- Speaker #0
Hello les mamans de haut niveau, j'espère que vous allez bien. Je suis ravie de vous retrouver aujourd'hui, parce qu'aujourd'hui c'est un épisode très spécial. On va aborder un sujet très intéressant, qui vous concerne presque toutes, et que je n'ai pas encore eu l'occasion d'aborder ici. Je veux parler de la vie de couple. Oui, oui, la fameuse vie de couple. Quand on a un TDAH, ou quand au moins un d'entre eux est TDAH, et là, dans le cas présent, c'est monsieur... qui a un TDAH. Lui, il est totalement désorganisé, impulsif mais très fun aussi, tandis qu'elle, au contraire, suit une discipline de fer presque militaire. Ensemble, ces deux entrepreneurs, aux personnalités radicalement différentes, forment un couple surprenant mais qui fonctionne. Comment parviennent-ils à équilibrer ce chaos et cette rigueur, aussi bien dans leur vie personnelle que professionnelle ? Vous allez découvrir les secrets. d'une relation aussi unique qu'inspirante avec Samy et Nivine. Avant de te laisser en compagnie de ce duo incroyable, je t'informe que j'ai ouvert les préinscriptions pour la prochaine session du coaching de groupe TDAH Serenity qui débutera en janvier 2025. Je te laisse maintenant en compagnie de Samy et Nivine. Tu vas voir, moi j'ai kiffé cet épisode. Je l'ai même réécouté toute seule à la maison. J'ai bien rigolé. Donc, bonne écoute à toi. C'est le podcast des mamans qui ont des enfants neurotypiques, notamment en TDAH, et là aujourd'hui, on va être servis.
- Speaker #1
On a un grand concerné avec nous.
- Speaker #0
Exactement. Alors déjà, peut-être juste si vous pouvez peut-être vous présenter tous les deux pour nos auditeurs qui n'ont pas la chance de vous connaître.
- Speaker #2
À ton honneur, Nivine.
- Speaker #1
Eh bien bonjour, moi c'est Nivine, mais tout le monde m'appelle Niv. Je suis tout simplement la femme de Samy. et je suis entrepreneur donc je travaille à mon compte je forme les entrepreneurs sur la partie vraiment business donc comment générer un peu plus de chiffre d'affaires comment se rendre visible sur les réseaux sociaux et acquérir de nouveaux clients ok
- Speaker #2
sami moi c'est sami je suis entrepreneur aussi et je suis spécialisé dans le personal branding j'accompagne les entrepreneurs rendre visible sur les réseaux sociaux pour différents objectifs tels que l'acquisition client, les levées de fonds, la notoriété, etc.
- Speaker #0
Ok, super. Alors, première question, Samy, pour toi. À quoi ressemblait le petit Samy ?
- Speaker #2
Physiquement ? Non, écoute, j'étais le petit Samy genre à l'école, par exemple.
- Speaker #0
Oui, de manière globale, en fait. Tu étais quel genre de petit garçon ?
- Speaker #2
J'étais agité, on va dire. J'étais excité tout le temps. Après, un contexte familial aussi qui est très important, c'est que je suis fils unique, élevé par une mère libataire. Donc, j'avais assez peu d'attention. Ce qui fait que quand j'étais en public, je cherchais énormément d'attention. Et ça a créé un clown, tu vois, à l'école. Et j'étais aussi pas mal seul, tu vois, en général. C'est-à-dire... j'avais personne à qui parler. À l'école, j'avais beaucoup de mal à me faire des amis aussi. J'avais du mal à connecter avec les gens, j'avais du mal à communiquer correctement parce que je n'avais pas les codes. Voilà, à peu près.
- Speaker #0
OK. Et ton rapport à l'école, justement ?
- Speaker #2
J'ai été, je dirais, un très bon élève jusqu'au collège. Après, ça a été le déclin. Mais à l'école primaire, c'était parce que ma mère me mettait la pression, je t'avoue. et pour réussir du coup je vais pas dire que je l'ai fait consciemment mais j'avais beaucoup l'esprit de compétition je me rappelle j'avais un élève notamment en CM2 qui s'appelait Boris Bergman c'est Thor le... ah oui une grosse tête physiquement et en général intellectuellement
- Speaker #0
Boris Bergman si tu nous écoutes allo
- Speaker #2
Il était hyper intelligent, il était vif d'esprit. Et lui et moi, à chaque fois qu'il y avait un devoir à faire ou des exercices, on faisait en sorte de toujours finir le premier. Et genre, je me rappelle plein de phases où on se levait dès qu'on avait fini en même temps et on courait pour aller le déposer sur le bureau du maître. Ça s'appelait un maître, je crois, à l'époque. Et voilà, donc j'étais bon élève. Après, je suis au collège, ça a été le déclin, ça commençait à me saouler. J'avais du mal, tu vois. Le collège, c'est vraiment... Je trouve que c'est un gras exuel comme période. Pareil, j'ai eu du mal à faire des amis. Je n'étais pas spécialement... Je n'étais pas très populaire pour plein de raisons différentes. Voilà.
- Speaker #0
OK. Et est-ce que quand tu étais petit, justement, compte tenu de ces difficultés que tu avais, est-ce que tu as pris conscience que tu étais différent des autres ou est-ce que tu te disais, non, c'est le monde qui va mal, en fait ?
- Speaker #2
Non, non, je me suis toujours senti différent. Je savais qu'il y avait un truc qui était... En fait, moi, depuis, je me rappelle la première fois que j'y ai pensé, vraiment, c'était à mes 6 ans. J'étais en 6 ans. Je me suis dit, c'est sûr, je suis différent, c'est sûr. Je suis trop bizarre. Je suis bizarre comme gars. Et je voyais que je n'étais pas pareil que les gens. Je voyais que les gens, ils n'avaient pas... Ils ne pensaient pas du tout pareil. Je les trouvais spéciaux. En fait, je les trouvais spéciaux, alors que c'était moi, tu vois. Dans le sens où, en opposition, les groupes de gens que je côtoyais, qui, à mon avis, étaient des neurones typiques, Je les trouvais fades un peu, tu vois. Je trouvais qu'ils n'avaient pas ce truc-là de... Parce que moi, j'étais un peu fou, etc. Et je ne me trouvais pas, genre, je ne voulais pas être comme les autres. Je m'en foutais, en fait. Je voulais rester moi, mais je ne comprenais pas pourquoi les autres, ils n'étaient pas comme moi.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #2
j'avais conscience déjà à l'époque. Et puis, plus j'ai grandi, plus je savais, plus je truquais. Et un an, j'ai découvert le concept de zèbre. Je crois que c'était en... C'était assez tard, plus ou moins tard, vers mes 25 ans. Je me suis dit, ouais, je joue ce truc-là, c'est sûr, sur à 100%. Et après, plus j'avais avancé, plus je voyais différents concepts. J'ai découvert le TDAH vers 27 ans, 27-28 ans. Et voilà, j'ai su que ça, c'est sûr. C'est sûr. Tous les critères, je les avais. Je cochais toutes les cases. Après, je n'ai jamais été diagnostiqué. Mais je pense que quand tu l'es vraiment, tu n'as pas besoin d'être diagnostiqué. Je pense que tu le sais. Tu vois ce que je veux dire ? Ce n'est pas un truc construit. Je vois trop les trucs. Et tout le monde le voit autour de moi, ma mère, Nivine, tout le monde.
- Speaker #0
Je me rappelle qu'on a eu un jour une conversation téléphonique, je ne sais pas si tu te souviens, il y a quelques années. Et un jour, je te l'ai dit, je t'ai dit, c'est sûr que toi, tu étais des H. Tu m'as dit, ah bon, tu crois ?
- Speaker #2
Je me rappelle très bien. C'était à cette époque. C'était vers mes 26, 27 ans. Tu vois ce que je veux dire ? Et mon TDAH m'a fait oublier cette conversation.
- Speaker #0
Exactement, il me rappelle très bien. Et c'était après qu'on se soit rencontrés, parce qu'on avait fait une formation ensemble. Et c'est là que... Parce que quand je te connaissais comme ça, juste sur les réseaux, c'était un peu, entre guillemets, difficile à voir. Mais quand je t'ai rencontré physiquement, là, j'ai dit, lui, c'est obligé d'entrer dans le cercle fermé des
- Speaker #2
TDAH. Et bien, ça... De mémoire, je pense que c'était en 2019.
- Speaker #0
Oui, c'était en 2019, tout à fait. Quand on a fait la formation avec Inès.
- Speaker #2
J'avais 27 ans, c'est exactement ça. Oui,
- Speaker #0
exactement.
- Speaker #2
En fait, quand tu m'en as parlé, j'ai commencé à m'intéresser. Je pense que c'est ça qui s'est passé.
- Speaker #0
Oui, d'ailleurs, je me rappelle maintenant que tu m'as dit Je t'ai dit si tu veux, je peux t'aider, je peux te faire un bilan. Tu m'as dit Non, je vais faire mes recherches tout seul. Tu m'as dit Non, je veux trouver la solution par moi-même. Je me rappelle maintenant, oui. C'est ce que tu m'as dit.
- Speaker #2
Je me rappelle.
- Speaker #0
Ouais. Et du coup, le fait de le savoir maintenant, est-ce que du coup, ça t'a donné un autre éclairage sur ton passé ? Est-ce que du coup, tu t'es dit, ben voilà, maintenant je sais pourquoi c'était comme ci, comme ça, et t'as mis une lumière différente sur tout ton parcours ?
- Speaker #2
Ouais, non, tu vois, genre j'ai découvert, je me suis dit, ben voilà, c'est bon, c'est ça. Je ne veux pas que je passe à autre chose. Je m'en foutais un peu, je me suis dit, ben voilà, c'est bon. Genre tu sais, limite, je n'en ai pas fait un truc de fou. Je me suis dit, super, maintenant j'ai un nom, j'ai une case. Alors que comme tu le sais, on n'aime pas rentrer dans des cases. Tout à fait. Ça n'a rien changé pour moi en vérité. Maintenant, il y a quand même un truc, c'est que vers mes 28 ans, je pense dans 2021, donc je suis arrivé, j'ai travaillé chez Anthony Bourbon de Feed. Et en gros, ce qui s'est passé, c'est que lui aussi, a priori, il l'a, je ne sais pas. En tout cas, il m'avait vu et il m'a dit Ouais, tu vois là ce que t'as et tout, je l'ai aussi. Va voir tel psychiatre. Je suis allé voir tel psychiatre. Et lui, ce n'est pas le TDAH pour lui. Lui, c'est l'hypersensibilité. Et vraiment, il a fait 20 ans d'études sur ce sujet. Il a sorti des thèses, il a sorti des bails, etc. Et il a découvert que pour lui, c'est l'hypersensibilité. Il a fait des études sur la biologie, sur les chromosomes, etc. Il s'est rendu compte qu'au niveau émotionnel, en fait, il y a 6 chromosomes ou 5, je ne sais plus, qui sont responsables de l'émotion. Et il a fait une étude généalogique et il s'est rendu compte que quand tes ancêtres... t'es pas obligé de monter très loin, mais genre tes grands-parents, tes grands-parents, tes parents, ils ont connu des traumas. En fait, plus tu connais tes traumas, plus tes chromosomes liés à l'émotion, ils se déforment. Et à un moment donné, si tes grands-parents, tes parents et toi, tu connais des traumas, ils sont complètement déformés et plus tu avances dans le temps, plus le TDAH devient sévère. Ou l'hypersensibilité devient sévère. Et après, il m'avait fait une explication avec une analogie sur l'électricité. Il me disait qu'en gros, les émotions, c'est un courant électrique dans le cerveau qui passe... par les synapses, de par la déformation des chromosomes. Nos courants électriques liés aux émotions sont beaucoup plus forts, mais que nous, on n'a pas de... On a les mêmes câbles que les autres, donc on a de l'impulsivité, on a des réactions hyper exacerbées, etc. Voilà, pour la petite histoire.
- Speaker #0
Ouais, super intéressant. Et du coup, alors, aujourd'hui, quels sont les principaux challenges que tu dois relever par rapport à tout ça ?
- Speaker #2
Tu peux répondre à ma place, Névin, s'il te plaît.
- Speaker #1
Anivine peut répondre, tout à fait. Je pense que le quotidien est un challenge pour Samy. Ça se joue dès le réveil et ça se presque termine au coucher. Dès le réveil, ça va être un challenge de se souvenir où sont les clés pour partir, de se dire, j'ai rendez-vous avec, et de plus se souvenir du prénom ou d'appeler quelqu'un. Par exemple, c'est tout bête là, c'était quand ? Il n'y a même pas deux jours, je crois. Quelqu'un qui va s'appeler Nadia, il va être capable de l'appeler Najia, tu vois, ou Neskine, tu vois, c'est des trucs comme ça. Donc, c'est vrai que ça peut être très challengeant. Et après, c'est très challengeant aussi au niveau des émotions. Moi, je le vois beaucoup. Samy, il est très sujet à ses émotions et il vit tout avec de l'entièreté, on va dire. Ça veut dire qu'il est content. Il est content à 100%, il est fou de joie, il va sauter, il va danser. Il est triste, il est très triste, parfois au point de pleurer. Il est en colère, il peut être très, très en colère, jusqu'à crier de nerfs, en fait, ou tout simplement se crisper tellement fort que ses veines vont ressortir de son front, tu vois. Donc, c'est vrai que... En fait, je n'arrive pas forcément à imaginer à quel point c'est difficile pour lui, mais je pense que je mesure quand même... en le vivant au quotidien, à quel point ça doit être difficile et challengeant de passer par tout cet état d'émotion et d'humeur.
- Speaker #0
Exactement. En fait, quand tu as un trouble de l'attention, il y a ce qu'on appelle la dysrégulation émotionnelle. C'est-à-dire que les émotions, on les ressent de manière beaucoup plus intense que les gens lambda. Et en plus, elles durent beaucoup plus longtemps dans le temps. Donc, ça veut dire que... Il faut vraiment savoir composer avec et c'est ça qui demande vraiment un travail sur soi à ce niveau-là. Du coup, toi, comment tu réagis quand il est dans des phases comme ça ? Quand c'est la joie, j'ai envie de dire que c'est sympa, mais quand c'est la tristesse ou la colère, comment tu arrives à gérer ça ?
- Speaker #1
Il faut savoir que moi, à la base, je ne suis pas vraiment quelqu'un qui verse dans l'émotionnalité. Ça veut dire que j'ai eu beaucoup de mal. à processer l'information pour la comprendre. Par exemple, moi, au tout début, je pensais qu'il y a des choses qu'il faisait exprès. Donc, j'essayais de garder un peu patience et de lui demander, OK, par exemple, cette information, je te l'ai donnée trois fois en deux heures, tu as oublié. Et lui, en fait, il me dit, oui, j'ai oublié. Et pour moi, ça paraissait inconcevable que si je te donne une information trois fois en deux heures, tu puisses l'oublier. Donc, au début... On va dire, si tu n'as pas la capacité d'avoir cette espèce de compréhension et d'interrogation, de remise en question, de te dire Ah bah, en fait, c'est vraiment le bénéfice du doute. Comment je vais laisser le bénéfice du doute à l'autre personne ? Ok, bah peut-être qu'il a vraiment oublié. Mais qu'est-ce qu'il a fait qu'il a vraiment oublié ? Ah bah, il est venu pour se servir un café. Ensuite, il est parti mettre un linge sale dans la machine à laver. Puis, il est parti se brosser les dents. Il a laissé la brosse à dents avec le dentifrice sur le lavabo. Il est revenu, il a oublié ton information alors que ça, ça fait deux heures que tu lui demandes. Et ça, c'était, on va dire, entre guillemets, moi, c'était la première fois que j'étais confrontée au quotidien à ça parce que... parce qu'avant, j'étais chez mes parents, enfin, chez ma mère. Et de le vivre comme ça, ça requiert quand même un certain niveau de patience et de tolérance envers l'autre, je pense. Après, voilà, Samy, il n'est pas non plus... Tu vois, c'est quelqu'un qui est très agréable à vivre. Donc, lorsque c'est tout beau, tout rose, c'est vraiment tout beau, tout rose. Et quand il est très triste, je vais plus venir... être un soutien, un appui, que vraiment essayer de le réconforter à fond. Parce qu'en réalité, il vit tellement son émotion qu'en fait, à ce moment-là, je peux lui dire n'importe quoi. Ça ne va pas forcément lui faire passer de cette émotion-là à une autre. Donc, j'essaie vraiment de lui poser beaucoup de questions, de lui dire qu'est-ce qui te met dans cet état ? Explique-moi, qu'est-ce qui ferait que tu pourrais aller mieux ? Je suis dans une phase de questionnement très intense, on va dire. La colère, c'est pareil. Voilà, chaque situation entre guillemets, c'est une danse avec l'autre. C'est comment je vais placer mon pas par rapport au sien. Et tout ça dans, j'allais dire de la bienveillance, mais c'est plus encore que de la bienveillance parce que ça nécessite un vrai amour pour l'autre personne que de se mettre dans une position où tu vas encaisser pendant un certain temps, que ce soit quelques heures ou même quelques jours. pour laisser l'espace à l'autre de vivre son émotion, malheureusement, comme il l'a subie.
- Speaker #0
Tout à fait. Merci pour ce partage, c'est vraiment très intéressant. C'est vrai que ce trouble de l'attention, il est lié au fait que chez nous, le filtre à stimuler ne fonctionne pas. C'est-à-dire que quand tu as un cerveau de neurotypique, tu as comme une sorte de... Quand tu as un croisement sur la route, tu as des feux qui gèrent la circulation. Donc chacun passe au moment où il doit passer. Nous, dans notre cerveau, il n'y a pas de feu. Donc, tout arrive et c'est le bordel. Ce qui fait que... En fait, moi, j'ai le profil de Samy, par exemple, typiquement. Mon mari, par exemple, qui est aussi un TDAH, lui, il perd moins de ses affaires que moi. Parce que lui, il est maniaque. Depuis qu'il est petit, il a grandi avec une famille de maniaques. Donc, il faut dire aussi que l'environnement va jouer aussi dessus. Tu vois ? Voilà. Moi, je vais demander dix fois par jour à mes fils ou à mon mari s'ils n'ont pas vu mon téléphone. Parce que dès que je le pose, je ne me rappelle plus où je l'ai mis. Tu vois ? Et tout est comme ça. Ou un stylo, ou un truc. J'ai des trucs dans la main, je les pose, je parle à quelqu'un. Du coup, comme je l'ai fait pendant que je parlais, je ne sais plus ce que j'ai fait avec ma main droite, tu vois ? Et ça, c'est typique, effectivement, de ce trouble. Et on ne le fait vraiment pas exprès. Donc, c'est vrai que c'est important de le dire pour les gens qui nous écoutent. C'est qu'on aimerait bien ne pas être comme ça, tu vois ? Ça nous pénalise. Et tu vois, je repense, tu vois, je disais à Samy par rapport à son parcours du passé. Tu vois, par exemple, moi, je me rappelle que chaque fois que je sortais avec un parapluie, Je ne suis jamais revenue avec mon parapluie. Je ne suis jamais revenue. Je me suis toujours demandé pourquoi. Ça ne m'arrivait qu'à moi. Par exemple, à l'époque, il y avait les cabines téléphoniques. Il suffisait que je me rappelle, j'étais rentrée un jour dans une cabine et j'ai passé un coup de fil. Évidemment, j'ai laissé mon parapluie dedans. Moi, je suis le genre de personne, je vais à la gare. Si je me pose un café, je suis déjà repartie en laissant ma valise. Ça m'est arrivé. Mais voilà, donc mon quotidien, des fois, je suis obligée de me faire délire si je peux oublier de tout ce que j'ai sur moi, soit pour me rappeler. Si c'est en hiver, genre si j'ai un manteau, une écharpe, des bonnets, je vais écrire ça sur une liste et revérifier régulièrement que j'ai encore tout ça sur moi. Donc c'est un vrai challenge, oui. Je compatis et c'est vrai que ce n'est pas évident pour les autres. Et mon mari, par contre, il a plus la dysrégulation émotionnelle que moi. Tu vois, chacun, en fait, chaque TDA, je vais avoir sa propre signature, tu vois. Et lui, effectivement, les émotions, c'est exactement ce que tu me décris pour Samy. Donc moi aussi, avec le temps, j'ai appris à composer avec. Au début, c'est vrai que ça... Moi, je me rappelle, au début du mariage, c'était quand même impressionnant. Je me disais, pourquoi essayer d'y faire pour si peu, en fait ? Parce qu'on n'a pas toutes la même sensibilité aux choses. Ce ne sont pas les mêmes choses qui vont nous faire réagir. Et ce que tu dis, c'est vrai, c'est beaucoup de bienveillance, beaucoup de patience. Donc, merci de nous avoir partagé ça, parce que je pense que ça va aider pas mal de gens qui nous écoutent. Du coup, il y a aussi tout ce qui va être impulsivité et hyperactivité. Toi, Samy, est-ce que c'est quelque chose qui te challenge au quotidien, le fait d'être… Par mons et par vous, j'imagine que tu t'intéresses à plein de choses, tu as envie de faire plein de choses, tu as 10 projets à la seconde. Comment tu vis ce truc-là ?
- Speaker #1
Je commence par tes pieds déjà, peut-être. Les pieds qui bougent tout le temps. Il y a un pied qui bouge tout le temps, tout le temps. Ça, c'est un truc facile.
- Speaker #0
Ça, c'est le syndrome des jambes sans repos. C'est quelque chose qui touche beaucoup. Là, au moment où je te parle, je fais la même chose avec mon pied.
- Speaker #1
Incroyable.
- Speaker #2
C'était pas la question,
- Speaker #1
disons.
- Speaker #0
Je suis sûre que c'était par rapport à ton hyperactivité. Est-ce que c'est quelque chose que tu arrives… Qu'est-ce qui te dérange le plus finalement dans ton trouble ? C'est quoi ? C'est l'hyperactivité ? C'est l'impulsivité ? C'est la difficulté d'un sentiment ?
- Speaker #2
Ce qui me dérange le plus, c'est de ne jamais terminer ce que je commence.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #2
Jamais, c'est un grand mot, mais quand même. Et des fois, tu vois le truc, on faisait des blagues quand j'étais en Thaïlande sur le fait de commencer à reprendre le sport et tout. Je me rappelle, j'avais fait une story sur Insta où j'avais marqué jour 6, là, je commence à me dire que je vais me lancer dans une carrière d'haltérophile et que je suis prêt pour devenir, je ne sais pas quoi. Tu vois, c'est ça en fait, c'est que tu te mets à la fond et tu commences à acheter du matos. Et au bout d'un mois, tu n'as plus envie. T'as l'impression d'avoir fait le tour. Tu vois ce que je veux dire ? C'est vrai que les rares fois où j'ai terminé des choses, en vrai, c'est que je suis avec Nivine. Parce que du coup, Nivine, elle, là, elle fait Zermatt. Enfin, elle ne fait pas Zermatt. Elle croit qu'elle n'est pas concernée par la neuro-atypie. Mais en vérité, ce qu'on ne se rend pas compte, c'est qu'elle a un tableur Excel dans le cerveau. Je pense que c'est typique des HPI. Elle, c'est vraiment le contraire. En plus, elle a une éducation. C'est l'excellence à 100%. Depuis que je suis avec elle, c'est venu réguler ma difficulté à terminer des choses. Je suis quelqu'un de très brouillon, en vérité. Depuis toujours. À l'école primaire, au lycée, il y a un prof de français qui m'a dit que j'étais atteint de flémardise intellectuelle. Parce que, quand on avait des dissertations, je faisais intro et... Première partie, j'arrêtais là et j'avais la moyenne. J'avais la capacité 2 parce que j'arrive à processer l'information très facilement. Par contre, je n'avais pas envie de terminer. Ça me demandait trop d'énergie. Ça y est, j'ai donné, je peux passer à autre chose. Comme si je m'ennuyais. Je me suis dit que la moitié du travail, c'est déjà pas mal. Ça me dérange le plus. A l'époque, je n'étais pas entrepreneur, donc ça va. Maintenant que je suis entrepreneur, c'est problématique. Parce que quand tu as des projets qui engagent des gens, des investisseurs, des associés comme Nivin, des collaborateurs, etc., tu ne peux pas dire, bon, je suis arrivé à mi-chemin, je pense qu'on peut aller voir autre chose pour le business. Non, en fait, ce n'est pas comme ça que ça marche. Donc ça, c'est vraiment dérangeant. Ensuite, quelque chose de très dérangeant, mais plus d'un point de vue physiologique et biologique, c'est... le fait que tu te réveilles avec un brouillard dans la tête, t'as envie de te retourner te coucher et que t'es en pleine forme à 1h du matin, ça c'est super. Parce que pareil, quand t'as envie d'être entrepreneur, t'es obligé d'avoir un mode de vie de sportif de haut niveau, ce que Nivine est et a été. Moi j'ai pas du tout ce truc-là. J'ai le mode de vie d'un pas sportif de bas niveau. C'est un peu relou. Je ne mange pas bien parce que le fait qu'on pense avoir des carences de dopamine. Je crois que ce n'est pas le cas en vérité. J'ai lu ça il n'y a pas très longtemps sur ça. Mais on pense avoir des carences de dopamine. Du coup, on vient compenser avec du sucre, avec du gras. Parce que ça nous permet de combler ce déficit qu'on pense avoir et qui joue sur nos émotions. Tu as tous ces trucs-là. Tout ce qui est lié à ma santé. à mon hygiène de vie et tout ce qui est lié à mes ambitions et au fait que j'ai l'impression, je me dévalue par rapport au fait que je ne vais pas au bout de ces ambitions. C'est plus difficile pour moi. Et troisième chose, c'est l'impact aussi que ma dysrégulation émotionnelle a sur mon entourage, notamment Nivine. Des fois, je me demande, je me dis comment je fais pour me supporter ? Parce que c'est des montagnes russes, tu vois ?
- Speaker #0
Mais du coup, alors Nivine, dans l'autre sens, qu'est-ce que ça mit à ta porte ? Je les emmerde.
- Speaker #1
Non, non, non. En vrai, tu vois, c'est un peu la complémentarité de nos personnalités qui fait qu'on y retrouve quand même une belle force entre nous de proposition, entre guillemets, sur ce qu'on est capable de s'apporter. Notamment, moi, comme je te disais, je ne verse pas trop dans l'émotionnalité. J'ai du mal à parler de... ce que je ressens, je vais tout tourner un petit peu en blague, j'ai beaucoup de mal à me rendre vulnérable, j'ai beaucoup de mal à, tu vois, à ne serait-ce exprimer les émotions négatives qui sont liées à la négativité. Donc, Samy, par exemple, il met beaucoup sur ça, il m'apporte énormément à plus verbaliser, en fait, mes émotions négatives, moins les encaisser, plus les vivre aussi, parce que, bah, quand tu ne les verbalises pas, bah, forcément, la conséquence c'est que tu les encaisses, tu les encaisses, tu les accumules et après c'est une cocotte minute quoi, c'est une bombe à retardement. Donc lui il m'apporte énormément sur ça, après il m'apporte énormément aussi dans le lâcher prise, parce que je pense que comme il l'a dit, moi je suis très disciplinée, à la limite du militarisé tu vois. Donc, je vais être très consciencieuse, très rigoureuse. Moi, c'est impossible de ne pas finir un projet, par exemple. C'est hors de question, surtout si ça implique d'autres personnes. J'ai un sens de la loyauté de l'engagement qui est assez élevé. Donc, sur ça, on va dire que la nuance qu'il apporte dans la pression que je peux me mettre sur certaines choses m'aide à avoir une autre perspective. Donc, ça m'ouvre un champ des possibles qui n'étaient pas là avant. Ça, c'est deux grosses choses qu'il m'apporte au niveau vraiment émotionnel, on va dire. Et après, c'est sûr que sur la partie vraiment personnalité de Samy, il apporte quand même une vie assez fun, tu vois. Il est plein de blagues, il est plein d'attitudes hors du commun que je ne retrouverais pas chez n'importe qui d'autre. tu vois il est capable de danser il est capable de s'en foutre il a une franchise franchement qui n'a pas d'égal en tout cas auprès de mon entourage et c'est très agréable de vivre avec quelqu'un où tu sais que la transparence est présente et que donc tu n'as pas à t'inquiéter de savoir s'il est en train de te dire n'importe quoi ou pas Donc c'est beaucoup beaucoup beaucoup de soulagement au niveau de d'autisticité parce que ça se perd énormément Et que lui, en fait, ce n'est pas qu'il n'arrive pas à mettre les formes. C'est juste qu'il est comme ça. S'il a un truc à le dire, il va le dire, même s'il va être maladroit parfois. En fait, il va dire ce qu'il pense sans filtre. Il n'y a pas de filtre entre le sein et la bouche. Parfois, c'est bien. Parfois, c'est un peu solenne, Jean. Mais en tout cas, moi, ça me plaît. J'aime bien les gens transparents. Je ne veux pas perdre trop de temps avec des fioritures. Donc, c'est vrai que cet aspect-là, il apporte énormément de… d'efficacité dans la communication et du coup ça fluidifie beaucoup les échanges et ça règle plus rapidement les petits conflits par exemple ça va être qui va être très émotionnel donc il va comprendre il va essayer de se mettre à ma place il a une capacité de remise en question qui bon je sais que j'ai deux algériens en face de moi je vais pas trop aller sur ce terrain là mais il y a une grosse grosse capacité de remise en question il faut mettre la fierté de côté Mais voilà, en tout cas, beaucoup de belles choses que ça m'apporte à titre personnel.
- Speaker #0
Super. Vraiment, quand tu décris Samy, on dirait que tu parles de moi. C'est impressionnant. Et mon mari pourrait dire exactement la même chose. Et ça fait plaisir. Donc, tu es vraiment mon rough, mais à tous les niveaux. Et c'est vrai, ce truc-là, par exemple, moi, je suis aussi comme ça. C'est-à-dire qu'effectivement, on ne le fait pas exprès. Moi, je ne sais pas faire autrement que de dire les choses exactement comme je le pense. Et des fois, c'est problématique parce que... Je sais qu'en société, on attend de nous qu'on enrobe le truc, qu'on fasse le serpent et tout. Et je ne sais pas faire, en fait. Même quand j'essaye, des fois, je me dis, attends, non. Au lieu de lui dire directement comment je peux. Mais je te jure, j'ai beau réfléchir des heures, je n'y arrive pas, en fait. On ne sait vraiment pas faire, vraiment. Et comme tu dis, mon mari aussi, c'est ce qu'il dit. Au moins avec toi, je sais tout de suite où on en est. Je veux dire, il n'y a pas de trucs brouillons, brouillards. C'est clair tout de suite, en fait. Et on est comme ça avec tout le monde, en fait. C'est comme ça dans l'avion général. Par exemple... Je suis sûre que Samy, c'est pareil. On ne peut pas faire semblant d'aimer quelqu'un à la même table ou que tu vas rencontrer quelqu'un et faire semblant. Ça se ressent tout de suite.
- Speaker #1
C'est clair. Et inversement d'ailleurs. Ça veut dire que vous, on vous aime, soit on vous déteste en général. Il n'y a pas de demi-midi.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
C'est fou. Ce n'est pas Ah oui, elle est sympa Non, c'est ça. Voilà, c'est vrai.
- Speaker #0
On est très clivants. On est très clivants, c'est vrai. Exactement. Soit les gens, ils kiffent. Moi, j'ai un franc-parler. Je suis hyper cash, même avec les mamans que j'accompagne. Mais en même temps, elles m'ont choisie pour ça. je sais qu'il y a d'autres mamans certainement je vais les faire fuir parce que ma vérité elle va être trop frontale et elles vont pas supporter de l'entendre dit comme ça et c'est ok en fait longtemps je m'en voulais je me disais il faut que je change il faut que je sois un peu plus diplomate on n'est pas fait avec ce bagage là donc il faut de tout mais par contre c'est super intéressant de voir que vous êtes vraiment dans les extrêmes l'un et l'autre et que finalement ça match parce que finalement quand tu décris ta relation avec Samy c'est super intéressant On a l'impression qu'il est un peu, attention, parce que tu as vu, je suis un peu, qu'il est un peu venu humaniser un peu ton côté un peu, pas robot, mais j'allais dire une machine, quoi, presque.
- Speaker #1
Ouais, c'est tout à fait ça. Franchement, il n'y a pas d'excuses ou quoi. C'est exactement ça. Moi, là, ça fait deux ans qu'on est mariés, un peu plus même. Tu vois, avant ça, moi, je, enfin, même pendant ces deux ans, ça a été une... transition je pense ne pas être la même personne aujourd'hui que j'étais il ya deux ans et sami est pour une grande partie et aujourd'hui c'est c'est vraiment on va dire une chance Parce que je connecte avec des gens avec lesquels j'ai envie de connecter pour le coup.
- Speaker #0
Et ça, c'est quelque chose qui a aussi été généré par le fait d'être un peu plus transparente, un peu plus ouverte sur moi, sur les choses que je fais. Moi, je suis beaucoup le ninja, je suis beaucoup l'iceberg. Tu vois, 20%, mais les 80%, il est caché par l'océan. Donc, voilà, complémentaire, on va dire.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Et du coup, comment faites-vous pour travailler ensemble sur les mêmes projets ? Comment vous vous répartissez les rôles ? Il rigole sa vie. En fait,
- Speaker #0
il rigole parce qu'on est en plein dedans en ce moment et c'est très challengeant parfois.
- Speaker #2
Franchement, c'est compliqué. Parce que moi, je suis quelqu'un de flex. Ça veut dire... Je suis quelqu'un de flex et en plus, je déteste l'autorité. Donc, je n'aime pas qu'on me dise quoi faire. Sauf que je n'ai pas la discipline de travailler sur les choses qui font vraiment sens. Je suis un peu trop flex. Donc, je vais vouloir... Je vais faire ça maintenant. Après, je vais faire ça. Et j'ai du mal à... Comment dire ? À me quadriller, à me prioriser les choses. Et Nivine, le problème, c'est qu'elle, quand elle active le mode travail, c'est un militaire. Donc, elle me dit, tu as fait quoi ? Tu fais... arrête de me rendre fou en fait, je fais ce que j'ai envie de faire t'as pas à me dire quoi alors qu'en vrai c'est pas son intention donc c'est difficile, enfin en tout cas au début c'était difficile là on commence à trouver un peu un mode de fonctionnement parce qu'en fait ça nécessite comme dans toutes les relations de faire des concessions maintenant qu'elle comprend comment je fonctionne et moi je comprends comment elle fonctionne on arrive à trouver des modes de travail qui fonctionnent aussi mais c'est un gros travail sur la communication c'est hyper dur moi j'ai tout Je vais avoir un truc impulsif quand elle va avoir une attitude comme ça de contrôle, alors qu'elle, dans sa tête, elle n'est pas là pour contrôler. Elle est juste là parce qu'elle a envie de savoir, parce qu'il faut qu'on sache où est-ce qu'on va. Mais le truc, c'est qu'elle a une communication contrôlante. Et moi, ça ne me convient pas, et vice-versa. Ça donne des fois des mélanges un peu explosifs. Et là, ça va. Franchement, je trouve, alhamdoulilah, ça commence à bien progresser.
- Speaker #0
En fait, le plus important, je pense que s'il y a des couples qui souhaitent entreprendre ensemble ou au moins l'un des deux est atteint du TDAH, il faut se dire que le plus important, c'est la bonne répartition des rôles et des tâches de chacun. Dans le sens où, tu vois, j'ai compris une chose, c'est que si moi et Samy, Samy et moi, pardon, sommes sur les mêmes tâches, c'est une incompatibilité à 100%. Ce n'est pas possible de travailler. Alors que si on a des tâches qui sont complètement différentes et qu'on ne marche pas sur les plates-bandes de l'autre, eh bien là, en fait, la complémentarité, tout de suite, est vraiment exacerbée. Ça veut dire que moi, je vais être sur mes tâches, je vais travailler, je vais faire ce dans quoi je suis bonne. Samy va faire exactement la même chose, mais on ne va pas venir se mêler de ce que fait l'autre, etc. ou bien venir interférer dans son travail, etc. Et ce qui fait que, du coup, chacun travaille sur ses tâches, ça fait avancer la boîte, on se fait des feedbacks et du reporting pour dire, bon, voilà moi ce que j'ai fait, voilà ce que tu as fait, commence à avancer, quel résultat tu as eu, et on avance un petit peu comme si on avait deux routes parallèles comme ça, plutôt que de faire des entrecroisements, qui créeraient du coup, justement, des intersections qui n'ont pas lieu d'être. Donc, le plus important là-dedans, c'est vraiment, vraiment au début de beaucoup parler, de prendre une heure, deux heures, sur quoi tu aimes travailler, sur quoi tu n'aimes pas travailler. Exacerber les forces plutôt que d'aller appuyer sur les faiblesses de l'autre. Si c'est très bon en production, très bien. Dans ce cas-là, toi, tu es à la production. Si moi, je suis très bien en process, je prends le process. Un peu comme à la maison. Tu détestes la vaisselle, c'est moi qui m'en occupe. Enfin, tu vois ce que je veux dire ? C'est moi qui fais le ménage, mais tu m'as compris. Vraiment très important de faire en sorte qu'effectivement, L'autre a la liberté de pouvoir faire les choses qu'il aime et dans la manière qu'il a de les faire. Chacun a son mode de travail.
- Speaker #2
Petit bug.
- Speaker #1
Oui, il y a un petit bug là.
- Speaker #2
Recording progress.
- Speaker #0
Donc, c'est vraiment important. de respecter le mode de travail de l'autre. Par exemple, je sais que Samy, en une après-midi, donc si on prend de 14h à 18h, il va pouvoir travailler deux heures à fond. Prendre une sieste d'une heure, par exemple, faire une sieste d'une heure, revenir travailler encore une heure et la dernière heure, il va regarder un petit peu ses réseaux, faire une vidéo, je ne sais pas. Moi, par exemple, mon mode, ça va être de faire quatre heures full. Au bout de deux heures, je prends un café et je me remets devant l'ordi. Et en fait, on ne travaille pas sur les mêmes tâches, mais il faut respecter que l'autre avance aussi à son rythme. Si on est tout le temps… Je sais qu'il disait que j'étais assez directive, assez contrôlante même. oui, je le suis envers moi-même, mais si du coup on n'est pas sur les mêmes tâches, je ne vais pas venir toquer à sa porte en lui disant Ah bah écoute, là, tu devais faire ci, tu devais faire ça. Par contre, la prochaine fois qu'on a une réunion, s'il ne me dit pas par exemple Bon, là, j'ai fait telle tâche, telle tâche sur laquelle je me suis engagée, je ne l'ai pas faite. Là, en vrai, il est plus à l'écoute parce qu'il sait que c'est quelque chose qu'il aurait dû faire. Donc voilà.
- Speaker #1
En fait, ce que tu dis, c'est un peu comme du management d'équipe, c'est-à-dire mettre les bonnes personnes aux bons endroits, tout simplement.
- Speaker #0
Après, j'ai eu une grosse expérience où j'ai eu plus de 100 personnes, on va dire, à qui donner des tâches, vraiment mettre les attentes, etc. Donc, c'était des personnes à qui je devais dire, entre guillemets, quoi faire. Et très jeunes. Donc, la méthode de communication, il faut qu'elle soit adaptée. À partir de là, quand chacun sait ce qu'il doit faire dans son temps, ça roule. Donc, c'est vrai que ta raison, ça ressemble beaucoup à du management d'équipe.
- Speaker #1
En tout cas, c'est super intéressant ce que tu nous as partagé. Si tu avais justement un conseil à donner à des femmes qui sont conjointes d'époux, d'hommes TDAH, qu'est-ce que tu leur dirais, qu'elles te diraient ? Parce que moi, il y en a qui me le disent, qui me disent, voilà, Sabrina, c'est compliqué, je ne le comprends pas. Qu'est-ce que tu dirais à ces femmes-là ?
- Speaker #0
Moi, je dirais d'être patiente, déjà, d'accepter la différence de l'autre, de se dire qu'il y a des choses qu'on ne peut pas comprendre, et en fait, ce n'est pas grave. Aujourd'hui, il y a énormément de choses qu'on ne comprend pas et on vit quotidiennement avec. Donc, si effectivement il y a des choses que vous ne comprenez pas, renseignez-vous. Moi, je lis beaucoup d'études. Je fais très attention à tout ce qui paraît sur le TDA. Je regarde un petit peu ce qui se passe du côté de la neuroatypie. Et pourtant, je te dis, moi, ce n'est pas vraiment quelque chose auquel je m'étais intéressée auparavant. Donc, soyez patientes. Posez des questions pour comprendre l'autre parce qu'ils savent très bien verbaliser en général ce qu'ils ressentent à un instant T. Moi, Samy, j'ai énormément de chance. Déjà, il parle très bien. Il s'exprime d'une manière vraiment très claire et précise. Ce qu'il ressent, il sait très bien le verbaliser. Et il est très lucide envers lui-même. Ça veut dire qu'aujourd'hui, il va ressentir telle émotion, il va savoir décrire pourquoi il ressent cette émotion, à quel point il ressent cette émotion, et il va savoir aussi la cause de cette émotion et si elle est légitime ou si c'est causé par des facteurs externes. Donc, c'est vrai que moi, j'ai cette chance-là. Mais je pense qu'il y a énormément de personnes qui sont atteintes de ce trouble que j'ai rencontrées qui savent aussi le faire. Donc, c'est peut-être un point qui est commun à ces personnes. Mais soyez patientes, renseignez-vous sur ce qui potentiellement arrive à votre époux ou votre conjointe. une femme, mais cherchez à savoir parce que sinon vous allez vous confronter à quelque chose qui s'appelle le manque de considération. Si vous ne considérez pas l'autre, si vous ne considérez pas ses émotions, si vous ne posez pas les bonnes questions, si vous n'êtes pas dans une envie vraiment et véritablement d'avoir l'information qui vous manque dans votre puzzle, en fait vous ne pourrez blâmer que vous-même parce que ça vous appartient.
- Speaker #1
Exactement, c'est tellement important de comprendre justement le trouble. Je suis tout à fait d'accord avec toi, Nive. Et Samy, toi, si tu avais un conseil à donner à une maman solo, qui a un enfant TDAH et qui s'angoisse pour l'avenir, qu'est-ce que tu lui dirais ?
- Speaker #2
Elle, elle s'angoisse pour l'avenir ou lui ?
- Speaker #1
Elle, elle, parce que c'est les mamans en général qui s'angoisse. J'en ai beaucoup des mamans solo ou pas solo d'ailleurs, qui s'angoisse aussi. Mais comment tu... qu'est-ce que tu lui dirais ?
- Speaker #2
Moi, je te le dis, la maman, elle s'angoisse parce que c'est son enfant. Moi, je te le dis, l'enfant, il s'angoisse beaucoup plus que la maman. Sûr et certain. Parce que quand tu as une maman qui s'angoisse, l'enfant, il ne peut que vivre exactement la même chose. Et c'est extrêmement productif.
- Speaker #1
Exactement. C'est ce qu'on appelle les neurones miroirs. C'est-à-dire qu'effectivement, c'est pour ça que d'ailleurs, dans mon programme, je travaille sur le bien-être de la maman. Une maman qui est angoissée, malheureusement, son angoisse va rejaillir sur son enfant. Et c'est très vrai ce que tu dis.
- Speaker #2
Surtout qu'un enfant à temps de TDAH, c'est une éponge. Tout à fait. Il ressent tout. Divine, ça l'énerve. Je sais, juste avec une intonation ou une respiration, je sais ce qu'il a. ça passe et elle nie constamment pour après me dire vous avez raison mais tu vois ça c'est avec les mamans c'est très bien en plus ma maman c'était des hbc même si elle ne connaît pas du tout ce concept et qu'elle a même pas savoir et grand mère c'est pareil 80% de ma famille c'est ça tu vois je pense le seul c'est mon père qui est pas atteint de ça et qui s'en fout un peu de tout mais ça pour dire Un conseil c'est vraiment genre faut pas lui mettre la pression s'il est nul à l'école il est nul à l'école il sera bon autre part par Réussir à au même titre qu'un tdh il est jamais dans un cadre il faut que la maman même si c'est très difficile à la peine à sortir du cadre aussi et qu'elle et qu'elle encourage quoi qu'il soit qu'ils choisissent de faire sauf bien évidemment que si c'est contre son de sa santé son intérêt voilà faut pas la forêt c'est logique mais faut réussir à voilà en fait Je pense, tu sauras l'expliquer mieux que moi ou pas Sabrina, parce que tu m'as dit qu'il y a plusieurs types de profils. Moi je suis du profil où plus tu essayes de me faire faire un truc, moins j'ai envie de le faire. Ma mère, pendant très longtemps, elle avait l'autorité et la possibilité de me l'imposer. J'avais peur, donc je faisais, je faisais, je faisais. Et puis j'ai grandi à un moment donné. Tu ne peux plus me faire peur. Donc à un moment donné, quand je ne voulais pas faire, je faisais plus. Ce qui a fait que je suis tombé en échec scolaire total et qu'arrivée à la fin, j'ai choisi, j'ai construit ma vie à l'opposé de tout ce que ma mère a voulu. Exactement. Finalement, j'ai tout fait par rapport à elle, mais de sorte à ce que je ne fasse pas du tout comme elle veut, que je ne lui ressemble pas, que ce truc. Et donc, ça a donné le fait que finalement, je suis devenu entrepreneur. J'ai lancé une sécurité que je ne connais pas. Alors qu'elle, très sécurisante, très... Faire attention à tout, vos trucs, vos machins, tout le temps, en gros, à ces trucs. Moi, l'opposé. Nivine, elle est venue un peu aussi rebalancer ce truc-là. Parce que maintenant, quand t'es mariée, t'as des responsabilités, tu peux plus faire des choses en insécurité constamment et d'avoir peur de rien du tout. Mais voilà, le conseil, c'est vraiment, prenez du recul, sortez du cadre. C'est pas grave. Il est pas en... Il n'est pas en accord ou en alignement avec ce que vous voudriez pour lui. Et de toute façon, à partir du moment où tu es parent, il faut comprendre aussi que ton enfant, ce n'est pas ta vie, c'est la sienne. Donc, il faut réussir à… Tu vois ce que je veux dire ?
- Speaker #1
Tout à fait. C'est exactement le travail que je fais avec les mamans, tu vois, parce que souvent, elles vont mettre leur propre projection sur leur enfant, sauf qu'effectivement, c'est quelqu'un de différent. Et moi, c'est ce qui s'est passé avec mon fils, tu vois. Moi, qui étais très scolaire, très etc., qui ignorais bien sûr ma singularité, mon fils m'a ouvert les yeux quelque part sur le… Sur le monde, en fait, grâce à lui, j'ai porté une nouvelle paire de lunettes, en fait, tu vois. Et en fait, je dis souvent que c'est mon fils qui m'a rendu libre. C'est lui qui m'a ouvert les portes de la liberté, en fait, tu vois. J'étais enfermée dans mon fonctionnariat. Je ne me plaisais pas, mais je continuais à y rester parce que c'était comme ça et que j'avais réussi mon concours et que je devais continuer coûte que coûte à être comme les autres. La fameuse sécurité de l'emploi, justement. Et c'est grâce à mon fils, en fait, que j'ai compris que tout ça, c'était de la foutaise, en fait, et que ça m'en dit des parts. Et que ce n'était pas là que se trouvait le bonheur, ce n'était pas là que se trouvait la joie, etc. Et donc, si je n'avais pas eu mon fils, je n'aurais jamais eu le parcours que j'ai eu aujourd'hui. Donc, c'est pour aller dans le sens de...
- Speaker #0
Après, c'est vrai, moi, je n'ai pas une position de maman. Peut-être, j'espère, on aura des enfants un jour. Mais c'est vrai que la première chose qui me vient à l'esprit, c'est que ce n'est pas une fatalité, en fait.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
Ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui, le trouble de l'attention est à la porte de tout le monde. En 2024, tu as tellement de sources de distraction possibles et imaginables. On est dans une ère aussi qui provoque ce type de trouble, même si tu ne l'as pas depuis que tu es gamin, etc. Tu peux carrément maintenant l'avoir en cours de route. Donc, c'est vrai que personne n'est à l'abri. Il y a des personnes qui ne sont même pas diagnostiquées. Il y a des personnes qui pensent vraiment ne pas être diagnostiquées. pas, elles ne comprennent pas pourquoi elles se font comme ça, elles ne savent pas pourquoi elles ont autant d'émotions, etc. Elles ne sont pas dans la connaissance de ça. Et moi, je pense que quel que soit le rapport que vous avez à l'autre, que ce soit votre parent, que ce soit votre enfant, que ce soit votre cousin, que ce soit votre mari, en fait, ce n'est pas une fatalité. La personne ne va pas mourir de ça. Donc, elle va continuer à vivre, elle va continuer à trouver des solutions. Elle le fait juste différemment des autres. Et c'est juste à quel point... toi tu vas l'accepter ou pas et à quel point tu vas essayer de et c'est là où Samy a raison de venir poser un cadre plus ou moins strict à cette personnalité qui est atypique Voilà, c'est peut-être ce conseil. Après, moi, j'ai quand même beaucoup, beaucoup de chance d'avoir un enfant qui sera potentiellement atteint de TDAH. Et aujourd'hui, je ne peux pas parler et me mettre dans la position d'une maman parce que je n'en suis pas encore une. Bientôt, une chambre, peut-être. Mais je sais d'ores et déjà qu'avec Samy, c'est un petit entraînement, en fait. Même si ça serait peut-être une toute autre personne, mais c'est déjà un entraînement pour avoir la douleur. plus patience aussi avec cet enfant qui viendra et qui aura sa toute beauté, qu'il soit ou non TDAH. C'est ça.
- Speaker #1
Et c'est vrai que moi, même mon mari me dit souvent, en fait, mes fils sont beaucoup mieux que moi. Et je lui dis comment ça, et il me dit, tu vois bien, vu qu'ils ont été accompagnés, eux, Ils n'ont pas les difficultés que lui il a pu connaître quand il est devenu jeune adulte etc. Et souvent quand les gens rencontrent mes fils, ils me disent Sabrina tes fils sont exceptionnels. Moi je ne me rends pas compte parce que c'est mes fils, donc moi je connais leurs défauts, je connais tout. Mais c'est les autres qui me le renvoient. Et je ne me rends pas compte c'est parce qu'en fait on est tellement une famille d'atypiques, mais qui se sont acceptés en fait. Et aujourd'hui on vit très bien notre atypie tu vois. Et c'est vrai que si tu nous mets à côté d'une famille atypique...
- Speaker #0
On donne à tout de suite, tu vois. C'est sûr. L'importance de se former aussi. Et c'est pour ça que je pense que tu apportes énormément de valeur. C'est que je pense que si tu as cette position de maman qui s'inquiète pour ton enfant, la moindre des choses, c'est de te renseigner. Et c'est de ta responsabilité. C'est une responsabilité que de te former et de savoir ce qu'il se passe. et de ne pas juste laisser les choses se faire en se disant peut-être qu'il est fou, peut-être qu'il est trop sensible, peut-être que... En fait, il y a le pourquoi à aller chercher. Donc, c'est pour ça que je pense que ton contenu, il est d'utilité publique, en fait.
- Speaker #1
Mais c'est exactement ça. Et en fait, tu as plein de mamans qui m'ont dit mais tu as sauvé notre famille Parce que savoir aussi que quand tu as un enfant comme ça et que tu ne le comprends pas et que tu vas attendre de lui finalement l'impossible, tu vois ? Et il y a beaucoup de parents qui font ça sans le savoir. C'est-à-dire qu'ils vont créer un environnement dans lequel l'enfant, il ne peut absolument pas se sentir bien. Et je leur dis, attendez, déjà à l'extérieur, c'est compliqué pour lui. Il faut bien qu'il ait une soupape quelque part, cet enfant-là, tu vois.
- Speaker #0
C'est clair.
- Speaker #1
Et donc, d'où l'importance, comme tu dis, de comprendre le trouble, de savoir. C'est ce que je fais à travers mes coachings de groupe. En tout cas, vraiment, c'était super intéressant, cette conversation. Je voulais juste terminer par des questions un peu moins sérieuses, entre guillemets. Je voulais savoir... Qu'est-ce que Samy kiffe, que Nivine déteste et vice-versa ?
- Speaker #0
Vas-y Samy, tu réponds ou c'est moi ?
- Speaker #2
Réponds d'abord parce que j'aime tellement le jeu. Qu'est-ce que Samy kiffe,
- Speaker #0
que Nivine déteste ? L'insécurité, l'instabilité, le manque de discipline. Toutes les choses qui sont liées à la rigueur, à la... et on va dire à la régularité.
- Speaker #2
Oui. Normalement.
- Speaker #1
Non,
- Speaker #2
ce n'est pas vrai. Ah ! Non, parce que ce n'est pas... Comment dirais-je ? Parce que ça sous-entendrait que moi, j'aime les régularités et j'aime le manque de discipline, ce qui est totalement faux. Oui. Non, je... Oui, c'est ce que je veux dire. Moi, je navigue dans le chaos assez facilement. Même... Tu vois, Sabrina, je suis sûr que tu connais. Je peux me retrouver dans une situation extrêmement grave, pas moi personnellement. Par exemple, je te donne un exemple, on est dehors, il y a un mec qui vient de se faire renverser par une voiture. 90% des gens vont être choqués et paralysés par l'événement. Moi, d'un coup, je vais passer en mode, bim, survie, cerveau reptilien, je vais savoir quoi faire. Je vais dire, attends, toi, appelle le truc, machin, position latérale de sécurité, nan, nan. Tu vois, dès qu'il y a du chaos, j'ai une capacité de gestion et de... En fait, sous la pression, je deviens une machine.
- Speaker #1
Oui, tout à fait, parce que là, tu as un gros shoot de dopamine dans le cerveau.
- Speaker #2
Exactement. Alors que dès que tu n'es pas à la pression…
- Speaker #1
Oui, tout à fait.
- Speaker #2
Genre moi, par exemple, je me foutais fonctionnaire, je t'épuisais. Je ne viendrais même pas au taf ou alors je ferais des trucs improbables. Donc, tu vois, c'est vrai que j'aime l'insécurité. Nivine, elle déteste ça. Mais moi, l'insécurité, ça me permet de me dépasser. Très bien. Après, pour rester plus conventionnel, j'aime la mousse au marron. Elle déteste ça. La mousse au marron, elle a l'habitude. C'est sincère. J'adore ça. Je peux en bouffer. Elle, elle ne se porte pas. Il ne faut même pas que je parle de près. Sinon, elle a envie de boire. Donc, il y a ça. Il y a quoi encore ? J'aime bien quand je... Après, c'est un peu... Moi, j'en ai un. Tu as dit quoi ?
- Speaker #0
J'en ai un, moi.
- Speaker #2
Attends, je vais vous en donner un dernier. Si je commence une série Netflix et que le premier épisode, il me donne un soude de dopamine où je me dis, putain, c'est une série dingue, j'aime bien enchaîner quatre épisodes. Yvine, elle déteste ça. Yvine, elle est en mode, il faut rester mesuré, machin. Un épisode, c'est très bien. Il faut qu'on s'excuse. Vraiment.
- Speaker #1
Elle ne veut pas rentrer dans l'addiction. Il faut acheter ce truc-là.
- Speaker #2
Parce qu'elle est incapable d'être addictive. Elle n'est pas à être addictive. Tu ne la connais pas ? Voilà, je pense que c'est déjà bien ça.
- Speaker #0
Il y a les siestes aussi. On peut parler des siestes. Samy adore les siestes et moi, je n'aime pas ça.
- Speaker #2
Je ne dis pas que j'adore. Vraiment, n'évite pas que j'adore.
- Speaker #1
C'est indispensable pour nous, sans déconner, c'est vrai. Je te remercie.
- Speaker #2
Je te remercie.
- Speaker #1
Non, c'est bon. Non, ça nous permet de mettre notre cerveau en off parce que sinon, on est tellement… Moi, c'est pareil. J'ai fait ma sieste avant de me connecter à vous. On en a besoin.
- Speaker #2
Elle ne comprend pas ça. Genre, tu as vu moi ? Comme je t'ai dit, j'ai tellement un sommeil complètement dysfonctionnel que si je ne fais pas... Tu sais, je peux dormir. Je vais dormir trois heures. Mais pas possible que je me recouche. Donc si je n'enchaîne pas à 14h, 15h avec une sieste, c'est mort, je deviens un zombie, tu vois ? T'imagines ? Non mais j'aime pas, c'est un truc de faible, les siestes. Non,
- Speaker #0
j'ai jamais dit faible.
- Speaker #1
En fait, c'est vrai que toi, dans ton cas encore, c'est plus pour combler la carence de sommeil, on va dire réparateur de la nuit finalement, toi, Samida.
- Speaker #2
Ouais, mais c'est quand même une cause du TDAH, tu vois ? Oui, oui.
- Speaker #1
Tous les dashs que je connais font des siestes. C'est vrai que je n'en ai pas rencontré qui ne le faisaient pas. On a vraiment besoin, à un moment donné, de s'obliger à se mettre en off. Sinon, la machine s'emballe. Nous, on n'a pas de frein déjà. C'est comme une Ferrari. Elle est lancée à toute vitesse et à un moment donné, si tu ne veux plus pas se stopper, elle va droit dans le mur.
- Speaker #2
et potentiellement juste pour les TDAH directement et non pas pour... Peut-être pour les mamans aussi, pour leurs enfants, c'est qu'en vérité, et je pense que tu confirmeras parce que tu as réussi à enrayer le TDAH avec une question d'hygiène de vie, donc je vais vraiment appuyer là-dessus. Si on mange mal, si on dort mal, si on n'a pas de... Comment dirais-je ? Décrypté physique. activité physique. Tout ça, ça renforce complètement les symptômes. Je ne sais pas si on peut parler de symptômes, parce que ce n'est pas une maladie en soi. Ça renforce à fond les symptômes du TDAH et je le confirme au quotidien. Vraiment, si je dors mal, je vais devenir extrêmement impulsif, de mauvaise humeur. Je peux passer d'un sentiment très positif à un sentiment très négatif à cause d'un seul élément qui n'a rien à voir avec ma journée. Je vais avoir très peu d'énergie. C'est un cercle vicieux à la fin. Il faut réussir à se forcer. Mais en même temps, il y a un paradoxe qui fait que pour ça, il faut une discipline. Ce n'est pas les personnes les plus disciplinées du monde.
- Speaker #1
C'est vrai. Par contre, tu vois, tout le travail que je fais, il est notamment par rapport à l'hygiène de vie, même si je suis formée aussi sur la posture éducative. J'aide les mamans de manière globale. Mais déjà, tu règles l'hygiène de vie. tu règles 60% du problème du TDAH. Mais clairement, je peux te dire qu'il y a un avant-après. Moi, sur mon mari, par exemple, je l'ai vu clairement. Il était foufou comme toi au début. Et puis après, quand on s'est mis dans l'hygiène de vie, que j'ai commencé à découvrir la naturopathie, je peux te dire que c'est le jour et la nuit. Donc là, on va dire que, machala, tu n'es pas encore à ton prime. Ça va arriver, là, Samy. Tu vois, plus tu vas faire attention à ça, à ton alimentation, en fait, après, tu verras que tu vas tellement voir la différence. que tu ne pourras plus revenir en arrière. C'est ça qui va t'aider, ce n'est pas la discipline. C'est le fait que tu vas l'expérimenter. Moi, c'était ça aussi. C'était le fait qu'une fois que j'ai connu ça, les rares fois où je régresse parce que je suis en famille ou parce que je ne suis pas chez moi, je sens tellement la différence, mais je n'ai qu'une hâte, c'est de revenir chez moi. Et moi-même, mon mari, maintenant, on a beaucoup de mal, par exemple, à manger à l'extérieur, que ce soit dans un resto, etc. Parce que tellement on est habitué à manger des choses qualitatives que maintenant, on a du mal à retrouver l'équivalent à l'extérieur. Mais c'est clair qu'une fois que tu vas réguler, parce que ton sommeil, il dépense beaucoup de ton alimentation, Samy. Et là, tu as un cycle qui est inversé de cortisol. C'est pour ça que la nuit, tu pètes le feu et le matin, c'est compliqué. Donc, il faut… Voilà, je t'invite, Nivine, inscris-le à un bilan natureau, parce que ça fait quatre ans que je vous dis de venir faire un bilan natureau et qu'il ne veut pas. Et là, tu vas voir le nouveau Samy sous un autre jour, machin de là, qui sera plus apaisé avec tout ce qu'il faut dans son cerveau. Et tu verras que du coup, sur la partie notamment émotionnelle, ça va être…
- Speaker #2
le jour et la nuit. Mais ça ne demande pas quand même la discipline de se mettre au sport. Moi, par exemple, je suis à la base, je ne vais pas dire un grand sportif, mais je suis hyper sportif, je n'ai pas de mal à faire du sport. Et tu as vu, à part depuis la Thaïlande, je n'en ai pas fait du tout. Je n'arrive pas à m'y mettre. J'ai bruit pensé. Tu as vu, carrément, je fais un truc de TDAH que je pense que tout le monde fait, que tous les TDAH font. C'est, je vais acheter du matériel sportif en me disant, ça va me motiver à faire du sport. Ça ne marche pas.
- Speaker #1
Alors, l'OS, non, ça ne marche pas. Je connais très bien. Mon marou, il m'a fait le coup avec, je vais me remettre à la course à pied. Il s'est acheté des super baskets, tout un équipement, et ça a duré deux semaines. Alors, en fait, ce qu'il faut faire pour que… tu sois le plus régulier possible, il faut absolument faire une activité que tu kiffes vraiment et qui soit hyper accessible rapidement. C'est-à-dire que plus il y aura de contraintes entre toi et le lieu où tu dois faire ton activité, plus ça va être compliqué. Moi, c'est ce que j'ai vu. Le seul truc qui m'aide à tenir, c'est quand l'activité physique est accessible à pied. Je n'ai même pas besoin d'une voiture parce qu'on n'a qu'une voiture pour deux. Donc, c'est accessible à pied. Ça veut dire que ça ne dépend que de moi d'y aller et c'est un truc que j'aime bien faire. Moi, il n'y a que ça qui marche. En général, c'est ça. Tu trouves un truc qui soit vraiment le plus près de chez toi possible. Tu vois, qui est vraiment le moins de contraintes. Moins il y en a, plus tu arriveras à être régulier. Il faut que tu kiffes, bien sûr, parce que nous, on fonctionne à ça. C'est-à-dire que nous, chute de dopamine, plaisir, égal, on y retourne. A contrario, si tu commences à te lasser sur un truc, ça y est, ça veut dire que tu ne tiendras pas le coup, tu vois. Sauf si tu as vraiment une super motivation. Tu vois, moi, par exemple, à 50 ans, moi, je peux dire que je n'ai plus trop le choix. Parce que là, plus tu vieillis, plus c'est chaud, quoi. C'est-à-dire que l'activité musculaire, elle est fondamentale. Il faut savoir que plus tu conserves ta masse musculaire, plus ça te permet d'avoir de l'énergie à tous les niveaux. C'est pour ça d'ailleurs que la plupart des gens, plus ils vieillissent, plus ils ont de problèmes de santé. C'est parce que justement, la machine fonctionne de moins en moins bien. Pourquoi ? Parce que notre corps, on l'utilise de moins en moins. Donc autant quand tu es jeune, là, ce qui se passe, c'est qu'en fait, tu puisses dans tes réserves. Donc là, tu es encore jeune, mais tu vas voir, 35, 40, etc. Et alors là, tu vas sentir que ça devient… Je le sens. Voilà.
- Speaker #2
Je le sens.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #2
Je suis dans la trentaine, je peux te dire la vérité, j'ai plus de la même énergie que dans ma vingtaine.
- Speaker #1
Complètement. Exactement. Donc, le seul moyen de maintenir ça, c'est de maintenir sa masse musculaire. C'est hyper, hyper important.
- Speaker #2
On va se faire un petit bilan. Je serai avec plaisir.
- Speaker #1
Parce qu'en fait, le problème, c'est qu'on est dans une société qui nous a mis toutes les valeurs à l'envers. C'est-à-dire, elle nous a fait croire que faire ce qu'elle appelle du sport, en réalité, on devrait plutôt parler d'activité physique, c'était un loisir. Genre c'est une option, c'est comme un truc dans la voiture, c'est qui n'est pas nécessaire, c'est une petite option, c'est pour le fun. Non, faire de l'activité physique, c'est fondamental pour ton corps. Alors là, Sprint Arise a créé vraiment un corps qui est fait pour le mouvement, qui est fait pour bouger. Et aujourd'hui, il faut savoir que la sédentarité, c'est la quatrième cause de mortalité dans le monde. C'est-à-dire qu'on en meurt de ne pas bouger. Et en fait, c'est logique quelque part, parce que tout ton organisme, il est fait pour le mouvement. Dès lors que tu arrêtes de bouger, tu as toutes les toxines déjà qui s'accumulent dans ton corps, elles ne s'évacuent plus. la circulation sanguine qui est au ralenti, tous les facteurs vont se mettre au rouge. Donc vraiment, si vous avez moyen de vous motiver, en plus d'être deux, de le faire à deux, ça serait le top du top, parce que du coup, ça ne repose pas que sur toi.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Voilà, c'était le petit conseil du jour.
- Speaker #2
Vous s'inscrivez dans une salle de bain.
- Speaker #1
Voilà, Inch'Allah. Faites à deux, comme ça vous y allez ensemble, et là, ça sera beaucoup plus simple. Avec mon mari, c'est ce qu'on fait maintenant. On va à la forêt, on y va ensemble. Lui prend le vélo, moi j'y vais à pied. Et au moins, du coup, ça nous motive pour sortir et se bouger.
- Speaker #0
Magnifique.
- Speaker #1
Alors du coup, dernière question. Une dernière pour Samy, une dernière pour Nivine. Nivine, quelle est la pire excuse que Samy t'ait donnée pour avoir oublié quelque chose d'important ?
- Speaker #0
À part ses montées des haches ?
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #0
Quelle est la pire excuse pour avoir oublié ? Un truc... Franchement, lui, il est trop créatif. Ah ouais, lui, il est trop, trop, trop créatif. Et parfois, tu sais, en fait, c'est ça qui est magnifique. Tu sais quoi ? Je vais repartir sur un truc trop drôle, c'est qu'il est capable de m'inventer des histoires pour faire passer par le rire ma frustration à zéro. Donc il va me dire, tu sais, en fait, je suis descendue, j'ai vu le chat, le chat était trop mignon, j'ai voulu lui donner une apathie. En fait, l'apathie qui s'est passée, boum, il y a un mec, il est venu avec un camion, il a tapé dans un scooter, ensuite, qu'est-ce qui s'est passé ? Je suis allé les aider.
- Speaker #2
Non, c'est pas vrai. C'est faux, je n'ai jamais inventé une histoire de ma vie. Si je te raconte une histoire, c'est faux.
- Speaker #0
Il l'assume pas.
- Speaker #2
C'est juste très très beau en storytelling, grâce à Nabil Tatankoua, c'est tout. Mais je n'ai jamais inventé quelque chose que je te racontais. C'est pas vrai. Il l'assume pas,
- Speaker #0
il l'assume. C'est pas grave, c'est des petits secrets de couple, ça.
- Speaker #1
Ok, Sabi, une question, une dernière question.
- Speaker #2
Dis-moi.
- Speaker #1
C'est ton cerveau.
- Speaker #0
Vous pouvez être comparé à une fête foraine, quelle attraction le représenterait le mieux et pourquoi ?
- Speaker #1
C'est difficile comme question, parce que c'est un peu facile, je dirais les montagnes russes. c'est voilà c'est les attends quoi que montagne russe j'allais dire auto-tomponneuse au début mais j'arriverais pas à faire j'arriverais pas à faire la corrélation avec le pourquoi tu vois je sais pas expliquer pourquoi montagne russe parce que t'as vu un coup elles sont très très denses très actives très truc très machin et un coup j'ai je suis tellement je dirais c'est pas la fatigue mais à un moment donné je suis tellement saturé que genre je deviens comme tu vois genre comme l'électrocardiogramme qui fait tu tu Je suis incapable de penser. J'ai un trou. Et j'essaie de faire des choses et je n'y arrive pas. Je suis obligé de faire des choses mécaniques sans réfléchir. Je dirais ça, tu vois. Je dirais montagne russe. Et après, auto-tamponneuse parce que quand ma tête tourne, il y a trop de trucs. Ça cogne dans mon cerveau. C'est du grand n'importe quoi. Je dirais ça, oui. Ok.
- Speaker #0
Pas le trapeau fantôme alors ?
- Speaker #1
Non. Non, en plus, je veux dire... Ferme ça,
- Speaker #2
va.
- Speaker #1
Ah non, non, non, pas du tout. Non, ça va. J'ai pas trop d'idées noires, ça va quand même. Ou alors sinon, les salles de miroirs. Ah, les miroirs ? En fait, le cerveau, c'est une fête foraine. Il n'y a pas besoin de finir. Il a des zones, selon la zone de mon cerveau.
- Speaker #0
Selon le côté reptilien ou plus à l'avant.
- Speaker #1
Voilà, exactement.
- Speaker #0
Super, merci beaucoup Samy et Nivine de vous être prêtés au jeu de mes questions. On ne sent pas forcément facile, elles n'étaient pas du tout préparées, mes invités ne connaissent jamais mes questions à l'avance. Donc vraiment merci, c'était super intéressant et super agréable en même temps.
- Speaker #3
Merci à toi de nous avoir invités, franchement c'était un plaisir. Et au plaisir de refaire une édition peut-être quand je serai maman, qui sait ?
- Speaker #0
Ben j'en ai un avec plaisir, avec Samy Junior.
- Speaker #1
J'appellerai Samia en fait. Samia.
- Speaker #0
C'est beaucoup à tous les deux en tout cas. Les diables.
- Speaker #4
Voilà, j'espère que cet épisode t'a plu. En tout cas, moi, il m'a fortement inspirée. Et je retiendrai une phrase de cette interview, c'est celle de Nivine, lorsqu'elle a dit Il faut exacerber les forces plutôt que d'appuyer sur les faiblesses C'est quelque chose qui me parle beaucoup en tant que femme TDAH et en tant aussi que... Épouse d'un homme TDAH, c'est un vrai challenge dans une vie de couple, lorsque il y a une personnalité neuroatypique, ou bien si tous les deux le sont. En tous les cas, ça prouve que c'est quand même possible, à condition de changer son approche, sa façon de voir les choses. Et en tous les cas, j'espère que cet épisode vous aura plu. Et n'hésitez pas à me laisser 5 étoiles et un commentaire, si ça vous a plu, si ça vous a parlé. Et si vous souhaitez aussi que j'aborde à nouveau cette thématique de la vie de couple, quand on a une neuroatypie comme le TDAH. TDAH et je vous souhaite une très belle journée.