Speaker #0Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute ! Bienvenue dans ce live où, comme chaque lundi, je réponds à vos questions. J'ai recensé des questions hier, j'avais mis une boîte à questions en story, donc j'ai donc un certain nombre de questions déjà. Mais je vous invite, comme d'habitude, à me poser vos questions en direct, puisque c'est quand même le but de venir ici en live. Donc n'hésitez pas à me poser toutes les questions que vous pourriez vous poser sur à peu près n'importe quel sujet. Si ce n'est pas dans mes compétences, je n'y répondrai pas, ou pas complètement. Donc voilà, en termes d'actu, d'info à vous rappeler, un épisode de podcast est sorti ce matin tôt. Et c'est donc le live de la semaine dernière qui est sorti sur TCA, etc. Vendredi dernier est sorti un épisode témoignage avec Clara, un superbe épisode que je vous conseille d'écouter. Et puis vendredi prochain sort un épisode que j'ai enregistré seule, un peu comme une boîte à outils en mode SOS, je viens de faire une crise et où je vous donne des choses, enfin en gros je vous propose d'écouter cet épisode de podcast. Quand vous venez de faire une crise ou le lendemain d'une crise, vous verrez, c'est vraiment conçu comme une trousse de secours. Voilà, autre info importante, vous avez vu qu'en story, en ce moment, je vous donne les outils indispensables à mon sens pour sortir de la suralimentation et des compulsions. Le dernier arrive ce soir. Et donc, pourquoi ce soir ? Eh bien, aussi parce que j'ai lancé une petite promo quintanière, un peu en avance, me direz-vous, pour nous rejoindre sur SOS Compulsions. Alors pourquoi printanière ? Parce que dans un mois c'est le printemps et que je sais très bien ce qui va se passer pour vous, il va y avoir toutes les injonctions qui vont devenir de plus en plus fortes à l'arrivée des beaux jours, et donc comme d'habitude vous allez certainement réenclencher les mêmes choses que chaque printemps, chaque été, qui ne font que renforcer les problématiques aussi que vous avez de suralimentation, de compulsion. L'idée c'est que moi je vous propose de contrer ça et d'essayer quelque chose de différent de tout ce que vous avez essayé jusqu'ici pour... enfin être sereine. Et donc, je vous donne un petit coup de pouce pour pouvoir nous rejoindre là avant l'arrivée du printemps. Et puis, on va en parler courant du mois de mars, mais il va aussi y avoir une augmentation de mes tarifs puisque depuis quelques mois, semaines, je suis soumise à la TVA et que en fait, ça fait que je, pour le dire très simplement, je me retrouve à perdre 20% de mon chiffre d'affaires. là où quand on travaille avec des professionnels, en fait, ça ne se voit pas. Dans vos produits du quotidien, vous payez de la TVA. C'est quelque chose que vous ne voyez pas parce que c'est déjà compris dans le prix. Et quand on travaille entre professionnels, ça ne se voit pas non plus. Mais comme je travaille avec vous qui êtes des particuliers, c'est moi qui ai engrangé cette TVA qui est arrivée. Et en fait, je vais voir pour essayer de faire un peu un moite-moite, mais ça passe nécessairement par l'augmentation de mes tarifs. Ceci étant dit, J'arrête tout ce blabla de début de live qui ne vous intéresse guère, peut-être, ou peut-être que si, et je vais passer aux questions. Bonjour, bonjour à vous, je vois qu'il y a des bonjours dans le chat, je regarde s'il n'y a pas de questions là. Je commence avec la première question qui m'avait été posée. Alors, cette personne disait « la culpabilité me brise » . Alors déjà, le mot « briser » , il est fort, je trouve ça assez fort et touchant. Pourquoi je me sens si sale ? et mal quand je mange plus ? Wow ! Beaucoup de choses viennent à moi quand je lis ça. Déjà, j'imagine que, je vais m'adresser à toi qui a posé cette question, j'imagine que tu es plutôt dans un trouble de type anorexie. Pour qu'il y ait des mots si forts, en fait, le fait de manger plus, on se sent sale, on se sent coupable à un point, mais c'est difficile de le décrire, en fait. culpabilité qu'on peut vivre à ce moment-là, mais je sais à quel point elle est ultra violente et elle dépasse l'entendement même. Pourquoi ? Eh bien, déjà parce que t'es dans une pathologie, en fait, qui te fait ressentir ça. Ça paraît hyper basique de rappeler ça, mais quand je dis que ça dépasse même l'entendement, cette culpabilité que tu ressens, c'est parce que justement ça dépasse une forme de normalité. Tu vois, c'est quelque chose de pathologique, qui n'a rien de normal. C'est comme une forme de folie, si je puis dire. Attention, je ne suis pas en train de dire... Avoir des TCA, c'est être folle. En fait, être fou, ça ne veut rien dire à mon sens aujourd'hui. Mais ce que je veux dire, c'est que quand je dis folie, c'est quelque chose qui dépasse le fonctionnement complètement normal, psychique. Et du coup, quelque chose qui sort de nos fonctionnements cognitifs habituels. Ça me semble important de te rappeler ça. Parce que, moins tu manges, plus la maladie, elle a de la place. Et elle va te raconter ça. Donc, tu essaies de manger plus, mais la maladie, elle te raconte ça. Donc, tu vas continuer de manger moins. Donc, tu lui donnes encore du pouvoir et encore du pouvoir. Et tu seras d'autant plus confronté, moins tu mangeras, plus tu seras confronté à cette maladie qui vient te raconter que t'es dégueulasse si tu manges plus, que c'est horrible, que t'es sale, etc. Enfin, tu vois, cette espèce de truc. Moins tu manges, plus tu lui donnes du pouvoir. Ça, c'est vraiment quelque chose à retenir. Et donc, petit à petit, en y allant par petits pas, peut-être via aussi, au début, via des aliments qui te font ressentir un peu moins cette sensation de saleté, de culpabilité, petit à petit, ça va être important de lutter contre cette maladie et de trouver des choses qui vont t'aider à moins subir, tu vois, les pensées intrusives qui viennent te dire tout ça. À quoi je pense ? Je pense à des thérapies. notamment les thérapies cognitivo-comportementales qui vont vraiment pouvoir te permettre de t'aider à gérer les pensées qui débarquent à ce moment-là. Mais ça peut aussi être des traitements. Moi, je ne suis pas médecin, donc de toute façon, je ne suis jamais amenée à donner des traitements. Je ne suis pas ni pro-traitement ni anti-traitement. Ça me semble important de le dire. En fait, je vais vous dire que je n'ai pas spécifiquement d'avis sur la question. Je pense que c'est... vraiment relié à soi et à comment on vit les choses. En tout cas, oui, les traitements, certains traitements médicamenteux peuvent aider à faire en sorte que ce soit moins écrasant, en fait, ces pensées-là. Il y a autre chose qui me vient, je ne peux pas m'empêcher de faire le lien quand tu dis que tu te sens sale à ce point quand tu manges. Je me demande s'il n'y a pas, en tout cas, si certaines d'entre vous ressentent ça aussi. Est-ce qu'il y a chez vous un antécédent d'abus sexuels, de violences sexuelles ? Désolée pour le mot « abus » qui est sorti, qui n'est pas du tout adapté à mon sens, on ne devrait pas parler d'abus sexuels. Donc, est-ce qu'il y a eu des antécédents de violences sexuelles ? Pourquoi je vous dis ça ? Parce que ce côté sale qu'on peut retrouver chez certaines personnes qui ont du mal à se renutrir, à remanger, très souvent, il est en lien avec quelque chose de... proche de la sexualité, et comme s'il y avait un lien qui était fait entre nourriture-sexualité, plaisir de se nourrir, plaisir dans la sexualité. Et donc en fait, cette difficulté à remanger et ce sentiment de se sentir sale, c'est quelque chose qu'on observe beaucoup chez des personnes qui ont été victimes de violences sexuelles. Donc si vous en avez conscience... Si vous le savez, que vous avez été victime de violences sexuelles et que vous ne l'avez pour le moment jamais mis au travail, peut-être que c'est intéressant là d'aller en faire quelque chose, d'aller libérer votre parole autour de ça avec des thérapeutes qui sont spécialisés dans ces questions-là. Ou avec, en fait, si vous avez par exemple un ou une psy qui vous accompagne et avec qui vous êtes particulièrement en confiance, même si cette personne-là n'est pas spécialisée sur ces questions-là. Peut-être que ce sera plus facile pour vous d'ouvrir la parole avec cette personne-là. En tout cas, je vous invite à prendre en charge cette question-là, parce que ça va être très compliqué de sortir du trouble alimentaire. Si la racine du trouble alimentaire est en lien avec des violences sexuelles, à un moment donné, vous allez devoir, à mon sens, passer par le fait de mettre ça au travail, mettre ce traumatisme-là au travail, pouvoir vous libérer de... de tous les... J'allais dire vous libérez du traumatisme, mais c'est surtout vous libérez du psychotraumatisme, c'est-à-dire toutes les conséquences psychotraumatiques qu'il y a. Et les conséquences, elles peuvent être nombreuses. Ça peut être des TCA, ça peut être de grandes difficultés dans le rapport à son corps et dans le rapport à l'autre et dans la sexualité, ça peut être de grandes difficultés dans le sommeil, ça peut être un trouble anxieux généralisé. Il peut y avoir des tas de choses qui sont malheureusement consécutives à des violences sexuelles. Voilà, le côté je me sens sale quand je mange plus, moi, ça me fait quand même beaucoup écho à ça. Peut-être que chez la personne qui m'a écrit ça, il n'est pas question de ça. En tout cas... Ça me fait vraiment écho à ça. Si jamais vous ressentez la même chose, mais que vous dites, non, moi, je n'ai jamais rien vécu de tel, peut-être aussi qu'il y a quelque chose de cet ordre-là dans votre famille, dans même la génération au-dessus. Sachez que tout ce qui est autour de l'inceste, ça peut avoir des conséquences comme ça qui découlent sur les générations d'après. explorez peut-être cette question-là, si ces mots-là vous parlent, font écho aussi chez vous. Deuxième question, s'il n'y en a pas en direct, non. Alors, comment faire taire la voix du TCA qui nous pousse à rechuter STP ? C'est un peu large comme question. C'est vrai que ça, je pourrais vous le dire aussi. Quand vous avez envie de me poser une question pour le live, alors c'est trop bien quand vous pouvez être là parce que du coup, je peux... dire « Ah, mais qu'est-ce que tu veux dire par là ? » etc. Mais quand vous la posez la veille et que vous savez que vous ne serez pas là le lendemain, essayez d'être le plus précise possible. Parce que tu vois là, qu'est-ce que tu appelles une rechute ? Moi, je sais que j'ai vraiment un regard particulier sur ça, sur les rechutes. Généralement, quand je parle de ça avec des personnes qui souffrent de troubles alimentaires, qui me parlent de rechute, en réalité, quand je creuse avec elles, il n'y a pas eu de vraie rechute puisqu'il n'y a pas eu de guérison ou de rémission. Il n'y a jamais eu l'arrêt des symptômes. C'est juste... ça s'exprime un peu différemment. Donc, la rechute, déjà, qu'est-ce qu'on met derrière la rechute ? Est-ce qu'il est vraiment question de ça, ou est-ce qu'il s'agit juste de phases différentes, finalement, dans ta pathologie ? Donc, du coup, c'est compliqué pour moi de savoir, parce que finalement, comment faire taire la voix du TSA qui nous pousse à rechuter ? Si ce que tu nommes les rechutes, c'est le retour des crises, si ce que tu nommes rechute... c'est le retour de la restriction en force. Tu vois, ce n'est pas tout à fait la même chose. Bon, de toute façon, généralement, même si c'est un retour de crise ou que ce soit un retour de restriction, le truc central, il est un peu autour de la restriction. En tout cas, la petite voix, à mon avis, qu'est-ce qu'elle te dit, ta petite voix ? C'est ça. Si tu avais été là, si jamais tu es dans les personnes qui regardent actuellement ce live, n'hésite pas à me répondre. Mais qu'est-ce qu'elle te dit, cette petite voix ? Elle te dit que t'es trop grosse, elle te dit que t'es pas comme il faut, elle te dit que tu devrais manger moins, que tu manges mal, que tu vas être en mauvaise santé. Donc en fait, cette petite voix-là, ça va être important d'aller identifier pourquoi elle te dit tout ça. Il y a plein de façons différentes de prendre en charge la petite voix du TCA et je dirais qu'on la prend différemment à différentes étapes du processus. C'est super important, à mon sens, d'être accompagné. Alors, je pense sincèrement qu'on peut aller vachement mieux aussi grâce à du contenu gratuit ou payant, mais comme, par exemple, du contenu pas accompagnant, c'est-à-dire les podcasts que je fais, mon contenu sur Insta, les bouquins, tout ça. Vous êtes nombreuses et je vous en remercie à me témoigner votre gratitude, à m'écrire régulièrement pour me dire à quel point le podcast vous aide. En fait, vous êtes nombreuses, vraiment, à m'écrire pour me dire que vous avez guéri ou au moins laissé de côté tous vos symptômes, vu d'énormes changements dans le TCA en écoutant mes podcasts. Donc oui, on peut vraiment aller mieux par ce biais-là, mais pas tout le monde et pas à n'importe quelle étape. Et je pense qu'il est important aussi, à un moment donné, de se dire, OK, euh... Si je n'y arrive pas, ce n'est pas juste parce que je suis nulle que c'est moi le problème ou je ne sais pas quoi. C'est que j'ai besoin d'un coup de pouce et d'être accompagnée. Et puis les personnes qui me disent « trop bien, grâce à l'écoute de tes podcasts, là je vais mieux » , peut-être qu'avant ça, elles ont fait tout un travail psy qui leur ont permis de débloquer plein d'autres choses. Enfin bref, je pense que c'est important de se faire accompagner. Là, on parle des TCA, mais... quel que soit le sujet, moi je retourne régulièrement vers des suivis psy ou des suivis en thérapie systémique, très régulièrement parce que j'en ressens le besoin. Je ferme cette parenthèse et je reviens à la question. Pour contrer la voix du TCA, ça va être hyper important d'être accompagné, et tu vas pouvoir la contrer de différentes manières. Oui, j'en parlais encore juste avant, les thérapies cognitivo-comportementales, ceux à quoi je suis moi-même formée et ceux avec quoi j'accompagne, vont permettre de faire ce qu'on appelle la défusion cognitive, donc défuser, défusionner avec ses pensées et ne plus se laisser complètement embarquer par ses pensées. Et ça, c'est très important. Mais il y a aussi une autre étape, souvent qui vient plutôt en début de soin, qui va être de comprendre à quoi ça sert tout ça. À quoi sert ton trouble alimentaire ? De quoi veulent te protéger tes pensées ? Tu n'es pas ton ennemi. Donc si tu cherches à te protéger de grossir, Et bien, pourquoi ? Quel est le risque si tu grossis ? Cette petite voix qui te dit « mon Dieu, non, il ne faut pas que tu grossisses » et tout, pourquoi ? Qu'est-ce qui va se passer si tu grossis ? Et c'est important de creuser ça pour, en fait, s'attaquer à la racine, c'est-à-dire que si la petite voix, elle te dit que si tu grossis, tu vas finir seule, que personne ne t'aimera, etc., et bien, ça va être important d'aller déconstruire ça. Et puis, dans une autre étape... La croyance qui te dit que si tu manges ça, tu vas grossir, ça, c'est une autre étape et c'est une croyance qu'on va aller bosser, qu'on va aussi dégommer parce qu'en fait, il n'y a pas d'aliment grossissant ni d'aliment maigrissant. Donc, voilà, comment la faire taire ? Eh bien, en travaillant dessus de cette manière-là et puis en étant aussi dans l'action. Je vous le dis tout le temps, il y a l'aspect cognitif et il y a l'aspect expérientiel qui est vraiment important. Et donc... Comment tu vas te prouver que tu ne grossis pas en mangeant ça ? Eh bien, en mangeant ça. Donc, il va y avoir plusieurs aspects finalement pour faire taire la voix du TCA. Alors, je vois qu'il y a des questions. Quand les crises sont moins fortes après une prise de conscience, est-ce une étape du parcours de guérison ? Quand les crises sont moins fortes ? Oui, alors, bon, comme je vois... qui me pose cette question, je pense comprendre ce que tu veux dire. OK, bah oui, en fait, de toute façon, c'est plutôt bon signe. Si à un moment donné, tes crises sont moins fortes, c'est qu'on peut imaginer qu'il y a quelque chose qui se joue. Ce que je connais de toi aussi, c'est que tu mets en place pas mal de choses pour aller mieux et des choses aussi très concrètes dans ton alimentation du quotidien. Donc, je ne suis pas du tout étonnée. que ça rende les crises moins fortes. Et puis, en fait, je vais vous teaser un petit peu, mais la personne qui pose cette question, on a enregistré un épisode de podcast toutes les deux il n'y a pas longtemps. Et donc, il va sortir, je crois, fin mars. Donc, il va falloir que vous soyez encore patientes. C'est un épisode très fort et où, effectivement, on parle d'une prise de conscience très, très importante. Et donc, oui, oui, effectivement. Oui, je pense que ça peut être une étape très importante dans le parcours de guérison. Est-ce que tu penses que les TCC peuvent accélérer la guérison ? Oui, c'est un grand oui. Les thérapies cognitivo-comportementales, selon la HAS, la Haute Autorité de Santé, sont les thérapies les plus adaptées à la guérison des troubles des conduites alimentaires. Donc, ce n'est pas juste accélérer, c'est ce qui peut vous mener vers la guérison. Alors, c'est encore mieux si vous trouvez quelqu'un qui est formé au TCA, qui va pouvoir... utiliser ces thérapies-là de manière focus sur les troubles alimentaires parce que je ne sais pas en fait je ne veux pas dire peut-être une personne qui ne serait pas formée spécifiquement au TCA serait en mesure de prendre ses acquis là-dessus, je pense que oui je pense que peut-être en tout cas ça vous sera toujours utile même si la personne, je ne sais pas si votre psy est formée TCC mais que n'est pas formée TCA Peut-être que sur tout l'aspect comportement alimentaire, vous pourriez bosser avec quelqu'un d'autre. Mais en tout cas, votre psy va pouvoir vous permettre de bosser sur plein d'autres pensées envahissantes, sur votre anxiété, sur plein de choses qui sont des choses qui ont aussi un lien avec les TCA, qui risquent de renforcer vos TCA, vos crises, etc. Donc oui, c'est clair. Je reprends les questions que j'avais. Est-ce que c'est gênant de manger toutes les deux ou trois heures ou la nuit pour la digestion ? pour reprendre du poids ? Ou est-ce que pour la digestion, il vaut mieux manger des plus gros repas ? Je crois que j'avais déjà répondu à ta question. Je crois que toi qui as posé cette question, tu me l'avais déjà posée, que j'y avais déjà répondu. Mais bon, ce n'est pas grave. Du coup, je me dis, ça peut être aussi utile à plein d'autres personnes. Et puis peut-être que tu étais passé à côté de ma réponse. Je n'ai pas de réponse à te donner à ça. En fait... Je pense que c'est propre à chacun et je pense qu'il faut que tu testes ce qui se passe le mieux pour toi. Et c'est exactement ça que je t'avais répondu la dernière fois. Et je trouve que dans cette question de dire « Ah, comment je dois faire ? Est-ce que je dois manger toutes les deux, trois heures ? Est-ce que je dois manger plutôt des gros repas une seule fois ? » On reste dans l'idée que la solution se trouve à l'extérieur. On reste dans l'idée que la bonne façon de manger et la bonne façon de guérir de son trouble alimentaire, se trouve à l'extérieur. En fait, le but ultime pour moi, quand j'accompagne quelqu'un qui souffre d'un trouble alimentaire, c'est de lui permettre de renouer avec elle, avec ses besoins, ses envies, la régulation de son corps, mon but ultime. c'est de vous rendre autonome. Quand quelqu'un vient bosser avec moi, mon but ultime, c'est que ce soit la dernière fois qu'elle aille bosser avec quelqu'un autour de son alimentation. Vous irez sûrement bosser plein d'autres choses avec plein d'autres personnes au cours de votre vie. Mais sur ce sujet de l'alimentation, le but, c'est que ce soit terminé parce que vous aurez retrouvé l'autonomie et la confiance nécessaires pour manger sereinement. Alors, bien sûr qu'à un moment donné, vous vous sentez plus fragile ou je ne sais pas quoi, vous venez retoquer à ma porte, je vais pas vous dire « Ah ben non, vous m'avez dit que c'était fini après » . Non. Ce que je veux dire, c'est qu'à chaque fois que vous consultez des gens pour des régimes, pour des je ne sais pas quoi, c'est hyper infantilisant. Ces gens-là vont vous dire « Voilà comment il faut que tu manges, voilà la vérité, le truc qu'il faut pour être en bonne santé, voilà comment faire » . Ça n'a aucun sens. Oui, on sait certaines choses sur... la nutrition, on sait que tel aliment contienne tel nutriment qui eux-mêmes vont être importants pour tel ou tel truc de notre corps. Mais notre corps, en fait, il sait globalement bien se réguler et aller chercher ce dont il a besoin, sans qu'on ait besoin de passer par toute cette intellectualisation de notre façon de manger. Et donc, quand soit tu viens vers moi et que tu me dis « Voilà, est-ce que c'est gênant de manger toutes les deux-trois heures ? » et la nuit, ou est-ce que c'est mieux que je mange à d'autres moments ? En fait, comment c'est pour toi ? Peut-être qu'il faut que tu testes, peut-être que tu peux manger toutes les deux heures, toutes les trois heures, peut-être que tu peux manger des gros repas et puis voir si tu as à nouveau faim deux, trois heures après, voir comment tu digères par rapport à la nuit. Peut-être que tu es réveillé la nuit par la faim et du coup tu manges. Franchement, qu'est-ce que tu vas faire ? Tu vas t'empêcher de manger ? Ça ne me semble pas être la... De toute façon, tu ne vas pas réussir à te rendormir. Par contre, si tu mets un réveil exprès pour manger la nuit, oui, il peut se poser la question de se dire, « Attends, ça veut dire que tu sacrifies un morceau de ton sommeil. » Et du coup, ça aussi, ça joue énormément sur la digestion, sur la régulation de la faim. Donc peut-être qu'il faut peser le pour et le contre. Mais en tout cas, j'ai envie de te proposer de tester et de voir ce qui te convient le mieux, vraiment. Et donc, je répondais à sept personnes précisément, mais ça s'applique à vous toutes, évidemment. De plus en plus de pubs pour ces traitements miracles de perte de poids, coupe-faim, détournement, traitement pour diabétiques. C'est angoissant, trigger. Désolée, ce n'est pas vraiment une question. Oui, ben non, ne sois pas désolée de t'exprimer et de venir déposer ça ici. Je suis d'accord, en fait, je ne peux qu'imaginer à quel point c'est angoissant pour tout le monde. Moi aussi, j'hallucine un peu. En fait, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui a changé dans l'algorithme Instagram. Et moi, je consomme très peu de contenu, mais je vais dans les reels pour chercher des sons. Et en fait, avant, je ne voyais jamais, vraiment à peu près jamais de contenu régime. Et là, en fait, j'en vois beaucoup et plein de contenus bizarres, même en vrai. J'ai été assez choquée. Je crois que c'était il y a deux semaines où il y a eu vraiment un changement pour ma part. Et du coup, j'ai perçu à quel point c'était encore hyper présent, parce qu'effectivement, moi, dans mon microcosme sur Insta, où je suis plutôt des comptes d'alimentation intuitive et tout, je crois que je ne me rendais pas compte à quel point c'était encore le message prédominant. Et donc oui, en plus, maintenant, on a les nouveaux traitements, des tournements de traitements pour diabétiques qui, soi-disant, sont les produits miracles. À ce sujet-là... Lisa et Nina donc mon gros podcast et les nouvelles héroïnes si vous ne les connaissez pas toutes les deux elles ont fait du contenu en commun sur ces fameuses injections pour perdre du poids donc je vous invite à aller voir leur compte et puis moi j'avais fait un épisode de podcast aussi sur le sujet où je faisais un épisode réact à un reportage Arte donc voilà si ça vous intéresse d'aller voir mon avis là-dessus mais bon Je pense que vous vous doutez de mon avis. Je pense que c'est vraiment, vraiment, vraiment de la merde. Donc voilà, je pense qu'effectivement, on n'est clairement pas sortis de toutes ces injonctions et du pulte de la minceur et de tout ce qui va avec. Que penses-tu de cette phase que l'on appelle la semi-guérison de l'anorexie ? Que conseilles-tu dans cette phase lorsque le poids est toujours trop faible ? Qu'est-ce que tu appelles du coup la semi-guérison ? Parce que je pense que chacun, chacune peut y mettre une réalité différente. Tu peux redonner le compte de Nina STP. Alors Nina, c'est les nouvelles héroïnes. Et il y a Lisa du compte Mon Gros Podcast. Et toutes les deux, elles ont... Donc un podcast, mon gros podcast, c'est le podcast de Nina, je crois que c'est Héroïne Décomplexée, et elles avaient fait un truc en commun. J'ai eu le malheur de rejoindre les utilisateurs Herbalife à la fin de l'été dernier. J'ai été ajoutée à des groupes où j'avais beaucoup de notifications sur des avant-après de perte de poids, j'ai tout quitté depuis. Ben oui, je pense qu'il faut savoir se protéger de ces trucs-là, c'est horrible, c'est horrible, horrible, horrible. Et en fait... Je pense que déjà, sur Insta, il y a énormément d'avant-après qui sont fake. Il faut en avoir conscience. Ou qui sont volés à d'autres comptes. On tourne sur un peu souvent les mêmes. Et même dans le cas où les avant-après sont réels, parce qu'il y a plein de fois où c'est réel. Oui, si tu arrêtes de bouffer et que tu fais quatre séances de sport par semaine, oui, tu vas maigrir. Mais est-ce qu'on pourrait faire les avant-après, après, après, après, après ? C'est ça, moi, qui m'intéresserait, en fait. Et on le sait. On le sait que ça se casse la gueule, en fait, de toute façon. Alors, pour revenir à la question de tout à l'heure sur la phase de semi-guérison, cette phase où on relâche beaucoup les restrictions, mais qu'il reste encore des réflexes de contrôle très présents. Du coup, en fait, tu me dis que tu es dans un poids toujours trop faible. Si tu es bien en dessous de ton poids d'équilibre, ça veut dire qu'il y a quand même encore beaucoup de restrictions. Tu dis relâche beaucoup. Tu vois, ça c'est un truc que j'ai souvent dit aussi, c'est vrai que ça dépend d'où on part. Quand t'es dans de l'anorexie extrême, en fait t'es là, tu vois, dans le contrôle, t'es un truc extrême, où il y a un peu moins de contrôle, un peu moins de contrôle, hop, peut-être que là t'es dans la phase où tu as une sorte de semi-guérison, et je vais faire glisser mon truc, et peut-être qu'une vie normale, ça se situerait ici, tu vois. En tout cas, si t'es toujours... en sous-poids, que tu es bien en dessous de ton poids d'équilibre, ça veut dire que tu ne manges pas selon tes besoins. Et que du coup, est-ce qu'on peut parler de... En fait, je vois ce que tu veux dire par rapport à semi-guérison. Tu me diras si c'est ça que tu veux dire. Quelque chose qui te permet d'être dans une vie à peu près normale, ou en tout cas beaucoup plus normale que ce que tu avais avant. Peut-être que ton corps est quand même un peu plus en forme. que tu as moins froid, que tu peux retrouver une vie un peu sociale, retrouver des activités, mais qu'il y a toujours un contrôle hyper fort. À mon avis, le contrôle est toujours très fort. Je ne serais pas étonnée qu'il y ait toujours un peu de l'obsession autour des aliments, que ton corps se soit toujours un peu obsessionnel, que tu le vérifies, que tu te pèses, que tu te regardes beaucoup dans le miroir, etc. En tout cas, c'est comme ça que je... Moi, je vois les choses. Et donc, ta question, c'était que conseilles-tu dans cette phase ? Eh bien, déjà, de regarder tout le chemin. Tu dis, c'est tout à fait ça. Très bien. Regarder tout le chemin qui a été parcouru, te féliciter pour ça et regarder toute la vie que tu as gagnée. On pourrait parler de point de vie. Vous voyez, vous mesurez tout au poids. Et pourquoi on ne mesurerait pas les choses en point de vie ? Qu'est-ce que c'est qu'un point de vie ? c'est être capable de rigoler franchement. Ça, on pourrait dire, chacun met ses points de vie, ça on pourrait dire, genre, moi, un vrai éclat de rire qui vient du cœur, chez moi, ça vaut 50 points de vie. Pouvoir m'émouvoir devant un coucher de soleil ou juste un ciel un peu rose le soir, 10 points de vie. Être capable de jouer un jeu de société en oubliant complètement son corps, son poids et tout ça, 10 points de vie. Être capable d'aller manger au resto avec des copines. sans avoir tout prévu à l'avance et sans être morte de stress. 75 points de vie, enfin je ne sais pas, à vous après de mettre dessus, mais voir tous les points de vie que tu as gagnés, mais voir tout ce qui te reste encore à gagner. Et peut-être de réfléchir, en fait, ce qui va être important, c'est de voir là où est encore le contrôle. Parce que, effectivement, tu as énormément avancé, mais ça va être important de voir là où il y a encore beaucoup, beaucoup de contrôle. Et donc de... de pouvoir définir des objectifs pour avancer, pour regagner en point de vie, en qualité de vie, et de définir ces objectifs en fonction de là où tu en es aujourd'hui, là où tu aimerais aller demain, là où tu serais complètement libéré de ça. Et du coup, après, mes conseils, ça va être un peu global, comme je l'ai dit avant. Peut-être que tu auras besoin de bosser sur les freins à la guérison. Peut-être que tu auras besoin de travailler sur le pourquoi tu as si peur de grossir, de quoi ça te... te protèges, de tes croyances sur certains aliments qui te feraient grossir, de ta croyance qui te fait croire que si tu lâches complètement le contrôle, alors tu te nourriras mal, alors tu ne te nourriras que de tels aliments, alors tu prendras énormément de poids. Peut-être d'être accompagnée sur ces notions-là. Allez, ça fait déjà un peu longtemps que je suis dans ce live, mais en même temps, j'aime trop ça, c'est trop sympa. Je réponds à une dernière question qui m'avait été posée. Comment faire la différence entre la renutrition et la boulimie ? Alors, en renutrition, quand à un moment donné, le contrôle absolu lâche un peu ses frites, on peut ressentir ce qu'on appelle communément la faim extrême. Mon Dieu, j'ai tout le temps faim, j'ai tout le temps envie de manger tout ça. La boulimie, comment je pourrais expliquer ça ? La boulimie, c'est ça, mais qui s'installe. En gros, ce que je veux dire par là, c'est que ressentir... beaucoup d'envie de manger et une faim très présente en guérison d'anorexie ou de grosses phases de restriction d'un régime intense, même si on ne parle pas d'anorexie, ça suffit en fait à ressentir ça. En fait, ressentir ça, c'est normal. Le truc qui va être différent, c'est le fait que ça s'installe ou non. Et donc, la boulimie, c'est juste que ça s'installe. Comme on n'accepte pas cette phase-là, comme on ne la prend pas comme une phase normale et comme on n'a aucune confiance dans son corps, on va installer, en parallèle du fait de remanger plus, des moyens de compensation, quels qu'ils soient. Du sport, du jeûne, des vomissements, la prise de laxatif, plein de trucs. Et du coup, ça va faire que cette phase va s'installer. On peut passer sa vie à avoir l'impression d'être addict à la bouffe, d'être obsédé par ses aliments, d'être dans une forme de faim. extrême, une faim mentale extrême, et ça s'appelle l'hyperphagie, la boulimie, en fait. Mais c'est parce qu'on est toujours en recherche de compensation, et même si dans le cadre de l'hyperphagie, il n'y a pas de compensation, en fait, il y a une restriction cognitive qui est là, avec l'idée qu'on ne devrait pas manger ça, qu'on devrait faire attention, qu'on devrait maigrir, etc. Donc, la différence, comment faire la différence ? En fait... Si je voulais évaluer ta situation, je te demanderais depuis combien de temps ça dure, comment ça se passe pour toi, est-ce que tu mets en place des mécanismes de restriction, de compensation, tu vois ? Et c'est comme ça, en fait, qu'on ferait la différence. Voilà, je vous propose d'arrêter là. Merci d'avoir été présente. Merci aux personnes qui sont encore là en live. Merci à toutes celles qui regarderont le replay. Merci à vous qui écoutez le podcast. Merci pour votre soutien, vos partages. Merci. pour vos soutiens financiers. Vous êtes de plus en plus nombreuses à m'envoyer de l'aide financière et je vous en remercie. Et c'est quelque chose de très précieux pour me permettre de produire du contenu gratuit parce qu'effectivement, que ce soit là, ici, sur le podcast, en fait, c'est du contenu gratuit et de qualité. En tout cas, j'essaie vraiment de mettre beaucoup de qualité dans mes contenus pour vous aider. Et du coup, en retour... si vous voulez m'aider à continuer de produire ce contenu, si vous voulez me remercier parce que ça vous apporte et bien vous pouvez désormais me soutenir financièrement, vous trouverez le lien dans la description des épisodes de podcast donc voilà, n'hésitez pas si vous en avez l'envie et la possibilité on se retrouve très vite on se retrouve lundi prochain pour un nouveau live, on se retrouve via les épisodes de podcast, on se retrouve en story sur insta voilà, si vous voulez qu'on se retrouve A très bientôt. Ciao !