- Speaker #0
Tout plaqué pour ouvrir une boulangerie, tout plaqué pour ouvrir un restaurant, ou encore tout plaqué pour ouvrir une boutique de vêtements. Si toi aussi, ce rêve d'ouvrir ton propre commerce t'a déjà traversé l'esprit, alors je peux te confirmer que tu es au bon endroit. Je suis Emma Hedari et je te propose de partir à la rencontre de celles et ceux qui ont osé tout plaquer pour ouvrir un commerce. Ils te dévoileront tout, leurs défis, leurs réussites, leurs meilleures anecdotes et surtout les coulisses de leur nouvelle vie d'entrepreneur commerçant. Salut Thibaut !
- Speaker #1
Salut Emma !
- Speaker #0
Merci de m'accueillir aujourd'hui, je suis super contente de faire ce podcast avec toi. Pour commenter, est-ce que tu peux te présenter ?
- Speaker #1
Alors, je m'appelle Thibaut, j'ai 34 ans, bientôt 35. Je suis papa d'une petite fille de 10 ans et demi, et je suis aussi chef d'entreprise. J'ai lancé la marque Monka il y a un peu plus de 4 ans maintenant, qui fabrique et conçoit des encassins qu'on distribue un peu partout en France.
- Speaker #0
Ok, super. Avant de rentrer dans le détail du coup de ton entreprise, ta marque, etc., j'aimerais qu'on reprenne un peu peut-être le début de ton parcours, tes études. Je sais que tu n'as pas toujours été entrepreneur. Est-ce que tu peux nous raconter un peu ce que tu faisais avant ?
- Speaker #1
Oui, carrément. Alors moi, je suis diplômé d'une école de commerce. Donc j'ai validé un master 2 en école de commerce il y a un peu plus de 10 ans maintenant. C'est vrai, je n'y suis pas. Et ensuite, j'ai été papa dans la foulée. Donc en gros, j'ai... J'étais jeune papa à 23 ans et donc je me suis tout de suite mis à chercher du travail parce que je n'avais pas le choix, il fallait bien nourrir la maison. Et donc j'ai pris un boulot un peu alimentaire dans une salle de sport où j'étais responsable d'une salle de sport, mais sans vraiment que ça m'anime particulièrement. J'ai fait ça pendant un an et demi. J'ai switché après parce que j'ai eu une proposition dans le cadre de l'événementiel sportif, dans les sports de raquettes, et là pour le coup ça m'animait beaucoup plus. Donc c'était pour gérer des événements de sport, tennis et paddle principalement, en France et en Europe. Et donc, je trouvais ça trop cool. Même si c'était risqué parce que ce n'était pas un CDI, que c'était un taf un peu intrapreneur, un startup et tout. Donc, le mode de fonctionnement, il était quand même très particulier. Mais j'adorais, je trouvais ça trop cool. Et je me suis dit, vas-y, go, fonce, tu vas découvrir plein de choses. Et j'ai fait ça pendant trois ans. Et c'est vrai que j'ai découvert plein de choses. Je trouvais ça génial, j'ai pu organiser des événements, gérer des projets de A à Z, gérer aussi l'argent parce que j'avais un budget, je devais le respecter, faire rentrer de l'argent, pas trop en sortir, etc. Donc en fait, sans le savoir, je découvrais le monde de l'entrepreneuriat, même si ce n'est pas moi qui prenais les risques, et je trouvais ça trop bien. J'ai arrêté parce que financièrement, la startup n'allait pas ultra bien, donc je me suis dit qu'il fallait que je passe à autre chose, et puis j'allais m'enterrer là-bas dedans, donc ce n'était pas le but. Et c'est à ce moment-là que j'ai décidé de lancer ma boîte. Voilà, sans trop d'expérience, mais quand même avec ce petit background d'intrapreneuriat dans le cadre d'une startup, et je trouve ça cool.
- Speaker #0
Ok, mais du coup, tu prends la décision de finalement un peu sortir de cette sécurité un peu de l'emploi financier, parce que tu étais salarié un petit peu. Tu ne faisais pas vraiment salarié, mais tu avais quand même, j'imagine, une sécurité financière pour lancer ta boîte. Tu disais au début que tu avais une fille, j'imagine qu'à cette époque, elle n'était pas très grande encore. Comment, tu vois, comment tu te dis, ça y est, je me lance et on verra bien, quoi ?
- Speaker #1
En fait, tu réfléchis pas, je pense, à ce moment-là. En gros, tu le fais parce que t'as une opportunité, que tu dis que c'est cool, que t'as envie aussi parce que t'es animé par ce que t'es en train de faire. Et sur le moment, tu penses pas à l'argent, en fait. Tu te dis juste, il y a un projet, c'est cool, j'ai l'impression de faire un projet un peu scolaire, on fonce, sans trop de réflexion. Mais je pense que c'est pas plus mal de pas trop en avoir parce que plus tu réfléchis, moins tu fais, finalement. Donc là-dessus, je suis pas mauvais, j'ai pas tendance à beaucoup réfléchir. Donc, c'est comme ça que j'ai lancé.
- Speaker #0
Et en tant qu'entrepreneur, parce que si tu réfléchis à faire des business plans pendant 5-7 ans, en fait,
- Speaker #1
c'est à peu près... Ouais, il y a un moment, de toute façon, où il n'y a que le terrain qui t'apportera les réponses que tu cherches. Donc, je ne suis pas trop du genre à faire 50 millions de business plans et tout. Et on a lancé comme ça en essayant. Et puis, au pire, on se sera dit que c'était une bonne expérience et ça aurait été cool. Mais voilà, l'expérience continue encore aujourd'hui. Je suis content d'être encore là, d'exister, de nous développer chaque année. Donc, c'est super.
- Speaker #0
Du coup, j'ai deux questions. Tu dis « on » , donc j'imagine que tu étais associé avec quelqu'un. Ouais. Et la deuxième question que j'ai, c'est du coup, comment tu as trouvé cette idée ? Pourquoi dans la foot, tu n'étais pas du tout dans ce secteur-là avant ? Tu étais dans le sport plutôt ? Quoi que tu pourras peut-être faire des liens entre les deux, tu vas nous expliquer, mais...
- Speaker #1
Complètement, en gros, ouais, j'étais associé au départ, on était deux. Voilà, on a fait trois ans à deux, on a vécu des trucs cools, mais bon, ça s'est fini parce qu'on n'avait pas les mêmes visions, enfin, pas la même vision, pas les mêmes projets, enfin voilà. Donc aujourd'hui je suis tout seul et c'est très bien comme ça. Et après, le projet de départ, il est complètement différent de ce qu'on fait aujourd'hui. C'est-à-dire que nous, on a lancé, on travaille sur le business plan fin 2019. On finalise l'idée, on lance la boîte février 2020. On est confiné en mars 2020. Et le projet de départ, c'est d'apporter des encassins en entreprise pour le bien-être des collaborateurs.
- Speaker #0
Ah ouais, t'as eu du flair,
- Speaker #1
quoi. Ouais, clairement, du pif à moi. Moi et ma chance légendaire, on a lancé en février. Un mois après, on était confiné. Il n'y avait plus personne dans les boîtes. Donc, le business plan, il était mort avant même de voir le jour. Mais on avait déjà acheté les meubles, on avait fait la conception du projet, on avait du stock de matières premières. Et tu vois, dans l'idée, il y avait plusieurs trucs dans ce projet-là. C'était une partie boisson qu'on ne gérait pas du tout, on faisait de l'achat-revente. Nous, c'était vraiment du service plutôt. En gros, on allait voir les sociétés qui créaient des choses, nutrition, boisson, tout ça, et on mettait à disposition des boîtes. Il y avait une autre partie où on allait chercher des snackings un peu sains et tout, pour apporter autre chose que les bananes et les oranges qui crèvent dans la panier de fruits, là, toutes les semaines, dans les bureaux. Donc ça, c'est un projet qu'on avait vu à Paris. Il y avait une boîte qui le faisait, qui s'appelait Daily Corner, qu'on adorait parce que le projet, on le trouvait cool. Et on voulait faire exactement la même chose en province. On s'est dit, Lyon, il y a Genève pas loin, il y a un truc à faire. Et donc, on commence comme ça. Ça dure trois semaines. Et finalement, on se retrouve avec du stock, des frigos, des matières premières. vraiment plein de trucs et on sait pas quoi faire on se dit bon bah c'est soit on fait bronzette pendant trois mois et on a le temps de voir ce qu'il se passe soit on fait quelque chose et on se lance sur un site web en disant vas-y on va aller vendre ce qu'on a fait on va vendre nos produits via des petites box tu vois comme des abonnements comme ce qu'ils font pour le vin ouais il y a le vin qui le fait notamment je sais que la box de vin le petit vallon ça s'appelle c'était un vrai benchmark qu'on avait fait auprès d'eux on adorait le produit On s'est dit, on va faire pareil, ça va être trop stylé, on va faire des box dans le cas et tout. Bon, il s'est l'air que ça n'a pas du tout marché. On en a fait, je ne sais pas, on a dû envoyer 2000 box en tout.
- Speaker #0
Et ça, du coup, c'était plus à destination des particuliers et plus des boîtes. Vous avez complètement pivoté.
- Speaker #1
Oui, parce que les boîtes, de toute façon, c'était stand-by de partout. Il n'y a personne qui prenait de décision, tout le monde était en TT, tu ne pouvais contacter personne. Enfin, TT slash, je ne fais rien du tout, parce que finalement, il y a quand même la majorité des boîtes qui étaient à l'arrêt. Donc, on s'est dit, il faut qu'on fasse autre chose. Et puis nous, on venait de mettre quand même de l'argent, on a créé la boîte. Bon bah on a switché quoi.
- Speaker #0
Et donc à temps dans tes box, tu mettais tes produits ou tu mettais des produits de partenaires que tu mettais dans tes box ?
- Speaker #1
Un peu des deux. Et c'est comme ça qu'est née l'idée après de mon cas. Mais on mettait les produits partenaires. Donc des boissons, des barres de céréales, des maltaisers sains. Enfin peu importe, il y avait plein plein de trucs. Des barres Bapapa LC et tout. On a trouvé plein plein de produits. C'est comme ça d'ailleurs qu'aujourd'hui je connais beaucoup de monde dans l'univers de la foot. Parce qu'à l'époque je les appelais pour bosser avec eux. Et on mettait nos produits. Donc on avait décidé de faire des Energy Balls. en se disant le format il est cool le produit il est pas mauvais on va le faire, on va le mettre dans les box en plus c'est un peu ton poc en fait pour tester aussi ton produit au final exactement c'est ce qui s'est passé et finalement en mettant ce truc c'était pourri ce qu'on faisait on mettait ça dans une boîte à sushis carré avec une petite étiquette et un bout de scotch non mais c'était nul les débuts quoi tu te dis mais comment on avait c'était pourri et on envoyait 9 boules à chaque fois plus tous les autres produits sauf que vu qu'on avait pas beaucoup de clients on les faisait à la main c'était vraiment handmade et à chaque fois qu'on envoyait les box les gens nous disaient c'est cool mais on peut avoir juste les boules on se regarde avec Nico à l'époque on se dit c'est pas possible on fait un truc tout mort dans une cuisine on a pas de recette vraiment détaillée on le fait un peu au feeling on a un packaging crevé et les gens ils veulent que nos produits il y a un truc à faire on continue les box, la vie reprend un peu son cours on est déconfiné tout ça et on lance 2-3 tournois nous on est dans l'univers des sports de raquettes donc on sponsorise 2-3 tournois et on les vend comme ça pour voir ce que ça donne, avoir les clients en face de nous pour voir les réactions et en fait les gens nous disent c'est super bon donc on commence à travailler un mini patcaging quelque chose pas très beau mais au moins ça fait quelque chose là t'es toujours ta cuisine en train de faire tes trucs à la main tes box à sushis, ton scotch exactement et quand on lance vraiment le format un peu plus travaillé, on a une boîte de 3 et c'est comme ça que ce format sort parce qu'on se dit la boîte de 9 ça sort trop cher on est pas rentable, les gens vont pas mettre 8-9 balles pour acheter une boîte comme ça c'était pas bon donc on sort la mini boîte de 3 en disant on fait un format snacking 55 grammes,
- Speaker #0
60 à l'époque je crois on a réduit après et c'est comme ça qu'on lance l'idée et donc là tu vends toujours via ton site web à des particuliers qui s'abonnent à une box alors on a toujours un petit nupin ouais
- Speaker #1
en parallèle quoi exactement en fait à un moment on est sur 3 projets différents et c'est là où tu vois la boîte elle prend un peu le tournant on a les box qu'on continue de faire tous les mois donc on doit sourcer des produits machin en parallèle on commence à vendre un peu nos Energy Balls dans des salles de sport des clubs de paddle parce que c'était mes clients avant donc les mecs me connaissent tous et finalement ils le prennent tous enfin tous peut-être 50, 100 clients tu vois au début mais ça met un premier pied à l'étrier et c'est cool et on a le business en entreprise qu'on n'a pas complètement lâché. On se dit, il y a quand même un truc à faire. On signe 2-3 boîtes dans la foulée. On signe 6e sens immobilier, je crois. Agicap, qui est une grosse structure de gestion de trésorerie. On se dit, il y a quand même un business à faire. Et puis, le business, c'est facile. Franchement, tu prends des produits, tu les mets à disposition, tu fais x2. Quand tu fais du service, c'est vraiment bien. Et on a les 3. Et on se dit, il y a un moment, il faut trancher parce que ce n'est pas possible. On ne s'en sort pas et on est mauvais sur les 3, finalement.
- Speaker #0
Tu ne parles pas de te centrer sur un truc et du coup, tu fais du bon. En plus, tu as des canaux différents. Tu as du B2C, du B2B,
- Speaker #1
du turma abonnement,
- Speaker #0
du pas abonnement.
- Speaker #1
C'est le bordel. Et vraiment, on n'est pas très bon. C'est-à-dire qu'à vouloir faire un peu de tout, finalement, tu ne fais rien de bien. Et on s'est dit qu'on centralise sur les boules. C'est là où il y a peut-être le plus de plus-value. Le marché de l'entreprise, c'était quand même un peu bizarre encore à l'époque. Beaucoup de tétés dans la mentalité des gens. Revenir au travail, c'était encore un vrai effort. Et on s'est dit, est-ce que ça va durer une génération complète ? Ça se trouve, dans 20 ans, on sera encore... Ils sont revenus au bureau, mais à l'époque, on ne savait pas trop. Et la partie abonnement, ça ne prenait pas. Ça coûtait super cher d'avoir des nouveaux clients parce qu'il fallait faire des canogues d'acquisition, donc soit des ads sur Instagram, beaucoup de réduction. Donc, ta première box, tu l'envoyais, tu perdais une tonne d'argent. Tout notre oseille passait en logistique. Enfin, on s'est dit qu'on arrêtait les deux. On arrêtait les deux simultanément quasiment. Donc,
- Speaker #0
tu ne te focuses que sur la vente de tes bons.
- Speaker #1
Oui, en disant que ça, c'était 30% de notre chiffre d'affaires. donc en fait on split 70%
- Speaker #0
de notre CA à l'époque chaud en se disant bon bah on prend un risque mais au moins on y va à fond on l'assume clairement et puis on verra ouais mais tu te focuses que sur le truc qui te fait gagner de l'argent parce que tu te dis c'est bien de regarder le chiffre d'affaires des fois mais il faut aussi savoir des fois regarder ta marge et en fait finalement le service nous faisait gagner de l'argent aussi mais
- Speaker #1
les box pas du tout mais le service nous faisait gagner de l'argent mais on avait du mal à avoir cette vision de développement en disant ok on a 2-3 boîtes demain on en a 50 comment on les livre, c'est-à-dire qu'il faut acheter des fourgonnettes, il faut livrer en frais, il faut des mecs qui livrent et ça sera pas aussi bien fait que nous, parce que bon, des fois les livreurs, c'est quand même pas les mecs qui font le plus d'efforts au monde, tu vois. Et donc quand on allait un peu plus loin sur le business modèle, on s'est dit putain, un business de logistique, c'est l'enfer quoi, ça demande une tonne de salariés, ça coûte cher, parce que mine de rien les livraisons quand on voit à Lyon le bordel que c'est, ou ailleurs, mais à Lyon particulièrement, horribles, et c'est pour ça qu'on a pas fait.
- Speaker #0
En tant qu'entrepreneur, tu penses aussi à ce que tu kiffes un peu dans ton projet. Ouais. Toi, ta passion, c'est la food et vendre ce produit, tu vois. Et en fait, en effet, c'est sur après un business où tu n'as que de la logistique sans arrêt. Tu ne fais que ça de ta journée et tu ne prends plus aucun plaisir.
- Speaker #1
Tu deviens logisticien et je le vois avec Daily Corner parce que pour la petite histoire, on bosse avec aujourd'hui en tant que fournisseur. Donc, c'est nos clients. Donc, c'est assez drôle. Et on est allé les voir une fois. Donc, tu vois comment c'est organisé, comment c'est géré. Et en fait, c'est un business de logistique. Donc, tu gères uniquement des entrées et des sorties. Et clairement, ça, ça ne m'anime pas du tout. aucun intérêt, c'est pas un truc qui me fait plaisir, qui fait... Je sais que c'est beaucoup de problèmes, la logistique. Le dernier kilomètre coûte très cher. Enfin bon, il y a plein, plein de sujets. Et moi, ça ne m'animait pas. Et je me suis dit que finalement, on a pris la bonne décision.
- Speaker #0
Et donc du coup, là, c'est qui tes clients ? Donc tu disais les salles de sport, les clubs sportifs.
- Speaker #1
À l'époque, maintenant.
- Speaker #0
À l'époque ?
- Speaker #1
Salles de sport, principalement.
- Speaker #0
Salles de sport. Ouais. Et à quel moment tu commences à rentrer plus dans la grande distrib ?
- Speaker #1
Bah en fait faut savoir que moi je viens pas du tout de ce milieu là, c'est à dire que je viens de l'événementiel sportif, j'ai jamais vendu, jamais fait de foot service, jamais travaillé dans la GMS, c'est un milieu qui est totalement inconnu, j'ai pas travaillé en grande surface ni rien et je me retrouve à vraiment arriver avec pas de bagage en fait, même pas mon petit bagage, zéro bagage et me dire ok bon bah je vais faire comme quand je faisais avec mes salles de sport et mes petits crossfit et mes petits clubs de padel, je vais les appeler et puis je vais voir. Et j'ai appris comme ça. Et au début, on a signé la GSS, donc la Grande Surface Spécialisée, plutôt magasin bio, plus épicerie fine, etc. Genre, Grand Frais, ce genre de truc, en version plus petite, mais voilà, dans l'idée, ce genre de magasin. Après, on a fait vraiment le sport. On l'a bien poncé. On y est allé à fond. Donc, tous les clubs de sport, clubs de boxe, escalade, paddle, tennis. On a essayé même les sports publics, mais ça n'a pas pris du tout. Enfin, voilà, on a vraiment fait... quelque chose d'assez large, crossfit beaucoup. Et après, on a attaqué tout ce qui est GMS et plus gros clients, donc distributeurs, GMS, restauration. Et pareil, on y est allé un peu au culot.
- Speaker #0
Tu l'as accès par mail jusqu'au jour où tu as un rendez-vous. Oui,
- Speaker #1
LinkedIn, mail. Beaucoup LinkedIn aussi, ça a aidé pour développer les gros. Mais mail, téléphone, voilà, et pas lâcher jamais. Si tu ne me réponds pas, je vais te harceler tant que tu ne me donnes pas une réponse. C'est con, mais après, tu as une façon de faire. Il y a des mecs qui sont très vite lourds. Moi je le fais toujours de façon à ce que ça ne le soit pas forcément. Je pense que ça passe mieux. Mais ouais, pas le choix.
- Speaker #0
Et tu peux nous expliquer un peu comment ça marche ? Est-ce que, tu vois, t'as un rendez-vous, t'as une négo commerciale, ils te disent, ok, mais il faut que tu vendes tant... Enfin, tu vois, comment ça se passe, en fait ? Tu viens animer en magasin la vente de ton produit ? Enfin, tu vois, c'est quoi les...
- Speaker #1
C'est vraiment très différent en fonction des clients qu'on cible. Par exemple, on a Cogent, avec qui on travaille. Cogent, c'était... À l'époque, c'était avec Marion Flippo, qui est devenue une amie, mais qui était la directrice de Cogent, qui me sollicite, qui me dit, voilà... On va faire rentrer des Energy Balls parce qu'on veut axer sur le sport, le bien-être, etc. C'est un produit qui nous plaît. On va travailler avec un mec, mais on a besoin d'ouvrir un peu la pelle d'œuf. Donc viens nous faire goûter ce que tu fais. Même si je suis transparente avec toi, on ne va pas signer ensemble. Ok, bon, je vais à Paris quand même. J'ai un rendez-vous à 9h. Je me rappelle, je prends la route à 4h du matin parce qu'il n'y avait pas de train qui arrivait là-bas pour que j'arrive à l'heure. Et j'arrive là-bas, mon shoot a explosé. Et je fais la dégustation. Et je dis, avant qu'on déguste les miens, est-ce que je peux voir déjà ce que vous allez signer ? pour voir déjà la tronche que ça a, si c'est bon, pas bon et tout. Je goûte et je rigole. Dedans, j'ai le directeur de chez Cogent, directrice de la restauration, responsable de l'offre. Enfin, tu vois, je rigole du truc. Elle me dit, qu'est-ce qu'il y a ? Je fais, bah, c'est pas français ce truc. Non, non, c'est anglais. Et je sors une phrase, mais tu vois, avec mon culot, de toute façon, j'y suis allé en me disant, c'est mort. Donc, j'y vais et je leur parle.
- Speaker #0
Ouais, mais tu es quand même allé, en même temps, t'avais rien à gagner. Donc, au fond de toi, tu t'es dit, il y a moyen, peut-être... que...
- Speaker #1
Bah je me connais et je sais que je suis pas trop mauvais dans ce genre de relation commerciale donc je me suis dit bon vas-y, on va faire un tour quand même on sait jamais. Et je dis ouais c'est vrai que si on faisait confiance aux anglais pour la nourriture on serait pas dans la merde. Et là j'ai été un blanc sur le truc et ils me disaient tu trouves pas ça bon ? Je fais non je trouve ça dégueulasse. J'adore. Bah vous me demandez mon avis je vous le donne, c'est dégueulasse. Ouais. Maintenant j'arrive avec mes produits, j'en dis allez-y goûtez. Et là ils goûtent et il y a un silence de cathédrale et ils disent ah ouais c'est vrai que c'est bon quand même. Ouais c'est... ouais ça a rien à voir. Ouais ouais c'est vraiment... Et là, en fait, tout le monde s'extase un peu sur le truc en disant, ouais, ouais, c'est ultra carré, c'est les meilleurs qu'on ait mangé. Ok, cool. Et donc maintenant, on fait quoi ? Et là, ils me regardent en disant, ouais, mais nous, on a du prix, on a ci, on a ça, il y a eu le Brexit, il y a eu ça. Enfin bon, en termes de tarification, je ne suis pas sûr que vous soyez vraiment plus haut. On discute tarif et finalement, on signe. Quelques mois après.
- Speaker #0
Énorme.
- Speaker #1
Et on est encore chez eux aujourd'hui, tu vois. Ouais, on est encore chez eux aujourd'hui. Et à côté, il y a Monoprix qui m'a fait un rendez-vous beaucoup plus carré. Ok, c'est ça, les tarifications, c'est ça, notre façon de fonctionner. Donc ça dépend vraiment, tu vois. Je trouve qu'il n'y a pas de vérité. Je ne pourrais pas arriver en disant « alors ça se passe toujours comme ça, puis après comme ça, puis après comme ça » . Non, ce n'est pas vrai. Tous mes clients, je les ai signés de façon différente. Il y en a, c'est un peu du bouche à oreille. Il y en a d'autres, c'est parce qu'ils m'ont envoyé un message sur LinkedIn. D'autres, c'est une réponse à un mail. Keepcool, avec qui on a signé, j'ai fait un mail sur leur adresse contact. Enfin, tu vois, ça n'a vraiment pas de vérité, quoi. Donc non, c'est un peu de culot, je pense. Beaucoup d'abnégation et le fait de... Tu vois, d'être confiant dans ce que tu proposes aussi, ça le joue. Moi, j'arrive, ouais, j'ai le meilleur encassant du marché. Après, t'aimes, t'aimes pas, mais moi, je suis sûr de moi. Et ça fait toujours mouche, enfin souvent.
- Speaker #0
Du coup, on en parlait juste un peu avant, mais t'as décidé... Donc là, on parle beaucoup de B2B, donc tu vends tes produits à des distributeurs. Et t'as fait le choix rapidement, en fait, d'abandonner le B2C. Est-ce que tu peux nous... Pas l'abandonner complètement, parce que t'as encore une petite partie, mais c'est pas ta majeure partie de chiffre d'affaires. Tu peux nous expliquer un peu pourquoi ce choix-là ?
- Speaker #1
C'est pas un choix fait sciemment. Ce n'est pas une décision voulue. Moi, demain, si tu me dis, est-ce que tu veux que le B2C prenne 30% de ton chiffre d'affaires, 40, 50, je suis très content.
- Speaker #0
Parce que ça a plus de marge ?
- Speaker #1
Il y a un peu plus de marge. Brut, mais net. Après, une fois que tu enlèves tous les frais de transport, la marge disparaît vite dans la logistique. Mais ça t'apporte du volume. C'est intéressant. Ça te permet de toucher une clientèle que tu ne peux pas toucher. Parce que nous, on est beaucoup dans les grosses villes. Tu vois, Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux. Les gens qui habitent à Vienne, je dis n'importe quoi, Châtillon-des-Herbes, Lausanne, pour prendre que les patelins d'ici, ils ne peuvent pas trouver nos produits. Et moi, je trouve ça toujours frustrant d'avoir des gens, ça se trouve, qui nous apprécient, mais qui ne peuvent pas les acheter. Et donc là, ça permet de toucher tout le monde en très peu de temps. C'est juste qu'on ne sait pas faire. Et moi, je ne sais pas faire. Autant je suis très bon vendeur quand il s'agit d'avoir une relation commerciale avec un client B2B, autant être bon sur les réseaux sociaux, avoir des gens qui viennent voir tes vidéos. faire en sorte de, le fameux hook, tu vois, attirer le consommateur de réseaux sociaux sur tes vidéos, etc. Je ne sais pas faire, je n'ai jamais su faire, et pour l'instant, même mon équipe communication, tu vois, on a du mal. On ne perce pas du tout sur les réseaux, on n'est pas bon là-dessus, ils le savent, je le sais, tout le monde le sait. On va attaquer un peu l'ad, parce que peut-être que ça peut jouer aussi, mais on n'a pas du tout cette compétence-là, et moi, ne l'ayant pas, je ne peux pas, tu vois, bien transmettre l'information à mes jeunes aussi, qui sont avec moi et qui sont en alternance sur la partie com. Donc je rêverais de faire en sorte que ça pousse, mais aujourd'hui malheureusement ce n'est pas le cas parce qu'on ne sait pas forcément comment s'y prendre, mais ce n'est pas un choix volontairement.
- Speaker #0
En effet, si t'es pas bon là-dessus, des fois, il faut aussi savoir se dire quelles sont mes qualités. Je capitalise là-dessus au lieu d'aller vouloir chercher ce que je sais pas faire, quoi. Donc c'est plutôt raisonnable de ta part aussi d'avoir conscience que t'es pas bon là-dessus et que du coup, faut pas grisaler, quoi. Aujourd'hui, t'as des équipes, t'es plus tout seul, t'as recruté du monde. Combien vous êtes ?
- Speaker #1
Ouais, j'ai une petite équipe avec moi. On est dix aujourd'hui. Donc j'ai cinq personnes à temps plein sur la partie production, parce que mine de rien, c'est un gros poste chez nous. par rapport à beaucoup de nos concurrents, on fabrique quand nos concurrents en font faire. Donc, en fait, ils apposent du marketing sur des produits qu'ils ne fabriquent pas.
- Speaker #0
On n'a pas parlé de ça, mais du coup, c'est pareil. Est-ce que tu peux nous expliquer ce choix ?
- Speaker #1
Moi, il y a une phrase que je sors à chaque fois, mais la fameuse, ils ne savaient pas que c'était possible, alors ils l'ont fait. Et en fait, vu que je n'y connaissais rien, que je n'étais pas du tout de l'univers de la food, ni de la grande distri, ni de la production industrielle, je me suis dit, ouais, on va le faire, et puis on verra bien. Et puis... ... Ça commence à la main, chez mon père. Puis on installe une petite cuisine parce que, mine de rien, ça commence à être short. Et puis on achète un ou deux petits équipements ménagers, vraiment des petits trucs, mais on commence à avoir un peu plus de volume. Et puis on achète une grosse machine qui fabrique des boules toute seule, et puis une qui les met dans les sachets. Et en fait, à la fin, sans t'en rendre compte, t'es devenu industriel.
- Speaker #0
Tu as quand même des responsabilités. En fait, au final, t'as, entre guillemets, t'es pas en train de sauver des vies, mais t'as quand même la vie des gens entre tes mains parce qu'ils vont manger tes produits. Donc potentiellement, il faut que tu sois super attentif sur la hygiène. D'ailleurs, il y a un norme à respecter.
- Speaker #1
D'ailleurs, c'est l'enfer. Si tu t'amuses à tout respecter de A à Z, tu n'as même pas à commencer à commercialiser parce que c'est impossible. Mais nous, on est certifiés bio. On a quand même quelques certifiés derrière qui viennent et qui checkent si tout se passe bien. Et après, on essaie toujours de faire du mieux possible, mais à notre niveau. Aujourd'hui, pour avoir un local qui soit 100% certifié avec tous les trucs... ultra normé sur les ISO, les machins, les normes IFS et tout, je ne sais pas, 300, 400, 500 000 euros, juste pour avoir le local, tu n'as pas commencé à travailler. Donc nous, on fait du mieux possible, mais en version artisanale, comme un boulanger, je ferai chez lui.
- Speaker #0
Mais toujours dans les règles.
- Speaker #1
Toujours dans les règles. On essaye toujours de faire le maximum. Notre local, c'est clean, c'est carré. Ils font le ménage le soir à chaque fois. Il n'y a rien qui traîne. Les tables, elles sont toujours propres. Mais... tu ne peux pas non plus faire parfait dès le début. À un moment, quand tu prends un entre-mots, et encore quand tu vois Butoni, ce qui s'est passé il y a quelques années, à beau dire que tu es un mastodonte, c'était horrible, je peux vous garantir que c'est bien plus propre que chez Butoni. Mais on essaie toujours de faire du mieux possible. Et après, le côté intéressant de l'artisanat, c'est que tu as toujours un œil humain derrière. Donc tu vois toujours ce qui se passe. Quand la boule n'est pas vraiment ronde, quand elle a un défaut, quand le grammage n'est pas bon, tu sais que tu as toujours un mec derrière qui sait exactement ce qui doit sortir et comment il doit le sortir. Et du coup, c'est mieux pour la qualité de produit.
- Speaker #0
Donc pardon,
- Speaker #1
on a un peu dévié,
- Speaker #0
mais du coup, tu étais en train de nous parler de tes équipes, un peu comment vous êtes.
- Speaker #1
Bah oui, donc j'ai cinq personnes à la prod et après j'ai trois commerciaux, une personne au marketing, justement pour à la base activer un peu le site web et tout, gérer les ads, et une personne à la communication pour le développement des réseaux sociaux et la gestion de nos packagings, tu vois, toute la partie graphisme et tout, tout ce que l'œil peut voir. Donc voilà un peu comment on est répartis. Et justement, cette personne au marketing est censée m'apporter un peu ce step-up sur la partie digitale. Tu vois, si je l'ai recruté, c'est vraiment pour faire ce pas en avant. Donc, dans ma stratégie, je voulais vraiment accélérer. On n'a jamais vraiment pu le faire encore aujourd'hui parce qu'on n'a pas mis en place les ads, parce qu'on était en retard sur la production. Tu sais comment ils sont les gens aujourd'hui. Ils commandent sur Amazon, ils ne sont pas contents quand ils ne sont pas livrés le lendemain. Donc, nous, on avait deux semaines de délai. On savait qu'on allait se faire cartonner. Les gens, ils avaient pété les plombs. Ils ne sont pas prêts à attendre 15 jours pour le soir.
- Speaker #0
Aujourd'hui, tu commandes à 17, le lendemain à 9h, tu as ton toilette dans ta boîte aux lettres.
- Speaker #1
Je ne voulais pas lancer des ads pour que tout le monde nous défonce et dire que j'ai commandé le 12, on est le 19, je n'ai toujours pas reçu. On allait avoir que des commentaires négatifs. La perception client n'était pas bonne. Là, on a rattrapé le retard de la production. On est un peu plus dans les clous. On a déjà fait des premiers tests, pas concluants. On est en train de retravailler. Je compte sur cette personne-là pour faire ces analyses-là et essayer de faire en sorte que ce soit efficace.
- Speaker #0
Et du coup, toi, ton rôle, quand tu es entrepreneur, tu fais un peu tout.
- Speaker #1
Ouais.
- Speaker #0
Tu vois, c'est quoi ton... Tu te définis comment, toi, dans tout ça ?
- Speaker #1
Je dirais que je suis celui qui fait en sorte... Tu sais, je ne sais pas comment l'expliquer, mais comme si tu avais un fil au-dessus de plein de personnes et tu faisais en sorte que toutes ces personnes-là tenaient à peu près debout et que toi, tu étais juste le mec qui tirait tous les câbles d'un coup, en fait, tu vois. Mais chacun a son rôle, mais j'ai un peu ce sentiment que... Tu vois, ils me font valider tout, tout le temps. Alors, surtout sur la partie production, beaucoup. Mais même sur la partie commerciale, parce qu'ils me donnent encore pas mal de chiffres. Tu vois, ils sont bons dans ce qu'ils font. Mais j'ai quand même ce sentiment, et c'est mon problème, parce que j'ai du mal à déléguer, j'ai du mal à lâcher aussi les rênes. Mais il faut toujours que je sois un peu derrière, toujours un peu recadré. Et puis, ils sont jeunes aussi, donc c'est compliqué. Mais quand ils ont des tâches bien définies, ils les font super bien.
- Speaker #0
Et ce n'est pas quelque chose qui s'apprend, tu vois, d'être entrepreneur au final et d'avoir ce Ausha. Comment tu fais pour progresser ?
- Speaker #1
Je pense que c'est... Enfin, je vais prendre un parallèle avec le sport, mais c'est comme quand tu attaques la salle de muscu, par exemple. Donc au début, tu es un peu nul. Et puis tu découvres les machines et puis tu lis sur la machine comment ça marche. Et puis quand ça fait quatre ans que tu fais du sport, tu as augmenté les charges et puis tu peux faire des séances plus intenses, etc. Moi, demain, tu m'aurais mis entrepreneur. À mon niveau de société aujourd'hui, la boîte, elle aurait tenu deux semaines. Enfin, tu vois, c'est pas possible.
- Speaker #0
Tu construis en même temps que la boîte.
- Speaker #1
Oui, exactement. En fait, tu apprends tout en faisant. Tous les problèmes que tu prends dans la tronche, ça te renforce aussi tes compétences. t'apprends à manager pour être très honnête avec toi je suis pas encore très bon là dedans il me reproche plein de trucs mes équipes et c'est normal parce que je fais tout en même temps je peux pas être juste manager je suis commercial marketer manager gestion de problèmes mais c'est moi qui vois la plupart des soucis tu vois sur le site des fois il ya des problèmes c'est moi quand on voit tiens il y a un problème sur le site et c'est pas le mec qui gère le site qui veut dire tiens il est en ce sujet là je l'ai corrigé tout seul et j'ai plein de trucs encore à apprendre et peut-être que dans cinq ans si la boîte continue de se développer et qu'elle fait 3 millions de rôles de chiffre d'affaires et bah je suis encore un autre homme que ce que je suis là en gérant d'autres problèmes en ayant appris d'autres choses mais tu peux pas c'est comme être papa, tu peux pas apprendre sans l'être vraiment en fait, ça marche pas t'as beau lire tous les bouquins que tu veux, à un moment quand ton gosse il pleure bah tu sais pas quoi faire sauf que plus t'avances dans l'âge et plus tu sais gérer ce genre de situation, c'est pareil je suis très sceptique sur toutes ces formations que je vois de partout fleurir, je vois ça d'un oeil très extérieur mais j'ai beaucoup beaucoup de mal, je suis sollicité tout le temps sur LinkedIn, vu que je poste pas mal et tout, je reçois un million de messages, tiens j'ai ci, je peux t'accompagner là-dessus, gestion de ci, gestion de ça, ouais j'ai du mal.
- Speaker #0
Tu fais une excellente transition vers ma prochaine question, mais justement je voulais parler un peu, j'ai vu que t'étais très présent sur LinkedIn, t'incarnes pas mal ta marque, tu disais tout à l'heure, c'est un peu paradoxal, mais que t'étais pas très réseau sociaux, etc, pourquoi tu t'es lancé sur LinkedIn, et quel est, enfin tu vois, finalement, quel est l'objectif de... d'être aussi présent et de faire des posts régulièrement comme ça ?
- Speaker #1
Alors, je me suis lancé parce qu'on m'a forcé. C'est vrai ? Oui, c'est la première personne qu'on a recrutée qui s'appelait Emma, qui était une super personne pour le coup, qui bossait méga bien, franchement.
- Speaker #0
Elles sont toujours top les Emma, de toute façon.
- Speaker #1
Ça doit être ça, je pense exactement, elles sont géniales. Non, mais elle était top, elle faisait un boulot de dingue et tout. Franchement, on a eu de la chance d'avoir une personne comme ça sur le lancement de boîte et je pense que ça nous a beaucoup aidé aussi. Et elle m'a dit, il faut que tu postes. Enfin, à l'époque, il faut qu'on poste. parce que j'étais encore avec mon associé faut que vous le fassiez, il y a beaucoup de choses à aller chercher sur Linkedin et tout, c'est con de se priver de ça, et en plus c'est assez simple c'est juste rédiger quelque chose, moi j'ai pas grand chose en termes de talent mais j'ai une bonne plume tu vois, j'aime bien écrire c'était pas le cas à l'école mais plus ça va et plus j'aime écrire et du coup je me suis dit bon vas-y, au début je faisais des posts et tu sais t'as 3 likes, 8 likes 10 likes, tout le monde s'en fout tu racontes quoi en fait, tu racontes ta vie tu parles de ta poète tu donnes des conseils au début je raconte raconter un peu tout et rien, quoi. Ça n'a pas de sens, tu vois. Je lançais des trucs comme ça, et je voyais ce qui se passait, mais puis à chaque poste qu'ils plantaient, je disais « Ouais, tu vois, ça sert à rien ton truc, là, ça me saoule et tout » . Et puis j'avais quand même une petite voix intérieure qui me disait « Vas-y, Tib, t'as jamais rien abandonné pour l'instant, abandonne pas ça non plus, tu vois » . Et donc je continue. Et il y a un poste qui marque, puis deux, puis trois, puis je vois que mon nombre d'abonnés grimpe un petit peu, puis il y a un contact intéressant, puis deux, puis trois. à la fin je me dis bon il y a quand même un truc à aller chercher et en fait je me suis rendu compte que les postes qui marchaient c'était mes postes un peu intimes entre guillemets où je racontais ma life mais sans filtre, sans rien je déteste les entrepreneurs qui tombent que la face positive exactement ouais j'ai gagné tant de salaire, ouais j'ai fait ci ouais c'est super, ouais je suis à Dubaï, ouais machin c'est bon en fait à un moment arrête de nous faire croire qu'être entrepreneur c'est gagner 15 000 balles t'es là aussi pour raconter que c'est ça la vraie vie bah ouais Je me suis dit soit je suis très mauvais et en fait c'est moi qui suis dans le faux et c'est eux qui sont dans le vrai et machin. Mais quand j'en parle autour de moi, il n'y a que des mecs qui galèrent, il n'y a que des mecs qui sont dans le dur et tout. Alors j'ai une ou deux très belles réussites aussi, il en faut. Mais même eux, ils ont connu des phases très compliquées. Et putain sur LinkedIn, je lis que des trucs de gens qui sont là, tout réussi, c'est génial, super, on a fait un million de rechutes d'affaires en claquant des doigts et tout. Il y a un truc qui ne me correspondait pas. Et en fait je prends un peu ce parti-là. Et je dis que mon LinkedIn aujourd'hui, ce serait mon journal intime. Allez-y, go. Tu vois, quand tu me dis est-ce qu'il y a des choses que tu veux pas évoquer et tout, non, vas-y, go, tu peux parler de tout. Je parle de chiffre d'affaires, de résultats nets, de mon salaire, de ce que je gagne, de ce que je gagne pas, de comment on le gagne, des mois, de ma vie perso, de ce qu'on gagne et comment on le fait, enfin...
- Speaker #0
des coups durs tu vois il y en a eu plein de ma séparation avec mon associé de ma super alternante et ma super responsable comme qui est parti pour lancer sa propre boîte tout tout tout tout pas vraiment les sujets juridiques et tout à un moment il y a des trucs que tu ne peux pas évoquer mais 99% entre guillemets j'ai zéro fait combien j'ai fait chez carrefour je peux vous le donner combien on fait chez monoprix je peux vous donner ce qu'il y a dans mes énergies vol je peux vous le donner je m'en fous et je prends ce parti pris de dire ok maintenant vous allez découvrir ce que c'est que le vrai visage d'une entreprise en France. Et en fait, vu que personne ne le faisait, ou pas grand monde en tout cas, ou alors c'était plus sur le coup de gueule, genre « Ouais, vas-y, j'ai eu des impôts qui me sont tombés dessus » ou « Ouais, j'ai eu un contrôle de la répression des fraudes » . Mais du coup, il n'y avait pas vraiment de fil rouge. Moi, il y a vraiment un fil rouge complet, et ça sera mon journal intime, de ma création jusqu'à la vente ou la liquidation un jour de ma boîte, enfin j'espère pas, mais en tout cas, je dirais toujours tout, sans filtre. ce qui marche, ce qui ne marche pas. Et je pense que c'est ça que les gens aiment bien, parce que finalement, des gens qui veulent entreprendre, il y en a plein, potentiellement comme toi, et ils se disent, je ne vais pas suivre que les réussites d'Oubayot, parce que tu n'as même pas envie de commencer. Pour moi, je vais employer des termes durs, mais tu as les abrutis qui voient ça en disant, c'est génial, je vais faire une formation à 3000 euros, je vais dropshipper deux produits et je vais être riche. Ça, c'est mongolien, ceux qui pensent que c'est facile. Et après, il y a les gens qui ont quand même un peu la tête sur les épaules et qui se disent non, ça, c'est pas la réalité. Faut que j'arrête de lire ces trucs-là. La réalité, c'est quand même qu'il y a beaucoup de taf en amont, que c'est dur, que tu vas galérer pour y arriver, que tu as plus de chances de rater que de réussir. Ça, c'est la réalité. Elle est dure, mais elle vaut ses lois.
- Speaker #1
T'es assez visionnaire de faire ça parce qu'aujourd'hui, on en a beaucoup des gens maintenant qui, finalement, racontent un peu les revers de la médaille d'entreprenariat, la vraie vie. Mais c'est assez récent. Toi, tu le fais déjà depuis un moment, donc tu devais faire partie des premiers.
- Speaker #0
Ouais, je pense. Et j'avais mis, je me rappelle, le post qui avait le mieux fonctionné, c'est un post qui est vieux, tu vois, pour le coup j'ai beaucoup plus d'abonnés aujourd'hui, mais mon meilleur post a été un des premiers. J'avais mis être entrepreneur, c'est deux points, et j'avais mis genre dix points.
- Speaker #1
Dix bullet points, tac, tac, tac. Ouais,
- Speaker #0
et c'est pas dix bullet points dans le mode gagner de l'argent, faire ci, faire ça, mais j'avais mis en gros ce que les gens pensent versus la réalité. Et c'était un de mes posts qui avait le mieux marché. Et finalement je me dis, mais tu vois, il est encore dans le vrai aujourd'hui, parce que je vois plein de posts fleurir un peu dans ce sens-là, mais c'est exactement ça. Et ouais, je trouve. en fait j'ai pas de compétences moi particulières tu vois oui je sais bien vendre je suis un vendeur de tapis tu vois j'ai un bon relationnel j'ai un bon bagout et tout mais à côté de ça je suis pas bon en market je suis pas bon en com tu vois je sais rien en faire de particulier avec l'IA donc je me suis dit bah le seul truc c'est que je sais bien écrire et je
- Speaker #1
suis transparent autant que je mette ça en avant tu vois c'est cool en fait tu as vraiment réussi à comprendre quelles étaient tes forces et tu capitalises là dessus pour ton business enfin depuis le début en fait j'ai l'impression Tu es confiant aussi que tu n'es pas bon dans plein de trucs, mais du coup, tu cherches des gens pour t'accompagner sur tes points un peu plus faibles. Et toi, tu continues à faire finalement ce qui te plaît et ce sur quoi tu es bon.
- Speaker #0
Je ne sais plus qui c'est qui disait cette phrase, mais en gros, je crois que c'est chez Google ou Apple, mais tu n'embauches pas des gens pour leur montrer comment faire. Tu embauches des gens pour qu'ils fassent mieux que toi. Et moi, je rêve d'avoir que des gens meilleurs que moi. Commercialement, ça risque d'être dur. Mais sur le reste...
- Speaker #1
On a bien compris que t'étais un bon vendeur.
- Speaker #0
Ouais, non, mais voilà. Mais par contre, sur le reste, franchement, je rêve d'avoir un super marketer, une super meuf en com. Enfin, tu vois, j'en ai eu plusieurs, donc ça, c'est cool. Même en prod, tu vois, quelqu'un qui me gérait la prod 100 fois mieux que ce que je le fais, quelqu'un qui est meilleur que moi en administratif, qui rêve plus vite sur l'ensemble des tâches. C'est mon rêve, ça.
- Speaker #1
Ça va venir.
- Speaker #0
Que moi, je chapeaute juste l'ensemble, que je gère les vrais problèmes de la boîte et les vrais axes des développements, parce que c'est ça, pour moi, le métier d'entrepreneur. Mais ça, c'est le rêve de tout le monde.
- Speaker #1
Mais ça va arriver, j'ai l'impression que tu lâches rien, donc a priori, et ta boîte existe toujours au bout de 4 ans, c'est déjà...
- Speaker #0
Ouais, c'est déjà bien.
- Speaker #1
Est-ce que t'arrives à te payer aujourd'hui, est-ce que c'est le cas depuis le début, si t'arrives à te payer, comment tu...
- Speaker #0
Non, je pourrais, tu vois, je pourrais, mais en fait quand je me suis séparé de mon associé, je voulais finir sur une note positive cette année de merde, et je me suis dit la note positive c'est que ma boîte crache du résultat, j'aimerais bien, tu vois, de me dire ok j'ai une boîte rentable. J'avais une boîte qui était à peu près rentable quand Nico était là, mais on finissait à zéro, tu vois, 2000-0, en jouant un peu sur la valeur de stock et tout, mais on n'était pas, la vérité c'est que tu vois, elle ne gagnait pas d'argent. Et c'était vraiment mon objectif, et je me suis dit ok, vas-y, sacrifie-toi un petit peu, et puis tu verras en fin d'année, comme ça tu finis sur une note positive. Et on a fini sur une note super positive, on finit à 40 000 euros de résultat net quasiment, tu vois, donc 10%, c'est bien sur une boîte dans l'agroalimentaire industriel. Et donc en fait sur ce truc mon comptable il m'a dit ok au niveau de temps d'imposition c'est mieux si tu te fais les frais kilométriques que tu t'es pas fait toute l'année donc en gros moi toute l'année tu sais j'avais pas fait les frais kilométriques les trucs tu vois j'avais tout prêt en perso et tout et donc je me suis mis tous les frais kilométriques et en gros il m'a dit voilà au moins ça on l'enlève de ton résultat et au niveau imposition c'est mieux comme ça tu sautes pas une case Et finalement, j'étais content. Un, j'avais créé du résultat. Deux, finalement, je me suis payé mes frais que j'avais passés toute l'année. Donc, c'était ultra positif. Et là, cette année, je pense que je vais pouvoir commencer à me rémunérer. C'est un vrai sujet, mais logiquement, je devrais pouvoir y arriver à partir de septembre.
- Speaker #1
Comment tu tiens quatre ans sans te payer ? C'est parce que tu es passionné par ce que tu fais ? Il y en a beaucoup, tu vois, qui auraient abandonné avant. Tu te dis, bon, après, il y en a. Si maintenant, on suit des comptes comme toi, où on sait que ce n'est pas pour gagner un million d'euros en trois jours. A priori, tu mets quand même du temps à te rémunérer, mais je pense qu'il y en a quand même beaucoup qui auraient lâché au bout de 4 ans sans vraiment se payer du tout.
- Speaker #0
Je pense que tu as deux trucs. En fait, tu as déjà ce que tu es capable d'absorber, toi, dans ton perso. Parce qu'il s'avère que si tu n'as pas d'argent de côté, si tu vis avec même pas le RSA, parce que tu es entrepreneur, tu n'as même pas le RSA, en fait, tu ne peux pas y arriver. Et tu as beau avoir toute la conviction du monde, à un moment donné, tu ne peux pas mettre en danger toute ta famille non plus pendant des années si le projet n'explose pas en 5 minutes, si tu ne lèves pas des fonds. Mais j'aurais eu une trajectoire différente. J'aurais levé des fonds, je serais allé chercher des business angels qui m'auraient mis de l'argent, je me serais rémunéré avec l'argent des fonds, des business. Tu peux, mais pas de cette façon-là. T'es obligé de te diluer. Moi, j'ai la chance quand même d'avoir un peu d'argent de côté, de venir d'une famille qui n'est pas dans le besoin. Donc ça, c'est plutôt cool et ça m'aide, mine de rien. Pas que Résus, mais mine de rien, ça permet de tenir. De vivre, quoi. Ouais, exactement.
- Speaker #1
Mettre à l'abri ta fille. ta femme a un emploi stable à côté du coup ?
- Speaker #0
enfin stable entre guillemets alors je suis plus avec la mère de la petite mais j'ai retrouvé quelqu'un et elle oui elle a son taf à côté enfin tu vois pas de sujet mais oui pour le coup pour le coup ça m'aide à tenir après mentalement peu importe quand t'as beau avoir 15 milliards d'euros sur les comptes si demain tu travailles pas 35 heures mais plutôt 60-70 et qu'à la fin du mois il y a zéro même si t'as de l'argent un peu de côté franchement c'est dur quoi mentalement faut s'accrocher Mais je reste persuadé qu'on a un beau produit, que les gens aiment, une jolie marque, et je m'accroche à ce truc-là et je me dis qu'un jour ça va marcher. Donc je suis prêt à mettre le temps pour construire ma maison et bien la revendre plus tard. C'est pas grave si en attendant je fais quelques sacrifices sur le loyer.
- Speaker #1
Et du coup j'enchaîne un peu sur cette vie pro-perso, tu vois, comment t'arrives à trouver ton équilibre, surtout avec une fille, elle a 10 ans du coup tu disais ça.
- Speaker #0
Bah... On s'entend super bien avec la maman, déjà. Donc, c'est cool parce que ça nous permet de gérer nos emplois du temps respectifs. Elle, elle bosse aussi, donc voilà. Mais si j'ai besoin d'aller à Paris, par exemple, un jour, je sais qu'on peut changer nos jours de garde, etc. Donc, ça, c'est pratique. Et après, il y a des choses sur lesquelles je ne veux pas déroger. C'est-à-dire que je bosse énormément. Mais par contre, je vais chercher ma fille à l'école le mardi soir. Je l'emmène au cheval le mercredi matin. Je la récupère à l'école encore une fois. Je l'emmène à l'école. C'est des petites choses, mais c'est important. et sur les week-ends où je l'ai, je me force à pas toucher mon téléphone ou très peu, tu vois, pas trop au travail à part si vraiment il y a une urgence ultime mais je veux faire en sorte que les moments avec ma fille, je l'ai la moitié du temps dans la semaine, bah ils soient précieux et je les conserve, et du coup ça je les touche pas mais c'est hyper dur,
- Speaker #1
je pense quand t'es entrepreneur, t'arrives pas, enfin j'imagine que quand tu te couches le soir, tu penses à ton business quand tu penses à ton business en fait il y a toute la journée, tu penses sans arrêt ... Du coup, tu es obligé, en effet, de te fixer vraiment des trucs où tu dis ça, c'est ma fille, c'est du temps de qualité précieux, où mon téléphone, il est ailleurs.
- Speaker #0
Je ne te dis pas que ça ne m'est pas arrivé. Et puis même d'avoir la tête ailleurs, quand des fois, elle me raconte sa journée d'école, mais que moi, j'ai eu un million de mères de taf. Oui, je ne suis pas le père exemplaire qui écoute, qui comprend. Des fois, ça rentre là, ça sort là-bas. Et je réponds un peu à côté de la plaque. Et ça me fait chier quand j'ai ce genre de discours. Mais ça m'est arrivé. J'essaye de faire... aussi bien que je peux, mais c'est pas toujours facile. Mais oui, tu penses 100% du temps à ton business. En vacances, les week-ends, les dimanches, le soir, quand tu te couches, quand tu te réveilles, tout le temps. Parce que t'as tout le temps des merdes, en fait, qui te tombent dessus, donc du coup, t'es obligée. Je vais pas m'entreprendre. Ouais, pardon, c'est vrai.
- Speaker #1
C'est la vérité, en fait, il faut le dire.
- Speaker #0
Non, mais je préfère... Je pense que c'est comme si t'arrives sur un combat de boxe et qu'au final, tu te dis, vas-y, le hot, il est nul et que finalement, il est monstrueux et que tu te fais défoncer. C'est un peu ça l'entrepreneuriat, c'est que si t'es pas prêt et si t'es pas prêt à aller au combat, parce que c'est un combat de tous les jours, tu vas te faire défoncer. Et je préfère dire aux gens, ça va être dur, est-ce que tu veux quand même y aller ? Et ceux qui y iront, du coup, ils savent exactement à quel point ça va être compliqué. Plutôt que de dire, c'est génial, tu verras, au bout de deux ans, tu vas aller à Dubaï, tu vas gagner 15 000 euros par mois, c'est super. Ouais, mais non, c'est pas ce qui va se passer. Dans 95% des cas, en tout cas. Sinon, il n'y aurait pas autant de fermetures administratives tous les ans. Donc je préfère les prévenir et que tu sois mieux armé. Et quand tu vas au combat, tu vas vraiment au combat parce que tu sais ce qui t'attend. Mais si tu vas au combat avec une fourchette et qu'en face, tu as un truc monstrueux, tu vas te faire défoncer. C'est clair. Et il y en a trop qui lancent des boîtes, qui tiennent six mois et qui se disent « Ouais, c'est dur en fait » . Bah ouais. Après, il y a un autre truc, c'est le freelance. Mais c'est deux trucs spécifiques. Pour moi, ce n'est pas du tout la même chose. Même ça, c'est dur, mais te lancer en freelance... t'as pas de charge, t'as pas de salarié tu bosses quand tu veux effectivement t'as cette liberté ultime parce que tu dépends pas d'un produit ou d'un truc comme ça c'est pas la même chose, freelance dans le service franchement c'est pas pareil bon, demain tu fais je sais pas, tu design des logos ou tu fais des podcasts ou peu importe, ton métier c'est ça c'est super,
- Speaker #1
c'est cool et puis c'est du service en fait, toi t'as un produit derrière il faut le vendre, il faut le livrer en plus toi t'as pas choisi le truc t'as vraiment toute la chaîne de valeur de la fabrication je faisais du chien à la ligne des enfants tu étais agroalimentaire t'as choisi le truc le plus franchement honnêtement avec le recul je me dis j'ai choisi bien tu regrettes pas ?
- Speaker #0
non j'ai zéro regret j'avance pas comme ça dans ma vie tout ce que j'ai fait là j'ai appris énormément et je sais que demain cette valeur là elle est inestimable pour une boîte aussi donc si demain ça plante ma valeur je la connais et je sais ce que je suis capable de produire mais c'est vrai qu'on savait pas Et quand tu ne sais pas, c'est dur de le prendre en pleine face. Et moi, je l'ai pris en pleine face parce que franchement, je ne savais pas du tout à quel point c'était compliqué. Pour moi, tu lances un produit, c'était chill. Tu es arrivé, tu as appelé les commerciaux chez Monoprix, Carrefour et Intermarché. Et puis, ils allaient te prendre ton produit parce qu'il est bon. Ils allaient le mettre en rayon et puis ils la laissent vendre tout seul.
- Speaker #1
Oui, mais d'un autre côté, si tu n'avais pas eu cette innocence, tu ne serais jamais allé. Tu ne l'aurais jamais fait.
- Speaker #0
Non, je ne l'aurais jamais fait. Mais en même temps, tu vois, des mecs qui se plantent pour des mecs qui réussissent dans notre domaine d'activité, le ratio n'est pas moins. donc je sais pas ce qui est le mieux pas savoir et du coup y aller quand même mais potentiellement t'en as quand même plein qui se cassent la gueule ou savoir que c'est dur peut-être se préparer un peu mieux, être un peu plus prêt ou y aller dans une autre phase de ta vie que quand t'as 22-23 ans et que t'es encore un bébé tu vois,
- Speaker #1
je sais pas de toute façon il y a jamais de, enfin je pense qu'il faut pas avoir de regrets tu l'as fait comme ça, aujourd'hui t'es tu vois au final tu t'es lancé hyper jeune t'avais pas d'expérience, dans un secteur je pense le plus exigeant, enfin l'agroalimentaire en plus tu dis là avec que les GMS,
- Speaker #0
je pense que c'est vraiment pas le pire mais le plus compliqué et t'existes toujours donc tu vois au final y'a pas de vérité quoi je suis content d'y être allé mais c'est vrai qu'aujourd'hui j'ai mon devoir quand on me demande, je suis sollicité par plein de marques, des jeunes marques des jeunes entrepreneurs qui me disent ouais on veut lancer une marque de ça ou de ça ou de ça et tu vois comment t'as fait et c'est vrai qu'ils arrivent avec leur innocence et je suis obligé de faire en sorte que ils repartent d'une discussion avec moi en ayant appris quelque chose et ce qu'ils ont appris c'est que ça allait être un ... vrai combat difficile à mener, que par contre la route elle est super jolie parce que tu vas apprendre plus que ce que t'auras appris toute ta vie ça c'est vrai, t'apprends énormément quoi qu'il arrive mais je suis obligé de leur dire je peux pas leur dire ouais c'est super tu vas lancer ton produit tout le monde va s'arracher, c'est sûr, il est génial ton produit tout le monde s'en fout en fait et tu vas devoir le battre.
- Speaker #1
Et le pire c'est que quand tu le lances comme tu disais tout à l'heure on va faire un truc génial t'es tellement à fond, t'as l'impression que tu lances le truc révolutionnaire, tout le monde en a rien à foutre.
- Speaker #0
C'est exactement ça, moi c'est le truc qui m'a marqué au début. Quand tu lances ton produit, que tu envoies des trucs et que les mecs ne te rappellent même pas. Ouais on vous a envoyé un échantillon. Ah ouais. Marie, il est où l'échantillon là ? Ah ouais, ouais c'était bon ? Ouais, c'était pas mal. Et ? Bah c'était cool. Tu vois, c'est vraiment ça que tu prends dans la tronche. C'est pas des gens qui vont dire, on a goûté, c'était super, on le veut à tout prix. Mais non, on n'est pas du tout.
- Speaker #1
T'as aucune reconnaissance, t'as aucun encouragement de rien, c'est toi, t'as juste toi, quoi.
- Speaker #0
Ouais, et puis quand t'as pas, tu vois, tout au-dessus, là-bas, où ils te mettent des grandes tartes dans la tronche à coups d'impôts, de taxes et de machins, c'est dur, quoi, c'est la vérité. Après, si t'es prêt à y aller, tant mieux. C'est-à-dire que t'es bien armé et que potentiellement tu peux faire un truc super, parce que ceux qui restent jusqu'au bout, en général, ils ont, tu vois, ils ont dû les surprises à la fin, quand même. Mais il faut arriver jusqu'au bout.
- Speaker #1
Et du coup, toi, tu... Comment tu te projettes là ? Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à Monka ? Comment tu te vois dans 5-10 ans ? C'est quoi ton ambition, ta vision sur cette boîte ?
- Speaker #0
J'aimerais être une référence de l'oncassin en France. J'aimerais, un peu comme Michel Augustin aujourd'hui est devenu une référence du gâteau, il s'est imposé assez vite dans un secteur quand même difficile. Bon, maintenant, ils ont bien revendu, c'est Ferro-Rouchet qui a racheté, mais j'aimerais que, je ne sais pas, quand je me balade dans une salle de sport... Genre mon cas soit une évidence que chez Auchan, Carrefour, Biocoop, je vois des produits qui sont les miens sortir régulièrement en caisse, que les gens connaissent la marque. Être un peu une référence de l'encassin en France, ça serait cool.
- Speaker #1
Et si tu le deviens, ton objectif, c'est de garder cette boîte ou réentreprendre, devenir un peu un serial entrepreneur dans d'autres domaines potentiellement ?
- Speaker #0
Là-dessus, je ne sais pas répondre à cette question. Honnêtement, ça dépend. Je pense que c'est toujours une question d'offre. Si demain j'ai une jolie offre, un truc qui peut pas trop se refuser, et que toi t'es un peu au bout du rouleau parce que ça fait 10 ans que t'es dedans, et que t'as épuisé toutes tes batteries, parce que c'est quand même ultra exigeant, physiquement et mentalement, et que t'as une belle offre qui tombe, c'est dur à refuser, quand t'es un peu fatigué. Ça fait 10 ans que t'es dans le dur et qu'il y a un mec qui vient et qui dit « Moi, j'en veux 4 millions. Est-ce que tu prends ? Est-ce que tu prends pas ? » Tu vois ? Compliqué. Donc, je sais pas du tout. Franchement, ça peut être une boîte familiale qui serait cool et que je garderais encore plein d'années parce que moi, j'adore ce que je fais. J'adore ma boîte, en fait. Tu sais, des fois, t'entreprends dans des domaines pourris qui t'intéressent pas. Demain, je ferai du boulon. Même riche en faisant du boulon, ça me ferait chier, tu vois. Donc, je préfère être... entre guillemets dans une boîte que j'aime plutôt que bien gagner ma vie dans une boîte qui m'attire pas du tout franchement je vois c'est l'avenir nous le dira mais je suis fermé à rien quoi je peux revendre comme je peux rester dedans pendant encore 20 ans je sais pas du tout est ce qu'il y a un truc que tu regrettes tu vois que tu aurais aimé faire différemment pas j'ai pas trop tendance à avoir de regrets pour le coup pas dans mon état d'esprit tu vois ce que j'ai fait je l'ai fait Pleine connaissance de cause. Si j'estimais que c'était le bon choix à ce moment-là, c'est pour ça que je l'ai fait. Non, je n'ai pas de regrets particuliers. Ne serait-ce que pour mon association, je n'ai pas de regrets là-dessus. Non, franchement, pas particulièrement. Je suis le chemin qu'on a établi et je le trouve cool. Après, il y a plein de choses qu'on aurait pu mieux faire, mieux gérer.
- Speaker #1
Tu as fait de ton mieux.
- Speaker #0
J'ai toujours essayé de faire de mon mieux. J'ai toujours essayé d'être le plus généreux possible avec les gens avec qui je travaillais. J'ai sûrement été plein de fois maladroit, parce que ce n'est pas mon métier, encore une fois, donc j'ai appris. Mais non, je n'ai pas de regrets. Je trouve que là où on en est, c'est cool, que j'ai progressé dans plein de domaines. Ça, c'est important pour moi. Et après, non, pas de regrets.
- Speaker #1
Si tu avais un conseil à donner à une personne qui a envie d'entreprendre dans la foot, tu lui dirais quoi ?
- Speaker #0
d'y aller parce qu'il faut se lancer. Il n'y a rien de pire que de travailler sur un Excel pendant deux ans alors que le truc ne veut rien dire, tu vois. Donc, quand tu as ton projet, quand il est bien ficelé, vas-y, go, tu vois, prends ton proof of market, va prendre des tôles dehors parce que sur ton Excel, c'est facile de dire que ton chiffre d'affaires dans trois ans sera 1,5 million, mais va voir ce qu'il se passe dehors. Exactement, ça me fait toujours rire. Dans le cas de mon associé, il disait, alors l'année prochaine, on fera 4 millions et puis dans deux ans, on fera 9 millions.
- Speaker #1
9 millions 763.
- Speaker #0
Ouais, ouais. D'accord. Mais là, tu fais 300 000, du coup. Comment tu fais pour passer de 300 à 9 millions en deux ans ? Mais explique-moi. Donc ça, ça me fait toujours rire. Donc lance-toi. Va prendre tes tôles dehors et puis construis-toi de ça, tu vois. Améliore ton produit sans cesse. Entoure-toi bien. Super important. Mais de tout le monde, hein. Clients, fournisseurs, tu vois. Faites toujours en sorte d'être bien avec tout le monde. Moi, j'ai des clients qui sont devenus des copains. J'ai des fournisseurs qui sont devenus des copains. Tu vois, quand tu leur montres des services, du coup. Du coup, tout va plus vite, tout va mieux. C'est super important le réseau, donc ça, faut jamais le négliger. Et ouais, le plus important, c'est arme-toi quand même, quand il va. Sois sûr que t'es prêt. C'est peut-être le premier, celui-là, mais une fois que t'es sûr que t'es prêt, que t'es dans les starting blocks, que tu sais qu'il y a rien qui peut te démolir à l'instant, et que tu vois, t'es dans une bonne période de ta vie, tu peux. Si t'es déjà dans une période compliquée, ou financièrement déjà assez dure, ou tu vois... T'as pas trop de... Ouais, t'es pas bien dans tes chaussures, tu viens de te séparer, tu dis que tu vas faire ça parce que ton boulot il te saoule, mais que tu sais pas trop. Franchement, tranquille. Souvent, on voit les marques qui marchent bien, c'est des mecs qui étaient quand même bien en place, qui savaient exactement où ils allaient. Pour reprendre Michel Augustin, les deux, ils sortaient de deux taffes monstrueuses. L'autre, il était directeur financier chez plus haut, un directeur marketing d'un énorme groupe. Ils ont tout quitté pour monter le truc, mais tu sens que dans leur tête, c'était déjà bien structuré le machin. À l'inverse, s'ils étaient à moitié au chômage, qu'ils étaient en galère d'oseille et tout, je ne suis pas sûr qu'ils seraient là où ils ont fini. Donc, ouais, sois bien blindé quand même avant d'y aller.
- Speaker #1
Mais pas forcément de thunes, mais plus d'être prêt.
- Speaker #0
Ouais, pas forcément de thunes, parce que la thune, il y a des gens qui pourront te la donner. Mais ça, à part le réseau aussi. Mais par contre, ça dépend ce que tu montes. Encore une fois, ta boîte est boîte. Demain, je sais pas. Pour prendre ton exemple, tu veux monter un système de podcast où tu te fais rémunérer par des pubs. C'est du service, tu as besoin d'un ordi, de micro. C'est bon, va. Le risque, il est proche de zéro. Et si tu veux monter une boîte un peu plus complexe où tu as de la logistique, où tu as de la prod, des locaux à prendre, des ressources humaines à recruter et tout, c'est chaud de ne pas avoir du tout d'oseille. Parce que tu sais que tu ne vas pas te rémunérer tout de suite. Donc moi, j'ai toujours un peu de doute là-dessus.
- Speaker #1
vraiment quand il va avec zéro ou alors il faut avoir un petit chômage tu vois suite à un truc pour avoir un peu un matelas c'est ça pendant deux ans pour se mettre à l'abri et pas exactement ou alors est jeune à avoir papa maman qui t'a fait tu vois où tu dors chez papa maman t'es tranquille
- Speaker #0
t'as pas trop de charges et tout. Moi, à un moment, le profil du mec de 30 ans qui a pas trop de thunes, qui a pas de chômage derrière, qui a peut-être une fille séparée, machin, bref. Ou alors, tu t'associes avec le mec qui a l'oseille, lui, il vient prendre l'oreille, toi, t'apportes tout l'opérationnel, le concept. Enfin, tu vois, tu peux trouver des façons de fonctionner différentes. Mais tout seul, sans argent, sans avoir un background de ouf. Parce que, mine de rien, quand tu es directeur financier d'une grosse boîte, je pense que des contacts, t'en as tout le bras, tu vois. Compliqué, quand même.
- Speaker #1
ouais chaud bah merci pour tes conseils est-ce qu'il y a un sujet qu'on n'a pas abordé que t'aurais aimé évoquer non je pense qu'on a fait un bon tour déjà ouais je sais pas c'était trop cool en tout cas merci beaucoup Thibaut bah merci à toi c'était bien sympa merci pour tout merci ciao ciao un grand merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout avant de vous quitter j'ai un tout petit service à vous demander vous avez forcément pensé à quelqu'un autour de vous qui hésite à se lancer alors partagez-lui cet épisode et abonnez-vous J'ai des épisodes de dingue qui arrivent, alors je vous donne rendez-vous dans deux semaines, toujours le mercredi, pour aller à la rencontre d'un nouvel entrepreneur qui a osé tout plaquer pour un regard d'immers. Allez, salut !