Description

Dans la première série du podcast, j’ai abordé les mécanismes du traumatisme de l’inceste avec ses conséquences dans la vie quotidienne. il y avait des concepts, des théories, bien sûr que j’ai reliées concrètement au traumatisme de l’inceste.

• J’entame à présent une deuxième série sur les ressentis des victimes d’inceste, une série donc plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d’inceste vit au plus profond d’elle même.

• Et c’est aussi le propos de mon podcast : pouvoir parler, exposer des sujets qui sont habituellement verrouillés et qui laissent les personnes qui ont vécu des abus seules, avec leur traumatisme, de poursuivre les voix mais aussi voies qui se sont ouvertes lors de la vague metooinceste en 2021

• donc, je vais vous parler de ma perception, d’un angle de perception, qui ne sera pas clairement exhaustif, j’ai l’intention d’amener de la compréhension, pour mettre du sens sur le vécu, et j’emmaillerai les  épisodes d’extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d’ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l’épisode.

Et, pour entamer cette série. J’aborde ici la notion de solitude, c’est justement une des intentions de mon podcast, en parler pour rompre la solitude. Donc cela fait du sens de commencer par ce ressenti.

• Pourquoi se sent-on si seul.e quand on est victime d’inceste ?

• et ce, même si, aujourd’hui, dans notre vie, nous « avons » notre propre  couple, famille, sommes entouré d’amis ?

• A quoi correspond ce sentiment de solitude ?

C’est ce que nous allons voir dans cet épisode.

Bienvenue dans le premier épisode de la 2ème série : La solitude de l’inceste : je me sens seul.e. Premier épisode de la 2ème série sur les ressentis de l’inceste du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin

Vous comprendrez avec cet épisode :

• La solitude correspond à un niveau très profond, à la solitude c’est vraiment le fait d’avoir été seul dans et face au traumatisme.

• Je vous livrerai une lecture biologique de la solitude, ce qui se passe au plus profond de soi

• et puis que la solitude renvoie au fait d’être seul avec ce l’on vit

J’aborderai le fait que

• La solitude est très liée à la loi du silence

• Et à la peur de dire, la grammaire du silence et les loyautés familiales

Et finalement,  vous comprendrez que la solitude est une affaire de lien, de vulnérabilité, de peur dans le lien, qu’elle parle de ça

Enfin, je vous donnerai des éléments pour rompre avec cette solitude

n’hésitez pas à partager cet épisode autour de vous et à vous abonner ; et surtout ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre 5 étoiles sur Apple Podcast ou spotify ou une autre application de Podcast, ça va aider énormément ce podcast. Merci à vous. Je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode, d’ici là, prenez bien soin de vous !

Sources

• Association Astrée et la vidéo pour la journée de la solitude

• Témoignage d'Hélène dans la voix du Nord

• Témoignage de Perscillia pour Fraiche

Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

• Dans la première série du podcast, j'ai abordé les mécanismes du traumatisme de l'inceste, avec ses conséquences dans la vie quotidienne. Il y avait des concepts, des théories, bien sûr que j'ai relié concrètement au traumatisme de l'inceste. J'entame à présent une deuxième série sur les ressentis des victimes d'inceste. Une série donc plus intimiste, une série qui expose un peu plus, qui rentre dans ce que la victime d'inceste vit au plus profond d'elle-même. Et c'est aussi le propos de mon podcast, pouvoir parler, exposer des sujets qui sont habituellement verrouillés et qui laissent les personnes qui ont vécu des abus seules avec leur traumatisme. Et de poursuivre les voies VOIX, mais aussi les voies VOIES, qui se sont ouvertes lors de la vague MeToo Inceste. en 2021. Donc, je vais vous parler de ma perception, d'un angle de perception qui ne sera pas clairement exhaustif, mais j'ai l'intention d'amener de la compréhension, de mettre aussi du sens sur le vécu, et j'émailerai les épisodes d'extraits aussi de témoignages. Je vous donnerai d'ailleurs les références de ces témoignages dans la description de l'épisode. Et pour entamer cette série... J'aborde ici la notion de solitude. C'est justement une des intentions de mon podcast. En parler pour rompre la solitude. Donc cela fait du sens de commencer par ce ressenti. Alors, pourquoi se sent-on si seul quand on est victime d'inceste ? Et ce, même si aujourd'hui, dans notre vie, nous avons entre guillemets notre propre couple, famille, sommes entourés d'amis. A quoi correspond ce sentiment de solitude ? C'est ce que nous allons voir dans cet épisode. Bienvenue dans le premier épisode de la deuxième série La solitude de l'inceste, je me sens seule Premier épisode de la deuxième série sur les ressentis de l'inceste du podcast Traumatisme et renaissance, l'inceste par Hélène Dujardin. Alors, qu'est-ce que la solitude ?

• Speaker #1

  Le constat est alarmant. 18% des Français se sentent souvent ou toujours seuls. La solitude est un phénomène qui peut toucher tout le monde et à tous les âges, très souvent à la suite de ruptures, qu'elles soient personnelles, économiques ou géographiques. Le sentiment de solitude nous parle de nos besoins sociaux. Le lien avec les autres est un besoin vital inscrit dans nos corps, dans notre biologie.

• Speaker #0

  Comme l'explique ce court extrait de vidéo de l'association Astray à l'occasion de la journée de la solitude en 2021, nous avons un besoin vital de lien. Et le sentiment de solitude a des impacts importants sur la santé. Et donc, à quoi correspond précisément la solitude vécue, en particulier par la victime d'inceste ? La solitude correspond à ce sentiment de se sentir seule. De ne pas être en lien, et à un niveau très profond, et c'est en cela qu'elle est reliée au traumatisme, et en particulier celui de l'inceste, la solitude c'est vraiment le fait d'avoir été seule, dans et face au traumatisme. L'inceste est entre guillemets doublement concerné par ce sentiment de solitude, puisque le traumatisme touche le lien lui-même. Je vais vous expliquer un petit peu plus, vous allez comprendre. Premièrement, avec une lecture biologique de ce qui se passe, on peut dire que la solitude correspond à la sensation de l'inceste, du traumatisme de l'inceste lui-même. Donc, un vécu de figement de dorsale. Ça correspond au vécu de vide, au sentiment de mal-être. Parfois, ça se traduit littéralement par une sensation vraiment très inconfortable, qui amène la tête à l'identifier comme un sentiment de solitude. Cette sensation est précisément une sensation dorsale. Vous comprenez ce terme de dorsale si vous avez écouté le premier épisode de la première série. Sinon, je vous recommande très chaleureusement de le faire. C'est une très bonne base de compréhension. Et pour les autres auditeurs, je précise que le dorsal correspond à l'état de coupure qui s'est fait lors de l'inceste, par mesure de protection de l'organisme pour nous permettre de survivre. Coupure entre soi et soi, coupure entre soi et les autres, et c'est donc ça, cette sensation de solitude. Ce vécu de solitude peut être présent comme en toile de fond ou sur des moments identifiés. En quelque sorte, c'est le traumatisme lui-même vécu dans sa chair. Et puis, la solitude renvoie aussi au fait d'être seul avec ce que l'on vit. Et c'est une deuxième façon de comprendre la solitude. Seul avec ce que l'on vit, à la fois au présent, nous pouvons être enfermés dans nos sensations, et cela peut se vivre que l'on soit seul ou que l'on vive en couple, en famille, en colocation, etc. Finalement, c'est très différent, c'est différent du fait d'être physiquement avec d'autres personnes. Cela relève plus d'un ressenti intérieur et de la fameuse coupure vis-à-vis des autres. dont j'ai parlé juste avant. Et cela provient de plusieurs choses. Déjà du fait de l'avoir dit ou pas, partagé ou pas aux personnes qui nous entourent, à la famille, et je vais revenir sur cela juste après, et donc d'être seul aujourd'hui avec ce vécu. Et en fait, c'est une répétition du passé. Le traumatisme d'avoir subi ces agressions et de les avoir subies seules, ou en n'étant pas écoutées. protégé, défendu, etc. Cette solitude est très reliée à la loi du silence. Cela se traduit par le fait de garder pour soi ce qui a été vécu au moment des agressions, que ce soit sous l'emprise de l'agresseur, aussi par honte qui verrouille tout cela. La honte fera l'objet, justement, du prochain épisode. Par peur des représailles, de l'impact sur la famille, de l'impact sur le lien, de perdre le lien. La préférence, par peur de parler de ce sujet très tabou, par peur et par confusion de ce que l'on ressent, si c'est normal ou pas, si c'est soi qui n'est pas normal. Ou peut-être cela a pu être dit mais pas reçu, entendu, comme je le disais juste avant. Et ensuite, plus tard, le traumatisme continue entre guillemets à faire son œuvre en soi avec toujours Plus de honte, de peur, de culpabilité, etc. Et d'autant plus de difficultés à dire. Et tourne dans la tête mille questions. Quelle va être la réaction de la famille, l'impact sur eux ? Est-ce que cela va être minimisé, mis en doute ? Qu'est-ce qu'ils vont en dire ? Qu'est-ce qu'ils vont en comprendre ? Qu'est-ce qu'ils peuvent comprendre ? Est-ce qu'ils vont prendre réellement la mesure de ce qui s'est passé ? Est-ce qu'ils vont juger, nier, prendre parti, défendre ou pas ? Toutes ces questions qui trottent dans la tête. Et pour nous éclairer un petit peu plus, voici un court témoignage d'une personne qui s'appelle également Hélène. Commerçante lilloise, victime d'inceste par son grand-père, elle témoigne pour le journal La Voix du Nord. Et dans ce passage, elle évoque le processus de thérapie avec sa fratrie et le fait d'avoir fait deux séances avec ses parents. Et dans cet extrait que je vous propose d'écouter, elle évoque... leur attitude.

• Speaker #2

  On a réussi à emmener en thérapie nos propres parents. Deux séances, mais qui ont été extrêmement importantes, puisqu'on s'est vraiment rendu compte qu'il n'y avait pas du tout de conscience de la chose, et pas du tout de volonté de la voir, de la croire, et de nous aider à ça. Ça a été plutôt on remet une couche de béton, on referme. Le culte du secret, c'est vraiment très fort dans le domaine de l'inceste. La famille se protège et écarte la parole de l'enfant, même devenu adulte.

• Speaker #0

  Cela en dit long sur la solitude vécue par la victime lors des agressions et vécue depuis lors, encore même à l'âge adulte. Et puis finalement, c'est tout le point de la solitude. S'ouvrir à l'autre nous fait sentir vulnérable. Et vulnérable est bien ce que nous avons été lors de l'abus. Et donc cela représente un danger, puisque l'autre est perçu. comme dangereux. Et c'est là tout le point de la solitude, le danger que représente l'autre. Nous voilà enfermés dans notre propre bulle. Et ça, c'est la solitude, finalement. La solitude parle donc du lien à l'autre, le lien de confiance et de sécurité qui a été brisé, perverti, lors de l'inceste avec l'agresseur, le lien aux membres de la famille dans laquelle on a grandi, L'entourage qui a été là ou pas, qui a protégé, défendu ou pas, et donc le manque de confiance et de sécurité en l'autre aujourd'hui. L'autre est donc perçu intrinsèquement comme dangereux. Mais alors, comment et que faire face à cette immense solitude ? Je vous partage ce qu'on dit Persilia, qui a subi des viols par son oncle pendant deux ans.

• Speaker #3

  Libérez la... Parole est vraiment nécessaire parce que ça permet d'accéder à la reconstruction. Selon moi, il n'y a que comme ça qu'on peut guérir. Et le fait d'avoir une oreille pour nous écouter, que ce soit pour moi, mon mari, ma famille d'accueil, mon frère, ma belle-famille et mes amis, et les psys bien sûr. L'important c'est de ne pas se débrouiller seule.

• Speaker #0

  Finalement, rompre la solitude passe par la parole. Et surtout par la construction, reconstruction du lien, de réparer cette blessure du lien, pour à nouveau pouvoir se sentir en sécurité avec l'autre, se sentir en sécurité de soi à soi, sentir ce qui est ajusté pour soi en lien avec l'autre. Cela passe par la parole, le lien et les sensations corporelles, et cette réparation du lien va permettre de se sentir à nouveau pleinement vivant. entouré, en lien, en connexion avec les autres. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouviez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément ! aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.