette personne-là ? Et il y a des personnes qui suivent des régimes encore plus restrictifs. Mais comment on est censé réfléchir ? Comment on est censé communiquer ? Comment on est censé travailler ? Vivre notre vie auprès de nos proches ? Réguler nos émotions ? En fait, comment on est censé faire ça ? Donc après, il faut rajouter les facteurs d'activité. Donc on va imaginer... Moi, j'avais demandé... à pouvoir faire le calcul avec une personne sédentaire qui serait par exemple secrétaire et qui serait assise la majorité de sa journée et qui ne ferait pas de sport à côté. Donc là, il va falloir multiplier le métabolisme de base par 1,2. Ensuite, il peut y avoir une activité physique légère, modérée, très active et on va multiplier par d'autres chiffres. Mais si on reste sur quelqu'un de sédentaire, on va multiplier par 2 et donc on va arriver à 1695 calories par jour. Donc cette personne-là, elle a des besoins autour de, on va arrondir à 1700 calories par jour. Peut-être que... En voulant avoir une super perte de poids, elle va dire oui, oui, je veux votre truc de base à 1200 calories Est-ce que vous imaginez ? Enfin, je veux dire, du coup, on est à 500 calories d'écart par jour. Il risque de se passer plein de choses pour cette personne-là. Et d'ailleurs, même avec un déficit calorique qui serait relativement léger, il va se passer des choses. Mais on va prendre cet exemple de... parce que moi, ça me choque, 1200 calories. Et je pense qu'il y a plein de personnes. qui partent sur ce type de déficit, donc on va partir là-dessus. Et c'est important que vous sachiez ce qui peut se passer, en fait, dans ces cas-là. Qu'est-ce qui va se passer dans le cadre d'un déficit calorique ? Le premier élément à avoir en tête, c'est qu'il va y avoir un ralentissement du métabolisme. Ben oui, notre corps, c'est une super machine. Le pire qui puisse lui arriver, selon lui, après des années et des années d'évolution, parce que c'est comme ça, c'est grâce à ça qu'on a survi, que nos ancêtres ont survi, et ben en fait, notre corps, il va ralentir. toutes ses dépenses énergétiques, s'il sent qu'on mange moins, qu'on a moins d'apport et qu'on est en train de maigrir, alors il va faire en sorte que notre métabolisme de base consomme moins. Du coup, forcément, ça va ralentir la perte de poids puisqu'il s'adapte. Et c'est aussi ce phénomène qui va créer derrière l'effet yo-yo. Parce qu'en fait, comme le métabolisme de base a été ralenti où on dépense moins d'énergie, le moment où vous allez manger normalement, voire même vous allez vous taper des compulsions, parce qu'on va y venir, c'est vraiment un vecteur de compulsion, le déficit calorique, du coup ça va exploser. Ça explique aussi qu'on reprenne plus de poids que ce qu'on avait perdu. Le risque aussi c'est qu'il y a une perte de masse musculaire. Il faut savoir que quand on perd du poids, on ne perd pas que du gras, on perd aussi pas mal de muscles. Et quand on prend du poids, on ne prend pas que du gras, on prend aussi pas mal de muscles. Mais c'est sûr que tout dépend de notre façon de nous comporter au milieu de tout ça, j'ai envie de dire qu'on prenne ou qu'on perde du poids. C'est sûr que plus on est sédentaire, moins il y aura de muscles. Ça, ça va aussi dépendre de comment c'est fait et des apports qui sont faits. Et effectivement, on sait que des régimes très pauvres en protéines vont affaiblir la masse musculaire. Le fait d'avoir moins de muscles... Ça joue aussi sur le métabolisme, évidemment. Un point important, mais qui est très peu pris en compte, je trouve, c'est la fatigue et la diminution de l'énergie que voit créer un déficit calorique. Je veux dire, on n'est pas des robots, quoi. Donc si vous réduisez vos apports en calories, vous risquez d'aller vers une fatigue et une fatigue chronique. Les gens qui passent leur vie avec les yo-yos comme ça peuvent se coltiner une fatigue chronique. Il y a des baisses d'énergie qui vont apparaître, des difficultés à se concentrer, ça peut aussi rendre irritable, il y a plein de conséquences. Et puis, en fait, cette fatigue liée au fait d'avoir moins d'apport énergétique, d'être en déficit calorique, ça baisse la motivation à être dans le mouvement et donc à faire du sport en fait. Donc c'est un cercle vicieux, on voit bien qu'on va dire oui, il faudrait manger moins, bouger plus. Mais attends, comment je fais pour bouger plus si je mange moins en fait ? C'est complètement antinomique. Le risque aussi, c'est qu'il y ait des carences nutritionnelles. Alors, j'aime bien, dans l'extrait que je vous ai fait écouter, elles disent oui, on descend à 1200 calories pour pas qu'il y ait trop de carences Ça veut rien dire. Bon, on peut imaginer, admettons, c'est fait par une diététicienne, dans l'extrait un peu plus loin, elle en parle, elle dit qu'elle veille aux apports, donc avec les recommandations du PNNS, donc le plan national nutrition santé, etc. Je vais partir du principe que du coup, à la limite, ça c'est un déficit calorique qui est encadré et qu'il y aura quand même tous les apports en vitamines, etc. Mais la majorité des personnes qui font des déficits caloriques toutes seules chez elles, en fait, elles entraînent aussi des carences nutritionnelles. Et du coup, ces carences, elles peuvent entraîner plein de choses. De l'anémie chez les femmes, où on peut avoir déjà une tendance beaucoup plus que les hommes à être anémiés, ne serait-ce que parce qu'on a un cycle menstruel. La fragilisation des os. qui est un gros problème chez les femmes et on en parle peu, mais l'ostéoporose, ça peut être une conséquence très reliée aux troubles des conduites alimentaires. La chute des cheveux, ça il y a plein de femmes qui en souffrent en fait, de perdre des cheveux et de jamais récupérer leurs cheveux de base à la suite de nombreux régimes et de TCA. Des troubles hormonaux, une baisse de l'immunité, il peut se passer plein de choses. Les troubles hormonaux, c'est intéressant qu'on en parle parce que... Effectivement, un déficit calorique excessif, voire une anorexie mentale, mais il n'y a pas besoin d'aller jusqu'à la vraie anorexie telle qu'elle est définie dans le DSM-5, c'est-à-dire la maigreur extrême. Il n'y a pas besoin d'être dans la meilleure extrême pour être dans l'anorexie, on s'entend bien, mais dans le DSM-5 c'est vraiment associé à ça. Et il n'y a pas besoin d'être rendu à ce point-là pour avoir des troubles hormonaux qui vont perturber la protection, des troubles hormonaux comme une production perturbée d'oestrogènes qui vont créer des irrégularités menstruelles, voire carrément une aménorée, donc l'absence de règles. Il y a d'autres troubles hormonaux importants à connaître. C'est important que vous sachiez que la production de leptine et de gréline vont être impactées. C'est-à-dire que la production de l'hormone qui permet de ressentir la satiété, donc la leptine, elle va être impactée, elle va être diminuée. Si vous perdez du gras, ça c'est une hormone qui est reliée aux cellules graisseuses, aux tissus adipeux, donc si vous perdez du gras, vous allez moins... ressentir, moins avoir cette hormone et donc moins ressentir la satiété. La gréline, qui est l'hormone de la faim, elle, elle risque d'être augmentée. Parce que le corps, quand vous baissez votre apport calorique et qu'il y a une perte de poids qui s'ensuit, et bien tout ça va faire que le corps, il se met un peu en mode survie, en mode urgence. Et donc vous risquez d'avoir des... des signaux de famine en fait, quoi. Vite, vite, vite, il faut manger. Tout ça, ça explique en partie l'augmentation aussi du risque de compulsion alimentaire. Les premiers facteurs qui vont vous amener des compulsions alimentaires, ça va être la privation. Moi, dans privation, je mets deux grands points. C'est ce qu'on vient de dire, la privation calorique, donc vraiment énergétique. Vous n'avez pas assez, donc votre corps, il va se mettre au bout d'un moment. plus ou moins rapidement selon le nombre de régimes que vous avez déjà fait. Si vous êtes déjà dans les TCA, ça va venir vous tomber sur le coin du nez assez vite généralement. Les compulsions vont débarquer parce qu'il y a un déficit calorique, parce qu'il y a urgence, parce que le corps il est déjà en mode survie en fait. Mais il y a aussi toutes les restrictions, les restrictions cognitives et toute la frustration que ça engendre de ne pas manger ce dont on a envie qui va elle aussi, qui est une forme de privation et qui va amener aussi des compulsions. L'impact psychologique. Moi je trouve qu'on n'en parle pas assez dans le déficit calorique, mais en fait ça impacte forcément le bien-être psychologique. Ça crée de l'irritabilité, une baisse de morale, ça peut amener ou majorer de l'anxiété qui serait déjà présente. Il y a une diminution de la motivation qui est observée. Passer souvent la lune de miel, c'est vrai qu'au début il y a cette espèce d'effet lune de miel en fait qui est présent. Et puis... Voilà, on est ici sur TCA, etc. Mais vous le savez, je pense maintenant, le déficit calorique peut amener, peut conduire à aussi développer des troubles des conduites alimentaires. Et puis, on en a parlé un peu, et ça va avec tout ce que je viens de dire. En fait, quand on sait comment fonctionne le métabolisme, on comprend mieux cet effet yo-yo, ce qui va se produire. Et le fait qu'après une restriction, notamment, c'est encore plus vrai quand elle est sévère. il va y avoir une reprise de poids qui risque d'être importante et qui risque d'être plus importante que la perte de poids initiale. Avec en plus une difficulté supplémentaire ajoutée au fait de pouvoir perdre du poids par la suite, puisqu'il peut y avoir ce qu'on appelle le mécanisme d'hyperplasie. Pour le dire très vulgairement, très rapidement, c'est juste qu'en fait on va créer des nouvelles cellules graisseuses, et donc en fait on aura du... poids qu'on ne pourra plus reperdre en fait, et en fait on augmente son poids d'équilibre sur le long terme. Et cet effet yo-yo, aujourd'hui il y a des études qui prouvent que c'est plus délétère pour la santé d'être dans un effet yo-yo de perte de poids, prise de poids, perte de poids, prise de poids, c'est plus dangereux en termes de maladies cardiaques, de maladies rénales et même de développement du diabète que d'être considéré en surpoids. C'est quand même important de le préciser. Alors maintenant que j'ai dit tout ça, vous vous dites peut-être, bah ouais super, donc en fait le déficit calorique ça fonctionne pas, enfin ça crée plein de problèmes, je me retrouve potentiellement dans les TCA, moi qui écoute j'ai peut-être déjà un trouble alimentaire ou au moins quelque chose qui ressemble à une alimentation troublée, voilà je suis complètement perdue. Il n'empêche que je suis dans une catégorie en surpoids voire en obésité, je sais que je ne suis pas à mon poids d'équilibre, Flavie qu'est-ce que je peux faire ? Moi j'aurais envie... comme d'hab, de te conseiller de commencer par apaiser ta relation avec la nourriture. Si tu vis des compulsions, si tu es dans une obsession de la nourriture, si tu as l'impression d'être addict à la bouffe, il faut commencer par apaiser ton rapport à la nourriture, en sortant de l'idée qu'il y a des aliments qui seraient bons, des aliments qui seraient mauvais. Ça, c'est ce qu'on appelle la catégorisation. Sortir de ça. Sortir des privations, des restrictions renouées avec ton corps et avec sa capacité à te guider. C'est-à-dire que se refuser de manger alors qu'on ressent de la faim, se refuser de répondre à ses envies, c'est quelque chose qui n'est pas normal, qui doit attirer ton attention en te disant non mais... C'est quand même étrange. On ne se refuse pas de respirer, on ne se refuse pas de boire, on ne se refuse pas d'aller aux toilettes quand on en a besoin en vie, ou en tout cas on ne devrait pas. On ne devrait pas non plus se refuser du repos, on devrait écouter nos signaux. Notre corps il est bien fait, il nous envoie plein plein de signaux. Effectivement, si tu as l'habitude d'être dans des privations, dans du déficit calorique, etc., tes signaux c'est peut-être un petit peu le bazar et il se peut que tu n'aies envie que... de gras et de sucre. C'est passager. C'est en travaillant sur le rapport que tu as avec ces aliments-là et en faisant la paix avec eux et en les réintroduisant dans ton quotidien, en arrêtant de ne les consommer que dans des compulsions, des cheat meals ou des choses comme ça, c'est en faisant ça que tu vas pouvoir te sentir plus en paix et retrouver des signaux vraiment adaptés et très variés où ton corps t'emmènera autant vers des fruits et des légumes qu'il t'emmènera vers Du chocolat, de la pâte à tartiner, du fromage, de la pizza ou que sais-je, ou des chips. Donc ça c'est important, renouer avec ton corps, avec l'écoute de ton corps et ça dans sa globalité, parce que souvent il n'y a pas que au niveau de la faim, du rassasiement que c'est le bazar. Je parlais là de la fatigue, du sommeil, des envies de faire pipi, de tout ça. Souvent il y a une très faible écoute de soi dans ces cas-là. Prendre soin de ta santé aussi au sens global, sortir de l'idée que la nourriture est responsable de tout et que la nourriture pourrait te sauver de tout. C'est-à-dire que ton poids, ta forme globale, ça dépend aussi de plein d'autres choses, de facteurs de stress, de ton environnement, de l'environnement dans lequel tu vis, de ton sommeil, de la façon dont tu te sens épanoui, entouré, utile. Il y a énormément de choses qui vont rentrer en ligne de compte et ta santé, elle repose sur tout ça. Donc arrête d'être focus sur la bouffe et prends soin de ta santé au global. Mets-toi des objectifs qui ne vont plus être reliés à la perte de poids à tout prix mais à une santé globale. Idem pour l'activité physique, c'est trop bien de bouger. Mais ne te mets pas une pression folle. Bouger ça veut pas dire forcément faire un sport hyper intense, t'es pas obligé de transpirer pour prendre soin de ta santé. Il faut que tu kiffes, fais des trucs que tu aimes, c'est pas parce que la course à pied est une chose que tu peux faire. et la muscu sont à la mode qu'il faut que tu fasses ça. Il y a mille autres façons de bouger. Il y a énormément d'activités qui existent. La marche, c'est trop bien. Il y a vraiment plein plein de choses. Donc essaie de faire ce qui te fait plaisir et vraiment habitue-toi à décorréler ça de ton poids. Fais les choses pour toi, ton plaisir, ton bien-être et non pas pour mincir à tout prix. C'est pas toujours facile de faire tout ça, mais tu verras que... Mais retrouver une alimentation qu'on appelle intuitive et un rapport à soi beaucoup plus doux, bienveillant, moins dans la maltraitance, ça va changer ta vie au global. C'est-à-dire que oui, peut-être, peut-être, moi j'en sais rien, ça pourrait te faire perdre du poids, ça te fera pas perdre 30 ou 40 kilos. Moi je préfère être honnête, je ne l'ai jamais encore vu en tout cas. Donc il y a quand même peu de chances si tu es aujourd'hui en obésité que ça puisse te permettre ça, mais ça peut te permettre de perdre du poids. quand même, puisque si tu supprimes les compulsions et que tu manges en lien avec tes besoins, il n'y a pas de raison que tu sois au-dessus de ton poids d'équilibre. Si tu bouges en t'écoutant, si tu as toute une vie organisée autour de tes besoins, normalement tu devrais être au poids qui est le plus sain et serein pour toi, mais tu verras aussi que fonctionner de cette manière-là, ça ne met plus le poids au centre et que ça te permet de sortir de l'obsession et ça te permet de Remettre ça à sa juste place et d'avoir une vie hyper épanouissante et d'être beaucoup plus tranquille par rapport à ces questions-là. Évidemment si t'as besoin d'être accompagné et que ta problématique elle est du côté plutôt des compulsions, tu peux aller prendre des infos sur SOS Compulsions. Je ne fais plus d'appels découvertes mais on peut en discuter sur WhatsApp. Par contre j'ai ouvert un groupe spécial pour discuter de tout ça. Donc vraiment n'hésite pas. Et puis écoute je te conseille aussi de continuer d'écouter le podcast parce que je mets un max d'infos là-dessus. Vraiment je te souhaite de pouvoir sortir de ces délires de déficit calorique parce que... Plus tôt tu en sortiras, moins tu auras de conséquences néfastes pour toi. C'est vraiment important parce que plus on reste longtemps là-dedans, plus on abîme son corps, son fonctionnement, son métabolisme, mais aussi beaucoup son estime de soi, parce que les conséquences psychologiques, elles sont nombreuses quand même, à force de fonctionner comme ça. Donc voilà, n'hésite pas à te faire accompagner. Ça peut être moi, ça peut être plein d'autres personnes, il y a des personnes géniales, mais par contre, vérifie qu'elles soient formées, vraiment, c'est important. Parce qu'on peut vraiment faire plus de bien que de mal. Et je vois encore des coachs qui accompagnent autour des troubles des conduites alimentaires en demandant de compter les calories, en demandant de compter la nourriture, avant d'aller vers l'alimentation intuitive. Et ça, ça n'est pas possible, ça ne fonctionne pas. Donc voilà, méfie-toi quand même de ce vers quoi tu vas. Fais confiance à ton feeling. Méfie-toi de la voix des sirènes qui te chantent la perte de poids à l'oreille en te promettant de guérir en même temps des TCA. Ça, c'est comme ceux qui te promettent de travailler une heure par semaine de chez toi et d'être millionnaire avant la fin de l'année. Tu vois bien qu'il y a quelque chose qui sonne faux, méfie-toi et sache qu'il y a plein de manières de sortir de tout ça. Et que si besoin, tu peux être accompagné par des vrais pros, vraiment formés, dans la bienveillance, etc.