undefined cover
undefined cover
Episode 5 : La Gestion Organisationnelle des Risques Psychosociaux dans le Secteur Animalier cover
Episode 5 : La Gestion Organisationnelle des Risques Psychosociaux dans le Secteur Animalier cover
The POD CARE, by Ethik Animara

Episode 5 : La Gestion Organisationnelle des Risques Psychosociaux dans le Secteur Animalier

Episode 5 : La Gestion Organisationnelle des Risques Psychosociaux dans le Secteur Animalier

14min |05/12/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Episode 5 : La Gestion Organisationnelle des Risques Psychosociaux dans le Secteur Animalier cover
Episode 5 : La Gestion Organisationnelle des Risques Psychosociaux dans le Secteur Animalier cover
The POD CARE, by Ethik Animara

Episode 5 : La Gestion Organisationnelle des Risques Psychosociaux dans le Secteur Animalier

Episode 5 : La Gestion Organisationnelle des Risques Psychosociaux dans le Secteur Animalier

14min |05/12/2024
Play

Description

Lors d’un récent Podcast, nous avions présenté les Risques Psychosociaux spécifiques au secteur animalier. Les identifier est LA première étape indispensable à leur prise en compte. Mais que fait-on une fois que nous avons mis des mots sur les maux ? Dans ce nouvel épisode, nous proposons des pistes de réflexion pour les organisations qui souhaitent incarner un modèle vertueux respectueux du bien-être humain et animal. Avis aux associations de Protection Animale, ce Podcast pourrait grandement vous intéresser ;-)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur The Podcare by Ethic Animara, le podcast qui prend soin de vous et de votre animal. Je suis Réale, intervenante en relation d'aide humain-animal, spécialisée dans le One Welfare, une vision holistique du bien-être. J'accompagne et je prends soin des humains et des animaux depuis de nombreuses années, afin que chacun retrouve un équilibre physique et émotionnel. J'accompagne ainsi les professionnels et les particuliers soucieux de relations humains -animal harmonieuses. Je propose une mission de conseil et d'accompagnement aux acteurs du secteur animalier, et un accompagnement du binôme humain-animal pour favoriser une cohabitation sereine dans un environnement physique et émotionnel équilibré. Dans ce nouveau podcast, Nous poursuivons nos interrogations sur les risques psychosociaux dans le secteur animalier, mais cette fois-ci, nous allons nous interroger sur la gestion que peuvent en faire les organisations de cet écosystème. Les professionnels du secteur animalier vivent effectivement des situations traumatisantes, souvent avec peu de soutien, et le cumul de ces situations favorise l'installation de la fatigue compassionnelle et autres risques psychosociaux. Lors d'un récent podcast, nous avions présenté les risques psychosociaux spécifiques au secteur animalier, car les identifier est LA première étape indispensable à leur prise en compte. Mais que fait-on une fois que nous avons mis des mots sur les maux ? Des pratiques tenant compte des traumatismes peuvent s'avérer utiles. Nous partageons dans un premier temps une étude canadienne qui met en lumière comment les organisations peuvent intégrer de manière proactive le soutien au traumatisme dans leurs politiques, pratiques et opérations quotidiennes, afin de protéger les employés de l'usure de compassion et de l'épuisement professionnel. Donc commençons par cette étude canadienne qui a été creusée la qualité de vie professionnelle dans le secteur animalier. Dans le cadre de cette étude, des chercheurs ont interrogé 11 travailleurs du domaine de la protection animale qui avaient au moins six mois d'expérience en matière de cession ou de réquisition d'animaux. Avoir interrogé ce qu'on appelle en France les délégués-enquêteurs est effectivement très pertinent, car ils sont régulièrement soumis à des situations complexes et émotionnellement éprouvantes. Les entretiens ont duré environ 90 minutes et ont exploré les expériences de cession et de réquisition des participants, mais ils ont aussi exploré leur environnement de travail et leur expérience d'usure de compassion et de burn-out. Deux thèmes clés sont ressortis de ces entretiens. Premièrement, les personnes interrogées ne se sentaient pas préparées. Elles ont déclaré avoir été choquées par la souffrance des animaux et de leurs propriétaires. Faute de ressources ou du fait d'une formation minime, elles ne se sont pas senties préparées aux réalités du terrain. Les détenteurs des animaux étaient souvent confrontés à des graves problèmes de pauvreté, de traumatisme et d'oppression, sur lesquels les personnes interrogées ne pouvaient pas faire grand-chose. Ils craignaient que les situations dans lesquelles ils étaient intervenus ne se reproduisent à l'avenir. Du fait d'une charge de travail écrasante, les personnes interrogées avaient l'impression de réagir dans l'urgence et de ne jamais être en mesure de se préparer aux interventions à venir. En outre, elles ont déclaré avoir été victimes de violences verbales, de menaces et même parfois de violences physiques de la part des propriétaires. Elles n'étaient généralement pas formés aux techniques de résolution de conflits et de désescalade qui les auraient pourtant aidés à gérer ces situations de manière plus appropriée. Le deuxième constat, c'est que les personnes interrogées se sentaient obligées d'être fortes. Lorsqu'elles vivaient des situations émotionnellement difficiles, elles étaient censées simplement y faire face et contrôler leurs émotions de manière à ne pas affecter les autres. Les personnes interrogées ont dû masquer ou taire leurs sentiments sur leur terrain, car révéler leurs émotions aurait été considéré comme non professionnel, ou facteur aggravant d'une situation déjà tendue. Elles ont également dû cacher leurs sentiments sur leur lieu de travail. Les personnes interrogées se sentaient rarement capables de discuter de leurs émotions et de leurs traumatismes au travail. Au lieu de ça, elles avaient l'impression qu'elles devaient surmonter le stress. Et beaucoup ne se sentaient pas capables de consacrer du temps et des ressources pour prendre soin d'elles-mêmes, en partie parce qu'elles étaient surmenées. Certaines personnes interrogées ne bénéficiaient pas d'un soutien en matière de santé mentale sur leur lieu de travail, tandis que d'autres se sentaient coupables lorsqu'elles profitaient de ce soutien, car prendre des congés aurait alourdi la charge de travail des collègues. En conclusion de cette étude, on peut se poser la question : d'accord, mais on fait quoi ? Il existe depuis une vingtaine d'années maintenant aux États-Unis ce qu'on appelle le TIC, le Trauma Informed Care. C'est un modèle de soins qui reconnaît l'impact généralisé du traumatisme parmi toutes les populations et qui va faire en sorte de créer un environnement de sensibilisation et de compréhension. pour celles et ceux qui sont touchés par un traumatisme. En fait, ce concept a émergé dans les années 2001 avec Harris et Fallot, et ils ont formulé pour la première fois ce concept qui, dans la foulée, a été repris par des chercheurs et des agences gouvernementales qui, elles, ont commencé à développer le concept. C'est le cas normalement de la SAMHSA, S-A-M-H-S-A, qui a mesuré l'efficacité des programmes de TIC. En fait, il n'existe pas de cadre ou de modèle type de TIC, il existe plusieurs modèles qui peuvent être appliqués dans de nombreux contextes, soit par des individus, soit par des organisations. Les principes de ces TIC, c'est de mettre l'accent sur la nécessité de comprendre l'étendue de ce qui constitue un danger et l'impact du traumatisme qui en résulte sur la santé humaine, mais aussi sur les pensées, les sentiments, les comportements. les communications, les relations. Les personnes qui ont été exposées à un danger susceptible de bouleverser leur vie ont besoin de sécurité, de choix et de soutien pour évoluer vers la guérison. L'accent est donc mis sur les approches centrées sur la personne et sur le renforcement des capacités. SAMHSA, dans son Treatment Improvement, utilise une rubrique des 4 R en fait pour décrire une organisation, un programme ou un système qui tient compte des traumatismes. Le premier R, c'est Realize, prendre conscience de l'impact généralisé du traumatisme et comprendre les voies potentielles de rétablissement. Le deuxième R, Recognize, reconnaître les signes et symptômes de traumatisme chez les professionnels. Le troisième R, Respond, répondre en intégrant pleinement les connaissances sur les traumatismes dans les politiques, procédures et pratiques de l'organisation. Et le dernier R, Resist, résister activement à un nouveau traumatisme. Une vision des soins tenant compte des traumatismes, TIC, implique de développer une appréciation holistique des effets potentiels du traumatisme dans le but d'élargir l'empathie de l'aidant-soignant tout en créant un sentiment de sécurité. N'oubliez pas, une personne qui a été exposée à un danger susceptible de bouleverser sa vie a besoin de sécurité, de choix et de soutien pour évoluer vers la guérison. Dans le cadre d'un TIC, en fait, on ne va pas se poser la question "qu'est-ce qui ne va pas chez vous ?" mais on va se poser la question "Que vous est-il arrivé ?" Ce n'est pas du tout la même approche de l'expérience traumatisante vécue sur site, c'est vraiment inclure une compréhension plus large de la réaction au danger. Si on se réfère à nouveau à l'étude canadienne précédemment citée, les chercheurs de cette étude suggèrent quant à eux que la pratique tenant compte des traumatismes, donc eux appellent ça le TIP, pourrait grandement contribuer à soutenir les travailleurs de la protection des animaux. La pratique tenant compte des traumatismes est effectivement une approche par laquelle les organisations intègrent de manière proactive le soutien aux traumatismes dans leur politique. pratiques et opérations quotidiennes afin de protéger les employés de l'usure de compassion et de l'épuisement professionnel. Sur la base des suggestions fournies par les personnes interrogées, les organisations peuvent apprendre aux agents de protection des animaux à utiliser des compétences de résolution de conflits tenant compte des traumatismes tels que la collaboration, l'établissement d'une sécurité émotionnelle, la désescalade, etc. Ils peuvent également apprendre aux personnes à reconnaître l'épuisement professionnel et l'usure de compassion, tout en agissant pour déstigmatiser ces conditions parmi tous les travailleurs, y compris parmi les dirigeants. Les chercheurs notent également qu'il est important que les organisations offrent davantage de ressources et ne fassent pas peser sur les travailleurs l'entière charge de la gestion des expériences émotionnellement difficiles. Des pratiques organisationnelles peuvent aider les agents de protection des animaux à se sentir mieux préparés aux réalités de leur travail. Ils donnent des exemples : proposer des formations sur le sujet, des debriefings avec leur pairs, fournir un accès à des espaces sûrs, à des soins de santé mentale, etc. Toujours dans le souci de mieux appréhender les traumatismes et leurs conséquences sur l'organisation et la pérennité des organisations dans le secteur animalier, il existe également un autre modèle qui est le modèle de Missouri qui reprend les 4 R dont nous avons parlé tout à l'heure: Prendre conscience de l'impact généralisé du traumatisme et comprendre les voies potentielles de rétablissement - Reconnaître les signes et symptômes de traumatisme chez les professionnels - Répondre en intégrant pleinement les connaissances sur les traumatismes dans les politiques, procédures et pratiques de l'organisation - Résister activement aux nouveaux traumatismes. En fait, le modèle de Missouri lui recommande quatre étapes suivantes pour devenir une organisation informée sur les traumatismes. 1. Sensibilisation. L'organisation prend conscience de la prébalance des traumatismes et de leur impact sur les travailleurs, les clients et les résultats de l'organisation. 2. Sensibilité. L'organisation commence à comprendre les principes, les causes, les expressions et les moyens possibles de surmonter les problèmes qui affectent les travailleurs et les organisations. 3. La réponse. L'organisation commence à mettre en œuvre des changements qui affectent la culture, les routines et les processus de ressources humaines pour éliminer les déclencheurs. 4. Informé. L'organisation commence à mettre en œuvre des pratiques tenant compte des traumatismes et elle commence à surveiller les impacts des changements apportés aux politiques et aux pratiques. Vous l'aurez compris, toutes ces astuces qui sont données ici sont évidemment destinées aux organisations pour qu'elles puissent s'interroger sur la façon dont elles vont gérer les risques psychosociaux en leur sein. Voici plus concrètement quelques exemples de stratégies tenant compte des traumatismes qui peuvent être mis en oeuvre au niveau organisationnel. Le premier exemple qu'on peut donner : impliquer les membres de la communauté dans la planification et le développement de programmes qui les concernent. Il est aussi possible d'éduquer tout le personnel sur les effets du traumatisme et une compréhension de base de la façon dont le traumatisme affecte l'esprit et le corps d'un individu. On pourrait remplacer le mot traumatisme ici par risques psychosociaux. Informer ses équipes sur ces risques psychosociaux, comment ils s'expriment pour pouvoir ensuite mieux agir dessus. Autre piste de réflexion, c'est promouvoir les opportunités de développement du personnel, de connexion et de soins personnels. C'est les fameuses stratégies émotionnelles, cognitives et physiques que l'on peut apporter à ces équipes pour, encore une fois, minimiser l'impact des risques psychosociaux. Autre piste de réflexion, collaborer avec le personnel à l'élaboration de politiques organisationnelles, donc véritablement être dans une collaboration avec les personnes sur le terrain. Et un dernier exemple, donner la priorité à la création d'un environnement sûr et favorable qui minimise les déclencheurs environnementaux. Ça c'est fondamental et n'oubliez pas qu'une personne qui a connu des traumatismes a besoin de sécurité. Et même quoi qu'il en soit, toute personne investie dans le secteur animalier pour mener à bien sa mission a besoin évidemment de travailler dans un environnement sécuritaire. Pour conclure ce podcast un petit peu plus technique, on l'avoue, mais qui peut vraiment intéresser les organisations, nous avons donné un aperçu ici qu'il existe bel et bien des stratégies organisationnelles qui ont été testées et approuvées aux États-Unis et au Canada, qui tiennent compte des traumatismes auxquels sont exposés les professionnels du secteur animalier et donc qui permettent d'agir positivement sur la réduction des risques psychosociaux dans cet écosystème. En tant qu'intervenante en relation d'aide humain-animal, nous accompagnons les organisations désireuses d'incarner un modèle vertueux, soucieux du bien-être humain et animal. Agir sur les risques psychosociaux, c'est pérenniser la relation d'aide dans le secteur animalier et permettre ainsi à de nombreux professionnels de rester positivement engagés dans leur si noble mission de protection animale. Nous vous disons à très bientôt. Et comme à l'accoutumée, prenez soin de vous. Bye !

Description

Lors d’un récent Podcast, nous avions présenté les Risques Psychosociaux spécifiques au secteur animalier. Les identifier est LA première étape indispensable à leur prise en compte. Mais que fait-on une fois que nous avons mis des mots sur les maux ? Dans ce nouvel épisode, nous proposons des pistes de réflexion pour les organisations qui souhaitent incarner un modèle vertueux respectueux du bien-être humain et animal. Avis aux associations de Protection Animale, ce Podcast pourrait grandement vous intéresser ;-)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur The Podcare by Ethic Animara, le podcast qui prend soin de vous et de votre animal. Je suis Réale, intervenante en relation d'aide humain-animal, spécialisée dans le One Welfare, une vision holistique du bien-être. J'accompagne et je prends soin des humains et des animaux depuis de nombreuses années, afin que chacun retrouve un équilibre physique et émotionnel. J'accompagne ainsi les professionnels et les particuliers soucieux de relations humains -animal harmonieuses. Je propose une mission de conseil et d'accompagnement aux acteurs du secteur animalier, et un accompagnement du binôme humain-animal pour favoriser une cohabitation sereine dans un environnement physique et émotionnel équilibré. Dans ce nouveau podcast, Nous poursuivons nos interrogations sur les risques psychosociaux dans le secteur animalier, mais cette fois-ci, nous allons nous interroger sur la gestion que peuvent en faire les organisations de cet écosystème. Les professionnels du secteur animalier vivent effectivement des situations traumatisantes, souvent avec peu de soutien, et le cumul de ces situations favorise l'installation de la fatigue compassionnelle et autres risques psychosociaux. Lors d'un récent podcast, nous avions présenté les risques psychosociaux spécifiques au secteur animalier, car les identifier est LA première étape indispensable à leur prise en compte. Mais que fait-on une fois que nous avons mis des mots sur les maux ? Des pratiques tenant compte des traumatismes peuvent s'avérer utiles. Nous partageons dans un premier temps une étude canadienne qui met en lumière comment les organisations peuvent intégrer de manière proactive le soutien au traumatisme dans leurs politiques, pratiques et opérations quotidiennes, afin de protéger les employés de l'usure de compassion et de l'épuisement professionnel. Donc commençons par cette étude canadienne qui a été creusée la qualité de vie professionnelle dans le secteur animalier. Dans le cadre de cette étude, des chercheurs ont interrogé 11 travailleurs du domaine de la protection animale qui avaient au moins six mois d'expérience en matière de cession ou de réquisition d'animaux. Avoir interrogé ce qu'on appelle en France les délégués-enquêteurs est effectivement très pertinent, car ils sont régulièrement soumis à des situations complexes et émotionnellement éprouvantes. Les entretiens ont duré environ 90 minutes et ont exploré les expériences de cession et de réquisition des participants, mais ils ont aussi exploré leur environnement de travail et leur expérience d'usure de compassion et de burn-out. Deux thèmes clés sont ressortis de ces entretiens. Premièrement, les personnes interrogées ne se sentaient pas préparées. Elles ont déclaré avoir été choquées par la souffrance des animaux et de leurs propriétaires. Faute de ressources ou du fait d'une formation minime, elles ne se sont pas senties préparées aux réalités du terrain. Les détenteurs des animaux étaient souvent confrontés à des graves problèmes de pauvreté, de traumatisme et d'oppression, sur lesquels les personnes interrogées ne pouvaient pas faire grand-chose. Ils craignaient que les situations dans lesquelles ils étaient intervenus ne se reproduisent à l'avenir. Du fait d'une charge de travail écrasante, les personnes interrogées avaient l'impression de réagir dans l'urgence et de ne jamais être en mesure de se préparer aux interventions à venir. En outre, elles ont déclaré avoir été victimes de violences verbales, de menaces et même parfois de violences physiques de la part des propriétaires. Elles n'étaient généralement pas formés aux techniques de résolution de conflits et de désescalade qui les auraient pourtant aidés à gérer ces situations de manière plus appropriée. Le deuxième constat, c'est que les personnes interrogées se sentaient obligées d'être fortes. Lorsqu'elles vivaient des situations émotionnellement difficiles, elles étaient censées simplement y faire face et contrôler leurs émotions de manière à ne pas affecter les autres. Les personnes interrogées ont dû masquer ou taire leurs sentiments sur leur terrain, car révéler leurs émotions aurait été considéré comme non professionnel, ou facteur aggravant d'une situation déjà tendue. Elles ont également dû cacher leurs sentiments sur leur lieu de travail. Les personnes interrogées se sentaient rarement capables de discuter de leurs émotions et de leurs traumatismes au travail. Au lieu de ça, elles avaient l'impression qu'elles devaient surmonter le stress. Et beaucoup ne se sentaient pas capables de consacrer du temps et des ressources pour prendre soin d'elles-mêmes, en partie parce qu'elles étaient surmenées. Certaines personnes interrogées ne bénéficiaient pas d'un soutien en matière de santé mentale sur leur lieu de travail, tandis que d'autres se sentaient coupables lorsqu'elles profitaient de ce soutien, car prendre des congés aurait alourdi la charge de travail des collègues. En conclusion de cette étude, on peut se poser la question : d'accord, mais on fait quoi ? Il existe depuis une vingtaine d'années maintenant aux États-Unis ce qu'on appelle le TIC, le Trauma Informed Care. C'est un modèle de soins qui reconnaît l'impact généralisé du traumatisme parmi toutes les populations et qui va faire en sorte de créer un environnement de sensibilisation et de compréhension. pour celles et ceux qui sont touchés par un traumatisme. En fait, ce concept a émergé dans les années 2001 avec Harris et Fallot, et ils ont formulé pour la première fois ce concept qui, dans la foulée, a été repris par des chercheurs et des agences gouvernementales qui, elles, ont commencé à développer le concept. C'est le cas normalement de la SAMHSA, S-A-M-H-S-A, qui a mesuré l'efficacité des programmes de TIC. En fait, il n'existe pas de cadre ou de modèle type de TIC, il existe plusieurs modèles qui peuvent être appliqués dans de nombreux contextes, soit par des individus, soit par des organisations. Les principes de ces TIC, c'est de mettre l'accent sur la nécessité de comprendre l'étendue de ce qui constitue un danger et l'impact du traumatisme qui en résulte sur la santé humaine, mais aussi sur les pensées, les sentiments, les comportements. les communications, les relations. Les personnes qui ont été exposées à un danger susceptible de bouleverser leur vie ont besoin de sécurité, de choix et de soutien pour évoluer vers la guérison. L'accent est donc mis sur les approches centrées sur la personne et sur le renforcement des capacités. SAMHSA, dans son Treatment Improvement, utilise une rubrique des 4 R en fait pour décrire une organisation, un programme ou un système qui tient compte des traumatismes. Le premier R, c'est Realize, prendre conscience de l'impact généralisé du traumatisme et comprendre les voies potentielles de rétablissement. Le deuxième R, Recognize, reconnaître les signes et symptômes de traumatisme chez les professionnels. Le troisième R, Respond, répondre en intégrant pleinement les connaissances sur les traumatismes dans les politiques, procédures et pratiques de l'organisation. Et le dernier R, Resist, résister activement à un nouveau traumatisme. Une vision des soins tenant compte des traumatismes, TIC, implique de développer une appréciation holistique des effets potentiels du traumatisme dans le but d'élargir l'empathie de l'aidant-soignant tout en créant un sentiment de sécurité. N'oubliez pas, une personne qui a été exposée à un danger susceptible de bouleverser sa vie a besoin de sécurité, de choix et de soutien pour évoluer vers la guérison. Dans le cadre d'un TIC, en fait, on ne va pas se poser la question "qu'est-ce qui ne va pas chez vous ?" mais on va se poser la question "Que vous est-il arrivé ?" Ce n'est pas du tout la même approche de l'expérience traumatisante vécue sur site, c'est vraiment inclure une compréhension plus large de la réaction au danger. Si on se réfère à nouveau à l'étude canadienne précédemment citée, les chercheurs de cette étude suggèrent quant à eux que la pratique tenant compte des traumatismes, donc eux appellent ça le TIP, pourrait grandement contribuer à soutenir les travailleurs de la protection des animaux. La pratique tenant compte des traumatismes est effectivement une approche par laquelle les organisations intègrent de manière proactive le soutien aux traumatismes dans leur politique. pratiques et opérations quotidiennes afin de protéger les employés de l'usure de compassion et de l'épuisement professionnel. Sur la base des suggestions fournies par les personnes interrogées, les organisations peuvent apprendre aux agents de protection des animaux à utiliser des compétences de résolution de conflits tenant compte des traumatismes tels que la collaboration, l'établissement d'une sécurité émotionnelle, la désescalade, etc. Ils peuvent également apprendre aux personnes à reconnaître l'épuisement professionnel et l'usure de compassion, tout en agissant pour déstigmatiser ces conditions parmi tous les travailleurs, y compris parmi les dirigeants. Les chercheurs notent également qu'il est important que les organisations offrent davantage de ressources et ne fassent pas peser sur les travailleurs l'entière charge de la gestion des expériences émotionnellement difficiles. Des pratiques organisationnelles peuvent aider les agents de protection des animaux à se sentir mieux préparés aux réalités de leur travail. Ils donnent des exemples : proposer des formations sur le sujet, des debriefings avec leur pairs, fournir un accès à des espaces sûrs, à des soins de santé mentale, etc. Toujours dans le souci de mieux appréhender les traumatismes et leurs conséquences sur l'organisation et la pérennité des organisations dans le secteur animalier, il existe également un autre modèle qui est le modèle de Missouri qui reprend les 4 R dont nous avons parlé tout à l'heure: Prendre conscience de l'impact généralisé du traumatisme et comprendre les voies potentielles de rétablissement - Reconnaître les signes et symptômes de traumatisme chez les professionnels - Répondre en intégrant pleinement les connaissances sur les traumatismes dans les politiques, procédures et pratiques de l'organisation - Résister activement aux nouveaux traumatismes. En fait, le modèle de Missouri lui recommande quatre étapes suivantes pour devenir une organisation informée sur les traumatismes. 1. Sensibilisation. L'organisation prend conscience de la prébalance des traumatismes et de leur impact sur les travailleurs, les clients et les résultats de l'organisation. 2. Sensibilité. L'organisation commence à comprendre les principes, les causes, les expressions et les moyens possibles de surmonter les problèmes qui affectent les travailleurs et les organisations. 3. La réponse. L'organisation commence à mettre en œuvre des changements qui affectent la culture, les routines et les processus de ressources humaines pour éliminer les déclencheurs. 4. Informé. L'organisation commence à mettre en œuvre des pratiques tenant compte des traumatismes et elle commence à surveiller les impacts des changements apportés aux politiques et aux pratiques. Vous l'aurez compris, toutes ces astuces qui sont données ici sont évidemment destinées aux organisations pour qu'elles puissent s'interroger sur la façon dont elles vont gérer les risques psychosociaux en leur sein. Voici plus concrètement quelques exemples de stratégies tenant compte des traumatismes qui peuvent être mis en oeuvre au niveau organisationnel. Le premier exemple qu'on peut donner : impliquer les membres de la communauté dans la planification et le développement de programmes qui les concernent. Il est aussi possible d'éduquer tout le personnel sur les effets du traumatisme et une compréhension de base de la façon dont le traumatisme affecte l'esprit et le corps d'un individu. On pourrait remplacer le mot traumatisme ici par risques psychosociaux. Informer ses équipes sur ces risques psychosociaux, comment ils s'expriment pour pouvoir ensuite mieux agir dessus. Autre piste de réflexion, c'est promouvoir les opportunités de développement du personnel, de connexion et de soins personnels. C'est les fameuses stratégies émotionnelles, cognitives et physiques que l'on peut apporter à ces équipes pour, encore une fois, minimiser l'impact des risques psychosociaux. Autre piste de réflexion, collaborer avec le personnel à l'élaboration de politiques organisationnelles, donc véritablement être dans une collaboration avec les personnes sur le terrain. Et un dernier exemple, donner la priorité à la création d'un environnement sûr et favorable qui minimise les déclencheurs environnementaux. Ça c'est fondamental et n'oubliez pas qu'une personne qui a connu des traumatismes a besoin de sécurité. Et même quoi qu'il en soit, toute personne investie dans le secteur animalier pour mener à bien sa mission a besoin évidemment de travailler dans un environnement sécuritaire. Pour conclure ce podcast un petit peu plus technique, on l'avoue, mais qui peut vraiment intéresser les organisations, nous avons donné un aperçu ici qu'il existe bel et bien des stratégies organisationnelles qui ont été testées et approuvées aux États-Unis et au Canada, qui tiennent compte des traumatismes auxquels sont exposés les professionnels du secteur animalier et donc qui permettent d'agir positivement sur la réduction des risques psychosociaux dans cet écosystème. En tant qu'intervenante en relation d'aide humain-animal, nous accompagnons les organisations désireuses d'incarner un modèle vertueux, soucieux du bien-être humain et animal. Agir sur les risques psychosociaux, c'est pérenniser la relation d'aide dans le secteur animalier et permettre ainsi à de nombreux professionnels de rester positivement engagés dans leur si noble mission de protection animale. Nous vous disons à très bientôt. Et comme à l'accoutumée, prenez soin de vous. Bye !

Share

Embed

You may also like

Description

Lors d’un récent Podcast, nous avions présenté les Risques Psychosociaux spécifiques au secteur animalier. Les identifier est LA première étape indispensable à leur prise en compte. Mais que fait-on une fois que nous avons mis des mots sur les maux ? Dans ce nouvel épisode, nous proposons des pistes de réflexion pour les organisations qui souhaitent incarner un modèle vertueux respectueux du bien-être humain et animal. Avis aux associations de Protection Animale, ce Podcast pourrait grandement vous intéresser ;-)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur The Podcare by Ethic Animara, le podcast qui prend soin de vous et de votre animal. Je suis Réale, intervenante en relation d'aide humain-animal, spécialisée dans le One Welfare, une vision holistique du bien-être. J'accompagne et je prends soin des humains et des animaux depuis de nombreuses années, afin que chacun retrouve un équilibre physique et émotionnel. J'accompagne ainsi les professionnels et les particuliers soucieux de relations humains -animal harmonieuses. Je propose une mission de conseil et d'accompagnement aux acteurs du secteur animalier, et un accompagnement du binôme humain-animal pour favoriser une cohabitation sereine dans un environnement physique et émotionnel équilibré. Dans ce nouveau podcast, Nous poursuivons nos interrogations sur les risques psychosociaux dans le secteur animalier, mais cette fois-ci, nous allons nous interroger sur la gestion que peuvent en faire les organisations de cet écosystème. Les professionnels du secteur animalier vivent effectivement des situations traumatisantes, souvent avec peu de soutien, et le cumul de ces situations favorise l'installation de la fatigue compassionnelle et autres risques psychosociaux. Lors d'un récent podcast, nous avions présenté les risques psychosociaux spécifiques au secteur animalier, car les identifier est LA première étape indispensable à leur prise en compte. Mais que fait-on une fois que nous avons mis des mots sur les maux ? Des pratiques tenant compte des traumatismes peuvent s'avérer utiles. Nous partageons dans un premier temps une étude canadienne qui met en lumière comment les organisations peuvent intégrer de manière proactive le soutien au traumatisme dans leurs politiques, pratiques et opérations quotidiennes, afin de protéger les employés de l'usure de compassion et de l'épuisement professionnel. Donc commençons par cette étude canadienne qui a été creusée la qualité de vie professionnelle dans le secteur animalier. Dans le cadre de cette étude, des chercheurs ont interrogé 11 travailleurs du domaine de la protection animale qui avaient au moins six mois d'expérience en matière de cession ou de réquisition d'animaux. Avoir interrogé ce qu'on appelle en France les délégués-enquêteurs est effectivement très pertinent, car ils sont régulièrement soumis à des situations complexes et émotionnellement éprouvantes. Les entretiens ont duré environ 90 minutes et ont exploré les expériences de cession et de réquisition des participants, mais ils ont aussi exploré leur environnement de travail et leur expérience d'usure de compassion et de burn-out. Deux thèmes clés sont ressortis de ces entretiens. Premièrement, les personnes interrogées ne se sentaient pas préparées. Elles ont déclaré avoir été choquées par la souffrance des animaux et de leurs propriétaires. Faute de ressources ou du fait d'une formation minime, elles ne se sont pas senties préparées aux réalités du terrain. Les détenteurs des animaux étaient souvent confrontés à des graves problèmes de pauvreté, de traumatisme et d'oppression, sur lesquels les personnes interrogées ne pouvaient pas faire grand-chose. Ils craignaient que les situations dans lesquelles ils étaient intervenus ne se reproduisent à l'avenir. Du fait d'une charge de travail écrasante, les personnes interrogées avaient l'impression de réagir dans l'urgence et de ne jamais être en mesure de se préparer aux interventions à venir. En outre, elles ont déclaré avoir été victimes de violences verbales, de menaces et même parfois de violences physiques de la part des propriétaires. Elles n'étaient généralement pas formés aux techniques de résolution de conflits et de désescalade qui les auraient pourtant aidés à gérer ces situations de manière plus appropriée. Le deuxième constat, c'est que les personnes interrogées se sentaient obligées d'être fortes. Lorsqu'elles vivaient des situations émotionnellement difficiles, elles étaient censées simplement y faire face et contrôler leurs émotions de manière à ne pas affecter les autres. Les personnes interrogées ont dû masquer ou taire leurs sentiments sur leur terrain, car révéler leurs émotions aurait été considéré comme non professionnel, ou facteur aggravant d'une situation déjà tendue. Elles ont également dû cacher leurs sentiments sur leur lieu de travail. Les personnes interrogées se sentaient rarement capables de discuter de leurs émotions et de leurs traumatismes au travail. Au lieu de ça, elles avaient l'impression qu'elles devaient surmonter le stress. Et beaucoup ne se sentaient pas capables de consacrer du temps et des ressources pour prendre soin d'elles-mêmes, en partie parce qu'elles étaient surmenées. Certaines personnes interrogées ne bénéficiaient pas d'un soutien en matière de santé mentale sur leur lieu de travail, tandis que d'autres se sentaient coupables lorsqu'elles profitaient de ce soutien, car prendre des congés aurait alourdi la charge de travail des collègues. En conclusion de cette étude, on peut se poser la question : d'accord, mais on fait quoi ? Il existe depuis une vingtaine d'années maintenant aux États-Unis ce qu'on appelle le TIC, le Trauma Informed Care. C'est un modèle de soins qui reconnaît l'impact généralisé du traumatisme parmi toutes les populations et qui va faire en sorte de créer un environnement de sensibilisation et de compréhension. pour celles et ceux qui sont touchés par un traumatisme. En fait, ce concept a émergé dans les années 2001 avec Harris et Fallot, et ils ont formulé pour la première fois ce concept qui, dans la foulée, a été repris par des chercheurs et des agences gouvernementales qui, elles, ont commencé à développer le concept. C'est le cas normalement de la SAMHSA, S-A-M-H-S-A, qui a mesuré l'efficacité des programmes de TIC. En fait, il n'existe pas de cadre ou de modèle type de TIC, il existe plusieurs modèles qui peuvent être appliqués dans de nombreux contextes, soit par des individus, soit par des organisations. Les principes de ces TIC, c'est de mettre l'accent sur la nécessité de comprendre l'étendue de ce qui constitue un danger et l'impact du traumatisme qui en résulte sur la santé humaine, mais aussi sur les pensées, les sentiments, les comportements. les communications, les relations. Les personnes qui ont été exposées à un danger susceptible de bouleverser leur vie ont besoin de sécurité, de choix et de soutien pour évoluer vers la guérison. L'accent est donc mis sur les approches centrées sur la personne et sur le renforcement des capacités. SAMHSA, dans son Treatment Improvement, utilise une rubrique des 4 R en fait pour décrire une organisation, un programme ou un système qui tient compte des traumatismes. Le premier R, c'est Realize, prendre conscience de l'impact généralisé du traumatisme et comprendre les voies potentielles de rétablissement. Le deuxième R, Recognize, reconnaître les signes et symptômes de traumatisme chez les professionnels. Le troisième R, Respond, répondre en intégrant pleinement les connaissances sur les traumatismes dans les politiques, procédures et pratiques de l'organisation. Et le dernier R, Resist, résister activement à un nouveau traumatisme. Une vision des soins tenant compte des traumatismes, TIC, implique de développer une appréciation holistique des effets potentiels du traumatisme dans le but d'élargir l'empathie de l'aidant-soignant tout en créant un sentiment de sécurité. N'oubliez pas, une personne qui a été exposée à un danger susceptible de bouleverser sa vie a besoin de sécurité, de choix et de soutien pour évoluer vers la guérison. Dans le cadre d'un TIC, en fait, on ne va pas se poser la question "qu'est-ce qui ne va pas chez vous ?" mais on va se poser la question "Que vous est-il arrivé ?" Ce n'est pas du tout la même approche de l'expérience traumatisante vécue sur site, c'est vraiment inclure une compréhension plus large de la réaction au danger. Si on se réfère à nouveau à l'étude canadienne précédemment citée, les chercheurs de cette étude suggèrent quant à eux que la pratique tenant compte des traumatismes, donc eux appellent ça le TIP, pourrait grandement contribuer à soutenir les travailleurs de la protection des animaux. La pratique tenant compte des traumatismes est effectivement une approche par laquelle les organisations intègrent de manière proactive le soutien aux traumatismes dans leur politique. pratiques et opérations quotidiennes afin de protéger les employés de l'usure de compassion et de l'épuisement professionnel. Sur la base des suggestions fournies par les personnes interrogées, les organisations peuvent apprendre aux agents de protection des animaux à utiliser des compétences de résolution de conflits tenant compte des traumatismes tels que la collaboration, l'établissement d'une sécurité émotionnelle, la désescalade, etc. Ils peuvent également apprendre aux personnes à reconnaître l'épuisement professionnel et l'usure de compassion, tout en agissant pour déstigmatiser ces conditions parmi tous les travailleurs, y compris parmi les dirigeants. Les chercheurs notent également qu'il est important que les organisations offrent davantage de ressources et ne fassent pas peser sur les travailleurs l'entière charge de la gestion des expériences émotionnellement difficiles. Des pratiques organisationnelles peuvent aider les agents de protection des animaux à se sentir mieux préparés aux réalités de leur travail. Ils donnent des exemples : proposer des formations sur le sujet, des debriefings avec leur pairs, fournir un accès à des espaces sûrs, à des soins de santé mentale, etc. Toujours dans le souci de mieux appréhender les traumatismes et leurs conséquences sur l'organisation et la pérennité des organisations dans le secteur animalier, il existe également un autre modèle qui est le modèle de Missouri qui reprend les 4 R dont nous avons parlé tout à l'heure: Prendre conscience de l'impact généralisé du traumatisme et comprendre les voies potentielles de rétablissement - Reconnaître les signes et symptômes de traumatisme chez les professionnels - Répondre en intégrant pleinement les connaissances sur les traumatismes dans les politiques, procédures et pratiques de l'organisation - Résister activement aux nouveaux traumatismes. En fait, le modèle de Missouri lui recommande quatre étapes suivantes pour devenir une organisation informée sur les traumatismes. 1. Sensibilisation. L'organisation prend conscience de la prébalance des traumatismes et de leur impact sur les travailleurs, les clients et les résultats de l'organisation. 2. Sensibilité. L'organisation commence à comprendre les principes, les causes, les expressions et les moyens possibles de surmonter les problèmes qui affectent les travailleurs et les organisations. 3. La réponse. L'organisation commence à mettre en œuvre des changements qui affectent la culture, les routines et les processus de ressources humaines pour éliminer les déclencheurs. 4. Informé. L'organisation commence à mettre en œuvre des pratiques tenant compte des traumatismes et elle commence à surveiller les impacts des changements apportés aux politiques et aux pratiques. Vous l'aurez compris, toutes ces astuces qui sont données ici sont évidemment destinées aux organisations pour qu'elles puissent s'interroger sur la façon dont elles vont gérer les risques psychosociaux en leur sein. Voici plus concrètement quelques exemples de stratégies tenant compte des traumatismes qui peuvent être mis en oeuvre au niveau organisationnel. Le premier exemple qu'on peut donner : impliquer les membres de la communauté dans la planification et le développement de programmes qui les concernent. Il est aussi possible d'éduquer tout le personnel sur les effets du traumatisme et une compréhension de base de la façon dont le traumatisme affecte l'esprit et le corps d'un individu. On pourrait remplacer le mot traumatisme ici par risques psychosociaux. Informer ses équipes sur ces risques psychosociaux, comment ils s'expriment pour pouvoir ensuite mieux agir dessus. Autre piste de réflexion, c'est promouvoir les opportunités de développement du personnel, de connexion et de soins personnels. C'est les fameuses stratégies émotionnelles, cognitives et physiques que l'on peut apporter à ces équipes pour, encore une fois, minimiser l'impact des risques psychosociaux. Autre piste de réflexion, collaborer avec le personnel à l'élaboration de politiques organisationnelles, donc véritablement être dans une collaboration avec les personnes sur le terrain. Et un dernier exemple, donner la priorité à la création d'un environnement sûr et favorable qui minimise les déclencheurs environnementaux. Ça c'est fondamental et n'oubliez pas qu'une personne qui a connu des traumatismes a besoin de sécurité. Et même quoi qu'il en soit, toute personne investie dans le secteur animalier pour mener à bien sa mission a besoin évidemment de travailler dans un environnement sécuritaire. Pour conclure ce podcast un petit peu plus technique, on l'avoue, mais qui peut vraiment intéresser les organisations, nous avons donné un aperçu ici qu'il existe bel et bien des stratégies organisationnelles qui ont été testées et approuvées aux États-Unis et au Canada, qui tiennent compte des traumatismes auxquels sont exposés les professionnels du secteur animalier et donc qui permettent d'agir positivement sur la réduction des risques psychosociaux dans cet écosystème. En tant qu'intervenante en relation d'aide humain-animal, nous accompagnons les organisations désireuses d'incarner un modèle vertueux, soucieux du bien-être humain et animal. Agir sur les risques psychosociaux, c'est pérenniser la relation d'aide dans le secteur animalier et permettre ainsi à de nombreux professionnels de rester positivement engagés dans leur si noble mission de protection animale. Nous vous disons à très bientôt. Et comme à l'accoutumée, prenez soin de vous. Bye !

Description

Lors d’un récent Podcast, nous avions présenté les Risques Psychosociaux spécifiques au secteur animalier. Les identifier est LA première étape indispensable à leur prise en compte. Mais que fait-on une fois que nous avons mis des mots sur les maux ? Dans ce nouvel épisode, nous proposons des pistes de réflexion pour les organisations qui souhaitent incarner un modèle vertueux respectueux du bien-être humain et animal. Avis aux associations de Protection Animale, ce Podcast pourrait grandement vous intéresser ;-)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue sur The Podcare by Ethic Animara, le podcast qui prend soin de vous et de votre animal. Je suis Réale, intervenante en relation d'aide humain-animal, spécialisée dans le One Welfare, une vision holistique du bien-être. J'accompagne et je prends soin des humains et des animaux depuis de nombreuses années, afin que chacun retrouve un équilibre physique et émotionnel. J'accompagne ainsi les professionnels et les particuliers soucieux de relations humains -animal harmonieuses. Je propose une mission de conseil et d'accompagnement aux acteurs du secteur animalier, et un accompagnement du binôme humain-animal pour favoriser une cohabitation sereine dans un environnement physique et émotionnel équilibré. Dans ce nouveau podcast, Nous poursuivons nos interrogations sur les risques psychosociaux dans le secteur animalier, mais cette fois-ci, nous allons nous interroger sur la gestion que peuvent en faire les organisations de cet écosystème. Les professionnels du secteur animalier vivent effectivement des situations traumatisantes, souvent avec peu de soutien, et le cumul de ces situations favorise l'installation de la fatigue compassionnelle et autres risques psychosociaux. Lors d'un récent podcast, nous avions présenté les risques psychosociaux spécifiques au secteur animalier, car les identifier est LA première étape indispensable à leur prise en compte. Mais que fait-on une fois que nous avons mis des mots sur les maux ? Des pratiques tenant compte des traumatismes peuvent s'avérer utiles. Nous partageons dans un premier temps une étude canadienne qui met en lumière comment les organisations peuvent intégrer de manière proactive le soutien au traumatisme dans leurs politiques, pratiques et opérations quotidiennes, afin de protéger les employés de l'usure de compassion et de l'épuisement professionnel. Donc commençons par cette étude canadienne qui a été creusée la qualité de vie professionnelle dans le secteur animalier. Dans le cadre de cette étude, des chercheurs ont interrogé 11 travailleurs du domaine de la protection animale qui avaient au moins six mois d'expérience en matière de cession ou de réquisition d'animaux. Avoir interrogé ce qu'on appelle en France les délégués-enquêteurs est effectivement très pertinent, car ils sont régulièrement soumis à des situations complexes et émotionnellement éprouvantes. Les entretiens ont duré environ 90 minutes et ont exploré les expériences de cession et de réquisition des participants, mais ils ont aussi exploré leur environnement de travail et leur expérience d'usure de compassion et de burn-out. Deux thèmes clés sont ressortis de ces entretiens. Premièrement, les personnes interrogées ne se sentaient pas préparées. Elles ont déclaré avoir été choquées par la souffrance des animaux et de leurs propriétaires. Faute de ressources ou du fait d'une formation minime, elles ne se sont pas senties préparées aux réalités du terrain. Les détenteurs des animaux étaient souvent confrontés à des graves problèmes de pauvreté, de traumatisme et d'oppression, sur lesquels les personnes interrogées ne pouvaient pas faire grand-chose. Ils craignaient que les situations dans lesquelles ils étaient intervenus ne se reproduisent à l'avenir. Du fait d'une charge de travail écrasante, les personnes interrogées avaient l'impression de réagir dans l'urgence et de ne jamais être en mesure de se préparer aux interventions à venir. En outre, elles ont déclaré avoir été victimes de violences verbales, de menaces et même parfois de violences physiques de la part des propriétaires. Elles n'étaient généralement pas formés aux techniques de résolution de conflits et de désescalade qui les auraient pourtant aidés à gérer ces situations de manière plus appropriée. Le deuxième constat, c'est que les personnes interrogées se sentaient obligées d'être fortes. Lorsqu'elles vivaient des situations émotionnellement difficiles, elles étaient censées simplement y faire face et contrôler leurs émotions de manière à ne pas affecter les autres. Les personnes interrogées ont dû masquer ou taire leurs sentiments sur leur terrain, car révéler leurs émotions aurait été considéré comme non professionnel, ou facteur aggravant d'une situation déjà tendue. Elles ont également dû cacher leurs sentiments sur leur lieu de travail. Les personnes interrogées se sentaient rarement capables de discuter de leurs émotions et de leurs traumatismes au travail. Au lieu de ça, elles avaient l'impression qu'elles devaient surmonter le stress. Et beaucoup ne se sentaient pas capables de consacrer du temps et des ressources pour prendre soin d'elles-mêmes, en partie parce qu'elles étaient surmenées. Certaines personnes interrogées ne bénéficiaient pas d'un soutien en matière de santé mentale sur leur lieu de travail, tandis que d'autres se sentaient coupables lorsqu'elles profitaient de ce soutien, car prendre des congés aurait alourdi la charge de travail des collègues. En conclusion de cette étude, on peut se poser la question : d'accord, mais on fait quoi ? Il existe depuis une vingtaine d'années maintenant aux États-Unis ce qu'on appelle le TIC, le Trauma Informed Care. C'est un modèle de soins qui reconnaît l'impact généralisé du traumatisme parmi toutes les populations et qui va faire en sorte de créer un environnement de sensibilisation et de compréhension. pour celles et ceux qui sont touchés par un traumatisme. En fait, ce concept a émergé dans les années 2001 avec Harris et Fallot, et ils ont formulé pour la première fois ce concept qui, dans la foulée, a été repris par des chercheurs et des agences gouvernementales qui, elles, ont commencé à développer le concept. C'est le cas normalement de la SAMHSA, S-A-M-H-S-A, qui a mesuré l'efficacité des programmes de TIC. En fait, il n'existe pas de cadre ou de modèle type de TIC, il existe plusieurs modèles qui peuvent être appliqués dans de nombreux contextes, soit par des individus, soit par des organisations. Les principes de ces TIC, c'est de mettre l'accent sur la nécessité de comprendre l'étendue de ce qui constitue un danger et l'impact du traumatisme qui en résulte sur la santé humaine, mais aussi sur les pensées, les sentiments, les comportements. les communications, les relations. Les personnes qui ont été exposées à un danger susceptible de bouleverser leur vie ont besoin de sécurité, de choix et de soutien pour évoluer vers la guérison. L'accent est donc mis sur les approches centrées sur la personne et sur le renforcement des capacités. SAMHSA, dans son Treatment Improvement, utilise une rubrique des 4 R en fait pour décrire une organisation, un programme ou un système qui tient compte des traumatismes. Le premier R, c'est Realize, prendre conscience de l'impact généralisé du traumatisme et comprendre les voies potentielles de rétablissement. Le deuxième R, Recognize, reconnaître les signes et symptômes de traumatisme chez les professionnels. Le troisième R, Respond, répondre en intégrant pleinement les connaissances sur les traumatismes dans les politiques, procédures et pratiques de l'organisation. Et le dernier R, Resist, résister activement à un nouveau traumatisme. Une vision des soins tenant compte des traumatismes, TIC, implique de développer une appréciation holistique des effets potentiels du traumatisme dans le but d'élargir l'empathie de l'aidant-soignant tout en créant un sentiment de sécurité. N'oubliez pas, une personne qui a été exposée à un danger susceptible de bouleverser sa vie a besoin de sécurité, de choix et de soutien pour évoluer vers la guérison. Dans le cadre d'un TIC, en fait, on ne va pas se poser la question "qu'est-ce qui ne va pas chez vous ?" mais on va se poser la question "Que vous est-il arrivé ?" Ce n'est pas du tout la même approche de l'expérience traumatisante vécue sur site, c'est vraiment inclure une compréhension plus large de la réaction au danger. Si on se réfère à nouveau à l'étude canadienne précédemment citée, les chercheurs de cette étude suggèrent quant à eux que la pratique tenant compte des traumatismes, donc eux appellent ça le TIP, pourrait grandement contribuer à soutenir les travailleurs de la protection des animaux. La pratique tenant compte des traumatismes est effectivement une approche par laquelle les organisations intègrent de manière proactive le soutien aux traumatismes dans leur politique. pratiques et opérations quotidiennes afin de protéger les employés de l'usure de compassion et de l'épuisement professionnel. Sur la base des suggestions fournies par les personnes interrogées, les organisations peuvent apprendre aux agents de protection des animaux à utiliser des compétences de résolution de conflits tenant compte des traumatismes tels que la collaboration, l'établissement d'une sécurité émotionnelle, la désescalade, etc. Ils peuvent également apprendre aux personnes à reconnaître l'épuisement professionnel et l'usure de compassion, tout en agissant pour déstigmatiser ces conditions parmi tous les travailleurs, y compris parmi les dirigeants. Les chercheurs notent également qu'il est important que les organisations offrent davantage de ressources et ne fassent pas peser sur les travailleurs l'entière charge de la gestion des expériences émotionnellement difficiles. Des pratiques organisationnelles peuvent aider les agents de protection des animaux à se sentir mieux préparés aux réalités de leur travail. Ils donnent des exemples : proposer des formations sur le sujet, des debriefings avec leur pairs, fournir un accès à des espaces sûrs, à des soins de santé mentale, etc. Toujours dans le souci de mieux appréhender les traumatismes et leurs conséquences sur l'organisation et la pérennité des organisations dans le secteur animalier, il existe également un autre modèle qui est le modèle de Missouri qui reprend les 4 R dont nous avons parlé tout à l'heure: Prendre conscience de l'impact généralisé du traumatisme et comprendre les voies potentielles de rétablissement - Reconnaître les signes et symptômes de traumatisme chez les professionnels - Répondre en intégrant pleinement les connaissances sur les traumatismes dans les politiques, procédures et pratiques de l'organisation - Résister activement aux nouveaux traumatismes. En fait, le modèle de Missouri lui recommande quatre étapes suivantes pour devenir une organisation informée sur les traumatismes. 1. Sensibilisation. L'organisation prend conscience de la prébalance des traumatismes et de leur impact sur les travailleurs, les clients et les résultats de l'organisation. 2. Sensibilité. L'organisation commence à comprendre les principes, les causes, les expressions et les moyens possibles de surmonter les problèmes qui affectent les travailleurs et les organisations. 3. La réponse. L'organisation commence à mettre en œuvre des changements qui affectent la culture, les routines et les processus de ressources humaines pour éliminer les déclencheurs. 4. Informé. L'organisation commence à mettre en œuvre des pratiques tenant compte des traumatismes et elle commence à surveiller les impacts des changements apportés aux politiques et aux pratiques. Vous l'aurez compris, toutes ces astuces qui sont données ici sont évidemment destinées aux organisations pour qu'elles puissent s'interroger sur la façon dont elles vont gérer les risques psychosociaux en leur sein. Voici plus concrètement quelques exemples de stratégies tenant compte des traumatismes qui peuvent être mis en oeuvre au niveau organisationnel. Le premier exemple qu'on peut donner : impliquer les membres de la communauté dans la planification et le développement de programmes qui les concernent. Il est aussi possible d'éduquer tout le personnel sur les effets du traumatisme et une compréhension de base de la façon dont le traumatisme affecte l'esprit et le corps d'un individu. On pourrait remplacer le mot traumatisme ici par risques psychosociaux. Informer ses équipes sur ces risques psychosociaux, comment ils s'expriment pour pouvoir ensuite mieux agir dessus. Autre piste de réflexion, c'est promouvoir les opportunités de développement du personnel, de connexion et de soins personnels. C'est les fameuses stratégies émotionnelles, cognitives et physiques que l'on peut apporter à ces équipes pour, encore une fois, minimiser l'impact des risques psychosociaux. Autre piste de réflexion, collaborer avec le personnel à l'élaboration de politiques organisationnelles, donc véritablement être dans une collaboration avec les personnes sur le terrain. Et un dernier exemple, donner la priorité à la création d'un environnement sûr et favorable qui minimise les déclencheurs environnementaux. Ça c'est fondamental et n'oubliez pas qu'une personne qui a connu des traumatismes a besoin de sécurité. Et même quoi qu'il en soit, toute personne investie dans le secteur animalier pour mener à bien sa mission a besoin évidemment de travailler dans un environnement sécuritaire. Pour conclure ce podcast un petit peu plus technique, on l'avoue, mais qui peut vraiment intéresser les organisations, nous avons donné un aperçu ici qu'il existe bel et bien des stratégies organisationnelles qui ont été testées et approuvées aux États-Unis et au Canada, qui tiennent compte des traumatismes auxquels sont exposés les professionnels du secteur animalier et donc qui permettent d'agir positivement sur la réduction des risques psychosociaux dans cet écosystème. En tant qu'intervenante en relation d'aide humain-animal, nous accompagnons les organisations désireuses d'incarner un modèle vertueux, soucieux du bien-être humain et animal. Agir sur les risques psychosociaux, c'est pérenniser la relation d'aide dans le secteur animalier et permettre ainsi à de nombreux professionnels de rester positivement engagés dans leur si noble mission de protection animale. Nous vous disons à très bientôt. Et comme à l'accoutumée, prenez soin de vous. Bye !

Share

Embed

You may also like