- Benjamin Coste
Bonjour, je m'appelle Benjamin et vous écoutez Un beau jour, le podcast de famille chrétienne qui donne la parole à des croyants dont la vie et la foi ont été changés à jamais par un événement imprévu. Aujourd'hui, je reçois Benjamin Pouzin du groupe Glorious. Si vous écoutez ce podcast, il y a fort à parier que vous avez déjà chanté, dansé et prié grâce à l'un des chants composés par le groupe phare de la musique chrétienne francophone. Eh bien, bonjour Benjamin, merci de nous recevoir chez toi. Pour commencer cet entretien, et comme c'est la tradition dans Un beau jour, est-ce que tu peux nous présenter l'objet symbolique de ton histoire que tu as amené avec toi ce matin ?
- Benjamin Pouzin
L'objet peut-être le plus symbolique auquel je peux penser, c'est forcément une guitare. Parce que ce n'est pas forcément lié avant tout à Glorious, mais c'est peut-être lié à notre papa, qui lorsqu'on avait... 4-5 ans avec Tom, s'est converti en 1981. Donc ça commence à remonter. Et en 1981, il se convertit. On est une petite famille à Valence, on habite. Et papa veut nous faire prier. Et lorsqu'il veut nous faire prier, il se rend compte qu'essayer de nous faire réciter un chapelet à 4 garçons, c'est compliqué. Et donc il prend à ce moment-là une guitare pour nous faire chanter des chants de louanges. Et la prière est tout de suite devenue quelque chose d'assez joyeux. Parce que papa l'a rendue, grâce à la guitare, l'a rendue absolument géniale et mémorable. Et donc, c'est cet objet-là que j'ai amené. Parce qu'elle nous suit aujourd'hui. Elle nous suit aujourd'hui parce que c'est devenu carrément notre objet de travail, notre objet de mission, notre objet qui fait que les gens viennent prier avec nous et viennent nous écouter. Mais le souvenir, ce n'est pas la scène, la guitare. Le souvenir, c'est la maison à Valence avec mon père.
- Benjamin Coste
Justement, peut-être que tu peux continuer encore un peu à jouer, tant que je pose la question. Tu es né, donc tu viens de le dire, toi et tes frères, vous êtes nés à Valence, dans la Drôme. Six enfants. Ton frère est né Benoît et devenu un prêtre bien connu. Est-ce que c'est le signe que tu as grandi dans une famille chrétienne ?
- Benjamin Pouzin
Ah oui, alors nous, et on le dit toujours avec Thomas, Pour nous, c'est une chance. Quelquefois, ça peut être un poids, ça, de naître dans une famille chrétienne. Il y a des gens qui racontent combien ça a pu être pour eux difficile. À l'inverse, j'aurais tendance à dire qu'on a une chance incroyable parce que, justement, on a eu un papa qui s'est converti, donc qui est vraiment entré dans une vie chrétienne en 1981 à Paray-le-Monial. Et nous, on était tout petits. Avec Thomas, on ne se rendait pas compte, mais nous, on était en train de courir sur la prairie de Paris-le-Monial et de jouer au foot, pendant que notre père était en train de se convertir. Nous, on était surtout sur le foot, mais lui, il était surtout en train de découvrir l'évangile avec notre maman. Et ça, du fait qu'il soit converti, vu que ça a été un choix très fort de sa part, nos parents ont toujours... Les premiers témoins de leur conversion, c'est nous, c'est les enfants. souvent à la maison, en fait, quand vous êtes père, quand vous êtes mère, les premiers témoins de votre christianisme, c'est vos enfants qui vous regardent vivre. Et pour le coup, on les a regardés vivre, c'est-à-dire qu'on avait des grands yeux. Quand on est rentré de Paris le Mondial, il y a des choses qui ont changé. La première chose, c'est qu'on a acheté des icônes à la maison et des crucifix. Il n'y en avait pas. Il n'y en avait pas. Il y en a qui commençaient à apparaître de partout. Des bougies, un coin prière. On a la chance même d'avoir une maison. et papa consacre même une pièce de la maison à un lieu de prière. Et on se réunissait pour prier, pour chanter. Et donc, c'est devenu quelque chose d'essentiel dans la vie de notre papa et de notre maman. Et donc, ça a été quelque chose pour nous d'une chance de voir ça. Parce qu'avant de le vivre, tu le vois, tu vois tes parents.
- Benjamin Coste
Et alors justement, tu parles de vivre cette foi. Comment elle était vécue concrètement ? Après ce passage à Paris le Monial, dans notre famille, cette fois, nouvelle fois de ton papa, et donc qui, si j'ai bien compris, a commencé à déborder sur vous.
- Benjamin Pouzin
C'est la prière du soir. La prière du soir, on descendait dans cette pièce qui était une petite pièce de prière avec des icônes, avec des bougies. C'était très beau. Et comme je disais, papa, on était quatre garçons à l'époque. Benoît, Aurélien, Benjamin et Thomas. Et papa essayait de nous faire prier. Et bien sûr, on était quand même comme n'importe... Quatre gars ensemble, turbulent, bavard. Et papa a pris sa guitare et a commencé à chanter ce qu'on appelait à l'époque les chants du carnet vert. Pour ceux qui connaissent, c'est vraiment très, très loin. Le carnet vert, c'est un recueil de chants de louanges. Et on a commencé à connaître, mais je pense qu'on les connaissait tous. Tous, tous, tous. On les a tous connus.
- Benjamin Coste
Est-ce que tu te souviens peut-être, toi, petit garçon ? Alors là, tu as quel âge ?
- Benjamin Pouzin
5 ans, 6 ans, 7 ans, 8 ans.
- Benjamin Coste
Est-ce que tu gardes en mémoire ton ressenti de l'époque ? Comment tu vis ces moments de prière du soir avec tes parents, avec tes frères ?
- Benjamin Pouzin
C'est comme si Dieu semait quelque chose qui allait grandir beaucoup plus tard. Et c'est ça qui est intéressant dans l'éducation, dans l'enfance. Sans même le savoir, notre père était en train de semer quelque chose en nous. Alors que je vais devoir... désidéalisé notre papa, c'est un très mauvais guitariste. C'est un très mauvais musicien. Et à côté de ça, on est devenus, nous, aujourd'hui, des musiciens. Mais papa a semé bien plus que la qualité musicale. Il a semé quelque chose de plus précieux, justement, simplement, que jouer sur la mesure parfaitement, jouer des notes parfaitement. Papa a semé en nous quelque chose de bien plus profond, des graines de foi, des graines d'évangile qui... ne sont pas du tout apparues tout de suite, bien sûr, ça a mis beaucoup de temps. Et c'est intéressant de toujours relire sa vie en disant « Ah, mais en fait, Dieu était en train de semer et s'est sorti dans ma vie 10 ans, 15 ans, 20 ans après. »
- Benjamin Coste
C'est vrai que moi, Benjamin, je ne t'ai jamais entendu parler de ta rencontre personnelle avec le Christ. Est-ce que tu peux nous dire, en fait, tout simplement, où ça s'est passé, dans quelles circonstances, comment c'était ?
- Benjamin Pouzin
On a toujours fait... On a toujours fait rire les gens avec Tom, parce que Glorius a cette vie un peu dans l'unité œcuménique, où on fréquente, nous on est catholiques, mais on fréquente aussi des évangéliques, et les évangéliques aiment beaucoup poser cette question de dire, quel jour, quelle heure, quel endroit as-tu remis ta vie à Christ ? Et on était très embêtés, nous, avec Thomas, de répondre à cette question, parce qu'il n'y a pas un jour particulier, il y en a des dizaines et des dizaines et des dizaines de jours où... ma foi a juste grandi ma foi a juste Dieu a semé quelque chose de nouveau Dieu a fait quelque chose de nouveau et après pour marquer ça je pense que quand on était ado avec Thomas on part au JMJ à Rome en 2000 voir Jean-Paul II et avec des millions de jeunes et ça peut-être que c'est une pierre blanche sur notre parcours un moment fondateur un moment où où Dieu justement commence à faire germer les petites graines qui ont été semées dans le coin prière de nos parents, où là on part avec nos guitares, avec Thomas, avec notre groupe des JMJ, très simplement, et on commence à animer le groupe, alors que ce n'était pas du tout prévu, mais on commençait à faire chanter le groupe toute la journée. Et la rencontre avec Jean-Paul II nous a profondément marqué son discours, son regard, sa façon d'évangéliser, sa façon de parler de Dieu. Ça, ça a été quelque chose qui a commencé à changer notre vie.
- Benjamin Coste
C'est quand et comment est-ce que vous avez décidé, tous les deux, de se dire, d'ouvrir cette porte à peut-être consacrer votre vie à la louange, à la musique ? Alors, j'imagine aussi, bien entendu, que ça s'est passé petit à petit, qu'il n'y a pas un avant, un après radical. Mais à quel moment, malgré tout, cette idée devient peut-être un peu plus concrète, un peu plus précise ?
- Benjamin Pouzin
Bon, concrètement, il y a quand même des lieux, parce que les gens qui écoutent ce podcast... doivent se dire, mais alors, il y a des moments ou pas où vraiment, ils vont raconter un truc secret. Il y a quand même des trucs un peu secrets. Un soir, notre père rentre à la maison et nous dit, j'ai acheté des places de concert. Et on lui demande, c'est quoi le nom du groupe ? Et il nous dit, le groupe s'appelle EXO. D'accord ? Nous, on ne connaissait pas. En plus, on était catholiques et c'était un groupe protestant évangélique.
- Benjamin Coste
Donc EXO, en deux mots, pour que...
- Benjamin Pouzin
et nos auditeurs aussi voient Exdo c'est un groupe dans les années 90 en 1995 sort 4 albums à partir de 1995 jusqu'à 2000 sur 4 albums de louanges qui vont quand même marquer profondément les gens qui aiment la musique chrétienne et à l'époque c'est très très rare et c'est vraiment les premiers enfin c'est toujours pareil c'est des pionniers en tout cas c'est des pionniers pour annoncer des américains qui viennent en France qui chantent en français pour évangéliser à travers la louange Merci. Bref, papa rentre le soir, nous donne ses places de concert et... On finit par aller à ce concert un soir. On se retrouve dans cette salle de concert, parce que ce n'était même pas dans une église. Je crois que c'était au Théâtre Loronne à Valence. Et là, on est au milieu des gens avec Thomas. On a 15 et 14 ans, je pense, quelque chose comme ça. Et là, il y a quelque chose qui se passe en nous. Quand on regarde Chris, Laura et Thierry, qui sont les fondateurs d'Exo, qui chantent devant, notre vie, là, on comprend quelque chose, que notre vie est en train de changer. C'est-à-dire qu'on jouait de la guitare avec Tom à la maison. On était des collégiens. Et à l'époque, tous les soirs, quand on rentrait avec Thomas, on jouait de la musique, on aimait... On jouait du Goldman, on jouait du Oasis, on jouait du Cabrel, on jouait des groupes de rock anglais à l'époque, la Britpop, ce qu'on faisait, Blur et compagnie. Et là, d'un coup, on voit une musique qu'on aime, qui est chrétienne, et là où il nous... ils changent notre vie, c'est qu'ils nous font prier. On se retrouve... Exo, durant l'assurance, on se retrouve à prier pour de vrai dans une salle où nous, on n'était pas habitués, en plus, on est catholiques. Donc nous, on prie dans une église lors d'une messe, voilà, recueillement. Et il y a un tel recueillement, il y a une telle ferveur, il y a une telle prière qu'on dit « Waouh ! Mais cette joie, cette ferveur, cette louange, si on pouvait la redonner dans l'église catholique, ça serait incroyable ! » Et on fait cette prière avec Tom. Seigneur, si tu es d'accord, est-ce qu'on peut faire le métier de Chris, Laura et Thierry ? Et on fait cette prière. Et faites très attention aux prières que vous faites, parce que Dieu les entend et Dieu les prend très au sérieux. Quand vous êtes jeune, quand vous faites une prière, faites gaffe parce que Dieu les écoute vraiment.
- Benjamin Coste
Je t'ai senti, je te regardais et je t'ai senti très ému au moment où tu t'es replongé dans cette soirée. Oui,
- Benjamin Pouzin
c'est vraiment des moments qui ont changé notre vie. On le sait, comme lorsqu'on écoutait Jean-Paul de Haugemey, c'est des moments qui changeaient notre vie. Lorsqu'il nous disait, si vous êtes ce que vous devez être, vous mettrez le feu au monde entier. Nous, ça a vraiment brûlé notre cœur. Et nous, c'est des phrases fondatrices dans notre vie qui nous disent, vous pouvez le faire. Vous pouvez faire quelque chose que personne n'a jamais fait. Et Glorious, c'est un acte de foi, de... de personnes absolument ordinaires. Glorious, ce n'est pas le cumul de talents très spécials, de gens qui ont un don très particulier, de gens qui ont compris quelque chose que les autres n'ont pas compris, qui cumulent un savoir très particulier dans la musique et qui leur permettrait... Non, non, Glorious, on est juste des gars ordinaires. On vient de Valence, on n'a rien de spécial. Par contre, Dieu a été extraordinaire dans notre vie. Dieu a semé des choses extraordinaires dans notre vie. On est des gens ordinaires et Dieu a été extraordinaire avec nous.
- Benjamin Coste
C'est d'ailleurs la petite phrase dont tu te sers sur ton profil, sur les réseaux sociaux. Un gars ordinaire au service d'un Dieu extraordinaire.
- Benjamin Pouzin
Oui, parce que la meilleure façon souvent de résumer Glorious, c'est ça. En plus, Glorious, on est exposé comme des gens connus. Donc, tu pourrais dire, tu vas profiter de cette exposition pour devenir... non pas une star, mais tu vois quelqu'un d'admiré, quelqu'un d'admirable, quelqu'un d'incroyable, quelqu'un d'exceptionnel. On n'est absolument pas exceptionnel. Si on est sur scène, devant les gens, on leur dit toujours, c'est parce que Dieu a changé notre vie, pas parce qu'on est des gens incroyables.
- Benjamin Coste
Vous avez lancé Glorious suite aux JMJ 2000 à Rome.
- Benjamin Pouzin
Oui.
- Benjamin Coste
Et votre premier album en 2002 va rencontrer de façon assez étonnante un grand succès, en tout cas pour un album de musique chrétienne. Je crois que c'est 30 000 exemplaires vendus. Il y a des télés, il y a des radios, il y a une espèce de petit buzz qui se fait autour de vous. Vous, vous êtes encore quand même très jeune. Question assez simple, mais comment tu l'as vécu à l'époque, ce début de notoriété dont tu viens de parler ?
- Benjamin Pouzin
Honnêtement, je ne l'ai jamais bien vécu. Ah oui ? Pourquoi ? Non, je ne l'ai jamais bien vécu. Parce que je trouvais... qu'à chaque fois qu'on avait des reportages, des interviews, on n'arrivait pas à donner qui on était vraiment. D'abord, faute aux journalistes en face parce qu'on était vite caricaturés, ce que je comprends, parce qu'en plus dans les médias mainstream et nationaux, on était un espèce d'hybride d'extraterrestres, de cathos jeunes comme ça, complètement pour illuminés, et on avait du mal... à rentrer dans le détail. Et tu ne peux pas arriver en disant, vous savez, ce qu'on a dans le cœur, c'est un appel. Tu ne peux pas expliquer ça à Thierry Ardisson ou à Laurent Ruquier. Ça ne marche pas sur un plateau télé de lui dire, écoute, ce qu'on vit, c'est avant tout un appel. Bref, on l'a très mal vécu, on a été très caricaturés. Et non, on ne l'a jamais... Nos copains étaient super fiers de nous. Et moi, je n'étais vraiment, vraiment pas hyper fier. Et à 20 ans, tu n'arrives pas à donner l'essence. ou le message que tu veux essayer de transmettre. Parce qu'en plus, le fait d'être un chanteur, quand tu es Goldman, tu sors un album, Goldman le disait toujours, je n'ai pas de message particulier à transmettre. Nous, on avait comme d'un coup une responsabilité de se retrouver à France 2 à 22h et à devoir parler de la foi, de l'évangile à 20 ans, comme ça, en face de Thierry Ardisson et de Laurent Baffi.
- Benjamin Coste
On n'a pas le temps de balayer 20 ans de carrière, ça serait trop long, bien qu'hyper intéressant. Mais en 20 ans de carrière, en tout cas, pour résumer, forcément, vous avez rencontré des hauts, des bas. Dans les bas, il y a eu, par exemple, le départ difficile du père David Gréa, qui vous avait accompagné dans la création du projet Lyon Centre, et qui donc a quitté la prêtrise en 2017 pour se marier. Il y a eu des années aussi où le succès était un peu moins au rendez-vous. Il y a parfois aussi, on s'en était parlé à l'époque, je me souviens, le sentiment de ne pas être assez soutenu par l'Église. Il y a eu des choses forcément compliquées en 20 ans. À quoi, en fait, tu t'es raccroché ? Et vous, vous vous êtes peut-être raccroché aussi ensemble durant toutes ces années pour tenir. Parce que aussi, ce qui est étonnant dans l'aventure de Glorious, c'est cette durée d'être 20 ans après encore là et toujours bien là, d'ailleurs, plus que jamais, j'allais dire.
- Benjamin Pouzin
Glorious, avec Thomas, quand on le relie, pour rentrer dans l'intimité de Glorious., ce n'est pas une aventure musicale, c'est une vie de foi. Et avec ses hauts et ses bas, avec ses joies et ses doutes, avec ses lumières et ses échecs, ses péchés. Il y a vraiment, dans Glorious, tu as toute la vie d'un homme qui essaie de suivre Jésus. comme les disciples essaient de le suivre et à des moments sont absolument incroyables, comme Pierre qui fait une grande déclaration, tu es le Christ, le fils du Dieu vivant, et puis cinq minutes après s'effondre complètement, renie, oublie, voilà. Et bah Glorious, dans les 20 ans, il y a ça. Et qu'est-ce qui a fait qu'avec Tom, on a tenu ? C'est justement comme les disciples. Notre rêve, à Thomas et moi, je crois que notre rêve le plus profond, pour Thomas et moi, n'est pas d'être musicien. notre idéal, c'est d'être un disciple de Jésus. Et qu'est-ce que je veux dire par là, être un disciple de Jésus ? C'est que nous nous sommes toujours accrochés à la foi en Jésus. De croire que même si la barque tangue, même si tu as l'impression que tu vas sombrer, même si tu as l'impression que là où tu t'es mis, je ne sais pas, dans ta paroisse, ton prêtre part, tu te dis, ça va couler maintenant, c'est fini. Tout ce qu'on a construit. C'est de tenir à Jésus parce que justement, il est dans la barque et que lui, il est peut-être en train de dormir et que tu aimerais bien qu'il soit un peu réveillé, mais qu'il est là et on s'est accroché, accroché à lui au moment où on n'y arrivait plus, accroché à lui, même quelquefois en prenant les mauvaises directions nous-mêmes, même quand nous-mêmes, on a mal discerné. C'est quand même de continuer à regarder vers lui et à vouloir le suivre coûte que coûte de plus près. Ça, j'aime le dire, suivre le Christ. De plus près.
- Benjamin Coste
Mais d'où elle vient, cette persévérance ? Parce qu'encore une fois, il y a eu des moments où, d'ailleurs, le groupe a connu des pauses. Vous avez fait des pauses, vous vous êtes posé la question de continuer.
- Benjamin Pouzin
Oui, on a même arrêté.
- Benjamin Coste
Vous avez même arrêté un temps. Cette persévérance, encore une fois, cette volonté de durer, vous l'avez puisée où ? Alors j'entends bien dans cette foi, mais est-ce qu'il y a encore un ressort un peu plus profond qu'on peut aller chercher ?
- Benjamin Pouzin
Glorious, c'est un appel. Et c'est toujours difficile à expliquer dans sa vie, de dire c'est quoi un appel. Un appel, c'est comme si tu ressens quelque chose en toi, où Dieu vient te rencontrer sur un terrain qui est déjà propice en toi, mais qui n'est pas prêt. C'est ça un appel. C'est-à-dire que quand Jésus appelle Pierre, il vient l'appeler sur le terrain de la pêche, mais Pierre, c'est un pêcheur de poissons, c'est tout. Et lui, il a envie de pêcher des poissons, d'en pêcher des grandes quantités et de les vendre. Et Jésus vient le chercher sur ce terrain-là et il ne va pas le tordre pour l'appeler. Il va l'appeler, mais en lui disant « Non, non, moi, je vais faire de toi un pêcheur d'hommes. » Donc, il va transcender le terrain propice de pierre pour en faire le plus grand évangélisateur du monde. Et nous, on était des petits musiciens de Valence un peu inconnus qui avions prévu de faire du Oasis et du Goldman dans notre vie et dans la cave de nos parents. Et Dieu a fait qu'on est allé faire la tournée des Zénits pour annoncer son nom. Et donc, il y a cet appel-là. Et peut-être la deuxième chose, c'est que, ça c'est plus personnel peut-être, mais dans le christianisme, la foi ne tient que par le feu, pour moi. C'est-à-dire ? La foi ne tient que par le feu, c'est-à-dire que le christianisme n'est digne que d'un cœur en feu, un cœur enflammé. Qui que l'on soit, quoi que l'on vive, que l'on soit un évêque ou que l'on soit un simple laïc, le christianisme, l'évangile n'est digne que d'un cœur audacieux, que d'un cœur qui est capable de marcher sur l'eau, de sortir de la barque et de marcher sur l'eau. Le christianisme n'a rien d'intéressant quand il est plan-plan. Le christianisme n'a rien d'intéressant quand il est simplement une routine religieuse. Le christianisme n'a rien d'intéressant quand il est simplement une culture qui voudrait plus ou moins se défendre dans une difficulté d'un temps où les gens croient moins. Ça, ça ne m'intéresse pas. Ça n'a jamais intéressé Glorious. Le christianisme n'est intéressant que lorsqu'il est un feu qui se répand dans toutes les villes et dans tous les cœurs. Le christianisme n'est intéressant que lorsqu'il est la pentecôte qui se renouvelle, C'est-à-dire des gens qui étaient... absolument bloqués, fermés, apeurés, deviennent des gens qui n'ont plus peur, osons le dire, de mourir pour l'évangile. Ces mêmes gens qui avaient renié le Christ deviennent des gens qui sont capables aujourd'hui de tout donner. Et je pense qu'il y a de ça chez Thomas et moi dans notre personnalité pour tenir, c'est-à-dire de dire le christianisme n'est digne que de 100% de ta vie.
- Benjamin Coste
Aujourd'hui, Glorious rencontre un grand succès. Vous remplissez des Zénits, vous cartonnez sur les plateformes de streaming. Comment on gère un tel succès et une telle notoriété ? Justement, on a fait ce choix de servir le Christ, de se mettre à son service. Il y a un double mouvement qui ne semble pas forcément évident à lier. Comment vous faites ?
- Benjamin Pouzin
Mon père spirituel, qui est un jésuite, me disait une chose que je peux révéler. Il me disait, j'aime bien cette phrase, il me dit de l'humilité en tout, de l'humilité dans la gloire et de l'humilité dans l'échec. En fait, c'est un conseil de vie très beau que j'aime beaucoup parce que dans nos vies, dans nos couples, dans nos réussites, dans notre travail, qu'on fasse Glorious ou pas, qui que l'on soit, de l'humilité dans la gloire, c'est-à-dire de l'humilité dans le succès. Avant de rentrer sur scène, Avec Thomas et avec tous les musiciens, nous avons toujours un temps de prière. Cinq minutes avant, on prie vraiment. Et on fait une prière très particulière. Seigneur, ce n'est pas notre public. Ce sont les tiens qui sont dans cette salle. Nous, on ne les connaît pas. Et c'est vraiment une prière sincère. Et ce que je révèle là, c'est vraiment la prière de notre cœur, la porte fermée dans notre chambre. Tu vois ce que je veux dire ? C'est vraiment le truc... secret de Glorious, de notre atelier personnel. Ce n'est pas notre public. Glorious n'a pas de public. Glorious, aujourd'hui, a 500... Oui, un demi-million, 500 000 personnes qui nous suivent sur YouTube. On a fait 400 millions de streams sur nos chansons. C'est absolument incroyable. Quand tu regardes, tu pourrais regarder ça avec des grands yeux. Et fondamentalement, je n'ai jamais pensé... que c'était notre succès à Thomas et moi. Ce n'est pas notre succès. C'est le succès de l'Évangile, c'est le succès de Jésus. Et arriver dans un zénith où il y a 2500, 3000, 4000 personnes qui applaudissent, qui hurlent au moment où tu arrives, c'est absolument génial. Mais jamais, jamais, jamais je n'ai pensé que c'était pour moi qui venait. J'ai toujours su et j'ai toujours gardé cette ligne dans le cœur avec Thomas de dire ces gens viennent pour connaître un peu plus Jésus. Ces gens, et on aime rire avec ça parce qu'on le dit pendant la soirée, ces gens devraient être devant TF1. Ils sont là ce soir avec nous. C'est incroyable. C'est un miracle pour nous. Parce que ce n'est pas nous qui attirons. Nous, on est juste des gars ordinaires. On est juste deux gars qui avons des graves problèmes de calvitie en ce moment à régler. Et je veux dire, les gens ne viennent pas pour notre... Je veux dire, parce qu'on est des gars incroyables, des gars... Voilà. Non, les gens viennent parce que la louange en ce moment dans le monde, je crois... est un moyen utilisé par Dieu pour ramener des gens vers lui. Il y en a d'autres, mais la louange actuellement dans le monde et dans le monde francophone et dans le monde anglophone et dans le monde de partout, les gens prient avec la louange, les gens écoutent de la louange, les gens aiment la louange et elles se répondent, c'est vrai, de partout, dans les voitures, dans les podcasts.
- Benjamin Coste
Alors pareil, en préparant cet entretien, je me disais, cette question m'est venue à l'esprit, mais tu viens de le dire, comment est-ce qu'on assume en fait la responsabilité aussi, il me semble que c'est une forme de responsabilité en tout cas, de soutenir la prière de millions de personnes ? Et aujourd'hui, via Internet, c'est pas simplement à Lyon ou même au niveau de la France, mais c'est aux quatre coins du monde. Pareil, comment est-ce que vous y pensez de temps en temps, à cette responsabilité qui est aussi un peu la vôtre ?
- Benjamin Pouzin
Je crois que les gens aiment notre musique parce qu'ils aiment... au-delà de nous justement notre louange, notre prière. Mais ça, c'est un truc que Dieu nous a donné. La vérité, je vais vous faire des confidences encore, là c'est la folie. Quand on avait 11-12 ans avec Tom, nos parents nous emmenaient à un groupe de prière à Valence, parce qu'ils allaient eux-mêmes le mercredi soir à un groupe de prière à Valence, et on a su jouer de la guitare et du piano vers 11-12 ans. Et très vite, on est venus de temps en temps, rarement, mais animer le groupe, c'est-à-dire en fait l'accompagner. Et quand... On a pris un piano et une guitare avec Tom. C'était inné. Mais il y avait un don chez nous, les gens priaient. Et il y avait des gens qui venaient animer et les gens ne priaient pas. C'est-à-dire, les gens, non, c'était de l'animation. Nous, on n'a jamais fait, on n'a jamais animé. On n'a jamais animé une messe, par exemple. Nous, nous ne cherchions qu'une chose, c'est à faire prier les gens. Notre truc à Thomas et moi, c'est que lorsqu'on prend une gratte, est-ce que les gens vont prier ? Parce que nous, on prie, on aime ça. Et donc, je crois que ça, les gens viennent le chercher dans Glorius. Et voilà notre responsabilité, c'est à quel point, par nos textes, par nos mélodies, nous allons rejoindre la vie des gens. Tu sais, on a des anecdotes complètement folles sur des chants. Il y a un chant qui s'appelle « Tu seras la louange » qui dit « Tu seras la louange au cœur de mes épreuves » . Bon, c'est une phrase toute simple qu'on a écrite avec Thomas, voilà, une mélodie toute simple. Un jour, une dame vient nous voir en nous disant « Si » . Si je ne me suis pas foutu en l'air, c'est grâce à ce chant-là. Elle était en larmes. C'était à la fin d'une soirée. Alors toi, tu es là. Et elle dit, j'ai perdu mon mari. Et j'ai cru que j'allais me mettre en l'air. Et chaque jour, j'ai écouté ce chant chaque matin. Et c'est ce qui m'a aidé à tenir. Et tu vois la puissance d'un truc qui te dépasse complètement. Parce qu'en fait, tu n'es pas responsable de ça. Moi, je n'ai pas écrit « Tu seras la louange » . À la base, ce chant, je ne l'ai pas écrit. Pour cette dame qui avait perdu son mari, qui était en pleine, qui était dans un deuil terrible. Et pourtant, pour elle, c'était son chant. Il y a beaucoup de gens comme ça. Et c'est ça qui est très beau. Et je le comprends parce que je l'ai moi-même vécu avec des chants de louanges. Des chants de l'Emmanuel qui m'ont beaucoup touché. Je ne sais pas, je pense à Jésus, toi qui as promis d'envoyer l'Esprit. Ce truc, j'avais l'impression que ça avait été écrit pour moi. Je pense à des chants d'exo comme Ouvrons les portes au roi. j'ai toujours... pensé que ce truc avait été écrit pour moi. Et pourtant, j'ai rencontré le gars qui a écrit ce chant, Chris Christensen. Non, non, il m'a dit, non, c'est pas pour toi que je l'ai écrit. Et je trouve ça génial. C'est-à-dire que l'œuvre, la louange dépasse infiniment la personne qui est derrière. Et c'est ça qui est beau, qui touche la vie des gens.
- Benjamin Coste
Je me suis aussi, on connaît tous des creux dans notre vie spirituelle et moi, je me suis toujours demandé, en fait, comment tu faisais pour monter sur une scène, pour faire prier des centaines de personnes, quand toi-même, t'es un peu en... en difficulté spirituelle, le feu, comme tu en parlais tout à l'heure, est peut-être moins vif. Quand tu te sens un peu bancal spirituellement. Comment est-ce qu'on arrive à emmener malgré tout dans la prière des personnes et ne serait-ce qu'à monter sur scène ?
- Benjamin Pouzin
Il y a vraiment des périodes de vie où c'est difficile d'être à l'endroit où Dieu t'a semé. Il y a des périodes de ta vie et tu n'es pas obligé de faire de la louange pour juste te dire « j'aimerais juste ne pas être là » . J'aimerais juste être ailleurs. Et même ton esprit te dit, ça serait tellement mieux ailleurs. Et j'ai vraiment eu des périodes de ma vie où quand j'étais sur scène, je me disais juste, c'est peut-être pas ma place. Je serais beaucoup mieux ailleurs. Il y a quelquefois dans ta vie d'homme, il y a des pensées en toi, des idées qui te font dire que la meilleure chose qui peut t'arriver, c'est de ne pas être toi-même et d'avoir une autre place. Et dans l'Église... C'est exactement la même chose. En plus, quand on sert dans l'Église, ce truc est à fond multiplié, je trouve. C'est-à-dire, par exemple, moi, je suis un laïc. Par exemple, je peux faire une confession, mais pendant des années, je me suis battu dans ma tête avec l'idée de pourquoi je ne suis pas prêtre. Tu vois ce que je veux dire ? C'est-à-dire, pourquoi je n'ai pas la place d'un prêtre ? Pourquoi je n'ai pas la capacité juridictionnelle d'un prêtre ? Tu vois ce que je veux dire ? C'est-à-dire, pourquoi je n'ai pas le même truc ? J'évangélise comme j'annonce. Et pendant des années, j'ai eu dans ma tête ces espèces de trucs qui sont revenus en boucle, qui te disent
- Benjamin Coste
En fait, t'es pas à la bonne place. Et ça, c'est un peu des tentations. C'est un peu des trucs en toi qui t'empêchent de savourer ce que tu vis. Et en fait, il y a un peu de jalousie, il y a un peu de trucs comme ça, tu vois. Et ça, c'est un peu l'ennemi qui vient saumer des trucs en toi pour t'empêcher de savourer ce que Dieu a mis en toi. Et il y a un évangile qui a changé ma vie. Les cinq pains et les deux poissons. Les cinq pains et les deux poissons, c'est vraiment un truc à la base de gamins de cathé. Pour moi, qu'on m'a raconté des centaines de fois, que j'ai entendu des centaines de fois le dimanche à la messe, que je connais absolument par cœur, que je sais qu'un jeune garçon est sorti du rang au milieu d'une foule et a donné ses cinq pains et ses deux poissons et que j'étais content parce que quand j'étais petit avec Tom, on le chantait et ça nous faisait marrer. Mais en fait, il y a une sagesse bien plus grande que simplement un ado qui sort à un pique-nique devant Jésus. La sagesse des cinq pains et des deux poissons, c'est la capacité à ne pas négliger ce que Dieu a mis en nous. Et souvent, lorsqu'on voit nos cinq pains et nos deux poissons, la seule chose qu'on se dit intérieurement, c'est que ce que nous avons pour notre vie, ce n'est pas assez. Je n'ai pas assez. Je devrais être prêtre pour être un vrai évangélisateur. Je n'ai pas assez. Je devrais avoir la capacité de ceci ou de cela parce que je n'ai pas assez. Je n'ai pas assez d'argent pour fonder mon entreprise. Je n'ai pas assez d'amour pour pardonner à mon conjoint. Je n'ai pas assez de force pour avancer dans ma santé. Tu vois ce que je veux dire ? Les cinq pains et les deux poissons. Et tu les regardes et tu dis... Ce n'est pas suffisant dans ma vie. Et pourtant, les cinq pains et les deux poissons, quand on est capable d'abord de ne pas les négliger, de les accepter, et ensuite de les donner à Dieu, Dieu est capable de les multiplier.
- Benjamin Pouzin
Certains reviennent au Christ par vos chants. Et comme tu l'as évoqué à l'instant, on imagine que ça ne plaît pas vraiment à l'adversaire, tout ça. Ma question, c'est de savoir, est-ce que le combat spirituel, quand on est aussi exposé, un peu comme Glorious, fois. T'en es exposé comme Glorious, ça fait partie vraiment de votre quotidien et c'est un point d'attention pour vous.
- Benjamin Coste
Oui, je vais vous donner un conseil spirituel que j'ai reçu de la part de mon père spirituel Jésus. Ça ne vient même pas de moi, mais il m'a appris à prendre très au sérieux les attaques qu'on peut vivre intérieure, penser les choses qui viennent de l'extérieur aussi, qui sont bizarres, de les prendre très au sérieux. Et ? de savoir profondément en rire aussi. Je crois que c'est une attitude de sagesse, c'est-à-dire à la fois d'être conscient que cela existe et de ne pas les surdimensionner, et même d'en rire, c'est-à-dire de rire de l'ennemi un peu, de rire de tout ça. Ah bon, il nous attaque, oui, d'accord, d'accord. Nous, avec Tom, on a toujours appris ça, à se marrer de tout ça. On a des milliers d'anecdotes. C'est-à-dire, tu arrives dans un endroit et comme par hasard, on vient de t'apprendre que je sais pas quoi, l'église où tu dois jouer en fait, l'électricité il y a deux jours a complètement cramé le truc va pas fonctionner ou un truc, tu vois, qui va arriver matériel et qu'en fait en gros on dit, il y a un problème en fait en gros il y a un problème partout où t'arrives il y a un problème, il y a un souci ça se passe pas du tout, et nous on rigolait toujours parce qu'on se disait toujours, non mais quand c'est Patrick Bruel tout va bien, et après plus intérieurement, je pense que La grande force de Glorious, avec Thomas, on le dit souvent, mais c'est justement de ne pas être seul. On est deux. Et avec Thomas, notre fratrie, notre amitié, notre amour fraternel nous a toujours soutenus l'un l'autre. Quand l'un avait des grandes difficultés, l'autre portait. Quand l'un ne pouvait plus porter le sac à dos qui s'appelle Glorious, l'autre le prenait. Et ça nous est vraiment arrivé concrètement. Et on a vraiment... compris la parole de Jésus, il les envoya deux par deux. Et tu comprends pourquoi Jésus aurait pu envoyer ses douze disciples dans douze villes différentes et donc avoir un impact plus grand. S'il les envoie deux par deux, si tu réfléchis, tu dis Jésus n'a répondu son message que dans six villes. C'est dommage, il a divisé par deux sa force. Mais il a préféré diviser par deux sa force pour que ses disciples tiennent plutôt que d'impacter plus de villes. Et je crois qu'avec Thomas, le fait que nous soyons deux, qui nous a toujours permis tous les deux de se porter l'un à l'autre. Quand l'autre n'allait pas, combien de fois il est monté sur scène, Thomas, en me disant c'est difficile ou il y a un truc, le machin. Et on s'est regardé dans les yeux en disant t'inquiète, je suis là.
- Benjamin Pouzin
En vertu de ce service que vous avez dans l'Église, finalement, est-ce que vous avez une espèce de, je ne sais pas, d'hygiène spirituelle que vous imposez un petit peu ? Donc le perspi, je ne sais pas, est-ce que vous vous contraignez, entre guillemets, à faire des retraites de façon régulière, toujours pour... pour être ajusté à votre mission.
- Benjamin Coste
Alors, avec Thomas, on n'a pas de règles particulières tous les deux, parce qu'on... Thomas est marié, vit avec son épouse et sa petite-sille, et moi de mon côté. Mais par contre, chacun de notre côté, moi je sais que j'ai une hygiène spirituelle. Qu'est-ce que ça veut dire ? C'est-à-dire une grande fidélité à la prière, déjà de démarrer, une grande fidélité à la prière, une grande fidélité à la lecture spirituelle aussi. Ça, ça a toujours été un truc qui a...
- Benjamin Pouzin
Ce que tu appelles lecture spirituelle, c'est quoi ? C'est les...
- Benjamin Coste
L'urx du jour ou d'autres... Alors au-delà, ça ça peut être la prière, des auteurs spirituels. Ok. Ça veut dire une grande hygiène de dire... il est très important que je lise des auteurs spirituels. Ça peut être des théologiens, comme ça peut être des saints, ça peut être des spirituels, ça peut être du mystique, comme ça peut être simplement un article théologique même. Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Se nourrir intellectuellement aussi. Se nourrir spirituellement par la prière et se nourrir intellectuellement. Quelqu'un qui ne se nourrit pas ne peut pas nourrir les autres. Et vous savez quoi ? Je crois que ça, c'est vraiment réel dans la vie spirituelle. Un prêtre, 1. Une catéchiste, un père ou une mère qui ne se nourrirait pas ne peut pas nourrir ses enfants. Moi, j'ai besoin d'être nourri spirituellement pour nourrir les autres. Et ça serait faux de dire non, ça ne sort que de moi. Non, justement, j'ai besoin d'être nourri à la grande source qui est le Christ et à travers le Christ, à la grande source de tous ceux qui écrivent et qui nous nourrissent par leur contemplation, par leur prière qui nous mène au Christ. Je pense qu'avec Thomas, nous ne ressemblons pas. à notre génération. Aujourd'hui, on vit dans une société où les gens veulent se construire de manière individuelle et autoréférentielle. C'est-à-dire, c'est moi-même qui m'auto-accomplis. Un chrétien, c'est tout l'inverse. Un chrétien, il se reçoit de Jésus, il se reçoit de l'Évangile, il se reçoit des disciples, il se reçoit des témoins, il se reçoit d'une église, il se reçoit d'une communauté, il se reçoit de millions de témoignages, il se reçoit de tout. Et il se construit. grâce à ces géants qui sont passés avant lui. Et quand il pense, d'un coup, tu dis, non, mais c'est une chance. Non, mais c'est une chance incroyable. Quel bagage dans la vie d'être chrétien, c'est-à-dire de dire, non, mais en fait, des gens sont passés par ces routes et ont ouvert des voies comme si tu étais dans une montagne infranchissable. Il dit, non, mais regarde, là, j'ai mis des cordes. Regarde, là, j'ai mis des endroits où tu peux te reposer. Regarde, là, tu peux passer par là. Alors que là, tu vas te péter la gueule. Et c'est incroyable. et donc être chrétien pour moi J'ai toujours aimé les mentors dans l'Église. C'est-à-dire, j'ai toujours eu des mentors, des gens que je lisais. Notre pape actuel, son grand mentor, c'est Saint-Augustin. Bon, ben voilà, il s'est mis à l'école de Saint-Augustin. Quand on est à l'école de rien et de personne, c'est très dangereux, quoi.
- Benjamin Pouzin
Je me disais, si Glorious devait s'arrêter demain,
- Benjamin Coste
qu'est-ce que tu ferais ? Ma belle-mère m'a posé cette question pendant... Pas 10 ou 15 ans.
- Benjamin Pouzin
Ah oui,
- Benjamin Coste
quand même. Et là, depuis, je vais vous le dire, ça dit quelque chose du succès de Gloros, parce que depuis 5 ans, il ne me la pose plus. Comme je le disais, on est avant tout fait pour être des disciples de Jésus. Et comme Job, il faut avoir cette prière. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris, qu'il en soit ainsi. Donc ça, c'est la prière terrible à faire, parce que quand tu le vis vraiment... En fait, on l'a déjà vécu. Ce qui a été incroyable dans notre histoire, et c'est pour ça que je disais que c'est une histoire spirituelle, Gloros avant d'être une histoire musicale. C'est qu'en 2007, on arrête pendant un an. Et vraiment, la vérité, c'est qu'on arrête et on remet ça à Dieu. Et Dieu nous l'enlève. Je ne sais même pas comment expliquer ça. Aujourd'hui, il n'y a plus que le rose. Donc, je le sais, je l'ai déjà vécu. Donc, je ne suis pas inquiet. Je ne suis pas nerveux que demain, si ça devait s'arrêter. Maintenant, je ferai tout pour que ça continue.
- Benjamin Pouzin
Tu l'as dit aussi, tu es marié, tu es père de famille, père de trois enfants. Quatre,
- Benjamin Coste
quatre.
- Benjamin Pouzin
Quatre, pardon, excuse-moi. Je me disais, comment aussi ta famille contribue à ton équilibre personnel ?
- Benjamin Coste
Claire, c'est plus que ma conjointe, c'est plus que mon épouse, c'est plus qu'une amie, c'est plus que ça. On utilise peut-être un mot comme ça, mais pour de vrai, c'est une âme sœur.
- Benjamin Pouzin
Vous êtes mariée depuis ?
- Benjamin Coste
20 ans. Avec Claire, elle a tout vu, elle a tout traversé avec moi. Elle a été là au moment où c'était difficile. Et surtout, elle n'a jamais eu de paroles qui m'ont découragé et qui m'ont dit « Arrête, ça suffit. » Même au moment où vraiment c'était par terre. Ça, c'est vraiment un cadeau du ciel. C'est vraiment incroyable de le vivre. Donc, je l'ai vécu avec elle. Donc, elle a vraiment toujours soutenu Glorloos. Et ça a été vraiment un moment incroyable pour moi de le vivre avec elle. Et aujourd'hui, c'est moi qui la soutiens. Donc c'est ça qui est trop beau. Maintenant, elle est maire de Francheville. Donc c'est incroyable. C'est une aventure incroyable. Et c'est moi qui la soutiens aujourd'hui.
- Benjamin Pouzin
Maire de... Qu'on explique, hein. Maire de Francheville, c'est la ville où vous habitez. À côté de Lyon.
- Benjamin Coste
Non mais c'est ça qui est drôle parce que pendant 20 ans, Claire, elle arrivait dans un dîner. Et elle était la femme de Glorousse. Et aujourd'hui, j'arrive dans les dîners et je suis le mari de Madame Le Maire. Exactement. Et les gens ne me connaissent même pas. Donc ça, c'est trop drôle. Et c'est vraiment, c'est un beau clin d'œil, je trouve, de retomber dans l'anonymat et que votre épouse et celle qui rentre dans une salle, elle est applaudie et moi, je reste au fond et on me demande qui je suis.
- Benjamin Pouzin
On arrive au terme de ce podcast et on a quelques questions un peu plus qu'on pose à chaque fois à nos invités dans ce podcast. Donc, à ton tour, je te pose, Benjamin, ces questions. Tu te retrouves, tu nous l'as dit tout à l'heure, je crois, que tu te retrouves souvent face à des jeunes qui rêvent de louer Dieu, qui rêvent de faire une espèce de glorious bis. Quel conseil tu donnes ?
- Benjamin Coste
Mon conseil le plus important quand on fait de la musique chrétienne... C'est apprends à suivre Jésus de plus près. Mais c'est vraiment un truc qu'on pourrait dire, c'est cliché, tu vois. D'ailleurs, c'est un cliché ce que tu dis. Eh bien, au bout de 20 ans de Gloros, le truc que je peux dire qui m'a aidé, c'est de suivre Jésus de plus près. Ce n'est pas de savoir accorder en ré bémol ma guitare. Ça, tu l'apprendras, ou d'apprendre à faire un sol majeur. Sol majeur, tout le monde peut en faire un. La question, c'est est-ce que ton cœur Ta vie, ton alignement intérieur, ton alignement de vie vont faire que les gens qui vont t'écouter vont se dire « Waouh, j'ai envie de prier avec lui » .
- Benjamin Pouzin
De la même façon, est-ce que tu peux nous dire quel est ton livre de chevet, celui que tu aimes lire et relire encore ?
- Benjamin Coste
Je pense qu'en tout premier, quand je pense au livre qui a marqué ma vie, c'est l'évangile de Jean. Mais profondément dans Glorious, ce qui a marqué Glorious, c'est Jésus-Christ, c'est l'évangile, c'est lui. On n'a pas une spiritualité très particulière de type d'Augustin, de type des Dominicains, de type des Jésuites, même si on les fréquente. Mais nous, profondément, ce qui marque Gloros, ce qui marque nos vies, c'est Jésus-Christ, son évangile.
- Benjamin Pouzin
Est-ce que tu as une prière préférée alors ?
- Benjamin Coste
Ma prière préférée, encore une fois, va parfaitement s'aligner avec tout ce qu'on dit. C'est la prière de Jésus. Le Notre Père, c'est une prière qui renferme la... La carte d'une vie, la carte, la boussole d'une vie. Jésus a caché dans le Notre Père tout le sens de notre vie. Jésus a inscrit profondément toute son identité dans le Notre Père et il a inscrit tout ce que nous devions vivre pour essayer de le suivre et tout ce que nous allions vivre profondément dans notre vie, tout est inscrit dans ces sept demandes qui sont... improbable quand on les lit.
- Benjamin Pouzin
Benjamin, je ne sais pas, peut-être que tu accepterais de nous chanter ce Notre Père qui est désormais repris dans pas mal d'églises en France et un peu ailleurs aussi dans le monde. Est-ce que tu acceptes de nous chanter ?
- Speaker #2
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié. Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour. Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du mal. C'est à toi qu'appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
- Benjamin Pouzin
C'est, je pense, un beau cadeau que tu fais aux éditeurs de ce podcast.
- Benjamin Coste
C'est un plaisir, ce chant il nous accompagne chaque soir et c'est vrai que cette prière de Jésus pour moi, essayez de la relire en vous disant mais où ? Est-ce que c'est vraiment une boussole ? Est-ce que c'est vraiment une carte phrase après phrase sur tout ce que je vis chaque jour ? Oui, mais c'est complètement caché. Et j'adore cette prière.
- Benjamin Pouzin
Benjamin, on va terminer cet entretien. J'ai vraiment cette fois une dernière question. Si tu avais devant toi le Christ, qu'est-ce que tu aimerais lui dire ?
- Benjamin Coste
Je pense que je lui dirais merci de m'avoir aimé. Merci d'être venu pour moi. Merci de t'être révélé à nous. Merci d'être ce Dieu-là. Merci d'être un Dieu comme ça. Pas un dieu lointain, pas un dieu bloc de béton là-haut, tout ça. Ce dieu qui est venu et qui est venu nous parler, marcher avec nous, vivre avec nous, tenir notre main, marcher dans la poussière avec nous, dans l'épreuve, dans les vagues, dans les tempêtes, dans la sueur, dans la joie, dans la noce de canard, partout. d'être ce dieu-là, merci, et merci de m'avoir aimé jusqu'au bout, c'est-à-dire merci pour la croix, merci pour le tombeau vide. Bon, je lui ferais un merci général, vraiment lui dire d'abord merci. Et ça serait juste une louange, je prendrais ma gratte pour lui chanter. Je lui demanderais s'il est d'accord que je le chante, je pense qu'il dirait oui, j'espère.
- Benjamin Pouzin
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