- Speaker #0
On va vers un futur où, à côté de ton indicateur financier, sera annexé un indicateur environnemental. Donc forcément, tu as une pression croissante sur tout type d'entreprise. Une grande entreprise qui a besoin de collecter des informations sur les émissions de ses prestataires. Et quelle est la donnée existante et apportée ? Ça, c'est un peu le nerf de la guerre, la réalisation de bilan carbone.
- Speaker #1
Le zéro émission net ? Est-ce que c'est concret et réalisable ?
- Speaker #0
Je pense que c'est surtout d'essayer de tendre le plus possible vers cet équilibre.
- Speaker #1
On parle beaucoup de compensation carbone, non efficace.
- Speaker #0
En fait, tu monétises les émissions qui sont réduites ou séquestrées. C'est vraiment intéressant parce qu'il permet d'aller orienter des flux financiers et des projets qui n'auraient pas eu lieu sans ces flux financiers.
- Speaker #1
Hello et bienvenue dans The Impacteurs, le podcast pour booster la performance socio-environnementale des entreprises. Passer son bac sans rien faire derrière, ça sert pas à grand chose. C'est pareil pour le bilan carbone. Pour en parler, j'ai invité Chloé Nury. Chloé est la cofondatrice d'Avena, un cabinet international spécialisé dans la décarbonation des entreprises. Ensemble, on va voir quelles sont les grandes étapes d'une stratégie de décarbonation ambitieuse et réaliste et comment elle peut être utilisée. comment on va les appliquer en entreprise. Quelle méthode choisir entre GIG, protocole et bilan carbone ? Comment rendre votre entreprise neutre en carbone ? Enfin, on parlera de compensation carbone. Est-ce vraiment efficace ? Et comment activer ce levier pour soutenir des projets ambitieux près de chez vous et ainsi utiliser le carbone comme accélérateur de vos grands enjeux RSE ? C'est parti pour une plongée dans le monde du carbone, un monde où la majorité reste à explorer. Vous avez des contributions qui peuvent enrichir cet épisode ? Ajoutez-les en commentaire. Bonne écoute ! Ravi de te recevoir. Peux-tu nous présenter qui tu es et comment tu en es arrivé à créer Avena ?
- Speaker #0
Bonjour Marc-Antoine et merci de me recevoir. Je suis contente de faire partie de cette première série de podcast. Alors pour me présenter, j'ai 36 ans, je suis la dirigeante et fondatrice d'Avena, qui est un cabinet d'études que j'ai fondé en 2017. pour accompagner les entreprises dans la mesure et la réduction de leurs émissions carbone. Et aujourd'hui, donc à VENA, nous sommes deux collaboratrices, Gabrielle Aborda et moi-même, et nous travaillons avec un réseau d'à peu près huit collaborateurs, ingénieurs et scientifiques sur la question en fait de la décarbonation. Donc ça, c'est pour la partie qu'est-ce que VENA dans les grandes lignes. Après, comment moi j'en suis arrivée là ? À l'origine, par... n'était pas forcément orienté vers un métier RSE, aussi parce que c'était pas un gros sujet à l'époque où je suis rentrée à l'université. Moi j'ai fait une licence en sciences économiques donc à l'université Paris-Ansorbonne, j'ai enchaîné avec un master en marketing et j'ai travaillé pendant plusieurs années dans les relations publiques au Royaume-Uni et en France. Et en fait j'avais cette envie de... de changement, j'avais envie d'aller vers un métier à impact, si on peut dire ça. Et c'est un de mes clients qui m'a mis le pied à l'étrier, puisqu'il m'a sollicité en me demandant, on voudrait développer une stratégie environnementale pour l'entreprise, et plus précisément une stratégie de réduction de nos émissions. Qu'est-ce que tu y connais et qu'est-ce qu'on peut faire ? Et à partir de là, moi, mes connaissances qui étaient à ce moment-là limitées sur le sujet, en fait, j'ai sondé mon réseau et j'avais la chance d'avoir deux très bons spécialistes de la question qui, en fait, se sont pris au jeu et m'ont formée, m'ont transmis leurs connaissances, m'ont accompagnée, en fait, dans ce virage à 180. Je me suis aussi formée en parallèle, notamment à la méthode bilan carbone. Et puis... plus tard aux certifications du GIG Management Institute pour la méthode GIG Protocol. Et voilà, donc au début, j'ai été accompagnée dans mon parcours par des professionnels qui m'ont aidée, avec qui j'ai réalisé des bilans carbone et qui m'ont vraiment transmis ces connaissances, jusqu'au jour où j'ai pu, on va dire, prendre mon envol et travailler en toute autonomie sur ces sujets.
- Speaker #1
Super.
- Speaker #0
Voilà, c'est des sujets où je pense que c'est des nouveaux métiers où on est en formation constante et continue.
- Speaker #1
Donc, une belle opportunité où tu es partie from scratch et où tu t'es formée sur le tas pour délivrer un premier client tout de suite, sans formation.
- Speaker #0
Exactement. Accompagnée avec des gens qui avaient fait la formation quand même. Mais oui, moi, c'était assez nouveau pour moi. J'ai énormément lu, énormément fait de formations, de webinaires sur le sujet, mais au début, tu... tu te lances dans l'inconnu et puis après, comme on dit ça en forgeant, on devient forgeron. Donc, tu comprends la logique.
- Speaker #1
Du coup, tu apprends à forger en 2017. Et comment on arrive jusqu'à aujourd'hui où vous êtes quasiment une dizaine ?
- Speaker #0
Alors, ça a été vraiment des hauts et des bas. Tu vois, en 2017, c'était quand même un sujet encore émergent, les émissions carbone. On en parlait, mais ce n'était pas encore aussi présent dans l'actualité que ce que ça peut l'être aujourd'hui. En fait, ce qui s'est passé, c'est qu'on a eu la chance de très vite avoir des clients, dès qu'on a commencé. Donc, on a pu travailler sur des secteurs divers et variés. On a pu gagner beaucoup de connaissances rapidement. Et puis, on a d'ailleurs développé notre propre software. de calcul et gestion des émissions carbone qu'on a lancé en mars 2020, où on est entré dans l'ère Covid et là, tout a été un petit peu différent parce que forcément, le changement climatique, ce n'était plus ce qui était prioritaire et tout ce qui était Action RSE, ce n'était pas non plus ce qui était prioritaire. Donc forcément, on a dû nous se réinventer un petit peu. Il y a eu des changements à ce moment-là dans l'entreprise. Et puis finalement, à la sortie du... il y a eu une renaissance, on va dire, on s'est ouvert à l'international et j'ai repris la société avec l'ambition de l'étendre et d'en faire une boîte qui pourrait travailler non pas seulement en Corse ou en France, mais sur potentiellement tout le bassin méditerranéen, voire plus loin. Dans la foulée, j'ai rencontré une nouvelle associée et donc on a vraiment repris une direction. autre dans le sens où on a ouvert ce champ international, mais en restant très spécialisé sur l'émission carbone.
- Speaker #1
Donc à la fois du Conseil et du SASS, au départ en France et maintenant à l'international, en Europe seulement, ou vous accompagnez aussi d'autres structures en extra-Europe ?
- Speaker #0
En fait, pour le moment, nos secteurs, enfin nos territoires, Deux prédilections, c'est le territoire français, Malte, l'Espagne. Et on s'est également un petit peu étendu, puisque depuis 2022, on fait partie de l'initiative LCBA, Low Carbon Initiative in Mexico. C'est un programme européen à travers lequel les entreprises françaises transmettent du savoir et des outils aux entreprises mexicaines. Ce qui nous a permis de trouver des collaborateurs au Mexique. qui est un territoire sur lequel on se développe tout doucement, mais où on est présent. Et depuis cette année, on a également mis les pieds au Maroc avec un collaborateur à Casablanca, avec qui on espère pouvoir développer aussi ce marché.
- Speaker #1
Quels types d'entreprises aujourd'hui font appel à vous ?
- Speaker #0
Si on classait nos clients, tu as deux types de clients. Tu as les clients les obligés. Donc ceux qui tombent sous le cadre réglementaire et qui ont des obligations de reporting carbone. Et puis tu as les clients qui viennent par contre dans une démarche volontaire. Là souvent on a des TPE et PME, alors que dans les obligés on va plus avoir des grands groupes. Ça c'est les deux typologies de clients. Après on travaille avec des secteurs d'industrie très variés. Donc on va travailler aussi bien avec le secteur de la construction que l'hôtellerie, que des aéroports. le maritime, le digital, là on vient de démarrer avec le secteur de la viticulture. Donc voilà, c'est très varié.
- Speaker #1
En volume, tu arrives à nous dire quelle est la part des clients les plus importants. Est-ce que c'est les obligés ou est-ce que c'est, on pourra dire les proactifs, si on peut les appeler comme ça ?
- Speaker #0
Pour le moment, on est presque à 50-50.
- Speaker #1
50-50.
- Speaker #0
En tout cas, sur les deux dernières années, on avait sûrement… plus d'obligés lorsqu'on a démarré. Et puis là, petit à petit, on se retrouve aussi avec beaucoup d'entreprises qui viennent nous voir sans être soumises à des obligations réglementaires.
- Speaker #1
Ça se rééquilibre, quoi. Ce que je comprends, c'est que les entreprises proactives, elles sont de plus en plus nombreuses, en fait.
- Speaker #0
Oui, en tout cas, celles qui ne sont pas encore soumises vraiment à des contraintes réglementaires. Après, elles ont d'autres contraintes, mais on pourra en parler.
- Speaker #1
Alors les contraintes, du coup, déjà réglementaires, dans les grandes lignes, qui est-ce qui aujourd'hui doit rendre des comptes sur ces émissions carbone ?
- Speaker #0
Alors si on parle du cadre français, tu as des obligations pour les entreprises qui ont plus de 500 employés de faire leur bilan de gaz à effet de serre réglementaire tous les trois ans. C'est un peu moins pour les entreprises. qui sont outre-mer, c'est 200 salariés. Et puis tu as aussi le secteur public qui a certaines obligations de reporting et de réalisation d'un bilan tous les quatre ans. Ça c'est pour le cadre français. Après tu as le cadre de la CSRD au niveau européen qui va apporter également d'autres obligations de reporting sur ces indicateurs carbone. Donc ça c'est pour ce qui est contexte obligatoire.
- Speaker #1
Et ? hors Europe, est-ce qu'il y a un contexte réglementaire uniformisé ou est-ce que c'est vraiment différent en fonction de chaque pays ?
- Speaker #0
Pour le moment, hors Europe, nous ce qu'on voit c'est que c'est propre à chaque pays. On sait qu'il y a une tendance à la restriction, ça c'est global, mais les règles diffèrent vraiment d'un territoire à un autre.
- Speaker #1
Et aujourd'hui si on reste en France, en Europe... Donc tu parlais des entreprises de plus de 500 salariés. Si on se projette à dans deux ans ou cinq ans, est-ce qu'il y a d'autres types d'entreprises qui pourraient être soumises à ces obligations ?
- Speaker #0
Ce qui est sûr, c'est que le cadre réglementaire est en évolution, évolue très rapidement. Les objectifs de réduction... Tu prends les objectifs de réduction de l'UE ont aussi évolué, se sont durcis. Donc forcément, tu as une pression croissante sur tout type d'entreprise ou parce que tu as des entreprises qui font partie ou feront partie dans un futur proche des obligés ou parce que tu as des entreprises qui ne rentrent pas dans ces scopes mais qui font partie de la chaîne de valeur des obligés et donc, in fine, des émissions indirectes qui doivent elles-mêmes rendre des comptes à leurs clients. En fait, ce qui se passe, c'est que tu vas avoir, par exemple, une grande entreprise qui va devoir faire du reporting sur toutes ses émissions, et les émissions dites de scope 3, les émissions indirectes. Et dans ce scope 3, elle va avoir besoin de collecter des informations sur les émissions de ses prestataires. Ils peuvent être des TPE. Donc, en fait, tu as toute cette pression qui pousse les entreprises de toute taille à faire du reporting. Et ça, c'est sans rentrer dans les spécificités après d'autres secteurs. Je pense au secteur de la finance qui doit rendre des comptes sur ce qu'elle finance comme émission au sein de leur portefeuille. Tu as les assurances qui demandent également de plus en plus, en fait, de transparence sur des indicateurs environnementaux comme les indicateurs carbone. Donc, on va vers un futur où, à côté de ton indicateur financier, toi, en tant qu'entreprise, l'indicateur financier que tu publies en fin d'année, tu as un budget qui est très important. sera annexé à un indicateur environnemental.
- Speaker #1
Ouais, donc petit à petit en fait, la majorité des entreprises, ils sont obligés. Donc si on n'est pas un obligé direct, on est un obligé d'un obligé, si on est une TPME. Et les entreprises proactives qui viennent vers vous, c'est quoi un petit peu pour elles vraiment l'avantage qui les pousse à aller vers vous ?
- Speaker #0
Souvent, les entreprises qui viennent vers nous... elles agissent dans le cadre d'une attente, c'est-à-dire qu'elles peuvent avoir été sollicitées par un client pour justement rendre des comptes sur ces émissions, produire des indicateurs à ce niveau-là, ou alors elles veulent s'inscrire dans un label qui leur demande des informations sur leurs émissions carbone. Ça, c'est en tout cas propre à nous, nos clients. Souvent, ils viennent nous voir avec des questions. derrière déjà une demande qui est existante. Mais tu as des clients qui viennent aussi avec une volonté de poser les bonnes bases dès le départ, de se préparer justement à l'évolution du cadre réglementaire ou tout simplement à l'évolution de la demande de leurs clients et qui veulent comprendre, poser les bases d'une stratégie carbone, comprendre un petit peu les tenants et les aboutissants. des émissions liées à leurs activités et ce qu'ils peuvent faire pour déjà orienter leur stratégie d'entreprise en incluant ces indicateurs. Ça, c'est des moteurs. Après, on parle souvent de l'aspect financier. Oui, ça peut être une des raisons également pour une entreprise de réaliser un bilan carbone, tout simplement parce que tu vas porter de l'attention à des coûts liés à… toutes sortes de dépenses au sein de ton entreprise, tu vas vraiment avoir un panorama global de ton activité. Est-ce que c'est le premier leitmotiv ? Nous, ce n'est pas forcément ce qu'on voit. C'est forcément un avantage pour les entreprises de pouvoir réaliser des économies financières en plus d'économies d'énergie ou d'économies de CO2, mais ce n'est pas forcément le premier moteur. Après, quand tu es une TPE, je pense que tu es déjà en fait dans cette... cette optique d'essayer d'optimiser tes coûts au maximum. Ce que peut apporter un bilan carbone quand tu l'externalises, c'est que tu as un consultant qui vient apporter un regard neuf et peut-être du temps à des paramètres de ton activité auxquels toi, tu n'as pas encore la capacité de dédier des ressources.
- Speaker #1
Donc les moteurs, en fait, c'est vraiment la quête de robustesse pour anticiper les réglementations, l'attractivité. pour ses clients, pour ses parties prenantes, et les coûts, la réduction des coûts.
- Speaker #0
La réduction des coûts, une préparation aussi. Tu améliores ta performance, mais surtout tu améliores ta résilience. Ça permet de faire un bilan carbone, c'est un très bon outil de diagnostic pour identifier une dépendance aux énergies fossiles qui va te permettre de modéliser comment mon business, comment mes coûts...... mes coûts opérationnels peuvent évoluer dans un futur où on sait que le prix des énergies fossiles va continuer à croître. Et également, quelle est ma dépendance dans toute ma chaîne de valeur ? Quel est mon impact ? Quelle est ma dépendance ? Et qu'est-ce que je peux faire à ce niveau-là ? Est-ce que j'ai des leviers d'action ?
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, plus tu es dépendant à ça, plus forcément tes coûts augmenteront, ils feront. augmenter avec les années.
- Speaker #0
Tes coûts et ton exposition aux risques, alors après tout ça ne vient pas forcément d'un premier bilan carbone, mais il y a beaucoup d'aspects lorsqu'on parle d'impact climatique, il y a beaucoup d'aspects à prendre en compte. Un des aspects c'est justement cette exposition aux risques climatiques et quand tu commences ces démarches, l'idée c'est aussi d'être capable de te préparer à des scénarios futurs. avec des conditions climatiques différentes et peut-être des impacts sur tes prestataires, sur tes transports, parce qu'on le sait, en étant insulaire, il va y avoir des impacts forts sur toute la chaîne de transport des entreprises. Donc c'est aussi ça, en fait, faire un diagnostic carbone, c'est aussi essayer d'observer tous ces éléments.
- Speaker #1
Et donc, quelles sont les premières étapes pour une entreprise qui part vraiment d'une feuille blanche ?
- Speaker #0
Je pense que la première étape, c'est déjà d'identifier clairement ses attentes. Pourquoi on fait un bilan carbone ? Pourquoi je veux faire un bilan carbone ? Quelles sont les ressources que je peux dédier à cette démarche au sein de mon entreprise ? Combien de temps, combien de personnes je peux allouer ? Et puis également, être capable de définir un petit peu le périmètre de son bilan carbone. C'est quelque chose que... tu fais avec un consultant quand tu externalises ta prestation, mais savoir quel va être mon périmètre de mesure, où est-ce que je vais commencer, où est-ce que je vais terminer. Et ça, ça va être ton scénario de référence, la base en fait, pour construire ta stratégie de décarbonation dans les années à venir.
- Speaker #1
Donc, vous, vous envoyez un consultant.
- Speaker #0
Nous, on envoie un consultant. Dans les 90% des cas, on a... On n'a pas de département RSE existant dans les entreprises avec lesquelles on travaille. Ou parfois, en tout cas, s'ils existent, ils n'ont pas encore vraiment commencé à travailler sur la question. Généralement, on part de zéro. On envoie un consultant sur site. Lorsque c'est possible, ce n'est pas toujours possible d'envoyer un consultant sur site. Quand ce n'est pas le cas, on essaie déjà d'identifier quels vont être les... les personnes ressources, nos interlocuteurs, et quelle est la donnée existante et à portée de main. Ça, c'est un peu le nerf de la guerre dans la réalisation de Bilan Carbon.
- Speaker #1
Et du coup, pour des entreprises qui n'ont pas encore de service RSE ou qui sont dans cette configuration, ça peut être qui la personne ressource en interne ?
- Speaker #0
Alors, ça varie d'entreprise en entreprise. Tu peux avoir à faire un chargé de marketing, un directeur financier. un directeur des opérations, parfois plusieurs interlocuteurs qui changent au fil de la mission. Tout dépend de la structuration de l'entreprise. Ce qui est important en tout cas, c'est que cette volonté, elle vienne vraiment des... des décideurs ou qu'en tout cas, eux soient impliqués dans ce cheminement. Et d'ailleurs, pour rebondir quand tu me demandais quels sont les prérequis pour la réalisation d'un bilan carbone, c'est également avoir la possibilité de créer un comité de pilotage qui va pouvoir superviser ces questions.
- Speaker #1
Ok, c'est pour une boîte qui, tu disais, beaucoup se lance en RSE. Le bilan carbone, ça peut être justement l'opportunité de créer un... un comité de pilotage sur la décarbonation mais aussi sur l'ensemble de la RSE.
- Speaker #0
Oui, en tout cas, nous, on travaille sur le E de la RSE, mais je pense que le comité de pilotage a vocation à superviser tous ces sujets et à être diversifié et impliquer un maximum de profils de collaborateurs différents pour que l'entreprise puisse se challenger sur ces questions.
- Speaker #1
Et en termes de temps, à peu près, combien de temps est-ce que ça peut prendre ? J'imagine que c'est en fonction des données qui existent à ce jour.
- Speaker #0
Des données, de la taille de l'entreprise, des attentes aussi, puisque, encore une fois, ça nous est arrivé de faire des missions très, très courtes, parce que parfois, l'entreprise a vraiment besoin de faire simplement un reporting, un indicateur. Donc là, c'est vraiment sur une approche très comptable. Tu fais ta mesure, tu délivres tes résultats, tu délivres ton rapport et puis l'entreprise ensuite peut décider d'aller plus loin ou de s'arrêter là. Nous, bien sûr, on essaie toujours d'encourager à aller le plus loin possible, mais on n'est pas là pour faire de l'injonction et on est là surtout pour répondre aux attentes de nos clients. Donc ça peut être très rapide, comme ça peut prendre six mois, voire plus. Tout dépend du niveau de détail que tu veux apporter à ton bilan carbone.
- Speaker #1
Du coup, ça impacte énormément sur le budget qu'une entreprise pourrait consacrer.
- Speaker #0
Tu vois, ça nous est arrivé de faire... En fait, la durée n'est pas toujours proportionnelle au budget. Tu peux parfois... Tu as des entreprises qui savent dès le début qu'elles n'ont pas l'organisation en place nécessaire pour la collecte de données, que c'est quelque chose qui va se faire peut-être sur six mois, voire un an pour un premier bilan carbone. Donc dans ce cas-là, on s'organise avec, ça peut être un point mensuel de collecte de données et on aide l'entreprise à structurer en fait son système d'information, toute la donnée qu'elle doit collecter. Mais c'est pas forcément, si tu cumules tout ça, c'est pas forcément prendre énormément de temps. Parfois, tu as des bilans carbone qui peuvent nous prendre 30 jours d'affilée sur une période très très courte. Pas forcément la durée dans le temps, c'est plutôt combien de jours, d'un jour tu vas dédier au projet.
- Speaker #1
Si vous cherchez à rendre votre boîte désirable et robuste, alors vous devez savoir que la RSE, ça impose d'être un bon couteau suisse. C'est pour ça que j'ai décidé de créer The Impacters. Le but, rassembler les pointures de l'impact autour d'un podcast. Je suis Marc-Antoine Bouteilletor. Deux fois par mois, je reçois experts et leaders éclairés qui font de la transformation sociétale et environnementale Un puissant levier business pour leur entreprise. Mes invités me livrent leurs secrets de réussite et les défis qu'ils ont rencontrés pour qu'on puisse apprendre ensemble à booster notre impact. Mon engagement, que vous repartiez inspiré du succès, mais aussi des échecs de mes invités. Alors si vous voulez obtenir des méthodes concrètes et des outils optionnables pour agir maintenant, vous êtes au bon endroit. Abonnez-vous, ce podcast va devenir votre meilleur allié. Et est-ce qu'il y a des financements, des aides ? qui sont disponibles pour en réaliser. Alors,
- Speaker #0
en France, tu as le Diag Décarbonaction, je ne dis pas de bêtises, qui est donc une initiative de la BPI, qui permet à certaines entreprises, selon certains critères, d'avoir une prise en charge partielle du coût du bilan carbone. Ensuite, tu avais des aides régionales de l'ADEME. Je sais que certains de nos clients en ont bénéficié dans le passé, mais parfois tu as aussi les CCI qui permettent aux entreprises de négocier des tarifications pour la réalisation de bilans carbone. Et puis parfois tu as des groupements d'entreprises aussi, des groupements ou des fédérations qui accompagnent leurs adhérents et qui peuvent prendre parfois une petite part en charge du bilan carbone.
- Speaker #1
Ouais, donc il y a vraiment beaucoup de dispositifs quand même qui existent, qui peuvent être complémentaires ou non, mais du coup ça demande vraiment, si on recherche du financement, d'avoir un petit peu une veille là-dessus. que ce soit au niveau régional, national ? Oui,
- Speaker #0
je pense que nous, on essaie bien entendu toujours de trouver des moyens de couvrir une partie du coût pour nos clients lorsque c'est possible. Mais ce n'est pas un automatisme et je pense que ça le sera de moins en moins de ce qu'on voit. Donc généralement, au final, c'est au client de supporter ses coûts. Après, un bilan carbone, quand tu pars de zéro, et que tu le mènes bien, tu peux réussir parfois à économiser des sommes vraiment importantes, notamment au niveau des consommations d'énergie par exemple, qui te permettent de largement rentabiliser la réalisation de ton bilan carbone.
- Speaker #1
Forcément. Vous bossez beaucoup à l'international et on sait qu'à l'international, il y a le GHG protocole qui, je lisais un article dans Harvard Business Review qui disait que 90% des entreprises du Fortune 500 et utiliser le GAG protocole dans leur reporting ESG. Ma question, est-ce qu'on est les seuls en France à utiliser la méthode bilan carbone ou est-ce que c'est aussi utilisé à l'étranger ? Et deuxième question, une entreprise française qui a une activité internationale, est-ce qu'elle a intérêt à... plutôt intérêt à choisir une méthode plutôt qu'une autre ou de faire les deux.
- Speaker #0
Alors sur la méthodologie bilan carbone, on l'a vu utilisée en dehors de la France, mais c'est vrai que dès que tu sors quand même du territoire, très souvent on est sur du GHG protocol, en tout cas nous sur les territoires sur lesquels on travaille. Après les deux méthodes sont très proches. D'ailleurs quand tu utilises ton... Ton outil bilan carbone, ton tableur bilan carbone te donne la possibilité de convertir au format GAG protocol. C'est des règles de calcul qui, certaines règles de calcul changent un petit peu. Nous, on travaille surtout avec le GAG protocol parce que dans un souci d'harmonisation des mesures et de comparabilité de la donnée, c'est quand même mieux de rester sur une méthodologie, c'est vrai que le GAG protocol, quand tu veux... comparé à des entreprises à l'international, tu vas potentiellement trouver beaucoup plus d'entreprises qui font du reporting sous ce format-là. Après, le bilan carbone est très bien aussi, c'est une méthode qui est très complète, peut-être plus exhaustive que la méthode GHG et protocoles. Tout dépend des moteurs à la réalisation du bilan carbone. Est-ce que tu as un cadre réglementaire à qui tu t'adresses ? Quel est le but ? Et... Et justement, pour répondre à ta question, si tu es une entreprise française qui travaille à l'international, potentiellement avec des partenaires internationaux, une clientèle internationale, ça aura peut-être plus de sens d'aller sur une méthode GHG Protocol, peut-être pour se comparer à d'autres paires, ou également pour communiquer en utilisant le même format de mesures.
- Speaker #1
Un référentiel unique.
- Speaker #0
Oui, c'est un petit peu ça. Et le cas de la CSRD... pour le moment, se base aussi sur la méthodologie GHG-protocole. Donc, la finalité, ce qu'il faudrait qu'on arrive à faire au niveau global, c'est que, comme tu dis, on a un référentiel unique, une méthodologie unique de mesures. C'est un gros sujet. Il y a beaucoup, beaucoup de discussions sur ça, beaucoup de groupes de travail. Comment on fait pour uniformiser les mesures, les calculs, pour permettre une lecture cohérente et une comparabilité des émissions ? C'est ça. Un sujet qui existe depuis des années et qui va continuer à exister pendant des années, je pense.
- Speaker #1
Parce qu'aujourd'hui, la méthode bilan carbone, en fait, elle est essentiellement utilisée en France. C'est-à-dire que dès que tu sors de France, tu vas en Angleterre, Allemagne, Espagne, on va plus utiliser du GHG protocole. Voilà,
- Speaker #0
tu vas être plutôt sur du GHG protocole ou sur des méthodes qui découlent du GHG protocole. Je pense à l'Espagne, par exemple. L'Espagne a sa propre plateforme, son propre outil qui est développé par Mytéco, mais qui se base sur Gsg Protocol. Pour le moment, on est en plus vers ça.
- Speaker #1
Et en termes de temps, il y a les deux grandes méthodes, je dirais. En termes de temps...
- Speaker #0
et de budget, est-ce que c'est similaire pour une entreprise ? Oui,
- Speaker #1
parce qu'encore une fois, c'est des méthodologies. Tu les appliques, c'est des règles de calcul. Une fois que tu les as assimilées, en tout cas pour un consultant externalisé, encore une fois, pour nous, ce n'est pas la partie qui prend le plus de temps quand tu réalises un bilan carbone. Ce qui est vraiment chronophage dans un bilan carbone, c'est d'aller collecter la donnée, de la donnée qui soit fiable, qui soit vérifiable, qui soit... d'avoir un maximum de transparence sur la source des données, ça, ça peut prendre énormément de temps. Une fois que cette donnée est liée, que tu la traites avec des règles du GHG protocole ou du bilan carbone, c'est pas ça qui va changer énormément le temps alloué au bilan.
- Speaker #0
Ouais, le nerf de la guerre, c'est vraiment la donnée, quoi.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et donc, une fois qu'on a récolté sa donnée, qu'on a terminé son bilan carbone, son GHG protocole, c'est quoi ? Qu'est-ce que tu fais pour les étapes d'après ?
- Speaker #1
Alors, première étape, si ce n'est pas fait, c'est de créer ce fameux comité de pilotage. Alors, encore une fois, si tu prends le GHG Protocol ou le bilan carbone, tu n'as pas le même suivi post-bilan. Le bilan carbone, tu as un suivi qui est quand même beaucoup plus cadré, beaucoup plus poussé. En théorie, alors que GHG Protocol, au final, tu peux très bien faire ton diagnostic carbone. et t'arrêter là et laisser le client avec son diagnostic carbone. Mais généralement, ce qui est quand même une bonne base, c'est d'avoir ce comité de pilotage, de définir des objectifs de réduction chiffrée, donc essayer de se fixer des objectifs atteignables et réalistes également, et puis de sélectionner certaines actions qui vont permettre à l'entreprise de constituer sa feuille de route. Lorsqu'on réalise un bilan carbone, encore une fois, que ce soit... indépendamment de la méthode qu'on va utiliser, on va proposer à l'entreprise une liste d'actions qu'elle peut mettre en place qui correspondent en fait à sa réalité. Donc c'est vraiment des préconisations sur mesure et l'entreprise va pouvoir décider à ce moment-là qu'est-ce qu'elle peut mettre en place, à quel horizon temporel, qu'est-ce qui est immédiat, où sont les quick wins en fait, et qu'est-ce qui va demander peut-être un peu plus de réflexion. et de travail pour convaincre toute la hiérarchie, par exemple.
- Speaker #0
D'accord. Et avec Avena, du coup, vous allez aussi jusqu'au plan d'action. Est-ce que vous êtes aussi là pour l'entreprise dans l'après, dans le suivi ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Si l'entreprise souhaite continuer avec un consultant, avec un accompagnement, on met des consultants à disposition. Ça peut être... un accompagnement mensuel, ça peut être un accompagnement trimestriel. Parfois, c'est simplement du soutien pour le suivi effectué par le comité de pilotage où parfois on peut décider de se concentrer sur des postes particuliers de l'activité de l'entreprise. Donc on peut avoir réalisé qu'il y a ce qu'on appelle des hotspots, des points vraiment critiques où on a aussi des gros leviers de réduction et on peut travailler avec l'entreprise sur ces points spécifiques. Toutes sortes de services qui peuvent arriver après un bilan carbone, ce n'est pas une fin en soi, c'est plutôt un début, c'est ton premier diagnostic. On peut aussi travailler avec la mise en place d'un prix fictif du carbone en interne, une taxe carbone fictive. Qu'est-ce qui se passe si dans le futur, tu as une taxe qui est imposée sur certaines émissions directes de ton activité, comme ça peut se passer dans certaines industries aujourd'hui, ou si demain tu as une taxe... pour certains secteurs d'industrie qui va affecter les prestataires. Voilà, il y a beaucoup de modélisations qui peuvent être réalisées pour vraiment creuser le sujet.
- Speaker #0
Vraiment des incitatifs concrets, quoi.
- Speaker #1
Oui, notre rôle dans la mesure du possible, c'est aussi d'être relais et de passer la main, lorsque c'est possible, à des entreprises, des ingénieurs, des solutions techniques, en fait, concrètes, qui peuvent être adaptées à l'entreprise.
- Speaker #0
Et, quelle que soit l'industrie, en fait, le... La finalité de tout ça, c'est le zéro émission net. Est-ce que c'est possible pour une entreprise ? Est-ce que c'est concret et réalisable ?
- Speaker #1
J'attendais que tu me demandes est-ce qu'on peut atteindre la neutralité carbone en tant qu'entreprise ? Parce que c'est un sujet dont on parle énormément. Il y a beaucoup de sujets controversés d'ailleurs. À partir du moment où il y a une activité... production de biens ou de services, tu vas émettre des émissions. Les émissions, elles sont émises. Pour arriver à une balance négative, vraiment, il faudrait que ces émissions qui sont émises à l'instant T, elles soient également absorbées d'un autre côté. Et c'est très, très difficile, en tout cas dans l'horizon temporel dans lequel on parle, d'arriver à faire cet exercice. Aujourd'hui, on émet... plus que ce qu'on a la capacité d'absorber avec les puits de carbone existants. Donc je pense que c'est un sujet qui est à prendre un petit peu avec des pincettes. Il n'y a pas encore de solution miracle. Beaucoup de travail sur le sujet, mais il n'y a pas encore de solution qui fait l'unanimité. Ce qui est important, je crois que c'est surtout d'essayer de tendre le plus possible vers cet équilibre émissions émises et émissions absorbées. séquestrer, d'essayer d'être le plus exemplaire possible dans ta stratégie carbone, d'activer tous les leviers qui sont activables. Puis là où ce n'est pas possible de réduire plus, d'aller chercher des mécanismes qui peuvent être extérieurs à ton entreprise pour aller séquestrer toutes ces émissions incompressibles.
- Speaker #0
Du coup, ces mécanismes, on parle beaucoup de compensation, maintenant de contribution carbone. Déjà, est-ce qu'il y en a d'autres ? Et deuxièmement, est-ce que ces mécanismes sont vraiment efficaces ?
- Speaker #1
Pour le moment, je vais me limiter à ce que je connais, on va dire, et ce que j'ai pu pratiquer, qui est la compensation carbone. Oui, il y a beaucoup de mécanismes, il y a beaucoup de sujets à l'échelle des entreprises, mais même à l'échelle des pays sur les techniques de stockage, de capture et de stockage du carbone. C'est des gros sujets, que ce soit des... des puits de carbone anthropiques ou comment on fait pour améliorer la capacité d'absorption des puits de carbone naturels existants. Ça, c'est, on va dire, les sujets un petit peu tendus du moment. Après, la compensation carbone, c'est un mécanisme aujourd'hui qui a assez d'ancienneté, qui est beaucoup critiqué et qui est sûrement perfectible, et ça, c'est sûr, mais justement, c'est un... un mécanisme qui a le mérite d'avoir plus de 10 ans d'ancienneté, qui a aujourd'hui des cadres qui sont bien établis, des cadres qui sont quand même stricts pour la plupart, des règles bien définies et qui sont surtout des mécanismes soutenus par une multitude d'acteurs et de spécialistes qui travaillent vraiment de façon intense sur ces questions. Pour moi, c'est un mécanisme qui est vraiment intéressant parce qu'il permet d'aller orienter des flux financiers vers des projets qui vont permettre de réduire ou de séquestrer des émissions carbone et des projets qui n'auraient pas eu lieu sans ces flux financiers, sans soutien qui provient d'entreprises qui, elles, sont dans une démarche de réduction carbone. Après, peut-être que la question, c'est qu'est-ce que la compensation carbone et comment ça...
- Speaker #0
C'est ça, en fait.
- Speaker #1
En fait, tu monétises les émissions qui sont réduites ou séquestrées sous un métrique qui est là. tonne CO2 et une tonne CO2 est égale à un crédit carbone. Ces crédits carbone ça devient en quelque sorte des commodités que tu échanges sur des marchés.
- Speaker #0
Donc comme en bourse on pourrait s'échanger des actions, il y a une valeur qui est donnée au crédit carbone et...
- Speaker #1
Non mais ça va à ce sujet mais c'est ça mais c'est surtout qu'en fait derrière ces crédits carbone voilà encore une fois c'est une manière de créer des flux financiers vers des... qui ont souvent lieu, quand on parle de compensation volontaire internationale, dans des pays en développement et qui ont besoin de ce boost financier pour accélérer leur transition et qui ont vraiment la possibilité d'agir sur des énormes superficies et de capter des montants vraiment importants, des quantités vraiment importantes de CO2. C'est là où c'est un mécanisme qui peut être intéressant, d'autant qu'il a également… Les labels et les standards qui encadrent ce mécanisme accentuent souvent tout ce qui est co-bénéfices sociaux sur ces projets. Oui,
- Speaker #0
du coup, c'est une façon aussi de répartir l'effort et les investissements au niveau global.
- Speaker #1
C'est un des mécanismes qui permet ça. Et c'est un mécanisme qui est développé également à des niveaux plus locaux. Tu as le label bas carbone en France, tu as l'Espagne aussi qui a... ses propres projets nationaux de compensation carbone, qui continue à évoluer et moi j'espère qu'il va continuer en fait, qu'il va se transformer forcément, mais qu'il va continuer à fédérer les entreprises. Parce qu'on le voit auprès de nos clients, souvent on nous demande, on voudrait compenser nos émissions, mais on voudrait le faire au niveau local, on voudrait soutenir des projets proches de nous. Et souvent c'est quelque chose qui est compliqué avec le cadre de la compensation carbone, tel qu'il est actuellement. Et pourtant, il y a une vraie demande, une vraie volonté des entreprises. Peut-être que dans un futur proche, on arrivera justement à avoir une partie des flux qui va vers l'international et puis une partie des flux financiers qui sont réinjectés de façon très locale.
- Speaker #0
Oui, il y a une vraie envie et aussi un vrai besoin au niveau local. de décarbonation, même si l'IPA en voie de développement peut être encore plus criant. C'est sûr que je pense qu'on va avoir de plus en plus cette demande. Après, il y a des mécanismes, alors c'est peut-être pas le même mécanisme, mais tu as par exemple des certificats d'économie d'énergie, des C2E qui peuvent servir à financer des programmes en France. C'est peut-être plus local, on n'est pas non plus à l'échelle régionale, mais on a peut-être ça. Est-ce que vous, vous avez des clients qui vous demandent conseil là-dessus ? Est-ce qu'on peut faire de la compensation carbone ou accéder à ces marchés, je dirais, connexes, si on est une PME ?
- Speaker #1
Oui, complètement. Nous, on le voit, beaucoup de nos clients PME sont passés à l'acte au niveau de la compensation carbone, c'est-à-dire qu'eux, ils ont souhaité aller plus loin. que la stratégie, que simplement la réduction de leurs propres émissions. Et souvent, on cherchait à aller également compenser les émissions incompressibles. C'est, encore une fois, tu as plusieurs façons d'agir. Tu peux agir au niveau local en te tournant vers des mécanismes comme le label Bacarbon qui va aller soutenir des projets sur le territoire français. Ou tu peux aller chercher des projets à l'international. Parce qu'au final... des émissions carbone, elles n'ont pas de frontières. Donc, ton entreprise, elle peut être en Corse et tu peux avoir un impact en allant soutenir des projets qui se trouvent à des milliers de kilomètres et qui ont, encore une fois, vraiment besoin de cette source de financement. Nous, ce qu'on a fait au début d'Avena et ce qu'on continue à faire aujourd'hui, pour essayer en tout cas d'allier cette volonté d'agir au niveau global et au niveau local, on propose un crédit double. où tu vas avoir un crédit qui permet de soutenir des projets internationaux certifiés à travers des labels comme le label Gold Standard à une contribution qui va aller directement à des associations ou des projets environnementaux locaux. Tout ça, c'est ce qu'on fait nous à notre niveau pour nos entreprises et on a recensé plusieurs associations qui travaillent sur les territoires sur lesquels on est présent avec lesquels on collabore.
- Speaker #0
Donc du coup, c'est vous qui avez su constituer un réseau au fil du temps d'associations, d'acteurs engagés vers qui réorienter ces crédits ?
- Speaker #1
Voilà, en fait, c'est des crédits avec des co-bénéfices locaux. On sort un petit peu du prisme carbone, on va un petit peu plus loin. Parfois, c'est des acteurs qui vont avoir des impacts sur d'autres aspects, sur la biodiversité par exemple. Mais l'idée, c'était de répondre à cette demande. de nos clients qui nous disaient vraiment ça à chaque fois. Moi, j'ai envie de compenser mes émissions, de faire ma part, de contribuer, mais c'est vrai qu'un projet qui va avoir lieu en Amérique du Sud, parfois c'est très loin, c'est peu palpable. J'ai besoin de choses qui arrivent proches de moi. Et même quand tu as des cadres existants au niveau local, parfois ils ne s'appliquent pas vraiment proches de toi parce que, je prends l'exemple de la Corse par exemple, tu n'as pas vraiment de projet certifié existant pour le moment. Donc, il a fallu qu'on crée un cadre qui puisse fonctionner et puis qui puisse parler aux entreprises.
- Speaker #0
Je vois. On sent que tout ça, même si ça fait dix ans, on sent que tout ça, on est encore à son balbutiement. On pourrait faire un épisode entier là-dessus.
- Speaker #1
Il faut faire un épisode sur ça. Parce que c'est un vrai sujet et surtout, tu vois, peut-être sortir du prisme carbone. Il va y avoir des crédits biodiversité, mais comment une entreprise peut contribuer à d'autres projets de façon mesurable, de façon responsable, mais également de façon sécure pour elle, avec une vraie transparence, un vrai suivi, une permanence sur la durée des impacts qu'elle va générer. Donc, un sujet à creuser.
- Speaker #0
Oui, peut-être par simplification, mais en fait, on s'est focalisé. Il y a vraiment eu une obsession du carbone, en fait, où dès qu'on part l'environnement, de suite, c'est la cible zéro émission nette, alors qu'il y a la biodiversité, il y a le développement sociétal, il y a tout un tas de facteurs aussi sur lesquels une entreprise peut agir.
- Speaker #1
Parce que le carbone te donne des métriques, en fait. Pour le moment, tu vois, des chiffres, en fait, quelque chose qui soit vraiment mesurable. Chiffrer, en fait, la biodiversité, c'est... c'est des mécanismes plus complexes, mais on va y venir, on va y venir, parce qu'on a des projets qui ont besoin d'être soutenus, qui ont besoin de financement, mais si tu les abordes uniquement sous l'angle carbone, c'est pas viable. Et puis surtout, ton projet va peut-être pas générer des quantités suffisantes d'absorption de CO2 pour être viable financièrement, pour rentrer dans un schéma de certification, parce que c'est aussi des... Ça, c'est des schémas de certification coûteux et longs, donc il faut introduire d'autres indicateurs pour lesquels on peut faire des choses. comme la biodiversité.
- Speaker #0
Très bien, on arrive à la fin. Est-ce que tu aurais quelqu'un à inviter sur ce podcast pour faire un épisode Compensation Carbone ? Tu pourrais y être ?
- Speaker #1
Alors, pour faire un épisode Compensation Carbone, oui, j'ai plein de gens. Je pense que ce serait intéressant d'organiser un débat sur la question, justement. Mais de façon plus concrète, j'ai deux personnes en tête. Et tu vois deux personnes qui font des super projets, mais qui ne rentrent pas encore dans les cases des cadres existants pour avoir des projets certifiés, pour émettre des crédits carbone. Je pense à Jo Sakota, qui est basée à Malte, et qui a développé une entreprise qui s'appelle BioAquagarden. Ce sont des modèles d'agriculture verticale qui est en fait avec des fermes aquaponiques qui permettent d'avoir des récoltes de légumes sans pesticides, qui utilisent beaucoup moins d'eau, beaucoup moins d'énergie. Donc c'est vraiment une approche très innovante de l'agriculture. Pour le moment, ils sont présents à Malte. C'est vrai que j'ai visité leur exploitation l'an dernier et c'était assez impressionnant et différent de ce qu'on peut connaître. Et puis après j'ai François Merlan Zaluke qui lui est au Congo, François Merlan qui était un de mes élèves, et qui travaille également sur des projets de fer d'aquaponique pour permettre d'augmenter les rendements agricoles pour la population de son village, et qui forme également des locaux à la… à la reconstitution et à la protection de l'environnement naturel avec des pépinières d'espèces, d'arbres notamment, qu'il va ensuite replanter avec des personnes de son village. Et je trouve que c'est vraiment intéressant parce que c'est des personnes qui ont une approche très pragmatique, qui travaillent vraiment sur des solutions au quotidien qui ont été impactées de plein fouet. par le changement climatique, que ce soit à Malte, que ce soit au Congo, et qui montre une résilience et une adaptation dans les projets qu'ils développent, qui méritent qu'on parle d'eux.
- Speaker #0
Trop bien, ça donne envie. Enfin, Chloé, si on veut te contacter pour réaliser un bilan carbone ou pour lancer sa stratégie de décarbonation ?
- Speaker #1
Alors, on peut me contacter sur le site web d'Avena, donc avena.com. et sinon tout simplement par email, donc c'est c.nury, n-u-r-y, arrobas, avena, a-v-e-n-a.com.
- Speaker #0
Parfait, je te remercie Chloé pour ton temps.
- Speaker #1
Merci à toi Marc-Antoine et puis bonne continuation, longue vie à The Impacters.
- Speaker #0
Voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère que vous repartez des idées plein la tête. Pour remercier mon invité et rendre ce contenu accessible au plus grand nombre, c'est très simple. abonnez-vous et déposez un 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. On se dit à très vite !