Speaker #0Bienvenue dans ce deuxième épisode de cette mini-série sur le burn-out. Aujourd'hui, je vais te parler de ce moment où tout s'effondre, mais tu continues quand même. Il y a quelques années, j'ai vécu ce moment. Je vivais une année qui était assez particulière parce que j'avais vécu ma deuxième grossesse, un accouchement, mon deuxième accouchement. Donc forcément, dans ma vie personnelle, j'étais très fatiguée, je me sentais tendue. Et en fait, dans mon job... Je vivais une période vraiment très intense, énormément de travail, énormément de stress, beaucoup aussi de frustration, beaucoup de choses qui se jouaient. Et en fait, je sentais au fond de moi qu'il y a quelque chose qui était en train de s'effondrer. J'en parlais un peu autour de moi, mais je pense que j'avais aucune conscience de ce qui était en train de se passer réellement. Donc je continuais de bosser, je gérais, j'avançais. Jusqu'à ce que finalement un soir, mon corps... me lâche littéralement et que je m'effondre en rentrant du travail. Je me suis effondrée au sol, ça a été très bizarre. Je me suis couchée et le lendemain, j'étais au bureau comme si rien ne s'était passé. Alors que pourtant, plus rien n'allait à ce moment-là. Et donc aujourd'hui, j'ai envie de te parler de ça. De ce moment où tu sais, où tu sens que t'es en train de... perdre pied, le moment où plus rien ne tient mais tu continues quand même, parce que tu penses que t'as pas le choix, parce que t'as des enfants, parce que t'as un travail, parce que t'as des responsabilités parce que t'es forte parce qu'on compte sur toi ce moment où je me suis effondrée, j'ai senti que je voyais plus rien que j'étais complètement dissociée et la seule chose que j'ai réussi à faire à ce moment là, c'est de dormir et de reprendre le lendemain comme si absolument rien ne s'était passé. Et avec du recul, il m'a fallu beaucoup de recul, j'ai compris à quel point c'était absurde mon comportement à ce moment-là. Mais finalement, je pense que c'est ce qu'on fait quand on a appris à tenir. Moi, j'ai appris ça, c'était dans mes schémas, c'est dans comment je me suis construite, dans ce que j'ai vu, dans les modèles, le modèle que j'ai eu, de tenir, de réussir, de faire bien. Et surtout, je pense de prouver finalement, j'avais besoin de prouver certaines choses. Et dans le fond, je me suis rendue compte que ce que je fuyais à ce moment-là, c'était que j'étais à bout. En fait, j'étais en train de fuir ou de ne pas voir le fait que j'étais à bout. Et je remettais tout sur le travail. Pour moi, le seul problème, le seul et unique problème était le travail parce que quelques années avant, j'avais fait un burn-out. J'avais compris à ce moment-là que j'avais beaucoup de perfectionnistes, que ça m'avait enfermée dans certains schémas. Notamment celui de vouloir bien faire, de ne pas vouloir décevoir mes boss, etc. Mais ce que je vivais à ce moment-là, la deuxième fois, c'était pas la même chose. C'était vraiment être à bout. C'était pas simplement du stress, c'était pas forcément, c'était pas simplement un passage. C'était pas non plus seulement une fatigue. Ça venait toucher quelque chose de beaucoup plus profond, beaucoup plus ancien en moi. mais ça... je vous en parle aujourd'hui avec ce recul parce que sur le moment je m'en suis absolument pas du tout rendue compte à part me rendre compte que c'était un signal qu'il y a quelque chose qui devait changer je me suis pas rendue compte du tout de tout ça c'est avec le temps, en ayant travaillé dessus que j'ai pu mettre en lumière tout ça le fait de comprendre que j'avais un besoin de reconnaissance un besoin de faire parfaitement de ne surtout pas décevoir que je portais ça depuis que j'étais petite et qu'en quelque sorte ça m'avait guidée dans chaque décision que je prenais sans m'en rendre compte. Chaque décision était fondée sur la peur de décevoir en fait. La volonté de rendre fière et donc par conséquent une peur extrême de décevoir. De décevoir les figures parentales, décevoir finalement ce qu'on voit comme étant nos modèles. Mais je le dis vraiment aujourd'hui avec une forme de bienveillance derrière. Pour moi c'est juste me permettre d'y mettre du sens, comprendre que j'étais dans un schéma d'avoir passé des années à vouloir être irréprochable, à bosser comme une dingue, alors que de l'autre côté je me mettais aussi la pression pour gérer ma maison, gérer mes enfants, une pression aussi à anticiper, à m'adapter, etc. Et que finalement, à force, je m'étais effacée, je savais plus qui j'étais, même si pourtant j'avais l'impression d'avoir été complètement consciente dans les décisions que j'avais prises dans ma vie. En l'occurrence celle de partir vivre à l'étranger, celle de me marier, celle d'avoir des enfants, tous les jobs que j'ai choisis. Et encore aujourd'hui avec du recul quand je me pose la question je me dis mais est-ce que tu voulais ça ? Et je sais que je le voulais absolument mais je le voulais aussi depuis un espace où il y avait des blessures, des choses à déconstruire etc. Mais encore une fois avec beaucoup de recul aujourd'hui, si c'était à refaire je referais tout exactement de la même façon en fait. J'étais une version de moi-même mais j'étais pas celle qui demandait à naître au fond de moi en fait. Donc je pense qu'à ce moment-là en tout cas où je me suis effondrée, je savais plus qui j'étais. D'ailleurs il y a quelques temps j'ai réécouté des notes vocales de ce moment parce que je pense que j'avais vraiment besoin de me replonger dans la version de moi qui en parlait, qui échangeait. Et je me rappelle d'une conversation qu'on avait souvent avec mes meilleurs amis, on se disait, mais là si on entretient d'embauche, on pose la question, c'est quoi tes passions, qu'est-ce que t'aimes, je serais incapable de répondre. Et en fait pour moi ça, ça a été vraiment l'illustration du fait que je ne savais pas qui j'étais. Parce qu'aujourd'hui si on pose la question, je sais répondre, je sais ce qui m'anime, je sais ce qui me met en joie, ce qui me rend plus émotionnelle, je sais ce qui me fait vibrer. À ce moment-là, en tout cas, il y a quelques années, je savais plus ce que je ressentais, mais surtout, je savais plus comment m'arrêter. En fait, j'étais prise dans une spirale, avec une forme de conscience d'une spirale qui ne me convenait pas, mais je ne savais absolument pas comment l'arrêter, et c'est juste mon corps qui m'a lâchée. Du coup, ce que j'ai envie de te partager aussi aujourd'hui, c'est que ce jour-là, ce que j'ai eu besoin d'entendre, que j'ai pas entendu, d'ailleurs, ce jour-là, finalement, j'ai rien entendu, parce que... Je ne l'ai pas partagé, par honte je pense. Ce que j'avais besoin d'entendre je pense c'est tu n'as plus à prouver quoi que ce soit pour exister. Tu as le droit d'arrêter. Et ce que tu ressens aujourd'hui est réel même si personne ne le voit. Alors c'est ce que j'ai envie de te dire à toi aussi aujourd'hui. Si tu sens que tu t'effondres en silence, que tu fonctionnes en automatique, que ton corps est en vue même au réveil, C'est pas juste un petit coup de mou, mais c'est un appel. C'est un appel à revenir à toi. Je sais que ça fait peur. Je sais que parfois on préfère ne pas y aller, ne pas regarder et continuer. Mais t'as peur de tout perdre si tu t'arrêtes. Elle est déjà en train de se réaliser. T'as déjà commencé à te perdre, là maintenant. Alors, je ne t'apporte pas aujourd'hui de solution magique. Je t'invite juste à poser les bagages. à respirer dans ton corps. Et je sais que le fait de parler aujourd'hui, c'est une façon aussi pour moi de m'ancrer, de transmettre, et peut-être de t'apporter ce que j'ai pas eu au moment où je l'ai vécu. Alors si tu traverses ça, je veux juste que tu saches, tu n'es pas seule. Et tu peux commencer doucement, un pas, un mot, un soupir, à revenir à toi-même.