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Traumatisme et Renaissance

S1 Ep 5 crises d'angoisse, schémas répétitifs etc, les tentatives de voies de sortie du traumatisme

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26min |16/07/2024
Play
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Traumatisme et Renaissance

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Description

A quoi correspondent les crises d'angoisse? les schémas répétitifs relationnels?

  • Vous vivez des crises d’angoisse dans des situations similaires, prenant le train, le métro par exemple. Les sensations qui vous font peur, et c’est plus fort que vous ?

  • Vous vous retrouvez dans des schémas répétitifs relationnels, rencontrant le même type de situations, personnes, sans comprendre ce qu’il se passe ?

  • Eh bien, vous êtes au bon endroit pour comprendre ce qu’il se passe pour vous, avec des voies pour vous en sortir !


Dans cet épisode, vous pourrez comprendre

  • ce qui se bloque dans le corps, lors d’un traumatisme,

  • et amène à ces répétitions et à ces voies de « sorties impromptues », comme les crises d’angoisse.

 

Bienvenue dans le cinquième épisode : le vécu de l’état du traumatisme au présent : quand le corps essaie de trouver des voies de sortie du traumatisme. Cinquième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


N'hésitez pas à écouter les 4 autres épisodes de la série pour comprendre :


Sources :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Vous vivez des crises d'angoisse dans des situations similaires, en prenant le train, le métro par exemple. Des sensations qui vous font peur. Et c'est plus fort que vous. Vous vous retrouvez dans des schémas répétitifs, relationnels, en rencontrant le même type de situation, de personnes, sans réellement comprendre ce qui se passe. Eh bien, vous êtes au bon endroit pour justement comprendre ce qui se passe, avec des voix pour vous en sortir. Dans cet épisode, vous pourrez comprendre ce qui se bloque dans le corps lors d'un traumatisme et amène à ces répétitions et à ces voies de sortie impromptues comme les crises d'angoisse. Bienvenue dans le cinquième épisode, le vécu de l'état du traumatisme au présent, quand le corps essaie de trouver des voies de sortie du traumatisme. 5e épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste par Hélène Dujardin. Alors pour comprendre ce qui se passe lors d'un événement traumatique et introduire cet épisode sur les tentatives de voies de sortie du traumatisme et les schémas répétitifs, je vais m'appuyer sur un exemple. L'exemple que donne Peter Levine qui parle de son expérience elle-même. Alors Peter Levine, pour le présenter en quelques mots, c'est un psychothérapeute américain. Un des grands spécialistes du traumatisme, encore vivant aujourd'hui, il a lui-même développé une méthode de guérison des traumatismes, le somatic experiencing, méthode qui s'appuie justement sur la dimension somatique de l'expérience traumatique. Alors avant de vous parler de cette expérience-là, de son exemple, je vous encourage également, si vous ne l'avez pas déjà fait, d'écouter mon premier épisode sur la physiologie du traumatisme. Cet exemple, cet épisode en est l'illustration et le prolongement. Alors parlons à présent de l'expérience de Peter, que Peter décrit dans son livre Guérir par-delà les mots Alors, il nous relate le fait que c'est un début de journée presque parfaite. Peter quitte sa maison en Californie. Il marche dans la rue, il est tout joyeux parce qu'il pense qu'il va retrouver un petit peu plus tard son ami pour fêter son 60e anniversaire. Il marche vers et sur un passage piéton et paf, il se retrouve là, couché sur la route, incapable de bouger et de respirer, à gare, sans comprendre ce qui vient de se passer. Plein de gens se précipitent alors autour de lui, forment un cercle tout autour. Lentement, Peter cherche à s'orienter, à identifier aussi la personne qui a fait ça. Il revoit dans un flash une voiture beige et une jeune femme adolescente qui sort de la voiture horrifiée. Il réalise alors qu'il vient de se faire renverser par une voiture. L'intervention est ensuite plutôt brutale. Un homme se précipite près de lui, il se présente comme un auxiliaire médical. Peter commence un mouvement pour voir d'où vient la voix, mais l'homme lui ordonne sévèrement de ne pas bouger la tête. Il ressent alors une étrange dislocation et a l'impression de flotter et d'observer la scène au-dessus de son corps. Il est vite ramené à la réalité quand l'auxiliaire lui saisit brutalement le poignet pour prendre sa tension. L'auxiliaire lui attrape maladroitement la tête pour l'empêcher de bouger. Ses actions font paniquer Peter et le paralysent encore davantage. Peter vit un état de terreur. Peut-être a-t-il le cou brisé. Il ressent le besoin de trouver un regard qui le réconforte. Il est trop terrifié pour pouvoir bouger. L'homme le bombarde de questions. Quel est votre nom ? Où êtes-vous ? Où allez-vous ? Peter ne peut répondre jusqu'au moment où il arrive à former des mots pour lui demander de reculer. Au bout de quelques minutes, une femme pédiatre intervient discrètement en lui proposant son aide. Il lui demande de rester. Son visage est calme et amical. Elle lui prend la main. Leurs yeux rentrent en contact. La senteur familière de son parfum lui fait comprendre qu'il n'est pas seul. Il se sent alors soutenu dans ses émotions par cette présence encourageante. Une vague de relâchement le traverse et il inspire profondément pour la première fois. Un frisson lui parcourt le corps et il commence à trembler. Des larmes se mettent aussi à couler. Il ne peut pas croire ce qui lui est arrivé. Ça n'était vraiment pas prévu. Peut-être va-t-il finir infirme. Mais la présence continue de cette femme le soutient et sa peur commence à décroître. Une instance fureur fait alors irruption dans son ventre. Comment cette gosse stupide a-t-elle pu le renverser ? Alors Peter Levan continue à décrire son expérience avec l'arrivée de l'ambulance, ce qui se passe aussi au niveau hospitalier, là où d'autres traumatismes peuvent également ajouter au choc initial d'avoir été renversé par la voiture. Mais j'en arrêterai là. Et cela va nous servir de base pour expliquer le principe et l'essentiel de ce qui se passe autour du choc, du traumatisme et après. Justement. Quand on décrypte l'expérience de Peter, on comprend que l'expérience du traumatisme passe par le corps, elle est liée à l'événement lui-même, ici se faire renverser par une voiture, et surtout à l'après, à savoir comment l'expérience a pu ou pas être accompagnée par un autre être humain. On voit ici le contraste entre l'expérience avec l'auxiliaire médical et la femme pédiatre. L'auxiliaire médical, lui, est maladroit dans ses gestes, brutal, perçu comme sévère dans ses mots. Clairement, il n'apporte pas de lien sécurisant, réconfortant pour Peter. Peter se dissocie, se coupe pour supporter l'expérience. La femme pédiatre, elle, apporte par sa voix, par ses gestes, le contact de sa main, du réconfort, du soutien. Elle permet à Peter d'accueillir son émotion. Cela va permettre à Peter que l'émotion ne se cristallise pas, ne se fige pas dans son corps. Un peu plus tard, Le rédacteur racontera l'expérience dans l'ambulance où il pourra rester associé à son corps pour en suivre le mouvement, pour que l'énergie de la sensation ne reste pas bloquée, comme c'est le cas finalement, entre guillemets, habituellement, que cette sensation ne reste pas bloquée dans le corps. Donc, quand on regarde l'expérience de Peter au niveau du choc lui-même, puis l'expérience avec l'auxiliaire médical, c'est exactement ce qui se passe et ce qui fait le traumatisme. L'expérience d'un événement non accompagné, non accueilli par un autre être humain. Pour l'enfant, le bébé, petit, par ses figures d'attachement, les parents. Donc la figure d'attachement, c'est la personne qui répond aux besoins de l'enfant. Et il s'agit notamment des parents. En l'occurrence, là, quand on regarde par rapport à l'inceste, une fois qu'on a décrit cette expérience de l'accident de Peter. On va regarder ce qui se passe pour la personne victime. Donc la personne victime vit une attaque par un autre être humain avec lequel elle est en lien et peut-être même qu'elle vit avec cette personne normalement un lien où elle se sent en confiance et en sécurité. Là, lors des agressions, elle vit une menace sur son intégrité physique et psychique qui provoque de la stupeur, de l'effroi, de la terreur. Au moment de l'agression, le choc est vécu comme un danger sans possibilité de fuite ou de combat, amène au figement dans le corps et le psychisme de la personne. L'énergie est bloquée dans le corps au moment de l'agression. Et si, après, rien n'a pu être dit, que ce soit menacé pour l'agresseur, ou même sans menace, gardé pour soi dans un vécu terrifiant, mélangé de sensations et d'émotions douloureuses, sans rien comprendre, avec un état de confusion dans le lien avec l'agresseur, un mélange de confusion, de recherche aussi d'affection, de confusion aussi dans les sensations perçues, ou encore si l'enfant victime a dit mais n'a pas été écouté, entendu ou vaguement entendu, ou pas défendu, ou minimisé dans ses propos, ou pire, en remettant en cause les propos. Mais non, ce n'est pas possible. Mais non, ce n'est pas son genre. Mais qu'est-ce que tu dis là ? Alors, le traumatisme se fige dans la personne. La sensation et l'émotion restent enquistées et bloquées. Donc on voit bien que ce qui fait le traumatisme, c'est à la fois l'agression et c'est l'après. S'il y a eu quelqu'un, une figure d'attachement pour être là avec l'enfant ou pas, et comment a réagi cette figure d'attachement auprès de l'enfant. Ici, dans l'inceste, ce sera d'autant plus dramatique si l'agresseur a un lien d'attachement direct avec l'enfant. Donc, on comprend bien que dans l'inceste, il y a à la fois une agression qui vient d'un être humain, qui est intentionnelle, qui vient d'un endroit où on est censé se sentir en sécurité et non en danger, qui attaque le corps lui-même, son intégrité, une violation de l'intégrité, une violation de l'intimité corporelle, sexuelle. et une perversion du lien, une distorsion des repères de sécurité. Donc, voyez que ce sont vraiment à de multiples endroits où vont se créer des figements, des morcellements à l'intérieur de soi. Et avant l'inceste et après, il y a en parallèle comment se construit notre sécurité en lien avec les parents. Donc ça c'est avant et comment ils ont réagi après ou pas par rapport à l'inceste. Donc il y a aussi tous ces liens-là à prendre en compte. Ensuite, notre cerveau est constitué pour associer les choses. Là, on va regarder ce qui se passe ensuite pour nous au présent. Donc, le cerveau va chercher des voies de sortie du figement, comme pour se réunifier. Quelque part, les choses sont bien faites. L'organisme est bien fait. Autrement dit, la sensation bloquée va essayer de sortir. La mémoire est fragmentée, traumatique, et donc comme il y a cet aspect-là, il y a juste une partie, un fragment qui va rappeler l'ensemble de l'événement et faire vivre aujourd'hui les mêmes sensations que l'événement initial. Ça c'est un déclencheur en fait, un bout de l'événement qui est rappelé à la mémoire et qui rappelle et qui fait vivre l'ensemble des sensations en lien avec l'événement initial. Donc le déclencheur est un aspect de l'événement. Cela peut être un lieu, un moment, une odeur, un trait physique, une ambiance, une circonstance qui a des traits communs avec le ressenti, une posture également. Alors parfois, le lien entre le déclencheur et l'inceste se fait facilement, c'est assez clair. Si tenté, qui n'est pas eu évidemment d'amnésie traumatique, parfois c'est un peu plus subtil et puis peu lisible. et le cerveau cherche à comprendre, il cherche à comprendre ce qui se passe, et il ne fait absolument pas le lien avec ce qui se passe en fait. Et il ne reluit pas l'événement initial avec la crise d'angoisse ou d'autres symptômes qui peuvent apparaître. Et donc juste pour vous donner aussi des exemples, pour que ce soit encore plus parlant sur ces sensations, et finalement le principe du déclencheur et ce qui se passe pour vous au présent. Donc si je prends l'aspect de la circonstance qui amène au même ressenti au présent, cela peut être la peur de se retrouver bloqué dans un endroit. au cinéma, au théâtre, être au milieu d'une rangée versus être au bout d'une rangée. La configuration rappelle au corps la sensation d'être bloqué et fait vivre une grande insécurité. Ce même blocage ressenti lors des agressions. Toujours avec cette notion de circonstance, cela peut être la peur de prendre le train, d'être dans un endroit enfermé, ou le métro, ou l'avion, avec des sensations aussi incontrôlables. D'autres exemples, des exemples de moments comme celui naturellement de la nuit, du coucher. Cela peut être également des traits physiques, une attitude, une voix, une corpulence qui rappelle celle de l'agresseur. Aussi une peur de l'autorité. L'autorité, parce qu'effectivement, il y a cette posture d'abus qui se retrouve dans l'autorité. L'autorité peut abuser, en quelque sorte, des professeurs, des figures policières qui peuvent rappeler cette posture. D'autres peurs, comme celle de l'intrusion, des cambriolages. La peur également de la maladie, et derrière cette peur-là, la peur de la mort. Avec le vécu. En fait, le vécu de la mort qui est vécu lors des agressions. Donc tout de suite, une petite chose, sensation, peut faire sentir et craindre le fait de mourir et interpréter comme le fait de mourir. Des peurs un petit peu plus codées, moins directes, comme la peur des chiens, qui rappelle la menace de l'attaque ou celle des pigeons, par exemple. Et ces insécurités font comme des boucles qui viennent et reviennent encore, tant que l'insécurité est vécue seule comme elle a été vécue dans le passé. Ces boucles sont appelées patterns autrement dit schémas dans le langage de la psychologie. Un élément est interprété par le cerveau comme une menace majeure pour le corps, sans nuance, et connexion avec la réalité actuelle de ce qui se passe, sans discernement. de la réalité du danger. C'est binaire, sécurité-insécurité, et là, en l'occurrence, insécurité. Alors beaucoup d'insécurités sont aussi relationnelles, puisque c'est au cœur du traumatisme, avec des difficultés relationnelles ou certains schémas répétitifs. Alors je vais consacrer une série entière de mon podcast sur les liens, construction, de l'attachement, avec la notion de sécurité, mais je vais commencer ici à aborder le sujet. Et puis pour cela, je vais prendre un exemple, celui du harcèlement moral. Alors, j'aurais pu prendre aussi l'exemple du harcèlement scolaire ou d'autres schémas, bien entendu, mais c'est pour vous en expliquer le principe. Et cela, ça va vous permettre de comprendre la notion de schéma répétitif. Alors, avant de vous en parler, juste aussi vous dire que ce schéma est complexe, que bien sûr l'agression est vraiment réellement inacceptable. Donc on a des acteurs en fait dans ce schéma complexe qui sont multiples. Il y a le harceleur, l'entreprise, le groupe des employés. Et là, je vais exposer un angle, un angle de perception. qui ne prendra pas en compte toute la complexité de la situation, qui relève également de ma perception, tout en sachant qu'il ne s'agit en aucun cas de mettre la faute sur la victime, clairement, mais de comprendre ce qui se joue en elle. Et encore une fois, aussi de bien dire que cette accrétion-là est inacceptable en fait. Donc, le harcèlement moral, c'est quoi ? C'est une conduite abusive qui, par des gestes, des paroles, des comportements, des attitudes répétées, systématiques, vise, conduit à dégrader les conditions de vie ou de travail d'une personne, la victime du harceleur. Quand on regarde la lecture biologique de la situation, on a un harceleur qui attaque. qui est peut-être également en position d'autorité sur la victime, et une victime qui subit la situation. Normalement, dans une attaque, la personne, de façon animale, de façon instinctive, se défend, pose des limites. Là, il y a quelque chose qui fait qu'on ne se défend pas dans la situation, que la personne reste en position de subir. Souvent, l'environnement contribue aussi à la situation, en laissant faire, sans agir, sans défendre la personne harcelée. La victime se retrouve donc seule. Dans cette situation, elle essaye de faire plus dans son travail sans répondre réellement aux attaques ou sans fuir. Et elle ne peut pas mobiliser ses capacités de défense, elle reste figée dans la situation. Elle n'a pas accès à ses capacités de défense. Et ce non-accès est justement le signe d'une blessure relationnelle, d'un trauma antérieur qui se rejoue dans le harcèlement. Vous voyez aussi dans cet exemple qu'il y a à la fois l'attaque du harceleur et aussi la posture du groupe. Donc là, ce schéma répétitif et le fait d'avoir été blessé antérieurement dans le passé qui amène à ne plus avoir ces capacités de défense et à rester figé dans la situation et dans une répétition de la position de victime. Encore une fois, le sujet est complexe, c'est un angle d'éclairage et encore une fois, l'agression est à proprement parler inacceptable. Donc ça, voilà, c'est un exemple. Et puis les difficultés relationnelles peuvent être dans la façon de se sentir en confiance, en sécurité avec l'autre ou pas. Alors concrètement, cela se joue à la fois directement en lien avec les agressions elles-mêmes et tout ce qui a pu être ressenti à ce niveau-là et qui se rejoue finalement au présent, avec des mêmes perceptions au présent, mais décorrélées du présent. Donc, par exemple, la menace et donc la défiance en l'homme, la femme ou en l'être humain. le fait que l'autre soit intéressé, d'être considéré comme un objet, que l'autre vous utilise, le fait d'être élu, de se sentir choisi ou de ne pas être choisi. Et cela se joue aussi avec l'entourage de la personne victime, le fait de pouvoir ou de ne pas pouvoir justement compter sur l'autre, de se sentir seul dans son vécu, d'avoir peur de l'engagement. Ce que je souhaite souligner ici, c'est comment concrètement le traumatisme impacte le quotidien, comment c'est relié. Donc dans le traumatisme, il y a une sensation, une émotion qui se fige à l'intérieur de la personne victime. Au moment du traumatisme, le cerveau ensuite cherche à associer et donc des situations vont rentrer en résonance avec ce que nous avons vécu. Et donc ce sont des déclencheurs qui rappellent l'événement initial, et donc là en l'occurrence l'inceste. Comprendre à la fois cette notion de schéma répétitif, de sensations figées qui cherchent aussi à sortir, et justement apporte un premier pas pour en sortir. Cela permet d'une part de comprendre que les crises d'angoisse, les pétages de plomb, tout ce qui est disproportionné, n'arrivent pas ex nihilo et ne sont pas comme une fatalité. Les percevoir comme une fatalité apporterait beaucoup d'impuissance face à la situation. Cela permet aussi de prendre la mesure de ce qui est arrivé. Oui. A la fois c'est lourd puisqu'on s'en rend compte, on se rend compte de l'impact sur soi. Mais aussi je trouve que cela permet de remettre les choses à leur place, de trier aussi un peu les responsabilités versus une culpabilité parfois très lourde et présente chez la victime. Cela permet aussi d'ouvrir une voie pour s'en sortir. Il s'agira alors de s'occuper de la part de soi qui a été blessée, meurtrie. tant par l'agression en tant que telle que dans le contexte aussi familial, relationnel où ça s'est passé. Donc de s'en occuper à tous les niveaux, en premier lieu somatique, corporel, puis émotionnel et finalement cognitif. Et cela permet ensuite de se reconnecter au présent, de vivre au présent, de retrouver aussi une connexion à ses ressources. de se reconstruire de nouveaux repères plus justes, actuels et adaptés. Tout cela pour dépasser le traumatisme et vivre sereinement au présent. L'aspect intégratif d'un côté somatique, corps, de l'autre, parole, cognitif et lien, attachement, me semble très important dans l'accompagnement. L'aspect mental, cognitif, seul, à mon avis, ne suffit pas pour traverser un traumatisme. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • L'expérience de Peter Levine illustre le choc et la régulation du traumatisme

    01:28

  • Et que se passe-t-il au moment du choc de l'inc

    08:52

  • les déclencheurs de la mémoire traumatique e

    12:46

  • Pattern, qu'est ce que c'est? exemple

    16:55

  • Schémas répétitifs et l'exemple du harcèlement moral

    17:43

  • Difficultés relationnelles et inceste

    21:41

  • Comprendre est un premier pas pour se sortir du traumatisme de l'inceste

    23:25

  • conclusion épisode les tentatives de voie de sortie du traumatisme

    25:34

Description

A quoi correspondent les crises d'angoisse? les schémas répétitifs relationnels?

  • Vous vivez des crises d’angoisse dans des situations similaires, prenant le train, le métro par exemple. Les sensations qui vous font peur, et c’est plus fort que vous ?

  • Vous vous retrouvez dans des schémas répétitifs relationnels, rencontrant le même type de situations, personnes, sans comprendre ce qu’il se passe ?

  • Eh bien, vous êtes au bon endroit pour comprendre ce qu’il se passe pour vous, avec des voies pour vous en sortir !


Dans cet épisode, vous pourrez comprendre

  • ce qui se bloque dans le corps, lors d’un traumatisme,

  • et amène à ces répétitions et à ces voies de « sorties impromptues », comme les crises d’angoisse.

 

Bienvenue dans le cinquième épisode : le vécu de l’état du traumatisme au présent : quand le corps essaie de trouver des voies de sortie du traumatisme. Cinquième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


N'hésitez pas à écouter les 4 autres épisodes de la série pour comprendre :


Sources :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Vous vivez des crises d'angoisse dans des situations similaires, en prenant le train, le métro par exemple. Des sensations qui vous font peur. Et c'est plus fort que vous. Vous vous retrouvez dans des schémas répétitifs, relationnels, en rencontrant le même type de situation, de personnes, sans réellement comprendre ce qui se passe. Eh bien, vous êtes au bon endroit pour justement comprendre ce qui se passe, avec des voix pour vous en sortir. Dans cet épisode, vous pourrez comprendre ce qui se bloque dans le corps lors d'un traumatisme et amène à ces répétitions et à ces voies de sortie impromptues comme les crises d'angoisse. Bienvenue dans le cinquième épisode, le vécu de l'état du traumatisme au présent, quand le corps essaie de trouver des voies de sortie du traumatisme. 5e épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste par Hélène Dujardin. Alors pour comprendre ce qui se passe lors d'un événement traumatique et introduire cet épisode sur les tentatives de voies de sortie du traumatisme et les schémas répétitifs, je vais m'appuyer sur un exemple. L'exemple que donne Peter Levine qui parle de son expérience elle-même. Alors Peter Levine, pour le présenter en quelques mots, c'est un psychothérapeute américain. Un des grands spécialistes du traumatisme, encore vivant aujourd'hui, il a lui-même développé une méthode de guérison des traumatismes, le somatic experiencing, méthode qui s'appuie justement sur la dimension somatique de l'expérience traumatique. Alors avant de vous parler de cette expérience-là, de son exemple, je vous encourage également, si vous ne l'avez pas déjà fait, d'écouter mon premier épisode sur la physiologie du traumatisme. Cet exemple, cet épisode en est l'illustration et le prolongement. Alors parlons à présent de l'expérience de Peter, que Peter décrit dans son livre Guérir par-delà les mots Alors, il nous relate le fait que c'est un début de journée presque parfaite. Peter quitte sa maison en Californie. Il marche dans la rue, il est tout joyeux parce qu'il pense qu'il va retrouver un petit peu plus tard son ami pour fêter son 60e anniversaire. Il marche vers et sur un passage piéton et paf, il se retrouve là, couché sur la route, incapable de bouger et de respirer, à gare, sans comprendre ce qui vient de se passer. Plein de gens se précipitent alors autour de lui, forment un cercle tout autour. Lentement, Peter cherche à s'orienter, à identifier aussi la personne qui a fait ça. Il revoit dans un flash une voiture beige et une jeune femme adolescente qui sort de la voiture horrifiée. Il réalise alors qu'il vient de se faire renverser par une voiture. L'intervention est ensuite plutôt brutale. Un homme se précipite près de lui, il se présente comme un auxiliaire médical. Peter commence un mouvement pour voir d'où vient la voix, mais l'homme lui ordonne sévèrement de ne pas bouger la tête. Il ressent alors une étrange dislocation et a l'impression de flotter et d'observer la scène au-dessus de son corps. Il est vite ramené à la réalité quand l'auxiliaire lui saisit brutalement le poignet pour prendre sa tension. L'auxiliaire lui attrape maladroitement la tête pour l'empêcher de bouger. Ses actions font paniquer Peter et le paralysent encore davantage. Peter vit un état de terreur. Peut-être a-t-il le cou brisé. Il ressent le besoin de trouver un regard qui le réconforte. Il est trop terrifié pour pouvoir bouger. L'homme le bombarde de questions. Quel est votre nom ? Où êtes-vous ? Où allez-vous ? Peter ne peut répondre jusqu'au moment où il arrive à former des mots pour lui demander de reculer. Au bout de quelques minutes, une femme pédiatre intervient discrètement en lui proposant son aide. Il lui demande de rester. Son visage est calme et amical. Elle lui prend la main. Leurs yeux rentrent en contact. La senteur familière de son parfum lui fait comprendre qu'il n'est pas seul. Il se sent alors soutenu dans ses émotions par cette présence encourageante. Une vague de relâchement le traverse et il inspire profondément pour la première fois. Un frisson lui parcourt le corps et il commence à trembler. Des larmes se mettent aussi à couler. Il ne peut pas croire ce qui lui est arrivé. Ça n'était vraiment pas prévu. Peut-être va-t-il finir infirme. Mais la présence continue de cette femme le soutient et sa peur commence à décroître. Une instance fureur fait alors irruption dans son ventre. Comment cette gosse stupide a-t-elle pu le renverser ? Alors Peter Levan continue à décrire son expérience avec l'arrivée de l'ambulance, ce qui se passe aussi au niveau hospitalier, là où d'autres traumatismes peuvent également ajouter au choc initial d'avoir été renversé par la voiture. Mais j'en arrêterai là. Et cela va nous servir de base pour expliquer le principe et l'essentiel de ce qui se passe autour du choc, du traumatisme et après. Justement. Quand on décrypte l'expérience de Peter, on comprend que l'expérience du traumatisme passe par le corps, elle est liée à l'événement lui-même, ici se faire renverser par une voiture, et surtout à l'après, à savoir comment l'expérience a pu ou pas être accompagnée par un autre être humain. On voit ici le contraste entre l'expérience avec l'auxiliaire médical et la femme pédiatre. L'auxiliaire médical, lui, est maladroit dans ses gestes, brutal, perçu comme sévère dans ses mots. Clairement, il n'apporte pas de lien sécurisant, réconfortant pour Peter. Peter se dissocie, se coupe pour supporter l'expérience. La femme pédiatre, elle, apporte par sa voix, par ses gestes, le contact de sa main, du réconfort, du soutien. Elle permet à Peter d'accueillir son émotion. Cela va permettre à Peter que l'émotion ne se cristallise pas, ne se fige pas dans son corps. Un peu plus tard, Le rédacteur racontera l'expérience dans l'ambulance où il pourra rester associé à son corps pour en suivre le mouvement, pour que l'énergie de la sensation ne reste pas bloquée, comme c'est le cas finalement, entre guillemets, habituellement, que cette sensation ne reste pas bloquée dans le corps. Donc, quand on regarde l'expérience de Peter au niveau du choc lui-même, puis l'expérience avec l'auxiliaire médical, c'est exactement ce qui se passe et ce qui fait le traumatisme. L'expérience d'un événement non accompagné, non accueilli par un autre être humain. Pour l'enfant, le bébé, petit, par ses figures d'attachement, les parents. Donc la figure d'attachement, c'est la personne qui répond aux besoins de l'enfant. Et il s'agit notamment des parents. En l'occurrence, là, quand on regarde par rapport à l'inceste, une fois qu'on a décrit cette expérience de l'accident de Peter. On va regarder ce qui se passe pour la personne victime. Donc la personne victime vit une attaque par un autre être humain avec lequel elle est en lien et peut-être même qu'elle vit avec cette personne normalement un lien où elle se sent en confiance et en sécurité. Là, lors des agressions, elle vit une menace sur son intégrité physique et psychique qui provoque de la stupeur, de l'effroi, de la terreur. Au moment de l'agression, le choc est vécu comme un danger sans possibilité de fuite ou de combat, amène au figement dans le corps et le psychisme de la personne. L'énergie est bloquée dans le corps au moment de l'agression. Et si, après, rien n'a pu être dit, que ce soit menacé pour l'agresseur, ou même sans menace, gardé pour soi dans un vécu terrifiant, mélangé de sensations et d'émotions douloureuses, sans rien comprendre, avec un état de confusion dans le lien avec l'agresseur, un mélange de confusion, de recherche aussi d'affection, de confusion aussi dans les sensations perçues, ou encore si l'enfant victime a dit mais n'a pas été écouté, entendu ou vaguement entendu, ou pas défendu, ou minimisé dans ses propos, ou pire, en remettant en cause les propos. Mais non, ce n'est pas possible. Mais non, ce n'est pas son genre. Mais qu'est-ce que tu dis là ? Alors, le traumatisme se fige dans la personne. La sensation et l'émotion restent enquistées et bloquées. Donc on voit bien que ce qui fait le traumatisme, c'est à la fois l'agression et c'est l'après. S'il y a eu quelqu'un, une figure d'attachement pour être là avec l'enfant ou pas, et comment a réagi cette figure d'attachement auprès de l'enfant. Ici, dans l'inceste, ce sera d'autant plus dramatique si l'agresseur a un lien d'attachement direct avec l'enfant. Donc, on comprend bien que dans l'inceste, il y a à la fois une agression qui vient d'un être humain, qui est intentionnelle, qui vient d'un endroit où on est censé se sentir en sécurité et non en danger, qui attaque le corps lui-même, son intégrité, une violation de l'intégrité, une violation de l'intimité corporelle, sexuelle. et une perversion du lien, une distorsion des repères de sécurité. Donc, voyez que ce sont vraiment à de multiples endroits où vont se créer des figements, des morcellements à l'intérieur de soi. Et avant l'inceste et après, il y a en parallèle comment se construit notre sécurité en lien avec les parents. Donc ça c'est avant et comment ils ont réagi après ou pas par rapport à l'inceste. Donc il y a aussi tous ces liens-là à prendre en compte. Ensuite, notre cerveau est constitué pour associer les choses. Là, on va regarder ce qui se passe ensuite pour nous au présent. Donc, le cerveau va chercher des voies de sortie du figement, comme pour se réunifier. Quelque part, les choses sont bien faites. L'organisme est bien fait. Autrement dit, la sensation bloquée va essayer de sortir. La mémoire est fragmentée, traumatique, et donc comme il y a cet aspect-là, il y a juste une partie, un fragment qui va rappeler l'ensemble de l'événement et faire vivre aujourd'hui les mêmes sensations que l'événement initial. Ça c'est un déclencheur en fait, un bout de l'événement qui est rappelé à la mémoire et qui rappelle et qui fait vivre l'ensemble des sensations en lien avec l'événement initial. Donc le déclencheur est un aspect de l'événement. Cela peut être un lieu, un moment, une odeur, un trait physique, une ambiance, une circonstance qui a des traits communs avec le ressenti, une posture également. Alors parfois, le lien entre le déclencheur et l'inceste se fait facilement, c'est assez clair. Si tenté, qui n'est pas eu évidemment d'amnésie traumatique, parfois c'est un peu plus subtil et puis peu lisible. et le cerveau cherche à comprendre, il cherche à comprendre ce qui se passe, et il ne fait absolument pas le lien avec ce qui se passe en fait. Et il ne reluit pas l'événement initial avec la crise d'angoisse ou d'autres symptômes qui peuvent apparaître. Et donc juste pour vous donner aussi des exemples, pour que ce soit encore plus parlant sur ces sensations, et finalement le principe du déclencheur et ce qui se passe pour vous au présent. Donc si je prends l'aspect de la circonstance qui amène au même ressenti au présent, cela peut être la peur de se retrouver bloqué dans un endroit. au cinéma, au théâtre, être au milieu d'une rangée versus être au bout d'une rangée. La configuration rappelle au corps la sensation d'être bloqué et fait vivre une grande insécurité. Ce même blocage ressenti lors des agressions. Toujours avec cette notion de circonstance, cela peut être la peur de prendre le train, d'être dans un endroit enfermé, ou le métro, ou l'avion, avec des sensations aussi incontrôlables. D'autres exemples, des exemples de moments comme celui naturellement de la nuit, du coucher. Cela peut être également des traits physiques, une attitude, une voix, une corpulence qui rappelle celle de l'agresseur. Aussi une peur de l'autorité. L'autorité, parce qu'effectivement, il y a cette posture d'abus qui se retrouve dans l'autorité. L'autorité peut abuser, en quelque sorte, des professeurs, des figures policières qui peuvent rappeler cette posture. D'autres peurs, comme celle de l'intrusion, des cambriolages. La peur également de la maladie, et derrière cette peur-là, la peur de la mort. Avec le vécu. En fait, le vécu de la mort qui est vécu lors des agressions. Donc tout de suite, une petite chose, sensation, peut faire sentir et craindre le fait de mourir et interpréter comme le fait de mourir. Des peurs un petit peu plus codées, moins directes, comme la peur des chiens, qui rappelle la menace de l'attaque ou celle des pigeons, par exemple. Et ces insécurités font comme des boucles qui viennent et reviennent encore, tant que l'insécurité est vécue seule comme elle a été vécue dans le passé. Ces boucles sont appelées patterns autrement dit schémas dans le langage de la psychologie. Un élément est interprété par le cerveau comme une menace majeure pour le corps, sans nuance, et connexion avec la réalité actuelle de ce qui se passe, sans discernement. de la réalité du danger. C'est binaire, sécurité-insécurité, et là, en l'occurrence, insécurité. Alors beaucoup d'insécurités sont aussi relationnelles, puisque c'est au cœur du traumatisme, avec des difficultés relationnelles ou certains schémas répétitifs. Alors je vais consacrer une série entière de mon podcast sur les liens, construction, de l'attachement, avec la notion de sécurité, mais je vais commencer ici à aborder le sujet. Et puis pour cela, je vais prendre un exemple, celui du harcèlement moral. Alors, j'aurais pu prendre aussi l'exemple du harcèlement scolaire ou d'autres schémas, bien entendu, mais c'est pour vous en expliquer le principe. Et cela, ça va vous permettre de comprendre la notion de schéma répétitif. Alors, avant de vous en parler, juste aussi vous dire que ce schéma est complexe, que bien sûr l'agression est vraiment réellement inacceptable. Donc on a des acteurs en fait dans ce schéma complexe qui sont multiples. Il y a le harceleur, l'entreprise, le groupe des employés. Et là, je vais exposer un angle, un angle de perception. qui ne prendra pas en compte toute la complexité de la situation, qui relève également de ma perception, tout en sachant qu'il ne s'agit en aucun cas de mettre la faute sur la victime, clairement, mais de comprendre ce qui se joue en elle. Et encore une fois, aussi de bien dire que cette accrétion-là est inacceptable en fait. Donc, le harcèlement moral, c'est quoi ? C'est une conduite abusive qui, par des gestes, des paroles, des comportements, des attitudes répétées, systématiques, vise, conduit à dégrader les conditions de vie ou de travail d'une personne, la victime du harceleur. Quand on regarde la lecture biologique de la situation, on a un harceleur qui attaque. qui est peut-être également en position d'autorité sur la victime, et une victime qui subit la situation. Normalement, dans une attaque, la personne, de façon animale, de façon instinctive, se défend, pose des limites. Là, il y a quelque chose qui fait qu'on ne se défend pas dans la situation, que la personne reste en position de subir. Souvent, l'environnement contribue aussi à la situation, en laissant faire, sans agir, sans défendre la personne harcelée. La victime se retrouve donc seule. Dans cette situation, elle essaye de faire plus dans son travail sans répondre réellement aux attaques ou sans fuir. Et elle ne peut pas mobiliser ses capacités de défense, elle reste figée dans la situation. Elle n'a pas accès à ses capacités de défense. Et ce non-accès est justement le signe d'une blessure relationnelle, d'un trauma antérieur qui se rejoue dans le harcèlement. Vous voyez aussi dans cet exemple qu'il y a à la fois l'attaque du harceleur et aussi la posture du groupe. Donc là, ce schéma répétitif et le fait d'avoir été blessé antérieurement dans le passé qui amène à ne plus avoir ces capacités de défense et à rester figé dans la situation et dans une répétition de la position de victime. Encore une fois, le sujet est complexe, c'est un angle d'éclairage et encore une fois, l'agression est à proprement parler inacceptable. Donc ça, voilà, c'est un exemple. Et puis les difficultés relationnelles peuvent être dans la façon de se sentir en confiance, en sécurité avec l'autre ou pas. Alors concrètement, cela se joue à la fois directement en lien avec les agressions elles-mêmes et tout ce qui a pu être ressenti à ce niveau-là et qui se rejoue finalement au présent, avec des mêmes perceptions au présent, mais décorrélées du présent. Donc, par exemple, la menace et donc la défiance en l'homme, la femme ou en l'être humain. le fait que l'autre soit intéressé, d'être considéré comme un objet, que l'autre vous utilise, le fait d'être élu, de se sentir choisi ou de ne pas être choisi. Et cela se joue aussi avec l'entourage de la personne victime, le fait de pouvoir ou de ne pas pouvoir justement compter sur l'autre, de se sentir seul dans son vécu, d'avoir peur de l'engagement. Ce que je souhaite souligner ici, c'est comment concrètement le traumatisme impacte le quotidien, comment c'est relié. Donc dans le traumatisme, il y a une sensation, une émotion qui se fige à l'intérieur de la personne victime. Au moment du traumatisme, le cerveau ensuite cherche à associer et donc des situations vont rentrer en résonance avec ce que nous avons vécu. Et donc ce sont des déclencheurs qui rappellent l'événement initial, et donc là en l'occurrence l'inceste. Comprendre à la fois cette notion de schéma répétitif, de sensations figées qui cherchent aussi à sortir, et justement apporte un premier pas pour en sortir. Cela permet d'une part de comprendre que les crises d'angoisse, les pétages de plomb, tout ce qui est disproportionné, n'arrivent pas ex nihilo et ne sont pas comme une fatalité. Les percevoir comme une fatalité apporterait beaucoup d'impuissance face à la situation. Cela permet aussi de prendre la mesure de ce qui est arrivé. Oui. A la fois c'est lourd puisqu'on s'en rend compte, on se rend compte de l'impact sur soi. Mais aussi je trouve que cela permet de remettre les choses à leur place, de trier aussi un peu les responsabilités versus une culpabilité parfois très lourde et présente chez la victime. Cela permet aussi d'ouvrir une voie pour s'en sortir. Il s'agira alors de s'occuper de la part de soi qui a été blessée, meurtrie. tant par l'agression en tant que telle que dans le contexte aussi familial, relationnel où ça s'est passé. Donc de s'en occuper à tous les niveaux, en premier lieu somatique, corporel, puis émotionnel et finalement cognitif. Et cela permet ensuite de se reconnecter au présent, de vivre au présent, de retrouver aussi une connexion à ses ressources. de se reconstruire de nouveaux repères plus justes, actuels et adaptés. Tout cela pour dépasser le traumatisme et vivre sereinement au présent. L'aspect intégratif d'un côté somatique, corps, de l'autre, parole, cognitif et lien, attachement, me semble très important dans l'accompagnement. L'aspect mental, cognitif, seul, à mon avis, ne suffit pas pour traverser un traumatisme. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • L'expérience de Peter Levine illustre le choc et la régulation du traumatisme

    01:28

  • Et que se passe-t-il au moment du choc de l'inc

    08:52

  • les déclencheurs de la mémoire traumatique e

    12:46

  • Pattern, qu'est ce que c'est? exemple

    16:55

  • Schémas répétitifs et l'exemple du harcèlement moral

    17:43

  • Difficultés relationnelles et inceste

    21:41

  • Comprendre est un premier pas pour se sortir du traumatisme de l'inceste

    23:25

  • conclusion épisode les tentatives de voie de sortie du traumatisme

    25:34

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Description

A quoi correspondent les crises d'angoisse? les schémas répétitifs relationnels?

  • Vous vivez des crises d’angoisse dans des situations similaires, prenant le train, le métro par exemple. Les sensations qui vous font peur, et c’est plus fort que vous ?

  • Vous vous retrouvez dans des schémas répétitifs relationnels, rencontrant le même type de situations, personnes, sans comprendre ce qu’il se passe ?

  • Eh bien, vous êtes au bon endroit pour comprendre ce qu’il se passe pour vous, avec des voies pour vous en sortir !


Dans cet épisode, vous pourrez comprendre

  • ce qui se bloque dans le corps, lors d’un traumatisme,

  • et amène à ces répétitions et à ces voies de « sorties impromptues », comme les crises d’angoisse.

 

Bienvenue dans le cinquième épisode : le vécu de l’état du traumatisme au présent : quand le corps essaie de trouver des voies de sortie du traumatisme. Cinquième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


N'hésitez pas à écouter les 4 autres épisodes de la série pour comprendre :


Sources :


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Vous vivez des crises d'angoisse dans des situations similaires, en prenant le train, le métro par exemple. Des sensations qui vous font peur. Et c'est plus fort que vous. Vous vous retrouvez dans des schémas répétitifs, relationnels, en rencontrant le même type de situation, de personnes, sans réellement comprendre ce qui se passe. Eh bien, vous êtes au bon endroit pour justement comprendre ce qui se passe, avec des voix pour vous en sortir. Dans cet épisode, vous pourrez comprendre ce qui se bloque dans le corps lors d'un traumatisme et amène à ces répétitions et à ces voies de sortie impromptues comme les crises d'angoisse. Bienvenue dans le cinquième épisode, le vécu de l'état du traumatisme au présent, quand le corps essaie de trouver des voies de sortie du traumatisme. 5e épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste par Hélène Dujardin. Alors pour comprendre ce qui se passe lors d'un événement traumatique et introduire cet épisode sur les tentatives de voies de sortie du traumatisme et les schémas répétitifs, je vais m'appuyer sur un exemple. L'exemple que donne Peter Levine qui parle de son expérience elle-même. Alors Peter Levine, pour le présenter en quelques mots, c'est un psychothérapeute américain. Un des grands spécialistes du traumatisme, encore vivant aujourd'hui, il a lui-même développé une méthode de guérison des traumatismes, le somatic experiencing, méthode qui s'appuie justement sur la dimension somatique de l'expérience traumatique. Alors avant de vous parler de cette expérience-là, de son exemple, je vous encourage également, si vous ne l'avez pas déjà fait, d'écouter mon premier épisode sur la physiologie du traumatisme. Cet exemple, cet épisode en est l'illustration et le prolongement. Alors parlons à présent de l'expérience de Peter, que Peter décrit dans son livre Guérir par-delà les mots Alors, il nous relate le fait que c'est un début de journée presque parfaite. Peter quitte sa maison en Californie. Il marche dans la rue, il est tout joyeux parce qu'il pense qu'il va retrouver un petit peu plus tard son ami pour fêter son 60e anniversaire. Il marche vers et sur un passage piéton et paf, il se retrouve là, couché sur la route, incapable de bouger et de respirer, à gare, sans comprendre ce qui vient de se passer. Plein de gens se précipitent alors autour de lui, forment un cercle tout autour. Lentement, Peter cherche à s'orienter, à identifier aussi la personne qui a fait ça. Il revoit dans un flash une voiture beige et une jeune femme adolescente qui sort de la voiture horrifiée. Il réalise alors qu'il vient de se faire renverser par une voiture. L'intervention est ensuite plutôt brutale. Un homme se précipite près de lui, il se présente comme un auxiliaire médical. Peter commence un mouvement pour voir d'où vient la voix, mais l'homme lui ordonne sévèrement de ne pas bouger la tête. Il ressent alors une étrange dislocation et a l'impression de flotter et d'observer la scène au-dessus de son corps. Il est vite ramené à la réalité quand l'auxiliaire lui saisit brutalement le poignet pour prendre sa tension. L'auxiliaire lui attrape maladroitement la tête pour l'empêcher de bouger. Ses actions font paniquer Peter et le paralysent encore davantage. Peter vit un état de terreur. Peut-être a-t-il le cou brisé. Il ressent le besoin de trouver un regard qui le réconforte. Il est trop terrifié pour pouvoir bouger. L'homme le bombarde de questions. Quel est votre nom ? Où êtes-vous ? Où allez-vous ? Peter ne peut répondre jusqu'au moment où il arrive à former des mots pour lui demander de reculer. Au bout de quelques minutes, une femme pédiatre intervient discrètement en lui proposant son aide. Il lui demande de rester. Son visage est calme et amical. Elle lui prend la main. Leurs yeux rentrent en contact. La senteur familière de son parfum lui fait comprendre qu'il n'est pas seul. Il se sent alors soutenu dans ses émotions par cette présence encourageante. Une vague de relâchement le traverse et il inspire profondément pour la première fois. Un frisson lui parcourt le corps et il commence à trembler. Des larmes se mettent aussi à couler. Il ne peut pas croire ce qui lui est arrivé. Ça n'était vraiment pas prévu. Peut-être va-t-il finir infirme. Mais la présence continue de cette femme le soutient et sa peur commence à décroître. Une instance fureur fait alors irruption dans son ventre. Comment cette gosse stupide a-t-elle pu le renverser ? Alors Peter Levan continue à décrire son expérience avec l'arrivée de l'ambulance, ce qui se passe aussi au niveau hospitalier, là où d'autres traumatismes peuvent également ajouter au choc initial d'avoir été renversé par la voiture. Mais j'en arrêterai là. Et cela va nous servir de base pour expliquer le principe et l'essentiel de ce qui se passe autour du choc, du traumatisme et après. Justement. Quand on décrypte l'expérience de Peter, on comprend que l'expérience du traumatisme passe par le corps, elle est liée à l'événement lui-même, ici se faire renverser par une voiture, et surtout à l'après, à savoir comment l'expérience a pu ou pas être accompagnée par un autre être humain. On voit ici le contraste entre l'expérience avec l'auxiliaire médical et la femme pédiatre. L'auxiliaire médical, lui, est maladroit dans ses gestes, brutal, perçu comme sévère dans ses mots. Clairement, il n'apporte pas de lien sécurisant, réconfortant pour Peter. Peter se dissocie, se coupe pour supporter l'expérience. La femme pédiatre, elle, apporte par sa voix, par ses gestes, le contact de sa main, du réconfort, du soutien. Elle permet à Peter d'accueillir son émotion. Cela va permettre à Peter que l'émotion ne se cristallise pas, ne se fige pas dans son corps. Un peu plus tard, Le rédacteur racontera l'expérience dans l'ambulance où il pourra rester associé à son corps pour en suivre le mouvement, pour que l'énergie de la sensation ne reste pas bloquée, comme c'est le cas finalement, entre guillemets, habituellement, que cette sensation ne reste pas bloquée dans le corps. Donc, quand on regarde l'expérience de Peter au niveau du choc lui-même, puis l'expérience avec l'auxiliaire médical, c'est exactement ce qui se passe et ce qui fait le traumatisme. L'expérience d'un événement non accompagné, non accueilli par un autre être humain. Pour l'enfant, le bébé, petit, par ses figures d'attachement, les parents. Donc la figure d'attachement, c'est la personne qui répond aux besoins de l'enfant. Et il s'agit notamment des parents. En l'occurrence, là, quand on regarde par rapport à l'inceste, une fois qu'on a décrit cette expérience de l'accident de Peter. On va regarder ce qui se passe pour la personne victime. Donc la personne victime vit une attaque par un autre être humain avec lequel elle est en lien et peut-être même qu'elle vit avec cette personne normalement un lien où elle se sent en confiance et en sécurité. Là, lors des agressions, elle vit une menace sur son intégrité physique et psychique qui provoque de la stupeur, de l'effroi, de la terreur. Au moment de l'agression, le choc est vécu comme un danger sans possibilité de fuite ou de combat, amène au figement dans le corps et le psychisme de la personne. L'énergie est bloquée dans le corps au moment de l'agression. Et si, après, rien n'a pu être dit, que ce soit menacé pour l'agresseur, ou même sans menace, gardé pour soi dans un vécu terrifiant, mélangé de sensations et d'émotions douloureuses, sans rien comprendre, avec un état de confusion dans le lien avec l'agresseur, un mélange de confusion, de recherche aussi d'affection, de confusion aussi dans les sensations perçues, ou encore si l'enfant victime a dit mais n'a pas été écouté, entendu ou vaguement entendu, ou pas défendu, ou minimisé dans ses propos, ou pire, en remettant en cause les propos. Mais non, ce n'est pas possible. Mais non, ce n'est pas son genre. Mais qu'est-ce que tu dis là ? Alors, le traumatisme se fige dans la personne. La sensation et l'émotion restent enquistées et bloquées. Donc on voit bien que ce qui fait le traumatisme, c'est à la fois l'agression et c'est l'après. S'il y a eu quelqu'un, une figure d'attachement pour être là avec l'enfant ou pas, et comment a réagi cette figure d'attachement auprès de l'enfant. Ici, dans l'inceste, ce sera d'autant plus dramatique si l'agresseur a un lien d'attachement direct avec l'enfant. Donc, on comprend bien que dans l'inceste, il y a à la fois une agression qui vient d'un être humain, qui est intentionnelle, qui vient d'un endroit où on est censé se sentir en sécurité et non en danger, qui attaque le corps lui-même, son intégrité, une violation de l'intégrité, une violation de l'intimité corporelle, sexuelle. et une perversion du lien, une distorsion des repères de sécurité. Donc, voyez que ce sont vraiment à de multiples endroits où vont se créer des figements, des morcellements à l'intérieur de soi. Et avant l'inceste et après, il y a en parallèle comment se construit notre sécurité en lien avec les parents. Donc ça c'est avant et comment ils ont réagi après ou pas par rapport à l'inceste. Donc il y a aussi tous ces liens-là à prendre en compte. Ensuite, notre cerveau est constitué pour associer les choses. Là, on va regarder ce qui se passe ensuite pour nous au présent. Donc, le cerveau va chercher des voies de sortie du figement, comme pour se réunifier. Quelque part, les choses sont bien faites. L'organisme est bien fait. Autrement dit, la sensation bloquée va essayer de sortir. La mémoire est fragmentée, traumatique, et donc comme il y a cet aspect-là, il y a juste une partie, un fragment qui va rappeler l'ensemble de l'événement et faire vivre aujourd'hui les mêmes sensations que l'événement initial. Ça c'est un déclencheur en fait, un bout de l'événement qui est rappelé à la mémoire et qui rappelle et qui fait vivre l'ensemble des sensations en lien avec l'événement initial. Donc le déclencheur est un aspect de l'événement. Cela peut être un lieu, un moment, une odeur, un trait physique, une ambiance, une circonstance qui a des traits communs avec le ressenti, une posture également. Alors parfois, le lien entre le déclencheur et l'inceste se fait facilement, c'est assez clair. Si tenté, qui n'est pas eu évidemment d'amnésie traumatique, parfois c'est un peu plus subtil et puis peu lisible. et le cerveau cherche à comprendre, il cherche à comprendre ce qui se passe, et il ne fait absolument pas le lien avec ce qui se passe en fait. Et il ne reluit pas l'événement initial avec la crise d'angoisse ou d'autres symptômes qui peuvent apparaître. Et donc juste pour vous donner aussi des exemples, pour que ce soit encore plus parlant sur ces sensations, et finalement le principe du déclencheur et ce qui se passe pour vous au présent. Donc si je prends l'aspect de la circonstance qui amène au même ressenti au présent, cela peut être la peur de se retrouver bloqué dans un endroit. au cinéma, au théâtre, être au milieu d'une rangée versus être au bout d'une rangée. La configuration rappelle au corps la sensation d'être bloqué et fait vivre une grande insécurité. Ce même blocage ressenti lors des agressions. Toujours avec cette notion de circonstance, cela peut être la peur de prendre le train, d'être dans un endroit enfermé, ou le métro, ou l'avion, avec des sensations aussi incontrôlables. D'autres exemples, des exemples de moments comme celui naturellement de la nuit, du coucher. Cela peut être également des traits physiques, une attitude, une voix, une corpulence qui rappelle celle de l'agresseur. Aussi une peur de l'autorité. L'autorité, parce qu'effectivement, il y a cette posture d'abus qui se retrouve dans l'autorité. L'autorité peut abuser, en quelque sorte, des professeurs, des figures policières qui peuvent rappeler cette posture. D'autres peurs, comme celle de l'intrusion, des cambriolages. La peur également de la maladie, et derrière cette peur-là, la peur de la mort. Avec le vécu. En fait, le vécu de la mort qui est vécu lors des agressions. Donc tout de suite, une petite chose, sensation, peut faire sentir et craindre le fait de mourir et interpréter comme le fait de mourir. Des peurs un petit peu plus codées, moins directes, comme la peur des chiens, qui rappelle la menace de l'attaque ou celle des pigeons, par exemple. Et ces insécurités font comme des boucles qui viennent et reviennent encore, tant que l'insécurité est vécue seule comme elle a été vécue dans le passé. Ces boucles sont appelées patterns autrement dit schémas dans le langage de la psychologie. Un élément est interprété par le cerveau comme une menace majeure pour le corps, sans nuance, et connexion avec la réalité actuelle de ce qui se passe, sans discernement. de la réalité du danger. C'est binaire, sécurité-insécurité, et là, en l'occurrence, insécurité. Alors beaucoup d'insécurités sont aussi relationnelles, puisque c'est au cœur du traumatisme, avec des difficultés relationnelles ou certains schémas répétitifs. Alors je vais consacrer une série entière de mon podcast sur les liens, construction, de l'attachement, avec la notion de sécurité, mais je vais commencer ici à aborder le sujet. Et puis pour cela, je vais prendre un exemple, celui du harcèlement moral. Alors, j'aurais pu prendre aussi l'exemple du harcèlement scolaire ou d'autres schémas, bien entendu, mais c'est pour vous en expliquer le principe. Et cela, ça va vous permettre de comprendre la notion de schéma répétitif. Alors, avant de vous en parler, juste aussi vous dire que ce schéma est complexe, que bien sûr l'agression est vraiment réellement inacceptable. Donc on a des acteurs en fait dans ce schéma complexe qui sont multiples. Il y a le harceleur, l'entreprise, le groupe des employés. Et là, je vais exposer un angle, un angle de perception. qui ne prendra pas en compte toute la complexité de la situation, qui relève également de ma perception, tout en sachant qu'il ne s'agit en aucun cas de mettre la faute sur la victime, clairement, mais de comprendre ce qui se joue en elle. Et encore une fois, aussi de bien dire que cette accrétion-là est inacceptable en fait. Donc, le harcèlement moral, c'est quoi ? C'est une conduite abusive qui, par des gestes, des paroles, des comportements, des attitudes répétées, systématiques, vise, conduit à dégrader les conditions de vie ou de travail d'une personne, la victime du harceleur. Quand on regarde la lecture biologique de la situation, on a un harceleur qui attaque. qui est peut-être également en position d'autorité sur la victime, et une victime qui subit la situation. Normalement, dans une attaque, la personne, de façon animale, de façon instinctive, se défend, pose des limites. Là, il y a quelque chose qui fait qu'on ne se défend pas dans la situation, que la personne reste en position de subir. Souvent, l'environnement contribue aussi à la situation, en laissant faire, sans agir, sans défendre la personne harcelée. La victime se retrouve donc seule. Dans cette situation, elle essaye de faire plus dans son travail sans répondre réellement aux attaques ou sans fuir. Et elle ne peut pas mobiliser ses capacités de défense, elle reste figée dans la situation. Elle n'a pas accès à ses capacités de défense. Et ce non-accès est justement le signe d'une blessure relationnelle, d'un trauma antérieur qui se rejoue dans le harcèlement. Vous voyez aussi dans cet exemple qu'il y a à la fois l'attaque du harceleur et aussi la posture du groupe. Donc là, ce schéma répétitif et le fait d'avoir été blessé antérieurement dans le passé qui amène à ne plus avoir ces capacités de défense et à rester figé dans la situation et dans une répétition de la position de victime. Encore une fois, le sujet est complexe, c'est un angle d'éclairage et encore une fois, l'agression est à proprement parler inacceptable. Donc ça, voilà, c'est un exemple. Et puis les difficultés relationnelles peuvent être dans la façon de se sentir en confiance, en sécurité avec l'autre ou pas. Alors concrètement, cela se joue à la fois directement en lien avec les agressions elles-mêmes et tout ce qui a pu être ressenti à ce niveau-là et qui se rejoue finalement au présent, avec des mêmes perceptions au présent, mais décorrélées du présent. Donc, par exemple, la menace et donc la défiance en l'homme, la femme ou en l'être humain. le fait que l'autre soit intéressé, d'être considéré comme un objet, que l'autre vous utilise, le fait d'être élu, de se sentir choisi ou de ne pas être choisi. Et cela se joue aussi avec l'entourage de la personne victime, le fait de pouvoir ou de ne pas pouvoir justement compter sur l'autre, de se sentir seul dans son vécu, d'avoir peur de l'engagement. Ce que je souhaite souligner ici, c'est comment concrètement le traumatisme impacte le quotidien, comment c'est relié. Donc dans le traumatisme, il y a une sensation, une émotion qui se fige à l'intérieur de la personne victime. Au moment du traumatisme, le cerveau ensuite cherche à associer et donc des situations vont rentrer en résonance avec ce que nous avons vécu. Et donc ce sont des déclencheurs qui rappellent l'événement initial, et donc là en l'occurrence l'inceste. Comprendre à la fois cette notion de schéma répétitif, de sensations figées qui cherchent aussi à sortir, et justement apporte un premier pas pour en sortir. Cela permet d'une part de comprendre que les crises d'angoisse, les pétages de plomb, tout ce qui est disproportionné, n'arrivent pas ex nihilo et ne sont pas comme une fatalité. Les percevoir comme une fatalité apporterait beaucoup d'impuissance face à la situation. Cela permet aussi de prendre la mesure de ce qui est arrivé. Oui. A la fois c'est lourd puisqu'on s'en rend compte, on se rend compte de l'impact sur soi. Mais aussi je trouve que cela permet de remettre les choses à leur place, de trier aussi un peu les responsabilités versus une culpabilité parfois très lourde et présente chez la victime. Cela permet aussi d'ouvrir une voie pour s'en sortir. Il s'agira alors de s'occuper de la part de soi qui a été blessée, meurtrie. tant par l'agression en tant que telle que dans le contexte aussi familial, relationnel où ça s'est passé. Donc de s'en occuper à tous les niveaux, en premier lieu somatique, corporel, puis émotionnel et finalement cognitif. Et cela permet ensuite de se reconnecter au présent, de vivre au présent, de retrouver aussi une connexion à ses ressources. de se reconstruire de nouveaux repères plus justes, actuels et adaptés. Tout cela pour dépasser le traumatisme et vivre sereinement au présent. L'aspect intégratif d'un côté somatique, corps, de l'autre, parole, cognitif et lien, attachement, me semble très important dans l'accompagnement. L'aspect mental, cognitif, seul, à mon avis, ne suffit pas pour traverser un traumatisme. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

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  • L'expérience de Peter Levine illustre le choc et la régulation du traumatisme

    01:28

  • Et que se passe-t-il au moment du choc de l'inc

    08:52

  • les déclencheurs de la mémoire traumatique e

    12:46

  • Pattern, qu'est ce que c'est? exemple

    16:55

  • Schémas répétitifs et l'exemple du harcèlement moral

    17:43

  • Difficultés relationnelles et inceste

    21:41

  • Comprendre est un premier pas pour se sortir du traumatisme de l'inceste

    23:25

  • conclusion épisode les tentatives de voie de sortie du traumatisme

    25:34

Description

A quoi correspondent les crises d'angoisse? les schémas répétitifs relationnels?

  • Vous vivez des crises d’angoisse dans des situations similaires, prenant le train, le métro par exemple. Les sensations qui vous font peur, et c’est plus fort que vous ?

  • Vous vous retrouvez dans des schémas répétitifs relationnels, rencontrant le même type de situations, personnes, sans comprendre ce qu’il se passe ?

  • Eh bien, vous êtes au bon endroit pour comprendre ce qu’il se passe pour vous, avec des voies pour vous en sortir !


Dans cet épisode, vous pourrez comprendre

  • ce qui se bloque dans le corps, lors d’un traumatisme,

  • et amène à ces répétitions et à ces voies de « sorties impromptues », comme les crises d’angoisse.

 

Bienvenue dans le cinquième épisode : le vécu de l’état du traumatisme au présent : quand le corps essaie de trouver des voies de sortie du traumatisme. Cinquième épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du Podcast Traumatisme & renaissance, l’inceste, par Hélène Dujardin


N'hésitez pas à écouter les 4 autres épisodes de la série pour comprendre :


Sources :


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Transcription

  • Vous vivez des crises d'angoisse dans des situations similaires, en prenant le train, le métro par exemple. Des sensations qui vous font peur. Et c'est plus fort que vous. Vous vous retrouvez dans des schémas répétitifs, relationnels, en rencontrant le même type de situation, de personnes, sans réellement comprendre ce qui se passe. Eh bien, vous êtes au bon endroit pour justement comprendre ce qui se passe, avec des voix pour vous en sortir. Dans cet épisode, vous pourrez comprendre ce qui se bloque dans le corps lors d'un traumatisme et amène à ces répétitions et à ces voies de sortie impromptues comme les crises d'angoisse. Bienvenue dans le cinquième épisode, le vécu de l'état du traumatisme au présent, quand le corps essaie de trouver des voies de sortie du traumatisme. 5e épisode de la série sur les mécanismes du traumatisme du podcast Traumatisme et Renaissance, l'inceste par Hélène Dujardin. Alors pour comprendre ce qui se passe lors d'un événement traumatique et introduire cet épisode sur les tentatives de voies de sortie du traumatisme et les schémas répétitifs, je vais m'appuyer sur un exemple. L'exemple que donne Peter Levine qui parle de son expérience elle-même. Alors Peter Levine, pour le présenter en quelques mots, c'est un psychothérapeute américain. Un des grands spécialistes du traumatisme, encore vivant aujourd'hui, il a lui-même développé une méthode de guérison des traumatismes, le somatic experiencing, méthode qui s'appuie justement sur la dimension somatique de l'expérience traumatique. Alors avant de vous parler de cette expérience-là, de son exemple, je vous encourage également, si vous ne l'avez pas déjà fait, d'écouter mon premier épisode sur la physiologie du traumatisme. Cet exemple, cet épisode en est l'illustration et le prolongement. Alors parlons à présent de l'expérience de Peter, que Peter décrit dans son livre Guérir par-delà les mots Alors, il nous relate le fait que c'est un début de journée presque parfaite. Peter quitte sa maison en Californie. Il marche dans la rue, il est tout joyeux parce qu'il pense qu'il va retrouver un petit peu plus tard son ami pour fêter son 60e anniversaire. Il marche vers et sur un passage piéton et paf, il se retrouve là, couché sur la route, incapable de bouger et de respirer, à gare, sans comprendre ce qui vient de se passer. Plein de gens se précipitent alors autour de lui, forment un cercle tout autour. Lentement, Peter cherche à s'orienter, à identifier aussi la personne qui a fait ça. Il revoit dans un flash une voiture beige et une jeune femme adolescente qui sort de la voiture horrifiée. Il réalise alors qu'il vient de se faire renverser par une voiture. L'intervention est ensuite plutôt brutale. Un homme se précipite près de lui, il se présente comme un auxiliaire médical. Peter commence un mouvement pour voir d'où vient la voix, mais l'homme lui ordonne sévèrement de ne pas bouger la tête. Il ressent alors une étrange dislocation et a l'impression de flotter et d'observer la scène au-dessus de son corps. Il est vite ramené à la réalité quand l'auxiliaire lui saisit brutalement le poignet pour prendre sa tension. L'auxiliaire lui attrape maladroitement la tête pour l'empêcher de bouger. Ses actions font paniquer Peter et le paralysent encore davantage. Peter vit un état de terreur. Peut-être a-t-il le cou brisé. Il ressent le besoin de trouver un regard qui le réconforte. Il est trop terrifié pour pouvoir bouger. L'homme le bombarde de questions. Quel est votre nom ? Où êtes-vous ? Où allez-vous ? Peter ne peut répondre jusqu'au moment où il arrive à former des mots pour lui demander de reculer. Au bout de quelques minutes, une femme pédiatre intervient discrètement en lui proposant son aide. Il lui demande de rester. Son visage est calme et amical. Elle lui prend la main. Leurs yeux rentrent en contact. La senteur familière de son parfum lui fait comprendre qu'il n'est pas seul. Il se sent alors soutenu dans ses émotions par cette présence encourageante. Une vague de relâchement le traverse et il inspire profondément pour la première fois. Un frisson lui parcourt le corps et il commence à trembler. Des larmes se mettent aussi à couler. Il ne peut pas croire ce qui lui est arrivé. Ça n'était vraiment pas prévu. Peut-être va-t-il finir infirme. Mais la présence continue de cette femme le soutient et sa peur commence à décroître. Une instance fureur fait alors irruption dans son ventre. Comment cette gosse stupide a-t-elle pu le renverser ? Alors Peter Levan continue à décrire son expérience avec l'arrivée de l'ambulance, ce qui se passe aussi au niveau hospitalier, là où d'autres traumatismes peuvent également ajouter au choc initial d'avoir été renversé par la voiture. Mais j'en arrêterai là. Et cela va nous servir de base pour expliquer le principe et l'essentiel de ce qui se passe autour du choc, du traumatisme et après. Justement. Quand on décrypte l'expérience de Peter, on comprend que l'expérience du traumatisme passe par le corps, elle est liée à l'événement lui-même, ici se faire renverser par une voiture, et surtout à l'après, à savoir comment l'expérience a pu ou pas être accompagnée par un autre être humain. On voit ici le contraste entre l'expérience avec l'auxiliaire médical et la femme pédiatre. L'auxiliaire médical, lui, est maladroit dans ses gestes, brutal, perçu comme sévère dans ses mots. Clairement, il n'apporte pas de lien sécurisant, réconfortant pour Peter. Peter se dissocie, se coupe pour supporter l'expérience. La femme pédiatre, elle, apporte par sa voix, par ses gestes, le contact de sa main, du réconfort, du soutien. Elle permet à Peter d'accueillir son émotion. Cela va permettre à Peter que l'émotion ne se cristallise pas, ne se fige pas dans son corps. Un peu plus tard, Le rédacteur racontera l'expérience dans l'ambulance où il pourra rester associé à son corps pour en suivre le mouvement, pour que l'énergie de la sensation ne reste pas bloquée, comme c'est le cas finalement, entre guillemets, habituellement, que cette sensation ne reste pas bloquée dans le corps. Donc, quand on regarde l'expérience de Peter au niveau du choc lui-même, puis l'expérience avec l'auxiliaire médical, c'est exactement ce qui se passe et ce qui fait le traumatisme. L'expérience d'un événement non accompagné, non accueilli par un autre être humain. Pour l'enfant, le bébé, petit, par ses figures d'attachement, les parents. Donc la figure d'attachement, c'est la personne qui répond aux besoins de l'enfant. Et il s'agit notamment des parents. En l'occurrence, là, quand on regarde par rapport à l'inceste, une fois qu'on a décrit cette expérience de l'accident de Peter. On va regarder ce qui se passe pour la personne victime. Donc la personne victime vit une attaque par un autre être humain avec lequel elle est en lien et peut-être même qu'elle vit avec cette personne normalement un lien où elle se sent en confiance et en sécurité. Là, lors des agressions, elle vit une menace sur son intégrité physique et psychique qui provoque de la stupeur, de l'effroi, de la terreur. Au moment de l'agression, le choc est vécu comme un danger sans possibilité de fuite ou de combat, amène au figement dans le corps et le psychisme de la personne. L'énergie est bloquée dans le corps au moment de l'agression. Et si, après, rien n'a pu être dit, que ce soit menacé pour l'agresseur, ou même sans menace, gardé pour soi dans un vécu terrifiant, mélangé de sensations et d'émotions douloureuses, sans rien comprendre, avec un état de confusion dans le lien avec l'agresseur, un mélange de confusion, de recherche aussi d'affection, de confusion aussi dans les sensations perçues, ou encore si l'enfant victime a dit mais n'a pas été écouté, entendu ou vaguement entendu, ou pas défendu, ou minimisé dans ses propos, ou pire, en remettant en cause les propos. Mais non, ce n'est pas possible. Mais non, ce n'est pas son genre. Mais qu'est-ce que tu dis là ? Alors, le traumatisme se fige dans la personne. La sensation et l'émotion restent enquistées et bloquées. Donc on voit bien que ce qui fait le traumatisme, c'est à la fois l'agression et c'est l'après. S'il y a eu quelqu'un, une figure d'attachement pour être là avec l'enfant ou pas, et comment a réagi cette figure d'attachement auprès de l'enfant. Ici, dans l'inceste, ce sera d'autant plus dramatique si l'agresseur a un lien d'attachement direct avec l'enfant. Donc, on comprend bien que dans l'inceste, il y a à la fois une agression qui vient d'un être humain, qui est intentionnelle, qui vient d'un endroit où on est censé se sentir en sécurité et non en danger, qui attaque le corps lui-même, son intégrité, une violation de l'intégrité, une violation de l'intimité corporelle, sexuelle. et une perversion du lien, une distorsion des repères de sécurité. Donc, voyez que ce sont vraiment à de multiples endroits où vont se créer des figements, des morcellements à l'intérieur de soi. Et avant l'inceste et après, il y a en parallèle comment se construit notre sécurité en lien avec les parents. Donc ça c'est avant et comment ils ont réagi après ou pas par rapport à l'inceste. Donc il y a aussi tous ces liens-là à prendre en compte. Ensuite, notre cerveau est constitué pour associer les choses. Là, on va regarder ce qui se passe ensuite pour nous au présent. Donc, le cerveau va chercher des voies de sortie du figement, comme pour se réunifier. Quelque part, les choses sont bien faites. L'organisme est bien fait. Autrement dit, la sensation bloquée va essayer de sortir. La mémoire est fragmentée, traumatique, et donc comme il y a cet aspect-là, il y a juste une partie, un fragment qui va rappeler l'ensemble de l'événement et faire vivre aujourd'hui les mêmes sensations que l'événement initial. Ça c'est un déclencheur en fait, un bout de l'événement qui est rappelé à la mémoire et qui rappelle et qui fait vivre l'ensemble des sensations en lien avec l'événement initial. Donc le déclencheur est un aspect de l'événement. Cela peut être un lieu, un moment, une odeur, un trait physique, une ambiance, une circonstance qui a des traits communs avec le ressenti, une posture également. Alors parfois, le lien entre le déclencheur et l'inceste se fait facilement, c'est assez clair. Si tenté, qui n'est pas eu évidemment d'amnésie traumatique, parfois c'est un peu plus subtil et puis peu lisible. et le cerveau cherche à comprendre, il cherche à comprendre ce qui se passe, et il ne fait absolument pas le lien avec ce qui se passe en fait. Et il ne reluit pas l'événement initial avec la crise d'angoisse ou d'autres symptômes qui peuvent apparaître. Et donc juste pour vous donner aussi des exemples, pour que ce soit encore plus parlant sur ces sensations, et finalement le principe du déclencheur et ce qui se passe pour vous au présent. Donc si je prends l'aspect de la circonstance qui amène au même ressenti au présent, cela peut être la peur de se retrouver bloqué dans un endroit. au cinéma, au théâtre, être au milieu d'une rangée versus être au bout d'une rangée. La configuration rappelle au corps la sensation d'être bloqué et fait vivre une grande insécurité. Ce même blocage ressenti lors des agressions. Toujours avec cette notion de circonstance, cela peut être la peur de prendre le train, d'être dans un endroit enfermé, ou le métro, ou l'avion, avec des sensations aussi incontrôlables. D'autres exemples, des exemples de moments comme celui naturellement de la nuit, du coucher. Cela peut être également des traits physiques, une attitude, une voix, une corpulence qui rappelle celle de l'agresseur. Aussi une peur de l'autorité. L'autorité, parce qu'effectivement, il y a cette posture d'abus qui se retrouve dans l'autorité. L'autorité peut abuser, en quelque sorte, des professeurs, des figures policières qui peuvent rappeler cette posture. D'autres peurs, comme celle de l'intrusion, des cambriolages. La peur également de la maladie, et derrière cette peur-là, la peur de la mort. Avec le vécu. En fait, le vécu de la mort qui est vécu lors des agressions. Donc tout de suite, une petite chose, sensation, peut faire sentir et craindre le fait de mourir et interpréter comme le fait de mourir. Des peurs un petit peu plus codées, moins directes, comme la peur des chiens, qui rappelle la menace de l'attaque ou celle des pigeons, par exemple. Et ces insécurités font comme des boucles qui viennent et reviennent encore, tant que l'insécurité est vécue seule comme elle a été vécue dans le passé. Ces boucles sont appelées patterns autrement dit schémas dans le langage de la psychologie. Un élément est interprété par le cerveau comme une menace majeure pour le corps, sans nuance, et connexion avec la réalité actuelle de ce qui se passe, sans discernement. de la réalité du danger. C'est binaire, sécurité-insécurité, et là, en l'occurrence, insécurité. Alors beaucoup d'insécurités sont aussi relationnelles, puisque c'est au cœur du traumatisme, avec des difficultés relationnelles ou certains schémas répétitifs. Alors je vais consacrer une série entière de mon podcast sur les liens, construction, de l'attachement, avec la notion de sécurité, mais je vais commencer ici à aborder le sujet. Et puis pour cela, je vais prendre un exemple, celui du harcèlement moral. Alors, j'aurais pu prendre aussi l'exemple du harcèlement scolaire ou d'autres schémas, bien entendu, mais c'est pour vous en expliquer le principe. Et cela, ça va vous permettre de comprendre la notion de schéma répétitif. Alors, avant de vous en parler, juste aussi vous dire que ce schéma est complexe, que bien sûr l'agression est vraiment réellement inacceptable. Donc on a des acteurs en fait dans ce schéma complexe qui sont multiples. Il y a le harceleur, l'entreprise, le groupe des employés. Et là, je vais exposer un angle, un angle de perception. qui ne prendra pas en compte toute la complexité de la situation, qui relève également de ma perception, tout en sachant qu'il ne s'agit en aucun cas de mettre la faute sur la victime, clairement, mais de comprendre ce qui se joue en elle. Et encore une fois, aussi de bien dire que cette accrétion-là est inacceptable en fait. Donc, le harcèlement moral, c'est quoi ? C'est une conduite abusive qui, par des gestes, des paroles, des comportements, des attitudes répétées, systématiques, vise, conduit à dégrader les conditions de vie ou de travail d'une personne, la victime du harceleur. Quand on regarde la lecture biologique de la situation, on a un harceleur qui attaque. qui est peut-être également en position d'autorité sur la victime, et une victime qui subit la situation. Normalement, dans une attaque, la personne, de façon animale, de façon instinctive, se défend, pose des limites. Là, il y a quelque chose qui fait qu'on ne se défend pas dans la situation, que la personne reste en position de subir. Souvent, l'environnement contribue aussi à la situation, en laissant faire, sans agir, sans défendre la personne harcelée. La victime se retrouve donc seule. Dans cette situation, elle essaye de faire plus dans son travail sans répondre réellement aux attaques ou sans fuir. Et elle ne peut pas mobiliser ses capacités de défense, elle reste figée dans la situation. Elle n'a pas accès à ses capacités de défense. Et ce non-accès est justement le signe d'une blessure relationnelle, d'un trauma antérieur qui se rejoue dans le harcèlement. Vous voyez aussi dans cet exemple qu'il y a à la fois l'attaque du harceleur et aussi la posture du groupe. Donc là, ce schéma répétitif et le fait d'avoir été blessé antérieurement dans le passé qui amène à ne plus avoir ces capacités de défense et à rester figé dans la situation et dans une répétition de la position de victime. Encore une fois, le sujet est complexe, c'est un angle d'éclairage et encore une fois, l'agression est à proprement parler inacceptable. Donc ça, voilà, c'est un exemple. Et puis les difficultés relationnelles peuvent être dans la façon de se sentir en confiance, en sécurité avec l'autre ou pas. Alors concrètement, cela se joue à la fois directement en lien avec les agressions elles-mêmes et tout ce qui a pu être ressenti à ce niveau-là et qui se rejoue finalement au présent, avec des mêmes perceptions au présent, mais décorrélées du présent. Donc, par exemple, la menace et donc la défiance en l'homme, la femme ou en l'être humain. le fait que l'autre soit intéressé, d'être considéré comme un objet, que l'autre vous utilise, le fait d'être élu, de se sentir choisi ou de ne pas être choisi. Et cela se joue aussi avec l'entourage de la personne victime, le fait de pouvoir ou de ne pas pouvoir justement compter sur l'autre, de se sentir seul dans son vécu, d'avoir peur de l'engagement. Ce que je souhaite souligner ici, c'est comment concrètement le traumatisme impacte le quotidien, comment c'est relié. Donc dans le traumatisme, il y a une sensation, une émotion qui se fige à l'intérieur de la personne victime. Au moment du traumatisme, le cerveau ensuite cherche à associer et donc des situations vont rentrer en résonance avec ce que nous avons vécu. Et donc ce sont des déclencheurs qui rappellent l'événement initial, et donc là en l'occurrence l'inceste. Comprendre à la fois cette notion de schéma répétitif, de sensations figées qui cherchent aussi à sortir, et justement apporte un premier pas pour en sortir. Cela permet d'une part de comprendre que les crises d'angoisse, les pétages de plomb, tout ce qui est disproportionné, n'arrivent pas ex nihilo et ne sont pas comme une fatalité. Les percevoir comme une fatalité apporterait beaucoup d'impuissance face à la situation. Cela permet aussi de prendre la mesure de ce qui est arrivé. Oui. A la fois c'est lourd puisqu'on s'en rend compte, on se rend compte de l'impact sur soi. Mais aussi je trouve que cela permet de remettre les choses à leur place, de trier aussi un peu les responsabilités versus une culpabilité parfois très lourde et présente chez la victime. Cela permet aussi d'ouvrir une voie pour s'en sortir. Il s'agira alors de s'occuper de la part de soi qui a été blessée, meurtrie. tant par l'agression en tant que telle que dans le contexte aussi familial, relationnel où ça s'est passé. Donc de s'en occuper à tous les niveaux, en premier lieu somatique, corporel, puis émotionnel et finalement cognitif. Et cela permet ensuite de se reconnecter au présent, de vivre au présent, de retrouver aussi une connexion à ses ressources. de se reconstruire de nouveaux repères plus justes, actuels et adaptés. Tout cela pour dépasser le traumatisme et vivre sereinement au présent. L'aspect intégratif d'un côté somatique, corps, de l'autre, parole, cognitif et lien, attachement, me semble très important dans l'accompagnement. L'aspect mental, cognitif, seul, à mon avis, ne suffit pas pour traverser un traumatisme. Voilà, c'est la fin de cet épisode. Si vous avez aimé cet épisode, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à vous abonner. Et surtout, ça serait génial si vous pouvez prendre quelques minutes pour mettre un 5 étoiles sur Apple Podcasts ou Spotify ou toute autre application de podcast. Ça va énormément aider ce podcast. Merci à vous et je vous retrouve mardi prochain pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous.

Chapters

  • L'expérience de Peter Levine illustre le choc et la régulation du traumatisme

    01:28

  • Et que se passe-t-il au moment du choc de l'inc

    08:52

  • les déclencheurs de la mémoire traumatique e

    12:46

  • Pattern, qu'est ce que c'est? exemple

    16:55

  • Schémas répétitifs et l'exemple du harcèlement moral

    17:43

  • Difficultés relationnelles et inceste

    21:41

  • Comprendre est un premier pas pour se sortir du traumatisme de l'inceste

    23:25

  • conclusion épisode les tentatives de voie de sortie du traumatisme

    25:34

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