FlavieBienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.MTCA. Très belle écoute ! Bonjour bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Aujourd'hui j'avais envie de vous parler du chemin de guérison. Je me suis demandé plusieurs fois ce que je pourrais conseiller si moi j'avais à refaire le chemin de guérison depuis zéro. Et ça me semblait être un super sujet de podcast et à la fois ça n'a pas été facile à construire en vérité pour moi parce que déjà il y a eu différentes pathologies dans une seule pathologie, c'est-à-dire que le... troubles des conduites alimentaires, il a pris différentes formes me concernant. Donc finalement, il y a eu l'hyperphagie plutôt dans l'enfance, mais bon, là j'avais même pas conscience, et c'est moi très tardivement qui ai compris que je souffrais d'hyperphagie, personne n'a jamais posé ce diagnostic. Il y a eu l'anorexie, et puis il y a eu la boulimie. J'aurais voulu trouver une réponse qui convienne à toutes ces époques-là, et puis en fait c'est plus compliqué que ça, donc pour construire mon cheminement, je suis partie plutôt d'une époque de boulimie, boulimie vomitive. Il y a aussi autre chose qui est compliquée finalement dans la construction de ça, c'est que tout ce que je sais aujourd'hui, par définition je ne le savais pas à l'époque et si je l'avais su, et bien en fait c'est comme ça que j'aurais guéri et voilà, ça aurait été sans doute beaucoup plus facile, mais finalement c'est aussi mon chemin de guérison. et puis après bien sûr toutes mes années de formation mais il y a eu quand même aussi mon expérience personnelle qui m'a appris tout ça bon donc j'ai essayé de construire un truc finalement un peu plus bah voilà moi je m'imagine je me prends là une vingtaine d'années dans la boulimie vomitive, ok, qu'est-ce que je me dirais à moi-même de mettre en place pas à pas pour en sortir ? Un dernier point avant de rentrer dans les sept étapes principales auxquelles j'ai pensé, un dernier point important à vous préciser, c'est qu'il y a une notion de temporalité dans la guérison, et que cette notion-là, elle est très importante. Et ce que je veux dire par là, c'est qu'on n'est pas prête à entendre les mêmes choses selon là où on en est. Il y a des choses qu'on est capable d'intellectualiser, de conscientiser, d'internaliser, de mettre au travail à certains moments de notre parcours. Moi j'ai souvent dit, ah là là, si j'avais su ça plus tôt, si on m'avait dit ça plus tôt. Et c'est aussi ce que me disent beaucoup de personnes que je rencontre qui me disent, ah Flavie, si je t'avais connue 20 ans auparavant. Oui certes, s'il y a 20 ans il y avait eu plus d'interventions comme la mienne sur les réseaux, sur les podcasts comme c'est le cas aujourd'hui, les choses auraient été différentes. Cependant, il y a des choses qu'on n'était peut-être pas prêtes à entendre il y a 20 ans, chacune dans notre histoire très personnelle. Et donc je pense que cette temporalité elle est importante et que pour les personnes qui m'écoutent aujourd'hui et qui sont dans le creux de la vague, qui sont dans le mal, comme on pourrait le dire, Eh bien, il y a des choses qui vont résonner chez vous, et puis d'autres qui résonneront plus tard, ou pas. Ça me fait aussi écho aux personnes dans le programme SOS Compulsion qui me disent, ça arrive fréquemment ça, telle vidéo, je suis allée la regarder deux fois, trois fois. Et à chaque fois j'ai l'impression que t'as changé un truc dans la vidéo, alors que je sais que c'est pas le cas, mais je me dis mais quoi ? J'avais pas du tout entendu ça la dernière fois. Donc voilà, il y a cette notion de temporalité, d'avancement, de maturation des choses, qu'il est nécessaire de prendre en compte. Et si je vous dis ça, c'est aussi parce que ça ne sert à rien de culpabiliser et de se dire voilà, pourquoi j'ai pas fait ci, fait ça avant ? Il y a aussi la réalité de ce qu'on est en mesure de faire et d'entendre sur le moment. Bon, j'ai pensé à sept points importants, je pourrais dire sept étapes. Mais c'est pas du tout, à mon sens, des étapes à prendre forcément dans l'ordre. Je pense que certaines d'entre elles se font en parallèle, mais c'est juste que, voilà, j'ai pensé à ces sept choses. Un truc important à vous préciser aussi, c'est que... ces étapes que je définis aujourd'hui, elles sont là comme ça aujourd'hui, et je me dis tiens, si dans 6 mois, 5 ans, 10 ans, je devais vous refaire le même épisode de podcast en disant tiens, ce seraient quoi mes étapes de guérison aujourd'hui, celles que je pourrais vous conseiller, peut-être que ce serait différent. Parce que ça parle de moi là maintenant, c'est un épisode auquel je pense depuis un moment, néanmoins, là ce que je vais vous dire, c'est ce qui m'est venu dans l'instant, juste avant quand je préparais l'épisode. Trêve d'introduction de cet épisode, c'est parti pour le premier point qui me semble important si je devais repartir de zéro de la guérison. Bon, moi à l'époque il n'y avait pas moult réseaux sociaux mais je me mets au goût du jour et les femmes d'aujourd'hui qui sont dans les TCA, elles sont très souvent sur les réseaux et notamment sur Instagram. Le premier truc que je ferais du coup, ou le premier conseil que j'écouterais en tout cas si on me le donnait, ce serait de faire le tri dans les réseaux. Mais faire le tri aussi dans les magazines que je peux lire, faire le tri dans les séries que je regarde, et veiller à mettre beaucoup plus d'inclusivité, beaucoup plus de diversité dans les corps qui s'imposent à moi au quotidien. Parce qu'en fait, c'est ça. Je veux dire, si on va sur les réseaux, selon ce qu'on regarde, en plus, l'algorithme ne fait que de nous nourrir de la même chose. Donc si vous suivez quelques nanas un peu sportives, des fit girls ou quoi, Vous ne voyez plus que ça. Et ce sont des corps qui ne sont pas du tout représentatifs de la réalité, et ce sont des corps et des vies qui peuvent beaucoup vous faire culpabiliser et qui maintiennent de toute façon dans quelque chose de très contrôlant et dans le trouble alimentaire. Donc reprendre un peu la main là-dessus, ça me semble important. Et j'insiste, ça se fait aussi au niveau des films et des séries. Vous avez aussi le pouvoir de changer les choses par rapport à ça. Donc n'hésitez pas et n'ayez aucune culpabilité à vous désabonner de certains comptes, à ne plus regarder telle ou telle série et chercher d'autres choses. Aujourd'hui il en existe pas mal qui vont mettre des héroïnes avec des corps un peu moins normés, des approches un peu différentes. Le deuxième point important pour moi, et vous m'avez peut-être déjà entendu le dire, ça a été un déclic très important pour moi. dans ma vie et notamment dans ma guérison, c'est de comprendre que les restrictions créent les compulsions et pas l'inverse. Ce sont les restrictions qui créent mes compulsions et pas l'inverse. Voilà ce que j'avais besoin d'entendre à l'époque. Peut-être que je n'aurais pas été capable de l'entendre au pire des moments, mais je me dis que quand même, ça m'aurait peut-être aidé de le savoir un peu plus tôt. Si toi qui m'écoutes, tu souffres de boulimie, eh bien, ça veut dire que tu compenses tes compulsions. Et donc, tu as sûrement tout un tas de restrictions alimentaires et tu es persuadé que tu es bien obligé d'être en restriction puisque tu fais n'importe quoi avec la bouffe et que tu fais des crises. En réalité, c'est parce que tu es en restriction tout le temps, dans cette volonté de contrôler ce que tu manges et de faire attention, que tu te retrouves à faire des crises. C'est une prise de conscience monumentale. Parce qu'en fait, ça change complètement la façon de voir les choses et que finalement, quand ton objectif, c'est que les crises disparaissent, eh ben là, tu as une clé importante. Tu sais que pour qu'elles disparaissent, il va falloir que tu travailles sur le côté restrictif. Je ne m'attarde pas plus là-dessus parce que je trouve que la phrase, elle parle d'elle-même. Et puis après, c'est tout un autre travail qui s'enclenche et qui peut être fait dans le cadre d'accompagnement. Donc voilà, je ne m'attarde pas plus que ça, mais c'est pourtant un des points les plus importants pour moi, vous l'aurez compris. Le troisième point que j'ai envie de te partager, c'est qu'aujourd'hui c'était à refaire, beaucoup beaucoup beaucoup plus tôt je m'intéresserais au féminisme. S'intéresser au féminisme, ce n'est pas juste trouver un nouveau groupe d'appartenance, ce n'est pas comme ce qu'on pourrait imaginer. se mettre à détester les hommes. Enfin, voilà, il y a quelque chose de très biaisé dans notre regard sur le féminisme. Moi, la première, j'avais quand même un regard un peu particulier là-dessus à l'époque, il y a de ça 15 ans, quoi, 15-20 ans. S'intéresser au féminisme, c'est remettre en question le système global dans lequel on vit. C'est le regarder sous un autre œil, sous un autre angle. Et mieux comprendre la place que l'on a en tant que femme dans le système. C'est hyper important parce que les TCA font partie, à mon sens, vraiment des violences faites aux femmes par ricochet. Les TCA sont une résultante du patriarcat. Vraiment. Et dans le patriarcat, il y a tout un tas de choses et il y a notamment la culture du viol, les violences sexistes et sexuelles, le culte de la minceur, la femme objet, la femme qui doit être désirable, etc. Donc il y a énormément de choses en fait qui sont reliées à ce fonctionnement, à ce système dans lequel on vit et sur lequel notre société a été construite. Et du coup, s'intéresser au féminisme, ses pouvoirs... construire sa pensée un peu différemment et mieux comprendre des causes du TCA. C'est intéressant en ça, mais ça donne aussi des portes de sortie d'émancipation et de libération de ça. De comprendre que tout ça, c'est très lié à des normes et que les normes, on nous les a inculquées, mais que n'importe quelle chose s'apprend et se désapprend, même si ce n'est pas facile. Et du coup, de pouvoir... retrouver une place un peu plus actrice, plutôt qu'une place plus de soumission où on subirait les choses. Donc voilà, moi c'est quelque chose qui a été hyper important pour moi. En réalité, je pense que j'ai vraiment découvert sur le tard le féminisme, et même plutôt une fois guéri. Sauf que je vois bien à quel point c'est émancipateur, et à quel point ça peut aider sur la guérison des TCA. Donc c'est important pour moi de vous transmettre ça. Le quatrième point, il est vachement plus pratico-pratique. Là, on était dans des conceptualisations quelque part de la situation que tu vis, de ta place de femme, du TCA au milieu de tout ça. Et là, je reviens à un truc très pratico-pratique, mais qui est une étape essentielle si tu souffres de, j'allais dire de boulimie, mais en fait, si tu souffres de troubles des conduites alimentaires, en vrai, ce sera une étape obligatoire, peu importe que ce soit anorexie, boulimie, hyperphagie. Ça va être le fait de réintégrer les aliments. Alors j'avais mis les aliments un par un. Oui, parce que moi c'est plutôt ce que je conseille, mais en gros, il va falloir réintégrer les aliments. Il va falloir accepter de remettre tous les aliments à zéro, au même niveau, d'être dans une découverte, redécouverte de l'alimentation et de tout ce qui va avec, et donc en ça, accepter de déconstruire ce qu'on pense savoir. En fait, c'est ce que je disais à une personne il n'y a pas longtemps en parlant du programme, où je disais mais moi je ne vais pas être là pour t'apprendre à manger, je vais plutôt t'aider à désapprendre à manger. Et c'est exactement ça en fait, il va falloir désapprendre tout ce que tu penses savoir pour pouvoir réapprendre à manger en fonction de toi et de tes besoins et donc quelque chose de très naturel. À mon sens, là-dedans, ça implique d'autres choses. Ça implique aussi d'accepter tes crises comme des symptômes, en fait, et pas comme un truc à éradiquer au plus vite. Là, maintenant, c'est vraiment ton combat, parce que c'est ça, en fait. Quand tu vis des crises, bien sûr que c'est insupportable et bien sûr que tu as envie de mettre tout ton énergie pour en sortir. Ça se comprend et c'est normal. Cependant, c'est de l'énergie de gaspiller, c'est de l'énergie de perdu, parce qu'en fait, ta crise, c'est un symptôme. Donc en fait, plus vite tu accepteras ça, ça fait partie du symptôme, t'es en chemin pour t'en libérer, t'es en train de mettre plein de choses en place, elles vont diminuer, elles vont disparaître, tu vas voir. Mais voilà, pour le moment, mets pas ton énergie là-dessus et accepte que ce soit un symptôme. Et une fois qu'elle a eu lieu, prends soin de toi au maximum en essayant de ne pas réenclencher les mécanismes des crises, c'est-à-dire tous les mécanismes de compensation, de restriction, etc. Le cinquième point. que je me conseillerais à moi-même si je devais refaire le chemin de guérison de zéro, ce serait de remettre le plaisir au centre dans ma vie, à tous les niveaux. Alors bien sûr le plaisir alimentaire, parce qu'il était ultra diabolisé, parce qu'il était forcément associé à quelque chose de mal. Je ne sais pas si c'est relié à une grosse influence judéo-chrétienne qui est prégnante quand même dans notre société, mais voilà cette notion de plaisir qui n'est pas bien. C'est hyper présent dans la culture des régimes. Tu vois bien la phrase il faut se faire plaisir de temps en temps Ça ne va pas du tout en fait. L'alimentation, elle est centrée autour du plaisir. Sauf que contrairement à ce qu'on t'a appris dans les cultures du régime, dans la diète culture, le plaisir ne se trouve pas que dans le gras, dans le sucré, etc. Quand tu as une alimentation régulée, le plaisir se retrouve partout, dans tout type d'aliments. Donc remettre le plaisir au centre de mon alimentation, mais aussi... au centre du sport arrêtez de faire du sport par obligation et pour changer mon corps, mais vraiment de rechercher du plaisir et une rencontre avec moi-même par ce biais-là, retrouver du plaisir vraiment dans mon travail, retrouver du plaisir et remettre le plaisir au centre dans mes relations. Après tout ça, ça nécessite, pour être vraiment dans le plaisir, ça nécessite d'être vraiment là. Et quand on souffre d'un trouble des conduites alimentaires, on n'est pas vraiment là dans le présent. On est dans le passé, dans le futur, mais on est dans sa tête et on n'est pas en train de vivre les choses. Donc ça aussi, c'est un entraînement qui va s'apprendre. Et ça rejoint le fait que je vous disais que les points, ils peuvent se faire en parallèle les uns avec les autres, pas forcément les uns derrière les autres. Et un point aidera un autre, tu vois, à avancer. En gros, voilà, l'idée du plaisir, c'est l'idée de ne plus subir, encore une fois, De ne plus avoir l'impression que ta vie, c'est juste un défilé d'injonctions auxquelles il faut répondre, tu vois. Donc c'est redevenir aussi beaucoup plus actrice, et te faire confiance, et faire confiance à ce qui te fait plaisir. La vie, c'est pas censé être juste une énorme galère, ok ? Donc voilà, t'es pas censé courber les chines pour aller au boulot, t'es pas censé manger en faisant tout le temps hyper attention, et avoir... que de temps en temps un peu de plaisir à certains repas le week-end et un peu de plaisir quand tu ne travailles pas, genre les vacances et les week-ends. Non, ce n'est pas censé se dérouler comme ça. Le sixième point, ce serait quand même bien sûr de bosser sur mes traumas. Je suis la première à dire que ce qui manque à la guérison des troubles alimentaires dans nos accompagnements en France, dans ce qui est proposé, Aujourd'hui, majoritairement et notamment dans les institutions, c'est tout le travail sur le comportement alimentaire. Néanmoins, ça reste hyper intéressant d'aller bosser sur les traumas, s'il y en a eu. Et en me concernant, puisque je m'imagine refaire le chemin de guérison de zéro, eh bien les traumas, c'est quand même quelque chose d'important et qui a été aidant pour moi de mettre au travail. Je pense que j'irai le mettre au travail assez rapidement. Et peut-être en m'autorisant à utiliser différentes techniques, et notamment sur les traumas d'origine sexuelle, les traumas liés à des agressions sexuelles que j'ai pu subir à différents moments dans ma vie. Ça, je le mets vraiment en lien avec autre chose, qui fait toujours partie du sixième point pour moi, c'est le fait de travailler sur la relation que j'ai aux hommes. Là pareil, un peu comme dans le comportement alimentaire où il y a pu avoir une forme de déni, je pense que j'ai eu un gros déni aussi là-dessus, sur une non-conscience du fait que c'était problématique, ma façon de manger au quotidien. C'est-à-dire que quand il y a des crises qui débarquent, tu te dis, ah oui, il y a un truc qui ne va pas. Mais du coup, tu ne vas pas remettre en question tout ton contrôle, la obsessionnelle de ton poids, de ton alimentation, de ton corps. Alors c'est ça qui crée tes crises, tu vois, et ce truc-là, j'étais un peu dans le déni, c'est comme ça qu'on doit manger, une femme doit faire attention, bon bah voilà, une femme doit plaire aux hommes quoi, et ça doit être un peu l'objectif principal de ta vie, et du coup, dans cette même optique, une femme, elle doit un peu tout accepter, ou presque des hommes, et subir, encore une fois, ça revient beaucoup, je me rends compte, dans cet épisode, le fait de subir et de pas être actrice, en fait, des choses, je crois que vraiment il y a un... fort lien avec les troubles alimentaires. Donc voilà, c'est un truc sur lequel je serais allée bosser aussi rapidement et dans l'espoir aussi, si je devais écrire ma guérison idéale, je mettrais des professionnels sur mon chemin qui sont capables de m'éclairer sur ces choses-là et de venir me questionner en fait, j'allais dire m'alerter, mais au moins me questionner sur mon rapport aux autres et notamment sur mon rapport aux hommes, qui a été un vrai sujet pour moi. Et puis le septième et dernier point, qui n'est pas des moindres quand même, ce serait le fait d'aller vraiment développer toutes les facettes de ma personnalité. Aller à la rencontre de moi-même, et c'est marrant, j'avais pas prévu mais là en le disant il y a autre chose qui me vient. Ce que je percevais en vous disant ça, c'était vraiment le côté développer autre chose que mon corps quoi. C'est-à-dire que mettre en avant toutes les autres choses qui font que je suis moi. prendre du plaisir en développant tout ça, donc voilà le plaisir revient. Mais en le disant, ça va au delà de ça, de ce côté apprendre à me connaître, développer mes valeurs, développer mon identité, qui je suis, etc. Là, en disant développer toutes les parties de moi et de mon identité, ce qui me vient, c'est aussi la notion d'acceptation de toutes ces parties de moi. Il y a quelque chose que j'avais lu à plusieurs reprises qui parlait du fait que les personnes ayant un trouble alimentaire étaient donc, vous savez, j'en parle souvent, assez perfectionnistes, mais que ce perfectionnisme, il est souvent lié à une difficulté à accepter toutes les parties de soi et notamment... Les parties un peu plus sombres, en fait, qu'on aime moins. Moi qui m'intéresse beaucoup dernièrement au sujet de l'argent et du rapport à l'argent, j'ai lu dans un livre il n'y a pas très longtemps qu'en fait, on devrait accepter notre partie radine, qu'on n'est pas juste généreux, ce n'est pas possible, qu'on est généreux et radin. Et ça va dans ce sens-là. Et je pense que ça, c'est aussi un outil vraiment de guérison. C'est aller à sa rencontre à tous les niveaux. Et arrêter de vouloir à tout prix changer tout ce qui nous paraît, ne pas être bien, dans le sens du bien et du mal, voyez, et accepter un peu plus toutes les facettes de soi, les facettes plus sombres, mais qui coexistent aussi avec des facettes plus lumineuses, et du coup, bah oui, c'est ok. Donc voilà, ça j'avais pas prévu de le dire, mais vraiment ça a émergé là en le disant, finalement c'est très global, cette question d'aller à la rencontre de soi, Ça fait souvent très peur, parce qu'on a l'impression qu'on est ultra vide sans le trouble alimentaire, mais en fait, visualisez votre trouble alimentaire comme un tractopelle, qui est en train de creuser le vide à l'intérieur de vous, et qui du coup, au fur et à mesure, grossit, c'est-à-dire que plus il creuse, c'est comme s'il mangeait la terre, et du coup, il grossit, il grossit, il grossit, il continue de creuser davantage, creuser davantage. Ce que je veux dire par là, c'est que c'est lui qui crée ce vide-là, et qu'une fois qu'il sera parti, vous verrez que... Ce ne sera pas le vide sidéral, vous n'allez pas être confronté à l'abysse là face à vous-même. Non, vous avez plein de choses à développer. Vous êtes tellement plus que ça et vous êtes une personne intéressante, avec des choses intéressantes à dire, des réflexions à pousser, des choses à vivre, des projets à mener et vous verrez que ça se débloque en fait. En parallèle de ça, j'avais quand même envie de vous préciser un petit truc, c'est que quand on veut développer... Cette facette-là, vraiment la facette plutôt personnalité, ça peut être bien d'essayer de laisser moins de place à toute la facette corporelle. Et donc peut-être qu'en parallèle, ce qui va vous aider, c'est de virer tout ce qui vous ramène à votre corps. S'il y a plein de miroirs chez vous, essayez d'en virer une partie, virer la balance. Ça peut être aussi certains vêtements. Il y a des vêtements qui servent spécifiquement d'outils de mesure. Tous les trucs un peu autour de la mesure, ou tout ce qui d'habitude vous sert à vous vérifier. Si vous avez l'habitude de vous prendre en photo, des personnes qui font ça. Je me prends en photo chaque lundi, chaque dimanche, j'en sais rien. Tous ces trucs-là, virez-les. Et ça va vous aider aussi à développer d'autres facettes de vous. Vous pouvez pas développer ça alors que vous avez 90% de votre tête qui est prise par la question de l'alimentation et de votre corps. Je récapitule. En 7 points, si je devais reprendre le chemin de guérison de zéro... Voici vers quoi j'irais, ce que je ferais. Je ferais le tri sur les réseaux. J'essaierais de mettre de la réalité, de la diversité, de l'inclusivité dans ce que je suis, dans ce que je lis comme magazine, dans les films et les séries que je regarde aussi. Le deuxième point, ce serait de comprendre vraiment, intellectualiser et ensuite internaliser le fait que ce sont les restrictions qui créent les compulsions et pas l'inverse. Ensuite, en troisième point, j'irai m'intéresser au féminisme, puisque c'est ça qui permet de mettre du sens sur le pourquoi j'en suis arrivé là, pourquoi je suis maintenu là-dedans, et qu'est-ce que j'ai envie de vivre, de faire, qu'est-ce que je veux pour moi profondément maintenant. Le féminisme, c'est avant tout une remise en question, une nouvelle lecture de la société dans laquelle on vit. En quatrième point, j'irai réintégrer les aliments qui me font peur de manière sécurisée un par un. Sans tout bouleverser d'un coup, mais petit à petit, pour me prouver que ces aliments-là, ils ne sont pas grossissants, que ces aliments-là, je peux réapprendre à les consommer sans partir dans les crises, parce que je sais que j'y ai droit et qu'ils ne vont plus disparaître. Et si crise il y a, de les accepter parce que c'est un symptôme qui va disparaître, mais il n'y a pas d'urgence à mettre son énergie là-dedans. La crise, c'est juste un symptôme. Le cinquième point, ce serait de remettre... le plaisir au centre de ma vie à tous les niveaux. Alimentaire, amical, amoureux, professionnel, sportif. L'idée, c'est de ne plus subir les injonctions les unes après les autres, comme ça dans les journées, quoi. Le sixième point, ce serait d'aller bosser sur mes traumas, notamment les traumas d'origine sexuelle, et de cette manière aussi de pouvoir travailler sur la relation que j'ai aux hommes et à la séduction. Et le septième et dernier point, ce serait de développer toutes les parties de ma personnalité, aller à leurs rencontres, oser les regarder, ne pas en avoir honte, ne pas en avoir peur, et aller développer d'autres choses que mon apparence, mon corps, ce à quoi je ressemble. Et petit rappel, ce qui est aidant pour ça, c'est aussi de donner moins d'importance à tout ce que vous utilisez d'habitude comme outils de mesure, etc. Donc les miroirs, les balances, etc. Comme d'hab, j'espère que cet épisode vous aura apporté des choses, des pistes de réflexion, voire même des outils concrets. C'est super important pour moi de savoir que vous me soutenez. Et pour me soutenir, eh bien le mieux, c'est de laisser un commentaire. que ce soit sur Apple Podcast, sur Spotify, mais même sur d'autres plateformes d'écoute. Vous pouvez aussi venir me dire en privé sur Insta à quel point ça vous a aidé. N'hésitez pas aussi à partager le podcast autour de vous à des personnes qui pourraient en avoir besoin, mais en fait à un peu près tout type de personnes parce qu'on peut tous être confrontés à ça de près ou de loin et aussi à des professionnels. Voilà, le but c'est que le podcast puisse se faire connaître, puisse aider de plus en plus de personnes. 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