- Flavie
Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.mtca. Très belle écoute. Bon et bien, bienvenue Marion dans cette nouvelle invitation à faire un épisode ensemble parce que ce n'est pas la première fois que tu viens ici.
- Marion
Non, c'est la deuxième fois et du coup, vu que j'ai tellement adoré la première fois, je reviens une deuxième fois parce qu'on avait encore plein de choses à se dire.
- Flavie
C'est clair. c'est clair et puis justement ça va me permettre de poser un peu le contexte de cet épisode pourquoi est-ce qu'on se reparle toutes les deux, la dernière fois on avait parlé d'un sujet assez proche qui était plutôt autour de la grossesse et puis en fait moi il y a une personne enfin je crois que c'est arrivé dans plusieurs échanges avec des femmes sur Instagram mais là dans les dernières semaines il y a une personne qui est vraiment venue me formuler cette demande quoi en me disant mais moi je voudrais entendre parler du post partum en lien avec les troubles alimentaires, en lien avec la relation au corps et tout ça. Et en fait, il y a un grand vide autour de ça. Et du coup, c'est vrai que la grossesse, on le sait, on en avait parlé ensemble, mais on le sait, on l'imagine facilement que c'est une période particulière déjà pour n'importe quelle femme qui la traverse, mais encore plus quand il y a un passif de guerre avec son corps, avec son alimentation, ou bien qu'on est même encore au cœur des TCA. Et du coup, on voit qu'il peut y avoir plein de choses qui se passent. Donc, on sait qu'il y a des femmes pour qui ça va améliorer les choses. Parfois, la grossesse, c'est aussi une occasion de se réconcilier avec son corps. Mais on sait aussi que ça peut faire flamber les troubles alimentaires et être super compliqué. Le postpartum, on en parle peu. Mais ce qu'on sait, et là où tout le monde est à peu près d'accord, c'est que ça n'améliore pas la relation à soi. C'est que c'est une phase qui est... plutôt complexe, plutôt difficile à vivre dans la majorité des cas. J'imagine qu'il peut y avoir plein de différences, de divergences sur la manière de le vivre, mais globalement, on peut dire que c'est une phase qui n'est pas facile. Et pour autant, en fait, on en parle assez peu. Donc, je pense que ça reviendra dans notre échange, mais on en parle peu dans le cadre des TCA, du rapport au corps, mais on en parle peu globalement, en fait. C'est une période bien particulière dans la vie d'une femme. On n'y est pas préparé, je pense, quand même. Moi, en tout cas, je n'ai pas eu l'impression d'y être préparée et les femmes autour de moi non plus. Donc voilà, nous voici toutes les deux pour reparler de ce sujet. Peut-être qu'avant de rentrer dans le vif du sujet, tu peux refaire une présentation, parce qu'il y a des personnes peut-être qui n'ont pas écouté l'autre épisode et qui ne te connaissent pas.
- Marion
Oui, bien sûr. Du coup, moi, je m'appelle Marion, j'ai 31 ans. Je suis franchement maman d'une petite Victoire qui a 9 mois et demi. Donc ça a toute son importance dans le deuxième podcast qu'on enregistre. Moi, je suis infirmière de métier et je me suis, je ne sais pas si on peut appeler ça une reconversion, mais je me suis reconvertie dans l'accompagnement des personnes qui ont des troubles du comportement alimentaire ou de manière plus générale, une relation à l'alimentation et au corps troublé, même si on ne parle pas forcément de TCA dans ces situations-là. Et du coup, je suis formée à l'alimentation intuitive. avec l'approche du GROW. C'est l'association Groupe de Réflexion sur l'obésité et le surpoids. Et du coup, ça va faire cinq ans que je me suis reconvertie, déjà. Eh ouais,
- Flavie
déjà, c'est faux. Et donc, on s'était vues toutes les deux, on avait parlé de la question de la grossesse. On avait déjà, à l'époque, l'envie de parler du postpartum, mais c'était trop compliqué de tout faire dans un seul épisode. Donc voilà, on s'était dit qu'on le referait à ce moment-là. Tu dis qu'effectivement, ça a son importance, le fait que tu sois une toute jeune maman. Oui, parce que pour toi, c'est frais dans ta tête. De mon côté, j'ai trois enfants, mais c'est vrai que le plus petit, il a quatre ans passé. Donc, mine de rien, ça commence à faire un petit peu de temps, même si j'en ai quand même quelques souvenirs. Mais toi déjà, est-ce que tu serais OK pour dire un petit peu comment tu l'as vécu cette période-là ? Alors non, avant, quand même, en off. On parlait de... Mais c'est quoi ? En fait, non, on ne s'est pas dit c'est quoi le postpartum, on s'est dit ça se termine quand ? Et avant de lancer l'enregistrement d'épisode, on a commencé à aller chercher et on s'est rendu compte qu'il y avait un flou là-dessus. Et qu'en fait, on sait que ça commence, la période du postpartum, elle commence à partir de l'accouchement, ça c'est très clair. Ensuite, il y a des définitions qui parlent de six semaines, il y a des définitions qui parlent de retour à quelque chose de proche physiologiquement à ce qu'était le corps de la maman avant. D'autres parlent du retour... enfin de ce qu'on appelle le retour de couche, donc la reprise des cycles menstruels avec les menstruations qui reviennent. Toi, t'en penses quoi ?
- Marion
Moi, comme je te le disais juste avant, je pense que sur les définitions qu'on a vues, qui déterminent six semaines, un retour du corps à la normale, je pense qu'il y a un gros manque dans ces définitions. C'est tout ce qui est justement le côté émotionnel qui, pour moi, est la majeure partie du postpartum. qui rend cette période, pour moi, j'allais dire compliquée, ou en tout cas, c'est vraiment une période totalement nouvelle à appréhender. Et je trouve que c'est cet enjeu psychologique qui manque dans ces définitions. Parce que tout ce qui est du côté corporel, au bout d'un moment, c'est sûr que le corps, par exemple, on parlait de l'utérus, etc., en off. ça reprend sa place normale, les douleurs liées à l'accouchement s'estompent, elles disparaissent, la rééducation est faite et hop, on retrouve entre guillemets une forme d'avant-grossesse, une forme physique d'avant-grossesse. Je ne parle pas d'esthétique, je parle vraiment de corporellement parlant. Et pour moi, je pense qu'il y a un gros manque dans tout ce qui est côté émotionnel.
- Flavie
Oui, effectivement. En t'entendant parler, ça me fait penser aussi à autre chose que moi j'avais entendu à une époque. Je ne sais pas du tout si c'est vérifié ou quoi, mais c'est que j'avais entendu parler du fait que le corps de la maman a besoin, quand c'est le premier enfant, a besoin d'autant de temps que la grossesse pour retrouver sa normalité, mais aussi, tu sais, son stock en termes de vitamines, de tout ça. Et du coup, ça ferait neuf mois après une première grossesse, mais qu'en gros, ça se doublait. Genre deuxième grossesse, 18 mois, et tu vois, ainsi de suite, encore plus quand les grossesses étaient rapprochées.
- Marion
J'avoue que j'ai toujours entendu neuf mois pour faire, neuf mois pour s'en remettre. Je t'avoue que je n'ai jamais été chercher à savoir si ça avait été étudié ou pas. Et côté deux grossesses, 18 mois pour s'en remettre, je t'avoue que... C'est pas une question que vous avez déjà entendue.
- Flavie
Après je me dis que même si c'est pas des choses qui ont été étudiées ou vérifiées scientifiquement, ce que je peux trouver intéressant dans ce qui se transmet comme ça en off de femme en femme, tu vois, neuf mois pour le faire, neuf mois pour s'en remettre, peut-être que ça parle d'un savoir un peu empirique que les femmes se transmettent en fait. Tu vois, plutôt d'un truc, voilà, quand tu fais un enfant, il y a toute la phase d'après où en fait il faut à peu près autant de temps pour s'en remettre, entre guillemets. Et puis, quand tu as plusieurs grossesses, tu sens aussi qu'il y a une fatigue différente sur ton corps. Ça veut dire aussi que les premiers mois de ton bébé, tu as d'autres enfants à gérer. Donc, peut-être que tu ne peux pas te reposer de la même manière. Mais dans tous les cas, je trouve que je partage assez ton point de vue sur le côté émotionnel, psychologique. Elles sont tellement froides, les définitions qu'on a trouvées toutes les deux sur des trucs très... C'est physiologique, oui, l'utérus reprend sa forme normale au bout de six semaines, tes règles reviennent au bout de tant de temps. D'accord, et on en parle de tout le chamboulement.
- Marion
C'est ça, pour moi, le podpartum, en tout cas dans mon expérience, ça a été beaucoup plus quelque chose de vécu émotionnellement parlant que de physique. Parce que certes, il y a des douleurs physiques, il y a vraiment un corps qui est éprouvé, mais ça dure. à mon sens, dans mon expérience, en tout cas, moins longtemps que tous les chamboulements émotionnels que le postpartum peut apporter.
- Flavie
Oui.
- Marion
En positif que difficile. Je ne parle pas que de c'est difficile, c'est compliqué. Il y a aussi tout le chamboulement émotionnel que ça apporte, le bonheur qu'un bébé peut apporter.
- Flavie
Et justement, toi, globalement, tu l'as traversé comment, cette période de postpartum ?
- Marion
Alors, si on reprend vraiment au tout début, donc juste après mon accouchement, j'ai adoré, mais vraiment adoré, je pèse pas mes mots, mon séjour à la maternité. Moi, j'avais... Ah ouais, j'ai adoré vraiment. Je sais que c'est pas commun. Dans mon entourage, je crois que je dois être peut-être pas la seule, mais en tout cas, à dire adorée, je pense que je dois être la seule. En vrai, avec mon conjoint, on avait déjà, même avant que je tombe enceinte, on s'était déjà dit que le jour où je tombe enceinte et que j'accouchais, personne à la maternité. C'était déjà établi depuis bien avant. Dès qu'on l'a annoncé le premier jour, dès qu'on l'a annoncé, on a dit, on prévient tout de suite, il y aura... personne à la maternité. Ça je sais plus si j'en avais parlé la dernière fois, mais en tout cas je pense que ça nous a tellement aidé à construire notre petit cocon, à avoir notre bulle, rien que tous les trois, apprendre à nous découvrir, juste partager des moments et être vraiment chill parce que forcément t'es en postpartum donc t'as les low-sheet donc tout ce qui est saignement après accouchement parce que moi j'ai eu un accouchement voix basse donc forcément bah t'es en couche. Dans les maternités, il fait hyper chaud, donc clairement je me trimballais en couche brassière tout le long du séjour à la maternité. Et ne pas avoir cette préoccupation de se dire, il y a mon beau-père qui va arriver, il y a mon père qui va arriver, il y a ma belle-mère, ma soeur, machin. Ça a été, mais alors non pas que je n'avais pas envie qu'il voit mon enfant, mais au moins ça me faisait une préoccupation au moins, ça me laissait le temps de dormir si j'avais envie de dormir, de découvrir mon bébé. de le câliner, de se redécouvrir à trois. Et vraiment, ça a été une bulle, une parenthèse géniale. Donc ça déjà, ça a commencé comme ça. Pas de baby blues à la maternité. Je me suis même dit, c'est bizarre, on m'avait dit qu'au bout du troisième jour, les hormones allaient commencer à être chamboulées, à pleurer pour rien. Alors j'ai pleuré une fois, où j'ai dit à mon chéri, je ne sais pas pourquoi je pleure, puis terminé. Et bon, c'est tout. Et donc le retour à la maison, pareil, ça s'est bien passé. Donc pareil, on avait limité les visites. On n'avait pas non plus 15 personnes qui défilaient toute la journée. C'était 2-3 personnes max sur la journée. Et on voyait en fonction, on se laissait en fait la possibilité d'annuler si la nuit n'avait pas été terrible, si on n'était pas en forme, etc. Finalement, ça s'est plutôt bien passé. On n'avait pas un bébé qui faisait ses nuits dès le retour de la maternité, mais pour autant, elle était... vraiment top parce que bon bah elle mangeait, elle dormait, elle mangeait, elle dormait, enfin y'avait pas eu de complications. Et arrivé au 13e jour, et j'en souviens encore parce que j'ai dit à mon chéri mais c'est très proche du 15e jour ça veut peut-être dire que du coup je suis dans la dépression postpartum, ça me faisait vraiment très très peur cette dépression postpartum, et arrivé au 13e jour où je me suis vu mettre un legging que je mettais enceinte. parce que forcément, j'avais toujours un peu de ventre. Et je me suis mise à fondre en larmes de nostalgie, de j'ai plus mon bébé, j'ai plus mon ventre On en reparlera sur le côté corporel, mais ça, ça a été hyper dur pour moi, parce que très rapidement, j'avais plus de ventre, plus beaucoup. Vraiment, il a dégonflé d'un seul coup. Moi, ça a été une horreur pour moi de me dire mais purée, j'ai plus mon bébé, j'ai pas eu le temps d'adaptation de me dire ok, mon ventre, il dégonfle tout doucement Je la sentirai plus jamais dans mon ventre. Ça a été une nostalgie extrême. Et je disais à mon chéri, mais j'ai l'impression d'avoir perdu quelqu'un. Tellement c'était douloureux, c'était intense. Et ça a duré trois jours. Mais trois jours, j'étais au fond du gouffre. Je prenais ma fille, et je l'avais dans les bras. J'étais heureuse qu'elle soit là, mais une nostalgie extrême de me dire, mais je ne l'aurai plus jamais dans mon ventre. Plus jamais. Je vais revivre justement ces merveilleux moments à la maternité. Plus jamais je revivrai cette grossesse, alors que c'était pas non plus... Pourtant, c'était pas non plus quelque chose de fou pour moi, où j'avais pas adoré être enceinte. On en avait parlé la dernière fois, j'avais pas adoré être enceinte. Mais le fait de me dire que c'était plus jamais, ça c'est un sujet très compliqué pour moi, le plus jamais, ça a été très très dur. Et c'est là où ça a commencé à être un tout petit peu plus compliqué. On s'arrête là ou est-ce que je continue ?
- Flavie
Oui, déjà, il y a beaucoup, beaucoup de choses qui ont été dites. Moi, j'aurais plein de questions à te poser. Et en plus, ça va avec la seconde question que j'avais envie de te poser, c'était est-ce que tu avais été préparée, toi, globalement au postpartum ? Est-ce que tu t'es sentie préparée ?
- Marion
J'ai envie de dire oui et non. En fait, j'ai... pas été tant préparé que ça. Par exemple, tu vois, sur les cours de préparation à l'accouchement. Ouais, alors ma sage-femme, elle est géniale. Marianne, si tu passes par là, je t'envoie des bisous. Elle nous a bien dit, le ménage, vous mettez ça de côté, c'est vous, c'est votre bébé, c'est priorisé, etc. Donc vraiment un discours très bienveillant. Mais de toute façon, j'ai envie de dire, je ne sais pas trop comment on pourrait se préparer. Et d'un autre côté, oui, parce que les algorithmes des réseaux sociaux sont quand même très, très forts. C'est-à-dire que quand tu es enceinte et que tu approches le postpartum, ben... t'es quand même un peu inondée de réels ou de postes sur le sujet. Donc du coup, ça m'a permis d'avoir plusieurs, en visu, plusieurs situations possibles. Il y en a qui l'ont super bien vécu, il y en a qui l'ont trop, trop mal vécu, il y en a qui sont partis en dépression postpartum, d'autres qui n'ont rien vu, rien vécu de difficile, entre guillemets. Et en fait, ça m'a préparée à me dire que tu ne sais pas ce qui va t'arriver. Il y a vraiment plusieurs possibilités qui peuvent... qui peuvent se jouer et se proposer à toi, et ben, tu verras. En fait, ça m'a plutôt permis d'être flexible et de me dire, ben, tu verras au moment voulu. Oui, ça peut être dur, mais comme ça peut aussi très, très bien se passer.
- Flavie
En même temps, il y avait cette peur. J'entends qu'il y avait quand même un truc dans ta tête de sombrer dans la dépression postpartum, quoi.
- Marion
Vraiment. Ben, en fait, vu que c'est... Et heureusement, vu que c'est beaucoup moins tabou, ça a été des choses que forcément j'ai vues. Et je me suis dit, en fait, j'ai peur. Je n'avais pas tant peur de la dépression postpartum, mais j'avais peur de ne pas m'en rendre compte. Et donc, du coup, de ne pas me prendre en charge, si c'était le cas, suffisamment tôt. Parce que moi, je n'ai aucun souci à me dire d'aller voir un psychologue, d'être suivie, etc. Enfin, ça, c'est pas du tout un souci. Mais justement, peur de ne pas être en capacité de m'en rendre compte. C'est plutôt ça, ma crainte de me dire...
- Flavie
en fait si je laisse traîner je vais galérer à m'en sortir ouais je vois mais moi ce qui m'a frappée étonnée presque qui est hyper positif c'est ce que vous aviez décidé de mettre en place par rapport à la maternité tu vois la préservation de cette bulle où je me dis ça ça témoigne quand même d'une préparation en fait c'est à dire que tu savais enfin tu vois moi mon premier enfant et même mon deuxième ça s'est pas du tout passé comme ça oui mais parce que pas du tout préparée à ce qui allait se passer à la réalité d'un séjour à la maternité moi j'ai détesté c'est aussi une des raisons qui m'ont fait préparer mon accouchement à domicile pour mon dernier d'accord ok donc tu vois vraiment ça a été pour moi des très mauvais souvenirs à la maternité je me dis comment ça peut être différent et du coup c'est trop chouette parce que alors que c'est votre premier enfant, vous n'avez pas vécu ça avant, vous avez protégé ce truc-là. Et déjà, je me dis que c'est trop bien. Il y a des éléments de réponse pour mieux vivre le postpartum, je trouve.
- Marion
Après, c'est propre à chacun, parce que je sais que j'ai discuté avec d'autres personnes et qui m'ont dit que je ne pourrais pas, j'ai besoin de voir ma mère, j'ai besoin de voir ma sœur, etc. Je les aime de tout mon cœur, j'ai besoin aussi de les voir, mais c'est mon moment. Et tu vois, je peux concevoir aussi que pour certaines personnes et pour certaines relations familiales aussi, ça puisse être compliqué de dire non, vous venez pas. Parce que, tu vois, autant moi je suis très à l'aise avec ma famille, parce que c'est ma famille et que je sais comment leur dire, je sais comment leur faire comprendre, etc. Mais tu vois, ma belle famille, alors autant j'ai été toujours aussi ferme, mais c'est quand même pas la même chose. C'est quand même pas la même chose que de s'affirmer devant sa famille ou devant sa famille. Et ma belle-mère, si j'en sais rien, si un jour elle écoute, elle a essayé plusieurs fois de me dire oui, quand on viendra à la maternité Je dis non, non Je veux pas dire son prénom, mais non, personne ne viendra, même un petit Je dis non Et c'est difficile de rester affirmée quand on a ce type de situation. Alors, je n'en veux pas du tout et je trouve ça limite normal. C'est la mamie. Elle est impatiente, c'est son dernier fils qui a un enfant. Donc voilà, je peux le comprendre. Mais du coup, je peux aussi comprendre que même si tu te prépares à ça, même si c'est ta décision d'avoir personne à la maternité, ça puisse être difficile de l'affirmer, de la pousser jusqu'au bout.
- Flavie
Oui, mais là, on touche à un vrai sujet, à mon sens. Quand tu dis, selon les relations familiales. Mais en fait, il y a quelque chose qui se joue dans la grossesse, déjà. Alors déjà, je vais revenir avec mes discours féministes, avec mes gros sabots, mais déjà, le corps féminin quand même, t'as l'impression qu'il appartient à la société, c'est-à-dire que tout le monde a son mot à dire sur ce à quoi ressemble le corps d'une femme. Quand une femme est enceinte... Son corps, il appartient encore plus à tout le monde, notamment à sa famille, à son conjoint. Je vais loin dans mes propos volontairement, mais je ne dis pas que c'est comme ça que ça se passe dans les familles. Mais je pense que c'est intéressant de prendre du recul et de voir à quel point des inconnus peuvent, peut-être moins maintenant. Mais moi, à l'époque, mon fils aîné, il a 20 ans cette année. Donc voilà, j'ai vécu des grossesses dans des époques très différentes, en fait. Et j'ai bien vu aussi l'évolution. Et en fait, encore plus à l'époque, c'était normal de pouvoir venir toucher le ventre d'une femme enceinte parce qu'elle est enceinte. Mais attends, ça reste le corps de la nana. Et ça, tu vois, on l'oublie. Et dans le postpartum, il y a des enjeux similaires. Et je trouve que ce que tu décris, c'est ça. Moi, je l'ai vécu aussi. Moi, l'accouchement à domicile, c'était aussi une volonté de ne pas être envahie à la maternité. Mais effectivement, il y a des enjeux familiaux. Moi, il y a des trucs, j'ai encore pas réussi. Mais j'avais 35 ans, dernière enfant, machin. J'ai encore pas réussi à aller au bout de ce que j'aurais voulu caler. Et c'est dommage, je trouve qu'on oublie encore trop la maman dans la notion de grossesse et dans la notion de postpartum. Et la priorité, ça doit être la maman. Et en fait... Si t'as envie de voir personne, t'as envie de voir personne. Si t'as envie de trier sur le volet et juste de voir deux, trois personnes, en fait, ça devrait être ton choix et je vais peut-être aller un peu loin. Peut-être que ça choquerait des personnes d'entendre ça, mais par exemple, moi, je l'ai vécu. Au début, je m'étais dit on verra personne et en fait, j'ai eu besoin, envie de voir ma maman. Sauf que du coup, je me suis sentie obligée d'ouvrir la porte à mes beaux-parents pour être dans l'équité, mais je n'avais pas besoin et envie de les voir. Et en plus de ça, ma mère, elle est restée en retrait. Elle a vu mon bébé, il avait quelques heures. Du coup, elle m'a embrassé les cheveux. Elle m'a touché moi, mais pas mon bébé. Là où mes beaux-parents ont pris mon bébé dans les bras. Ce qui était inconcevable pour moi. Et du coup, derrière, il sentait le parfum à fond. Je l'ai ultra mal vécu, ce moment-là. Mais j'en ai pleuré pendant des jours et des jours. C'est terrible ce qui peut se passer pour une maman qui vient de donner naissance à son petit. Le problème, il vient de moi. On ne m'a pas forcée, mais tu vois bien, il y a une pression, il y a un truc où la priorité, ce n'est pas toi, c'est tous ces gens qui ont envie de voir le bébé. Putain, tu viens de donner naissance à un bébé.
- Marion
Tu vois, tu viens de le dire, la priorité, ça n'est plus toi. En fait, à partir du moment où tu accouches, la priorité, ça n'est plus toi. Toi, tu passes en arrière-plan et en fait, les gens ont switché et veulent voir le bébé. On tout... ce que tu viens de vivre, ton corps, comment il est éprouvé, tout ton impact émotionnel de ton accouchement, les gens ne le prennent pas en compte. Et en fait, la priorité, c'est je veux voir le bébé. Oui, que tu le vois, qu'il ait un jour ou que tu le vois dans une semaine, ça ne changera pas grand-chose. Ça fait neuf mois que tu l'attends, donc tu peux me laisser le temps. Mais ce côté se mettre à la place d'eux et se dire, OK, peut-être que les parents et la maman, ont besoin d'un peu de temps pour s'en remettre. Les premières nuits sont une découverte totale, puisque tu dors moins. Donc, c'est d'essayer de respecter tout ça. Et je pense que j'ai aussi un entourage familial qui est propice à pouvoir poser mes limites. Parce que, autant, tu vois, je parlais de ma belle-mère, elle n'en a pas fait une esclandre. C'était pas... tous les quatre matins qu'elle me disait je veux venir à la maternité Je crois qu'elle me l'a, sur l'intégralité de la grossesse, elle me l'a dit une ou deux fois et c'est tout. Elle ne l'a pas redemandé au moment de l'accouchement. Elle a énormément respecté tout ce qu'on avait demandé. Mes parents, c'est pareil. Ils demandaient avant de passer, etc. Mais, même là encore aujourd'hui, je reste persuadée et je le constate que la maman, à partir du moment où elle accouche, elle passe au second plan. On ne me dit plus bonjour. Que ce soit ma mère, ma belle-mère, mon père, ma sœur, etc. On ne me dit plus bonjour. On dit d'abord bonjour à ma fille, on va la prendre dans les bras et puis Ah oui, au fait !
- Flavie
Allez !
- Marion
Mais ça, c'est un constat de toutes mes copines, c'est un constat même de ma sœur, qui est maman. On ne te dit plus bonjour en premier. Tu n'es plus du tout la personne principale. On ne vient plus te voir toi, on vient te voir ta fille et toi. Là, moi, je parle de ma fille. Je vais, j'en sais rien, chez mon père, chez ma grand-mère ou chez ma belle-mère, enfin peu importe, chez ma famille. Si je viens sans ma fille, et où ta fille ? Oui, mais je viens vous voir, je sais que ma fille est importante, mais je peux aussi passer des moments sans ma fille.
- Flavie
Oui, mais ça, c'est un autre sujet. Je pense qu'effectivement, on connaît que la difficulté à dissocier la mère de l'enfant, d'un côté, c'est fait, puisque tu le dis, tu ressens que tu passes au second plan, et d'un autre côté, te voir toi sans ton enfant, ça devient... Et moi, ça me fait le lien aussi avec un... Je pense qu'il y a une émotion très forte qui existe chez les mères. et qui est, comment dire, encouragée par la société, c'est la culpabilité maternelle. Et en fait, moi, il s'agit de ça, l'histoire de mes beaux-parents viennent et je leur file mon bébé dans les bras. Mes beaux-parents, c'est des gens qui auraient été complètement capables d'accepter mes limites et jamais ils m'en auraient fait le reproche. Mais je savais qu'ils auraient été extrêmement déçus, qu'ils auraient peut-être été tristes. Et voilà, et c'est de la culpabilité qui a fait agir, tu vois. et c'est un vrai sujet cette difficulté à se passer au premier plan, à se mettre au premier plan et je pense encore plus à plus forte raison quand on souffre de troubles alimentaires souvent dans le positionnement face aux autres il y a quand même quelque chose de compliqué dans le fait de prendre sa place d'assumer ses besoins, ses désirs et la culpabilité qu'on fait peser globalement chez les mères elle est énorme et ça pour le coup c'est pas que le postpartum désolé, ça dure Tout le temps.
- Marion
Moi, c'est ce que je dis, c'est que quand on accouche, on accouche avec son bébé, la culpabilité et la nostalgie.
- Flavie
Oui, c'est pas mal.
- Marion
Ça vient avec, même si on essaye de travailler dessus, ça vient forcément avec. Et tu vois, je voulais faire le lien avec les TCA. Aujourd'hui, j'en suis totalement sortie. C'est vrai que je ne l'ai pas dit dans ma présentation, mais j'ai souffert quand même de boulimie pendant 4 ans et demi à peu près. Et je pense que si j'avais... encore été dans les troubles du comportement alimentaire, je ne me serais pas du tout affirmée de la même manière.
- Flavie
Ah, mais trop intéressant. On arrive du coup à ma question suivante qui est, à tous les niveaux, à ton avis, comment ça se serait passé ce postpartum pour toi ? Mais à tous les niveaux, parce que quand tu parles de genre, oh, j'étais triste parce que mon ventre, il est parti trop vite, tu vois,
- Marion
je me dis, tiens, tiens, tiens,
- Flavie
qu'est-ce qui aurait été différent, quoi ?
- Marion
Honnêtement, je... Je pense que déjà, un, j'aurais pas vécu une grossesse aussi sereine et j'aurais pas vécu un postpartum aussi serein. Alors, aussi serein dans le rapport au corps. Parce qu'il y a plusieurs dimensions, mais vraiment, le postpartum, rapport au corps, il a vraiment été serein. Alors, pas sans questionnement, mais serein. Et je pense que ça aurait été hyper différent parce que, tu vois, si là, je reprends le côté affirmation, quand j'avais des TCA, je me comparais tellement aux autres. La vie des autres était... tellement important, j'arrivais tellement pas à me détacher de l'image parfaite qu'il fallait que je renvoie, que ça aurait été impossible pour moi de me dire Ah, mes parents vont être mal de ne pas pouvoir voir mon enfant. Mes beaux-parents, qu'est-ce qu'ils vont penser de moi ? Je vais être une belle-fille horrible, etc. Ça, je suis sûre et certaine que j'aurais été en incapacité de le faire. Comme si j'avais le soutien de mon conjoint, etc. J'aurais pas été en capacité de le faire. Et au bout d'un moment, j'aurais craqué, j'aurais dit bah venez Je suis sûre, mais à 1000%, parce que la personne que j'étais pendant les troubles du comportement alimentaire, c'est plus du tout la même personne que je suis aujourd'hui. Et il y a eu vraiment autant un travail sur le rapport alimentaire, sur le rapport corporel, mais aussi sur ma personnalité, le fait de me détacher du contrôle, du perfectionnisme, et du coup d'avoir aussi beaucoup plus confiance en moi, en mes valeurs, en ce que je veux, et à poser mes propres limites. Chose qui était... impossible quand je souffrais de TCA. Pour revenir sur le côté justement corporel, je pense sincèrement que si on avait été à la maternité et que je souffrais de TCA, j'aurais demandé une balance.
- Flavie
Mais non, t'aurais fait ça ? Je suis sûre.
- Marion
Déjà, je me serais pesée tous les jours enceinte, parce que quand je souffrais de TCA, je me pesais tous les jours, voire plusieurs fois par jour. C'était matin, midi, soir, voire des fois... Je pense que ça va être déjà monté à six fois par jour. Donc, je suis persuadée que j'aurais demandé une balance. Je me suis déjà posé la question de comment ça aurait été. Je suis sûre que j'aurais du coup demandé cette balance et j'aurais déjà, vraiment, dès le soir même, ou dès le lendemain, parce que j'accouche à 20h, donc dès le lendemain, je pense que j'aurais commencé à faire attention à ce que je mange. J'aurais commencé à scruter mon corps de tous les côtés. à savoir comment il était, qu'est-ce qui se passait, j'aurais été satisfaite de ouf. d'avoir un ventre qui diminue à vue d'œil, je pense que ça m'aurait beaucoup plus satisfaite que mise dans un état de nostalgie que j'ai vécu en postpartum.
- Flavie
Et je pense que j'aurais beau... Et c'est là où c'est hyper important. Je pense que ma relation avec ma fille n'aurait pas du tout été la même.
- Marion
Ah, OK.
- Flavie
Je suis sûre et certaine que... C'est horrible, Adrien. Vraiment, j'ai la gorge serrée de le dire. Ça n'aurait pas été ma priorité. Je pense que ma fille n'aurait pas été ma priorité. Et ça me fait mal de le dire, tu vois. Je pense que la souffrance avant dans les TCL était tellement forte. que j'aurais pu faire passer ma fille après mon poids, après mon physique, après mon alimentation. Et là, aujourd'hui, quand je vois la relation que j'ai avec elle, je me dis, mais quelle erreur ça aurait été. Et je me dis, j'ai une chance incroyable d'avoir pu faire tout ce travail-là avant de tomber enceinte et avant d'avoir ma fille. Parce que non seulement je peux vivre pleinement tous ces moments-là avec elle sans être parasitée, mais je peux aussi ne pas lui transmettre toute cette merde. Et ça, tu vois, j'ai fait un réel il n'y a pas longtemps et j'étais tellement fière de pouvoir faire ce réel et de me dire, mais j'ai une chance incroyable, incroyable de me dire que je peux très bien ne pas transmettre de la restriction à ma fille, moi, dans mon éducation. Et c'est là, en en parlant, où je me rends compte du cauchemar que ça aurait été. C'est clair et net que je pense que, pour le coup, la dépression postpartum, j'en mets ma main à couper, je l'aurais vécu. Je l'aurais vécu parce que ça aurait été une obsession. Donc, ça aurait rajouté une couche en plus de toute la charge mentale que ça demande un bébé, clairement. Du manque de sommeil, de l'organisation. Après, comme je l'avais dit la fois d'avant, elle a des soucis d'allergie alimentaire. Donc, ça a compliqué un petit peu tout ce qui était biberon, allaitement, etc. Parce que j'ai fait un allaitement mixte. Et tu vois même, là, quand j'en parle...
- Marion
j'aurais voulu allaiter exclusivement juste pour perdre du poids rien n'aurait été pareil je pense que c'est important ce que tu dis de se rendre compte à quel point ça vient teinter toute la vie et à quel point ça s'immisce partout et moi quand j'ai pris le temps de réfléchir avant notre enregistrement le constat que j'ai fait c'est que l'un aggrave forcément l'autre c'est à dire que déjà en plus on en avait un peu parlé toutes les deux mais... Généralement, quand on vit une grossesse, qu'on a des troubles alimentaires, il y a des prises de poids qui sont supérieures à la moyenne. Parce qu'il y a à ce côté, Allez, c'est maintenant, maintenant je peux, je peux enfin me permettre, mais je sais qu'il faudra que je remégrise dès que l'accouchement sera arrivé. Donc ça crée un truc qui fait qu'il y a une autorisation à manger, mais qui n'est pas réelle, qui n'est pas inconditionnelle, qui est conditionnée dans le temps. Et du coup, ça empêche la régulation des envies, tout ça. Donc... Souvent, on voit des grosses prises de poids. Donc, c'est des femmes qui arrivent à l'accouchement avec plus de 25 kilos, mettons, ce qui transforme quand même bien. Des femmes qui sont obsédées par ça, par le poids-prix et tout, donc qui ne sont forcément pas très bien. Et donc, c'est exactement ce que tu dis. Tu te dis, mais t'accouches, genre, il est 20h, le lendemain matin, c'est parti, quoi. T'es reparti dans tes trucs de régime. Et du coup, ça aggrave forcément le postpartum. C'est-à-dire que le postpartum vient, pour moi, aggraver les TCA parce que ton corps est transformé, parce que tes hormones sont en chute libre, parce que tu perds tes cheveux, parce que tu es crevé, parce que ton bébé t'empêche de dormir, tout ça. Ton rapport au corps est forcément transformé. Donc, le postpartum aggrave les TCA et les TCA viennent aggraver le postpartum. Et ça rejoint ce que tu disais sur ce côté où tu as l'impression que tu aurais fait une dépression carrément.
- Flavie
Mais vraiment ! Je pense que j'ai zéro doute sur le fait que j'aurais fait une dépression, parce que là, déjà, sans toute cette préoccupation alimentaire, physique, on va y revenir sur le physique, parce qu'il y a quand même eu des questionnements et des choses que j'ai mises en place pour justement me protéger de tout ça, parce que c'est un grand chamboulement, même quand on a fait tout ce travail-là. J'ai perdu le fil de ma pensée.
- Marion
Tu disais que pour toi, tu serais allée vers la dépression. Oui.
- Flavie
Je suis sûre et certaine, sans vraiment aucun doute, que j'aurais fait une dépression. Parce que rien que là, déjà, avec toute la charge mentale que ça demande, j'étais déjà quand même émotionnellement éreinté, éprouvé, même si ça allait très bien. C'est-à-dire qu'il n'y avait pas de variation de l'humeur à type épisode dépressif ou quoi que ce soit. Mais c'était déjà très, très, très, très, très chargé. Alors, avec la charge mentale des TCA, de l'obsession alimentaire, de ce que j'ai le droit de manger, pas manger, culpabilité, jugement, volonté de perdre du poids, se peser régulièrement, enfin...
- Marion
Se remettre au sport.
- Flavie
Ah, oui, se remettre au sport. Sûre et certaine, sans aucun doute, j'aurais eu une dépression du postpartum et je n'aurais absolument pas vécu de la même manière cette période. Et je pense qu'aujourd'hui, il y a 9 mois et demi de ma vie, je ne serais pas dans un bel état. Clairement, je ne serais pas dans un bel état. Je ne sais pas comment serait mon corps. Je ne peux pas le projeter parce que du coup, ce n'est pas arrivé, mais je sais que mentalement, ça n'irait pas. C'était déjà très compliqué quand j'avais des TCA, où on en avait parlé. J'étais en syndrome dépressif, et je n'étais pas loin pour moi à mes yeux de la dépression. Je suis sûre et certaine que ça aurait recommencé, voire pire.
- Marion
Oui, c'est touchant, je trouve, ce que tu dis. Moi, ça me crée de l'émotion parce que je pense à... peut-être à des personnes, je l'espère, qui écouteront cet épisode. Ça vient abîmer une période de vie qui est si importante. Oui, ce n'est pas facile le postpartum, c'est ce que je disais. Globalement, on sait que ce n'est pas facile. Mais tu le disais aussi très bien tout à l'heure, c'est des moments où tu es sur des montagnes russes, mais du coup, les montagnes russes, elles ne font pas que descendre. Il y a aussi des émotions hyper puissantes dans le positif. Et je te rejoins sur le fait... Alors moi, je peux en parler un peu, parce que j'ai vécu deux grossesses dans les TCA, une grossesse sereine, tu vois. Oui. Et effectivement, rien n'est pareil. Mais la grossesse, les premiers moments avec le bébé, et puis même tout le reste après. C'est-à-dire que j'ai dû vachement bosser sur ma culpabilité d'avoir été une maman avec des troubles alimentaires, tu vois. Parce que, en fait, j'étais pas... Comme si, tu vois, en fait, alors bien sûr, quand j'en parle avec mes enfants, quand j'en parle avec mes proches, ce qu'on me renvoie, c'est non, mais attends, est-ce que tu vois tout ce que tu as fait pour tes enfants ? Est-ce que tu vois la maman que tu as été et tout ? Oui, oui, mais c'est juste que c'est comme s'il n'y avait qu'un morceau de moi qui était disponible tout le temps. Tu vois, il y a... Comme si j'étais jamais 100% là. et je découvre avec mon dernier enfant ce que c'est que d'être 100% pleinement là et dans une relation amoureuse aussi dans la relation avec mon mari, dans la relation avec mon enfant, c'est incroyable ce que ça transforme et du coup ça me crée de l'émotion de t'entendre dire ça parce que je sais à quel point c'est vrai en fait et à quel point ça pourra peut-être toucher des personnes qui vont écouter et qui vont se reconnaître malheureusement et
- Flavie
qui vont se reconnaître mais que j'espère Parce que moi, mon vécu, il a été autre. Autant ça me... Je sais tout. Et je peux très facilement me projeter sur qu'est-ce que ça aurait pu être. Pour autant, ça n'a pas été ça. Et moi, je voulais juste préciser, dans la projection que je fais, si j'avais eu des TCA, je pense que j'aurais vécu avec un regret toute ma vie de ne pas avoir vécu pleinement ces moments avec ma fille. Et ça m'aurait, je pense... Alors, traumatisme, c'est un mot beaucoup trop fort, mais ça m'aurait suivi toute ma vie. Ça, je suis persuadée. Parce que déjà, rien que là, quand je me dis j'ai pas pris assez de photos, j'ai pas pris assez de vidéos, je regrette, etc. Là, c'est vraiment le côté maman. Mais je me dis si là, déjà, j'ai des regrets juste pour quelques photos pas prises. Genre, on s'est arrêté aussi, moi, à faire la photo, mois par mois. Je me dis ah, j'aurais dû continuer, etc. Je me dis mais... Si je n'avais pas pu être présente à 100%, ça aurait été très compliqué. Vraiment, ça me fait mal au cœur de l'imaginer. Mais du coup, je vais essayer de donner un petit peu d'espoir.
- Marion
Oui, qu'est-ce qui t'a aidée aussi, toi ? En fait, c'est intéressant aussi que tu puisses partager que malgré le fait que tu sois une femme aujourd'hui sortie de tout ça, il y a eu des questionnements, il y a eu des choses quand même dans le rapport à ton corps.
- Flavie
Et je pense que c'est inévitable. peu importe la relation que tu entretiens avec ton corps, peu importe la relation que tu entretiens avec l'alimentation, les questionnements et le chamboulement physique est inévitable. Parce que tu n'as pas l'habitude que ton corps change autant. On peut dire que ton ventre décuple. Tu te retrouves, pour mon coup, du jour au lendemain, avec beaucoup moins de ventre. Donc la transition peut parfois être brutale. juste avant que je parle de tout ce rapport-là, je voudrais préciser, donner un peu d'espoir aux mamans qui ont ce projet de tomber enceintes et qui ont peur, justement, de prendre du poids, etc. C'est peut-être justement... le moment d'entreprendre un travail pour apaiser sa relation à l'alimentation. Si vous êtes en plein dedans, c'est à dire que si vous êtes pendant votre grossesse, ça peut aussi être le moment en fait, ça peut toujours être le moment, il n'est jamais trop tard et même si vous êtes en post partum et que c'est très compliqué, voire même que vous êtes en dépression, c'est toujours le bon moment pour s'en sortir, il n'est jamais trop tard. Je ne sais pas si elle a accouché mais j'accompagne en ce moment une... Une maman, je crois que son accompagnement a commencé aux 4 mois de grossesse. Et aujourd'hui, elle est arrivée à la fin de sa grossesse avec zéro compulsion alimentaire, avec un comportement alimentaire totalement régulé. Alors même s'il y a des appréhensions au postpartum, elle le vit quand même beaucoup mieux que ce que ça devrait être si elle n'avait pas travaillé pendant sa grossesse. Donc vraiment, ce que je veux dire, c'est pour donner de l'espoir et vous dire que... Il n'est jamais trop tard. Vraiment. Oui,
- Marion
je suis d'accord avec toi. J'ai envie d'appuyer ça en disant que moi, je suis le bon exemple de celle qui a été la maman avec TCA, qui est devenue la maman sans TCA. Et en fait, j'ai eu forcément de la culpabilité. En fait, quand on découvre la vraie liberté, ce que c'est que d'être vraiment présent à ce qu'on fait, parce qu'en fait, moi, je ne l'avais jamais connu. Concrètement, comme j'ai eu 20 ans de troubles alimentaires, en fait, je ne l'avais jamais connu, ça. Et de le découvrir, je me dis, mais oh, mais mon Dieu, mais je suis passée à côté de tellement de choses. Mais non, en fait, j'ai fait la paix aussi avec le passé. J'ai fait la paix avec la maman que j'ai été, qui a fait son maximum avec des troubles alimentaires. Et en fait, ce n'est pas grave. Parce qu'il y a un moment donné où, pouf, j'ai libéré ça. Et je vis pleinement. Et je vis des nouveaux moments avec mes enfants. Et voilà, il n'est jamais trop tard. Jamais, jamais, jamais. Et même, j'irai plus loin dans votre vie de femme. Moi, j'accompagne des femmes. souvent moi les âges c'est autour de mon âge donc c'est plutôt 30-40 mais aussi j'ai pas mal de femmes autour de 50 ans et j'ai beaucoup de femmes qui viennent me voir au moment de la ménopause parce que c'est un nouveau chamboulement et il est jamais jamais jamais jamais trop tard quoi je veux dire même si vous en sortez à 60-70 ans et alors quoi trop
- Flavie
bien j'ai une patiente à 65 ans elle a enfin apaisé sa relation à l'alimentation et au corps 65 ans il n'est jamais trop tard. Et elle me dit, mais pourquoi je n'ai pas connu ça avant ? Son seul regret, c'était justement de ne pas l'avoir fait avant. Là, on dérive, mais ça renforce le fait que non, il n'est jamais trop tard. Et surtout, si là, vous êtes soit maman, soit en grossesse, dites-vous que ce n'est pas de votre faute et que ce n'est pas un choix. OK, il y a la culpabilité, je ne suis pas là, je ne suis pas présente, mais ce n'est pas un choix, en fait. Si vous aviez le choix, vous n'auriez pas de TCA. Donc, voilà. Essayez de démarrer, si vous en sentez capable, un accompagnement pour libérer tout ça. Du coup, je peux reprendre.
- Marion
Ouais, carrément. J'ai trop envie que tu nous parles de ce que ça a quand même chamboulé chez toi dans ton rapport au corps et que tu puisses peut-être aussi nous livrer ce qui t'a aidé. Tu disais que t'avais mis des petites choses en place qui t'avaient pas mal aidé.
- Flavie
Du coup, Si je reprends au début, ce qui a été compliqué pour moi, je l'ai dit à la maternité, c'est vraiment de voir mon ventre qui a dégonflé d'un seul coup d'un seul. J'avais toujours du ventre, mais vraiment deux fois moins que la veille, quand j'étais encore enceinte. Ça, ça a été hyper compliqué dans le côté nostalgie, etc. Ou la phase de transition, elle n'a pas été douce. Pour moi, ça a été beaucoup trop vite. Après, je me dis que même si ça avait été doux, Je ne sais pas si je n'aurais pas été nostalgique quand même de mon petit ventre, etc. Mais pour moi, ça a été violent. Et je suis rentrée à la maison où forcément, je mettais encore mes affaires de grossesse. Alors, je n'ai pas acheté grand-chose, mais par exemple, les leggings, etc. Moi, mon but, c'était d'être confortable puisque je ne voulais pas que ce soit une préoccupation. Donc, ça a été OK pour moi de garder et de maintenir mes vêtements de grossesse alors même que j'avais accouché. Ça, je pense que... C'est une étape primordiale, c'est de privilégier le confort plutôt que d'aller tout de suite réessayer son jean, de savoir si on rentre dedans ou pas. Vu la tête du ventre, des hanches qui se sont élargies, etc., c'est clair et net qu'en sortie de maternité, très peu de femmes peuvent re-rentrer dans leurs vêtements d'avant. C'est vraiment ce côté-là où c'est important de maximiser le confort. Et ce que j'avais fait même avant, c'est que j'avais fait le tri de tous les vêtements qui ne m'allaient plus. Forcément, j'étais enceinte. Et j'avais tout mis dans une caisse et j'avais mis ça au grenier parce que ça me faisait chier, littéralement, quand j'étais enceinte, de ne pas pouvoir m'habiller comme je le voulais, avec les vêtements que j'aimais. C'était très compliqué aussi pendant la grossesse d'avoir des vêtements moches. Moi, pour moi, je trouve que les vêtements de grossesse sont moches. Enfin bref, c'est un autre sujet, mais du coup, c'est quand même toujours en rapport au corps où ça a été dans la continuité. Donc moi, j'avais mis tous mes vêtements trop petits dans une caisse. Donc je n'étais pas, au moment du postpartum, confrontée à des vêtements qui étaient trop petits. Ça, pour moi, je pense que c'est une des choses principales à mettre en place, c'est ne pas pouvoir être confrontée à des vêtements trop petits. Je pense que ça m'a aidée. Et j'ai commencé à m'intéresser à mes vêtements d'avant quand ceux de grossesse commençaient à devenir trop grands. Et là, je me suis retrouvée dans un entre-deux très compliqué où les vêtements de grossesse étaient trop grands, mais mes vêtements d'avant étaient trop petits. Donc, j'avais été rechercher les vêtements d'avant. Et bien, du coup, qu'est-ce que j'ai fait ? Et ça, je le conseille à tout le monde. J'ai racheté des vêtements à ma taille à l'instant T. C'est-à-dire que je n'ai pas cherché absolument à perdre du poids. J'ai laissé mon corps faire ce qu'il avait envie de faire, c'est-à-dire se remettre tranquillement et à son rythme. Au niveau alimentaire, on en reviendra peut-être après, mais je n'ai rien changé. J'ai toujours écouté mes envies, mes besoins, ma faim, etc. On y reviendra, mais j'ai laissé faire et j'ai surtout accepté que mon corps, il était tel qu'il était à ce moment-là. Et donc, j'ai adapté mes vêtements à mon corps. Et ça... c'est une des clés pour moi du postpartum pour le vivre beaucoup plus sereinement alors bien sûr je n'ai pas acheté des trucs neufs j'ai acheté des trucs sur Vinted parce que du coup ça ne m'a pas duré très longtemps mais c'était hyper important pour moi de toujours maximiser le confort et pas se dire je suis serrée, je suis trop grosse je devrais perdre du poids s'éviter toute cette charge mentale liée aux vêtements ça pour moi c'est une des choses que j'avais déjà en tête à mettre en place et que j'ai mis en place au fur et à mesure Ne pas réessayer cette jean d'avant toutes les 30 secondes. Clairement, c'est quand je voyais justement que je continuais de retrouver au fur et à mesure mon corps d'avant. Là, je réessayais. Bon, ça me va tant mieux, ça ne me va pas. Ce n'est pas un problème. Donc, progressivement, comme ça, aller jusqu'à re-rentrer dans ses vêtements, mais sans pression de temps, sans cette volonté de perdre du poids. C'est-à-dire que ce n'est qu'une conséquence de retrouver... De retrouver, de maintenir une alimentation régulée et pas de balance.
- Marion
Je voulais te demander si tu t'étais pesée. Non,
- Flavie
je ne me suis pas pesée. Je ne sais pas à quel poids j'ai fini ma grossesse. Je ne sais pas à quel poids je faisais après l'accouchement. Je connais juste mon poids six semaines après. Parce que forcément, il y a le rendez-vous des six semaines où c'est la gynéco qui m'a pesée. Mais du coup, je ne sais pas combien de poids j'ai pris pendant ma grossesse. Je ne sais pas combien de poids j'ai perdu en post-grossesse. J'ai à peu près une idée, mais c'est tout. Et je n'ai pas de balance chez moi. Donc ça, ça aide aussi énormément. Et du coup, c'est limite ce que j'allais oublier, mais éviter la balance. Clairement, s'il y a quelque chose qui peut remettre dedans et maximiser cette volonté de perdre de poids post-partum, même s'il y a eu des petites variations de poids ou alors des très, très grosses, comme on a vu à la suite de... de restriction, ça aide de s'éloigner de la balance et de voir même si on peut, si on s'en sent capable, ce n'est pas une obligation, mais de la supprimer, laisser son corps faire. Ça, c'est l'idéal, mais il faut avoir travaillé forcément sur le rapport alimentaire et le rapport corporel, ça c'est clair.
- Marion
Oui, c'est ça qui est compliqué parce que... laisser son corps faire, ça nécessite une forme de confiance. Généralement, les femmes qui viennent vers nous, enfin, c'est pas généralement, c'est de toute façon, les femmes qui viennent vers nous n'ont aucun lien de confiance avec leur corps. Certaines disent même, je n'ai aucun lien avec mon corps. Donc, c'est vrai que c'est compliqué, mais en même temps, je me dis, quel autre choix, quoi, tu vois ? C'est-à-dire que quand je t'écoutais, je me disais, bah ouais, alors... que tu vois une personne qui va justement se remettre en lutte, ouais il faut que je perde il faut que je perde, elle va faire quoi ? Elle va augmenter son niveau de fatigue qu'elle soit mentale qu'elle soit psychique ou physique parce que c'est quand même une période ultra particulière le postpartum le corps il a besoin de trouver des ressources importantes dans la nourriture donc du coup tu vas avoir une plus grande fatigue physique physiologique, émotionnelle tu vois parce qu'il y a qu'une charge et tout, au final... ça risque soit de remettre en place, soit de faire flamber des épisodes de compulsion. Donc en fait, il n'y aura pas de perte de poids, voire même, il y a des femmes, moi j'ai accompagné des femmes comme ça, qui me disaient que même plus tôt, elles avaient pris du poids pendant le post-partum, tu vois.
- Flavie
Le nombre de femmes que je rencontre qui me disent, mais en fait, moi je pèse plus lourd. maintenant qu'à la fin de ma grossesse. Oui, parce qu'en fait, même si on ne fait pas confiance à son corps, déjà, éloigner cet objectif de perte de poids, ça peut déjà diminuer, j'en sais rien, des compulsions, ça peut déjà diminuer des restrictions. Même si on ne fait pas confiance à son corps, même si on ne sait pas quels sont ses besoins, même si on ne sait pas les respecter, juste, rien que, laisser son poids tranquille, mettre la balance de côté, avoir des vêtements qui nous vont, sans avoir pour objectif de retrouver son corps d'avant-grossesse. Déjà, ça, c'est aussi quelque chose que je voulais préciser, c'est qu'on n'est jamais sûr, voire même personne ne retrouve jamais son corps d'avant-grossesse. Clairement, même si je pense, je suis sûre, parce que c'est visuellement dans mes fringues, d'avoir retrouvé mon poids d'avant-grossesse, mon corps n'est pas le même. Mon corps n'est plus le même qu'avant que je tombe enceinte. Avec mon conjoint, on en rigole, mais j'ai une peau qui est devenue élastique. Mais on peut tirer dessus et ça revient. J'ai une peau beaucoup moins ferme. J'ai, vu que j'ai allaité, forcément des seins qui tombent et aussi moins gros. J'ai un corps d'avant-grossesse que je ne retrouverai pas. Et ça aussi, c'est tout ce travail à faire au fur et à mesure. Et ça va dans la continuité. C'est d'observer au fur et à mesure l'évolution de son corps. pour se l'approprier. Mais s'observer, ça ne veut pas dire se scruter pour savoir qu'est-ce qui va ou qu'est-ce qui ne va pas. C'est s'observer pour se dire Ok, il y a tel et tel changement et ça, très probablement, ça va rester. Tu vois, typiquement, je te parle de ma poitrine. Ma poitrine, ça a toujours été un sujet pour moi parce que trop grosse, je ne l'apprécie pas forcément. Ça a toujours été un sujet, mais j'ai... appris à ne plus dénigrer. C'est-à-dire que pour moi, l'acceptation, ce n'est pas forcément aimer, mais c'est ne plus dénigrer. Et là, aujourd'hui, c'est encore plus un sujet parce que, OK, certes, ma poitrine a diminué, mais par contre, ma poitrine, elle pend. Et pour moi, mes yeux, ce n'est pas très esthétique, tu vois. Mais je ne vais pas le dénigrer. Pour moi, c'est ça, l'acceptation, c'est-à-dire pouvoir être en capacité d'observer les changements, ne pas forcément les apprécier, mais ne pas y émettre de jugement. Tiens, j'apprécie pas et c'est comme ça. Point.
- Marion
Oui, et puis du coup, ça va avec le fait que comme tu n'es pas dans le fait de dénigrer et d'en faire un sujet, une obsession, tu n'es pas dans l'objectif de changer ça.
- Flavie
C'est ça. Alors, là, c'est encore en réflexion, mais c'était déjà en réflexion avant que je tombe enceinte. Je voulais faire une réduction de ma mère. parce que vraiment, que ce soit pour trouver des vêtements, que ce soit pour trouver des sous-vêtements, que même dans un confort de tous les jours, je ne parle pas que du côté esthétique, je parle vraiment du côté confort. J'avais déjà dans l'optique de faire une réduction mammaire. Là, on n'est plus sur le côté réduction mammaire, on serait plutôt sur un lifting de la poitrine, mais parce qu'encore, là pour le coup, après en postpartum, il y a ce côté esthétique. Mais il y a aussi ce côté confort. C'est-à-dire que maintenant, quand je mets mes soutiens-gorges, déjà, un, ils ne me vont plus, même si je prends ceux à ma taille, c'est hyper inconfortable, parce que forcément, ils sont plus élastiques, il y a plus de peau, moins de graisse, donc ils peuvent sortir. Donc vraiment, j'y trouve zéro confort. Maintenant, je suis obligée de mettre des brassières. Quand je les laisse, ça me gêne, parce que du coup, ils ne sont pas forcément à leur place. Si je ne veux pas mettre de soutiens-gorges, ils ne sont pas à leur place. Donc il y a plein de petits trucs comme ça qui me font dire, peut-être que... Ça veut pas dire que je vais le faire, tu vois. Mais j'envisage le fait que, même si je dénigre pas, même si je suis pas dans le jugement et on n'est pas sur un complexe énorme, peut-être. Ça, pour moi, je sais que par contre, ça, ça va être pas totalement accepté ou ça va être un peu décrié. Ça, pour moi, ça reste de l'acceptation.
- Marion
Ok. Décrié par qui ? Par quoi ?
- Flavie
Bah, tu vois, le côté, justement... Je n'ai pas trop envie de stigmatiser le mouvement body positive, mais quand on s'aime, on doit s'accepter tel qu'il est et jamais le changer. Je l'entends souvent, et c'est souvent aussi quand on parle d'acceptation corporelle, ce qui en ressort, c'est si tu t'aimes, tu n'as pas besoin de te changer. Moi, je n'ai pas trop cette vision-là. Par exemple, les personnes que j'accompagne, les personnes grosses, qui envisagent par exemple la chirurgie bariatrique, pour moi, ils peuvent s'accepter et pour autant avoir toujours envie de faire une chirurgie bariatrique.
- Marion
pour moi c'est pas à dissocier j'allais te poser la question avec des opérations comme de la liposuction parce que la chirurgie bariatrique la problématique c'est que Ça peut revenir foutre un peu le bordel sur le comportement alimentaire, c'est compliqué. Je pense que ça peut bien se vivre si tu bosses ton comportement alimentaire avant la chirurgie bariatrique. Et que tu te refais quelques séances post-opératoires, en mode, mettons, même si ça fait des années que tu es tranquille, que tu es devenue une mangeuse régulée et que tu as recours à la chirurgie bariatrique. Je pense que c'est bien de retourner voir la personne qui t'a accompagnée sur le comportement alimentaire parce que, mine de rien, ça joue plein de choses, tu vois, par rapport au fait de... Enfin, le rassasiement, il ne va pas se situer au même endroit. Du coup, il peut y avoir quand même des frustrations qui se jouent. Mais du coup, j'allais te poser la question plutôt sur une opération, je mets d'énormes guillemets, plus anodine, mais tu vois, qui est purement... esthétique parce que du coup tu viens pas toucher à la physiologie du fonctionnement du corps en coupant voilà un morceau d'estomac ou quoi mais et du coup donc ça veut dire que toi tu te dis bah oui aller faire par exemple une liposuction c'est ça peut aller avec le fait d'accepter
- Flavie
son corps en fait je pense sincèrement que ça dépend de la personne de l'intention qui a derrière si l'intention c'est que du physique parce que sans ça sans cette liposuction elle ne peut pas s'accepter, elle ne peut pas vivre, et elle souffre, là, pour moi, on n'est pas au stade de l'acceptation. Alors qu'une personne qui a fait tout ce travail de se dire je pourrais vivre, finalement, sans cette liposuction, parce que je ne me dénigre plus, etc., mais ça sera plus confortable pour moi de le faire. Déjà, un, je ne suis personne pour juger. Mais deux, si tout le travail en amont a été fait, si derrière, ça ne déclenche plus... de restrictions mentales, de compulsions alimentaires, après où est le problème ?
- Marion
C'est un avis que je partage. Je trouve que tous ces sujets-là nécessitent de mettre énormément de nuances et que ce n'est pas possible de dire je suis pour, je suis contre En fait, il y a des situations précises et je partage tout à fait ton point de vue sur ce que c'est que l'acceptation. C'est intéressant, on a un peu dévié par rapport au post-partum, mais en même temps, je pense que ce sera très parlant pour les personnes qui nous écoutent.
- Flavie
Je pense que de resituer à nos yeux, du coup, je t'inclus dedans, à nos yeux ce que c'est l'acceptation, qui ne veut pas dire forcément s'aimer. On peut très bien ne pas apprécier certaines parties de son corps, mais pour autant ne pas les dénigrer. Je pense que ça peut aussi aider à placer la barre de l'acceptation beaucoup moins haute et du coup à améliorer tout ce qui est côté post-partum. Parce que... demande à personne, à aucune femme derrière, d'aimer son corps alors que j'en sais rien, il peut y avoir des vergetures, il peut y avoir une distension de la peau qui met mal à l'aise, il peut y avoir, j'en sais rien, plein plein plein de changements qui ne sont plus, qui modifient du coup le corps de la personne. Et si on dit à une personne qui souffre de sa relation corporelle de lui dire mais faut que tu t'aimes, je suis désolé mais pour moi ça paraît inaccessible. Même moi qui ai fait un travail d'acceptation qui pense être une personne qui a quand même relativement confiance en elle, pas sur tous les points, mais relativement confiance en elle, je ne peux pas dire que je m'aime. Je ne peux pas dire que j'aime toutes les parties de mon corps, ce n'est pas vrai. Donc, je pense que déjà de resituer et de se dire non, l'acceptation, ce n'est pas s'aimer de manière inconditionnelle et ne rien vouloir changer. De resituer, de renuancer et de se dire OK, l'acceptation, c'est juste, j'ai le droit de ne pas aimer, mais je vais faire un travail sur le fait de ne pas me dénigrer et de ne pas me juger. pour que ce soit quand même beaucoup plus acceptable. Pour moi, ça met déjà moins de pression derrière.
- Marion
Oui, c'est clair. On a assez peu parlé, je me dis, peut-être qu'on peut finir là-dessus, on a assez peu parlé de l'alimentation, finalement, même si, en vrai, on l'a abordé, mais de manière, pas détournée, mais sans aller dans le vif du sujet. Parce que j'avais une dernière question en mode, qu'est-ce que tu pourrais conseiller aux personnes qui vont vivre le postpartum ou qui sont dedans, mais en fait, tu viens de le faire. Tout ce que tu viens de livrer, tous tes outils, tout ce que toi, tu as mis en place, je pense que c'est les meilleurs conseils qu'on puisse donner à quelqu'un qui traverse le postpartum. Et du coup, sur l'alimentation, même si on en a dit quelques mots, qu'est-ce que tu aurais envie de dire aux personnes ?
- Flavie
Juste avant, pour moi, il y a un autre outil. qui m'a quand même bien aidée, c'est... Et là, je mets des gros triggers. Je ne parle pas de reprise de sport. Vraiment pas. Moi, je crois, au bout de trois semaines, j'ai repris de la respiration, des exercices de respiration, pour me réapproprier mon corps. Et ça, ça a duré jusqu'à ce que je reprenne le travail, où tous les jours, je faisais une séance. Alors, il y a des sites dédiés. de rééducation abdominale, mais que avec la respiration pour reprendre conscience de la forme de son corps, de ses mouvements, de juste passer aussi un moment avec soi, parce qu'en postpartum, on a quand même des moments où c'est compliqué d'avoir du temps pour soi, et juste rien que de passer dix minutes avec le fait d'avoir les mains sur son ventre, de le voir bouger, de se contracter, de revoir qu'il se modifie de... juste finalement se réapproprier son corps ça ça a été hyper aidant pour moi hyper aidant c'était mon moment à moi si j'avais pas eu le temps de le faire sur la journée j'ai mon conjoint qui s'en occupait le soir et j'allais vraiment faire cette séance là alors vraiment zéro objectif physique zéro objectif de retrouver la taille de machin non c'était vraiment mon moment détente mon moment pour moi qui me permettait d'être moi avec mon corps donc c'est pas de la reprise sportive Et encore une fois, je n'avais pas fait de rééducation du périnée à ce moment-là, donc vraiment pas faire n'importe quoi. Et c'est vraiment juste des exercices de respiration pour se retrouver avec soi-même. Et je pense que c'est important, même si ce n'est que 10 minutes, de se retrouver avec soi-même et d'avoir cette possibilité de toucher son corps, de le voir, de le sentir et d'être juste présente à son corps. Ça, c'est pour moi un outil aussi qui peut grandement aider.
- Marion
Trop chouette.
- Flavie
Donc du coup, sur le côté... alimentaire, je l'ai vite fait aborder tout à l'heure, mais moi j'ai allaité, donc j'ai fait un allaitement mixte et honnêtement moi je m'étais préparée oui et non, on m'avait déjà dit que l'allaitement ça demandait énormément de ressources je n'ai jamais eu aussi faim, mais vraiment je n'ai jamais eu aussi faim qu'en allaitant littéralement j'avais faim toutes les deux heures, alors que je mangeais vraiment, j'avais des des des envies d'aliments forcément toujours riches, assez conséquents. Mais du coup, ça allait avec les besoins énergétiques qui étaient très conséquents. J'avais faim toutes les deux heures et là, ça m'a perturbée. Je me suis dit, autant ? J'ai besoin d'autant de nourriture ? Et ouais, clairement. Alors, au fur et à mesure, ça a tendance à s'espacer, mais c'est très, très, très important. En postpartum, dès qu'il y a la montée de lait, etc., déjà, tu as soif tout le temps, mais alors, tu as vraiment faim. hyper régulièrement et ça, ça peut perturber. Mais du coup, c'est vraiment une information qui, je pense, est importante. Si vous êtes une maman allaitante, c'est normal d'avoir régulièrement faim et régulièrement envie de manger. Ça va avec. Donc, c'est vraiment pas le moment de se dire non, il faudrait que je diminue, etc. Non, au contraire, écoutez ces envies et écoutez cette faim parce que c'est nécessaire. C'est aussi valable pour les personnes qui n'allaitent pas, toujours être à l'écoute de ces sensations, si on les identifie, parce que ça aussi, c'est un sujet qu'on ne peut pas développer, mais voilà, toujours être à l'écoute de sa faim. Si on a faim, c'est qu'on en a besoin. Si on a envie aussi, c'est qu'on en a besoin. Et mon conseil primordial, mais du coup, c'est un peu bateau, parce que ça nécessite quand même un travail un peu plus, beaucoup plus complexe, ça serait d'éloigner toute forme de restriction. c'est pas le moment de faire un régime, tu vois. C'est loin d'être le moment de faire un régime, voire même ça empirera plus la situation dans laquelle vous êtes.
- Marion
C'est génial d'entendre ça. C'est pas le moment de faire un régime. Là où, dans la tête de tout le monde, c'est le moment où tu te mets au régime, en fait. Tu vois, quand on a parlé en début d'épisode de pression un peu, de culpabilité maternelle, du fait que le corps de la femme appartient un peu à la société, il y a quand même quelque chose d'une attente. de quand est-ce que tu retrouves ton corps d'avant, tu vois, qui est mis sur les femmes. Et du coup, je suis complètement d'accord avec toi. Je pense que c'est le pire moment pour entamer un régime, même si ce n'est jamais le bon moment, de toute façon.
- Flavie
Ce n'est jamais le bon moment.
- Marion
Ce n'est jamais une bonne idée, mais là, encore moins. Et oui, ça va à l'encontre de tout ce que peut-être vous entendez autour de vous et d'une mouvance. un peu globale, mais vraiment, vraiment, vraiment, je pense que c'est le pire moment pour entamer un régime.
- Flavie
C'est celui qui, à mon avis, fait le plus de dégâts. Le régime postpartum, là où il y a eu des variations plus ou moins grandes, c'est celui qui fait le plus de dégâts. Et c'est, je ne sais pas toi si tu l'observes dans tes accompagnements, mais c'est le moment charnière où les femmes ont le plus de difficultés derrière avec l'alimentation et le corps. Ou les compensations où elles... Les compulsions, elles explosent, ou les variations de poids explosent, ou la relation au corps et à l'alimentation se dégrade encore plus que ce qu'elle n'était avant. vraiment, s'il y a un moment où il ne faut jamais faire de régime, c'est en postpartum. Clairement. Et je rajouterais même, laissez le temps à votre corps. Clairement, quand on vous dit qu'il faut retrouver son corps d'avant, mais laissez-lui le temps. Il vient de donner la vie, il vient de se distendre comme jamais, à tous les endroits possibles et inimaginables. Il faut qu'il ait le temps de se reposer, il faut qu'il ait le temps de reprendre des forces, il faut qu'il ait le temps que les hormones se remettent en place. Et ça ne se fait pas en deux mois, ça ne se fait pas en trois mois, ça ne se fait pas en quatre mois.
- Marion
Et puis, ça rejoint ce qu'on disait tout à l'heure. Peut-être qu'il ne redeviendra jamais vraiment celui qu'il était, mais en même temps, est-ce que vous, en tant que femme, vous êtes vraiment la même après avoir donné naissance à un enfant ? Est-ce que c'est souhaitable de rester figée dans le temps et de garder le corps qu'on avait à 20 ans ? Mais moi, je n'aurais pas envie d'être celle que j'étais à 20 ans.
- Flavie
je suis contente de savoir tout ce que je sais je suis contente d'avoir évolué et donc mon corps aussi il évolue et tu vois ça m'inspire le truc que tu vois mon corps il est plus tel qu'il était avant mais je reviendrai je donnerai rien pour retrouver mon corps d'avant parce que j'ai ma fille maintenant et que là mon corps tel qu'il est aujourd'hui ça me montre juste que ma fille elle est là Et du coup, jamais de la vie, je repartirais en arrière. Ouais, bah ok, mon poitrine est tout, ouais, ok. J'en sais rien, j'ai peut-être plus de cellulite ou une peau plus distendue. C'est juste un constat, c'est mon corps, il est comme ça. Mais c'est justement ce corps qui m'a permis de... Ça va faire très bateau ce que je dis, mais de découvrir l'amour inconditionnel. Donc clairement, j'y retournerais pas.
- Marion
Et ouais, et puis c'est l'histoire. Enfin, tu vois, nos corps, ils portent une histoire. On a des rides, des cicatrices, des vergetures, de la peau flasque, je ne sais quoi. Mais en fait, tout ça, c'est des morceaux de notre histoire. Quelqu'un qui subit un accident et qui va avoir une cicatrice en lien avec ça, il y a souvent une forme de deuil à faire avec le corps qui change et aussi avec les événements qui sont reliés. Mais c'est aussi riche de porter tout ça. Et donc, ça, c'est l'histoire de ton corps.
- Flavie
Et... Je trouve que le mot est assez juste sur celui que tu viens d'employer, faire un deuil. Oui, il y a certaines femmes, tellement le avant-après sera compliqué, qu'il y aura une certaine forme de deuil du corps d'avant à faire, et qui peut parfois être compliqué. Et vraiment, s'il y avait un autre conseil à avoir, c'est si vous ressentez des difficultés, que ce soit en termes émotionnels ou que ce soit en termes de rapports alimentaires ou corporels, ne restez pas toute seule. vraiment parlez-en, que ce soit à votre famille, à vos amis, mais aussi à un professionnel. C'est normal de se faire accompagner, surtout dans des périodes toutes nouvelles et de changements aussi intenses.
- Marion
Oui, c'est vrai. T'as l'air, j'avais envie de le dire aussi, et ça fait sans doute une belle conclusion. Moi, j'adore quand même la conclusion de ce que tu disais, genre OK, postpartum, c'est le pire moment pour faire un régime. Vraiment, ne faites pas ça. Mais du coup, peut-être que les personnes pourraient se dire, mais ok, mais je fais quoi alors ? Eh bien, justement, peut-être que c'est le moment d'aller vers une autre forme d'accompagnement qu'un coach minceur ou sportif ou un énième rééquilibrage alimentaire. Là, peut-être que c'est le moment de se dire, ok, je vais vers une autre approche et je me fais accompagner dans quelque chose de plus doux, de bienveillant, pour faire un vrai retour à soi.
- Flavie
Et je rajouterais... un accompagnement plus doux, plus bienveillant, donc vers l'alimentation intuitive. Clairement, ce n'est pas nous qui allons dire l'inverse, mais avec un ou une professionnelle réellement formée.
- Marion
C'est marrant, la dernière fois, je crois que tu avais fait pareil.
- Flavie
J'ai tellement de patients et de patientes qui viennent me voir et qui me disent j'ai déjà essayé l'alimentation intuitive, on me conseille de mettre plus de fibres, de limiter les gâteaux au chocolat, Ce n'est pas possible, ça n'est pas de l'alimentation intuitive, et donc du coup ça met en échec des personnes qui pensent avoir essayé l'alimentation intuitive et qui en fait n'ont pas essayé l'alimentation intuitive. Donc effectivement, c'est le pire moment, le postpartum est le pire moment pour faire un régime, c'est le moment de pouvoir se faire accompagner de manière bienveillante vers l'alimentation intuitive, sans objectif de perte de poids, sans conseil alimentaire dès le départ, clairement. sinon c'est pas de l'alimentation intuitive et sinon vous repartez vers un régime déguisé. Vraiment, je pense que c'est un de mes combats. Alimentation intuitive ok, mais avec des professionnels vraiment qui proposent vraiment de l'alimentation intuitive.
- Marion
Ouais non mais... Je suis contente de t'entendre dire ça parce que c'est mon combat aussi, c'est pour ça que ça me faisait rire, j'ai l'impression de le dire tout le temps dans mes contenus, dans mes podcasts. Voilà, c'est hyper fatigant. Donc oui, je partage. Et merci pour ce rappel. Et surtout, un immense merci pour tout le reste, pour la façon aussi dont tu as livré des morceaux de toi, en toute transparence et vulnérabilité. Et je crois que c'est hyper important.
- Flavie
Je n'aurais pas cru que ça aurait remonté autant d'émotions, mais c'est très bien. Ça montre. qu'il y a énormément de sincérité dans tout ce que je dis, donc non, c'est avec grand plaisir. Et j'ai même l'impression que le temps est trop court parce que j'avais encore plein de trucs en tête, mais tant pis.
- Marion
Ouais, c'est vrai, ça passe vite. Je pense qu'il y a déjà beaucoup de choses qui pourront aider et c'est trop cool. Donc un immense, immense merci à toi.
- Flavie
Avec grand plaisir. À bientôt.
- Marion
Un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast te plaît ? T'apportes de l'aide ? Alors partage-le, laisse un commentaire. Laisse 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Ça va te prendre quelques secondes et pour moi, c'est un soutien immense. Mon podcast, c'est une ressource gratuite que j'ai envie de mettre à disposition. Comme tu l'as remarqué, il n'y a pas de pub avant, pendant, après. Pouvoir me permettre de continuer à le faire, c'est hyper important de m'apporter ce soutien en le partageant, en en parlant autour de toi et en mettant ces 5 étoiles et ce petit commentaire qui permettront de valoriser et faire connaître le podcast. Je te remercie et je te dis à dans quelques jours pour un nouvel épisode. Ciao !