undefined cover
undefined cover
Série 1. Les mécanismes du traumatisme Episode 1. la physiologie du traumatisme cover
Série 1. Les mécanismes du traumatisme Episode 1. la physiologie du traumatisme cover
Traumatisme et Renaissance

Série 1. Les mécanismes du traumatisme Episode 1. la physiologie du traumatisme

Série 1. Les mécanismes du traumatisme Episode 1. la physiologie du traumatisme

25min |17/06/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Série 1. Les mécanismes du traumatisme Episode 1. la physiologie du traumatisme cover
Série 1. Les mécanismes du traumatisme Episode 1. la physiologie du traumatisme cover
Traumatisme et Renaissance

Série 1. Les mécanismes du traumatisme Episode 1. la physiologie du traumatisme

Série 1. Les mécanismes du traumatisme Episode 1. la physiologie du traumatisme

25min |17/06/2024
Play

Description

Cet épisode est le premier d’une série sur les mécanismes du traumatisme, et plus particulièrement le traumatisme de l’inceste.  Vous ressentez un fond d’angoisse, d’inquiétude permanente ? Vous vous sentez peut-être comme anesthésiée ? coupée de vos sensations ? parfois même coupée de la réalité, vivant en quelque sorte dans une bulle ?

Cette série vous aidera à

  • mieux cerner ce que vous vivez 

  • et vous permettra précisément de mieux comprendre à quoi correspondent ces réactions physiologiques: ce sont des réactions du corps normales face à une situation anormale de danger.


Dans ce premier épisode, je vous parlerai :

  • de ce à quoi correspond le traumatisme, autrement dit sa définition

  • du traumatisme en général, et de l'inceste en particulier

  • de la neuroception grâce à laquelle nous pilotons notre sécurité, de façon instinctive

  • du système nerveux autonome qui justement pilote la neuroception

  • des réactions face au danger, et c'est relié à la théorie polyvagale TPV

  • de l'apport de Stephen Porges, par rapport aux réactions de survie, il précise la spécificité des êtres humains et en quoi le lien est important dans notre sécurité.


Vous découvrirez ce qui se passe en particulier pour la victime d'inceste, quand elle vit ses agressions qui sont un danger majeur, une menace qui instaure un état de survie dans l'organisme.


Bienvenue dans le premier épisode : la physiologie du traumatisme : comment notre corps a dû s’adapter pour faire face au danger de l’inceste? Premier épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


Je vous souhaite une bonne écoute.

N'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode à venir.

Dans les autres épisodes de la série sur les mécanismes du traumatismes, vous pourrez découvrir :


Référence :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Cet épisode est le premier d'une série sur les mécanismes du traumatisme, et plus particulièrement le traumatisme de l'inceste. Vous ressentez comme un fond d'angoisse, d'inquiétude permanente, une forme d'hyper-vigilance. Vous vous sentez peut-être comme anesthésié, coupé de vos sensations. Parfois même coupé, en quelque sorte, de la réalité vivant dans une sorte de bulle. Cette série vous aidera à mieux cerner ce que vous vivez et vous permettra précisément de mieux comprendre à quoi correspondent ces réactions physiologiques. Ce sont des réactions du corps normal face à une situation anormale de danger. Nous parlerons dans cet épisode notamment de notions, de neuroception, de système nerveux autonome, de réaction de survie, de nerfs vagues. Bienvenue dans le premier épisode, la physiologie du traumatisme, comment notre corps a dû s'adapter pour faire face aux dangers de l'inceste. Premier épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme, du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Avant de comprendre la réalité physiologique du traumatisme, reculons d'un pas et voyons à quoi correspond un traumatisme. Pour cela, prenons le DSM. Le DSM, c'est le manuel de référence de classification des maladies mentales, qui est publié par l'Association américaine de psychiatrie. Alors, comment le DSM définit le traumatisme ? Pour le DSM, en l'occurrence le DSM4, les traumatismes sont des troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques, événements qui ont menacé son intégrité physique et psychique, ou celles d'autres personnes présentes. Ces événements ont provoqué une peur intense. un sentiment d'impuissance ou d'horreur, et la personne a développé des troubles psychiques liés à ces traumatismes. Donc, un traumatisme signifie qu'il y a eu une menace, vécue comme un danger de mort, avec une impossibilité d'y faire face. Et c'est ça le traumatisme, le danger, le vécu du danger de mort, avec l'impossibilité d'y faire face. L'impuissance. Alors, le traumatisme de l'inceste est une effraction d'autant plus violente qu'elle est intentionnelle, qu'elle est interpersonnelle, qu'elle a lieu au sein du cadre familial. Justement parce que le cadre familial est censé représenter le lieu même de la sécurité. C'est au sein de la famille, Grâce au lien premier que la personne, le petit enfant, construit normalement sa sécurité, sa sécurité émotionnelle, relationnelle, ça lui permet d'être apaisé, petit, et ça lui permettra, adulte ensuite, d'être, de vivre ce sentiment de sécurité. C'est dire l'impact du traumatisme de l'inceste. Je reviendrai sur ces aspects. du lien, ces aspects relationnels qui sont importants, dans une autre série du podcast. Pour le moment, voyons ce qui se passe quand nous vivons ces événements traumatiques. Nous, êtres humains, mais aussi l'ensemble des êtres vivants, pilotons notre sécurité et notre survie grâce à ce que l'on appelle la neuroception. Mais alors, qu'est-ce que c'est la neuroception ? La neuroception, c'est notre capacité à sentir viscéralement si nous sommes en sécurité ou en danger dans notre environnement ou en relation avec les autres. Nous faisons cela de façon instinctive, sans même en avoir conscience. Et cela se fait par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Alors concrètement, par exemple... Si nous entendons un bruit de crépitement, nous sentons une odeur de brûlé dans notre maison, dans notre appartement, notre alarme intérieure se met en route. Nous avons la mémoire de ce son, de cette odeur, nous savons que cela peut correspondre à un possible danger, celui du feu, et nous nous précipitons alors justement pour vérifier. s'il ne s'agit pas d'un feu, pour voir en quelque sorte si nous sommes en danger ou pas. C'est ça, la neuroception. Des capteurs qui nous permettent d'évaluer, à chaque instant, notre sécurité ou un éventuel danger, pour pouvoir nous remettre en sécurité. Et donc, je le disais, cela se fait par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Alors allons-y, qu'est-ce que c'est ? Ce système nerveux autonome, à quoi ça correspond ? Le système nerveux permet la régulation de certains processus physiologiques, comme la tension artérielle, le rythme de la respiration. Il fonctionne, comme son nom l'indique, de façon automatique, autonome, sans effort conscient de la personne. Et c'est la partie du système nerveux qui est liée aux organes internes. y compris les vaisseaux sanguins, l'estomac, les intestins, le foie, les reins, la vessie, les organes génitaux, les poumons, pupilles, cœurs, ainsi que les glandes sudoripares, salivaires, digestives, c'est tout ça, le système nerveux autonome. Alors comment s'organise ce système nerveux autonome ? Il s'organise en deux branches. Une branche dite orthosympathique, également appelé sympathique, et une autre branche appelée parasympathique. Deux branches, deux voies en quelque sorte. Donc le système nerveux, qu'on peut dire également qu'on dit SNA, pour abréger les choses, s'occupe de gérer notre survie et nos réponses de stress. Il s'occupe de nous maintenir en vie quand notre vie est en danger, donc avec la neuroception qui scrute de façon binaire. la perception d'un danger ou de notre sécurité. Et donc, c'est un système de réponse qui se met en place grâce au système nerveux autonome. Une première voie de réponse possible si le système nerveux autonome détecte un danger. Alors, comment s'organise le système nerveux autonome ? Le système nerveux autonome s'organise et est divisé en deux branches principales. Une branche dite orthosympathique, également appelée sympathique, et une autre appelée parasympathique. Deux voies en quelque sorte. Le système nerveux autonome est organisé, s'occupe de gérer notre survie et nos réponses de stress, afin de nous maintenir en vie. quand notre vie est en danger. On l'a vu avec la neuroception, quand notre système nerveux scrute ce qui se passe autour de nous de façon binaire, danger-sécurité, un système de réponses se met en place avec deux réponses possibles. Première réponse, si notre système nerveux autonome détecte un danger, à ce moment-là, Il envoie un ordre de mobilisation. Votre cœur, votre rythme cardiaque s'accélère, la respiration aussi, de l'adrénaline, du cortisol sont sécrétés, le sang afflue vers les muscles. Vous préparez pour faire face à la menace en y répondant par la fuite ou le combat. Là, c'est la branche orthosympathique, sympathique, qui est en action ici. Pour reprendre l'exemple, du bruit et de l'odeur du brûlé, la mobilisation vous amène à vous rendre dans la cuisine, vous êtes mobilisé par rapport au danger de l'odeur et du son du feu, vous apercevez simplement qu'il y a un plat qui est en train de brûler, vous éteignez une plaque de cuisson et vous pouvez vous détendre à nouveau. C'est le retour à la sécurité. Donc vous voyez, la branche de la mobilisation s'est remise en route. Et ensuite, le retour à la sécurité est mis en action par la branche du parasympathique, la voie de la détente qui s'enclenche à nouveau. Mais alors, quand votre système nerveux détecte que le danger est trop grand, que vous n'êtes pas en capacité de combattre ou de fuir, À ce moment-là, une autre réponse se met en place. C'est l'immobilisation. Dans cet état, votre rythme cardiaque, tension corporelle, température diminue, des endorphines sont libérées pour atténuer la douleur. Il se produit comme une forme d'analgésie. Nous ne sentons plus la douleur et nous sommes comme mort, nous faisons le mort. Pour reprendre toujours notre exemple du son et puis de l'odeur du brûlé, si vous vous rendez dans la cuisine et vous apercevez que la cuisine s'embrase, il se peut que vous soyez comme tétanisé, comme choqué par la situation et perdu sans savoir quoi faire. C'est ça l'immobilisation. Illustrons ce principe avec une autre image que je trouve très parlante. Celle de la savane. Les lions n'ont pas forcément besoin de suivre les troupeaux pour manger. Il leur suffit de savoir où ils vont passer. Donc imaginez une antilope dans la savane. D'un coup, elle voit une lionne qui arrive en courant vers elle. Son système nerveux a détecté un danger de mort et se met en action. L'antilope se mobilise. C'est l'état de l'orthosympathique, du sympathique. Elle essaie en première stratégie de fuir. Mais finalement, elle se rend compte que la lionne va la rattraper. Alors, elle s'immobilise. C'est la deuxième voie face au danger. Elle fait la morte. En quelque sorte, une stratégie de la dernière chance. Il arrive alors que la lionne laisse l'antilope, désintéressée par une viande morte qui pourrait donc être avariée, et s'en va. L'antilope, elle, produit une analgésie. Elle ne sentira rien si elle se fait tuer par la lionne. L'antilope reste inerte sur le sol. Et ensuite, elle se met à trembler pendant de longues minutes, puis se remet à courir. Dans l'exemple, on l'a vu, l'antilope se mobilise quand elle court pour fuir le danger. Elle est dans l'état du sympathique, puis ensuite bascule dans l'état du dorsal. Nous reviendrons là-dessus un petit peu plus tard. Elle est immobilisée, elle fait face à un danger de mort sans capacité de le combattre. Et c'est ça, le figement, le choc du danger de mort. Mais en tremblant, ensuite... Elle régule naturellement et sort du figement, ce qui lui évite, elle, d'être traumatisée et que la sensation de figement s'inscrive corporellement, signature du traumatisme. Contrairement à l'antilope, l'être humain reste souvent dans le figement, qui se prolonge de façon anormale. Il reste bloqué dans l'impuissance, dans l'immobilisation. Il ne parvient pas à sortir du figement. et à réagir. Et donc, le traumatisme est alors inscrit dans la mémoire corporelle, un figement inscrit dans la mémoire corporelle. Alors à présent, avançons encore et allons un pas plus loin dans la compréhension. Et pour cela, j'aimerais à présent vous parler de Stéphane Porges. Alors Stéphane Porges est un docteur en neurosciences qui a fait des recherches sur le nerf vague. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette notion du nerf vague, une notion qui est un peu à la mode actuellement. Il a publié le fruit de ses recherches en 1994. à savoir la théorie polyvagale. Son apport est capital pour comprendre le traumatisme et son impact corporel. Voyons tout cela. Donc, pour le moment, on l'a vu, le système nerveux autonome a deux branches, la branche orthosympathique, la voie de la mobilisation, et la branche parasympathique, la voie de la détente. Alors, qui dit théorie polyvagale dit nervaille, et au niveau physiologique, le nervaille, C'est quoi ? C'est un des douze nerfs au niveau du crâne qui émerge directement du tronc cérébral. Il est divague parce qu'il se balade un petit peu partout, dans notre tête, dans notre abdomen. Et il a des fonctions physiologiques nombreuses et variées, avec des implications sur le rythme cardiaque, la respiration, la digestion, la régulation de la sécrétion de plusieurs glandes, et même un rôle dans les réactions... inflammatoire, anti-inflammatoire et immunitaire. Bref, il est vraiment essentiel à notre survie d'un point de vue végétatif. Ce qui est nouveau, c'est que Porges va distinguer deux branches du nervail liées à la branche de la voie parasympathique. Il va distinguer donc deux branches sous cette voie parasympathique. la branche du dorsal et la branche du ventral. Alors, ventral, ça signifie à l'avant, ça ne signifie pas dans le ventre. L'état du dorsal correspond à l'état de figement que l'on vient d'évoquer avec l'exemple de la gazelle et l'état du ventral est présent dans les moments de sécurité, dans les moments de connexion sociale. Avec la découverte de Porges, on comprend que l'état de détente est relié au sentiment de sécurité et que ce vécu de détente se fait dans le lien, que ce soit à l'autre ou dans la connexion à l'environnement autour de nous. Et ça, c'est très important. Donc Stéphane Porges nomme cet état du ventral comme un système d'engagement social, avec une connexion visage-cœur. Les expressions faciales, le ton de la voix, notre regard, notre oui, nous mettent en lien avec les autres. Et l'état de ces parties va influencer notre état émotionnel. Je reviendrai, je l'ai dit, sur le sujet des liens dans une autre série du podcast. À ce stade, comprenez que dans l'état de détente, vous vous sentez relié au monde et aux autres à l'inverse. Dans l'état du dorsal, vous êtes coupé du monde et ou des autres. Ainsi, notre organisme passe d'un état à l'autre sans que nous y réfléchissions. Il le fait non seulement pour survivre, on l'a vu, mais aussi pour avoir la meilleure réponse adaptée aux besoins de l'instant. Donc on est un instant dans l'état du ventral, fluide et connecté. Par exemple, quand on partage... Un moment avec des amis, ou on se balade en forêt, à un état mobilisé, prête à l'action, quand nous repérons un danger pour fuir ou pour combattre, dans l'état du sympathique, donc. Cet état peut également être régulé, quand vous vous mobilisez, vous faites du sport, et peut-être aussi moi, ici, quand je vous partage cet épisode, avec une envie, un élan, que mon message puisse être diffusé, véhiculé. Donc, nous sommes tantôt détendus, tantôt mobilisés, et tantôt aussi dans le dorsal, dans cet état où nous sommes dans le figement quand le danger est trop grand. Et le X est justement ça, quand le système reste bloqué dans cet état du dorsal, cet état du figement. En revanche, l'état du dorsal peut être aussi lui-même régulé. Il s'agit d'un état alors... de repos. Alors pour résumer, il y a donc trois états. L'état du ventral qui correspond à l'état de sécurité fluide et détendu, l'état de la mobilisation, le sympathique pour fuir ou pour combattre ou tout simplement pour se mettre en action dans une forme régulée et enfin l'état du dorsal. qui correspond à l'état de figement quand nous sommes dépassés par la situation de danger ou sous sa forme régulée, le dorsal correspond à l'état de repos. Alors maintenant que nous avons vu de façon générale ce qui se passe lors d'un traumatisme, Essayons de comprendre plus précisément ce qui se passe lors de l'inceste. L'inceste est une agression terrible qui représente une menace pour l'intégrité physique et psychique de la victime. La victime vit une situation menaçante, dans une incompréhension totale. Elle ne peut pas fuir, elle ne peut pas combattre, elle ne peut pas s'éloigner du danger. Cette menace pour l'intégrité physique est vécue par le corps comme un danger de mort. Comme si on était confronté à sa propre mort. La réalité des mots que j'emploie est à la hauteur du vécu de la victime d'inceste. Même si justement pour la victime, il est parfois difficile d'en prendre la mesure, mais justement, cela fait partie même du traumatisme. Et psychiquement, la situation est complètement terrorisante. C'est l'horreur de la situation qui amène un danger trop grand pour être supportable. Autrement dit, cet impact psychique représente lui aussi un risque vital. L'agression nous sidère, nous laisse sur place et nous fige. Effectivement, pour nous préserver, nous basculons alors dans l'état de figement, l'état du dorsal. Une adaptation du système nerveux pour nous préserver face à un danger, à la menace. de la situation. Et alors, c'est un mode de survie qui s'enclenche pour supporter l'insupportable et nous permettre de continuer à vivre. Ce figement est inscrit dans le corps et plus l'agresseur est proche de la victime, plus le traumatisme sera important. Il le sera d'autant plus si l'agresseur est censé être une figure d'attachement. le parent. L'inscription corporelle du traumatisme sera d'autant plus importante avec la répétition et d'autant plus importante aussi que la victime est jeune. La victime reste alors bloquée dans l'état de figement du traumatisme. Le système nerveux ne peut plus faire la différence entre le passé et le présent et la personne victime d'inceste. se vit toujours dans un état d'insécurité. Alors le système nerveux autonome n'arrive pas à désactiver le besoin de protection, même si nous sommes maintenant en sécurité. C'est pourquoi nous revivons dans le présent les peurs du passé, puisque le système nerveux est en quelque sorte bloqué dans cet état du dorsal. Et c'est pourquoi nous vivons ces peurs d'être agressé, la peur d'être suivi dans la rue, l'état d'hypervigilance permanente, la peur du noir, la peur du soir. Nous verrons au fil des épisodes comment réparer ces bugs du système nerveux, pour que nous puissions nous retrouver connectés à nous-mêmes et aux autres, et enfin vivre au présent. Alors pour résumer en quelques mots... Ce que nous avons vu dans cet épisode riche, nous avons vu qu'à chaque instant, notre neuroception, par l'intermédiaire du système nerveux autonome, nous indique viscéralement s'il y a un danger ou si nous sommes en sécurité. L'état de sécurité dit ventral, nous sommes alors connectés à nous et aux autres. L'état de mobilisation nous permet de fuir. ou de combattre s'il y a un danger, mais que, quand le danger est trop grand, quand il est impossible de fuir ou de combattre, nous passons alors dans l'état de figement, dans l'état du dorsal. Et c'est ce qui se passe pour la victime d'inceste qui vit une menace pour son intégrité physique et psychique. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé et apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouviez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous. Et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • Définition du traumatisme

    01:26

  • Le traumatisme de l'inceste, définition

    03:40

  • Qu'est ce que la neuroception? Comment pilote t on sa sécurité?

    04:37

  • Qu'est ce que le système nerveux?

    06:35

  • Les 2 réponses face à un danger

    07:49

  • Illustration des réponses avec l'exemple de la savane

    11:26

  • L'apport de stephen porges, le nerf vague, l'état ventral

    14:19

  • Application pour l'inceste, impact physiologique des agressions

    20:18

  • Résumé et conclusion de l'épisode

    24:00

Description

Cet épisode est le premier d’une série sur les mécanismes du traumatisme, et plus particulièrement le traumatisme de l’inceste.  Vous ressentez un fond d’angoisse, d’inquiétude permanente ? Vous vous sentez peut-être comme anesthésiée ? coupée de vos sensations ? parfois même coupée de la réalité, vivant en quelque sorte dans une bulle ?

Cette série vous aidera à

  • mieux cerner ce que vous vivez 

  • et vous permettra précisément de mieux comprendre à quoi correspondent ces réactions physiologiques: ce sont des réactions du corps normales face à une situation anormale de danger.


Dans ce premier épisode, je vous parlerai :

  • de ce à quoi correspond le traumatisme, autrement dit sa définition

  • du traumatisme en général, et de l'inceste en particulier

  • de la neuroception grâce à laquelle nous pilotons notre sécurité, de façon instinctive

  • du système nerveux autonome qui justement pilote la neuroception

  • des réactions face au danger, et c'est relié à la théorie polyvagale TPV

  • de l'apport de Stephen Porges, par rapport aux réactions de survie, il précise la spécificité des êtres humains et en quoi le lien est important dans notre sécurité.


Vous découvrirez ce qui se passe en particulier pour la victime d'inceste, quand elle vit ses agressions qui sont un danger majeur, une menace qui instaure un état de survie dans l'organisme.


Bienvenue dans le premier épisode : la physiologie du traumatisme : comment notre corps a dû s’adapter pour faire face au danger de l’inceste? Premier épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


Je vous souhaite une bonne écoute.

N'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode à venir.

Dans les autres épisodes de la série sur les mécanismes du traumatismes, vous pourrez découvrir :


Référence :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Cet épisode est le premier d'une série sur les mécanismes du traumatisme, et plus particulièrement le traumatisme de l'inceste. Vous ressentez comme un fond d'angoisse, d'inquiétude permanente, une forme d'hyper-vigilance. Vous vous sentez peut-être comme anesthésié, coupé de vos sensations. Parfois même coupé, en quelque sorte, de la réalité vivant dans une sorte de bulle. Cette série vous aidera à mieux cerner ce que vous vivez et vous permettra précisément de mieux comprendre à quoi correspondent ces réactions physiologiques. Ce sont des réactions du corps normal face à une situation anormale de danger. Nous parlerons dans cet épisode notamment de notions, de neuroception, de système nerveux autonome, de réaction de survie, de nerfs vagues. Bienvenue dans le premier épisode, la physiologie du traumatisme, comment notre corps a dû s'adapter pour faire face aux dangers de l'inceste. Premier épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme, du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Avant de comprendre la réalité physiologique du traumatisme, reculons d'un pas et voyons à quoi correspond un traumatisme. Pour cela, prenons le DSM. Le DSM, c'est le manuel de référence de classification des maladies mentales, qui est publié par l'Association américaine de psychiatrie. Alors, comment le DSM définit le traumatisme ? Pour le DSM, en l'occurrence le DSM4, les traumatismes sont des troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques, événements qui ont menacé son intégrité physique et psychique, ou celles d'autres personnes présentes. Ces événements ont provoqué une peur intense. un sentiment d'impuissance ou d'horreur, et la personne a développé des troubles psychiques liés à ces traumatismes. Donc, un traumatisme signifie qu'il y a eu une menace, vécue comme un danger de mort, avec une impossibilité d'y faire face. Et c'est ça le traumatisme, le danger, le vécu du danger de mort, avec l'impossibilité d'y faire face. L'impuissance. Alors, le traumatisme de l'inceste est une effraction d'autant plus violente qu'elle est intentionnelle, qu'elle est interpersonnelle, qu'elle a lieu au sein du cadre familial. Justement parce que le cadre familial est censé représenter le lieu même de la sécurité. C'est au sein de la famille, Grâce au lien premier que la personne, le petit enfant, construit normalement sa sécurité, sa sécurité émotionnelle, relationnelle, ça lui permet d'être apaisé, petit, et ça lui permettra, adulte ensuite, d'être, de vivre ce sentiment de sécurité. C'est dire l'impact du traumatisme de l'inceste. Je reviendrai sur ces aspects. du lien, ces aspects relationnels qui sont importants, dans une autre série du podcast. Pour le moment, voyons ce qui se passe quand nous vivons ces événements traumatiques. Nous, êtres humains, mais aussi l'ensemble des êtres vivants, pilotons notre sécurité et notre survie grâce à ce que l'on appelle la neuroception. Mais alors, qu'est-ce que c'est la neuroception ? La neuroception, c'est notre capacité à sentir viscéralement si nous sommes en sécurité ou en danger dans notre environnement ou en relation avec les autres. Nous faisons cela de façon instinctive, sans même en avoir conscience. Et cela se fait par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Alors concrètement, par exemple... Si nous entendons un bruit de crépitement, nous sentons une odeur de brûlé dans notre maison, dans notre appartement, notre alarme intérieure se met en route. Nous avons la mémoire de ce son, de cette odeur, nous savons que cela peut correspondre à un possible danger, celui du feu, et nous nous précipitons alors justement pour vérifier. s'il ne s'agit pas d'un feu, pour voir en quelque sorte si nous sommes en danger ou pas. C'est ça, la neuroception. Des capteurs qui nous permettent d'évaluer, à chaque instant, notre sécurité ou un éventuel danger, pour pouvoir nous remettre en sécurité. Et donc, je le disais, cela se fait par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Alors allons-y, qu'est-ce que c'est ? Ce système nerveux autonome, à quoi ça correspond ? Le système nerveux permet la régulation de certains processus physiologiques, comme la tension artérielle, le rythme de la respiration. Il fonctionne, comme son nom l'indique, de façon automatique, autonome, sans effort conscient de la personne. Et c'est la partie du système nerveux qui est liée aux organes internes. y compris les vaisseaux sanguins, l'estomac, les intestins, le foie, les reins, la vessie, les organes génitaux, les poumons, pupilles, cœurs, ainsi que les glandes sudoripares, salivaires, digestives, c'est tout ça, le système nerveux autonome. Alors comment s'organise ce système nerveux autonome ? Il s'organise en deux branches. Une branche dite orthosympathique, également appelé sympathique, et une autre branche appelée parasympathique. Deux branches, deux voies en quelque sorte. Donc le système nerveux, qu'on peut dire également qu'on dit SNA, pour abréger les choses, s'occupe de gérer notre survie et nos réponses de stress. Il s'occupe de nous maintenir en vie quand notre vie est en danger, donc avec la neuroception qui scrute de façon binaire. la perception d'un danger ou de notre sécurité. Et donc, c'est un système de réponse qui se met en place grâce au système nerveux autonome. Une première voie de réponse possible si le système nerveux autonome détecte un danger. Alors, comment s'organise le système nerveux autonome ? Le système nerveux autonome s'organise et est divisé en deux branches principales. Une branche dite orthosympathique, également appelée sympathique, et une autre appelée parasympathique. Deux voies en quelque sorte. Le système nerveux autonome est organisé, s'occupe de gérer notre survie et nos réponses de stress, afin de nous maintenir en vie. quand notre vie est en danger. On l'a vu avec la neuroception, quand notre système nerveux scrute ce qui se passe autour de nous de façon binaire, danger-sécurité, un système de réponses se met en place avec deux réponses possibles. Première réponse, si notre système nerveux autonome détecte un danger, à ce moment-là, Il envoie un ordre de mobilisation. Votre cœur, votre rythme cardiaque s'accélère, la respiration aussi, de l'adrénaline, du cortisol sont sécrétés, le sang afflue vers les muscles. Vous préparez pour faire face à la menace en y répondant par la fuite ou le combat. Là, c'est la branche orthosympathique, sympathique, qui est en action ici. Pour reprendre l'exemple, du bruit et de l'odeur du brûlé, la mobilisation vous amène à vous rendre dans la cuisine, vous êtes mobilisé par rapport au danger de l'odeur et du son du feu, vous apercevez simplement qu'il y a un plat qui est en train de brûler, vous éteignez une plaque de cuisson et vous pouvez vous détendre à nouveau. C'est le retour à la sécurité. Donc vous voyez, la branche de la mobilisation s'est remise en route. Et ensuite, le retour à la sécurité est mis en action par la branche du parasympathique, la voie de la détente qui s'enclenche à nouveau. Mais alors, quand votre système nerveux détecte que le danger est trop grand, que vous n'êtes pas en capacité de combattre ou de fuir, À ce moment-là, une autre réponse se met en place. C'est l'immobilisation. Dans cet état, votre rythme cardiaque, tension corporelle, température diminue, des endorphines sont libérées pour atténuer la douleur. Il se produit comme une forme d'analgésie. Nous ne sentons plus la douleur et nous sommes comme mort, nous faisons le mort. Pour reprendre toujours notre exemple du son et puis de l'odeur du brûlé, si vous vous rendez dans la cuisine et vous apercevez que la cuisine s'embrase, il se peut que vous soyez comme tétanisé, comme choqué par la situation et perdu sans savoir quoi faire. C'est ça l'immobilisation. Illustrons ce principe avec une autre image que je trouve très parlante. Celle de la savane. Les lions n'ont pas forcément besoin de suivre les troupeaux pour manger. Il leur suffit de savoir où ils vont passer. Donc imaginez une antilope dans la savane. D'un coup, elle voit une lionne qui arrive en courant vers elle. Son système nerveux a détecté un danger de mort et se met en action. L'antilope se mobilise. C'est l'état de l'orthosympathique, du sympathique. Elle essaie en première stratégie de fuir. Mais finalement, elle se rend compte que la lionne va la rattraper. Alors, elle s'immobilise. C'est la deuxième voie face au danger. Elle fait la morte. En quelque sorte, une stratégie de la dernière chance. Il arrive alors que la lionne laisse l'antilope, désintéressée par une viande morte qui pourrait donc être avariée, et s'en va. L'antilope, elle, produit une analgésie. Elle ne sentira rien si elle se fait tuer par la lionne. L'antilope reste inerte sur le sol. Et ensuite, elle se met à trembler pendant de longues minutes, puis se remet à courir. Dans l'exemple, on l'a vu, l'antilope se mobilise quand elle court pour fuir le danger. Elle est dans l'état du sympathique, puis ensuite bascule dans l'état du dorsal. Nous reviendrons là-dessus un petit peu plus tard. Elle est immobilisée, elle fait face à un danger de mort sans capacité de le combattre. Et c'est ça, le figement, le choc du danger de mort. Mais en tremblant, ensuite... Elle régule naturellement et sort du figement, ce qui lui évite, elle, d'être traumatisée et que la sensation de figement s'inscrive corporellement, signature du traumatisme. Contrairement à l'antilope, l'être humain reste souvent dans le figement, qui se prolonge de façon anormale. Il reste bloqué dans l'impuissance, dans l'immobilisation. Il ne parvient pas à sortir du figement. et à réagir. Et donc, le traumatisme est alors inscrit dans la mémoire corporelle, un figement inscrit dans la mémoire corporelle. Alors à présent, avançons encore et allons un pas plus loin dans la compréhension. Et pour cela, j'aimerais à présent vous parler de Stéphane Porges. Alors Stéphane Porges est un docteur en neurosciences qui a fait des recherches sur le nerf vague. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette notion du nerf vague, une notion qui est un peu à la mode actuellement. Il a publié le fruit de ses recherches en 1994. à savoir la théorie polyvagale. Son apport est capital pour comprendre le traumatisme et son impact corporel. Voyons tout cela. Donc, pour le moment, on l'a vu, le système nerveux autonome a deux branches, la branche orthosympathique, la voie de la mobilisation, et la branche parasympathique, la voie de la détente. Alors, qui dit théorie polyvagale dit nervaille, et au niveau physiologique, le nervaille, C'est quoi ? C'est un des douze nerfs au niveau du crâne qui émerge directement du tronc cérébral. Il est divague parce qu'il se balade un petit peu partout, dans notre tête, dans notre abdomen. Et il a des fonctions physiologiques nombreuses et variées, avec des implications sur le rythme cardiaque, la respiration, la digestion, la régulation de la sécrétion de plusieurs glandes, et même un rôle dans les réactions... inflammatoire, anti-inflammatoire et immunitaire. Bref, il est vraiment essentiel à notre survie d'un point de vue végétatif. Ce qui est nouveau, c'est que Porges va distinguer deux branches du nervail liées à la branche de la voie parasympathique. Il va distinguer donc deux branches sous cette voie parasympathique. la branche du dorsal et la branche du ventral. Alors, ventral, ça signifie à l'avant, ça ne signifie pas dans le ventre. L'état du dorsal correspond à l'état de figement que l'on vient d'évoquer avec l'exemple de la gazelle et l'état du ventral est présent dans les moments de sécurité, dans les moments de connexion sociale. Avec la découverte de Porges, on comprend que l'état de détente est relié au sentiment de sécurité et que ce vécu de détente se fait dans le lien, que ce soit à l'autre ou dans la connexion à l'environnement autour de nous. Et ça, c'est très important. Donc Stéphane Porges nomme cet état du ventral comme un système d'engagement social, avec une connexion visage-cœur. Les expressions faciales, le ton de la voix, notre regard, notre oui, nous mettent en lien avec les autres. Et l'état de ces parties va influencer notre état émotionnel. Je reviendrai, je l'ai dit, sur le sujet des liens dans une autre série du podcast. À ce stade, comprenez que dans l'état de détente, vous vous sentez relié au monde et aux autres à l'inverse. Dans l'état du dorsal, vous êtes coupé du monde et ou des autres. Ainsi, notre organisme passe d'un état à l'autre sans que nous y réfléchissions. Il le fait non seulement pour survivre, on l'a vu, mais aussi pour avoir la meilleure réponse adaptée aux besoins de l'instant. Donc on est un instant dans l'état du ventral, fluide et connecté. Par exemple, quand on partage... Un moment avec des amis, ou on se balade en forêt, à un état mobilisé, prête à l'action, quand nous repérons un danger pour fuir ou pour combattre, dans l'état du sympathique, donc. Cet état peut également être régulé, quand vous vous mobilisez, vous faites du sport, et peut-être aussi moi, ici, quand je vous partage cet épisode, avec une envie, un élan, que mon message puisse être diffusé, véhiculé. Donc, nous sommes tantôt détendus, tantôt mobilisés, et tantôt aussi dans le dorsal, dans cet état où nous sommes dans le figement quand le danger est trop grand. Et le X est justement ça, quand le système reste bloqué dans cet état du dorsal, cet état du figement. En revanche, l'état du dorsal peut être aussi lui-même régulé. Il s'agit d'un état alors... de repos. Alors pour résumer, il y a donc trois états. L'état du ventral qui correspond à l'état de sécurité fluide et détendu, l'état de la mobilisation, le sympathique pour fuir ou pour combattre ou tout simplement pour se mettre en action dans une forme régulée et enfin l'état du dorsal. qui correspond à l'état de figement quand nous sommes dépassés par la situation de danger ou sous sa forme régulée, le dorsal correspond à l'état de repos. Alors maintenant que nous avons vu de façon générale ce qui se passe lors d'un traumatisme, Essayons de comprendre plus précisément ce qui se passe lors de l'inceste. L'inceste est une agression terrible qui représente une menace pour l'intégrité physique et psychique de la victime. La victime vit une situation menaçante, dans une incompréhension totale. Elle ne peut pas fuir, elle ne peut pas combattre, elle ne peut pas s'éloigner du danger. Cette menace pour l'intégrité physique est vécue par le corps comme un danger de mort. Comme si on était confronté à sa propre mort. La réalité des mots que j'emploie est à la hauteur du vécu de la victime d'inceste. Même si justement pour la victime, il est parfois difficile d'en prendre la mesure, mais justement, cela fait partie même du traumatisme. Et psychiquement, la situation est complètement terrorisante. C'est l'horreur de la situation qui amène un danger trop grand pour être supportable. Autrement dit, cet impact psychique représente lui aussi un risque vital. L'agression nous sidère, nous laisse sur place et nous fige. Effectivement, pour nous préserver, nous basculons alors dans l'état de figement, l'état du dorsal. Une adaptation du système nerveux pour nous préserver face à un danger, à la menace. de la situation. Et alors, c'est un mode de survie qui s'enclenche pour supporter l'insupportable et nous permettre de continuer à vivre. Ce figement est inscrit dans le corps et plus l'agresseur est proche de la victime, plus le traumatisme sera important. Il le sera d'autant plus si l'agresseur est censé être une figure d'attachement. le parent. L'inscription corporelle du traumatisme sera d'autant plus importante avec la répétition et d'autant plus importante aussi que la victime est jeune. La victime reste alors bloquée dans l'état de figement du traumatisme. Le système nerveux ne peut plus faire la différence entre le passé et le présent et la personne victime d'inceste. se vit toujours dans un état d'insécurité. Alors le système nerveux autonome n'arrive pas à désactiver le besoin de protection, même si nous sommes maintenant en sécurité. C'est pourquoi nous revivons dans le présent les peurs du passé, puisque le système nerveux est en quelque sorte bloqué dans cet état du dorsal. Et c'est pourquoi nous vivons ces peurs d'être agressé, la peur d'être suivi dans la rue, l'état d'hypervigilance permanente, la peur du noir, la peur du soir. Nous verrons au fil des épisodes comment réparer ces bugs du système nerveux, pour que nous puissions nous retrouver connectés à nous-mêmes et aux autres, et enfin vivre au présent. Alors pour résumer en quelques mots... Ce que nous avons vu dans cet épisode riche, nous avons vu qu'à chaque instant, notre neuroception, par l'intermédiaire du système nerveux autonome, nous indique viscéralement s'il y a un danger ou si nous sommes en sécurité. L'état de sécurité dit ventral, nous sommes alors connectés à nous et aux autres. L'état de mobilisation nous permet de fuir. ou de combattre s'il y a un danger, mais que, quand le danger est trop grand, quand il est impossible de fuir ou de combattre, nous passons alors dans l'état de figement, dans l'état du dorsal. Et c'est ce qui se passe pour la victime d'inceste qui vit une menace pour son intégrité physique et psychique. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé et apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouviez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous. Et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • Définition du traumatisme

    01:26

  • Le traumatisme de l'inceste, définition

    03:40

  • Qu'est ce que la neuroception? Comment pilote t on sa sécurité?

    04:37

  • Qu'est ce que le système nerveux?

    06:35

  • Les 2 réponses face à un danger

    07:49

  • Illustration des réponses avec l'exemple de la savane

    11:26

  • L'apport de stephen porges, le nerf vague, l'état ventral

    14:19

  • Application pour l'inceste, impact physiologique des agressions

    20:18

  • Résumé et conclusion de l'épisode

    24:00

Share

Embed

You may also like

Description

Cet épisode est le premier d’une série sur les mécanismes du traumatisme, et plus particulièrement le traumatisme de l’inceste.  Vous ressentez un fond d’angoisse, d’inquiétude permanente ? Vous vous sentez peut-être comme anesthésiée ? coupée de vos sensations ? parfois même coupée de la réalité, vivant en quelque sorte dans une bulle ?

Cette série vous aidera à

  • mieux cerner ce que vous vivez 

  • et vous permettra précisément de mieux comprendre à quoi correspondent ces réactions physiologiques: ce sont des réactions du corps normales face à une situation anormale de danger.


Dans ce premier épisode, je vous parlerai :

  • de ce à quoi correspond le traumatisme, autrement dit sa définition

  • du traumatisme en général, et de l'inceste en particulier

  • de la neuroception grâce à laquelle nous pilotons notre sécurité, de façon instinctive

  • du système nerveux autonome qui justement pilote la neuroception

  • des réactions face au danger, et c'est relié à la théorie polyvagale TPV

  • de l'apport de Stephen Porges, par rapport aux réactions de survie, il précise la spécificité des êtres humains et en quoi le lien est important dans notre sécurité.


Vous découvrirez ce qui se passe en particulier pour la victime d'inceste, quand elle vit ses agressions qui sont un danger majeur, une menace qui instaure un état de survie dans l'organisme.


Bienvenue dans le premier épisode : la physiologie du traumatisme : comment notre corps a dû s’adapter pour faire face au danger de l’inceste? Premier épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


Je vous souhaite une bonne écoute.

N'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode à venir.

Dans les autres épisodes de la série sur les mécanismes du traumatismes, vous pourrez découvrir :


Référence :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Cet épisode est le premier d'une série sur les mécanismes du traumatisme, et plus particulièrement le traumatisme de l'inceste. Vous ressentez comme un fond d'angoisse, d'inquiétude permanente, une forme d'hyper-vigilance. Vous vous sentez peut-être comme anesthésié, coupé de vos sensations. Parfois même coupé, en quelque sorte, de la réalité vivant dans une sorte de bulle. Cette série vous aidera à mieux cerner ce que vous vivez et vous permettra précisément de mieux comprendre à quoi correspondent ces réactions physiologiques. Ce sont des réactions du corps normal face à une situation anormale de danger. Nous parlerons dans cet épisode notamment de notions, de neuroception, de système nerveux autonome, de réaction de survie, de nerfs vagues. Bienvenue dans le premier épisode, la physiologie du traumatisme, comment notre corps a dû s'adapter pour faire face aux dangers de l'inceste. Premier épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme, du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Avant de comprendre la réalité physiologique du traumatisme, reculons d'un pas et voyons à quoi correspond un traumatisme. Pour cela, prenons le DSM. Le DSM, c'est le manuel de référence de classification des maladies mentales, qui est publié par l'Association américaine de psychiatrie. Alors, comment le DSM définit le traumatisme ? Pour le DSM, en l'occurrence le DSM4, les traumatismes sont des troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques, événements qui ont menacé son intégrité physique et psychique, ou celles d'autres personnes présentes. Ces événements ont provoqué une peur intense. un sentiment d'impuissance ou d'horreur, et la personne a développé des troubles psychiques liés à ces traumatismes. Donc, un traumatisme signifie qu'il y a eu une menace, vécue comme un danger de mort, avec une impossibilité d'y faire face. Et c'est ça le traumatisme, le danger, le vécu du danger de mort, avec l'impossibilité d'y faire face. L'impuissance. Alors, le traumatisme de l'inceste est une effraction d'autant plus violente qu'elle est intentionnelle, qu'elle est interpersonnelle, qu'elle a lieu au sein du cadre familial. Justement parce que le cadre familial est censé représenter le lieu même de la sécurité. C'est au sein de la famille, Grâce au lien premier que la personne, le petit enfant, construit normalement sa sécurité, sa sécurité émotionnelle, relationnelle, ça lui permet d'être apaisé, petit, et ça lui permettra, adulte ensuite, d'être, de vivre ce sentiment de sécurité. C'est dire l'impact du traumatisme de l'inceste. Je reviendrai sur ces aspects. du lien, ces aspects relationnels qui sont importants, dans une autre série du podcast. Pour le moment, voyons ce qui se passe quand nous vivons ces événements traumatiques. Nous, êtres humains, mais aussi l'ensemble des êtres vivants, pilotons notre sécurité et notre survie grâce à ce que l'on appelle la neuroception. Mais alors, qu'est-ce que c'est la neuroception ? La neuroception, c'est notre capacité à sentir viscéralement si nous sommes en sécurité ou en danger dans notre environnement ou en relation avec les autres. Nous faisons cela de façon instinctive, sans même en avoir conscience. Et cela se fait par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Alors concrètement, par exemple... Si nous entendons un bruit de crépitement, nous sentons une odeur de brûlé dans notre maison, dans notre appartement, notre alarme intérieure se met en route. Nous avons la mémoire de ce son, de cette odeur, nous savons que cela peut correspondre à un possible danger, celui du feu, et nous nous précipitons alors justement pour vérifier. s'il ne s'agit pas d'un feu, pour voir en quelque sorte si nous sommes en danger ou pas. C'est ça, la neuroception. Des capteurs qui nous permettent d'évaluer, à chaque instant, notre sécurité ou un éventuel danger, pour pouvoir nous remettre en sécurité. Et donc, je le disais, cela se fait par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Alors allons-y, qu'est-ce que c'est ? Ce système nerveux autonome, à quoi ça correspond ? Le système nerveux permet la régulation de certains processus physiologiques, comme la tension artérielle, le rythme de la respiration. Il fonctionne, comme son nom l'indique, de façon automatique, autonome, sans effort conscient de la personne. Et c'est la partie du système nerveux qui est liée aux organes internes. y compris les vaisseaux sanguins, l'estomac, les intestins, le foie, les reins, la vessie, les organes génitaux, les poumons, pupilles, cœurs, ainsi que les glandes sudoripares, salivaires, digestives, c'est tout ça, le système nerveux autonome. Alors comment s'organise ce système nerveux autonome ? Il s'organise en deux branches. Une branche dite orthosympathique, également appelé sympathique, et une autre branche appelée parasympathique. Deux branches, deux voies en quelque sorte. Donc le système nerveux, qu'on peut dire également qu'on dit SNA, pour abréger les choses, s'occupe de gérer notre survie et nos réponses de stress. Il s'occupe de nous maintenir en vie quand notre vie est en danger, donc avec la neuroception qui scrute de façon binaire. la perception d'un danger ou de notre sécurité. Et donc, c'est un système de réponse qui se met en place grâce au système nerveux autonome. Une première voie de réponse possible si le système nerveux autonome détecte un danger. Alors, comment s'organise le système nerveux autonome ? Le système nerveux autonome s'organise et est divisé en deux branches principales. Une branche dite orthosympathique, également appelée sympathique, et une autre appelée parasympathique. Deux voies en quelque sorte. Le système nerveux autonome est organisé, s'occupe de gérer notre survie et nos réponses de stress, afin de nous maintenir en vie. quand notre vie est en danger. On l'a vu avec la neuroception, quand notre système nerveux scrute ce qui se passe autour de nous de façon binaire, danger-sécurité, un système de réponses se met en place avec deux réponses possibles. Première réponse, si notre système nerveux autonome détecte un danger, à ce moment-là, Il envoie un ordre de mobilisation. Votre cœur, votre rythme cardiaque s'accélère, la respiration aussi, de l'adrénaline, du cortisol sont sécrétés, le sang afflue vers les muscles. Vous préparez pour faire face à la menace en y répondant par la fuite ou le combat. Là, c'est la branche orthosympathique, sympathique, qui est en action ici. Pour reprendre l'exemple, du bruit et de l'odeur du brûlé, la mobilisation vous amène à vous rendre dans la cuisine, vous êtes mobilisé par rapport au danger de l'odeur et du son du feu, vous apercevez simplement qu'il y a un plat qui est en train de brûler, vous éteignez une plaque de cuisson et vous pouvez vous détendre à nouveau. C'est le retour à la sécurité. Donc vous voyez, la branche de la mobilisation s'est remise en route. Et ensuite, le retour à la sécurité est mis en action par la branche du parasympathique, la voie de la détente qui s'enclenche à nouveau. Mais alors, quand votre système nerveux détecte que le danger est trop grand, que vous n'êtes pas en capacité de combattre ou de fuir, À ce moment-là, une autre réponse se met en place. C'est l'immobilisation. Dans cet état, votre rythme cardiaque, tension corporelle, température diminue, des endorphines sont libérées pour atténuer la douleur. Il se produit comme une forme d'analgésie. Nous ne sentons plus la douleur et nous sommes comme mort, nous faisons le mort. Pour reprendre toujours notre exemple du son et puis de l'odeur du brûlé, si vous vous rendez dans la cuisine et vous apercevez que la cuisine s'embrase, il se peut que vous soyez comme tétanisé, comme choqué par la situation et perdu sans savoir quoi faire. C'est ça l'immobilisation. Illustrons ce principe avec une autre image que je trouve très parlante. Celle de la savane. Les lions n'ont pas forcément besoin de suivre les troupeaux pour manger. Il leur suffit de savoir où ils vont passer. Donc imaginez une antilope dans la savane. D'un coup, elle voit une lionne qui arrive en courant vers elle. Son système nerveux a détecté un danger de mort et se met en action. L'antilope se mobilise. C'est l'état de l'orthosympathique, du sympathique. Elle essaie en première stratégie de fuir. Mais finalement, elle se rend compte que la lionne va la rattraper. Alors, elle s'immobilise. C'est la deuxième voie face au danger. Elle fait la morte. En quelque sorte, une stratégie de la dernière chance. Il arrive alors que la lionne laisse l'antilope, désintéressée par une viande morte qui pourrait donc être avariée, et s'en va. L'antilope, elle, produit une analgésie. Elle ne sentira rien si elle se fait tuer par la lionne. L'antilope reste inerte sur le sol. Et ensuite, elle se met à trembler pendant de longues minutes, puis se remet à courir. Dans l'exemple, on l'a vu, l'antilope se mobilise quand elle court pour fuir le danger. Elle est dans l'état du sympathique, puis ensuite bascule dans l'état du dorsal. Nous reviendrons là-dessus un petit peu plus tard. Elle est immobilisée, elle fait face à un danger de mort sans capacité de le combattre. Et c'est ça, le figement, le choc du danger de mort. Mais en tremblant, ensuite... Elle régule naturellement et sort du figement, ce qui lui évite, elle, d'être traumatisée et que la sensation de figement s'inscrive corporellement, signature du traumatisme. Contrairement à l'antilope, l'être humain reste souvent dans le figement, qui se prolonge de façon anormale. Il reste bloqué dans l'impuissance, dans l'immobilisation. Il ne parvient pas à sortir du figement. et à réagir. Et donc, le traumatisme est alors inscrit dans la mémoire corporelle, un figement inscrit dans la mémoire corporelle. Alors à présent, avançons encore et allons un pas plus loin dans la compréhension. Et pour cela, j'aimerais à présent vous parler de Stéphane Porges. Alors Stéphane Porges est un docteur en neurosciences qui a fait des recherches sur le nerf vague. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette notion du nerf vague, une notion qui est un peu à la mode actuellement. Il a publié le fruit de ses recherches en 1994. à savoir la théorie polyvagale. Son apport est capital pour comprendre le traumatisme et son impact corporel. Voyons tout cela. Donc, pour le moment, on l'a vu, le système nerveux autonome a deux branches, la branche orthosympathique, la voie de la mobilisation, et la branche parasympathique, la voie de la détente. Alors, qui dit théorie polyvagale dit nervaille, et au niveau physiologique, le nervaille, C'est quoi ? C'est un des douze nerfs au niveau du crâne qui émerge directement du tronc cérébral. Il est divague parce qu'il se balade un petit peu partout, dans notre tête, dans notre abdomen. Et il a des fonctions physiologiques nombreuses et variées, avec des implications sur le rythme cardiaque, la respiration, la digestion, la régulation de la sécrétion de plusieurs glandes, et même un rôle dans les réactions... inflammatoire, anti-inflammatoire et immunitaire. Bref, il est vraiment essentiel à notre survie d'un point de vue végétatif. Ce qui est nouveau, c'est que Porges va distinguer deux branches du nervail liées à la branche de la voie parasympathique. Il va distinguer donc deux branches sous cette voie parasympathique. la branche du dorsal et la branche du ventral. Alors, ventral, ça signifie à l'avant, ça ne signifie pas dans le ventre. L'état du dorsal correspond à l'état de figement que l'on vient d'évoquer avec l'exemple de la gazelle et l'état du ventral est présent dans les moments de sécurité, dans les moments de connexion sociale. Avec la découverte de Porges, on comprend que l'état de détente est relié au sentiment de sécurité et que ce vécu de détente se fait dans le lien, que ce soit à l'autre ou dans la connexion à l'environnement autour de nous. Et ça, c'est très important. Donc Stéphane Porges nomme cet état du ventral comme un système d'engagement social, avec une connexion visage-cœur. Les expressions faciales, le ton de la voix, notre regard, notre oui, nous mettent en lien avec les autres. Et l'état de ces parties va influencer notre état émotionnel. Je reviendrai, je l'ai dit, sur le sujet des liens dans une autre série du podcast. À ce stade, comprenez que dans l'état de détente, vous vous sentez relié au monde et aux autres à l'inverse. Dans l'état du dorsal, vous êtes coupé du monde et ou des autres. Ainsi, notre organisme passe d'un état à l'autre sans que nous y réfléchissions. Il le fait non seulement pour survivre, on l'a vu, mais aussi pour avoir la meilleure réponse adaptée aux besoins de l'instant. Donc on est un instant dans l'état du ventral, fluide et connecté. Par exemple, quand on partage... Un moment avec des amis, ou on se balade en forêt, à un état mobilisé, prête à l'action, quand nous repérons un danger pour fuir ou pour combattre, dans l'état du sympathique, donc. Cet état peut également être régulé, quand vous vous mobilisez, vous faites du sport, et peut-être aussi moi, ici, quand je vous partage cet épisode, avec une envie, un élan, que mon message puisse être diffusé, véhiculé. Donc, nous sommes tantôt détendus, tantôt mobilisés, et tantôt aussi dans le dorsal, dans cet état où nous sommes dans le figement quand le danger est trop grand. Et le X est justement ça, quand le système reste bloqué dans cet état du dorsal, cet état du figement. En revanche, l'état du dorsal peut être aussi lui-même régulé. Il s'agit d'un état alors... de repos. Alors pour résumer, il y a donc trois états. L'état du ventral qui correspond à l'état de sécurité fluide et détendu, l'état de la mobilisation, le sympathique pour fuir ou pour combattre ou tout simplement pour se mettre en action dans une forme régulée et enfin l'état du dorsal. qui correspond à l'état de figement quand nous sommes dépassés par la situation de danger ou sous sa forme régulée, le dorsal correspond à l'état de repos. Alors maintenant que nous avons vu de façon générale ce qui se passe lors d'un traumatisme, Essayons de comprendre plus précisément ce qui se passe lors de l'inceste. L'inceste est une agression terrible qui représente une menace pour l'intégrité physique et psychique de la victime. La victime vit une situation menaçante, dans une incompréhension totale. Elle ne peut pas fuir, elle ne peut pas combattre, elle ne peut pas s'éloigner du danger. Cette menace pour l'intégrité physique est vécue par le corps comme un danger de mort. Comme si on était confronté à sa propre mort. La réalité des mots que j'emploie est à la hauteur du vécu de la victime d'inceste. Même si justement pour la victime, il est parfois difficile d'en prendre la mesure, mais justement, cela fait partie même du traumatisme. Et psychiquement, la situation est complètement terrorisante. C'est l'horreur de la situation qui amène un danger trop grand pour être supportable. Autrement dit, cet impact psychique représente lui aussi un risque vital. L'agression nous sidère, nous laisse sur place et nous fige. Effectivement, pour nous préserver, nous basculons alors dans l'état de figement, l'état du dorsal. Une adaptation du système nerveux pour nous préserver face à un danger, à la menace. de la situation. Et alors, c'est un mode de survie qui s'enclenche pour supporter l'insupportable et nous permettre de continuer à vivre. Ce figement est inscrit dans le corps et plus l'agresseur est proche de la victime, plus le traumatisme sera important. Il le sera d'autant plus si l'agresseur est censé être une figure d'attachement. le parent. L'inscription corporelle du traumatisme sera d'autant plus importante avec la répétition et d'autant plus importante aussi que la victime est jeune. La victime reste alors bloquée dans l'état de figement du traumatisme. Le système nerveux ne peut plus faire la différence entre le passé et le présent et la personne victime d'inceste. se vit toujours dans un état d'insécurité. Alors le système nerveux autonome n'arrive pas à désactiver le besoin de protection, même si nous sommes maintenant en sécurité. C'est pourquoi nous revivons dans le présent les peurs du passé, puisque le système nerveux est en quelque sorte bloqué dans cet état du dorsal. Et c'est pourquoi nous vivons ces peurs d'être agressé, la peur d'être suivi dans la rue, l'état d'hypervigilance permanente, la peur du noir, la peur du soir. Nous verrons au fil des épisodes comment réparer ces bugs du système nerveux, pour que nous puissions nous retrouver connectés à nous-mêmes et aux autres, et enfin vivre au présent. Alors pour résumer en quelques mots... Ce que nous avons vu dans cet épisode riche, nous avons vu qu'à chaque instant, notre neuroception, par l'intermédiaire du système nerveux autonome, nous indique viscéralement s'il y a un danger ou si nous sommes en sécurité. L'état de sécurité dit ventral, nous sommes alors connectés à nous et aux autres. L'état de mobilisation nous permet de fuir. ou de combattre s'il y a un danger, mais que, quand le danger est trop grand, quand il est impossible de fuir ou de combattre, nous passons alors dans l'état de figement, dans l'état du dorsal. Et c'est ce qui se passe pour la victime d'inceste qui vit une menace pour son intégrité physique et psychique. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé et apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouviez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous. Et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • Définition du traumatisme

    01:26

  • Le traumatisme de l'inceste, définition

    03:40

  • Qu'est ce que la neuroception? Comment pilote t on sa sécurité?

    04:37

  • Qu'est ce que le système nerveux?

    06:35

  • Les 2 réponses face à un danger

    07:49

  • Illustration des réponses avec l'exemple de la savane

    11:26

  • L'apport de stephen porges, le nerf vague, l'état ventral

    14:19

  • Application pour l'inceste, impact physiologique des agressions

    20:18

  • Résumé et conclusion de l'épisode

    24:00

Description

Cet épisode est le premier d’une série sur les mécanismes du traumatisme, et plus particulièrement le traumatisme de l’inceste.  Vous ressentez un fond d’angoisse, d’inquiétude permanente ? Vous vous sentez peut-être comme anesthésiée ? coupée de vos sensations ? parfois même coupée de la réalité, vivant en quelque sorte dans une bulle ?

Cette série vous aidera à

  • mieux cerner ce que vous vivez 

  • et vous permettra précisément de mieux comprendre à quoi correspondent ces réactions physiologiques: ce sont des réactions du corps normales face à une situation anormale de danger.


Dans ce premier épisode, je vous parlerai :

  • de ce à quoi correspond le traumatisme, autrement dit sa définition

  • du traumatisme en général, et de l'inceste en particulier

  • de la neuroception grâce à laquelle nous pilotons notre sécurité, de façon instinctive

  • du système nerveux autonome qui justement pilote la neuroception

  • des réactions face au danger, et c'est relié à la théorie polyvagale TPV

  • de l'apport de Stephen Porges, par rapport aux réactions de survie, il précise la spécificité des êtres humains et en quoi le lien est important dans notre sécurité.


Vous découvrirez ce qui se passe en particulier pour la victime d'inceste, quand elle vit ses agressions qui sont un danger majeur, une menace qui instaure un état de survie dans l'organisme.


Bienvenue dans le premier épisode : la physiologie du traumatisme : comment notre corps a dû s’adapter pour faire face au danger de l’inceste? Premier épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


Je vous souhaite une bonne écoute.

N'hésitez pas à vous abonner pour ne manquer aucun épisode à venir.

Dans les autres épisodes de la série sur les mécanismes du traumatismes, vous pourrez découvrir :


Référence :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Cet épisode est le premier d'une série sur les mécanismes du traumatisme, et plus particulièrement le traumatisme de l'inceste. Vous ressentez comme un fond d'angoisse, d'inquiétude permanente, une forme d'hyper-vigilance. Vous vous sentez peut-être comme anesthésié, coupé de vos sensations. Parfois même coupé, en quelque sorte, de la réalité vivant dans une sorte de bulle. Cette série vous aidera à mieux cerner ce que vous vivez et vous permettra précisément de mieux comprendre à quoi correspondent ces réactions physiologiques. Ce sont des réactions du corps normal face à une situation anormale de danger. Nous parlerons dans cet épisode notamment de notions, de neuroception, de système nerveux autonome, de réaction de survie, de nerfs vagues. Bienvenue dans le premier épisode, la physiologie du traumatisme, comment notre corps a dû s'adapter pour faire face aux dangers de l'inceste. Premier épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme, du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Avant de comprendre la réalité physiologique du traumatisme, reculons d'un pas et voyons à quoi correspond un traumatisme. Pour cela, prenons le DSM. Le DSM, c'est le manuel de référence de classification des maladies mentales, qui est publié par l'Association américaine de psychiatrie. Alors, comment le DSM définit le traumatisme ? Pour le DSM, en l'occurrence le DSM4, les traumatismes sont des troubles présentés par une personne ayant vécu un ou plusieurs événements traumatiques, événements qui ont menacé son intégrité physique et psychique, ou celles d'autres personnes présentes. Ces événements ont provoqué une peur intense. un sentiment d'impuissance ou d'horreur, et la personne a développé des troubles psychiques liés à ces traumatismes. Donc, un traumatisme signifie qu'il y a eu une menace, vécue comme un danger de mort, avec une impossibilité d'y faire face. Et c'est ça le traumatisme, le danger, le vécu du danger de mort, avec l'impossibilité d'y faire face. L'impuissance. Alors, le traumatisme de l'inceste est une effraction d'autant plus violente qu'elle est intentionnelle, qu'elle est interpersonnelle, qu'elle a lieu au sein du cadre familial. Justement parce que le cadre familial est censé représenter le lieu même de la sécurité. C'est au sein de la famille, Grâce au lien premier que la personne, le petit enfant, construit normalement sa sécurité, sa sécurité émotionnelle, relationnelle, ça lui permet d'être apaisé, petit, et ça lui permettra, adulte ensuite, d'être, de vivre ce sentiment de sécurité. C'est dire l'impact du traumatisme de l'inceste. Je reviendrai sur ces aspects. du lien, ces aspects relationnels qui sont importants, dans une autre série du podcast. Pour le moment, voyons ce qui se passe quand nous vivons ces événements traumatiques. Nous, êtres humains, mais aussi l'ensemble des êtres vivants, pilotons notre sécurité et notre survie grâce à ce que l'on appelle la neuroception. Mais alors, qu'est-ce que c'est la neuroception ? La neuroception, c'est notre capacité à sentir viscéralement si nous sommes en sécurité ou en danger dans notre environnement ou en relation avec les autres. Nous faisons cela de façon instinctive, sans même en avoir conscience. Et cela se fait par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Alors concrètement, par exemple... Si nous entendons un bruit de crépitement, nous sentons une odeur de brûlé dans notre maison, dans notre appartement, notre alarme intérieure se met en route. Nous avons la mémoire de ce son, de cette odeur, nous savons que cela peut correspondre à un possible danger, celui du feu, et nous nous précipitons alors justement pour vérifier. s'il ne s'agit pas d'un feu, pour voir en quelque sorte si nous sommes en danger ou pas. C'est ça, la neuroception. Des capteurs qui nous permettent d'évaluer, à chaque instant, notre sécurité ou un éventuel danger, pour pouvoir nous remettre en sécurité. Et donc, je le disais, cela se fait par l'intermédiaire du système nerveux autonome. Alors allons-y, qu'est-ce que c'est ? Ce système nerveux autonome, à quoi ça correspond ? Le système nerveux permet la régulation de certains processus physiologiques, comme la tension artérielle, le rythme de la respiration. Il fonctionne, comme son nom l'indique, de façon automatique, autonome, sans effort conscient de la personne. Et c'est la partie du système nerveux qui est liée aux organes internes. y compris les vaisseaux sanguins, l'estomac, les intestins, le foie, les reins, la vessie, les organes génitaux, les poumons, pupilles, cœurs, ainsi que les glandes sudoripares, salivaires, digestives, c'est tout ça, le système nerveux autonome. Alors comment s'organise ce système nerveux autonome ? Il s'organise en deux branches. Une branche dite orthosympathique, également appelé sympathique, et une autre branche appelée parasympathique. Deux branches, deux voies en quelque sorte. Donc le système nerveux, qu'on peut dire également qu'on dit SNA, pour abréger les choses, s'occupe de gérer notre survie et nos réponses de stress. Il s'occupe de nous maintenir en vie quand notre vie est en danger, donc avec la neuroception qui scrute de façon binaire. la perception d'un danger ou de notre sécurité. Et donc, c'est un système de réponse qui se met en place grâce au système nerveux autonome. Une première voie de réponse possible si le système nerveux autonome détecte un danger. Alors, comment s'organise le système nerveux autonome ? Le système nerveux autonome s'organise et est divisé en deux branches principales. Une branche dite orthosympathique, également appelée sympathique, et une autre appelée parasympathique. Deux voies en quelque sorte. Le système nerveux autonome est organisé, s'occupe de gérer notre survie et nos réponses de stress, afin de nous maintenir en vie. quand notre vie est en danger. On l'a vu avec la neuroception, quand notre système nerveux scrute ce qui se passe autour de nous de façon binaire, danger-sécurité, un système de réponses se met en place avec deux réponses possibles. Première réponse, si notre système nerveux autonome détecte un danger, à ce moment-là, Il envoie un ordre de mobilisation. Votre cœur, votre rythme cardiaque s'accélère, la respiration aussi, de l'adrénaline, du cortisol sont sécrétés, le sang afflue vers les muscles. Vous préparez pour faire face à la menace en y répondant par la fuite ou le combat. Là, c'est la branche orthosympathique, sympathique, qui est en action ici. Pour reprendre l'exemple, du bruit et de l'odeur du brûlé, la mobilisation vous amène à vous rendre dans la cuisine, vous êtes mobilisé par rapport au danger de l'odeur et du son du feu, vous apercevez simplement qu'il y a un plat qui est en train de brûler, vous éteignez une plaque de cuisson et vous pouvez vous détendre à nouveau. C'est le retour à la sécurité. Donc vous voyez, la branche de la mobilisation s'est remise en route. Et ensuite, le retour à la sécurité est mis en action par la branche du parasympathique, la voie de la détente qui s'enclenche à nouveau. Mais alors, quand votre système nerveux détecte que le danger est trop grand, que vous n'êtes pas en capacité de combattre ou de fuir, À ce moment-là, une autre réponse se met en place. C'est l'immobilisation. Dans cet état, votre rythme cardiaque, tension corporelle, température diminue, des endorphines sont libérées pour atténuer la douleur. Il se produit comme une forme d'analgésie. Nous ne sentons plus la douleur et nous sommes comme mort, nous faisons le mort. Pour reprendre toujours notre exemple du son et puis de l'odeur du brûlé, si vous vous rendez dans la cuisine et vous apercevez que la cuisine s'embrase, il se peut que vous soyez comme tétanisé, comme choqué par la situation et perdu sans savoir quoi faire. C'est ça l'immobilisation. Illustrons ce principe avec une autre image que je trouve très parlante. Celle de la savane. Les lions n'ont pas forcément besoin de suivre les troupeaux pour manger. Il leur suffit de savoir où ils vont passer. Donc imaginez une antilope dans la savane. D'un coup, elle voit une lionne qui arrive en courant vers elle. Son système nerveux a détecté un danger de mort et se met en action. L'antilope se mobilise. C'est l'état de l'orthosympathique, du sympathique. Elle essaie en première stratégie de fuir. Mais finalement, elle se rend compte que la lionne va la rattraper. Alors, elle s'immobilise. C'est la deuxième voie face au danger. Elle fait la morte. En quelque sorte, une stratégie de la dernière chance. Il arrive alors que la lionne laisse l'antilope, désintéressée par une viande morte qui pourrait donc être avariée, et s'en va. L'antilope, elle, produit une analgésie. Elle ne sentira rien si elle se fait tuer par la lionne. L'antilope reste inerte sur le sol. Et ensuite, elle se met à trembler pendant de longues minutes, puis se remet à courir. Dans l'exemple, on l'a vu, l'antilope se mobilise quand elle court pour fuir le danger. Elle est dans l'état du sympathique, puis ensuite bascule dans l'état du dorsal. Nous reviendrons là-dessus un petit peu plus tard. Elle est immobilisée, elle fait face à un danger de mort sans capacité de le combattre. Et c'est ça, le figement, le choc du danger de mort. Mais en tremblant, ensuite... Elle régule naturellement et sort du figement, ce qui lui évite, elle, d'être traumatisée et que la sensation de figement s'inscrive corporellement, signature du traumatisme. Contrairement à l'antilope, l'être humain reste souvent dans le figement, qui se prolonge de façon anormale. Il reste bloqué dans l'impuissance, dans l'immobilisation. Il ne parvient pas à sortir du figement. et à réagir. Et donc, le traumatisme est alors inscrit dans la mémoire corporelle, un figement inscrit dans la mémoire corporelle. Alors à présent, avançons encore et allons un pas plus loin dans la compréhension. Et pour cela, j'aimerais à présent vous parler de Stéphane Porges. Alors Stéphane Porges est un docteur en neurosciences qui a fait des recherches sur le nerf vague. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de cette notion du nerf vague, une notion qui est un peu à la mode actuellement. Il a publié le fruit de ses recherches en 1994. à savoir la théorie polyvagale. Son apport est capital pour comprendre le traumatisme et son impact corporel. Voyons tout cela. Donc, pour le moment, on l'a vu, le système nerveux autonome a deux branches, la branche orthosympathique, la voie de la mobilisation, et la branche parasympathique, la voie de la détente. Alors, qui dit théorie polyvagale dit nervaille, et au niveau physiologique, le nervaille, C'est quoi ? C'est un des douze nerfs au niveau du crâne qui émerge directement du tronc cérébral. Il est divague parce qu'il se balade un petit peu partout, dans notre tête, dans notre abdomen. Et il a des fonctions physiologiques nombreuses et variées, avec des implications sur le rythme cardiaque, la respiration, la digestion, la régulation de la sécrétion de plusieurs glandes, et même un rôle dans les réactions... inflammatoire, anti-inflammatoire et immunitaire. Bref, il est vraiment essentiel à notre survie d'un point de vue végétatif. Ce qui est nouveau, c'est que Porges va distinguer deux branches du nervail liées à la branche de la voie parasympathique. Il va distinguer donc deux branches sous cette voie parasympathique. la branche du dorsal et la branche du ventral. Alors, ventral, ça signifie à l'avant, ça ne signifie pas dans le ventre. L'état du dorsal correspond à l'état de figement que l'on vient d'évoquer avec l'exemple de la gazelle et l'état du ventral est présent dans les moments de sécurité, dans les moments de connexion sociale. Avec la découverte de Porges, on comprend que l'état de détente est relié au sentiment de sécurité et que ce vécu de détente se fait dans le lien, que ce soit à l'autre ou dans la connexion à l'environnement autour de nous. Et ça, c'est très important. Donc Stéphane Porges nomme cet état du ventral comme un système d'engagement social, avec une connexion visage-cœur. Les expressions faciales, le ton de la voix, notre regard, notre oui, nous mettent en lien avec les autres. Et l'état de ces parties va influencer notre état émotionnel. Je reviendrai, je l'ai dit, sur le sujet des liens dans une autre série du podcast. À ce stade, comprenez que dans l'état de détente, vous vous sentez relié au monde et aux autres à l'inverse. Dans l'état du dorsal, vous êtes coupé du monde et ou des autres. Ainsi, notre organisme passe d'un état à l'autre sans que nous y réfléchissions. Il le fait non seulement pour survivre, on l'a vu, mais aussi pour avoir la meilleure réponse adaptée aux besoins de l'instant. Donc on est un instant dans l'état du ventral, fluide et connecté. Par exemple, quand on partage... Un moment avec des amis, ou on se balade en forêt, à un état mobilisé, prête à l'action, quand nous repérons un danger pour fuir ou pour combattre, dans l'état du sympathique, donc. Cet état peut également être régulé, quand vous vous mobilisez, vous faites du sport, et peut-être aussi moi, ici, quand je vous partage cet épisode, avec une envie, un élan, que mon message puisse être diffusé, véhiculé. Donc, nous sommes tantôt détendus, tantôt mobilisés, et tantôt aussi dans le dorsal, dans cet état où nous sommes dans le figement quand le danger est trop grand. Et le X est justement ça, quand le système reste bloqué dans cet état du dorsal, cet état du figement. En revanche, l'état du dorsal peut être aussi lui-même régulé. Il s'agit d'un état alors... de repos. Alors pour résumer, il y a donc trois états. L'état du ventral qui correspond à l'état de sécurité fluide et détendu, l'état de la mobilisation, le sympathique pour fuir ou pour combattre ou tout simplement pour se mettre en action dans une forme régulée et enfin l'état du dorsal. qui correspond à l'état de figement quand nous sommes dépassés par la situation de danger ou sous sa forme régulée, le dorsal correspond à l'état de repos. Alors maintenant que nous avons vu de façon générale ce qui se passe lors d'un traumatisme, Essayons de comprendre plus précisément ce qui se passe lors de l'inceste. L'inceste est une agression terrible qui représente une menace pour l'intégrité physique et psychique de la victime. La victime vit une situation menaçante, dans une incompréhension totale. Elle ne peut pas fuir, elle ne peut pas combattre, elle ne peut pas s'éloigner du danger. Cette menace pour l'intégrité physique est vécue par le corps comme un danger de mort. Comme si on était confronté à sa propre mort. La réalité des mots que j'emploie est à la hauteur du vécu de la victime d'inceste. Même si justement pour la victime, il est parfois difficile d'en prendre la mesure, mais justement, cela fait partie même du traumatisme. Et psychiquement, la situation est complètement terrorisante. C'est l'horreur de la situation qui amène un danger trop grand pour être supportable. Autrement dit, cet impact psychique représente lui aussi un risque vital. L'agression nous sidère, nous laisse sur place et nous fige. Effectivement, pour nous préserver, nous basculons alors dans l'état de figement, l'état du dorsal. Une adaptation du système nerveux pour nous préserver face à un danger, à la menace. de la situation. Et alors, c'est un mode de survie qui s'enclenche pour supporter l'insupportable et nous permettre de continuer à vivre. Ce figement est inscrit dans le corps et plus l'agresseur est proche de la victime, plus le traumatisme sera important. Il le sera d'autant plus si l'agresseur est censé être une figure d'attachement. le parent. L'inscription corporelle du traumatisme sera d'autant plus importante avec la répétition et d'autant plus importante aussi que la victime est jeune. La victime reste alors bloquée dans l'état de figement du traumatisme. Le système nerveux ne peut plus faire la différence entre le passé et le présent et la personne victime d'inceste. se vit toujours dans un état d'insécurité. Alors le système nerveux autonome n'arrive pas à désactiver le besoin de protection, même si nous sommes maintenant en sécurité. C'est pourquoi nous revivons dans le présent les peurs du passé, puisque le système nerveux est en quelque sorte bloqué dans cet état du dorsal. Et c'est pourquoi nous vivons ces peurs d'être agressé, la peur d'être suivi dans la rue, l'état d'hypervigilance permanente, la peur du noir, la peur du soir. Nous verrons au fil des épisodes comment réparer ces bugs du système nerveux, pour que nous puissions nous retrouver connectés à nous-mêmes et aux autres, et enfin vivre au présent. Alors pour résumer en quelques mots... Ce que nous avons vu dans cet épisode riche, nous avons vu qu'à chaque instant, notre neuroception, par l'intermédiaire du système nerveux autonome, nous indique viscéralement s'il y a un danger ou si nous sommes en sécurité. L'état de sécurité dit ventral, nous sommes alors connectés à nous et aux autres. L'état de mobilisation nous permet de fuir. ou de combattre s'il y a un danger, mais que, quand le danger est trop grand, quand il est impossible de fuir ou de combattre, nous passons alors dans l'état de figement, dans l'état du dorsal. Et c'est ce qui se passe pour la victime d'inceste qui vit une menace pour son intégrité physique et psychique. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé et apprécié cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouviez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous. Et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • Définition du traumatisme

    01:26

  • Le traumatisme de l'inceste, définition

    03:40

  • Qu'est ce que la neuroception? Comment pilote t on sa sécurité?

    04:37

  • Qu'est ce que le système nerveux?

    06:35

  • Les 2 réponses face à un danger

    07:49

  • Illustration des réponses avec l'exemple de la savane

    11:26

  • L'apport de stephen porges, le nerf vague, l'état ventral

    14:19

  • Application pour l'inceste, impact physiologique des agressions

    20:18

  • Résumé et conclusion de l'épisode

    24:00

Share

Embed

You may also like