Speaker #0Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue, bienvenue. L'idée du live, comme d'habitude, c'est de répondre à vos questions. Questions posées en amont, mais j'en ai pas eu... une question posée hier soir. C'est vrai que j'ai mis la boîte à questions très tard aussi, quand même, par rapport à d'habitude. Mais du coup, l'idée c'est que vous puissiez aussi poser des questions en direct si vous en avez. Et donc, le live sera disponible en replay, comme d'habitude, sur Instagram, comme d'hab, et aussi sur le podcast TCA, etc. En fait, chaque vendredi, vous avez un épisode de podcast qui sort, voilà, épisode classique. Puis, chaque lundi matin, il y a un épisode de podcast qui correspond au live du lundi d'avant. Donc là, ce matin à 6h30 est sorti un nouvel épisode de podcast que je vous invite à aller écouter, qui correspond au live de la semaine dernière. Donc je vous invite à me poser vos questions en direct, et en attendant que certaines d'entre vous aient potentiellement des questions à me poser, je vais répondre à la question que j'ai reçue hier. Donc c'était une personne qui me demandait si le fait de réintroduire les aliments un par un après une restriction était une bonne idée ou pas. Moi je dirais plutôt un grand oui. C'est plutôt ce que je conseille généralement. Je ne dis pas que c'est la seule manière de faire et je pense qu'il est aussi important de s'écouter. Et très très très important de tester différentes choses. Mais... Si vous avez été dans une grande restriction alimentaire, pour différentes raisons, souvent pour chercher à perdre du poids, bien évidemment, mais aussi, vous voyez, le contrôle qu'on met en place en lien avec les TCA, c'est aussi un contrôle qui a d'autres fonctions. C'est-à-dire que peut-être que vous remarquez que vous êtes dans le contrôle à plein d'autres niveaux dans votre vie. Et que du coup, voilà, ce contrôle, ce besoin de contrôler, ça répond à un certain nombre de peurs. Enfin voilà, ça a différentes fonctions. Ce que je veux dire par là, c'est que du coup, s'imaginer tout lâcher d'un coup, c'est pas souvent une bonne réponse. Parce qu'en fait, ça plonge dans une espèce de chaos, de peur intense. Et généralement, quand on a l'impression d'être dans le lâcher tout d'un coup, on n'est pas vraiment dans le lâcher prise, on est plutôt dans une forme de rébellion face au contrôle. C'est souvent ce qui se passe. Il y a plein de personnes. qui me disent, non mais, enfin plein, oui si quand même un certain nombre sur Insta, qui vont me dire non mais moi j'ai arrêté de contrôler Flavie, sauf que ça fait 6 mois et que j'ai pris 30 kilos. Généralement, ça veut dire qu'il y a quelque chose qui n'arrive pas à s'installer autour du lâcher prise, et qui en fait est davantage une réponse au contrôle en mode j'en peux plus, j'en ai ras le bol, c'est bon je lâche, plutôt que quelque chose de serein. et d'une confiance qui se renoue avec la nourriture et le corps et la régulation corporelle. Donc du coup, être plutôt dans le fait de réintroduire les aliments un par un, je trouve que ça peut maintenir une forme de sécurité, où en fait tu continues tes habitudes alimentaires, et puis tu réintroduis tranquillement tel aliment, tel aliment, et tu prends ton temps, et ça te permet aussi de renouer une forme de confiance, de voir que ça se passe bien. Et d'avoir l'impression de garder encore prise, tu vois, sur les choses. Donc voilà, c'est un grand oui. Si vous, vous avez envie de tester comme ça, mais que vous n'y arrivez pas, et qu'en fait c'est les aliments 3 par 3, 4 par 4, ou même plus, mais c'est pas grave, c'est ok, il n'y a pas de règle absolue en fait. Ça se passera comme ça se passera, et puis peut-être que vous avez besoin de tester différentes choses. Un par un, puis vous vous rendez compte que ça ne marche pas pour vous. Ou alors, tout d'un coup, vous vous rendez compte que ça ne marche pas pour vous. Osez tester et puis revenez après en arrière pour essayer d'autres choses. Il y avait autre chose que je voulais dire par rapport à ça. Zut, je l'ai... perdue. Ça va peut-être me revenir par rapport... Ah oui, je l'ai, trop bien. Je suis contente de m'en souvenir parce que c'est important. Il y a un truc qui est un peu mon slogan, que j'utilise en... signatures de mail, que le tout premier programme en ligne que j'avais créé, d'ailleurs, il portait ce nom-là. Donc c'est vraiment important pour moi, c'est lâche le contrôle, reprends le pouvoir. Et si je vous précise ça, c'est parce que... Parce que je crois qu'il y a une trop grande confusion. D'ailleurs, il n'y a encore pas très longtemps, j'ai échangé avec une personne sur Insta pour qui l'alimentation intuitive, c'est le fait de manger tout et n'importe quoi, d'être dans... Ouais, vraiment, je lâche les règles alimentaires, mais du coup, en gros, pour le dire vulgairement, je fais de la merde, quoi. Vraiment. Ou on ne mange plus que pizza, machin et tout. Ça, c'est une croyance qui est très répandue. En réalité... Lâchez le contrôle alimentaire tel que vous l'avez aujourd'hui. Ça veut pas dire que vous n'aurez plus aucune prise sur votre vie, bien au contraire. Ça veut dire que vous allez être en mesure au bout du chemin de faire des choix conscients, des choix orientés pour votre santé et non pas oui c'est pour ma santé et en fait c'est clairement tout le temps de la perte de poids déguisé. Non là vraiment des vraies choses qui vous font du bien et qui sont orientés autour de votre santé et du coup on est dans dans tout l'inverse d'une perte de contrôle ou d'un je sais pas comment dire, d'un laisser-aller au sens péjoratif du terme, vous voyez on est dans un laisser-aller au sens de tout ce que ça a de chouette à vivre mais en aucun cas vous ne perdez les reines de votre vie, au contraire pour moi lâcher le contrôle alimentaire et guérir de ses troubles alimentaires c'est vraiment reprendre une forme de pouvoir aussi sur son existence parce que le trouble alimentaire il est relié à tellement de... de choses, à votre capacité ou non à prendre votre place, à exprimer vos besoins, à dire non, à... Voilà. C'est toujours, toujours relié à des histoires comme ça. J'ai la chance de pouvoir faire une conférence jeudi soir. Il faudrait que je pense à vous redonner les infos en story, d'ailleurs, quand même. Pour les personnes qui seraient du coin, c'est assez loin de chez moi. Et en fait, l'idée, c'est de... Pour moi, l'enjeu, ça va être de démontrer à quel point point les troubles des conduites alimentaires font partie des discriminations faites aux femmes ou en tout cas des conséquences de toutes les discriminations que subissent les femmes en lien avec le patriarcat. Donc votre façon de manger, elle est reliée à tout ça, en fait. Donc lâcher le contrôle, c'est reprendre le pouvoir. Voilà. Je pense que je vais m'arrêter là pour ça. Donc voilà, je pense, j'espère que ça répond à la question que la personne m'avait posée. Petite question, penses-tu qu'on puisse rechuter après une guérison au TCA ? Oui, je pense bien sûr. Pour autant, je pense qu'il y a souvent beaucoup de confusion autour de ce qu'est la guérison ou non et qu'il y a plein de personnes qui se considèrent guéries et qui ne le sont pas. Et qui du coup, quand les symptômes reviennent en force, disent j'ai fait une rechute alors qu'en vrai le TCA s'exprimait juste différemment. J'ai fait partie de ces personnes. J'ai été dans une phase de ma vie où je pensais vraiment être guérie. Je parlais tout le temps de mes troubles alimentaires au passé alors qu'en fait j'étais hyper contrôlante. Mon apparence était au centre de ma vie. Enfin, il y avait tellement d'autres choses dans ma vie et pourtant je vous jure, je me souviens que c'était quand même ça principalement. Je me souviens de soirées, j'ai vraiment des flashs de soirées télé avec mon conjoint de l'époque et où en fait j'arrive pas à me concentrer sur le... film parce que je rêve d'aller prendre un morceau de chocolat et que c'est mort je ne prendrai pas ce foutu morceau de chocolat et que du coup j'y pense toute la soirée jusqu'à ce que j'aille me coucher enfin je me couche et je dors et c'est bon on passe à autre chose mais voilà la restriction était vraiment très importante dans ma vie pour autant j'étais pas considéré en anorexie parce que je mangeais quand même à peu près tout parce que j'étais pas extrêmement maigre j'étais mince quoi et j'avais pas de crise à ce moment-là. Et donc, quand dans ma vie, suite à des événements, voilà, j'ai vu le retour des crises, j'ai cru que je rechutais, quoi, après une guérison, mais pas du tout. J'étais pas du tout guérie. Je veux dire, c'est pas normal d'être obsédée comme ça, par son corps, par la bouffe, de penser tout le temps qu'à ça, d'en perdre ses capacités de concentration, de penser que toute sa valeur, elle repose uniquement sur son corps, son apparence. Enfin, franchement, non, j'étais pas du tout guérie. Donc, oui, les rechutes, elles existent, mais ça dépend de ce qu'on entend derrière. Guérison, ce n'est pas parce qu'un des symptômes fait moins de bruit, par exemple les crises. En fait, c'est souvent ça la confusion. On me dit, oh, mes TCA sont revenus. Et souvent, c'est les crises sont revenues. Alors que juste avant, les personnes étaient dans une phase de contrôle extrême, type limite anorexie, quoi. Non, mais du coup, tu étais à fond dans tes TCA. C'est juste que tu étais dans une phase différente qui préparait juste la prochaine. Donc voilà, ça c'est important à savoir. Je pense que même en cas de guérison, il peut y avoir des rechutes. J'imagine, en fait, je n'ai pas d'exemple concret à donner, mais j'imagine qu'il peut y avoir des rechutes. Et encore une fois, attention à ce qu'on considère comme être une rechute. Avoir des pensées négatives sur son corps qui reviennent un peu plus, avoir à nouveau des envies de maigrir ou se dire Ah tiens, serait peut-être bien si je faisais plus attention À mon sens, ce n'est pas une rechute. pensées comme ça qui passent et qu'on les identifie et qu'on se dit ah tiens en fait c'est un signal d'alarme on va se dire ah tiens ok il y a peut-être un truc qui se dérègle dans mon fonctionnement global dans ma vie là c'est peut-être une sonnette d'alarme qui me dit qu'il y a quelque chose globalement à rééquilibrer dans ma vie. Et du coup, ça peut se transformer en rechute, mais ça peut ne pas du tout l'être. Ça peut se transformer en rechute si on est aveugle face à ces pensées-là et qu'on ne les intercepte pas et qu'on fait suivre les actions derrière, que tu vois du coup les actions se transformant. Oui, oui, je vais recommencer à me peser tous les jours ou une fois par semaine et puis je vais me mettre à manger moins de féculents et du coup, rapidement, j'ai le retour des crises et... Donc oui, il peut y avoir une rechute, mais j'ai envie de vous dire, si vous avez guéri à un moment donné des TCA, c'est que vous avez trouvé des ressources et des outils. Et que même si à un moment donné, il y a une rechute qui pointe le bout de son nez, vous serez outillé. Quand on est dedans, dans les TCA, avant d'en sortir, on est complètement paumé avec ce sur quoi il faut travailler, ce à quoi il faut être vigilante. Et du coup, sur le chemin de guérison, déjà, on développe la compétence number one, l'auto-observation. qui va permettre derrière d'être ultra attentif sur ce qui va se jouer. Et je pense que tout ça, c'est des super protections contre les rechutes. Donc voilà. Mais dans l'absolu, j'imagine que oui, bien sûr, on peut rechuter, comme dans n'importe quelle pathologie. Tu vois, ça me fait penser par exemple à la dépression. On peut avoir plusieurs épisodes dépressifs dans sa vie. Et encore, je ne sais pas si c'est tout à fait comparable. En fait, je ne m'y connais pas. assez en dépression pour pour vraiment aller au bout de la comparaison alors waouh je ne m'attendais pas à cette réponse ce qui me fait douter sur la situation qu'est ce qu'être malade quand est on guéri notre rapport au corps est tellement complexe alors mais oui je suis d'accord avec toi j'ai fait un épisode de podcast si ça t'intéresse qui s'appelle comment savoir si on est guéri ma vision des choses c'est que pour parler d'une guérison il faut repartir de la pathologie pour parler de ta guérison il faut repartir de tes symptômes à la base et du coup de repartir, de refaire le point sur ok c'était quoi pour toi souffrir de TCA et donc ce qui est intéressant c'est c'est que tu peux t'amuser à le faire à l'écrit, à t'amuser, gros guillemets. Tu m'auras comprise. En fait, tu peux faire l'exercice à l'écrit. de noter les différentes choses qui constituaient ton trouble, mais aussi leur impact sur ta vie, bien sûr, mais leur... Ah, je ne trouve pas le mot. Vous voyez, leur puissance, quoi, en fait. Par exemple, l'insatisfaction corporelle. Très bon exemple, voilà. L'insatisfaction corporelle, elle fait partie des troubles alimentaires. On est d'accord. C'est souvent la base, le point de départ. Si tu n'as plus envie de changer ton corps, en tout cas, souvent, ce que je dis, c'est que si la nourriture... n'a plus aucun impact pouvoir sur la forme de ton corps ça va plus être une prise de tête la nourriture donc le rapport au corps est central ok sauf qu'il ya différentes amplitudes tu peux être en insatisfaction corporelle à 10 sur 10 et du coup tu ne penses qu'à ça toute la journée tu as honte de sortir de chez toi tu comprends même pas quelqu'un puisse poser un regard bienveillant sur toi qu'on puisse te faire un compliment tu dégoûtes tu détestes tu vois là et ça t'empêche de vivre complètement ok peut-être que là, tu es en insatisfaction corporelle à 4 ou 5 sur 10 où tu dis j'aime pas mon corps, mais en fait, maintenant, je fais ce qui me plaît. Je me suis inscrite à la danse, je mange en écoutant quand même mes besoins et tout ça, je ne suis plus dans la lutte à toujours vouloir changer mon corps, etc. Tu vois, et du coup, oui, il y a de l'insatisfaction corporelle, pardon, mais il n'y a plus d'impact de partout en fait dans ta vie. Et dans ce cas-là, est-ce que Juste être en insatisfaction corporelle peut te permettre de dire ah oui j'ai toujours des TCA. Franchement non, non, un grand non. L'insatisfaction corporelle ça touche combien de personnes ? Ce que je peux te dire c'est que 70% des femmes françaises voudraient maigrir. Pourtant 70% ne sont pas considérées en surpoids ou en obésité. Tu vois en fait c'est vraiment l'insatisfaction corporelle, c'est un truc qui arrive très très tôt chez les filles, chez les petites filles, et qui poursuit longtemps les femmes. Donc... Par exemple, parce que tu parles du rapport au corps dans ton message, sache que c'est compliqué de faire une réponse générique parce que ça appartient à chacun en termes de quels étaient mes symptômes, est-ce qu'ils existent encore aujourd'hui et à quel point est-ce qu'ils sont bruyants, c'est à toi de jauger ça. Mais méfiez-vous de la quête de perfection. Alors ça c'est pareil, j'en ai fait un épisode de podcast il me semble. je crois, parce que c'est tellement un sujet énorme, la quête de perfection. Alors, les personnalités perfectionnistes ont plutôt tendance, d'ailleurs, à développer des TCA, quand même. En tout cas, c'est un trait qu'on retrouve beaucoup chez les personnes qui ont des TCA, le perfectionnisme. Ok. Donc, ça déjà s'est posé. Donc, je suis perfectionniste, mais je le suis aussi dans ma guérison. Il faudrait que j'aime parfaitement mon corps. Il faudrait d'ailleurs que mon corps soit comme ça, comme ça une fois guéri. Il faudrait que dans mes relations, ce soit comme ça, comme ça. Il faudrait que je mange en écoutant mes besoins, mais du coup à la bouche et près. Et voilà, en fait, plus tu vas avoir une personnalité perfectionniste, plus tu vas attendre de ta guérison. Et c'est important aussi de se détacher de ça. Rien n'est jamais parfait. Rien, rien, rien. Et en fait, ta vie de femme guérie de TCA, elle ne sera pas parfaite. Je vous invite à écouter l'épisode qu'on a tourné avec Marie qui est sorti vendredi dernier, qui parle de tout ce que ça a transformé chez elle l'alimentation intuitive. Mais à un moment donné, on parle du stress et je lui pose la question et elle me dit... dit en fait limite j'ai été plus stressée au moment où je me suis défait de mes TCA. Et en fait moi j'ai rejoint ça, j'ai découvert que j'étais anxieuse. Parce qu'en fait le TCA il avait une fonction. Il me permettait aussi de gérer sans doute mon anxiété et de... pas la voir, de mettre ça sous le tapis. Et du coup, tu guéris et tu te rends compte que t'es plus anxieuse que tu le pensais. Donc on est loin de l'espèce de vision parfaite. Mais ce que je dis, et ce que chaque femme avec qui j'en ai parlé a dit, c'est que ça vaut toujours le coup de guérir. Ça vaut toujours le coup. Même si effectivement tu te retrouves avec d'autres choses. Samedi passé, avant-hier, j'ai organisé ma première journée en présentiel. Oh mon Dieu, juste d'en parler, j'ai de l'émotion qui monte. Bref, et je pense à toi, Élise, si tu écoutes, et à la discussion qu'on a eue toutes les deux aussi là-dessus. Et c'est exactement ça, tout ce qui était mis sous le tapis. donc pour cette personne qui s'appelle Élise, et qu'elle se trouve obligée de regarder aujourd'hui qu'elle n'est plus dans le TCA, dans le contrôle de son alimentation. D'ailleurs, avec Élise, on avait fait un épisode de podcast aussi, toutes les deux. Et elle conclut quand même samedi en me disant Après, ça vaut mille fois la peine, quoi. Genre, tu sais, il n'y a pas de doute sur se dire Oh, finalement, c'était peut-être mieux avec le TCA. Non. Ça, c'est sûr. Alors, une autre personne me dit Je suis en chemin et aujourd'hui je pense davantage à me faire du bien alors qu'avant c'était combien de calories je vais prendre ? Ok, déjà c'est trop chouette. Et j'apprends à être douce envers moi. J'ai pris conscience de la violence de ma petite voix intérieure et de la violence de la boulimie. J'apprends, ouais. C'est, écoute, je te dis un grand bravo pour ce chemin sur lequel tu es et qui va sûrement t'apporter beaucoup. Et effectivement... C'est beaucoup de violence et parfois on peut aussi s'en vouloir, je trouve, quand on découvre ce qu'on se fait subir, quand on ouvre les yeux sur cette violence. Des fois, c'est violent, justement, de s'en rendre compte aussi. Et là aussi, il faut savoir être douce avec soi-même. Vous savez, je vais vous saouler avec ça, mais je pense que cette conférence, je vais essayer de la refaire en ligne pour qu'un plus grand monde, le plus de monde possible, pardon, y ait accès. Ça me tient vraiment à cœur de pouvoir... m'exprimer sur ce sujet, sur le fait que oui, les troubles alimentaires sont des grosses conséquences patriarcales et qu'il faut sortir de l'idée que c'est juste quelque chose de très individuel. Et il faut renouer avec les conséquences du collectif. Vraiment. En tant que femme, moi, du coup, là, je suis à fond en train de la préparer, cette conférence. Et du coup, je fais des recherches, je vais chercher des études, des trucs et waouh, ça me fout le feu à l'intérieur, quoi, vraiment, parce que je pense que beaucoup d'entre vous, si vous entendiez tout ça, vous vous diriez mais oui, mais donc voilà, en fait, donc oui, c'est typiquement moi, j'ai grandi dans ce contexte, il y a eu ça, il y a eu ça. Et du coup, on sort de ce côté très de l'approche très psychanalytique du truc où on va aller creuser en soi dans tous les sens. On regarde, oui, l'individu, mais on prend le contexte social, sociétal, culturel en compte. Et franchement, ça a un gros impact sur l'apparition des TCA. Donc, raison de plus pour être douce avec vous-même, parce qu'en fait, vous ne l'avez pas choisi de souffrir de ça. Et oui, vous vous faites du mal et vous en êtes assez fait. Donc, ne vous rajoutez pas une culpabilité de souffrir de ça et de vous faire du mal par ce biais-là. C'est bon. C'est bon. vous en portez assez, franchement. Alors, donc là, c'est la personne qui parlait de guérison pour que les personnes puissent suivre, qui me répond, qui dit Ce que tu dis me parle tellement. Les TCA ont un rôle d'issimuler certaines choses qu'on ne veut pas voir et entendre. Oui. Ça, c'est important aussi de pouvoir prendre conscience de ça. aussi parce que de toute façon généralement quand les TCA commencent à s'évaporer un peu, ce qu'on voulait dissimuler ou ce qu'on voulait pas voir ça apparaît et on a plus trop le choix que de faire avec donc il n'y a pas besoin nécessairement d'aller creuser dans tous les sens mais c'est pour ça aussi que des fois Ne vous en voulez pas trop aussi si, par exemple, ça fait 20 ans que vous êtes dedans et que vous dites quand même j'aurais pu en guérir depuis 20 ans. Ben non, peut-être pas. Peut-être qu'il y a 20 ans, vous n'aviez pas les ressources pour gérer ce que vous cherchez à gérer avec le TCA. Donc voilà, chaque chose en son temps et c'est OK. Alors, moi, je suis dans l'obésité, dans l'hyperphagie, la boulimie. Et si je ne reste pas dans le contrôle, je me rends compte que je fais carrément n'importe quoi. Je comprends que tu regardes les choses sous cet angle-là, mais en fait, ce qui te fait faire n'importe quoi, Attends, je vais dire différemment. T'es arrivé sur Terre en tant que petite fille, en tant que bébé déjà, et en tant que bébé, t'avais la capacité de te réguler sur ce que tu manges par rapport à tes besoins. C'est une capacité que t'as eue aussi en tant que petite fille. Tu n'es pas né en faisant des crises, en fait, tu vois. Tu n'es pas né en te jetant sur la nourriture. Après, je ne connais pas ton histoire, effectivement, mais n'hésite pas d'ailleurs à me répondre. Mais il y a quelque chose qui a pu s'inscrire très tôt chez toi, dans l'enfance. On peut se retrouver à faire des crises dès l'enfance, mais il y a l'exemple type de l'hyperphagie qui va mener jusqu'à être considérée en obésité. Souvent, ce sont des petites filles qui sont d'une morphologie un peu au-dessus des normes. Et que du coup, on considère comme trop grosses et qu'on met au régime dès l'enfance. Et donc, en fait, ça, c'est un impact énorme parce que tu intériorises ces normes encore plus fort quand elles sont là depuis que tu es toute petite. Tu vois, c'est comme une vérité absolue. Aussi bien que, voilà, tu vois, quand on dit quand les poules auront des dents, les poules n'ont pas de dents. Eh bien, il faut contrôler ce qu'on mange, sinon forcément on grossit. Tu vois, il y a quelque chose qui s'inscrit très, très fort. Et aujourd'hui, c'est ça qui fait que t'as l'impression que sans contrôle, tu fais n'importe quoi. Mais c'est ce contrôle qui fait ça, qui t'empêche d'être dans une régulation. tu vois, de ton corps, et qui fait que ça bascule dans le n'importe quoi. Alors, il y a différentes choses qui se mélangent bien souvent. Il y a le rapport aux aliments, et donc notamment le fait d'avoir été beaucoup mis en restriction. Et puis, il peut y avoir quelque chose relié aussi à du trauma, et donc un rapport émotionnel aussi à l'alimentation. Et donc, ces deux choses-là se cumulent, se mélangent, et ça donne ça. Mais, quoi qu'il en soit... Le contrôle, ce ne sera jamais une bonne idée, même si, par exemple, il restait le besoin de pouvoir aller se réconforter avec la nourriture et tout d'un coup, un soir, c'est plus difficile et tu te manges deux tablettes de chocolat. on pourrait imaginer que, bah ouais, il y a ça, c'est un truc émotionnel qui a débarqué, sauf que si à côté, t'es pas dans la culpabilité et le, faut que je me reprenne en main et j'ai fait de la merde et nanana, et bah le lendemain, tu vas te lever, tu vas écouter ton corps, tu vas te réguler et en fait, tes apports, en fait, ils vont se réguler aussi par rapport à cette prise alimentaire que t'as eu, qui était émotionnelle, tu vois. Donc c'est important. De différencier les deux et d'entendre que ce qui fout vraiment le bordel quand même, c'est cette notion de contrôle et de il faut que je fasse attention à ce que je mange et c'est une vérité, une réalité absolue. Et en fait, le problème c'est qu'elle s'auto-donne raison, tu vois, ce truc-là. C'est-à-dire que comme tu te contrôles, dès que tu relâches un peu, ça débandade, et bien ça donne raison au contrôle, tu te dis ben voilà, il faut bien que je me contrôle, sinon c'est n'importe quoi Mais non. Et c'est important de remonter à... Certaines d'entre nous, on n'a pas été beaucoup mangeuses intuitives. Moi, par exemple, les TCA sont apparues, j'avais deux ans. Donc en fait, j'ai juste l'exemple de quand j'étais bébé. Mais ça m'arrive d'accompagner des femmes pour qui les TCA ont été plus tardifs. Et du coup, c'est chouette aussi de pouvoir se dire, mais attends, regarde là, regarde comment tu fonctionnais, tu te régulais en fait. Tu vois bien qu'il n'y a pas de notion de devoir contrôler. Et d'ailleurs, il suffit d'observer les enfants aussi pour voir à quel point c'est intuitif le comportement alimentaire. J'écoute les podcasts et j'essaie de faire un travail sur moi-même pour redevenir telle que j'étais avant. Ok. Bravo pour ce que tu fais, bravo à vous toutes, vous tous aussi. C'est vrai que je m'adresse, c'est un choix de m'adresser aux femmes, mais je ne vous oublie pas messieurs, et je sais que vous êtes quelques-uns, et... Et je sais aussi que certains d'entre vous sont concernés et j'aimerais que vous vous sentiez inclus là-dedans. Tout comme nous, on est obligé de se sentir inclus quand tout est toujours mis au masculin. Eh bien, moi, je fais le choix de m'adresser au féminin parce que dans le monde des TCA, 90% sont des femmes. Et parce que voilà, c'est à l'image aussi de ma clientèle qui est vraiment beaucoup plus féminine et que j'en ai un petit peu marre de cette règle de tout au masculin. Et je me dis, si nous, on a pu toute notre vie se construire en s'identifiant à des choses qui... qui était toujours tournée au masculin, peut-être que les hommes peuvent s'identifier aussi à des choses qui sont tournées au féminin. Voilà. Parenthèse que je referme. Alors, dans ce que tu dis, je me retrouve, car on m'a toujours dit que j'étais costaud, alors qu'avec le recul, non, j'étais très bien. Ben voilà. En fait, j'en suis désolée que tu t'y retrouves. En fait, à la fois, je suis désolée, parce que c'est terrible, et à la fois, je me dis... c'est chouette que tu t'y retrouves parce que tu vois si je donne cet exemple là c'est pas pour rien c'est quand même la majorité des femmes que moi j'ai rencontré qui souffrent d'hyperphagie et qui ont pris du poids du poids du poids du poids tout au long de leur vie donc donc voilà il ya vraiment quelque chose qui s'installe de cette manière-là. Donc, à la fois, j'en suis désolée parce que... Parce qu'en fait, ça ne devrait pas se passer comme ça, quoi. Je veux dire, on ne devrait pas s'adresser comme ça à un enfant. Je veux dire, tu vois ton gamin qui est... Alors, il y a deux trucs, j'allais dire, qui prend du poids, mais là, ce n'est même pas ça. Tu vois, ton gamin, il est un peu au-dessus des courbes. Ben, OK. OK. En fait, les courbes, c'est des normes. C'est une idée un peu de comment ça se passe. Je veux dire, les gamins qui sont hyper, hyper grands, quoi. On ne va pas leur scier les pattes. en disant mais non mais c'est pas possible quoi donc arrêtons avec ça et puis dans le cas où l'enfant est à sa courbe à lui et que tout d'un coup il prend pas mal là c'est pareil quoi je veux dire est-ce que le truc le plus important c'est de dire oh là là mon dieu il faut que je t'emmène voir une diète faire un régime alors que t'as 8 ans ou est-ce que c'est de se dire attends faut que je prête attention à son comportement alimentaire qu'est-ce qui se passe pour mon enfant et si Si je ne vois rien de visible, je peux peut-être imaginer que du coup l'enfant se cache pour manger et peut-être être attentive à ça et aller parler à mon gamin pour savoir comment il se sent dans ses baskets. Je veux dire, qu'est-ce qui se passe quoi ? Demain vous avez quelqu'un dans votre entourage, vous le voyez picoler de plus en plus ou genre même il est fumeur mais vous voyez que tout d'un coup il fume 30 clopes par jour et machin. Vous allez vous dire mais il y a quelque chose en fait. Vous n'allez pas aller lui dire, dis donc, je te prends ton paquet de clopes là et puis tu diminues tout de suite. Il faut à tout prix que tu sois aidé pour diminuer. Non, en fait, on va se dire, comment ça va toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi ? Bon, c'est quand même dingue qu'on ne le fasse pas avec nos propres enfants, non ? Enfin, je ne sais pas. Après, voilà, ça peut paraître un peu raide ce que je dis. Sachez quand même que je vais tempérer mes propos. Nos parents, bon, moi j'ai 39 ans, donc voilà, mes parents, ils ont 70 ans. Les parents qui ont dans les 60 ans. temps, tout ça. C'est pas la même génération, c'est pas la même approche. Nos mamans, je pense que c'est vraiment celles qui ont subi de plein fouet toute la vague régime et tout ça. Je dis toujours en rigolant que je vais monter le club des mamans au régime parce que je crois que dans ma génération, c'est hyper, hyper fréquent. Donc voilà, c'est dur ce que je dis, c'est un peu provoque là, volontairement, mais sachez quand même que j'ai bien en tête que la majorité de ces parents-là ont juste fait. Ce qui leur semblait être le mieux à ce moment-là. Mais il n'empêche, si vous êtes parmi les enfants qui ont vécu ça, c'est pas parce que vos parents ont cru bien faire que vous n'êtes pas légitime à leur en dire quelque chose, en fait, de leur responsabilité. Parce que je sais aussi que... Parmi vous, certaines continuent de subir des réflexions des parents, des trucs grossophobes et tout, alors que les parents, vos parents eux-mêmes, ont largement participé au fait que vous soyez dans cette situation-là aujourd'hui à vivre des TCA. Voilà, bon, je vois 31 minutes sur l'enregistrement du podcast. Donc finalement, j'avais qu'une question et vous voyez, c'est parti dans plein de choses. Je vous propose d'arrêter là. Je tiens à ce que ce ne soit pas trop long ces épisodes-là de live pour que vous puissiez regarder facilement les replays. Merci à vous.