Bénédicte DelelisBonjour, je m'appelle Bénédicte Delelis et vous écoutez Tous Saints. Dans ce podcast de famille chrétienne, je vous raconte l'histoire de saints et de témoins de la foi récent qui nous donnent envie, à leur suite, de grandir en sainteté et en amour de Jésus. Dans cet épisode, je vais vous raconter l'histoire de Léonie Martin. Il est réconfortant de savoir que dans la sainte famille Martin, ayant donné l'immense petite Thérèse de Lisieux, quatre filles au Carmel et un couple de saints, il y avait Léonie, qui n'avait, semble-t-il, ni talent, ni beauté. Et pourtant, son procès de béatification est ouvert. « J'ai été bien méchante hier. écrit Léonie Martin de sa pension. Je ne sais jamais mes leçons. Ma tante n'est pas contente contre moi. J'attends les vacances de Noël avec grande impatience. Je tâcherai de ne pas faire de misère à ma tante, car je l'aime beaucoup. » Nous sommes en mars 1874. Léonie, née à Alençon, le 3 juin 1863, a 11 ans. Cela fait trois mois qu'elle a rejoint ses sœurs, Marie et Pauline, à la pension de la Visitation du Mans, afin que sa tante religieuse, sœur Marie Dosité, la prépare à la première communion. À la maison sont restés Louis et Zélie, ses parents, avec Céline, âgée de 4 ans. La petite dernière de la famille, Thérèse, a dû être déposée chez une nourrice parce que Zélie, pour son malheur, ne peut allaiter. Léonie a déjà fait un essai à la pension de la visitation en juin 1871, trois ans auparavant. Mais les religieuses n'ont pas voulu la garder. Cette petite fille est agitée, elle dissipe la classe et ne retient rien, ni ses leçons, ni ses prières, ni son catéchisme. En plus d'être turbulente et lente intellectuellement, elle souffre continuellement d'un eczéma qui la fait se gratter sans cesse jusqu'à l'infection. Et cette fois encore. C'est trop de soucis pour les sœurs, qui la renvoient à nouveau chez elle. Zélie se tourmente. Y arrivera-t-elle avec Léonie ? Chez les Martins, la vie est rythmée par les fêtes religieuses et la célébration des sacrements. Si les autres enfants sont naturellement pieux, Léonie, elle, semble peu intéressée aux choses de la foi. Le jour de sa communion solennelle, elle désole sa mère en paraissant ne se préoccuper que de porter une belle robe blanche. Pourtant, lorsqu'on lui parle de Jésus crucifié, les larmes roulent sur ses joues. Et si on lui offre des gâteaux en l'absence de ses sœurs, elle ne les mange pas afin de pouvoir les leur offrir le soir. « Elle a vraiment un cœur d'or, cette pauvre Léonie » , remarque Zélie. Un cœur bien meurtri. À onze ans, cet enfant a déjà perdu quatre petits frères et sœurs. À l'adolescence, Léonie se rend ferme. Elle fuit sa mère, qui en est très attristée. Cependant, quand la tante, sœur Marie d'Osité, se meurt, Léonie lui confie une intention qui surprend toute la famille. « Quand vous serez au ciel, demandez au bon Dieu s'il vous plaît. » qu'il me fasse la grâce de me convertir, et aussi qu'il me donne la vocation de devenir une bonne religieuse, car j'y pense tous les jours. Pendant ce temps, on diagnostique à Zélie un cancer du sein très avancé. Chez les Martins, c'est le tremblement de terre. Quant à Zélie, ce qui la préoccupe le plus, c'est sa Léonie. Elle vient de découvrir avec horreur que Louise, la bonne, exerçait depuis des années une emprise malsaine sur Léonie. Voilà pourquoi Léonie la fuyait. Elle était menacée de coups si elle se rapprochait de sa mère. Louise est sévèrement semoncée et éloignée de Léonie, qui d'un coup s'ouvre à la tendresse comme une fleur aux rayons du soleil. Mais Ellie meurt. Et on déménage à Lisieux. Pour Léonie, tout est alors obscur et difficile. Elle avait déclaré à 14 ans qu'elle voulait devenir religieuse. Pourtant, toutes ses sœurs le deviendront avant elle. À 23 ans elle entre sans consulter personne chez les Clarisse. Elle y reste seulement deux mois et revient couverte d'eczéma. L'année suivante, elle fait un essai à la visitation de Caen. L'obéissance lui est pénible et surtout le manque d'affection. Six mois plus tard, elle ressort. Elle ne supporte pas le froid et l'humidité qui font repartir son eczéma. Lorsque Louis commence une sorte d'Alzheimer très violent, Léonie et Céline s'occupent de leur père. À 30 ans, Léonie entre à nouveau à la visitation. « J'ai dit au cœur de Jésus que j'aime tant, que je lui donnais toute ma bonne volonté, mais qu'il devait faire le reste ! » confie-t-elle. Un an plus tard, elle est déjà découragée. « Où sont les progrès que j'ai faits ? Je n'en vois aucun. » Thérèse du Carmel l'encourage. Jésus est bien content de toi, je le sens. Finalement, à 32 ans, Léonie quitte à nouveau le monastère. Son père est mort, toutes ses sœurs sont au Carmel. Recueillie par son oncle et sa tante, elle frôle la dépression. Elle se confie à Thérèse, qui l'exhorte à pratiquer sa petite voie de confiance et d'abandon à Jésus. Je t'assure que le bon Dieu est bien meilleur que tu ne le crois. Il se contente d'un regard, d'un soupir d'amour, quand Thérèse est mourante. Léonie se précipite au caramel avec un éclair au chocolat que sa sœur a réclamé, et puis des moules fraîchement pêchées et une boîte à musique. Deux ans après la mort de sa sœur, en 1899, Léonie frappe à la porte de la visitation pour la troisième fois. Ce sera la bonne. Elle a 36 ans. Elle prend le nom de Sœur Françoise Thérèse, celle qui se juge bonne à rien, aide au réfectoire, à l'économat, puis à l'infirmerie et à la sacristie. Je me regarde comme le petit anon du monastère. sourit-elle. Que de renoncements, connus de Jésus seul, que d'âme, je peux sauver par ces petits riens. Ce qui caractérise Léonie, c'est son humilité. Sa santé est précaire, sa sensibilité à fleurs de peau, mais elle persévère. Elle connaît la première guerre mondiale, puis la Le monastère accueille des réfugiés. « Léonie atteint l'âge de 77 ans. Dieu nous garde ! » écrit-elle sous les bombardements. « Un jour, on sonne pour demander à voir la sœur de la sainte de Lisieux. » « Oh ! » s'écrit-elle, « elle n'a rien d'intéressant ! » Et elle s'en va. « Je sens, » avait dit Thérèse à Jésus, « que si par impossible tu trouvais une âme plus faible que la mienne, tu te plairais à la combler de faveurs plus grandes encore. » pourvu qu'elle s'abandonne avec une entière confiance à ta miséricorde infinie, eh bien, la voilà, cette toute petite âme, déclare Léonie. Vous ne pouvez en trouver une plus faible, plus misérable. J'ai donc tout droit de compter de m'abandonner à votre miséricordieux amour. Quand Léonie meurt, le 17 juin 1941, la communauté est inconsolable. « Elle était notre trésor » , écrit la supérieure. « Comme elle sera bien accueillie là-haut, notre humble et si douce Léonie. » Quarante ans après, la femme qui assure l'accueil des pèlerins à la maison des Martins à Lançon, Anne-Marie Fauret, se trouve dans le coma avec une septicémie, un œdème pulmonaire et une hémiplégie gauche. Elle peut encore tenir quelques heures, mais pas plus. annonce le médecin. Des religieuses se mettent à prier Léonie Martin. Et voici que la malade ouvre les yeux, parle et guérit. Tout le monde est stupéfait. « Pas Anne-Marie Fauret, j'aime beaucoup sainte Thérèse, » dit-elle, « mais celle que je préfère, c'est Léonie, car c'est la pauvre, l'oubliée.» Cher Léonie, nous te prions pour tous les enfants difficiles et leurs parents, pour tous les jeunes qui peinent à trouver leur voie, pour tous les cabossés de la vie, à l'âme douloureuse, merci d'allumer pour nous tous la lumière de l'espérance. Merci pour votre écoute. Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner, à partager cet épisode sur les réseaux sociaux et à mettre 5 étoiles et des commentaires sur Apple Podcasts et Spotify. Vous pouvez aussi retrouver ces podcasts dans le livre « Tous Saints » publié aux éditions Mame en librairie à partir du 12 septembre. Et puis si ce n'est déjà fait, courez d'écouter les autres épisodes de ce podcast et découvrez tous les podcasts de Famille Chrétienne. Un beau jour, Maman prie. Sexo, Frières catholiques et d'autres encore. Merci et au prochain premier mercredi du mois pour un nouvel épisode.