- Speaker #0
La restauration, c'est un monde à part, un métier qu'on a dans la peau. Je suis Émilie Macélis, entrepreneur et fondatrice de Toquée de Restauration, la première communauté de pros de la restauration sur les réseaux sociaux. Dans ce podcast, je donne la parole à celles et ceux qui entreprennent dans ce métier exigeant, à travers leurs réussites, leurs échecs et les leçons qu'ils en ont tirées. Des histoires vraies, pour inspirer les pros, éclairer les curieux, et rappeler à tous pourquoi ce métier mérite d'être raconté. Salut Rémi !
- Speaker #1
Salut !
- Speaker #0
Donc t'es le fondateur de Dealer de Cook, un traiteur événementiel qui est devenu incontournable à Lyon. Je suis ravie qu'on puisse échanger aujourd'hui. Alors ce qui m'intéresse, c'est qu'on revienne un peu sur l'histoire de Dealer de Cook, et sur ton parcours à toi, donc comment est-ce que toi tu t'es retrouvé dans la restauration ? parce que c'est un milieu que tu ne connaissais pas du tout. Comment, avec ton associé, vous avez eu l'idée de dealer de cook et comment vous avez réussi à faire grandir cette entreprise ? J'aimerais que tu nous racontes aussi un petit peu en détail tout ce qui vous est arrivé en chemin, les surprises, les anecdotes, les petites histoires comme ça, tout ce que vous avez vécu en tant qu'entrepreneur de la restauration. Mais avant tout ça, est-ce que déjà tu peux nous dire ce que c'est dealer de cook aujourd'hui ? Nous expliquer un peu ce que vous proposez. Et comment, toi, tu décrirais votre univers ?
- Speaker #1
Yes, carrément. Du coup, merci déjà de m'inviter. Dealer de Cook, c'est une entreprise qui a 10 ans aujourd'hui. On fait de l'événementiel culinaire, c'est-à-dire qu'on est traiteur. Donc, on va proposer de la création de buffets, d'événements autour de la food. On va proposer des animations, on va proposer des plates-repas. Donc, on va vraiment proposer ce qu'en général, tout traiteur peut proposer. Mais, encore une fois, avec une entité qui va être très proche de l'univers urbain, avec le nom de Dealer de Cook. Donc on va proposer de la street food qui va être revisitée avec... vraiment des recettes et des produits venant de la gastronomie française. Et on va proposer à côté de ça pas mal de créations sous le nom Foodies Art. On va travailler avec des artistes, on va travailler avec des talents, comme on dit sur les réseaux sociaux. On va proposer des vidéos, on va vraiment avoir un concept culinaire autour de l'univers urbain et autour de Foodies Art. Donc pareil, nos plateaux repas sont assez atypiques. On en a deux. On a un qui s'appelle Hitman en référence aux jeux vidéo sur l'univers du pixel art. mais qui est encore une fois entièrement compostable et recyclable. Et on va en avoir un autre qui s'appelle le triptyque, qui lui a été réalisé avec trois artisans, une céramiste, un ébéniste et un maroquinier. Et là, on est vraiment sur une expérience beaucoup plus haut de gamme. Mais voilà, on est toujours dans la recherche de travailler quelque chose qui sorte un peu de l'ordinaire, que ce soit sur le fond, sur la forme et surtout sur le goût.
- Speaker #0
Ok, donc là, tu es hyper épanoui dans ce que tu fais. Et ce que vous faites, c'est très varié. Comment est-ce que toi, tu as débarqué dans le monde de la restauration ? Est-ce que tu peux nous raconter un peu ça ?
- Speaker #1
Yes, carrément. Alors moi, ça a vraiment été un peu comme toute ma carrière sur des coups de tête. Je ne suis pas du tout de la restauration. Je n'ai vraiment personne de ma famille qui fait de la restauration. Donc, je ne suis pas du tout baigné là-dedans. C'est plutôt médical chez moi. C'est des médecins ? Oui, c'est ça. Mon père était médecin et ma mère était infirmière. Donc, rien à voir avec le milieu de la restauration. Et j'ai toujours été un peu tête brûlée, on va dire. J'étais celui qui s'en foutait un peu en cours, qui rigolait tout le temps. mais qui n'était pas méchant, les profs m'aimaient bien c'est toi qui faisais rigoler la classe ouais c'est ça, je ne faisais un peu rien mais toujours dans le truc où les profs m'aimaient bien et donc j'étais en école privée et on arrive à la troisième où tous les profs disent de toute façon il n'aura pas son bordel de toute façon il ne faut rien mais ils savaient que j'avais des compétences mon frère et ma soeur avaient des super notes jusque moi j'étais un peu hors cadre et du coup on avait un jour des personnes qui venaient présenter des écoles et des trucs pour après la troisième ... Et encore une fois, je m'en foutais un peu, donc j'ai coché des trucs au hasard parce qu'il fallait le faire. Et je vais du coup dans la salle où je dois aller écouter les personnes qui présentent les cours. Et un des intervenants n'est pas là parce qu'il est malade ou je ne sais pas. Il est remplacé par la directrice d'une école hôtelière, donc de Jeanne de France. Donc encore une fois, coup de hasard complet. Elle donne les trucs et puis je rentre chez moi et je dis à ma mère, je veux faire ça, ça, ça et ça. Alors qu'à la base, j'ai toujours bien aimé manger, mais je n'y avais pas d'attrait, on va dire. Pour ça, c'était l'année où c'était WeChef avec Cyril Lignac. C'était la première année de ça. Donc, je ne sais pas si ça m'a influé ou quoi. Mais vraiment, je suis rentré en disant, je vais faire ça, ça, ça et ça.
- Speaker #0
et tu étais convaincue de ce que tu voulais.
- Speaker #1
Ouais, j'étais vraiment dans le truc de me dire j'ai envie de faire ça. Pourquoi ? Je ne sais pas pourquoi parce que je ne cuisinais pas forcément.
- Speaker #0
Mais ça te parlait ?
- Speaker #1
Mais ça me parlait. Vraiment, j'ai senti le truc de me dire à l'instinct, vas-y, tu vas kiffer. Donc, ma mère a été soulagée parce qu'elle se demandait ce qu'elle allait faire de moi. Parce que c'était sûr que je n'allais pas aller en initial.
- Speaker #0
Et est-ce que ce n'est pas peut-être parce que tu t'es rendu compte que là, tu n'allais pas être assis sur une chaise, mais que tu allais vraiment directement mettre en application les choses que tu apprenais ? Toi, tu as un côté où en école hôtelière, tu es… Plus debout, tu fais tout de suite des services, tout de suite de la cuisine et tu n'as pas que des cours sur une chaise.
- Speaker #1
Oui, peut-être, mais je pense que c'était peut-être aussi le truc de la créa que j'avais peut-être déjà en moi et que je sentais que dans ce milieu-là, je pouvais faire de la création et que j'aimais manger. C'était assez binaire. J'aime manger, je serais debout et puis voilà. Et du coup, j'ai dit ça à ma mère. Donc après, j'ai fait un test dans l'école hôtelière où la directrice a envoyé un message à ma mère en disant que je n'étais sûrement pas fait pour la restauration.
- Speaker #0
Ah bon, pourquoi ?
- Speaker #1
Trop tête en l'air, regarde pas, s'intéresse pas. Après ton test ? Ouais, après mon test. Elle a envoyé un mail à ma mère en disant, j'ai encore le papier, en disant que j'étais sûrement pas fait pour la restauration, que j'étais trop tête en l'air. C'est fou. Ouais, ouais, c'est fou.
- Speaker #0
Mais un test de combien de temps ?
- Speaker #1
C'était une journée. Une journée où c'était des étudiants qui venaient voir, même pas une demi-journée, je crois.
- Speaker #0
C'est incroyable.
- Speaker #1
Alors, moi, je suis rentré. une étiquette comme ça et ça m'est arrivé plusieurs fois dans toutes les études à chaque fois ça c'est arrivé et puis Et du coup, j'ai dit non. Moi, j'ai trop kiffé. En plus, j'étais rentré, j'étais trop refait. Toi, t'étais content. J'ai trop kiffé.
- Speaker #0
Pas du tout la même perception.
- Speaker #1
Ouais, pas du tout la même perception. Et du coup, ma mère a dit super. On m'a quand même inscrit. Donc, j'ai quand même été pris. Et c'est là où j'ai commencé la restauration à l'âge de 14 ans en école hôtelière.
- Speaker #0
Ok, hyper jeune.
- Speaker #1
Ouais, hyper jeune. Et je pense que j'en avais besoin. En fait, seul ce côté un peu militaire. et encore en autre génération on était un peu sur la fin de ça mais ce côté très strict ce côté on était formé par un meilleur ouvrier de France à l'école, donc on avait cette chance-là. Et ce côté strict, ce côté un peu militaire, ça m'a fait du bien à 14 ans de cadrer un peu tout ça. Et c'est là où je rencontre Jean-Victor, mon associé d'aujourd'hui à l'âge de 14 ans en BEP.
- Speaker #0
Qui, lui, s'est retrouvé un peu en restauration comme toi, par hasard ?
- Speaker #1
Lui, apparemment, c'était vraiment, il radia un truc à la télé et sur la cuisine, il a dit « Putain, je kiffe faire ça, vas-y, je vais faire ça. » Et lui, pour la petite histoire, il avait été repéré par l'OL quand il jouait au foot et il a dit non j'ai pas envie ah ouais Ouais, ouais, il est assez pragmatique comme personne. Mais ouais, il avait été repéré par Loël quand il était jeune, parce qu'il jouait au foot. Mais il a dit non, ça ne m'intéresse pas. On en reparle des fois, il me dit, j'aurais dû dire oui. Je dis, allez, je comprends. Mais oui, du coup, on s'en compte là-bas, tous les deux, à l'âge de 14 ans.
- Speaker #0
Donc là, tu fais l'école hôtelière. Ouais. Tu apprends plein de trucs. Ouais. Tu fais des stages, tu fais un bac pro.
- Speaker #1
Je fais BEP et je fais un stage dans un restaurant familial qui est à Tassin, qui s'appelle La Suite pendant deux ans. où je kiffe vraiment, encore une fois, les horaires. Encore une fois, j'ai 14 ans, donc en fait, j'adore ça. Et ça va revenir sur le truc, vous allez voir plus tard, sur le fait où c'est ponctuel, c'est-à-dire que ça va être un mois, un mois, un mois, donc tout se passe super bien, parce que du coup, c'est vraiment...
- Speaker #0
Ah oui, c'est des petites périodes.
- Speaker #1
C'est des petites périodes.
- Speaker #0
Parce que c'est un rythme à 14 ans, c'est quand même difficile,
- Speaker #1
non ? Ouais, mais t'as des jours adaptés. Après, quand tu kiffes, franchement, tu vois pas le temps passer. c'est vraiment le kiff tu y es pendant un mois tu charbonnes et puis t'apprends t'apprends énormément en fait, donc c'est cool, et puis quand plus t'apprends plus t'es bien dans le truc, plus ils te laissent de la créativité moi c'était ça que j'aimais j'ai eu la chance de tomber toujours sur les trucs où ça se passait super bien après en bac pro du coup je fais bac pro cuisine avec Jean-Victor encore une fois, toujours toujours le même, toujours formé par Amiro Boitrans et je vais à Lyon de Lyon du coup la brasserie, il m'est passé en brasserie donc pareil, super apprentissage, une cuisine magnifique, une des plus belles cuisines dans lesquelles j'ai travaillé je pense, c'est une Rolls Royce Elle est incroyable. Et donc, je fais deux ans d'alerte. stages là-bas. Donc pareil, ça se passe super bien et tout. Et après vient le moment où du coup Jean-Victor part pour lui aller travailler. Il va du coup chez Canal, chez Olivier Canal je crois, de mémoire. Je crois que c'est chez Canal. Et moi du coup je fais un BTS. Parce que je continue les études déjà. Parce que je me sens pas prêt en fait à sortir. J'avais encore envie d'apprendre des choses. Et de voir des choses. Et donc je fais un BTS en alternance et on me prévient, on me dit attention, le BTS en alternance c'est physique. Parce que du coup entre les cours et le taf, ça fait beaucoup. Et donc, je suis pris chez Léon Delion. Chez Joseph Viola, Daniel et Denise. Donc, Meilleure Ouvrée de France aussi. J'ai travaillé presque que pour des Meilleure Ouvrée de France. Et j'ai travaillé que pour des Meilleure Ouvrée de France. Et du coup, là-bas, je suis en alternance pendant un an et demi. Ça se passe bien, mais à la fin, je suis démotivé parce que, comme je disais tout à l'heure, c'est la répétition, en fait. Moi, je suis une personne où, plus je vais répéter la chose, en fait au bout d'un moment je suis assez émotionnel donc en fait si je me sens pas bien et épanoui c'est là où moi je vais commencer à moins bien travailler que ça va créer des problèmes et c'est pour ça qu'au bout d'un moment je pars de chez les réalistes Et donc c'est ce qui se passe là en fait le début de l'alternance ça se passe bien et au fur et à mesure C'est ça, en fait la répétition fait que je me sens pas bien, que je travaille de moins en moins bien que voilà encore une fois c'était le fait de répéter la chose qui moi me gênait au bout d'un moment Tu t'ennuies ? Ouais c'est ça quand je m'ennuie en général je commence à bâcler et en fait ça se passe mal Merci. donc au bout d'un moment je vais voir le chef écoutez chef c'est pas contre vous c'est moi en fait qui arrive au fait de me rendre compte que peut-être que travailler en cuisine-cuisine, ce n'est pas mon truc.
- Speaker #0
Et donc, tu as plusieurs expériences où ça se passe comme ça ?
- Speaker #1
J'en ai deux à la suite. Ou pareil, je pars de chez Daniel et Denise pour aller chez un de mes meilleurs ouvriers de France, Jean-Claude Péquet. Lui qui est vraiment un vieux de la vieille. Il fait tout lui-même, son chocolat. Je n'ai jamais vu un chef avec une technique. Et surtout, deux entités complètes. Daniel et Denise, Joseph Viola, qui étaient vraiment en pleine expansion. Donc, très communication, très développement, très image de chef. Et lui, qui était un chef un peu de la vieille école, où il travaillait dans son coin, on faisait 10-15 couverts et encore pas tout le temps. Il travaillait avec sa femme et tout. Et pareil, ça se passe un mois, deux mois, trois mois, ça se passe bien. Et puis au bout d'un moment, pareil, je n'avais plus la motivation. Donc je lui dis, encore une fois, ce n'est pas de votre faute, c'est moi. Donc je veux arrêter et je veux partir. Donc j'arrête mon BTS à deux semaines, même pas deux semaines, un mois de le passer.
- Speaker #0
En te disant que tu veux arrêter la restauration ?
- Speaker #1
Non, pas en me disant que je vais arrêter à la restauration, mais en me disant que ce type de restauration, c'est-à-dire travailler en restaurant, ce n'est pas pour moi.
- Speaker #0
Et tu as déjà, à ce moment-là, identifié que l'événementiel, c'était un truc qui pourrait te plaire ?
- Speaker #1
Pas du tout. Je sais que je travaillerai toujours dans la restauration, parce que c'est ma passion, que j'adore la cuisine, que j'adore tout ce qui est lié, on va dire, de près ou de loin à la restauration. Mais par contre, être en cuisine derrière les fourneaux, ce n'est pas du tout ce que je viens de faire. Je peux aimer le faire sur un pop-up store. par exemple on avait travaillé avec l'usine en communication sur des créations de pop-up store. Ouais, le faire pendant un mois non-stop pour créer, le faire et après ça s'arrête. À partir du moment où il y a une date d'arrêt qui n'est pas trop loin, ça ne me dérange pas. Par contre, si c'est vraiment de la répétition, au bout d'un moment, je vais lâcher parce qu'il n'y aura pas de créa. Et quand il n'y a pas de créa, c'est là où je m'essouffle.
- Speaker #0
Donc là, tu ne passes pas ton BTS ?
- Speaker #1
Non, je ne passe pas mon BTS. À un mois de le passer, au grand dam de tout le monde. Et je rejoins du coup mon frère à Toronto qui vivait là-bas. pour juste dire en fait que je fais un voyage linguistique et que je n'arrête pas mon BTS. Mais par contre, j'ai la volonté de reprendre mes études en revenant en France. Et du coup, je reviens en France. Et là, du coup, je postule un peu de partout. Mais en ayant arrêté un BTS en pro pour trouver un autre BTS, c'est un peu compliqué. Et du coup, je fais une demande, encore une fois au hasard, un peu à l'arrache, dans un BTS Management à Lyon, où je suis accepté et où la directrice appelle ma mère en disant qu'il n'y arrivera pas. désinscrivez-le encore une deuxième fois il vient de pro c'est pas possible il n'y arrivera pas il aura trop de lacunes désinscrivez-le de toute façon on verra c'est fascinant je ne savais pas que ça existait des directeurs des directrices qui font ça vu que je venais de pro il y a ma mère désinscrivez-le de toute façon il n'y arrivera pas et dans tous les cas de toute façon on va garder un oeil sur lui pendant les trois premiers mois et si on voit qu'il n'y arrive pas on le fera partir je sais que les conseillers d'orientation sans vouloir à bicher sur eux.
- Speaker #0
Mais moi, on me l'a fait celle-ci, me dire que je n'arriverais pas. Et en fait, c'est vraiment coller des étiquettes et avoir des certitudes alors que finalement, on ne connaît pas les gens. Ça se révèle souvent faux.
- Speaker #1
Ouais, après, il faut avoir aussi le moindre de la chance que ma mère a dit à la directrice, allez vous faire foutre. En disant, écoutez, bah non, en fait, vous l'avez pris.
- Speaker #0
Mais toi, tu as le backup de ta mère, tu as peut-être aussi...
- Speaker #1
Moi, j'arrive le premier jour, je suis en stress total. Surtout qu'en fait, c'est vraiment le truc de dire, en gros, il vient de pro, il est passé entre les mailles du filet. et en fait les pros vous êtes entre guillemets des teubés et vous n'allez pas arriver en fait à faire un BTS en management. Donc moi, j'arrive avec une pression.
- Speaker #0
Vous êtes plusieurs dans ton cas ?
- Speaker #1
Non, je suis le seul. Je suis le seul à venir de pro. Tout le monde vient d'initial, en fait. Tout le monde a eu son bac, normal. Et moi, je suis le seul à venir de pro.
- Speaker #0
Tu as l'impression de galérer plus que les autres ou pas ?
- Speaker #1
Non, alors j'arrive, non, surtout j'arrive avec le fait de me dire, mais mon Dieu, j'arrive où, quoi ? Parce qu'avec la pression, tu te dis, mais attends, mais les mecs, ils sont à quel point intelligents et tout ? Mais attends, mais qu'est-ce qu'on va me faire apprendre ? Donc moi, j'étais en stress total. je suis arrivé le premier jour j'étais en plus je sais que du coup j'ai trois mois pour arriver à être bon et si je suis pas bon au bout de trois mois je saute quoi Donc, c'est horrible. En plus, dans la tête, j'avais quoi ? J'étais plus trop gamin. J'avais 20 ans. Mais tu as quand même l'impression de te dire... En plus, ils avaient deux ans moins que moi, du coup. Parce que moi, avec le BP, pas pour BTS. Et j'arrive en cours. Et en fait, les gars ont 18 ans, 17 ans. Et en fait, ils n'ont jamais travaillé de leur vie. Donc, c'est là où...
- Speaker #0
Et puis, toi, en restauration, tu apprends quand même... Quand tu commences si tôt, tu apprends à être dégourdi.
- Speaker #1
Oui, tu apprends plein de choses.
- Speaker #0
Tu gagnes en maturité beaucoup plus vite.
- Speaker #1
La gestion des stocks, tu apprends plein de choses. Et en fait, ça se passe super bien. Du coup, je suis deuxième ou troisième de la classe, par revanche, en fait. Trop bien. Et du coup, là, je rentre à l'atelier des chefs en stage. Ou du coup, l'atelier des chefs qui donne des cours de cuisine. Ils sont à Lyon. Et du coup, je fais de la vente, je fais de la gestion d'unités commerciales. Je fais des newsletters, je gère des clients. Et en fait, au fur et à mesure, je commence à donner des cours de cuisine. En cuisinier, il manque un chef. Il y a personne pour donner le cours pour les petits. Il y a qui ? Moi, si vous voulez, je peux donner le cours. T'es cuisinier ? et du coup je commence à donner des cours de cuisine et c'est là où je commence à toucher aux premières bases de l'événementiel à donner des cours pour des enfants où je kiffe de ouf, c'est vraiment charmé parce que j'ai 20 ans, les gamins ils ont entre 7 et 10 ans je crois. C'est des recettes super simples. Et c'est un peu l'éclate parce que t'es vraiment sur le partage, t'as le client en face de toi, t'échanges. Et après, je commence à donner des cours pour les adultes et ainsi de suite, et ainsi de suite, et ainsi de suite.
- Speaker #0
Donc au début, tu remplaces ?
- Speaker #1
Ouais, au début, je remplace vraiment. Et puis,
- Speaker #0
au fur et à mesure, c'est plus du remplacement ?
- Speaker #1
Non, non, et au fur et à mesure, en fait, toute la semaine, je suis en cours ou je suis en stage. Et tous les samedis, du coup, je donne tous les cours pour les enfants de 8h à 20h derrière, ce qui me fait un peu d'argent aussi, donc c'est cool. Mais du coup, je donne tous les cours le samedi et tout. et du coup pareil première étape entre guillemets d'entrepreneuriat parce que je suis un auto-entrepreneur et du coup je donne des cours toute la journée en autonomie totale et tout et puis c'est assez cool parce que c'est vraiment t'es seul face à eux et c'est un peu toi le chef, c'est à dire personne ne va venir t'interrompre dans ton cours tu fais des trucs, tu te mets en place, tu gères ton cours de A à Z et voilà, donc c'est là où tu commences et je commence un petit peu à toucher au fait d'être un peu genre alone et faire mon truc quoi et surtout avec des enfants où c'est vraiment assez l'éclate. Et après, je passe sur les adultes, où c'est encore plus marrant, et ainsi de suite.
- Speaker #0
Et la suite ?
- Speaker #1
Et la suite, du coup, je fais ça, je commence là, donc je finis mon BTS, j'ai mon BTS. Et après, je me dis, j'ai quand même envie de continuer à travailler, à faire des cours. Je n'avais pas fini pour moi mon cursus scolaire. Il y avait toujours ce côté marketing, communication que je n'avais pas trop touché.
- Speaker #0
Mais tu n'envisageais pas d'aller travailler à l'atelier des chefs ?
- Speaker #1
Non, pas du tout. Non, non, vraiment pas, parce que j'aimais bien ce côté, encore une fois, où je faisais ça une fois par semaine. C'était en one shot, mais le faire toute la semaine, ça m'aurait saoulé au bout d'un moment. C'est sûr que ça m'aurait saoulé. Je faisais des gros événements pour eux, mais je n'avais pas la volonté d'aller travailler là-bas. Ça ne m'a jamais même traversé l'esprit, je pense. Et c'est là où, du coup, à la fin de mon BTS, on boit un coup avec Jean-Victor, on est toujours en contact. C'était au Bertum de Vieux-Lyon, on s'en rappelle très bien.
- Speaker #0
Il y a beaucoup d'histoires qui démarrent avec un verre.
- Speaker #1
on a pris deux pintes de chou je m'en rappelle très bien une bière de caractère dirons-nous et du coup on boit cette pinte et on commence à parler on veut bien qu'on sorte un livre de cuisine lui il me dit ça pourrait être chanmé et puis on commence à parler et lui il me dit je vais faire ça, moi je vais faire ça et là on commence à arriver au préquel de se dire on aurait bien sortir un livre de cuisine en mixant et 2014 c'était vraiment l'explosion du camion qui fume quand tout le monde s'en rappelle c'était un food truck en France, il fait des burgers et tout donc C'était vraiment un des premiers qui arrivait qui faisait des burgers hors McDo, en mode un peu gastronomique et qui avait beaucoup de visibilité. Et c'était l'explosion des food trucks. Et on se dit, ça pourrait être cool de sortir un livre de cuisine avec une identité qui mixe audacieusement la cuisine gastronomique de là où on vient, ou même la cuisine lyonnaise d'où moi j'ai été formé aussi, avec la cuisine urbaine pour arriver à créer une vraie synergie entre les deux. et prouver qu'on peut mixer les deux avec des techniques françaises et même des techniques du monde à travers la street food.
- Speaker #0
C'est quoi les recettes que vous créez ? Tu peux nous en donner quelques-unes ?
- Speaker #1
On commençait à travailler sur, par exemple, on avait 22 ans, donc on partait loin, mais des macarons à la bisque de homard avec des Saint-Jacques en mousseline. On reprenait aussi le burger classique, mais avec un pain qu'on voulait faire nous-mêmes avec une ambiance assez allemande à la bière et autres. et on voulait surtout, dans ces livres, mettre en image en scène, le plat, et pas forcément avoir uniquement une photo d'un burger sur un fond blanc. Et c'était vraiment le but de se dire, la street food, ce qui est intéressant au niveau historique, c'est que tout vient en général d'un phénomène sociétal, d'une guerre, d'une famine, ou d'une recrudescence de produits comme pour la cannelle de brochet. Et le burger, c'était vraiment dans les années 40, les ressortissants partaient de Hambourg, dans une société de bateaux qui s'appelait Apag. Et on leur servait un steak entouré de chapelure avec des oignons. Et en fait, arrivés aux Etats-Unis, ils ont appelé ça le Hambourgeois, parce que ça venait de Hambourg, qui était transformé en burger, et ainsi de suite. Et ça, c'est pour tout. La cannelle de brochets, il y avait trop de brochets dans la saune. Du coup, les pâtissiers l'ont mélangé avec une panade pour en faire des cannelles de brochets. Enfin, tout, la pizza, ainsi de suite. Et c'est ça qui nous intéressait, c'est que sociétalement, il y avait toujours quelque chose qui amenait la création d'un plat. Et ce n'était pas une création comme aujourd'hui d'un chef qui va avoir une idée, qui va créer quelque chose comme un côté artistique. Avant, c'était vraiment, ah, on a trop de produits, ah, on n'a pas assez de produits, ou ah, on est dans la merde, et bien, qu'est-ce qu'on peut faire ? Et du coup, le burger, nous, on voulait mettre en abîme quelqu'un qui mangeait un burger dans un port pour avoir vraiment ce côté explication, mais aussi artistique autour de ça. Et donc, ça a commencé comme ça pour arriver au livre.
- Speaker #0
Et donc, ces recettes ? sur lesquels vous avez travaillé à ce moment-là, est-ce que tu les sers aujourd'hui chez Dealer de Coop ?
- Speaker #1
Alors, il y en a... Il y en a quelques-unes qu'on sert encore, les samosas au bœuf bourguignon, par exemple. Ça, c'est une de nos premières recettes qu'on a fait et qu'on propose toujours un peu. Les ravioles à la blanquette de veau aussi, les gyozas à la blanquette de veau qu'on peut proposer parfois. Mais après, la plupart, c'est des recettes de 22 ans. Il y a des trucs qui ne sont pas top à garder. Mais non, il y a deux, trois trucs qu'on a pu garder. Après, on a affiné avec le temps certaines choses.
- Speaker #0
Donc, vous lancez ce bouquin ?
- Speaker #1
Pas du tout. Absolument pas, du coup. On travaille dessus et en fait, moi, je vais pour rentrer à l'IAE, donc une école de com qui est à Lyon 3. Je passe tous les tests, je suis pris.
- Speaker #0
Attends, mais pourquoi tu...
- Speaker #1
Pourquoi je vais aller là-bas ? Parce qu'en fait, je veux aussi découvrir un peu ce qu'est le marketing et la communication. Et encore là, le projet du livre, c'était vraiment un projet en mode, vas-y, on tripe entre potes, on fait le truc. Et à côté de ça, moi, je passe des tests pour rentrer à l'IAE, en école de com. Et pour découvrir un peu la com, parce que j'ai toujours beaucoup aimé ça. Et du coup, je regarde un petit peu. Je fais les tests pour l'IAE. Je suis pris. Mais je ne vois pas passer le mail pour aller à l'oral. Parce que je ne regarde pas mes mails. Donc, je n'y vais pas. Donc, je ne suis pas pris. Et du coup, j'avais fait deux autres demandes à Lyon 3.
- Speaker #0
Et c'était la seule fois où le directeur, la directrice n'avait pas...
- Speaker #1
Potentiellement, oui, oui. J'avais un oral à passer, en fait.
- Speaker #0
Tu t'es auto-saboté.
- Speaker #1
ouais mais au final c'est un acte manqué ouais c'est ça ouais J'étais pris à l'oral et je n'y suis pas allé. Et du coup, j'avais un autre oral en marketing digital, je crois. Et j'ai recroisé la directrice il n'y a pas longtemps. Et j'y vais et je présente un peu mon projet de livre de cuisine. Parce que du coup, on était un peu là-dessus. J'ai envie de faire ça, j'ai envie de développer, avec mon associé. Et il se trouve qu'une des personnes qui était dans le jury était la prof de stagiaire que mon frère avait dans sa société. Mon frère avait une marque de t-shirts. et des boîtes de sport. Et du coup, il y avait les deux. Et en fait, elle gérait une classe où il y avait deux stagiaires qui étaient chez mon frère. Elle me dit, je connais ton frère, il est entrepreneur. Elle me dit, marketing digital, c'est pas du tout pour toi, t'es vraiment entrepreneur. Moi, je gère une autre licence qui est la licence entrepreneuriale de Lyon 3. Viens me voir, je te prends tout de suite. Donc, je dis, bah ouais, vas-y, let's go, on y va. J'arrive, je présente, je fais le truc et tout et du coup elle me dit faut que tu trouves une alternance je trouve pas l'alternance et du coup je lui dis je trouve pas l'alternance Qu'est-ce que je fais ? Elle me dit, moi je vous prends sur l'alternance, et je vous mets en alternance à l'incubateur Lyon 3, où vous pourrez travailler sur votre projet. Ok, d'accord, pas de soucis, et là je vais voir Jean-Victor, et je lui dis, on fait quoi ? Parce que moi j'avais le choix pour le projet de partir à Londres, et lui le projet de partir à New York pour travailler. Et là je lui dis, on fait quoi du coup ? J'y vais, ou je n'y vais pas ? Si j'y vais, tu restes avec moi pour monter le projet, si je n'y vais pas, on part tous les deux de notre côté, on restera potes, mais voilà, on fera nos trucs. et il me dit vas-y let's go on y va et du coup je suis rentré en licence entrepreneuriale où je développe la boîte et où je rencontre une personne qui s'appelle Orient, qui me présente ma femme, qui veut dire la main de ma fille. Donc au final, aller dans cette licence et ne pas aller à l'IAE, ça change l'histoire complètement. Donc ce mail, j'ai bien fait de ne pas le lire au final.
- Speaker #0
Donc l'incubateur, tu t'occupes vraiment de lancer ce livre ?
- Speaker #1
Ouais, vraiment, l'incubateur de Lyon 3, où encore des personnes ont encore leur boîte, comme Marion de Rouvroy qui a Trafalgar ou autre avec qui j'étais. On était de la même génération. Et ouais, complètement. En fait, je suis derrière un bureau avec un ordi et une connexion Internet très instable. Tous ceux qui sont à la fac le sauront. Et du coup, je bosse dessus avec plein d'autres entrepreneurs et avec des personnes qui sont là pour nous aider à développer notre business et tout. On est encore jeunes, on a 22 ans. C'est génial de se retrouver à l'incubateur. Ouais, complètement. Et surtout, ça me met un cadre. Moi, j'ai toujours eu besoin d'avoir un cadre. Donc, j'aime bien travailler seul, mais j'ai besoin d'avoir un cadre. C'est-à-dire que je ne peux pas travailler chez moi. C'est impossible. Après, là-bas, j'arrivais à 7h30, je partais à 18h, mais au moins, j'avais un cadre. où j'allais travailler. Et en fait, ça me mettait dans une bulle sur le fait où j'ai mon ordi et je bosse. Et ma grand-mère me paye mon premier Mac parce que du coup, je n'avais pas d'argent. Et elle me paye mon premier Mac pour que je rembourse 50 euros par mois pour pouvoir travailler sur Dealer. Donc, big up à toi. Et du coup, on bosse là-dessus complètement. J'ai des mentors. Et surtout, j'ai plein d'entrepreneurs autour de moi qui viennent de plein de...
- Speaker #0
Quand tu dis on bosse dessus, on bosse sur le livre.
- Speaker #1
Oui, toujours. On bosse sur le livre. On bosse toujours pour le moment sur le livre. Et surtout, j'ai plein d'entrepreneurs autour de moi qui, du coup, viennent de parcours ultra différents. Il y a des ingénieurs, il y a des personnes qui viennent de L et de psycho, il y a des personnes qui viennent de pro, mais rien à voir. Tu as des personnes qui ont déjà un parcours, on va dire, salariat, de salariés et qui, au bout d'un moment, veulent quitter leur boîte et créer leur boîte. Donc, il y a plein de personnes différentes et c'est super enrichissant. Et là, du coup, je présente, je travaille sur le livre, je travaille sur le livre. Et on me dit, mais ton livre, c'est sympa, mon copo, mais comment tu vas gagner de l'argent ? c'est dur ah oui et là je fais bah oui oui oui il me dit bah oui ah j'y avais pas pensé bah non on y avait pas pensé nous on s'est dit on va vendre un livre on s'en fout on va vendre un livre et du coup on me dit bah ouais mais si tu veux faire ton livre faut bien que t'aies du budget pour faire ton livre. Oui, ce n'est pas faux. Et du coup, tu vas faire quoi ?
- Speaker #0
Oui, il faut être un... Vous êtes deux. Il faut en vendre beaucoup pour vivre à deux.
- Speaker #1
Oui, mais du coup, c'est là où on se rend compte de la difficulté du B2C. Contrairement au B2B, c'est-à-dire que le B2C, quand j'accompagne encore un petit peu des personnes, quand je vois des personnes qui sont dans des marques de t-shirts ou des trucs comme ça, il faut vraiment avoir quelque chose d'exceptionnel pour arriver à développer sur du B2C. Et du coup, on dit, ouais, c'est pas faux. Et du coup, on travaille et on se dit, comment on peut faire ? À ce compte-là, moi, je sais que... sur l'atelier des chefs on fait beaucoup d'animations culinaires des fois il y a des soirées où en gros on cuisine devant les gens et ça ça plaît de ouf les gens sont comme des dingues à chaque fois, ils adorent ça nous on peut peut-être faire ça pour commencer à faire un peu d'argent, on fait les recettes du livre en live devant les gens et comme ça les gens peuvent goûter ils trouvent ça cool et potentiellement ils peuvent acheter nos livres sur les événements et tout, ça peut être un bon de prendre l'entrée, les secondes on fait ça on commence à créer des recettes pour les animations et via l'incubateur le progrès fait un événement à Lyon 3 Et on vend deux animations. Et du coup, on nous dit, vas-y, faire le devis. Bien sûr, un devis, évidemment. Évidemment, un devis, ça paraît si simple. Et du coup, on fait un devis, on met un prix. Au pif ? 200 balles, 300 balles, je ne sais pas. Vas-y, on met ça.
- Speaker #0
Combien de personnes ?
- Speaker #1
Je ne sais pas, ils étaient 70, 80, je crois. Et on a fait deux animations et on a vendu ça, je ne sais pas, même pas 100 balles, 150 balles, je crois,
- Speaker #0
un truc comme ça.
- Speaker #1
On avait 22 ans, on sortait du truc, on se dit, je ne sais pas, on va acheter les produits, on allait acheter les produits Chez Baye comme ça Ma mère nous a amené parce qu'on avait pas le permis et pas de voiture Enfin vraiment un peu à la rage Vraiment et on fait le premier événement Et en fait les gens on dit ah c'est super bon et tout Ah bah ce serait cool et tout parce que moi je fais un événement dans deux semaines Et bah ce serait bien d'avoir les animations Mais en plus on va bien avoir des pièces Et tout traiteur et tout Vous faites ouais ouais ouais ouais carrément On fait on fait on fait Mais à ce moment là en fait ils te demandent ça T'as pas de site internet T'as rien qui présente ce que tu fais J'ai une carte de visite avec la typo de Daft Punk Marquée dealer de coups
- Speaker #0
C'est toujours la même typo ?
- Speaker #1
Non, on a changé depuis pas mal de fois. Mais du coup, on n'a rien du tout. En fait, ils aiment bien le bagout, ils aiment bien le côté jeune, ils aiment bien le côté incubateur aussi de Lyon 3 en mode jeune entrepreneur. C'était un peu le moment du développement de l'entrepreneuriat. Et du coup, ils aiment bien, ils trouvent ça bon.
- Speaker #0
Donc cette première soirée, ce premier événement, vous faites le menu, vous allez faire les courses. Donc là, est-ce que tu te rends compte déjà que tu as mal facturé quand tu fais les courses ?
- Speaker #1
Pour le premier événement ? Ouais. Non, même pas, parce que je crois qu'on fait un truc aux fruits, on fait un truc vraiment qui coûte pas très cher. Et en fait, nous, on se dit, c'est une super opportunité. Donc, si on peut récupérer, je sais pas, 50 balles. Alors là, on fait le truc un peu à l'arrache, en fait. Et mon associé, lui, travaillait toujours dans son restaurant. Donc, le sort de l'événement, j'étais tout seul sur l'événement à faire l'événement, parce que lui, il était encore en chef de partie chez JOLF.
- Speaker #0
Tu peux le raconter un peu plus, ce premier événement ?
- Speaker #1
Ce premier événement, c'était au Salon des Symboles à Lyon 3. J'avais une grande table que je n'ai même pas nattée. je crois, je ne me rappelle même plus. Et il y avait deux animations, c'était tartare de fruits grillé et flambé au rhum avec un petit caramel vanille et un petit crumble. Et la deuxième recette, c'est les samosas au bœuf bourguignon. Et du coup, ça, je l'ai fait chez ma mère. Je prépare tout chez ma mère, un peu à l'arrache. Ma mère aide à plier les samosas au bœuf bourguignon. On est big up à elle, encore une fois. Et du coup, je vais là-bas avec des caisses isothermes. Ma mère me dépose là-bas, m'aide à tout monter, je mets mes trucs en place et vraiment en mode Merci. Comme j'avais appris à l'atelier des chefs, sauf que je n'avais pas de cuisine, je n'avais pas de matos. Donc, c'était vraiment un peu débrouillatoire. Mais l'expérience était folle parce que du coup, c'était la première fois où tu cuisines face aux gens. Tu fais ton truc à toi avec tes idées et les gens kiffent. Et du coup...
- Speaker #0
Donc là, tu as des super retours déjà dès le premier moment. Oui,
- Speaker #1
on a des super retours. Les gens nous disent « Ah, c'est super ! » et puis le goût est cool. Puis moi, j'avais des cours de cuisine depuis près de trois ans. Je connais le contact au client. j'ai fait du théâtre aussi quand j'étais plus jeune beaucoup d'impro donc en fait je suis très à l'aise avec ça c'est vraiment quelque chose où j'ai pas du tout de soucis et puis Et du coup, je rentre bien avec les gens, je rigole avec les gens, je les cherche un peu, je tchatche avec eux. Et en fait, il y a un mood qui se passe, qui est chanmé. Et moi, je trouve ça cool parce que du coup, comme je disais tout à l'heure, un événement, c'est jamais le même. Donc en fait, je ne peux pas être blasé parce qu'en fait, c'est jamais le même lieu, c'est jamais les mêmes personnes. Ce n'est pas forcément le même menu, ce n'est pas forcément le même mood. Donc en fait, il y a toujours un truc différent. Donc c'est là où je me dis, en fait, ça peut être pas mal parce que c'est jamais pareil. et au final c'est toujours une expérience différente et c'est là à kiffer un peu et du coup le gars nous dit bah ouais j'ai kiffé et tout J'ai pris votre carte, je vous envoie un mail pour un prochain événement. Et du coup, il nous contacte en disant, moi j'ai besoin de ça, j'ai besoin de ça, j'ai besoin de ça. Il m'en fait, ok, d'accord. Du coup, on a créé un menu. Et du coup, on a créé un menu. Et du coup, on a vendu le menu. Et du coup, ça s'est bien passé. Et du coup, les personnes sur l'événement ont bien aimé. Et donc là, on était toujours encore chez ma mère. On cuisinait chez ma mère à l'arrache dans son appartement C'était vraiment street à l'époque On avait pas de permis, pas de voiture Donc c'est ma mère qui nous amenait sur les événements
- Speaker #0
Je vous emmène,
- Speaker #1
elle vient vous rechercher. Ouais, elle nous amène. Après, comme quand j'étais en alternance, on va dire à 17-18 ans, elle m'amenait au taf, elle venait me chercher à 23h, on arrivait, on lavait, on rangeait et tout. Et en fait, ça commence à prendre et puis on commence à revoir pas mal de demandes et on est en mode, mais attends, mais what ? Du coup, le projet du livre, on va le mettre de côté deux minutes. Là, il y a des gens qui aiment bien ce qu'on propose et qui veulent bouffer. et du coup entre temps on se dit Vu qu'on a vraiment ce côté foodies art, mon frère a une marque de fringues, comme je disais, autour de l'univers très street art aussi. Et on se dit, bah ouais, mais c'est bien d'avoir des petits événements. Mais en fait, nous, le côté artistique du livre, on veut le garder, on veut le créer, on veut le garder quand même. Même sur le même côté, on veut quand même toujours l'objectif est de créer ce livre avec les street artists. Et du coup, on commence à contacter les...
- Speaker #0
les galeries d'art, un peu street art, Galerie Clémouchka, il y avait 81 qui existe toujours, Make Noise qui n'existe plus, pas mal de galeries d'art qui sont vers Croix-Rousse, et leur dire, écoutez, quand vous avez un artiste qui vient faire une expo, nous on vient faire de la food, on vend la food, et on crée une recette unique en fonction de son expo.
- Speaker #1
C'est génial parce que pour eux, c'est aucun investissement, tu vends directement, donc c'est aucun risque financier pour eux, et ça apporte quelque chose de plus dans l'animation. Et d'autant plus si tu crées à chaque fois une recette.
- Speaker #0
Exactement. Et du coup, derrière, on imprime. C'est génial. On imprime, on crée la recette, on la met sur notre... On crée un petit blog où on met les recettes.
- Speaker #1
Il y a eu une recette, un événement comme ça qui t'a un peu marqué, que tu as préféré, je ne sais pas.
- Speaker #0
Mon préféré, je ne sais pas. Il y en a un où on a eu pas mal de galères. Un événement préféré, non, parce que j'ai vraiment tout skiffé sur le fait où on avait toujours décrit à Madame Moustache, c'était très cool. on avait fait des peintes à Guy à l'encre de sèche avec une moustache qu'elle signait fou non franchement tous c'était cool et c'est toujours là où moi je kiffe vraiment parce qu'il y a de la créa il n'y a que de la créa il n'y a que des artistes il y a des mecs qui kiffent notre bouffe il y a de la musique c'est vraiment une ambiance un peu underground mais on est quand même dans une galerie d'art où les oeuvres coûtent cher et donc c'est ça que je kiffe un petit peu c'est pour ça que là aujourd'hui on bosse toujours avec ma pièce qui travaille à la galerie Slika qui a changé de nom j'ai mangé le nom et avec qui on travaille sur des événements mais beaucoup plus haut de gamme qu'à l'époque. À l'époque, c'était un peu underground. C'était vraiment drôle. Tu finissais la soirée, t'allais boire des coups et tout. Et après, ma mère venait nous chercher aussi. Et c'est comme ça qu'on commence à rentrer un peu de cash, un peu d'argent liquide qu'on dépose toujours sur les comptes et tout pour pouvoir s'acheter un peu de matos.
- Speaker #1
T'as commencé un truc tout à l'heure. T'as dit, il y en a un, on avait eu plein de galères.
- Speaker #0
Ouais, ouais. C'était pour la soirée. je suis un big up au préreau sneakers addict et on avait fait c'était à la voile je crois, la voile, le pop, qui est une boîte de nuit qui est sur les quais. Et en fait, on était dehors et on faisait des burgers tagués avec le logo de Air Jordan. Parce que c'était une soirée, enfin une journée où il n'y avait que des mecs qui vendaient des chaussures et tout, des sneakers un peu haut de gamme et tout. Et qu'on a fait ça, on a fait un truc vraiment USA et tout, qui était charmé. Et on était dehors et puis d'un coup, il s'est mis à pleuvoir, à pleuvoir des cordes, mais des cordes comme pas possible. et du coup les gars ils sont allés choper un un parasol sur une péniche qu'il y avait à côté à l'arrache on l'a mis, il s'est envolé, après on a dû rentrer la bouffe et tout, c'était un bordel monstre, après du coup on était au milieu de tous les mecs qui vendaient des fringues à faire des gros burgers du coup on sentait ça à fond mais franchement l'expérience était trop marrante parce que du coup c'était vraiment à l'arrache à rentrer tous les trucs il pleuvait, le parasol qui s'envole et tout c'était marrant mais toujours une bonne ambiance parce que du coup c'était vraiment à chaque fois des petits trucs ou même avec Sofa on avait fait des événements avec le frérot Johan à l'époque ok mais c'est toujours dans une ambiance où où voilà, on était tous des jeunes entrepreneurs, on avait tous la vingtaine ou la trentaine pour certains. Et du coup, tout le monde commençait un petit peu, c'est un peu ce groupe qui s'est formé aussi avec des potes. Et c'était charmé, c'était vraiment charmé, parce que là, on commençait à gagner un peu d'argent. Du coup, on pouvait acheter un peu de matos.
- Speaker #1
Et vous en faites de plus en plus ?
- Speaker #0
Alors, les événements en galerie d'art, on en fait vraiment, vraiment de plus en plus.
- Speaker #1
Et tu démarches pour aussi en trouver ?
- Speaker #0
Alors, sur les galeries d'art, non. Sur les galeries d'art, non, parce que du coup, à chaque fois qu'on est sur les événements, c'est un tout petit milieu le street art à Lyon c'était pas extrêmement développé Et du coup, on commence par des noms. Tiens, je fais un truc là-bas. Et puis mon frère avait sa marque aussi de t-shirt, donc il m'a placé aussi. Et donc, ce n'est pas ça qui nous rapporte le plus d'argent, mais c'est ça qui nous fait connaître un petit peu au niveau du milieu urbain, sur le fait en mode, il y a deux renois qui débarquent et qui font de la bouffe sur des événements, c'est charmé et tout. Et c'est comme ça que nous, on commence à faire rentrer un peu de cash, qui nous permet à côté d'acheter un peu de matos et du coup d'arriver in fine par un gars de l'accubateur à trouver une cuisine en sous-sol d'un restaurant qui est à côté de l'incubateur où on peut commencer à cuisiner dans des... Non, non, j'allais dire convenablement. C'est une vraie cuisine. Ouais, c'est pas vraiment une vraie cuisine. Ça, on va dire que c'est un peu street quand même. C'est mieux que chez ta mère. Ouais, ouais, ouais, carrément. Il y a une induction, il y a une chambre froide. On a le droit à utiliser un étage de la chambre froide. Il y a un petit congèle, mais il n'y a pas de fenêtre. Il n'y a pas d'eau chaude. Il y a deux plans de travail. Et puis voilà, quoi. donc euh Donc là on commence à se dire qu'on a un endroit où on peut produire, parce que c'était le problème. Produire chez ma mère c'est sympa.
- Speaker #1
Et tu parlais de la chambre froide, mais c'est vrai qu'on n'y pense pas, mais quand tu produis et que tu as juste un frigo de maison, ça doit être assez chaud de stocker.
- Speaker #0
En fait on ne stockait pas, c'est-à-dire qu'on produisait minutes limite sur les événements. C'est-à-dire qu'on achetait des trucs, on allait les acheter, on arrivait sur l'événement et on produisait limite minutes la food. parce que du coup la chaîne du froid il faut la garder donc on avait les caisses isothermes Et du coup, on produisait, on allait et ainsi de suite. Donc c'était beaucoup, beaucoup de taf. Et là, on a notre vraie première petite cuisine. Et c'est là où on commence vraiment à pouvoir produire un petit peu. On la loue à l'heure, ce qui nous permet d'avoir une grosse flexibilité. Et voilà, mais je me rappelle encore des fois, à l'incubateur, on pouvait faire des petits événements, aller choper le riz à sushi à l'arête de métro où Jean-Victor habitait. Jean-Victor, c'est mon associé, habitait parce qu'il avait fait le riz chez lui l'après-midi, pendant sa pause du restaurant. Et du coup, je passais le récupérer, le riz était encore chaud, pour l'amener à l'incubateur pour pouvoir fermer. Ah non, c'était street. Mais du coup, c'est marrant, parce que maintenant, on s'en rappelle et on se dit, franchement, on a parcouru un beau chemin et c'est cool. mais oui après du coup l'arrivée dans ce sous-sol nous a permis de... Non, c'était clairement un sous-sol. Nous a permis d'avoir vraiment une petite cuisine. On pouvait cuisiner réellement. On avait une chambre froide. On allait à métro pour acheter des produits. On allait chez Baye et tout. On arrivait, on pouvait stocker. Donc, on commençait vraiment un peu à se professionnaliser à ce moment-là.
- Speaker #1
Donc, ça te permet de faire plus d'événements, plus gros ?
- Speaker #0
Ça nous permet vraiment de faire des événements. Avant, c'était vraiment un peu en one-shot, un petit peu comme ça. On arrêtait les petits jeunes et tout. Et là, on commence à se professionnaliser. Là, on peut faire des événements jusqu'à... Je crois 50 personnes, on dit 50 personnes, on peut vendre. Et donc là, on commence, on sort un petit site internet.
- Speaker #1
À ce moment-là, tu en fais combien par mois ou par an ?
- Speaker #0
Je crois que c'est 3-4 par mois. 3-4 par mois, c'est pas énorme, mais pour nous, c'est déjà énorme. Parce que du coup, on peut faire des événements, on peut avoir Instagram, on peut avoir notre site internet, on peut arriver et puis à côté, on a les petits événements, on va dire, on vend de la food en direct. Et du coup, c'est là où on commence un petit peu à se dire, il y a un peu d'argent qui rentre. Et puis, on va se professionnaliser un peu. donc on va communiquer avec l'incubateur, ainsi de suite, Et donc là, on commence à se dire, ouais, ça prend un petit peu.
- Speaker #1
Ce que tu racontes, c'est tellement, je pense, inspirant pour des jeunes qui vont peut-être nous écouter et qui vont se dire, j'avais envie de lancer. Tu vois, d'avoir cette période où c'est hyper intéressant, en fait, cette expérience de je suis très jeune, je me lance. Mais en fait, c'est petit à petit et j'apprends. Et tu vois, c'est pas souvent comme ça qu'on monte une entreprise. Quand tu dois ouvrir un restaurant, tu dois déjà mettre. beaucoup d'argent sur la table.
- Speaker #0
C'est là où on l'a vécu nous aussi par la suite avec le développement. Et c'est un truc qui ne nous correspond pas forcément.
- Speaker #1
Donc la suite de ça, tu es toujours à l'incubateur.
- Speaker #0
Je suis toujours à l'incubateur. Donc je finis mon année de licence. J'ai ma licence, mais je traîne à l'incubateur parce que du coup, c'est une grande famille. Et du coup, j'ai toujours mes bureaux là-bas. Je traîne toujours un peu là-bas. On a toujours le sous-sol qu'on utilise. Et
- Speaker #1
Jean-Victor, lui...
- Speaker #0
Et Jean-Victor continue de travailler à côté toujours parce que du coup, on n'a pas assez de trucs pour arriver à le faire. gagner de l'argent. Et au bout d'un an ou deux ans, je crois, on se dit, écoute, là, il faut vraiment qu'on trouve un labo. Là, les demandes sont de plus en plus et on va commencer à refuser, en fait, parce qu'on n'a pas la capacité. Et puis, mine de rien, sous-loué une cuisine, le gars, il dit, OK, c'est simple, moi, j'ouvre à 9h, je ferme à 15h, j'ouvre à 17h et j'ouvre à 23h.
- Speaker #1
Ah oui, donc tu fais pendant qu'il est fermé,
- Speaker #0
c'est ça ? Non, tu fais pendant qu'il est ouvert. Donc en fait, nous, on doit arriver à 9h. Donc si tu as un événement à 9h, qui est à midi,
- Speaker #1
Donc, il te laisse de la place pendant que lui fait son service ?
- Speaker #0
En fait, c'était un restaurant de petits sandwiches. C'était un peu un snack. Et en fait, par contre, maintenant, aujourd'hui, c'est un bar. C'est celui qui est à côté du McDo à la Manu. Il y a le gros McDo et à côté, il y a un bar maintenant. Et en fait, en haut, ils faisaient des petits sandwiches. Et en fait, en bas, ils avaient une petite cuisine de prod. Mais en fait, ils ne produisaient rien. Parce qu'en fait, ils recevaient tout près et ils mettaient dans des petits sandwiches et tout. donc en fait nous on avait, la cuisine était que pour nous à la limite et des fois, il est en train de faire des trucs.
- Speaker #1
Pendant ses horaires d'ouverture.
- Speaker #0
Voilà, mais c'était très rare qu'il utilise la cuisine et nous, on était vraiment assez free là-dessus. Mais du coup, il fallait qu'on s'organise en termes de timing parce que 9h, 11h, c'est court pour un élément. Et du coup, il fallait qu'on s'organise comme ça. Et au bout d'un moment, on a dit, non mais stop, il faut qu'on arrive à avoir un labo. On a trop de demandes, on s'est fait rentrer de l'argent. Et chose très importante que je peux dire aux jeunes entrepreneurs, on a commencé au bout de 6 mois à se verser un salaire c'était 50 euros par mois après c'est passé à 100 euros, après c'est passé à 200 euros et ainsi de suite, mais on a commencé directement à se verser 50 euros par mois chacun et juste pouvoir dire, ah je peux payer ma tournée à mes potes avec 50 balles, déjà c'est une fierté et c'est pour ça que je pousse tous les entrepreneurs à se dire, bah même si c'est pas beaucoup au moins se verser 50 balles ou 100 balles quand t'es jeune, ça permet moi ça m'a donné l'impression que la boîte marchait et que je pouvais avoir une vision à long terme avec
- Speaker #1
C'est hyper intéressant, effectivement, ce côté graduel déjà qui est chouette. Et de se dire, même si ce n'est pas grand-chose et que je n'ai pas besoin. Parce que là, à ce moment-là, tu habites chez tes parents ?
- Speaker #0
À ce moment-là, j'habite chez ma mère, ouais.
- Speaker #1
Donc, tu n'as pas de loyer à payer. Donc, c'est déjà un plus. Mais le fait effectivement de se dire, je touche un petit peu.
- Speaker #0
Et je bosse à la télé des chefs.
- Speaker #1
C'est vachement intéressant.
- Speaker #0
Je bosse à la télé des chefs. Oui, oui, oui. Et puis après, je suis un teuffeur, donc j'avais besoin aussi de... rires J'avais besoin aussi d'un peu d'argent pour pouvoir sortir faire la fête. Mais non, je travaillais du coup à l'atelier des chefs à côté. Et du coup, je payais rien. J'étais chez ma mère. Ma mère s'est augmentée ma boîte. J'ai jamais eu le droit de Pôle emploi. J'ai jamais pris le RSA. Et du coup, là, à ce moment-là, on dit qu'il faut qu'on trouve un moyen de lever de l'argent. On avait quoi ? Je crois qu'on avait 10 000. On avait réussi à garder en tout je crois 20 000 balles ou 30 000 balles Je crois de tout ce qu'on avait pu faire Et là, on se dit qu'il faut qu'on lève de l'argent pour acheter un labo, parce que là, ce n'est plus possible. Et du coup, on rentre au réseau Entreprendre, qui est un réseau d'entrepreneurs lyonnais qui aide les entreprises à lever de l'argent auprès des banques. Et du coup, on passe tous les trucs, tous les rendez-vous auprès des entrepreneurs pour lever un peu d'argent. Et on arrive à lever un peu d'argent. Combien ? On arrive à lever chez eux 15 000 euros chacun, donc 30 000, ce qui nous permet de lever à la banque 90 000. Donc, on arrive à lever à peu près 120 000 euros. Mais ce qui est déjà pour nous énorme, 120 000 euros, c'est qu'on vient de milieux qui ne sont pas la street, mais ce n'est pas des milieux extrêmement aisés. 120 000 euros dans nos têtes, on a terminé 120 000 euros. Mais c'est énorme. Et du coup, on arrive bien le rire. Il y a Frédéric Coffy, à qui je lance un big up, qui était l'ancien directeur et président du réseau d'entreprendre, a trouvé un labo à côté, à Lyon 9, d'une personne qui arrêtait et qu'on rachète du coup. Et on arrive dans notre laboratoire en 2017. Du coup, c'est notre premier labo. On est tous les deux jeunes et fringants.
- Speaker #1
Et là, vous êtes à temps plein.
- Speaker #0
Et là, on est à temps plein. Là,
- Speaker #1
vous avez décidé que ça, c'était votre business. Ouais,
- Speaker #0
ouais, ouais. Jean-Victor était encore, je crois, parce qu'il voulait partir de son restaurant. Ils ont refusé de lui faire la rupture co alors qu'il montait sa boîte. Non, ça a changé. Si on monte une boîte, on a le droit à une rupture co officielle via l'État. Et du coup, lui, il était au RSA. Moi, j'avais rien. j'étais toujours chez ma mère non non dans les 87 non je vivais chez ma femme du coup Je me suis dit, oui, c'est ça. Et du coup, je gagnais 350 euros par mois. Et Jean-Victor, lui, avait du coup le RSA. Et on lui mettait aussi 300 balles, je crois. Donc, on gagnait 350 euros par mois à chacun. Et du coup, on a commencé à se développer, à se développer, à se développer, à se développer de 2017 à 2019, du coup, avec nos premiers salariés et tout. Donc, c'était chanmé. C'était vraiment un moment d'excitation complet, d'avoir son propre lieu et tout.
- Speaker #1
Donc là, vous faites quel type d'événement ? ça vous permet en fait de... qu'est-ce qui change ?
- Speaker #0
avant on pouvait produire jusqu'à 50 ou 100 personnes maintenant on peut produire jusqu'à 400 ou 500 personnes donc ouais ça ça change vraiment la donne en termes de prod et surtout d'avoir une cuisine pro, d'avoir une chambre froide d'avoir un piano, d'avoir un four pro d'avoir des vestiaires et puis même d'avoir un lieu où t'es chez toi c'est à dire que le matin t'arrives, tu bois ton... moi je me rappelle des premières fois où on est arrivé et qu'on a récupéré les clés et tout le premier lundi t'arrives, tu te fais ton petit café Merci. Tu sors, tu fumes ta petite clope, t'es en mode, t'arrives, tu te poses à ton bureau, t'as pas de bruit, t'as personne, t'es en mode, waouh. Et je pense que, on en parlait tout à l'heure, je pense que là, vraiment, ça a été un truc où j'étais en mode, waouh. Tu kiffes ? Ouais, kiff, genre en mode, waouh. j'ai mon ordi, j'avais mon petit bureau j'étais trop bien, j'avais mon petit café, ma petite musique j'étais waouh, c'est trop cool y'avait personne, y'avait juste mon pote en cuisine qui faisait des trucs Et moi, à l'époque, j'étais encore en cuisine. Je faisais encore cuisine et bureau. Alors,
- Speaker #1
c'est la question que j'allais te demander. C'est à ce moment-là, en fait, comment vous répartissez les tâches ? Qui fait quoi ? Vous avez une plus grosse cuisine. Vous avez aussi plus de frais. Vous vous prenez un salarié. Il faut quelqu'un qui démarche, qui va chercher les événements.
- Speaker #0
C'est toi qui fais ça ? Alors non, nous, on a toujours été un peu flémards là-dessus. On commence à peine à le faire. Mais on n'a jamais fait trop de démarchage. On n'a toujours fait que de l'appel entrant. vraiment on a toujours avec le nom qu'on a et en fait la cam qu'on proposait notre chiffre d'affaires a augmenté en fait en non-stop par la bouche à oreille À chaque fois, on rencontrait des gens, ça se passait bien sur l'événement et on signait, on signait, on signait, on signait. Là, je pense qu'on est arrivé au point où c'est bon, on est connu, entre guillemets, toute proportion gardée. Mais du coup, là, on commence à prospecter. 10 ans après, on commence la prospection. Donc vraiment, comment on fonctionnait à l'époque, c'était Jean-Victor, chef de cuisine. C'est toujours la même chose, Jean-Victor, chef de cuisine, qui gère aujourd'hui la cuisine, la prod, l'approvisionnement, les équipes, le RH en cuisine et les livraisons. Et moi, je gère le reste. C'est-à-dire que je gère la communication, je gère les équipes en salle, je gère les événements, je gère les devis, je gère la relation client. Je gère aussi toute la partie création, on va dire, excusez-moi, création réseau social, création vidéo. Et après, tout ce qui est consulting, comme on a pu faire avec toi lors du CIRA ou avec d'autres entreprises sur la création pour des marques.
- Speaker #1
Et là, en fait, tu t'ennuies pas ? Pas du tout. C'est ça que tu disais ? Là, en fait, il n'y a jamais un projet qui se ressemble ?
- Speaker #0
Non, non, non. Et puis surtout, c'est... c'est palpable. Enfin, tout ce qu'on fait est palpable. C'est-à-dire que quand le client nous appelle, du moment où il nous appelle au moment où on finit l'événement, tout est palpable. C'est-à-dire que tu crées quelque chose à un moment pour cette personne. Et c'est là où je commence à kiffer. Mais du coup, à l'époque, pour revenir à avant, je faisais la cuisine avec Jean-Victor et je faisais aussi ça. Donc avant, j'avais des journées, comme Jean-Victor à Rallonge. Donc Jean-Victor, j'avais tout ça. Mais moi, j'étais quand même en cuisine avec lui de 2014 à 2010. 7, 18, je pense que j'étais en cuisine. J'étais en cuisine à fond. Et après, vraiment, avant le Covid, 2019, 2020, j'ai commencé à arrêter d'être en cuisine. Et là, je ne suis plus du tout. Mais je reste cuisinier quand même de formation. Donc, quand il y a besoin, je peux y retourner. Même si Jean-Victor, maintenant, me dit « Non, laisse-moi, je ne veux pas que tu viennes en cuisine. »
- Speaker #1
Donc à partir de 2017, ça s'accélère, vous faites des plus gros événements.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, plus gros événements. Au début, on fait de 50 jusqu'à 100, ensuite de 100 à 200, de 200 à 300. Et après, Covid qui arrive en 2019-2020.
- Speaker #1
Et alors, sur cette période où à chaque fois, tu vas faire des événements de plus en plus gros, tu gardes cet état d'esprit ou quand les gens commencent à te demander des choses que tu n'as jamais faites ? Non. Comme ce que tu racontais au début ?
- Speaker #0
Non, pas du tout. pas du tout parce que Là, on commence à découvrir vraiment notre ligne éditoriale, notre direction artistique, ce qu'on aime faire, ce qu'on sait faire aussi. Et là, on commence à se dire, ouais, c'est ça qu'on kiffe faire, en fait. Et il y a des gens qui nous demandent plein de choses et on refuse beaucoup de choses. C'est-à-dire qu'on ne fait pas de buffet, on ne fait pas de repas à l'assiette. Il y a plein de choses qu'on ne fait pas, mais il y a plein de choses qu'on fait très bien, mais qu'on ne peut pas proposer.
- Speaker #1
Tu peux raconter un peu ton offre à ce moment-là ?
- Speaker #0
À ce moment-là, c'est vraiment du traiteur, donc 13 pièces, 10 pièces salées, 3 pièces sucrées des animations culinaires Et c'est tout. Du traiteur et les animations. À ce moment-là, c'est vraiment plus que ça.
- Speaker #1
C'est quoi tes meilleurs événements à ce moment-là ?
- Speaker #0
Ça remonte à longtemps. Ça remonte à près de 10 ans. Un événement qui m'a marqué. Honnêtement, je ne sais pas te dire. Je t'avoue que les événements, c'est cool. C'est ce qu'on aime faire. On le fait très bien. Mais moi, ça va plus être sur le consulting où j'ai vraiment m'éclater. Le consulting, que ce soit les vidéos sur YouTube, que ce soit les créas que je peux faire moi en vidéo. c'est là où vraiment Je vais vraiment kiffer en termes de créa. Et c'est plus ça dont je vais me rappeler que les événements. Je vais kiffer. Je vais adorer faire ça. Les animations et tout avec les gens. Les créas, je vais adorer. La création, pareil, de nos plateaux repas et tout. C'était chanmé. On a fait plein de vidéos. On a fait plein de trucs. Et c'est plus sur les côtés vraiment foodies art où moi, je m'éclate vraiment plus que sur le côté, on va dire, gestion d'exploitation.
- Speaker #1
Tu veux raconter un peu ce que tu fais sur les réseaux sociaux ? Comment tu t'éclates ?
- Speaker #0
Ouais, ouais, bah tu vois par exemple le projet que je te parlais tout à l'heure des plateaux repas triptiques, c'est un projet qu'on a créé pendant le Covid ça, parce que du coup ils avaient lancé, c'est pareil, c'est les opportunités, ils avaient lancé à l'État une prime pour les entreprises qui créaient des assiettes réutilisables en livraison. Et du coup ils prenaient jusqu'à 5000 euros je crois d'aide pour les entreprises qui pouvaient créer des plateaux repas ou des choses comme ça qui pouvaient être réutilisées et autres et du coup on a dû chômer et du coup on a créé ça. je t'enverrai des photos si tu veux si tu veux le voir et là c'était une créa qui était charmée l'objet est magnifique le processus de création avec les trois artisans lyonnais était incroyable parce que du coup je suis allé chez la céramie je suis allé chez les bénistes je suis allé chez le marocainis j'ai travaillé avec eux j'ai regardé comment ils bossaient et c'est là où c'était charmé parce que c'est vraiment de l'apprentissage et j'avais des taux de plein les yeux parce que j'adore pouvoir voir ça et découvrir ça ou même les projets avec Green Garden c'est vraiment sur les projets de réalisation de vidéos avec les talents, Rimka, Léna Situation et tout. Pareil, ça s'est chanmé parce que du coup, tu découvres un nouveau monde, tu te fais filmer. Et c'est dès que tu apprends, enfin, dès que j'apprends et qu'il y a de la créa, en général, je suis assez content.
- Speaker #1
Et donc, tu parlais du Covid ? Ouais,
- Speaker #0
le fameux Covid. Ouais.
- Speaker #1
Qu'est-ce que vous avez fait, vous, pendant cette période-là ?
- Speaker #0
Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai joué à la Play, énormément. J'étais avec ma femme, on était dans notre appartement. Mais vu que j'étais entrepreneur, j'avais le droit de me faire des autos de ressortie. Et ça, c'était pas mal. Mais du coup, non, non, qu'est-ce que j'ai fait ? Je crois que c'était le premier mois. Bah rien, j'ai fait comme tous les mecs de ma génération.
- Speaker #1
Parce que tu ne sais pas combien de temps ça va durer ?
- Speaker #0
Bah non, j'ai joué à la Play, j'ai joué à des apéros FaceTime. Quelle tristesse. Et voilà, rien d'autre. On fraudait un petit peu pour que des potes viennent dormir à la maison pour jouer au risque pendant des heures. Et non, le premier mois, chanmé comme tout le monde. Tout le monde était en mode premier mois, trop bien, on est à la messe, trop cool et tout, chanmé. Ma femme est infirmière, mais là où elle était, elle n'a pas été appelée. Mais elle était à doigt de se faire appeler. Et ma mère étant infirmière, elle a failli se faire appeler aussi. Donc on avait pas mal de connaissances qui travaillaient dans les hôpitaux. C'était quand même bien la galère. Donc merci à eux de leur appeler le taf qu'ils ont pu faire à ce moment-là avec les moyens qu'ils avaient. Et non, rien fait pendant un mois. Et puis après, au bout d'un mois, ça a commencé à être long. parce que t'as quand même ton bébé qui est en... en pause totale et puis c'est brusque le moment où ils te disent allez stop il est super brusque on en a fait une BD on a sorti une petite BD là-dessus avec mon associé qu'on donne à nos clients sur le Covid et tout sur la création de la boîte et tout un petit comics et c'est vrai que c'est vraiment t'es en cuisine tu déposes la cam et on te dit bah non en fait c'est fini c'est-à-dire parce que moi j'ai de la cam c'est fini ok d'accord et là tu dois appeler tous les clients alors bah ouais mais l'événement la semaine prochaine il a interdit, bah moi je peux pas, c'est 4 forces majeures il dit bah ouais mais bon nous Vous devez nous payer. Ben non, je ne peux pas vous payer. Et là, tu rentres en plus en brisbee un peu avec tes clients où tu comprends leur truc. Mais toi, tu dis, j'ai acheté la cam, moi, en fait. Donc, je suis une jeune entreprise. J'ai acheté la cam, le cam dans les frigos. Et c'est là où c'est un peu...
- Speaker #1
Donc, tu as eu quand même à gérer cette période-là. Tu dis, j'étais tranquille à jouer à la play, mais...
- Speaker #0
La première semaine, tu es en mode, qu'est-ce qu'on fait ? Parce qu'on ne sait pas trop. mais après derrière en fait les mecs interdisent Donc tous les clients, tu les as au téléphone, tu dis bah ouais mais le problème c'est que moi la cam je l'ai acheté, bon après t'es pas con non plus, tu vas leur dire bah oui je comprends, écoutez on va le reporter, payez nous la compte et on reporte et la cam nous on la prend pour chez nous et on vous refera l'événement, ça va. Mais après le pire c'est ce que je disais, le pire c'est vraiment pour moi la vague de tu sors, tu re-rentres, tu sors, tu renonces à plus de 2020, 2021 ou tu sors bah c'est bon vous pouvez sortir, trop bien on peut sortir, non pas les événements de plus de 30 personnes à l'intérieur.
- Speaker #1
Mais comment vous gérez cette période ?
- Speaker #0
Rien en fait, tu prends les aides de l'État C'est là qu'on avait de la trésor Tu prends les aides de l'État et tu t'attends Et tu travailles sur des projets, c'est là qu'on a créé Triptik C'est là qu'on commence à faire des vidéos sur les réseaux Et tu gères comme tu peux Et c'est là aussi, moi personnellement Où, on en parlera plus tard, où j'ai commencé A avoir une mini-dépression Liée à ça, liée au fait surtout de rien faire J'en parlais tout à l'heure que j'étais un peu hyperactif Le fait de rien faire, moi ça me tue Je suis encore plus fatigué quand je ne fais rien. que quand je suis actif. Donc, il faut tout le temps que je sois actif. Si je ne suis pas actif, je m'endors. Et là, le fait d'avoir été inactif pendant un mois, ça m'a vraiment... Je pense que tous les Français, ça a pesé psychologiquement sur beaucoup de Français et de Françaises. Et je pense que ça a été compliqué, le fait de reprendre, et surtout d'être incertain. Tu ne savais pas, en fait. Tu revenais au taf, mais tu ne savais pas si tu avais le droit. Nous, surtout dans l'événementiel, c'était... Oui, les événements de 30 personnes, OK. oui mais du coup c'est 50 personnes mais debout avec une pièce ventilée Oui, mais du coup, les boîtes, elles avaient peur de faire des événements. Parce qu'elles disaient, mais attendez, moi aussi, je fais un événement qui est annulé. Et puis à chaque fois, c'était pareil. Puis après, ils ont refermé en décembre. Décembre, janvier, ils ont fermé. Donc décembre, qui est une énorme période pour nous, ils ont tout fermé. Donc voilà. Et après, quand ça s'est vraiment fini, là, ça a été l'explosion en termes de chiffre d'affaires.
- Speaker #1
Avant le Covid, tu avais combien de salariés ?
- Speaker #0
Avant le Covid, j'en avais... On était donc Jean-Victor, moi. on avait Gislain notre chef pâtissier Colline on était 4 4 on était 4
- Speaker #1
Et donc, comment ça se passe ? La période, tu as effectivement le confinement, mais après, c'est toute l'année 2020 qui est compliquée, même l'année 2021.
- Speaker #0
2020-2021, c'est compliqué. 2022, un petit peu sur le début de l'année 2022, un peu compliqué. Mais après, tu fais avec les moyens du bord. Tu as encore les aides de l'État qui tombent. Donc ça va, nous, ça va qu'on avait beaucoup de trésors, mais par contre, tu perds de l'argent automatiquement. Tu as des personnes qui sont enrichies avec le Covid, parce que du coup, les 10 000 par mois, pour des mecs qui n'avaient pas beaucoup de chiffres, ça va chanmer. Pour nous qui avions des charges et tout, du coup, tu perds de l'argent. Après, il faut se refaire et là, tu bosses encore plus. Et du coup, par contre, ça a été un effet, on va dire, un peu inverse sur le fait où là, toutes les boîtes devaient faire des événements. C'était inscrit dans leur ADN, le fait qu'on doit recréer du lien.
- Speaker #1
Donc 2022, ça redémarre.
- Speaker #0
Ouais, 2022, ça redémarre. Et après 2023, ça explose.
- Speaker #1
Ton chiffre d'affaires avant le Covid, c'est quoi ?
- Speaker #0
Je crois que mon chiffre d'affaires avant le Covid, ça doit être 400 000, un truc comme ça. 400 000, à peu près 400 000 je pense. Et après Covid, on monte à 600, puis après 700, puis après 800. Et là, on est proche du million. Mais du coup, ça reste deux potes d'enfance de 14 ans qui se boient une chouffe au bertum. Et c'est vrai qu'on arrive à garder cette relation. Jean-Victor est le parrain de ma fille. Et on arrive à garder cette relation aujourd'hui autour de ça. Mais ouais, c'était compliqué. Moi étant une personne très émotive, comme je peux le dire, et j'apprends encore aujourd'hui. à gérer tout ça, le Covid a été assez compliqué. Mais pour tout le monde, il a été compliqué, je pense. Et après, les personnes qui disent non, c'est peut-être ce mental même, mais rester enfermé avec la panique, le stress. Moi, je me rappelle les Noëls où on était avec les tables à deux mètres de soi, le masque. On était rentrés dans une psychose qui était folle. Et du coup, après, on reprend comme avant, avec les dents encore plus longues.
- Speaker #1
Et là, donc toujours dans ce même fonctionnement où tu fais très peu de prospection et tu prends que les demandes d'entente.
- Speaker #0
Exactement. Et en fait, on continue à rencontrer des gens à développer le réseau et tout. Et en fait, on a des super partenaires et on développe, on développe, on développe, on développe. Les gens rentrent. On a l'impression d'avoir un nom très fort, d'être assez présent sur les réseaux. Et du coup, ça rentre comme ça.
- Speaker #1
Comment tu fais pour l'après-Covid ? J'imagine, mais en fait, tout le temps dans l'événementiel, tu as des moments où tu as des périodes où il y a beaucoup de taf et d'autres où il y a beaucoup moins. Donc, comment tu gères ça avec ton staff ?
- Speaker #0
Le staff, c'est simple. En fait, on a des alternants déjà. On a un alternant en cuisine et un alternant avec moi en événementiel qui est chez Vattel. Après, on a notre chef pâtissier qu'on est obligé d'avoir tout le temps. Après, on a un maître d'hôtel qui est là tout le temps. Et on a une directrice qui est avec nous aussi, qui chapote un peu le reste. Et après, ça va être des extras. Ça va être des personnes qui vont être là pendant un mois ou deux mois et qui vont bosser en one shot pendant un petit moment.
- Speaker #1
Ça, tu trouves facilement ? C'est toujours les mêmes qui reviennent ?
- Speaker #0
Non, on trouve assez facilement. Après, c'est compliqué. En général, on aime bien garder les mêmes sur des contrats en CDD, des choses comme ça. Parce qu'en fait, ils nous connaissent. Et puis nous, c'est une ambiance aussi, on est tous la trentaine. On est tous 30 ans au moins. Il y a une bonne ambiance quand même, assez familiale, assez cool. Et on aime bien avoir des personnes aussi qui sont un peu dans notre mood et qu'on connaît, avec qui on peut potentiellement aller boire un coup à la fin de la saison, ou des jeux comme ça. Donc on a aussi ce côté affect et humain qui est super important sur le fait que nous, on est deux potes. Et que du coup, les personnes avec qui on travaille, on a envie aussi d'avoir une ambiance un peu familiale où on s'amuse bien et on sait bosser quand il faut bosser et on sait passer du bon temps quand il faut passer du bon temps.
- Speaker #1
Sur les gros événements que tu fais maintenant, j'imagine que vous avez gagné en efficacité sur les process par exemple.
- Speaker #0
Oh oui !
- Speaker #1
Tu peux nous raconter par exemple certaines choses que tu faisais au démarrage. et les process que tu as mis en place après ?
- Speaker #0
Au démarrage, déjà, il faut savoir que j'avais toujours mon ordinateur qui était sur mon plan de travail, mon téléphone. J'avais une fiche, j'avais le devis du client sur l'ordinateur. Et quand le client m'appelait que j'étais en cuisine, je prenais le téléphone et je cuisinais en même temps. Et mon ordinateur, je devais le laver toutes les semaines parce qu'il y avait une couche de gras dessus parce que du coup, on cuisinait là-dessus. Là, aujourd'hui, déjà, que ce soit tout sur Google Drive, d'avoir tout décentralisé, d'avoir toutes nos commandes qui sont centralisées. d'avoir juste à taper un chiffre et d'avoir tout qui se commande automatiquement, d'avoir des CRM qui sont super rapides pour les relances, pour les gestions de clients, pour les devis, d'avoir des logiciels comme Adobe qui nous permettent de faire de la retouche, du montage, d'avoir nos partenaires en termes de fournisseurs et pas d'aller à métro et de se faire tout livrer. Tout, en fait, on a gagné en efficacité énormément.
- Speaker #1
Tu as des logiciels spécifiques à la restauration que tu utilises ?
- Speaker #0
Alors non, nous, on a tout créé sur mesure via Google Drive. On a tout créé sur mesure. Après, il y en a qui existent, mais c'est des prix qui sont un peu élevés. Maintenant, on a tout créé, nous deux, à Z. On a tous nos tableaux qui sont créés avec la directrice avec qui on travaille, qui a créé tous les tableaux de commandes, tous les tableaux pour les boissons et tout. On a tout créé. On a juste à rentrer le nombre de personnes ou le nombre d'événements et ça nous sort les commandes automatiquement. De toute façon, on est obligé au bout d'un moment, quand l'année dernière, on fait plus de 1200 personnes sur une semaine, sur cinq jours ouvrés, t'es obligé de gérer la commande comme ça.
- Speaker #1
En cuisine aussi, Jean-Victor, il a mis en place...
- Speaker #0
Oui, ils ont des process pareils via les tableaux qui sont en lien aux tableaux de commande. Et en fait, automatiquement, ça leur dit le grammage qu'ils doivent faire pour les recettes. Après, on reste encore une fois très artisan. Donc, on ne fait que des produits frais, on fait tout nous-mêmes de A à Z. Donc, il y a aussi une part de créa qui rentre toujours un peu en jeu. Nos plateaux repas, on change nos plats toutes les semaines, comme un restaurant. Ce qui permet d'avoir toujours un peu de créa pour les équipes, ce qui est important pour nous. Et donc, oui, il y a toujours ce côté. Ou parfois, on va écouter le producteur qui va dire « J'ai ça, ça peut être cool, et du coup, on va le prendre et on va l'utiliser. » On va garder des pièces où c'est marqué « fruits de saison » ou « légumes de saison » parce qu'on a envie de changer, on a envie de modifier. Donc oui, on a toujours une partie très artisanale, et c'est ça qu'on aime, en fait, garder. On ne veut surtout pas, nous, dans l'idée de venir... Alors peut-être que je changerai d'avis d'ici un ou deux ans, mais on n'a pas l'objectif de devenir semi-industriel ou semi-artisanal. Nous, on aime vraiment ça, ce côté-là. après peut-être que on réécoutera ça dans deux ans et on dira ben voilà il y a que les cons mais voilà oui Donc, on est encore dans l'artisanat à fond.
- Speaker #1
Donc, qu'est-ce que tu as développé à côté de Dealer de Cook ? Il y a le bar et il y a d'autres choses ?
- Speaker #0
On avait ouvert un restaurant aussi en location de gérance. On avait l'opportunité. On l'a fait pendant huit mois.
- Speaker #1
Sur le concept de restauration, c'était quoi ?
- Speaker #0
C'était des plats partagés avec une belle cave à manger, une belle cave à boire et plein de plats à partager et tout, un peu en mode dealer, c'est codé à ça.
- Speaker #1
En quelle année ?
- Speaker #0
C'était en 2023, donc novembre 2023.
- Speaker #1
Et donc là, parce que c'est marrant, tu disais la restauration, c'est un truc, cet univers ne te plaît pas.
- Speaker #0
Mais j'y vais. Mais j'y vais quand même. Mais du coup, encore une fois, je parlais du côté, chronologiquement, en juillet 2023, on ouvre le bar qui est à Place Valmy, Pélo. Septembre 2023, ma petite fille naît. Novembre 2023, on ouvre le restaurant. Février 2025, burn out. Donc vraiment, on a tout enchaîné. Et je pense que c'est vrai que tu parlais de la restauration et je pense que le fait d'ouvrir le restaurant, j'avais oublié en fait. Le Rémi avait oublié c'était quoi la restauration et on y allait avec plein d'égo sur une boîte qui cartonnait. Tout le monde disait c'est chiant mais ce que vous faites c'est trop bien et tout. Et en fait on est arrivé dans un truc d'égo où je te parlais tout à l'heure de pouvoir redescendre parfois et de se remettre un peu face à ses responsabilités et face à qui on est. où on était en mode mais on est intouchable en fait et du coup on y est allé et en fait trop de travail Trop de pression, trop de taf, avec l'enfant en plus, explosion quoi.
- Speaker #1
Donc tu ouvres un truc, c'est grand ce, il était grand ce restaurant ?
- Speaker #0
On avait une quarantaine de places assises.
- Speaker #1
Ok. Ouais. Et dans l'organisation, c'est Jean-Victor qui se met en cuisine ?
- Speaker #0
Pas du tout. Non, non, non, pas du tout. Jean-Victor était toujours à D-Lob, parce qu'on a toujours D-Lob. Donc on a mis une directrice qui gérait les deux lieux, donc le bar et le restaurant, on avait des équipes. Et du coup, le restaurant, on arrête assez vite, parce qu'au bout de huit mois, on voit que financièrement, ce n'est pas assez rentable. dans la location de gérance, on peut se permettre de fermer.
- Speaker #1
Et ce n'est pas assez rentable, pourquoi ? Tu n'as pas assez de couverts ?
- Speaker #0
Pas assez de couverts. Non, pas assez de couverts. On avait une grande terrasse de 90 places, mais le temps qu'a fait l'année dernière, il n'était pas du tout beau. Et du coup, nous, on misait vraiment sur la terrasse. Et ça n'a pas rentré. On a changé de concept. On a essayé de travailler. En fait, c'était trop brouillon. Donc, on peut arrêter. Donc, on arrête. Au bout de 8 mois ou 9 mois, je crois.
- Speaker #1
Tu as perdu de l'argent ?
- Speaker #0
Ouais, on a perdu un petit peu d'argent, mais l'expérience était quand même cool. Sur le fait où, bah ouais, non, pas les restaurants, c'est chiant, c'est horrible les restaurants.
- Speaker #1
Ah, donc c'était ma question d'après, c'est est-ce que tu penses que tu referais un truc comme ça ?
- Speaker #0
Un snack, un snack, ouais, carrément. Un snack de ouf. Snack carrément. Snack, ouais, c'est un des trucs que j'aimerais bien créer. Un joli snack avec de la bonne street food et tout, ouais. Une toute petite salle avec beaucoup de takeaway et tout, ouais, carrément. Un restaurant...
- Speaker #1
Est-ce que c'est trop de taf ?
- Speaker #0
Parce que je trouve que la relation avec le client, c'est pas un truc que je kiffe dans le restaurant. Je trouve que c'est trop... À part certains... qui peut avoir une relation des restaurants très atypiques, comme chez Leptine ou choses comme ça, où j'aime bien ce côté un peu UK, un peu underground et tout. Mais encore une fois, non, c'est pas un truc que je... Non, non, j'aime pas ça. J'ai pas apprécié, c'était cool, mais c'est pas le truc que j'ai le plus kiffé. Et non, c'est trop de problèmes, c'est trop de personnes, c'est trop de problèmes à un restaurant.
- Speaker #1
Vous avez eu des galères de staff ?
- Speaker #0
De staff, oui et non. On est arrivé à réussir à accueillir le staff, mais après, du coup, on a fermé au bout de... On a fermé rapidement. C'est moi qui ai décidé. On arrête, ça sert à rien. On perd de l'argent. Ça tourne pas. La visibilité, elle est pas assez grande.
- Speaker #1
Tu penses que ton emplacement aussi, il était pas assez bon ?
- Speaker #0
Ah non, non, on a un emplacement. On est sortis du métro Valmy. Ça, c'était un bon emplacement. Ah oui, c'est un très bon emplacement. Mais non, non, c'était trop. C'était trop aussi. Moi, c'est là où je me suis rendu compte, où j'ai quand même continué à tirer sur la corde. 2023-2024 c'est contre 2025 et on n'a pas parlé du bar oui parce que le bar arrive en juillet 2023 ouais Donc pareil, on bosse là-bas.
- Speaker #1
Le concept du bar, c'est ?
- Speaker #0
C'est Pelo, ça s'appelle. Et en gros, c'est un bar coffee shop, street food, vin, cocktail. Vraiment, c'est une sorte de délicatesse où tu peux venir manger et boire quand tu veux. De 8h à 1h du matin. Donc là, ça a changé les horaires et tout. Parce que moi, comme je t'ai dit, en début d'année, j'ai arrêté pendant quelques mois pour me reposer. Et du coup, voilà, le concept est chanmé. Le restaurant et le bar sont à côté. On a une terrasse de 200 places et tout. mais encore une fois je pense que c'était peut-être trop d'un coup et on y est tous allés mais voilà on a perdu quelques plumes mais sinon c'était une expérience qui réchamait parce que du coup ça te permet aussi d'avoir un échec d'apprendre aussi de faire redescendre je trouve l'ego de te dire bah en fait t'es pas intouchable t'as eu cette impression que tout ce que tu pouvais tout ce que t'allais ouvrir ça allait marcher non non bah alors pas forcément marcher on disait toujours ouais on sait pas si ça va marcher mais dans le fait de se dire bah ouais on est super compétent en fait pour le faire parce que ça fait 10 ans qu'on est une boîte, qu'elle fonctionne de ouf. Donc, oui, on est compétent. Et en fait, t'es pas forcément si compétent que ça pour d'autres domaines différents dans la restauration. Donc, aujourd'hui, nous, c'est plus dealer de coups qu'à développer avec mon associé et à faire vivre bien. Et moi, l'autre côté que j'ai envie de développer, c'est vraiment le digital, le côté communication, le côté consulting et le côté vidéo sur les réseaux sociaux et autres que j'adore faire, que j'ai pas trop eu le temps de faire, mais que je vais reprendre le temps de faire rapidement.
- Speaker #1
Donc là, tu disais début 2025, tu fais un burn-out. Donc c'est toute l'année 2024, ça a été hyper dur.
- Speaker #0
2023, 2024.
- Speaker #1
En fait, tu te sens glissé ? Comment tu vois ?
- Speaker #0
Est-ce que tu as vu le truc arriver ? Mes proches, ma femme surtout, me dit mais en fait, c'est pas possible de faire des semaines à 90 heures, des semaines à 100 heures comme ça. C'est pas possible en fait physiquement, au bout d'un moment tu es explosé, du coup tu es tout le temps fatigué.
- Speaker #1
Toi tu es dans le déni, tu t'en rends compte ?
- Speaker #0
Tu te sens fatigué ? Oui, je me sens fatigué, mais je suis tellement dans le truc en fait de tout le temps.
- Speaker #1
L'adrénaline ?
- Speaker #0
Ouais, de tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps, qu'en fait... Tu laisses de côté ton cerveau, ton corps prend, prend, prend, mais en fait, tu coupes le lien entre ton corps et ton cerveau. Et après, c'est en 2025...
- Speaker #1
Et t'as ta fille, pardon, aussi ?
- Speaker #0
Oui, j'ai ma fille aussi. Qui naît le 23 septembre. C'est sa première année. Je prends des jours à la naissance. Mais j'y retourne directement. 2023, en plus, ma femme est enceinte, mais je monte le bar et le restaurant. Ma fille naît, il y a le bar et le restaurant. Il y a dealer. Et en fait, 2024 est une année beaucoup trop surchargée. Mais une année où on fait le plus gros chiffre d'affaires de dealers de coût, où ça cartonne de fou.
- Speaker #1
Combien ?
- Speaker #0
C'est là où on s'approche du million. Donc, c'est l'année dernière. Et du coup, là, mon associé, notre directrice, Colline, qui est une amie aussi de longue date, qui est à l'école hôtelière avec nous aussi, et ma femme me disent, en fait, là, stop, t'arrêtes.
- Speaker #1
Jean-Victor il a le ... Il vit la même chose ?
- Speaker #0
Alors ouais, je pense qu'il est plus fort mentalement aussi. Il est plus carré et beaucoup plus organisé dans sa façon de penser, dans ses émotions et autres que moi. En tout cas, c'est ce que je pense, je le connais bien. Et moi, je me laisse beaucoup plus submergé par mes émotions. Je suis beaucoup plus créa et arti, on va dire. Donc ce côté très émotionnel, je l'ai beaucoup. Et là, j'étais arrivé à un point où j'étais cerné jusqu'à là. J'étais tout le temps malade.
- Speaker #1
Tu veux dire que, par exemple, le soir quand tu rentres, tu n'arrives pas à couper ou tu te sens toujours très affecté par les choses qui t'arrivent ?
- Speaker #0
Oui, tu as la tête qui tourne tout le temps, tu es toujours épuisé. Le week-end, tu n'as envie que de dormir. Le matin, quand tu te lèves, c'est un des premiers signes, ça aussi, du burn-out. Quand tu te lèves le matin, tu es épuisé. Tu peux avoir dormi à 8h, 9h, 10h, tu es épuisé. C'est-à-dire que moi, j'ai toujours eu l'habitude de me lever entre 6h30 et 7h et d'être au taf à 7h30. là même à 9h j'arrivais pas à sortir du lit mais dans un état de dépuisement En fait, c'est là où le corps prend le dessus sur le cerveau et il dit, ben non, en fait, maintenant, t'arrêtes, en fait. Et donc, vraiment épuisé tout le temps, très irritable et dans un état, même en termes de créa, j'avais plus rien, j'avais plus de... J'avais pas envie de voir les gens aussi, ce côté un peu recul, alors que je suis une personne très extravertie, de pas vouloir aller à des rendez-vous, de pas voir des clients, de pas vouloir aller à un événement ou des choses comme ça. C'est plein de signes comme ça. et du coup là, mon associé m'a dit Ma directrice et ma femme me disent « Stop, il faut que tu arrêtes, tu vas partir, tu t'arrêtes tout de suite. » Et tu vas en maison de repos pour te reposer pendant un temps donné parce que tu ne nous sers plus rien. Alors c'est dur de dire comme ça, mais c'est la vérité. Là, en fait, tu ne nous sers rien, tu n'es pas le Rémi qu'on a besoin aujourd'hui. Donc en fait, tu n'es plus assez apte pour nous aider, tu es plus un caillou dans la chaussure. Et c'est intéressant de le comprendre, de dire « Même si c'est ma boîte, je peux comprendre que l'état dans lequel je suis est… » plus ralentissant et plus négatif pour mes équipes que positif. Alors que normalement, t'es le moteur. Donc si t'es pas le moteur et que tu deviens un peu le frein, c'est là où tu te dis, bah ouais, faut s'arrêter. Et je me suis arrêté pendant un mois en besoin de repos. Complètement coupé, pas de portable, pas de téléphone, pas de client. J'avais un iPad et Netflix. Et pendant un mois complet, avec des personnes aussi en banlieue, des personnes dépressives et tout. Et c'est intéressant de se rendre compte un petit peu du chemin de vie des gens et tout. Et voilà, donc j'ai fait un mois et demi là-bas. un mois et demi chez moi et j'ai repris après à 50% en mai. En mai, il n'y a pas si longtemps que ça.
- Speaker #1
Et là, tu es toujours à 50% ?
- Speaker #0
Officiellement, oui, mais vu que je n'ai le droit à aucune aide parce que je suis entrepreneur. Parce qu'on a vu en avant, il y a plein de trucs, mais du coup, je suis là. À partir de la semaine prochaine, je suis de nouveau à 100%.
- Speaker #1
Donc, qu'est-ce que tu as prévu de changer ? Parce que tu as toujours le bar, tu as quand même de dealers de cook qui se développent énormément. Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu as prévu de changer pour ne pas te retrouver dans cette situation ?
- Speaker #0
De la gestion et faire convenancer mes équipes. Le truc, c'est que j'étais encore une fois dans le... J'étais trop dans le contrôle. Tu micromanageais ? Ouais, je micromanageais et j'en parlais. Là, j'étais avec le directeur de pilotine qui est à la CPME et tout. Et on en parlait un petit peu lors d'un événement. Et il me disait, en fait, il faut passer de homme orchestre à chef d'orchestre. Et en fait, j'étais homme orchestre. C'est-à-dire que je voulais tout faire tout le temps. Je voulais tout gérer tout le temps puisque je voulais... tout soit parfait et en fait au bout d'un moment il faut comprendre que bah en fait si tu veux te développer tu peux pas être de partout tout le temps tu peux pas tout regarder tout le temps tu dois t'entourer de personnes en qui t'as confiance et qui vont faire grandir la boîte ça et puis surtout le truc c'est que j'ai un enfant et ça aussi ça change un peu tout j'ai une petite fille et du coup bah j'ai envie d'être présent avec elle j'ai envie aussi de passer des moments avec elle et que du coup bah ouais en fait j'étais dans le moment le truc de 22 ans t'as ta boîte tu vas devenir un méga entrepreneur tu veux avoir la vision enfin tu veux avoir la vision être une référence et tout, bah en fait d'avoir un enfant tu te dis bah ouais ces moments là que je passe avec elle sont aussi crucials et même peut-être plus importants que certaines choses que certains contrats, mais du coup c'est aussi ça d'arriver à comprendre ça, que les moments que je peux passer avec ma fille sont privilégiés et que par contre à côté ouais je vais me donner à 100% au taf parce que c'est ma passion que j'adore ça, que les personnes avec qui je travaille je les adore et voilà et tu vois c'est intéressant d'en parler, c'est une sorte de mini de mini confession psy, mais voilà, c'est important d'arriver à avoir le bon mélange entre les deux parce que j'en parlais encore une fois au truc de la CPME et tout ça circulait sur le fait de est-ce que tu te sens bien dans ton entreprise ? Est-ce que tu te sens en lien parfait avec les valeurs, avec la vision ? Alors, ce n'était pas du tout ça à l'époque. À l'époque, ça ne parlait que chiffres et là, je trouve qu'on est vraiment entré dans une phase où il faut aussi comprendre que si tu es bien, tu es bien, ta boîte va aller bien. Si t'es pas bien, ta boîte peut avoir des problèmes. Et ça, le comprendre, c'est important.
- Speaker #1
Et t'impactes certainement aussi tes salariés comptent ?
- Speaker #0
Ah bah oui ! De toute façon, tout le monde le sentait que je n'étais pas bien. Et là, le fait que je sois revenu et que je sois en forme, tout le monde est content parce que du coup, je suis en pleine patate. J'ai la forme, que je rigole. Moi, je suis une personne très énergique. Toujours à crier, toujours à gueuler, toujours à rire, à parler fort, à faire des blagues et tout. Et du coup, quand les personnes de ce type-là s'éteignent un peu, ça se voit tout de suite beaucoup plus. Et du coup, ça pèse les gens. Et non, là, je suis en pleine patate. Donc,
- Speaker #1
c'est un nouveau départ.
- Speaker #0
Ouais, et puis c'est ce que tu me posais la question de savoir. Est-ce que tu penses qu'il y a des choses que tu aurais pu faire différemment ? Je te dis oui et non, parce que le bar et le restaurant, OK, c'est compliqué. Mais derrière, si je ne l'avais pas fait, est-ce que je n'aurais pas continué dans ce truc-là ? Est-ce que je n'aurais pas eu des problèmes dans ma vie personnelle avec ma femme ou avec ma fille ? Est-ce que je n'aurais pas explosé beaucoup plus tard à l'âge de 50 ans ou 60 ans ? Moi, je préfère exploser à l'âge de 33 ans et me remettre en question et faire un travail là-dessus que d'exploser à 50 ans ou à 60 ans quand, au final, tu ne peux pas forcément revenir en arrière et reconstruire.
- Speaker #1
Donc là, comment tu vois un peu le futur de dealer de pouces ?
- Speaker #0
Ah là, le futur de dealer… Plus de restaurant ? Non, non, non, plus de restaurant. Là, vraiment, on va commencer à prospecter pour la première fois, chose qu'on n'avait jamais fait.
- Speaker #1
Parce que t'as envie de faire des événements, plus d'événements, des événements plus gros, tu veux des événements différents ?
- Speaker #0
Non, parce que j'ai envie aussi un petit peu de développer mon côté commercial. Je pense être un bon commercial, je pense pouvoir parler facilement aux gens, mais c'est un truc que je n'ai jamais fait. Donc là, on commence à le faire. J'ai envie de développer le côté un peu digital que j'avais commencé à faire et que j'ai arrêté quand le bar et le restaurant sont arrivés parce que je n'avais plus le temps. J'ai complètement arrêté parce que je faisais des vidéos toutes les semaines sur les réseaux sociaux, donc je vais reprendre. j'ai envie de travailler avec les boîtes de com et les boîtes de consulting pour travailler pour des marques, pour développer. Et ce qui est cool, c'est ce que j'expliquais il n'y a pas longtemps. Vu qu'on fait de l'événementiel, qu'on est cuisinier, qu'on fait du consulting, pour les marques, ce qui est intéressant, c'est de pouvoir sortir un produit. Ça peut être n'importe quoi. Ça peut être une barre chocolatée, ça peut être un yaourt ou autre. Et du coup, pour le lancement de ce produit, faire appel à nous pour gérer la partie événementielle du lancement de ce produit. Et c'est là où j'aimerais qu'on arrive de plus en plus à se placer sur ces compétences-là, avec nos idées et notre DA, qui peut faire plaisir.
- Speaker #1
C'est quoi les derniers événements ?
- Speaker #0
que tu as fait comme ça que t'as vraiment honnêtement c'était 2024 du coup c'était la sortie du maillot de l'OL c'était physique Green Garden Big Up H c'était pour la sortie de l'OL on avait fait Street Food Festival on avait fait un food truck donc c'est qu'il y avait un food truck qui tournait dans tout Lyon qui vendait des burgers et après qui était au stade pour la dernière de Olas en tant que président et des vidéos sur les réseaux et tout donc ça c'était cool après il y avait eu le dernier en date je crois que c'est Baki aussi 2024 2024 Baki qui est un combattant de MMA celui qui s'était battu contre Cédric Doumbé pour ceux qui connaissent l'histoire de l'épine dans le pied et du coup il était venu au restaurant, on avait fait une vidéo avec lui on avait créé un menu complet pour lui avec une dégustation ça c'était charmé aussi de rencontrer un peu des c'était un combattant donc c'était charmé de pouvoir parler avec lui de voir un petit peu comment il fonctionnait, comment il travaillait et c'est super inspirant parce que le gars est super jeune il a 21 ans, je crois et combattant de fou et surtout une une hygiène de vie irréprochable. Et c'était super intéressant aussi de le rencontrer.
- Speaker #1
Là, tu es complètement sur le développement, vraiment tu gères la partie événementielle, les réseaux sociaux. Mais est-ce que ça t'arrive de refiler un petit coup de main en cuisine ? Je ne sais pas, quand il manque quelqu'un.
- Speaker #0
Ça arrive. Alors, il faut savoir que vu que ça fait longtemps que je n'y suis pas allé, on va dire que j'ai toujours les compétences, je peux toujours faire. Mais voilà, mon associé est chef de cuisine. C'est compliqué parce qu'on reste quand même deux hommes, on se connaît très bien, on peut s'insulter et rire deux secondes après. Mais du coup, c'est comme si lui venait travailler avec moi, c'est-à-dire que je sais qu'il va foutre le bordel. Il sait que si je vais bosser avec lui, je vais foutre le bordel.
- Speaker #1
Tu vas changer ses process ?
- Speaker #0
Ouais, c'est ça. Et en fait, moi, c'est comme, en fait, je me rends compte que si moi, demain, il vient me dire, tu veux un coup de main ? Je lui dis, non, c'est bon, c'est bon, c'est bon. ça arrive que quand des fois il est vraiment dans le jus je vais donner un coup de main parce qu'il sait que je connais les process et tout et encore je connais les process oui et non Mais oui, en général, je ne vais pas trop en cuisine. C'est son terrain de jeu. Donc, je lui laisse son terrain de jeu.
- Speaker #1
Est-ce que tu as l'impression qu'on a fait le tour de tous les sujets ? Est-ce qu'on a fait le tour de l'histoire de Dijordekouk ? Ou il y a peut-être des choses, des questions que je ne t'ai pas posées ?
- Speaker #0
Des questions que tu ne m'as pas posées ? Non, non, non. Honnêtement, on a fait un peu le tour. Pour résumer, c'est du kiff. Et comme je disais, moi, je viens de revenir. je suis revenu il n'y a pas longtemps à 100% Donc je reprends un petit peu goût à tout ça et non, non, c'est un plaisir de se remettre là-dedans et voilà, c'est l'entrepreneuriat, t'as des hauts, t'as des bas et puis là, c'était des bas qu'on a pu vivre, mais c'est aussi important, c'est-à-dire que si t'es entrepreneur, je pense qu'aucun entrepreneur au monde n'a vécu que des Peut-être le mec qui a lancé Blablacar est encore pas sûr. Donc voilà, t'as que des hauts et des bas, ça bouge tout le temps. Et voilà, il faut aussi vivre le côté un peu où ça redescend. Et moi, je suis très content aussi de pouvoir parler avec toi de santé mentale parce que je pense que l'entrepreneuriat et la restauration, surtout, est un milieu qui est extrêmement touché par ça, dû aux heures de travail, à la pression et autres. Et c'est quelque chose qu'il faut aussi comprendre et mettre en avant en disant attention, faites attention à vous. Voilà, écoutez-vous, écoutez votre corps et surtout écoutez vos proches.
- Speaker #1
Je suis d'accord avec toi. C'est pour ça aussi, l'idée de ce podcast, c'était de parler de la vraie vie de la restauration. Parce que quand tu vois les histoires, parfois un petit peu sur les réseaux sociaux, sur le public, t'as l'impression que c'est toujours génial, que les gens ont réussi, mais tu vois pas toujours les galères.
- Speaker #0
Ah oui, mais en même temps, c'est ça aussi qui fait la vie d'entrepreneur. T'as des bonnes galères, t'as des mauvaises galères, mais après derrière, c'est savoir avec qui tu travailles, savoir qui sont tes associés. Voilà, mon associé lui-même a dit, va te reposer, arrête-toi. Donc ça prouve aussi la confiance qu'on peut avoir envers l'autre et avec notre directrice et ma femme aussi. C'est des choses aussi là où vos amis, quand vos amis et les personnes avec qui vous travaillez viennent vous alerter sur ça, il faut savoir l'écouter et ne pas être dans le déni à dire non, non, non, et à s'enforcer encore plus.
- Speaker #1
Est-ce que tu as trois entrepreneurs de la restauration, trois noms, lyonnais ou pas forcément, que tu pourrais conseiller des parcours qui sont... intéressants et que je devrais contacter pour les inviter au podcast ?
- Speaker #0
Oui, carrément. Je vais déjà faire un premier qui était à l'école hôtelière avec nous aussi, à Jeanne de France. Clément Maté et Lorraine Maté qui ont leur restaurant à Thym, qui s'appelle La Cage aux Fleurs. C'est une cune entièrement à la braise. Et lui, pareil, parcours super intéressant, le père restaurateur, beaucoup voyagé. C'est un copain de l'école hôtelière. Ensuite, je vais te dire Noé Sayar. qui a ouvert un restaurant Murmur qui était avec moi au collège. Il vient d'ouvrir son restaurant là. Donc pareil, big up à lui. Et pareil, parcours assez intéressant parce que du coup, il a fait aussi beaucoup, beaucoup de restaurants. Et on était au collège ensemble. On a fait la même école hôtelière.
- Speaker #1
Est-ce que lui, il s'est lancé dans la restauration de façon un peu hasardeuse ?
- Speaker #0
Je ne sais pas du tout. Je l'ai vraiment... On s'est vraiment recroisé. Et je savais qu'il avait fait l'école hôtelière. On s'était arrêté au collège ensemble quand on était du coup beaucoup plus jeunes. et on s'est recroisés et tout et du coup, il travaillait chez Sapna, il a travaillé... à la bijouterie. Et là, il a ouvert son restaurant. Murmure. Donc, le conseil, j'ai pas encore eu le temps d'aller manger. Donc, je viendrai avec plaisir manger rapidement. Et enfin, le dernier, les copains de chez Jaja, donc Chloé et Antoine, qui ont du coup une cave à vin nature et un bistrot où ils font venir des chefs qui tournent régulièrement en résidence. Donc, pareil, supervision sur le vin, sur une direction artistique que je kiffe beaucoup. Et c'est des super gens. Donc, voilà. que je te conseille d'aller voir. Ok,
- Speaker #1
on va les contacter. Qu'est-ce qu'elle fait ta mère depuis qu'elle ne vous emmène plus en événement ? Est-ce qu'elle vous emmène toujours en événement ?
- Speaker #0
Non, elle s'occupe de ses petites filles parce que mon frère a deux filles, j'ai une fille aussi. Il n'y a que des filles. Elle s'occupe de ses petites filles et elle prend du plaisir à s'occuper d'elles. Elle les a menées un peu de partout pour les distraire et les amuser. Elle s'occupe bien de ses petites filles en ce moment.
- Speaker #1
Rémi ? un grand merci d'avoir pris ce temps pour échanger ensemble je pense que ton parcours va inspirer beaucoup de jeunes qui ont envie de se lancer j'espère c'est vraiment une super belle histoire merci beaucoup merci à vous de m'avoir invité et au plaisir d'écouter les prochains les prochains invités on t'envoie ça merci au revoir merci d'avoir écouté cet épisode de Toquée de Restauration si ça vous a plu pensez à en parler autour de vous et à le partager à des personnes que ça pourrait intéresser C'est comme ça qu'on fait grandir cette belle communauté. Vous pouvez aussi nous laisser 5 étoiles et un petit mot sur Apple Podcasts, Spotify ou toute autre appli où vous écoutez vos podcasts. Ça compte vraiment pour la suite. Et si vous connaissez quelqu'un qu'on devrait inviter ou si vous voulez partager votre propre histoire, écrivez-nous sur toquetsderestauration.com On lit tout. A très vite dans Toquets de Restauration.