- Speaker #0
allez vous on espère que vous avez passé une bonne semaine depuis notre dernier épisode ce suit évidemment pas tout seul salut mika comment vas tu aujourd'hui par cette belle météo automne à
- Speaker #1
une vraie météo hawaïenne c'est mais c'est plutôt du côté ah oui nord de lille et quelques degrés en moins là c'est c'était apocalyptique cette nuit c'est pas aujourd'hui qu'on va aller faire six heures de vélo avec le soleil Sinon à part ça, tout va très bien, on a passé un bon week-end de triathlon, il y a encore quelques belles courses qui nous attendent, mais aujourd'hui on va parler du Saint-Graal et de la Mecque.
- Speaker #0
L'idée c'était un petit peu de vous faire, parce qu'on est à un petit peu moins de trois semaines désormais de la plus grosse course du calendrier, qui est l'Ironman d'Hawaï, et quoi qu'on veuille nous faire croire, ça reste la plus belle, la plus grosse course, certainement la course la plus désirée de tout le calendrier, à la fois chez les groupes d'âge et... chez les professionnels et c'est vrai qu'une victoire ou un bon résultat à Hawaï ça compte dans la vie d'un triathlète qui soit complètement amateur ou professionnel donc on voulait vous parler un petit peu de cette course de ce que l'on en connait parce qu'on y est allé quelques fois et puis vous parler un petit peu des parcours et de l'évolution de cette course, on aura l'occasion de revenir dans les semaines qui viennent sur... Les forces en présence et qu'est-ce qui va se passer, comment on voit la course se dérouler. Mais avant tout ça, on voulait faire un petit peu une aparté et puis parler de ce qui s'est passé ce week-end à Barcelone. Parce qu'on en avait déjà traité, on avait eu un épisode où on avait abordé le sujet en long, en large, en travers. Mais à Barcelone, on se retrouve encore avec quelqu'un qui ne sort pas vivant de l'eau.
- Speaker #1
Une athlète russe de 41 ans apparemment.
- Speaker #0
Donc déjà une femme, ce qui est relativement rare, parce que les femmes sont quand même moins sujettes, déjà il y a moins de pourcentage de femmes dans les participants, donc c'est quand même plus rare qu'on ait des accidents avec les femmes. Et puis les femmes étant moins sujettes aux problèmes cardiovasculaires, c'est surprenant. C'est encore un, c'est encore un de trop et malheureusement je n'ai pas l'impression que ça choque beaucoup de monde et on a été un petit peu présents sur les réseaux. Et on en parlait un petit peu en off juste avant de lancer l'enregistrement avec Mika, c'est que moi ce qui me gêne dans tout ça, au-delà du drame pour la famille, les proches et puis évidemment l'athlète, mais ce qui me gêne c'est que c'est devenu tellement fréquent que c'est presque devenu normal et accepté. Et moi j'en fais presque un parallèle à la période où j'habitais à Singapour, où les seuls... Les seuls moments où on pouvait s'entraîner de façon sûre, c'était de nuit. Et on a eu une partie entre 2013 et 2017 où vraiment les cyclistes sur la route là-bas, c'était devenu fair game, c'est-à-dire que vous tapiez un cycliste, en gros vous aviez un certain degré d'impunité si jamais vous ramassiez un cycliste. Et le nombre d'accidents était tellement fréquent et tellement grave. qu'au final, quand il y en avait un nouveau, la réaction générale des gens, c'était de se dire, oui, c'est encore arrivé, c'est encore un cycliste. Et je trouve que ce genre de comportement-là, il est très dommageable, il est grave, parce qu'on fait rentrer quelque chose qui n'est pas du tout normal. Aller prendre le départ d'une course et ne pas sortir de l'eau, ce n'est pas normal. Et je pense qu'il y a vraiment des vraies questions à se poser là-dessus. Et mon point de vue, c'est peut-être quand on sent ça. s'inscrit sur une course comme ça, d'aller cocher une case en disant oui, oui, je suis en bonne santé, je n'ai pas de problème cardiaque, c'est peut-être quand même un petit peu light et on se rend compte que visiblement, ça ne fonctionne pas. Ou pas bien.
- Speaker #1
Tu as soulevé les deux facettes qui sont hyper importantes pour moi, c'est la prise de conscience de la globalité du chantier, je l'appelle comme ça, de manière générale. En tant qu'athlète, on se doit d'être responsable de se dire, c'est bien, j'ai vu un truc. sur les réseaux sociaux je me suis inscrit à rembrandt parce que j'étais bourré mais du coup je vais aller trois fois à la piscine et puis on verra bien ça sonne plus gros c'est le vélo non la prise de conscience elle est bien avant il faut nager il faut s'entraîner vous mettre la combine il faut mettre les mains dans le cambouis et se rendre compte que 3008 en natation, ce n'est pas un échauffement. C'est quelque chose qui peut laisser beaucoup plus de traces que ce qu'on veut et que nager en compagnie de pingouins qui ne vous veulent pas que du bien au départ, même si c'est un sport un peu convivial et dans des conditions particulières, des fois ça part de nuit, des fois ça part en masse, des fois ça part en Rolling Star. Tout ça, ça fait un tout qui fait que ça crée du stress et on n'y est pas tous super prêts. Ce n'est pas instinctif, ce n'est pas quelque chose qui est naturel, ce n'est pas quelque chose qui est normal. Nager en combinaison, ce n'est pas normal. On ne le fait pas nager en piscine, oui. Nager en combinaison en eau libre quand on ne voit pas ses pieds parce que l'eau est marron, non, ce n'est pas normal. Et puis, pour moi, la deuxième facette, c'est les organisateurs. Les organisateurs qui voient les choses se déliter au fur et à mesure. J'ai toujours une pensée émue pour les gens qui ont à gérer ce type de situation. Je me mets à la place d'un organisateur. qui a besoin d'annoncer un décès à une famille de gens qui sont venus faire un peu la fête autour d'un événement sportif, ça ne devrait pas exister. Et pour ça, il faut être proactif. Il ne faut pas être réactif, il faut être proactif. Je suis désolé aux grands dames de tout le monde, mais il faudrait que les points de vue changent et qu'on ne donne pas accès à ce genre d'événement aussi facilement. Il faudrait qu'à la prise de licence, on ait besoin d'un diplôme de natation. À la limite, que ça soit fait un peu plus sérieusement que... que cela était fait, moi je suppose que tu as déjà eu le cas aussi toi quand tu as commencé moi je me rappelle la première licence, la première chose qu'on m'a demandé ce n'était pas le certificat médical, c'était le diplôme des 500 mètres en natation et pour avoir entraîné en club et avoir voulu essayer d'être le bon samaritain j'avais ouvert une section débutant mais j'avais des gens qui étaient limite aquaphobes qui étaient déjà inscrits sur un half qui n'étaient pas capables de foutre les pieds dans une piscine s'ils n'avaient pas le fond et ils étaient déjà inscrits donc Non, la natation est un sujet en France en tout cas, et au niveau international c'est sûr, et toute cette gestion de crise-là doit être pour moi un sujet de réflexion profond, premier pour les fédérations, pour les organisateurs, et que ça fasse changer les mentalités. On devient trop consumériste, et encore une fois quand on était présent sur les réseaux, le fait que les gens se disent... Moi, j'ai posté un truc et limite, on m'a sauté dessus en disant Non, mais tais-toi, tu n'y connais rien et tu mélanges tout. On m'a dit Oui, certes, tu mélanges tout, mais moi, j'essaye de me pencher sur le cas en se disant qu'il faudrait que les gens se fassent du sport en se faisant du bien. Alors que là, on est, je ne sais pas combien au départ, entre 1 000 et 2 500 ou 400.
- Speaker #0
Surtout que la réflexion qui m'a fait tomber les chaussettes, c'était de dire Mais ça arrive pareil sur les épreuves de course à pied. Eh putain, les gars, ce n'est pas normal. On ne va pas s'inscrire sur une course pour mourir. Alors oui, effectivement, ça peut arriver, mais je veux dire, il y a un moment, il y a un certain... Alors, de dire les organisateurs ci, les organisateurs là, oui, ok, à un moment, on se prend aussi par la main, et puis une fois par an, on va voir un médecin, on fait un test à l'effort, on fait un électrocardiogramme. Si votre médecin, il est réceptif, vous lui demandez de faire un score calcique, parce que plus vous allez avoir un score calcique qui va être bas, plus vous avez un risque extrêmement faible de faire un accident cardiovasculaire. Il y a plein de choses qui sont à faire. Et là-dessus, il y a beaucoup d'éducation qui est à faire au niveau des athlètes. Et moi, les athlètes que je coache, la première chose que je leur demande, c'est d'aller me fournir un test à l'effort chez un médecin. Parce qu'il y a un moment, quand on arrive à 35, 40, 45 ans, 50 ans, il est bon d'aller se faire contrôler. Alors, beaucoup de mecs travaillent dans des grosses sociétés qui ont régulièrement des medical check-up qui sont à faire. Et heureusement, ça sauve beaucoup de vies. Mais si jamais on le fait dans le monde du travail, pourquoi on ne le fait pas dans le monde du sport ? Et moi, là, il y a vraiment quelque chose que je ne comprends pas. Quand on a des sociétés qui investissent beaucoup dans des employés et qui pensent que c'est nécessaire et important et vital de faire faire des tests médicaux, alors quand on va aller se mettre la gueule en plein soleil pendant 8, 10, 12 ou 14 heures, c'est encore plus important d'être sûr que la pompe et tout ça, ça fonctionne. Alors, ce n'est pas une garantie à 100%, je vous l'accorde. Mais par contre, de se prendre par la main, et puis les mecs, on n'est pas tout seul, on a une famille, on a des amis, on a des gens autour de nous, et finir dans une boîte en bois, ce n'est pas drôle, et dans le meilleur des cas, finir comme un légume parce que vous avez un problème cardiaque et puis derrière, vous ne pouvez plus jamais bouger de votre vie, c'est quand même vachement moins drôle. Donc, essayez d'être un petit peu proactif, ne pas vivre dans la fatalité, moi, je pense que c'est une grosse prise de conscience, et franchement, c'est quelque chose que je recommande et que j'aimerais que beaucoup de gens prennent. Alors, oui, effectivement. Du côté organisateur, on devrait demander plus. Oui, 100%, je suis tout à fait d'accord. Mais je pense qu'au final, la responsabilité de l'athlète, elle doit quand même être engagée à un certain moment.
- Speaker #1
Alors, je voulais, et ça par contre, je voulais vraiment revenir dessus.
- Speaker #0
Je t'ai coupé la chic, non ?
- Speaker #1
Non, non, non, c'est pas ça, c'est pas ça. Mais à aucun moment, j'incrimine les organisateurs. Les organisateurs font le job au niveau de la sécurité, au niveau de l'encadrement. Mais jamais, jamais, jamais, jamais, j'ai dit que si les gens étaient décédés, c'était à cause de l'organisation. Jamais. Et on peut mettre... A la limite, comme Sam Long l'avait demandé à San Francisco, on peut mettre un kayak par nageur, ça ne sauvera pas la vie des gens qui ont un problème au niveau cardio avant. Le stress et ainsi de suite, de toute façon, ça ne s'enlèvera pas. Mais par contre, tu as soulevé aussi une question, tu dis le score calcique. J'habite dans un désert médical, j'habite un peu à la campagne, c'est tout à fait volontaire. Mais quand je vais voir mon médecin que je lui ai parlé de score calcique, il ne m'a regardé que des yeux comme ça. Et pourtant, ce n'est pas une nana qui a 70 ans, qui est proche de la retraite, qui n'attend que ça. C'est une médecin relativement jeune qui sort de formation il y a quelques années. Quand j'ai demandé un score calcique, elle m'a regardé comme si j'étais un poisson tropical. Elle m'a dit, pourquoi vous voulez faire ça, vous ? Parce que justement, je suis conscient de ce qui se passe et j'aimerais bien savoir. Et c'est un petit peu à l'image de ce qui se passe. Non, vous, vous faites du sport, vous êtes en bonne santé.
- Speaker #0
Oui, mais ça ne marche pas comme ça. Non, je ne sais pas. Et si tu veux, moi, je suis, comme je le disais, je suis sauveteur-scouriste. Et quand on fait nos recyclages, moi, je travaille à la fois en France et en Suisse. Donc, quand on est en Suisse, on a des recyclages qui sont faits en Suisse, qui sont faits par l'équivalent des pompiers. Alors, à savoir que la formation pompier, ce qu'ils appellent samaritain en canton de Vaud, c'est une formation qui est beaucoup plus poussée qu'un pompier français. C'est-à-dire qu'eux, ils sont vraiment quasiment des... du niveau des infirmiers, de ce qu'on peut avoir chez nous. C'est-à-dire qu'ils procèdent à des soins, leur niveau est nettement supérieur à de simples ambulanciers français qui sont pour la plupart des chauffeurs de taxi. Et ce n'est pas du tout péjoratif. Mais quand j'ai fait mon renouvellement pour ma formation là-bas, les ambulanciers nous communiquaient les chiffres. En cas de noyade, prise en compte dans les deux minutes après la noyade, c'est-à-dire dès l'instant où il y a ingestion d'eau dans les poumons, prise en compte dans les deux minutes qui suivent, c'est 20% de chance de réanimation. 20% de chance, c'est dans la mesure où vous avez un défib qui est à proximité. Vous pouvez être sûr que dans les bateaux, il n'y a pas de défibrillation parce que vous n'allez pas choquer un mec qui va sortir de l'eau avec une combinaison. Le temps de revenir au bord, le temps d'identifier la personne, le temps de le ramener au bord, le temps de lui virer sa combinaison, et de le choquer, vous avez beaucoup de chances de ne pas le ramener. Et 20% de chances, ce n'est quand même pas beaucoup dans la mesure où on est dans les deux minutes. Et ça, c'est dans le cadre d'une fibrillation. La fibrillation, pour faire simple, c'est un petit peu comme si votre cœur entrait dans un... comme si vous aviez une crampe au cœur et que votre cœur ne fonctionne plus normalement et se met à trembler en fait. C'est la seule raison qui va faire que vous allez pouvoir utiliser un défibrillateur. Vous allez lui envoyer un choc, le cœur va reprendre un rythme et vous avez de bonnes chances de repartir. Mais ça, c'est une des causes de décès. La meilleure façon de ramener quelqu'un qui est en cas de noyade et qui est inconscient et qui ne respire plus, c'est d'attaquer directement, de faire des insufflations et d'attaquer directement le massage cardiaque. Et moi, j'encourage tous ceux qui ont un petit peu de temps d'aller faire une formation de secourisme, d'aller passer votre PSE1 si jamais vous en avez l'opportunité, le PSE2 encore mieux. Mais le PSE1, c'est une très très belle formation qui est dispensée en France. On va vous apprendre à faire des secours, on va vous apprendre le massage cardiaque, on va vous apprendre l'utilisation d'un défib, et il y en a surtout partout dans toutes les mairies, dans tous les coins de France, même les plus paumés coins. Donc ça, c'est quelque chose qui est vraiment important. Et moi, je pense qu'à un moment, ça existe en Suisse, donc il n'y a pas de raison que ça ne puisse pas fonctionner en France. Les gens qui se rendent sur les courses, on est identifié comme secouriste. On est identifié comme formé à l'utilisation d'un défibrillateur et puis formé au massage cardiaque. Quand vous êtes sur une manifestation sportive ou culturelle ou quelle qu'elle soit, si jamais il y a un accident, quelqu'un qui appelle les pompiers, vous apparaissez directement sur l'équivalent du 15 en Suisse et vous êtes contacté immédiatement en vous disant à tel endroit, à 100 mètres ou 200 mètres de vous, il y a quelqu'un qui fait un malaise cardiaque, vous pouvez vous y rendre, vous serez là plus rapidement que les secours. Et j'imagine que quand un Ironman comme l'Ironman de Barcelone dont on parlait, 3000 participants, ça fait quand même beaucoup de monde, donc ça fait probablement 3000 familles. C'est-à-dire que sur ces 3000 personnes, il y avait certainement 15, 20, voire 30 personnes qui étaient formées au secourisme. D'avoir des systèmes comme ça qui soient mis en place, qui sont très simples aujourd'hui, on a tous un téléphone portable dans la poche, il y a peut-être une solution à creuser, peut-être qu'il y a quelque chose qu'on pourrait faire pour essayer de faire en sorte qu'effectivement... Quand on est sur un site, on puisse être identifié et puis on puisse être surtout monopolisé si jamais il y a besoin de faire des secours. Parce qu'attendre que les ambulances arrivent ou quelque chose, à mon avis, il y a un moment où ça ne marche pas ou ça ne marche pas assez bien.
- Speaker #1
Et apparemment, l'athlète serait décédée, elle a été ramenée, elle est décédée non pas sur le bateau, mais dans l'ambulance ou à l'hôpital. Ça veut dire que les soins ont été... prodigués. Encore une fois, les organisateurs font le taf, mais malheureusement, c'est des situations qu'on espère... En fait, si tu veux,
- Speaker #0
la mort est prononcée quand tu arrêtes le massage cardiaque. Tu peux masser quelqu'un et péter des côtes pendant 20 minutes, 30 minutes, voire même 40 minutes, tant que tu n'as pas un médecin du 15 ou un médecin qui est à côté de toi et qui va dire c'est bon, vous arrêtez parce qu'on ne le ramènera pas. C'est là que la mort, elle est... elle est annoncée. Malheureusement, ça arrive souvent un petit peu avant. On va remettre un petit peu de joie dans tout ça, mais voilà, le message était surtout un message de prévention qu'on voulait porter, et puis surtout que, enfin, je pense que c'est pas acceptable de se dire que c'est normal, parce que c'est pas normal, simplement c'est pas normal.
- Speaker #1
C'est la façon dont on réagit, il faut juste la regarder et se dire, ouais, est-ce que je suis pas en train de dire que finalement c'est normal ? Et je trouve que dire que ça arrive, pour moi c'est déjà quasiment c'est grave quoi en fait oui ça arrive mais comment peut-on faire comment peut-on faire pour éviter voilà c'est un peu le boulot d'un entraîneur de trouver des solutions et là pour moi ça c'est un problème il faudrait essayer de trouver une solution mais pas moi c'est tous ensemble qu'est-ce qu'on peut faire pour que ça
- Speaker #0
arrive le moins souvent possible et qu'on limite le risque voilà c'est ça c'est vraiment tous ensemble en fait c'est vraiment tous ensemble Et je pense qu'il est important qu'à un moment, il y ait une vraie discussion qui soit mise en place avec une vraie réflexion. Et quelles solutions on apporte ? Je veux dire, on en a déjà abordé quelques-unes. Il y a certainement des têtes pensantes qui ont déjà pensé. Mais putain, qu'on mette en place, quoi.
- Speaker #1
Ouais, parce que moi, j'ai pas la prétention d'être une tête pensante. Bref.
- Speaker #0
Non. À nous deux, non, on va pas leur faire mal à la tête. Ouais,
- Speaker #1
y arriver.
- Speaker #0
Mais par contre, si tu veux, moi, il y a un moment où j'avais un de mes anciens patrons qui me disait tout le temps... quand on n'est pas sûr de trouver une solution, il faut toujours se référer à la BLP. Je lui disais la BLP, il me disait la bonne logique paysanne. Et c'est vrai que quand tu prends du recul, et il était Bressan, donc ça doit te parler.
- Speaker #1
Oui, ça me parle.
- Speaker #0
Mais c'est vrai que la bonne logique, il y a un moment où il faut prendre du recul et se dire mais est-ce que c'est logique d'aller mourir quand on fait une course ? Non, ce n'est pas logique. Alors qu'est-ce qu'on fait ? Bon,
- Speaker #1
Kona,
- Speaker #0
pour ceux qui ne savent pas, Kona, c'est quand même l'essence de... de notre sport, du triathlon longue distance, et c'est quand même quelque chose qui a rythmé depuis, cette année, je ne sais pas combien c'est, mais de 1978, donc cette année, on est à la 46e édition, à Hawaï. Parce qu'il y a eu un moment où ça a été sur l'île d'Oahu, où il y a Honolulu, et ça a été ensuite, au moment de l'explosion de la... de la popularité de ce sport, ça a été transféré sur la grande île d'Hawaï, qui s'appelle Big Island, et situé, le départ et l'arrivée, situé sur le pire, qui est la jetée en plein centre de la petite ville de Kailua-Kona, qui était certainement beaucoup plus petite quand ça a été bougé là en 1981, pour la première fois. Pour l'histoire, les trois premières éditions 78, 79, 80 ont eu lieu à... à Honolulu, et puis suite à un article qui était paru dans World of Sport, qui avait été relayé par un magazine qui s'appelait Outside, et qui doit toujours exister, l'explosion, la première année il y avait 15 participants, la deuxième ils étaient retombés à 12, la troisième année ils étaient 112, et c'est sur cette année-là qu'il y avait eu le fameux épisode de... qui avait été retransmis en direct à la télé, où on voyait Julie Moss qui marchait à quatre pattes pour arriver au finish, avec Kathleen McCartney. Ce qui a fait que ce sport a été mis directement sous les spotlights et est devenu, en l'espace d'une année d'un événement, c'est vraiment devenu un événement majeur de l'ultra-endurance. Et derrière... explosion du nombre de participants, puisqu'ils sont passés de 112 à 500, transferts sur la grande île d'Hawaï, où en 1981, il y avait eu deux éditions, une en février et puis une en octobre. Et puis depuis, ça a toujours été, tout le temps, ça a tout le temps eu lieu, hormis dans la période Covid, sur cette grande île d'Hawaï. Et ça a vraiment été, pour beaucoup de triathlètes de notre génération, d'une génération un petit peu plus âgée que la nôtre, et puis de plus jeune. Vraiment, ça a été le rêve absolu d'arriver à obtenir son ticket pour aller à ce qui est appelé communément, dans le langage de Shakespeare, la Grande Messe. Parce qu'il y a tout un tas de mythiques autour de ça, et c'est vrai que les Américains, ils aiment beaucoup jouer là-dessus, mais je dois bien reconnaître que cette grande île d'Hawaï, déjà, elle est particulière. Déjà, c'est très, très beau. Les conditions sont vraiment compliquées. Il fait chaud, il fait humide et c'est souvent très, très vanté. Mais le site se prête vraiment bien et on en parlait un petit peu quand on a fait le compte-rendu de Nice, où vraiment, quand vous arrivez à Kona, vous avez vraiment l'impression que la ville, elle est prise d'assaut par les triathlètes, alors pour le meilleur et pour le pire. mais souvent pour le meilleur. Et ça donne un feeling qui est complètement différent de... Ah, je vois passer une queue de chat. Ça donne un feeling complètement différent à la course quand elle est à Kona ou quand elle est à un autre endroit, parce que déjà, effectivement, il y a cet aspect historique et mythique. Et puis la beauté de l'île et la difficulté du parcours fait que... ça en fait quand même une course vraiment à part et vraiment particulière du calendrier. L'autre épreuve qui se rapprocherait presque le plus, ce serait l'Anzarote, mais on en est quand même encore loin. C'est vraiment une course à part, à la fois cette natation dans les eaux cristallines de la baie de Cayo de Acona, c'est un grand aller-retour de 3800 mètres. avec des bouées qui sont à disposition à l'année. Vous avez les bouées, vous pouvez aller y nager toute l'année. La course Ironman est marquée avec les distances, avec une bouée à peu près tous les quarter-mile, donc à peu près 400 mètres, et une eau qui est d'une limpidité, qui est vraiment cristalline. Vous longez plus ou moins la côte, c'est-à-dire que vous vous dirigez vers le nord et vous avez toujours la côte à main gauche. jusqu'au demi-tour. Les conditions sont vraiment changeantes parce que la zone de départ, déjà la zone de départ, vous ne partez pas du bord parce que la plage, ce qu'on appelle Digme Beach, c'est vraiment un tout petit bout de sable. Il y a 30 mètres carrés de sable et vous ne pourrez jamais mettre les athlètes là. Le départ est à peu près à 150 mètres au large. Vous partez entre deux bouées qui sont à peu près distantes d'une centaine de mètres avec des kayaks. qui font des allers-retours devant vous, rien que d'en parler d'ailleurs, j'en ai des frissons. Mais moi j'ai eu la chance 2012-2013, à l'époque où c'était encore un Mass Start, et je suis bien content qu'ils aient arrêté le Mass Start parce que c'était quand même une vraie boucherie ce départ. Et 2012, je me rappelle, les 800 premiers mètres, ça a vraiment été à la bagarre jusqu'au point que j'ai fini par m'écarter. Dans ces années-là, jusqu'à la période Covid, pour se qualifier, c'était vraiment un exploit physique de la part d'un athlète. C'est-à-dire qu'en gros, il fallait faire un top 5 dans votre catégorie d'âge pour avoir une chance de récupérer un slot. Quand on parle de slot, c'est un ticket d'entrée pour aller là-bas. Bien éminemment, derrière, vous avez à régler votre inscription. Mais pour avoir le droit d'y participer, il fallait s'y qualifier. Et il y avait une telle densité d'athlètes que c'était vraiment incroyable. Et pour vous donner une idée, en 2012, entre 1h et 1h10 de temps de natation, il sortait 1000 athlètes. C'est-à-dire qu'en... En l'espace de 10 minutes, ce qui fait 600 secondes, vous aviez 1,5 athlète à la seconde qui sortait de l'eau. Donc c'était vraiment, vous vous arrêtiez un petit peu dans l'eau, faire un peu de dos crôlé, ou vous remettiez vos lunettes, vous aviez perdu 25 ou 30 places. Et ça, c'est vraiment quelque chose qui était marquant à cette époque-là. Ça a changé depuis qu'il y a eu des départs par vague avec des catégories d'âge et que je pense qu'ils ont un petit peu dilué le niveau. en dégoûtant pas mal d'athlètes principalement liés aux tarifs d'inscription. Mais ça reste quand même la course où vous avez le plus haut niveau en termes de groupe d'âge et bien évidemment en termes d'athlète professionnel. Et je pense que dans la carrière d'un athlète, que ce soit catégorie d'âge amateur ou professionnel, un résultat, un podium ou une belle place à Hawaï... C'est vraiment quelque chose qui vous place dans la hiérarchie mondiale du triathlon.
- Speaker #1
Après, plus simplement, souvent les gens, quand ils ont entendu parler du triathlon il y a quelques années, il y a encore quelques années avant le bataille médiatique des Jeux Olympiques, les gens parlaient triathlon, ils associaient tout de suite l'Ironman d'Hawaï parce que c'était ça qui était ancré dans l'inconscient collectif. Et tu parlais de qualification. Il y a aussi le fait que c'est très dur et c'est très dense. On imagine 1000 personnes qui partent en 10 minutes, qui sortent de l'eau. Ça veut dire aussi que sur le parcours, tu as quasiment la même chose. 1000 gugus qui partent en même temps. Et donc au niveau drafting, c'était un tout petit peu compliqué. C'est aussi une des décisions qui a fait que ça a été splitté en départ par vague. À la fois pour diluer un peu les départs et pour les simplifier un petit peu. Mais aussi pour enlever un peu le problème du drafting. Mais ça veut bien dire aussi, ce que ça veut dire, tu as oublié de mentionner quelque chose, c'est l'évolution du nombre de participants. Je me souviens, l'évolution du nombre de participants et l'évolution du prix du ticket, parce que c'est vraiment un ticket d'or en ce moment, ce n'est pas un nom volé, c'est vraiment un ticket d'or. Il y a eu quelques années où les premières années, tu le disais, c'était 500 par temps. Aujourd'hui, on parle d'entre 2200 et 2500 participants au départ. c'est quand même pas la même chose donc quand on voit le prix qui a évolué quand on voit le nombre de participants qui a évolué, on sait aussi que la société Ironman n'est pas là que pour faire dans le sport, plus maintenant et donc du coup avec les dérives que ça peut avoir
- Speaker #0
Ecoute, moi ma première qualification je m'étais qualifié en décembre 2011 à l'Ironman de Busselton et à l'époque j'avais payé 900 US dollars ce qui représentait à peu près 700 euros et on était 1800 ou 1900 par temps Et derrière, d'année en année, on a eu de plus en plus de monde qui a créé de plus en plus de problèmes de densité, de plus en plus de problèmes de drafting. Et les prix n'ont fait qu'augmenter puisque aujourd'hui, en l'espace d'une dizaine d'années, les prix ont quasiment doublé puisqu'aujourd'hui, on est à 1 500 US dollars qui fait en gros 1 500 euros. Plus les 6 d'actifs-fee, plus quelques petites taxes qui passent. Donc en gros... ça vous nettoie le compte en banque d'environ 1600-1700 balles sans que vous l'ayez vu passer.
- Speaker #1
J'ai commencé la chasse aux slots, la chasse aux tickets d'or très tôt. Dès 2001, sur mon premier Ironman qui était à Rottes, j'avais eu la prétention d'aller vouloir me qualifier. Il fallait se présenter le lendemain de la course pour la remise des slots. C'était 400 dollars en espèces à l'époque. Donc 2001, on parle de 400 dollars. qui valait effectivement pas cher, puisque c'était 300 et quelques euros à l'époque. C'était la première année où c'était les euros en plus. Donc aux États-Unis, les euros, on ne savait même pas ce que c'était. Donc c'est pour ça que c'était des dollars en espèces. Et là, aujourd'hui, on parle de 1590, quelque chose comme ça. Donc quasiment 1600. Donc ça veut dire qu'en 23 ans, ça a été x4. Ils ont multiplié le nombre de participants par 4 aussi. Et donc ça veut bien dire ce que ça veut dire. C'est qu'aujourd'hui, le chiffre d'affaires de la société Ironman... quand ils ont voulu multiplier par deux les courses en 2022 en mettant à la fois la course homme et la course femme, c'était bien évidemment pour mettre la course femme en avant, mais pas que.
- Speaker #0
Et puis, je pense qu'il est bon de revenir un petit peu sur les méthodes de qualification, c'est-à-dire qu'historiquement, il y avait trois méthodes d'accès à l'Ironman d'Hawaï. Il y avait la qualification en faisant un Ironman qualificatif, en vous plaçant et en récupérant le slot, en finissant bien placé dans votre groupe d'âge. Donc la façon dont l'attribution des slots fonctionne, elle est plutôt simple, c'est-à-dire que chaque... courses ont une allocation de slots en général c'est 40 et 75 pour les championnats régionaux. Chaque catégorie d'âge homme-femme a au minimum un slot. Et ensuite, le pourcentage de slots restants est attribué en fonction de la taille de votre groupe d'âge. Pour faire simple, si votre groupe d'âge 40-44, par exemple, représente 17% des participants inscrits, 17% des slots restants seront attribués à ce groupe d'âge-là. Ce qui fait qu'en général, les gros groupes d'âge ont un peu plus de slots que les petits groupes d'âge. Mais si vous êtes dans une catégorie d'âge, par exemple 75-79, où il y a un participant, malgré tout, il y aura quand même un seul slot. L'autre façon de pouvoir accéder à Hawaii, c'était ce qu'ils appelaient les foundation slots c'est-à-dire des slots qui étaient vendus un petit peu aux enchères et qui étaient réservés aux personnes qui étaient vraiment bien assises sur un gros paquet de pognon, puisqu'à l'époque, dans les années 2000, Début des années 2010, c'était à peu près entre 10 et 14 000 US dollars le ticket d'entrée. Et en plus, ils avaient historiquement mis en place un système de loterie où il y avait 100 dossards qui étaient attribués. Non, au début, c'était 100.
- Speaker #1
Oui, mais pas beaucoup.
- Speaker #0
Au début, c'était 100, puis après, ça avait été 200. C'est-à-dire qu'il y avait une loterie où vous vous inscriviez et il y avait un tirage au sort qui était fait parce que... Dans les belles années Ironman, ils avaient gardé à l'esprit que l'accès à cette course devait malgré tout être rendu possible à tout le monde qui avait au moins fini un Ironman. Donc les gens ayant fini un Ironman pouvaient tenter de s'inscrire sur l'espèce de tirage au sort qu'ils avaient et puis ça permettait à certaines personnes de pouvoir y participer. Les années suivantes... je crois à partir de 2014 ou 2015, ils ont mis en place un autre système d'obtention du ticket d'entrée qui était le programme Legacy où il fallait avoir fini 12 Ironman ou participer à 12 Ironman, je ne sais plus si c'était finir ou pas finir 12 Ironman et derrière vous rentriez dans une liste d'athlètes et chaque année il y en avait une centaine qui étaient pris... pour aller participer à l'Ironman d'Haway.
- Speaker #1
D'ailleurs, moi, je fais partie de ceux-là. Je fais partie de ceux qui ont eu les 12 et pas le reste. Je voulais juste revenir aussi sur la loterie. La loterie, au départ, c'était aussi parce que le fondateur, John Collins, voulait aussi que ça reste accessible aux athlètes lambda. Mais il n'y avait pas que des qualifications sur full. Il y a eu une époque où on pouvait aussi se qualifier sur half. Et il y avait toujours eu un contingent de slots. qui était pour les locaux. Il y avait une cinquantaine de places qui étaient réservées aux locaux, qui faisaient un triathlon M et qui avaient le droit de participer à l'Ironman parce qu'ils étaient sur place, ce qui en soi est tout à fait louable. Et à un moment donné, il ne faut pas oublier que c'est quand même une société américaine. La société américaine s'était fait redresser parce qu'une loterie, là où était basée la société, était considérée comme un jeu de hasard. Ils ont eu un redressement fiscal. C'est pour ça que c'est devenu un programme de fidélité. et plus une loterie. Une histoire de gros sous, mais voilà.
- Speaker #0
Peter Reed, sur sa première participation, s'était qualifié sur un sprint. Wildflower, aux Etats-Unis, qui était un half qui malheureusement n'existe pas, qui devrait renaître de ses cendres à partir de l'année prochaine, avait également des slots qui étaient qualificatifs, même si ça ne faisait pas partie du circuit Ironman. Le Laguna Phuket Triathlon avait quelques slots qui étaient attribués historiquement également là-bas. Et Et l'Ironman d'Hawaï à Kona a toujours eu une place vraiment importante chez tous les triathlètes professionnels, déjà parce qu'il y avait pas mal de pognon. Alors à savoir qu'au début, petit point historique, il n'y avait pas de price money pour ceux qui gagnaient à Hawaï. Et c'est quand Nice, sous le... Sous la poussée de l'organisation américaine qui s'appelait d'ailleurs IMG, avaient créé un championnat du monde de triathlon longue distance à Nice qui à l'époque se déroulait sur la distance 420-32, avaient créé leur propre championnat du monde, étaient en concurrence directe avec Hawaï et offraient pas mal de price money. C'était ce qu'avait amené en 85 ou 86 je crois. La plupart des gros athlètes ont boycotté la participation à l'Ironman d'Hawaï pour faire pression sur l'organisation pour qu'il y ait une attribution de price money. Le seul qui y était allé cette année-là, c'était Scott Tinley qui avait gagné haut la main les championnats du monde Ironman à Hawaï. Donc voilà, c'est vraiment une course qui a, je pense, participé à modeler un petit peu le monde du triathlon tel qu'on le connaît maintenant. Parce que c'est vraiment une course qui est particulière. On en a parlé pour l'aspect natation où vous pouvez avoir des conditions vraiment différentes. C'est-à-dire que dès l'instant où vous sortez de la petite baie de Kona, la petite baie qui est vraiment à proximité des 200-300 premiers mètres, d'ailleurs vous vous retrouvez vraiment beaucoup plus exposé à la houle du Pacifique. Si c'est un jour où il n'y a pas de houle, grand bien vous fasse. Si c'est un jour où ça bouge un petit peu, ça peut quand même bouger pas mal. En plus, il y a pas mal de courant dans cette baie. Moi, je l'ai nagé en long, en large, en travers, parce que le départ de l'Ironman, c'est également le départ de l'Ultraman. L'Ultraman, c'est 10 km le long de la côte, en gros. Il y a vraiment des endroits où vous avez des courants qui sont impressionnants. Comme on voit le fond quasiment tout long, il y a des moments où vous avez vraiment l'impression que vous ne vous déplacez plus. Et c'est beaucoup plus flagrant quand vous êtes sur une petite course comme l'Ultraman où il y a une quarantaine de participants que quand vous êtes dans la machine à laver ou avec les bulles et puis le rythme de la course qui est différent de voir. Mais c'est pour ça que souvent, on se rend compte que soit le retour est beaucoup plus rapide ou beaucoup plus lent. Et chaque année, avant l'Ironman, le week-end d'avant, il y a le practice swim, ce qu'ils appellent. Vous nagez sur le parcours et c'est chronométré. Et d'une semaine à l'autre, vous pouvez avoir des écarts des fois de 3, 4, 5 minutes sur les mêmes athlètes, simplement parce que les conditions peuvent être complètement différentes d'une année à l'autre. Et c'est vraiment une natation qui est importante de pratiquer et repratiquer dans les jours avant. Parce que déjà, il y a un phénomène naturel qui se passe dans la baie de Kailua-Kona. C'est que... Kailua-Kona est vraiment située au pied du volcan qui s'appelle le Walalaï. Le Walalaï est beaucoup exposé à tout ce qui est précipitation de pluie. D'ailleurs, quand vous êtes dans la baie, vous voyez que les deux tiers de la hauteur du volcan sont très verts. Ce sont des plantations de caféiers. Il pleut beaucoup à cet endroit-là et la pluie s'arrête un peu avant Kona. Et il y pleut énormément. Et quand il pleut beaucoup sur le haut du volcan, vous avez des tunnels de lave. Quand la lave coulait et s'écoulait dans la mer, c'est des tunnels naturels qui apparaissent. Il y en a qui font 1 mètre de diamètre, il y en a qui font 5, 6, 7 mètres de diamètre où la lave coulait. Et quand il pleut, l'eau ruisselle dans ces tunnels et arrive dans la baie de Kailua-Kona. Et quand vous nagez, s'il a plu abondamment les heures avant ou les jours avant sur le volcan Walalaï, vous allez... passer dans des poches d'eau douce qui vont vous offrir une flottabilité, une température et une clarté mais qui est complètement différente. Et moi, j'ai vraiment eu l'impression à plusieurs reprises, quand vous allez nager au petit matin qu'il a plu le soir, et vous arrivez, tout à coup, l'eau elle est plus claire, elle est un petit peu troublée, vous avez quasiment plus de salinité et vous avez vraiment l'impression de vous enfoncer dans l'eau et paf, vous ressortez et là vous retrouvez de la flottabilité et tout ça. Et c'est vraiment une partie natation qui n'est souvent pas facile à appréhender parce qu'elle est extrêmement changeante.
- Speaker #1
Et c'est impressionnant ce que tu racontes là, parce que je l'ai vécu là il y a deux ans et je vais le revivre dans quelques jours. Donc les courants et la flottabilité, c'est vraiment, tu as l'impression d'être sur une bouée qui monte et qui descend. Et c'est quelque chose qu'il faut avoir vécu pour le ressentir. Et puis le... La beauté du truc, on a presque envie de s'arrêter pour regarder les poissons, sauf si tu es vraiment dans la course. Aller boire le petit café à 400 mètres de la berge, avec les pieds dans l'eau, avec les poissons de toutes les couleurs, ça donne envie de tout faire, sauf d'aller faire la course. Mais on est là pour ça, certes.
- Speaker #0
Il n'y a pas d'équivalent dans le monde du triathlon en termes de beauté du parcours natation. Il y avait.
- Speaker #1
L'Aitoman, à Haïti. Ah oui. C'était pas mal non plus. Il faudrait qu'on interview Joel Steeve, que je salue au passage, qui l'avait gagné, je crois, deux fois. Et c'était apparemment, on nageait aussi dans un aquarium. Je crois que c'était le seul qui rivalisait en termes de parcours en natation.
- Speaker #0
Donc, sorti de l'eau par les quelques marches... qui vous ont servi à descendre dans l'eau le matin, une petite douche et là le grand tour de la transition, vous passez récupérer votre sac et vous faites tout le tour du pire et là vous en avez bien pour 400 mètres à courir, rentrez là et vous récupérez votre vélo. Là, ce n'est pas simple parce qu'il y a vraiment du monde, c'est vraiment chargé et puis les vélos sont vraiment les uns à côté des autres. Et encore une fois, il y a beaucoup, beaucoup de monde. Et c'est très, très, très facile de se paumer à cet endroit-là. Moi, un petit tip que je donnais à mes athlètes et que j'utilisais, c'était le matin quand j'allais vérifier la pression de mes pneus et puis mettre ma nutrition sur mon vélo, c'est de me trouver des points de repère, c'est-à-dire que vous avez toutes ces banderoles publicitaires qui sont affichées, les drapeaux. Alors, soit tu es en face du drapeau cubain, donc tu sais que ton vélo est dans cette file-là, ou alors tu es en face à la fin de la banderole Gatorade ou quelque chose comme ça. Parce qu'il m'est arrivé quelques années où j'ai fait quelques allers-retours dans le parc à vélo pour chercher le mien. Et j'ai toujours eu des vélos avec des couleurs un petit peu particulières, sauf une année où j'en avais un noir et j'ai cru que je n'allais jamais le retrouver. Vous avez un vélo noir là-bas avec une paire de zips. Pour peu que ce soit un Canyon ou alors un P5, vous n'avez pas fini de tourner dans le parc à vélo. Donc, sortie du parc à vélo, vous poussez le vélo, vous courez la ligne de montage. Moi, j'encourage tout le monde à courir 25 ou 30 mètres de plus après la ligne de montage parce que c'est toujours une putain de boucherie. Vous avez toujours les mecs qui essayent de monter sur le vélo au moment de la ligne, qui sortent, qui ont fait 3800 la tête dans l'eau et qui ne savent plus trop où ils sont. Et surtout, très, très rapidement, vous avez cette petite bosse. pour vous amener sur la Kwakini Highway qui peut poser des petits problèmes si vous êtes en train d'essayer de chausser vos chaussures. Donc la bonne solution, c'est de monter sur le vélo, vous mettez les pieds à plat sur les chaussures et puis vous pédalez, vous faites la petite bosse les pieds à plat et puis une fois que vous êtes sur la partie plate au bout de 150-200 mètres, c'est plus facile de mettre ses chaussures. Et là, vous partez pour un bon tour en ville qui fait à peu près 10 miles. avec un peu des zigouigouis et des allers-retours dans le centre de Kona, où là il n'y a pas de contrôle de drafting parce que ce n'est pas possible, les routes sont relativement étroites, il y a une grosse densité d'athlètes, et il y a quand même pas mal de changements de direction. Il y a une bonne bosse quand même où on monte la Kwaikini, alors une bonne bosse ce n'est pas le Ventoux non plus, mais ça monte entre 3 et 4% et ce pendant deux bons kilomètres et demi. Vous arrivez en haut, demi-tour droite, et là vous redescendez plein pantais en ville. Donc là, tout le monde roule à 70, c'est vraiment un truc de dingue. Il y a des bouches d'égout, les routes ne sont pas spécialement bonnes. La route, généralement, elle est jonchée de bouteilles de nutrition qui ont été satellisées en passant sur les bouches d'égout. Et c'est là que le petit scotch ou le petit élastique peut faire une grosse différence parce que si vous avez fait 5 km de vélo et qu'il vous manque déjà deux gourdes sur le vélo, vous savez que la journée va être un peu compliquée. Alors, retour au centre-ville. Droite, toute la montée. de padanie que vous allez faire plusieurs fois dans la journée donc prenez bien le temps de la regarder parce que c'est tout sauf simple c'est en gros 400 mètres à 8% et là vous arrivez sur la Queen K et c'est parti pour 50 et quelques miles en aller et retour la première partie sur la Queen K, alors la Queen K c'est tout sauf plat, c'est à dire que c'est perpétuellement up et down. Savoir que quand les gens vous disent que le parcours de l'Aironman d'Hawaï, il est plat, c'est quand même de la branlette, parce qu'il y a à peu près 1300 mètres de dénivelé, donc c'est quand même pas rien. Et il est vraiment assindé en deux parties. Vous avez cette partie qui est vraiment le long de la mer de Kona jusqu'à Kawaï-e, le petit port de Kawaï-e, où le début de la montée d'Avi va arriver. Donc jusqu'à Kawaï-e, c'est vraiment des up and down avec des changements d'altitude qui ne sont pas très importants. mais qui ne sont quand même pas négligeables. Vous êtes dans les champs de lave, là c'est super exposé au vent. En règle générale, le matin à l'aller, ce n'est pas très très venteux, c'est splendide. La Queen's Quay, c'est quand même une route qui est très large. La difficulté, c'est de naviguer au milieu de tous les autres athlètes qui sont là, de ne pas vous mettre dans une situation où vous risquez de prendre une pénalité, surtout que ça distribue quand même de la pénalité pas mal. Et surtout, moi, j'ai toujours fait le choix de soit faire un effort pour me mettre en avant du groupe, soit rester bien décroché à l'arrière du groupe quand vous allez arriver au ravito. Parce que si vous arrivez au ravito et qu'il y a un groupe de 25 ou 30 mecs qui s'y arrêtent en même temps que vous, votre chance de récupérer une bouteille, elle est proche de zéro. Parce que les bénévoles, qui sont sensationnels, et vraiment, il faut leur tirer leur chapeau, savoir que l'Ironman d'Hawaï, c'est 5000 bénévoles sur la journée. Donc, c'est du monde qui est là du début au soir. Les gens sont super. Donc, soyez généreux. Faites-leur un petit sourire, un petit coucou. Mais ils font ce qu'ils peuvent, les gens. Et même si le ravito, il fait 250 mètres de long, 300 mètres de long, si vous arrivez avec un groupe, c'est très difficile. Donc, pensez à arriver un peu détaché. Et moi, j'ai toujours pris le parti, quitte à des chaussées pour... prendre mon temps et puis d'aller chercher une gourde parce que si vous commencez à rater les premières gourdes, vous allez systématiquement vous mettre en déficit d'hydratation ou de nutrition et derrière, ça va rendre la fin de la journée très très très très très compliquée.
- Speaker #1
Et quand on pense qu'on roule à peu de choses près, on va dire entre 35-36 km heure, si on est 25 cyclistes à se déplacer à 35 km heure, 36, c'est 10 mètres secondes, ça veut dire que même sur 250 mètres, on a qu'une seule portion de 10 mètres pour soi en quelques secondes et c'est mort. Donc il faut ou accélérer et être devant un paquet, on ralentit un peu pour ne pas arracher le bras des bénévoles ou alors on se met à l'arrière et à ce moment-là on prend son temps. Effectivement, la difficulté c'est qu'il faut pédaler certes, mais il faut surtout boire et manger. Et si on commence à ne pas boire du début du parcours vélo, avec la chaleur et le vent c'est un vrai sèche-cheveux plein fer, plein fer, pleine tête. ça ne sert à rien de vouloir s'affoler.
- Speaker #0
Et surtout que le matin, il fait rarement très chaud déjà. Donc souvent, quand on sort de l'eau, c'est sans combinaison. Donc il n'est pas rare des fois de ne pas être trop chaud sur les premières 10, 20, 30 kilomètres. Et souvent, j'ai vu des athlètes qui avaient tendance à sauter les premiers ravitaux. Moi, j'ai toujours pris le parti, systématiquement à chaque ravitaux, de repartir avec deux bouteilles d'eau. C'est-à-dire une que je gardais pour moi, pour mon hydratation, parce que ma partie nutrition, je l'avais avec moi sur le vélo. Et une qui me servait dès le début de la course à m'arroser, même si je n'avais pas chaud. Et à chaque fois que je repartais d'un ravito, je dégoulinais de flotte et j'étais arrosé pour essayer de garder ma température corporelle le plus bas possible, le plus longtemps possible. Et les années où je n'ai pas fait ça, ça a vraiment fini en pleurs. Donc cette première partie sur la Queen K. J'aurais tendance à dire que c'est peut-être la partie la plus facile du parcours parce que généralement, ce n'est pas très venteux, il ne fait pas très chaud. La grosse difficulté, c'est de naviguer au milieu des autres compétiteurs, mais ça a tendance à s'étaler un petit peu sur la fin. Et quand vous arrivez à l'endroit du petit port de Kawaïe, là, c'est droite et là, on attaque la montée d'Avi, qui est un petit village situé sur la côte nord de l'île. et qui est très exposé, parce que là, vous voyez, les arbres poussent à peu près à 30 degrés d'inclinaison, il y a des éoliennes partout, c'est très humide parce qu'il y pleut souvent, et la montée fait 18 miles, donc c'est quand même pas rien, on parle quand même de 30 bornes, alors il n'y a pas un gros dénivelé, parce qu'Avis doit être à peu près à 600 mètres d'altitude, mais la montée, elle se fait en plusieurs fois, c'est-à-dire que vous montez au début relativement sec, puis il y a un replat, puis il y a une petite descente, puis ça remonte, etc., et plus vous approchez d'Avis... plus vous avez le vent dans la gueule, moins il fait chaud et souvent il y a même un petit peu de bruine quand vous arrivez en haut. Et ça rend cette montée beaucoup plus difficile que ce que ça pourrait paraître sur le papier. Et c'est là que le bon choix du développement, le bon choix de l'équipement, le bon choix de l'endroit où vous avez votre nutrition, il est très très important. Qu'est-ce que vous allez prendre en termes de nutrition ? Des calories dans une bouteille, c'est facile à choper, vous mettez au fond de la gorge. Ouvrir une barre quand vous avez 40 km heure de vent latéral qui vous balade à droite, à gauche, c'est vachement plus compliqué. Et c'est vraiment l'endroit où il ne faut pas perdre de temps sur la nutrition. Parce qu'une fois que vous allez arriver dans le village d'Avis, vous allez faire demi-tour droite et là vous allez vous retrouver pendant une dizaine de kilomètres, vent du cul. Ça descend et là, sans pédaler, c'est 70 km heure. Et là, je peux vous garantir une chose, c'est que personne ne boit, personne ne mange. Parce que si vous voulez rester en vie, c'est les deux mains sur le guidon et vraiment serrer les miches. Parce que si c'est un jour où ça souffle... Pour vous donner une petite idée, quand j'ai fait la première année où j'avais fait l'Ultraman Hawaii, la partie course à pied, c'est le retour de l'Ironman en vélo. Donc c'est Avis, Kona, Centreville. On était parti d'Avis en course à pied, donc ça part au plat descendant. Il y avait tellement de vent que la première féminine cette année-là, elle a été soufflée par-dessus la barrière. Donc quand je vous dis ça souffle, ça souffle. Alors ce n'était pas un gros gabarit la nénette, mais elle a quand même été soulevée et foutue de l'autre côté de la barrière dans les champs de lave. Donc en course à pied, ce n'est pas très agréable. En vélo, il ne faut pas de dessin.
- Speaker #1
Et puis là, il y a la date qui a changé. C'est 15 jours plus tard par rapport à d'habitude. Et effectivement, on peut considérer que les conditions vont être encore un tout petit peu plus venteuses. Advienne que pourra, mais effectivement, se dire qu'on a une planche à voile et mettre son destin entre les mains du dieu Eol, c'est un pari que je ne prendrais pas.
- Speaker #0
Oui, parce que c'est important ce que tu dis. Parce que historiquement, la course avait lieu au moment du changement de lune. Et au moment du changement de lune, la lune, on sait tous qu'elle a un gros impact sur la météo et c'était souvent très venté. Après, Ironman l'avait décalé au deuxième week-end d'octobre. Et début octobre, historiquement, donc ça avait été déplacé à partir de 2011 ou 2010. Et 2010 avait été la dernière fois où il y avait vraiment eu beaucoup, beaucoup de vent. mais historiquement avant l'Ironman d'Hawaii il y a quand même eu quelques années où le seul mec qui était passé sous les 5 heures en vélo c'était Norman Stadler, il avait fait 4,59 tout le monde était largement au-dessus et moi j'y suis allé 10 fois à Hawaï et j'ai passé à peu près 11 mois et demi de ma vie au total parce que j'y passais toujours beaucoup de temps pas assez à mon goût mais bon toujours beaucoup de temps mais je peux vous garantir une chose c'est que Les jours où ça souffle là-bas, ça souffle vraiment, vraiment, vraiment fort. Et c'est un vent, vous avez un certain, il y a toujours un gros degré d'humidité, et on a vraiment l'impression que le vent, il vous colle dessus, quoi. Et c'est, ça peut vite tourner au vinaigre. C'est vraiment, vraiment compliqué. Le retour vélo, comme je vous disais, la descente d'Avis, c'est quand même une descente, même si c'est tout droit, c'est relativement technique, parce que... C'est très vanté. Les routes aux US, elles ont ce qu'ils appellent des rumble strips, c'est-à-dire qu'entre la chaussée et la bande d'arrêt d'urgence, vous avez des espèces de creux, mais des creux qui font 1 inch. Donc ça fait 2,5 cm de profondeur et 30 cm de longueur. Et si vous mettez les roues là-dedans, vous allez perdre quelques plombages, éventuellement quelques bouteilles, voire les ratiches, si jamais vous allez vous embrasser la Queen Cape. Donc, pensez-y. Une petite rafale, un petit coup dans les Rumble Strips. Et là, mon pauvre ami, moi j'ai fini une fois. Je n'ai pas perdu de dents. Mais en passant sur les Rumble Strips, ça m'a fait glisser de la selle avant. Je suis tombé les cacahuètes sur le cadre. Déchaussé les deux pieds. Je me suis arrêté à 2 cm des champs de lave. Je peux dire que le fond de l'actrice fonction n'était pas très beau. J'ai vraiment, vraiment cru que j'y allais pour de bon. Cette descente, c'est quand même chococote. Il faut quand même faire gaffe. Et surtout, ce qui est impressionnant, c'est que plus vous descendez, plus vous vous rapprochez du petit port de Kawaïe, plus vous sentez la putain de chaleur qui vous monte à la gueule. Et ça vous prend à la gorge. Et c'est vraiment impressionnant cet écart de température qu'il peut y avoir. Moi, j'ai vu jusqu'à 15 degrés d'écart entre Avi et Kawaïe. Il n'y a que 600 mètres d'écart en altitude. Et c'est vraiment quelque chose qui est impressionnant. Quand vous arrivez au petit port de Kawaïe, là, cadeau bonus. Il y a un mile de montée avec des passages à 12%. Donc là, si vous commencez à être moins bien, ça va être très compliqué sur la fin parce qu'il vous reste 60 km pour rentrer à la maison. Et si jamais les mumumku, qui sont les vents dominants là-bas, soufflent, vous allez y passer une grosse partie de la journée. De toute façon, c'est très facile à voir. Si vous arrivez dans la descente d'Avi, quand vous approchez de Kawaïe, on a une vue sur toute la baie de Kailua Kona, et vous voyez Kona au bout, si vous voyez que la baie est pleine de moutons, et que la clarté, enfin qu'il fait très très clair, il y a de fortes chances que 1, il va faire très très chaud, et 2, ça va souffler très, mais alors très très fort. Et le retour est compliqué, parce que vous n'avez jamais vraiment le vent de face, c'est souvent du 3 quarts, et on a vraiment l'impression qu'on est en prise tout le long, et surtout que ça monte quasiment tout le long. Au milieu du parcours, à peu près à 35 km du finish, il y a une grosse patate qui s'appelle le Scenic Lookout, où on remonte légèrement, petit à petit, progressivement. C'est une montée qui fait 7 km, et vous arrivez à un point de vue, et là c'est super, super, super exposé au vent. Et généralement, une fois que vous arrivez là, vous voyez les premiers volcans qui sont à proximité de l'aéroport, et vous avez l'impression que vous y êtes, sauf que pas de cul, il vous reste 20 bornes. Cette partie-là est très dure à gérer parce qu'il y a un peu moins de ravito. Il fait très chaud, c'est l'heure la plus chaude de la journée, généralement c'est midi. Le retour en ville, il faut vraiment y être préparé que ces derniers 20-30 km peuvent prendre beaucoup plus de temps que prévu. Et surtout, ne pas s'énerver parce que si jamais vous vous mettez violé, le début du marathon va être très compliqué.
- Speaker #1
Et puis, c'est quand même une grosse, grosse fournaise, parce que si jamais il a fait beau et qu'il n'a pas plu, tu parlais de Haoui et on est revenu de Haoui avec toi, mais à Haoui, ce n'est pas rare, ces quelques années, les dernières années, ce n'est pas arrivé, mais ce n'est pas rare qu'il y ait quelques gouttes qui tombent à Haoui. Et si ça tombe à Haoui, ça annonce un gros, gros souci, c'est l'humidité. C'est l'humidité et donc, c'est un petit peu, c'est quelque chose à ne pas oublier. On est dans un endroit où il fait très très très très chaud, et quand il fait chaud et qu'on rajoute l'humidité là-dessus, ça rajoute une petite difficulté supplémentaire, dans le sens où quand il fait humide, le système de défense du corps humain pour se défendre contre la chaleur, c'est la transpiration, quand il fait humide, la transpiration ne s'évapore pas. Ce n'est pas la transpiration, ce n'est pas le fait de transpirer qui fait qu'on se refroidit, c'est le fait que la transpiration s'évapore, qui crée le froid. Et là malheureusement, comme ça ne s'évapore pas, Si ça ne s'évapore pas, globalement, c'est cuisson thermostat 12. Et c'est un petit bain-marie. Et quand vous êtes cuit au bain-marie sur le vélo, parce que sur les 20 derniers kilomètres, vous n'avez pas mis de vitesse, parce que du coup, vous étiez un petit peu sec, je vous rassure tout de suite, ce n'est pas sur la course à pied que vous allez vous refaire la cerise.
- Speaker #0
Oui, parce que la course à pied, c'est quand même un gros chantier. Et puis, quand... Quand vous arrivez en ville, que vous posez le vélo, il y a le passage vers l'aéroport où on pense qu'on est arrivé à la maison, mais en fait on n'est pas vraiment arrivé à la maison. Il vous reste encore une dizaine de milles. Vous passez devant l'Energy Lab, que vous allez avoir l'occasion de revoir d'ici quelques heures. Retour centre-ville par la piscine, sur les routes les plus pourries que Kona puisse vous offrir. arrivé en transition ou là il retourne grand tour autour de du pire et là ça fait tout de suite moins de moins rire parce que vous êtes pieds nus le goudron il à 250 degrés vous entrez dans la tente vous récupérez votre sac et là dans la tente c'est un petit peu une zone de guerre et parce qu'il ya beaucoup de monde et préparation et départ pour pour le marathon par la même bosse que vous êtes parti en vélo le matin donc celle là vous détend tout de suite Et puis derrière, vous partez sur un aller-retour sur Ali Drive, qui aujourd'hui fait une dizaine de kilomètres, c'est-à-dire 5 kilomètres dans un sens, 5 kilomètres dans l'autre, et qui par le passé jusqu'à 2018, si je ne me trompe pas, était beaucoup plus long puisque l'aller-retour sur Ali Drive faisait 18 kilomètres. Et le parcours a été changé parce qu'en fait, la route d'accès à Energy Lab, qui est au demi-tour du marathon à proximité de la Queen K, la route d'accès a été changée et ça a imposé de rallonger la partie sur la Queen's Quay, donc ils ont réduit d'autant. Ce qui, à mon sens, est un petit peu dommage, parce que le demi-tour était situé auprès d'une petite église iconique qui est sur Ali Drive, qui est vraiment un coin particulier. Il y a un temple à côté et puis cette magnifique petite église qui s'appelle Saint Paul Church, si je ne me trompe pas. Et... Et cette partie sur AliDrive, ça rendait le parcours complètement différent dans le sens où l'ambiance sur AliDrive est différente. C'est-à-dire que vous avez beaucoup plus de monde. Il y a une densité de population de spectateurs et votre famille, c'est facile d'y accéder. Et puis maintenant, c'est un peu plus court. Donc il y a moins de temps où vous êtes sur AliDrive. Il y fait souvent plus chaud et plus humide, mais c'est moins exposé au vent. et alors il y a du bon il y a du mauvais, moi j'aimais bien ce grand aller-retour sur Ali Drive, c'était iconique, c'était particulier et puis on attaquait Palani avec 18 km dans les jambons et la bosse de Palani ça la rendait pas plus facile et surtout on passait un petit peu moins de temps sur la Queen K qui est quand même
- Speaker #1
Ce n'est quand même pas ce qu'il y a de plus fun. Il faut aussi se dire que c'est une belle course. C'est un très bel endroit. Mais on est aussi sur un autoroute. Ça court sur la route. Ce n'est quand même pas ce qu'il y a de plus joli en termes de paysage. La chaleur est renvoyée à la fois par le soleil au-dessus et par la route en dessous. C'est vraiment un format biscuit. Souvent, on parle du vent de face en vélo. Sauf que pour peu qu'on ait un petit peu vent de dos à pied, on est quasiment dans un four et ce n'est pas chaleur tournante, c'est un grill. Et là, effectivement, dans les deux sens, que ce soit à l'aller ou au retour, c'est assez compliqué. Tu parlais de la montée de Palani. La montée de Palani, ce n'est pas long, ce n'est pas dur. Enfin, si, c'est dur parce que c'est en course à pied. Sauf que si vous arrivez en haut de Palani, vous avez eu le malheur de vouloir faire monter le moteur un peu dans les tours, vous arrivez en haut, ce n'est pas sur la Queen K que vous allez vous refroidir le moteur.
- Speaker #0
Non, ça c'est sûr que si jamais tu te mets un petit peu dans le rouge à cet endroit-là, la fin du parcours va être dure. Parce qu'une fois que vous arrivez sur la Queen K, déjà ça fait 100 mètres de large la Queen K, donc ça ne fait pas rêver. Vous avez une zone industrielle à droite, vous voyez la sortie de la ville de Kona. Alors c'est toute une partie qui a beaucoup changé sur ces dernières années. Alors ça ne fait pas rêver, mais ça a un côté qui est très iconique de courir sur cette autoroute qui est super large. Si c'est un jour où ça tabasse au niveau du soleil, ça tabasse vraiment. Moi, je me rappelle à l'époque où on n'avait pas toutes ces chaussures avec des semelles très épaisses comme les carbones d'aujourd'hui, où on courait avec des Racing Flat, tout le monde courait sur la ligne blanche parce que c'était là que ça brûlait quand même moins les pieds. Moi, j'ai eu des ampoules de brûlure en 2012 sous les pieds. Et il peut vraiment, vraiment faire chaud. Donc, c'est très long. C'est à peu près 10 kilomètres pour arriver. Enfin, maintenant, un peu plus, une 12, 13 kilomètres. pour arriver à l'entrée d'Energy Lab. Et là, vous plongez direction la mer avec un S et puis vous arrivez sur une toute petite route qui est en bord de mer en bas. Dans Energy Lab, c'est un peu une zone industrielle où ils font un petit peu de la recherche. Il y a quelques endroits où ils font de la culture de coquillage et tout ça. Mais c'est vraiment une toute petite route qui n'est pas accessible en vélo en temps normal. Et là, vous y descendez jusqu'au bord de la mer et il y a à peu près 800 mètres en descente. qui descend quand même pas mal, c'est du 3, 3,5%. Et quand vous arrivez en bas, il y a un mile en aller-retour, et là, vous mangez la bosse. Et là, c'est beaucoup moins drôle, parce que quand vous avez descendu la bosse, déjà, elle descendait, et puis vous aviez le vent dans la gueule, donc ça avait tendance à vous refroidir. Sauf que quand vous la montez, ça monte, et puis vous avez le vent dans le dos, et là, il n'y a pas un pet d'air. Et là, c'est vraiment une partie, et vous entendez, il y a toujours des histoires de... de choses terribles qui se sont passées dans Energy Lab, des changements de leaders, des explosions mémorables, mais ça fait vraiment partie de cette course-là, ça fait vraiment partie de l'histoire de cette course, et c'est vraiment une partie qu'il faut savoir bien gérer, bien s'alimenter, parce qu'une fois que vous sortez, que vous rejoignez la Quinquay, il vous reste encore 12 bornes, et vous n'êtes pas rentrés à la maison.
- Speaker #1
Et ce n'est pas les 12 bornes les plus fun, puisque vous les avez vues à l'aller. donc il faut les reprendre au retour c'est toujours pas plat c'est toujours vanté mais toujours humide en espérant que vous n'ayez pas vent dans le dos parce que vent dans le dos, chaleur,
- Speaker #0
humide égale gros bobot tête et comme tu dis c'est long c'est vraiment long l'arrivée dans Kona elle est tout en faux plat montant vous arrivez par ce qui s'appelle Pay and Save Hill qui est la dernière montée quand vous arrivez de l'aéroport sur Kona Maintenant, elle a été renommée Mark and Dave Hill parce que c'était là où avait eu lieu l'Iron War quand Mark droppe Dave Scott en 1989. Et puis, quand vous arrivez sur le haut, il y a un truc qui est vraiment sympa, c'est qu'il y a toujours un triathlon club australien qui est là. Les mecs sont déguisés. Vous avez 150 mètres de musique à fond les ballons avec des gars qui sont la plupart du temps bien chauds cocottes parce qu'ils sont à la bière depuis le grand matin.
- Speaker #1
C'est pas de la bière,
- Speaker #0
ça zèle. Non, ce n'est pas la bière sans alcool. Et donc là, c'est très sympa. Et vous arrivez, vous prenez à droite, vous redescendez Palani pour la dernière fois. Là, ça tabasse pas mal. Arrivée en bas de Palani, gauche, c'est ce qui s'appelle le hot corner. Et là, la ligne d'arrivée, elle est en gros à 100 mètres de vous en face. Sauf que vous avez encore un bon mile à faire parce que vous repartez à gauche. Vous allez redirection la Kwaikili. Virage à droite. pour finalement plonger sur Rally Drive et les 800 derniers mètres sur Rally Drive, qui sont certainement les 800 derniers mètres les plus iconiques de toutes les courses que vous pouvez avoir sur le calendrier. Il n'y a pas d'autre endroit comme ça. Cette course étant tellement difficile, tellement relevée, et généralement on y a consacré tellement de temps à la préparation. des années pour pouvoir y participer, à la fois en termes d'investissement personnel, financier et physique, que ces derniers 800 mètres-là, c'est quand même quelque chose qui a tendance à vous changer. Et moi, je l'ai fait quelques fois. J'ai eu la chance, à chaque fois que j'ai fait l'Ironman d'Hawaï, de pouvoir voir le finish en une pièce, des fois dans des meilleures conditions que d'autres. Mais c'est quand même quelque chose d'extraordinaire. Et moi, j'encourage à tout le monde, et c'est drôle, tu vois, rien que d'en parler. J'ai l'odeur des fruits du Banyan Tree qui est à 400 mètres de l'arrivée, qui me revient dans le nez et ça me tirerait presque les larmes aux yeux. Moi, cette course, elle a littéralement changé ma vie. J'en ai rêvé pendant des années et j'y suis allé un paquet de fois. Et je n'attends qu'une chose, c'est de pouvoir y retourner pour faire la course ou pas la faire. Mais franchement, profitez bien de ces 800 derniers mètres. parce qu'il n'y a pas d'autres endroits comme ça sur Terre.
- Speaker #1
J'ai eu la chance que de le toucher en tant que spectateur. Dès qu'on touche le sol, à l'arrivée, on sent qu'il y a quelque chose qui est particulier. C'était mis un petit peu en avant sur les vidéos, mais pour l'avoir vécu, c'est vraiment une ambiance particulière. Et moi, en plus, j'y suis allé une année où j'ai vu deux fois la course, puisqu'il y a eu une course femme, une course homme. C'est une ambiance que je n'ai jamais vue nulle part ailleurs. Et pourtant, j'en ai fait quelques-unes des courses. Que ce soit pour l'endroit, que ce soit pour le mythe de la course, que ce soit pour le niveau sportif, parce qu'effectivement, normalement, il faut se qualifier et tu n'as que des bons athlètes. Et que ce soit pour l'extraordinaire endroit féerique dans lequel on a le droit de participer. Donc ça aussi, ça fait partie un peu de... avoir le droit de faire une course dans ces conditions-là, c'est magique. Même si l'autoroute n'est pas fun, tout le reste peut être considéré comme étant extraordinaire. C'est l'expérience d'une vie et c'est ce qui a fait que l'Ironman est devenu l'Ironman. Ce n'est pas facile, ce n'est pas accessible. Tu mets en place quelque chose sur un projet à longue durée et là, après, c'est le jour J, c'est débit crédit, où tu as accompli ton projet. et ça personne ne pourra plus te le retirer ou il faudra remettre les travaux sur l'ouvrage et après malheureusement il faudra recommencer mais il n'y a pas de situation qu'on vit comme ça dans la vie de tous les jours il n'y a pas de situation professionnelle où tu vas avoir fini un projet et où tu vas pouvoir le célébrer comme tu vas pouvoir le célébrer quand tu passes une ligne de finish line
- Speaker #0
Voilà les amis, on espère vous avoir fait rêver avec cette belle course d'Hawaï. On aura l'occasion d'y revenir pour parler un petit peu des forces en présence de cette année et puis tout ça. Voilà un petit peu ce qu'on voulait dire. Je pense que c'était important de revenir d'une façon un petit peu autre que de parler que de l'histoire. On voulait revenir sur ce parcours parce que c'est vraiment une course qui est iconique. et on souhaite à tous ceux qui souhaitent y aller de pouvoir un jour y aller et puis surtout d'accomplir votre rêve là-bas parce qu'encore une fois, il n'y a pas d'autre endroit comme ça sur Terre et toi tu y seras moi je continue à y croire et à croiser les doigts et puis on vous fait une grosse bise, on vous souhaite une bonne semaine dans ce temps bien pourri et on espère avoir amené un petit peu de soleil dans votre semaine pré-athlétique ciao ciao les amis, à bientôt bonne journée tout le monde