- ARNAUD
Bonjour à toutes et bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode du Tribe Undead spécial Iron Man d'Hawaï. Salut Mika, comment vas-tu mon pote ?
- MIKA
Salut tout le monde, pour ce numéro 2, plein d'envie et puis comme on a dit, on voulait parler un petit peu des faits marquants et donc du coup il y en a tellement, donc on est parti pour un épisode de 3 heures, accrochez-vous bien, ça va déménager. On va vous sortir des dossiers peut-être un peu vieux, peut-être un peu moins vieux. mais ça va être un beau petit moment.
- ARNAUD
Oui, on va essayer d'aller, on a notre pelle et notre pioche, on va aller creuser un petit peu dans la mémoire et puis la bibliothèque d'Ironman. Alors, ça n'a pas vocation d'acte historique, mais c'est un petit peu ce qui nous paraissait important de parler, ce qui nous a marqué. Et puis, notre vision un petit peu de cette course depuis le... le côté de l'Atlantique. Et juste avant d'attaquer et de plonger un petit peu là-dedans, il y a quelque chose dont je voulais parler, c'est qu'il ne faut jamais oublier que quand on se rend à Hawaï, et principalement sur Big Island, on est vraiment vu par le peuple hawaïen comme étant on est leurs hôtes. Et je pense que c'est vraiment important d'essayer de rappeler quelques règles simples de... bonne conduite parce que et d'ailleurs pour ceux qui sont un petit peu sur les réseaux, vous verrez qu'il y a une communication relativement importante d'Ironman actuellement avec des messages sur ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire et penser à bien vous comporter. Encore une fois comme on l'avait dit dans l'épisode précédent Kailua Kona c'est une petite ville et cet afflux massif d'athlètes, c'est quelque chose qu'ils ont bien sûr embrassé depuis des décennies puisque ça fait... Il y a un peu plus de 40 ans que la course a lieu là-bas. Mais au début, c'était vu comme un petit peu un spectacle. Et puis, l'augmentation des contingents d'athlètes a fini par poser un petit peu de certains soucis au niveau de la ville. Parce qu'encore une fois, c'est une toute petite ville. Et quand vous avez un afflux impressionnant de personnes, parce que si on parle de 2500 athlètes, pour la plupart, c'est 2500 familles. C'est entre 15 et 20 000 personnes. Plus les sponsors, plus les gens qui viennent en tant que spectateurs, plus les bénévoles. Parce qu'évidemment, les 5000 bénévoles, ils ne sont pas pompés uniquement sur la population locale. Il y en a une grosse partie. Mais moi, je sais, j'ai un ami qui, ça fait 18 ans, qui consacre, qui est allemand, et qui consacre tous ses congés systématiquement pour aller faire le bénévole à Hawaï année après année. Et donc, c'est vraiment beaucoup de personnes qui arrivent dans cette petite ville. Et forcément, pour ceux qui habitent en France, dans des régions qui sont touristiques, que ce soit la Normandie ou que ce soit la côte basque ou la côte d'Azur, on sait tous que, même nous, dans notre petit Jura, quand le village de Clairvaux-les-Lacs, moi qui fais 1500 habitants, qui est à côté de chez moi, et quand l'été, on descend pour aller chercher le pain, et que la population du village, elle a été multipliée par quatre, et que vous avez des touristes qui sont là en claquettes et qui vont passer leur temps à demander avec quel type de farine sont faits les baguettes. et d'où vient la farine, ça a quand même tendance à bien nous faire chier. Et j'imagine que pour les gens d'Hawaii, parce qu'en plus, à Hawaï, il ne faut pas oublier que c'est vraiment concentré sur une période de temps qui est relativement courte, c'est-à-dire la majorité des athlètes, vous avez des athlètes en gros qui sont glissants sur à peu près un mois, allez, cinq semaines maximum. Vous avez quelques pros qui arrivent un petit peu plus tôt, quelques groupes d'âge qui arrivent un petit peu plus tôt. Mais il y a vraiment deux semaines, les deux semaines avant la course et la semaine après où... la ville est littéralement prise d'assaut par la population triathlétique. Et ça a été vu comme étant un certain circus il y a quelques années et apprécié, je dirais, par les locaux, parce que forcément, ils en tirent les bénéfices aussi au niveau financier. Mais ces dernières années, et quand je parle de ces dernières années, je dirais ces dix dernières années, on a vraiment vu une certaine aigreur qui s'était développée. Alors parfois juste titre, parfois pas. Moi j'ai vraiment vu un énorme switch sur le comportement des locaux, sur une partie du comportement des locaux au moment de la première élection de Trump et c'était vraiment flagrant sur la route. Et moi je n'oublierai jamais que l'année où Trump a été élu, et moi je me suis toujours comporté, je dirais intelligemment quand on était là-bas en restant relativement discret, je n'allais pas faire mes courses au supermarché en maillot de bain et des choses comme ça. La première année où Trump avait été élu, on s'était garé sur un parking le matin pour aller nager au pire avec mon gamin. Et quand on était revenu, on avait un papier sur le pare-brise qui nous disait en bon français Allez vous faire foutre les triathlètes, on n'a pas besoin de vous, rentrez chez vous Et ça avait été assez surprenant. Ensuite, il y avait un peu des mecs avec les gros pick-up, échappement libre, qui passaient à l'endroit du pire. qui avaient tendance à proférer, qui avaient parfois quelques insultes, des choses comme ça. Et surtout, le gros switch, ça avait été le comportement des automobilistes envers les cyclistes sur la route. C'était les années où il y avait eu pas mal d'accidents et d'accrochages. Et moi, cette année-là, 2015, si je ne vous dis pas de bêtises, on était sur la bande d'arrêt d'urgence de la Queen K, où il est tout à fait autorisé de circuler entre l'aéroport et la ville, parce que c'est la seule route pour retourner en ville. Et un mec avec un camion qui est arrivé en klaxonnant derrière nous, qui nous a littéralement foncé dessus. Et on a dû sauter de la route. Et les flics étaient là, les flics avaient arrêté le mec, ça avait fait un gros pataquès. Mais voilà, bien penser qu'une grosse partie de la population nous accueille les bras ouverts, mais une petite partie de la population nous voit vraiment comme des envahisseurs, avec un comportement qui peut parfois être déplacé. Et ce que je voulais rappeler, c'était certaines règles, mais encore une fois, c'est vraiment du bon sens. Parce que comme je le disais précédemment, j'y suis allé dix fois et j'ai passé beaucoup de temps. Et j'ai beaucoup d'amis qui habitent à Hawaï. Et même les gens qui sont plutôt ouverts et extrêmement favorables à l'arrivée des triathlètes, certains avaient vu des comportements qui avaient tendance à déranger. Et il ne faut pas oublier qu'il y a un énorme... partie mystique sur cette île. Les Hawaïens de souche sont très très très attachés à leur tradition. Et il y a vraiment des choses toutes simples qui ne se font pas. Comme par exemple ramener des cailloux de lave ou des petits rocs de lave dans vos souvenirs. Ça ne se fait pas. Ça c'est vraiment quelque chose sur lequel ils apportent une grande importance. On ne ramène pas de sable des plages dans une bouteille pour le ramener et la mettre dans sa maison dans la région parisienne. Ça ne se fait pas. Il y a beaucoup de temples qui sont disséminés, qui sont souvent détruits. Dans l'épisode précédent, on parlait de Saint-Paul et Peter Church, qui étaient à l'ancien demi-tour sur Ali Drive. Juste à côté de cette church, il y a une espèce de plateforme en pierre de lave qui est un ancien temple. Et si vous passez le temps de regarder un petit peu, vous verrez qu'il y a des bouquets de fleurs parfois qui sont déposés. Ce n'est pas un endroit qu'on va piétiner, ce n'est pas un endroit sur lequel on va marcher. voilà, encore une fois, ça ne se fait pas les tortues, on ne les touche jamais elles vont venir vers vous naturellement vous allez en voir si vous allez nager mais on ne touche jamais une tortue et à plus forte raison, les dauphins jamais, jamais, jamais on tend la main pour essayer de les toucher simplement parce qu'on a des bactéries qui sont sur nous qu'on peut facilement transférer sur les dauphins et le dauphin, il a une grosse, grosse importance dans la culture hawaïenne et en fait le On regarde.
- MIKA
Pas comme chez les ferroés.
- ARNAUD
Voilà, pas comme chez les ferroés, non, putain. Et en fait, on regarde, on touche avec les yeux, et surtout, on ne ramène rien à part des souvenirs dans sa tête. Et moi, je vous encourage vraiment à essayer de faire vivre un petit peu le tissu local. N'hésitez pas à aller faire un petit tour dans les plantations de café, c'est toujours vachement éducatif, c'est toujours intéressant. En plus, leur café, il est vraiment bon. n'hésitez pas à monter un petit peu quand vous montez pas la nuit vous continuez à monter tout droit et vous avez quelques villages qui sont plus haut vous avez beaucoup de plantations de café vous avez du des arbres vous pouvez acheter des lilycoys vous pouvez vous avez des avocats qui tombent sur le bord de la route voilà il ya plein de choses il ya plein de petits producteurs locaux encourager les si vous avez 50 balles à dépenser il ya certainement des magasins avec des producteurs locaux ils sont faciles à repérer c'est les gens du coin Donc, n'hésitez pas à aller mettre votre petite pièce là-bas. Surtout, arrivez toujours avec un sourire. Et puis, comportez-vous bien. Traversez sur les passages piétons. Encore une fois, j'ai l'impression d'enfoncer une porte ouverte. Mais imaginez que quand nous, on est à Hawaï, la vie ne s'arrête pas pour autant. C'est-à-dire que les gens continuent à aller au travail. Les enfants continuent à aller à l'école. ne pas les perturber plus que de raison. Quand on va pour nager au pire, on n'a pas besoin d'y aller au moment d'affluence du matin quand les gens amènent leurs gamins à l'école. Ça, c'est vraiment quelque chose qui est important. Essayez de respecter ça. Vous y allez avant, vous y allez après. Pensez que les gens continuent à utiliser les parkings. Si vous, vous pouvez vous garer un peu plus loin et laisser les places de parc. C'est quand même super important, je trouve. Pensez que le dimanche, c'est... Church Day, c'est le jour de l'église. On est aux Etats-Unis, donc ça ne rigole pas avec ça. N'allez pas vous garer sur les partings des églises le dimanche.
- MIKA
Et c'est la raison pour laquelle la course est le samedi.
- ARNAUD
Exactement, c'est la raison pour laquelle la course est le samedi.
- MIKA
Il n'y aura jamais de course le dimanche à Hawaï, parce que le dimanche, c'est jour d'église. Du coup, on ne peut pas embêter les gens et on ne peut pas les empêcher d'aller à l'église.
- ARNAUD
Oui, et ça, c'est un peu des grenouilles de bénitier là-bas. Pensez à tout ça. Quand vous arrivez à un passage piéton, vous êtes en vacances, vous n'êtes pas là pour vous jeter sur la route, vous faites un petit signe, essayez d'avoir un contact avec les yeux, avec le conducteur, un petit sourire et tout ça. Et vous verrez, tout ça, ça va se passer vachement, vachement mieux. Quand vous êtes à vélo, le bon endroit pour arriver à s'entraîner, il y a deux endroits que vraiment je souhaite vous recommander. C'est déjà évidemment la Queen K parce que c'est sûr, il y a une grosse bande d'arrêts d'urgence. Alors évidemment, on s'arrête au feu rouge, évidemment. Parce que les mecs avec des pick-up, avec la calandre à 2 mètres de hauteur, je peux vous garantir que si jamais vous avez le malheur de passer devant, déjà, ils ne vont pas vous voir. Et même s'ils vous voient, ils vont faire comme s'ils ne vous voyaient pas. Et puis, c'est vraiment une question de respect. Encore une fois, on est là en vacances. On est là pour en profiter. Donc, le feu rouge, ma foi, on s'y arrête. On va perdre 30 secondes. Ce n'est pas la fin du monde. Un petit sourire. Vous n'arrêtez pas à trois de front au feu rouge devant les bagnoles. Vous vous mettez sur le côté. Vous laissez partir les bagnoles devant. On se comporte bien, on ne balance bien évidemment rien sur la route. La Queen K est ouverte à la circulation des vélos en tout temps, donc là vous pouvez y aller de façon relativement sûre. Et puis il y a une autre route qui est intéressante, c'est de prendre Ali Drive, de partir complètement direction le sud de l'île, vous longez Ali.
- MIKA
Non, je suis désolé, je te coupe. Il y a une communication là-dessus de la part d'Ironman, c'est quasiment déconseillé. C'est carrément déconseillé. Non, non,
- ARNAUD
ce n'est pas celle-là dont tu parles. C'est la route qui est après, qui remonte direction Volcano, que tu ne peux pas prendre parce qu'il n'y a pas de banc d'arrêt d'urgence. À l'eDrive, tu peux circuler parce que tu as beaucoup de gens qui sont logés là dans les condos. Il y a deux ou trois stops, ce qu'ils appellent des four-way stops. et regardez comment ça se passe au niveau des bagnoles on ne s'engage pas n'importe comment et on ne grille pas la priorité et surtout on attend que la personne vous fasse signe pour passer c'est vraiment une question de respect et d'aloa donc sur Alidrive vous pouvez faire du vélo et n'oubliez jamais que quand vous êtes sur Alidrive vous êtes le long de propriété il y a des gens qui se baladent à pied il y a des gens qui sortent de chez eux donc être sur les aérobars à 45 kmh sur Alidrive déjà 1 c'est criminel 2 c'est stupide et 3 ça impacte tout le monde au niveau du comportement. Donc, si vous avez à rouler sur AliDrive, allez-y tranquille, prenez ça vraiment comme du commuting. Et quand vous arrivez au bout d'AliDrive, vous allez direction la Bypass Road. Et là, vous avez une route, dès que vous allez sortir de la partie industrialisée, vous avez une route qui va partir en montée et qui va vous emmener jusqu'à un feu. Donc là, la fin jusqu'au feu, c'est vraiment une grosse patate, ça finit par monter à 17-18%, mais c'est une route qui est super... peinard où vous pouvez rouler. Par contre, au-delà du feu, les vélos sont... On ne peut pas dire que ce n'est pas autorisé, mais vous n'êtes pas les bienvenus parce qu'il n'y a simplement pas de bande d'arrêt d'urgence. La route est très étroite et c'est une partie où il pleut souvent. Et une autre route qui est, elle, littéralement interdite à la circulation des vélos. Si vous voulez, pour faire simple, quand on va direction nord... depuis Kailua-Kona direction Avis, vous avez la Queen K et il y a une autre route qui va direction Saddle Road qui est la route qui passe entre les deux gros volcans qui sont le Monaki et le je vais oublier l'autre, le Monaloa et cette Saddle Road elle passe quasiment à 2000 mètres d'altitude et vous avez une route qui est un petit peu plus haute que la Queen Quay qui est une très très belle route mais qui est littéralement interdite au vélo pendant la période de l'Ironman parce que du fait qu'il y a beaucoup de personnes qui s'entraînent sur la Queen K, les autorités interdisent les vélos à aller là-bas parce qu'il y a beaucoup plus de circulation de voitures là-bas. Et encore une fois, il n'y a pas de bande d'arrêt d'urgence et c'est un petit peu dangereux. Je sais que Sébastien Kinley avait tendance à aller s'entraîner là-bas régulièrement parce qu'il passait tout le temps un mois, lui, en amont de l'Ironman. Mais depuis, cette route a été interdite au vélo. Donc encore une fois, on respecte, on va rouler où on peut, mais ces deux routes-là, ça va déjà pas mal vous occuper et c'est très très sûr d'aller y rouler. Quand je vous parlais tout à l'heure de la Bypass Road, quand vous allez arriver au feu en haut du Bypass Road, vous avez une autre route où vous pouvez faire du vélo en toute sécurité. Quand vous êtes en haut de Bypass Road, vous êtes à peu près à 300 mètres d'altitude et vous avez la première route sur votre droite qui descend en direction Captain Cook. Et cette petite route-là, c'est une route qui serpente en descendant et qui va vous amener à Captain Cook, qui est d'ailleurs un très très bel endroit à aller visiter avec votre famille avant ou après, parce qu'il y a très régulièrement des dauphins. Et cette route-là, elle est autorisée à la circulation des vélos. Beaucoup d'Hawaïens vont rouler là-bas. Donc encore une fois, prudence, il y a quelques maisons, on ne roule pas n'importe comment. mais c'est un bel endroit pour aller s'y entraîner. Petit point au regard de Captain Cook, la mise à l'eau, c'est des gros rochers volcaniques, c'est très sûr quand la mer est belle, le jour où il y a un petit peu de houle, faites-y super gaffe, et surtout, si vous voyez qu'il y a des bateaux qui sont là, c'est beaucoup de bateaux de touristes qui viennent voir et emmener les touristes pour nager avec les dauphins, ça veut dire que... la natation est relativement sûre quand vous êtes là-bas. Une règle de base, c'est que quand il y a des dauphins, il n'y a pas de requins. Ne faites pas comme moi une année où on était partis nager avec ma femme et mon gamin et on avait fait une grosse sortie natation après l'Ironman et on avait dû nager pas loin de 4 km dans le Captain Cook et on était allé voir les dauphins, il n'y avait pas de dauphins, il n'y avait pas de bateau et quand on sort de l'eau, on croise Bertrand Billard qui nous a demandé si on avait vu le requin-tigre. Il y avait un énorme tigre qui tournait dans la baie. et j'en ai vu un une fois là-bas, j'ai cru que c'était un maquereau , mais c'était un gros maquereau avec des grosses taches rayées sur le dos, donc si vous voyez ça, pensez à vous diriger relativement rapidement vers le bord, et sortir de l'eau, mais soyez prudent, parce qu'il y a quand même des gros insectes qui traînent dans l'eau, quand la plage est fermée en général, c'est qu'il y a une bonne raison, soit pour des questions de vagues, soit pour des questions de ce qu'ils appellent wildlife, et la wildlife là-bas c'est les requins, Il n'y a pas souvent d'accidents, mais on en voit quand même souvent des requins. Donc on ne va pas trop loin, on ne va pas trop loin tout seul. Et surtout, si jamais la plage est fermée avec un drapeau rouge ou un drapeau jaune, on va se renseigner auprès des lifeguards qui sont là pour savoir si effectivement on peut aller se baigner dans des bonnes conditions. Et bien évidemment, le dernier conseil, c'est jamais, jamais, jamais on prend du corail ou on prend quelque chose qui vient de l'océan. Mais ce n'est pas de coquillage, ce n'est pas de corail, c'est... rien, simplement on regarde, on en profite et on laisse tout sur place
- MIKA
Pour les tortues, le corail et ainsi de suite ça va encore plus loin parce que c'est même inscrit dans leur loi c'est à dire qu'il y a une loi qui vous interdit d'aller vous rapprocher à plus de, je crois que c'est 6 mètres d'une tortue et ça veut bien dire ce que ça veut dire, effectivement c'est priorité à la vie on est là pour regarder, on n'est pas là pour faire les sauvages juste une petite anecdote puisque en 2022, l'année où il y avait les deux courses La population locale est passée de 20 000, puisque c'est 20 000 à peu près, 20 000 habitants à Rakhona, à peu de choses près le double, puisqu'il y avait 5 000 athlètes cette année-là, entre les 2 500 nanas et les 2 500 mecs, plus les accompagnateurs. Et moi, c'était la première fois depuis 30 ans que j'y allais, je me disais tiens, je vais passer un bon moment. Et sur un footing sur Alii Drive, j'ai quand même vu un pick-up qui s'arrêtait et la porte s'est ouverte pour nous montrer le fusil, le fusil qui était bien posé, et en nous disant... Des mots pas très très sympathiques en nous disant rentrez chez vous, vous nous faites chier, on a juste envie d'aller bosser. Donc faites bien l'attention. On est les invités mais parfois on peut aussi être une source de gêne. Donc moins on fait les sauvages et mieux ça se passera.
- ARNAUD
Ouais et puis un autre conseil qui est vraiment important, n'oubliez pas que quasiment tout ce que vous allez acheter à Kona est importé en fait. Et évidemment il planifie pour l'afflux mais Moi, j'ai littéralement vu des triathlètes qui arrivaient, qui repartaient avec des caddies complets de bouteilles d'eau, ou des caddies complets de bananes. Et quand vous allez dans les supermarchés là-bas, vous allez voir au moment de l'Ironman, il n'y a plus une banane, il n'y a plus un pack d'eau, il n'y a plus rien. Donc, soyez respectueux, l'eau du robinet, elle est tout à fait buvable. Soyez respectueux, ne dévalisez pas. Si vous avez besoin de 5 bananes, prenez-en 5, prenez-en pas 25, parce que les gens qui sont là, eux, ils ont besoin de continuer à aller faire leur tour. courses et puis et de vivre et c'est vraiment ça en fait le message c'est que Je pense qu'il faut vraiment se positionner dans l'état d'esprit en se disant Ok, on est là, on est des invités et quoi qu'il arrive, on aura toujours un comportement qui va être respectueux. Donc on respecte les places de parking. Il y a certains commerces avec des places de parking qui leur sont dédiées devant les commerces. N'allez pas fêter votre bagnole. Alors oui, la semaine avant l'Ironman, c'est vraiment compliqué de se garer dans Kona. Ce n'est pas très grave. On se met un peu plus loin, on trouve une place et puis on marche un petit peu. donc encore une fois respect et puis et puis sourire et puis surtout relax et n'hésitez pas à discuter avec les gens qui sont là-bas parce que vous allez voir l'immense majorité nous accueille quand même à bras ouverts yes
- MIKA
on enchaîne avec l'effet marquant quand même à l'effet à l'effet du coup t'as un top 5 t'as envie de parler de quoi parce que moi je disais l'effet marquant et on en parlait en off à part sur 82 où on a Julie Moss qui finit à genoux et qui a fait le tour du monde, qui a lancé l'aventure Ironman et 89 l'Iron War que tout le monde a déjà entendu parler c'était pas des choses sur lesquelles on voulait passer trop de temps mais je pense qu'il y a d'autres choses dans l'ère un peu moderne qui peuvent être mises en avant
- ARNAUD
Déjà si tu veux il y a les faits marquants historiques qui ont marqué cette course de leur saut et puis j'aurais voulu discuter aussi un petit peu de mes... propre fait marquant comme je disais j'y suis allé quelques fois et il y a vraiment des choses qui m'ont marqué sur cette course là et parce que on y passe entre une dizaine d'heures sur la quinquée et il se passe toujours quelque chose et il y a toujours des choses un petit peu extraordinaires qui sont là et qui sont à raconter et c'est vrai qu'à la fin si on a le temps j'essaierai te parler un petit peu de certaines de mes expériences et je pense que ça peut être bénéfique mais moi si tu veux, au-delà de l'aspect ironware historique qui a été traité et retraité en long en large à travers, à juste titre parce que la rivalité Mark Allen-Devscott c'est quand même pas rien, c'est quelque chose qui a... qui a donné forme à notre sport, certainement de la façon dont on le connaît aujourd'hui. Et ils ont encore un gros poids sur cette course-là. Je veux dire, comme on en parlait, il y a des endroits qui sont toujours nommés de leur... Quand on parle de l'Iron War, quand on parle de Mark and Dave Hill, quand on parle de toutes ces choses-là, c'est quand même des choses qui sont vraiment ancrées et tatouées au plus profond dans l'histoire de notre sport. Moi, il y a eu vraiment une athlète qui m'a marqué beaucoup sur Hawaï. Et l'effet marquant, ça a été la domination de Natacha Badman. Natacha Badman, elle a gagné la course six fois. Pour ceux qui la connaissent et qui l'ont côtoyée, c'est vraiment un petit gabarit, Natacha. Elle est vraiment menue. Mais elle dégageait une... telle puissance et une telle sérénité quand elle était sur le vélo que ça en était irrésistible. Et elle a eu un impact important sur l'évolution de la pratique vélo chez les triathlètes femmes parce que ça a été, je pense, peut-être après Paula Newby-Fraser qui a gagné 8 fois CONAM et qui a, alors c'est pas péjoratif, mais elle a peut-être bénéficié à un certain moment d'une partie de l'histoire où il y avait une concurrence qui était peut-être un tout... petit peu moins présente que la partie Batman. Mais Natacha, elle arrivait toujours... Pour moi, Kona, c'était Natacha Batman. C'est-à-dire qu'elle arrivait là-bas, on avait vraiment l'impression qu'elle arrivait à la maison, qu'elle était chez elle. Et elle a fait une carrière exceptionnelle, mais en dehors de Zoffingen et de Kona. Ce n'est pas quelqu'un qui a performé sur d'autres distances, comme du distance olympique ou sur d'autres grands Ironman. Mais Natacha, la course lui appartenait. Et quand elle arrivait là-bas, on avait vraiment l'impression que c'était totalement irrésistible pour elle. Et elle a construit ses six victoires systématiquement avec une domination au niveau du vélo qui était vraiment sans partage.
- MIKA
Et on a tendance à parler de Natacha Badman. Et on passe un petit peu sous silence l'importance capitale de son mari, Tony, qui a eu un rôle dans sa domination sur le vélo qui était incroyable puisque c'était un petit peu, je n'allais pas dire un ingénieur fou, mais c'était quelqu'un qui allait déjà chercher... Les gains marginaux, avant que quiconque ait eu l'idée d'avoir le mot gain marginal en tête, il allait chercher le vélo, il allait chercher les pneus, il allait chercher tous des gains un petit peu partout. Et d'ailleurs, ce n'est pas pour rien si Natacha était crainte et respectée pour son vélo. Le vélo de Natacha était d'ailleurs unique. Il y a plein de gens qui ont essayé de monter sur le vélo de Natacha. On le mettra en lien, mais tous, ils se sont cassés le dos ou autre chose, ou les dents. Mais le vélo était quasiment fait pour elle. Et d'ailleurs, il n'y avait pas photo quand elle descendait du vélo. En général, on attendait un petit moment avant de voir la deuxième arriver. Et ce n'était pas par hasard. Ce n'est pas parce qu'elle était forte en vélo. C'est parce que Tony et son équipe avaient tout fait autour de ça. Et je pense que c'est le début un petit peu de l'ère où on met en avant le matériel qui fait qu'il y a les athlètes, mais pas que. Il y a aussi tout ce qui va autour. C'est bien d'être bon, mais il faut être intelligent. Et ce n'est pas celui qui dégage le plus de watts, c'est celui qui dégage le plus de watts et qui les utilise bien.
- ARNAUD
Oui, tout à fait. Et puis, si tu veux, cette ère Batman, elle a donné forme. Je pense que ça a été certainement les premiers à avoir une approche scientifique de l'aéro. Et Natacha, quand elle a rencontré Tony, sa vie a complètement changé parce que... Pour ceux qui s'y intéressent un petit peu, Natacha a eu un début de vie vraiment compliqué où elle avait des problèmes de surpoids. Elle était moquée, elle n'était pas du tout dans le sport. Elle a eu des tendances suicidaires pendant certains temps. Et puis, la découverte du sport complètement par hasard, mais peut-être qu'un jour on l'aura et que ça fera l'occasion d'un beau podcast, parce que c'est quelqu'un qui est relativement discrète. Mais quand elle a découvert, elle a rencontré... Elle a découvert la course à pied, le vélo et puis la natation. Elle ne savait pas du tout nager. C'est comme si elle avait trouvé sa voie et elle est tombée complètement à corps perdu. Et c'est surtout qu'elle a complètement embrassé la pratique du triathlon, mais presque de façon spirituelle. C'est-à-dire que pour elle, de se jeter à corps perdu dans le triathlon, ça a été une thérapie sur ses problèmes de santé et ses problèmes mentaux. Et celle-là... complètement sorti de l'ornière et elle a toujours été super comment dire elle a toujours offert elle a essayé de rendre un petit peu aux autres ce que le triathlon lui avait offert et je pense qu'à un moment le triathlon lui a certainement, ben il s'est changé sa vie ça c'est clair, lui a peut-être également sauvé sa vie et je pense que le fait qu'elle ait été reconnue comme étant la personne la plus agréable et la plus souriante moi je l'ai côtoyée à plusieurs reprises sur plusieurs éditions... à Kona. On avait l'habitude de faire tout le temps la même photo sur le même mur avec elle et puis mon gamin. Donc la première fois, il avait 3 ans. La dernière fois, c'était l'année dernière à Zoffingen. Donc ça fait quand même quelques temps qu'on se côtoie. J'avais gagné le 73 à Oman dans ma catégorie d'âge et elle avait gagné sa catégorie d'âge et on a le même âge. Donc on était tous les deux sur le podium. Donc on a une histoire qui s'est croisée et recroisée à plusieurs reprises. Mais à chaque fois... je sais pas combien de fois j'ai pu discuter avec Natacha mais peut-être une vingtaine de fois elle a toujours été disponible elle a toujours été là avec un grand sourire et c'est vraiment quelqu'un qui m'a moi beaucoup marqué principalement quand on connait son histoire et ce que ça avait impliqué pour elle en termes de changement de vie et surtout d'arriver à tourner sa vie d'être une nana qui voulait pas sortir de chez elle et assise sur le canapé à gagner 6 fois l'Ironman d'Hawaï en étant devenu la meilleure athlète du monde, point barre.
- MIKA
Je l'ai croisée, j'ai eu la chance de la croiser sur l'Ironman Zurich en 2010, qui était une année particulière, je crois que c'était aussi une année où il y avait Laurent JALABERT. C'est une personne, quand on la croise, elle a une aura, elle dégage quelque chose qui est assez incroyable, elle a un charisme de dingue. Et effectivement, on l'a croisée avec un sourire et juste un bonjour. elle vient, c'est elle qui est venue, on a discuté trois minutes autour de son accident qu'elle avait eu sur la Queen K, les conséquences que ça avait eues à la fois sur sa course et sur sa carrière après, c'était assez magique. L'anecdote, elle est rigolote, mais quand c'est une Natacha qui la regarde, nous on se dit, elle a pris un cône sur la route et elle s'est cassé la clavicule. Non, pas du tout, elle le raconte, mon médecin l'a dit avec humour, il m'a dit j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle, c'est que la clavicule n'est pas cassée. Ok, super. C'est quoi la mauvaise alors du coup si la clavicule n'est pas cassée ? Tout le reste à l'intérieur, c'est tout déchiré. Et c'est pour ça qu'elle a mis très longtemps avant de revenir en natation. C'est parce que tous les ligaments étaient arrachés. Et c'est quelqu'un avec une douleur incroyable qui est remonté sur vélo et qui a fait 15 ou 20 kilomètres sur la Kouinke avec un vent de fou, avec une douleur qu'on n'aurait pas pu supporter sans analgésique. Voilà. la personne. Oui,
- ARNAUD
c'est vraiment une belle image de la personne que tu donnes. Et puis, c'est quand même une athlète qui a couru en pro jusqu'à 50 ans. Il n'y en a pas beaucoup. Elle et Cameron Brown, c'est les deux seules que je connais et qui me viennent à l'esprit. Vraiment une femme pour laquelle j'ai énormément de respect. Et puis, comme tu disais avec Tony, ils ont toujours été chercher le petit, petit, petit détail qui pouvait faire une grosse différence. Déjà, son vélo, son Cheetah, c'est quand même quelque chose d'extraordinaire. Il faut savoir que ce vélo, quand il avait été développé, il avait été développé pour être le plus étroit possible à l'époque où l'aérodynamique, c'était l'étroitesse au maximum. Donc, il y avait des pneus de 18, des jantes Head spécifiques qui avaient été faites. Et il y avait un boîtier de pédalier et un pédalier différent, spécifique et unique, qui avait été développé pour Natacha Badman. pour offrir une étroitesse. Le boîtier de pédalier faisait 44 mm de mémoire. Et avec la puissance qu'elle développait, il avait fallu renforcer le vélo. Et quand vous regardez le Cheetah, il a évolué au cours des années. Si vous regardez ce vélo, vous verrez qu'il y a certaines années où il n'y avait pas de poignée de frein. La façon pour freiner, c'était sur le basebar, le bullbar du guidon de triathlon. Vous aviez des poignées rotatives qui permettaient de freiner. Et ça, c'était une putain de chérie, parce que, je veux dire, c'est pas... Enfin, le guidon d'Anthony Coste à côté, je veux dire, c'est Bambi, c'est de la rigolade. Et Natacha, elle avait... C'était vraiment la master de ça. Regardez son casque Red Bull qu'elle avait. C'était un casque qui était spécifique, qui avait été moulé pour elle, pour boucher la partie à l'arrière du crâne. Elle avait tout été cherché. Il n'y avait déjà pas un câble qui dépassait et tout ça. Les bouteilles étaient déjà derrière elle. Et c'était... Pour l'époque, avec les moyens de l'époque et surtout les moyens de mesure qu'il y avait, c'était vraiment quelque chose qui était exceptionnel. Et elle en a tiré les bénéfices parce qu'elle était simplement injouable sur le vélo. Donc voilà, c'était mon... Mais malgré tout, c'était une super coureuse à pied. Elle a été connue et reconnue pour ses performances à vélo. Mais poser le vélo en tête, c'est bien. Passer la ligne d'arrivée en tête, c'est mieux. Et même si elle n'a jamais claqué des temps marathons... complètement stratosphérique, comme on a pu voir arriver après. Natacha, elle avait quand même réussi à maîtriser l'enchaînement vélo-course à pied à un point qui fait qu'au final, elle a gagné six fois Kona. Bravo, madame.
- MIKA
J'étais tombé sur une interview d'elle il y a quelques années chez les Suisses. Elle avait un petit peu expliqué qu'avec son mari, elle avait développé une méthodologie entre guillemets basée sur les quatre... piliers ce qu'elle appelle les quatre piliers de la réussite et c'était bien sûr le premier c'était l'entraînement le deuxième c'était la nutrition le troisième le matériel et le quatrième bien sûr le mental c'est à l'époque c'était certainement avant-gardiste puisque c'est aujourd'hui la base de la base pour tout le monde et pour en revenir sur le mental je voulais juste revenir je crois que c'était sur sa dernière victoire il me semble qui date de 2000 tu vas m'aider ou pas peut-être il me semble c'est 2006 ou 2007 ouais 2006 je pense elle est pas en tête elle est deuxième elle pose le vélo deuxième et elle est malade c'est à dire qu'elle est obligée de vomir sur la lead drive dès le départ de la course à pied et en général on sait que quand on en est à ce point là c'est que c'est pas bon parce que si on arrive plus à mettre d'essence dans le moteur ça devient compliqué madame vomit madame se dit qu'elle va peut-être abandonner non pas du tout il y a son mari qui est pas loin qui lui glisse les mots qui vont bien et du coup Du coup, elle termine la course et elle gagne. Elle gagne du coup malgré ça. Et ça, ce n'est pas le physique, ce n'est pas l'entraînement, ce n'est pas le matériel, c'est juste le mental. Donc l'un sans l'autre, c'est la démonstration que ça ne marche pas. Et je pense que c'est quelqu'un qui est peut-être un petit peu passé maintenant, un petit peu sous silence parce qu'il y a beaucoup de choses qui se passent à l'heure actuelle. Mais je pense qu'elle est fondatrice du truc, effectivement.
- ARNAUD
Allez, à toi. Qu'est-ce qui t'a marqué ?
- MIKA
À l'instar de Natacha Bannemann, je vais retourner un petit peu au début des années 2000, un tout petit peu avant. Et pour moi, c'est mon Lance Amstrong à moi du triathlon. J'en parle souvent, c'est Peter Reid. Peter Reid, le Canadien que tu connais bien. Il a eu, je pense, une des plus grosses régularités sur Hawaï à part les six victoires de Dave Scott et Mark Allen. C'est quelqu'un qui a gagné trois fois, 98, 2000, 2003, à des années où ça allait de plus en plus vite. C'est quelqu'un aussi qui était au niveau mental qui n'avait pas la plus grosse stabilité puisqu'il a même abandonné en 2002 alors qu'il était en tête. Il n'abandonne pas parce qu'il n'était physiquement pas bien, c'est juste parce que dans sa tête, ça ne décroche pas et quand ça ne va pas de ce côté-là, ça ne va pas du tout. il démarre sa carrière à Hawaï je crois avec une 4ème place en 96, il revient en 97 4ème et après c'est vraiment tout focus sur Hawaï et il a des performances en course à pied qui approchaient les grands Marc Allen à l'époque tout le monde disait que c'était un super nageur, un super cycliste et que entre guillemets son talon d'Achille c'était sa course à pied et il arrive à faire un 2h36 sur un parcours plus court certes, je crois que c'était à Klagenfurt mais par contre 2h36 un marathon même sur un 41 km ça classait le bonhomme puisqu'à l'époque il n'y avait pas les chaussures en carbone, il n'y avait pas tout ça et sur sa dernière victoire en 2003 donc il est marié avec Natacha Bannmann, juste avant
- ARNAUD
Natacha Bannmann ?
- MIKA
avec Laurie Bowden et en 2003 apparemment physiquement il était solide mais mentalement aussi puisque malheureusement En 2003, quelques jours avant, ils annoncent leur divorce. Et donc, on sait très bien que quand ça se passe comme ça dans la tête, on n'est pas top. Mais il a tout mis de côté. Il me fait une course de ma boule. Et en 2003, il ne faisait pas froid. Il y avait un tout petit peu... Il y avait une brise légère. Et je vous laisse regarder les images. Ça fait peur quand on regarde le vent qu'il y avait. Et c'est juste... Pour moi, c'était un super athlète. Peut-être le plus discret de tous, puisque... On n'en entend presque plus parler. On en avait parlé sur un épisode où il est maintenant pilote, mais il revient aussi de temps en temps sur Hawaï. C'est quelqu'un qui, pour moi, a inspiré un petit peu plus l'histoire d'Hawaïen.
- ARNAUD
Oui, complètement. Et c'est un gars qui a été vu comme étant… Peut-être… On en avait parlé sur un des épisodes où c'était un des personnages central d'un film qui avait été fait sur Hawaï qui s'appelait What It Takes. Oui, c'était vraiment l'autiste complet, le sauvage. Et c'est vrai qu'il était réputé pour arriver à Hawaï très tôt. Et il allait se foutre dans une espèce de toute... Alors, l'équivalent d'un petit gîte de ce qu'on pourrait imaginer, qui était une petite cabane en pierre de lave, à Saddle Road, quasiment à 2000 mètres d'altitude. Et il faisait son entraînement là-bas. Et là-bas, c'est vraiment les pires conditions que vous pouvez avoir sur Hawaï. Il pleut 12h sur 24. Et c'est perpétuellement vanté, parce que vous êtes entre le Monaki et le Monaloa. Et le Monaki-Monaloa, les deux culminent à plus de 4200. Vous êtes à 2000, vous êtes entre Ilo et Waimea. Et là, mon pauvre ami, je peux te dire que ça souffle, ce n'est pas de la rigolade. Et Peter Reed, j'en avais une image qui était celle-là. Du mec hyper pro, hyper dédié, froid. Moi, je l'imaginais comme le mec, vous l'asseyez sur un bloc de glace et la glace n'effondrait pas. Et j'ai eu l'occasion de prendre un petit déjeuner avec lui à Splasher, qui est d'ailleurs, pour ceux qui vont aller à Hawaï, Splasher, c'est le restaurant qui est en hauteur avec les torches, qui a allumé les torches avec le feu en terrasse. La terrasse, elle est à l'étage. Et déjà, la bouffe, elle est super. Et puis, aller prendre un petit déjeuner là-bas le matin, c'est quand même une tuerie. Vous avez la vue sur la pierre, le pire. Et puis, vous avez tous les mecs qui nagent là. Et j'avais pris un petit déjeuner avec Peter là-bas. Et j'en suis ressorti. Il y avait Peter Reed et Greg Welch qui étaient là. J'en suis ressorti. J'en avais mal au ventre. Et je n'ai jamais autant rigolé de ma vie. Le mec, il est marrant comme ce n'est pas permis. Des anecdotes, je ne vous en parle même pas. Et puis, surtout, un sens de l'humour canadien. Mais c'était à se pisser dessus. Et c'est quelqu'un qui est... J'ai fait un petit peu un parallèle entre lui et Craig Alexander qui, à l'époque... il courait, c'était quelqu'un qui était super intense, c'était difficile de pouvoir passer du temps avec lui, et puis c'était un mec qui était tellement dédié que c'était quasiment impossible de pouvoir l'aborder, et quand Crowey a basculé sur sa post-carrière, c'est quelqu'un que moi j'ai découvert un autre, Craig Alexander que je ne connaissais pas, depuis on est devenus amis, je ne sais pas si vous avez pu écouter le podcast qu'on avait enregistré avec lui. mais c'est quelqu'un qui est drôle et qui a un sens de l'humour de fou. Et Peter Reed et Craig Alexander, déjà, ils se connaissent bien. Et en plus, c'est vraiment des gens qui sont drôles et qui sont des, comme ils disent les anglo-saxons, c'est des storytellers. C'est-à-dire que quand Craig Alexander ou Peter Reed commencent à vous raconter une histoire, on s'assied, on se met bien au fond du siège et on vous grince les cages à miel parce qu'ils vous dispensent la messe. Et ça, c'est vraiment un truc qui est exceptionnel chez ces mecs-là. Et il revient régulièrement. Alors, il a été distant d'Hawaï entre sa dernière victoire en 2003. Il est revenu que la première fois, je crois, en 2016 ou 2017. Et c'est là que je l'avais rencontré. Et il était super content. En fait, ça a été une démarche d'Ironman à un moment de faire revenir les anciennes gloires de l'Ironman. Et c'est vraiment quelque chose qu'ils ont bien fait d'arriver à remettre sous les spotlights un petit peu ces athlètes-là qui remontaient un petit peu moins loin que les Devscott Mark Allen, mais qui malgré tout ont marqué de leur saut cette course-là. Et pour ceux qui... Peter Reed, ce n'était pas un coureur à pied naturel comme un Greg Wage aurait pu l'être. C'est quelqu'un qui a passé énormément de temps à travailler sur la qualité de sa course à pied, sur sa biomécanique. Et quand vous le regardez courir, c'est presque robotique, mais c'était quelque chose. Et moi, ce qu'il me disait, c'était que chaque foulée pour lui, il pensait poser de pied, dérouler du pied. pouce, je mobilise tel muscle-là, tel muscle-là, la position des bras, la position de la tête. C'est-à-dire que c'était 42 kilomètres de concentration pour arriver à garder sa position la plus efficace possible, avec le résultat qu'on connaît, puisqu'il a été un des meilleurs coureurs à pied du circuit, et il a gagné trois fois Hawaii.
- MIKA
Et puis c'est quelqu'un qui avait une apparence lambda, on va dire, quand il était hors course. On le croisait dans la rue, on ne savait pas que c'était Peter Reid. par contre quand il était sur la course on avait l'impression qu'il se transformait et c'est pareil c'est quelqu'un qui avait une aura dans le parc à vélo et j'avais eu la chance de le croiser aussi c'est quelque chose qui est assez extraordinaire en tout cas il me fait un peu penser à Sangoku super guerrier de l'espace quand tu le croises il est tranquille puis après quand il met la trifonction c'est terminé il n'y a plus personne devant poussez vous de là c'est moi qui arrive j'ai une image de il n'y a pas beaucoup de gens qui vous font ça mais
- ARNAUD
déjà il est assez grand Peter Reed il doit faire un 1m86 ou un 87 mais quand vous êtes à côté de lui moi j'ai l'impression que je fais un mètre 12 en fait c'est-à-dire que c'est des gens qui sont plus grands que ce qu'ils sont qui apparaissent plus grands que ce qu'ils sont et comme tu dis c'est vraiment ça c'est vraiment l'aura de la personne Craig Alexander il fait exactement la même taille que moi quand je suis à côté de lui j'ai l'impression d'être un gamin et c'est la présence la prestance de ces gens-là Et le triathlon en est riche. Et c'est vraiment à célébrer. Et c'est surtout des gens qui ont marqué. C'était également quelqu'un un petit peu à la Batman, qui était super professionnel. Beaucoup de recherches sur sa position, sur les textiles déjà à l'époque, le vélo, les roues, des précurseurs. De toute façon, on ne gagne pas à Hawaii par hasard. Wally Wallou.
- MIKA
Un autre pour toi ?
- ARNAUD
Écoute, moi, ça serait de nouveau une dame. quelqu'un également que j'ai la chance d'avoir côtoyé et qui m'avait fait un cadeau alors 2010 allez on plonge dans la on va faire un petit peu d'histoire 2010 j'ai essayé de me qualifier pour Hawaii en allant faire l'Ironman de Jeju qui est une île au sud de la Corée une boucherie Kona à côté il fait frais donc Jeju... On est parti le matin à Brouillard. Il devait faire 35 degrés le matin quand on est parti dans le Brouillard. Au milieu de la journée, 41 ou 42 degrés. Un truc de fou. Le marathon, je n'ai jamais vu ça. Et donc, je rate la qualification. À l'époque, Ironman voulait faire la promotion de l'Ironman Jeju. Et dans ma catégorie d'âge, à l'époque, qui était 40-45, il y avait 12 places. Je fais 13e. j'ai failli me flinguer mais littéralement j'étais tellement déçu en plus j'étais allé avec un copain qui était un petit peu moins fort que moi sur le papier et qui finit 12ème et moi je finis 13ème et je l'ai détesté pour ça je ne lui ai pas parlé pendant 12 mois je ne voulais plus le voir, je ne voulais même plus aller m'entraîner avec lui enfin bref cette course là m'a marqué au fer rouge et j'ai été 2 mois ou derrière à l'époque j'aimais encore bien ouvrir une bière et puis débouchonner une bouteille de pinard et j'ai pas sombré dans l'alcoolisme j'ai vraiment sombré profondément le niveau de déception je pense que ça a été une des plus grosses déceptions de ma vie on va le dire comme ça et puis ça c'était au mois de juin pas de qualification, j'ai quasiment rien fait jusqu'à Hawaï mon copain était à Hawaï, j'ai pas voulu regarder Hawaï parce que j'en crevais de jalousie Et puis après Hawaï, il y avait un stage qui était organisé à Phuket par un entraîneur avec qui j'avais signé à cette époque-là, qui s'appelait BPM, et qui est depuis le manager de Lucie Charles. Il avait organisé un camp d'entraînement là-bas. Et à ce camp d'entraînement, il était prévu une jeune Australienne qui s'appelait Mirinda Carfrae, qui rentrait d'Hawaï, qui était complètement inconnue, qui rentrait d'Hawaï en ayant fait le hold shot et en finissant deuxième. Et moi, je suis tombé là-bas, je suis arrivé là-bas avec ma déception toute fraîche de ne pas être allé à Kona. et j'ai fait une semaine d'entraînement avec Myrinda Carfrae on a passé beaucoup de temps ensemble avant et après on a bien rigolé et elle m'a offert son t-shirt de finisher et voilà
- MIKA
mais tu ne rentrais pas dedans ?
- ARNAUD
non je ne rentrais pas dedans parce que Rémi a fait 1m56 et elle m'a offert son t-shirt de finisher et c'est quelque chose qui m'avait profondément marqué et elle m'avait dit l'année prochaine tu seras à Kona et... Ça a été un peu un oracle, puisque l'année d'après, j'ai été faire l'Ironman de Busselton pour la troisième fois, et je me qualifie. Et j'étais donc à Connins en 2012, quand Rémi gagne. Et on a passé un petit peu de temps là-bas, on a bien discuté, évidemment, elle avait tout ce qu'il fallait faire après. Mais c'était une athlète qui m'avait déjà marqué par sa gentillesse, par sa disponibilité, par le fait que... C'était une travailleuse acharnée. Et comme on le disait tout à l'heure pour Peter Reed, mais à l'inverse, c'est que Rini, elle est vraiment petite. C'est vraiment un tout petit, tout petit, tout petit gabarit. Mais quand vous la croisiez, quand vous la voyez courir sur la Queen K, moi, je pense que c'est certainement la plus belle coureuse à pied que vous puissiez voir. Et on parle d'une période bien avant les Super Shoes. Et elle avait une légèreté. Elle courait à l'époque. pour quai suisse qui avait fait un retour fracassant dans le monde d'Ironman. Elle avait des racing flats, mais la semelle devait faire 2 mm d'épaisseur. Rini, quand vous alliez courir avec, déjà, on ne l'entendait pas courir, on ne la voyait pas toucher la route. Elle était d'une beauté, mais c'était, pour moi, elle reste inégalée. Et surtout, quelqu'un qui est resté extrêmement humble. Nous, on l'a croisé et recroisé à plusieurs reprises parce qu'elle a gagné également trois fois l'Ironman d'Hawaï. Ça a été la première à... titiller les 2h50 sur le parcours de l'Ironman d'Hawaï à deux reprises, elle a dû faire une ou deux secondes d'écart deux années de suite la dernière fois où elle gagne elle remonte un déficit à la fin du vélo de 14 minutes c'est à dire qu'elle avait 14 minutes 40 à la fin du vélo et elle finit par gagner la course en battant d'ailleurs Daniel Arif qui en était à sa première expérience sur l'île... Et elle la reprend à quelques kilomètres du finish pour arriver à aller chercher sa troisième victoire. Et moi, c'est vraiment quelqu'un qui m'a marqué par sa gentillesse, par son parcours. Parce que malgré le fait qu'elle fasse 1m56, elle avait débuté sa carrière sportive en étant une basketteuse. Et donc, c'est quelque chose qu'elle en rigole souvent parce que c'était la plus petite basketteuse. Mais elle a toujours pensé en fait que... Ses qualités à pied avaient été améliorées par les sports d'équipe qu'elle avait fait. Elle est australienne. En Australie, ils ont un sport qui s'apparente au basket qui s'appelle le softball et qui se joue sur un terrain qui est plus petit où la vitesse de déplacement est primordiale. Et elle avait toujours mis au crédit de ses années de pratique de basket ses qualités de pied et ses qualités à pied. Et elle compensait sa petite taille par une fréquence et une légèreté. Et puis... Réunie, elle avait la classe. Elle avait vraiment la classe. Vous la voyez courir, elle était accessible, elle était disponible. Et c'était vraiment quelqu'un qui a énormément compté pour moi. Et c'est quelqu'un qui avait cette passion du triathlon, de la course à pied et du respect de ses compétitrices qui était vraiment chevillée au corps. C'est vraiment une belle personne à l'intérieur et à l'extérieur. C'est une superbe athlète et c'est vraiment quelqu'un qui... Elle a forcé la pratique féminine à complètement se révolutionner. Je pense que c'est l'athlète qui, par ses performances et ses qualités en course à pied, a poussé les athlètes type Daniel Arif à devenir encore meilleurs en vélo parce que la seule solution qu'elles avaient pour... pour pouvoir battre Mirinda Carfry, c'était de l'atomiser sur le vélo. Et pour ça, elle a participé à la révolution du triathlon qu'on voit aujourd'hui avec des super cyclistes qui écument le circuit. C'était ma Réunie et moi je l'ai croisée sur ces trois victoires, je l'ai croisée trois fois sur la Queen K. Les deux premières fois, c'était l'époque où c'était encore un mass start. Les pros partaient quelques minutes avant nous et donc on se croisait en général. Elle est une quinzaine de kilomètres d'avance sur moi sur la Queen K, donc elle a sorti de l'Energy Lab. Elle était déjà sortie et moi je n'y étais pas encore rentré. Et elle a toujours traversé la Queen K pour venir me faire un high five au moment où elle était, même si elle était en tête. Et cette image de cette fille qui est minuscule, parce que sur la Queen K, la vision, on la voit très très loin. Et les premiers, premiers hommes, premières femmes sont relativement faciles à repérer parce que déjà, vous avez les caméras qui les suivent. Il y a souvent l'hélicoptère qui est au-dessus. Mais c'est une image que je garde avec moi. Sur la Queen K, vous avez l'air qui tremble à 200 mètres. Vous ne savez pas dire si ce qui est sur la route, c'est un chameau ou si c'est un homme. Et de voir ce personnage minuscule arriver à courir complètement waterproof à la chaleur et à l'humidité sur la Queen K. avec une légèreté et une vitesse de déplacement qui étaient incroyables. C'est vraiment des images qui vont rester profondément en moi. Pour moi, elle a vraiment marqué l'histoire de l'Ironman.
- MIKA
Juste pour le petit rappel, elle a gagné en 2010, 2013, 2014. Elle fait aussi trois fois deuxième en 2009, 2011, 2016. Elle n'est que troisième en 2012. Ça veut dire que sur cette participation et sur le podium... C'est quand même assez incroyable. Et tu disais, c'est vrai que c'est une course à pied à l'époque qui était révolutionnaire, parce que déjà, il n'y avait quand même pas beaucoup de garçons qui étaient capables de le faire, parce qu'il faut quand même rappeler ça aussi. 2013, 2h50, 38. 2014, 2h50, 26. Donc, c'est quand même quelque chose d'assez remarquable. Et voilà, elle a effectivement... Elle avait un impact sur la course avant la course, parce qu'on savait que quand Miranda était là, il fallait élever le jeu en vélo et en course à pied, parce que sinon, ce n'était pas possible.
- ARNAUD
Oui, et je me suis un petit peu planté dans les dates, en fait, dans ce que tu dis, tu fais bien de rappeler. Et pour la petite histoire, c'est que lors de ce camp d'entraînement post-Kona, qui devait être 2009, mon gamin venait juste de naître, on était allé faire une séance de vélo tous les deux, et elle roulait dans mes roues. On était sur des toutes petites routes à Phuket, et donc il y avait Arnaud devant, Myrinda dans ma roue, et Ray, un ami Thaï, qui était juste derrière elle. On est arrivé dans un virage, plein pot. Et quand je suis arrivé dans le virage, il y avait du sable dans le virage. Je n'ai pas eu le temps de gueuler sable. Et juste derrière moi, j'ai entendu je crois que j'ai été épluché. Donc Rini qui venait de gagner Kona. Oui, qui venait de gagner Kona. J'ai été la sortir du drain, du fossé dans lequel elle était tombée. Complètement arrachée sur le côté. Le vélo râpé. Elle était toute râpée, toute abîmée. Donc on l'a rentrée. On a appelé une bagnole. Elle est rentrée à l'hôtel. Le soir, une douche désinfectée. Le soir, elle était au restaurant avec nous pour nous raconter ses war stories d'Hawaï et ses histoires de qualifications. Vraiment une nana qui tient la route et vraiment une durée cuir. Voilà, voilà. À toi.
- MIKA
On fait un bond dans le temps et j'avance un peu. Allez, va. Moi, c'est 2022, parce que j'ai eu la chance de voir les deux courses, hommes et femmes. Et c'est quelques jours avant, je crois que c'est le mercredi, le jour, la veille de la course femmes, où on croise Christian et Gustave ensemble dans l'hôtel où il fallait aller chercher les dossards. Et ils croisent quelqu'un que je connaissais de nom sur les réseaux et qu'on suivait, mais que je ne me disais absolument pas de ce gabarit. Une espèce de grande tige, très étroite d'épaule, très grande, et qui commence à tchatcher et à se mettre en boîte avec Christian et Gustave. Je dis, mais c'est qui ? Et en fait, c'était bien sûr notre Sam Laidlow national, 1m93. Et je me disais, mais en le voyant sur les photos ou sur les vidéos, je me dis, mais il fait ma taille. Et voilà, en fait, pas du tout. Et donc, Sam qui, du coup, fait du Sam en 2022. Il essaye d'écrémer la course en natation. Il part en vélo. Et globalement, c'est quand même assez incroyable ce qu'il a fait, puisqu'à 10 kilomètres, il était encore en tête, ce qui, pour un Français à l'époque, n'avait jamais été fait. Moi, je me disais, quand je voyais... Je croyais que j'hallucinais, parce que j'étais au Lava Java, on regardait la course qui était diffusée en direct. Je me dis, mais il y a un problème, c'est un Français qui est en tête. Je me dis, mais je crois, sauf erreur de ma part, il me semble qu'il n'y avait que Romain Guillaume qui avait approché le trio de tête, mais un Français en tête sur l'Ironman d'Hawaï en vélo, ça n'avait jamais été fait. Lui, il pose en tête avec un sacré paquet d'avance et il résiste. Je pense qu'il a dû faire faire des nœuds au cerveau aux Norvégiens et donc il y avait le fameux trio qui lui courait après, Max Newman. Gustave Iden et Christian et je pense que quand Gustave décide de démarrer Christian va se dire il doit me rester 10 km un peu compliqué tout seul à essayer de ne pas me faire croquer par derrière mais c'était une vraie course d'anthologie, alors on s'est dit en off au départ on va essayer de parler d'effets marquants et tu l'as dit très justement finalement d'effets marquants il y en a tous les ans mais moi celui-là ça faisait plusieurs années que j'adorais cette course mais cette course de l'avoir vu en direct et d'avoir vécu tout ce déroulé là avec un français, puisque un franco anglais ou un anglo français comme on veut, mais un petit jeune qui bouscule tout, qui fait all-in et qui termine deuxième avec des chronos de Maboule que je ne pensais pas voir un jour à Hawaï c'était vraiment une vraie belle histoire et qui fait encore plus aimer le mythe hawaïen et le sport en question Surtout que Sam, il n'a pas du tout été pris au sérieux par les Norvégiens. Et Olav Alexander Bou, le coach de Gustav et de Christian, il était super clair là-dessus. C'est qu'à aucun moment, ils ne l'ont vu comme étant une menace. Et quand il est parti devant en vélo, ils ont même considéré que c'était bien pour eux parce qu'il allait forcément se cramer la gueule à vélo. De toute façon, il n'avait pas de gros faits d'armes sur le circuit Ironman. Donc, il n'y avait pas de danger qui venait de ce côté-là. Pour eux, le danger était... potentiellement de Maxi Newman, mais qui était également relativement inconnu là. L'avènement des supermachines à la Ditleve, Bakkegaard, etc., c'était les balbutiements de tout ça. Et on était un petit peu à un switch entre l'ancienne garde des super-athlètes australiens-américains, dont le mari de... de Mirinda Carfrae dont on parlait Timo Donnell qui avait fait deuxième l'édition précédente à Hawaï on le voyait, il approchait de la quarantaine mais c'était quelqu'un qui avait un gros bagage technique, un gros bagage d'expérience et on le voyait comme étant tout à fait potentiel, il y avait les Andy Potts il y avait encore toute cette catégorie d'athlètes là et on le voyait comme étant quelqu'un qui pouvait qui n'allait pas être dangereux pour la gagne et puis Olav en parlait bien sur un des podcasts d'ailleurs de Jack Kelly, où plus la course avançait, plus il a dû changer la stratégie et commencer à se gratter la tête. Parce qu'il était persuadé que Christian et Gustave auraient rattrapé Sam ou que Sam aurait tiré la prise avant la fin des 10 km sur Adidrive. Et il s'était dit que même s'il était en tête au moment où il repassait devant le Lava Java... Il aurait été rattrapé au moment où il était en haut de Palanis, où il a touché la Queen K. Sauf que quand il était là, il avait encore une marge qui était phénoménale. Et non, il avait la même, il n'y avait pas eu de changement. Et rappelez-vous, la vitesse à laquelle Max Newman, Christian Blumenfeld et Gustav Iden couraient quand ils étaient sur Ali Drive, c'était stratosphérique. Et ça jouait des coudes. Il y avait eu une petite passe d'armes entre Christian Blumenfeld et Max Newman. Et on a vraiment vu un changement de course où généralement, à Hawaï, celui qui gagnait, c'était le dernier qui ralentissait. Et là, cette année-là, c'était vraiment une course qui a été attaquée. Et les Norvégiens, ils ont complètement changé la perception de cette course. C'est-à-dire que les mecs sont arrivés en disant, on va faire exploser la course. Sauf que le problème qu'ils avaient, c'est qu'il y avait un petit Frenchie qui était loin devant. Et quand Sam est rentré dans Energy Lab... L'histoire d'Hawaï, elle est pavée de... Enfin, je vais dire, quand vous remontez d'Energy Lab, c'est un cimetière. Vous avez les tombes de Marino Vanhoeker, vous avez les tombes de Jürgen Zach, vous avez les tombes de plein de mecs, en fait, qui sont là parce que, simplement, cet endroit-là, il y a eu une quantité de courses qui ont été perdues à cet endroit-là et tout le monde était persuadé que Sam allait...
- ARNAUD
complètement explosé dans l'Energy Lab. Mauvaise nouvelle, quand il est sorti d'Energy Lab, l'avance, elle était encore conséquente. Et c'est là qu'il avait encore 4 minutes. Et c'est là que Boo passe l'information à Eden que si jamais il voulait avoir une chance, parce que là, il vous reste 10-12 bornes, s'il voulait avoir une chance de revenir, il fallait commencer à se sortir les doigts et puis envoyer. Et Gustave, il a posé pour rattraper Sam, il a couru 3 ou 4 kilomètres en dessous. 3.20, donc c'est là qu'il fait sauter Blumenfeld et qu'il revient uniquement sur la fin, sur Sam, qui aurait très bien pu faire le complet all-shot de l'histoire de l'Ironman d'Hawaï en gagnant cette course-là quasiment de bout en bout.
- MIKA
Et pour remettre les choses encore plus en perspective, je ne sais pas si les gens se souviennent, mais à l'époque, Sam Laidlow était un tout petit peu entre guillemets pas encore connu. mais il était surtout connu pour son clash qu'il y avait eu quelques semaines avant avec Sam Long, où il lui disait nous on va nager, c'était une course, la Collins Cup, c'était les Américains, les Européens et le reste du monde, et c'était une course où il partait à 3, par vague de 3. Et donc, Sam Laidlow se retrouve à partir dans la vague avec Sam Long, et sauf erreur de ma part, Lionel Sanders. Et il a dit, je ne suis pas inquiet parce que de toute façon, si jamais ils veulent me revoir en vélo, il va falloir qu'ils apprennent à nager. Petit clash, parce qu'il aime bien ça et parce que c'est du Sam. Et dans le texte, on adore ça. Sauf que ce jour-là, Sam, il a un problème à pied. Effectivement, il leur met la misère en natation et il reste à distance en vélo. Par contre, il finit à pied. Et donc, c'est un petit peu l'histoire de l'arroseur arrosé qui joue un petit peu. Parce que comme il le dit très bien après, il n'avait pas de grosse victoire. Il n'avait pas de fait marquant. Il n'avait pas de choses comme ça. C'est le petit jeune qui arrive et qui clashe tout le monde. Et là, il a pris un retour de flamme. Je pense que pour moi, dans l'histoire de Sam Laidlow, ce clash, il est fondateur. C'est le début du...
- ARNAUD
Complètement.
- MIKA
C'est le début du... J'ai fait quelque chose. En plus, il en a payé les pots cassés, parce que ça avait fait du bruit. Et là, je pense qu'il avait dû se dire, j'ai plutôt intérêt maintenant à essayer de faire un peu profil bas et à engranger tout ça pour me donner de l'énergie pour aller jusqu'au bout. Et quand il est sur le vélo, sur la Kuhnke, qui revient de Haoui, où il met les watts et où je pense qu'il met tout le monde un petit peu dans le rouge à ce moment-là, je pense qu'il y a un petit peu des réminiscences de ça. Et dans la tête des Norvégiens, ils doivent se dire que ce n'est pas grave, de toute façon, il a pété à la Collins Cup, il va aussi péter. Sauf qu'au 30e ou au 32e à la sortie d'Energy Lab, le gamin, il n'a pas pété, il a encore 4 minutes d'avance et il ne faiblit pas. Et ce jour-là, Christian, c'était certainement pas le Christian de quelques mois auparavant. Et Gustave nous sort la course de sa life. Effectivement, quand il descend, moi j'étais là quand il descend pas la Nirode. Donc Sam était deuxième à ce moment-là, il descend vite. Mais quand Gustave est passé, je me suis dit, mais lui c'est pas possible qu'il ait couru un marathon avant pour descendre aussi vite. C'était impressionnant, on ne l'entendait pas, on n'entendait pas ses pieds. Il lui restait un kilomètre, un kilomètre deux. C'était vraiment très très impressionnant. Et... Donc Sam, ce jour-là, fait deuxième. Meilleure place d'un athlète masculin français. Petite dédicace à ce qui se passe dans la tête de je ne sais pas qui. La meilleure place française, ce n'était pas Sam Laidlow qui fait deuxième. La meilleure place française, c'était
- ARNAUD
Isabelle Mouton,
- MIKA
1995, qui finit deuxième. Moi, c'était une question piège qui nous était tombée dessus au test de sélection du DEJEPS. Donc, il faut un minimum de culture sur l'Ironman quand on en parle. La meilleure place française, ça a longtemps été une deuxième place d'une dame. Et donc, voilà, c'était quelque chose que je voulais remettre aussi en place.
- ARNAUD
Et quand je parlais du cimetière à la sortie, dans la remontée d'Energy Lab, évidemment, c'est une image, mais les athlètes professionnels... entre eux, l'appel de Boulevard of the Broken Dream. En gros, le boulevard des rêves brisés. Et beaucoup, beaucoup, beaucoup de catastrophes se sont passées et des carrières qui se sont faites là. Combien de fois les ralertes sont rentrées en tête dans Energy Lab et sont sorties soit pas du tout, soit en ambulance, soit en marchant. Et c'est vrai que... cette partie-là qui ne ressemble pas à grand-chose sur le papier, elle arrive à un point dans la course où c'est vraiment un turning point, comme on peut dire, déjà il y a un U-turn qui est en bas, mais le niveau de fatigue, le niveau de poussée, et surtout c'est le premier endroit après le demi-tour sur Ali Drive où vous pouvez croiser la concurrence et voir un petit peu à quoi ça ressemble. Je ne sais pas combien de courses ont été gagnées et perdues dans Energy Lab, mais c'est un grand grand nombre. Et cette partie-là, la façon dont avaient géré Sam Ledlow et Energy Lab la dernière fois, c'est quand il est sorti d'Energy Lab que tout le monde a commencé à prendre peur et en se disant que la course pouvait très bien leur échapper si jamais il ne se passait pas quelque chose. Et au final, la seule personne qui a pu le ramener à la raison et finir devant, c'était Gustav Hiden. qui a sorti certainement la plus grosse performance de ces 15-20 dernières années sur Ironman qu'on avait pu voir ce jour-là, parce qu'il avait fait une course à pied, c'était hallucinant le niveau de course à pied de Gustave ce jour-là, et c'était ce qu'il fallait pour aller battre un Sam Ledlow qui était déjà au top du top du top de ce qu'il pouvait, et c'était vraiment un beau prémice de ce qu'il a pu montrer. par la suite, en allant évidemment gagner à Nice, en atomisant tout le monde au T100 à Londres, en faisant une course magnifique à Ibiza. On aura l'occasion d'en revenir dans un des prochains épisodes, quand on va vous parler des forces en présence. Mais c'est clair qu'aujourd'hui, Sam se présente vraiment sur la ligne. Et c'est vraiment intéressant, parce qu'il avait tendance à être passé un petit peu sous silence jusqu'à il y a encore récemment. Aujourd'hui, tout le monde l'en parle et le présente comme étant le... l'homme à battre pour cette édition 2024.
- MIKA
C'est vrai, on en parlera bientôt des forces en présence, mais comment ne pas parler ni de Sam, ni des Norvégiens qui reviennent avec perte et fracas. Et ça va être un beau numéro aussi. Pour en revenir sur la course de 2022, c'était aussi pour moi le marquant, et ça c'est un fait historique, on met en avant la course femme en la divisant de la course homme. pour le bien et pour le mal, mais ce n'est pas Ironman qui a dit qu'on va mettre en avant la course femme. On les a forcés à faire ça pour des questions financières. Et ça n'est plus au même endroit, non pas parce qu'Ironman s'est dit qu'on allait exporter notre championnat du monde ailleurs et c'est ça qui va être bien, c'est juste parce que, et ça fait écho à ce qu'on disait tout au départ, c'est la communauté qui a dit deux courses en trois jours, en pleine semaine, ce n'est juste pas possible. et c'est pas Ironman qui a dit on va faire comme ça à Nice on les a obligés à trouver une solution bis qui a été fait en quelques semaines parce que le lendemain de la course de Homme de 2022 c'était pas acté chez Ironman qu'il allait y avoir une obligation de délocalisation et que la course était sur un jour et pas sur deux c'est la communauté qui a dit stop et aussi parce que le jeudi ça par contre il y en a peut-être pas beaucoup qui sont au courant le jeudi la course des femmes, trouver des bénévoles le samedi pour la course Homme c'est historique, c'est facile... On en est quasiment entre 3 et 5 000 bénévoles sur la course. Pour une ville où il y a 20 000 habitants, c'est quand même assez incroyable d'avoir 5 000 bénévoles. Le jeudi, tout le monde travaille. Trouver des bénévoles, ce n'était pas la même. Ils en ont été réduits. Je pense que notamment Manon Genet a trouvé ça un petit peu long. Cette année-là, elle est partie en ambulance. Ils ont enlevé un tiers des ravitaillements sur la course à pied femmes. Donc on passe de non plus 1 mile.
- ARNAUD
Tous les miles en gros. Oui,
- MIKA
à 1,5 mile. C'est-à-dire qu'on passe de 1,6 km à 2,4 km. Et je vous garantis que moi, j'étais à pied ce jour-là. 800 m à pied quand il fait chaud, c'est très long. Et avoir 2,4 km entre deux ravitaillements, c'était quelque chose qui n'était certainement pas le plus safe. D'ailleurs, c'est le Chelsea-Saudaro qui gagne cette année-là. Mais je pense que les nanas, j'en ai vu quelques-unes qui étaient aussi rouges que le rouge qu'il y avait sur leur combinaison. Et se rafraîchir, c'était vraiment la priorité numéro un. On comprend pourquoi et je pense que c'est effectivement bien qu'il y ait moins de courses sur Hawaï. Mais ça, c'est un autre débat.
- ARNAUD
Et moi, un autre fait marquant, c'est quelqu'un qui a pourtant gagné cette course deux fois et dont on ne parle pas souvent, c'est Patrick Langeux. qui n'est pas toujours vu comme étant un des meilleurs athlètes du groupe. Il a quand même gagné Hawaï deux fois dans des temps, des chronos qui étaient incroyables. Et surtout, ça a été la première personne à arriver à titiller de nouveau la barrière des 2,40. Et Patrick, c'est quelqu'un qui est très, très discret. Pour la petite anecdote, moi, à une époque, il y avait Sailfish qui m'aidait. Et puis... c'était la première année où Patrick allait gagner et Imogen Simmons était sponsorisée par Sailfish et j'avais récupéré une swimskin de Sailfish, une des versions tout à fait spéciales qui avait été faite pour Patrick Langeux, parce qu'on a à peu près la même taille, et on m'avait offert la possibilité d'en récupérer une pour la course. Donc elle était rouge avec des bandes de carbone cousues sur le bord, j'en ai toujours une que je chéris parce que pour moi c'est certainement la plus belle swimskin qui a jamais été faite. Et donc j'étais allé dans le... dans le condo de Selfish pour récupérer cette swimskin. Et puis j'étais là, je discutais avec Kimo, je discutais avec Yann Cybersen de Selfish. Et puis il y avait un gars qui passait, qui était là, qui avait une casquette, qui passait dans le condo. Je n'avais pas prêté attention. Et en fait, c'était mon Patrick Langeux qui était là, qui était hébergé, il avait une chambre dans le condo à Cybersen. Et puis, il était en train de finir de régler son canyon et tout ça. Et il était d'une discrétion absolue. Et puis, il était en plus quasiment complet inconnu. Oui, on en parlait, il avait fait des performances, mais ce n'était pas quelqu'un qui était vu comme étant une menace. Et je pense qu'avec Myrinda Carfrae sur la course à pied, comme je disais tout à l'heure, quand vous croisez Patrick Lange sur le retour de la Queen K, c'est vraiment de la poésie. C'est vraiment deux coureurs qui sont extrêmement légers, qui ne touchent pas la route. C'est vraiment quelqu'un qui a poussé les limites un petit peu, comme une Natasha Badman avait révolutionné la pratique du triathlon avec son vélo. Patrick Lange a prouvé qu'il était tout à fait possible de courir sub 2,40 de façon régulière. Et c'est lui qui, à mon sens, est aujourd'hui... responsable des temps sur le marathon, sur Ironman qu'on voit actuellement parce qu'il avait développé une arme qui était tellement redoutable avec sa course à pied que les autres ont été obligés parce que non seulement il fallait rouler comme une brutasse, il fallait nager devant il fallait rouler comme une brutasse mais derrière si vous ne couriez pas proche de 2,40 ou en dessous de 2,40 et aujourd'hui on voit bien sur n'importe quel Ironman, si vous ne courez pas 2,40 ou en dessous, vous n'avez quasiment aucune chance de jouer la gagne et Et l'avènement de tous ces super coureurs à pied que l'on voit maintenant, ils ont été dictés un petit peu par le niveau de performance d'un coureur à pied comme Patrick Langeux. Et moi, j'ai souvent fait le parallèle un peu entre lui et Anthony Philippe. Anthony Philippe, c'est quelqu'un qui est un très bon cycliste, mais surtout qui avait une arme dans le monde des groupes d'âge au niveau de sa course à pied. Et il était littéralement un jouable à Kona, simplement parce qu'il avait cette capacité à courir, à vous cloquer des marathons. Un truc de flou avec une régularité incroyable et puis une légèreté sur ses appuis. Et moi, je sais que régulièrement, un connard, je posais le vélo devant Anthony. Et quand on se croisait au demi-tour à l'e-drive, je savais que la mise à mort, elle était prochaine et rapide parce qu'il était tellement impressionnant par sa facilité. Et c'est lui qui m'a poussé un petit peu à travailler sur ma course à pied pour essayer de devenir meilleur. Et je pense que Patrick, il a vraiment eu ce rôle-là au niveau des athlètes professionnels. en poussant tout le monde à travailler énormément sur sa course à pied, et surtout, c'est souvent une barrière mentale en fait. Je pense que Patrick Langeux, il est arrivé avec un gros marteau et il a démonté la barrière mentale du 2,40 en disant tout le monde avait tendance à dire que les limites aujourd'hui de ce qui était faisable sur un Ironman, c'était 2,40. Patrick Langeux, il n'a jamais accepté ça, et il est arrivé, comme je disais, avec son gros marteau, il a tout fait péter. Et il a prouvé à tout le monde que 2.37, 2.38, 2.35, 2.30, 41, comme il a couru en Israël, c'est tout à fait possible. Et aujourd'hui, on voit bien qu'il n'y a plus une course qui se gagne au-dessus de 2.40. Et je pense que cette année à Hawaï, sauf conditions très difficiles, si ça ne court pas sub 2.35, sub 2.36, ça ne sera pas devant.
- MIKA
Et il ne faut pas oublier l'époque à laquelle il a fait ça, puisque 2016, c'est quand même l'époque Yann Frodeno. Donc 2016, première deuxième place pour Patrick Lang avec un 2,40 au marathon où là tout le monde se dit aïe aïe aïe c'est qui lui, BB Pruner là il fait pas rire. 2017-2018, victoire pour Patrick avec en 2018 le premier sub 8 de l'histoire à Hawaï, c'est quand même pas n'importe quoi et c'est pas fait n'importe comment. C'est pareil, il fait partie de ces gabarits qui sont assez extraordinaires pour nous. Pour nous, on dirait que c'est un athlète lambda. 1m78, attention, le garçon fait 63 kg en poids de forme, donc ça fait moins lourd à porter là-dessus.
- ARNAUD
Ça agite dans les bosses.
- MIKA
Il est un tout petit peu affûté. Il y avait une vidéo qui tournait où quand il est au ravito, attention devant, il ne faut pas se mettre devant lui.
Celle-là, elle est bestiale. Il arrive, il pousse tout le monde. La bouteille d'un gallon de water sur la tête, le 1,5 litre de coca sur la tête, la moitié dans le gosier. Putain, c'est bestial. et il a un petit peu obligé tout le monde à revoir sa copie sur la course à pied et à ne pas se limiter effectivement aux 2,40 vous aviez un plafond de verre, excusez-moi je fais tout péter et maintenant jouer avec ça alors ça lui a des fois coûté un petit peu cher parce que à l'époque c'était pas encore les Uber triathlètes il y avait les Uber Biker, après il y a eu les Uber Runner et pour dire tiens les Uber Runner on va les faire sauter il y a Yann qui était un petit peu un petit peu dans les trois, il y a eu Uber Swimmer, Uber Biker,
- ARNAUD
Uber Athlete,
- MIKA
Uber Triathlète. Et du coup, il y avait comme à une époque, des petites alliances de circonstances, où là, on s'est dit, si jamais Patrick n'est pas très loin en marathon, on est mort. Donc du coup, on va remettre un petit coup de curseur sur le vélo. Et malheureusement, quand on veut courir de 40, il faut être hyper fort sur le vélo. Et ça lui a coûté, je crois que c'est 2019, où il débranche au 130ème, parce que... trop fort, trop vite, trop devant et exploser en vélo donc c'est un facteur clé dans une course, quand Patrick Lang est au départ, on réfléchit différemment que quand il n'est pas là complètement,
- ARNAUD
enfin voilà on est déjà à une heure et quart de podcast donc ça vous fait j'espère que ça va bien vous occuper sur votre séance de turbo parce que on va quand même faire un point météo parce que ça devient traditionnel Mais là, on touche quand même le front. C'est quand même vraiment la misère. Moi, je me suis levé ce matin pour faire une séance de turbo. Parce qu'il faut quand même que je roule un petit peu. Parce que le week-end prochain, j'ai une petite course de triathlon gravel en Espagne. Et d'ailleurs, putain, qu'est-ce que c'est cool de rouler sur un gravel. Alors, qu'est-ce que je me régale. C'est vraiment... Ça casse un peu de matériel quand même. Mais je dois bien dire que... autant je n'ai jamais tellement accroché au VTT autant là je prends un plaisir mais qui est faramineux voilà petit aparté voilà on espère vous avoir fait rêver, on espère que cet épisode vous a bien plu, n'hésitez pas à nous passer un petit message on va vous en reposer encore un ou deux avant que tu partes, tu pars quand d'ailleurs toi ?
- MIKA
non je pars jeudi prochain donc à mon avis on en posera un mais pas deux je crois pas je pars jeudi et peut-être que le prochain on sera... On se fera un live ou je ne sais pas quoi de là-bas. Si donc toi, tu n'as pas eu la chance de pouvoir nous rejoindre. Mais je vais essayer de faire des choses là-bas, bien sûr. Je pars avec le micro, avec le téléphone. Et on va essayer d'aller choper 2-3 petites capsules avec des athlètes là-bas.
- ARNAUD
Cool. Parfait. Eh bien, bonne semaine à tous. Bon week-end à ceux qui vont en profiter. Bonne course à ceux qui ont encore des courses. Amusez-vous bien. N'hésitez pas à aller faire un petit peu de digging sur les vieilles vidéos d'Hawaï parce qu'il n'y a pas grand-chose comme cette course. Ciao, ciao. Bon week-end. La bise.