- Speaker #0
Le podcast de Techinnov,
- Speaker #1
unique rendez-vous de business annuel dédié à l'innovation en France,
- Speaker #0
vous est présenté par la CCI Essonne et la CCI Paris Île-de-France.
- Speaker #1
Bonjour et bienvenue sur Take a Break, le podcast de TechInnov. Dans cet épisode, nous allons parler de French Tech. Alors French Tech, c'est la marque que tout le monde connaît en matière d'innovation à la française. Une véritable réussite au niveau local, national, mais aussi international, avec des représentants un peu partout dans le monde. en Espagne, en Italie, mais aussi aux États-Unis ou encore au Canada. Récemment, la marque a encore connu un véritable coup de projecteur du gouvernement Bayrou qui a reparlé récemment du programme Je choisis la French Tech en février 2025, un programme qui a trois ans, je crois, et donc qui est piloté par la mission French Tech. En corollaire, c'est aussi de Made in France et de souveraineté industrielle et financière dont il va être question dans cet épisode. Pour en parler, je reçois Ségolène Dufour-Genneson. directrice générale de la French Tech Paris-Saclay. Bonjour Ségolène. Bonjour. Et Jean-François Nicolino, président de HP2. Bonjour Jean-François.
- Speaker #2
Bonjour.
- Speaker #1
Alors pour commencer, et même si évidemment on ne présente plus la French Tech, petit rappel de ses missions en général et de French Tech Paris-Saclay en particulier. Ségolène.
- Speaker #0
Merci beaucoup, je suis vraiment ravie de pouvoir vous parler aujourd'hui. La French Tech, tout le monde en parle mais personne ne l'a jamais vue. C'est un objet un petit peu bizarre, c'est à la fois une branche de la Direction Générale des Entreprises, qui dépend donc du ministère de l'Économie et des Finances, la mission French Tech, qui cherche à faciliter, accélérer et surtout dérisquer le fait d'être innovant et entreprenant en France, et un réseau de communautés et de capitales à travers le monde entier, qui sont des capitales French Tech ou des communautés French Tech, qui sont des associations d'entrepreneurs pour les entrepreneurs, par les entrepreneurs. Il y en a à Tokyo, à Toronto, à Abidjan, à Lisbonne, absolument partout. Et il y en a une à Paris-Saclay, absolument.
- Speaker #1
Alors, je l'évoquais à l'instant, on parle du programme Je choisis la French Tech, qui est un des programmes de la mission French Tech, si on a tout bien suivi. Quels sont les objectifs et les moyens mis en œuvre dans le cadre de ce programme Je choisis la French Tech ? C'est Gholen.
- Speaker #0
Je choisis la French Tech est un des leviers qui a été identifié par la mission French Tech. pour soutenir la croissance des startups, au-delà des sujets uniquement de financement et de subvention. L'objectif étant de faciliter l'accès des startups à la commande publique et privée. En 2022, la commande des achats auprès des startups, c'était 4 milliards d'euros dans le secteur privé, donc 2,5% des achats, et 1,7 milliard d'euros dans le secteur public, à peu près 1% des achats. Le but, c'est de doubler ces chiffres d'ici à 2027. Et aujourd'hui, ça représente, grâce à des mises en relation, à des formations et à de la communication auprès de grands comptes et de la commande publique. Plus de 9000 startups qui ont déjà pu avoir accès à la commande publique et privée de façon facilité.
- Speaker #1
D'accord, donc ça signifie aussi que la marge de progression est assez forte de ce côté-là , on est d'accord. Alors à vos côtés, j'accueille donc Jean-François Nicolino, président de eHP², c'est ce que je disais à l'instant. Jean-François, quel est le métier de la société EHP2 que vous avez fondée, je crois, en 2018, c'est bien ça ? Oui,
- Speaker #2
donc EHP2 a été créée en 2018. Donc eHP² a pour mission de concevoir et fabriquer des groupes motopropulseurs, c'est-à -dire tout ce qui concerne la propulsion de véhicules, des aéronefs, des véhicules terrestres, des véhicules marins, donc tout secteur d'activité avec un gros développement en ce moment sur l'aéronautique et la défense.
- Speaker #1
D'accord. À partir de quelles énergies en l'occurrence ?
- Speaker #2
Alors on utilise tout type de carburant et d'énergie, donc les carburants fossiles. de l'essence, du gasoil, du kérosène et aussi de l'hydrogène. On parlera d'un projet qui est financé par France 2030 sur un moteur à hydrogène. Mais on s'est développé aussi de manière très importante dans l'utilisation de la propulsion électrique et donc dans le stockage d'énergie électrique avec des batteries de plus en plus performantes et avec des enjeux. très important pour nous en tant qu'entreprise pour accéder à dresser les marchés de l'aéronautique, encore une fois de la défense et puis de l'automobile.
- Speaker #1
Alors je vous reçois aujourd'hui donc tous les deux sur cette édition 2025 de TechInnov. Pourquoi cette présence ? Qu'est-ce que vous attendez de cette journée ? Allez je commence par vous Ségolène.
- Speaker #0
TechInnov c'est une réunion particulière, nous la French Tech Paris-Saclay, on déploie les programmes de la mission French Tech sur tout le territoire de l'Essonne et tout le territoire des Yvelines. et en très étroite collaboration avec notre autre capitale de la région parisienne. Et pour nous, c'est important de se retrouver cette année dans un événement qui est vraiment très territorial. L'ancrage territorial est très important. Il est important pour le développement économique, il est important sur des sujets de souveraineté. Et il est très important que tous les acteurs avec lesquels on parle, ou vers qui on réfère nos startups, on les voit pour de vrai. Et c'est une grande fête aujourd'hui de se retrouver tous ensemble ici.
- Speaker #1
C'est aussi votre avis Jean-François ?
- Speaker #2
Oui, donc nous notre ambition en venant ici c'est de faire connaître notre entreprise, de servir nos produits et surtout de maximiser nos contacts avec notamment les grands groupes qui sont présents ici, TechInnov, donc Airbus, Safran. Thalès et MBDA pour qui on travaille déjà mais c'est important d'intensifier nos relations et puis de connaître aussi d'autres sociétés, partenaires qu'on peut trouver ici.
- Speaker #1
Donc les financeurs également, ça c'est quelque chose que vous cherchez en termes de... parce que je crois que vous êtes en recherche de fonds actuellement. Est-ce que cette journée peut-être va vous aider à trouver des financements ?
- Speaker #2
Oui, cette journée a déjà porté ses fruits sur le plan de la financement, puisque nous, on cherche des financements auprès de surtout des grosses sociétés, donc Airbus, Safran, MBDA et autres. Et donc, on a eu des contacts très approfondis ici, sur le centre Techinnov, pour des prises de participation et des collaborations techniques et financières avec les grands groupes.
- Speaker #1
On espère que ça va aboutir rapidement. Alors, je voudrais revenir, il y a deux ans, le programme France 2030. a été lancé. Alors, il suivait en fait un autre programme qui finalement était relativement assez, qui était assez proche. Mais finalement, la presse en a énormément parlé à ce moment-là , un peu début 2024. Et entre-temps, bon, il y a eu d'autres sujets d'actualité. On est tous au courant. Néanmoins, j'aimerais faire un point, peut-être un petit point. Où en est-on aujourd'hui de France 2030 ? Est-ce qu'il y a eu des avancées concrètes ou majeures ? Et notamment sur le territoire Essonne-Yvelines, comme vous me le disiez, Ségolène.
- Speaker #0
France 2030, c'est un programme qui est porté par le bureau du Premier ministre et qui est opéré par la BPI. Je ne vais pas pouvoir en parler dans beaucoup de détails, mais par contre, je peux vous parler de ce que ça représente pour les startups. Ce sont des programmes de subvention et de différents types de financement qui permettent d'accélérer notamment la R&D. Ce sont des programmes sectoriels. Et aujourd'hui... On a 340 entreprises en Essonne et 308 entreprises en Yvelines qui ont pu bénéficier de ces financements-là pour continuer leur recherche et leur développement dans les technologies immersives, pour avancer sur des produits pharmaceutiques, pour construire des premières usines et contribuer à la croissance de l'innovation et à la réindustrialisation de ces territoires-là . C'est un programme qui existe encore et qui a d'ailleurs été rallongé lors du dernier projet de loi de finances. et qui durera finalement un an de plus que prévu, avec une enveloppe similaire, mais qui va durer un petit peu plus longtemps. Donc nous, sur le territoire de l'Essonne et sur le territoire des Yvelines, un programme qui a déjà eu un impact tout à fait concret sur le tissu économique.
- Speaker #1
Des entreprises qui ont bénéficié de financement. Les fonds sont débloqués ? Oui. Absolument.
- Speaker #2
Alors j'en suis bon exemple. D'accord. On a été lauréat d'un programme France 2030 Produire en France des aéronefs bas carbone. pour un budget de 3,8 millions et pour lequel on a une subvention de 2,2 millions, ce qui est conséquent, ce qui accompagne beaucoup le développement de notre société au sens large. Le but étant pour nous de développer un moteur à combustion interne à hydrogène, donc zéro CO2, zéro NOx, et de faire son système de stockage d'énergie et de circuit carburant, stockage d'énergie hydrogène cryogénique, donc très avant-gardiste. avec des technologies qui sont très disruptives et qui vont nous permettre, dans un horizon d'autant de 2030, d'avoir un produit très avant-gardiste sur le marché de l'aéronautique, mais pas que, puisque notre produit, notre moteur, a des multiples applications dans la marine, le terrestre, etc. Donc des moteurs à hydrogène, combustion interne hydrogène, zéro CO2, totalement décarbonés.
- Speaker #1
Tout à fait. Et le tout, donc, made in France. On en parlait tout à l'heure. Puisque le programme France 2030, c'était aussi ça. L'idée, c'était favoriser l'indépendance de la France, sa souveraineté et donc le made in France. Et donc, vous, de votre côté, je crois que ça, c'est un sujet qui vous tient à cœur, Jean-François, puisque vous produisez en France. Oui,
- Speaker #2
alors nous, on a un vrai point focal stratégique, c'est de faire des groupes motopulseurs décarbonés et souverains. Donc, c'est sur le fronton de notre entreprise. Et donc, nous tenons beaucoup à faire un produit 100% français et souverain, c'est-à -dire conception et fabrication 100% françaises.
- Speaker #1
D'accord, donc c'est bien le cas, vous me le confirmez. Alors, les questions également de souveraineté et de made in France, donc là , on parle de production, mais si on parle de production, on parle forcément de main d'œuvre. Effectivement, donc, ça pose aussi la question de la formation à tous les niveaux. Évidemment, on parle des ingénieurs, ça, c'est une évidence, mais on parle aussi des ouvriers spécialisés ou peut-être des techniciens. Justement, alors, quels sont pour vous les enjeux RH de l'innovation au sens large en France ? Est-ce que c'est Golen ? Je vous passe la parole sur ce point.
- Speaker #0
Les enjeux RH sont multiples. La première chose, c'est de réussir à matcher les bons fondateurs, de créer les bonnes équipes. Et c'est souvent assez compliqué. On le voit beaucoup sur le plateau de Saclay. On a des équipes qui sont très compétentes techniquement, mais qui n'ont pas forcément de formation commerciale. Et inversement, c'est un sujet sur lequel nous, on se positionne, en tant que French Tech Paris-Saclay, de faire du matching, du speed dating, d'études de... d'anciens commerciaux et d'anciens ingénieurs ou d'anciens techniciens. C'est quelque chose qui fonctionne assez bien parce qu'on a la chance sur le territoire des Yvines et de l'Essonne d'avoir des écoles qui forment à toutes ces choses-là différentes, à tout ce panel de choses. En France, je n'ai pas le moindre doute qu'on ait les talents suffisants pour pouvoir faire sortir de terre les bonnes entreprises. L'important, c'est de réussir à mettre les bons acteurs les uns en face des autres et aussi de faire de l'évangélisation. sur les métiers et de la tech et aussi les métiers des PME industrielles et des carrières qu'on peut y faire, qui ont, je pense, pendant quelques années, notamment dans les grandes écoles, eu moins le vent en poupe. Et ça aussi, c'est un travail qu'on aimerait bien faire auprès des écoles plus techniques pour pouvoir redorer un petit peu ces carrières, alors que ce sont vraiment des fleurons de l'industrie française, que sont les PME.
- Speaker #1
J'en profite au passage, puisque vous parlez effectivement de... de trouver effectivement des jeunes talents pour aller dans ces filières-là . La question des filles dans cette filière-là est aussi une question fondamentale, je crois, aujourd'hui. Est-ce que progressivement, on arrive à voir quand même un petit peu plus de taux de féminisation dans ces écoles et donc dans les start-ups ?
- Speaker #0
On a vu une baisse assez significative suite à la brève réforme des programmes de mathématiques au lycée qui ont eu un impact. direct sur le nombre de jeunes femmes qui sont rentrées en école d'ingénieur deux ans après, donc deux ans après leur bac. Et ce sont des chiffres qui aujourd'hui sont en train de remonter. Nous, on y travaille. C'est une des priorités de la mission French Tech, de les femmes dans la tech, à travers différents types de programmes. Il y a des questions de signataires de chartes. On a également un programme, on travaille également avec un programme qui s'appelle Women in Tech. Il y a beaucoup de très belles organisations, et notamment sur les questions de financement des femmes, qui sont toujours beaucoup plus compliquées, avec un un réseau européen dont nous faisons partie. Nous représentons la France dans le réseau Encourage Ventures, qui s'intéresse spécifiquement au financement des projets technologiques et innovants féminins.
- Speaker #1
D'accord. Donc là , en tant que chef d'entreprise, pour le coup, c'est ça. Quand elle cherche des financements. Alors, Jean-François, je me tourne vers vous sur cette partie formation, puisque, évidemment, vous faites partie de cet écosystème. Aujourd'hui, évidemment, vous embauchez des jeunes talents. Aujourd'hui, est-ce que vous avez des problématiques, peut-être, pour trouver des talents ou peut-être que vous auriez envie d'avoir d'autres types de talents dans votre entreprise ? Alors,
- Speaker #2
nous, on est un bureau d'études et industriel de moteur, donc principalement tourné vers l'innovation. C'est pour ça qu'on a été lauréat du France 2030. Et donc, on s'est installé, j'ai toujours travaillé dans la région, on s'est installé dans les Yvelines, à proximité du plateau de Saclay. justement parce qu'il y a un très fort vivier d'écoles d'ingénieurs de très très haut niveau. Donc on emploie des ingénieurs, pas encore polytechniques, mais de centrales supélec, de l'ENS. Et donc on prend beaucoup d'élèves en formation et on embauche aussi beaucoup d'ingénieurs issus des écoles de formation du plateau de Saclay. Et pour répondre à votre question, on n'a pas de problème sur le site de... du plateau de Saclay pour retrouver les bons candidats et les bons ingénieurs qui sont parmi les meilleurs du monde, notamment dans le domaine de la mécanique qui est notre spécialité.
- Speaker #1
Le tiers de métier pour le coup. Est-ce que vous avez des candidatures féminines ?
- Speaker #2
Pas beaucoup. Non. Donc, pourquoi pas ? On n'a pas beaucoup de candidatures, surtout dans notre spécialité qui est la mécanique, les moteurs. Il y a toujours un peu d'huile, mais on a tout type de métier, tout type de technologie, mais on a très peu de demandes, mais pourquoi pas, avec plaisir.
- Speaker #1
Alors très bien, on vient de parler de formation, j'aimerais aussi parler de financement, puisqu'effectivement, là on est dans un secteur... plus industrielles, en l'occurrence par rapport, je pense au numérique notamment, donc on sait qu'il y a beaucoup de financement en R&D d'un côté, par contre on a toujours des petits problèmes plutôt pour scaler, comme on dit en bon français, en tout cas aller vers l'industrialisation. Aujourd'hui, alors, restant sur le côté financement... R&D, on sait malgré tout qu'il y a certaines startups qui partent aux Etats-Unis parce qu'elles n'ont pas le choix, et éventuellement en Europe, c'est quand ça se passe bien. Comment vous voyez l'avenir de ce financement de la R&D en France, en Europe ou peut-être dans le monde ? Je commence par vous Ségolène.
- Speaker #0
Ça c'est une question facile. Non, je plaisante. Non, c'est un sujet très important. Il est illusoire de se dire que la souveraineté technologique en France passera par le fait de financer et sans absolument toutes les activités de... développement et d'industrialisation uniquement sur des fonds français. C'est absolument illusoire. Et ce n'est pas grave. Ce qui est important, c'est de réussir à garder un environnement suffisamment attractif pour garder les talents en France, pour garder les sièges sociaux en France. Et c'est plutôt sur ça qu'il faut se focaliser. Le fait d'être cofinancé par un pays étranger, par des fonds européens, dans la plupart des technologies, pas toutes. est tout à fait acceptable et c'est le jeu de l'Europe aussi de pouvoir plus facilement financer des entreprises qu'un Français puisse aider à financer une entreprise en Espagne et un Espagnol en Allemagne et un Hollandais en France. Ça marche dans les deux sens et c'est très important de pouvoir créer en plus un marché pour nos start-up au delà de nos frontières et tout ça contribue à le financement international contribue à ça aussi l'importance est de conserver un environnement qui fait que les entreprises aient envie de rester en France, même si elles sont financées en partie par des deniers étrangers.
- Speaker #1
Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, Jean-François ?
- Speaker #2
Oui, ce que je rajouterais, c'est qu'on a des grandes facilités pour trouver des financements français, notamment organisés par la BPI pour de la R&D. Tout type de budget, même jusqu'à plusieurs millions d'euros comme dans les programmes France 2030. Par contre, il est très, très difficile. Dans mon cas, on a beaucoup d'entreprises qui organisent leur transformation industrielle pour passer de la R&D à la RDI ou la recherche et développement industriel. Et là , il y a un gros vide pour trouver des financements d'acteurs qui nous répondent. Pour l'instant, nous, de notre côté, on essaye de rester franco-français, mais on va être obligé de se tourner vers des fonds. au moins européens ou étrangers, mais il y a quand même un gros vide pour l'industrialisation des sociétés qu'il faudra combler parce que le développement d'une entreprise passe forcément par l'industrialisation.
- Speaker #1
Absolument. Et à votre avis, quel est le problème ? C'est parce que les investisseurs ne savent pas financer cette partie-là ou ne savent pas à quelle échéance ils vont pouvoir avoir leur retour sur investissement. Est-ce que vous l'analysez, ce problème ?
- Speaker #2
Alors, oui, je... Ce que je pense, c'est que le financement de l'industrie est avec un retour sur investissement plus long. Quand on fait de la R&D, généralement, c'est des programmes qui durent un an, deux ans, et puis on voit tout de suite le résultat. Même si souvent, le financement de la R&D, c'est à fond perdu, c'est-à -dire que c'est beaucoup de subventions. Là , quand on fait de l'industrie, on cherche de la subvention, mais c'est souvent des... des fonds en équité, donc en dilutif. Et effectivement, on parle de retour sur investissement ou de déblocage des revenus pour les investisseurs au bout de cinq ans. Et on a beaucoup de mal à trouver des investisseurs en France, alors que dans d'autres pays, notamment aux États-Unis, il n'y a pas ces mêmes problèmes. Il y a la culture du risque qui n'existe pas en France. Ou en tout cas, c'est un problème de mentalité. Et c'est un gros problème pour nous. pour des PME en tant qu'industriel ou en tout cas, quand on essaye d'organiser, nous, en tant que PME, notre transformation industrielle, on a un gros vide aujourd'hui pour trouver des fonds.
- Speaker #1
Dans ce cadre-là , je pense que vous imaginez bien que je vais en 2025 vous guider tous les deux vers l'intelligence artificielle. Est-ce que peut-être ça peut aider justement les financements ? Mais au-delà de ça, on a évidemment parlé beaucoup de ChatGPT ou de tous les autres, peu importe lesquels, mais ça, c'est finalement un petit peu le haut. de l'iceberg. Finalement, l'IA, d'abord, c'est peut-être pas si nouveau que ça. Et justement, est-ce qu'en France, on sait en faire et à quoi ça sert ?
- Speaker #0
Est-ce qu'en France, on sait en faire ? Évidemment. À quoi ça sert ? Ça peut servir à plein de choses. Nous, sur le plateau, parmi les 850 startups du plateau, on en a qui l'utilisent dans le diagnostic, d'autres sur des sujets de cybersécurité. Ça existe depuis très longtemps. On a une capacité de... de calcul aujourd'hui qui est tout simplement bien supérieur. En France, on a eu, grâce au sommet de l'IA, on a réussi à mettre en avant le centre d'excellence que nous avions et l'expertise que nous avions dans les différents métiers de l'IA. Et ce dont on a besoin aujourd'hui, et les financements qui sont rentrés grâce à cette initiative-là , ce sont surtout des besoins physiques, des besoins de hardware, et ça pour le coup en termes d'industrialisation. de réindustrialisation et de souveraineté, ce sont des sujets qui sont absolument fondamentaux. C'est le projet Éclairion qui est financé par Mistral, qui est sur notre territoire. C'est le Data Center qui a été annoncé au moment du sommet de l'IA également, qui sera également sur notre territoire. Et tout ça, ce sont de formidables opportunités. C'est The Place to Be. C'est The Place to Be, les SON et les Yvelines, pour les nouvelles technologies et les technologies souveraines sur les sujets d'IA, sur les sujets de quantique. Mais au-delà des data centers, on a tout ce qui est puces, semi-conducteurs, tout ce qui permet d'utiliser cette extraordinaire capacité d'alcool qu'en fait, on savait faire avant, mais pas aussi bien et pas aussi vite.
- Speaker #1
Jean-François, vous êtes d'accord avec cette analyse ?
- Speaker #2
Oui, donc nous, sans le dire, on a toujours exploité de l'intelligence artificielle sur des... sur des systèmes de contrôle embarqués, avec au début, c'est de l'apprentissage, des prévisions de comportementaux. Et aujourd'hui, grâce aux facultés de calcul et de stockage de données, on arrive à mettre de l'intelligence artificielle, de la prévision de contrôle embarquée. Et puis, en conception, on a toujours exploité les bases de données, notre savoir-faire, on crée nous-mêmes nos bases de données. Et oui, mais aujourd'hui, Tout ce qu'on appelle IA est grandement facilité par les vitesses de calcul et les capacités de stockage de données qu'on exploite qui sont de plus en plus faciles. Ce n'est pas une révolution, mais c'est une amélioration de nos capacités de développement et de capacité de contrôle de nos moteurs.
- Speaker #1
On s'approche doucement de la fin de ce podcast. Avant de se quitter, j'aimerais vous donner la parole et l'un et l'autre pour savoir. Quels sont pour vous les axes prioritaires d'innovation à porter en France, en Europe ou à l'étranger dans les prochaines années ? Je commence par vous, c'est Gholen.
- Speaker #0
Moi, je peux vous parler des nôtres. La mission French Tech a dévoilé assez récemment ces nouveaux axes prioritaires pour les trois années à venir. Donc, les sujets sur lesquels on va travailler le plus, on va essayer de soutenir le plus nos entreprises et qui, pour moi, sont à la fois tout à fait d'actualité et deuxièmement sont... ont été faits pour notre territoire, pour les SON et les Yvelines, donc j'en suis ravie, sachant que le premier axe prioritaire, c'est de soutenir l'innovation issue de la recherche. Qu'est-ce que c'est l'innovation issue de la recherche ? C'est ce qu'on appelle la deep tech, en bon français. Ce sont des projets qui sont, en général, des technologies ou des innovations qui sont sorties de laboratoires, qui ont des temps de développement qui sont extrêmement longs, et c'est très important de le souligner, parce que quelque chose qui a un temps de développement en laboratoire... Deux ans, cinq ans, huit ans, ça ne se développe pas du tout de la même façon qu'un bot qui est développé par Gen AI et qui va pouvoir sortir sur le marché en un mois. Et les deux ont une utilité dans l'économie, mais il y en a un qui sera peut-être plus pérenne que l'autre, mais qui est beaucoup plus difficile à financer. Le deuxième axe prioritaire, c'est de faire émerger, notamment de ces rangs-là , les entreprises hyper croissantes, les futures licornes françaises, et les aider à sortir de terre et justement à essayer de boucher. Ces trous dans la raquette dont vous parliez avec beaucoup de justesse, entre la fin de la R&D et le début de l'industrialisation. Qui sont-elles et comment est-ce qu'elles vont être accompagnées au mieux ? Comment est-ce qu'on va dérisquer le fait d'être innovant et d'entreprendre pour pouvoir soutenir l'économie française grâce à son innovation et à ses capacités de recherche et à ce maillage qu'on a particulièrement sur le plateau de Saclay ? Je le rappelle quand même. Le plateau de Saclay, c'est 21% de la recherche publique française et 15% de la recherche privée en France. C'est un vivier absolument énorme de deep tech aux portes de Paris, sur 30 km². Et le troisième pilier, c'est de trouver des nouveaux canaux de financement pour ces entreprises-là .
- Speaker #1
Jean-François, de votre côté, c'est les axes prioritaires d'innovation pour vous ?
- Speaker #2
Oui, notre stratégie, c'est de faire des groupes motopropulseurs ou des systèmes de propulsion décarbonés, et souvent, mais surtout décarbonés. Et donc, notre volonté en termes de nos axes prioritaires, c'est principalement d'exploiter toute la recherche qui est sur le plateau de Saclay pour accompagner le développement ou l'exploitation des nouveaux carburants. Par exemple, l'hydrogène, mais l'hydrogène vert et toute la filière. Mais il n'y a pas que l'hydrogène. Donc, on accompagne aussi beaucoup le développement des systèmes de stockage électrique. Voilà , donc notre stratégie, notre axe prioritaire en termes de développement, c'est d'accompagner toute la recherche et notamment qui est présente sur le plateau de Saclay.
- Speaker #1
J'en profite aussi pour rappeler que vous êtes en levée de fonds, donc vous êtes en pleine recherche. Vous cherchez, vous nous le rappelez ?
- Speaker #2
Alors nous, on a un programme de recherche de 5 millions d'euros pour accompagner justement notre développement industriel. On a un programme d'investissement de 10 millions d'euros pour construire des... des locaux industriels, bureaux d'études et surtout ateliers de fabrication et d'exploitation. Et pour ça, on recherche 5 millions d'euros en fonds, en équité, et le reste est enfinancé par tous les programmes France 2030 Première Usine ou autres dispositifs.
- Speaker #1
Très bien, on espère que vous trouverez ça très rapidement. Voilà , c'est la fin de cet épisode. Merci à nos invités. Je le rappelle, Ségolène Dufour-Génesson, directrice générale de la French Tech Paris-Saclay. Merci Ségolène.
- Speaker #0
Merci Ă vous.
- Speaker #1
Et Jean-François Nicolino, président de eHP². Merci Jean-François. Merci. Et merci à tous de nous avoir suivis. Au plaisir de vous retrouver dans un prochain épisode de Take a Break, le podcast de TechInnov. A bientôt.
- Speaker #0
C'était TechBreak, le podcast de TechInnov avec la CCI ESSONNE et la CCI Paris-Ile-de-France.