FlavieBienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur flavie.mtca. Très belle écoute ! Bienvenue dans ce nouvel épisode de podcast où on va parler du sport. C'est un sujet que j'aime beaucoup et que finalement j'ai assez peu abordé. Et en fait, dernièrement, vous m'avez posé beaucoup de questions sur ce sujet, notamment dans le cadre des lives Instagram. Et je me suis dit que vu le nombre de questions, vu le nombre de personnes qui me posaient des questions, vu le nombre de questions qu'avaient ces personnes, c'était important, intéressant d'en faire un épisode de podcast. Donc, me voici. Je vais commencer par vous lire les questions qui m'ont été posées, et puis après, je prendrai le temps d'y répondre, évidemment. C'est un épisode de podcast qui est semi-préparé, c'est-à-dire que j'ai juste une mini-intro de choses que j'ai envie de dire, et après ça va être beaucoup au feeling, ce qui me vient, donc on va voir. Alors, les questions qui m'ont été posées, c'est Peut-on guérir en faisant toujours du sport ? Comment associer sport et guérison ? Comment as-tu amélioré ta relation au sport, changé ton regard sur le sport ? Puis, une autre personne m'a écrit un peu plus longuement en DM, m'expliquant que... Donc je précise, c'est important, elle est maman depuis 8 mois, et elle dit culpabiliser de ne pas trouver la motivation de se mettre au sport. Elle dit qu'elle suit des comptes principalement body positive, ou bien des personnes comme moi. dit-elle, qui essaie de déconstruire le rapport au corps à l'alimentation, mais que malgré ça, de voir ces personnes-là faire du sport comme moi, par exemple, ça lui crée beaucoup de culpabilité. D'ailleurs, elle précise à un moment donné, elle dit que voir une nana mince comme moi faire du sport, ça lui crée beaucoup de culpabilité. Donc on voit bien là ce qui est associé aussi dans son esprit entre ma morphologie et le fait que je fasse du sport, mais j'y reviendrai après. Et donc elle dit aussi qu'elle n'a jamais été très sport, qu'elle marche, mais que le reste ça lui plaît pas. Et que donc avant elle avait la restriction qui lui évitait la culpabilité de ne pas bouger, de ne pas faire de sport. Enfin de ne pas bouger, c'est pas ça, parce qu'en fait elle bouge, elle marche, et puis on y reviendra aussi, mais elle bouge forcément en étant maman d'un bébé, c'est très énergivore. Mais du coup, il y a de la culpabilité maintenant qu'il n'y a plus de restrictions. Eh bien, en fait, il y a énormément de culpabilité de ne pas faire de sport. Ce que j'ai envie de vous dire en préambule, c'est de... Enfin, ce que j'ai envie de vous dire, ce que j'ai envie qu'on décortique un peu ensemble, c'est le lien sport et TCA. J'ai réfléchi et je me suis dit qu'il y avait trois liens principaux entre le sport et les troubles des conduites alimentaires. Le premier auquel on pense tout de suite, c'est que... Le sport étant présenté comme quelque chose qui fait maigrir, du coup, c'est une compensation de nos prises alimentaires. C'est un moyen, si on n'arrive pas à gérer ce qu'on va faire rentrer comme énergie, du coup, c'est un moyen de gérer ce qui va sortir comme énergie. Globalement, c'est ça. En deux, le sport s'est présenté comme une façon de sculpter son corps et de répondre aux critères de beauté. Le sport est très mis en avant, en valeur dans... de notre société en 2024, notamment sur les réseaux sociaux, et on a l'impression qu'on pourrait avoir à peu près n'importe quel corps, juste en faisant du sport. Et de trois, le sport c'est quelque chose qui permet d'être vu et reconnu comme une personne motivée, qui a de la discipline, comme une personne qui prend soin de sa santé, et potentiellement du coup une personne en bonne santé. Ces trois choses-là... regroupe des explications sur le fait que le sport, c'est un facteur important d'apparition de TCA, mais aussi de maintien des troubles des conduites alimentaires. Et ça, c'est encore majoré quand on pratique un sport qui va être directement relié... à notre poids, c'est-à-dire un sport, mettons, de combat, où en fait, il faut être dans une certaine catégorie de poids, et ou à notre apparence physique. Donc là, je pense notamment au bodybuilding, qui est un sport qui est basé sur le fait de développer certains de ses muscles et ensuite d'être en mesure de le montrer. Les compétitions, c'est ça. Il y a la musculature et puis la façon dont on vient contracter ses muscles, le montrer. Donc en fait, le sport est un facteur d'apparition et de maintien des troubles des conduites alimentaires, encore plus dans ce cadre-là. Et oui, je n'ai pas dit encore plus, dans le sport à haut niveau, c'est quelque chose qui est très très présent. Je n'ai pas les chiffres là sous la main, mais je vous assure que ça donne le vertige en fait, vraiment, les sportifs de haut niveau. sont les personnes les plus touchées par des troubles des conduites alimentaires. Et avec cette mode du sport et notamment de la musculation, et il n'y a rien de péjoratif, attention quand je dis cette mode, je veux dire c'est aussi super à la mode la course à pied par exemple, je pourrais aussi parler de ça, et moi je suis une adepte de la course à pied, mais la mode de la musculation n'a pas le même impact, et j'allais dire avec cette mode de la musculation, je crois qu'il y a de nombreux troubles des conduites alimentaires qui apparaissent chez les hommes. Mais qu'en fait, ce n'est pas diagnostiqué, mais parce que les personnes elles-mêmes, elles n'en ont même pas conscience. Donc voilà, c'était important pour moi de poser ces bases-là pour ensuite répondre aux questions. Parce que déjà, je trouve qu'en posant ça, en réfléchissant à tout ça et en ayant conscience d'à quel point le sport va avoir un impact dans la relation à son corps, la relation à l'alimentation et dans le développement de troubles des conduites alimentaires, Bah voilà, ça donne déjà des éléments de réponse à la suite. Donc peut-on guérir en faisant toujours du sport ? Moi je crois que oui. Je crois aussi, sincèrement, que ça peut être hyper aidant de complètement arrêter le sport. Donc en fait, il n'y a pas de bonne manière de faire, de mauvaise manière de faire. Ce qui est sûr, c'est qu'en tant qu'accompagnante, jamais je n'ai dit à quelqu'un d'arrêter le sport. J'ai plutôt... pour habitude de proposer aux personnes d'être dans une auto-observation. Quelque chose qui serait vraiment lucide et le plus objectif possible, même si l'objectivité en vrai, c'est très compliqué, j'allais dire, ça n'existe pas, tout est toujours subjectif forcément dans notre manière d'observer, mais voyez quelque chose de lucide sur notre façon de faire les choses et pourquoi on le fait. Donc d'être attentive aussi aux pensées qui nous traversent. C'est-à-dire que lorsque vous allez courir, être très au clair sur ce qui se passe dans votre tête. Est-ce que vous le faites parce que vous avez mangé une raclette ou que vous allez en manger une ? Est-ce que vous le faites parce que vous savez que vous allez brûler tant de calories ? Etc. Pour autant, à nouveau, même si votre constat c'est de se dire Ouais, je vois bien que j'ai quand même beaucoup ces pensées-là. C'est pas sûr qu'il faille arrêter de courir. Ça dépend. Si vous n'avez aucun plaisir à la course à pied et que c'est de la souffrance et de la torture, franchement, arrêtez. Et trouvez un autre sport. Il y a plein d'autres sports qui existent. Encore une fois, là, ce qui est à la mode, c'est de courir, voire de faire des trails et de la musculation. Ok, super, mais ça ne peut pas correspondre à la majorité des gens, parce qu'en fait, on est tous hyper différents. Donc autorisez-vous à tester plein d'autres trucs. Et c'est pas parce que les autres sports sont moins mis en avant qu'ils sont moins intéressants. Donc autorisez-vous à tester et à renouer vraiment avec le plaisir. Donc là ça c'est un élément, on arrive à un élément hyper hyper hyper important. C'est que dans la guérison, il va falloir renouer avec le plaisir. Renouer avec le plaisir de manger, renouer avec le plaisir de bouger. Renouer avec le plaisir de vivre, là, maintenant, d'être dans l'instant présent. Renouer avec le plaisir de... partager, renouer avec plein plein de plaisir simple, j'ai envie de dire et du coup, le sport, bah oui si vous avez besoin, envie de continuer et bah continuez, mais essayez de renouer doucement avec le plaisir, soit en changeant de sport, soit en continuant ce même sport, et en essayant de petit à petit aller vers cet objectif là, ok, qu'est-ce qui me fait plaisir Qu'est-ce qui me fait vraiment du bien ? Qu'est-ce que je kiffe ? Et en essayant de lutter ou faire taire en fait cette petite voix qui va venir vous parler, de brûler des calories, etc. Quelque chose d'intéressant pour être lucide sur sa pratique sportive. C'est de se poser la question de qu'est-ce qui se passe si je ne fais plus de sport ? Est-ce que je me mets à manger moins ? Est-ce que je suis en panique ? Qu'est-ce que ça crée chez moi, l'idée même de ne plus faire de sport ? Ça, ça va vous permettre aussi d'être beaucoup plus lucide et de vous rendre compte de ce qui se joue pour vous. Si par exemple, vous êtes sur le chemin de guérison. et que vous avez une pratique sportive de 6 jours sur 7, 7 jours sur 7, mais même 5 jours sur 7, enfin voilà, une pratique sportive quand même assez intense, moi franchement je vous conseillerais quand même de diminuer. Pour plein de raisons. Pour diminuer l'état de stress aussi de votre corps. Parce que ça crée un stress au corps. Moi actuellement je suis en préparation marathon. Je sors d'une maladie qui m'a obligée à m'arrêter 10 jours. Bah voilà, il y a le boulot, il y a plein de trucs. Je pense que j'ai vraiment trop tiré sur la corde, mais j'ai aussi tiré sur la corde juste physique. Et on a beau bien dormir à côté, bien manger, etc. C'est hyper stressant pour le corps, c'est hyper fatigant. Donc il faut, pour renouer avec son corps, ça va être hyper important peut-être de diminuer la pratique. Renouer avec son corps, ça va être central dans la guérison TTCA. Renouer avec les sensations de faim, de satiété, de rassasiement, de plaisir alimentaire, etc. C'est tout ça la guérison d'un trouble des conduites alimentaires. Renouer avec son corps de l'intérieur, arrêter d'être tout le temps à le regarder de l'extérieur. Renouer avec son corps de l'intérieur, c'est aussi peut-être diminuer le sport pour certaines d'entre vous. Mais pour d'autres, ça va être de commencer le sport. C'est tout à fait possible. On peut tout à fait commencer un sport en guérison de troubles alimentaires. C'est pour ça qu'il n'y a jamais de réponse toute faite. Si le sport, ça vous paralyse complètement parce qu'on vous a dégoûté de ça depuis que vous êtes petite. Moi, franchement, c'était mon cas. Je détestais le sport. parce que j'ai passé une bonne partie de mon enfance et de mon adolescence en surpoids et donc du coup tout ce qui va avec autour de la pratique sportive et bien si vous êtes paralysé dans le fait d'aller faire du sport par l'impression que c'est pas fait pour vous par la honte par la peur par plein de choses ça va être trop cool de renouer avec le mouvement pendant votre guérison de troubles alimentaires mais renouer que le mouvement c'est pas mettre ses baskets et aller courir ça peut mais c'est pas forcément ça si vous aimez faire des balades tranquilles en vélo faites ça Faites de la marche, faites ce qui vous fait plaisir. Des étirements, de la danse, il y a énormément de choses à faire. Bon, je m'éparpille un peu, c'est le problème des épisodes non préparés. Je pense qu'on va voir la différence avec ceux habituellement. Donc, peut-on guérir en faisant toujours du sport ? Oui, on peut guérir en faisant du sport. On peut guérir en arrêtant, on peut guérir en commençant le sport, on peut guérir en diminuant. Dans quel cas est-ce qu'on pourrait arrêter complètement le sport ? Eh bien, ce sera... très certainement très difficile et c'est pour ça que je vous dis pas que c'est ce qu'il faut faire à tout prix mais sincèrement si le sport est vraiment votre mode de compensation qui a pas de plaisir, que le seul plaisir que vous ressentez c'est l'espèce de satisfaction d'avoir coché la case ok c'est fait, je peux me détendre, je peux arrêter de culpabiliser maintenant j'ai fait mon sport et que vous faites du sport à outrance et que vous êtes en sous-poids et que vous êtes épuisé et que du coup Parce que ça, c'est difficile de s'en rendre compte, mais votre corps ne vous envoie plus de signaux. En fait, le corps, il peut être vraiment en mode totale sécurité et ne plus envoyer les bons signaux pour vous permettre de savoir quand vous avez faim, de quoi vous avez envie, quand est-ce que vous avez besoin d'aller vous reposer. Quand on le pousse trop, avec le sport notamment, il peut se produire ça. En fait, dans ces cas-là, oui, ça peut être hyper intéressant de stopper toute pratique sportive. Moi, il y a plein de moments dans ma vie, donc je vous l'ai dit, il y a eu plein de moments où je ne faisais pas du tout de sport, mais à partir du moment où j'ai commencé à en faire, après il y a eu plein de moments où vraiment j'ai stoppé, il y a eu plein de moments où je n'ai pas fait de sport pendant un an, pendant quatre mois, pendant six mois. Donc il y a des fois vraiment une utilité de stopper ça pour se reconnecter à soi, pour aussi se prouver que ce n'est pas parce qu'on arrête de faire du sport que tout d'un coup on prend 20 kilos. Les personnes que vous allez voir sur les réseaux, qui vont vous dire Ouais, regardez, j'ai arrêté le sport, j'ai pris 20 kilos ce sont des personnes qui ont des troubles des conduites alimentaires, et qui sont tellement la tête dedans, enfin, qui n'ont aucune prise de recul dessus, et qui du coup, en arrêtant le sport, sont tellement rongées par la culpabilité, qu'elles se font compulsion sur compulsion. Mais l'idée, c'est que si vous êtes en cours de guérison, accompagnée, etc., en fait, votre comportement alimentaire, vous allez pouvoir le travailler. être accompagné dessus, et ça peut être un essai, un test de stopper le sport. Ne serait-ce que pendant une semaine, deux semaines, pour voir ce qui se passe pour vous, pour voir de quelle manière vous ressentez votre corps. Vraiment, moi, je vous invite à expérimenter, à essayer des choses. Comment associer sport et guérison ? Je trouve que cette question peut être complexe. Vous voyez bien que je l'ai dit tout à l'heure, ça peut être intéressant de se mettre en mouvement pendant la guérison. Même si on n'a pas l'habitude de faire du sport par exemple. Ça peut être intéressant d'arrêter, enfin tout peut être intéressant. Du coup, comment associer sport et guérison ? Moi je vais vous dire quelque chose, je suis ultra sceptique quand je vois des personnes dire qu'elles ont guéri d'un TCA via la musculation. C'est quelque chose... qui est pas mal à la mode, encore une fois, là je parle pas juste de la muscu, mais de ce discours-là, et qu'en fait on nous présente ça comme le fait de se réconcilier avec la prise de poids, parce qu'en fait, on prend du poids en faisant de la muscu, et donc trop bien, on l'accepte bien, on se réconcilie avec ça, on se réconcilie avec son corps, etc. Moi j'y crois pas trop, parce qu'en fait c'est ultra conditionné. On prend du poids, oui, mais du muscle. On fait la chasse au gras. On observe son corps sous toutes les coutures. Qu'est-ce qui se passe quand on peut pas faire... de muscu pendant une semaine, deux semaines, trois semaines. Qu'est-ce qui se passe si ces personnes-là se blessent ? Qu'est-ce qui se passe dans leur tête ? En fait, la réconciliation dont ces personnes parlent avec leur corps, elle est ultra conditionnée au changement de leur corps vers quelque chose de plus musclé. Il y a quelque chose qui reste très contrôlé. Il n'y a pas d'acceptation de ce qu'est le corps dans un poids naturel et dans quelque chose de doux pour le corps. Non, il y a l'acceptation du corps. conditionné au fait qu'il ressemble à ça. En ça, ça me semble un peu bancal, et à mon sens, on ne peut pas parler de guérison. Pas dans ces cas-là. Encore plus quand il y a des plans alimentaires qui sont associés, et c'est quand même très souvent le cas où les personnes qui font de la musculation font extrêmement attention à ce qu'elles mangent. Et du coup, non, on ne peut pas parler d'un rapport à l'alimentation et à son corps serein, et donc de guérison des troubles des conduites alimentaires, même si peut-être qu'il n'y a plus de restrictions extrêmes, et donc il n'y a plus d'anorexie, peut-être qu'il n'y a plus... de compulsion et donc il n'y a plus de boulimie ou d'hyperphagie, mais il y a d'autres problématiques et peut-être des choses plutôt de l'ordre de l'orthorexie et l'image du corps, je pense que les choses ne sont pas vraiment réglées. Ça me semblait important de vous faire cette parenthèse. Néanmoins, associer sport et guérison, je pense que c'est faisable. Encore une fois, j'ai déjà un petit peu répondu tout à l'heure, je crois que l'idée c'est d'associer le sport au plaisir, le sport aux sensations internes corporelles. Le sport au fait d'évacuer ses émotions, de les évacuer, de les vivre plus sereinement, d'avoir un mental peut-être un peu plus apaisé. Le fait aussi de prendre l'air, je sais que par exemple moi qui fais de la course à pied, mais ça peut être aussi marcher, du coup ça permet d'aller dehors, d'être en extérieur, de sortir de chez soi. Et tout ça, ça a une valeur très très importante pour notre santé mentale. Donc oui, on peut... associer sport et guérison, mais en étant encore une fois le plus lucide possible sur sa pratique, en se méfiant de ce que vient nous raconter la petite voix du TCA, et en essayant d'opter pour des objectifs vraiment santé mentale, bien-être, etc. Comment as-tu amélioré ta relation au sport, changé ton regard sur le sport ? Eh bien, ça s'est fait dans la pratique. Concrètement, ma relation au sport, elle a continué de bouger énormément ces dernières années. Et même une fois guérie complètement de mes compulsions, de mes TCA, eh ben, ma relation au sport, je pense qu'elle était... Je sais pas comment dire ça. Pas pathologique, mais je pense que c'était pas simple, en fait. Et du coup, j'ai eu besoin de vivre des expériences, des expérimentations. J'ai eu besoin de trop pousser un peu, de me blesser, j'ai eu besoin de tout arrêter, j'ai eu plein de besoins différents. Et en fait aujourd'hui je me sens ultra bien, ultra sereine, parce que la course à pied n'est plus du tout un moyen de gérer ce que je mange. En fait au contraire, la course à pied me demande de manger suffisamment, vraiment je veille énormément à ça, j'ai plutôt cette peur de... pas manger assez en réalité. La course à pied c'est avant tout pour moi un moyen de canaliser, on va dire, mes pensées et mes émotions parce que je suis quelqu'un qui part très vite dans tous les sens, je suis quelqu'un qui peut facilement stresser voire même être anxieuse. La course à pied c'est mon moment à moi, j'ai une vie à mille à l'heure, je travaille pas mal quand même. J'ai des enfants, j'ai trois enfants. Donc voilà, en fait, je me suis rendue compte l'autre jour, je fais une parenthèse encore une fois, je digresse, mais j'ai vu quelqu'un l'autre jour, un monsieur, parler du temps pour soi, de l'importance du temps pour soi. pour être quelqu'un d'heureux, quelqu'un de bien. Et en fait, ils disaient, mais on confond le temps pour soi et le temps familial. Et en fait, les gens qui ont des familles, ils rentrent chez eux, et puis en fait, ils sont avec leur famille, c'est pas du tout du temps pour soi. Et en fait, ça m'a beaucoup, beaucoup parlé. Et en fait, le sport, c'est une des manières d'avoir du temps pour moi. Mais je crois qu'il ne faut vraiment pas que ce soit la seule non plus. Je me suis rendue compte de ça dernièrement, parce que je cours beaucoup en ce moment, parce que je suis en préparation d'un marathon. Et du coup, ça me demande beaucoup. Et en fait, tout mon temps, je fais des sacrifices, ce qui fait que je dois être encore plus efficiente sur mon temps de travail. Donc il y a des phases où je travaille encore plus. Et en fait, je n'ai plus du tout de temps pour moi en dehors de la course à pied. Et c'est par exemple une chose sur laquelle je vais remédier bientôt, parce que je me rends compte qu'il faut aussi compartimenter ça. Donc comment j'ai amélioré la relation au sport ? Déjà en faisant des choses qui me plaisent vraiment. En parallèle de la course à pied, je fais de la danse et c'est vraiment l'éclate et c'est un rapport complètement différent au corps et c'est trop bien. Donc en misant sur le plaisir, en lâchant la notion de performance, ça peut paraître bizarre alors que je me prépare régulièrement à des courses, mais en fait, en dehors de mes prépas, je vais courir sans objectif, seulement l'objectif d'être bien et que ça aille. Et pendant ma prépa, je ne me pose pas trop de questions en fait. J'ai une appli qui me dit tu cours tant, tu fais ça, tu fais ça. Et du coup, il n'y a pas d'objectif en mode il faut que je cours suffisamment pour être sûre de maigrir, il faut que je cours suffisamment pour être sûre d'évacuer tel truc. Vous voyez, ce n'est pas les mêmes objectifs en fait, ça n'a rien à voir. Mon objectif, c'est de ne pas souffrir le jour où je ferai le marathon. Mon objectif, c'est de pouvoir le finir et d'être bien. En fait, c'est tout ça mes objectifs et c'est pour ça que je suis ma prépa le plus possible à la lettre. Et du coup, il n'y a pas du tout de notion de lien avec mon corps. Donc ça, c'est aussi quelque chose de très important. Ça va être difficile, mais petit à petit, le but, ça va être, pour vous toutes qui m'écoutez, de décorréler votre pratique sportive de votre corps, de l'apparence de votre corps, du poids de votre corps. Aussi, parce qu'il y a une réalité, c'est que vous allez faire du sport, vous allez avoir faim. En fait, si vous voulez guérir de vos troubles alimentaires... L'objectif, ça va être ça, d'être dans une meilleure écoute de vous, et vous allez voir qu'en fait, en bougeant plus, vous allez avoir beaucoup plus faim. Donc, de toute façon, quand on dit que le sport, ça fait maigrir, bah ouais, si on se met en plus dans une forme de déficit calorique, mais franchement, le niveau de stress pour le corps, il est horrible, c'est hyper dangereux. Vous risquez des problèmes cardiaques, vous risquez de vous blesser, vous risquez plein de trucs, en fait. Et du coup, là où on dit le sport est bon pour la santé, ça peut être ultra délétère. Donc l'idée, c'est vraiment d'être dans... Le fait de prendre soin de vous, mais pour de vrai, pas prendre soin de vous au sens de je vais avoir un beau corps, le sport c'est forcément bon pour la santé parce que je l'entends partout, je le vois partout, il faut que je bouge, il faut que je cours, il faut que je fasse ci, alors que potentiellement à côté vous avez une vie à mille à l'heure. Non, il faut que le sport ce soit quelque chose qui vous permette de prendre soin de vous, de kiffer, d'être en connexion avec votre corps, de vous vider la tête. Peut-être de vous marrer, il y a plein de sports qui sont marrants, genre la danse, il y a plein de moments où on rigole. Peut-être de faire des rencontres, de vous faire des nouveaux potes. En fait le sport ça peut servir à plein de choses, mais en aucun cas ça doit juste être une torture supplémentaire, ça n'a aucun sens. Prendre soin de vous, c'est pas faire en sorte à tout prix de maigrir, ça n'a aucun sens, ça n'est pas prendre soin de vous. Et ça me fait faire la transition avec l'autre personne qui m'a écrit... Et qui parle du fait qu'elle est maman depuis 8 mois et qui dit je n'arrive pas à trouver la motivation pour faire du sport et je culpabilise. Mon dieu, ça me brise le coeur d'entendre ça. Clairement, quand on a un bébé, on a autre chose à faire que faire du sport. Oui, on peut ressentir le besoin de faire du sport. Attention, si vous qui m'écoutez, vous ressentez ou vous avez ressenti le besoin de faire du sport alors que vous veniez d'avoir votre bébé, ok, très bien, c'est super et du coup c'est un temps pour vous que vous vous êtes offert et c'est génial. Mais il y a aussi énormément de femmes qui ne vont pas ressentir ni l'envie ni le besoin parce que la priorité n'est pas là, parce que ça dépend comment ça se passe avec le bébé, parce que ça dépend comment s'est passée la grossesse, parce que ça dépend la relation que tu as maintenant avec ton corps. Et en tout cas, ça n'est en aucun cas une obligation. Et cette personne-là dit qu'elle va marcher, mais c'est super. Tu vas marcher, c'est génial. Franchement, tu t'aères l'esprit. Peut-être que c'est des moments... Où t'es toute seule sans ta fille et ça peut te faire, ta fille ou ton fils, je sais plus, je sais pas pourquoi je dis ça, sans ton bébé en tout cas, et du coup ça peut te faire le plus grand bien aussi. Et puis des moments où t'es avec ta fille, trop bien, ça vous fait une balade. Mais je veux dire, marcher c'est du mouvement. Arrêtons avec le sport qui fait transpirer à tout prix. Ce dont on a besoin pour être en bonne santé. c'est d'être en mouvement, ok ? C'est pas d'être là à se défoncer au sport forcément. Et se défoncer au sport, si tu ne fais pas des nuits complètes, si tu es encore émotionnellement impacté par ta grossesse, ton accouchement, etc., ça n'est pas prendre soin de toi, bien au contraire. Donc je crois qu'il faut aussi renouer quelque chose de doux dans le rapport que vous avez à vous-même. Et encore une fois, je vais prendre mon exemple, mais parce qu'on me demande aussi mon rapport au sport. Ça peut paraître vraiment hyper bizarre, mais moi je suis dans quelque chose de doux avec moi-même alors que je me prépare un marathon. Et qu'on imagine que forcément ça va être de la souffrance, parce que dépassement de soi. Mais en fait, moi j'aime pas souffrir en fait. J'ai presque un problème je crois avec ça, mais je n'aime pas souffrir. Et du coup je suis dans quelque chose de doux avec moi-même, aussi dans ma pratique sportive. C'est-à-dire que si j'ai besoin... de ralentir, de faire une séance à ce qu'on appelle en endurance fondamentale quand on court, à savoir qu'un bon entraînement en course à pied, il doit se faire principalement en endurance fondamentale. Eh bien, si j'ai besoin d'être dans quelque chose de très doux, alors que je devais faire une autre séance, machin, pour ma prépa, j'irais dans quelque chose de très doux. L'endurance fondamentale, tu cours tellement pas vite que franchement, tu souffres pas, t'as vraiment l'impression de faire une balade simplement accélérée. Donc voilà, si ça vous intéresse, on pourra... On en reparlera à d'autres moments, mais je ne veux pas m'étaler là-dessus. Et puis, il y a plein d'infos sur le net, faciles à trouver sur ces histoires d'endurance fondamentales. Donc, renouer avec la douceur aussi vis-à-vis de vous-même. Je pense que c'est super important dans votre pratique du sport, dans votre pratique du mouvement. Cette personne dit qu'elle n'aime pas le sport. Moi, je crois que ça peut complètement exister. Et dans ce cas-là, franchement, fous-toi la paix, parce que tu verras que tu ne serais pas plus mince si tu faisais du sport. Je crois que c'est ça aussi que j'avais envie de dire. Parce que cette personne-là, elle parlait du fait de me voir moi en se disant, oh là là, Flavie, elle est mince et elle va courir. Voilà, donc Flavie, elle est mince parce qu'elle va courir. Non, en fait, c'est ma morphologie. Et du coup, bah oui, je suis d'une morphologie mince. J'ai la chance d'avoir gardé cette morphologie malgré mes troubles des conduites alimentaires. Mais attention, je ne sais pas ce qui se passera dans l'avenir pour moi, en fait, qui sait ? Donc, rien n'est écrit ad vitam aeternam. Et en fait, si je ne courais pas, je ne serais pas plus grosse. Et si tu te mettais toi à courir, tu ne serais pas nécessairement plus mince. Peut-être même ce serait tout l'inverse. Parce que tu aurais tellement la dalle que tu mangerais plus, ou tu aurais tellement la dalle et tu n'oserais tellement pas manger de peur de grossir que tu te taperais des compulsions. Donc en fait, sortez-vous ce truc de la tête. On ne choisit pas son poids d'équilibre. On ne choisit pas sa morphologie. On ne choisit pas le poids qu'on fait. On ne choisit pas la résistance de notre corps. certains sports, on choisit pas là où on prend ou non du plaisir, mais genre comme les aliments. Il y a des aliments que vous adorez, je suis sûre qu'il y a des gens qui détestent et inversement. Ok, c'est comme ça, on ne choisit pas en fait toutes ces choses-là. Il y a des choses qui sont comme ça et qu'on se doit simplement d'accepter. Donc malgré tout ce qu'on peut entendre, non, le sport permet pas de complètement changer son poids d'équilibre et sa morphologie. Non, le sport n'est pas nécessairement toujours. bon pour la santé. Oui, ça peut être vraiment top de faire du sport et on peut guérir en continuant, en commençant, en ralentissant, peu importe, on peut guérir avec une pratique sportive. On peut aussi guérir en arrêtant toute pratique sportive, ça veut pas dire qu'on prendra nécessairement plus de poids, vraiment pas. Voilà, il n'y a pas une seule bonne manière de faire, j'ai envie de vous inviter à expérimenter, à vous faire accompagner si c'est flippant d'expérimenter ça toute seule. Et voilà, je crois que je vais vous laisser là-dessus, parce que j'ai l'impression d'avoir dit déjà beaucoup de choses. J'espère que ce n'était pas trop brouillon, cet épisode non préparé. Je vous remercie encore une fois, comme d'hab, d'être là, fidèle au poste, à écouter mes épisodes de podcast. C'est vraiment trop cool, ça me touche beaucoup de recevoir vos messages. Tous ces messages où vous me dites à quel point le podcast TCA, etc. vous aide. Donc voilà, c'est trop bien. Pensez à partager. Pensez... à parler du podcast autour de vous. Pensez à mettre des petites étoiles, des commentaires. Vraiment, c'est ce qui m'aide le plus. Parce que ce podcast, je le répète régulièrement, mais c'est important que vous l'ayez en tête, je pense, parce que c'est la réalité de l'entrepreneuriat. Ce podcast me demande beaucoup de travail. C'est du travail non rémunéré. J'essaie de vous partager du contenu de qualité. Vraiment, j'y mets tout mon cœur. Donc de votre côté, eh bien, votre façon de me remercier, de m'encourager à continuer. ça peut être simplement de mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute, de laisser un petit commentaire pour me dire comment ça vous aide, et pour me donner envie de continuer. Allez, à très bientôt !