- Speaker #0
Bienvenue dans TCA, etc., le podcast qui décrypte les troubles des conduites alimentaires et tout ce qui gravite autour, parce que ça n'est jamais seulement qu'une histoire de bouffe. Je suis Flavie Mitsono, et j'accompagne les mangeuses compulsives à devenir des mangeuses libres bien dans leur basket. Alimentation, peur du manque, insatisfaction corporelle, peur du jugement, du rejet, empreinte familiale, grossophobie, les sujets abordés dans ce podcast sont très vastes, et pour ce faire, mes invités sont aussi très variés. Retrouvez-moi aussi sur Instagram où j'aborde tous ces sujets au quotidien sur Flavie.mtca. Très belle écoute. Bienvenue Élise sur le podcast et un immense merci d'être là pour témoigner, pour nous parler de toi, de ton parcours.
- Speaker #1
Bonjour Flavie, je suis ravie d'être ici. peur et je suis excitée en même temps. Franchement, c'est trop cool. Merci à toi de l'invitation. J'ai hâte déjà de le partager avec toi.
- Speaker #0
Trop bien. Pour situer un peu le contexte, Élise, j'allais parler au passé, alors que tu en fais toujours partie, mais tu es beaucoup moins présente sur le groupe, tout ça, mais j'allais dire tu as fait partie du programme Messouesse Compulsion, mais tu en fais bien sûr toujours partie. Tu en feras toujours partie dans mon cœur. On va dire ça comme ça. Et c'est aussi dans ce contexte-là que je t'ai invitée à venir témoigner de ton parcours, vraiment de ce qui s'est passé pour toi depuis le tout début, quelle est ton histoire finalement globalement avec ton corps, avec l'alimentation, etc. La première question que j'aime bien poser aux personnes que j'invite dans le podcast, c'est de savoir si tu as... un souvenir vraiment marquant ? Alors, soit c'est le souvenir le plus ancien que tu aies, ou en tout cas celui qui t'a le plus marqué, avec l'alimentation et ou avec ton corps ? Des fois, c'est le même, des fois, ils sont séparés.
- Speaker #1
Oui, j'ai tellement de choses. Oui,
- Speaker #0
écoute, tout à l'heure, bienvenue.
- Speaker #1
Oui, alors concernant le corps, j'ai toujours quelque chose qui me revient régulièrement, c'était... C'était en 5e en fait, je venais d'avoir mes règles avant l'été, donc l'été est passé. En fait, j'avais pris un peu de poids à cause des règles, je suppose quelque chose de tout à fait normal. Et ma prof de sport, quand on est en train de s'entraîner, vient me voir, on parle, et puis je ne sais pas comment ça arrivait dans la conversation. Elle me touche le ventre, elle me dit oui, 3-4 kilos en moins, ça ne fera pas de mal Alors moi, ce n'était pas du tout là-dedans. Je n'ai pas très bien compris. Et je me souviens que cette session de sport, je me sentais mal, essoufflée, lourde, alors que je n'avais pas du tout eu ce sentiment juste avant. Et je pense que sur mon corps, c'était presque le point de départ du corps et de la nourriture. Parce que du coup, j'ai commencé à me dire, bon, je vais faire attention. Donc c'était... Je supprime les gâteaux, les petits trucs comme ça qui me faisaient d'ailleurs le plus plaisir. Mais je me disais, c'est comme ça. Et c'est vrai que comme j'ai une mère qui a toujours été au régime, je calquais ce que je mangeais par rapport à elle. Donc c'était pour le coup assez facile de faire attention. C'était le mot préféré.
- Speaker #0
Le fameux club des mamans au régime. Encore une membre. Oui.
- Speaker #1
Oui, j'ai l'impression que je suis l'archétype pour arriver au TCR. Vraiment, dès que j'entendais un truc, je me disais c'est moi, moi aussi j'ai vécu ça, mais c'est moi Donc, c'est vrai que du coup, j'ai très vite fait attention, sans penser que j'étais au régime. Mais en fait, si, parce que je voyais déjà que très vite, je me cachais pour manger. je voulais pas que ma mère me voit je regardais par la fenêtre si y'avait pas quelqu'un qui arrivait et puis je mangeais je mangeais déjà vite à la valite je trouvais que c'était pas normal que j'aie aussi faim en fait alors je me cachais parce que souvent c'était mais t'as encore faim ?
- Speaker #0
bah oui j'ai faim j'ai encore faim c'est ce que j'allais te demander tu te cachais mais si jamais on te voyait manger t'avais des réflexions du coup oui c'est ça exactement
- Speaker #1
C'était pourquoi j'avais quelque chose dans la bouche. Pourquoi t'as faim ? Je ne sais pas, ça fait deux heures qu'on a mangé. Ou t'as déjà pris le goûter. Quelque chose comme ça. Je ne me sentais pas sereine à ce qu'on me voit déjà. Je n'avais pas envie d'avoir une réflexion. C'est vrai que l'engrenage est très vite arrivé.
- Speaker #0
Et avant ça, avant cette réflexion de la prof de sport, avant le début de je fais attention est-ce que tu as des souvenirs de ton rapport à l'alimentation ?
- Speaker #1
Pas du mien. Enfin, le mien, j'ai l'impression qu'il était sans doute normal. Je mangeais tout. En tout cas, la nourriture ne me préoccupait pas, mais je voyais tout le monde autour faire attention. C'était... que ça soit ma mère, mes cousines, mes tantes. Généralement, quand on me voyait, il y avait toujours une partie où on parlait de régime ou de corps. Donc, je baignais là-dedans. C'était quelque chose de normal, en fait. Quand j'ai commencé à faire attention, je ne me suis pas dit que c'était bizarre. Je me disais que c'était moi qui étais bizarre de ne pas réussir à faire attention.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
ta norme c'était ça tu fais attention exactement et c'était souvent c'était t'es une femme donc tu vas devoir faire attention toute ta vie et oui ouais donc partant de ce principe là et et surtout pas en me disant que c'est faux ben voilà j'ai plongé dedans corps et âme en même temps comment t'aurais pu te dire que c'était faux oui est-ce que t'avais des contre-exemples
- Speaker #0
De femmes autour de toi qui ne faisaient pas attention ?
- Speaker #1
Non. Même quand je discutais, non. Même s'il y avait des femmes grosses autour de moi, elles faisaient quand même attention. Même si elles étaient grosses, elles étaient quand même au régime. Donc, c'est vrai que je n'avais pas quelqu'un pour dire moi, ça ne me dérange pas, je ne vois pas où est le problème ou pour dire qu'elle, son corps, elle l'aimait. Ou les seules fois où on voyait à la télé des femmes qui étaient grosses et qui semblaient aimer leur corps, elles étaient de toute façon critiquées.
- Speaker #0
Oui, et puis c'est marrant ce que tu dis, ça me fait penser au fait que si vous aviez vu à l'époque une femme mince dire non, mais moi je mange ce que je veux alors sans doute la logique aurait été de dire bah oui, mais parce que toi t'es mince, donc tu peux manger ce que tu veux tu vois ?
- Speaker #1
C'était exactement ça. Exactement ça. Dès qu'il y en a une qui ne faisait pas attention, c'est que oui, mais tu as un bon métabolisme, c'est normal. Oui, c'est ça. Toi, tu n'auras jamais à faire attention. Eh oui,
- Speaker #0
je réentends pas aussi des... Moi, non, mais moi, ce n'est pas pareil. Il suffit que je regarde un gâteau pour prendre 2 kilos, tu vois. C'est ça. Une fameuse phrase. Oui, oui, je vois bien. Sans jamais se dire, mais non, mais peut-être que le problème est à prendre à l'envers, que finalement, c'est peut-être aussi... parce qu'elle ne se prend pas la tête qu'elle a pu rester mince. Alors parce que déjà, c'est sa morphose de base et que ça, ça se choisit pas. Et voilà. Mais qu'en plus, elle n'a pas entamé justement tous ces régimes. Et à l'inverse, dire bah ouais, même les personnes grosses que je voyais autour de moi faisaient attention, elles étaient quand même au régime. J'avais tellement envie de te dire oui. D'ailleurs, elles étaient peut être grosses parce qu'elles ont passé leur vie au régime.
- Speaker #1
Mais complètement, complètement. Et c'est marrant sans être marrant, mais... Tu sais, à l'époque, il y avait sur W9 ou RTL9, attention les vieilles, un tissu qui est relooking extrême, tu sais, tout ça.
- Speaker #0
Je ne me souviens plus trop de ça à mon époque. Je me souviens de Belle toute nue sur la 6.
- Speaker #1
Oui, mais du coup, relooking extrême, c'était américain. Ça devait passer tard le soir, mais c'était vraiment un truc qu'on adorait regarder avec ma mère et mes sœurs. Et du coup, il y avait chirurgie, esthétique. barbéatrique et du coup elle passait de 160 kg à 55 on avait le avant après c'était c'était fou et il y avait toujours un petit reportage et puis je les voyais manger je les voyais parler et je me souviens qu'à l'époque quand elle parlait je me reconnaissais dans ses paroles pourtant j'avais 14 ans 15 ans et je me disais mais punais je pense comme elle et du coup c'était
- Speaker #0
Sur quoi, par exemple ?
- Speaker #1
Sur la nourriture, comme quoi c'était quelque chose de plaisant, qu'en gros, elle ne pensait qu'à ça. Du matin au soir, elle se levait, elle pensait à ça. Le soir, elle pensait à ça. Je me disais, mais moi aussi, c'est pareil. Et du coup, les voir à la fin minces ou maigres, je me disais, ouais, moi aussi, je peux y arriver. Mais c'est horrible quand on y pense. J'ai regardé tellement d'émissions de transformation de corps que pour moi c'est comme ça que j'allais réussir ma vie. Un jour j'allais être celle qu'on regarde qui a perdu plein de poids, qui du coup est dans la réussite, tout ce que ça... tout ce que ça signifie derrière la perte de poids.
- Speaker #0
Oui, toute la valorisation qui va avec.
- Speaker #1
Complètement.
- Speaker #0
Ce qui est dommage, c'est que ce que ne disaient pas ces émissions-là, tu parles de l'obsession alimentaire que vivaient ces femmes-là, je ne pense pas qu'elles avaient perdu l'obsession alimentaire avec leurs 100 kilos en moins. Et ça me fait penser à une émission américaine, je ne sais plus comment elle s'appelle, The Big Loser, un truc comme ça. The biggest loser, ou un truc comme ça, c'est celui qui perdra le plus de poids. Et il y a un des types, ça avait été hyper impressionnant, sa perte de poids, et il en a écrit un livre après, derrière, en mode, venez, je vous motive, l'alimentation, le sport et tout. Et je l'ai vu dans un reportage, d'ailleurs, j'en profite pour en parler, parce que malgré ce titre un peu flippant qui s'appelle À la recherche du bon gras, sur Arte, derrière, c'est un reportage plutôt intéressant. Il y a deux, trois coquilles où je trouve qu'il... Leur manière de parler d'obésité, elle n'est pas appropriée. Il y a deux, trois trucs qui ne vont pas, mais globalement, le message est plutôt cool. Et il y a cet exemple de ce mec, on le voit un an après, qui a repris tout le poids et qui explique, en fait, et les scientifiques expliquent aussi pourquoi, pourquoi ça s'est passé comme ça et pourquoi ça se passe comme ça systématiquement. Donc voilà, petit message en passant, je vous conseille d'aller regarder ce reportage parce que justement, ils reviennent sur ces transformations-là.
- Speaker #1
Super impressionnantes.
- Speaker #0
Super impressionnantes, qui ne sont pas tenables dans le temps, qui abîment le comportement alimentaire et le métabolisme aussi. Exactement. Et qui ne règlent absolument pas le problème de toute façon, puisque souvent il y a des troubles alimentaires derrière.
- Speaker #1
Oui. Mais bon,
- Speaker #0
revenons à notre petite Élise.
- Speaker #1
Oui, oui. Après, c'est vrai qu'à l'époque, les TCA, ce n'était pas du tout très peu connu. D'ailleurs, il y avait quelques reportages sur la boulimie, d'ailleurs, avec genre, c'était quoi ? Comment ça s'appelait ? Pareil. Une émission tellement vraie, je crois.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et je crois qu'il y avait une fille, elle faisait des crises de boulimie. Et pareil, quand je la voyais faire ces crises, je me disais, mais c'est exactement ce que je vis. Et pourtant, je ne lui ai jamais dit, tu ne ferais pas un peu de boulimie, dis-moi ? Non, non, pas du tout. Je dis, non ! Mais moi, je suis gourmande, c'est tout.
- Speaker #0
OK. Quand est-ce que tu t'es dit alors qu'il y avait un vrai problème ?
- Speaker #1
Quand j'étais ado, je ne me suis jamais dit qu'il y avait un problème. Je me disais que c'est moi le problème et que sûrement que j'étais trop feignante et que je ne mangeais pas assez, je mangeais trop. Voilà, plein de trucs comme ça. Donc du coup, je me disais, c'est moi, c'est moi, ce n'est pas possible. Et puis... Et puis en grandissant, en faisant un milliard de régimes, je me suis dit, c'est bizarre, c'est peut-être psychologique. Je me suis dit, c'est peut-être psychologique, c'est peut-être pas juste si simple de perdre du poids. Et en plus, quand je voyais que mes crises étaient de plus en plus fortes et à quel point ça impactait ma vie psychologiquement, j'ai dit... tout le temps énervée, tout le temps triste parce que toute ma vie tournait autour de prise de poids, perte de poids, prise de poids, perte de poids. Donc je suis quelqu'un de bien, en fait je suis très nulle. Je suis quelqu'un de bien, je suis très nulle. Donc du coup c'était dur à vivre. D'ailleurs j'ai très longtemps cru que j'étais une personne dépressive. vraiment je me dis c'est pas possible ces phases où je suis déprimée et ces phases où ça va bien et en plus je pensais que les régimes c'était tellement la solution parce que c'était le seul moment où j'étais entre guillemets heureuse parce que c'était enfin au début en tout cas j'imagine oui ouais au début et après voilà les années passent ça change pas ça devient de plus en plus compliqué psychologiquement c'était de plus en plus dur à chaque fois de les remettre Et je suis tombée enceinte. J'ai vécu ma grossesse. Et quand mon fils est arrivé et qu'on l'a posé sur moi, je ne sais pas pourquoi, mais là, je me suis dit, je suis dans la merde. Et clairement, je me suis dit, oula, Élise, tu ne vas pas bien psychologiquement. J'ai l'impression qu'il m'a fait remonter tout ce qui n'allait pas ou tout ce que j'essayais de cacher avec ce trouble-là. Et je me suis dit, non, mais l'heure de question que... que je sois comme ça avec mon fils qui me voit comme ça. Je ne voulais pas qu'il me voit déprimé, je ne voulais pas qu'il me voit... dans mes crises je me suis dit non va falloir que je change c'est pas possible je pourrais jamais l'élever comme ça du coup le cheminement a commencé par là et en fait je m'y suis renseignée finalement
- Speaker #0
excuse moi finalement c'est pas temps de te dire ah ouais j'ai vraiment un problème une pathologie qui a un nom avec la nourriture c'est plutôt un mal-être c'est plutôt tout ce que ça générait autour ton mal-être global... qui t'a amenée à te questionner en devenant maman tu t'es dit non j'ai envie d'aller bien pour mon fils mais t'avais pas à ce moment là nommé encore qu'il y avait un trouble alimentaire ouais pas du tout pas du tout je
- Speaker #1
me disais ok c'est psychologique je suis triste je savais que c'était par rapport à la nourriture ou en tout cas par rapport à mon corps parce que je savais que j'étais heureuse quand j'étais plus mince et malheureuse je rentrais pas dans les critères que je voulais être et du coup j'ai cherché sur internet en gros J'ai dû écrire problème de nourriture genre j'avais pas du tout par quoi commencer et après j'ai vu pas mal de vidéos et la première personne qui a parlé de ça. Tu sais, c'était Esther Caïffé, là. Mais elle ne parlait pas de TCA. Elle parlait de relations à nourriture. Elle disait, le problème n'est pas la nourriture. Il y avait un autre truc. Et du coup, je me disais, oui, c'est ça, oui, le problème, ce n'est pas la nourriture. C'est moi, je sais, psychologiquement, je ne vais pas bien. J'étais encore un peu, psychologiquement, je ne vais pas bien. Je ne sais pas résister à la nourriture. C'était ce qui m'a porté mon cheminement. Donc, aide-moi. Donc je suivais ce qu'elle disait et voilà, c'était en gros, c'est normal d'être frustrée. C'était un peu, si t'es frustrée, c'est normal, mais en gros, il y a moyen de pallier la frustration. Et en fait, ça ne m'a pas convenu, ça ne marchait pas parce que ce n'est pas ça qu'il me fallait en tout cas. très clair.
- Speaker #0
Oui, ce que j'imagine, c'est qu'en gros, toi, t'avais de toute façon toujours ces mêmes envies de manger, voire même cette obsession, et finalement, elle proposait une méthode pour ne pas manger, peut-être faire autre chose pour pallier à ces envies-là.
- Speaker #1
C'était surtout dans les pensées où elle disait qu'on pouvait penser différemment la nourriture, que j'entendais, ce qui était génial, mais... que je n'arrivais pas du tout à mettre en application parce que ça m'obsédait. Je me réveillais le matin, je pensais à la nourriture. Le soir, je me couchais, je pensais à la nourriture. C'était vraiment... C'est compliqué de faire le tipi quand tu y penses tout le temps.
- Speaker #0
Oui, oui. Oui, mais je vais prendre un exemple qui paraît peut-être bizarre, mais si tu t'empêches de boire ou si tu t'empêches d'aller faire pipi, au bout d'un moment, tu ne pourras pas penser à autre chose qu'à ça. On est sur des besoins physiologiques normaux, notre corps active des mécanismes, c'est complètement normal. Quelle forme il avait ton trouble à ce moment-là ? Parce qu'à un moment donné, tu as parlé de boulimie, tu as toujours été principalement dans la boulimie ?
- Speaker #1
Non, j'ai fait de la boulimie, alors ce n'était pas de la boulimie vomitive, mais c'était une phase hyperphagie. Après, je ne mangeais pas pendant un ou deux jours, et puis après, je faisais une crise. faisais une crise, j'allais courir. C'était comme ça que j'arrivais à garder un poids plutôt stable, mais ça a très vite arrêté. J'ai pu du tout compenser et après j'ai fini avec Superpagy, tout simplement, où là je pouvais faire des crises deux, trois fois par jour. Et puis à l'époque, quand j'étais avec mon compagnon, j'arrivais à cacher tout ce qu'on fait. J'arrivais à le cacher, j'allais racheter la nourriture. C'était tout un... C'était vraiment tout un truc, c'est fou quand on y repense.
- Speaker #0
Oui, la charge mentale, elle est large. Oui,
- Speaker #1
oui. Je lui ai dit, non mais vas-y, tu peux partir. Et puis j'en prêtais pour faire ma crise. C'était, vraiment, quand on y pense, c'est assez hallucinant à quel point ça nous tient. Et surtout à quel moment on se dit, on ne se dit pas, ce n'est pas normal ce que je vis. On a tellement envie de maigrir que tant pis. Et puis après, en continuant tout ça, je me suis dit bon ben ça va pas et je suis tombée sur un de tes réels sur Insta. Et pareil, dès que tu es en train de te dire, mais c'est ma vie, mais pourquoi elle parle de moi ? J'ai commencé à te suivre comme ça, j'ai vu que tu avais un podcast. Et puis, j'ai suivi le podcast, pareil, à chaque fois, ça faisait des déclics. Je me disais, mais attends, on est en train de me dire que j'ai un trouble du comportement alimentaire. Et là, oui, là, c'était l'évidence, vraiment.
- Speaker #0
Et ça, c'était il y a combien de temps ?
- Speaker #1
Mais il n'y a pas longtemps, c'était début d'année.
- Speaker #0
Ok. Ouais, donc ça a été très condensé.
- Speaker #1
Oui. Ah bah, pareil, je me suis lancée corps et âme là-dessus, comme une bouée de sauvetage en me disant, et comme je pense toute personne au début, avec un peu l'envie de maigrir quand même. Je me suis dit, waouh, elle va me sauver de mon trouble du comportement alimentaire. Comme ça, je pourrais enfin maigrir. Bon, après, une fois que je t'ai suivie, je me suis dit, mince. je suis dans le caca. C'est justement pour ça qu'il faut que j'arrête de vouloir maigrir. Mais c'est là où je me suis rendue compte que j'avais un vrai trouble et que ce n'était pas normal et que justement, il fallait que je lâche prise sur tout ça pour enfin avancer.
- Speaker #0
C'est intéressant que tu parles de ça, de l'envie de maigrir, parce que ça va résonner chez beaucoup de personnes. Comment je pourrais te poser cette question-là ? Ouais, je pourrais te demander simplement comment t'as fait alors ? Parce que, je veux dire, tu débarques, t'entends ce que je dis, ça fait sens, tu dis mais oui. Enfin, ça, c'est un truc que plein de personnes me disent. Non seulement ça résonne avec l'histoire personnelle, mais il y a aussi une logique, quoi. Tu vois, qui s'impose, qui dit bah oui, c'est évident, ça semble évident. OK, donc t'accroches avec le message, sauf que, bah, au moment où tu débarques, du coup, t'as quel âge à ce moment-là ? Quasiment le même âge que maintenant.
- Speaker #1
Oui, je venais d'avoir 31 ans.
- Speaker #0
Donc tu as 31 ans, tu as un peu de passif quand même derrière toi. Ce que tu nous expliques, c'est que depuis que tu es petite, tu vis dans un univers où les femmes font attention, sont au régime. Donc on ne peut pas effacer cette norme du jour au lendemain et on ne peut pas effacer non plus la peur de grossir du jour au lendemain. Et ça, c'est sans doute un des trucs qui bloque le plus les personnes qui voudraient aller mieux. Toi, comment t'as fait finalement pour y aller, avancer, tester des choses, malgré ta peur de grossir, voire même ton envie de maigrir ?
- Speaker #1
En fait, je crois que j'ai une peur, c'est d'avoir ce trouble toute ma vie. J'avais vu un message d'une personne de 60 ans qui disait qu'elle avait encore des TCA. Et moi, je me suis dit, si à 60 ans, je suis... encore en train de faire un régime, je serai plus de seconde, je ne peux plus, c'est pas possible. Pour moi c'est pas envisageable de passer ma vie à m'aimer, me détester, m'aimer, me détester et puis me détester encore plus. Plus les années passent et plus on nous déteste et plus on dit qu'on est nul, qu'on n'y arrive pas. Moi psychologiquement, c'est juste invivable. En fait c'est invivable psychologiquement et et si il faut que j'arrête d'avoir peur de grossir et qu'il faut que j'arrête les régimes pour ça, je le ferai parce que psychologiquement je ne peux plus tenir. C'est trop dur en fait de se détester, de se dire qu'on est moche, grosse, incapable. Quand je vois mon fils, je me dis à quel moment, je me dis j'espère que jamais dans sa vie, lui il pensera ça de lui, ce n'est pas possible. Ce n'est pas quelque chose d'entendable, je ne veux pas l'entendre, je ne veux plus l'entendre, je ne veux plus me le dire. Ouais, c'est ça, je pense que j'en ai ras-le-bol de me détester. C'est vraiment la peur de passer à côté de ma vie, parce que tout le prisme de ma vie, c'est autour de mon corps et de mon alimentation, combien de fois j'ai vécu des moments qui auraient pu être ouf, et ben non, moi j'étais là en train de penser à mon corps, Qu'est-ce que j'ai mangé ? Je suis grosse, ce soir je ne mangerai pas. La photo, je suis moche sur la photo. Tout ce qui vient parasiter, les meilleurs moments de nos vies. Et voilà, j'ai envie de profiter. Moi, à la fin, c'est fatigant. Je suis fatiguée au quotidien, vraiment. C'est tellement chronophage. En fait, même par rapport à ça, j'ai l'impression que je ne me connais pas. Parce que depuis mes 13 ans, le seul but de ma vie, c'est de maigrir. Vraiment, à chaque fois que je me dis le jour où je serai mince, enfin je pourrai vivre. Non, non, non, non, c'est vrai. Maintenant, j'ai 30 ans. Je n'ai plus envie de ce discours-là. Il ne m'a jamais fait avancer. C'est de pire en pire. Donc oui, j'étais prête à vraiment tenter un truc que je n'avais jamais tenté de ma vie. Il fallait que ce soit autre chose que de toute façon un régime.
- Speaker #0
Oui. Pour le coup, là, c'était radicalement différent.
- Speaker #1
Complètement. Donc, honnêtement, le nerf, ça me fait super peur au début. Mais quand j'ai suivi toute la trame, je me dis que c'est une évidence. Vraiment, pour le coup, je me dis comment je le vis là maintenant. Je me dis que c'était ça. Il fallait que je me laisse tranquille et que j'accepte de manger sans aucune condition. Et ça, c'est la révélation de ma vie. C'est vraiment génial. Sans conditions et avec plaisir. Ah, c'est vraiment...
- Speaker #0
Ouais, c'est vrai. Ça rejoint ce que t'as dit tout à l'heure. Ça m'a fait tilt quand t'as dit le premier truc que t'as fait à 13 ans, c'est d'enlever les gâteaux, ce qui te faisait le plus plaisir. Et ça, en fait, c'est un truc qui s'ancre hyper profondément chez beaucoup de femmes qui ont suivi des milliers de régimes. C'est que forcément, si ça fait plaisir, alors c'est louche, c'est dangereux. Faut l'éviter.
- Speaker #1
Mais bien sûr, bah oui, parce qu'on dit souvent... C'est quoi l'adage ? Un peu mais pas trop ? Ou c'est vraiment un truc où le plaisir il est mal vu ? Si tu prends plaisir, c'est louche. C'est qu'il y a un truc qui ne va pas derrière.
- Speaker #0
Les aliments plaisir font grossir. Et en plus du coup, c'est n'importe quoi parce qu'on vient même catégoriser le plaisir alimentaire alors que c'est plus vaste que ça. Et que quand on est libéré, on peut prendre autant de plaisir dans un plat qui serait catégorisé healthy. qu'un plat gras et ou sucré et ou salé. Donc ça vient catégoriser même là où on est censé prendre du plaisir. Et ça met ces aliments-là sur un piédestal. Mais c'est vrai que je suis contente que tu en parles, parce que je pense que c'est quand même un des maîtres mots pour moi, le plaisir et dans l'ensemble de la vie, en fait, tu vois, renouer avec ça.
- Speaker #1
Et donc, du coup,
- Speaker #0
t'es arrivée en... janvier à peu près, enfin je m'en rappelle plus donc en janvier tu me découvres, quand est-ce que t'as intégré le programme du coup ?
- Speaker #1
Février.
- Speaker #0
Février, ok, on traîne pas on y va
- Speaker #1
J'ai eu le temps d'écouter tous tes podcasts Ok, ok, ok le matin je partais au travail, j'écoutais, je revenais j'écoutais, j'étais toujours avec mes écouteurs, je crois que c'était c'était j'étais bercée par toi du matin je t'écoute avant de dormir parce que pour moi ça me faisait tellement sens, c'était tellement logique que je me disais mais comment j'ai pu louper ça et après je me suis dit vas-y go, lance-toi en plus j'avais déjà utilisé pas mal d'argent sur d'autres programmes aussi et donc je me suis dit allez je fais celui-ci dans tous les cas je me dis dans tous les cas j'ai rien à perdre et du coup si ce n'est de l'argent
- Speaker #0
du coup visiblement ce qui avait déjà été le cas si j'ai bien compris oui mais c'est ça j'en avais déjà perdu et à quoi ressemblait ta vie quand t'as intégré le programme en février dans quel état t'étais psychologiquement tu prenais
- Speaker #1
l'alimentation tout ça juste avant juste avant ça je revenais de 8 mois de régime où j'avais perdu 12 kilos Et c'était huit mois vraiment bien stricts parce que j'avais dû avoir genre deux crises dans ces huit mois. Donc moi, j'étais plutôt contente, je me disais cool, j'ai trouvé deux solutions. Donc, tu sais, je comptais mes calories, j'étais entre 1900 et 2000. Je faisais mes trois séances de muscu par semaine. Voilà, tout me semblait bien. Et est arrivé le moment où j'avais perdu les douze. Et ça s'était arrêté là. Mon corps est... Donc j'essayais de descendre, 1 900, 1 800, 1 700, 1 600, 3. Et je perdais rien. C'était 100 grammes. Après, je reprenais. Je faisais que j'aimerais que je reprenne. C'était l'enfer. Je me disais, oh là là, je ne vais jamais m'en sortir. Les crises sont revenues en force. Et c'est là que je me suis dit, oh là là, j'en suis encore là. Ça y est, j'en suis encore là. C'est revenu, on y est. et donc moi j'étais
- Speaker #0
J'étais désespérée, triste, en colère. Je n'avais pas envie de passer ma vie à faire un régime encore parce que je me disais, OK, celui-là, je n'y arrive pas. Il va falloir que je le refasse à un autre. Parce qu'entre-temps, déjà dans ce mois-là, j'ai dû reprendre 4-5 kilos facile. Donc, c'est un peu le stress. De se dire, je ne vais jamais m'en sortir.
- Speaker #1
Tu refaisais le même schéma, en fait.
- Speaker #0
Exactement le même schéma. J'étais repartie pour la même chose.
- Speaker #1
Et tu faisais beaucoup de crises à ce moment-là ?
- Speaker #0
Oh oui, c'était trois crises par jour.
- Speaker #1
Ah ouais, hyper envahissant, quoi.
- Speaker #0
Horrible. Ah ouais, ouais. C'était très dur. C'était très dur à vivre, complètement. Donc voilà, c'est là que je me suis dit, écoute ma cocotte, je pars comme ça. Là, il va falloir faire quelque chose. Et voilà, c'est là où j'ai trouvé ton réel. Et puis, la première fois, je fais OK, j'aime bien. Puis après, j'ai continué à regarder et puis je me suis lancée.
- Speaker #1
OK. Et si on fait un saut dans le temps ?
- Speaker #0
Tout le monde dit l'espoir.
- Speaker #1
histoire de faire durer ou pas justement de casser le suspense là c'est dans l'état dans lequel tu étais en février et du coup on fait un grand saut dans le temps aujourd'hui du coup à quoi ressemble ta vie comment
- Speaker #0
tu te sens quelles places ont les crises aujourd'hui dans ta vie aujourd'hui dans ma vie je ne fais plus de crise déjà ce qui est déjà fou J'ai un rapport avec la nourriture qui est beaucoup plus flexible. Maintenant, je m'en fous de ce que je mange. C'est un peu ça dans ma tête. Quand tu as faim, tu manges. En plus, là, j'ai généralement tout le temps faim. C'est rare que je ne mange pas d'ailleurs. Tant mieux, tant pis, pareil, je m'en fous. Au début, je me disais qu'il y a peut-être des jours où je ne mangerais pas. Pas du tout. Ça fait six mois que je mange matin, midi, soir. Et c'est très bien aussi. Vraiment, je n'ai pas de... C'est vraiment tellement plaisant à vivre. J'ai l'impression de respirer. Même mon humeur... En fait, ça fait six mois que je ne suis pas déprimée. Vraiment, je le ressens dans mon humeur de tous les jours. Et c'est pour ça que tout à l'heure, je disais, j'ai l'impression d'être dépressive. Non, c'était juste que je mettais tous mes espoirs sur les régimes, sur ce que je mangeais. Et donc du coup, je n'ai plus du tout cette épée de Damoclès au-dessus de moi. Et donc c'est vrai que je me lève sans penser à la nourriture, je me couche sans penser à la nourriture. Et déjà ça... Mais oui. Quelle liberté d'esprit, mais vraiment, c'est là que l'on voit le chemin qui a été parcouru. Et vraiment, c'est tellement apaisant. En fait, ça, c'est tellement apaisant que moi, je suis tellement contente d'en être là. Et en fait, d'ailleurs, ça me fait penser que je pensais que le plus dur, ça allait être... de réintroduire de la nourriture. Enfin, c'est même pas réintroduire, parce que moi, avec mon hyperphagie, je mangeais de tout. Mais c'était réintroduire l'autorisation, en fait.
- Speaker #1
Oui, en dehors des crises. Pour moi, les crises,
- Speaker #0
c'est ça.
- Speaker #1
On peut pas dire qu'on mange l'aliment pendant une crise, quoi.
- Speaker #0
Complètement. C'était vraiment, ben, si t'as envie de ce Kinder, ben vas-y, mange-le. Si t'as envie de deux, ben oui, vas-y, mange-le. T'as faim, ben oui, vas-y, mange. Et... Et... Et psychologiquement, ça libère vraiment beaucoup d'espace mental.
- Speaker #1
Tu disais que tu pensais que ça allait être hyper difficile de réintroduire et finalement, ça n'a pas été tant que ça. C'est ça que tu allais dire ?
- Speaker #0
C'est la nourriture qui me bloque le plus. C'est l'apparence corporelle qui est la plus énorme. La peur de grossir, c'était vraiment le point noir, la bête noire. Vraiment la forme de mon corps grossir. En plus, je ne suis pas... je suis déjà grosse de base donc on reprend du poids par dessus déjà le surpoids c'est vraiment là au moment où on se dit ok là faut faire confiance quoi on y va de toute façon et c'est en ça que c'est dur de se revoir grossir et de faire un peu le deuil du corps qu'on voulait le corps parfait de corps le corps de convoi la télé C'est un peu ça. Et c'est ça encore qui me trotte un peu beaucoup moins. Je ne peux pas dire le contraire. Ce n'est pas quelque chose qui m'obsède dans ma vie. Je ne me réveille pas avec ça. Mais des fois, quand je me regarde en miroir, c'est... Ah oui ! Bon, ok, allez, on passe à autre chose. Je vois que mon reflet ne me plaît pas. Ouais, c'est un peu ça. Mais en même temps, je n'en désespère pas, comme ça aurait été à une époque. De toute façon maintenant c'est clair et net dans ma ligne directrice, hors de question que je me déteste. J'ai le droit, enfin j'ai le droit. Ok je m'aime pas, aujourd'hui je suis pas belle, ok j'ai des gros bras, des gros joues, voilà. Des trucs que moi j'aime pas mais c'est pas pour autant que je vais m'autoriser à me détester quoi. C'est plus valable. Tout ce genre de choses c'est plus valable à mes yeux. Donc déjà ça, enfin c'est... c'est énorme quoi. Moi, je trouve que... Mais il y a toujours le petit spectre de... Oui, mais ton corps, il n'est pas parfait. Ah non. C'est ça. Ouais.
- Speaker #1
Ben non. Comme aucun des corps humains normaux, non retouchés, non photoshopés, non... Oui. En bonne santé, j'ai envie de dire, parce que... Oui. Au-dessus de TCA, voilà, ça peut arriver, mais... On t'allait dire.
- Speaker #0
Au-delà du parfait, ce que j'entends, c'est être belle. Et ce qu'on avait déjà parlé, c'est être désirable. Et ça, ce n'est pas pareil. Parce que moi, je me renvoie au miroir des fois, je me sens belle, des fois je me sens moins belle, parce que comme tous les jours, il y a des moments où on sent notre corps plus ou moins, mais il y a toujours le côté de la désirabilité. qui est là est quelque chose de plus compliqué.
- Speaker #1
Tu veux dire que même des jours où tu te sens belle, tu ne te sens pas désirable ?
- Speaker #0
Je me sens belle pour moi, mais je ne me sens pas belle aux yeux des hommes.
- Speaker #1
Parce que les hommes, on partage tous le même idéal féminin et parce que les hommes n'ont du désir qu'envers justement cet idéal féminin. C'est bien connu.
- Speaker #0
C'est bien connu. Très bien connu.
- Speaker #1
D'ailleurs, seules les femmes avec un corps parfait, une taille 34-36, des longues jambes, un ventre plat, seules ces femmes-là se marient et font des enfants.
- Speaker #0
C'est bien connu aussi.
- Speaker #1
C'est bien connu.
- Speaker #0
Je sais bien et c'est pour ça que je sais que tu as un côté qui est complètement hors de la réalité. Et ça, pour le coup, je sais. C'est pour ça que c'est aussi moins dur à vivre. vraiment je sais que sur une cote je sais pas si à un côté du trouble oui c'est un côté du trou qui est toujours là et qui moi a toujours été là et c'est le plus dur à dégommer vraiment ouais pour moi c'est vraiment le petit point noir du ouais
- Speaker #1
mais je vois tout à fait et mais la question que j'ai aussi envie de te poser c'est aux yeux de qui tu veux être désirable
- Speaker #0
Je n'ai pas de personne en particulier. Je pense que tout ça, c'est juste fantasmé dans ma tête.
- Speaker #1
Oui, mais justement, tu n'as pas de personne en particulier. Donc, ça veut dire potentiellement tout le monde, en fait. C'est-à-dire désirable aux yeux des hommes.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Donc, tu sors dans la rue.
- Speaker #0
Des hommes dont j'ai envie de plaire, que j'ai envie de plaire.
- Speaker #1
Auxquels j'ai envie de plaire, je pense. Voilà,
- Speaker #0
auxquels j'ai envie de plaire. Oui.
- Speaker #1
Ok, si un homme, toi, tu le trouves désirable, alors tu voudrais pouvoir être désirable à ses yeux. Oui. Et ça, ça passe par une certaine forme de corps, c'est-à-dire que, de fait, celle que tu as aujourd'hui ne peut pas l'être, c'est comme si tu faisais une croix dessus, quand un homme me plaît, je ne peux pas être désirable à ses yeux, et à l'inverse, si tu faisais, je ne sais pas combien de kilos en moins, 10 kilos de moins, tu serais désirable à ses yeux potentiellement. Ou de manière sûre ?
- Speaker #0
Alors, pas de manière sûre, mais j'aurais plus de chance.
- Speaker #1
Est-ce que tu y crois ? Sur une note de 0 à 10 ? À combien tu penses, enfin, quelle note tu mettrais à cette croyance ? Je vais lui même exprimer. Tu vois, à quel point tu crois que c'est vrai ? Zéro étant, c'est complètement faux. Dix, c'est absolument certain.
- Speaker #0
Si j'avais 10 kilos moins, j'aurais plus de chance, tu veux dire ?
- Speaker #1
Ouais, et que t'aurais de grandes chances par rapport à maintenant. Que genre, maintenant, tu lui plais pas, alors qu'avec 10 kilos de moins, tu lui plairais.
- Speaker #0
À quel point j'y crois ? Je sais pas,
- Speaker #1
je dirais 50-50. 5 sur 10 ? Ouais. Ok. Qu'est-ce qui fait que t'es pas à 10 sur 10 ? Qu'est-ce qui fait qu'il y a ces 5 points d'écart ? Qu'est-ce qui fait que tu crois que c'est pas complètement vrai ?
- Speaker #0
Parce que dans la réalité, on voit toute forme de corps, des gens qui ont un corps gros avec des hommes qui vivent des vies de couple tout à fait banales. Donc je sais que ça se fait, je sais que... que dans le quotidien, dans la réalité surtout, dans la réalité de la vie, c'est comme ça en fait. Juste, je ne sais pas pourquoi j'ai un côté qui ne veut pas y croire.
- Speaker #1
Et toi, qu'est-ce qui peut créer du désir chez toi ? Qu'est-ce qui peut faire que tu as une attirance pour un homme et que plus globalement, il te plaît cet homme-là ?
- Speaker #0
Je ne sais pas. En plus, je n'ai pas un physique particulier. C'est juste... Juste plutôt un ressenti quand je vois quelqu'un ou quand je lui parle. Je me dis tiens, il est intéressant Et c'est comme ça que ça se passe. Je n'ai pas forcément de caractéristiques particulières. Mais pourtant, moi, je place ma valeur dans le physique. Je sais, ça n'a pas beaucoup de sens.
- Speaker #1
Mais peut-être que pour peaufiner, tout ce travail, parce qu'effectivement, il y a déjà eu une grosse partie de libération qui a été faite pour toi. Et peut-être que pour peaufiner ce travail, effectivement, il y a un truc à axer là-dessus, sur où se situe ta valeur et d'aller vraiment renforcer d'autres choses chez toi. Tout ce qui fait que tu aimes être toi et d'appuyer dessus, de renforcer dessus par le biais d'activités, par le biais de j'en sais rien. Je n'ai même pas d'exemple précis à te donner, mais l'idée, c'est que justement, ton estime de toi, si tu devais faire un rond, si tu devais dessiner un rond qui représente l'estime de toi, peut-être que tu peux t'amuser à le faire, le truc, tu dessines ce rond-là et puis tu choisis une couleur qui va représenter ton corps, la place que ça prend dans l'estime de toi, tu colories, et puis tu mets la place que ça prend, et puis tu peux réfléchir à d'autres composantes. Qu'est-ce qui fait que tu as de l'estime pour toi-même ? Ton intelligence, peut-être ton humour, peut-être ta bonté, peut-être ta créativité. Je n'en sais rien. Il y a mille choses, en fait, on pourrait dire. Et du coup, peut-être que chacune, tu peux leur donner une couleur et colorier. Et puis, l'idée, c'est de regarder, de constater si tu trouves qu'il y a un déséquilibre, de voir ce que tu en penses, de te dire, OK, j'ai peut-être envie déjà de partir à la découverte de d'autres composantes de moi et puis de donner plus de place à d'autres choses. Mais... Pour toi, parce que c'est marrant tout à l'heure, enfin c'est marrant, non mais c'est hyper intéressant, t'as différencié ça, t'as dit, moi un jour où je me trouve belle dans le miroir, je me trouve belle pour moi. Mais du coup, même ce jour-là où je me trouve belle pour moi, une fois que je vais sortir dehors ou quoi, je vais être dans la rue, je vais pas me trouver belle pour les autres finalement, je vais pas me sentir assez désirable, tu vois ? Et du coup, je crois quand même que déjà c'est hyper important que tu sois en mesure de te trouver belle pour toi, ça c'est quand même excellent. Tu vois, ça, c'est quand même top. Et je t'inviterais à renforcer pour toi, encore une fois, ces autres composantes de l'estime de toi, tu vois. Et le fait de le renforcer pour toi, tu vas renforcer l'estime que tu as pour toi, la confiance en toi qui fait partie de l'estime de soi. Et du coup, ça va aussi forcément jouer quelque chose dans ta façon d'être au monde avec les autres. Mais bon, oui, vas-y, excuse-moi.
- Speaker #0
Ça me faisait penser au fait de la confiance, l'estime, ce que tu dis, des qualités que je pourrais avoir. En fait, le TCA a fait que ma vie a tellement tourné autour de ça qu'en fait, j'ai très peu appris à me connaître. Et du coup, ma seule valeur depuis mes 13 ans, c'est mon physique. Donc, c'est vrai que du coup, je sais que... pour le coup, c'est un vrai chemin d'apprentissage, de dire, OK, donc maintenant, en dehors de ça... Moi, qu'est-ce que j'ai ? Qu'est-ce que je suis ? Et c'est vrai que c'est ça le plus dur. Et ça fait même un peu peur en me disant, Ouais, j'ai 30 ans, 31. Et j'en suis à me demander, mais en fait, qui je suis derrière tout ça ? D'ailleurs, je sais qu'il y a certaines personnes qui ont peur de ne plus avoir de TCA parce qu'ils se disent, Ben oui, mais qu'est-ce que je vais devenir après ? En fait, c'est juste le début de son propre apprentissage. ok maintenant on appuie ça mais qu'est-ce qu'on est vraiment ? Et pour le coup c'est super intéressant et en même temps on se retrouve un peu bloqué ou un peu euh ok bon bah je fais quoi maintenant ? Je teste quoi ? Et c'est là où il faut partir un peu plus sur ça, je me dis il faut que je prenne ça comme une forme de jeu ok bah je vais commencer par ça, on va voir si ça me plaît, ça, si ça me plaît pas et euh... La découverte de soi à 30 ans, ça fait un peu bizarre.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
mais c'est sûr. On va gâcher une partie de la vie et puis s'en suit la colère qui me vient en disant putain, j'ai gâché 15 ans de ma vie avec ça Et il y a plein de trucs derrière tout ça.
- Speaker #1
C'est vrai qu'on n'en a pas parlé de la colère encore pour le moment, alors que ça a une place importante quand même.
- Speaker #0
Oui, je suis quelqu'un de très énervée. Vraiment, dans la vie quotidienne, surtout par rapport à ça, sur les réseaux, quand j'entends les gens parler, vraiment je suis en colère de les entendre parler de poids, du physique des autres, comme si c'était tellement normal de critiquer la sienne de l'autre. T'as pris tout ça, qu'est-ce que ça peut te faire ? Laisse-moi tranquille. Quand tu regardes sur les réseaux tout ce qu'il y a, et encore j'ai supprimé tellement de choses maintenant sur les réseaux, c'est vrai que je suis des personnes qui moi m'inspirent le plus. Mais des fois on tombe sur des réels où les gens sont d'une méchanceté, c'est tellement révoltant d'en arriver là. En fait, j'en veux un peu à la terre entière. Et c'est un côté un peu victime en me disant Non, mais tout ça, c'est de votre faute, en fait. Jamais j'en serais arrivée là si on ne m'avait pas montré que mon corps n'était pas assez bien. En plus, à un moment dans ma vie, on m'a dit Mais si tu es bien, en fait, pourquoi tu essaies de faire un régime ? Jamais, vraiment jamais, j'ai entendu quelqu'un me dire Wow ! Ouais, 2-3 kilos, ouais. 2-3 kilos, on voit la chemise, c'est OK de dire à quelqu'un, oui, si t'as envie de perdre 2-3 kilos, oui, vas-y.
- Speaker #1
Voilà. Alors, d'une, je pense que ta colère, elle est légitime et je pense qu'elle peut même être saine. Ça résonne complètement. Il y a un post que j'ai préparé qui va sortir dans quelques jours. Quand sortira l'épisode de podcast, il sera déjà sorti depuis un moment, mais peu importe. Et c'est exactement ça. Je disais, en gros... Je me suis dit, tiens, à quoi aurait ressemblé ma vie si on ne m'avait pas dit que j'étais trop grosse, alors qu'en plus, ce n'était même pas vrai.
- Speaker #0
Mais oui, moi aussi, je me suis déjà décédée un milliard de fois et je me suis dit, je pense que ça aurait changé tellement de choses. Parce que comme tu disais, la peur de grossir n'empêche pas de grossir, mais c'est tellement vrai.
- Speaker #1
Au contraire même, plutôt, je pense.
- Speaker #0
Oui, je pense qu'à force de m'avoir fait peur et puis de tellement valoriser ça, c'était... C'est conscient et inconscient,
- Speaker #1
en fait. Non, mais c'est partout. Tout à l'heure, j'ai fait un tour sur Thread et je vois une nana qui écrit simplement Oh là là, pourquoi c'est si dur de perdre du poids ? Elle met ça. Il y avait une trentaine de commentaires. Je les ai juste balayés comme ça. Évidemment, il y en a plein qui se sont dit Eh, trop bien, je vais faire mon beurre. Ah, c'est parce que t'as pas la bonne méthode, viens me voir. Voilà, donc tout le monde a ça. Tout le monde a la méthode magique, ça c'est incroyable quand même.
- Speaker #0
C'est incroyable.
- Speaker #1
Il y en a plein là qui ont découvert le feu en 2024. Et personne, moi je suis allée, j'ai regardé le profil de cette nana vite fait, j'ai regardé les commentaires, personne n'a pensé à lui dire Peut-être que t'as pas besoin de perdre du poids.
- Speaker #0
Mais oui !
- Speaker #1
peut-être que c'est dur parce que t'es à ton poids d'équilibre et que ton corps il te protège peut-être que tu peux miser sur d'autres objectifs dans ta vie aussi, peut-être que tu peux mettre moins d'énergie là-dedans, plus dans autre chose personne n'est foutu d'aller lui dire ça tu vois, exactement tu regardes et c'est un bon baromètre de la société les réseaux sociaux tu vas voir C'est juste normal de vouloir perdre du poids. Tout le monde veut perdre du poids.
- Speaker #0
Tout le monde.
- Speaker #1
Donc, en fait, c'est normal. Peu importe le poids qu'elle fait, peu importe la situation dans laquelle elle est. D'ailleurs, tout ça, ça n'intéresse personne. Donc, oui, je pense que... Enfin, c'est pas je pense, c'est certain qu'il y a de quoi être en colère. Ouais,
- Speaker #0
j'avoue que c'est...
- Speaker #1
Et sincèrement, je crois que tu es en quelque sorte victime de tout ça. Je... Je...
- Speaker #0
Je pense que je ne serais pas aussi grosse aujourd'hui si j'avais juste les 3-4 kilos de mon petit ventre d'il y a 13 ans. Si aujourd'hui, j'avais juste 3-4 kilos de plus, quoi. Super. Ça n'a rien changé à ma vie. Vraiment. Ouais, c'est vrai que ça m'en colère. Ouais, c'est injuste. C'est ça, c'est injuste d'en arriver là. C'est assez révoltant, j'en veux à mes parents, j'en veux à la société, j'en veux... Vraiment j'ai envie d'aller au bûcher. J'ai envie d'être avec une torche. Et j'ai eu un moment dans cette phase où vraiment j'avais envie de parler à personne. En plus, je passais de ma phase de régime intense, à aller moins 12 kilos, à... Vas-y, ne me parle plus de régime de ma vie. Et donc, du coup, pendant une période, je me dis, mais mince, je vais parler de quoi aux gens, en fait ? Et en fait, je pense qu'on parle de tout, vraiment de tout. En fait, je me suis rendue compte un jour qu'il n'y a rien qui a changé. Dans mon quotidien, entre guillemets, avec l'interaction avec les gens, il n'y a rien qui a changé. Je leur parle, on arrive à avoir des discussions autres. Vraiment, mon quotidien ne change pas, en fait.
- Speaker #1
Parce que tu avais peur de ça ?
- Speaker #0
Oui, j'avais peur. Je me disais, mais qu'est-ce que je vais dire ? Qu'est-ce que je vais faire ? Vraiment, c'était un peu mon identité, en fait. Parler de régime, moi, je m'y connaissais à fond. Je suis diététicienne, non diplômée. Je connais beaucoup de choses. Je pouvais facilement... En plus, c'était facilement la fille qui, si on lui demandait, alors, qu'est-ce que je fais pour maigrir ? Alors, attends, écoute-moi. J'ai quelques mauvais conseils, surtout celui-là. Oui. Je parlais, mais vraiment, c'était presque même un sujet passionnant, la diététique. J'ai d'ailleurs voulu faire ce métier. Je pense que, comme beaucoup d'entre nous, je me suis dit, je vais faire diététicienne comme ça. Je pourrais savoir comment perdre du poids. Vraiment, avoir ça comme objectif de vie, il n'y a rien de pire. Vraiment, c'était… Et pourtant, on prône ça comme quelque chose de super. C'est la réussite. Si tu n'arrives pas à maigrir, c'est que tu n'es pas assez, que tu ne fais pas assez bien les choses. En fait, il y a trop de choses qui tournent autour de la minceur pour que tu ne sois pas dedans.
- Speaker #1
Mais tu vois, on parle de culte de la minceur. Tu vois, il y a presque un truc un peu sectaire, complètement dingue autour de ça. Mais du coup, tu es passé d'un état d'esprit à un autre, complètement opposé. Qu'est-ce qui t'a aidée sur ce chemin ? Qu'est-ce qui a été le plus aidant pour toi ? Pour te libérer de tout ça et pour trouver l'apaisement ?
- Speaker #0
Je ne sais pas si c'est ça que tu veux dire, mais c'est ton programme. Tout ce qui a été dit, tout ce que j'ai suivi, et le bien surtout que ça m'a fait, c'est ça qui fait que... Dans ma tête, je me suis dit, mais c'est ça, c'est exactement ça qu'il me faut. Dans ma tête, c'était, mais enfin, enfin, oui, c'est un peu ça. Enfin, j'ai l'impression qu'enfin, j'étais écoutée dans mon mal-être. Enfin, on comprenait ce que je vivais. Enfin, on me disait que je manquais pas de volonté. Enfin, on me disait qu'il fallait que je mange. Enfin, on me disait qu'il fallait que je me fasse plaisir. Je me suis dit, ouais, mais... Mais merci, merci, c'est ça que j'attends depuis des années. Je n'arrête pas de dire, mais pourquoi ma vie, elle est aussi dure ? Punaise, j'en ai marre. Laissez-moi me faire plaisir. Et là, on me dit, mais vas-y, c'est ça en fait le problème. Si tu ne te fais pas assez plaisir et même pas le plaisir d'avoir trop de nourriture, c'était s'autoriser à prendre du plaisir dans la vie. Puis ça ouvre d'autres portes. Par exemple, quand je rentre du travail et que je m'allonge sur le canapé, Je m'autorise à être fatiguée. Oui. Je m'autorise à faire la sieste. Quand je me lève, je ne me dis pas What ? Tu es une feignasse. Ce que j'aurais pu dire avant, tu avais ça à faire. Non, mais là, j'étais fatiguée. C'est super. En fait, rien que ça fait que la vie est moins dure. Oui. Parce que c'est OK, quoi. Et voilà, en fait, je pense que j'avais besoin d'une autorisation qu'on me dise, oui, vas-y, en fait, ça, c'est le bon chemin, vas-y,
- Speaker #1
quoi. Ça me fait popper, on va dire, une question dans ma tête. En fait, le fait que tu dises j'avais besoin d'une autorisation, Ça me fait penser quand même à la culture des régimes qui est très infantilisante. Et en gros, on te dit comment tu es censé manger. Et je pense que beaucoup de personnes se reconnaîtront là-dedans. Il y a un côté comme si on avait toujours besoin d'entendre de l'extérieur comment on doit faire. Et du coup, je me dis, ok, tu avais peut-être besoin qu'une meuf comme moi débarque et dise, mais si, mais vas-y, moi, je te donne l'autorisation. La question qui me vient, c'est que le risque, c'est qu'après, tu te sentes perdue, finalement, sans... Enfin, tu vois ce que je veux dire ? Tu vois, quand tu te retrouves toute seule, entre guillemets.
- Speaker #0
Comment ça ?
- Speaker #1
En fait, est-ce que tu as l'impression que cette autorisation que tu as comprise, que tu as perçue dans... mon accompagnement dans le programme, est-ce que tu as l'impression que c'est un peu comparable au régime, dans le sens où on vient te dire comment il faut que tu manges, et finalement, une fois que tu as terminé le programme, et que tu ne viens plus, du coup tu es perdue et tu ne sais plus comment faire seule.
- Speaker #0
Non, pas du tout. Je n'ai pas eu ce sentiment d'être lâchée, parce que malgré tout, je te suis toujours. je baigne toujours dans ce genre de discours parce que je suis des personnes qui pensent les mêmes choses. Donc du coup, à la fin du programme, je ne me suis pas dit ça y est, c'est fini, maintenant comment je fais ? Maintenant, c'est la fin du début, vas-y, continue. C'est comme ça que je l'ai perçu. Vraiment, je n'ai pas du tout de stress à la fin du programme. de repartir en arrière ou de me dire, mince, maintenant, qu'est-ce que je fais ? Vraiment, maintenant, je veux en profiter à fond.
- Speaker #1
Ok. Non, mais c'est cool, tant mieux, parce que c'est vraiment le but. Pour moi, à l'inverse d'un régime, mon but, c'est de redonner leur autonomie aux personnes. Et en même temps, vu que tu disais ça de cette manière-là, je me suis dit, attends, quand même, pose la question. La meuf prend le risque, sur son propre podcast, de se tirer une grosse balle dans le pied.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Non, mais en même temps, tu vois, c'est intéressant d'avoir le retour. Et puis, petite précision, le programme, quand on rentre dans le programme, on a toujours sa place derrière. Tu as accès à vie. En plus de ça, je vais créer des journées en présentiel. Donc, ça donne encore plus de sens au fait que tu vois, il y a aussi potentiellement les anciennes, entre guillemets, qui en fassent encore partie et qui puissent venir aux rencontres en présentiel et tout. Donc voilà, ça c'est une précision, mais qui est importante aussi, parce que généralement, écoute, tant mieux, ça veut dire que les outils ne sont pas trop déconnants, mais les personnes que j'ai accompagnées, généralement, il n'y a pas cette peur panique, tu vois, justement, de la rechute. Parce que c'est aussi quelque chose que moi, je tiens à aborder. Et puis même, la façon dont on construit les choses, voilà, normalement, il y a quand même quelque chose d'assez tranquille. néanmoins c'est aussi pour ça que je veux laisser le programme accessible tu vois en mode un jour t'as un coup de mou tu flippes ou je sais pas t'as des pensées un peu obsédantes qui reviennent, bim tu peux revenir consulter certaines vidéos tu peux revenir échanger sur le groupe tu peux revenir me parler en direct et tu vois ça ça me semble vachement important aussi ouais complètement et puis dans une phase de guérison c'est bien que c'est
- Speaker #0
souvent dans le si parce que tu comprends un truc En fait, il y a un autre truc qui vient et tu essaies de... Tu te dis, ah oui, cette fois-ci, je n'avais pas vu. C'est ça qui me permet de... Par exemple, je donne un exemple. Je suis allée au resto cette semaine et on a fini de manger. Il était 15h, donc assez tard. Et vers 18h30, je commence en tout cas à avoir des pensées par rapport à la nourriture. Et là, je me dis... Bon, tiens, c'est bizarre, 18h30, je ne devrais pas avoir faim, pourquoi j'ai cette sensation-là ? Et puis là, commence… tout l'engrenage qu'on connaît très bien. Et puis, à un moment, je me dis, c'est bizarre, pourquoi je stresse autant ? Parce qu'il y a un moment où je stresse, parce que j'ai mon cerveau qui dit, mange, mange, mange, mange, mange. Le gonzique, vas-y, mange, tu peux manger, vas-y, mange. Là, je me dis, mince, pourquoi c'est aussi stressant ? Pourquoi je suis aussi stressée, là ? Donc, du coup, je me suis posée... Après, je commençais à me parler moi-même. Je commençais à faire mon petit dialogue intérieur. Je me dis, oui, mais tu devrais pas avoir faim, c'est pas normal. Moi, je pensais qu'on allait pas manger ce soir parce qu'on a mangé tard ou qu'on mangerait plus tard. Et puis j'ai fait, ah bon, je me dis, ah, c'est ça le problème ? Est-ce que t'as peur ? En fait, j'avais peur de pas m'autoriser à manger parce que j'ai fini tard. Ah, ok, bon, je suis allée manger, je vais manger ce que j'avais envie de manger. Et voilà, enfin, c'était fini. En fait, on a quand même toujours ces moments où... Ça fait 15 ans que je réfléchis comme ça. Ça me semble logique qu'il y a des fois où je vais repartir exactement dans les mêmes schémas. Sauf que maintenant, même si ça reste oppressant, déjà, c'est plus aussi anxiogène. Maintenant, je sais toujours que quand j'ai une pensée comme ça qui devient assez obsédante, c'est que je ne m'autorise pas un truc. C'est que derrière, il y a un truc qui se cache. Donc, je me dis Ah, ok, c'est ça. Je suis allée manger. Le reste de ma soirée, je n'ai absolument pas culpabilisé. Tout s'est bien passé.
- Speaker #1
Oui, et puis en fait, du coup, il n'y a pas de crise.
- Speaker #0
Pas du tout. Non, je n'ai pas eu aucune crise. C'était juste, voilà, OK, tu as faim, mange. En fait, ce n'est même pas des fois, je n'attends même pas d'avoir une personne ultra-fraîche. Je veux avoir faim 3, 4 sur une échelle de 10. Ce n'était pas la fin, la fin, mais si je me dis... En fait, ça me... Je trouve que ça vaut plus le coup stresser pour manger ou pas. Mais oui. Tu stresses pour ça, mange, oui, OK. Puis en fait, ça passe très bien. C'est vrai que c'est agréable.
- Speaker #1
Oui, mais c'est super chouette. Et puis moi, j'ai envie de rappeler un truc, c'est que finalement, ton processus, il est récent. Tu te dis qu'en janvier, tu n'as pas eu conscience que tu avais un trouble alimentaire quand même, je te rappelle. On est le 13 septembre, quand on enregistre l'épisode de podcast. Donc en fait, je veux dire, c'est huit mois après, tu es en train de dire ça, alors que tu vois, il y a huit mois et demi, tu ne savais même pas que ça s'appelait trouble alimentaire, tu ne mettais pas de mots dessus, tu étais encore en plein dedans. Donc je pense aussi que le chemin parcouru, c'est des pas de géant que tu as fait. Tu vois, c'est énorme en peu de temps et je pense que ça va se fignoler, tu vois, ça va se peaufiner encore, tout ça.
- Speaker #0
Mais ça fait partie aussi du changement, du fait que j'ai de la patience maintenant. Chose que je n'avais pas avant. Mais vraiment, j'ai de la patience. Je me dis, si ça prend 2, 3, je suis même 4, 5 ans pour que tout se stabilise, très bien. Mais je suis totalement en accord avec ça parce que, pareil, ma vie, c'était il faut que je maigris. Dans une semaine, il faut que j'ai perdu 10 kilos. C'était... C'était vraiment ce côté trop d'empressement. J'avais tellement peur que... Et quand la peur n'est pas le quotidien, en fait, la patience, elle est là, quoi.
- Speaker #1
Oui, puis la patience, peut-être qu'elle est favorisée aussi par le fait que ton quotidien, il soit beaucoup plus cool à vivre, en fait, tu vois ?
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Parce que quand t'es dans la souffrance quotidienne, on n'est pas du tout dans le même état d'esprit, quoi, forcément.
- Speaker #0
C'est vrai, on n'est plus... D'ailleurs, au mois de janvier, c'est pour ça que j'ai sauté corps et âme et que j'écoutais matin, midi, soir parce que j'avais besoin un peu de tout comprendre, que je comprenne tout. OK, il y a ça, nan, nan, nan, nan. Et après, petit à petit, ça s'apaise, on devient plus apaisé. En plus, moi, je faisais partie de celles qui disaient, mais de toute façon, il n'y a rien qui marche sur moi. Je réorigine toute ma vie. Vraiment, cette mentalité. là où ça marche pour les autres mais pas pour moi parce que moi à tous les coups j'ai pas assez de volonté elle ne réussirait pas moi j'ai eu tout toutes ces pensées là moi aussi et maintenant je suis là c'est
- Speaker #1
quoi ce serait quoi ça va peut-être être difficile de choisir mais tu as plus grosse prise de conscience ou plus gros changement dans ta vie parmi tout ce que tu m'as dit ou Ou même peut-être autre chose que tu n'as pas encore dit.
- Speaker #0
Déjà, la plus grosse prise de conscience, c'était... s'autoriser à manger de tout et moi c'était tout tout le temps quand on a envie au début c'est comment ça mais moi j'ai tout le temps en fait qui est quoi quand quand je me suis lancé là dedans bien sûr comme tout le monde je roule à la la la commence à finir en crise tous les jours tu faisais ça n'a jamais terminé la famille de réintroduction plus moi j'ai fait J'ai très bien fait l'exercice, j'ai tout réintroduit en même temps, moi tout, tout,
- Speaker #1
je prenais tout. Oui d'accord.
- Speaker #0
De toute façon, et en fait, au bout de deux semaines, au bout de deux semaines, en fait, j'avais déjà plus mes crises, j'étais déjà apaisée. Et en fait, c'est là que je me suis dit, ah oui, en fait, moi qui pensais que ça allait durer toute ma vie, ça a duré deux semaines. Cette phase où vraiment je mangeais tout. Et à chaque fois que je mangeais, à chaque fois je me disais, ouais, t'as le droit, oui t'as le droit, t'as le droit, c'est autorisé, vas-y. Et pendant ces deux semaines, de toute façon, c'est clair, Élise, parce que je pense que plus jamais tu seras au régime. Donc mange-le, vas-y, fais-toi plaisir. Pendant deux semaines, c'était ça. Et puis après, de ce côté-là, ça s'est assez vite apaisé. C'est là que je me suis dit, ok, donc vraiment... Vraiment, ça marche. Donc là, c'était le premier gros déclic. Une fois que les crises d'hyperphagie, parce que c'est ça qui fait le plus peur, bref, on m'a compris, c'est de dire, je vais faire des crises toute ma vie. En fait, pour 15 ans de crise, deux semaines, je me dis, waouh, en fait, ça a été plus vite que prévu. C'est vrai que du coup, là c'était mon premier gros déclic. Et ensuite aussi, ce qui m'aide beaucoup, c'est que le lâcher prise, on pense un peu que ça fait peur. On se dit mince, qu'est-ce que je vais faire ? Je ne sais pas me contrôler, je ne peux pas lâcher prise, ce n'est pas possible. Mais en fait, pour moi, le lâcher prise, c'est une forme… En fait, quand on est dans le TCA, dans l'hyperphagie, on est dans l'hyper contrôle de ce qu'on veut manger. Mais le lâcher prise, il permet de faire des choix conscients. Et ça, ça change aussi tout. Tu peux choisir de manger ça ou de ne pas manger ça et de ne pas être dans la culpabilité. Et en fait, c'est une forme de contrôle, mais pas d'hyper contrôle. Et en fait, tu dis Ah, je peux contrôler les choses sans que ça… par en cacahuètes.
- Speaker #1
C'est trop bien que tu dis ça.
- Speaker #0
C'est bizarre à dire, mais lâcher prise te redonne du contrôle.
- Speaker #1
Ouais, alors moi souvent, mon slogan pendant longtemps, et d'ailleurs je me disais, ça me manque depuis l'utiliser, je le mets en signature de mail parfois, mais je pense que je vais le remettre sur Insta parce que j'adore. Le premier programme que j'avais créé, il portait ce nom-là, il s'appelait Lâche le contrôle, reprends le pouvoir. et en fait c'est vrai que moi je parle pas de contrôle parce que j'ai peur que ça embrouille de dire bah tu lâches le contrôle et tu vas retrouver une autre forme de contrôle mais je suis complètement d'accord avec ce que tu dis et le terme de choix conscient c'est hyper important et en fait pour moi c'est ça c'est lâcher ce contrôle sous-entendu l'hyper contrôle pour reprendre le pouvoir oui sur sa vie le plus subir complètement parce que
- Speaker #0
effectivement, on subit tout ça. À aucun moment, on s'est voulu. Donc, c'est vrai que... En fait, ça a un côté super rassurant. Moi, pour le coup, ça me rassure. Ah oui, en fait, ça y est, je peux choisir. Ça y est, je... C'est fou, quoi.
- Speaker #1
Mais c'est super important, ce que tu dis, parce que... effectivement ça casse un peu un mythe de genre de toute façon je serais toujours enfin il y a un truc un peu comme ça, une croyance sous-entendue de toute façon je serais toujours accro à la bouffe donc super si je fais plus de crise mais qu'à côté de ça je suis obligée de manger un cookie dès que je pense à un cookie peu importe si j'ai mal au ventre peu importe si, tu vois ce que je veux dire ? en fait dans ces cas là t'es encore dans une forme de dépendance à ta relation à la nourriture alors qu'il est possible de faire des choix même si des fois le choix ça va être de différer de dire c'est ok j'ai le droit en fait j'ai le droit de manger tous les cookies que je veux pendant toute ma vie
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Peut-être que je peux attendre tout à l'heure parce que là, j'ai mangé, ce n'est pas le bon moment et je le mangerai plus tard. Oui,
- Speaker #0
complètement. En fait, en faisant ça, pour le coup, moi, en faisant ça, j'ai des conversations dans ma tête beaucoup plus sereines. Oui. Et c'est en ça où c'est... je peux discuter de nourriture dans ma tête sans que ça devienne sans que ça devienne chaotique mais ok j'ai mangé ça je peux voir tout confier j'ai pas si fort mais en fait je vais m'arrêter ce pas grave maintenant combien de fois je laisse de la nourriture dans l'assiette je m'en fous complètement vraiment c'est vraiment pas des fois en très plat dessert je mangeais un peu d'entrée peut-être mon plan entier la moitié de mon dessert c'est parti j'ai plus faim de toute façon c'est pas grave et je me dis pas Si je ne mange pas tout maintenant, tout à l'heure, en fait, je vais avoir faim. Donc, comme je n'ai pas envie de faire de crise, il vaut mieux que je mange tout ça là. Mais en fait, comme j'aurais tout mangé, je dirais, ouais, tu n'aurais pas du tout manger. Tu vois, tu es grosse, tu es nulle. Enfin, tu vois, tout ce qu'on aurait pu se dire avant. Et hop, ça part en compulsion juste après parce que… Alors que là, non, tu vois, non, je n'ai plus faim. OK, bon, très bien. Là, je suis au tas. Je n'ai pas trop envie de manger pour x, y raison. Et faire des vrais choix, c'est vraiment quelque chose de… totalement nouveau pour moi et c'est super intéressant.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu pourrais dire pour finir cet épisode de podcast ? J'aime bien finir par ça. Qu'est-ce que tu pourrais dire aux personnes qui en sont à un stade différent du tien, pas aussi avancées, qui sont un peu la toit du passé, tu vois ? et potentiellement en souffrance je me dis que si elles sont en train d'écouter ce podcast c'est qu'il y a déjà quand même une conscience qu'il y a quelque chose qui ne va pas qu'est-ce que tu pourrais leur transmettre ?
- Speaker #0
c'est difficile il y a plein de choses mais j'aimerais leur transmettre mon espoir mais vraiment juste leur dire que je comprends tellement là où elles en sont et tellement la souffrance qu'elles vivent par rapport à ça et que c'est possible, tout le monde peut s'en sortir. Personne ne mérite de rester dans ses troubles, dans ce mal-être, dans ses difficultés, dans sa souffrance. Personne ne mérite ça et c'est possible, vraiment c'est possible de s'en sortir. Et voilà, pour moi, je n'ai pas trop de conseils mais... Mais il faut y croire. Enfin, moi, je me dis que je suis la preuve vivante que ça marche, quoi. Et pourtant, je pars de loin, vraiment. Là, c'est que je vous ai raconté que l'iceberg. Mais on part de loin et j'en suis là. Et donc, oui, c'est totalement possible de s'en sortir. Et c'est tellement libérateur qu'il ne faut pas s'en priver, quoi.
- Speaker #1
voilà merci c'est trop bien merci pour elle et merci globalement pour cet échange ce témoignage le partage de ton histoire parce que forcément tu partages un peu un peu de ton intimité donc merci beaucoup d'avoir fait don de ça c'est un petit bout de soi donné aux autres quoi ben merci à toi c'était c'était génial j'ai merci
- Speaker #0
Ça me fait vraiment plaisir. J'ai l'impression que ça me permet aussi de marquer un tournant dans mon histoire. C'est fou. Je le raconte à tout le monde. Je suis tellement fière de ce podcast. Je le raconte à tout le monde. Vous allez écouter mon podcast. Je suis ravie, Flavie.
- Speaker #1
C'est trop bien.
- Speaker #0
Et merci pour tout ce que tu fais. Je te l'ai déjà dit, mais ça semble bateau, mais vraiment, tu m'as sauvé la vie. c'est vraiment vrai et enfin je peux commencer à vivre à 31 ans c'est ouf la phrase tu m'as sauvé la vie tu trouves que c'est bateau ?
- Speaker #1
la vache ? écoute merci je suis très émue que tu me dises ça je suis très touchée je crois pas t'avoir sauvé la vie mais je crois surtout que tu t'es sauvé la vie si on doit pouvoir le dire comme ça. Et par contre, je suis hyper touchée, flattée d'avoir eu un rôle, tu vois, dans ton parcours et dans ton histoire de vie, quoi.
- Speaker #0
Complètement.
- Speaker #1
Donc ça, c'est incroyable pour moi. Ça, c'est incroyable comme sensation. Chaque personne, et d'ailleurs, je m'adresse, j'en profite aussi aux personnes qui écoutent ce podcast, même si on ne travaille jamais ensemble, tu vois. Il y a des personnes qui m'envoient des messages sur Instagram et qui témoignent en quoi le podcast les aide, ce que ça a changé dans leur vie et tout. Mais attends, c'est incroyable comme truc, quoi, tu vois. D'avoir un impact dans la vie d'autres personnes comme ça, un impact positif, donc à faire. Ouais, franchement, donc, bah, écoute. Merci quoi ?
- Speaker #0
Merci,
- Speaker #1
merci beaucoup. Merci à toi. Et un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast étant une ressource gratuite que je mets à disposition, le meilleur moyen pour me soutenir est de laisser une note, un commentaire sur ta plateforme d'écoute, et bien sûr de partager mon podcast pour le faire connaître et diffuser le message que je souhaite transmettre. Un grand merci à toi pour ton soutien. Hey, un grand merci à toi qui est encore là à la fin de cet épisode. Mon podcast étant une ressource gratuite que je mets à disposition, le meilleur moyen pour me soutenir est de laisser une note, un commentaire sur ta plateforme d'écoute, et bien sûr de partager mon podcast pour le faire connaître et diffuser le message que je souhaite transmettre. Un grand merci à toi pour ton soutien.