- Antoine Lacouturière
Bonjour, soyez les bienvenus sur Toucher du doigt la santé, le podcast autour des soins, du bien-être et de la santé. Je vous propose une immersion dans le prochain épisode, en quelques minutes. En attendant la suite, je vous donne rendez-vous sur les réseaux et vous dis à tout bientôt.
- Sophie Rouméas
Alors, pour revenir à quand tu m'as posé la question, quand une personne vient me voir, qu'est-ce qui se passe, j'ai des fois en écoutant, donc il y a d'abord une partie d'écoute, que d'ailleurs tu sais très bien faire.
- Antoine Lacouturière
Merci.
- Sophie Rouméas
Une partie d'écoute très importante pour les gens. Et à cette écoute-là, je vais pouvoir ressentir dans leurs mots là où ils en sont. Et il y a certaines phrases qui peuvent m'interpeller quand les gens sont ce qu'on appellerait intriqués avec une loyauté à la famille qui leur est plus ou moins pesante. Donc ce qui nous est donné par notre famille, on va partir du principe que c'est pour notre bien, n'est-ce pas ? Donc les valeurs qui nous sont transmises, mais il y a aussi cette éducation que j'appelle l'éducation silencieuse, qui nous est transmise par la manière dont notre entourage agit, interagit avec nous, avec les autres, parfois être en phase avec ce qui nous est transmis par oral ou de manière consciente et qui parfois n'est pas en phase avec ce qui nous est transmis de manière consciente. Et c'est le cas aussi avec peut-être ce que l'école veut nous transmettre ou ce que les communautés veulent nous transmettre ou notre pays transmet comme valeur. Ceci étant dit, quand la personne parle d'elle-même, qu'on est à un moment donné de ce qu'on appellerait l'anamnèse, il y a peut-être certains mots-clés qui vont m'interpeller. Par exemple, Une personne qui dirait « je ne comprends pas pourquoi j'en suis là dans ma vie, des fois j'ai l'impression que mes choix ce n'est pas mes choix, je n'arrive pas à faire mes choix pour moi » . Là, c'est typiquement une phrase qui va me faire ouvrir encore un peu plus mon attention, parce qu'il se peut que la personne à ce moment-là, elle soit intriquée avec une loyauté, quelque chose qui n'est pas exactement à elle, ou en tout cas pas en phase avec elle. Ça ne veut pas dire que ce soit toujours le cas. Mais ça peut être le cas. Donc je vais questionner la personne sur ses valeurs, d'où elles lui viennent. Si la personne sait, je ne sais pas d'où vient cette valeur. Ou alors on va avoir plein d'exercices qui vont permettre de cerner si la personne a peut-être besoin de travailler sur son histoire de famille ou pas. Donc ça c'est un fait, les valeurs. Après il y a d'autres choses qui peuvent impacter une personne. Il y a tous les non-dits, les fameux secrets de famille.
- Antoine Lacouturière
Ça c'est important pour toi ?
- Sophie Rouméas
Oui, tout à fait. C'est important pour moi dans le sens où d'abord je me suis rendu compte personnellement, individuellement, de l'impact de ce que le silence peut créer chez quelqu'un, notamment chez un enfant. Un enfant c'est une éponge. Il peut entendre quelque chose de l'extérieur, par exemple « je vais bien » , mais il va percevoir que la personne qui dit « je vais bien » , elle va peut-être bien. Ou elle ne va peut-être pas bien.
- Antoine Lacouturière
Tu veux dire que les maudits sont ça, mais l'enfant capte l'état interne et le manque de cohérence entre ce qui est dit et la réalité de ce qui est vécu.
- Sophie Rouméas
Oui, alors il ne va peut-être pas capter ça comme une incohérence. Non, pas forcément avec ces mots-là,
- Antoine Lacouturière
mais il y a quelque chose qui n'est pas anodin, en tout cas, dans le fait d'avoir cet écart.
- Sophie Rouméas
Exactement. Donc l'enfant, lui, il va peut-être intégrer que quand... un des parents ou quelqu'un de proche qui est important dit « je vais bien » et puis qu'il va capter autre chose, il va peut-être intégrer les mauvais signaux. Et donc ça, ça peut brouiller la carte interne de reconnaissance de l'environnement, en fin de compte. Ça, c'est quelque chose qu'on peut aussi reconnaître, pas seulement en psychogénéalogie, mais on va dire en travail des parapetiques tout court. Mais pour revenir au secret de famille, Je vais prendre un exemple peut-être tout simple qui peut toucher beaucoup de familles. Et des fois, ce n'est pas qu'on veut que ce soit un secret, et c'est qu'on ne le sait peut-être pas. Mais il y a pas mal de femmes qui peuvent avoir des fausses couches, par exemple. Donc, on va dire que c'est un sujet qui n'est pas neutre, mais qui en tout cas n'impacte pas forcément de développement trop important pour maintenant. Une fausse couche fait que... Que la personne, donc la maman par exemple, imaginons, le sait. Elle a vécu sa fausse couche, elle en était consciente, elle était un petit peu avancée. Ça crée un deuil. Et puis peut-être la maman va avoir un enfant plus tard. Et là, pour les parents, ça va être un choix que de parler ou pas le fait qu'ils ont eu un enfant qui n'a pas pu arriver à terme ou pas à leur enfant d'après. Ça, si les parents n'en parlent pas, il n'y a pas de juste ou mauvaise manière de faire dans la vie. Mais c'est simplement pour indiquer qu'on peut voir très régulièrement un enfant qui ne sait pas qu'il y a eu un enfant. Un grand frère ou une grande sœur avant, il va peut-être ressentir, il peut ressentir qu'il est peut-être un enfant de remplacement. C'est des termes peut-être un petit peu pointus comme ça.
- Antoine Lacouturière
On te suit, on suit le développement, c'est ok. D'accord. Donc, dans ces secrets-là, dans les secrets de famille, comme par exemple une fausse couche ou un, j'allais dire IVG, IMG, volontaire de grossesse. Oui. on interrompt volontairement la grossesse ou on interrompt médicalement la grossesse, il va y avoir une forme d'information, je peux dire, qui, d'une manière assez inconsciente, malgré la bonne intention des parents, malgré l'amour des parents, va laisser une trace qui peut être en lien, en tout cas toi tu proposes un lien avec l'état des enfants après. C'est-à-dire avec une forme de sentiment un peu inconscient, de dire est-ce que c'est bien ma juste place, est-ce qu'il manque ça ?
- Sophie Rouméas
Oui, parce que ce qui peut se passer dans ce cas précis, dès l'exemple pris, c'est le fait qu'il y a un deuil pour les parents à faire. On ne sait pas toujours le temps qu'il peut y avoir entre deux grossesses, mais parfois le deuil est plus ou moins fait. Et ce qui fait qu'un des parents, des fois les deux parents, des fois la maman, parce qu'elle a été impactée dans son corps en fin de compte pour la perte, il se peut que du coup son regard intérieur soit encore porté. sur l'enfant qui n'a pas pu être accompagné jusqu'à sa naissance dans la vie. Et ça, ça peut créer du coup chez l'enfant le sentiment peut-être de ne pas être complètement vu. C'est très subtil.
- Antoine Lacouturière
C'est hyper intéressant à entendre. Je fais un retour après là-dessus, mais j'entends.
- Sophie Rouméas
Oui, et donc ce sont des choses qui sont subtiles, qui ne vont pas forcément avoir un impact énorme dans la vie, mais un impact.
- Antoine Lacouturière
Voici en quelques minutes un extrait de l'épisode qui, j'espère, vous donnera envie de découvrir la suite. Merci à toutes et à tous pour vos écoutes de plus en plus nombreuses et vos retours qui participent activement à l'amélioration du podcast. Belle fin de journée, soirée, nuit et à bientôt.