- Speaker #0
Et là, du coup, je présente, je travaille sur le livre, je travaille sur le livre. Et on me dit, mais ton livre, c'est sympa, mon copo, mais comment tu veux gagner de l'argent ? C'est dur. Ah oui, et là, je fais, bah oui, oui, oui. J'y avais pas pensé. Bah non, on y avait pas pensé. Nous, on s'est dit, on va vendre un livre, on s'en fout, on va vendre un livre. Et du coup, on me dit, bah ouais, mais si tu veux faire ton livre, il faut bien que tu aies du budget pour faire ton livre. Oui, c'est pas faux. Et du coup, tu vas faire quoi ?
- Speaker #1
Oui, puis il faut être... Vous êtes deux. Il faut en vendre beaucoup pour vivre à deux.
- Speaker #0
Oui, mais du coup, c'est là où on se rend compte de la difficulté du B2C. contrairement au B2B, c'est-à-dire que le B2C, quand j'accompagne encore un petit peu des personnes, quand je vois des personnes qui sont dans des marques de t-shirts ou des trucs comme ça, je dis, il faut vraiment avoir quelque chose d'exceptionnel pour arriver à développer sur du B2C. Et du coup, on dit, ouais, c'est pas faux. Et du coup, on travaille et on se dit, ouais, mais comment on peut faire ? À ce compte-là, moi, je sais que sur... Comment ça s'appelle ? Sur l'atelier des chefs, on veut beaucoup d'animation culinaire. Des fois, il y a des soirées. où en gros, on cuisine devant les gens et tout, et ça, ça plaît de ouf, les gens sont comme des dingues à chaque fois, ils adorent ça, bah nous, on peut peut-être faire ça, pour commencer en fait à faire un peu d'argent, on fait les recettes du livre en live devant les gens, et comme ça, bah en fait, les gens, ils peuvent goûter, ils trouvent ça cool, et potentiellement, ils peuvent acheter nos livres sur les événements et tout, bah ça peut être un bon point d'entrée. Donc on dit, vas-y, laisse-moi, on fait ça. Donc on commence à créer des recettes pour les animations, et via l'incubateur, le progrès fait un événement à Lyon 3, et on vend deux animations. Et du coup, on nous dit, vas-y, fais le devis. Ouais, bien sûr, un devis, évidemment. Évidemment, un devis, ça paraît si simple. Et du coup, on fait un devis, on met un prix, on dit... Au pif ? 200 balles, 300 balles, je sais pas, vas-y, on met ça.
- Speaker #1
Combien de personnes ?
- Speaker #0
Je sais pas, ils étaient 70, 80, je crois. Et on a fait deux animations et on a vendu ça, je sais pas, même pas 100 balles, 150 balles, je crois, un truc comme ça.
- Speaker #1
Tu rigoles.
- Speaker #0
Ouais, mais on avait 22 ans, on sortait du truc, on se dit, bah, je sais pas, on va acheter des produits, on allait acheter des produits chez Baye, comme ça. Enfin, vraiment, un peu à la rage, vraiment. Et on fait le premier événement. Et en fait, les gens, on dit, ah, c'est super bon et tout. Ah, bah, ce serait cool et tout. Parce que moi, je fais un événement dans deux semaines. Et ça serait bien d'avoir les animations. Mais en plus, on va bien avoir des pièces et tout, traiteurs et tout. Vous faites, ouais, ouais, ouais, ouais, carrément. On fait, on fait, on fait, on fait.
- Speaker #1
Mais à ce moment-là, en fait, ils te demandent ça. T'as pas de site internet. T'as rien qui présente ce que tu fais.
- Speaker #0
J'ai une carte de visite avec la typo de Daft Punk marquée dealer de coupes.
- Speaker #1
C'est toujours la même typo ?
- Speaker #0
Non, on a changé. On a changé depuis pas mal de fois. Mais du coup, on n'a rien. Ils aiment bien le bagout, ils aiment bien le côté jeune. Ils aiment bien le côté incubateur aussi. Ils ont trois jeunes entrepreneurs. C'était un peu le moment du développement de l'entrepreneuriat. Et du coup, ils aiment bien, ils trouvent ça bon.
- Speaker #1
Donc cette première soirée, ce premier événement, vous faites le menu, vous allez faire les courses. Donc là, est-ce que tu te rends compte déjà que tu as mal facturé quand tu fais les courses ?
- Speaker #0
Pour le premier événement ? Oui. Non même pas parce que je crois qu'on fait un truc aux fruits On fait un truc vraiment qui coûte pas très cher Et en fait nous on se dit c'est une super opportunité Donc si on peut récupérer je sais pas 50 balles Alors voilà on fait le truc un peu à l'arrache en fait Et mon associé lui travaillait toujours dans son restaurant Donc le soir de l'événement j'étais tout seul sur l'événement à faire l'événement Parce que lui il était encore en chef de partie chez JOLF Tu peux le raconter un peu plus ce premier événement ? Ce premier événement c'était au salon des symboles à Lyon 3 Donc j'avais une grande table que j'ai même pas nappée je crois Je m'en rappelle même plus ... Et il y avait deux animations, c'était tartare de fruits grillé et flambé au rhum avec un petit caramel vanille et un petit crumble. Et la deuxième recette, c'est les samosas au bœuf bourguignon. Et du coup, ça, je l'ai fait chez ma mère. Je prépare tout chez ma mère, un peu à l'arrache. Ma mère aide à plier les samosas au bœuf bourguignon. On est big up à elle, encore une fois. Et du coup, je vais là-bas avec des caisses isothermes. Ma mère me dépose là-bas, m'aide à tout monter. Je mets mes trucs en place et vraiment en mode. Comme j'avais appris à l'atelier des chefs, sauf que je n'avais pas de cuisine, je n'avais pas de matos. Donc, c'était vraiment un peu débrouillatoire. Mais l'expérience était folle parce que du coup, c'était la première fois où tu cuisines face aux gens. Tu fais ton truc à toi avec tes idées et les gens kiffent. Et du coup...
- Speaker #1
Donc là, tu as des super retours déjà dès le premier moment.
- Speaker #0
On a des super retours. Les gens nous disent « Ah, c'est super ! » Et puis le goût est cool. Puis moi, j'avais des cours de cuisine depuis près de trois ans. Je connais le contact au client. j'ai fait du théâtre aussi quand j'étais plus jeune beaucoup d'impro donc en fait je suis très à l'aise avec ça c'est vraiment quelque chose où j'ai pas du tout de soucis Et du coup, je rentre bien avec les gens, je rigole avec les gens, je les cherche un peu, je tchatche avec eux. Et en fait, il y a un mood qui se passe, qui est chanmé. Et moi, je trouve ça cool parce que du coup, comme je disais tout à l'heure, un événement, c'est jamais le même. Donc en fait, je ne peux pas être blasé parce qu'en fait, c'est jamais le même lieu, c'est jamais les mêmes personnes. Ce n'est pas forcément le même menu, ce n'est pas forcément le même mood. Donc en fait, il y a toujours un truc différent. Donc c'est là où je me dis, en fait, ça peut être pas mal parce que c'est jamais pareil. et au final, c'est toujours une expérience différente. Et c'est là où je commence à kiffer un peu et du coup, le gars nous dit, bah ouais, j'ai kiffé et tout. J'ai pris votre carte, je vous envoie un mail pour un prochain événement. Et du coup, il nous contacte en disant, moi j'ai besoin de ça, j'ai besoin de ça, j'ai besoin de ça. Il m'en fait, ok, d'accord. Du coup, on a créé un menu. Et du coup, on a créé un menu. et du coup on a vendu le menu et du coup ça s'est bien passé et du coup les personnes sur l'événement ont bien aimé Donc là, on était toujours encore chez ma mère. On cuisinait chez ma mère à l'arrache dans son appartement. C'était vraiment street à l'époque. On n'avait pas de permis, pas de voiture. Donc c'est ma mère qui nous a amenés sur les événements.
- Speaker #1
Elle vous emmène, elle vient vous rechercher.
- Speaker #0
Ouais, elle nous amène. Après, comme quand j'étais en alternance, on va dire à 17-18 ans, elle m'amenait au taf. Elle venait me chercher à 23h. On arrivait, on lavait, on rangeait et tout. Et en fait, ça commence à prendre. Et puis, on commence à revoir pas mal de demandes. mais attends mais what ? du coup le projet du livre on va le mettre de côté deux minutes, là il y a des gens qui aiment bien ce qu'on propose et qui veulent bouffer, et du coup entre temps on se dit vu qu'on a vraiment ce côté foodies art mon frère a une marque de fringues, comme je disais autour de l'univers très street art aussi, et on se dit bah ouais c'est bien d'avoir des petits événements, mais en fait nous le côté artistique du livre, on veut le garder on veut le créer, on veut le garder quand même même sur le même côté, on veut quand même toujours l'objectif est de créer ce livre avec les street artists et du coup on commence à contacter les... Les galeries d'art, un peu street art, Galerie Clémouchka, il y avait 81 qui existe toujours, Make Noise qui n'existe plus. Pas mal de galeries d'art qui sont vers Croix-Rousse et leur dire, écoutez, quand vous avez un artiste qui vient faire une expo, nous, on vient faire de la food, on vend la food et on crée une recette unique en fonction de son expo.
- Speaker #1
C'est génial parce que pour eux, c'est aucun investissement. Tu vends directement, donc c'est aucun risque financier pour eux et ça apporte quelque chose de plus dans l'animation. Et d'autant plus si tu crées à chaque fois une recette.
- Speaker #0
Exactement. Et du coup, derrière, on imprime. C'est génial. On imprime, on crée la recette, on la met sur notre... On crée un petit blog où on met les recettes.
- Speaker #1
Il y a eu une recette, un événement comme ça qui t'a un peu marqué, que tu as préféré, je ne sais pas.
- Speaker #0
Mon préféré, je ne sais pas. Il y en a un où on a eu pas mal de galères. Un événement préféré, non, parce que j'ai vraiment tout skiffé sur le fait où on avait toujours décrit à Madame Moustache, c'était très cool. on avait fait des peintes avec une moustache qu'elle signait pfff non franchement tous c'était cool et c'est toujours là où moi je kiffe vraiment parce qu'il y a de la créa il n'y a que de la créa il n'y a que des artistes il y a des mecs qui kiffent notre bouffe il y a de la musique c'est vraiment une ambiance un peu underground mais on est quand même dans une galerie d'art où les oeuvres coûtent cher et donc c'est ça que je kiffe un petit peu c'est pour ça que là aujourd'hui on bosse toujours avec ma pièce qui travaille à la galerie Slika qui a changé de nom j'ai mangé le nom Mazurel qui est une galerie d'art aussi qui est à Cordelier et avec qui on travaille sur des événements mais voilà beaucoup plus haut de gamme qu'à l'époque à l'époque c'était un peu c'était un peu underground c'était vraiment drôle tu finissais la soirée t'allais boire des coups et tout et après ma mère venait nous chercher aussi et c'est comme ça qu'on commence à rentrer un peu de cash un peu d'argent liquide qu'on dépose toujours sur les comptes et tout pour pouvoir s'acheter un peu de matos t'as commencé un truc tout à l'heure t'as dit il y en a un on avait eu plein de galères ouais ouais c'était pour la soirée je suis un big up au préreau sneakers addict et on avait fait c'était à la voile je crois, la voile, le pop, qui est une boîte de nuit qui est sur les quais. Et en fait, on était dehors et on faisait des burgers tagués avec le logo de Air Jordan. Parce que c'était une soirée, enfin une journée où il n'y avait que des mecs qui vendaient des chaussures et tout, des sneakers un peu haut de gamme et tout. Et qu'on a fait ça, on a fait un truc vraiment USA et tout, qui était charmé. Et on était dehors et puis d'un coup, il s'est mis à pleuvoir. Il a pleuvoir des cordes, mais des cordes comme pas possible. Et du coup, les gars, ils sont allés choper un... parasol sur une péniche qu'il y avait à côté à l'arrache, on l'a mis il s'est envolé, après on a dû rentrer la bouffe c'était un bordel monstre après du coup on était au milieu de tous les mecs qui vendaient des fringues à faire des gros burgers, du coup ça sentait ça sentait ça à fond et tout, mais franchement l'expérience était trop marrante parce que du coup c'était vraiment à l'arrache à rentrer tous les trucs, il pleuvait, le parasol qui s'envole et tout, donc non non c'était marrant mais toujours une bonne ambiance parce que du coup c'était vraiment à chaque fois des petits trucs ou même avec Sofa on avait fait des événements avec le frérot Johan à l'époque, mais c'est toujours dans une ambiance où où voilà, on était tous des jeunes entrepreneurs, on avait tous la vingtaine ou la trentaine pour certains. Et du coup, tout le monde commençait un petit peu, et c'est un peu ce groupe qui s'est formé aussi avec des potes. Et c'était charmé, c'était vraiment charmé, parce que là, on commençait à gagner un peu d'argent. Du coup, on pouvait acheter un peu de matos.
- Speaker #1
Et vous en faites de plus en plus ?
- Speaker #0
Alors, les événements en galerie d'art, on en fait vraiment, vraiment de plus en plus.
- Speaker #1
Et tu démarches pour aussi en trouver ?
- Speaker #0
Alors, sur les galeries d'art, non. Sur les galeries d'art, non, parce que du coup, à chaque fois qu'on est sur les événements, c'est un tout petit milieu à l'époque. Le street art à Lyon, ce n'était pas extrêmement développé. Et du coup, on commence par des noms. Tiens, je fais un truc là-bas. Et puis mon frère avait sa marque aussi de t-shirt, donc il m'a placé aussi. Et donc, ce n'est pas ça qui nous rapporte le plus d'argent, mais c'est ça qui nous fait connaître un petit peu au niveau du milieu urbain sur le fait en mode, il y a deux renois qui débarquent et qui font de la bouffe sur des événements, c'est charmé et tout. Et c'est comme ça que nous, on commence à faire rentrer un peu de cash qui nous permet à côté d'acheter un peu de matos et du coup d'arriver in fine par un gars de l'accubateur à trouver une cuisine en sous-sol d'un restaurant qui est à côté de l'incubateur où on peut commencer à cuisiner dans des confinables. Non, non, j'allais dire confinables.
- Speaker #1
C'est une vraie cuisine.
- Speaker #0
Ouais, c'est pas vraiment une vraie cuisine. Ça, on va dire que c'est un peu street quand même. C'est mieux que chez ta mère. Ouais, ouais, ouais, carrément. Il y a une induction, il y a une chambre froide. On a le droit à utiliser un étage de la chambre froide. Il y a un petit congèle, mais il n'y a pas de fenêtres, il n'y a pas d'eau chaude, il y a deux plans de travail. Et puis voilà, quoi. Donc, non, non, c'est là, on commence du coup vraiment à se dire, on a un endroit où on peut produire, parce que c'était le problème, quoi, parce que produire chez ma mère, c'est sympa.
- Speaker #1
Et tu parlais de la chambre froide, mais c'est vrai qu'on n'y pense pas. Mais quand tu produis et que tu as juste un frigo de maison, ça doit être assez chaud de stocker.
- Speaker #0
on ne stockait pas minutes limite sur les événements c'est à dire qu'on achetait des trucs On allait les acheter, on arrivait sur l'événement et on produisait limite minute la food. Parce que du coup, la chaîne du froid, il faut la garder. Donc on avait les caisses isothermes. Et du coup, on produisait, on allait et ainsi de suite. Donc c'était beaucoup, beaucoup de taf. Et là, on a notre vraie première petite cuisine. Et c'est là où on commence vraiment à pouvoir produire un petit peu. On la loue à l'heure, ce qui nous permet d'avoir une grosse flexibilité. Et voilà, mais je me rappelle encore des fois à l'incubateur, on pouvait faire des petits événements, aller choper le riz à sushi. à l'arête de métro où Jean-Victor habitait. Jean-Victor, c'est mon associé, habitait parce qu'il avait fait le riz chez lui l'après-midi, pendant sa pause du restaurant. Et du coup, je passais le récupérer, le riz était encore chaud, pour l'amener à l'incubateur pour pouvoir fermer. Ah non, c'était street. Mais du coup, c'est marrant, parce que maintenant, on s'en rappelle, et on se dit, franchement, on a parcouru un beau chemin, et c'est cool. Mais oui, après, du coup, l'arrivée dans ce sous-sol nous a permis de... Non, ce sous-sol, c'était clairement un sous-sol. Nous a permis d'avoir vraiment une petite cuisine, où on pouvait cuisiner réellement, avec une chambre froide. On allait à métro pour acheter les produits, on allait chez Baye et tout. On arrivait, on pouvait stocker. Donc, on commençait vraiment un peu à se professionnaliser à ce moment-là.
- Speaker #1
Donc, ça te permet de faire plus d'événements, plus gros ?
- Speaker #0
Ça nous permet vraiment de faire des événements. Avant, c'était vraiment un peu en one-shot, un petit peu comme ça, en mode là, c'est les petits jeunes et tout. Et là, on commence à se professionnaliser et se dire, voilà, là, on peut faire des événements jusqu'à 50 personnes. On dit 50 personnes, on peut prendre. Et donc là, on sort un petit statuette.
- Speaker #1
À ce moment-là, t'en fais combien par mois ? Ou par an ?
- Speaker #0
Je crois que c'est 3-4 par mois. 3-4 par mois, c'est pas énorme, mais pour nous, c'est déjà énorme. Parce que du coup, on peut faire des événements, on peut avoir Instagram, on peut avoir notre site internet, on peut arriver, et puis à côté, on a les petits événements, on va dire, où on vend de la food en direct. Et du coup, c'est là où on commence un petit peu à se dire, il y a un peu d'argent qui rentre, et puis on va se professionnaliser un peu, donc on va communiquer avec l'incubateur, ainsi de suite, ainsi de suite, ainsi de suite. Et donc là, on commence à se dire, ouais, ça prend un petit peu.
- Speaker #1
Ce que tu racontes, c'est tellement, je pense, inspirant pour des jeunes qui vont peut-être nous écouter et qui vont se dire... J'avais envie de lancer, tu vois, d'avoir cette période où c'est hyper intéressant, en fait, cette expérience de je suis très jeune, je me lance. Mais en fait, c'est petit à petit et j'apprends. Et tu vois, ce n'est pas souvent comme ça qu'on monte une entreprise. Quand tu dois ouvrir un restaurant, tu dois déjà mettre beaucoup d'argent sur la table.
- Speaker #0
C'est là où on l'a vécu, nous aussi, par la suite avec le développement. Et c'est un truc qui ne nous correspond pas forcément.
- Speaker #1
Donc, la suite de ça. Tu es toujours à l'incubateur ?
- Speaker #0
Je suis toujours à l'incubateur, donc je finis mon année de licence, j'ai ma licence, mais je traîne à l'incubateur parce que du coup, c'est une grande famille. Et du coup, j'ai toujours mes bureaux là-bas, je traîne toujours un peu là-bas. On a toujours le sous-sol qu'on utilise. Et
- Speaker #1
Jean-Victor, lui ?
- Speaker #0
Et Jean-Victor continue de travailler à côté, toujours, parce que du coup, on n'a pas assez de trucs pour arriver à le faire gagner de l'argent. Et au bout d'un an ou deux ans, je crois, on se dit, écoute, là, il faut vraiment qu'on trouve un labo. là les demandes sont de plus en plus et on va commencer à refuser en fait parce qu'on n'a pas la capacité Et puis, mine de rien, sous Louis, une cuisine, le gars, il dit, OK, c'est simple, moi, j'ouvre à 9h, je ferme à 15h, j'ouvre à 17h et j'en mets à 23h.
- Speaker #1
Ah oui, donc tu fais pendant qu'il est fermé,
- Speaker #0
c'est ça ? Non, non, tu fais pendant qu'il est ouvert. Parce qu'on n'a pas les clés, il ne nous laisse pas les clés. Ah. Et donc, en fait, nous, on doit arriver à 9h. Donc, c'était un événement à 9h qui a midi.
- Speaker #1
Donc, il te laisse de la place pendant que lui fait son service ?
- Speaker #0
Non parce qu'en fait c'était un restaurant de petits sandwiches t'as un peu eu un snack Ok Et en fait, par contre, maintenant, aujourd'hui, c'est un bar. C'est celui qui est à côté du McDo à la Manu. Il y a le gros McDo et à côté, il y a un bar maintenant. Et en fait, en haut, ils faisaient des petits sandwiches. Et en fait, en bas, ils avaient une petite cuisine de prod, mais en fait, ils produisaient rien. Parce qu'en fait, ils recevaient tout près et ils mettaient dans des petits sandwiches et tout. Donc en fait, nous, on avait, la cuisine n'était que pour nous à la limite. Et des fois, ils disaient on devait faire des trucs, mais...
- Speaker #1
Pendant ses horaires d'ouverture.
- Speaker #0
Mais c'était très rare qu'ils utilisent la cuisine et nous, on était vraiment assez fris là-dessus. mais du coup il fallait qu'on s'organise en termes de timing parce que 9h-11h c'est court pour un élément et du coup il fallait qu'on s'organise comme ça et au bout d'un moment on a dit mais stop il faut qu'on arrive à avoir un labo on a trop de demandes donc on s'est fait rentrer de l'argent et chose très importante que je peux dire aux jeunes entrepreneurs on a commencé au bout de 6 mois à se verser un salaire c'était 50€ par mois après c'est passé à 100€ après c'est passé à 200€ et ainsi de suite mais on a commencé directement à se verser 50 euros par mois chacun. Et juste pouvoir dire « Ah, je peux payer ma tournée à mes potes avec 50 balles » , déjà, c'est une fierté. C'est pour ça que je pousse tous les entrepreneurs à se dire, même si ce n'est pas beaucoup, au moins se verser 50 balles ou 100 balles quand tu es jeune, ça permet, en tout cas moi, ça m'a donné l'impression que la boîte marchait et que je pouvais avoir une vision à long terme avec.
- Speaker #1
C'est hyper intéressant, effectivement, ce côté graduel, déjà, qui est chouette. Et de se dire, même si ce n'est pas grand-chose et que je n'ai pas besoin. Parce que là, à ce moment-là, tu habites chez tes parents ?
- Speaker #0
À ce moment-là, j'habite chez ma mère, ouais.
- Speaker #1
Donc, tu n'as pas de loyer à payer. Donc, c'est déjà un plus. Mais le fait, effectivement, de se dire, je touche un petit peu.
- Speaker #0
Et je bosse à la télé des chefs. C'est vachement intéressant. Je bosse à la télé des chefs. Oui, oui. Et puis après, je suis un teuffeur, donc j'avais besoin aussi de... J'avais besoin aussi d'un peu d'argent pour pouvoir sortir faire la fête. Mais non, je travaillais du coup à la télé des chefs à côté. Et du coup, je payais rien. J'étais chez ma mère. Ma mère s'est agrontée ma boîte. J'ai jamais eu le droit de pôle emploi. J'ai jamais pris le RSA. Et du coup, là, à ce moment-là, on dit, il faut qu'on trouve un moyen de lever de l'argent. On avait quoi ? Je crois qu'on avait 10 000. On avait réussi à garder en tout, je crois, 20 000 balles ou 30 000 balles, je crois, de tout ce qu'on avait pu faire. et là on se dit il faut qu'on lève de l'argent pour acheter un labo parce que là c'est plus possible et du coup on rentre au réseau d'entreprendre qui est un réseau d'entrepreneurs lyonnais qui aide les entreprises à lever de l'argent auprès des banques. Et du coup, on passe tous les trucs, tous les rendez-vous auprès des entrepreneurs pour lever un peu d'argent. Et on arrive à lever un peu d'argent. Combien ? On arrive à lever chez eux 15 000 euros chacun, donc 30 000, ce qui nous permet de lever à la banque 90 000. Donc on arrive à lever à peu près 120 000 euros, mais ce qui est déjà pour nous énorme, 120 000 euros, c'est qu'on vient de mieux qu'ils sont. Ce n'est pas la street, mais ce n'était pas des milieux extrêmement aisés. 120 000 euros dans nos têtes, on était en train de donner 120 000 euros. Mais c'est énorme. Et du coup, on arrive bien l'heureur. Frédéric Coffy, à qui je lance un big up, qui était l'ancien directeur et président du réseau d'entreprendre, a trouvé un labo à côté, à Lyon 9, d'une personne qui arrêtait et qu'on rachète. Et on arrive dans notre laboratoire en 2017. C'est notre premier labo, on est tous les deux jeunes et fringants.
- Speaker #1
Et là, vous êtes à temps plein.
- Speaker #0
Et là, on est à temps plein. Là,
- Speaker #1
vous avez décidé que ça, c'était votre business. Ouais,
- Speaker #0
ouais, ouais. Jean-Victor était encore, je crois, parce qu'il voulait partir de son restaurant. Ils ont refusé de lui faire la rupture co alors qu'il montait sa boîte. Non, ça a changé. Si on monte une boîte, on a le droit à une rupture co officielle via l'État. Et du coup, lui, il était au RSA. Moi, j'avais rien. J'étais toujours chez ma mère. Non, non, dans le 2017, je vivais chez ma femme, du coup. Je me suis dit, oui, c'est ça, oui, oui. Et Jean-Victor, lui, avait du coup le RSA. Et on lui mettait aussi 300 balles, je crois. Donc, on gagnait 350 euros par mois à chacun. Et du coup, on a commencé à se développer, à se développer, à se développer, à se développer de 2017 à 2019, du coup, avec nos premiers salariés et tout. Donc, c'était chanmé. C'était vraiment un moment d'excitation complet, d'avoir son propre lieu et tout.
- Speaker #1
Donc là, vous faites quel type d'événement ? Ça vous permet en fait de... Qu'est-ce qui change ?
- Speaker #0
Ça nous permet... Avant, on pouvait produire jusqu'à 50 ou 100 personnes. Maintenant, on peut produire jusqu'à 400 ou 500 personnes par jour. ça change vraiment la donne en termes de prod et surtout d'avoir une cuisine pro d'avoir une chambre froide, d'avoir un piano d'avoir un four pro d'avoir des vestiaires, d'avoir un lieu où t'es chez toi quoi c'est à dire que le matin t'arrives, tu bois ton coup moi je me rappelle des premières fois où on est arrivé et qu'on a récupéré les clés le premier lundi t'arrives tu te fais ton petit café, tu sors tu fumes ta petite clope, t'es en mode t'arrives, tu te poses à ton bureau t'as pas de bruit, t'as personne, t'es en mode waouh Je pense que là, vraiment, ça a été un truc où j'étais en mode... Tu kiffes ? Ouais, je kiffe. J'étais en mode, j'ai mon ordi, j'avais mon petit bureau. J'étais trop bien. J'avais mon petit café, ma petite musique. J'étais, waouh, c'est trop cool. Il n'y avait personne. Il y avait juste mon pote en cuisine qui faisait des trucs. Et moi, à l'époque, j'étais encore en cuisine. Je faisais encore cuisine et bureau. Alors,
- Speaker #1
c'est la question que j'allais te demander. C'est à ce moment-là, en fait, comment vous répartissez les tâches ? Qui fait quoi ? Vous avez une plus grosse cuisine. vous avez aussi plus de frais vous prenez un salarié il faut quelqu'un qui démarche, qui va chercher les événements, c'est toi qui fais ça ?
- Speaker #0
Alors non, nous, on a toujours été un peu flémards là-dessus, on commence à peine à le faire, mais on n'a jamais fait trop de démarchage, on a toujours fait que de l'appel entrant. Vraiment, on a toujours, avec le nom qu'on a et en fait la cam qu'on proposait, notre type d'affaires a augmenté en fait en non-stop par la bouche à oreille. En fait, à chaque fois, on rencontrait des gens, ça se passait bien sur l'événement, et on signait, on signait, on signait, on signait. Là, je pense qu'on est arrivé au point où c'est bon, on est connu, toute proportion gardée, mais du coup, là, on commence à prospecter. Donc, dix ans après... On commence la prospection. Donc vraiment, comment on fonctionnait à l'époque ? C'était Jean-Victor, chef de cuisine. C'est toujours la même chose, Jean-Victor, chef de cuisine. Donc il gère aujourd'hui la cuisine, la prod, l'approvisionnement, les équipes, le RH en cuisine et les livraisons. Et moi, je gère le reste. C'est-à-dire que je gère la communication, je gère les équipes en salle, je gère les événements, je gère les devis, je gère la relation client. Je gère aussi toute la partie création, on va dire, excusez-moi, création réseau sociaux, création vidéo. Et après, tout ce qui est consulting, comme on a pu faire avec toi lors du CIRA ou avec d'autres entreprises sur la création pour des marques.
- Speaker #1
Et là, en fait, tu ne t'ennuies pas. Pas du tout. C'est ça que tu disais. Mais là, en fait... Il n'y a jamais un projet qui se ressemble ?
- Speaker #0
Non, non, non. Et puis surtout, c'est palpable. Tout ce qu'on fait est palpable. C'est-à-dire que quand le client nous appelle, du moment où il nous appelle au moment où on finit l'événement, tout est palpable. C'est-à-dire que tu crées quelque chose à un moment pour cette personne. Et c'est là où je commence à kiffer. Mais du coup, à l'époque, pour revenir à avant, je faisais la cuisine avec Jean-Victor et je faisais aussi ça. Donc avant, j'avais des journées, comme Jean-Victor à Rallonge. Donc Jean-Victor, j'avais tout ça. moi j'étais quand même en cuisine avec lui de de 2014 à 2017-18, je pense que j'étais en cuisine. J'étais en cuisine à fond. Et après, vraiment, avant le Covid, 2019-2020, j'ai commencé à arrêter d'être en cuisine. Et là, je ne suis plus du tout. Mais je reste cuisinier quand même de formation. Donc, quand il y a besoin, je peux y retourner. Même si Jean-Victor, maintenant, me dit « Non, laisse-moi, je ne veux pas que tu viennes en cuisine. »
- Speaker #1
Donc à partir de 2017, ça s'accélère, vous faites des plus gros événements.
- Speaker #0
Oui, c'est ça, plus gros événements. Au début, on fait de 50 jusqu'à 100, ensuite de 100 à 200, de 200 à 300. Et après, Covid qui arrive en 2019-2020.
- Speaker #1
Et alors, sur cette période où à chaque fois, tu vas faire des événements de plus en plus gros, tu gardes cet état d'esprit où quand les gens commencent à te demander des choses que tu n'as jamais faites, tu dis comme ce que tu racontais au début ?
- Speaker #0
Non, pas du tout. pas du tout parce que Là, on commence à découvrir vraiment notre ligne éditoriale, notre direction artistique, ce qu'on aime faire, ce qu'on sait faire aussi. Et là, on commence à se dire, ouais, c'est ça qu'on kiffe faire, en fait. Et il y a des gens qui nous demandent plein de choses et on refuse beaucoup de choses. C'est-à-dire qu'on ne fait pas de buffet, on ne fait pas de repas à l'assiette. Il y a plein de choses qu'on ne fait pas, mais il y a plein de choses qu'on fait très bien, mais qu'on ne peut pas proposer.
- Speaker #1
Tu peux raconter un peu ton offre à ce moment-là ?
- Speaker #0
À ce moment-là, c'est vraiment du traiteur, donc 13 pièces, 10 pièces salées, 3 pièces sucrées des animations culinaires Et c'est tout. Du traiteur et les animations. À ce moment-là, c'est vraiment pose que ça.