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« Tendances INNO » le podcast Innovation de Docaposte

IA et santé : réinventer les soins de demain | Camille Ovanon, Head of product chez Doctolib

IA et santé : réinventer les soins de demain | Camille Ovanon, Head of product chez Doctolib

40min |20/03/2025
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40min |20/03/2025
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Description

40% du temps des médecins généralistes est consacré à des tâches administratives ! 🤯

Comment l'IA peut-elle alléger leur quotidien et améliorer la qualité des soins ? 🤔

Dans ce nouvel épisode de Tendances Inno, Marine Adatto et Olivier Senot reçoivent Camille Ovanon, Brand & Content Director chez Doctolib, pour explorer le potentiel de l'IA dans le secteur de la santé. 🤖

💡 Au programme :

  • L'IA au service des soignants : gain de temps et meilleure prise en charge des patients.

  • La protection des données de santé : enjeux et solutions.

  • L'IA et la prévention : vers une médecine plus proactive.

🚀 Ensemble, réinventons la santé de demain !

Écoutez l'épisode maintenant !

#IA #Sante #Doctolib #TendancesInno


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Tendances Inno, votre rendez-vous pour explorer les technologies émergentes présentées par Docaposte, le référent français de la confiance numérique. Je suis Marina Dato et j'ai le plaisir d'être accompagnée par Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre des innovateurs et des créateurs qui redéfinissent notre monde numérique. Que votre curiosité vous porte vers le Web3, l'IA ou toute autre technologie émergente, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à une dose d'inspiration et d'informations, au programme des découvertes, des défis et des solutions innovantes. Alors branchez vos écouteurs, ouvrez votre esprit et plongez avec nous dans l'univers de Tendances Inno. En 2023 40% du temps des médecins généralistes étaient consacrés à des tâches administratives selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. Est-il possible d'inverser cette tendance ? De proposer un accès aux soins rapides et fluides où les soignants se concentrent enfin sur ce qu'ils savent faire de mieux ? Soigner. Imaginer un monde où l'intelligence artificielle allège leur quotidien, leur libère du temps pour la relation humaine et aide chacun, soignant comme patient, à devenir acteur de sa propre santé. Ce monde, c'est le nôtre. et cette vision est plus accessible que jamais. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir comment l'IA est en passe de révolutionner la profession de soignant. Pour cela, nous accueillons Camille Ovanon, responsable du marketing produit chez Doctolib et pour m'accompagner, Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Comment l'IA peut-elle transformer la santé ? Quelles promesses, quels défis et surtout quelles réponses pour garantir une approche éthique et efficace ? Olivier, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Merci Marine, bonjour Camille. Ravi d'avoir autour de cette table celle qui a décroché le Graal, sorte de victoire personnelle, après être délectée de celle de ton mentor pour reprendre tes propres mots d'une keynote produit chez Doctolib. Le chemin a été long, une formation académique partagée entre la France et le Danemark, centrée sur le business et une spécialisation à Dauphine sur les nouveaux moyens de communication, suivie d'un mémoire sur la CSR. Tu débutes assez logiquement chez IBM pour t'occuper de la communication autour de la CSR, puis tu intègres Cabestan, l'un des pionniers et acteurs majeurs du emailing en France, passant d'un géant international à une PME locale, changement d'ambiance. Avant d'intégrer la pépite française Doctolib, pour présenter l'année dernière et après une tempête émotionnelle interne intense, la présentation de la première keynote produit de Doctolib, première d'une série qui ne va pas s'arrêter, si l'on en croit les discours récents, et une orientation vers l'IA pour aider les soignants dans leurs tâches quotidiennes. Explorons ensemble jusqu'où cette révolution technologique pourra ou non opérer un saut quantique dans l'approche médicale. Camille, nous t'écoutons.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bonjour Camille, bienvenue. Il fait des enquêtes.

  • Speaker #2

    Je vois, très poussé.

  • Speaker #0

    Sans nos invités.

  • Speaker #2

    J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux.

  • Speaker #0

    C'était agréable ?

  • Speaker #2

    Franchement, agréablement surprise, c'était pas mal.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté notre invitation. Pour démarrer, je vous propose un quiz. L'idée, c'est vraiment d'avoir une vision globale sur notre sujet, donc plusieurs chiffres. Première question, quel pourcentage des Français pensent que l'IA va améliorer la qualité des soins dans les années à venir ? 68%, 74% ou 78% ?

  • Speaker #1

    Je suis toujours surpris que ce ne soit pas 100%.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Tu aurais dit 100% toi ?

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    clairement. Moi, je suis conservatrice, je dirais 68.

  • Speaker #0

    Toi, tu dis 68. C'est entre deux, c'est 74%. Et donc, c'est un chiffre qui est issu du baromètre IA et santé de Pulse Live de mai 2024. Voilà, donc une perception assez positive qui reflète néanmoins, Olivier, une confiance croissante dans le potentiel de l'IA pour transformer le secteur de la santé et optimiser les traitements. Deuxième question. Quel pourcentage des dépenses de santé en France est consacré à la prévention ? Comparé à la moyenne de l'OCDE. 1,8% en France, quand c'est 2,4% dans l'OCDE, on est sur des petits chiffres. 2,2% en France, 2,8% dans l'OCDE. Ou alors 2,6% en France quand c'est 3,2% dans l'OCDE.

  • Speaker #2

    Pas de grosses différences entre les Chines.

  • Speaker #1

    Très fin là, on est quand même dans un...

  • Speaker #0

    C'est étroit là. C'est ça, c'est ça. 2% ? Une ligne fine. On en a deux.

  • Speaker #2

    Il y a deux de deux,

  • Speaker #0

    oui. Deux, mais du coup, 2,2 %, donc vraiment pas grand-chose. Consacré à la prévention, donc inférieur à la moyenne de l'OCDE. Et donc ça, c'était un rapport de l'OCDE sur les dépenses de santé qui date de 2023. Donc un réel sous-investissement dans ces mesures préventives. Troisième question. En 2022, quel pourcentage de médecins généralistes déclarait être amené à refuser de nouveaux patients comme médecins traitants ? 53%, 65% ou 74% ?

  • Speaker #2

    74.

  • Speaker #0

    74, Olivier, tu dis ?

  • Speaker #1

    Là, je n'ai pas d'idée. Tu n'as pas d'idée ? 14,

  • Speaker #0

    je m'aligne. Tu t'alignes en même temps, je comprends. C'est 65%. Cela dit, c'est déjà énorme. Donc ça, c'est un chiffre qui est issu d'une étude de la direction de la recherche des études et de l'évaluation des statistiques. Et donc, c'est en augmentation par rapport à 2019 où c'était 53%. Donc, on est vraiment sur une... tensions croissantes sur l'offre de soins en médecine générale. Alors pour continuer sur cette observation globale, nous sommes allés à la rencontre du grand public faire un micro-trottoir et on les a interrogés sur la santé, la prévention et l'apport de l'intelligence artificielle. Et la première question qu'on leur a demandé, c'est s'ils ont l'impression d'avoir tous les outils en main pour être acteurs de leur santé.

  • Speaker #3

    Je pense que nous avons certains outils pour... pouvoir être acteur de notre santé. En l'occurrence, on a du savoir et de la connaissance sur ce qui est bon et mauvais pour notre santé, comme par exemple l'alcool, la cigarette, les fast-foods, etc. On sait qu'on doit faire du sport pour rester en forme. On sait que c'est bien de manger bio, donc je pense qu'on a de quoi être... acteurs de notre santé. Il faut quand même qu'on fasse des tests sanguins, il faut quand même qu'on fasse des scanners, des IRM pour savoir si tout va bien, si on n'a pas des, je ne sais rien, des tumeurs, des trucs comme ça. On n'a pas toutes les armes pour pouvoir gérer notre santé de fond en comble, mais on a une partie de choses qui nous permettent quand même de nous maintenir en bonne forme.

  • Speaker #0

    Donc acteurs de notre santé, oui, mais avec quand même des limites qui sont bien présentes. Ensuite, on est passé vraiment côté soignant. Quelle perception les patients ont-ils sur le temps alloué à la prévention dans le cadre des rendez-vous ? Je ne suis pas certaine que les soignants aient vraiment suffisamment de temps pour faire de la prévention. Ils ont beaucoup, beaucoup de choses à faire. J'ai un peu l'impression qu'effectivement, on est juste là pour récupérer une ordonnance et partir, sans avoir eu l'opportunité de vraiment discuter et approfondir un peu plus le sujet pour lequel on vient. Je ne suis pas convaincue à 100% qu'il y ait beaucoup de temps. de prévention qui soit faite, mis à part peut-être quand on va à la pharmacie, mais mis à part ça, en termes de temps, je pense qu'il nous en manque clairement. Un gros problème de temps, c'est vraiment ce qui ressort de ça, c'est vraiment non pas contre les soignants, mais plutôt le temps qu'ils ont à allouer à leurs patients. Enfin, on leur a posé la question, si l'intelligence artificielle pouvait venir en renfort dans ce domaine, est-ce que ça pourrait révolutionner notre rapport aux soins ? et alléger la charge des soignants ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'ILIA peut révolutionner la santé, peut-être en termes de précision dans les chirurgies, dans les traitements, et aider à la recherche potentiellement. Par contre, en ce qui concerne la prise en charge des patients, je pense qu'il faut garder quand même une certaine distance avec ça, puisqu'on a quand même besoin d'une empathie qui est assez humaine pour prendre en charge des patients.

  • Speaker #3

    Je pense que l'une des principales problématiques dans le domaine de la santé actuellement, et notamment dans le domaine hospitalier français, réside dans l'absence de temps accordé aux patients, et que l'intelligence artificielle devrait contribuer à appuyer le quotidien des soignants, notamment en simplifiant leurs tâches, et en leur permettant de se concentrer davantage sur la relation soignant-patient.

  • Speaker #0

    Voilà, donc on est sur et de l'enthousiasme et de la prudence, les avis sont partagés, mais ce que l'on perçoit néanmoins, c'est que... Le besoin de retrouver du temps est essentiel et de remettre l'humain au centre. De quoi vraiment nourrir à notre réflexion d'aujourd'hui. Camille, Olivier, est-ce que vous avez déjà des réflexions, des retours par rapport à ce qui a été dit dans les micro-trottoirs ?

  • Speaker #2

    Je trouve que c'est quelque chose qui m'a marquée et j'ai été, j'ai envie de dire, presque agréablement surprise. C'est la notion déjà de l'arrivée du pharmacien dans le parcours de soins, qui au final est quelque chose qui est assez récent, puisque le rôle des pharmaciens a changé au cours des 18 derniers mois. On leur a donné plus de missions dans la santé. Donc c'est intéressant de voir qu'il y a des patients qui le ressentent déjà et peut-être qui ont plus cette relation de discussion et de proximité avec leur pharmacien parce que les choses sont moins timées, on ne se dit pas, la personne derrière moi, elle peut attendre deux minutes de plus, ce n'est pas un temps de consultation. Donc je trouve ça assez intéressant. Et je trouve aussi très intéressant de voir les deux derniers témoignages sur ta dernière question qui sont vraiment deux visions complètement opposées. Donc il y a la première qui reste très collée à ce qu'on connaît déjà aujourd'hui en IA, dans la médecine. donc ça va être... tout ce qui est plutôt analyse des images, un peu la chirurgie, puisqu'on sait qu'il y a eu quelques images qui ont circulé ces dernières semaines de chirurgies qui sont faites à distance, à l'aide de l'IA, etc. Et à l'inverse, la deuxième personne, j'ai presque envie de te demander si elle a envie de venir travailler chez Doctolib, parce qu'elle a déjà une vision qui est très alignée avec la nôtre, en tout cas, et les premières nouveautés et innovations qu'on a sorties ces dernières semaines aussi.

  • Speaker #0

    Olivier ?

  • Speaker #1

    Je partage évidemment avec... On enfonce un peu aussi des portes ouvertes, parce qu'on sait très bien que le temps est quelque chose qui manque dans l'environnement de la santé. Et donc, est-ce que l'IA peut augmenter ce temps artificiellement ? Mais ce sont des questions qui se posent depuis des décennies aussi, bien avant l'arrivée du pharmacien dans le parcours de soins. On avait déjà cette problématique d'automne.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est vraiment... C'est connu. Alors Camille, toi, tu es responsable du marketing produit chez Doctolib. Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #2

    C'est une excellente question, Marine. Non, mais qu'est-ce que ça veut dire ? En fait, moi, je travaille au sein des équipes produits chez Doctolib, donc très proche des product managers notamment. Et on les accompagne pour les aider à déjà bien identifier quels sont les cas d'usage, comment les innovations sur lesquelles ils travaillent vont impacter nos utilisateurs. Donc, on travaille avec eux en amont sur ça. Mais on a surtout un rôle qui est clé, une fois que la fonctionnalité est développée, pour travailler sur comment on la présente à nos utilisateurs, pour qu'ils comprennent bien ses avantages et surtout qu'ils l'utilisent. Donc nous, on a vraiment un rôle clé sur le lancement des innovations, notamment sur tout ce qui est positionnement, messages, et le but, c'est vraiment d'en augmenter l'usage et d'en assurer un bon usage.

  • Speaker #0

    Alors vos utilisateurs, on en a parlé en partie, sont les soignants. Pourquoi est-ce qu'on devient soignant ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'on devient soignant parce qu'en fait, on a envie de soigner les gens. C'est dans le nom. Et on a envie d'être un maillon dans cette solution pour que les gens soient en meilleure santé et pour pouvoir les accompagner.

  • Speaker #0

    Et on parle de plus en plus des burn-out des médecins. On a parlé aussi tout à l'heure des médecins généralistes qui ne peuvent plus prendre de patients. La réalité du soignant aujourd'hui, même si dans le micro-trottoir, on se rend compte, et Olivier l'a dit, ce principe de temps, on le connaît. Mais quelle est la réalité aujourd'hui d'un soignant ?

  • Speaker #2

    La réalité aujourd'hui des soignants, effectivement, elle est bien perçue, je pense, par les patients. On l'a vu sur le micro-trottoir. C'est qu'en fait, ils ont beaucoup de choses à faire et ils ont assez peu de temps. Et c'est vrai qu'on a des chiffres qui sont sortis, des enquêtes qui montrent que beaucoup de soignants sont au bord du burn-out. Donc, je crois qu'on est sur à peu près... 30% des soignants qui estiment que leur santé mentale est mauvaise ou pas très bonne en tout cas, là où c'est le double de ce que la population générale remonte. Donc c'est vraiment des chiffres qui ont beaucoup baissé à une période de Covid et qui ne sont jamais remontés malheureusement. Donc c'est vrai que c'était déjà un état qui n'était pas très bon et qui a fait que baisser depuis. Maintenant le Covid, ça va bientôt faire 5 ans. Le temps passe vite, Olivier est d'accord avec moi. Et donc c'est vrai qu'en fait, et aussi les soignants passent beaucoup de temps sur des tâches administratives aujourd'hui. Et donc en fait ça c'est du temps qui est nécessaire bien entendu pour le parcours de soins, pour la prise en charge du patient, mais qui en fait au final est du temps qui est enlevé dans la consultation, dans la relation, dans le questionnement. Et donc notamment c'est par exemple ce que disait le patient sur le micro-trottoir, donc dans le côté aborder peut-être des sujets. au-delà de la problématique ou du « bobo » pour lequel on est venu voir le soignant ce jour-là.

  • Speaker #0

    Alors comment est-ce qu'on peut permettre aux patients de se concentrer justement sur son vrai métier ?

  • Speaker #2

    Au soignant ?

  • Speaker #0

    Le soignant,

  • Speaker #2

    oui. Du coup, nous, ce qu'on essaye de faire chez Doctolib, c'est vraiment de leur permettre de se concentrer, comme tu dis, sur le fait de soigner. Et pour ce faire, on essaye de réduire au maximum le temps alloué aux charges administratives. Par exemple, aujourd'hui, un médecin généraliste ou un pédiatre qui utilise les solutions de Doctolib gagne en moyenne 4h30 par semaine. Et donc, tout ça, c'est fait grâce au fait que les solutions sont intuitives, qu'on arrive à limiter, par exemple, c'est des choses toutes bêtes, mais les clics, qu'on arrive à codifier beaucoup de choses. Donc, il y a beaucoup moins de gestion administrative à faire. Tout ça, c'est fait automatiquement ou c'est facilité. Et du coup, ces 4h30, potentiellement, c'est du temps de consultation en plus. Et donc, ça peut créer des consultations disponibles en plus chez les médecins généralistes, chez les pédiatres, etc. Donc nous, on essaye vraiment de limiter tout ce temps et cette charge administrative pour leur permettre d'avoir du temps en plus, notamment pour soigner.

  • Speaker #0

    Et alors l'IA, on en a parlé dans le micro-trottoir, en quoi l'IA peut apporter une meilleure qualité de vie aux soignants et comment est-ce qu'elle peut les aider aussi à prendre soin de leurs patients en libérant du temps, par exemple ? Et du coup, en passant aussi en prévention.

  • Speaker #2

    Oui, mais du coup, nous, l'IA aujourd'hui, elle peut aider les soignants sur beaucoup de choses. La première chose, c'est tout ce qui est lié à la donnée. Parce qu'il faut savoir qu'un soignant aujourd'hui, nous, en interne, on dit, c'est un peu un archéologue de la donnée. Parce que du coup, il a, notamment quand c'est un médecin traitant, par exemple, il a accès à plusieurs années d'historique de données de son patient, avec tous les examens qui ont pu être faits, tous les résultats. Et c'est une vraie... C'est une perte de temps parce que ça pourrait être fait de manière plus efficace, mais c'est nécessaire d'aller se rappeler que tel patient a fait un infarctus en 2020 et que du coup ça peut avoir un impact sur certains symptômes dont il va vous parler aujourd'hui. Donc c'est vrai que nous on travaille beaucoup sur comment on peut arriver à permettre à ces données de remonter au bon moment pour du coup ne pas avoir à faire ce travail de fouilles et d'historique. Et aujourd'hui, la première innovation liée à l'IA qu'on a sortie chez Doctolib au mois d'octobre, Là, elle a vraiment un impact directement sur la consultation. En fait, c'est ce qu'on appelle un assistant de consultation. Et tout simplement, le soignant, au début de la consultation, il va pouvoir l'activer, une fois qu'il a demandé son consentement au patient. Et à partir de là, faire sa consultation sans s'occuper de son ordinateur, parce qu'en fait, cet assistant va tout enregistrer. Et à la fin de la consultation, au simple clic du soignant, va fournir une synthèse de tout ce qui a été dit. Et donc cette synthèse, c'est pas... Cette synthèse est intelligente et bien construite. C'est-à-dire que ce n'est pas juste le scénario ou le script de tout ce qui a été dit, mais ça a déjà été réfléchi et processé par l'assistant pour en sortir vraiment les points clés. Par exemple, on coupe tout ce qui est de la conversation sur la vie, qui n'a pas d'impact direct sur la consultation. On est capable aussi d'en sortir toutes les informations liées aux vitals du patient, donc toutes les constantes, les mesures qui ont été faites. Par exemple, si on prend votre température pendant la consultation, et que le... Le soignant va dire « Ah, ma marine, 37,8, c'est très bien, pas de… » Tout ça, ça va se noter, c'est capable d'aller directement dans le dossier du patient, donc directement au bon endroit. Donc ça a deux avantages. Le premier, c'est que pendant la consultation, le soignant est complètement concentré. Donc là, il regarde son patient dans les yeux comme moi je vous regarde maintenant. Il n'y a pas besoin d'être derrière son écran, de taper tout le temps. Ça permet aussi d'enlever une charge mentale qui est de se dire « il ne faut pas que je rate une information » . Parce que du coup, la prise de son, elle a lieu pendant toute la conversation. Et c'est l'assistant qui fait le tri ensuite. Et ça permet aussi du coup de ne pas avoir tout le temps les yeux sur l'écran, de regarder le patient dans les yeux, de ne pas avoir peur de rater quelque chose. Et ensuite, par contre, ce qui est très très important pour nous, c'est qu'on fournit une synthèse et le soignant a la main sur 100%. Donc il peut changer des mots. Par exemple, si l'assistant a marqué gros écart et qu'il préfère marquer écart moyen parce qu'il connaît l'historique de son patient, par exemple, et pour lui c'est normal. S'il veut supprimer des choses parce qu'il estime que ce n'est pas pertinent à ce moment-là. Et c'est le soignant qui va valider la synthèse à la fin.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ça remet du lien, ça remet de l'humain, ce qui était dit aussi dans le micro-trottoir. Et c'est un gain de temps ? Tu as de l'information, tu as du temps ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est un gain de temps. Le but, ce n'est pas que la consultation soit plus rapide. On ne va pas gagner du temps en se disant que les consultations vont faire n'importe quoi, 12 minutes au lieu de 15 minutes, et du coup, on va pouvoir en faire plus. C'est plutôt que c'est du gain de temps de qualité. parce que du coup sur les 15 minutes de ma consultation imaginons je suis ton médecin généraliste je vais passer 15 minutes à discuter avec toi ou peut-être aller 13 minutes à discuter avec toi et les deux dernières minutes quand même à prendre ta carte vitale et à te donner ton ordonnance mais là où avant en fait j'aurais passé 10 minutes derrière mon écran à tapoter à regarder tout le temps mon écran toi, mon écran toi et donc c'est du temps de qualité, du temps d'interrogation et du temps d'échange en plus

  • Speaker #0

    Olivier, côté Docapos aussi, travailler là-dessus, c'est intéressant parce qu'il y a des regroupements, je ne sais pas comment dire ça.

  • Speaker #1

    Des similitudes.

  • Speaker #0

    Des similitudes.

  • Speaker #1

    Effectivement, chez Docapos, on travaille avec Dalvia, notre produit Dalvia, sur non pas la prise de notes pour l'instant, mais la synthèse de dossiers médicaux éparses, notamment au milieu hospitalier, où le dossier médical peut faire 80-100 pages. sur une consultation, parce qu'il a fait une radio, parce qu'il a fait un IRM, parce qu'il a fait des prises de sang. Et donc, quand il a été hospitalisé, il y a en plus tous les rapports d'infirmières, tous les rapports de paramédicaux qui peuvent aussi intégrer s'il y a eu un kiné, s'il y a eu d'autres acteurs. Et donc, on travaille à faciliter la vie du médecin en lui faisant la synthèse exhaustive. sous une forme qui est une synthèse nomenclaturée par l'appareil médical, de l'état de son patient. Donc au lieu d'avoir 30, 50, 80 pages à parcourir rapidement, il n'a plus qu'une ou deux pages sur une synthèse complète et exhaustive qui lui permet là aussi de gagner énormément de temps. Et pour l'instant, on s'arrête là. Donc ça, c'est un projet qui a été lancé l'année dernière, qui est en cours de déploiement sur les hôpitaux et qui est surtout en cours de certification. Puisque quand on parle de données médicales, quand on parle de synthèse de données médicales, il faut énormément d'accréditation, que ce soit sur la sécurité, la confidentialité, l'éthique. Et on a la chance au sein de Docaposte d'avoir intégré Ethique.IA, qui nous permet aussi d'avoir une utilisation de l'IA qui soit... conforme à l'éthique médicale, en plus de la conformité réglementaire, sécuritaire qui est nécessaire pour ce type de produit. Donc, on est assez proche, mais pour l'instant, on ne fait pas de prise de note. Ça viendra peut-être dans le milieu hospitalier, mais pour l'instant, on fait la synthèse de dossiers, ce qui a déjà été un très gros travail, parce qu'un dossier d'un patient médical dans un établissement fermé ou ouvert, c'est un dossier très volumineux, très conséquent.

  • Speaker #0

    Et alors, la data, du coup... Tu soulèves le sujet et c'est aussi une question que vous gérez, j'imagine. Toutes ces données, justement, tu parlais du fait qu'elles puissent remonter aussi au bon moment pendant la consultation. Comment est-ce qu'on gère la protection de toutes ces données ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est une excellente question. Et c'est vrai que pour nous, pour le coup, pour Doctolib, la protection des données, c'est un sujet sur lequel on travaille depuis 11 ans. Parce que même avant l'IA, de par la prise de rendez-vous en ligne, Et aussi, notre logiciel de gestion de dossiers patients, il y a beaucoup de données qui sont en tout cas saisies dans Doctolib. Donc pour nous, l'avantage qu'on a, j'ai envie de dire, c'est que ce n'est pas du tout un sujet nouveau pour nous. C'est un sujet peut-être plus public maintenant, parce qu'effectivement, c'est logique pour tout le monde, IA égale données, et donc IA dans la santé égale données de santé. Et donc forcément, les gens se posent des questions, et c'est tout à fait légitime. Nous, en fait, on a un engagement qui est très, très fort sur le sujet. Et c'est vrai que ce que je dis, c'est que nos principes, Ils sont anciens, mais ils sont toujours aussi forts. Donc en fait on a une expertise qui est ancienne, qui est forte et qui est très éthique. Donc dès la conception de nos solutions par exemple, nous on développe tout ce qu'on appelle en co-construction. Donc c'est-à-dire qu'on travaille directement, on a plusieurs centaines de soignants avec lesquels on travaille. Donc par exemple sur l'assistant de consultation, il est sorti en octobre, mais en fait ça faisait plus d'un an qu'on avait 350 soignants qui l'utilisaient à des phases un peu différentes. Donc ceux qui l'utilisaient en janvier 2024 c'était un peu des cobayes je vous avoue, c'est pas le produit sur lequel on a 1200 utilisateurs aujourd'hui. Mais eux aussi, l'avantage de travailler en direct avec ces soignants, c'est que forcément, ils nous poussent à aller encore plus loin dans la protection des données parce qu'ils s'engagent à nos côtés. Et pour le coup, eux, c'est aussi dans leur formation d'être très, très vigilants sur ça. Et donc, nous, c'est une priorité qui est absolue pour nous depuis la création. On a beaucoup investi dessus. À titre d'exemple, on a des mesures de protection des données qui sont mises en place, type des pare-feu applicatifs web, des protections cryptographiques contre les attaques. Et c'est vrai que l'avantage, c'est qu'on a des équipes qui sont dédiées à la sécurité. Et qui explore constamment des nouvelles technologies et qui même nous font des petits pièges tout le temps en interne. Et donc, c'est vrai qu'on est hyper vigilant sur ça.

  • Speaker #0

    Et donc, ces données, elles vont permettre aux soignants d'aller plus vers de la prévention. C'est ça aussi qui va être une marche vers la prévention, en sachant exactement tout ce qui s'est passé auprès. Tu disais tout à l'heure, un médecin généraliste, il a une bibliothèque d'informations sur ses clients. Est-ce que c'est ça qui va faire qu'on va pouvoir inverser la machine ? C'est ça votre vision aussi ? En tout cas, une partie de votre vision ?

  • Speaker #2

    C'est vrai que nous, on a une vision de l'IA et même de la santé en général qui pousserait vers plus de préventifs. Et je pense que c'est un peu là où tout le monde en est aujourd'hui. C'est-à-dire que soigner les gens, on le fait de mieux en mieux. Mais idéalement, on préférerait qu'ils ne soient jamais malades. Et c'est ce que nous disent les soignants aussi. C'est-à-dire qu'eux, s'ils ne pouvaient avoir que des patients qui viennent les voir très tôt. Nous, on est présents en France, en Allemagne, en Italie. Et on a eu un témoignage en interne, il y a quelques mois, d'un médecin généraliste italien qui était assez émouvant et qui disait, en fait, moi, quand j'ai un patient qui est malade et qui arrive quand il est malade, c'est, ben, j'ai raté quelque chose. Un médecin généraliste, il disait, ben, en fait, moi, un patient, idéalement, j'aimerais le voir avant. Et c'est vrai que c'était vraiment assez émouvant. Et on en revient vraiment à pourquoi ces personnes deviennent soignants. Et il nous disait, mais moi, en fait, quand j'ai un patient que je suis moi-même, qui arrive avec un cancer et dit « j'ai raté un truc » . Et en fait, c'est la faute de personne, parce que, comme on disait, manque de temps, peut-être manque de données, manque d'être capable de remonter la bonne donnée au bon moment. Et je pense que c'est sur ça que tu voulais en revenir, Marine. Et c'est vrai que nous, effectivement, c'est des pistes qu'on revoit en ce moment. C'est un peu lié à ce que tu disais, Olivier, c'est être capable d'aller chercher dans la donnée, de remonter les bonnes informations au bon moment. Ça peut être des choses très simples, comme des formes d'alerte liées plutôt à la vie. d'un patient, par exemple d'une patiente, de se dire, ok, passé un certain âge, si j'ai une patiente femme et que je vois dans le dossier qu'elle n'a pas fait de mammographie depuis X temps, alors quand je l'aurai en consultation, peut-être que j'ai un petit pop qui va arriver sur mon écran et qui va me dire « Hey, peut-être qu'il serait temps de rappeler à Marine, profiter du fait de ce moment privilégié de la consultation, pour rappeler à Marine qu'il faudrait faire une mammographie cette année, par exemple. » Et ça, c'est vrai que c'est des choses que nous, chez Doctolib, on essaye déjà de faire à notre niveau, donc on fait pas mal de prévention côté patient. On aide déjà, donc sans l'IA, les soignants à faire de la prévention, notamment avec des outils, d'être capable d'envoyer des e-mails eux-mêmes directement à leurs patients et à les trier, donc faire un peu de ce qu'on appelle de targeting, donc dire à un patient de tel âge, de tel genre, etc. Mais c'est vrai que si on arrive à remonter de manière encore plus précise cette information au moment de la consultation, qui est un moment qui est vraiment privilégié, dans une relation de confiance aussi, ça peut avoir beaucoup plus d'impact.

  • Speaker #0

    L'objectif de ce podcast, c'est vraiment de proposer des conseils et des solutions. à nos auditeurs. Comment, selon toi, est-ce qu'on peut... de nos jours, devenir acteurs de notre santé ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'on peut aller un tout petit peu plus loin que ce que disait la personne du micro-trottoir tout à l'heure, qui était la cigarette, l'alcool et faire du sport. C'est déjà un très bon début. Moi, j'en ai que deux sur trois, je ne fais pas de sport. Donc, on peut tous apprendre. Mais non, je pense que c'est important, et donc du coup, plutôt côté patient, effectivement, de rester vigilant un peu sur les... On a la chance d'avoir un gouvernement qui est... qui participent quand même à la prévention, même si le budget est assez bas, et qui donnent un peu des lignes à suivre. Et donc c'est vrai que c'est assez simple d'avoir les informations, de savoir, par exemple, quand tu es une femme d'un certain âge, il faut faire un frottis tous les cinq ans, par exemple. Et donc c'est vrai, essayer de garder ça en tête. Alors c'est pareil, le problème, c'est que ça passe la charge mentale côté patient. Et sur ça, c'est vrai que nous aussi, on a des plans qui arrivent, et dont certains qui vont arriver en début d'année prochaine, pour essayer de guider les patients de manière très simple, mais ne serait-ce qu'être capable de remonter tous ces conseils. des autorités de santé directement aux patients au bon moment. Et là, ça permet aussi, pareil, de les rendre acteurs sans les faire culpabiliser, de dire, en fait, c'est à toi de retenir que ton dernier frottis, c'était il y a 5 ans. 5 ans, c'est très très long, donc être capable de s'en rappeler. Ou que maintenant que tu as plus de 45 ans, il faut faire des mammographies, etc. Donc c'est vrai que nous, on essaye de se dire, passons ça un peu côté patient, mais en même temps, soyons assez justes avec les patients et aidons-les à se rappeler de tout ça, de la même façon qu'on a depuis... plusieurs années, tu sais, le manger bougé, où on rappelle aux gens faites du sport, mangez équilibré, etc. Nous, on pense qu'on a peut-être un rôle, du fait qu'on a quand même plusieurs dizaines de millions de patients en Europe sur Doctolib, de peut-être passer ces messages-là. Donc c'est vrai qu'on fait déjà de la prévention sur le site, mais on essaie, on va vouloir aller un peu plus loin en étant capable de remonter, pareil, au bon moment et sans forcément passer par le médecin, sur les rappels des consultations à faire régulièrement, que ce soit gynéco, dentiste, ophtalmo, les âges clés de la vie aussi.

  • Speaker #0

    Un outil, comme pour les soignants, ça t'enlève ta charge mentale et du coup, ça te permet de savoir au bon moment ce que tu dois faire.

  • Speaker #2

    Idéalement, oui, parce qu'en fait, je pense que si quelqu'un te rappelle qu'il faut que tu ailles faire un truc de prévention, ce n'est pas que tu ne veux pas le faire, c'est juste que tu as mille autres choses à gérer dans ta vie et que se rappeler que ça fait X mois ou X années que tu n'as pas vu telle profession de la santé, c'est difficile aussi.

  • Speaker #0

    Olivier, des idées pour redevenir acteur de notre santé ?

  • Speaker #1

    On va rebondir sur une phrase que tu as dite, Camille, qui est intéressante, qui est un transfert de charge mentale. C'est peut-être là aussi qu'il faut travailler sur la société et la santé de chaque citoyen. Par l'histoire depuis 1945, fait que la responsabilité de la santé a été portée sur le médecin. C'est le médecin qui doit prendre soin de la santé du patient. Ce qui est antinomique avec l'histoire de la médecine, si on revient aux médecins aux pieds nus, qui étaient payés pour la prévention et qui n'étaient jamais payés quand le patient était malade, et il avait l'obligation de le soigner. Et ça, ça a duré 5000 ans dans l'histoire, c'est l'histoire de la médecine chinoise. Donc on a peut-être là aussi un mindset à changer pour que cette charge mentale ne soit plus une charge mentale, mais soit une habitude du citoyen de se préoccuper de sa propre santé. Avec les moyens qui arrivent là, autour de l'IA, autour de la donnée, etc., on va en plus pouvoir lui donner des moyens conséquents. Mais peut-être que c'est cette réflexion-là aussi qui est amenée sur cette notion de charge mentale de la santé pour un patient qui ne devrait pas l'être. Prendre soin de sa santé, c'est... un petit peu logique, on ne se jette pas dans le vide, on ne se jette pas sous le métro parce qu'on sait qu'on va se faire mal. Du coup, est-ce qu'avoir des actions de prévention à titre individuel est une charge mentale ou est une logique de vie ?

  • Speaker #0

    une philosophie de vie qu'il faut faire adopter au plus grand nombre.

  • Speaker #1

    Moi, je suis assez d'accord sur le principe. Après, c'est vrai que nous, on sait, par exemple, chez Doctolib, qu'il y a quand même des personnes dans la population qui gèrent la santé de beaucoup de gens. Typiquement, nous, la plupart des rendez-vous sont pris par des femmes. La plupart des, ce qu'on appelle des proches, c'est-à-dire que des personnes qui prennent des rendez-vous pour d'autres personnes, sont aussi des femmes. Donc, ce sont à la fois des mamans, souvent, ou alors des personnes qui prennent, qui ont en charge des personnes plus âgées. Donc, on peut imaginer des parents. donc je reste sur des noyaux assez... C'est traditionnel, mais c'est pour vous expliquer. Et en fait, nous, on pense que c'est... Enfin, on se rend compte que, du coup, cette charge mentale, elle existe déjà, même dans la partie maladie. Donc, c'est-à-dire qu'en tant que... Si on a à charge, déjà, sa santé, plus celle de quatre personnes dans son foyer, c'est difficile d'être on top du parcours de prévention, selon les âges en plus différents, parce que si c'est un nouveau-né, vous avez tous les vaccins des six premiers mois qui arrivent hyper souvent. À l'inverse, si votre enfant, il a entre 5 et 10 ans, c'est plutôt le dentiste, toutes les ans, etc. Et donc c'est vrai que... On se dit que si on peut aider en mettant en place des automatismes, et qui en plus, je pense, au final, resteront dans l'esprit des gens, et on espère peut-être créeront, c'est tout bête, mais des conversations. Et comme tu disais, Olivier, peut-être que si moi... Et pour le coup, j'ai un exemple personnel, mais moi, j'ai, à titre personnel, vraiment bénéficié d'une prévention faite tôt qui m'a permis d'éviter des gros problèmes de santé. Et du coup, c'est vrai que j'en fais un peu une affaire personnelle, même dans mon entourage, d'être, de moi-même, être l'étendard de la prévention et donc de dire naturellement à mes amis Femme, où t'en es de la prévention du HPV ? Parce que c'est des choses qu'on oublie, qui sont hyper importantes. Et donc c'est vrai que je pense que sinon, on arrive à toucher peut-être une personne pour lui rappeler des moments clés de prévention, et qu'ensuite ça peut avoir un peu un ricochet, etc. Peut-être dans cinq ans, tout le monde saura qu'il faut faire des rappels. Par exemple, le tétanos, en fait, t'es pas vaccinée toute ta vie contre le tétanos. Il y a des rappels à faire aussi en tant qu'adulte, etc.

  • Speaker #2

    En utilisant des outils, finalement, qui sont nos outils quotidien versus de la prévention qui est faite par courrier par exemple qu'on reçoit et donc qui n'a pas forcément le même impact j'imagine parce que t'as pas le même rapport en tout cas organisationnel entre

  • Speaker #1

    ce que vous utilisez vous et peut-être une lettre même si c'est hyper important c'est vrai que c'est ce que je disais tout à l'heure mais nous on a la chance d'être dans le quotidien de beaucoup de français d'allemands et d'italiens et en fait cette chance on la voit aussi un peu comme justement un devoir de se dire ok Comment on va plus loin pour apporter plus de bénéfices et du coup, de venir aussi nous, de aider les gens à devenir acteurs de leur santé, mais au moins faire ce pont entre les deux et pas juste faire le rappel pour être sûr que tu ne rates pas ton rendez-vous chez le médecin. Mais en fait, on a envie d'aller plus loin aussi, puisque maintenant qu'on est dans la poche, grâce aux applications de plusieurs dizaines de millions d'Européens, comment on peut utiliser ce canal pour aller plus loin ?

  • Speaker #2

    Oui, un vrai canal privilégié. Alors, comment reprendre ? Sa santé en main, qui sera le soignant de demain ? Camille, je te propose, tu as eu un aperçu avec l'introduction d'écouter l'excellente vision prospective d'Olivier. Olivier, c'est à toi.

  • Speaker #0

    Merci Marine. Alors le futur de la médecine est par corollaire celui du médecin. À l'aune de l'intelligence artificielle, voilà la vaste et complexe question qui se pose à notre société. Comment aborder et servir les espoirs, les craintes d'une population tout autant impatiente qu'inquiète de l'IA ? La transformation est en cours, elle modèle chaque jour une médecine qui semble glisser hors du cadre traditionnel. Pour entrer dans une ère où la data, l'algorithme et le calcul prédictif deviennent les alliés invisibles mais omniprésents des médecins. Dès le sucre dans le lait chaud, l'IA est partout et nulle part, agissant comme une force discrète mais puissante, une extension du praticien. Les outils analysent des volumes de données cliniques autrefois inimaginables, déchiffrent des signes précoces. Des patrons latents que l'œil humain ne pourrait déceler seul, l'IA apporte à la radiologie, par exemple, une aide précieuse, repère avec une précision croissante les lésions, les anomalies microscopiques annonciateurs de la maladie, avant même qu'elles ne se manifestent à l'œil du praticien. Ce tableau clinique de l'IA nous enivre de sa puissance sans aujourd'hui nous effrayer. Magie de l'intégration lente et discrète. Mais l'IA peut aller plus loin encore. Elle devient prédictive, capable de proposer un éventail de diagnostics possibles et de suggérer des protocoles de traitement adaptés aux spécificités de chaque patient. Une personnalisation du soin que même les experts les plus aguerris peinent à atteindre seuls. Cette nouvelle frontière soulève de la part des patients, des médecins, de la société civile et du régulateur de nombreuses questions techniques, éthiques, déontologiques, juridiques, mais également sociétales à l'heure d'une mondialisation galopante qui se joue des langues et des frontières. Cette omniprésence de l'IA transforme également le champ de la prévention, qu'elle réinvente en permettant d'agir bien en amont des premiers symptômes. Une médecine préventive devenue presque prophétique se dessine. L'IA éveille les esprits sur les risques latents et permet d'ajuster des modes de vie, des habitudes. Dans ce domaine, l'intelligence artificielle n'est plus seulement une aide, mais elle devient un guide silencieux, un maître des signaux invisibles, une force de suggestion qui s'intègre à la routine médicale et qui transforme profondément la relation entre soignant et soigné. Mais jusqu'où l'IA mènera-t-elle cette transformation ? Dans 30 ans, lorsque l'intelligence artificielle aura atteint une maturité indiscutable et repoussé les limites pour atteindre l'omniscience médicale incontestée, quel visage abordera encore la figure du médecin ? Ce soignant tel que nous le connaissons aujourd'hui sera-t-il devenu une figure résiduelle ou même mythique ? L'acte médical de geste de soins ne sera-t-il plus qu'une fonction remplie par des systèmes de plus en plus performants ? dont la mémoire, la précision et la capacité à traiter des informations complexes surpassent de loin les possibilités humaines. Dans cet avenir, le médecin soignera-t-il encore au sens technique ou ne sera-t-il que l'orchestrateur, l'interprète des décisions de l'IA, un médiateur entre la machine et le patient ? Posons-nous cette question hypothèse. Le médecin va-t-il disparaître, remplacé par la performance technique de l'IA, sa rapidité, sa disponibilité, son coût abordable ? Il sera devenu avatar plus vrai que nature sur nos téléphones, toujours à l'écoute de nos moindres bobos et toujours alimenté en informations par nos montres et autres bagues connectées, fournissant une masse de données personnalisées augmentant encore la pertinence de son diagnostic. Le médecin deviendra un mot savant d'une génération ancienne qui se souviendra avec nostalgie des semaines d'attente avant le rendez-vous avec le docteur. Cette dystopie un peu rude est sans doute erronée. L'associé civil et le bon sens guidant les parties prenantes vers une mutation Là où il était jadis celui qui détenait le savoir, il sera désormais celui qui explique, qui rassure, qui accompagne l'individu dans ce dialogue parfois vertigineux avec une intelligence numérique omnisciente. Il incarnera alors l'humanité, l'empathie, le réconfort dans une médecine dont la technicité aura été déléguée à des systèmes infaillibles. Recentré sur l'essence du soin, sur la dimension purement humaine de l'acte médical, Le médecin de demain deviendra ou redeviendra celui qui écoute, celui qui comprend les angoisses et les espoirs du patient, celui qui accompagne l'humain dans toute sa complexité. Dans cette médecine de demain, peut-être que la véritable guérison résidera dans la résonance humaine, là où ni algorithme ni machine, aussi avancée soit-elle, ne saura jamais remplacer le cœur qui bat et le regard qui écoute. Nous sommes les acteurs, nous techniciens, médecins, politiques, régulateurs, associations aux manettes du futur. Ce sont nos décisions qui dessineront le futur de la médecine. C'est notre métier, notre pouvoir, notre responsabilité. Quelle est la recette ou la formule qui cristallisera l'efficience, la vitesse, le profit et l'humanité pour que la réponse à la première question posée à notre invité ne soit pas « C'est quoi un soignant ? Vous avez 4 heures. »

  • Speaker #2

    Des réactions Camille ?

  • Speaker #1

    Je préfère la deuxième version de la mission quand même. C'est vrai que pendant la première, j'étais genre « Non, je ne pense pas. » Moi, à titre personnel, ce n'est pas ça que je veux.

  • Speaker #0

    Je te voyais réagir du point de l'œil.

  • Speaker #1

    Ça fait partie du jeu. Je suis plus alignée sur la deuxième vision. Mais intéressant. Je pense qu'effectivement, on est vraiment à... Je ne pense pas qu'on soit à une fourche, mais on commence. En tout cas, les deux visions, une qui est, je l'espère, assez dystopique. Mais pour le coup, qui fait peur. Et c'est vrai que c'est des retours qu'on a eus. Parce que j'avais aussi écouté un autre épisode que vous aviez fait avec une personne qui s'appelait Louis. où on avait un micro-trottoir aussi sur l'IA dans la santé et où les retours pour le coup des citoyens étaient assez négatifs. Et donc je pense que eux, c'est exactement de ça dont ils ont peur. C'est ta première vision, Olivier. Le médecin médico ? Oui. Alors que, en tout cas, nous, ce vers quoi on veut tendre, c'est vraiment la seconde. Et avec un petit mélange aussi, effectivement, de rendre les patients acteurs de leur santé aussi. pour ce qu'on se disait, que ça puisse bénéficier des deux côtés.

  • Speaker #0

    C'est l'équilibre qu'il faut trouver. Et la dystopie permet de poser les questions. C'est ça qui est intéressant dans les dystopies.

  • Speaker #2

    Les yeux qui regardent et le cœur qui écoute. J'ai retenu ça.

  • Speaker #1

    Ok, bon. Mais pour le coup, c'est intéressant parce qu'on n'a pas parlé là, mais c'est un des premiers retours qu'on a des utilisateurs, nous, sur l'assistant de consultation. C'est vraiment des... Aujourd'hui, c'est surtout des médecins généralistes qui l'ont utilisé, mais qui disent, vraiment, je regarde mes patients dans les yeux. Et on a un peu aussi eu un petit fun fact d'un médecin qui nous a dit, je me suis retrouvée un peu gênée face à une patiente âgée qui dit, ah, mais vous avez les yeux bleus, docteur. Il me dit, ça fait 15 ans que je la suis. Et en fait, elle ne l'avait jamais vue et c'était très innocent de sa part. Mais tout de suite, elle dit, je ne l'avais jamais vue parce qu'en fait, vous êtes tout le temps derrière votre ordinateur. Et il m'a dit, d'un côté je me suis sentie un peu coupable pour les 15 dernières années, et d'un autre côté je me suis dit, c'est trop bien parce que ça change, et le patient s'en rend compte aussi. donc c'est vrai que je pense que le écouter avec les yeux c'est un peu vrai aussi quand même Ça permet aussi de déceler des petites choses peut-être qu'à la voix seulement, on n'a pas. Oui,

  • Speaker #2

    exactement.

  • Speaker #0

    Communication non-verbale.

  • Speaker #2

    Voilà. Merci beaucoup Camille pour ce partage, la vision aussi, l'impact de l'IA dans le secteur de la santé. Je vous dis à très vite pour un prochain épisode de Tendances Inno. Et belle journée. À bientôt.

  • Speaker #1

    Merci. Merci Camille.

  • Speaker #2

    Et voilà, chers auditeurs, c'est tout pour cet épisode de Tendances Inno. Un grand merci pour votre écoute. Nous espérons que vous avez trouvé cette discussion aussi enrichissante et inspirante que nous. N'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun de nos futurs épisodes. Vous pouvez retrouver Tendances Inno sur toutes les plateformes de podcast, YouTube et Dailymotion. Si vous aimez ce podcast, faites-le nous savoir et aidez-nous à le faire connaître grâce à vos commentaires et à vos partages. Pour plus de contenu sur les technologies émergentes, suivez-nous sur les réseaux sociaux de Docaposte. À bientôt pour un nouvel épisode, placé sous le signe de la tech. du Web3 et de l'innovation. D'ici là, continuez à explorer, à innover et à créer.

Description

40% du temps des médecins généralistes est consacré à des tâches administratives ! 🤯

Comment l'IA peut-elle alléger leur quotidien et améliorer la qualité des soins ? 🤔

Dans ce nouvel épisode de Tendances Inno, Marine Adatto et Olivier Senot reçoivent Camille Ovanon, Brand & Content Director chez Doctolib, pour explorer le potentiel de l'IA dans le secteur de la santé. 🤖

💡 Au programme :

  • L'IA au service des soignants : gain de temps et meilleure prise en charge des patients.

  • La protection des données de santé : enjeux et solutions.

  • L'IA et la prévention : vers une médecine plus proactive.

🚀 Ensemble, réinventons la santé de demain !

Écoutez l'épisode maintenant !

#IA #Sante #Doctolib #TendancesInno


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Tendances Inno, votre rendez-vous pour explorer les technologies émergentes présentées par Docaposte, le référent français de la confiance numérique. Je suis Marina Dato et j'ai le plaisir d'être accompagnée par Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre des innovateurs et des créateurs qui redéfinissent notre monde numérique. Que votre curiosité vous porte vers le Web3, l'IA ou toute autre technologie émergente, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à une dose d'inspiration et d'informations, au programme des découvertes, des défis et des solutions innovantes. Alors branchez vos écouteurs, ouvrez votre esprit et plongez avec nous dans l'univers de Tendances Inno. En 2023 40% du temps des médecins généralistes étaient consacrés à des tâches administratives selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. Est-il possible d'inverser cette tendance ? De proposer un accès aux soins rapides et fluides où les soignants se concentrent enfin sur ce qu'ils savent faire de mieux ? Soigner. Imaginer un monde où l'intelligence artificielle allège leur quotidien, leur libère du temps pour la relation humaine et aide chacun, soignant comme patient, à devenir acteur de sa propre santé. Ce monde, c'est le nôtre. et cette vision est plus accessible que jamais. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir comment l'IA est en passe de révolutionner la profession de soignant. Pour cela, nous accueillons Camille Ovanon, responsable du marketing produit chez Doctolib et pour m'accompagner, Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Comment l'IA peut-elle transformer la santé ? Quelles promesses, quels défis et surtout quelles réponses pour garantir une approche éthique et efficace ? Olivier, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Merci Marine, bonjour Camille. Ravi d'avoir autour de cette table celle qui a décroché le Graal, sorte de victoire personnelle, après être délectée de celle de ton mentor pour reprendre tes propres mots d'une keynote produit chez Doctolib. Le chemin a été long, une formation académique partagée entre la France et le Danemark, centrée sur le business et une spécialisation à Dauphine sur les nouveaux moyens de communication, suivie d'un mémoire sur la CSR. Tu débutes assez logiquement chez IBM pour t'occuper de la communication autour de la CSR, puis tu intègres Cabestan, l'un des pionniers et acteurs majeurs du emailing en France, passant d'un géant international à une PME locale, changement d'ambiance. Avant d'intégrer la pépite française Doctolib, pour présenter l'année dernière et après une tempête émotionnelle interne intense, la présentation de la première keynote produit de Doctolib, première d'une série qui ne va pas s'arrêter, si l'on en croit les discours récents, et une orientation vers l'IA pour aider les soignants dans leurs tâches quotidiennes. Explorons ensemble jusqu'où cette révolution technologique pourra ou non opérer un saut quantique dans l'approche médicale. Camille, nous t'écoutons.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bonjour Camille, bienvenue. Il fait des enquêtes.

  • Speaker #2

    Je vois, très poussé.

  • Speaker #0

    Sans nos invités.

  • Speaker #2

    J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux.

  • Speaker #0

    C'était agréable ?

  • Speaker #2

    Franchement, agréablement surprise, c'était pas mal.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté notre invitation. Pour démarrer, je vous propose un quiz. L'idée, c'est vraiment d'avoir une vision globale sur notre sujet, donc plusieurs chiffres. Première question, quel pourcentage des Français pensent que l'IA va améliorer la qualité des soins dans les années à venir ? 68%, 74% ou 78% ?

  • Speaker #1

    Je suis toujours surpris que ce ne soit pas 100%.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Tu aurais dit 100% toi ?

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    clairement. Moi, je suis conservatrice, je dirais 68.

  • Speaker #0

    Toi, tu dis 68. C'est entre deux, c'est 74%. Et donc, c'est un chiffre qui est issu du baromètre IA et santé de Pulse Live de mai 2024. Voilà, donc une perception assez positive qui reflète néanmoins, Olivier, une confiance croissante dans le potentiel de l'IA pour transformer le secteur de la santé et optimiser les traitements. Deuxième question. Quel pourcentage des dépenses de santé en France est consacré à la prévention ? Comparé à la moyenne de l'OCDE. 1,8% en France, quand c'est 2,4% dans l'OCDE, on est sur des petits chiffres. 2,2% en France, 2,8% dans l'OCDE. Ou alors 2,6% en France quand c'est 3,2% dans l'OCDE.

  • Speaker #2

    Pas de grosses différences entre les Chines.

  • Speaker #1

    Très fin là, on est quand même dans un...

  • Speaker #0

    C'est étroit là. C'est ça, c'est ça. 2% ? Une ligne fine. On en a deux.

  • Speaker #2

    Il y a deux de deux,

  • Speaker #0

    oui. Deux, mais du coup, 2,2 %, donc vraiment pas grand-chose. Consacré à la prévention, donc inférieur à la moyenne de l'OCDE. Et donc ça, c'était un rapport de l'OCDE sur les dépenses de santé qui date de 2023. Donc un réel sous-investissement dans ces mesures préventives. Troisième question. En 2022, quel pourcentage de médecins généralistes déclarait être amené à refuser de nouveaux patients comme médecins traitants ? 53%, 65% ou 74% ?

  • Speaker #2

    74.

  • Speaker #0

    74, Olivier, tu dis ?

  • Speaker #1

    Là, je n'ai pas d'idée. Tu n'as pas d'idée ? 14,

  • Speaker #0

    je m'aligne. Tu t'alignes en même temps, je comprends. C'est 65%. Cela dit, c'est déjà énorme. Donc ça, c'est un chiffre qui est issu d'une étude de la direction de la recherche des études et de l'évaluation des statistiques. Et donc, c'est en augmentation par rapport à 2019 où c'était 53%. Donc, on est vraiment sur une... tensions croissantes sur l'offre de soins en médecine générale. Alors pour continuer sur cette observation globale, nous sommes allés à la rencontre du grand public faire un micro-trottoir et on les a interrogés sur la santé, la prévention et l'apport de l'intelligence artificielle. Et la première question qu'on leur a demandé, c'est s'ils ont l'impression d'avoir tous les outils en main pour être acteurs de leur santé.

  • Speaker #3

    Je pense que nous avons certains outils pour... pouvoir être acteur de notre santé. En l'occurrence, on a du savoir et de la connaissance sur ce qui est bon et mauvais pour notre santé, comme par exemple l'alcool, la cigarette, les fast-foods, etc. On sait qu'on doit faire du sport pour rester en forme. On sait que c'est bien de manger bio, donc je pense qu'on a de quoi être... acteurs de notre santé. Il faut quand même qu'on fasse des tests sanguins, il faut quand même qu'on fasse des scanners, des IRM pour savoir si tout va bien, si on n'a pas des, je ne sais rien, des tumeurs, des trucs comme ça. On n'a pas toutes les armes pour pouvoir gérer notre santé de fond en comble, mais on a une partie de choses qui nous permettent quand même de nous maintenir en bonne forme.

  • Speaker #0

    Donc acteurs de notre santé, oui, mais avec quand même des limites qui sont bien présentes. Ensuite, on est passé vraiment côté soignant. Quelle perception les patients ont-ils sur le temps alloué à la prévention dans le cadre des rendez-vous ? Je ne suis pas certaine que les soignants aient vraiment suffisamment de temps pour faire de la prévention. Ils ont beaucoup, beaucoup de choses à faire. J'ai un peu l'impression qu'effectivement, on est juste là pour récupérer une ordonnance et partir, sans avoir eu l'opportunité de vraiment discuter et approfondir un peu plus le sujet pour lequel on vient. Je ne suis pas convaincue à 100% qu'il y ait beaucoup de temps. de prévention qui soit faite, mis à part peut-être quand on va à la pharmacie, mais mis à part ça, en termes de temps, je pense qu'il nous en manque clairement. Un gros problème de temps, c'est vraiment ce qui ressort de ça, c'est vraiment non pas contre les soignants, mais plutôt le temps qu'ils ont à allouer à leurs patients. Enfin, on leur a posé la question, si l'intelligence artificielle pouvait venir en renfort dans ce domaine, est-ce que ça pourrait révolutionner notre rapport aux soins ? et alléger la charge des soignants ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'ILIA peut révolutionner la santé, peut-être en termes de précision dans les chirurgies, dans les traitements, et aider à la recherche potentiellement. Par contre, en ce qui concerne la prise en charge des patients, je pense qu'il faut garder quand même une certaine distance avec ça, puisqu'on a quand même besoin d'une empathie qui est assez humaine pour prendre en charge des patients.

  • Speaker #3

    Je pense que l'une des principales problématiques dans le domaine de la santé actuellement, et notamment dans le domaine hospitalier français, réside dans l'absence de temps accordé aux patients, et que l'intelligence artificielle devrait contribuer à appuyer le quotidien des soignants, notamment en simplifiant leurs tâches, et en leur permettant de se concentrer davantage sur la relation soignant-patient.

  • Speaker #0

    Voilà, donc on est sur et de l'enthousiasme et de la prudence, les avis sont partagés, mais ce que l'on perçoit néanmoins, c'est que... Le besoin de retrouver du temps est essentiel et de remettre l'humain au centre. De quoi vraiment nourrir à notre réflexion d'aujourd'hui. Camille, Olivier, est-ce que vous avez déjà des réflexions, des retours par rapport à ce qui a été dit dans les micro-trottoirs ?

  • Speaker #2

    Je trouve que c'est quelque chose qui m'a marquée et j'ai été, j'ai envie de dire, presque agréablement surprise. C'est la notion déjà de l'arrivée du pharmacien dans le parcours de soins, qui au final est quelque chose qui est assez récent, puisque le rôle des pharmaciens a changé au cours des 18 derniers mois. On leur a donné plus de missions dans la santé. Donc c'est intéressant de voir qu'il y a des patients qui le ressentent déjà et peut-être qui ont plus cette relation de discussion et de proximité avec leur pharmacien parce que les choses sont moins timées, on ne se dit pas, la personne derrière moi, elle peut attendre deux minutes de plus, ce n'est pas un temps de consultation. Donc je trouve ça assez intéressant. Et je trouve aussi très intéressant de voir les deux derniers témoignages sur ta dernière question qui sont vraiment deux visions complètement opposées. Donc il y a la première qui reste très collée à ce qu'on connaît déjà aujourd'hui en IA, dans la médecine. donc ça va être... tout ce qui est plutôt analyse des images, un peu la chirurgie, puisqu'on sait qu'il y a eu quelques images qui ont circulé ces dernières semaines de chirurgies qui sont faites à distance, à l'aide de l'IA, etc. Et à l'inverse, la deuxième personne, j'ai presque envie de te demander si elle a envie de venir travailler chez Doctolib, parce qu'elle a déjà une vision qui est très alignée avec la nôtre, en tout cas, et les premières nouveautés et innovations qu'on a sorties ces dernières semaines aussi.

  • Speaker #0

    Olivier ?

  • Speaker #1

    Je partage évidemment avec... On enfonce un peu aussi des portes ouvertes, parce qu'on sait très bien que le temps est quelque chose qui manque dans l'environnement de la santé. Et donc, est-ce que l'IA peut augmenter ce temps artificiellement ? Mais ce sont des questions qui se posent depuis des décennies aussi, bien avant l'arrivée du pharmacien dans le parcours de soins. On avait déjà cette problématique d'automne.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est vraiment... C'est connu. Alors Camille, toi, tu es responsable du marketing produit chez Doctolib. Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #2

    C'est une excellente question, Marine. Non, mais qu'est-ce que ça veut dire ? En fait, moi, je travaille au sein des équipes produits chez Doctolib, donc très proche des product managers notamment. Et on les accompagne pour les aider à déjà bien identifier quels sont les cas d'usage, comment les innovations sur lesquelles ils travaillent vont impacter nos utilisateurs. Donc, on travaille avec eux en amont sur ça. Mais on a surtout un rôle qui est clé, une fois que la fonctionnalité est développée, pour travailler sur comment on la présente à nos utilisateurs, pour qu'ils comprennent bien ses avantages et surtout qu'ils l'utilisent. Donc nous, on a vraiment un rôle clé sur le lancement des innovations, notamment sur tout ce qui est positionnement, messages, et le but, c'est vraiment d'en augmenter l'usage et d'en assurer un bon usage.

  • Speaker #0

    Alors vos utilisateurs, on en a parlé en partie, sont les soignants. Pourquoi est-ce qu'on devient soignant ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'on devient soignant parce qu'en fait, on a envie de soigner les gens. C'est dans le nom. Et on a envie d'être un maillon dans cette solution pour que les gens soient en meilleure santé et pour pouvoir les accompagner.

  • Speaker #0

    Et on parle de plus en plus des burn-out des médecins. On a parlé aussi tout à l'heure des médecins généralistes qui ne peuvent plus prendre de patients. La réalité du soignant aujourd'hui, même si dans le micro-trottoir, on se rend compte, et Olivier l'a dit, ce principe de temps, on le connaît. Mais quelle est la réalité aujourd'hui d'un soignant ?

  • Speaker #2

    La réalité aujourd'hui des soignants, effectivement, elle est bien perçue, je pense, par les patients. On l'a vu sur le micro-trottoir. C'est qu'en fait, ils ont beaucoup de choses à faire et ils ont assez peu de temps. Et c'est vrai qu'on a des chiffres qui sont sortis, des enquêtes qui montrent que beaucoup de soignants sont au bord du burn-out. Donc, je crois qu'on est sur à peu près... 30% des soignants qui estiment que leur santé mentale est mauvaise ou pas très bonne en tout cas, là où c'est le double de ce que la population générale remonte. Donc c'est vraiment des chiffres qui ont beaucoup baissé à une période de Covid et qui ne sont jamais remontés malheureusement. Donc c'est vrai que c'était déjà un état qui n'était pas très bon et qui a fait que baisser depuis. Maintenant le Covid, ça va bientôt faire 5 ans. Le temps passe vite, Olivier est d'accord avec moi. Et donc c'est vrai qu'en fait, et aussi les soignants passent beaucoup de temps sur des tâches administratives aujourd'hui. Et donc en fait ça c'est du temps qui est nécessaire bien entendu pour le parcours de soins, pour la prise en charge du patient, mais qui en fait au final est du temps qui est enlevé dans la consultation, dans la relation, dans le questionnement. Et donc notamment c'est par exemple ce que disait le patient sur le micro-trottoir, donc dans le côté aborder peut-être des sujets. au-delà de la problématique ou du « bobo » pour lequel on est venu voir le soignant ce jour-là.

  • Speaker #0

    Alors comment est-ce qu'on peut permettre aux patients de se concentrer justement sur son vrai métier ?

  • Speaker #2

    Au soignant ?

  • Speaker #0

    Le soignant,

  • Speaker #2

    oui. Du coup, nous, ce qu'on essaye de faire chez Doctolib, c'est vraiment de leur permettre de se concentrer, comme tu dis, sur le fait de soigner. Et pour ce faire, on essaye de réduire au maximum le temps alloué aux charges administratives. Par exemple, aujourd'hui, un médecin généraliste ou un pédiatre qui utilise les solutions de Doctolib gagne en moyenne 4h30 par semaine. Et donc, tout ça, c'est fait grâce au fait que les solutions sont intuitives, qu'on arrive à limiter, par exemple, c'est des choses toutes bêtes, mais les clics, qu'on arrive à codifier beaucoup de choses. Donc, il y a beaucoup moins de gestion administrative à faire. Tout ça, c'est fait automatiquement ou c'est facilité. Et du coup, ces 4h30, potentiellement, c'est du temps de consultation en plus. Et donc, ça peut créer des consultations disponibles en plus chez les médecins généralistes, chez les pédiatres, etc. Donc nous, on essaye vraiment de limiter tout ce temps et cette charge administrative pour leur permettre d'avoir du temps en plus, notamment pour soigner.

  • Speaker #0

    Et alors l'IA, on en a parlé dans le micro-trottoir, en quoi l'IA peut apporter une meilleure qualité de vie aux soignants et comment est-ce qu'elle peut les aider aussi à prendre soin de leurs patients en libérant du temps, par exemple ? Et du coup, en passant aussi en prévention.

  • Speaker #2

    Oui, mais du coup, nous, l'IA aujourd'hui, elle peut aider les soignants sur beaucoup de choses. La première chose, c'est tout ce qui est lié à la donnée. Parce qu'il faut savoir qu'un soignant aujourd'hui, nous, en interne, on dit, c'est un peu un archéologue de la donnée. Parce que du coup, il a, notamment quand c'est un médecin traitant, par exemple, il a accès à plusieurs années d'historique de données de son patient, avec tous les examens qui ont pu être faits, tous les résultats. Et c'est une vraie... C'est une perte de temps parce que ça pourrait être fait de manière plus efficace, mais c'est nécessaire d'aller se rappeler que tel patient a fait un infarctus en 2020 et que du coup ça peut avoir un impact sur certains symptômes dont il va vous parler aujourd'hui. Donc c'est vrai que nous on travaille beaucoup sur comment on peut arriver à permettre à ces données de remonter au bon moment pour du coup ne pas avoir à faire ce travail de fouilles et d'historique. Et aujourd'hui, la première innovation liée à l'IA qu'on a sortie chez Doctolib au mois d'octobre, Là, elle a vraiment un impact directement sur la consultation. En fait, c'est ce qu'on appelle un assistant de consultation. Et tout simplement, le soignant, au début de la consultation, il va pouvoir l'activer, une fois qu'il a demandé son consentement au patient. Et à partir de là, faire sa consultation sans s'occuper de son ordinateur, parce qu'en fait, cet assistant va tout enregistrer. Et à la fin de la consultation, au simple clic du soignant, va fournir une synthèse de tout ce qui a été dit. Et donc cette synthèse, c'est pas... Cette synthèse est intelligente et bien construite. C'est-à-dire que ce n'est pas juste le scénario ou le script de tout ce qui a été dit, mais ça a déjà été réfléchi et processé par l'assistant pour en sortir vraiment les points clés. Par exemple, on coupe tout ce qui est de la conversation sur la vie, qui n'a pas d'impact direct sur la consultation. On est capable aussi d'en sortir toutes les informations liées aux vitals du patient, donc toutes les constantes, les mesures qui ont été faites. Par exemple, si on prend votre température pendant la consultation, et que le... Le soignant va dire « Ah, ma marine, 37,8, c'est très bien, pas de… » Tout ça, ça va se noter, c'est capable d'aller directement dans le dossier du patient, donc directement au bon endroit. Donc ça a deux avantages. Le premier, c'est que pendant la consultation, le soignant est complètement concentré. Donc là, il regarde son patient dans les yeux comme moi je vous regarde maintenant. Il n'y a pas besoin d'être derrière son écran, de taper tout le temps. Ça permet aussi d'enlever une charge mentale qui est de se dire « il ne faut pas que je rate une information » . Parce que du coup, la prise de son, elle a lieu pendant toute la conversation. Et c'est l'assistant qui fait le tri ensuite. Et ça permet aussi du coup de ne pas avoir tout le temps les yeux sur l'écran, de regarder le patient dans les yeux, de ne pas avoir peur de rater quelque chose. Et ensuite, par contre, ce qui est très très important pour nous, c'est qu'on fournit une synthèse et le soignant a la main sur 100%. Donc il peut changer des mots. Par exemple, si l'assistant a marqué gros écart et qu'il préfère marquer écart moyen parce qu'il connaît l'historique de son patient, par exemple, et pour lui c'est normal. S'il veut supprimer des choses parce qu'il estime que ce n'est pas pertinent à ce moment-là. Et c'est le soignant qui va valider la synthèse à la fin.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ça remet du lien, ça remet de l'humain, ce qui était dit aussi dans le micro-trottoir. Et c'est un gain de temps ? Tu as de l'information, tu as du temps ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est un gain de temps. Le but, ce n'est pas que la consultation soit plus rapide. On ne va pas gagner du temps en se disant que les consultations vont faire n'importe quoi, 12 minutes au lieu de 15 minutes, et du coup, on va pouvoir en faire plus. C'est plutôt que c'est du gain de temps de qualité. parce que du coup sur les 15 minutes de ma consultation imaginons je suis ton médecin généraliste je vais passer 15 minutes à discuter avec toi ou peut-être aller 13 minutes à discuter avec toi et les deux dernières minutes quand même à prendre ta carte vitale et à te donner ton ordonnance mais là où avant en fait j'aurais passé 10 minutes derrière mon écran à tapoter à regarder tout le temps mon écran toi, mon écran toi et donc c'est du temps de qualité, du temps d'interrogation et du temps d'échange en plus

  • Speaker #0

    Olivier, côté Docapos aussi, travailler là-dessus, c'est intéressant parce qu'il y a des regroupements, je ne sais pas comment dire ça.

  • Speaker #1

    Des similitudes.

  • Speaker #0

    Des similitudes.

  • Speaker #1

    Effectivement, chez Docapos, on travaille avec Dalvia, notre produit Dalvia, sur non pas la prise de notes pour l'instant, mais la synthèse de dossiers médicaux éparses, notamment au milieu hospitalier, où le dossier médical peut faire 80-100 pages. sur une consultation, parce qu'il a fait une radio, parce qu'il a fait un IRM, parce qu'il a fait des prises de sang. Et donc, quand il a été hospitalisé, il y a en plus tous les rapports d'infirmières, tous les rapports de paramédicaux qui peuvent aussi intégrer s'il y a eu un kiné, s'il y a eu d'autres acteurs. Et donc, on travaille à faciliter la vie du médecin en lui faisant la synthèse exhaustive. sous une forme qui est une synthèse nomenclaturée par l'appareil médical, de l'état de son patient. Donc au lieu d'avoir 30, 50, 80 pages à parcourir rapidement, il n'a plus qu'une ou deux pages sur une synthèse complète et exhaustive qui lui permet là aussi de gagner énormément de temps. Et pour l'instant, on s'arrête là. Donc ça, c'est un projet qui a été lancé l'année dernière, qui est en cours de déploiement sur les hôpitaux et qui est surtout en cours de certification. Puisque quand on parle de données médicales, quand on parle de synthèse de données médicales, il faut énormément d'accréditation, que ce soit sur la sécurité, la confidentialité, l'éthique. Et on a la chance au sein de Docaposte d'avoir intégré Ethique.IA, qui nous permet aussi d'avoir une utilisation de l'IA qui soit... conforme à l'éthique médicale, en plus de la conformité réglementaire, sécuritaire qui est nécessaire pour ce type de produit. Donc, on est assez proche, mais pour l'instant, on ne fait pas de prise de note. Ça viendra peut-être dans le milieu hospitalier, mais pour l'instant, on fait la synthèse de dossiers, ce qui a déjà été un très gros travail, parce qu'un dossier d'un patient médical dans un établissement fermé ou ouvert, c'est un dossier très volumineux, très conséquent.

  • Speaker #0

    Et alors, la data, du coup... Tu soulèves le sujet et c'est aussi une question que vous gérez, j'imagine. Toutes ces données, justement, tu parlais du fait qu'elles puissent remonter aussi au bon moment pendant la consultation. Comment est-ce qu'on gère la protection de toutes ces données ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est une excellente question. Et c'est vrai que pour nous, pour le coup, pour Doctolib, la protection des données, c'est un sujet sur lequel on travaille depuis 11 ans. Parce que même avant l'IA, de par la prise de rendez-vous en ligne, Et aussi, notre logiciel de gestion de dossiers patients, il y a beaucoup de données qui sont en tout cas saisies dans Doctolib. Donc pour nous, l'avantage qu'on a, j'ai envie de dire, c'est que ce n'est pas du tout un sujet nouveau pour nous. C'est un sujet peut-être plus public maintenant, parce qu'effectivement, c'est logique pour tout le monde, IA égale données, et donc IA dans la santé égale données de santé. Et donc forcément, les gens se posent des questions, et c'est tout à fait légitime. Nous, en fait, on a un engagement qui est très, très fort sur le sujet. Et c'est vrai que ce que je dis, c'est que nos principes, Ils sont anciens, mais ils sont toujours aussi forts. Donc en fait on a une expertise qui est ancienne, qui est forte et qui est très éthique. Donc dès la conception de nos solutions par exemple, nous on développe tout ce qu'on appelle en co-construction. Donc c'est-à-dire qu'on travaille directement, on a plusieurs centaines de soignants avec lesquels on travaille. Donc par exemple sur l'assistant de consultation, il est sorti en octobre, mais en fait ça faisait plus d'un an qu'on avait 350 soignants qui l'utilisaient à des phases un peu différentes. Donc ceux qui l'utilisaient en janvier 2024 c'était un peu des cobayes je vous avoue, c'est pas le produit sur lequel on a 1200 utilisateurs aujourd'hui. Mais eux aussi, l'avantage de travailler en direct avec ces soignants, c'est que forcément, ils nous poussent à aller encore plus loin dans la protection des données parce qu'ils s'engagent à nos côtés. Et pour le coup, eux, c'est aussi dans leur formation d'être très, très vigilants sur ça. Et donc, nous, c'est une priorité qui est absolue pour nous depuis la création. On a beaucoup investi dessus. À titre d'exemple, on a des mesures de protection des données qui sont mises en place, type des pare-feu applicatifs web, des protections cryptographiques contre les attaques. Et c'est vrai que l'avantage, c'est qu'on a des équipes qui sont dédiées à la sécurité. Et qui explore constamment des nouvelles technologies et qui même nous font des petits pièges tout le temps en interne. Et donc, c'est vrai qu'on est hyper vigilant sur ça.

  • Speaker #0

    Et donc, ces données, elles vont permettre aux soignants d'aller plus vers de la prévention. C'est ça aussi qui va être une marche vers la prévention, en sachant exactement tout ce qui s'est passé auprès. Tu disais tout à l'heure, un médecin généraliste, il a une bibliothèque d'informations sur ses clients. Est-ce que c'est ça qui va faire qu'on va pouvoir inverser la machine ? C'est ça votre vision aussi ? En tout cas, une partie de votre vision ?

  • Speaker #2

    C'est vrai que nous, on a une vision de l'IA et même de la santé en général qui pousserait vers plus de préventifs. Et je pense que c'est un peu là où tout le monde en est aujourd'hui. C'est-à-dire que soigner les gens, on le fait de mieux en mieux. Mais idéalement, on préférerait qu'ils ne soient jamais malades. Et c'est ce que nous disent les soignants aussi. C'est-à-dire qu'eux, s'ils ne pouvaient avoir que des patients qui viennent les voir très tôt. Nous, on est présents en France, en Allemagne, en Italie. Et on a eu un témoignage en interne, il y a quelques mois, d'un médecin généraliste italien qui était assez émouvant et qui disait, en fait, moi, quand j'ai un patient qui est malade et qui arrive quand il est malade, c'est, ben, j'ai raté quelque chose. Un médecin généraliste, il disait, ben, en fait, moi, un patient, idéalement, j'aimerais le voir avant. Et c'est vrai que c'était vraiment assez émouvant. Et on en revient vraiment à pourquoi ces personnes deviennent soignants. Et il nous disait, mais moi, en fait, quand j'ai un patient que je suis moi-même, qui arrive avec un cancer et dit « j'ai raté un truc » . Et en fait, c'est la faute de personne, parce que, comme on disait, manque de temps, peut-être manque de données, manque d'être capable de remonter la bonne donnée au bon moment. Et je pense que c'est sur ça que tu voulais en revenir, Marine. Et c'est vrai que nous, effectivement, c'est des pistes qu'on revoit en ce moment. C'est un peu lié à ce que tu disais, Olivier, c'est être capable d'aller chercher dans la donnée, de remonter les bonnes informations au bon moment. Ça peut être des choses très simples, comme des formes d'alerte liées plutôt à la vie. d'un patient, par exemple d'une patiente, de se dire, ok, passé un certain âge, si j'ai une patiente femme et que je vois dans le dossier qu'elle n'a pas fait de mammographie depuis X temps, alors quand je l'aurai en consultation, peut-être que j'ai un petit pop qui va arriver sur mon écran et qui va me dire « Hey, peut-être qu'il serait temps de rappeler à Marine, profiter du fait de ce moment privilégié de la consultation, pour rappeler à Marine qu'il faudrait faire une mammographie cette année, par exemple. » Et ça, c'est vrai que c'est des choses que nous, chez Doctolib, on essaye déjà de faire à notre niveau, donc on fait pas mal de prévention côté patient. On aide déjà, donc sans l'IA, les soignants à faire de la prévention, notamment avec des outils, d'être capable d'envoyer des e-mails eux-mêmes directement à leurs patients et à les trier, donc faire un peu de ce qu'on appelle de targeting, donc dire à un patient de tel âge, de tel genre, etc. Mais c'est vrai que si on arrive à remonter de manière encore plus précise cette information au moment de la consultation, qui est un moment qui est vraiment privilégié, dans une relation de confiance aussi, ça peut avoir beaucoup plus d'impact.

  • Speaker #0

    L'objectif de ce podcast, c'est vraiment de proposer des conseils et des solutions. à nos auditeurs. Comment, selon toi, est-ce qu'on peut... de nos jours, devenir acteurs de notre santé ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'on peut aller un tout petit peu plus loin que ce que disait la personne du micro-trottoir tout à l'heure, qui était la cigarette, l'alcool et faire du sport. C'est déjà un très bon début. Moi, j'en ai que deux sur trois, je ne fais pas de sport. Donc, on peut tous apprendre. Mais non, je pense que c'est important, et donc du coup, plutôt côté patient, effectivement, de rester vigilant un peu sur les... On a la chance d'avoir un gouvernement qui est... qui participent quand même à la prévention, même si le budget est assez bas, et qui donnent un peu des lignes à suivre. Et donc c'est vrai que c'est assez simple d'avoir les informations, de savoir, par exemple, quand tu es une femme d'un certain âge, il faut faire un frottis tous les cinq ans, par exemple. Et donc c'est vrai, essayer de garder ça en tête. Alors c'est pareil, le problème, c'est que ça passe la charge mentale côté patient. Et sur ça, c'est vrai que nous aussi, on a des plans qui arrivent, et dont certains qui vont arriver en début d'année prochaine, pour essayer de guider les patients de manière très simple, mais ne serait-ce qu'être capable de remonter tous ces conseils. des autorités de santé directement aux patients au bon moment. Et là, ça permet aussi, pareil, de les rendre acteurs sans les faire culpabiliser, de dire, en fait, c'est à toi de retenir que ton dernier frottis, c'était il y a 5 ans. 5 ans, c'est très très long, donc être capable de s'en rappeler. Ou que maintenant que tu as plus de 45 ans, il faut faire des mammographies, etc. Donc c'est vrai que nous, on essaye de se dire, passons ça un peu côté patient, mais en même temps, soyons assez justes avec les patients et aidons-les à se rappeler de tout ça, de la même façon qu'on a depuis... plusieurs années, tu sais, le manger bougé, où on rappelle aux gens faites du sport, mangez équilibré, etc. Nous, on pense qu'on a peut-être un rôle, du fait qu'on a quand même plusieurs dizaines de millions de patients en Europe sur Doctolib, de peut-être passer ces messages-là. Donc c'est vrai qu'on fait déjà de la prévention sur le site, mais on essaie, on va vouloir aller un peu plus loin en étant capable de remonter, pareil, au bon moment et sans forcément passer par le médecin, sur les rappels des consultations à faire régulièrement, que ce soit gynéco, dentiste, ophtalmo, les âges clés de la vie aussi.

  • Speaker #0

    Un outil, comme pour les soignants, ça t'enlève ta charge mentale et du coup, ça te permet de savoir au bon moment ce que tu dois faire.

  • Speaker #2

    Idéalement, oui, parce qu'en fait, je pense que si quelqu'un te rappelle qu'il faut que tu ailles faire un truc de prévention, ce n'est pas que tu ne veux pas le faire, c'est juste que tu as mille autres choses à gérer dans ta vie et que se rappeler que ça fait X mois ou X années que tu n'as pas vu telle profession de la santé, c'est difficile aussi.

  • Speaker #0

    Olivier, des idées pour redevenir acteur de notre santé ?

  • Speaker #1

    On va rebondir sur une phrase que tu as dite, Camille, qui est intéressante, qui est un transfert de charge mentale. C'est peut-être là aussi qu'il faut travailler sur la société et la santé de chaque citoyen. Par l'histoire depuis 1945, fait que la responsabilité de la santé a été portée sur le médecin. C'est le médecin qui doit prendre soin de la santé du patient. Ce qui est antinomique avec l'histoire de la médecine, si on revient aux médecins aux pieds nus, qui étaient payés pour la prévention et qui n'étaient jamais payés quand le patient était malade, et il avait l'obligation de le soigner. Et ça, ça a duré 5000 ans dans l'histoire, c'est l'histoire de la médecine chinoise. Donc on a peut-être là aussi un mindset à changer pour que cette charge mentale ne soit plus une charge mentale, mais soit une habitude du citoyen de se préoccuper de sa propre santé. Avec les moyens qui arrivent là, autour de l'IA, autour de la donnée, etc., on va en plus pouvoir lui donner des moyens conséquents. Mais peut-être que c'est cette réflexion-là aussi qui est amenée sur cette notion de charge mentale de la santé pour un patient qui ne devrait pas l'être. Prendre soin de sa santé, c'est... un petit peu logique, on ne se jette pas dans le vide, on ne se jette pas sous le métro parce qu'on sait qu'on va se faire mal. Du coup, est-ce qu'avoir des actions de prévention à titre individuel est une charge mentale ou est une logique de vie ?

  • Speaker #0

    une philosophie de vie qu'il faut faire adopter au plus grand nombre.

  • Speaker #1

    Moi, je suis assez d'accord sur le principe. Après, c'est vrai que nous, on sait, par exemple, chez Doctolib, qu'il y a quand même des personnes dans la population qui gèrent la santé de beaucoup de gens. Typiquement, nous, la plupart des rendez-vous sont pris par des femmes. La plupart des, ce qu'on appelle des proches, c'est-à-dire que des personnes qui prennent des rendez-vous pour d'autres personnes, sont aussi des femmes. Donc, ce sont à la fois des mamans, souvent, ou alors des personnes qui prennent, qui ont en charge des personnes plus âgées. Donc, on peut imaginer des parents. donc je reste sur des noyaux assez... C'est traditionnel, mais c'est pour vous expliquer. Et en fait, nous, on pense que c'est... Enfin, on se rend compte que, du coup, cette charge mentale, elle existe déjà, même dans la partie maladie. Donc, c'est-à-dire qu'en tant que... Si on a à charge, déjà, sa santé, plus celle de quatre personnes dans son foyer, c'est difficile d'être on top du parcours de prévention, selon les âges en plus différents, parce que si c'est un nouveau-né, vous avez tous les vaccins des six premiers mois qui arrivent hyper souvent. À l'inverse, si votre enfant, il a entre 5 et 10 ans, c'est plutôt le dentiste, toutes les ans, etc. Et donc c'est vrai que... On se dit que si on peut aider en mettant en place des automatismes, et qui en plus, je pense, au final, resteront dans l'esprit des gens, et on espère peut-être créeront, c'est tout bête, mais des conversations. Et comme tu disais, Olivier, peut-être que si moi... Et pour le coup, j'ai un exemple personnel, mais moi, j'ai, à titre personnel, vraiment bénéficié d'une prévention faite tôt qui m'a permis d'éviter des gros problèmes de santé. Et du coup, c'est vrai que j'en fais un peu une affaire personnelle, même dans mon entourage, d'être, de moi-même, être l'étendard de la prévention et donc de dire naturellement à mes amis Femme, où t'en es de la prévention du HPV ? Parce que c'est des choses qu'on oublie, qui sont hyper importantes. Et donc c'est vrai que je pense que sinon, on arrive à toucher peut-être une personne pour lui rappeler des moments clés de prévention, et qu'ensuite ça peut avoir un peu un ricochet, etc. Peut-être dans cinq ans, tout le monde saura qu'il faut faire des rappels. Par exemple, le tétanos, en fait, t'es pas vaccinée toute ta vie contre le tétanos. Il y a des rappels à faire aussi en tant qu'adulte, etc.

  • Speaker #2

    En utilisant des outils, finalement, qui sont nos outils quotidien versus de la prévention qui est faite par courrier par exemple qu'on reçoit et donc qui n'a pas forcément le même impact j'imagine parce que t'as pas le même rapport en tout cas organisationnel entre

  • Speaker #1

    ce que vous utilisez vous et peut-être une lettre même si c'est hyper important c'est vrai que c'est ce que je disais tout à l'heure mais nous on a la chance d'être dans le quotidien de beaucoup de français d'allemands et d'italiens et en fait cette chance on la voit aussi un peu comme justement un devoir de se dire ok Comment on va plus loin pour apporter plus de bénéfices et du coup, de venir aussi nous, de aider les gens à devenir acteurs de leur santé, mais au moins faire ce pont entre les deux et pas juste faire le rappel pour être sûr que tu ne rates pas ton rendez-vous chez le médecin. Mais en fait, on a envie d'aller plus loin aussi, puisque maintenant qu'on est dans la poche, grâce aux applications de plusieurs dizaines de millions d'Européens, comment on peut utiliser ce canal pour aller plus loin ?

  • Speaker #2

    Oui, un vrai canal privilégié. Alors, comment reprendre ? Sa santé en main, qui sera le soignant de demain ? Camille, je te propose, tu as eu un aperçu avec l'introduction d'écouter l'excellente vision prospective d'Olivier. Olivier, c'est à toi.

  • Speaker #0

    Merci Marine. Alors le futur de la médecine est par corollaire celui du médecin. À l'aune de l'intelligence artificielle, voilà la vaste et complexe question qui se pose à notre société. Comment aborder et servir les espoirs, les craintes d'une population tout autant impatiente qu'inquiète de l'IA ? La transformation est en cours, elle modèle chaque jour une médecine qui semble glisser hors du cadre traditionnel. Pour entrer dans une ère où la data, l'algorithme et le calcul prédictif deviennent les alliés invisibles mais omniprésents des médecins. Dès le sucre dans le lait chaud, l'IA est partout et nulle part, agissant comme une force discrète mais puissante, une extension du praticien. Les outils analysent des volumes de données cliniques autrefois inimaginables, déchiffrent des signes précoces. Des patrons latents que l'œil humain ne pourrait déceler seul, l'IA apporte à la radiologie, par exemple, une aide précieuse, repère avec une précision croissante les lésions, les anomalies microscopiques annonciateurs de la maladie, avant même qu'elles ne se manifestent à l'œil du praticien. Ce tableau clinique de l'IA nous enivre de sa puissance sans aujourd'hui nous effrayer. Magie de l'intégration lente et discrète. Mais l'IA peut aller plus loin encore. Elle devient prédictive, capable de proposer un éventail de diagnostics possibles et de suggérer des protocoles de traitement adaptés aux spécificités de chaque patient. Une personnalisation du soin que même les experts les plus aguerris peinent à atteindre seuls. Cette nouvelle frontière soulève de la part des patients, des médecins, de la société civile et du régulateur de nombreuses questions techniques, éthiques, déontologiques, juridiques, mais également sociétales à l'heure d'une mondialisation galopante qui se joue des langues et des frontières. Cette omniprésence de l'IA transforme également le champ de la prévention, qu'elle réinvente en permettant d'agir bien en amont des premiers symptômes. Une médecine préventive devenue presque prophétique se dessine. L'IA éveille les esprits sur les risques latents et permet d'ajuster des modes de vie, des habitudes. Dans ce domaine, l'intelligence artificielle n'est plus seulement une aide, mais elle devient un guide silencieux, un maître des signaux invisibles, une force de suggestion qui s'intègre à la routine médicale et qui transforme profondément la relation entre soignant et soigné. Mais jusqu'où l'IA mènera-t-elle cette transformation ? Dans 30 ans, lorsque l'intelligence artificielle aura atteint une maturité indiscutable et repoussé les limites pour atteindre l'omniscience médicale incontestée, quel visage abordera encore la figure du médecin ? Ce soignant tel que nous le connaissons aujourd'hui sera-t-il devenu une figure résiduelle ou même mythique ? L'acte médical de geste de soins ne sera-t-il plus qu'une fonction remplie par des systèmes de plus en plus performants ? dont la mémoire, la précision et la capacité à traiter des informations complexes surpassent de loin les possibilités humaines. Dans cet avenir, le médecin soignera-t-il encore au sens technique ou ne sera-t-il que l'orchestrateur, l'interprète des décisions de l'IA, un médiateur entre la machine et le patient ? Posons-nous cette question hypothèse. Le médecin va-t-il disparaître, remplacé par la performance technique de l'IA, sa rapidité, sa disponibilité, son coût abordable ? Il sera devenu avatar plus vrai que nature sur nos téléphones, toujours à l'écoute de nos moindres bobos et toujours alimenté en informations par nos montres et autres bagues connectées, fournissant une masse de données personnalisées augmentant encore la pertinence de son diagnostic. Le médecin deviendra un mot savant d'une génération ancienne qui se souviendra avec nostalgie des semaines d'attente avant le rendez-vous avec le docteur. Cette dystopie un peu rude est sans doute erronée. L'associé civil et le bon sens guidant les parties prenantes vers une mutation Là où il était jadis celui qui détenait le savoir, il sera désormais celui qui explique, qui rassure, qui accompagne l'individu dans ce dialogue parfois vertigineux avec une intelligence numérique omnisciente. Il incarnera alors l'humanité, l'empathie, le réconfort dans une médecine dont la technicité aura été déléguée à des systèmes infaillibles. Recentré sur l'essence du soin, sur la dimension purement humaine de l'acte médical, Le médecin de demain deviendra ou redeviendra celui qui écoute, celui qui comprend les angoisses et les espoirs du patient, celui qui accompagne l'humain dans toute sa complexité. Dans cette médecine de demain, peut-être que la véritable guérison résidera dans la résonance humaine, là où ni algorithme ni machine, aussi avancée soit-elle, ne saura jamais remplacer le cœur qui bat et le regard qui écoute. Nous sommes les acteurs, nous techniciens, médecins, politiques, régulateurs, associations aux manettes du futur. Ce sont nos décisions qui dessineront le futur de la médecine. C'est notre métier, notre pouvoir, notre responsabilité. Quelle est la recette ou la formule qui cristallisera l'efficience, la vitesse, le profit et l'humanité pour que la réponse à la première question posée à notre invité ne soit pas « C'est quoi un soignant ? Vous avez 4 heures. »

  • Speaker #2

    Des réactions Camille ?

  • Speaker #1

    Je préfère la deuxième version de la mission quand même. C'est vrai que pendant la première, j'étais genre « Non, je ne pense pas. » Moi, à titre personnel, ce n'est pas ça que je veux.

  • Speaker #0

    Je te voyais réagir du point de l'œil.

  • Speaker #1

    Ça fait partie du jeu. Je suis plus alignée sur la deuxième vision. Mais intéressant. Je pense qu'effectivement, on est vraiment à... Je ne pense pas qu'on soit à une fourche, mais on commence. En tout cas, les deux visions, une qui est, je l'espère, assez dystopique. Mais pour le coup, qui fait peur. Et c'est vrai que c'est des retours qu'on a eus. Parce que j'avais aussi écouté un autre épisode que vous aviez fait avec une personne qui s'appelait Louis. où on avait un micro-trottoir aussi sur l'IA dans la santé et où les retours pour le coup des citoyens étaient assez négatifs. Et donc je pense que eux, c'est exactement de ça dont ils ont peur. C'est ta première vision, Olivier. Le médecin médico ? Oui. Alors que, en tout cas, nous, ce vers quoi on veut tendre, c'est vraiment la seconde. Et avec un petit mélange aussi, effectivement, de rendre les patients acteurs de leur santé aussi. pour ce qu'on se disait, que ça puisse bénéficier des deux côtés.

  • Speaker #0

    C'est l'équilibre qu'il faut trouver. Et la dystopie permet de poser les questions. C'est ça qui est intéressant dans les dystopies.

  • Speaker #2

    Les yeux qui regardent et le cœur qui écoute. J'ai retenu ça.

  • Speaker #1

    Ok, bon. Mais pour le coup, c'est intéressant parce qu'on n'a pas parlé là, mais c'est un des premiers retours qu'on a des utilisateurs, nous, sur l'assistant de consultation. C'est vraiment des... Aujourd'hui, c'est surtout des médecins généralistes qui l'ont utilisé, mais qui disent, vraiment, je regarde mes patients dans les yeux. Et on a un peu aussi eu un petit fun fact d'un médecin qui nous a dit, je me suis retrouvée un peu gênée face à une patiente âgée qui dit, ah, mais vous avez les yeux bleus, docteur. Il me dit, ça fait 15 ans que je la suis. Et en fait, elle ne l'avait jamais vue et c'était très innocent de sa part. Mais tout de suite, elle dit, je ne l'avais jamais vue parce qu'en fait, vous êtes tout le temps derrière votre ordinateur. Et il m'a dit, d'un côté je me suis sentie un peu coupable pour les 15 dernières années, et d'un autre côté je me suis dit, c'est trop bien parce que ça change, et le patient s'en rend compte aussi. donc c'est vrai que je pense que le écouter avec les yeux c'est un peu vrai aussi quand même Ça permet aussi de déceler des petites choses peut-être qu'à la voix seulement, on n'a pas. Oui,

  • Speaker #2

    exactement.

  • Speaker #0

    Communication non-verbale.

  • Speaker #2

    Voilà. Merci beaucoup Camille pour ce partage, la vision aussi, l'impact de l'IA dans le secteur de la santé. Je vous dis à très vite pour un prochain épisode de Tendances Inno. Et belle journée. À bientôt.

  • Speaker #1

    Merci. Merci Camille.

  • Speaker #2

    Et voilà, chers auditeurs, c'est tout pour cet épisode de Tendances Inno. Un grand merci pour votre écoute. Nous espérons que vous avez trouvé cette discussion aussi enrichissante et inspirante que nous. N'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun de nos futurs épisodes. Vous pouvez retrouver Tendances Inno sur toutes les plateformes de podcast, YouTube et Dailymotion. Si vous aimez ce podcast, faites-le nous savoir et aidez-nous à le faire connaître grâce à vos commentaires et à vos partages. Pour plus de contenu sur les technologies émergentes, suivez-nous sur les réseaux sociaux de Docaposte. À bientôt pour un nouvel épisode, placé sous le signe de la tech. du Web3 et de l'innovation. D'ici là, continuez à explorer, à innover et à créer.

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Description

40% du temps des médecins généralistes est consacré à des tâches administratives ! 🤯

Comment l'IA peut-elle alléger leur quotidien et améliorer la qualité des soins ? 🤔

Dans ce nouvel épisode de Tendances Inno, Marine Adatto et Olivier Senot reçoivent Camille Ovanon, Brand & Content Director chez Doctolib, pour explorer le potentiel de l'IA dans le secteur de la santé. 🤖

💡 Au programme :

  • L'IA au service des soignants : gain de temps et meilleure prise en charge des patients.

  • La protection des données de santé : enjeux et solutions.

  • L'IA et la prévention : vers une médecine plus proactive.

🚀 Ensemble, réinventons la santé de demain !

Écoutez l'épisode maintenant !

#IA #Sante #Doctolib #TendancesInno


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Tendances Inno, votre rendez-vous pour explorer les technologies émergentes présentées par Docaposte, le référent français de la confiance numérique. Je suis Marina Dato et j'ai le plaisir d'être accompagnée par Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre des innovateurs et des créateurs qui redéfinissent notre monde numérique. Que votre curiosité vous porte vers le Web3, l'IA ou toute autre technologie émergente, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à une dose d'inspiration et d'informations, au programme des découvertes, des défis et des solutions innovantes. Alors branchez vos écouteurs, ouvrez votre esprit et plongez avec nous dans l'univers de Tendances Inno. En 2023 40% du temps des médecins généralistes étaient consacrés à des tâches administratives selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. Est-il possible d'inverser cette tendance ? De proposer un accès aux soins rapides et fluides où les soignants se concentrent enfin sur ce qu'ils savent faire de mieux ? Soigner. Imaginer un monde où l'intelligence artificielle allège leur quotidien, leur libère du temps pour la relation humaine et aide chacun, soignant comme patient, à devenir acteur de sa propre santé. Ce monde, c'est le nôtre. et cette vision est plus accessible que jamais. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir comment l'IA est en passe de révolutionner la profession de soignant. Pour cela, nous accueillons Camille Ovanon, responsable du marketing produit chez Doctolib et pour m'accompagner, Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Comment l'IA peut-elle transformer la santé ? Quelles promesses, quels défis et surtout quelles réponses pour garantir une approche éthique et efficace ? Olivier, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Merci Marine, bonjour Camille. Ravi d'avoir autour de cette table celle qui a décroché le Graal, sorte de victoire personnelle, après être délectée de celle de ton mentor pour reprendre tes propres mots d'une keynote produit chez Doctolib. Le chemin a été long, une formation académique partagée entre la France et le Danemark, centrée sur le business et une spécialisation à Dauphine sur les nouveaux moyens de communication, suivie d'un mémoire sur la CSR. Tu débutes assez logiquement chez IBM pour t'occuper de la communication autour de la CSR, puis tu intègres Cabestan, l'un des pionniers et acteurs majeurs du emailing en France, passant d'un géant international à une PME locale, changement d'ambiance. Avant d'intégrer la pépite française Doctolib, pour présenter l'année dernière et après une tempête émotionnelle interne intense, la présentation de la première keynote produit de Doctolib, première d'une série qui ne va pas s'arrêter, si l'on en croit les discours récents, et une orientation vers l'IA pour aider les soignants dans leurs tâches quotidiennes. Explorons ensemble jusqu'où cette révolution technologique pourra ou non opérer un saut quantique dans l'approche médicale. Camille, nous t'écoutons.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bonjour Camille, bienvenue. Il fait des enquêtes.

  • Speaker #2

    Je vois, très poussé.

  • Speaker #0

    Sans nos invités.

  • Speaker #2

    J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux.

  • Speaker #0

    C'était agréable ?

  • Speaker #2

    Franchement, agréablement surprise, c'était pas mal.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté notre invitation. Pour démarrer, je vous propose un quiz. L'idée, c'est vraiment d'avoir une vision globale sur notre sujet, donc plusieurs chiffres. Première question, quel pourcentage des Français pensent que l'IA va améliorer la qualité des soins dans les années à venir ? 68%, 74% ou 78% ?

  • Speaker #1

    Je suis toujours surpris que ce ne soit pas 100%.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Tu aurais dit 100% toi ?

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    clairement. Moi, je suis conservatrice, je dirais 68.

  • Speaker #0

    Toi, tu dis 68. C'est entre deux, c'est 74%. Et donc, c'est un chiffre qui est issu du baromètre IA et santé de Pulse Live de mai 2024. Voilà, donc une perception assez positive qui reflète néanmoins, Olivier, une confiance croissante dans le potentiel de l'IA pour transformer le secteur de la santé et optimiser les traitements. Deuxième question. Quel pourcentage des dépenses de santé en France est consacré à la prévention ? Comparé à la moyenne de l'OCDE. 1,8% en France, quand c'est 2,4% dans l'OCDE, on est sur des petits chiffres. 2,2% en France, 2,8% dans l'OCDE. Ou alors 2,6% en France quand c'est 3,2% dans l'OCDE.

  • Speaker #2

    Pas de grosses différences entre les Chines.

  • Speaker #1

    Très fin là, on est quand même dans un...

  • Speaker #0

    C'est étroit là. C'est ça, c'est ça. 2% ? Une ligne fine. On en a deux.

  • Speaker #2

    Il y a deux de deux,

  • Speaker #0

    oui. Deux, mais du coup, 2,2 %, donc vraiment pas grand-chose. Consacré à la prévention, donc inférieur à la moyenne de l'OCDE. Et donc ça, c'était un rapport de l'OCDE sur les dépenses de santé qui date de 2023. Donc un réel sous-investissement dans ces mesures préventives. Troisième question. En 2022, quel pourcentage de médecins généralistes déclarait être amené à refuser de nouveaux patients comme médecins traitants ? 53%, 65% ou 74% ?

  • Speaker #2

    74.

  • Speaker #0

    74, Olivier, tu dis ?

  • Speaker #1

    Là, je n'ai pas d'idée. Tu n'as pas d'idée ? 14,

  • Speaker #0

    je m'aligne. Tu t'alignes en même temps, je comprends. C'est 65%. Cela dit, c'est déjà énorme. Donc ça, c'est un chiffre qui est issu d'une étude de la direction de la recherche des études et de l'évaluation des statistiques. Et donc, c'est en augmentation par rapport à 2019 où c'était 53%. Donc, on est vraiment sur une... tensions croissantes sur l'offre de soins en médecine générale. Alors pour continuer sur cette observation globale, nous sommes allés à la rencontre du grand public faire un micro-trottoir et on les a interrogés sur la santé, la prévention et l'apport de l'intelligence artificielle. Et la première question qu'on leur a demandé, c'est s'ils ont l'impression d'avoir tous les outils en main pour être acteurs de leur santé.

  • Speaker #3

    Je pense que nous avons certains outils pour... pouvoir être acteur de notre santé. En l'occurrence, on a du savoir et de la connaissance sur ce qui est bon et mauvais pour notre santé, comme par exemple l'alcool, la cigarette, les fast-foods, etc. On sait qu'on doit faire du sport pour rester en forme. On sait que c'est bien de manger bio, donc je pense qu'on a de quoi être... acteurs de notre santé. Il faut quand même qu'on fasse des tests sanguins, il faut quand même qu'on fasse des scanners, des IRM pour savoir si tout va bien, si on n'a pas des, je ne sais rien, des tumeurs, des trucs comme ça. On n'a pas toutes les armes pour pouvoir gérer notre santé de fond en comble, mais on a une partie de choses qui nous permettent quand même de nous maintenir en bonne forme.

  • Speaker #0

    Donc acteurs de notre santé, oui, mais avec quand même des limites qui sont bien présentes. Ensuite, on est passé vraiment côté soignant. Quelle perception les patients ont-ils sur le temps alloué à la prévention dans le cadre des rendez-vous ? Je ne suis pas certaine que les soignants aient vraiment suffisamment de temps pour faire de la prévention. Ils ont beaucoup, beaucoup de choses à faire. J'ai un peu l'impression qu'effectivement, on est juste là pour récupérer une ordonnance et partir, sans avoir eu l'opportunité de vraiment discuter et approfondir un peu plus le sujet pour lequel on vient. Je ne suis pas convaincue à 100% qu'il y ait beaucoup de temps. de prévention qui soit faite, mis à part peut-être quand on va à la pharmacie, mais mis à part ça, en termes de temps, je pense qu'il nous en manque clairement. Un gros problème de temps, c'est vraiment ce qui ressort de ça, c'est vraiment non pas contre les soignants, mais plutôt le temps qu'ils ont à allouer à leurs patients. Enfin, on leur a posé la question, si l'intelligence artificielle pouvait venir en renfort dans ce domaine, est-ce que ça pourrait révolutionner notre rapport aux soins ? et alléger la charge des soignants ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'ILIA peut révolutionner la santé, peut-être en termes de précision dans les chirurgies, dans les traitements, et aider à la recherche potentiellement. Par contre, en ce qui concerne la prise en charge des patients, je pense qu'il faut garder quand même une certaine distance avec ça, puisqu'on a quand même besoin d'une empathie qui est assez humaine pour prendre en charge des patients.

  • Speaker #3

    Je pense que l'une des principales problématiques dans le domaine de la santé actuellement, et notamment dans le domaine hospitalier français, réside dans l'absence de temps accordé aux patients, et que l'intelligence artificielle devrait contribuer à appuyer le quotidien des soignants, notamment en simplifiant leurs tâches, et en leur permettant de se concentrer davantage sur la relation soignant-patient.

  • Speaker #0

    Voilà, donc on est sur et de l'enthousiasme et de la prudence, les avis sont partagés, mais ce que l'on perçoit néanmoins, c'est que... Le besoin de retrouver du temps est essentiel et de remettre l'humain au centre. De quoi vraiment nourrir à notre réflexion d'aujourd'hui. Camille, Olivier, est-ce que vous avez déjà des réflexions, des retours par rapport à ce qui a été dit dans les micro-trottoirs ?

  • Speaker #2

    Je trouve que c'est quelque chose qui m'a marquée et j'ai été, j'ai envie de dire, presque agréablement surprise. C'est la notion déjà de l'arrivée du pharmacien dans le parcours de soins, qui au final est quelque chose qui est assez récent, puisque le rôle des pharmaciens a changé au cours des 18 derniers mois. On leur a donné plus de missions dans la santé. Donc c'est intéressant de voir qu'il y a des patients qui le ressentent déjà et peut-être qui ont plus cette relation de discussion et de proximité avec leur pharmacien parce que les choses sont moins timées, on ne se dit pas, la personne derrière moi, elle peut attendre deux minutes de plus, ce n'est pas un temps de consultation. Donc je trouve ça assez intéressant. Et je trouve aussi très intéressant de voir les deux derniers témoignages sur ta dernière question qui sont vraiment deux visions complètement opposées. Donc il y a la première qui reste très collée à ce qu'on connaît déjà aujourd'hui en IA, dans la médecine. donc ça va être... tout ce qui est plutôt analyse des images, un peu la chirurgie, puisqu'on sait qu'il y a eu quelques images qui ont circulé ces dernières semaines de chirurgies qui sont faites à distance, à l'aide de l'IA, etc. Et à l'inverse, la deuxième personne, j'ai presque envie de te demander si elle a envie de venir travailler chez Doctolib, parce qu'elle a déjà une vision qui est très alignée avec la nôtre, en tout cas, et les premières nouveautés et innovations qu'on a sorties ces dernières semaines aussi.

  • Speaker #0

    Olivier ?

  • Speaker #1

    Je partage évidemment avec... On enfonce un peu aussi des portes ouvertes, parce qu'on sait très bien que le temps est quelque chose qui manque dans l'environnement de la santé. Et donc, est-ce que l'IA peut augmenter ce temps artificiellement ? Mais ce sont des questions qui se posent depuis des décennies aussi, bien avant l'arrivée du pharmacien dans le parcours de soins. On avait déjà cette problématique d'automne.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est vraiment... C'est connu. Alors Camille, toi, tu es responsable du marketing produit chez Doctolib. Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #2

    C'est une excellente question, Marine. Non, mais qu'est-ce que ça veut dire ? En fait, moi, je travaille au sein des équipes produits chez Doctolib, donc très proche des product managers notamment. Et on les accompagne pour les aider à déjà bien identifier quels sont les cas d'usage, comment les innovations sur lesquelles ils travaillent vont impacter nos utilisateurs. Donc, on travaille avec eux en amont sur ça. Mais on a surtout un rôle qui est clé, une fois que la fonctionnalité est développée, pour travailler sur comment on la présente à nos utilisateurs, pour qu'ils comprennent bien ses avantages et surtout qu'ils l'utilisent. Donc nous, on a vraiment un rôle clé sur le lancement des innovations, notamment sur tout ce qui est positionnement, messages, et le but, c'est vraiment d'en augmenter l'usage et d'en assurer un bon usage.

  • Speaker #0

    Alors vos utilisateurs, on en a parlé en partie, sont les soignants. Pourquoi est-ce qu'on devient soignant ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'on devient soignant parce qu'en fait, on a envie de soigner les gens. C'est dans le nom. Et on a envie d'être un maillon dans cette solution pour que les gens soient en meilleure santé et pour pouvoir les accompagner.

  • Speaker #0

    Et on parle de plus en plus des burn-out des médecins. On a parlé aussi tout à l'heure des médecins généralistes qui ne peuvent plus prendre de patients. La réalité du soignant aujourd'hui, même si dans le micro-trottoir, on se rend compte, et Olivier l'a dit, ce principe de temps, on le connaît. Mais quelle est la réalité aujourd'hui d'un soignant ?

  • Speaker #2

    La réalité aujourd'hui des soignants, effectivement, elle est bien perçue, je pense, par les patients. On l'a vu sur le micro-trottoir. C'est qu'en fait, ils ont beaucoup de choses à faire et ils ont assez peu de temps. Et c'est vrai qu'on a des chiffres qui sont sortis, des enquêtes qui montrent que beaucoup de soignants sont au bord du burn-out. Donc, je crois qu'on est sur à peu près... 30% des soignants qui estiment que leur santé mentale est mauvaise ou pas très bonne en tout cas, là où c'est le double de ce que la population générale remonte. Donc c'est vraiment des chiffres qui ont beaucoup baissé à une période de Covid et qui ne sont jamais remontés malheureusement. Donc c'est vrai que c'était déjà un état qui n'était pas très bon et qui a fait que baisser depuis. Maintenant le Covid, ça va bientôt faire 5 ans. Le temps passe vite, Olivier est d'accord avec moi. Et donc c'est vrai qu'en fait, et aussi les soignants passent beaucoup de temps sur des tâches administratives aujourd'hui. Et donc en fait ça c'est du temps qui est nécessaire bien entendu pour le parcours de soins, pour la prise en charge du patient, mais qui en fait au final est du temps qui est enlevé dans la consultation, dans la relation, dans le questionnement. Et donc notamment c'est par exemple ce que disait le patient sur le micro-trottoir, donc dans le côté aborder peut-être des sujets. au-delà de la problématique ou du « bobo » pour lequel on est venu voir le soignant ce jour-là.

  • Speaker #0

    Alors comment est-ce qu'on peut permettre aux patients de se concentrer justement sur son vrai métier ?

  • Speaker #2

    Au soignant ?

  • Speaker #0

    Le soignant,

  • Speaker #2

    oui. Du coup, nous, ce qu'on essaye de faire chez Doctolib, c'est vraiment de leur permettre de se concentrer, comme tu dis, sur le fait de soigner. Et pour ce faire, on essaye de réduire au maximum le temps alloué aux charges administratives. Par exemple, aujourd'hui, un médecin généraliste ou un pédiatre qui utilise les solutions de Doctolib gagne en moyenne 4h30 par semaine. Et donc, tout ça, c'est fait grâce au fait que les solutions sont intuitives, qu'on arrive à limiter, par exemple, c'est des choses toutes bêtes, mais les clics, qu'on arrive à codifier beaucoup de choses. Donc, il y a beaucoup moins de gestion administrative à faire. Tout ça, c'est fait automatiquement ou c'est facilité. Et du coup, ces 4h30, potentiellement, c'est du temps de consultation en plus. Et donc, ça peut créer des consultations disponibles en plus chez les médecins généralistes, chez les pédiatres, etc. Donc nous, on essaye vraiment de limiter tout ce temps et cette charge administrative pour leur permettre d'avoir du temps en plus, notamment pour soigner.

  • Speaker #0

    Et alors l'IA, on en a parlé dans le micro-trottoir, en quoi l'IA peut apporter une meilleure qualité de vie aux soignants et comment est-ce qu'elle peut les aider aussi à prendre soin de leurs patients en libérant du temps, par exemple ? Et du coup, en passant aussi en prévention.

  • Speaker #2

    Oui, mais du coup, nous, l'IA aujourd'hui, elle peut aider les soignants sur beaucoup de choses. La première chose, c'est tout ce qui est lié à la donnée. Parce qu'il faut savoir qu'un soignant aujourd'hui, nous, en interne, on dit, c'est un peu un archéologue de la donnée. Parce que du coup, il a, notamment quand c'est un médecin traitant, par exemple, il a accès à plusieurs années d'historique de données de son patient, avec tous les examens qui ont pu être faits, tous les résultats. Et c'est une vraie... C'est une perte de temps parce que ça pourrait être fait de manière plus efficace, mais c'est nécessaire d'aller se rappeler que tel patient a fait un infarctus en 2020 et que du coup ça peut avoir un impact sur certains symptômes dont il va vous parler aujourd'hui. Donc c'est vrai que nous on travaille beaucoup sur comment on peut arriver à permettre à ces données de remonter au bon moment pour du coup ne pas avoir à faire ce travail de fouilles et d'historique. Et aujourd'hui, la première innovation liée à l'IA qu'on a sortie chez Doctolib au mois d'octobre, Là, elle a vraiment un impact directement sur la consultation. En fait, c'est ce qu'on appelle un assistant de consultation. Et tout simplement, le soignant, au début de la consultation, il va pouvoir l'activer, une fois qu'il a demandé son consentement au patient. Et à partir de là, faire sa consultation sans s'occuper de son ordinateur, parce qu'en fait, cet assistant va tout enregistrer. Et à la fin de la consultation, au simple clic du soignant, va fournir une synthèse de tout ce qui a été dit. Et donc cette synthèse, c'est pas... Cette synthèse est intelligente et bien construite. C'est-à-dire que ce n'est pas juste le scénario ou le script de tout ce qui a été dit, mais ça a déjà été réfléchi et processé par l'assistant pour en sortir vraiment les points clés. Par exemple, on coupe tout ce qui est de la conversation sur la vie, qui n'a pas d'impact direct sur la consultation. On est capable aussi d'en sortir toutes les informations liées aux vitals du patient, donc toutes les constantes, les mesures qui ont été faites. Par exemple, si on prend votre température pendant la consultation, et que le... Le soignant va dire « Ah, ma marine, 37,8, c'est très bien, pas de… » Tout ça, ça va se noter, c'est capable d'aller directement dans le dossier du patient, donc directement au bon endroit. Donc ça a deux avantages. Le premier, c'est que pendant la consultation, le soignant est complètement concentré. Donc là, il regarde son patient dans les yeux comme moi je vous regarde maintenant. Il n'y a pas besoin d'être derrière son écran, de taper tout le temps. Ça permet aussi d'enlever une charge mentale qui est de se dire « il ne faut pas que je rate une information » . Parce que du coup, la prise de son, elle a lieu pendant toute la conversation. Et c'est l'assistant qui fait le tri ensuite. Et ça permet aussi du coup de ne pas avoir tout le temps les yeux sur l'écran, de regarder le patient dans les yeux, de ne pas avoir peur de rater quelque chose. Et ensuite, par contre, ce qui est très très important pour nous, c'est qu'on fournit une synthèse et le soignant a la main sur 100%. Donc il peut changer des mots. Par exemple, si l'assistant a marqué gros écart et qu'il préfère marquer écart moyen parce qu'il connaît l'historique de son patient, par exemple, et pour lui c'est normal. S'il veut supprimer des choses parce qu'il estime que ce n'est pas pertinent à ce moment-là. Et c'est le soignant qui va valider la synthèse à la fin.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ça remet du lien, ça remet de l'humain, ce qui était dit aussi dans le micro-trottoir. Et c'est un gain de temps ? Tu as de l'information, tu as du temps ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est un gain de temps. Le but, ce n'est pas que la consultation soit plus rapide. On ne va pas gagner du temps en se disant que les consultations vont faire n'importe quoi, 12 minutes au lieu de 15 minutes, et du coup, on va pouvoir en faire plus. C'est plutôt que c'est du gain de temps de qualité. parce que du coup sur les 15 minutes de ma consultation imaginons je suis ton médecin généraliste je vais passer 15 minutes à discuter avec toi ou peut-être aller 13 minutes à discuter avec toi et les deux dernières minutes quand même à prendre ta carte vitale et à te donner ton ordonnance mais là où avant en fait j'aurais passé 10 minutes derrière mon écran à tapoter à regarder tout le temps mon écran toi, mon écran toi et donc c'est du temps de qualité, du temps d'interrogation et du temps d'échange en plus

  • Speaker #0

    Olivier, côté Docapos aussi, travailler là-dessus, c'est intéressant parce qu'il y a des regroupements, je ne sais pas comment dire ça.

  • Speaker #1

    Des similitudes.

  • Speaker #0

    Des similitudes.

  • Speaker #1

    Effectivement, chez Docapos, on travaille avec Dalvia, notre produit Dalvia, sur non pas la prise de notes pour l'instant, mais la synthèse de dossiers médicaux éparses, notamment au milieu hospitalier, où le dossier médical peut faire 80-100 pages. sur une consultation, parce qu'il a fait une radio, parce qu'il a fait un IRM, parce qu'il a fait des prises de sang. Et donc, quand il a été hospitalisé, il y a en plus tous les rapports d'infirmières, tous les rapports de paramédicaux qui peuvent aussi intégrer s'il y a eu un kiné, s'il y a eu d'autres acteurs. Et donc, on travaille à faciliter la vie du médecin en lui faisant la synthèse exhaustive. sous une forme qui est une synthèse nomenclaturée par l'appareil médical, de l'état de son patient. Donc au lieu d'avoir 30, 50, 80 pages à parcourir rapidement, il n'a plus qu'une ou deux pages sur une synthèse complète et exhaustive qui lui permet là aussi de gagner énormément de temps. Et pour l'instant, on s'arrête là. Donc ça, c'est un projet qui a été lancé l'année dernière, qui est en cours de déploiement sur les hôpitaux et qui est surtout en cours de certification. Puisque quand on parle de données médicales, quand on parle de synthèse de données médicales, il faut énormément d'accréditation, que ce soit sur la sécurité, la confidentialité, l'éthique. Et on a la chance au sein de Docaposte d'avoir intégré Ethique.IA, qui nous permet aussi d'avoir une utilisation de l'IA qui soit... conforme à l'éthique médicale, en plus de la conformité réglementaire, sécuritaire qui est nécessaire pour ce type de produit. Donc, on est assez proche, mais pour l'instant, on ne fait pas de prise de note. Ça viendra peut-être dans le milieu hospitalier, mais pour l'instant, on fait la synthèse de dossiers, ce qui a déjà été un très gros travail, parce qu'un dossier d'un patient médical dans un établissement fermé ou ouvert, c'est un dossier très volumineux, très conséquent.

  • Speaker #0

    Et alors, la data, du coup... Tu soulèves le sujet et c'est aussi une question que vous gérez, j'imagine. Toutes ces données, justement, tu parlais du fait qu'elles puissent remonter aussi au bon moment pendant la consultation. Comment est-ce qu'on gère la protection de toutes ces données ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est une excellente question. Et c'est vrai que pour nous, pour le coup, pour Doctolib, la protection des données, c'est un sujet sur lequel on travaille depuis 11 ans. Parce que même avant l'IA, de par la prise de rendez-vous en ligne, Et aussi, notre logiciel de gestion de dossiers patients, il y a beaucoup de données qui sont en tout cas saisies dans Doctolib. Donc pour nous, l'avantage qu'on a, j'ai envie de dire, c'est que ce n'est pas du tout un sujet nouveau pour nous. C'est un sujet peut-être plus public maintenant, parce qu'effectivement, c'est logique pour tout le monde, IA égale données, et donc IA dans la santé égale données de santé. Et donc forcément, les gens se posent des questions, et c'est tout à fait légitime. Nous, en fait, on a un engagement qui est très, très fort sur le sujet. Et c'est vrai que ce que je dis, c'est que nos principes, Ils sont anciens, mais ils sont toujours aussi forts. Donc en fait on a une expertise qui est ancienne, qui est forte et qui est très éthique. Donc dès la conception de nos solutions par exemple, nous on développe tout ce qu'on appelle en co-construction. Donc c'est-à-dire qu'on travaille directement, on a plusieurs centaines de soignants avec lesquels on travaille. Donc par exemple sur l'assistant de consultation, il est sorti en octobre, mais en fait ça faisait plus d'un an qu'on avait 350 soignants qui l'utilisaient à des phases un peu différentes. Donc ceux qui l'utilisaient en janvier 2024 c'était un peu des cobayes je vous avoue, c'est pas le produit sur lequel on a 1200 utilisateurs aujourd'hui. Mais eux aussi, l'avantage de travailler en direct avec ces soignants, c'est que forcément, ils nous poussent à aller encore plus loin dans la protection des données parce qu'ils s'engagent à nos côtés. Et pour le coup, eux, c'est aussi dans leur formation d'être très, très vigilants sur ça. Et donc, nous, c'est une priorité qui est absolue pour nous depuis la création. On a beaucoup investi dessus. À titre d'exemple, on a des mesures de protection des données qui sont mises en place, type des pare-feu applicatifs web, des protections cryptographiques contre les attaques. Et c'est vrai que l'avantage, c'est qu'on a des équipes qui sont dédiées à la sécurité. Et qui explore constamment des nouvelles technologies et qui même nous font des petits pièges tout le temps en interne. Et donc, c'est vrai qu'on est hyper vigilant sur ça.

  • Speaker #0

    Et donc, ces données, elles vont permettre aux soignants d'aller plus vers de la prévention. C'est ça aussi qui va être une marche vers la prévention, en sachant exactement tout ce qui s'est passé auprès. Tu disais tout à l'heure, un médecin généraliste, il a une bibliothèque d'informations sur ses clients. Est-ce que c'est ça qui va faire qu'on va pouvoir inverser la machine ? C'est ça votre vision aussi ? En tout cas, une partie de votre vision ?

  • Speaker #2

    C'est vrai que nous, on a une vision de l'IA et même de la santé en général qui pousserait vers plus de préventifs. Et je pense que c'est un peu là où tout le monde en est aujourd'hui. C'est-à-dire que soigner les gens, on le fait de mieux en mieux. Mais idéalement, on préférerait qu'ils ne soient jamais malades. Et c'est ce que nous disent les soignants aussi. C'est-à-dire qu'eux, s'ils ne pouvaient avoir que des patients qui viennent les voir très tôt. Nous, on est présents en France, en Allemagne, en Italie. Et on a eu un témoignage en interne, il y a quelques mois, d'un médecin généraliste italien qui était assez émouvant et qui disait, en fait, moi, quand j'ai un patient qui est malade et qui arrive quand il est malade, c'est, ben, j'ai raté quelque chose. Un médecin généraliste, il disait, ben, en fait, moi, un patient, idéalement, j'aimerais le voir avant. Et c'est vrai que c'était vraiment assez émouvant. Et on en revient vraiment à pourquoi ces personnes deviennent soignants. Et il nous disait, mais moi, en fait, quand j'ai un patient que je suis moi-même, qui arrive avec un cancer et dit « j'ai raté un truc » . Et en fait, c'est la faute de personne, parce que, comme on disait, manque de temps, peut-être manque de données, manque d'être capable de remonter la bonne donnée au bon moment. Et je pense que c'est sur ça que tu voulais en revenir, Marine. Et c'est vrai que nous, effectivement, c'est des pistes qu'on revoit en ce moment. C'est un peu lié à ce que tu disais, Olivier, c'est être capable d'aller chercher dans la donnée, de remonter les bonnes informations au bon moment. Ça peut être des choses très simples, comme des formes d'alerte liées plutôt à la vie. d'un patient, par exemple d'une patiente, de se dire, ok, passé un certain âge, si j'ai une patiente femme et que je vois dans le dossier qu'elle n'a pas fait de mammographie depuis X temps, alors quand je l'aurai en consultation, peut-être que j'ai un petit pop qui va arriver sur mon écran et qui va me dire « Hey, peut-être qu'il serait temps de rappeler à Marine, profiter du fait de ce moment privilégié de la consultation, pour rappeler à Marine qu'il faudrait faire une mammographie cette année, par exemple. » Et ça, c'est vrai que c'est des choses que nous, chez Doctolib, on essaye déjà de faire à notre niveau, donc on fait pas mal de prévention côté patient. On aide déjà, donc sans l'IA, les soignants à faire de la prévention, notamment avec des outils, d'être capable d'envoyer des e-mails eux-mêmes directement à leurs patients et à les trier, donc faire un peu de ce qu'on appelle de targeting, donc dire à un patient de tel âge, de tel genre, etc. Mais c'est vrai que si on arrive à remonter de manière encore plus précise cette information au moment de la consultation, qui est un moment qui est vraiment privilégié, dans une relation de confiance aussi, ça peut avoir beaucoup plus d'impact.

  • Speaker #0

    L'objectif de ce podcast, c'est vraiment de proposer des conseils et des solutions. à nos auditeurs. Comment, selon toi, est-ce qu'on peut... de nos jours, devenir acteurs de notre santé ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'on peut aller un tout petit peu plus loin que ce que disait la personne du micro-trottoir tout à l'heure, qui était la cigarette, l'alcool et faire du sport. C'est déjà un très bon début. Moi, j'en ai que deux sur trois, je ne fais pas de sport. Donc, on peut tous apprendre. Mais non, je pense que c'est important, et donc du coup, plutôt côté patient, effectivement, de rester vigilant un peu sur les... On a la chance d'avoir un gouvernement qui est... qui participent quand même à la prévention, même si le budget est assez bas, et qui donnent un peu des lignes à suivre. Et donc c'est vrai que c'est assez simple d'avoir les informations, de savoir, par exemple, quand tu es une femme d'un certain âge, il faut faire un frottis tous les cinq ans, par exemple. Et donc c'est vrai, essayer de garder ça en tête. Alors c'est pareil, le problème, c'est que ça passe la charge mentale côté patient. Et sur ça, c'est vrai que nous aussi, on a des plans qui arrivent, et dont certains qui vont arriver en début d'année prochaine, pour essayer de guider les patients de manière très simple, mais ne serait-ce qu'être capable de remonter tous ces conseils. des autorités de santé directement aux patients au bon moment. Et là, ça permet aussi, pareil, de les rendre acteurs sans les faire culpabiliser, de dire, en fait, c'est à toi de retenir que ton dernier frottis, c'était il y a 5 ans. 5 ans, c'est très très long, donc être capable de s'en rappeler. Ou que maintenant que tu as plus de 45 ans, il faut faire des mammographies, etc. Donc c'est vrai que nous, on essaye de se dire, passons ça un peu côté patient, mais en même temps, soyons assez justes avec les patients et aidons-les à se rappeler de tout ça, de la même façon qu'on a depuis... plusieurs années, tu sais, le manger bougé, où on rappelle aux gens faites du sport, mangez équilibré, etc. Nous, on pense qu'on a peut-être un rôle, du fait qu'on a quand même plusieurs dizaines de millions de patients en Europe sur Doctolib, de peut-être passer ces messages-là. Donc c'est vrai qu'on fait déjà de la prévention sur le site, mais on essaie, on va vouloir aller un peu plus loin en étant capable de remonter, pareil, au bon moment et sans forcément passer par le médecin, sur les rappels des consultations à faire régulièrement, que ce soit gynéco, dentiste, ophtalmo, les âges clés de la vie aussi.

  • Speaker #0

    Un outil, comme pour les soignants, ça t'enlève ta charge mentale et du coup, ça te permet de savoir au bon moment ce que tu dois faire.

  • Speaker #2

    Idéalement, oui, parce qu'en fait, je pense que si quelqu'un te rappelle qu'il faut que tu ailles faire un truc de prévention, ce n'est pas que tu ne veux pas le faire, c'est juste que tu as mille autres choses à gérer dans ta vie et que se rappeler que ça fait X mois ou X années que tu n'as pas vu telle profession de la santé, c'est difficile aussi.

  • Speaker #0

    Olivier, des idées pour redevenir acteur de notre santé ?

  • Speaker #1

    On va rebondir sur une phrase que tu as dite, Camille, qui est intéressante, qui est un transfert de charge mentale. C'est peut-être là aussi qu'il faut travailler sur la société et la santé de chaque citoyen. Par l'histoire depuis 1945, fait que la responsabilité de la santé a été portée sur le médecin. C'est le médecin qui doit prendre soin de la santé du patient. Ce qui est antinomique avec l'histoire de la médecine, si on revient aux médecins aux pieds nus, qui étaient payés pour la prévention et qui n'étaient jamais payés quand le patient était malade, et il avait l'obligation de le soigner. Et ça, ça a duré 5000 ans dans l'histoire, c'est l'histoire de la médecine chinoise. Donc on a peut-être là aussi un mindset à changer pour que cette charge mentale ne soit plus une charge mentale, mais soit une habitude du citoyen de se préoccuper de sa propre santé. Avec les moyens qui arrivent là, autour de l'IA, autour de la donnée, etc., on va en plus pouvoir lui donner des moyens conséquents. Mais peut-être que c'est cette réflexion-là aussi qui est amenée sur cette notion de charge mentale de la santé pour un patient qui ne devrait pas l'être. Prendre soin de sa santé, c'est... un petit peu logique, on ne se jette pas dans le vide, on ne se jette pas sous le métro parce qu'on sait qu'on va se faire mal. Du coup, est-ce qu'avoir des actions de prévention à titre individuel est une charge mentale ou est une logique de vie ?

  • Speaker #0

    une philosophie de vie qu'il faut faire adopter au plus grand nombre.

  • Speaker #1

    Moi, je suis assez d'accord sur le principe. Après, c'est vrai que nous, on sait, par exemple, chez Doctolib, qu'il y a quand même des personnes dans la population qui gèrent la santé de beaucoup de gens. Typiquement, nous, la plupart des rendez-vous sont pris par des femmes. La plupart des, ce qu'on appelle des proches, c'est-à-dire que des personnes qui prennent des rendez-vous pour d'autres personnes, sont aussi des femmes. Donc, ce sont à la fois des mamans, souvent, ou alors des personnes qui prennent, qui ont en charge des personnes plus âgées. Donc, on peut imaginer des parents. donc je reste sur des noyaux assez... C'est traditionnel, mais c'est pour vous expliquer. Et en fait, nous, on pense que c'est... Enfin, on se rend compte que, du coup, cette charge mentale, elle existe déjà, même dans la partie maladie. Donc, c'est-à-dire qu'en tant que... Si on a à charge, déjà, sa santé, plus celle de quatre personnes dans son foyer, c'est difficile d'être on top du parcours de prévention, selon les âges en plus différents, parce que si c'est un nouveau-né, vous avez tous les vaccins des six premiers mois qui arrivent hyper souvent. À l'inverse, si votre enfant, il a entre 5 et 10 ans, c'est plutôt le dentiste, toutes les ans, etc. Et donc c'est vrai que... On se dit que si on peut aider en mettant en place des automatismes, et qui en plus, je pense, au final, resteront dans l'esprit des gens, et on espère peut-être créeront, c'est tout bête, mais des conversations. Et comme tu disais, Olivier, peut-être que si moi... Et pour le coup, j'ai un exemple personnel, mais moi, j'ai, à titre personnel, vraiment bénéficié d'une prévention faite tôt qui m'a permis d'éviter des gros problèmes de santé. Et du coup, c'est vrai que j'en fais un peu une affaire personnelle, même dans mon entourage, d'être, de moi-même, être l'étendard de la prévention et donc de dire naturellement à mes amis Femme, où t'en es de la prévention du HPV ? Parce que c'est des choses qu'on oublie, qui sont hyper importantes. Et donc c'est vrai que je pense que sinon, on arrive à toucher peut-être une personne pour lui rappeler des moments clés de prévention, et qu'ensuite ça peut avoir un peu un ricochet, etc. Peut-être dans cinq ans, tout le monde saura qu'il faut faire des rappels. Par exemple, le tétanos, en fait, t'es pas vaccinée toute ta vie contre le tétanos. Il y a des rappels à faire aussi en tant qu'adulte, etc.

  • Speaker #2

    En utilisant des outils, finalement, qui sont nos outils quotidien versus de la prévention qui est faite par courrier par exemple qu'on reçoit et donc qui n'a pas forcément le même impact j'imagine parce que t'as pas le même rapport en tout cas organisationnel entre

  • Speaker #1

    ce que vous utilisez vous et peut-être une lettre même si c'est hyper important c'est vrai que c'est ce que je disais tout à l'heure mais nous on a la chance d'être dans le quotidien de beaucoup de français d'allemands et d'italiens et en fait cette chance on la voit aussi un peu comme justement un devoir de se dire ok Comment on va plus loin pour apporter plus de bénéfices et du coup, de venir aussi nous, de aider les gens à devenir acteurs de leur santé, mais au moins faire ce pont entre les deux et pas juste faire le rappel pour être sûr que tu ne rates pas ton rendez-vous chez le médecin. Mais en fait, on a envie d'aller plus loin aussi, puisque maintenant qu'on est dans la poche, grâce aux applications de plusieurs dizaines de millions d'Européens, comment on peut utiliser ce canal pour aller plus loin ?

  • Speaker #2

    Oui, un vrai canal privilégié. Alors, comment reprendre ? Sa santé en main, qui sera le soignant de demain ? Camille, je te propose, tu as eu un aperçu avec l'introduction d'écouter l'excellente vision prospective d'Olivier. Olivier, c'est à toi.

  • Speaker #0

    Merci Marine. Alors le futur de la médecine est par corollaire celui du médecin. À l'aune de l'intelligence artificielle, voilà la vaste et complexe question qui se pose à notre société. Comment aborder et servir les espoirs, les craintes d'une population tout autant impatiente qu'inquiète de l'IA ? La transformation est en cours, elle modèle chaque jour une médecine qui semble glisser hors du cadre traditionnel. Pour entrer dans une ère où la data, l'algorithme et le calcul prédictif deviennent les alliés invisibles mais omniprésents des médecins. Dès le sucre dans le lait chaud, l'IA est partout et nulle part, agissant comme une force discrète mais puissante, une extension du praticien. Les outils analysent des volumes de données cliniques autrefois inimaginables, déchiffrent des signes précoces. Des patrons latents que l'œil humain ne pourrait déceler seul, l'IA apporte à la radiologie, par exemple, une aide précieuse, repère avec une précision croissante les lésions, les anomalies microscopiques annonciateurs de la maladie, avant même qu'elles ne se manifestent à l'œil du praticien. Ce tableau clinique de l'IA nous enivre de sa puissance sans aujourd'hui nous effrayer. Magie de l'intégration lente et discrète. Mais l'IA peut aller plus loin encore. Elle devient prédictive, capable de proposer un éventail de diagnostics possibles et de suggérer des protocoles de traitement adaptés aux spécificités de chaque patient. Une personnalisation du soin que même les experts les plus aguerris peinent à atteindre seuls. Cette nouvelle frontière soulève de la part des patients, des médecins, de la société civile et du régulateur de nombreuses questions techniques, éthiques, déontologiques, juridiques, mais également sociétales à l'heure d'une mondialisation galopante qui se joue des langues et des frontières. Cette omniprésence de l'IA transforme également le champ de la prévention, qu'elle réinvente en permettant d'agir bien en amont des premiers symptômes. Une médecine préventive devenue presque prophétique se dessine. L'IA éveille les esprits sur les risques latents et permet d'ajuster des modes de vie, des habitudes. Dans ce domaine, l'intelligence artificielle n'est plus seulement une aide, mais elle devient un guide silencieux, un maître des signaux invisibles, une force de suggestion qui s'intègre à la routine médicale et qui transforme profondément la relation entre soignant et soigné. Mais jusqu'où l'IA mènera-t-elle cette transformation ? Dans 30 ans, lorsque l'intelligence artificielle aura atteint une maturité indiscutable et repoussé les limites pour atteindre l'omniscience médicale incontestée, quel visage abordera encore la figure du médecin ? Ce soignant tel que nous le connaissons aujourd'hui sera-t-il devenu une figure résiduelle ou même mythique ? L'acte médical de geste de soins ne sera-t-il plus qu'une fonction remplie par des systèmes de plus en plus performants ? dont la mémoire, la précision et la capacité à traiter des informations complexes surpassent de loin les possibilités humaines. Dans cet avenir, le médecin soignera-t-il encore au sens technique ou ne sera-t-il que l'orchestrateur, l'interprète des décisions de l'IA, un médiateur entre la machine et le patient ? Posons-nous cette question hypothèse. Le médecin va-t-il disparaître, remplacé par la performance technique de l'IA, sa rapidité, sa disponibilité, son coût abordable ? Il sera devenu avatar plus vrai que nature sur nos téléphones, toujours à l'écoute de nos moindres bobos et toujours alimenté en informations par nos montres et autres bagues connectées, fournissant une masse de données personnalisées augmentant encore la pertinence de son diagnostic. Le médecin deviendra un mot savant d'une génération ancienne qui se souviendra avec nostalgie des semaines d'attente avant le rendez-vous avec le docteur. Cette dystopie un peu rude est sans doute erronée. L'associé civil et le bon sens guidant les parties prenantes vers une mutation Là où il était jadis celui qui détenait le savoir, il sera désormais celui qui explique, qui rassure, qui accompagne l'individu dans ce dialogue parfois vertigineux avec une intelligence numérique omnisciente. Il incarnera alors l'humanité, l'empathie, le réconfort dans une médecine dont la technicité aura été déléguée à des systèmes infaillibles. Recentré sur l'essence du soin, sur la dimension purement humaine de l'acte médical, Le médecin de demain deviendra ou redeviendra celui qui écoute, celui qui comprend les angoisses et les espoirs du patient, celui qui accompagne l'humain dans toute sa complexité. Dans cette médecine de demain, peut-être que la véritable guérison résidera dans la résonance humaine, là où ni algorithme ni machine, aussi avancée soit-elle, ne saura jamais remplacer le cœur qui bat et le regard qui écoute. Nous sommes les acteurs, nous techniciens, médecins, politiques, régulateurs, associations aux manettes du futur. Ce sont nos décisions qui dessineront le futur de la médecine. C'est notre métier, notre pouvoir, notre responsabilité. Quelle est la recette ou la formule qui cristallisera l'efficience, la vitesse, le profit et l'humanité pour que la réponse à la première question posée à notre invité ne soit pas « C'est quoi un soignant ? Vous avez 4 heures. »

  • Speaker #2

    Des réactions Camille ?

  • Speaker #1

    Je préfère la deuxième version de la mission quand même. C'est vrai que pendant la première, j'étais genre « Non, je ne pense pas. » Moi, à titre personnel, ce n'est pas ça que je veux.

  • Speaker #0

    Je te voyais réagir du point de l'œil.

  • Speaker #1

    Ça fait partie du jeu. Je suis plus alignée sur la deuxième vision. Mais intéressant. Je pense qu'effectivement, on est vraiment à... Je ne pense pas qu'on soit à une fourche, mais on commence. En tout cas, les deux visions, une qui est, je l'espère, assez dystopique. Mais pour le coup, qui fait peur. Et c'est vrai que c'est des retours qu'on a eus. Parce que j'avais aussi écouté un autre épisode que vous aviez fait avec une personne qui s'appelait Louis. où on avait un micro-trottoir aussi sur l'IA dans la santé et où les retours pour le coup des citoyens étaient assez négatifs. Et donc je pense que eux, c'est exactement de ça dont ils ont peur. C'est ta première vision, Olivier. Le médecin médico ? Oui. Alors que, en tout cas, nous, ce vers quoi on veut tendre, c'est vraiment la seconde. Et avec un petit mélange aussi, effectivement, de rendre les patients acteurs de leur santé aussi. pour ce qu'on se disait, que ça puisse bénéficier des deux côtés.

  • Speaker #0

    C'est l'équilibre qu'il faut trouver. Et la dystopie permet de poser les questions. C'est ça qui est intéressant dans les dystopies.

  • Speaker #2

    Les yeux qui regardent et le cœur qui écoute. J'ai retenu ça.

  • Speaker #1

    Ok, bon. Mais pour le coup, c'est intéressant parce qu'on n'a pas parlé là, mais c'est un des premiers retours qu'on a des utilisateurs, nous, sur l'assistant de consultation. C'est vraiment des... Aujourd'hui, c'est surtout des médecins généralistes qui l'ont utilisé, mais qui disent, vraiment, je regarde mes patients dans les yeux. Et on a un peu aussi eu un petit fun fact d'un médecin qui nous a dit, je me suis retrouvée un peu gênée face à une patiente âgée qui dit, ah, mais vous avez les yeux bleus, docteur. Il me dit, ça fait 15 ans que je la suis. Et en fait, elle ne l'avait jamais vue et c'était très innocent de sa part. Mais tout de suite, elle dit, je ne l'avais jamais vue parce qu'en fait, vous êtes tout le temps derrière votre ordinateur. Et il m'a dit, d'un côté je me suis sentie un peu coupable pour les 15 dernières années, et d'un autre côté je me suis dit, c'est trop bien parce que ça change, et le patient s'en rend compte aussi. donc c'est vrai que je pense que le écouter avec les yeux c'est un peu vrai aussi quand même Ça permet aussi de déceler des petites choses peut-être qu'à la voix seulement, on n'a pas. Oui,

  • Speaker #2

    exactement.

  • Speaker #0

    Communication non-verbale.

  • Speaker #2

    Voilà. Merci beaucoup Camille pour ce partage, la vision aussi, l'impact de l'IA dans le secteur de la santé. Je vous dis à très vite pour un prochain épisode de Tendances Inno. Et belle journée. À bientôt.

  • Speaker #1

    Merci. Merci Camille.

  • Speaker #2

    Et voilà, chers auditeurs, c'est tout pour cet épisode de Tendances Inno. Un grand merci pour votre écoute. Nous espérons que vous avez trouvé cette discussion aussi enrichissante et inspirante que nous. N'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun de nos futurs épisodes. Vous pouvez retrouver Tendances Inno sur toutes les plateformes de podcast, YouTube et Dailymotion. Si vous aimez ce podcast, faites-le nous savoir et aidez-nous à le faire connaître grâce à vos commentaires et à vos partages. Pour plus de contenu sur les technologies émergentes, suivez-nous sur les réseaux sociaux de Docaposte. À bientôt pour un nouvel épisode, placé sous le signe de la tech. du Web3 et de l'innovation. D'ici là, continuez à explorer, à innover et à créer.

Description

40% du temps des médecins généralistes est consacré à des tâches administratives ! 🤯

Comment l'IA peut-elle alléger leur quotidien et améliorer la qualité des soins ? 🤔

Dans ce nouvel épisode de Tendances Inno, Marine Adatto et Olivier Senot reçoivent Camille Ovanon, Brand & Content Director chez Doctolib, pour explorer le potentiel de l'IA dans le secteur de la santé. 🤖

💡 Au programme :

  • L'IA au service des soignants : gain de temps et meilleure prise en charge des patients.

  • La protection des données de santé : enjeux et solutions.

  • L'IA et la prévention : vers une médecine plus proactive.

🚀 Ensemble, réinventons la santé de demain !

Écoutez l'épisode maintenant !

#IA #Sante #Doctolib #TendancesInno


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Tendances Inno, votre rendez-vous pour explorer les technologies émergentes présentées par Docaposte, le référent français de la confiance numérique. Je suis Marina Dato et j'ai le plaisir d'être accompagnée par Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Dans ce podcast, nous vous emmenons à la rencontre des innovateurs et des créateurs qui redéfinissent notre monde numérique. Que votre curiosité vous porte vers le Web3, l'IA ou toute autre technologie émergente, vous êtes au bon endroit. Préparez-vous à une dose d'inspiration et d'informations, au programme des découvertes, des défis et des solutions innovantes. Alors branchez vos écouteurs, ouvrez votre esprit et plongez avec nous dans l'univers de Tendances Inno. En 2023 40% du temps des médecins généralistes étaient consacrés à des tâches administratives selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques. Est-il possible d'inverser cette tendance ? De proposer un accès aux soins rapides et fluides où les soignants se concentrent enfin sur ce qu'ils savent faire de mieux ? Soigner. Imaginer un monde où l'intelligence artificielle allège leur quotidien, leur libère du temps pour la relation humaine et aide chacun, soignant comme patient, à devenir acteur de sa propre santé. Ce monde, c'est le nôtre. et cette vision est plus accessible que jamais. Aujourd'hui, je vous propose de découvrir comment l'IA est en passe de révolutionner la profession de soignant. Pour cela, nous accueillons Camille Ovanon, responsable du marketing produit chez Doctolib et pour m'accompagner, Olivier Senot, directeur de l'innovation chez Docaposte. Comment l'IA peut-elle transformer la santé ? Quelles promesses, quels défis et surtout quelles réponses pour garantir une approche éthique et efficace ? Olivier, c'est à toi.

  • Speaker #1

    Merci Marine, bonjour Camille. Ravi d'avoir autour de cette table celle qui a décroché le Graal, sorte de victoire personnelle, après être délectée de celle de ton mentor pour reprendre tes propres mots d'une keynote produit chez Doctolib. Le chemin a été long, une formation académique partagée entre la France et le Danemark, centrée sur le business et une spécialisation à Dauphine sur les nouveaux moyens de communication, suivie d'un mémoire sur la CSR. Tu débutes assez logiquement chez IBM pour t'occuper de la communication autour de la CSR, puis tu intègres Cabestan, l'un des pionniers et acteurs majeurs du emailing en France, passant d'un géant international à une PME locale, changement d'ambiance. Avant d'intégrer la pépite française Doctolib, pour présenter l'année dernière et après une tempête émotionnelle interne intense, la présentation de la première keynote produit de Doctolib, première d'une série qui ne va pas s'arrêter, si l'on en croit les discours récents, et une orientation vers l'IA pour aider les soignants dans leurs tâches quotidiennes. Explorons ensemble jusqu'où cette révolution technologique pourra ou non opérer un saut quantique dans l'approche médicale. Camille, nous t'écoutons.

  • Speaker #2

    Bonjour.

  • Speaker #0

    Bonjour Camille, bienvenue. Il fait des enquêtes.

  • Speaker #2

    Je vois, très poussé.

  • Speaker #0

    Sans nos invités.

  • Speaker #2

    J'ai vu ma vie défiler devant mes yeux.

  • Speaker #0

    C'était agréable ?

  • Speaker #2

    Franchement, agréablement surprise, c'était pas mal.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir accepté notre invitation. Pour démarrer, je vous propose un quiz. L'idée, c'est vraiment d'avoir une vision globale sur notre sujet, donc plusieurs chiffres. Première question, quel pourcentage des Français pensent que l'IA va améliorer la qualité des soins dans les années à venir ? 68%, 74% ou 78% ?

  • Speaker #1

    Je suis toujours surpris que ce ne soit pas 100%.

  • Speaker #0

    C'est vrai ? Tu aurais dit 100% toi ?

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #2

    clairement. Moi, je suis conservatrice, je dirais 68.

  • Speaker #0

    Toi, tu dis 68. C'est entre deux, c'est 74%. Et donc, c'est un chiffre qui est issu du baromètre IA et santé de Pulse Live de mai 2024. Voilà, donc une perception assez positive qui reflète néanmoins, Olivier, une confiance croissante dans le potentiel de l'IA pour transformer le secteur de la santé et optimiser les traitements. Deuxième question. Quel pourcentage des dépenses de santé en France est consacré à la prévention ? Comparé à la moyenne de l'OCDE. 1,8% en France, quand c'est 2,4% dans l'OCDE, on est sur des petits chiffres. 2,2% en France, 2,8% dans l'OCDE. Ou alors 2,6% en France quand c'est 3,2% dans l'OCDE.

  • Speaker #2

    Pas de grosses différences entre les Chines.

  • Speaker #1

    Très fin là, on est quand même dans un...

  • Speaker #0

    C'est étroit là. C'est ça, c'est ça. 2% ? Une ligne fine. On en a deux.

  • Speaker #2

    Il y a deux de deux,

  • Speaker #0

    oui. Deux, mais du coup, 2,2 %, donc vraiment pas grand-chose. Consacré à la prévention, donc inférieur à la moyenne de l'OCDE. Et donc ça, c'était un rapport de l'OCDE sur les dépenses de santé qui date de 2023. Donc un réel sous-investissement dans ces mesures préventives. Troisième question. En 2022, quel pourcentage de médecins généralistes déclarait être amené à refuser de nouveaux patients comme médecins traitants ? 53%, 65% ou 74% ?

  • Speaker #2

    74.

  • Speaker #0

    74, Olivier, tu dis ?

  • Speaker #1

    Là, je n'ai pas d'idée. Tu n'as pas d'idée ? 14,

  • Speaker #0

    je m'aligne. Tu t'alignes en même temps, je comprends. C'est 65%. Cela dit, c'est déjà énorme. Donc ça, c'est un chiffre qui est issu d'une étude de la direction de la recherche des études et de l'évaluation des statistiques. Et donc, c'est en augmentation par rapport à 2019 où c'était 53%. Donc, on est vraiment sur une... tensions croissantes sur l'offre de soins en médecine générale. Alors pour continuer sur cette observation globale, nous sommes allés à la rencontre du grand public faire un micro-trottoir et on les a interrogés sur la santé, la prévention et l'apport de l'intelligence artificielle. Et la première question qu'on leur a demandé, c'est s'ils ont l'impression d'avoir tous les outils en main pour être acteurs de leur santé.

  • Speaker #3

    Je pense que nous avons certains outils pour... pouvoir être acteur de notre santé. En l'occurrence, on a du savoir et de la connaissance sur ce qui est bon et mauvais pour notre santé, comme par exemple l'alcool, la cigarette, les fast-foods, etc. On sait qu'on doit faire du sport pour rester en forme. On sait que c'est bien de manger bio, donc je pense qu'on a de quoi être... acteurs de notre santé. Il faut quand même qu'on fasse des tests sanguins, il faut quand même qu'on fasse des scanners, des IRM pour savoir si tout va bien, si on n'a pas des, je ne sais rien, des tumeurs, des trucs comme ça. On n'a pas toutes les armes pour pouvoir gérer notre santé de fond en comble, mais on a une partie de choses qui nous permettent quand même de nous maintenir en bonne forme.

  • Speaker #0

    Donc acteurs de notre santé, oui, mais avec quand même des limites qui sont bien présentes. Ensuite, on est passé vraiment côté soignant. Quelle perception les patients ont-ils sur le temps alloué à la prévention dans le cadre des rendez-vous ? Je ne suis pas certaine que les soignants aient vraiment suffisamment de temps pour faire de la prévention. Ils ont beaucoup, beaucoup de choses à faire. J'ai un peu l'impression qu'effectivement, on est juste là pour récupérer une ordonnance et partir, sans avoir eu l'opportunité de vraiment discuter et approfondir un peu plus le sujet pour lequel on vient. Je ne suis pas convaincue à 100% qu'il y ait beaucoup de temps. de prévention qui soit faite, mis à part peut-être quand on va à la pharmacie, mais mis à part ça, en termes de temps, je pense qu'il nous en manque clairement. Un gros problème de temps, c'est vraiment ce qui ressort de ça, c'est vraiment non pas contre les soignants, mais plutôt le temps qu'ils ont à allouer à leurs patients. Enfin, on leur a posé la question, si l'intelligence artificielle pouvait venir en renfort dans ce domaine, est-ce que ça pourrait révolutionner notre rapport aux soins ? et alléger la charge des soignants ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'ILIA peut révolutionner la santé, peut-être en termes de précision dans les chirurgies, dans les traitements, et aider à la recherche potentiellement. Par contre, en ce qui concerne la prise en charge des patients, je pense qu'il faut garder quand même une certaine distance avec ça, puisqu'on a quand même besoin d'une empathie qui est assez humaine pour prendre en charge des patients.

  • Speaker #3

    Je pense que l'une des principales problématiques dans le domaine de la santé actuellement, et notamment dans le domaine hospitalier français, réside dans l'absence de temps accordé aux patients, et que l'intelligence artificielle devrait contribuer à appuyer le quotidien des soignants, notamment en simplifiant leurs tâches, et en leur permettant de se concentrer davantage sur la relation soignant-patient.

  • Speaker #0

    Voilà, donc on est sur et de l'enthousiasme et de la prudence, les avis sont partagés, mais ce que l'on perçoit néanmoins, c'est que... Le besoin de retrouver du temps est essentiel et de remettre l'humain au centre. De quoi vraiment nourrir à notre réflexion d'aujourd'hui. Camille, Olivier, est-ce que vous avez déjà des réflexions, des retours par rapport à ce qui a été dit dans les micro-trottoirs ?

  • Speaker #2

    Je trouve que c'est quelque chose qui m'a marquée et j'ai été, j'ai envie de dire, presque agréablement surprise. C'est la notion déjà de l'arrivée du pharmacien dans le parcours de soins, qui au final est quelque chose qui est assez récent, puisque le rôle des pharmaciens a changé au cours des 18 derniers mois. On leur a donné plus de missions dans la santé. Donc c'est intéressant de voir qu'il y a des patients qui le ressentent déjà et peut-être qui ont plus cette relation de discussion et de proximité avec leur pharmacien parce que les choses sont moins timées, on ne se dit pas, la personne derrière moi, elle peut attendre deux minutes de plus, ce n'est pas un temps de consultation. Donc je trouve ça assez intéressant. Et je trouve aussi très intéressant de voir les deux derniers témoignages sur ta dernière question qui sont vraiment deux visions complètement opposées. Donc il y a la première qui reste très collée à ce qu'on connaît déjà aujourd'hui en IA, dans la médecine. donc ça va être... tout ce qui est plutôt analyse des images, un peu la chirurgie, puisqu'on sait qu'il y a eu quelques images qui ont circulé ces dernières semaines de chirurgies qui sont faites à distance, à l'aide de l'IA, etc. Et à l'inverse, la deuxième personne, j'ai presque envie de te demander si elle a envie de venir travailler chez Doctolib, parce qu'elle a déjà une vision qui est très alignée avec la nôtre, en tout cas, et les premières nouveautés et innovations qu'on a sorties ces dernières semaines aussi.

  • Speaker #0

    Olivier ?

  • Speaker #1

    Je partage évidemment avec... On enfonce un peu aussi des portes ouvertes, parce qu'on sait très bien que le temps est quelque chose qui manque dans l'environnement de la santé. Et donc, est-ce que l'IA peut augmenter ce temps artificiellement ? Mais ce sont des questions qui se posent depuis des décennies aussi, bien avant l'arrivée du pharmacien dans le parcours de soins. On avait déjà cette problématique d'automne.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est vraiment... C'est connu. Alors Camille, toi, tu es responsable du marketing produit chez Doctolib. Qu'est-ce que ça veut dire ?

  • Speaker #2

    C'est une excellente question, Marine. Non, mais qu'est-ce que ça veut dire ? En fait, moi, je travaille au sein des équipes produits chez Doctolib, donc très proche des product managers notamment. Et on les accompagne pour les aider à déjà bien identifier quels sont les cas d'usage, comment les innovations sur lesquelles ils travaillent vont impacter nos utilisateurs. Donc, on travaille avec eux en amont sur ça. Mais on a surtout un rôle qui est clé, une fois que la fonctionnalité est développée, pour travailler sur comment on la présente à nos utilisateurs, pour qu'ils comprennent bien ses avantages et surtout qu'ils l'utilisent. Donc nous, on a vraiment un rôle clé sur le lancement des innovations, notamment sur tout ce qui est positionnement, messages, et le but, c'est vraiment d'en augmenter l'usage et d'en assurer un bon usage.

  • Speaker #0

    Alors vos utilisateurs, on en a parlé en partie, sont les soignants. Pourquoi est-ce qu'on devient soignant ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'on devient soignant parce qu'en fait, on a envie de soigner les gens. C'est dans le nom. Et on a envie d'être un maillon dans cette solution pour que les gens soient en meilleure santé et pour pouvoir les accompagner.

  • Speaker #0

    Et on parle de plus en plus des burn-out des médecins. On a parlé aussi tout à l'heure des médecins généralistes qui ne peuvent plus prendre de patients. La réalité du soignant aujourd'hui, même si dans le micro-trottoir, on se rend compte, et Olivier l'a dit, ce principe de temps, on le connaît. Mais quelle est la réalité aujourd'hui d'un soignant ?

  • Speaker #2

    La réalité aujourd'hui des soignants, effectivement, elle est bien perçue, je pense, par les patients. On l'a vu sur le micro-trottoir. C'est qu'en fait, ils ont beaucoup de choses à faire et ils ont assez peu de temps. Et c'est vrai qu'on a des chiffres qui sont sortis, des enquêtes qui montrent que beaucoup de soignants sont au bord du burn-out. Donc, je crois qu'on est sur à peu près... 30% des soignants qui estiment que leur santé mentale est mauvaise ou pas très bonne en tout cas, là où c'est le double de ce que la population générale remonte. Donc c'est vraiment des chiffres qui ont beaucoup baissé à une période de Covid et qui ne sont jamais remontés malheureusement. Donc c'est vrai que c'était déjà un état qui n'était pas très bon et qui a fait que baisser depuis. Maintenant le Covid, ça va bientôt faire 5 ans. Le temps passe vite, Olivier est d'accord avec moi. Et donc c'est vrai qu'en fait, et aussi les soignants passent beaucoup de temps sur des tâches administratives aujourd'hui. Et donc en fait ça c'est du temps qui est nécessaire bien entendu pour le parcours de soins, pour la prise en charge du patient, mais qui en fait au final est du temps qui est enlevé dans la consultation, dans la relation, dans le questionnement. Et donc notamment c'est par exemple ce que disait le patient sur le micro-trottoir, donc dans le côté aborder peut-être des sujets. au-delà de la problématique ou du « bobo » pour lequel on est venu voir le soignant ce jour-là.

  • Speaker #0

    Alors comment est-ce qu'on peut permettre aux patients de se concentrer justement sur son vrai métier ?

  • Speaker #2

    Au soignant ?

  • Speaker #0

    Le soignant,

  • Speaker #2

    oui. Du coup, nous, ce qu'on essaye de faire chez Doctolib, c'est vraiment de leur permettre de se concentrer, comme tu dis, sur le fait de soigner. Et pour ce faire, on essaye de réduire au maximum le temps alloué aux charges administratives. Par exemple, aujourd'hui, un médecin généraliste ou un pédiatre qui utilise les solutions de Doctolib gagne en moyenne 4h30 par semaine. Et donc, tout ça, c'est fait grâce au fait que les solutions sont intuitives, qu'on arrive à limiter, par exemple, c'est des choses toutes bêtes, mais les clics, qu'on arrive à codifier beaucoup de choses. Donc, il y a beaucoup moins de gestion administrative à faire. Tout ça, c'est fait automatiquement ou c'est facilité. Et du coup, ces 4h30, potentiellement, c'est du temps de consultation en plus. Et donc, ça peut créer des consultations disponibles en plus chez les médecins généralistes, chez les pédiatres, etc. Donc nous, on essaye vraiment de limiter tout ce temps et cette charge administrative pour leur permettre d'avoir du temps en plus, notamment pour soigner.

  • Speaker #0

    Et alors l'IA, on en a parlé dans le micro-trottoir, en quoi l'IA peut apporter une meilleure qualité de vie aux soignants et comment est-ce qu'elle peut les aider aussi à prendre soin de leurs patients en libérant du temps, par exemple ? Et du coup, en passant aussi en prévention.

  • Speaker #2

    Oui, mais du coup, nous, l'IA aujourd'hui, elle peut aider les soignants sur beaucoup de choses. La première chose, c'est tout ce qui est lié à la donnée. Parce qu'il faut savoir qu'un soignant aujourd'hui, nous, en interne, on dit, c'est un peu un archéologue de la donnée. Parce que du coup, il a, notamment quand c'est un médecin traitant, par exemple, il a accès à plusieurs années d'historique de données de son patient, avec tous les examens qui ont pu être faits, tous les résultats. Et c'est une vraie... C'est une perte de temps parce que ça pourrait être fait de manière plus efficace, mais c'est nécessaire d'aller se rappeler que tel patient a fait un infarctus en 2020 et que du coup ça peut avoir un impact sur certains symptômes dont il va vous parler aujourd'hui. Donc c'est vrai que nous on travaille beaucoup sur comment on peut arriver à permettre à ces données de remonter au bon moment pour du coup ne pas avoir à faire ce travail de fouilles et d'historique. Et aujourd'hui, la première innovation liée à l'IA qu'on a sortie chez Doctolib au mois d'octobre, Là, elle a vraiment un impact directement sur la consultation. En fait, c'est ce qu'on appelle un assistant de consultation. Et tout simplement, le soignant, au début de la consultation, il va pouvoir l'activer, une fois qu'il a demandé son consentement au patient. Et à partir de là, faire sa consultation sans s'occuper de son ordinateur, parce qu'en fait, cet assistant va tout enregistrer. Et à la fin de la consultation, au simple clic du soignant, va fournir une synthèse de tout ce qui a été dit. Et donc cette synthèse, c'est pas... Cette synthèse est intelligente et bien construite. C'est-à-dire que ce n'est pas juste le scénario ou le script de tout ce qui a été dit, mais ça a déjà été réfléchi et processé par l'assistant pour en sortir vraiment les points clés. Par exemple, on coupe tout ce qui est de la conversation sur la vie, qui n'a pas d'impact direct sur la consultation. On est capable aussi d'en sortir toutes les informations liées aux vitals du patient, donc toutes les constantes, les mesures qui ont été faites. Par exemple, si on prend votre température pendant la consultation, et que le... Le soignant va dire « Ah, ma marine, 37,8, c'est très bien, pas de… » Tout ça, ça va se noter, c'est capable d'aller directement dans le dossier du patient, donc directement au bon endroit. Donc ça a deux avantages. Le premier, c'est que pendant la consultation, le soignant est complètement concentré. Donc là, il regarde son patient dans les yeux comme moi je vous regarde maintenant. Il n'y a pas besoin d'être derrière son écran, de taper tout le temps. Ça permet aussi d'enlever une charge mentale qui est de se dire « il ne faut pas que je rate une information » . Parce que du coup, la prise de son, elle a lieu pendant toute la conversation. Et c'est l'assistant qui fait le tri ensuite. Et ça permet aussi du coup de ne pas avoir tout le temps les yeux sur l'écran, de regarder le patient dans les yeux, de ne pas avoir peur de rater quelque chose. Et ensuite, par contre, ce qui est très très important pour nous, c'est qu'on fournit une synthèse et le soignant a la main sur 100%. Donc il peut changer des mots. Par exemple, si l'assistant a marqué gros écart et qu'il préfère marquer écart moyen parce qu'il connaît l'historique de son patient, par exemple, et pour lui c'est normal. S'il veut supprimer des choses parce qu'il estime que ce n'est pas pertinent à ce moment-là. Et c'est le soignant qui va valider la synthèse à la fin.

  • Speaker #0

    Donc finalement, ça remet du lien, ça remet de l'humain, ce qui était dit aussi dans le micro-trottoir. Et c'est un gain de temps ? Tu as de l'information, tu as du temps ?

  • Speaker #2

    En fait, c'est un gain de temps. Le but, ce n'est pas que la consultation soit plus rapide. On ne va pas gagner du temps en se disant que les consultations vont faire n'importe quoi, 12 minutes au lieu de 15 minutes, et du coup, on va pouvoir en faire plus. C'est plutôt que c'est du gain de temps de qualité. parce que du coup sur les 15 minutes de ma consultation imaginons je suis ton médecin généraliste je vais passer 15 minutes à discuter avec toi ou peut-être aller 13 minutes à discuter avec toi et les deux dernières minutes quand même à prendre ta carte vitale et à te donner ton ordonnance mais là où avant en fait j'aurais passé 10 minutes derrière mon écran à tapoter à regarder tout le temps mon écran toi, mon écran toi et donc c'est du temps de qualité, du temps d'interrogation et du temps d'échange en plus

  • Speaker #0

    Olivier, côté Docapos aussi, travailler là-dessus, c'est intéressant parce qu'il y a des regroupements, je ne sais pas comment dire ça.

  • Speaker #1

    Des similitudes.

  • Speaker #0

    Des similitudes.

  • Speaker #1

    Effectivement, chez Docapos, on travaille avec Dalvia, notre produit Dalvia, sur non pas la prise de notes pour l'instant, mais la synthèse de dossiers médicaux éparses, notamment au milieu hospitalier, où le dossier médical peut faire 80-100 pages. sur une consultation, parce qu'il a fait une radio, parce qu'il a fait un IRM, parce qu'il a fait des prises de sang. Et donc, quand il a été hospitalisé, il y a en plus tous les rapports d'infirmières, tous les rapports de paramédicaux qui peuvent aussi intégrer s'il y a eu un kiné, s'il y a eu d'autres acteurs. Et donc, on travaille à faciliter la vie du médecin en lui faisant la synthèse exhaustive. sous une forme qui est une synthèse nomenclaturée par l'appareil médical, de l'état de son patient. Donc au lieu d'avoir 30, 50, 80 pages à parcourir rapidement, il n'a plus qu'une ou deux pages sur une synthèse complète et exhaustive qui lui permet là aussi de gagner énormément de temps. Et pour l'instant, on s'arrête là. Donc ça, c'est un projet qui a été lancé l'année dernière, qui est en cours de déploiement sur les hôpitaux et qui est surtout en cours de certification. Puisque quand on parle de données médicales, quand on parle de synthèse de données médicales, il faut énormément d'accréditation, que ce soit sur la sécurité, la confidentialité, l'éthique. Et on a la chance au sein de Docaposte d'avoir intégré Ethique.IA, qui nous permet aussi d'avoir une utilisation de l'IA qui soit... conforme à l'éthique médicale, en plus de la conformité réglementaire, sécuritaire qui est nécessaire pour ce type de produit. Donc, on est assez proche, mais pour l'instant, on ne fait pas de prise de note. Ça viendra peut-être dans le milieu hospitalier, mais pour l'instant, on fait la synthèse de dossiers, ce qui a déjà été un très gros travail, parce qu'un dossier d'un patient médical dans un établissement fermé ou ouvert, c'est un dossier très volumineux, très conséquent.

  • Speaker #0

    Et alors, la data, du coup... Tu soulèves le sujet et c'est aussi une question que vous gérez, j'imagine. Toutes ces données, justement, tu parlais du fait qu'elles puissent remonter aussi au bon moment pendant la consultation. Comment est-ce qu'on gère la protection de toutes ces données ?

  • Speaker #2

    Oui, c'est une excellente question. Et c'est vrai que pour nous, pour le coup, pour Doctolib, la protection des données, c'est un sujet sur lequel on travaille depuis 11 ans. Parce que même avant l'IA, de par la prise de rendez-vous en ligne, Et aussi, notre logiciel de gestion de dossiers patients, il y a beaucoup de données qui sont en tout cas saisies dans Doctolib. Donc pour nous, l'avantage qu'on a, j'ai envie de dire, c'est que ce n'est pas du tout un sujet nouveau pour nous. C'est un sujet peut-être plus public maintenant, parce qu'effectivement, c'est logique pour tout le monde, IA égale données, et donc IA dans la santé égale données de santé. Et donc forcément, les gens se posent des questions, et c'est tout à fait légitime. Nous, en fait, on a un engagement qui est très, très fort sur le sujet. Et c'est vrai que ce que je dis, c'est que nos principes, Ils sont anciens, mais ils sont toujours aussi forts. Donc en fait on a une expertise qui est ancienne, qui est forte et qui est très éthique. Donc dès la conception de nos solutions par exemple, nous on développe tout ce qu'on appelle en co-construction. Donc c'est-à-dire qu'on travaille directement, on a plusieurs centaines de soignants avec lesquels on travaille. Donc par exemple sur l'assistant de consultation, il est sorti en octobre, mais en fait ça faisait plus d'un an qu'on avait 350 soignants qui l'utilisaient à des phases un peu différentes. Donc ceux qui l'utilisaient en janvier 2024 c'était un peu des cobayes je vous avoue, c'est pas le produit sur lequel on a 1200 utilisateurs aujourd'hui. Mais eux aussi, l'avantage de travailler en direct avec ces soignants, c'est que forcément, ils nous poussent à aller encore plus loin dans la protection des données parce qu'ils s'engagent à nos côtés. Et pour le coup, eux, c'est aussi dans leur formation d'être très, très vigilants sur ça. Et donc, nous, c'est une priorité qui est absolue pour nous depuis la création. On a beaucoup investi dessus. À titre d'exemple, on a des mesures de protection des données qui sont mises en place, type des pare-feu applicatifs web, des protections cryptographiques contre les attaques. Et c'est vrai que l'avantage, c'est qu'on a des équipes qui sont dédiées à la sécurité. Et qui explore constamment des nouvelles technologies et qui même nous font des petits pièges tout le temps en interne. Et donc, c'est vrai qu'on est hyper vigilant sur ça.

  • Speaker #0

    Et donc, ces données, elles vont permettre aux soignants d'aller plus vers de la prévention. C'est ça aussi qui va être une marche vers la prévention, en sachant exactement tout ce qui s'est passé auprès. Tu disais tout à l'heure, un médecin généraliste, il a une bibliothèque d'informations sur ses clients. Est-ce que c'est ça qui va faire qu'on va pouvoir inverser la machine ? C'est ça votre vision aussi ? En tout cas, une partie de votre vision ?

  • Speaker #2

    C'est vrai que nous, on a une vision de l'IA et même de la santé en général qui pousserait vers plus de préventifs. Et je pense que c'est un peu là où tout le monde en est aujourd'hui. C'est-à-dire que soigner les gens, on le fait de mieux en mieux. Mais idéalement, on préférerait qu'ils ne soient jamais malades. Et c'est ce que nous disent les soignants aussi. C'est-à-dire qu'eux, s'ils ne pouvaient avoir que des patients qui viennent les voir très tôt. Nous, on est présents en France, en Allemagne, en Italie. Et on a eu un témoignage en interne, il y a quelques mois, d'un médecin généraliste italien qui était assez émouvant et qui disait, en fait, moi, quand j'ai un patient qui est malade et qui arrive quand il est malade, c'est, ben, j'ai raté quelque chose. Un médecin généraliste, il disait, ben, en fait, moi, un patient, idéalement, j'aimerais le voir avant. Et c'est vrai que c'était vraiment assez émouvant. Et on en revient vraiment à pourquoi ces personnes deviennent soignants. Et il nous disait, mais moi, en fait, quand j'ai un patient que je suis moi-même, qui arrive avec un cancer et dit « j'ai raté un truc » . Et en fait, c'est la faute de personne, parce que, comme on disait, manque de temps, peut-être manque de données, manque d'être capable de remonter la bonne donnée au bon moment. Et je pense que c'est sur ça que tu voulais en revenir, Marine. Et c'est vrai que nous, effectivement, c'est des pistes qu'on revoit en ce moment. C'est un peu lié à ce que tu disais, Olivier, c'est être capable d'aller chercher dans la donnée, de remonter les bonnes informations au bon moment. Ça peut être des choses très simples, comme des formes d'alerte liées plutôt à la vie. d'un patient, par exemple d'une patiente, de se dire, ok, passé un certain âge, si j'ai une patiente femme et que je vois dans le dossier qu'elle n'a pas fait de mammographie depuis X temps, alors quand je l'aurai en consultation, peut-être que j'ai un petit pop qui va arriver sur mon écran et qui va me dire « Hey, peut-être qu'il serait temps de rappeler à Marine, profiter du fait de ce moment privilégié de la consultation, pour rappeler à Marine qu'il faudrait faire une mammographie cette année, par exemple. » Et ça, c'est vrai que c'est des choses que nous, chez Doctolib, on essaye déjà de faire à notre niveau, donc on fait pas mal de prévention côté patient. On aide déjà, donc sans l'IA, les soignants à faire de la prévention, notamment avec des outils, d'être capable d'envoyer des e-mails eux-mêmes directement à leurs patients et à les trier, donc faire un peu de ce qu'on appelle de targeting, donc dire à un patient de tel âge, de tel genre, etc. Mais c'est vrai que si on arrive à remonter de manière encore plus précise cette information au moment de la consultation, qui est un moment qui est vraiment privilégié, dans une relation de confiance aussi, ça peut avoir beaucoup plus d'impact.

  • Speaker #0

    L'objectif de ce podcast, c'est vraiment de proposer des conseils et des solutions. à nos auditeurs. Comment, selon toi, est-ce qu'on peut... de nos jours, devenir acteurs de notre santé ?

  • Speaker #2

    Je pense qu'on peut aller un tout petit peu plus loin que ce que disait la personne du micro-trottoir tout à l'heure, qui était la cigarette, l'alcool et faire du sport. C'est déjà un très bon début. Moi, j'en ai que deux sur trois, je ne fais pas de sport. Donc, on peut tous apprendre. Mais non, je pense que c'est important, et donc du coup, plutôt côté patient, effectivement, de rester vigilant un peu sur les... On a la chance d'avoir un gouvernement qui est... qui participent quand même à la prévention, même si le budget est assez bas, et qui donnent un peu des lignes à suivre. Et donc c'est vrai que c'est assez simple d'avoir les informations, de savoir, par exemple, quand tu es une femme d'un certain âge, il faut faire un frottis tous les cinq ans, par exemple. Et donc c'est vrai, essayer de garder ça en tête. Alors c'est pareil, le problème, c'est que ça passe la charge mentale côté patient. Et sur ça, c'est vrai que nous aussi, on a des plans qui arrivent, et dont certains qui vont arriver en début d'année prochaine, pour essayer de guider les patients de manière très simple, mais ne serait-ce qu'être capable de remonter tous ces conseils. des autorités de santé directement aux patients au bon moment. Et là, ça permet aussi, pareil, de les rendre acteurs sans les faire culpabiliser, de dire, en fait, c'est à toi de retenir que ton dernier frottis, c'était il y a 5 ans. 5 ans, c'est très très long, donc être capable de s'en rappeler. Ou que maintenant que tu as plus de 45 ans, il faut faire des mammographies, etc. Donc c'est vrai que nous, on essaye de se dire, passons ça un peu côté patient, mais en même temps, soyons assez justes avec les patients et aidons-les à se rappeler de tout ça, de la même façon qu'on a depuis... plusieurs années, tu sais, le manger bougé, où on rappelle aux gens faites du sport, mangez équilibré, etc. Nous, on pense qu'on a peut-être un rôle, du fait qu'on a quand même plusieurs dizaines de millions de patients en Europe sur Doctolib, de peut-être passer ces messages-là. Donc c'est vrai qu'on fait déjà de la prévention sur le site, mais on essaie, on va vouloir aller un peu plus loin en étant capable de remonter, pareil, au bon moment et sans forcément passer par le médecin, sur les rappels des consultations à faire régulièrement, que ce soit gynéco, dentiste, ophtalmo, les âges clés de la vie aussi.

  • Speaker #0

    Un outil, comme pour les soignants, ça t'enlève ta charge mentale et du coup, ça te permet de savoir au bon moment ce que tu dois faire.

  • Speaker #2

    Idéalement, oui, parce qu'en fait, je pense que si quelqu'un te rappelle qu'il faut que tu ailles faire un truc de prévention, ce n'est pas que tu ne veux pas le faire, c'est juste que tu as mille autres choses à gérer dans ta vie et que se rappeler que ça fait X mois ou X années que tu n'as pas vu telle profession de la santé, c'est difficile aussi.

  • Speaker #0

    Olivier, des idées pour redevenir acteur de notre santé ?

  • Speaker #1

    On va rebondir sur une phrase que tu as dite, Camille, qui est intéressante, qui est un transfert de charge mentale. C'est peut-être là aussi qu'il faut travailler sur la société et la santé de chaque citoyen. Par l'histoire depuis 1945, fait que la responsabilité de la santé a été portée sur le médecin. C'est le médecin qui doit prendre soin de la santé du patient. Ce qui est antinomique avec l'histoire de la médecine, si on revient aux médecins aux pieds nus, qui étaient payés pour la prévention et qui n'étaient jamais payés quand le patient était malade, et il avait l'obligation de le soigner. Et ça, ça a duré 5000 ans dans l'histoire, c'est l'histoire de la médecine chinoise. Donc on a peut-être là aussi un mindset à changer pour que cette charge mentale ne soit plus une charge mentale, mais soit une habitude du citoyen de se préoccuper de sa propre santé. Avec les moyens qui arrivent là, autour de l'IA, autour de la donnée, etc., on va en plus pouvoir lui donner des moyens conséquents. Mais peut-être que c'est cette réflexion-là aussi qui est amenée sur cette notion de charge mentale de la santé pour un patient qui ne devrait pas l'être. Prendre soin de sa santé, c'est... un petit peu logique, on ne se jette pas dans le vide, on ne se jette pas sous le métro parce qu'on sait qu'on va se faire mal. Du coup, est-ce qu'avoir des actions de prévention à titre individuel est une charge mentale ou est une logique de vie ?

  • Speaker #0

    une philosophie de vie qu'il faut faire adopter au plus grand nombre.

  • Speaker #1

    Moi, je suis assez d'accord sur le principe. Après, c'est vrai que nous, on sait, par exemple, chez Doctolib, qu'il y a quand même des personnes dans la population qui gèrent la santé de beaucoup de gens. Typiquement, nous, la plupart des rendez-vous sont pris par des femmes. La plupart des, ce qu'on appelle des proches, c'est-à-dire que des personnes qui prennent des rendez-vous pour d'autres personnes, sont aussi des femmes. Donc, ce sont à la fois des mamans, souvent, ou alors des personnes qui prennent, qui ont en charge des personnes plus âgées. Donc, on peut imaginer des parents. donc je reste sur des noyaux assez... C'est traditionnel, mais c'est pour vous expliquer. Et en fait, nous, on pense que c'est... Enfin, on se rend compte que, du coup, cette charge mentale, elle existe déjà, même dans la partie maladie. Donc, c'est-à-dire qu'en tant que... Si on a à charge, déjà, sa santé, plus celle de quatre personnes dans son foyer, c'est difficile d'être on top du parcours de prévention, selon les âges en plus différents, parce que si c'est un nouveau-né, vous avez tous les vaccins des six premiers mois qui arrivent hyper souvent. À l'inverse, si votre enfant, il a entre 5 et 10 ans, c'est plutôt le dentiste, toutes les ans, etc. Et donc c'est vrai que... On se dit que si on peut aider en mettant en place des automatismes, et qui en plus, je pense, au final, resteront dans l'esprit des gens, et on espère peut-être créeront, c'est tout bête, mais des conversations. Et comme tu disais, Olivier, peut-être que si moi... Et pour le coup, j'ai un exemple personnel, mais moi, j'ai, à titre personnel, vraiment bénéficié d'une prévention faite tôt qui m'a permis d'éviter des gros problèmes de santé. Et du coup, c'est vrai que j'en fais un peu une affaire personnelle, même dans mon entourage, d'être, de moi-même, être l'étendard de la prévention et donc de dire naturellement à mes amis Femme, où t'en es de la prévention du HPV ? Parce que c'est des choses qu'on oublie, qui sont hyper importantes. Et donc c'est vrai que je pense que sinon, on arrive à toucher peut-être une personne pour lui rappeler des moments clés de prévention, et qu'ensuite ça peut avoir un peu un ricochet, etc. Peut-être dans cinq ans, tout le monde saura qu'il faut faire des rappels. Par exemple, le tétanos, en fait, t'es pas vaccinée toute ta vie contre le tétanos. Il y a des rappels à faire aussi en tant qu'adulte, etc.

  • Speaker #2

    En utilisant des outils, finalement, qui sont nos outils quotidien versus de la prévention qui est faite par courrier par exemple qu'on reçoit et donc qui n'a pas forcément le même impact j'imagine parce que t'as pas le même rapport en tout cas organisationnel entre

  • Speaker #1

    ce que vous utilisez vous et peut-être une lettre même si c'est hyper important c'est vrai que c'est ce que je disais tout à l'heure mais nous on a la chance d'être dans le quotidien de beaucoup de français d'allemands et d'italiens et en fait cette chance on la voit aussi un peu comme justement un devoir de se dire ok Comment on va plus loin pour apporter plus de bénéfices et du coup, de venir aussi nous, de aider les gens à devenir acteurs de leur santé, mais au moins faire ce pont entre les deux et pas juste faire le rappel pour être sûr que tu ne rates pas ton rendez-vous chez le médecin. Mais en fait, on a envie d'aller plus loin aussi, puisque maintenant qu'on est dans la poche, grâce aux applications de plusieurs dizaines de millions d'Européens, comment on peut utiliser ce canal pour aller plus loin ?

  • Speaker #2

    Oui, un vrai canal privilégié. Alors, comment reprendre ? Sa santé en main, qui sera le soignant de demain ? Camille, je te propose, tu as eu un aperçu avec l'introduction d'écouter l'excellente vision prospective d'Olivier. Olivier, c'est à toi.

  • Speaker #0

    Merci Marine. Alors le futur de la médecine est par corollaire celui du médecin. À l'aune de l'intelligence artificielle, voilà la vaste et complexe question qui se pose à notre société. Comment aborder et servir les espoirs, les craintes d'une population tout autant impatiente qu'inquiète de l'IA ? La transformation est en cours, elle modèle chaque jour une médecine qui semble glisser hors du cadre traditionnel. Pour entrer dans une ère où la data, l'algorithme et le calcul prédictif deviennent les alliés invisibles mais omniprésents des médecins. Dès le sucre dans le lait chaud, l'IA est partout et nulle part, agissant comme une force discrète mais puissante, une extension du praticien. Les outils analysent des volumes de données cliniques autrefois inimaginables, déchiffrent des signes précoces. Des patrons latents que l'œil humain ne pourrait déceler seul, l'IA apporte à la radiologie, par exemple, une aide précieuse, repère avec une précision croissante les lésions, les anomalies microscopiques annonciateurs de la maladie, avant même qu'elles ne se manifestent à l'œil du praticien. Ce tableau clinique de l'IA nous enivre de sa puissance sans aujourd'hui nous effrayer. Magie de l'intégration lente et discrète. Mais l'IA peut aller plus loin encore. Elle devient prédictive, capable de proposer un éventail de diagnostics possibles et de suggérer des protocoles de traitement adaptés aux spécificités de chaque patient. Une personnalisation du soin que même les experts les plus aguerris peinent à atteindre seuls. Cette nouvelle frontière soulève de la part des patients, des médecins, de la société civile et du régulateur de nombreuses questions techniques, éthiques, déontologiques, juridiques, mais également sociétales à l'heure d'une mondialisation galopante qui se joue des langues et des frontières. Cette omniprésence de l'IA transforme également le champ de la prévention, qu'elle réinvente en permettant d'agir bien en amont des premiers symptômes. Une médecine préventive devenue presque prophétique se dessine. L'IA éveille les esprits sur les risques latents et permet d'ajuster des modes de vie, des habitudes. Dans ce domaine, l'intelligence artificielle n'est plus seulement une aide, mais elle devient un guide silencieux, un maître des signaux invisibles, une force de suggestion qui s'intègre à la routine médicale et qui transforme profondément la relation entre soignant et soigné. Mais jusqu'où l'IA mènera-t-elle cette transformation ? Dans 30 ans, lorsque l'intelligence artificielle aura atteint une maturité indiscutable et repoussé les limites pour atteindre l'omniscience médicale incontestée, quel visage abordera encore la figure du médecin ? Ce soignant tel que nous le connaissons aujourd'hui sera-t-il devenu une figure résiduelle ou même mythique ? L'acte médical de geste de soins ne sera-t-il plus qu'une fonction remplie par des systèmes de plus en plus performants ? dont la mémoire, la précision et la capacité à traiter des informations complexes surpassent de loin les possibilités humaines. Dans cet avenir, le médecin soignera-t-il encore au sens technique ou ne sera-t-il que l'orchestrateur, l'interprète des décisions de l'IA, un médiateur entre la machine et le patient ? Posons-nous cette question hypothèse. Le médecin va-t-il disparaître, remplacé par la performance technique de l'IA, sa rapidité, sa disponibilité, son coût abordable ? Il sera devenu avatar plus vrai que nature sur nos téléphones, toujours à l'écoute de nos moindres bobos et toujours alimenté en informations par nos montres et autres bagues connectées, fournissant une masse de données personnalisées augmentant encore la pertinence de son diagnostic. Le médecin deviendra un mot savant d'une génération ancienne qui se souviendra avec nostalgie des semaines d'attente avant le rendez-vous avec le docteur. Cette dystopie un peu rude est sans doute erronée. L'associé civil et le bon sens guidant les parties prenantes vers une mutation Là où il était jadis celui qui détenait le savoir, il sera désormais celui qui explique, qui rassure, qui accompagne l'individu dans ce dialogue parfois vertigineux avec une intelligence numérique omnisciente. Il incarnera alors l'humanité, l'empathie, le réconfort dans une médecine dont la technicité aura été déléguée à des systèmes infaillibles. Recentré sur l'essence du soin, sur la dimension purement humaine de l'acte médical, Le médecin de demain deviendra ou redeviendra celui qui écoute, celui qui comprend les angoisses et les espoirs du patient, celui qui accompagne l'humain dans toute sa complexité. Dans cette médecine de demain, peut-être que la véritable guérison résidera dans la résonance humaine, là où ni algorithme ni machine, aussi avancée soit-elle, ne saura jamais remplacer le cœur qui bat et le regard qui écoute. Nous sommes les acteurs, nous techniciens, médecins, politiques, régulateurs, associations aux manettes du futur. Ce sont nos décisions qui dessineront le futur de la médecine. C'est notre métier, notre pouvoir, notre responsabilité. Quelle est la recette ou la formule qui cristallisera l'efficience, la vitesse, le profit et l'humanité pour que la réponse à la première question posée à notre invité ne soit pas « C'est quoi un soignant ? Vous avez 4 heures. »

  • Speaker #2

    Des réactions Camille ?

  • Speaker #1

    Je préfère la deuxième version de la mission quand même. C'est vrai que pendant la première, j'étais genre « Non, je ne pense pas. » Moi, à titre personnel, ce n'est pas ça que je veux.

  • Speaker #0

    Je te voyais réagir du point de l'œil.

  • Speaker #1

    Ça fait partie du jeu. Je suis plus alignée sur la deuxième vision. Mais intéressant. Je pense qu'effectivement, on est vraiment à... Je ne pense pas qu'on soit à une fourche, mais on commence. En tout cas, les deux visions, une qui est, je l'espère, assez dystopique. Mais pour le coup, qui fait peur. Et c'est vrai que c'est des retours qu'on a eus. Parce que j'avais aussi écouté un autre épisode que vous aviez fait avec une personne qui s'appelait Louis. où on avait un micro-trottoir aussi sur l'IA dans la santé et où les retours pour le coup des citoyens étaient assez négatifs. Et donc je pense que eux, c'est exactement de ça dont ils ont peur. C'est ta première vision, Olivier. Le médecin médico ? Oui. Alors que, en tout cas, nous, ce vers quoi on veut tendre, c'est vraiment la seconde. Et avec un petit mélange aussi, effectivement, de rendre les patients acteurs de leur santé aussi. pour ce qu'on se disait, que ça puisse bénéficier des deux côtés.

  • Speaker #0

    C'est l'équilibre qu'il faut trouver. Et la dystopie permet de poser les questions. C'est ça qui est intéressant dans les dystopies.

  • Speaker #2

    Les yeux qui regardent et le cœur qui écoute. J'ai retenu ça.

  • Speaker #1

    Ok, bon. Mais pour le coup, c'est intéressant parce qu'on n'a pas parlé là, mais c'est un des premiers retours qu'on a des utilisateurs, nous, sur l'assistant de consultation. C'est vraiment des... Aujourd'hui, c'est surtout des médecins généralistes qui l'ont utilisé, mais qui disent, vraiment, je regarde mes patients dans les yeux. Et on a un peu aussi eu un petit fun fact d'un médecin qui nous a dit, je me suis retrouvée un peu gênée face à une patiente âgée qui dit, ah, mais vous avez les yeux bleus, docteur. Il me dit, ça fait 15 ans que je la suis. Et en fait, elle ne l'avait jamais vue et c'était très innocent de sa part. Mais tout de suite, elle dit, je ne l'avais jamais vue parce qu'en fait, vous êtes tout le temps derrière votre ordinateur. Et il m'a dit, d'un côté je me suis sentie un peu coupable pour les 15 dernières années, et d'un autre côté je me suis dit, c'est trop bien parce que ça change, et le patient s'en rend compte aussi. donc c'est vrai que je pense que le écouter avec les yeux c'est un peu vrai aussi quand même Ça permet aussi de déceler des petites choses peut-être qu'à la voix seulement, on n'a pas. Oui,

  • Speaker #2

    exactement.

  • Speaker #0

    Communication non-verbale.

  • Speaker #2

    Voilà. Merci beaucoup Camille pour ce partage, la vision aussi, l'impact de l'IA dans le secteur de la santé. Je vous dis à très vite pour un prochain épisode de Tendances Inno. Et belle journée. À bientôt.

  • Speaker #1

    Merci. Merci Camille.

  • Speaker #2

    Et voilà, chers auditeurs, c'est tout pour cet épisode de Tendances Inno. Un grand merci pour votre écoute. Nous espérons que vous avez trouvé cette discussion aussi enrichissante et inspirante que nous. N'oubliez pas de vous abonner pour ne manquer aucun de nos futurs épisodes. Vous pouvez retrouver Tendances Inno sur toutes les plateformes de podcast, YouTube et Dailymotion. Si vous aimez ce podcast, faites-le nous savoir et aidez-nous à le faire connaître grâce à vos commentaires et à vos partages. Pour plus de contenu sur les technologies émergentes, suivez-nous sur les réseaux sociaux de Docaposte. À bientôt pour un nouvel épisode, placé sous le signe de la tech. du Web3 et de l'innovation. D'ici là, continuez à explorer, à innover et à créer.

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