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Traumatisme et Renaissance

S1. Ep 4 les conséquences de l'inceste

S1. Ep 4 les conséquences de l'inceste

22min |09/07/2024
Play
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Traumatisme et Renaissance

S1. Ep 4 les conséquences de l'inceste

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Description

Quelles sont les conséquences de l'inceste?


  • Sensations d'intranquilité, troubles somatiques, problématiques autour de la sexualité, difficultés à être en lien avec l'autre : Vous comprendrez mieux ce qui se passe pour la victime du traumatisme


Comment se reconstruire après un viol ou un inceste?

  • Ces conséquences ne sont pas une fatalité, mais des sensations somatiques qui peuvent être accompagnées, pour se construire soi, en lien avec les autres.


Bienvenue dans le quatrième épisode : Les conséquences de l'inceste : la vie bloquée dans l’état du traumatisme.  Quatrième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


Bonne écoute à vous, n'hésitez pas à vous abonner, à me mettre un 5 étoiles sur Spotify ou Apple podcast, cela va énormément aider le podcast ! merci à vous, Hélène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Sous-titrage ST'501 Dans les trois premiers épisodes, nous avons décrypté le traumatisme à travers les vécus physiologiques et neurobiologiques, ainsi que l'impact du traumatisme sur la mémoire. Mais quels sont les symptômes concrets du traumatisme ? Comment se manifeste le traumatisme dans notre vie ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le quatrième épisode, les symptômes du traumatisme de l'inceste. La vie bloquée dans l'état du traumatisme. Quatrième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme de l'inceste. Podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Donc, dans les trois premiers épisodes de cette série, je vous ai partagé comment le corps a dû faire face aux dangers de l'agression. Il n'a pas été possible de fuir ou de combattre, de faire face aux dangers pour revenir à la sécurité. Notre système a dû disjoncter par mesure de protection et donc nous nous sommes alors dissociés. Notre cerveau n'a pas reçu de message de fin de danger. Et cela va entraîner des conséquences sur notre corps, notre perception du monde et des autres, notre lien à nous-mêmes et avec les autres, notre esprit, sur les aspects cognitifs et sur les croyances. Comprenez que votre monde s'organise alors en fonction d'une perception de danger maintenu. Dans cet épisode, je vais passer en revue les conséquences, symptômes du traumatisme en les reliant donc aux mécanismes biologiques. L'intention n'est pas de se plomber, mais de mieux comprendre ce qui se passe pour vous, d'apporter de la clarté dans ce que vous vivez. Les symptômes, les sensations sont d'autant plus effrayantes qu'elles sont incompréhensibles et qu'elles paraissent incontrôlables. Et c'est justement ça le point d'apporter justement de la compréhension. Et dans plusieurs autres séries, je rentrerai dans plus de détails de ce qui se passe autour de ces symptômes-là. Alors, bien sûr, il s'agit de conséquences générales. Chacune des personnes victimes le vivra différemment et selon d'ailleurs son vécu spécifique par ailleurs et aussi ses points de fragilité corporelle également. On a tous en quelque sorte des points de sensibilité particulière. L'autre point important est qu'il n'y a pas de corrélation entre les conséquences nommées et l'affirmation qu'un inceste ait eu lieu. Je précise cela notamment pour les personnes qui ont des troubles de la mémoire. Donc vraiment, prenez tout cela avec discernement. Encore une fois, l'idée de pouvoir comprendre comment une personne victime de traumatisme et notamment victime d'inceste porte l'impact. Du traumatisme dans sa vie quotidienne. Et donc ? Voyons donc les conséquences de ce bug de l'état dissociatif, autrement dit du traumatisme. Tout d'abord, la victime de traumatisme, en particulier d'inceste, vit dans un état latent que je nomme d'intranquillité, du maintien d'un niveau d'hypervigilance. Et c'est le premier point que je souhaite aborder. En effet, comme le cerveau n'a pas été informé que le danger est terminé, notre perception du danger est en quelque sorte buggée. Elle est décalibrée. Le système reste activé, très activé, avec une sensation de danger permanent, de danger possible permanent. Alors n'hésitez pas à réécouter, à écouter les deux premiers épisodes pour bien intégrer ces notions qui sont vraiment importantes pour bien comprendre. Alors notre corps, notre système nerveux autonome vit en interne également ces sensations de danger, les sensations de figement, reliquat du traumatisme. Je reviendrai là-dessus juste après. Et nous nous maintenons alors dans un état de tension interne, de tension physique et psychique avec une anticipation des dangers et une orientation de notre attention vers ces dangers. D'ailleurs, effectivement, nous pouvons être très tendus dans le corps, en particulier dans le haut du corps, notamment autour des épaules, dans la zone des cervicales. Donc comme pour en quelque sorte tenir, contenir et ne pas sentir cet état d'angoisse qui reste tapis en dessous. Et nous faisons cela naturellement et inconsciemment. L'hypervigilance peut se traduire également par des sursauts excessifs, des mouvements réactifs. Quand un événement extérieur surgit, signe que notre alarme intérieure est hyperactivée. Donc ça, c'est le premier point. En plus du bug de perception du danger, et c'est le deuxième point dont je souhaite parler, dans la dissociation, la sensation de danger reste bloquée dans le corps. Dans un maintien d'une sensation d'insécurité et une forme de mal-être dans le corps. Vous comprenez alors les états de mal-être que vous pouvez vivre. Et ceux-ci sont d'autant plus compliqués à vivre que nous ne pouvons pas les relier à une cause. Soit parce qu'il y a une amnésie sur l'événement, et même quand on a conscience des agressions, la partie du cerveau qui comprend, le cortex, est dans ce cas coupée. Et donc finalement elle est coupée du cerveau plus primitif qui est en lien avec cette sensation. Donc la sensation est incompréhensible. Vous comprenez aussi dans ce cas l'incapacité de se poser. Se poser nous relie à cette sensation, se poser est dangereux, vécu comme un danger de mort et donc il faut toujours être actif. La sensation est bloquée dans le corps, mais notre cerveau cherche toujours à réassocier et donc à réintégrer ces sensations et donc à les débloquer. Et là, ce sont les crises d'angoisse. Alors, les crises d'angoisse feront l'objet d'un épisode spécifique quand je ferai la série sur les symptômes. Là, je vous parlais du deuxième point, la sensation bloquée dans le corps, cette sensation de danger, de dorsale. Troisième point, la personne victime de traumatisme vit également un état de stress chronique. Les mécanismes de stress ne sont pas ajustés aux événements. Le système est suractivé, engendrant des troubles somatiques. Troubles somatiques peuvent être différents d'une personne à une autre, selon en particulier chacun sa zone de fragilité. Ce sont notamment les troubles gastro-intestinaux, le syndrome du côlon irritable, de la constipation, de la diarrhée. Des troubles aussi cardiovasculaires, des palpitations, hypertension artérielle. Des troubles également en lien avec des douleurs ou des inflammations du corps, les maux du dos, les maux de tête, les douleurs articulaires, l'arthrite, la fibromyalgie. Des troubles du sommeil également et des troubles métaboliques, notamment le diabète. Et puis, dans le cas d'agressions sexuelles, de viols, d'incestes, les somatisations peuvent aussi se manifester au niveau gynécologique. Donc, les troubles gynécologiques, douleurs pelviennes, masses pelviennes, les règles douloureuses, l'endométriose, la difficulté autour de la possibilité d'être enceinte, d'avoir aussi un enfant. Le corps également comme barrière de protection. Donc des troubles gynécologiques et d'ailleurs cela peut être aussi un pendant bien sûr pour les hommes, qui rendent les rapports sexuels désagréables, compliqués, voire impossibles. Le vaginisme, les troubles autour de l'érection. L'image du corps est elle-même impactée. Quant à la sexualité, la personne victime d'inceste peut s'en couper. En étant abstinent, avec un vécu de l'intimité qui est difficile et le sexe vécu comme sale avec l'aversion d'être touché. L'accès au plaisir peut être également coupé ou le sexe dans un côté opposé pourra être vécu à outrance. Pour différentes raisons que je ne vais pas détailler ici. Mais déjà pour vous donner un repère, et je ferai également une série entière sur ce sujet du corps, du rapport au corps et de la sexualité. Donc là c'était mon troisième point, le système suractivé qui engendre des troubles somatiques. Voyons à présent un quatrième point. Alors quatrième point, le vécu du traumatisme part de l'insécurité vécue dans le corps, la tête, le cortex étant hors service quand la perception du danger est trop grande. Mais ces vécus internes sont hyper douloureux. Alors que faire avec ces vécus internes ? Comment les gérer ? Comment les canaliser ? Et c'est là mon quatrième point. Parce qu'en fait, ces vécus internes douloureux vont amener la personne qui les subit à essayer justement de les gérer de différentes façons. Donc, la personne peut essayer d'éviter les situations qui amènent un rappel des sensations douloureuses. Là, cela fait écho aux crises d'angoisse et aux situations qui peuvent être déclencheurs de ces crises d'angoisse. C'est aussi le sujet autour des phobies, etc. Et donc là, vraiment, j'en parlerai dans un épisode spécifique. Une autre option peut être de se couper de la sensation en tentant de la gérer, mais là sous une forme de contrôle, contrôle du mal-être pour essayer de se sécuriser. Donc là, on peut rentrer dans un contrôle obsessionnel des choses, de l'organisation, du tri, un contrôle par la tête mentale et finalement, on va glisser vers l'anxiété. Dans l'anxiété, c'est difficile de se stabiliser au présent dans un état d'être serein, difficile aussi de trouver une explication, on l'a dit, logique dans tout ce qui se passe. Alors, je tente de reprendre le contrôle de la situation en gérant les choses, en contrôlant ce qui peut l'être au présent et en anticipant aussi le futur. Donc on voit qu'il y a des stratégies d'évitement de situation, de contrôle, mais il peut aussi y avoir une recherche d'anesthésie. Et là, ce sont notamment les addictions qui vont permettre ça. Donc les addictions avec la consommation de produits, de drogues, de consommation d'alcool, de compulsion de nourriture, mais aussi la consommation de réseaux sociaux et donc qui vont permettre de se couper des sensations et des émotions. Ou à l'inverse, l'autre stratégie peut consister à aller vers le trop, vers les conduites à risque, qui permettent de faire à nouveau disjoncter le système et donc de s'anesthésier. Alors, nous avons vu jusqu'à présent différents points, donc la notion d'hypervigilance, la sensation de mal-être, les tentatives pour rechercher l'apaisement que nous venons de voir, les troubles également somatiques. Finalement, ce sont les manifestations du corps et comment nous allons aussi tenter de gérer tout cela. Donc, ceci peut être cet état, ces états peuvent être présents dans un plusieurs domaines de notre vie, où l'état d'être peut être général, en fait, un peu plus général. Là, ces différents états traduisent une insécurité vécue à l'intérieur, de soi à soi, et maintenant, je vais vous parler davantage de ce qui se passe dans le lien avec les autres. L'inceste crée une difficulté majeure dans le lien. À partir du moment où on a vécu une agression, un viol et a forceri un inceste, l'autre est perçu et même senti comme dangereux. C'est une évidence, nous avons été attaqués par l'autre. En présence de l'autre, on perçoit... comme un danger de mort. D'autant plus que cet autre être humain est un membre de notre famille, lieu même où se construit notre sécurité intérieure, interne, et la sécurité de lien avec l'autre. Et cela est d'autant plus impactant, de façon logique, si l'agresseur est une figure d'attachement, les parents. Et le manque de sécurité se joue dans l'agression et aussi dans la réaction des figures d'attachement ou même les non-réactions, l'entourage qui ne voit pas, ne croit pas, laisse faire, etc. À partir de là... Vous comprenez que c'est très difficile d'avoir confiance en l'être humain, de se sentir en sécurité, de construire des relations de confiance à tous les niveaux de la relation et d'autant plus dans l'intimité du couple. Comment faire confiance en l'autre quand la base de sécurité est inexistante en soi et comment quand le lien à l'autre a été détruit ? Résultat, je suis seule, je ne peux compter que sur moi, être avec l'autre n'est pas tranquille et même dangereux. Les liens à l'autre ont été pervertis, les agressions vécues dans la solitude, et cela crée au présent des difficultés relationnelles dans toutes les situations similaires au vécu du traumatisme. Donc à savoir... les agressions elles-mêmes et aussi tout ce qui est relié avec les réactions, ce qui se passe en lien avec les figures d'attachement. Donc je vais vraiment consacrer aussi une autre série entière sur ces notions de lien et de sécurité qui sont aussi extrêmement importantes dans le traumatisme. En résumé donc, la personne victime d'inceste peut souffrir notamment d'hypervigilance et d'intranquillité en lien avec un système d'alarme trop activé, décalibré. Elle peut souffrir d'une sensation de mal-être. Elle peut souffrir également d'un état de stress chronique avec des troubles somatiques en lien avec cette hyperactivité du système nerveux autonome. Elle peut également souffrir de troubles gynécologiques, d'une mauvaise relation à l'image du corps qui est altérée. Et c'est plutôt ce terme-là qui est approprié, une relation à l'image du corps altéré, des relations sexuelles qui présentent également des difficultés, une gestion des sensations et des états d'être douloureux qui peuvent amener à des conduites de contrôle, d'évitement, d'anxiété, d'addiction, des conduites à risque, et un lien à l'autre. qui est vécu comme insécure, comme sans sécurité. Et finalement, plus le traumatisme est important, plus la personne victime du traumatisme se coupe d'elle-même, se dissocie, une forme d'anesthésie, de dépersonnalisation, la sensation d'être spectateur de sa vie, et se coupe également des autres. Sensation de vivre comme dans une bulle, comme étant dans son monde. À un moment donné même, la dissociation est si profonde qu'on ne se rend pas véritablement compte qu'on est soi-même dissocié, coupé des autres dans son monde. Une forme de distorsion de la réalité. Alors il faut bien comprendre que la personne victime de traumatisme, victime d'inceste, n'est pas responsable de ces états. Ce sont des mesures de protection. Le corps, le psychisme a fait... du mieux pour organiser la survie, un mode de survie qui a été le plus adapté pour survivre au traumatisme. Ce sont vraiment des conséquences normales face à un danger sans solution. Tu es devenu fou ! Tu oublieras vite, c'est du passé ! Oui, mais c'est douloureux. Eh oui, le passé, c'est douloureux. Mais à mon sens, on peut soit le fuir, soit tout en apprendre. Ah, tu vois ? Alors, quelle est ta décision ? Ces conséquences, ces sensations somatiques peuvent être accompagnées, notamment en thérapie, pour à la fois... recalibrer le cerveau pour dépasser ces sensations somatiques, pour également reconstruire de la sécurité dans le lien. Cela passe par une thérapie, cela passe aussi par des formes de reconstruction corporelle, notamment. Donc tout ça pour sortir du traumatisme, pour pouvoir vous reconstruire, à la fois vous reconstruire dans votre intégrité corporelle, reconstruire ce qui se passe au niveau de l'esprit et du cerveau et reconstruire le lien à vous-même et le lien aux autres. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ce serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify, ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • Intention de l'épisode : comprendre comment la victime d'inceste porte les conséquences de l'inceste

    01:08

  • Conséquences de l'inceste, Hypervigilance et intranquilité

    03:58

  • Conséquences de l'inceste, sensation de mal être

    06:21

  • Conséquences de l'inceste, troubles somatiques et gynécologiques

    08:16

  • Conséquences de l'inceste, tentative de gestion des sensations : anxiété, addictions, ...

    11:09

  • Conséquence de l'inceste, insécurité dans le lien à l'autre

    14:55

  • Résumé conséquences de l'inceste

    17:32

  • Conséquences de l'inceste, dépersonalisation

    19:04

  • Comment se reconstruire après l'inceste

    20:24

  • Conclusion épisode conséquences de l'inceste

    21:57

Description

Quelles sont les conséquences de l'inceste?


  • Sensations d'intranquilité, troubles somatiques, problématiques autour de la sexualité, difficultés à être en lien avec l'autre : Vous comprendrez mieux ce qui se passe pour la victime du traumatisme


Comment se reconstruire après un viol ou un inceste?

  • Ces conséquences ne sont pas une fatalité, mais des sensations somatiques qui peuvent être accompagnées, pour se construire soi, en lien avec les autres.


Bienvenue dans le quatrième épisode : Les conséquences de l'inceste : la vie bloquée dans l’état du traumatisme.  Quatrième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


Bonne écoute à vous, n'hésitez pas à vous abonner, à me mettre un 5 étoiles sur Spotify ou Apple podcast, cela va énormément aider le podcast ! merci à vous, Hélène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Sous-titrage ST'501 Dans les trois premiers épisodes, nous avons décrypté le traumatisme à travers les vécus physiologiques et neurobiologiques, ainsi que l'impact du traumatisme sur la mémoire. Mais quels sont les symptômes concrets du traumatisme ? Comment se manifeste le traumatisme dans notre vie ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le quatrième épisode, les symptômes du traumatisme de l'inceste. La vie bloquée dans l'état du traumatisme. Quatrième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme de l'inceste. Podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Donc, dans les trois premiers épisodes de cette série, je vous ai partagé comment le corps a dû faire face aux dangers de l'agression. Il n'a pas été possible de fuir ou de combattre, de faire face aux dangers pour revenir à la sécurité. Notre système a dû disjoncter par mesure de protection et donc nous nous sommes alors dissociés. Notre cerveau n'a pas reçu de message de fin de danger. Et cela va entraîner des conséquences sur notre corps, notre perception du monde et des autres, notre lien à nous-mêmes et avec les autres, notre esprit, sur les aspects cognitifs et sur les croyances. Comprenez que votre monde s'organise alors en fonction d'une perception de danger maintenu. Dans cet épisode, je vais passer en revue les conséquences, symptômes du traumatisme en les reliant donc aux mécanismes biologiques. L'intention n'est pas de se plomber, mais de mieux comprendre ce qui se passe pour vous, d'apporter de la clarté dans ce que vous vivez. Les symptômes, les sensations sont d'autant plus effrayantes qu'elles sont incompréhensibles et qu'elles paraissent incontrôlables. Et c'est justement ça le point d'apporter justement de la compréhension. Et dans plusieurs autres séries, je rentrerai dans plus de détails de ce qui se passe autour de ces symptômes-là. Alors, bien sûr, il s'agit de conséquences générales. Chacune des personnes victimes le vivra différemment et selon d'ailleurs son vécu spécifique par ailleurs et aussi ses points de fragilité corporelle également. On a tous en quelque sorte des points de sensibilité particulière. L'autre point important est qu'il n'y a pas de corrélation entre les conséquences nommées et l'affirmation qu'un inceste ait eu lieu. Je précise cela notamment pour les personnes qui ont des troubles de la mémoire. Donc vraiment, prenez tout cela avec discernement. Encore une fois, l'idée de pouvoir comprendre comment une personne victime de traumatisme et notamment victime d'inceste porte l'impact. Du traumatisme dans sa vie quotidienne. Et donc ? Voyons donc les conséquences de ce bug de l'état dissociatif, autrement dit du traumatisme. Tout d'abord, la victime de traumatisme, en particulier d'inceste, vit dans un état latent que je nomme d'intranquillité, du maintien d'un niveau d'hypervigilance. Et c'est le premier point que je souhaite aborder. En effet, comme le cerveau n'a pas été informé que le danger est terminé, notre perception du danger est en quelque sorte buggée. Elle est décalibrée. Le système reste activé, très activé, avec une sensation de danger permanent, de danger possible permanent. Alors n'hésitez pas à réécouter, à écouter les deux premiers épisodes pour bien intégrer ces notions qui sont vraiment importantes pour bien comprendre. Alors notre corps, notre système nerveux autonome vit en interne également ces sensations de danger, les sensations de figement, reliquat du traumatisme. Je reviendrai là-dessus juste après. Et nous nous maintenons alors dans un état de tension interne, de tension physique et psychique avec une anticipation des dangers et une orientation de notre attention vers ces dangers. D'ailleurs, effectivement, nous pouvons être très tendus dans le corps, en particulier dans le haut du corps, notamment autour des épaules, dans la zone des cervicales. Donc comme pour en quelque sorte tenir, contenir et ne pas sentir cet état d'angoisse qui reste tapis en dessous. Et nous faisons cela naturellement et inconsciemment. L'hypervigilance peut se traduire également par des sursauts excessifs, des mouvements réactifs. Quand un événement extérieur surgit, signe que notre alarme intérieure est hyperactivée. Donc ça, c'est le premier point. En plus du bug de perception du danger, et c'est le deuxième point dont je souhaite parler, dans la dissociation, la sensation de danger reste bloquée dans le corps. Dans un maintien d'une sensation d'insécurité et une forme de mal-être dans le corps. Vous comprenez alors les états de mal-être que vous pouvez vivre. Et ceux-ci sont d'autant plus compliqués à vivre que nous ne pouvons pas les relier à une cause. Soit parce qu'il y a une amnésie sur l'événement, et même quand on a conscience des agressions, la partie du cerveau qui comprend, le cortex, est dans ce cas coupée. Et donc finalement elle est coupée du cerveau plus primitif qui est en lien avec cette sensation. Donc la sensation est incompréhensible. Vous comprenez aussi dans ce cas l'incapacité de se poser. Se poser nous relie à cette sensation, se poser est dangereux, vécu comme un danger de mort et donc il faut toujours être actif. La sensation est bloquée dans le corps, mais notre cerveau cherche toujours à réassocier et donc à réintégrer ces sensations et donc à les débloquer. Et là, ce sont les crises d'angoisse. Alors, les crises d'angoisse feront l'objet d'un épisode spécifique quand je ferai la série sur les symptômes. Là, je vous parlais du deuxième point, la sensation bloquée dans le corps, cette sensation de danger, de dorsale. Troisième point, la personne victime de traumatisme vit également un état de stress chronique. Les mécanismes de stress ne sont pas ajustés aux événements. Le système est suractivé, engendrant des troubles somatiques. Troubles somatiques peuvent être différents d'une personne à une autre, selon en particulier chacun sa zone de fragilité. Ce sont notamment les troubles gastro-intestinaux, le syndrome du côlon irritable, de la constipation, de la diarrhée. Des troubles aussi cardiovasculaires, des palpitations, hypertension artérielle. Des troubles également en lien avec des douleurs ou des inflammations du corps, les maux du dos, les maux de tête, les douleurs articulaires, l'arthrite, la fibromyalgie. Des troubles du sommeil également et des troubles métaboliques, notamment le diabète. Et puis, dans le cas d'agressions sexuelles, de viols, d'incestes, les somatisations peuvent aussi se manifester au niveau gynécologique. Donc, les troubles gynécologiques, douleurs pelviennes, masses pelviennes, les règles douloureuses, l'endométriose, la difficulté autour de la possibilité d'être enceinte, d'avoir aussi un enfant. Le corps également comme barrière de protection. Donc des troubles gynécologiques et d'ailleurs cela peut être aussi un pendant bien sûr pour les hommes, qui rendent les rapports sexuels désagréables, compliqués, voire impossibles. Le vaginisme, les troubles autour de l'érection. L'image du corps est elle-même impactée. Quant à la sexualité, la personne victime d'inceste peut s'en couper. En étant abstinent, avec un vécu de l'intimité qui est difficile et le sexe vécu comme sale avec l'aversion d'être touché. L'accès au plaisir peut être également coupé ou le sexe dans un côté opposé pourra être vécu à outrance. Pour différentes raisons que je ne vais pas détailler ici. Mais déjà pour vous donner un repère, et je ferai également une série entière sur ce sujet du corps, du rapport au corps et de la sexualité. Donc là c'était mon troisième point, le système suractivé qui engendre des troubles somatiques. Voyons à présent un quatrième point. Alors quatrième point, le vécu du traumatisme part de l'insécurité vécue dans le corps, la tête, le cortex étant hors service quand la perception du danger est trop grande. Mais ces vécus internes sont hyper douloureux. Alors que faire avec ces vécus internes ? Comment les gérer ? Comment les canaliser ? Et c'est là mon quatrième point. Parce qu'en fait, ces vécus internes douloureux vont amener la personne qui les subit à essayer justement de les gérer de différentes façons. Donc, la personne peut essayer d'éviter les situations qui amènent un rappel des sensations douloureuses. Là, cela fait écho aux crises d'angoisse et aux situations qui peuvent être déclencheurs de ces crises d'angoisse. C'est aussi le sujet autour des phobies, etc. Et donc là, vraiment, j'en parlerai dans un épisode spécifique. Une autre option peut être de se couper de la sensation en tentant de la gérer, mais là sous une forme de contrôle, contrôle du mal-être pour essayer de se sécuriser. Donc là, on peut rentrer dans un contrôle obsessionnel des choses, de l'organisation, du tri, un contrôle par la tête mentale et finalement, on va glisser vers l'anxiété. Dans l'anxiété, c'est difficile de se stabiliser au présent dans un état d'être serein, difficile aussi de trouver une explication, on l'a dit, logique dans tout ce qui se passe. Alors, je tente de reprendre le contrôle de la situation en gérant les choses, en contrôlant ce qui peut l'être au présent et en anticipant aussi le futur. Donc on voit qu'il y a des stratégies d'évitement de situation, de contrôle, mais il peut aussi y avoir une recherche d'anesthésie. Et là, ce sont notamment les addictions qui vont permettre ça. Donc les addictions avec la consommation de produits, de drogues, de consommation d'alcool, de compulsion de nourriture, mais aussi la consommation de réseaux sociaux et donc qui vont permettre de se couper des sensations et des émotions. Ou à l'inverse, l'autre stratégie peut consister à aller vers le trop, vers les conduites à risque, qui permettent de faire à nouveau disjoncter le système et donc de s'anesthésier. Alors, nous avons vu jusqu'à présent différents points, donc la notion d'hypervigilance, la sensation de mal-être, les tentatives pour rechercher l'apaisement que nous venons de voir, les troubles également somatiques. Finalement, ce sont les manifestations du corps et comment nous allons aussi tenter de gérer tout cela. Donc, ceci peut être cet état, ces états peuvent être présents dans un plusieurs domaines de notre vie, où l'état d'être peut être général, en fait, un peu plus général. Là, ces différents états traduisent une insécurité vécue à l'intérieur, de soi à soi, et maintenant, je vais vous parler davantage de ce qui se passe dans le lien avec les autres. L'inceste crée une difficulté majeure dans le lien. À partir du moment où on a vécu une agression, un viol et a forceri un inceste, l'autre est perçu et même senti comme dangereux. C'est une évidence, nous avons été attaqués par l'autre. En présence de l'autre, on perçoit... comme un danger de mort. D'autant plus que cet autre être humain est un membre de notre famille, lieu même où se construit notre sécurité intérieure, interne, et la sécurité de lien avec l'autre. Et cela est d'autant plus impactant, de façon logique, si l'agresseur est une figure d'attachement, les parents. Et le manque de sécurité se joue dans l'agression et aussi dans la réaction des figures d'attachement ou même les non-réactions, l'entourage qui ne voit pas, ne croit pas, laisse faire, etc. À partir de là... Vous comprenez que c'est très difficile d'avoir confiance en l'être humain, de se sentir en sécurité, de construire des relations de confiance à tous les niveaux de la relation et d'autant plus dans l'intimité du couple. Comment faire confiance en l'autre quand la base de sécurité est inexistante en soi et comment quand le lien à l'autre a été détruit ? Résultat, je suis seule, je ne peux compter que sur moi, être avec l'autre n'est pas tranquille et même dangereux. Les liens à l'autre ont été pervertis, les agressions vécues dans la solitude, et cela crée au présent des difficultés relationnelles dans toutes les situations similaires au vécu du traumatisme. Donc à savoir... les agressions elles-mêmes et aussi tout ce qui est relié avec les réactions, ce qui se passe en lien avec les figures d'attachement. Donc je vais vraiment consacrer aussi une autre série entière sur ces notions de lien et de sécurité qui sont aussi extrêmement importantes dans le traumatisme. En résumé donc, la personne victime d'inceste peut souffrir notamment d'hypervigilance et d'intranquillité en lien avec un système d'alarme trop activé, décalibré. Elle peut souffrir d'une sensation de mal-être. Elle peut souffrir également d'un état de stress chronique avec des troubles somatiques en lien avec cette hyperactivité du système nerveux autonome. Elle peut également souffrir de troubles gynécologiques, d'une mauvaise relation à l'image du corps qui est altérée. Et c'est plutôt ce terme-là qui est approprié, une relation à l'image du corps altéré, des relations sexuelles qui présentent également des difficultés, une gestion des sensations et des états d'être douloureux qui peuvent amener à des conduites de contrôle, d'évitement, d'anxiété, d'addiction, des conduites à risque, et un lien à l'autre. qui est vécu comme insécure, comme sans sécurité. Et finalement, plus le traumatisme est important, plus la personne victime du traumatisme se coupe d'elle-même, se dissocie, une forme d'anesthésie, de dépersonnalisation, la sensation d'être spectateur de sa vie, et se coupe également des autres. Sensation de vivre comme dans une bulle, comme étant dans son monde. À un moment donné même, la dissociation est si profonde qu'on ne se rend pas véritablement compte qu'on est soi-même dissocié, coupé des autres dans son monde. Une forme de distorsion de la réalité. Alors il faut bien comprendre que la personne victime de traumatisme, victime d'inceste, n'est pas responsable de ces états. Ce sont des mesures de protection. Le corps, le psychisme a fait... du mieux pour organiser la survie, un mode de survie qui a été le plus adapté pour survivre au traumatisme. Ce sont vraiment des conséquences normales face à un danger sans solution. Tu es devenu fou ! Tu oublieras vite, c'est du passé ! Oui, mais c'est douloureux. Eh oui, le passé, c'est douloureux. Mais à mon sens, on peut soit le fuir, soit tout en apprendre. Ah, tu vois ? Alors, quelle est ta décision ? Ces conséquences, ces sensations somatiques peuvent être accompagnées, notamment en thérapie, pour à la fois... recalibrer le cerveau pour dépasser ces sensations somatiques, pour également reconstruire de la sécurité dans le lien. Cela passe par une thérapie, cela passe aussi par des formes de reconstruction corporelle, notamment. Donc tout ça pour sortir du traumatisme, pour pouvoir vous reconstruire, à la fois vous reconstruire dans votre intégrité corporelle, reconstruire ce qui se passe au niveau de l'esprit et du cerveau et reconstruire le lien à vous-même et le lien aux autres. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ce serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify, ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • Intention de l'épisode : comprendre comment la victime d'inceste porte les conséquences de l'inceste

    01:08

  • Conséquences de l'inceste, Hypervigilance et intranquilité

    03:58

  • Conséquences de l'inceste, sensation de mal être

    06:21

  • Conséquences de l'inceste, troubles somatiques et gynécologiques

    08:16

  • Conséquences de l'inceste, tentative de gestion des sensations : anxiété, addictions, ...

    11:09

  • Conséquence de l'inceste, insécurité dans le lien à l'autre

    14:55

  • Résumé conséquences de l'inceste

    17:32

  • Conséquences de l'inceste, dépersonalisation

    19:04

  • Comment se reconstruire après l'inceste

    20:24

  • Conclusion épisode conséquences de l'inceste

    21:57

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Description

Quelles sont les conséquences de l'inceste?


  • Sensations d'intranquilité, troubles somatiques, problématiques autour de la sexualité, difficultés à être en lien avec l'autre : Vous comprendrez mieux ce qui se passe pour la victime du traumatisme


Comment se reconstruire après un viol ou un inceste?

  • Ces conséquences ne sont pas une fatalité, mais des sensations somatiques qui peuvent être accompagnées, pour se construire soi, en lien avec les autres.


Bienvenue dans le quatrième épisode : Les conséquences de l'inceste : la vie bloquée dans l’état du traumatisme.  Quatrième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


Bonne écoute à vous, n'hésitez pas à vous abonner, à me mettre un 5 étoiles sur Spotify ou Apple podcast, cela va énormément aider le podcast ! merci à vous, Hélène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Sous-titrage ST'501 Dans les trois premiers épisodes, nous avons décrypté le traumatisme à travers les vécus physiologiques et neurobiologiques, ainsi que l'impact du traumatisme sur la mémoire. Mais quels sont les symptômes concrets du traumatisme ? Comment se manifeste le traumatisme dans notre vie ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le quatrième épisode, les symptômes du traumatisme de l'inceste. La vie bloquée dans l'état du traumatisme. Quatrième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme de l'inceste. Podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Donc, dans les trois premiers épisodes de cette série, je vous ai partagé comment le corps a dû faire face aux dangers de l'agression. Il n'a pas été possible de fuir ou de combattre, de faire face aux dangers pour revenir à la sécurité. Notre système a dû disjoncter par mesure de protection et donc nous nous sommes alors dissociés. Notre cerveau n'a pas reçu de message de fin de danger. Et cela va entraîner des conséquences sur notre corps, notre perception du monde et des autres, notre lien à nous-mêmes et avec les autres, notre esprit, sur les aspects cognitifs et sur les croyances. Comprenez que votre monde s'organise alors en fonction d'une perception de danger maintenu. Dans cet épisode, je vais passer en revue les conséquences, symptômes du traumatisme en les reliant donc aux mécanismes biologiques. L'intention n'est pas de se plomber, mais de mieux comprendre ce qui se passe pour vous, d'apporter de la clarté dans ce que vous vivez. Les symptômes, les sensations sont d'autant plus effrayantes qu'elles sont incompréhensibles et qu'elles paraissent incontrôlables. Et c'est justement ça le point d'apporter justement de la compréhension. Et dans plusieurs autres séries, je rentrerai dans plus de détails de ce qui se passe autour de ces symptômes-là. Alors, bien sûr, il s'agit de conséquences générales. Chacune des personnes victimes le vivra différemment et selon d'ailleurs son vécu spécifique par ailleurs et aussi ses points de fragilité corporelle également. On a tous en quelque sorte des points de sensibilité particulière. L'autre point important est qu'il n'y a pas de corrélation entre les conséquences nommées et l'affirmation qu'un inceste ait eu lieu. Je précise cela notamment pour les personnes qui ont des troubles de la mémoire. Donc vraiment, prenez tout cela avec discernement. Encore une fois, l'idée de pouvoir comprendre comment une personne victime de traumatisme et notamment victime d'inceste porte l'impact. Du traumatisme dans sa vie quotidienne. Et donc ? Voyons donc les conséquences de ce bug de l'état dissociatif, autrement dit du traumatisme. Tout d'abord, la victime de traumatisme, en particulier d'inceste, vit dans un état latent que je nomme d'intranquillité, du maintien d'un niveau d'hypervigilance. Et c'est le premier point que je souhaite aborder. En effet, comme le cerveau n'a pas été informé que le danger est terminé, notre perception du danger est en quelque sorte buggée. Elle est décalibrée. Le système reste activé, très activé, avec une sensation de danger permanent, de danger possible permanent. Alors n'hésitez pas à réécouter, à écouter les deux premiers épisodes pour bien intégrer ces notions qui sont vraiment importantes pour bien comprendre. Alors notre corps, notre système nerveux autonome vit en interne également ces sensations de danger, les sensations de figement, reliquat du traumatisme. Je reviendrai là-dessus juste après. Et nous nous maintenons alors dans un état de tension interne, de tension physique et psychique avec une anticipation des dangers et une orientation de notre attention vers ces dangers. D'ailleurs, effectivement, nous pouvons être très tendus dans le corps, en particulier dans le haut du corps, notamment autour des épaules, dans la zone des cervicales. Donc comme pour en quelque sorte tenir, contenir et ne pas sentir cet état d'angoisse qui reste tapis en dessous. Et nous faisons cela naturellement et inconsciemment. L'hypervigilance peut se traduire également par des sursauts excessifs, des mouvements réactifs. Quand un événement extérieur surgit, signe que notre alarme intérieure est hyperactivée. Donc ça, c'est le premier point. En plus du bug de perception du danger, et c'est le deuxième point dont je souhaite parler, dans la dissociation, la sensation de danger reste bloquée dans le corps. Dans un maintien d'une sensation d'insécurité et une forme de mal-être dans le corps. Vous comprenez alors les états de mal-être que vous pouvez vivre. Et ceux-ci sont d'autant plus compliqués à vivre que nous ne pouvons pas les relier à une cause. Soit parce qu'il y a une amnésie sur l'événement, et même quand on a conscience des agressions, la partie du cerveau qui comprend, le cortex, est dans ce cas coupée. Et donc finalement elle est coupée du cerveau plus primitif qui est en lien avec cette sensation. Donc la sensation est incompréhensible. Vous comprenez aussi dans ce cas l'incapacité de se poser. Se poser nous relie à cette sensation, se poser est dangereux, vécu comme un danger de mort et donc il faut toujours être actif. La sensation est bloquée dans le corps, mais notre cerveau cherche toujours à réassocier et donc à réintégrer ces sensations et donc à les débloquer. Et là, ce sont les crises d'angoisse. Alors, les crises d'angoisse feront l'objet d'un épisode spécifique quand je ferai la série sur les symptômes. Là, je vous parlais du deuxième point, la sensation bloquée dans le corps, cette sensation de danger, de dorsale. Troisième point, la personne victime de traumatisme vit également un état de stress chronique. Les mécanismes de stress ne sont pas ajustés aux événements. Le système est suractivé, engendrant des troubles somatiques. Troubles somatiques peuvent être différents d'une personne à une autre, selon en particulier chacun sa zone de fragilité. Ce sont notamment les troubles gastro-intestinaux, le syndrome du côlon irritable, de la constipation, de la diarrhée. Des troubles aussi cardiovasculaires, des palpitations, hypertension artérielle. Des troubles également en lien avec des douleurs ou des inflammations du corps, les maux du dos, les maux de tête, les douleurs articulaires, l'arthrite, la fibromyalgie. Des troubles du sommeil également et des troubles métaboliques, notamment le diabète. Et puis, dans le cas d'agressions sexuelles, de viols, d'incestes, les somatisations peuvent aussi se manifester au niveau gynécologique. Donc, les troubles gynécologiques, douleurs pelviennes, masses pelviennes, les règles douloureuses, l'endométriose, la difficulté autour de la possibilité d'être enceinte, d'avoir aussi un enfant. Le corps également comme barrière de protection. Donc des troubles gynécologiques et d'ailleurs cela peut être aussi un pendant bien sûr pour les hommes, qui rendent les rapports sexuels désagréables, compliqués, voire impossibles. Le vaginisme, les troubles autour de l'érection. L'image du corps est elle-même impactée. Quant à la sexualité, la personne victime d'inceste peut s'en couper. En étant abstinent, avec un vécu de l'intimité qui est difficile et le sexe vécu comme sale avec l'aversion d'être touché. L'accès au plaisir peut être également coupé ou le sexe dans un côté opposé pourra être vécu à outrance. Pour différentes raisons que je ne vais pas détailler ici. Mais déjà pour vous donner un repère, et je ferai également une série entière sur ce sujet du corps, du rapport au corps et de la sexualité. Donc là c'était mon troisième point, le système suractivé qui engendre des troubles somatiques. Voyons à présent un quatrième point. Alors quatrième point, le vécu du traumatisme part de l'insécurité vécue dans le corps, la tête, le cortex étant hors service quand la perception du danger est trop grande. Mais ces vécus internes sont hyper douloureux. Alors que faire avec ces vécus internes ? Comment les gérer ? Comment les canaliser ? Et c'est là mon quatrième point. Parce qu'en fait, ces vécus internes douloureux vont amener la personne qui les subit à essayer justement de les gérer de différentes façons. Donc, la personne peut essayer d'éviter les situations qui amènent un rappel des sensations douloureuses. Là, cela fait écho aux crises d'angoisse et aux situations qui peuvent être déclencheurs de ces crises d'angoisse. C'est aussi le sujet autour des phobies, etc. Et donc là, vraiment, j'en parlerai dans un épisode spécifique. Une autre option peut être de se couper de la sensation en tentant de la gérer, mais là sous une forme de contrôle, contrôle du mal-être pour essayer de se sécuriser. Donc là, on peut rentrer dans un contrôle obsessionnel des choses, de l'organisation, du tri, un contrôle par la tête mentale et finalement, on va glisser vers l'anxiété. Dans l'anxiété, c'est difficile de se stabiliser au présent dans un état d'être serein, difficile aussi de trouver une explication, on l'a dit, logique dans tout ce qui se passe. Alors, je tente de reprendre le contrôle de la situation en gérant les choses, en contrôlant ce qui peut l'être au présent et en anticipant aussi le futur. Donc on voit qu'il y a des stratégies d'évitement de situation, de contrôle, mais il peut aussi y avoir une recherche d'anesthésie. Et là, ce sont notamment les addictions qui vont permettre ça. Donc les addictions avec la consommation de produits, de drogues, de consommation d'alcool, de compulsion de nourriture, mais aussi la consommation de réseaux sociaux et donc qui vont permettre de se couper des sensations et des émotions. Ou à l'inverse, l'autre stratégie peut consister à aller vers le trop, vers les conduites à risque, qui permettent de faire à nouveau disjoncter le système et donc de s'anesthésier. Alors, nous avons vu jusqu'à présent différents points, donc la notion d'hypervigilance, la sensation de mal-être, les tentatives pour rechercher l'apaisement que nous venons de voir, les troubles également somatiques. Finalement, ce sont les manifestations du corps et comment nous allons aussi tenter de gérer tout cela. Donc, ceci peut être cet état, ces états peuvent être présents dans un plusieurs domaines de notre vie, où l'état d'être peut être général, en fait, un peu plus général. Là, ces différents états traduisent une insécurité vécue à l'intérieur, de soi à soi, et maintenant, je vais vous parler davantage de ce qui se passe dans le lien avec les autres. L'inceste crée une difficulté majeure dans le lien. À partir du moment où on a vécu une agression, un viol et a forceri un inceste, l'autre est perçu et même senti comme dangereux. C'est une évidence, nous avons été attaqués par l'autre. En présence de l'autre, on perçoit... comme un danger de mort. D'autant plus que cet autre être humain est un membre de notre famille, lieu même où se construit notre sécurité intérieure, interne, et la sécurité de lien avec l'autre. Et cela est d'autant plus impactant, de façon logique, si l'agresseur est une figure d'attachement, les parents. Et le manque de sécurité se joue dans l'agression et aussi dans la réaction des figures d'attachement ou même les non-réactions, l'entourage qui ne voit pas, ne croit pas, laisse faire, etc. À partir de là... Vous comprenez que c'est très difficile d'avoir confiance en l'être humain, de se sentir en sécurité, de construire des relations de confiance à tous les niveaux de la relation et d'autant plus dans l'intimité du couple. Comment faire confiance en l'autre quand la base de sécurité est inexistante en soi et comment quand le lien à l'autre a été détruit ? Résultat, je suis seule, je ne peux compter que sur moi, être avec l'autre n'est pas tranquille et même dangereux. Les liens à l'autre ont été pervertis, les agressions vécues dans la solitude, et cela crée au présent des difficultés relationnelles dans toutes les situations similaires au vécu du traumatisme. Donc à savoir... les agressions elles-mêmes et aussi tout ce qui est relié avec les réactions, ce qui se passe en lien avec les figures d'attachement. Donc je vais vraiment consacrer aussi une autre série entière sur ces notions de lien et de sécurité qui sont aussi extrêmement importantes dans le traumatisme. En résumé donc, la personne victime d'inceste peut souffrir notamment d'hypervigilance et d'intranquillité en lien avec un système d'alarme trop activé, décalibré. Elle peut souffrir d'une sensation de mal-être. Elle peut souffrir également d'un état de stress chronique avec des troubles somatiques en lien avec cette hyperactivité du système nerveux autonome. Elle peut également souffrir de troubles gynécologiques, d'une mauvaise relation à l'image du corps qui est altérée. Et c'est plutôt ce terme-là qui est approprié, une relation à l'image du corps altéré, des relations sexuelles qui présentent également des difficultés, une gestion des sensations et des états d'être douloureux qui peuvent amener à des conduites de contrôle, d'évitement, d'anxiété, d'addiction, des conduites à risque, et un lien à l'autre. qui est vécu comme insécure, comme sans sécurité. Et finalement, plus le traumatisme est important, plus la personne victime du traumatisme se coupe d'elle-même, se dissocie, une forme d'anesthésie, de dépersonnalisation, la sensation d'être spectateur de sa vie, et se coupe également des autres. Sensation de vivre comme dans une bulle, comme étant dans son monde. À un moment donné même, la dissociation est si profonde qu'on ne se rend pas véritablement compte qu'on est soi-même dissocié, coupé des autres dans son monde. Une forme de distorsion de la réalité. Alors il faut bien comprendre que la personne victime de traumatisme, victime d'inceste, n'est pas responsable de ces états. Ce sont des mesures de protection. Le corps, le psychisme a fait... du mieux pour organiser la survie, un mode de survie qui a été le plus adapté pour survivre au traumatisme. Ce sont vraiment des conséquences normales face à un danger sans solution. Tu es devenu fou ! Tu oublieras vite, c'est du passé ! Oui, mais c'est douloureux. Eh oui, le passé, c'est douloureux. Mais à mon sens, on peut soit le fuir, soit tout en apprendre. Ah, tu vois ? Alors, quelle est ta décision ? Ces conséquences, ces sensations somatiques peuvent être accompagnées, notamment en thérapie, pour à la fois... recalibrer le cerveau pour dépasser ces sensations somatiques, pour également reconstruire de la sécurité dans le lien. Cela passe par une thérapie, cela passe aussi par des formes de reconstruction corporelle, notamment. Donc tout ça pour sortir du traumatisme, pour pouvoir vous reconstruire, à la fois vous reconstruire dans votre intégrité corporelle, reconstruire ce qui se passe au niveau de l'esprit et du cerveau et reconstruire le lien à vous-même et le lien aux autres. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ce serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify, ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • Intention de l'épisode : comprendre comment la victime d'inceste porte les conséquences de l'inceste

    01:08

  • Conséquences de l'inceste, Hypervigilance et intranquilité

    03:58

  • Conséquences de l'inceste, sensation de mal être

    06:21

  • Conséquences de l'inceste, troubles somatiques et gynécologiques

    08:16

  • Conséquences de l'inceste, tentative de gestion des sensations : anxiété, addictions, ...

    11:09

  • Conséquence de l'inceste, insécurité dans le lien à l'autre

    14:55

  • Résumé conséquences de l'inceste

    17:32

  • Conséquences de l'inceste, dépersonalisation

    19:04

  • Comment se reconstruire après l'inceste

    20:24

  • Conclusion épisode conséquences de l'inceste

    21:57

Description

Quelles sont les conséquences de l'inceste?


  • Sensations d'intranquilité, troubles somatiques, problématiques autour de la sexualité, difficultés à être en lien avec l'autre : Vous comprendrez mieux ce qui se passe pour la victime du traumatisme


Comment se reconstruire après un viol ou un inceste?

  • Ces conséquences ne sont pas une fatalité, mais des sensations somatiques qui peuvent être accompagnées, pour se construire soi, en lien avec les autres.


Bienvenue dans le quatrième épisode : Les conséquences de l'inceste : la vie bloquée dans l’état du traumatisme.  Quatrième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


Bonne écoute à vous, n'hésitez pas à vous abonner, à me mettre un 5 étoiles sur Spotify ou Apple podcast, cela va énormément aider le podcast ! merci à vous, Hélène


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Sous-titrage ST'501 Dans les trois premiers épisodes, nous avons décrypté le traumatisme à travers les vécus physiologiques et neurobiologiques, ainsi que l'impact du traumatisme sur la mémoire. Mais quels sont les symptômes concrets du traumatisme ? Comment se manifeste le traumatisme dans notre vie ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le quatrième épisode, les symptômes du traumatisme de l'inceste. La vie bloquée dans l'état du traumatisme. Quatrième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme de l'inceste. Podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste, par Hélène Dujardin. Donc, dans les trois premiers épisodes de cette série, je vous ai partagé comment le corps a dû faire face aux dangers de l'agression. Il n'a pas été possible de fuir ou de combattre, de faire face aux dangers pour revenir à la sécurité. Notre système a dû disjoncter par mesure de protection et donc nous nous sommes alors dissociés. Notre cerveau n'a pas reçu de message de fin de danger. Et cela va entraîner des conséquences sur notre corps, notre perception du monde et des autres, notre lien à nous-mêmes et avec les autres, notre esprit, sur les aspects cognitifs et sur les croyances. Comprenez que votre monde s'organise alors en fonction d'une perception de danger maintenu. Dans cet épisode, je vais passer en revue les conséquences, symptômes du traumatisme en les reliant donc aux mécanismes biologiques. L'intention n'est pas de se plomber, mais de mieux comprendre ce qui se passe pour vous, d'apporter de la clarté dans ce que vous vivez. Les symptômes, les sensations sont d'autant plus effrayantes qu'elles sont incompréhensibles et qu'elles paraissent incontrôlables. Et c'est justement ça le point d'apporter justement de la compréhension. Et dans plusieurs autres séries, je rentrerai dans plus de détails de ce qui se passe autour de ces symptômes-là. Alors, bien sûr, il s'agit de conséquences générales. Chacune des personnes victimes le vivra différemment et selon d'ailleurs son vécu spécifique par ailleurs et aussi ses points de fragilité corporelle également. On a tous en quelque sorte des points de sensibilité particulière. L'autre point important est qu'il n'y a pas de corrélation entre les conséquences nommées et l'affirmation qu'un inceste ait eu lieu. Je précise cela notamment pour les personnes qui ont des troubles de la mémoire. Donc vraiment, prenez tout cela avec discernement. Encore une fois, l'idée de pouvoir comprendre comment une personne victime de traumatisme et notamment victime d'inceste porte l'impact. Du traumatisme dans sa vie quotidienne. Et donc ? Voyons donc les conséquences de ce bug de l'état dissociatif, autrement dit du traumatisme. Tout d'abord, la victime de traumatisme, en particulier d'inceste, vit dans un état latent que je nomme d'intranquillité, du maintien d'un niveau d'hypervigilance. Et c'est le premier point que je souhaite aborder. En effet, comme le cerveau n'a pas été informé que le danger est terminé, notre perception du danger est en quelque sorte buggée. Elle est décalibrée. Le système reste activé, très activé, avec une sensation de danger permanent, de danger possible permanent. Alors n'hésitez pas à réécouter, à écouter les deux premiers épisodes pour bien intégrer ces notions qui sont vraiment importantes pour bien comprendre. Alors notre corps, notre système nerveux autonome vit en interne également ces sensations de danger, les sensations de figement, reliquat du traumatisme. Je reviendrai là-dessus juste après. Et nous nous maintenons alors dans un état de tension interne, de tension physique et psychique avec une anticipation des dangers et une orientation de notre attention vers ces dangers. D'ailleurs, effectivement, nous pouvons être très tendus dans le corps, en particulier dans le haut du corps, notamment autour des épaules, dans la zone des cervicales. Donc comme pour en quelque sorte tenir, contenir et ne pas sentir cet état d'angoisse qui reste tapis en dessous. Et nous faisons cela naturellement et inconsciemment. L'hypervigilance peut se traduire également par des sursauts excessifs, des mouvements réactifs. Quand un événement extérieur surgit, signe que notre alarme intérieure est hyperactivée. Donc ça, c'est le premier point. En plus du bug de perception du danger, et c'est le deuxième point dont je souhaite parler, dans la dissociation, la sensation de danger reste bloquée dans le corps. Dans un maintien d'une sensation d'insécurité et une forme de mal-être dans le corps. Vous comprenez alors les états de mal-être que vous pouvez vivre. Et ceux-ci sont d'autant plus compliqués à vivre que nous ne pouvons pas les relier à une cause. Soit parce qu'il y a une amnésie sur l'événement, et même quand on a conscience des agressions, la partie du cerveau qui comprend, le cortex, est dans ce cas coupée. Et donc finalement elle est coupée du cerveau plus primitif qui est en lien avec cette sensation. Donc la sensation est incompréhensible. Vous comprenez aussi dans ce cas l'incapacité de se poser. Se poser nous relie à cette sensation, se poser est dangereux, vécu comme un danger de mort et donc il faut toujours être actif. La sensation est bloquée dans le corps, mais notre cerveau cherche toujours à réassocier et donc à réintégrer ces sensations et donc à les débloquer. Et là, ce sont les crises d'angoisse. Alors, les crises d'angoisse feront l'objet d'un épisode spécifique quand je ferai la série sur les symptômes. Là, je vous parlais du deuxième point, la sensation bloquée dans le corps, cette sensation de danger, de dorsale. Troisième point, la personne victime de traumatisme vit également un état de stress chronique. Les mécanismes de stress ne sont pas ajustés aux événements. Le système est suractivé, engendrant des troubles somatiques. Troubles somatiques peuvent être différents d'une personne à une autre, selon en particulier chacun sa zone de fragilité. Ce sont notamment les troubles gastro-intestinaux, le syndrome du côlon irritable, de la constipation, de la diarrhée. Des troubles aussi cardiovasculaires, des palpitations, hypertension artérielle. Des troubles également en lien avec des douleurs ou des inflammations du corps, les maux du dos, les maux de tête, les douleurs articulaires, l'arthrite, la fibromyalgie. Des troubles du sommeil également et des troubles métaboliques, notamment le diabète. Et puis, dans le cas d'agressions sexuelles, de viols, d'incestes, les somatisations peuvent aussi se manifester au niveau gynécologique. Donc, les troubles gynécologiques, douleurs pelviennes, masses pelviennes, les règles douloureuses, l'endométriose, la difficulté autour de la possibilité d'être enceinte, d'avoir aussi un enfant. Le corps également comme barrière de protection. Donc des troubles gynécologiques et d'ailleurs cela peut être aussi un pendant bien sûr pour les hommes, qui rendent les rapports sexuels désagréables, compliqués, voire impossibles. Le vaginisme, les troubles autour de l'érection. L'image du corps est elle-même impactée. Quant à la sexualité, la personne victime d'inceste peut s'en couper. En étant abstinent, avec un vécu de l'intimité qui est difficile et le sexe vécu comme sale avec l'aversion d'être touché. L'accès au plaisir peut être également coupé ou le sexe dans un côté opposé pourra être vécu à outrance. Pour différentes raisons que je ne vais pas détailler ici. Mais déjà pour vous donner un repère, et je ferai également une série entière sur ce sujet du corps, du rapport au corps et de la sexualité. Donc là c'était mon troisième point, le système suractivé qui engendre des troubles somatiques. Voyons à présent un quatrième point. Alors quatrième point, le vécu du traumatisme part de l'insécurité vécue dans le corps, la tête, le cortex étant hors service quand la perception du danger est trop grande. Mais ces vécus internes sont hyper douloureux. Alors que faire avec ces vécus internes ? Comment les gérer ? Comment les canaliser ? Et c'est là mon quatrième point. Parce qu'en fait, ces vécus internes douloureux vont amener la personne qui les subit à essayer justement de les gérer de différentes façons. Donc, la personne peut essayer d'éviter les situations qui amènent un rappel des sensations douloureuses. Là, cela fait écho aux crises d'angoisse et aux situations qui peuvent être déclencheurs de ces crises d'angoisse. C'est aussi le sujet autour des phobies, etc. Et donc là, vraiment, j'en parlerai dans un épisode spécifique. Une autre option peut être de se couper de la sensation en tentant de la gérer, mais là sous une forme de contrôle, contrôle du mal-être pour essayer de se sécuriser. Donc là, on peut rentrer dans un contrôle obsessionnel des choses, de l'organisation, du tri, un contrôle par la tête mentale et finalement, on va glisser vers l'anxiété. Dans l'anxiété, c'est difficile de se stabiliser au présent dans un état d'être serein, difficile aussi de trouver une explication, on l'a dit, logique dans tout ce qui se passe. Alors, je tente de reprendre le contrôle de la situation en gérant les choses, en contrôlant ce qui peut l'être au présent et en anticipant aussi le futur. Donc on voit qu'il y a des stratégies d'évitement de situation, de contrôle, mais il peut aussi y avoir une recherche d'anesthésie. Et là, ce sont notamment les addictions qui vont permettre ça. Donc les addictions avec la consommation de produits, de drogues, de consommation d'alcool, de compulsion de nourriture, mais aussi la consommation de réseaux sociaux et donc qui vont permettre de se couper des sensations et des émotions. Ou à l'inverse, l'autre stratégie peut consister à aller vers le trop, vers les conduites à risque, qui permettent de faire à nouveau disjoncter le système et donc de s'anesthésier. Alors, nous avons vu jusqu'à présent différents points, donc la notion d'hypervigilance, la sensation de mal-être, les tentatives pour rechercher l'apaisement que nous venons de voir, les troubles également somatiques. Finalement, ce sont les manifestations du corps et comment nous allons aussi tenter de gérer tout cela. Donc, ceci peut être cet état, ces états peuvent être présents dans un plusieurs domaines de notre vie, où l'état d'être peut être général, en fait, un peu plus général. Là, ces différents états traduisent une insécurité vécue à l'intérieur, de soi à soi, et maintenant, je vais vous parler davantage de ce qui se passe dans le lien avec les autres. L'inceste crée une difficulté majeure dans le lien. À partir du moment où on a vécu une agression, un viol et a forceri un inceste, l'autre est perçu et même senti comme dangereux. C'est une évidence, nous avons été attaqués par l'autre. En présence de l'autre, on perçoit... comme un danger de mort. D'autant plus que cet autre être humain est un membre de notre famille, lieu même où se construit notre sécurité intérieure, interne, et la sécurité de lien avec l'autre. Et cela est d'autant plus impactant, de façon logique, si l'agresseur est une figure d'attachement, les parents. Et le manque de sécurité se joue dans l'agression et aussi dans la réaction des figures d'attachement ou même les non-réactions, l'entourage qui ne voit pas, ne croit pas, laisse faire, etc. À partir de là... Vous comprenez que c'est très difficile d'avoir confiance en l'être humain, de se sentir en sécurité, de construire des relations de confiance à tous les niveaux de la relation et d'autant plus dans l'intimité du couple. Comment faire confiance en l'autre quand la base de sécurité est inexistante en soi et comment quand le lien à l'autre a été détruit ? Résultat, je suis seule, je ne peux compter que sur moi, être avec l'autre n'est pas tranquille et même dangereux. Les liens à l'autre ont été pervertis, les agressions vécues dans la solitude, et cela crée au présent des difficultés relationnelles dans toutes les situations similaires au vécu du traumatisme. Donc à savoir... les agressions elles-mêmes et aussi tout ce qui est relié avec les réactions, ce qui se passe en lien avec les figures d'attachement. Donc je vais vraiment consacrer aussi une autre série entière sur ces notions de lien et de sécurité qui sont aussi extrêmement importantes dans le traumatisme. En résumé donc, la personne victime d'inceste peut souffrir notamment d'hypervigilance et d'intranquillité en lien avec un système d'alarme trop activé, décalibré. Elle peut souffrir d'une sensation de mal-être. Elle peut souffrir également d'un état de stress chronique avec des troubles somatiques en lien avec cette hyperactivité du système nerveux autonome. Elle peut également souffrir de troubles gynécologiques, d'une mauvaise relation à l'image du corps qui est altérée. Et c'est plutôt ce terme-là qui est approprié, une relation à l'image du corps altéré, des relations sexuelles qui présentent également des difficultés, une gestion des sensations et des états d'être douloureux qui peuvent amener à des conduites de contrôle, d'évitement, d'anxiété, d'addiction, des conduites à risque, et un lien à l'autre. qui est vécu comme insécure, comme sans sécurité. Et finalement, plus le traumatisme est important, plus la personne victime du traumatisme se coupe d'elle-même, se dissocie, une forme d'anesthésie, de dépersonnalisation, la sensation d'être spectateur de sa vie, et se coupe également des autres. Sensation de vivre comme dans une bulle, comme étant dans son monde. À un moment donné même, la dissociation est si profonde qu'on ne se rend pas véritablement compte qu'on est soi-même dissocié, coupé des autres dans son monde. Une forme de distorsion de la réalité. Alors il faut bien comprendre que la personne victime de traumatisme, victime d'inceste, n'est pas responsable de ces états. Ce sont des mesures de protection. Le corps, le psychisme a fait... du mieux pour organiser la survie, un mode de survie qui a été le plus adapté pour survivre au traumatisme. Ce sont vraiment des conséquences normales face à un danger sans solution. Tu es devenu fou ! Tu oublieras vite, c'est du passé ! Oui, mais c'est douloureux. Eh oui, le passé, c'est douloureux. Mais à mon sens, on peut soit le fuir, soit tout en apprendre. Ah, tu vois ? Alors, quelle est ta décision ? Ces conséquences, ces sensations somatiques peuvent être accompagnées, notamment en thérapie, pour à la fois... recalibrer le cerveau pour dépasser ces sensations somatiques, pour également reconstruire de la sécurité dans le lien. Cela passe par une thérapie, cela passe aussi par des formes de reconstruction corporelle, notamment. Donc tout ça pour sortir du traumatisme, pour pouvoir vous reconstruire, à la fois vous reconstruire dans votre intégrité corporelle, reconstruire ce qui se passe au niveau de l'esprit et du cerveau et reconstruire le lien à vous-même et le lien aux autres. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ce serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify, ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • Intention de l'épisode : comprendre comment la victime d'inceste porte les conséquences de l'inceste

    01:08

  • Conséquences de l'inceste, Hypervigilance et intranquilité

    03:58

  • Conséquences de l'inceste, sensation de mal être

    06:21

  • Conséquences de l'inceste, troubles somatiques et gynécologiques

    08:16

  • Conséquences de l'inceste, tentative de gestion des sensations : anxiété, addictions, ...

    11:09

  • Conséquence de l'inceste, insécurité dans le lien à l'autre

    14:55

  • Résumé conséquences de l'inceste

    17:32

  • Conséquences de l'inceste, dépersonalisation

    19:04

  • Comment se reconstruire après l'inceste

    20:24

  • Conclusion épisode conséquences de l'inceste

    21:57

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