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Tech in Sport

Le numérique aux côtés de la Croix-Rouge pour sécuriser Paris 2024

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19min |28/05/2024
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19min |28/05/2024
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Description

Comment assurer la présence de secouristes quand le site à sécuriser est la France entière ? La solution de la Croix-Rouge est numérique.

Bien sûr, il y a le centre de contrôle et ses dizaines d'écrans qui couvrent les différents sites où se dérouleront les épreuves de Jeux Olympiques, à Paris et ailleurs dans la France. Mais ce qui assurera les plus de 2000 intervenants secouristes bénévoles un déploiement quotidien efficace, c'est l'outil de géolocalisation que se partagera la Croix-Rouge avec ses quatre associations partenaires pendant les Jeux. Minutis, c'est son nom, permettra à chacun de savoir où exactement se trouvent les athlètes et les spectateurs qui ont besoin de soins, qui doivent parfois être pratiqués dans les trois minutes qui suivent l'incident. Florent Vallée, directeur de l'urgence et des opérations à la Croix-Rouge Française, nous explique pourquoi cette solution change la donne.

__

Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lottier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, médias numériques et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique dans le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Alors aujourd'hui nous sommes avec Florent Vallée. Bonjour Florent.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Alors vous êtes directeur de l'urgence et des opérations au sein de la Croix-Rouge française et aujourd'hui nous allons évoquer le rôle du numérique au sein de la Croix-Rouge durant les Jeux Olympiques de Paris 2024, puisque vous êtes impliqué. Est-ce que le numérique va vous permettre de faire ? Pour ça, on est aux instances nationales de la Croix-Rouge, à Montrouge, et en particulier dans l'étage où seront pilotés les Jeux Olympiques pour la Croix-Rouge.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors vous êtes à l'étage du centre opérationnel, étage où en fait on retrouve le pilotage de l'ensemble des actions de la Croix-Rouge française en cas d'opération, en cas de catastrophe, de situation d'exception, que ce soit une tempête en France, que ce soit un séisme au Maroc. On va se retrouver à cet étage pour piloter l'ensemble. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 seront donc pilotés depuis cet étage un petit peu étendu puisqu'on a squatté en plus les salles de réunion pour accueillir une soixantaine de personnes par jour. Mais c'est ici que tout va se passer.

  • Speaker #0

    Oui, notamment des salles opérationnelles dans lesquelles... Il y a des écrans, il y a des cartes de la région et il y a différents postes pour les différents départements sur lesquels seront vraiment pilotés en direct avec des liens radio avec toutes vos équipes.

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a tout ça. Je vous ai montré les écrans éteints, mais tout ça en version numérique, mais aussi en version papier parce qu'il faut aussi prévoir le pire, prévoir qu'on n'ait plus d'accès numérique, qu'on n'ait plus d'électricité. Donc, on a aussi tout en version papier pour pouvoir fonctionner.

  • Speaker #0

    Alors, ce sera quoi le rôle de la Croix-Rouge pendant les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Alors, la Croix-Rouge française avec... Un groupement de quatre autres associations, des F2S, l'UNAS, l'Ordre de Malte et la Croix-Blanche, allons assurer les dispositifs de secours au sein des sites de compétition de Paris 2024, majoritairement sur la région parisienne. C'est des gros volumes, pour tout le groupement, c'est à peu près 1200 intervenants secouristes par jour qui vont devoir se relayer pendant toute la période des Jeux Olympiques et un petit peu moins pour les Paralympiques, on doit être qu'à 800 intervenants secouristes. Par jour, c'est des volumes énormes, sachant que tous ces secouristes sont bénévoles. Ils vont venir sur leur temps libre, sur leur temps de vacances. Donc il faut les faire venir depuis la province, depuis leur résidence habituelle, les accueillir, les héberger, leur donner du travail, leur donner les affectations et leur permettre d'accéder au site de compétition et d'être là à l'heure. Oui,

  • Speaker #0

    et quand vous dites intervenir, c'est qu'ils vont sécuriser, c'est-à-dire soigner les athlètes et les spectateurs qui ont des problèmes de santé pendant les compétitions.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Quel que soit l'accident, ça va être les premiers intervenants. Alors vous ne verrez pas marqué à la télé, vous ne verrez pas marqué l'emblème, puisqu'en fait on a des chasubles marquées médicales. Mais vous aurez un intervenant bénévole qui va intervenir pour prendre en charge un athlète, mais aussi un spectateur qui fait un malaise dû à la chaleur ou une chute, parce que les escaliers sont un peu trop raides.

  • Speaker #0

    Alors vous parliez des sites de compétition, il y a notamment le stade Vélodrome à Marseille, le stade de France à Paris, le Grand Palais, les compétitions qui se dérouleront aussi aux Invalides. Mais aussi à la sécurisation de la cérémonie d'ouverture. Alors qu'est-ce qui va changer pour la cérémonie d'ouverture ? Qu'est-ce qui est différent par rapport aux autres sites ?

  • Speaker #1

    Alors les autres sites, ils sont tous fermés. C'est relativement simple. En fait, c'est des petits sites, entre guillemets. C'est des enceintes fermées, même si on peut accueillir jusqu'à 80 000 personnes, le Stade de France. Alors que la cérémonie d'ouverture, on va être sur... 4 km de quai de chaque côté, donc 8 km à sécurité à prendre en compte, au bord de la Seine tout à fait, avec des ponts qu'on ne pourra pas forcément emprunter. Donc en fait des dispositifs, un dispositif côté nord, un dispositif côté sud, qui sont autonomes, qui sont en capacité de faire face à une manifestation quotidienne, à un malaise du quotidien, parce que je vais arriver à 16h, que la série d'ouverture ne commence qu'à 19h30, j'ai des temps d'attente qui sont longs, donc j'ai des gens qui vont être fatigués, et puis pour un peu qu'ils fassent chaud, ça va être compliqué, jusqu'à la prise en charge d'un... Un événement indésirable grave qu'on ne souhaite pas, un mouvement de foule, un attentat, où on est rodé à travailler avec les secours publics pour mettre en place les premiers secours aux populations en cas d'événement de ce type.

  • Speaker #0

    Et donc vous travaillez avec 4 associations, vous êtes donc un groupe de membres de 5. Il y a l'importance de fédérer ce travail, que tout le monde soit... au courant de tout en même temps. Et le numérique va vous permettre de ça, d'aider à fédérer ces associations et à fédérer le travail qui est fait ensemble.

  • Speaker #1

    Alors tout à fait, le numérique nous aide au quotidien, déjà dans le partage de données, dans le partage de dossiers, que ce soit avec des outils collaboratifs. On travaille énormément en collaboratif, parce qu'il faut tout faire valider. On complexifie en fait le fait de travailler avec quatre associations. C'est toujours plus facile de prendre la décision tout seul dans son coin. Là, il faut tout faire valider par tout le monde. Donc c'est un travail... C'est les outils participatifs qui nous permettent de réaliser ce type de choses. Et puis, dans l'opérationnel au quotidien, il ne faut pas perdre de temps. Il faut qu'on sache exactement où on en est, comment on va avancer. Et pour ça, on a deux outils. Alors, la radio, bien évidemment, ce qui nous permet de communiquer. Et puis, l'outil numérique avec un outil qui a été développé à la suite des attentats en 2015. D'ailleurs, il a été développé. Ça permet d'avoir de la géolocalisation, de la gestion d'intervention, de la gestion de moyens courantes, mais aussi tout un tas de dispositifs à l'intérieur de gestion des postes de secours, en allant jusqu'à la data où on a une visu sur l'activité, de voir si un poste de secours est dépassé ou pas. Et on traite aussi cette partie. Alors cet outil s'appelle Minutis.

  • Speaker #0

    Oui, alors cet outil Minutis, vous allez donc l'ouvrir à tout le groupement d'associations. Cet outil vous permet de le géolocaliser, notamment, donc une géolocalisation permanente. Ça vous permet de savoir en temps réel où sont toutes les équipes, tous les camions. Et alors, qu'est-ce que ça va vous permettre en temps réel, en termes opérationnels ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un outil qui a une version ordinateur, tablette, mais aussi une appli. Une appli, donc sur son smartphone, que chaque volontaire de chaque association peut avoir sur son smartphone. Ça nous permet de le géolocaliser, très clairement. Donc géolocaliser l'équipe, géolocaliser voire même la personne, s'il l'a autorisé, bien évidemment. Mais ça nous permet donc, puisque... qu'il a une application de communiquer avec lui, notamment de lui passer des informations importantes, ne serait-ce que rendez-vous à tel endroit pour prendre en charge une personne. on va lui envoyer le message via l'application. On va aussi lui donner des consignes de sécurité s'il y avait besoin à un moment donné. Donc c'est un lien de communication qui est aussi extrêmement intéressant avec l'ensemble des volontaires. La géolocalisation, bien évidemment, va nous permettre de situer où est l'intervention, où est la demande de secours et donc d'envoyer l'équipe la plus proche ou en tout cas qui râle plus rapidement sur place. Ça nous permet aussi de réorienter les moyens. Si vous avez une ambulance qui est en train d'emmener quelqu'un à l'hôpital et qui avait une prise en charge importante à faire juste à côté, on pourrait réorienter le véhicule pour aller... On va faire cette prise en charge en attendant qu'un véhicule vide intervienne. Et donc, on va limiter le temps d'intervention. Et plus on limite ce temps d'intervention, plus on a de chances de sauver des vies. Un arrêt cardiaque, c'est trois minutes. Vous avez trois minutes pour faire des gestes extrêmement importants, donc de pouvoir traiter le plus vite possible la personne. Même si on transporte quelqu'un qui n'est pas forcément bien grave dans le véhicule, on peut le dérouter pour aller prendre en charge un arrêt cardiaque. C'est une priorité.

  • Speaker #0

    Et en cas de crise, vous parliez aussi en cas d'attentat, par exemple. Ça vous permet de savoir où sont vos équipes, de leur dire... où il faut aller, déjà de savoir si elles sont en sécurité et puis de leur dire où il ne faut pas aller.

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça nous permet déjà de les mettre en sécurité, de les positionner en sécurité, de savoir qui exactement on a sur zone. C'est aussi notre responsabilité de savoir où sont nos bénévoles, comment ils vont, est-ce qu'ils sont pris dans le dispositif ou pas, et puis effectivement de réorienter le dispositif, donc de les envoyer vers un endroit, vers ce qu'on appelle nous un point de regroupement des moyens, en sécurité pour ensuite les réinjecter dans la zone, une fois que les forces de l'ordre seront intervenues sur place, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Avant que vous ayez cet outil, comment ça se passait ? Est-ce que vraiment ça... Révolutionner, ça vous a vraiment facilité les choses ?

  • Speaker #1

    Alors avant, on appuyait sur le bouton de la radio et puis soit on savait qu'on avait vécu la proximité et on appelait le véhicule, soit on était sur un vide. Moi je me souviens d'un... Un jour de neige où j'étais une régulation, où j'avais 10 véhicules sur la même commune, j'appuyais sur la radio et je disais qui prend l'intervention à telle adresse, qui est le plus proche, et puis en fait il levait la main et ça se passait comme ça.

  • Speaker #0

    On tâtonnait plus.

  • Speaker #1

    En tâtonnant, tout à fait. C'était basique, vous avez des secteurs, donc vous prenez forcément le véhicule qui est sur le secteur, alors que vous ne savez pas qu'il y avait un véhicule qui était en train de traverser le secteur tout bonnement. Là on a vraiment un gain sur le temps d'intervention qui est extrêmement intéressant, et puis un gain très fort aussi sur la gestion du poste de secours. Auparavant c'était du papier, ça ne remontait pas, ou ça remontait toutes les... par radio, vous en êtes à combien de victimes ? Là, en instantané, j'ai un tableau de bord avec le nombre de victimes et je peux, en fonction du nombre d'intervenants secouristes, de personnel que j'ai dans le poste de secours, je peux dire s'il commence à être débordé ou pas. S'il est débordé, il faut que je le renforce autant que possible.

  • Speaker #0

    Et alors un poste de secours, il est débordé, vous disiez quand il y a 4 personnes dans ce poste de secours, il faut maximum 4 blessés légers et 1 blessé grave. au-delà. Ça, ça vous permet de savoir ça et finalement de ne pas surbooker encore ce poste de secours.

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça permet de réorienter les gens correctement. On peut avoir de l'attente, des files d'attente, tant que c'est du léger. Il faut rester réaliste, mais ça nous permet de réajuster, de travailler avec le chef d'équipe pour voir où il en est exactement.

  • Speaker #0

    Alors, vous avez testé ces dispositifs ? Dans un festival à Roc-en-Seine, c'était en septembre dernier, et à la Fête des Lumières à Lyon, la Fête des Lumières finalement c'est un peu un espace ouvert aussi. Est-ce que ça vous a permis de vous imprégner de ce qui va se passer pendant les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Ça nous a permis de travailler déjà sur des volumes, parce que c'est aussi avoir des volumes d'intervention, des volumes de prise en charge qui sont extrêmement importants. Roc-en-Seine, c'est des volumes qui sont relativement importants, même si ce n'est pas grave à la fin, mais en tout cas c'est des prises en charge qui sont présentes. La Fête des Lumières, c'est plus compliqué, parce que là on est sur des espaces ouverts, La pratique de géolocalisation qui est extrêmement importante, et puis aussi de gestion, parce qu'on a des postes de secours en fixe et des équipes d'intervention qui bougent, donc de pouvoir orienter les équipes d'intervention, quand ils ont pris en charge quelqu'un, d'orienter vers le poste qui travaille plus ou moins, et donc d'équilibrer la charge de travail entre les différents postes de secours qui sont le plus proche.

  • Speaker #0

    Alors ça vous permet aussi de centraliser des informations, et notamment des informations sur les pathologies qu'on peut trouver dans certaines compétitions qui sont assez spécifiques. Vous évoquez le cas de la sécurisation du marathon, qui sera un marathon pour tous, donc qui sera un marathon ouvert, pas qu'aux athlètes professionnels, mais aussi au grand public. Comment ça va vous aider ?

  • Speaker #1

    À partir du moment où les prises en charge sont rentrées, qu'on a les fiches blessées, qu'on sait ce que les gens ont eu, en fait, ça nous permet aussi de travailler à plus long terme sur la refonte des dispositifs. Formation de prise en charge. Typiquement, on sait qu'on a de plus en plus de problématiques d'hyperthermie d'effort. Le coureur, que ce soit sur un marathon, sur un 10 km, très souvent, le coureur, à un moment donné, pousse trop loin l'effort et sa température monte, c'est une réaction du corps. On fait une hyperthermie et l'hyperthermie, il faut la prendre vite en charge parce que malheureusement, c'est un cas qui souvent peut finir très mal, peut finir par un décès. La première chose à faire, c'est de la refroidir. Parce qu'on a démontré qu'on avait ce problème-là, que c'était vraiment quelque chose de prégnant. On est en train de faire évoluer les textes du secourisme, que la prise en charge de l'hyperthermie des forces soit détectée et prise en charge correctement, et que ce soit expliqué dans la formation de premier secours directement. Donc avec cette remontée de données, c'est faire évoluer les formations de base pour s'améliorer. On est vraiment dans une boucle d'amélioration constante, qui nous permet de mieux prendre en charge les personnes victimes en fait.

  • Speaker #0

    Et c'est le numérique qui vous a permis d'avoir ces données, qui ont montré qu'il y avait cette tendance dans des... des compétitions de running ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Là, pour le coup, c'est vraiment la remontée numérique et en analysant les données, qu'on a pu voir ce type de données. Sinon, auparavant, c'était parce qu'il y avait des incidents graves, qu'on avait des remontées, que des gens nous disaient, tiens, il y a eu ça, il y a eu tel événement, etc. On se disait, ben ouais, peut-être faire évoluer. Là, maintenant, on a des statistiques, on a des choses qui sont très précises, qui nous permettent de faire évoluer la science et de faire évoluer les formations. Il faut toujours prouver qu'on a bien eu ça, ce qui est normal. Il faut prouver qu'on a cette problématique-là pour l'inclure et faire modifier une formation. en tant que tel.

  • Speaker #0

    Et donc cette traçabilité, cette meilleure traçabilité finalement que vous permet le numérique, elle est aussi au bénéfice des patients, parce que finalement quand vous allez intervenir auprès de spectateurs dans des compétitions, vous allez pouvoir conserver ces informations, les transmettre aux hôpitaux, mieux réorienter, finalement faciliter cette chaîne et le suivi.

  • Speaker #1

    On est un maillon en fait dans la chaîne de secours, donc on a besoin de cette transmission globale, et dans cette transmission globale, à un moment donné, on a besoin du retour d'expérience. Retour d'expérience et cycle d'amélioration. améliorer la formation systématiquement pour améliorer les prises en charge. Ça peut être aussi, ça nous a aidé à faire des fiches techniques par type d'activité. On sait que le running, on a souvent la problématique de l'hyperthermie d'effort, donc nous, Croix-Rouge Française, pour nos intervenants secouristes, quand ils font un running, ils ont une fiche technique sur cette problématique-là. Quand ils font une ferrari, ils ont des fiches techniques sur plutôt des problématiques liées à l'alcool, mais qui ne sont pas anodines à surveiller. Quand quelqu'un a malheureusement trop bu, on ne fait pas d'hyperthermie, on fait de l'hypothermie. On peut en décéder aussi. C'est des fiches qui ont été incluses pour nous permettre d'améliorer la prise en charge. C'est aussi faire savoir ce qu'on fait, c'est aussi aller jusqu'à l'impact social. A l'issue du Covid, on a pu mesurer un certain nombre de dispositifs sur l'engagement, sur le nombre d'heures qui ont été faites par nos volontaires, qui étaient énormes sur les premières semaines. C'est plus d'un millier d'heures par semaine qui étaient faites systématiquement. Sur le nombre de personnes, on a participé à la vaccination de... 10 millions de personnes en France. Ce qui n'est pas anodin, ça on le sait que parce qu'on a ce travail sur le numérique qui nous permet de remonter, remonter l'information, remonter l'évaluation, remonter l'information de là où on est, et ensuite aller traiter avec les autres sources de données pour pouvoir comparer cet ensemble.

  • Speaker #0

    Il y a des disciplines sur lesquelles vous avez peu d'habitude, par exemple les scrims, le judo, que vous avez déjà suivi ces compétitions, est-ce que vous avez des données, ou alors vous vous appuyez sur des données, par exemple des fédérations, du CIO ? Comment vous faites ?

  • Speaker #1

    On s'appuie sur les données des fédérations. Tout ce qu'il y a aux Jeux Olympiques sont des sports qu'on connaît, qu'on voit en France. Par contre, toute la prise en charge des athlètes, c'est les fédérations internationales qui dimensionnent le dispositif qu'il y a et qui nous indiquent aussi les pathologies. Eux, ils ont la vision internationale de leurs sportifs et donc ils vont pouvoir nous dire qu'il y a tel type d'événement, tel type de choses. assurer les prises en charge de telle ou telle façon ou améliorer notre qualité de prise en charge. Là, c'est vraiment l'expérience des Jeux Olympiques et des fédérations sportives qui travaillent chaque année.

  • Speaker #0

    En quoi les Jeux Olympiques sont un catalyseur au niveau numérique, au niveau de vos solutions ?

  • Speaker #1

    Pour nous, c'est un accélérateur plutôt qu'un catalyseur.

  • Speaker #0

    Vous voyez comment la différence ?

  • Speaker #1

    En fait, il y avait beaucoup de choses de prévues sur les feuilles de route, mais qui étaient lointaines. Les Jeux Olympiques nous ont ramené tout ce qui était lointain à des échéances très courtes. Par exemple, aujourd'hui... La prise en charge des blessés se fait maintenant complètement via l'application Minutis. La fiche blessée, ce qu'on appelle nous la fiche blessée, c'est le dossier patient, se fait directement dans Minutis. Ça, ce n'était pas possible encore il y a quatre mois. C'est quelque chose qui s'est accéléré justement en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques, qu'on a accéléré pour avoir une prise en charge complète sur l'outil numérique. En tout cas, c'était fait pour fin décembre, ce qui nous permet de tester aussi que ça fonctionne bien avant d'arriver aux Jeux Olympiques. Ça, très clairement, c'est quelque chose qui a été accéléré de manière très rapide. Des moyens de télécommunication indépendants, ce qu'on appelle des dispositifs digitaux pour la radio. En raison des Jeux Olympiques, on a accéléré aussi l'installation d'une liaison avec des faisceaux hertziens, nous permettant de faire du transfert de data à bas débit. Mais typiquement, ça me permet de sécuriser l'envoi des positions GPS via mon dispositif de radio sur Minutis. Donc je sécurise ma transmission puisque je sais que sur tout grand événement, ma téléphonie portable, la data de la téléphonie portable a quand même quelques limites en fonction du nombre de personnes qui seront présentes, en fonction du nombre de drones aussi qui va y avoir au-dessus et qui vont être brouillés, alors que là mon faisceau airtien va me permettre justement d'assurer ma sécurité, cette transmission de données. Donc c'est plein de petits projets comme ça, enfin petits ou gros projets comme ça, qui ont été accélérés.

  • Speaker #0

    Vous en venez un peu au défi humain, est-ce que c'est... Difficile, vous aussi vous êtes dans cette guerre des talents, finalement vous rentrez dans cette guerre des talents où il y a une pénurie de main d'oeuvre sur ce sujet là, comment vous faites face à ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien sûr qu'on garde des talents, bien sûr qu'on cherche des talents en permanence et en plus nous la particularité bien souvent de chercher des talents bénévoles pour pouvoir rentrer dedans. Minuti c'est une application qui a été développée à 100% par des équipes bénévoles, c'est des développeurs bénévoles qui ont fait tout ça. qui sont développeurs dans leur métier, qui sont des professionnels et qui ont fait ça, qui sont passionnés de Croix-Rouge aussi, donc c'est pour ça qu'ils ont monté cet outil. On recherche toujours du monde pour nous aider, pour nous accompagner, pour aller plus vite, parce qu'en fait on a une roadmap qui est énorme, ils ont plein d'idées, mais il y a quand même un manque de temps pour le faire. Comment on fait ? C'est de la communication, c'est de la visibilité sur les réseaux sociaux, sur des réseaux sociaux spécialisés, c'est la participation à des événements, c'est du travail avec certaines écoles, parfois aussi avec des anciens. qui nous permet d'avoir des gens qui sont motivés, qui vont pouvoir nous aider à mettre en place ou à développer ce type de dispositif.

  • Speaker #0

    Et est-ce que c'est facile à défendre ? Est-ce que ça attire finalement ? Parce qu'il y a quand même une mission presque de service public qui pourrait attirer le côté bénévole. de faire ça sur le temps libre, est-ce que ça attire ?

  • Speaker #1

    Alors ça attire parce que vous faites ça pour la Croix-Rouge française. Oui, c'est une mission qui pourrait être de service public, mais qui permet surtout à la Croix-Rouge française de fonctionner. Minutis, il ne fait pas que la fiche blessée pour les Jeux olympiques et paralympiques. On travaille aussi sur une fiche d'évaluation quand il y a des inondations, quand il y a une catastrophe en France, pour remonter l'information et traiter la donnée. C'est aussi l'outil qui permet de se rendre utile en cas de catastrophe. pour favoriser l'action, mais surtout un relèvement plus rapide de la population. Les gens ont envie de le faire parce qu'ils voient un résultat. directs auprès de la population pour que la population revienne à la normale, qu'on fasse face aux crises, qu'elles soient individuelles ou collectives, et reviennent à la normale, donc aillent vers atteindre leur résilience le plus vite possible. Je pense que c'est pour ça que les gens accrochent dans le dispositif.

  • Speaker #0

    Si on devait dire, qu'est-ce qui pourrait garnir dans l'avenir les solutions minutistes ? Parce qu'il y a eu la géolocalisation, il y a eu après la gestion des flux, ça peut encore grossir.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout ça est arrivé au fur et à mesure. La géolocalisation en premier. La main courante et la gestion des interventions, c'était vraiment le premier bloc, c'est la suite des attentats du 13 novembre 2015, où il nous manquait cet outil-là. En fait, c'est des développeurs qui étaient sûrs qu'on participait à la réponse de la Croix-Rouge dans les attentats, qu'on dit mais c'est complètement idiot, pourquoi on n'a pas fait ça ? 48 heures plus tard, j'avais le premier logiste CGL, la première version de Minutis qui était opérationnelle. C'était rapide. C'était rapide, ils ont bossé toute la nuit. Ils se sont fait le racaton à eux et ils ont relevé le défi.

  • Speaker #0

    C'était vraiment en pleine crise.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'était en pleine crise. Le week-end de 14-15 novembre 2015. J'ai du mal dans les dates en fait, mais le 14 novembre matin.

  • Speaker #0

    Le samedi matin.

  • Speaker #1

    Le samedi matin vers 4 heures, ils m'ont appelé. Un responsable m'a appelé en me disant on est trop bête, on aurait dû faire ça, pourquoi on n'a pas avancé sur ce truc là, et je lui ai dit ouais je suis d'accord avec toi vas-y, welcome, vas-y fais-le le dimanche après-midi, il me rappelait, il m'envoyait une URL par un texto avec une URL et puis il me dit va voir, et j'avais le produit qui était fait, qui avait avancé qui fonctionnait. Pour nous c'est vraiment l'outil central de l'activité de secours moi demain je rêve que L'ensemble de mes dispositifs dans une ambulance ou dans un poste de secours, soit connectés via une tablette ou autre, que ce soit la télétransmission d'électrocardiogramme, la prise de tension, on a des multiparamétries qui sont tous interconnectables, que tout ça remonte vers Minutis, nous permettent aussi de garder ce qui s'est passé, de garder une trace de ce qui se passe, de faciliter le bilan pour le secouriste. Automatiquement, c'est enregistré, automatiquement, il va retrouver, ça va lui structurer son bilan. Pourquoi pas allier aussi demain la vidéo, aller plus loin, aller sur de la vidéo, sur du comptage. Si vous aviez... Une vidéo au-dessus de l'attente, c'est facile, ça existe aujourd'hui, on sait le faire. Mais il faut le déployer sur des modules autonomes, c'est un petit peu plus complexe. Mais vous auriez du comptage à l'entrée d'un poste de secours, ça vous permettrait de dénombrer automatiquement les gens. Ce serait encore plus efficace que de devoir saisir systématiquement. Il y a encore plein d'avancées qui pourraient se faire sur ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Florent de nous avoir accueillis à Montrouge aux instances nationales et de nous avoir présenté le rôle du numérique pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 pour la Croix-Rouge.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter la montée en puissance de la tech dans le monde du sport.

Description

Comment assurer la présence de secouristes quand le site à sécuriser est la France entière ? La solution de la Croix-Rouge est numérique.

Bien sûr, il y a le centre de contrôle et ses dizaines d'écrans qui couvrent les différents sites où se dérouleront les épreuves de Jeux Olympiques, à Paris et ailleurs dans la France. Mais ce qui assurera les plus de 2000 intervenants secouristes bénévoles un déploiement quotidien efficace, c'est l'outil de géolocalisation que se partagera la Croix-Rouge avec ses quatre associations partenaires pendant les Jeux. Minutis, c'est son nom, permettra à chacun de savoir où exactement se trouvent les athlètes et les spectateurs qui ont besoin de soins, qui doivent parfois être pratiqués dans les trois minutes qui suivent l'incident. Florent Vallée, directeur de l'urgence et des opérations à la Croix-Rouge Française, nous explique pourquoi cette solution change la donne.

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Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lottier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, médias numériques et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique dans le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Alors aujourd'hui nous sommes avec Florent Vallée. Bonjour Florent.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Alors vous êtes directeur de l'urgence et des opérations au sein de la Croix-Rouge française et aujourd'hui nous allons évoquer le rôle du numérique au sein de la Croix-Rouge durant les Jeux Olympiques de Paris 2024, puisque vous êtes impliqué. Est-ce que le numérique va vous permettre de faire ? Pour ça, on est aux instances nationales de la Croix-Rouge, à Montrouge, et en particulier dans l'étage où seront pilotés les Jeux Olympiques pour la Croix-Rouge.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors vous êtes à l'étage du centre opérationnel, étage où en fait on retrouve le pilotage de l'ensemble des actions de la Croix-Rouge française en cas d'opération, en cas de catastrophe, de situation d'exception, que ce soit une tempête en France, que ce soit un séisme au Maroc. On va se retrouver à cet étage pour piloter l'ensemble. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 seront donc pilotés depuis cet étage un petit peu étendu puisqu'on a squatté en plus les salles de réunion pour accueillir une soixantaine de personnes par jour. Mais c'est ici que tout va se passer.

  • Speaker #0

    Oui, notamment des salles opérationnelles dans lesquelles... Il y a des écrans, il y a des cartes de la région et il y a différents postes pour les différents départements sur lesquels seront vraiment pilotés en direct avec des liens radio avec toutes vos équipes.

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a tout ça. Je vous ai montré les écrans éteints, mais tout ça en version numérique, mais aussi en version papier parce qu'il faut aussi prévoir le pire, prévoir qu'on n'ait plus d'accès numérique, qu'on n'ait plus d'électricité. Donc, on a aussi tout en version papier pour pouvoir fonctionner.

  • Speaker #0

    Alors, ce sera quoi le rôle de la Croix-Rouge pendant les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Alors, la Croix-Rouge française avec... Un groupement de quatre autres associations, des F2S, l'UNAS, l'Ordre de Malte et la Croix-Blanche, allons assurer les dispositifs de secours au sein des sites de compétition de Paris 2024, majoritairement sur la région parisienne. C'est des gros volumes, pour tout le groupement, c'est à peu près 1200 intervenants secouristes par jour qui vont devoir se relayer pendant toute la période des Jeux Olympiques et un petit peu moins pour les Paralympiques, on doit être qu'à 800 intervenants secouristes. Par jour, c'est des volumes énormes, sachant que tous ces secouristes sont bénévoles. Ils vont venir sur leur temps libre, sur leur temps de vacances. Donc il faut les faire venir depuis la province, depuis leur résidence habituelle, les accueillir, les héberger, leur donner du travail, leur donner les affectations et leur permettre d'accéder au site de compétition et d'être là à l'heure. Oui,

  • Speaker #0

    et quand vous dites intervenir, c'est qu'ils vont sécuriser, c'est-à-dire soigner les athlètes et les spectateurs qui ont des problèmes de santé pendant les compétitions.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Quel que soit l'accident, ça va être les premiers intervenants. Alors vous ne verrez pas marqué à la télé, vous ne verrez pas marqué l'emblème, puisqu'en fait on a des chasubles marquées médicales. Mais vous aurez un intervenant bénévole qui va intervenir pour prendre en charge un athlète, mais aussi un spectateur qui fait un malaise dû à la chaleur ou une chute, parce que les escaliers sont un peu trop raides.

  • Speaker #0

    Alors vous parliez des sites de compétition, il y a notamment le stade Vélodrome à Marseille, le stade de France à Paris, le Grand Palais, les compétitions qui se dérouleront aussi aux Invalides. Mais aussi à la sécurisation de la cérémonie d'ouverture. Alors qu'est-ce qui va changer pour la cérémonie d'ouverture ? Qu'est-ce qui est différent par rapport aux autres sites ?

  • Speaker #1

    Alors les autres sites, ils sont tous fermés. C'est relativement simple. En fait, c'est des petits sites, entre guillemets. C'est des enceintes fermées, même si on peut accueillir jusqu'à 80 000 personnes, le Stade de France. Alors que la cérémonie d'ouverture, on va être sur... 4 km de quai de chaque côté, donc 8 km à sécurité à prendre en compte, au bord de la Seine tout à fait, avec des ponts qu'on ne pourra pas forcément emprunter. Donc en fait des dispositifs, un dispositif côté nord, un dispositif côté sud, qui sont autonomes, qui sont en capacité de faire face à une manifestation quotidienne, à un malaise du quotidien, parce que je vais arriver à 16h, que la série d'ouverture ne commence qu'à 19h30, j'ai des temps d'attente qui sont longs, donc j'ai des gens qui vont être fatigués, et puis pour un peu qu'ils fassent chaud, ça va être compliqué, jusqu'à la prise en charge d'un... Un événement indésirable grave qu'on ne souhaite pas, un mouvement de foule, un attentat, où on est rodé à travailler avec les secours publics pour mettre en place les premiers secours aux populations en cas d'événement de ce type.

  • Speaker #0

    Et donc vous travaillez avec 4 associations, vous êtes donc un groupe de membres de 5. Il y a l'importance de fédérer ce travail, que tout le monde soit... au courant de tout en même temps. Et le numérique va vous permettre de ça, d'aider à fédérer ces associations et à fédérer le travail qui est fait ensemble.

  • Speaker #1

    Alors tout à fait, le numérique nous aide au quotidien, déjà dans le partage de données, dans le partage de dossiers, que ce soit avec des outils collaboratifs. On travaille énormément en collaboratif, parce qu'il faut tout faire valider. On complexifie en fait le fait de travailler avec quatre associations. C'est toujours plus facile de prendre la décision tout seul dans son coin. Là, il faut tout faire valider par tout le monde. Donc c'est un travail... C'est les outils participatifs qui nous permettent de réaliser ce type de choses. Et puis, dans l'opérationnel au quotidien, il ne faut pas perdre de temps. Il faut qu'on sache exactement où on en est, comment on va avancer. Et pour ça, on a deux outils. Alors, la radio, bien évidemment, ce qui nous permet de communiquer. Et puis, l'outil numérique avec un outil qui a été développé à la suite des attentats en 2015. D'ailleurs, il a été développé. Ça permet d'avoir de la géolocalisation, de la gestion d'intervention, de la gestion de moyens courantes, mais aussi tout un tas de dispositifs à l'intérieur de gestion des postes de secours, en allant jusqu'à la data où on a une visu sur l'activité, de voir si un poste de secours est dépassé ou pas. Et on traite aussi cette partie. Alors cet outil s'appelle Minutis.

  • Speaker #0

    Oui, alors cet outil Minutis, vous allez donc l'ouvrir à tout le groupement d'associations. Cet outil vous permet de le géolocaliser, notamment, donc une géolocalisation permanente. Ça vous permet de savoir en temps réel où sont toutes les équipes, tous les camions. Et alors, qu'est-ce que ça va vous permettre en temps réel, en termes opérationnels ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un outil qui a une version ordinateur, tablette, mais aussi une appli. Une appli, donc sur son smartphone, que chaque volontaire de chaque association peut avoir sur son smartphone. Ça nous permet de le géolocaliser, très clairement. Donc géolocaliser l'équipe, géolocaliser voire même la personne, s'il l'a autorisé, bien évidemment. Mais ça nous permet donc, puisque... qu'il a une application de communiquer avec lui, notamment de lui passer des informations importantes, ne serait-ce que rendez-vous à tel endroit pour prendre en charge une personne. on va lui envoyer le message via l'application. On va aussi lui donner des consignes de sécurité s'il y avait besoin à un moment donné. Donc c'est un lien de communication qui est aussi extrêmement intéressant avec l'ensemble des volontaires. La géolocalisation, bien évidemment, va nous permettre de situer où est l'intervention, où est la demande de secours et donc d'envoyer l'équipe la plus proche ou en tout cas qui râle plus rapidement sur place. Ça nous permet aussi de réorienter les moyens. Si vous avez une ambulance qui est en train d'emmener quelqu'un à l'hôpital et qui avait une prise en charge importante à faire juste à côté, on pourrait réorienter le véhicule pour aller... On va faire cette prise en charge en attendant qu'un véhicule vide intervienne. Et donc, on va limiter le temps d'intervention. Et plus on limite ce temps d'intervention, plus on a de chances de sauver des vies. Un arrêt cardiaque, c'est trois minutes. Vous avez trois minutes pour faire des gestes extrêmement importants, donc de pouvoir traiter le plus vite possible la personne. Même si on transporte quelqu'un qui n'est pas forcément bien grave dans le véhicule, on peut le dérouter pour aller prendre en charge un arrêt cardiaque. C'est une priorité.

  • Speaker #0

    Et en cas de crise, vous parliez aussi en cas d'attentat, par exemple. Ça vous permet de savoir où sont vos équipes, de leur dire... où il faut aller, déjà de savoir si elles sont en sécurité et puis de leur dire où il ne faut pas aller.

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça nous permet déjà de les mettre en sécurité, de les positionner en sécurité, de savoir qui exactement on a sur zone. C'est aussi notre responsabilité de savoir où sont nos bénévoles, comment ils vont, est-ce qu'ils sont pris dans le dispositif ou pas, et puis effectivement de réorienter le dispositif, donc de les envoyer vers un endroit, vers ce qu'on appelle nous un point de regroupement des moyens, en sécurité pour ensuite les réinjecter dans la zone, une fois que les forces de l'ordre seront intervenues sur place, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Avant que vous ayez cet outil, comment ça se passait ? Est-ce que vraiment ça... Révolutionner, ça vous a vraiment facilité les choses ?

  • Speaker #1

    Alors avant, on appuyait sur le bouton de la radio et puis soit on savait qu'on avait vécu la proximité et on appelait le véhicule, soit on était sur un vide. Moi je me souviens d'un... Un jour de neige où j'étais une régulation, où j'avais 10 véhicules sur la même commune, j'appuyais sur la radio et je disais qui prend l'intervention à telle adresse, qui est le plus proche, et puis en fait il levait la main et ça se passait comme ça.

  • Speaker #0

    On tâtonnait plus.

  • Speaker #1

    En tâtonnant, tout à fait. C'était basique, vous avez des secteurs, donc vous prenez forcément le véhicule qui est sur le secteur, alors que vous ne savez pas qu'il y avait un véhicule qui était en train de traverser le secteur tout bonnement. Là on a vraiment un gain sur le temps d'intervention qui est extrêmement intéressant, et puis un gain très fort aussi sur la gestion du poste de secours. Auparavant c'était du papier, ça ne remontait pas, ou ça remontait toutes les... par radio, vous en êtes à combien de victimes ? Là, en instantané, j'ai un tableau de bord avec le nombre de victimes et je peux, en fonction du nombre d'intervenants secouristes, de personnel que j'ai dans le poste de secours, je peux dire s'il commence à être débordé ou pas. S'il est débordé, il faut que je le renforce autant que possible.

  • Speaker #0

    Et alors un poste de secours, il est débordé, vous disiez quand il y a 4 personnes dans ce poste de secours, il faut maximum 4 blessés légers et 1 blessé grave. au-delà. Ça, ça vous permet de savoir ça et finalement de ne pas surbooker encore ce poste de secours.

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça permet de réorienter les gens correctement. On peut avoir de l'attente, des files d'attente, tant que c'est du léger. Il faut rester réaliste, mais ça nous permet de réajuster, de travailler avec le chef d'équipe pour voir où il en est exactement.

  • Speaker #0

    Alors, vous avez testé ces dispositifs ? Dans un festival à Roc-en-Seine, c'était en septembre dernier, et à la Fête des Lumières à Lyon, la Fête des Lumières finalement c'est un peu un espace ouvert aussi. Est-ce que ça vous a permis de vous imprégner de ce qui va se passer pendant les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Ça nous a permis de travailler déjà sur des volumes, parce que c'est aussi avoir des volumes d'intervention, des volumes de prise en charge qui sont extrêmement importants. Roc-en-Seine, c'est des volumes qui sont relativement importants, même si ce n'est pas grave à la fin, mais en tout cas c'est des prises en charge qui sont présentes. La Fête des Lumières, c'est plus compliqué, parce que là on est sur des espaces ouverts, La pratique de géolocalisation qui est extrêmement importante, et puis aussi de gestion, parce qu'on a des postes de secours en fixe et des équipes d'intervention qui bougent, donc de pouvoir orienter les équipes d'intervention, quand ils ont pris en charge quelqu'un, d'orienter vers le poste qui travaille plus ou moins, et donc d'équilibrer la charge de travail entre les différents postes de secours qui sont le plus proche.

  • Speaker #0

    Alors ça vous permet aussi de centraliser des informations, et notamment des informations sur les pathologies qu'on peut trouver dans certaines compétitions qui sont assez spécifiques. Vous évoquez le cas de la sécurisation du marathon, qui sera un marathon pour tous, donc qui sera un marathon ouvert, pas qu'aux athlètes professionnels, mais aussi au grand public. Comment ça va vous aider ?

  • Speaker #1

    À partir du moment où les prises en charge sont rentrées, qu'on a les fiches blessées, qu'on sait ce que les gens ont eu, en fait, ça nous permet aussi de travailler à plus long terme sur la refonte des dispositifs. Formation de prise en charge. Typiquement, on sait qu'on a de plus en plus de problématiques d'hyperthermie d'effort. Le coureur, que ce soit sur un marathon, sur un 10 km, très souvent, le coureur, à un moment donné, pousse trop loin l'effort et sa température monte, c'est une réaction du corps. On fait une hyperthermie et l'hyperthermie, il faut la prendre vite en charge parce que malheureusement, c'est un cas qui souvent peut finir très mal, peut finir par un décès. La première chose à faire, c'est de la refroidir. Parce qu'on a démontré qu'on avait ce problème-là, que c'était vraiment quelque chose de prégnant. On est en train de faire évoluer les textes du secourisme, que la prise en charge de l'hyperthermie des forces soit détectée et prise en charge correctement, et que ce soit expliqué dans la formation de premier secours directement. Donc avec cette remontée de données, c'est faire évoluer les formations de base pour s'améliorer. On est vraiment dans une boucle d'amélioration constante, qui nous permet de mieux prendre en charge les personnes victimes en fait.

  • Speaker #0

    Et c'est le numérique qui vous a permis d'avoir ces données, qui ont montré qu'il y avait cette tendance dans des... des compétitions de running ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Là, pour le coup, c'est vraiment la remontée numérique et en analysant les données, qu'on a pu voir ce type de données. Sinon, auparavant, c'était parce qu'il y avait des incidents graves, qu'on avait des remontées, que des gens nous disaient, tiens, il y a eu ça, il y a eu tel événement, etc. On se disait, ben ouais, peut-être faire évoluer. Là, maintenant, on a des statistiques, on a des choses qui sont très précises, qui nous permettent de faire évoluer la science et de faire évoluer les formations. Il faut toujours prouver qu'on a bien eu ça, ce qui est normal. Il faut prouver qu'on a cette problématique-là pour l'inclure et faire modifier une formation. en tant que tel.

  • Speaker #0

    Et donc cette traçabilité, cette meilleure traçabilité finalement que vous permet le numérique, elle est aussi au bénéfice des patients, parce que finalement quand vous allez intervenir auprès de spectateurs dans des compétitions, vous allez pouvoir conserver ces informations, les transmettre aux hôpitaux, mieux réorienter, finalement faciliter cette chaîne et le suivi.

  • Speaker #1

    On est un maillon en fait dans la chaîne de secours, donc on a besoin de cette transmission globale, et dans cette transmission globale, à un moment donné, on a besoin du retour d'expérience. Retour d'expérience et cycle d'amélioration. améliorer la formation systématiquement pour améliorer les prises en charge. Ça peut être aussi, ça nous a aidé à faire des fiches techniques par type d'activité. On sait que le running, on a souvent la problématique de l'hyperthermie d'effort, donc nous, Croix-Rouge Française, pour nos intervenants secouristes, quand ils font un running, ils ont une fiche technique sur cette problématique-là. Quand ils font une ferrari, ils ont des fiches techniques sur plutôt des problématiques liées à l'alcool, mais qui ne sont pas anodines à surveiller. Quand quelqu'un a malheureusement trop bu, on ne fait pas d'hyperthermie, on fait de l'hypothermie. On peut en décéder aussi. C'est des fiches qui ont été incluses pour nous permettre d'améliorer la prise en charge. C'est aussi faire savoir ce qu'on fait, c'est aussi aller jusqu'à l'impact social. A l'issue du Covid, on a pu mesurer un certain nombre de dispositifs sur l'engagement, sur le nombre d'heures qui ont été faites par nos volontaires, qui étaient énormes sur les premières semaines. C'est plus d'un millier d'heures par semaine qui étaient faites systématiquement. Sur le nombre de personnes, on a participé à la vaccination de... 10 millions de personnes en France. Ce qui n'est pas anodin, ça on le sait que parce qu'on a ce travail sur le numérique qui nous permet de remonter, remonter l'information, remonter l'évaluation, remonter l'information de là où on est, et ensuite aller traiter avec les autres sources de données pour pouvoir comparer cet ensemble.

  • Speaker #0

    Il y a des disciplines sur lesquelles vous avez peu d'habitude, par exemple les scrims, le judo, que vous avez déjà suivi ces compétitions, est-ce que vous avez des données, ou alors vous vous appuyez sur des données, par exemple des fédérations, du CIO ? Comment vous faites ?

  • Speaker #1

    On s'appuie sur les données des fédérations. Tout ce qu'il y a aux Jeux Olympiques sont des sports qu'on connaît, qu'on voit en France. Par contre, toute la prise en charge des athlètes, c'est les fédérations internationales qui dimensionnent le dispositif qu'il y a et qui nous indiquent aussi les pathologies. Eux, ils ont la vision internationale de leurs sportifs et donc ils vont pouvoir nous dire qu'il y a tel type d'événement, tel type de choses. assurer les prises en charge de telle ou telle façon ou améliorer notre qualité de prise en charge. Là, c'est vraiment l'expérience des Jeux Olympiques et des fédérations sportives qui travaillent chaque année.

  • Speaker #0

    En quoi les Jeux Olympiques sont un catalyseur au niveau numérique, au niveau de vos solutions ?

  • Speaker #1

    Pour nous, c'est un accélérateur plutôt qu'un catalyseur.

  • Speaker #0

    Vous voyez comment la différence ?

  • Speaker #1

    En fait, il y avait beaucoup de choses de prévues sur les feuilles de route, mais qui étaient lointaines. Les Jeux Olympiques nous ont ramené tout ce qui était lointain à des échéances très courtes. Par exemple, aujourd'hui... La prise en charge des blessés se fait maintenant complètement via l'application Minutis. La fiche blessée, ce qu'on appelle nous la fiche blessée, c'est le dossier patient, se fait directement dans Minutis. Ça, ce n'était pas possible encore il y a quatre mois. C'est quelque chose qui s'est accéléré justement en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques, qu'on a accéléré pour avoir une prise en charge complète sur l'outil numérique. En tout cas, c'était fait pour fin décembre, ce qui nous permet de tester aussi que ça fonctionne bien avant d'arriver aux Jeux Olympiques. Ça, très clairement, c'est quelque chose qui a été accéléré de manière très rapide. Des moyens de télécommunication indépendants, ce qu'on appelle des dispositifs digitaux pour la radio. En raison des Jeux Olympiques, on a accéléré aussi l'installation d'une liaison avec des faisceaux hertziens, nous permettant de faire du transfert de data à bas débit. Mais typiquement, ça me permet de sécuriser l'envoi des positions GPS via mon dispositif de radio sur Minutis. Donc je sécurise ma transmission puisque je sais que sur tout grand événement, ma téléphonie portable, la data de la téléphonie portable a quand même quelques limites en fonction du nombre de personnes qui seront présentes, en fonction du nombre de drones aussi qui va y avoir au-dessus et qui vont être brouillés, alors que là mon faisceau airtien va me permettre justement d'assurer ma sécurité, cette transmission de données. Donc c'est plein de petits projets comme ça, enfin petits ou gros projets comme ça, qui ont été accélérés.

  • Speaker #0

    Vous en venez un peu au défi humain, est-ce que c'est... Difficile, vous aussi vous êtes dans cette guerre des talents, finalement vous rentrez dans cette guerre des talents où il y a une pénurie de main d'oeuvre sur ce sujet là, comment vous faites face à ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien sûr qu'on garde des talents, bien sûr qu'on cherche des talents en permanence et en plus nous la particularité bien souvent de chercher des talents bénévoles pour pouvoir rentrer dedans. Minuti c'est une application qui a été développée à 100% par des équipes bénévoles, c'est des développeurs bénévoles qui ont fait tout ça. qui sont développeurs dans leur métier, qui sont des professionnels et qui ont fait ça, qui sont passionnés de Croix-Rouge aussi, donc c'est pour ça qu'ils ont monté cet outil. On recherche toujours du monde pour nous aider, pour nous accompagner, pour aller plus vite, parce qu'en fait on a une roadmap qui est énorme, ils ont plein d'idées, mais il y a quand même un manque de temps pour le faire. Comment on fait ? C'est de la communication, c'est de la visibilité sur les réseaux sociaux, sur des réseaux sociaux spécialisés, c'est la participation à des événements, c'est du travail avec certaines écoles, parfois aussi avec des anciens. qui nous permet d'avoir des gens qui sont motivés, qui vont pouvoir nous aider à mettre en place ou à développer ce type de dispositif.

  • Speaker #0

    Et est-ce que c'est facile à défendre ? Est-ce que ça attire finalement ? Parce qu'il y a quand même une mission presque de service public qui pourrait attirer le côté bénévole. de faire ça sur le temps libre, est-ce que ça attire ?

  • Speaker #1

    Alors ça attire parce que vous faites ça pour la Croix-Rouge française. Oui, c'est une mission qui pourrait être de service public, mais qui permet surtout à la Croix-Rouge française de fonctionner. Minutis, il ne fait pas que la fiche blessée pour les Jeux olympiques et paralympiques. On travaille aussi sur une fiche d'évaluation quand il y a des inondations, quand il y a une catastrophe en France, pour remonter l'information et traiter la donnée. C'est aussi l'outil qui permet de se rendre utile en cas de catastrophe. pour favoriser l'action, mais surtout un relèvement plus rapide de la population. Les gens ont envie de le faire parce qu'ils voient un résultat. directs auprès de la population pour que la population revienne à la normale, qu'on fasse face aux crises, qu'elles soient individuelles ou collectives, et reviennent à la normale, donc aillent vers atteindre leur résilience le plus vite possible. Je pense que c'est pour ça que les gens accrochent dans le dispositif.

  • Speaker #0

    Si on devait dire, qu'est-ce qui pourrait garnir dans l'avenir les solutions minutistes ? Parce qu'il y a eu la géolocalisation, il y a eu après la gestion des flux, ça peut encore grossir.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout ça est arrivé au fur et à mesure. La géolocalisation en premier. La main courante et la gestion des interventions, c'était vraiment le premier bloc, c'est la suite des attentats du 13 novembre 2015, où il nous manquait cet outil-là. En fait, c'est des développeurs qui étaient sûrs qu'on participait à la réponse de la Croix-Rouge dans les attentats, qu'on dit mais c'est complètement idiot, pourquoi on n'a pas fait ça ? 48 heures plus tard, j'avais le premier logiste CGL, la première version de Minutis qui était opérationnelle. C'était rapide. C'était rapide, ils ont bossé toute la nuit. Ils se sont fait le racaton à eux et ils ont relevé le défi.

  • Speaker #0

    C'était vraiment en pleine crise.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'était en pleine crise. Le week-end de 14-15 novembre 2015. J'ai du mal dans les dates en fait, mais le 14 novembre matin.

  • Speaker #0

    Le samedi matin.

  • Speaker #1

    Le samedi matin vers 4 heures, ils m'ont appelé. Un responsable m'a appelé en me disant on est trop bête, on aurait dû faire ça, pourquoi on n'a pas avancé sur ce truc là, et je lui ai dit ouais je suis d'accord avec toi vas-y, welcome, vas-y fais-le le dimanche après-midi, il me rappelait, il m'envoyait une URL par un texto avec une URL et puis il me dit va voir, et j'avais le produit qui était fait, qui avait avancé qui fonctionnait. Pour nous c'est vraiment l'outil central de l'activité de secours moi demain je rêve que L'ensemble de mes dispositifs dans une ambulance ou dans un poste de secours, soit connectés via une tablette ou autre, que ce soit la télétransmission d'électrocardiogramme, la prise de tension, on a des multiparamétries qui sont tous interconnectables, que tout ça remonte vers Minutis, nous permettent aussi de garder ce qui s'est passé, de garder une trace de ce qui se passe, de faciliter le bilan pour le secouriste. Automatiquement, c'est enregistré, automatiquement, il va retrouver, ça va lui structurer son bilan. Pourquoi pas allier aussi demain la vidéo, aller plus loin, aller sur de la vidéo, sur du comptage. Si vous aviez... Une vidéo au-dessus de l'attente, c'est facile, ça existe aujourd'hui, on sait le faire. Mais il faut le déployer sur des modules autonomes, c'est un petit peu plus complexe. Mais vous auriez du comptage à l'entrée d'un poste de secours, ça vous permettrait de dénombrer automatiquement les gens. Ce serait encore plus efficace que de devoir saisir systématiquement. Il y a encore plein d'avancées qui pourraient se faire sur ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Florent de nous avoir accueillis à Montrouge aux instances nationales et de nous avoir présenté le rôle du numérique pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 pour la Croix-Rouge.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter la montée en puissance de la tech dans le monde du sport.

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Description

Comment assurer la présence de secouristes quand le site à sécuriser est la France entière ? La solution de la Croix-Rouge est numérique.

Bien sûr, il y a le centre de contrôle et ses dizaines d'écrans qui couvrent les différents sites où se dérouleront les épreuves de Jeux Olympiques, à Paris et ailleurs dans la France. Mais ce qui assurera les plus de 2000 intervenants secouristes bénévoles un déploiement quotidien efficace, c'est l'outil de géolocalisation que se partagera la Croix-Rouge avec ses quatre associations partenaires pendant les Jeux. Minutis, c'est son nom, permettra à chacun de savoir où exactement se trouvent les athlètes et les spectateurs qui ont besoin de soins, qui doivent parfois être pratiqués dans les trois minutes qui suivent l'incident. Florent Vallée, directeur de l'urgence et des opérations à la Croix-Rouge Française, nous explique pourquoi cette solution change la donne.

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Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lottier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, médias numériques et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique dans le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Alors aujourd'hui nous sommes avec Florent Vallée. Bonjour Florent.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Alors vous êtes directeur de l'urgence et des opérations au sein de la Croix-Rouge française et aujourd'hui nous allons évoquer le rôle du numérique au sein de la Croix-Rouge durant les Jeux Olympiques de Paris 2024, puisque vous êtes impliqué. Est-ce que le numérique va vous permettre de faire ? Pour ça, on est aux instances nationales de la Croix-Rouge, à Montrouge, et en particulier dans l'étage où seront pilotés les Jeux Olympiques pour la Croix-Rouge.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors vous êtes à l'étage du centre opérationnel, étage où en fait on retrouve le pilotage de l'ensemble des actions de la Croix-Rouge française en cas d'opération, en cas de catastrophe, de situation d'exception, que ce soit une tempête en France, que ce soit un séisme au Maroc. On va se retrouver à cet étage pour piloter l'ensemble. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 seront donc pilotés depuis cet étage un petit peu étendu puisqu'on a squatté en plus les salles de réunion pour accueillir une soixantaine de personnes par jour. Mais c'est ici que tout va se passer.

  • Speaker #0

    Oui, notamment des salles opérationnelles dans lesquelles... Il y a des écrans, il y a des cartes de la région et il y a différents postes pour les différents départements sur lesquels seront vraiment pilotés en direct avec des liens radio avec toutes vos équipes.

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a tout ça. Je vous ai montré les écrans éteints, mais tout ça en version numérique, mais aussi en version papier parce qu'il faut aussi prévoir le pire, prévoir qu'on n'ait plus d'accès numérique, qu'on n'ait plus d'électricité. Donc, on a aussi tout en version papier pour pouvoir fonctionner.

  • Speaker #0

    Alors, ce sera quoi le rôle de la Croix-Rouge pendant les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Alors, la Croix-Rouge française avec... Un groupement de quatre autres associations, des F2S, l'UNAS, l'Ordre de Malte et la Croix-Blanche, allons assurer les dispositifs de secours au sein des sites de compétition de Paris 2024, majoritairement sur la région parisienne. C'est des gros volumes, pour tout le groupement, c'est à peu près 1200 intervenants secouristes par jour qui vont devoir se relayer pendant toute la période des Jeux Olympiques et un petit peu moins pour les Paralympiques, on doit être qu'à 800 intervenants secouristes. Par jour, c'est des volumes énormes, sachant que tous ces secouristes sont bénévoles. Ils vont venir sur leur temps libre, sur leur temps de vacances. Donc il faut les faire venir depuis la province, depuis leur résidence habituelle, les accueillir, les héberger, leur donner du travail, leur donner les affectations et leur permettre d'accéder au site de compétition et d'être là à l'heure. Oui,

  • Speaker #0

    et quand vous dites intervenir, c'est qu'ils vont sécuriser, c'est-à-dire soigner les athlètes et les spectateurs qui ont des problèmes de santé pendant les compétitions.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Quel que soit l'accident, ça va être les premiers intervenants. Alors vous ne verrez pas marqué à la télé, vous ne verrez pas marqué l'emblème, puisqu'en fait on a des chasubles marquées médicales. Mais vous aurez un intervenant bénévole qui va intervenir pour prendre en charge un athlète, mais aussi un spectateur qui fait un malaise dû à la chaleur ou une chute, parce que les escaliers sont un peu trop raides.

  • Speaker #0

    Alors vous parliez des sites de compétition, il y a notamment le stade Vélodrome à Marseille, le stade de France à Paris, le Grand Palais, les compétitions qui se dérouleront aussi aux Invalides. Mais aussi à la sécurisation de la cérémonie d'ouverture. Alors qu'est-ce qui va changer pour la cérémonie d'ouverture ? Qu'est-ce qui est différent par rapport aux autres sites ?

  • Speaker #1

    Alors les autres sites, ils sont tous fermés. C'est relativement simple. En fait, c'est des petits sites, entre guillemets. C'est des enceintes fermées, même si on peut accueillir jusqu'à 80 000 personnes, le Stade de France. Alors que la cérémonie d'ouverture, on va être sur... 4 km de quai de chaque côté, donc 8 km à sécurité à prendre en compte, au bord de la Seine tout à fait, avec des ponts qu'on ne pourra pas forcément emprunter. Donc en fait des dispositifs, un dispositif côté nord, un dispositif côté sud, qui sont autonomes, qui sont en capacité de faire face à une manifestation quotidienne, à un malaise du quotidien, parce que je vais arriver à 16h, que la série d'ouverture ne commence qu'à 19h30, j'ai des temps d'attente qui sont longs, donc j'ai des gens qui vont être fatigués, et puis pour un peu qu'ils fassent chaud, ça va être compliqué, jusqu'à la prise en charge d'un... Un événement indésirable grave qu'on ne souhaite pas, un mouvement de foule, un attentat, où on est rodé à travailler avec les secours publics pour mettre en place les premiers secours aux populations en cas d'événement de ce type.

  • Speaker #0

    Et donc vous travaillez avec 4 associations, vous êtes donc un groupe de membres de 5. Il y a l'importance de fédérer ce travail, que tout le monde soit... au courant de tout en même temps. Et le numérique va vous permettre de ça, d'aider à fédérer ces associations et à fédérer le travail qui est fait ensemble.

  • Speaker #1

    Alors tout à fait, le numérique nous aide au quotidien, déjà dans le partage de données, dans le partage de dossiers, que ce soit avec des outils collaboratifs. On travaille énormément en collaboratif, parce qu'il faut tout faire valider. On complexifie en fait le fait de travailler avec quatre associations. C'est toujours plus facile de prendre la décision tout seul dans son coin. Là, il faut tout faire valider par tout le monde. Donc c'est un travail... C'est les outils participatifs qui nous permettent de réaliser ce type de choses. Et puis, dans l'opérationnel au quotidien, il ne faut pas perdre de temps. Il faut qu'on sache exactement où on en est, comment on va avancer. Et pour ça, on a deux outils. Alors, la radio, bien évidemment, ce qui nous permet de communiquer. Et puis, l'outil numérique avec un outil qui a été développé à la suite des attentats en 2015. D'ailleurs, il a été développé. Ça permet d'avoir de la géolocalisation, de la gestion d'intervention, de la gestion de moyens courantes, mais aussi tout un tas de dispositifs à l'intérieur de gestion des postes de secours, en allant jusqu'à la data où on a une visu sur l'activité, de voir si un poste de secours est dépassé ou pas. Et on traite aussi cette partie. Alors cet outil s'appelle Minutis.

  • Speaker #0

    Oui, alors cet outil Minutis, vous allez donc l'ouvrir à tout le groupement d'associations. Cet outil vous permet de le géolocaliser, notamment, donc une géolocalisation permanente. Ça vous permet de savoir en temps réel où sont toutes les équipes, tous les camions. Et alors, qu'est-ce que ça va vous permettre en temps réel, en termes opérationnels ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un outil qui a une version ordinateur, tablette, mais aussi une appli. Une appli, donc sur son smartphone, que chaque volontaire de chaque association peut avoir sur son smartphone. Ça nous permet de le géolocaliser, très clairement. Donc géolocaliser l'équipe, géolocaliser voire même la personne, s'il l'a autorisé, bien évidemment. Mais ça nous permet donc, puisque... qu'il a une application de communiquer avec lui, notamment de lui passer des informations importantes, ne serait-ce que rendez-vous à tel endroit pour prendre en charge une personne. on va lui envoyer le message via l'application. On va aussi lui donner des consignes de sécurité s'il y avait besoin à un moment donné. Donc c'est un lien de communication qui est aussi extrêmement intéressant avec l'ensemble des volontaires. La géolocalisation, bien évidemment, va nous permettre de situer où est l'intervention, où est la demande de secours et donc d'envoyer l'équipe la plus proche ou en tout cas qui râle plus rapidement sur place. Ça nous permet aussi de réorienter les moyens. Si vous avez une ambulance qui est en train d'emmener quelqu'un à l'hôpital et qui avait une prise en charge importante à faire juste à côté, on pourrait réorienter le véhicule pour aller... On va faire cette prise en charge en attendant qu'un véhicule vide intervienne. Et donc, on va limiter le temps d'intervention. Et plus on limite ce temps d'intervention, plus on a de chances de sauver des vies. Un arrêt cardiaque, c'est trois minutes. Vous avez trois minutes pour faire des gestes extrêmement importants, donc de pouvoir traiter le plus vite possible la personne. Même si on transporte quelqu'un qui n'est pas forcément bien grave dans le véhicule, on peut le dérouter pour aller prendre en charge un arrêt cardiaque. C'est une priorité.

  • Speaker #0

    Et en cas de crise, vous parliez aussi en cas d'attentat, par exemple. Ça vous permet de savoir où sont vos équipes, de leur dire... où il faut aller, déjà de savoir si elles sont en sécurité et puis de leur dire où il ne faut pas aller.

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça nous permet déjà de les mettre en sécurité, de les positionner en sécurité, de savoir qui exactement on a sur zone. C'est aussi notre responsabilité de savoir où sont nos bénévoles, comment ils vont, est-ce qu'ils sont pris dans le dispositif ou pas, et puis effectivement de réorienter le dispositif, donc de les envoyer vers un endroit, vers ce qu'on appelle nous un point de regroupement des moyens, en sécurité pour ensuite les réinjecter dans la zone, une fois que les forces de l'ordre seront intervenues sur place, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Avant que vous ayez cet outil, comment ça se passait ? Est-ce que vraiment ça... Révolutionner, ça vous a vraiment facilité les choses ?

  • Speaker #1

    Alors avant, on appuyait sur le bouton de la radio et puis soit on savait qu'on avait vécu la proximité et on appelait le véhicule, soit on était sur un vide. Moi je me souviens d'un... Un jour de neige où j'étais une régulation, où j'avais 10 véhicules sur la même commune, j'appuyais sur la radio et je disais qui prend l'intervention à telle adresse, qui est le plus proche, et puis en fait il levait la main et ça se passait comme ça.

  • Speaker #0

    On tâtonnait plus.

  • Speaker #1

    En tâtonnant, tout à fait. C'était basique, vous avez des secteurs, donc vous prenez forcément le véhicule qui est sur le secteur, alors que vous ne savez pas qu'il y avait un véhicule qui était en train de traverser le secteur tout bonnement. Là on a vraiment un gain sur le temps d'intervention qui est extrêmement intéressant, et puis un gain très fort aussi sur la gestion du poste de secours. Auparavant c'était du papier, ça ne remontait pas, ou ça remontait toutes les... par radio, vous en êtes à combien de victimes ? Là, en instantané, j'ai un tableau de bord avec le nombre de victimes et je peux, en fonction du nombre d'intervenants secouristes, de personnel que j'ai dans le poste de secours, je peux dire s'il commence à être débordé ou pas. S'il est débordé, il faut que je le renforce autant que possible.

  • Speaker #0

    Et alors un poste de secours, il est débordé, vous disiez quand il y a 4 personnes dans ce poste de secours, il faut maximum 4 blessés légers et 1 blessé grave. au-delà. Ça, ça vous permet de savoir ça et finalement de ne pas surbooker encore ce poste de secours.

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça permet de réorienter les gens correctement. On peut avoir de l'attente, des files d'attente, tant que c'est du léger. Il faut rester réaliste, mais ça nous permet de réajuster, de travailler avec le chef d'équipe pour voir où il en est exactement.

  • Speaker #0

    Alors, vous avez testé ces dispositifs ? Dans un festival à Roc-en-Seine, c'était en septembre dernier, et à la Fête des Lumières à Lyon, la Fête des Lumières finalement c'est un peu un espace ouvert aussi. Est-ce que ça vous a permis de vous imprégner de ce qui va se passer pendant les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Ça nous a permis de travailler déjà sur des volumes, parce que c'est aussi avoir des volumes d'intervention, des volumes de prise en charge qui sont extrêmement importants. Roc-en-Seine, c'est des volumes qui sont relativement importants, même si ce n'est pas grave à la fin, mais en tout cas c'est des prises en charge qui sont présentes. La Fête des Lumières, c'est plus compliqué, parce que là on est sur des espaces ouverts, La pratique de géolocalisation qui est extrêmement importante, et puis aussi de gestion, parce qu'on a des postes de secours en fixe et des équipes d'intervention qui bougent, donc de pouvoir orienter les équipes d'intervention, quand ils ont pris en charge quelqu'un, d'orienter vers le poste qui travaille plus ou moins, et donc d'équilibrer la charge de travail entre les différents postes de secours qui sont le plus proche.

  • Speaker #0

    Alors ça vous permet aussi de centraliser des informations, et notamment des informations sur les pathologies qu'on peut trouver dans certaines compétitions qui sont assez spécifiques. Vous évoquez le cas de la sécurisation du marathon, qui sera un marathon pour tous, donc qui sera un marathon ouvert, pas qu'aux athlètes professionnels, mais aussi au grand public. Comment ça va vous aider ?

  • Speaker #1

    À partir du moment où les prises en charge sont rentrées, qu'on a les fiches blessées, qu'on sait ce que les gens ont eu, en fait, ça nous permet aussi de travailler à plus long terme sur la refonte des dispositifs. Formation de prise en charge. Typiquement, on sait qu'on a de plus en plus de problématiques d'hyperthermie d'effort. Le coureur, que ce soit sur un marathon, sur un 10 km, très souvent, le coureur, à un moment donné, pousse trop loin l'effort et sa température monte, c'est une réaction du corps. On fait une hyperthermie et l'hyperthermie, il faut la prendre vite en charge parce que malheureusement, c'est un cas qui souvent peut finir très mal, peut finir par un décès. La première chose à faire, c'est de la refroidir. Parce qu'on a démontré qu'on avait ce problème-là, que c'était vraiment quelque chose de prégnant. On est en train de faire évoluer les textes du secourisme, que la prise en charge de l'hyperthermie des forces soit détectée et prise en charge correctement, et que ce soit expliqué dans la formation de premier secours directement. Donc avec cette remontée de données, c'est faire évoluer les formations de base pour s'améliorer. On est vraiment dans une boucle d'amélioration constante, qui nous permet de mieux prendre en charge les personnes victimes en fait.

  • Speaker #0

    Et c'est le numérique qui vous a permis d'avoir ces données, qui ont montré qu'il y avait cette tendance dans des... des compétitions de running ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Là, pour le coup, c'est vraiment la remontée numérique et en analysant les données, qu'on a pu voir ce type de données. Sinon, auparavant, c'était parce qu'il y avait des incidents graves, qu'on avait des remontées, que des gens nous disaient, tiens, il y a eu ça, il y a eu tel événement, etc. On se disait, ben ouais, peut-être faire évoluer. Là, maintenant, on a des statistiques, on a des choses qui sont très précises, qui nous permettent de faire évoluer la science et de faire évoluer les formations. Il faut toujours prouver qu'on a bien eu ça, ce qui est normal. Il faut prouver qu'on a cette problématique-là pour l'inclure et faire modifier une formation. en tant que tel.

  • Speaker #0

    Et donc cette traçabilité, cette meilleure traçabilité finalement que vous permet le numérique, elle est aussi au bénéfice des patients, parce que finalement quand vous allez intervenir auprès de spectateurs dans des compétitions, vous allez pouvoir conserver ces informations, les transmettre aux hôpitaux, mieux réorienter, finalement faciliter cette chaîne et le suivi.

  • Speaker #1

    On est un maillon en fait dans la chaîne de secours, donc on a besoin de cette transmission globale, et dans cette transmission globale, à un moment donné, on a besoin du retour d'expérience. Retour d'expérience et cycle d'amélioration. améliorer la formation systématiquement pour améliorer les prises en charge. Ça peut être aussi, ça nous a aidé à faire des fiches techniques par type d'activité. On sait que le running, on a souvent la problématique de l'hyperthermie d'effort, donc nous, Croix-Rouge Française, pour nos intervenants secouristes, quand ils font un running, ils ont une fiche technique sur cette problématique-là. Quand ils font une ferrari, ils ont des fiches techniques sur plutôt des problématiques liées à l'alcool, mais qui ne sont pas anodines à surveiller. Quand quelqu'un a malheureusement trop bu, on ne fait pas d'hyperthermie, on fait de l'hypothermie. On peut en décéder aussi. C'est des fiches qui ont été incluses pour nous permettre d'améliorer la prise en charge. C'est aussi faire savoir ce qu'on fait, c'est aussi aller jusqu'à l'impact social. A l'issue du Covid, on a pu mesurer un certain nombre de dispositifs sur l'engagement, sur le nombre d'heures qui ont été faites par nos volontaires, qui étaient énormes sur les premières semaines. C'est plus d'un millier d'heures par semaine qui étaient faites systématiquement. Sur le nombre de personnes, on a participé à la vaccination de... 10 millions de personnes en France. Ce qui n'est pas anodin, ça on le sait que parce qu'on a ce travail sur le numérique qui nous permet de remonter, remonter l'information, remonter l'évaluation, remonter l'information de là où on est, et ensuite aller traiter avec les autres sources de données pour pouvoir comparer cet ensemble.

  • Speaker #0

    Il y a des disciplines sur lesquelles vous avez peu d'habitude, par exemple les scrims, le judo, que vous avez déjà suivi ces compétitions, est-ce que vous avez des données, ou alors vous vous appuyez sur des données, par exemple des fédérations, du CIO ? Comment vous faites ?

  • Speaker #1

    On s'appuie sur les données des fédérations. Tout ce qu'il y a aux Jeux Olympiques sont des sports qu'on connaît, qu'on voit en France. Par contre, toute la prise en charge des athlètes, c'est les fédérations internationales qui dimensionnent le dispositif qu'il y a et qui nous indiquent aussi les pathologies. Eux, ils ont la vision internationale de leurs sportifs et donc ils vont pouvoir nous dire qu'il y a tel type d'événement, tel type de choses. assurer les prises en charge de telle ou telle façon ou améliorer notre qualité de prise en charge. Là, c'est vraiment l'expérience des Jeux Olympiques et des fédérations sportives qui travaillent chaque année.

  • Speaker #0

    En quoi les Jeux Olympiques sont un catalyseur au niveau numérique, au niveau de vos solutions ?

  • Speaker #1

    Pour nous, c'est un accélérateur plutôt qu'un catalyseur.

  • Speaker #0

    Vous voyez comment la différence ?

  • Speaker #1

    En fait, il y avait beaucoup de choses de prévues sur les feuilles de route, mais qui étaient lointaines. Les Jeux Olympiques nous ont ramené tout ce qui était lointain à des échéances très courtes. Par exemple, aujourd'hui... La prise en charge des blessés se fait maintenant complètement via l'application Minutis. La fiche blessée, ce qu'on appelle nous la fiche blessée, c'est le dossier patient, se fait directement dans Minutis. Ça, ce n'était pas possible encore il y a quatre mois. C'est quelque chose qui s'est accéléré justement en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques, qu'on a accéléré pour avoir une prise en charge complète sur l'outil numérique. En tout cas, c'était fait pour fin décembre, ce qui nous permet de tester aussi que ça fonctionne bien avant d'arriver aux Jeux Olympiques. Ça, très clairement, c'est quelque chose qui a été accéléré de manière très rapide. Des moyens de télécommunication indépendants, ce qu'on appelle des dispositifs digitaux pour la radio. En raison des Jeux Olympiques, on a accéléré aussi l'installation d'une liaison avec des faisceaux hertziens, nous permettant de faire du transfert de data à bas débit. Mais typiquement, ça me permet de sécuriser l'envoi des positions GPS via mon dispositif de radio sur Minutis. Donc je sécurise ma transmission puisque je sais que sur tout grand événement, ma téléphonie portable, la data de la téléphonie portable a quand même quelques limites en fonction du nombre de personnes qui seront présentes, en fonction du nombre de drones aussi qui va y avoir au-dessus et qui vont être brouillés, alors que là mon faisceau airtien va me permettre justement d'assurer ma sécurité, cette transmission de données. Donc c'est plein de petits projets comme ça, enfin petits ou gros projets comme ça, qui ont été accélérés.

  • Speaker #0

    Vous en venez un peu au défi humain, est-ce que c'est... Difficile, vous aussi vous êtes dans cette guerre des talents, finalement vous rentrez dans cette guerre des talents où il y a une pénurie de main d'oeuvre sur ce sujet là, comment vous faites face à ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien sûr qu'on garde des talents, bien sûr qu'on cherche des talents en permanence et en plus nous la particularité bien souvent de chercher des talents bénévoles pour pouvoir rentrer dedans. Minuti c'est une application qui a été développée à 100% par des équipes bénévoles, c'est des développeurs bénévoles qui ont fait tout ça. qui sont développeurs dans leur métier, qui sont des professionnels et qui ont fait ça, qui sont passionnés de Croix-Rouge aussi, donc c'est pour ça qu'ils ont monté cet outil. On recherche toujours du monde pour nous aider, pour nous accompagner, pour aller plus vite, parce qu'en fait on a une roadmap qui est énorme, ils ont plein d'idées, mais il y a quand même un manque de temps pour le faire. Comment on fait ? C'est de la communication, c'est de la visibilité sur les réseaux sociaux, sur des réseaux sociaux spécialisés, c'est la participation à des événements, c'est du travail avec certaines écoles, parfois aussi avec des anciens. qui nous permet d'avoir des gens qui sont motivés, qui vont pouvoir nous aider à mettre en place ou à développer ce type de dispositif.

  • Speaker #0

    Et est-ce que c'est facile à défendre ? Est-ce que ça attire finalement ? Parce qu'il y a quand même une mission presque de service public qui pourrait attirer le côté bénévole. de faire ça sur le temps libre, est-ce que ça attire ?

  • Speaker #1

    Alors ça attire parce que vous faites ça pour la Croix-Rouge française. Oui, c'est une mission qui pourrait être de service public, mais qui permet surtout à la Croix-Rouge française de fonctionner. Minutis, il ne fait pas que la fiche blessée pour les Jeux olympiques et paralympiques. On travaille aussi sur une fiche d'évaluation quand il y a des inondations, quand il y a une catastrophe en France, pour remonter l'information et traiter la donnée. C'est aussi l'outil qui permet de se rendre utile en cas de catastrophe. pour favoriser l'action, mais surtout un relèvement plus rapide de la population. Les gens ont envie de le faire parce qu'ils voient un résultat. directs auprès de la population pour que la population revienne à la normale, qu'on fasse face aux crises, qu'elles soient individuelles ou collectives, et reviennent à la normale, donc aillent vers atteindre leur résilience le plus vite possible. Je pense que c'est pour ça que les gens accrochent dans le dispositif.

  • Speaker #0

    Si on devait dire, qu'est-ce qui pourrait garnir dans l'avenir les solutions minutistes ? Parce qu'il y a eu la géolocalisation, il y a eu après la gestion des flux, ça peut encore grossir.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout ça est arrivé au fur et à mesure. La géolocalisation en premier. La main courante et la gestion des interventions, c'était vraiment le premier bloc, c'est la suite des attentats du 13 novembre 2015, où il nous manquait cet outil-là. En fait, c'est des développeurs qui étaient sûrs qu'on participait à la réponse de la Croix-Rouge dans les attentats, qu'on dit mais c'est complètement idiot, pourquoi on n'a pas fait ça ? 48 heures plus tard, j'avais le premier logiste CGL, la première version de Minutis qui était opérationnelle. C'était rapide. C'était rapide, ils ont bossé toute la nuit. Ils se sont fait le racaton à eux et ils ont relevé le défi.

  • Speaker #0

    C'était vraiment en pleine crise.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'était en pleine crise. Le week-end de 14-15 novembre 2015. J'ai du mal dans les dates en fait, mais le 14 novembre matin.

  • Speaker #0

    Le samedi matin.

  • Speaker #1

    Le samedi matin vers 4 heures, ils m'ont appelé. Un responsable m'a appelé en me disant on est trop bête, on aurait dû faire ça, pourquoi on n'a pas avancé sur ce truc là, et je lui ai dit ouais je suis d'accord avec toi vas-y, welcome, vas-y fais-le le dimanche après-midi, il me rappelait, il m'envoyait une URL par un texto avec une URL et puis il me dit va voir, et j'avais le produit qui était fait, qui avait avancé qui fonctionnait. Pour nous c'est vraiment l'outil central de l'activité de secours moi demain je rêve que L'ensemble de mes dispositifs dans une ambulance ou dans un poste de secours, soit connectés via une tablette ou autre, que ce soit la télétransmission d'électrocardiogramme, la prise de tension, on a des multiparamétries qui sont tous interconnectables, que tout ça remonte vers Minutis, nous permettent aussi de garder ce qui s'est passé, de garder une trace de ce qui se passe, de faciliter le bilan pour le secouriste. Automatiquement, c'est enregistré, automatiquement, il va retrouver, ça va lui structurer son bilan. Pourquoi pas allier aussi demain la vidéo, aller plus loin, aller sur de la vidéo, sur du comptage. Si vous aviez... Une vidéo au-dessus de l'attente, c'est facile, ça existe aujourd'hui, on sait le faire. Mais il faut le déployer sur des modules autonomes, c'est un petit peu plus complexe. Mais vous auriez du comptage à l'entrée d'un poste de secours, ça vous permettrait de dénombrer automatiquement les gens. Ce serait encore plus efficace que de devoir saisir systématiquement. Il y a encore plein d'avancées qui pourraient se faire sur ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Florent de nous avoir accueillis à Montrouge aux instances nationales et de nous avoir présenté le rôle du numérique pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 pour la Croix-Rouge.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter la montée en puissance de la tech dans le monde du sport.

Description

Comment assurer la présence de secouristes quand le site à sécuriser est la France entière ? La solution de la Croix-Rouge est numérique.

Bien sûr, il y a le centre de contrôle et ses dizaines d'écrans qui couvrent les différents sites où se dérouleront les épreuves de Jeux Olympiques, à Paris et ailleurs dans la France. Mais ce qui assurera les plus de 2000 intervenants secouristes bénévoles un déploiement quotidien efficace, c'est l'outil de géolocalisation que se partagera la Croix-Rouge avec ses quatre associations partenaires pendant les Jeux. Minutis, c'est son nom, permettra à chacun de savoir où exactement se trouvent les athlètes et les spectateurs qui ont besoin de soins, qui doivent parfois être pratiqués dans les trois minutes qui suivent l'incident. Florent Vallée, directeur de l'urgence et des opérations à la Croix-Rouge Française, nous explique pourquoi cette solution change la donne.

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Après une olympiade 2020 fortement touchée par la pandémie, Paris accueille en 2024, les premiers Jeux depuis 8 ans, en présence de spectateurs venus du monde entier. Huit années pendant lesquelles la technologie a profondément évolué. Où le numérique s'est introduit dans tous les aspects de la société, et le monde du sport n'y fait pas exception. À travers le podcast Tech In Sport et de nombreux articles de notre rubrique "Sport et numérique", Alliancy, média de la transformation digitale vous propose de découvrir ces impacts variés sur l’industrie sportive : de la gestion de données à la cybersécurité, en passant par l'intelligence artificielle et les solutions au service de la performance des athlètes...

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, je suis Jean-Baptiste Lottier et bienvenue dans Tech in Sport, un podcast Alliancy, médias numériques et business. Performance sportive, cybersécurité des événements, data, intelligence artificielle. Dans ce podcast, nous allons décrypter tous les impacts du numérique dans le monde du sport avec en ligne de mire les JO de Paris 2024. Alors aujourd'hui nous sommes avec Florent Vallée. Bonjour Florent.

  • Speaker #1

    Bonjour Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    Alors vous êtes directeur de l'urgence et des opérations au sein de la Croix-Rouge française et aujourd'hui nous allons évoquer le rôle du numérique au sein de la Croix-Rouge durant les Jeux Olympiques de Paris 2024, puisque vous êtes impliqué. Est-ce que le numérique va vous permettre de faire ? Pour ça, on est aux instances nationales de la Croix-Rouge, à Montrouge, et en particulier dans l'étage où seront pilotés les Jeux Olympiques pour la Croix-Rouge.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Alors vous êtes à l'étage du centre opérationnel, étage où en fait on retrouve le pilotage de l'ensemble des actions de la Croix-Rouge française en cas d'opération, en cas de catastrophe, de situation d'exception, que ce soit une tempête en France, que ce soit un séisme au Maroc. On va se retrouver à cet étage pour piloter l'ensemble. Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 seront donc pilotés depuis cet étage un petit peu étendu puisqu'on a squatté en plus les salles de réunion pour accueillir une soixantaine de personnes par jour. Mais c'est ici que tout va se passer.

  • Speaker #0

    Oui, notamment des salles opérationnelles dans lesquelles... Il y a des écrans, il y a des cartes de la région et il y a différents postes pour les différents départements sur lesquels seront vraiment pilotés en direct avec des liens radio avec toutes vos équipes.

  • Speaker #1

    Tout à fait, il y a tout ça. Je vous ai montré les écrans éteints, mais tout ça en version numérique, mais aussi en version papier parce qu'il faut aussi prévoir le pire, prévoir qu'on n'ait plus d'accès numérique, qu'on n'ait plus d'électricité. Donc, on a aussi tout en version papier pour pouvoir fonctionner.

  • Speaker #0

    Alors, ce sera quoi le rôle de la Croix-Rouge pendant les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Alors, la Croix-Rouge française avec... Un groupement de quatre autres associations, des F2S, l'UNAS, l'Ordre de Malte et la Croix-Blanche, allons assurer les dispositifs de secours au sein des sites de compétition de Paris 2024, majoritairement sur la région parisienne. C'est des gros volumes, pour tout le groupement, c'est à peu près 1200 intervenants secouristes par jour qui vont devoir se relayer pendant toute la période des Jeux Olympiques et un petit peu moins pour les Paralympiques, on doit être qu'à 800 intervenants secouristes. Par jour, c'est des volumes énormes, sachant que tous ces secouristes sont bénévoles. Ils vont venir sur leur temps libre, sur leur temps de vacances. Donc il faut les faire venir depuis la province, depuis leur résidence habituelle, les accueillir, les héberger, leur donner du travail, leur donner les affectations et leur permettre d'accéder au site de compétition et d'être là à l'heure. Oui,

  • Speaker #0

    et quand vous dites intervenir, c'est qu'ils vont sécuriser, c'est-à-dire soigner les athlètes et les spectateurs qui ont des problèmes de santé pendant les compétitions.

  • Speaker #1

    Tout à fait. Quel que soit l'accident, ça va être les premiers intervenants. Alors vous ne verrez pas marqué à la télé, vous ne verrez pas marqué l'emblème, puisqu'en fait on a des chasubles marquées médicales. Mais vous aurez un intervenant bénévole qui va intervenir pour prendre en charge un athlète, mais aussi un spectateur qui fait un malaise dû à la chaleur ou une chute, parce que les escaliers sont un peu trop raides.

  • Speaker #0

    Alors vous parliez des sites de compétition, il y a notamment le stade Vélodrome à Marseille, le stade de France à Paris, le Grand Palais, les compétitions qui se dérouleront aussi aux Invalides. Mais aussi à la sécurisation de la cérémonie d'ouverture. Alors qu'est-ce qui va changer pour la cérémonie d'ouverture ? Qu'est-ce qui est différent par rapport aux autres sites ?

  • Speaker #1

    Alors les autres sites, ils sont tous fermés. C'est relativement simple. En fait, c'est des petits sites, entre guillemets. C'est des enceintes fermées, même si on peut accueillir jusqu'à 80 000 personnes, le Stade de France. Alors que la cérémonie d'ouverture, on va être sur... 4 km de quai de chaque côté, donc 8 km à sécurité à prendre en compte, au bord de la Seine tout à fait, avec des ponts qu'on ne pourra pas forcément emprunter. Donc en fait des dispositifs, un dispositif côté nord, un dispositif côté sud, qui sont autonomes, qui sont en capacité de faire face à une manifestation quotidienne, à un malaise du quotidien, parce que je vais arriver à 16h, que la série d'ouverture ne commence qu'à 19h30, j'ai des temps d'attente qui sont longs, donc j'ai des gens qui vont être fatigués, et puis pour un peu qu'ils fassent chaud, ça va être compliqué, jusqu'à la prise en charge d'un... Un événement indésirable grave qu'on ne souhaite pas, un mouvement de foule, un attentat, où on est rodé à travailler avec les secours publics pour mettre en place les premiers secours aux populations en cas d'événement de ce type.

  • Speaker #0

    Et donc vous travaillez avec 4 associations, vous êtes donc un groupe de membres de 5. Il y a l'importance de fédérer ce travail, que tout le monde soit... au courant de tout en même temps. Et le numérique va vous permettre de ça, d'aider à fédérer ces associations et à fédérer le travail qui est fait ensemble.

  • Speaker #1

    Alors tout à fait, le numérique nous aide au quotidien, déjà dans le partage de données, dans le partage de dossiers, que ce soit avec des outils collaboratifs. On travaille énormément en collaboratif, parce qu'il faut tout faire valider. On complexifie en fait le fait de travailler avec quatre associations. C'est toujours plus facile de prendre la décision tout seul dans son coin. Là, il faut tout faire valider par tout le monde. Donc c'est un travail... C'est les outils participatifs qui nous permettent de réaliser ce type de choses. Et puis, dans l'opérationnel au quotidien, il ne faut pas perdre de temps. Il faut qu'on sache exactement où on en est, comment on va avancer. Et pour ça, on a deux outils. Alors, la radio, bien évidemment, ce qui nous permet de communiquer. Et puis, l'outil numérique avec un outil qui a été développé à la suite des attentats en 2015. D'ailleurs, il a été développé. Ça permet d'avoir de la géolocalisation, de la gestion d'intervention, de la gestion de moyens courantes, mais aussi tout un tas de dispositifs à l'intérieur de gestion des postes de secours, en allant jusqu'à la data où on a une visu sur l'activité, de voir si un poste de secours est dépassé ou pas. Et on traite aussi cette partie. Alors cet outil s'appelle Minutis.

  • Speaker #0

    Oui, alors cet outil Minutis, vous allez donc l'ouvrir à tout le groupement d'associations. Cet outil vous permet de le géolocaliser, notamment, donc une géolocalisation permanente. Ça vous permet de savoir en temps réel où sont toutes les équipes, tous les camions. Et alors, qu'est-ce que ça va vous permettre en temps réel, en termes opérationnels ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, c'est un outil qui a une version ordinateur, tablette, mais aussi une appli. Une appli, donc sur son smartphone, que chaque volontaire de chaque association peut avoir sur son smartphone. Ça nous permet de le géolocaliser, très clairement. Donc géolocaliser l'équipe, géolocaliser voire même la personne, s'il l'a autorisé, bien évidemment. Mais ça nous permet donc, puisque... qu'il a une application de communiquer avec lui, notamment de lui passer des informations importantes, ne serait-ce que rendez-vous à tel endroit pour prendre en charge une personne. on va lui envoyer le message via l'application. On va aussi lui donner des consignes de sécurité s'il y avait besoin à un moment donné. Donc c'est un lien de communication qui est aussi extrêmement intéressant avec l'ensemble des volontaires. La géolocalisation, bien évidemment, va nous permettre de situer où est l'intervention, où est la demande de secours et donc d'envoyer l'équipe la plus proche ou en tout cas qui râle plus rapidement sur place. Ça nous permet aussi de réorienter les moyens. Si vous avez une ambulance qui est en train d'emmener quelqu'un à l'hôpital et qui avait une prise en charge importante à faire juste à côté, on pourrait réorienter le véhicule pour aller... On va faire cette prise en charge en attendant qu'un véhicule vide intervienne. Et donc, on va limiter le temps d'intervention. Et plus on limite ce temps d'intervention, plus on a de chances de sauver des vies. Un arrêt cardiaque, c'est trois minutes. Vous avez trois minutes pour faire des gestes extrêmement importants, donc de pouvoir traiter le plus vite possible la personne. Même si on transporte quelqu'un qui n'est pas forcément bien grave dans le véhicule, on peut le dérouter pour aller prendre en charge un arrêt cardiaque. C'est une priorité.

  • Speaker #0

    Et en cas de crise, vous parliez aussi en cas d'attentat, par exemple. Ça vous permet de savoir où sont vos équipes, de leur dire... où il faut aller, déjà de savoir si elles sont en sécurité et puis de leur dire où il ne faut pas aller.

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça nous permet déjà de les mettre en sécurité, de les positionner en sécurité, de savoir qui exactement on a sur zone. C'est aussi notre responsabilité de savoir où sont nos bénévoles, comment ils vont, est-ce qu'ils sont pris dans le dispositif ou pas, et puis effectivement de réorienter le dispositif, donc de les envoyer vers un endroit, vers ce qu'on appelle nous un point de regroupement des moyens, en sécurité pour ensuite les réinjecter dans la zone, une fois que les forces de l'ordre seront intervenues sur place, bien évidemment.

  • Speaker #0

    Avant que vous ayez cet outil, comment ça se passait ? Est-ce que vraiment ça... Révolutionner, ça vous a vraiment facilité les choses ?

  • Speaker #1

    Alors avant, on appuyait sur le bouton de la radio et puis soit on savait qu'on avait vécu la proximité et on appelait le véhicule, soit on était sur un vide. Moi je me souviens d'un... Un jour de neige où j'étais une régulation, où j'avais 10 véhicules sur la même commune, j'appuyais sur la radio et je disais qui prend l'intervention à telle adresse, qui est le plus proche, et puis en fait il levait la main et ça se passait comme ça.

  • Speaker #0

    On tâtonnait plus.

  • Speaker #1

    En tâtonnant, tout à fait. C'était basique, vous avez des secteurs, donc vous prenez forcément le véhicule qui est sur le secteur, alors que vous ne savez pas qu'il y avait un véhicule qui était en train de traverser le secteur tout bonnement. Là on a vraiment un gain sur le temps d'intervention qui est extrêmement intéressant, et puis un gain très fort aussi sur la gestion du poste de secours. Auparavant c'était du papier, ça ne remontait pas, ou ça remontait toutes les... par radio, vous en êtes à combien de victimes ? Là, en instantané, j'ai un tableau de bord avec le nombre de victimes et je peux, en fonction du nombre d'intervenants secouristes, de personnel que j'ai dans le poste de secours, je peux dire s'il commence à être débordé ou pas. S'il est débordé, il faut que je le renforce autant que possible.

  • Speaker #0

    Et alors un poste de secours, il est débordé, vous disiez quand il y a 4 personnes dans ce poste de secours, il faut maximum 4 blessés légers et 1 blessé grave. au-delà. Ça, ça vous permet de savoir ça et finalement de ne pas surbooker encore ce poste de secours.

  • Speaker #1

    Tout à fait, ça permet de réorienter les gens correctement. On peut avoir de l'attente, des files d'attente, tant que c'est du léger. Il faut rester réaliste, mais ça nous permet de réajuster, de travailler avec le chef d'équipe pour voir où il en est exactement.

  • Speaker #0

    Alors, vous avez testé ces dispositifs ? Dans un festival à Roc-en-Seine, c'était en septembre dernier, et à la Fête des Lumières à Lyon, la Fête des Lumières finalement c'est un peu un espace ouvert aussi. Est-ce que ça vous a permis de vous imprégner de ce qui va se passer pendant les Jeux Olympiques ?

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait. Ça nous a permis de travailler déjà sur des volumes, parce que c'est aussi avoir des volumes d'intervention, des volumes de prise en charge qui sont extrêmement importants. Roc-en-Seine, c'est des volumes qui sont relativement importants, même si ce n'est pas grave à la fin, mais en tout cas c'est des prises en charge qui sont présentes. La Fête des Lumières, c'est plus compliqué, parce que là on est sur des espaces ouverts, La pratique de géolocalisation qui est extrêmement importante, et puis aussi de gestion, parce qu'on a des postes de secours en fixe et des équipes d'intervention qui bougent, donc de pouvoir orienter les équipes d'intervention, quand ils ont pris en charge quelqu'un, d'orienter vers le poste qui travaille plus ou moins, et donc d'équilibrer la charge de travail entre les différents postes de secours qui sont le plus proche.

  • Speaker #0

    Alors ça vous permet aussi de centraliser des informations, et notamment des informations sur les pathologies qu'on peut trouver dans certaines compétitions qui sont assez spécifiques. Vous évoquez le cas de la sécurisation du marathon, qui sera un marathon pour tous, donc qui sera un marathon ouvert, pas qu'aux athlètes professionnels, mais aussi au grand public. Comment ça va vous aider ?

  • Speaker #1

    À partir du moment où les prises en charge sont rentrées, qu'on a les fiches blessées, qu'on sait ce que les gens ont eu, en fait, ça nous permet aussi de travailler à plus long terme sur la refonte des dispositifs. Formation de prise en charge. Typiquement, on sait qu'on a de plus en plus de problématiques d'hyperthermie d'effort. Le coureur, que ce soit sur un marathon, sur un 10 km, très souvent, le coureur, à un moment donné, pousse trop loin l'effort et sa température monte, c'est une réaction du corps. On fait une hyperthermie et l'hyperthermie, il faut la prendre vite en charge parce que malheureusement, c'est un cas qui souvent peut finir très mal, peut finir par un décès. La première chose à faire, c'est de la refroidir. Parce qu'on a démontré qu'on avait ce problème-là, que c'était vraiment quelque chose de prégnant. On est en train de faire évoluer les textes du secourisme, que la prise en charge de l'hyperthermie des forces soit détectée et prise en charge correctement, et que ce soit expliqué dans la formation de premier secours directement. Donc avec cette remontée de données, c'est faire évoluer les formations de base pour s'améliorer. On est vraiment dans une boucle d'amélioration constante, qui nous permet de mieux prendre en charge les personnes victimes en fait.

  • Speaker #0

    Et c'est le numérique qui vous a permis d'avoir ces données, qui ont montré qu'il y avait cette tendance dans des... des compétitions de running ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Là, pour le coup, c'est vraiment la remontée numérique et en analysant les données, qu'on a pu voir ce type de données. Sinon, auparavant, c'était parce qu'il y avait des incidents graves, qu'on avait des remontées, que des gens nous disaient, tiens, il y a eu ça, il y a eu tel événement, etc. On se disait, ben ouais, peut-être faire évoluer. Là, maintenant, on a des statistiques, on a des choses qui sont très précises, qui nous permettent de faire évoluer la science et de faire évoluer les formations. Il faut toujours prouver qu'on a bien eu ça, ce qui est normal. Il faut prouver qu'on a cette problématique-là pour l'inclure et faire modifier une formation. en tant que tel.

  • Speaker #0

    Et donc cette traçabilité, cette meilleure traçabilité finalement que vous permet le numérique, elle est aussi au bénéfice des patients, parce que finalement quand vous allez intervenir auprès de spectateurs dans des compétitions, vous allez pouvoir conserver ces informations, les transmettre aux hôpitaux, mieux réorienter, finalement faciliter cette chaîne et le suivi.

  • Speaker #1

    On est un maillon en fait dans la chaîne de secours, donc on a besoin de cette transmission globale, et dans cette transmission globale, à un moment donné, on a besoin du retour d'expérience. Retour d'expérience et cycle d'amélioration. améliorer la formation systématiquement pour améliorer les prises en charge. Ça peut être aussi, ça nous a aidé à faire des fiches techniques par type d'activité. On sait que le running, on a souvent la problématique de l'hyperthermie d'effort, donc nous, Croix-Rouge Française, pour nos intervenants secouristes, quand ils font un running, ils ont une fiche technique sur cette problématique-là. Quand ils font une ferrari, ils ont des fiches techniques sur plutôt des problématiques liées à l'alcool, mais qui ne sont pas anodines à surveiller. Quand quelqu'un a malheureusement trop bu, on ne fait pas d'hyperthermie, on fait de l'hypothermie. On peut en décéder aussi. C'est des fiches qui ont été incluses pour nous permettre d'améliorer la prise en charge. C'est aussi faire savoir ce qu'on fait, c'est aussi aller jusqu'à l'impact social. A l'issue du Covid, on a pu mesurer un certain nombre de dispositifs sur l'engagement, sur le nombre d'heures qui ont été faites par nos volontaires, qui étaient énormes sur les premières semaines. C'est plus d'un millier d'heures par semaine qui étaient faites systématiquement. Sur le nombre de personnes, on a participé à la vaccination de... 10 millions de personnes en France. Ce qui n'est pas anodin, ça on le sait que parce qu'on a ce travail sur le numérique qui nous permet de remonter, remonter l'information, remonter l'évaluation, remonter l'information de là où on est, et ensuite aller traiter avec les autres sources de données pour pouvoir comparer cet ensemble.

  • Speaker #0

    Il y a des disciplines sur lesquelles vous avez peu d'habitude, par exemple les scrims, le judo, que vous avez déjà suivi ces compétitions, est-ce que vous avez des données, ou alors vous vous appuyez sur des données, par exemple des fédérations, du CIO ? Comment vous faites ?

  • Speaker #1

    On s'appuie sur les données des fédérations. Tout ce qu'il y a aux Jeux Olympiques sont des sports qu'on connaît, qu'on voit en France. Par contre, toute la prise en charge des athlètes, c'est les fédérations internationales qui dimensionnent le dispositif qu'il y a et qui nous indiquent aussi les pathologies. Eux, ils ont la vision internationale de leurs sportifs et donc ils vont pouvoir nous dire qu'il y a tel type d'événement, tel type de choses. assurer les prises en charge de telle ou telle façon ou améliorer notre qualité de prise en charge. Là, c'est vraiment l'expérience des Jeux Olympiques et des fédérations sportives qui travaillent chaque année.

  • Speaker #0

    En quoi les Jeux Olympiques sont un catalyseur au niveau numérique, au niveau de vos solutions ?

  • Speaker #1

    Pour nous, c'est un accélérateur plutôt qu'un catalyseur.

  • Speaker #0

    Vous voyez comment la différence ?

  • Speaker #1

    En fait, il y avait beaucoup de choses de prévues sur les feuilles de route, mais qui étaient lointaines. Les Jeux Olympiques nous ont ramené tout ce qui était lointain à des échéances très courtes. Par exemple, aujourd'hui... La prise en charge des blessés se fait maintenant complètement via l'application Minutis. La fiche blessée, ce qu'on appelle nous la fiche blessée, c'est le dossier patient, se fait directement dans Minutis. Ça, ce n'était pas possible encore il y a quatre mois. C'est quelque chose qui s'est accéléré justement en raison des Jeux Olympiques et Paralympiques, qu'on a accéléré pour avoir une prise en charge complète sur l'outil numérique. En tout cas, c'était fait pour fin décembre, ce qui nous permet de tester aussi que ça fonctionne bien avant d'arriver aux Jeux Olympiques. Ça, très clairement, c'est quelque chose qui a été accéléré de manière très rapide. Des moyens de télécommunication indépendants, ce qu'on appelle des dispositifs digitaux pour la radio. En raison des Jeux Olympiques, on a accéléré aussi l'installation d'une liaison avec des faisceaux hertziens, nous permettant de faire du transfert de data à bas débit. Mais typiquement, ça me permet de sécuriser l'envoi des positions GPS via mon dispositif de radio sur Minutis. Donc je sécurise ma transmission puisque je sais que sur tout grand événement, ma téléphonie portable, la data de la téléphonie portable a quand même quelques limites en fonction du nombre de personnes qui seront présentes, en fonction du nombre de drones aussi qui va y avoir au-dessus et qui vont être brouillés, alors que là mon faisceau airtien va me permettre justement d'assurer ma sécurité, cette transmission de données. Donc c'est plein de petits projets comme ça, enfin petits ou gros projets comme ça, qui ont été accélérés.

  • Speaker #0

    Vous en venez un peu au défi humain, est-ce que c'est... Difficile, vous aussi vous êtes dans cette guerre des talents, finalement vous rentrez dans cette guerre des talents où il y a une pénurie de main d'oeuvre sur ce sujet là, comment vous faites face à ça ?

  • Speaker #1

    Alors bien sûr qu'on garde des talents, bien sûr qu'on cherche des talents en permanence et en plus nous la particularité bien souvent de chercher des talents bénévoles pour pouvoir rentrer dedans. Minuti c'est une application qui a été développée à 100% par des équipes bénévoles, c'est des développeurs bénévoles qui ont fait tout ça. qui sont développeurs dans leur métier, qui sont des professionnels et qui ont fait ça, qui sont passionnés de Croix-Rouge aussi, donc c'est pour ça qu'ils ont monté cet outil. On recherche toujours du monde pour nous aider, pour nous accompagner, pour aller plus vite, parce qu'en fait on a une roadmap qui est énorme, ils ont plein d'idées, mais il y a quand même un manque de temps pour le faire. Comment on fait ? C'est de la communication, c'est de la visibilité sur les réseaux sociaux, sur des réseaux sociaux spécialisés, c'est la participation à des événements, c'est du travail avec certaines écoles, parfois aussi avec des anciens. qui nous permet d'avoir des gens qui sont motivés, qui vont pouvoir nous aider à mettre en place ou à développer ce type de dispositif.

  • Speaker #0

    Et est-ce que c'est facile à défendre ? Est-ce que ça attire finalement ? Parce qu'il y a quand même une mission presque de service public qui pourrait attirer le côté bénévole. de faire ça sur le temps libre, est-ce que ça attire ?

  • Speaker #1

    Alors ça attire parce que vous faites ça pour la Croix-Rouge française. Oui, c'est une mission qui pourrait être de service public, mais qui permet surtout à la Croix-Rouge française de fonctionner. Minutis, il ne fait pas que la fiche blessée pour les Jeux olympiques et paralympiques. On travaille aussi sur une fiche d'évaluation quand il y a des inondations, quand il y a une catastrophe en France, pour remonter l'information et traiter la donnée. C'est aussi l'outil qui permet de se rendre utile en cas de catastrophe. pour favoriser l'action, mais surtout un relèvement plus rapide de la population. Les gens ont envie de le faire parce qu'ils voient un résultat. directs auprès de la population pour que la population revienne à la normale, qu'on fasse face aux crises, qu'elles soient individuelles ou collectives, et reviennent à la normale, donc aillent vers atteindre leur résilience le plus vite possible. Je pense que c'est pour ça que les gens accrochent dans le dispositif.

  • Speaker #0

    Si on devait dire, qu'est-ce qui pourrait garnir dans l'avenir les solutions minutistes ? Parce qu'il y a eu la géolocalisation, il y a eu après la gestion des flux, ça peut encore grossir.

  • Speaker #1

    Tout à fait, tout ça est arrivé au fur et à mesure. La géolocalisation en premier. La main courante et la gestion des interventions, c'était vraiment le premier bloc, c'est la suite des attentats du 13 novembre 2015, où il nous manquait cet outil-là. En fait, c'est des développeurs qui étaient sûrs qu'on participait à la réponse de la Croix-Rouge dans les attentats, qu'on dit mais c'est complètement idiot, pourquoi on n'a pas fait ça ? 48 heures plus tard, j'avais le premier logiste CGL, la première version de Minutis qui était opérationnelle. C'était rapide. C'était rapide, ils ont bossé toute la nuit. Ils se sont fait le racaton à eux et ils ont relevé le défi.

  • Speaker #0

    C'était vraiment en pleine crise.

  • Speaker #1

    Tout à fait, c'était en pleine crise. Le week-end de 14-15 novembre 2015. J'ai du mal dans les dates en fait, mais le 14 novembre matin.

  • Speaker #0

    Le samedi matin.

  • Speaker #1

    Le samedi matin vers 4 heures, ils m'ont appelé. Un responsable m'a appelé en me disant on est trop bête, on aurait dû faire ça, pourquoi on n'a pas avancé sur ce truc là, et je lui ai dit ouais je suis d'accord avec toi vas-y, welcome, vas-y fais-le le dimanche après-midi, il me rappelait, il m'envoyait une URL par un texto avec une URL et puis il me dit va voir, et j'avais le produit qui était fait, qui avait avancé qui fonctionnait. Pour nous c'est vraiment l'outil central de l'activité de secours moi demain je rêve que L'ensemble de mes dispositifs dans une ambulance ou dans un poste de secours, soit connectés via une tablette ou autre, que ce soit la télétransmission d'électrocardiogramme, la prise de tension, on a des multiparamétries qui sont tous interconnectables, que tout ça remonte vers Minutis, nous permettent aussi de garder ce qui s'est passé, de garder une trace de ce qui se passe, de faciliter le bilan pour le secouriste. Automatiquement, c'est enregistré, automatiquement, il va retrouver, ça va lui structurer son bilan. Pourquoi pas allier aussi demain la vidéo, aller plus loin, aller sur de la vidéo, sur du comptage. Si vous aviez... Une vidéo au-dessus de l'attente, c'est facile, ça existe aujourd'hui, on sait le faire. Mais il faut le déployer sur des modules autonomes, c'est un petit peu plus complexe. Mais vous auriez du comptage à l'entrée d'un poste de secours, ça vous permettrait de dénombrer automatiquement les gens. Ce serait encore plus efficace que de devoir saisir systématiquement. Il y a encore plein d'avancées qui pourraient se faire sur ces sujets-là.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup Florent de nous avoir accueillis à Montrouge aux instances nationales et de nous avoir présenté le rôle du numérique pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 pour la Croix-Rouge.

  • Speaker #1

    Merci Jean-Baptiste.

  • Speaker #0

    N'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode et on se retrouve très vite avec un nouvel invité pour décrypter la montée en puissance de la tech dans le monde du sport.

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